DIRECTION REGIONALE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS ET DE LA
COHESION SOCIALE
MEMOIRE REALISE EN VUE DE L’OBTENTION DU
DIPLOME D’ETAT
DE
MASSEUR-KINESITHERAPEUTE
2014
Stage temps plein
MONTECOT Anaïs
Comment concilier le réentrainement à
l’effort et la fatigue chez un patient
marathonien souffrant d’un syndrome de
Guillain Barré.
RESUME
M.H est un patient marathonien de 45 ans, qui a développé un syndrome de
Guillain Barré à la suite d’un épisode de diarrhées et de fièvre survenu lors d’un voyage
au Maroc.
Notre prise en charge débute à J64 du diagnostic, M.H se trouve alors dans la phase
de récupération de sa pathologie. Il présente alors à ce moment une diminution de la force
musculaire de son membre inférieur droit, notamment au niveau distal (pied ballant), ainsi
que des hypoextensibilités au niveau des membres inférieurs. La marche est possible avec
l’aide de deux cannes anglaises et d’un releveur dynamique, mais l’attaque du pied par le
talon n’est pas réalisée à droite, et nous observons une flexion antérieure du tronc pour
compenser le pas postérieur droit qui est limité. Nous soulignons aussi un manque
d’endurance et une fatigue très présente aux membres supérieurs et inférieurs, mais le
patient n’en tient pas compte et cherche toujours à en faire plus.
Au bilan diagnostic masso-kinésithérapique, nous en déduisons alors que ces
différents déficits entrainent un déconditionnement à l’effort et donc des restrictions
d’activités pour M. H, notamment le marathon ou le travail, ou encore s’occuper de sa fille.
La fatigue est un des symptômes les plus présents et les plus invalidants chez 80%
des personnes atteintes d’un syndrome de Guillain Barré. Il est donc essentiel de prendre
en compte ce facteur fatigue lors de la rééducation et du réentrainement à l’effort de ces
patients. Au cours de ce mémoire, nous allons donc nous demander comment nous
pouvons concilier le réentrainement à l’effort et la fatigue lors de la rééducation de M.H.
Mots clés Keywords
Syndrome de Guillain Barré Guillain Barré syndrom
Phase de récupération Recovery phase
Déconditionnement Deconditioning
Fatigue Fatigue
Réentrainement à l’effort Reentrainment effort
Sommaire A. Introduction ................................................................................................................................ 1
B. Recueil de données ..................................................................................................................... 5
1. Mode de vie ............................................................................................................................ 5
2. Histoire de la maladie ............................................................................................................. 5
C. Bilan initial à J64 du diagnostic ................................................................................................. 6
1. Dossier et interrogatoire du patient ........................................................................................ 6
2. Bilan de la douleur : des douleurs à type de « tiraillement » lors du mouvement .................. 6
3. Bilan cutané trophique et circulatoire : une amyotrophie générale du membre inférieur droit
et de nombreuses hypoextensibilités .............................................................................................. 7
4. Bilan articulaire : une flexion dorsale de talo-crurale droite limitée ...................................... 8
5. Bilan musculaire moteur : l’extrémité distale du membre inférieur droit cotée à 1 au Testing
8
6. Bilan sensitif : pas de troubles spécifiques ............................................................................. 9
7. Bilan respiratoire, de la déglutition et des dysautonomies ..................................................... 9
8. Bilan fonctionnel : une marche possible grâce à des compensations ..................................... 9
9. Profil psychologique : un patient très motivé ....................................................................... 11
D. Bilan Diagnostic Masso-Kinésithérapique ............................................................................... 11
E. Objectifs ................................................................................................................................... 12
1. De rééducation...................................................................................................................... 12
2. Du patient ............................................................................................................................. 12
F. Principes ................................................................................................................................... 13
G. Bilan final à J91 du diagnostic ................................................................................................. 13
H. Rééducation .............................................................................................................................. 14
1. Entretien général, prévention des raideurs ........................................................................... 14
2. Travail musculaire global grâce aux chaînes musculaires ................................................... 15
3. Travail musculaire analytique des muscles les plus déficitaires .......................................... 18
4. Travail musculaire en charge, travail de l’équilibre et de la proprioception ........................ 19
5. Travail de la marche ............................................................................................................. 20
I. Discussion ................................................................................................................................ 21
J. Conclusion ................................................................................................................................ 29
1
A. Introduction
Le syndrome de Guillain Barré (SGB) est une atteinte du système nerveux
périphérique. Il fut défini pour la première fois en 1916 par trois médecins, Georges
Guillain, Jean Alexandre Barré et André Strohl. Ils montrèrent alors l’anomalie
caractéristique d’une augmentation des protéines dans le liquide céphalo-rachidien avec
une numérisation normale des cellules.
Le SGB est une polyradiculonévrite inflammatoire aigue ou polyradiculonévrite
aigue post-infectieuse qui survient souvent à la suite d’une infection. Il s’agit d’une atteinte
diffuse de l’ensemble des nerfs et des racines nerveuses. Il se caractérise souvent par un
déficit musculaire voire une paralysie progressive, débutant le plus souvent par les
membres inférieurs et pouvant remonter jusqu’aux muscles de la respiration et ceux du cou
et de la tête. [1]
La fréquence de ce syndrome est de 1,3 à 1,9 sur 100 000 personnes, en Europe. Il
touche les deux sexes, mais est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes. On
observe deux pics d’incidence, le premier à la fin de l’adolescence ou chez le jeune adulte,
et un deuxième, plus tardivement, vers la cinquantaine. [2]
Il s’agit d’une maladie auto-immune qui touche les racines rachidienne issues de la
moelle épinière et/ou les nerfs crâniens issus du tronc cérébral. Cette pathologie entraine
une démyélinisation des axones constituants ces structures nerveuses. Cette
démyélinisation entraine un ralentissement de la transmission du signal nerveux. Ce
ralentissement peut aller jusqu’au blocage de l’influx nerveux, entrainant alors la paralysie
des muscles innervés par la racine concernée [3].
Cette atteinte peut être motrice mais peut aussi concerner les différentes
sensibilités, superficielle et profonde. Certains SGB n’entrainent que des déficits moteurs
(pouvant aller de la parésie à la paralysie totale du corps) alors que d’autres peuvent allier
déficits moteurs et déficits sensitifs.
L’étiologie de cette pathologie est encore inconnue mais on soupçonne la cause de
la démyélinisation comme étant d’origine auto-immune suite à une infection, l’organisme
se met alors à produire des auto-anticorps, des macrophages et des lymphocytes qui
altèrent et détruisent la myéline, car il existerait un certain « mimétisme moléculaire» entre
2
les antigènes apparus lors de l’infection et les composants de la myéline [2]. L’origine de
cette réaction n’est encore pas bien définie, mais une infection pourrait engendrer ce
dérèglement anormal du système immunitaire. En effet, environ deux tiers des personnes
atteintes de ce syndrome ont contracté une infection virale ou bactérienne dans les jours ou
semaines précédant le diagnostic [1]. Les cytomégalovirus et le virus d’Epstein Barr sont
souvent mis en cause, ainsi que la bactérie Campylobacter pilori. Certains médicaments
pourraient aussi être la cause de cette réaction, notamment le DANAZOL® ou encore le
CAPTOPRIL®. La question de la mise en cause aussi de certains vaccins est posée, mais
pour le moment aucune étude n’a permis de prouver leur incrimination.
Les symptômes de cette pathologie sont très variables d’un patient à l’autre, ainsi
que leur sévérité : certains peuvent se limiter à ceux de l’infection virale (diarrhée,
céphalées, douleurs gastriques, intestinales…) voire peuvent passer complétement
inaperçus.
Le SGB évolue en trois phases : une phase d’extension (ou d’installation), une
phase de plateau et enfin une phase de récupération (ou de régression du syndrome),
précédées d’une phase prodromique correspondant à l’infection [1,4]. Chaque phase est
variable d’un individu à l’autre.
- La phase d’extension
Cette phase dure quelques jours à quelques semaines, en moyenne 12 jours. Elle débute par
des paresthésies en distal, au niveau des extrémités, puis apparaissent des parésies et des
paralysies des muscles en symétrique et allant du distal au proximal, des membres
inférieurs, puis pouvant remonter au niveau du tronc, des membres supérieurs et au niveau
de la face. De plus ces paralysies peuvent engendrer le pronostic vital du patient,
notamment en touchant les muscles respiratoires (diaphragme) et obligeant alors
rapidement une ventilation assistée.
- La phase de plateau
Cette phase peut durer de quelques jours à quelques semaines, voire quelques mois. Elle
est en place lorsque les paralysies et déficits sensoriels sont maximaux. Lors de cette phase
nous pouvons voir apparaitre des troubles du décubitus, notamment la formation de caillot
entrainant des phlébites et voire des embolies pulmonaires, ou encore l’apparition
d’escarres (sacrés, talonniers) dus aux hyper appuis.
3
Des troubles du système nerveux autonome peuvent aussi être présents, comme de
l’hypertension artérielle, des troubles de la fréquence cardiaque, de la sudation…
La durée de cette phase est déterminante dans le pronostic fonctionnel, ainsi que de
l’importance des déficits moteurs.
- La phase de récupération
Cette phase dure en général entre 6 mois et un an, elle débute lorsque les premiers signes
de régression des paralysies et des hypoesthésies.
En principe, les symptômes régressent totalement (environ 85% des cas) car la myéline se
reconstruit peu à peu et retrouve son état initial.
Environ 10% des cas gardent des séquelles du syndrome. En effet, il peut arriver que, dans
certains cas, la fibre nerveuse, en plus de la myéline, soit endommagée et ce de façon
irréversible. Cela engendre alors comme conséquence la persistance de fourmillements,
d’une faiblesse musculaire, une diminution de la sensibilité superficielle, notamment
tactile, au niveau des extrémités en général.
Dans de rares cas, le patient peut décéder suite à des complications respiratoires,
cardiaques, circulatoires (infections, caillots, embolies pulmonaires…). On peut aussi
observer des cas de rechute, mais c’est assez rare (environ 5%) [1].
En général, l’évolution est donc favorable, notamment si le plateau est de courte
durée et si le patient est jeune.
Le diagnostic est prononcé à la suite de deux examens principaux [5]:
l’électromyogramme (EMG) et la ponction lombaire.
Il existe alors des traitements spécifiques, qui doivent être précoce (au mieux dans
les deux semaines suivant les premiers prodromes). Il s’agit alors de traitements purement
médicaux [6].
Il existe aussi des traitements symptomatiques, notamment des médicaments contre
les douleurs, ou encore des anticoagulants pour éviter les troubles thromboemboliques liés
à la position de décubitus prolongée.
De plus, une prise en charge pluridisciplinaire est nécessaire. Cette rééducation est
indispensable pour un patient atteint d’un SGB, afin d’optimiser au mieux la récupération
mais aussi pour lui permettre d’exploiter au mieux ses capacités afin qu’il retrouve une
autonomie.
4
Ce symptôme est aussi à l’origine de l’apparition d’une sensation de fatigue, qui est
ressentie comme l’un des trois symptômes les plus invalidants de cette pathologie chez
plus de 80% des patients souffrants de cette affection [7].
A chaque phase de la rééducation, les objectifs sont revus afin de permettre la prise
en charge la plus adaptée aux progrès du patient mais aussi à ses projets,
La prise en charge lors de la première phase cible essentiellement des objectifs à court
terme, notamment au point de vue respiratoire avec le désencombrement bronchique et la
prévention contre l’apparition d’un syndrome restrictif. Les mobilisations passives et
actives-aidées (en fonction des capacités du patient) sont aussi essentielles afin de prévenir
les rétractions musculaires et d’entretenir les amplitudes articulaires.
Puis dans les phases suivantes, la prise en charge kinésithérapique a pour objectif principal,
à plus long terme, d’exploiter au mieux les capacités motrices du patient afin de lui rendre
la meilleure autonomie possible. De plus cette pathologie ayant un long délai de
récupération, le soutien psychologique, lors de cette prise en charge, est alors très
important.
M. H présente un syndrome de Guillain Barré depuis 64 jours, il se trouve
aujourd’hui dans la phase de récupération. Les deux premières phases ont été très courtes
pour ce patient : la phase d’installation n’a duré qu’une dizaine de jours, elle s’est terminée
par 48h d’aggravation où les défauts moteurs et sensitifs étaient les plus importants. Il est
alors entré dans la phase de plateau, qui fut alors très brève car M. H a vu une amélioration
de son état et une régression de ses troubles moteurs et sensitifs dans la semaine qui a suivi
le début de cette phase. Il est alors rentré dans la phase de récupération.
Le fait que les deux premières phases furent plus courtes que les durées généralement
observées lors de cette pathologie, est un facteur de bon pronostic pour l’évolution de la
maladie [8, 9].
Rapidement, une récupération asymétrique a été observée. En effet, en l’espace de
quelques semaines M. H a récupéré une motricité au niveau de ses deux membres
supérieurs (sauf au niveau de l’index gauche), ainsi qu’au niveau du membre inférieur
gauche. Par contre, au niveau du membre inférieur droit, la récupération fut beaucoup
moins rapide et moins importante, nous avons pu seulement noter une légère amélioration
au niveau proximal (fléchisseurs de hanche, rotateurs latéraux de hanche, quadriceps) mais
cette amélioration n’est pas équilibrée entre agonistes et antagonistes, les ratios ne sont
5
donc pas normaux. De plus, en distal, aucune récupération motrice n’est observée, le pied
droit reste paralysé.
M. H est un marathonien très expérimenté, il est très habitué à faire du sport et aux
entrainements réguliers. Il est donc très demandeur en rééducation, et veut toujours en faire
plus, veut toujours être occupé car il a la sensation que s’il ne travaille pas, il ne va pas
récupérer correctement. Il a tendance à comparer ses séances de rééducation à ses
entrainements pour le marathon. Or, dans les pathologies neurologiques périphériques, la
fatigue a une place importante dans la récupération et peut entrainer des conséquences sur
cette dernière. Il ne faut alors pas la négliger et la prendre en compte lors de la rééducation.
Nous pouvons donc nous demander comment nous allons pouvoir concilier le
réentrainement à l’effort et la fatigue de M.H pour lui permettre une récupération efficace
et adapter à ses besoins.
B. Recueil de données
1. Mode de vie
M. H est un patient de 45 ans, ingénieur dans l’informatique, marié et père d’une
enfant de 8 ans, vivant avec sa famille dans une maison à étage (avec des escaliers) sur rez-
de-chaussée et sous-sol. Il est originaire des Pays-Bas et est installé en France depuis 19
ans.
C’est un homme dynamique et très sportif, il fait partie d’un club de course et
pratique très régulièrement le marathon.
Taille : 1.90m, Poids : 75 Kg, Indice de masse corporel : 20,8 (norme comprise entre 18,5
et 24,9).
2. Histoire de la maladie
Le 21 janvier 2013, le patient éprouve des difficultés pour marcher. Il consulte alors
son médecin traitant, le 22 janvier 2013. Il est alors adressé à un neurologue pour un
électromyogramme pratiqué le 24 janvier 2013, qui révèle un tracé neurogène sur
l’ensemble des muscles explorés avec diminution des vitesses de conduction nerveuses
motrices des nerfs fibulaire commun et tibial droit, allongement des latences distales du
nerf fibulaire commun à droite et à gauche. Cet examen est donc en faveur d’une
6
neuropathie démyélinisante qui a motivé son hospitalisation aux urgences puis dans le
service de neurologie.
Le diagnostic du syndrome de Guillain Barré est posé et confirmé par la ponction
lombaire qui retrouve moins de 1GB/mm3 et moins de 3,2 GB/mm3, avec une culture
négative, une protéinorachie à 0,44g/L et une glycorachie à 3,25 mmol/L. L’index
d’immunoglobuline G est normal.
Ce syndrome de Guillain Barré est précédé d’un épisode de diarrhée avec fièvre survenu au
cours d’un voyage au Maroc et traité de manière symptomatique, le 13 janvier 2013.
Les troubles ayant un impact sur l’autonomie de déambulation, une cure par
immunoglobuline IV a été effectuée pendant 5 jours.
Après une phase d’aggravation de 48h, l’état du patient s’est stabilisé puis a
commencé à s’améliorer.
Les douleurs neurologiques des membres ont été traitées par LYRICA® et DAFALGAN
CODEINE®.
Initialement, le patient présentait un déficit moteur proximal des quatre membres et
distal sur les releveurs du pied droit, un déficit de l’opposition du pouce à l’index à la main
gauche, une discrète paralysie faciale inférieure gauche, une ataxie des deux membres
inférieurs ainsi qu’une abolition des réflexes tendineux aux membres inférieurs
Le patient est hospitalisé le 25 février 2013 au centre de rééducation et sa
rééducation kinésithérapique débute le 26 février 2013. Notre prise en charge débute à
partir du 28 mars 2013, c’est-à-dire à J64 du diagnostic du SGB.
C. Bilan initial à J64 du diagnostic
1. Dossier et interrogatoire du patient
Le patient présente des antécédents chirurgicaux : amydalectomie, et ectopie
testiculaire opérée. En 1982, fracture de la clavicule droite qui a été traitée
orthopédiquement.
2. Bilan de la douleur : des douleurs à type de « tiraillement » lors du
mouvement
7
Pas de douleurs nocturnes. Aucune douleur spontanée n’est exprimée. Cependant,
le patient se plaint de douleur lors du mouvement et du travail musculaire à type de
« tiraillement », « tension » cotées à 30/100 selon l’échelle visuelle analogique (EVA),
sachant que la cotation 0 représente « aucune douleur » et la cotation 100 représente « la
pire douleur possible ».
Ces douleurs se situent au membre inférieur droit, au niveau des tendons distaux du
semi-tendineux et du semi-membraneux, au niveau du trajet du long fléchisseur de l’hallux
(en profondeur dans le mollet), et au niveau du tendon du long fléchisseur de l’hallux sous
la plante.
Au niveau du membre inférieur gauche, on retrouve aussi le même type de douleur
au niveau du tendon du long fléchisseur de l’hallux sous la plante. Le patient décrit une
douleur à type de « tension » au niveau du corps charnu du droit fémoral.
Au niveau des membres supérieurs, on retrouve une douleur à type de « tension »,
« tiraillement » au niveau des insertions proximales des épicondyliens médiaux et latéraux,
sur le trajet de l’extenseur et fléchisseur ulnaire du carpe.
Ces douleurs s’expriment notamment lorsque les muscles se trouvent en course
externe.
3. Bilan cutané trophique et circulatoire : une amyotrophie générale du
membre inférieur droit et de nombreuses hypoextensibilités
Une amyotrophie générale du membre inférieur droit est observée.
Tableau I : Prises périmétriques des deux membres inférieurs (en centimètre)
Mesures (le 0 se situe
à la base de la
patella)
Droit Gauche Différentiel
centimétrique à droite
0 37,2 37,7 -0,5
5 37,5 38 -0,5
10 40,9 41,3 -0,4
20 46 48 -2
-10 37 37,5 -0,5
Malléolaire 32 32 0
8
Aucun trouble cutané n’est mis en évidence. Au niveau circulatoire, on remarque
que le pied droit est souvent plus froid et plus cyanosé que le pied gauche. Cependant ce
trouble circulatoire n’engendre pas de gênes pour la rééducation.
Une hypoextensibilité des droits fémoraux est retrouvée. Mesure de la flexion de
genou en décubitus ventral, hanche tendue : à droite nous trouvons 105° et à gauche 110°.
Nous retrouvons aussi une hypoextensibilité générale du plan postérieur des
membres inférieurs et notamment du membre inférieur droit.
M. H a une hypoextensibilité bilatérale des ischiojambiers, celle-ci est mesurée par
l’angle entre la verticale et le segment jambier lorsque M. H est en décubitus dorsal et que
sa hanche est en flexion. Nous trouvons alors à droite 50° et à gauche 20°.
Il existe aussi une légère hypoextensibilité des deux ilio-psoas, lors de la flexion
passive de la hanche en décubitus, le membre inférieur se soulève d’un centimètre au-
dessus de la table.
Nous retrouvons aussi une hypoextensibilité des triceps suraux, ce qui limite en
passif la flexion dorsale de talo-crurale à 0°.
4. Bilan articulaire : une flexion dorsale de talo-crurale droite limitée
En passif, les amplitudes des différentes articulations, que ce soit au niveau des
membres supérieurs et inférieurs sont fonctionnelles, sauf au niveau de la flexion dorsale
de talo-crurale droite qui est limitée à 0°. (ANNEXE 1 : Tableau II)
5. Bilan musculaire moteur : l’extrémité distale du membre inférieur droit
cotée à 1 au Testing
D’après le testing [10, 11], la force musculaire de l’ensemble des muscles a été
évaluée.
Nous pouvons alors relever que pour le membre inférieur droit nous observons une
atteinte générale : les muscles de la hanche sont cotés à 2/3 alors qu’au niveau du pied, les
muscles sont cotés à 1.
Pour le membre inférieur gauche, nous pouvons remarquer que l’atteinte de la force
musculaire est située en proximale : de manière générale, les muscles de la hanche sont
cotés à 3/3+ alors que les muscles du reste du membre sont cotés à 4/5 (ANNEXE 2 :
Tableau III).
9
Pour les membres supérieurs, l’ensemble de la musculature est coté à 4/5, seuls les
muscles de l’index gauche (extenseur et fléchisseur) sont cotés à 3 (ANNEXE 3 : Tableau
IV).
Nous notons aussi une diminution de l’endurance, et une fatigue neuro-musculaire
présente que ce soit au niveau des membres supérieurs ou au niveau des membres
inférieurs.
6. Bilan sensitif : pas de troubles spécifiques
Pour la sensibilité superficielle aux membres supérieurs et inférieurs, nous avons
testé la sensibilité algique : il n’y a pas de troubles, M. H ressent correctement les
« piques » à différents endroits du corps. Puis la sensibilité thermique : il n’y a pas de
troubles, M. H différencie le chaud (supérieur à 40°) du froid (inférieur à 5-15°). Et enfin
la sensibilité tactile : les sensibilités épicritique et protopathique sont acquises, M. H
différencie le toucher avec du coton (tact protopathique) du toucher avec la pointe d’un
trombone (tact épicritique).
Pour la sensibilité profonde : il n’y a pas de troubles de statesthésie, le test de la
sensibilité profonde de l’hallux est réalisé correctement en bilatéral. Il n’y a aucun trouble
kinesthésique n’est relevé, M.H ressent immédiatement le déplacement passif d’une de ses
articulations, les yeux fermés. La sensibilité pallesthésique et baresthésique n’ont pas été
testées.
L’atteinte de M. H est donc strictement motrice.
7. Bilan respiratoire, de la déglutition et des dysautonomies
Aucun trouble n’est à signaler.
8. Bilan fonctionnel : une marche possible grâce à des compensations
Le patient porte un releveur dynamique au niveau du membre inférieur droit, afin
d’éviter la chute en flexion plantaire du pied droit lors de la marche et des transferts. La
répartition du poids du corps se fait avec un appui de 50 Kg à gauche et 25 Kg à droite.
- Equilibre
L’équilibre bipodal est acquis.
10
L’équilibre unipodal est tenu à gauche 6 secondes mais n’est pas tenu à droite,
cependant M. H transfère correctement son poids du corps à droite.
- Séquence de redressement
Les retournements sont possibles, ainsi que le passage d’allongé à genoux puis à
genoux dressés. Par contre le passage de genoux dressés à chevalier servant (avec appui
sur la jambe gauche) est difficile, ainsi que le passage de chevalier servant à debout
lorsqu’il n’y a pas d’appuis extérieur.
- Transferts
Les transferts sont tous réalisés de manière correcte par le patient, sans aucune aide.
- Marche
M. H se déplace grâce à deux cannes anglaises, et un releveur dynamique à droite
[12].
Lors d’un test de marche sur 15 mètres, effectué sans releveur et avec les deux
cannes anglaises, nous relevons :
un déroulement du pas incomplet du fait d’un steppage à droite (notamment dû au
manque de releveurs)
une bascule antérieure du tronc lors du pas postérieur droit pour compenser le
manque de force du grand fessier droit
un appui unipodal impossible à droite sans la présence des cannes anglaises et donc
la compensation par les membres supérieurs
un pied droit en permanence en rotation latérale (dû à une insuffisance de force des
rotateurs médiaux de hanche)
Cependant la flexion de hanche et la force musculaire des fléchisseurs de hanche
permettent le passage du pas lors de la phase oscillante.
De plus le périmètre de marche avec les deux cannes anglaises est illimité. M.H est
capable de contourner des obstacles sans perdre l’équilibre, ainsi que d’accélérer et freiner
le pas lors de la marche sur une courte distance.
- Escaliers
M. H descend et monte les escaliers en asymétrique à l’aide d’une rampe à droite
(la rampe de son domicile étant à droite), en montant d’abord la jambe gauche et en
descendant d’abord la jambe droite.
- Préhension
11
M. H a une préhension fine, normale. Il peut réaliser toutes les pinces (pulpo-pulpo,
pulpo-latérale, pulpo-palmaire…).
9. Profil psychologique : un patient très motivé
M. H est très motivé pour la rééducation, il veut retrouver au plus vite « sa vie
d’avant ». C’est un patient très demandeur et veut toujours être en activité, il veut toujours
en faire plus. Mais c’est aussi un patient qui a du mal à comprendre les limites qu’entraine
sa pathologie, notamment la fatigue neuro-musculaire.
D. Bilan Diagnostic Masso-Kinésithérapique
M. H est un homme de 45 ans à J64 du diagnostic d’un SGB.
Ce diagnostic entraine des conséquences au niveau des fonctions de l’appareil
locomoteur, ainsi qu’au niveau des fonctions et des structures liées au mouvement.
Notamment nous pouvons relever une diminution de la force musculaire de son membre
inférieur droit, et particulièrement en distal (le pied droit est ballant), ainsi qu’une
diminution de la force de l’index gauche, des hypoextensibilités au niveau des membres
inférieurs (droit fémoral, plan postérieur). La marche est possible avec l’aide de deux
cannes anglaises et d’un releveur dynamique, mais l’attaque du pied par le talon n’est pas
réalisée à droite, et on observe une flexion antérieure du tronc pour compenser le pas
postérieur droit qui est limité. De plus, l’équilibre bipodal est stable avec un appui
prédominant à gauche, l’équilibre unipodal est tenu à gauche mais est instable à droite.
Nous soulignons aussi un manque d’endurance et une fatigue neuro-musculaire très
présente aux membres supérieurs et inférieurs, mais le patient n’en tient pas compte et
cherche toujours à en faire plus.
Ces différents déficits entrainent chez ce patient des limitations d’activités : il ne
peut pas se déplacer sans aides techniques, ou encore effectuer des efforts pendant une
durée plus ou moins prolongée.
Ces incapacités fonctionnelles entrainent des restrictions aussi bien dans sa vie
professionnelle que dans sa vie sociale, ainsi que dans ses loisirs et sports. En effet, M. H
est en arrêt maladie depuis le diagnostic de sa maladie et ne peut donc plus pratiquer son
métier d’informaticien. Il a dû arrêter la pratique du marathon. Chez lui, il participe très
12
peu aux tâches ménagères, à l’entretien du jardin, du fait d’une très grande fatigue, mais
aussi M. H ne peut plus autant s’occuper de sa fille. (fig. 1)
Le projet du patient est de récupérer le plus rapidement possible le déficit moteur
restant afin de pouvoir reprendre le travail mais surtout pouvoir reprendre la pratique du
marathon. M. H a pour objectif de recourir un marathon d’ici un an et demi. Il veut aussi
pouvoir retrouver rapidement la vie de famille qu’il avait auparavant.
En général, le SGB est une pathologie qui a une évolution favorable, au vu de la
courte durée des deux premières périodes de la pathologie, chez M. H, nous pouvons
espérer un bon pronostic de récupération de son déficit moteur [8,9]. Mais il est tout à fait
possible que certaines séquelles persistent, notamment au niveau du pied droit. En général,
il faut attendre un an après la déclaration de la maladie, pour pouvoir parler de troubles
définitifs.
E. Objectifs
1. De rééducation
- Renforcement musculaire analytique et global de tout le corps afin de prévenir les
déséquilibres provoqués par la prévalence de certains groupes musculaires sur leurs
antagonistes, notamment au niveau de l’extrémité distale du membre inférieur droit.
- Diminution des hypoextensibilités musculaires notamment des droits fémoraux, des
ischiojambiers et des triceps.
- Travail des muscles non innervés et des muscles atrophiés par manque d’utilisation,
surtout au niveau du membre inférieur droit, pour retrouver une trophicité et une
contractilité comparable au côté opposé.
- Amélioration de l’équilibre unipodal (statique et dynamique).
- Travail de la marche afin de retrouver une déambulation physiologique et
fonctionnelle, sans compensations, notamment lors du passage du pas postérieur.
- Réentrainement à l’effort avec entretient de la fonction cardiaque afin de retrouver
une capacité cardio-pulmonaire comparable à celle avant la déclaration de la
pathologie.
- Accompagnement du patient tout au long de cette rééducation.
2. Du patient
13
M.H souhaite pouvoir retrouver ses capacités antérieures afin de pouvoir reprendre
son métier d’informaticien, s’occuper de sa fille, afin de reprendre la pratique du marathon,
et pouvoir aussi participer aux tâches de la maison.
F. Principes
- Respect de la fatigabilité du patient (notamment la fatigabilité neuro-musculaire, la
fatigue générale et la fatigue psychologique)
- Respect du seuil de la douleur
- Respect des amplitudes articulaires physiologiques
- Respect de l’équilibre agoniste/antagoniste
- Rééducation variée et adaptée aux attentes du patient
- Progression des exercices : augmentation des résistances en fonction des capacités
du patient.
- Exploitation de toutes les capacités motrices et fonctionnelles du patient
G. Bilan final à J91 du diagnostic
Synthèse des progrès :
D’un point de vue algique, seules les douleurs au niveau du tendon du long
fléchisseur de l’hallux sous la plante persistent des deux côtés, elles sont toujours cotées à
30/100 à l’EVA.
La répartition du poids est équilibrée, on retrouve 35 Kg de chaque côté.
Au bilan articulaire, la flexion dorsale droite de la talo-crurale est de 5°.
Au bilan musculaire, on observe une régression des hypoextensibilités notamment
au niveau des triceps suraux et des plans postérieurs des membres inférieurs, ainsi qu’au
niveau des ilio-psoas et des droits fémoraux.
Au niveau de la force musculaire :
- Pour le membre supérieur gauche, on observe une amélioration de la force
musculaire de l’index gauche (extenseur et fléchisseur) cotée à 4.
14
- Pour le membre supérieur droit, la force globale est de 4/5.
- Pour le membre inférieur gauche, le moyen fessier est passé de 3+ à 4. Le
reste de la musculature n’a pas évolué.
- Pour le membre inférieur droit, on observe une légère progression en
proximal. Le moyen fessier est passé de 2 à 2+, le petit fessier et le grand fessier de 2 à 3.
En distal, on observe aucune évolution.
Au bilan fonctionnel, le périmètre de marche est augmenté (environ 2 km), M. H
peut marcher 30 min sans faire de pause, mais il marche toujours avec deux cannes
anglaises et un releveur dynamique. Le transfert du poids du corps est acquis, donc
l’équilibre unipodal est mieux tenu, M. H tient 4s, mais ce n’est pas encore suffisant.
H. Rééducation
M. H est pris en charge en hôpital de jour en service de soins de suite et de
réadaptation, 3 fois par semaine. Les séances ont, en principe, une durée d’une heure
chacune, mais M. H est très demandeur et donc en général elles durent entre deux à trois
heures chacune.
Notre projet est la récupération neuro-musculaire, le travail de l’endurance de notre
patient, ainsi que la mise en place d’un réentrainement à l’effort, pour permettre à M. H de
pouvoir reprendre son travail mais aussi ses loisirs et sa vie de famille d’avant.
M. H est fatigable, les efforts physiques sont coûteux en énergie, ainsi que la
concentration nécessaire à bien visualiser le schéma moteur (notamment pour visualiser la
contraction des différents muscles du pied droit). Afin que la rééducation soit la mieux
réalisée possible, nous surveillons ses signes de fatigues et adaptons notre prise en charge.
1. Entretien général, prévention des raideurs
Avant chaque début de séance, nous procédons à un interrogatoire afin de
déterminer les zones douloureuses, mais aussi pour savoir si M. H a rencontré des
difficultés dans sa vie quotidienne.
Puis nous débutons la séance par un massage stimulant afin de réveiller et de
préparer la musculature pour les différents exercices à venir. Nous utilisons des
15
manœuvres à type d’effleurages rapides, de pressions glissées, de pétrissages au niveau des
parties molles.
Puis nous commençons par un entretien articulaire global des membres inférieurs,
grâce à des mobilisations passives notamment en triple flexion et triple extension, grâce à
des mouvements de circumduction de la hanche, des mobilisations en abduction, adduction
et rotation latérale et médiale de la hanche. Nous procédons aussi à des mobilisations en
flexion et extension de genou.
Nous nous intéressons particulièrement au pied droit, afin de limiter les
hypoextensibilités pour garder des amplitudes fonctionnelles. Nous insistons sur la flexion
dorsale de talo-crurale droite grâce à des mobilisations passives répétitives ainsi qu’à des
postures douces en fin d’amplitude.
Nous utilisons aussi des mobilisations spécifiques des différentes articulations du
pied (tibio-fibulaire supérieure et inférieure, subtalaire, transverse du tarse, métacarpo-
phalangienne). Ces différentes mobilisations permettent l’entretien des amplitudes
articulaires mais sont aussi une aide au gain d’amplitude, par exemple une meilleure
mobilité de la tibio-fibulaire inférieure et supérieure aide à faciliter la flexion dorsale de
talo-crurale [13].
Pour terminer cette partie d’entretien global et de lutte contre les rétractions, nous
procédons à des étirements. Afin d’étirer toute la chaine postérieure des membres
inférieurs, et notamment le triceps sural, le patient se trouve en décubitus dorsal, hanche
controlatéral à 0° d’extension, et nous fléchissons doucement la hanche homolatérale,
genou tendu, afin d’étirer au mieux le triceps sural, nous rajoutons un mouvement de
flexion dorsale de cheville. De plus, nous pouvons ajouter une composante de flexion de
l’hallux pour étirer l’aponévrose plantaire.
Nous procédons aussi à des étirements des deux droits fémoraux ainsi que des ilio-
psoas.
2. Travail musculaire global grâce aux chaînes musculaires
Un muscle ne travaille jamais seul, il fait partie d’une chaîne musculaire. Il existe
des chaînes musculaires ouvertes, semi-ouvertes et fermées. Elles peuvent être séries ou
parallèles [14].
Chez M. H on observe un déficit musculaire du membre inférieur droit, notamment
au niveau des muscles du pied. L’ensemble de ces muscles sont cotés à 1 au Testing. La
16
contraction statique volontaire d’un muscle gâchette permet, grâce au déplacement
d’énergie tout au long du segment jambier, la contraction statique non-volontaire d’un
muscle cible (notamment ici les muscles du pied). Cela permet donc de solliciter la
contraction des muscles déficitaires [15].
Pour ce faire nous avons utilisé différentes chaînes, comme par exemple pour la
chaîne antérieure (notamment grand droit de l’abdomen, quadriceps, releveurs du pied,
extenseurs des orteils et de l’hallux), nous avons utilisé une chaîne périphérique-axiale-
périphérique, en décubitus dorsal, nous avons demandé à M. H de ramener son bras tendu
vers la hanche opposée et nous nous sommes opposés au mouvement, cette résistance
permet la sollicitation de la chaîne antérieure et donc la contraction du quadriceps, des
releveurs du pied.
Pour les membres supérieurs et inférieurs, nous avons pratiqué la méthode de
facilitation neuro-motrice de Kabat. Cette technique est définie comme « l’utilisation des
renseignements d’origine superficielle (tactiles) et d’origine profonde (position articulaire,
étirement des tendons et des muscles) pour l’excitation du système nerveux qui à son tour
fait agir… la musculature ».[16]
Il existe différents buts à cette technique, dans le cas de M. H, aux membres
inférieurs, elle a été utilisée notamment pour le renforcement musculaire global mais
surtout pour augmenter la force des muscles distaux à partir des muscles proximaux. Nous
avons utilisé deux types de techniques : les techniques qui font appel à l’agoniste pour
améliorer l’agoniste, il s’agit de contractions répétées faites dans la direction du muscle à
travailler. Cette technique a pour but d’augmenter la force musculaire du muscle visé mais
aussi son amplitude active. Du fait de la répétition, cette technique permet de travailler
aussi l’endurance.
Nous avons aussi utilisé la technique qui fait appel à l’agoniste pour améliorer
l’antagoniste, grâce à l’inversion lente. M. H fait le mouvement complet dans la direction
agoniste puis change de direction pour le faire dans celle de l’antagoniste. Cette technique
permet un renforcement de la loge musculaire la plus faible mais aussi une coordination
entre agoniste et antagoniste. Elle permet de rétablir un ratio correct entre les deux.
Pour ce faire, les différentes diagonales du membre inférieur ont toutes été
pratiquées : de la A’ vers la B’, de la C’ vers la D’ et leur contraire. De plus, nous avons
réalisé des pivots de genou, pour permettre une plus grande stimulation au niveau des
muscles du pied.
17
Dans cette méthode, la présence de stimuli est très importante (tactile, auditif,
visuel). Le patient doit se trouver dans une position dans laquelle il voit au mieux le
mouvement que nous lui demandons de réaliser. De plus, il est préférable que les parties en
contact avec les mains du masseur-kinésithérapeute soit à nue pour permettre une meilleure
sensation du guidage. Nous devons adapter nos résistances et nos ordres tout au long du
mouvement afin de permettre une meilleure compréhension et donc un meilleur guidage
pour le patient. Le mouvement est initié grâce à un stretch réflexe. [17, 18]
Chaque diagonale comporte une position de départ, un sillon, qui est une voie de
passage (il s’agit d’un arc de cercle autour d’un pivot) et une position d’arrivée. Nous
allons comme exemple décrire la diagonale A’-B-‘ au membre inférieur.
Le patient est en décubitus dorsal, hanche en flexion-abduction-rotation latérale, le
genou est tendu, le pied est en éversion-flexion dorsale de talo-crurale et les orteils sont en
flexion dorsale. Le thérapeute se trouve du côté du membre à faire travailler. Le
kinésithérapeute place une prise sur la partie inférieure de la face postérieure de la cuisse et
l’autre main se situe sur la face plantaire du pied au niveau de l’hallux. Afin de déclencher
le stretch reflexe, nous infligeons un étirement en flexion plantaire du pied, le mouvement
commence alors. La position d’arrivée est telle que la hanche se trouve en extension-
adduction-rotation médiale, le genou est tendu, le pied en inversion-flexion plantaire de
talo-crurale et les orteils en flexion plantaire.
Pour les membres supérieurs, les différentes diagonales ont aussi été effectuées : de
A vers B, de C vers D et leurs inverses. La pratique de cette technique sur les membres
supérieurs a plus été optée pour un entretien global de la musculature mais aussi pour
travailler l’endurance de M. H.
Image 1 : Pivot de genou lors de la
méthode Kabat
Image 2 : Position finale du retour de la
chaîne A’-B’
18
3. Travail musculaire analytique des muscles les plus déficitaires
En plus d’utiliser les chaînes, nous nous sommes aussi plus particulièrement
intéressés à chaque muscle du membre inférieur, et notamment aux muscles les plus
déficitaires afin de les faire travailler dans la course et dans le mode de leur physiologie,
mais aussi pour retrouver une marche physiologique.
Nous travaillons donc les muscles non innervés et les muscles atrophiés par manque
d’utilisation.
Pour faire travailler les grands fessiers, afin de faciliter le pas postérieur lors de la
marche, et la stabilité du bassin, nous demandons à M. H d’effectuer des ponts fessiers,
nous rajoutons alors des déstabilisations au niveau des crêtes coxales pour travailler
l’équilibre et la proprioception.
Pour les rotateurs de hanche, notamment pour les médiaux qui sont plus faibles que
les latéraux, et donc pour palier à la position quasi permanente en rotation latérale de M. H,
que ce soit en décubitus, ou en charge. Le patient est assis en bord de table, genoux fléchi
et nous lui demandons d’amener le pied vers l’intérieur (mouvement qui ciblent les
pelvitrochantériens) puis vers l’extérieur (mouvement qui cible le petit fessier). Pour le
petit fessier droit, le mouvement dans cette position n’est pas réalisable car l’action de la
pesanteur est trop importante, nous pouvons donc faire le même exercice mais en décubitus
dorsale, hanche et genou fléchis à 90°.
Les deux quadriceps ayant une force musculaire fonctionnelle, le ratio entre ces
derniers et les ischiojambiers n’est pas physiologique. Les ischiojambiers sont donc
travaillés afin de rétablir un ratio correct (0,6), notamment en décubitus ventral, pour les
courses moyenne et interne à droite, et dans toutes les courses à gauche. Ils travaillent en
excentrique, en concentrique (tout en faisant attention à ne pas provoquer l’apparition de
crampes). Le fait de les travailler en excentrique permet de solliciter leur rôle de
stabilisateur articulaire, et cela permet donc d’améliorer les possibilités de stabilisation
active du genou. Nous utilisons aussi la technique de placé-tenu : nous mettons le genou
dans différentes positions et nous demandons au patient de tenir cette position, c’est un
travail statique dans différents degré de l’amplitude articulaire. Pour la course interne du
muscle droit, le patient est en latérocubitus controlatéral, hanche en rectitude, nous
positionnons le genou en extension complète puis nous demandons au patient de fléchir
avec nous son genou, grâce à une prise en berceau nous soutenons le segment jambier et
nous l’accompagnons dans le mouvement. Pour la course interne une autre alternative est
19
mise en place, M. H est assis en bord de table, un gros ballon KLEIN sous les segments
jambiers (ce qui les positionnent en course interne) et nous lui demandons d’enfoncer ses
talons dans le ballon, ce qui provoque une contraction statique des ischiojambiers dans
cette course.
Afin de limiter le steppage, les releveurs du pied (à droite notamment) sont
travaillés en placé-tenu, ce qui permet une contraction isométrique de ces derniers dans
différentes courses. La physiologie des releveurs est de freiner la chute du pied provoquée
par la pesanteur lors de l’attaque du pas, nous avons donc essayé de travailler ces releveurs
en excentrique aidé, M. H est assis en bord de table, nous amenons la cheville en flexion
dorsale maximale et nous lui demandons de freiner au maximum la chute du pied (notre
prise soutien le poids du pied).
4. Travail musculaire en charge, travail de l’équilibre et de la
proprioception
Le travail en charge permet de solliciter le plus possible le travail des moyens
fessiers, notamment dans leur rôle de stabilisateurs du bassin. Le fait de travailler
l’équilibre unipodal à droite et à gauche (avec un appui) permet de renforcer ces muscles.
Afin de travailler l’endurance, et la co-contraction quadriceps/ischiojambiers, M. H
se trouve contre un mur et nous lui demandons de fléchir petit à petit les genoux, jusqu’à
110° de flexion de hanche puis nous lui demandons de tenir la position (exercice de la
chaise). Pour l’éventail fessier, entre les barres parallèles, le pied gauche sur une cale (pour
ne pas que le pied droit frotte contre le sol), le patient effectue des mouvements
d’abduction et d’extensions de hanche.
Tout d’abord, nous commençons par travailler la proprioception en décharge, en
chaîne semi-fermée.
Le patient est en décubitus dorsal, les jambes en crochet, afin de travailler la
proprioception de la hanche, nous provoquons des déstabilisations extrinsèques au niveau
du genou en dehors, en dedans, en arrière et en avant et le patient doit tout faire pour
garder la position d’origine. En progression, nous pouvons mettre sous la plante de pied un
petit ballon et le patient doit toujours continuer à garder la position d’origine.
Pour travailler l’équilibre et la proprioception en charge, nous avons suivi les différentes
étapes de la séquence de redressement en commençant par genoux dressés pour arriver au
20
final en station debout. Puis ensuite en fente avant, arrière, les pieds joints afin de réduire
de plus en plus le polygone de sustentation.
Dans chaque position, c’est-à-dire genoux dressés, chevalier servant, debout en appui
bipodal, fente avant (membre droit devant), fente arrière (membre droit derrière), pieds
joints et enfin pied l’un devant l’autre, nous travaillons la tenue de chaque position avec
des déstabilisations intrinsèques et extrinsèques.
Les déstabilisations intrinsèques correspondent à fermer les yeux, tourner la tête de droite à
gauche, à venir toucher la main du kinésithérapeute avec sa main droite, puis sa main
gauche, bouger d’avant en arrière les membres supérieurs… Le patient se déstabilise tout
seul et doit ensuite alors ajuster sa position et s’équilibrer.
Les déstabilisations extrinsèques quant à elles correspondent à des déstabilisations qui
viennent de l’extérieur, comme des poussées, par le kinésithérapeute, antéro-postérieures,
latérales, travail sur une mousse déstabilisante… Toutes ces déstabilisations sont d’abord
lentes et annoncées puis en progression elles deviennent rapides et imprévues.
De plus, nous utilisons aussi en charge le réflexe parachute, M. H est en position
bipodale, et nous le déséquilibrons sans le prévenir vers l’arrière pour déclencher une
réaction d’équilibration vers l’avant et donc contracter la chaîne antérieure afin de stimuler
les releveurs.
5. Travail de la marche
Ce travail se fait entre les barres parallèles (M. H se déplaçant en dehors des
séances grâce à deux cannes anglaises, et une marche à 4 temps), il a commencé par la
dissociation des ceintures, M. H devait amener un bâton à droite puis à gauche, cet
Image 3 : Travail de la
proprioception en position bipodal
avec déstabilisations au niveau du
bassin
Image 4 : Travail de l’équilibre en
fente, afin de diminuer le polygone
de sustentation
21
exercice provoque la rotation de la ceinture scapulaire.
La décomposition du schéma de marche est très importante, notamment lors de
l’attaque du pas avec le pied droit. M. H se devait d’exagérer toutes les étapes pour bien
enregistrer le schéma : attaque du pied par le talon, déroulement du pied, décollement du
talon et enfin des orteils. De plus, pour lui faire prendre conscience de ses défauts de
marche (notamment le mouvement de salutation antérieure pour compenser le manque de
force du grand fessier droit), nous lui avons mis un miroir face à lui pour qu’il puisse avoir
un feed-back.
Le travail de la marche consiste à travailler tout d’abord la marche avant, puis la
marche arrière, la marche latérale. Puis, nous avons travaillé les changements de rythmes,
lorsque nous frappions dans nos mains, M. H devait reculer, puis avancer etc…
Nous avons ensuite travaillé le passage des obstacles, afin de stimuler au mieux le
relèvement du pied droit, et aussi favoriser la flexion de genou et de hanche.
De plus, afin de favoriser l’endurance et d’entretenir le système cardio-vasculaire,
M. H suit un programme de vélo, 3 fois par semaine. Ce programme correspond à du
fractionné, il dure environ 45 min, avec une première phase d’échauffement de 10 min à 20
Watt, puis ensuite pendant 30 minutes, M. H alterne toutes les 5 minutes entre la puissance
30 Watt et 70 Watt, et finit ensuite par 5 minutes de récupération à 20 Watt.
I. Discussion
M. H est un individu conscient de sa pathologie, mais qui est excessivement
motivé et très demandeur de faire toujours plus d’exercices en rééducation et chez lui.
Or, dans le SGB, la fatigue est ressentie comme un des trois symptômes les plus
Image 5 : Travail du passage
d’obstacles
22
invalidants chez 80% des patients souffrant de cette pathologie [7]. De plus, cette sensation
de fatigue peut persister quelques années après la récupération complète de toutes les
facultés nerveuses et musculaires. Ce symptôme a donc un réel impact sur la qualité de vie
des patients.
La fatigue est définie comme un état résultant de contraintes physiologiques et
psychologiques aboutissant à une diminution des performances physiques ou mentales.
Selon Edwards (1983), il s’agit d’une incapacité à maintenir une force et une puissance
requises ou espérées. Ces patients souffrent donc d’un déconditionnent à l’effort.
Nous pouvons donc nous demander comment nous allons pouvoir concilier le
réentrainement à l’effort et la fatigue de M.H pour lui permettre une récupération
efficace et adapter à ses besoins.
La fatigue, dans cette pathologie, n’est pas automatiquement liée au déficit de force
ou de sensibilité, car ce symptôme est retrouvé aussi chez 80% des patients qui ne
présentent pas de déficit sensitivomoteur [19]. Il a été aussi observé, que cette sensation de
fatigue est ressentie avant le début de la maladie.
Il existe différents types de fatigue, nous pouvons parler de fatigue psychologique,
ou de fatigue physique. La fatigue psychologique est définie par Aaronson et al, en 1999,
par « la perception consciente d’une diminution de la capacité à mener une activité
physique ou mentale, due à un déséquilibre entre la disponibilité, l’utilisation, et/ou le
renouvellement des ressources nécessaires à cette activité ». Nous pouvons en déduire que
les deux types de fatigue ne fonctionnent pas l’un sans l’autre. Cette fatigue psychique va
agir sur nos différentes capacités intellectuelles, notamment la concentration et l’attention.
Elle est mesurée par le changement dans le ressenti de l’individu, elle est décrite comme
une diminution de la disponibilité vis-à-vis d’une tâche à effectuer ou du désir à terminer
cette tâche. Dans le cas de M. H, cette fatigue psychologique n’est pas présente, au
contraire, M.H va mettre en œuvre tous les moyens possibles pour effectuer et réussir une
tâche. Donc pour cette raison, nous avons choisi dans ce mémoire, de ne pas développer
cette fatigue psychique.
La fatigue physique ou organique, quant à elle, correspond aux différentes
manifestations qui vont se produire dans notre organisme et notre métabolisme, lors d’un
effort prolongé. Différents facteurs agissent sur la fatigue, et ils peuvent avoir une
conséquence à différents niveaux de la chaine de commande de la contraction musculaire,
23
il s’agit de la fatigue périphérique métabolique, endocrinienne et de la fatigue centrale
[20]. Elles agissent ensemble et perturbent différents systèmes, notamment les systèmes
énergétiques, neuroendocrinien et le système nerveux central.
L’origine de cette fatigue peut être très diversifiée, mais dans le cas des affections
neurologiques ou neuromusculaires, la cause est en général, liée à une déficience
organique : les signes cliniques (apparition rapide de la fatigue après un effort minimal,
temps de récupération majoré), la chronicité, la diminution de la demande fonctionnelle de
la pathologie engendre un déconditionnement à l’effort.
La composante périphérique dépend des phénomènes métaboliques et ioniques
issus du travail musculaire. Ces derniers provoquent une diminution de la capacité
contractile des muscles squelettiques. Les facteurs métaboliques évoluent différemment en
fonction de la durée et de l’intensité de l’effort musculaire.
Lors d’un effort, la diminution de la capacité contractile des muscles squelettiques
découle de la modulation des réserves en phosphagènes et des modifications des équilibres
ioniques. Il s’agit de l’accumulation intramusculaire de phosphore inorganique, de
l’augmentation extracellulaire de potassium et de la diminution de libération et/ou de
recaptage du calcium par les rétinaculums [21].
En effet, la contraction musculaire est déclenchée par un potentiel d’action, généré
au niveau de la plaque motrice, ce dernier va se propager tout le long de la membrane de la
fibre musculaire, ainsi qu’au niveau de ses prolongements à l’intérieur de la fibre, les
tubules T. Lors du passage du potentiel d’action, ces derniers vont permettre la libération
du calcium par le rétinaculum et ainsi permettre la formation de ponts actine-myosines
rendant possible la contraction musculaire. Puis le calcium est recapté par le rétinaculum
permettant au muscle de retrouver son état de repos [22].
Lors d’un exercice intense, le fonctionnement des pompes sodium-potassium (Na+
- K+) est insuffisant, elles ne régulent plus le flux de potassium vers l’extérieur de la
cellule, la concentration extracellulaire va augmenter au fur et à mesure de l’effort, cela va
donc entrainer une dépolarisation partielle de la membrane musculaire qui va conduire à un
blocage de la génération du potentiel d’action, ou à une amplitude et une vitesse de
propagation réduite. Cette diminution de potentiel d’action peut être suffisante pour
modifier la charge des tubules T et inhiber la libération du calcium par les rétinaculums, et
donc entrainer une diminution de la force [23].
De plus, les phosphates inorganiques sont des métabolites de l’hydrolyse de l’ATP,
24
hydrolyse qui intervient lors de l’effort pour permettre la formation d’énergie et donc la
poursuite de l’exercice entrepris. Lors de l’effort, la concentration de phosphates
inorganiques augmente dans le milieu. Il a été démontré que l’addition de quelques
millimoles de ces métabolites dans le milieu provoque une diminution de production de
force [23]. En effet, ces derniers se lient au calcium, ce qui va réduire la quantité de
calcium libre et donc restreindre l’activité des ponts d’actine-myosine [24].
Ces différents phénomènes vont être à l’origine d’une fatigue dite périphérique
métabolique.
Il existe aussi, une composante endocrinienne. Deux systèmes neuroendocriniens
peuvent être mis en cause : l’axe corticotrope, qui provoque la libération de cortisol et le
système sympatho-médullo-surrénalien, qui lui entraine la libération de catécholamines
(comme l’adrénaline, ou la noradrénaline).
Le cortisol est une hormone secrétée par les glandes surrénales. Sa libération
provoque différents effets, notamment il est hyperglycémiant, il favorise la lipolyse, est
anti-inflammatoire mais aussi augmente la force musculaire et diminue la fatigabilité.
Les catécholamines sont aussi des hormones secrétées par les glandes surrénales,
elles ont des effets cardiovasculaires périphériques (vasodilatation, vasoconstriction), elles
contrôlent la glycogénolyse musculaire.
Des études ont démontré que la diminution de ces différentes hormones, notamment
le cortisol et la noradrénaline, lors d’un effort, provoquaient l’apparition de signes de
fatigue évalués grâce au questionnaire d’humeur Profil of Mood State (POMS) (ANNEXE
4) [20]. Cette diminution pourrait être due au fait que lors du début du travail musculaire, il
y a une accélération de leur libération, qui conduirait ensuite à leur diminution par
épuisement des réserves neuronales [21].
La fatigue centrale peut être définie comme la réduction de contraction maximale
volontaire qui n’est pas associée à la même réduction de force maximale obtenue par
stimulation, cela correspond à une diminution de la capacité à activer volontairement le
muscle au cours de l’exercice. Différentes expériences ont permis de mettre en évidence
une responsabilité de la commande nerveuse dans les processus de fatigue [22].
Cette fatigue est due à une diminution de la commande motrice à l’étage cortical. Le rôle
du cortex moteur primaire dans la causalité de cette fatigue a été confirmé par des études
chez l’homme par des stimulations au niveau de cette zone [20]. Or le SGB est une atteinte
nerveuse périphérique, nous pouvons donc en déduire qu’au niveau central, il n’existe
25
aucune lésion et que la fatigue centrale n’a pas un effet aussi important que la fatigue
périphérique lors du SGB. Et donc, pour cette raison, nous avons choisi de ne pas
développer la fatigue centrale dans ce mémoire.
La fatigue est un phénomène complexe, résultant de différents mécanismes et de
différentes composantes. Que nous soyons atteints ou non d’un SGB, il est normal de
ressentir un certain degré de fatigue à un moment donné de notre vie, notamment à la fin
d’une journée de travail, ou après une activité physique ou intellectuelle. Cette fatigue peut
alors être parfois gênante, mais elle a très peu de répercussions dans notre vie quotidienne,
en effet une bonne nuit de sommeil nous permet alors de récupérer. Or dans le SGB, ce
symptôme est très fréquent et ne correspond pas à la fatigue « physiologique » qu’une
personne en bonne santé peut ressentir. M. H, par exemple, la définit comme une sensation
de faiblesse et d’épuisement présente même lors de l’accomplissement de tâches simples et
habituelles comme aller faire les courses ou travailler sur son ordinateur. Elle peut
apparaitre comme une entité invalidante (dans la vie quotidienne, professionnelle, la
récupération…), indépendante des variables cliniques ou du temps écoulé.
Le SGB est une pathologie qui entraine des conséquences au niveau des capacités
musculaires, notamment la force, la puissance et le temps de maintien de la contraction
musculaire. Les patients souffrant de cette pathologie, développent alors un
déconditionnement à l’effort. Ce dernier est dû aux conséquences de la maladie sur les
différentes fonctions organiques comme le systèmes cardio-respiratoire, et le système
musculaire de l’individu. En effet, la destruction de la gaine de myéline entraine une
diminution de la propagation et de la vitesse des potentiels d’action et donc une diminution
voire une ablation de la qualité musculaire. Cette dernière provoque donc une limitation
d’activités sociales, professionnelles, personnelles et donc le patient développe un
déconditionnement à l’effort. De plus, cela peut engendrer un cercle vicieux, car la
personne étant déconditionnée, elle ne pratique plus beaucoup d’activités physiques. La
dégradation des capacités musculaires s’accentuent et engendrent une diminution de la
qualité de vie. Ce cercle vicieux peut être aussi à l’origine de l’apparition de troubles
psychiques comme une dépression.
Il est donc important de lutter contre ce déconditionnement afin d’améliorer la
qualité de vie du patient. Pour ce faire, nous pouvons mettre en place un réentrainement à
l’effort adapté. Le réentrainement à l’effort s’intéresse en premier lieu au système
26
cardiovasculaire et respiratoire. En effet, lors d’un effort, nous observons une adaptation
du système cardio-respiratoire qui peut être résumée par l’équation de FICK, qui montre
que l’augmentation de l’intensité d’un effort, induit une augmentation de la consommation
d’oxygène, par élévation du volume d’éjection systolique, de la fréquence cardiaque et de
la différence d’oxygène artério-veineuse [25]. Ces différents phénomènes permettent
d’apporter l’énergie nécessaire pour la bonne poursuite de l’effort. Il est donc important,
lors d’un déconditionnement à l’effort de réhabiliter le système cardio-respiratoire à
s’adapter aux différents types d’efforts, grâce à un réentrainement à l’effort.
Selon la définition de l’OMS, la réadaptation correspond à « l’ensemble des
activités nécessaires pour influencer favorablement le processus évolutif de la maladie
ainsi que pour assurer aux patients la meilleure condition physique, mentale et sociale
possible, afin qu’ils puissent, par leur propres efforts, préserver ou reprendre une place
aussi normale que possible dans la société ». Cependant, contrairement aux sujets sportifs,
chez qui la performance sous-entend le dépassement, la performance chez les sujets
désadaptés à l’effort ne doit pas être l’objectif visé afin d’éviter tout effet néfaste de
l’effort physique sur un organisme fragilisé. Dans le cas de patients souffrant de SGB,
l’objectif final de cette réadaptation est l’amélioration des qualités neuromusculaires. Pour
ce faire, il faut mettre en place des programmes de réentrainement cardiovasculaire et de
renforcement musculaire. Ces programmes sont adaptés à chaque patient et il s’agit d’une
prise en charge globale. En effet, M. H étant un marathonien, l’objectif final pour lui, est
l’amélioration de ces qualités en endurance, afin de faire face à la demande énergétique des
différentes activités de la vie quotidienne, et de ses loisirs
Le travail en endurance s’intéresse essentiellement à la voie métabolique aérobie et
aux fibres musculaires de types I, appelées slow twitch ou unités motrices lentes, elles sont
recrutées lorsque la charge à mobiliser ou la tension interne du muscle est faible (jusqu’à
50% de la résistance maximale) [26]. Pour développer la voie aérobie, il faut produire un
exercice prolongé (supérieur à 10 minutes), d’intensité proche, pour un sujet désadapté, de
60% de sa puissance maximale aérobie [27]. De plus, un sujet affaibli ou sédentarisé par la
maladie présente la caractéristique de ne pas pouvoir soutenir un effort de longue durée,
tous les mécanismes énergétiques étant rapidement débordés, aussi bien en puissance qu’en
capacité. Il faut donc ménager des temps de repos au début de la réadaptation, afin d’éviter
des phénomènes d’épuisement ou d’abandon chez le patient, avant de passer à un travail
continu [27]. Par exemple, il vaut mieux deux fois une heure de rééducation plutôt que
27
deux heures de suite. [28]
Il existe différents moyens pour travailler cette filière et ces fibres [29]:
Renforcement musculaire
Ce renforcement est segmentaire et correspond à la recherche de la contraction
analytique contre-résistance (quand cela est possible) des différents muscles du corps, en
utilisant tous les modes de contractions (concentrique, excentrique, isométrique). Il va
s’intéresser essentiellement aux groupes musculaires déficitaires. Afin de travailler en
endurance, la résistance effectuée ne doit pas dépasser 50-60% de la résistance maximale
(RM) [26].
Réentrainement à l’effort
Cet entrainement vise à recruter les territoires musculaires importants afin d’obtenir
des effets métaboliques optimaux et de palier aux conséquences de l’inactivité et de la
désadaptation à l’effort. Avant chaque exercice, une phase d’échauffement est entreprise,
et à la fin, une phase de récupération active est mise en place. Toutes deux durent environ
cinq minutes chacune.
Ce réentrainement peut être à visée concentrique, grâce à l’utilisation d’ergomètres,
comme la bicyclette ergométrique, le tapis roulant, ergomètre à membres supérieurs. Nous
pouvons alors ajuster la résistance afin d’obtenir un rendement métabolique aérobie
optimal, en général ce seuil se situe entre 50 et 60 tours par minutes pour la bicyclette
ergométrique. Il peut aussi être à prédominance excentrique, ce travail va alors permettre
un gain de force et de puissance musculaire supérieur au travail concentrique, développé à
une sollicitation cardiaque similaire, avec une consommation en oxygène réduite. Il s’agit
donc d’un entrainement global qui va alors permettre une réadaptation à l’effort.
La mise en place d’un réentrainement à l’effort est donc essentielle pour permettre
au patient de retrouver des capacités fonctionnelles et endurantes.
Cet entrainement provoque plusieurs effets, à différents niveaux du corps humain :
en effet, au niveau cardiaque, nous observons une diminution de la fréquence cardiaque,
une augmentation de la cavité ventriculaire et de la contractilité du myocarde et donc une
augmentation du volume d’éjection systolique, entrainant alors une augmentation du débit
cardiaque. Ces différents phénomènes vont donc permettre au cœur de s’adapter lorsque la
demande de travail est alors plus importante.
28
Au niveau pulmonaire, nous observons une amélioration de l’efficacité respiratoire.
Il a pu être observé au niveau musculaire que la taille des mitochondries va augmenter et
donc cela va permettre une amélioration de l’extraction de l’oxygène. De plus le nombre
de capillaires sanguins va aussi augmenter et ainsi permettre une meilleure circulation au
sein de l’appareil musculaire.
Ces différents effets vont alors permettre une augmentation de la consommation
d’oxygène. L’entrainement peut alors améliorer de 5 à 20%, voire 40% de la VO2 max,
cette dernière correspond à la quantité maximale d’oxygène que l’organisme peut utiliser
par unité de temps. Nous observons aussi une augmentation de la capacité maximale de
travail, un recul du seuil anaérobie ventilatoire, une économie du glycogène avec une plus
grande capacité à utiliser les acides gras. Tous ces phénomènes vont alors entrainer une
fatigue moins importante et une amélioration de l’endurance. [30]
Il existe peu de littérature sur l’effet que provoque la mise en place d’un
réentrainement à l’effort adapté chez les personnes atteint de SGB, sur l’évolution de la
fatigue dans cette pathologie. Garssen et al. ont entrainé 16 personnes atteintes de ce
syndrome durant 12 semaines sur bicyclette ergométrique, et ils ont alors observé une
diminution de 20% des scores de fatigue et une amélioration des échelles de qualités de vie
[19]. Afin de prouver l’impact réel, de cette prise en charge adaptée, sur la fatigue, nous
pouvons faire un parallèle avec les différents protocoles de réentrainement à l’effort mis en
place dans le cas de la rééducation de personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP).
Même si le SGB et la SEP sont deux pathologies bien différentes, il existe néanmoins
quelques similitudes. En effet, même si la SEP est une atteinte du système nerveux
centrale, nous observons une démyélinisation des différents nerfs du corps humain. De
plus, la fatigue est l’un des symptômes le plus fréquent dans cette affection, en effet entre
70 à 95% des patients s’en plaignent, et pour 14 à 20% des patients, il s’agit du symptôme
le plus gênant [32].
Différentes études ont été menées pour déterminer l’effet d’un réentrainement
adapté sur la fatigue chez ces patients. Différents protocoles d’expérimentation ont donc
été mis en place. Par exemple, M. Le Fort et al, ont établi un programme court de
réentrainement à l’effort chez des patients souffrants de sclérose en plaques, tous invalidés
par la fatigue. Ce protocole consistait à trois séances hebdomadaires encadrées
individuellement d’une heure et trente minutes par semaine avec comme activités, soit de
l’endurance sur un cycloergomètre ou du gymkhana en fauteuil roulant manuel, et une
29
activité physique adaptée choisie avec chaque patient. Les résultats ont alors montré une
amélioration globale de la qualité de vie dans huit des quatorze catégories de l’échelle
SEP-59, ainsi qu’une réduction de la fatigue dans les dimensions « rôle social » et
« physique » de l’échelle EIF-SEP [32]. Nous pouvons donc en déduire qu’une adaptation
du programme de réentrainement à l’effort, selon les déficiences et les limitations
d’activités, permet d’améliorer sur des données « subjectives » de fatigue et de qualité de
vie, la santé de ces patients.
Un autre protocole établi par M-A. Guyot et al, a montré que la réalisation
d’exercices en aérobie sur un entraineur thérapeutique (15 minutes de travail actif des
membres supérieurs puis 20 minutes de travail passif des membres inférieurs) pendant 10
semaines à raison de trois fois par semaine, permettait une diminution significative de la
fatigue et une amélioration du déconditionnement à l’effort [33].
Grâce à ces différentes expérimentations, nous pouvons donc en déduire que la
mise en place d’un réentrainement à l’effort adapté au patient, c’est-à-dire en prenant
compte ses déficiences mais aussi ses limitations d’activités, permet une diminution de la
sensation de fatigue, ainsi qu’une nette amélioration de la qualité de vie (quotidienne, dans
les loisirs…).
La rééducation d’un patient atteint de SGB doit donc comprendre un
réentrainement à l’effort adapté, mais il est aussi nécessaire d’éduquer le patient par
rapport à la fatigue. En effet, M. H est un sportif, et il a une représentation de la fatigue qui
n’est pas en lien avec sa véritable fatigue, il ne perçoit pas correctement les signes de cette
dernière. Les sportifs, la plupart du temps ne sont pas à l’écoute des signaux d’alarme de
leur corps et répondent à toute diminution de la performance par une augmentation de leur
charge d’entrainement [32]. Ils ont tendance à ne pas prendre en considération les
différents signes de la fatigue. Il faut donc leur apprendre à les reconnaitre les signes de la
fatigue, ainsi que les convaincre que la fatigue joue un rôle important dans la réadaptation,
qu’il faut la respecter.
J. Conclusion
Le SGB est une pathologie qui entraine différentes conséquences chez les patients
souffrants de cette affection. En effet, la démyélinisation des nerfs périphériques entraîne
un ralentissement voire un blocage de la transmission du signal nerveux et donc provoque
30
une altération des fonctions organiques des patients. De plus, ces patients sont
immobilisés, voire alités pendant une période plus ou moins longue, ils vont donc alors
présenter un déconditionnement à l’effort. De plus l’un des premiers symptômes de cette
pathologie est l’apparition d’une fatigue psychologique et physique. Dans le SGB, cette
fatigue physique correspond à la fatigue dite périphérique, due à une altération des
phénomènes métaboliques et ioniques issus du travail musculaire. Cette fatigue est perçue
par un grand nombre de patient. Elle est aussi à l’origine, avec les différents déficits du
patient, d’une restriction d’activités.
Il est donc essentiel, lors de la prise en charge d’un patient présentant un SGB,
d’allier à la rééducation analytique et global, des déficits moteurs et sensitif engendrés par
la pathologie, un reconditionnement à l’effort afin d’assurer au patient une meilleure
autonomie ainsi qu’une bonne réadaptation de l’organisme à l’effort. Le SGB étant, dans la
plupart des cas, une pathologie qui régresse et qui ne laisse que très peu de séquelles, ce
réentrainement permettra au patient de pouvoir reprendre convenablement et rapidement
son rythme de vie habituel, avec ses différents loisirs et activités.
Mais ce réentrainement à l’effort doit être adapté à chaque patient, et doit respecter
les différents signes de fatigue. En effet, cette dernière a un rôle important, celui de
protection du patient et de son organisme. Lorsqu’il souffre de déconditionnement à
l’effort mais aussi de différents déficits moteur, le corps du patient n’est pas capable de
produire les mêmes efforts qu’avant la déclaration de la maladie, l’apparition de la fatigue
au cours de la rééducation ou lors de différentes activités est donc un signal d’alarme pour
lui, afin qu’il ne sursollicite pas ses différentes capacités musculaires, mentales…
De plus, M. H est un marathonien, et donc comme la plupart des sportifs qui
pratique une activité très régulière, il n’écoute pas les différents signaux d’alarme de son
corps (douleurs, difficultés à maintenir l’exercice dans le temps et dans la force) et
surenchérit alors par une augmentation de la charge de travail. Il a donc une perception de
la fatigue qui n’est pas en lien avec sa véritable fatigue, et il doit donc apprendre à
reconnaitre ses différents signes mais aussi à l’accepter et à la respecter, afin d’obtenir une
meilleure récupération.
Il est donc important et intéressant dans ce contexte pathologique d’effectuer un
apprentissage au patient des différents signes « alarmants » mais aussi de l’éduquer au
respect de cette fatigue, notamment dans son rôle protecteur de l’organisme.
ANNEXES
ANNEXE 1 : Tableau II : Bilan Articulaire du 28 mars 2013 :
Droit Articulations Gauche
Hanche
Flexion
Extension
Abduction
Adduction
Rotation externe
Rotation interne
120° 120°
15° 15°
30° 30°
15° 15°
30° 30°
20° 20°
Genou
Flexion
Extension
115° 115°
0° 0°
Talo-crurale
Flexion plantaire
Flexion dorsale
25° 25°
0° 5°
Epaule en générale
90° Flexion
Extension
Abduction
Adduction
Rotation interne
Rotation externe
90°
30° 30°
100° 100°
25° 25°
80° 80°
45° 45°
Coude et avant-bras
Flexion
Extension
Pronation
Supination
135° 135°
0° 0°
80° 80°
85° 85°
Poignet
Flexion dorsale
Flexion palmaire
75° 75°
75° 75°
35° Inclinaison ulnaire
Inclinaison radiale
35°
10° 10°
Main
Distance pulpe des doigts-
paume
Flexion MCP
Extension MCP
Flexion IPD
Extension IPD
Flexion IPP
Extension IPP
0 cm 0 cm
90° 90°
5° 5°
85° 85°
0° 0°
95° 95°
0° 0°
Légende :
MCP : Articulation métacarpo-phalangienne
IPD : Articulation inter-phalangienne distale
IPP : Articulation inter-phalangienne proximale
ANNEXE 2 : Tableau III : Testing du membre inférieur, le 28 mars 2013 :
Région Muscle Cotation
Droite Gauche
TRONC
Droit de l’abdomen 4 4
Oblique interne 4 4
Oblique externe 4 4
Transverse 4 4
Diaphragme 5 5
Intercostaux externes 5 5
Spinaux dorsaux 4 4
Spinaux lombaire 4 4
Carré des lombes 3 4
HANCHE
Ilio-psoas 4 5
Sartorius 3 4+
Tenseur du fascia Lata 3 4+
Moyen fessier 2 3+
Petit fessier 2 4
Pelvi-trochantériens 3+ 4
Adducteurs 3 4+
Grand fessier 2 4
GENOU
Droit fémoral 4 4-
Vastes (médial et latéral) 4 4-
Semi-tendineux En course externe, on
les cote à 1+ et dans le
reste de la course, ils
sont cotés à 3
4
Semi-membraneux 4
Biceps fémoral 4+
CHEVILLE ET
PIED
Tibial antérieur 1 4+
Long extenseur de
l’hallux
1 4+
Long et court extenseurs
des orteils
1 4+
Court fibulaire 1 4+
Long fibulaire 1 4+
Gastrocnémiens latéral
et médial
2- 4
Soléaire 2- 4
Tibial postérieur 1 4
Long fléchisseur de
l’hallux
1 4+
Long fléchisseur des
orteils et carré plantaire
1 4+
Court fléchisseur des
orteils
1 4+
Interosseux plantaire 1 4+
Interosseux dorsaux 1 4+
Court fléchisseur de
l’hallux
1 4+
ANNEXE 3 : Tableau IV : Testing des membres supérieurs, le 28 mars 2013:
Région Muscle Cotation
Droite Gauche
Omoplate
Trapèze 4+ 4+
Elévateur de la scapula 4+ 4+
Rhomboïde 4+ 4+
Petit pectoral 4+ 4+
Grand dentelé 4+ 4+
EPAULE
Deltoïde antérieur 4+ 4+
Coraco-brachial 4+ 4+
Deltoïde moyen + supra-
épineux
4+ 3+
Deltoïde postérieur 4+ 4+
Subscapulaire 4 4
Infra-épineux + Petit
rond
4 4
Grand pectoral 4+ 4+
Grand rond 4+ 4+
Grand dorsal 4+ 4+
COUDE
Biceps brachial 4+ 4+
Brachio-radial 4+ 4+
Brachial 4+ 4+
Supinateur 4+ 4+
Triceps brachial 4+ 4+
Rond pronateur 4+ 4+
Carré pronateur 4+ 4+
POIGNET
Fléchisseur ulnaire du
carpe
4+ 4+
Fléchisseur radial du
carpe
4+ 4+
Long extenseur radial du
carpe
4+ 4+
Court extenseur radial 4+ 4+
du carpe
Extenseur ulnaire du
carpe
4+ 4+
MAIN
Fléchisseur commun
superficiel des doigts
4+ 4+ sauf pour
l’index coté à 3
Fléchisseur commun
profond des doigts
4+ 4+ sauf pour
l’index coté à 3
Extenseur des doigts 4+ 3
Extenseur propre de
l’index
4+ 3
Extenseur propre du 5ème 4+ 4+
Long fléchisseur du
pouce
4+ 4+
Extenseur du pouce 4+ 4+
Abducteur du pouce 4+ 4+
Opposant du pouce 4+ 4+
Lombricaux 4+ 4+
Interosseux palmaire 4+ 4+
Interosseux dorsaux 4+ 4+
Court fléchisseur du 5ème 4+ 4+
Adducteur du 5ème 4+ 4+
Opposant du 5ème 4+ 4+
Cotation de 0 à 5 [11] :
0 : Absence de contraction décelable
1 : Contraction palpable sans mouvement
2 : Mouvement sans gravité
3 : Contraction contre gravité
4 : Contraction contre forte résistance
5 : Force normale, comparable au côté sain
ANNEXE 4: Profile of Mood States
Subject's Initials
Birth date
Date
Subject Code No.
Directions: Describe HOW YOU FEEL RIGHT NOW by circling the most appropriate
number after each of the words listed below:
FEELING: Not at all =1 ; A little = 2 ; Moderate = 3 ; Quite a bite = 4 ; Extremely = 5
1. Friendly 1 2 3 4 5 34. Nervous 1 2 3 4 5
2. Tense 1 2 3 4 5 35. Lonely 1 2 3 4 5
3. Angry 1 2 3 4 5 36. Miserable 1 2 3 4 5
4. Worn Out 1 2 3 4 5 37. Muddled 1 2 3 4 5
5. Unhappy 1 2 3 4 5 38. Cheerful 1 2 3 4 5
6. Clear-headed 1 2 3 4 5 39. Bitter 1 2 3 4 5
7. Lively 1 2 3 4 5 40. Exhausted 1 2 3 4 5
8. Confused 1 2 3 4 5 41. Anxious 1 2 3 4 5
9. Sorry for things done 1 2 3 4 5 42. Ready to fight 1 2 3 4 5
10. Shaky 1 2 3 4 5 43. Good-natured 1 2 3 4 5
11. Listless 1 2 3 4 5 44. Gloomy 1 2 3 4 5
12. Peeved 1 2 3 4 5 45. Desperate 1 2 3 4 5
13. Considerate 1 2 3 4 5 46. Sluggish 1 2 3 4 5
14. Sad 1 2 3 4 5 47. Rebellious 1 2 3 4 5
15. Active 1 2 3 4 5 48. Helpless 1 2 3 4 5
16. On edge 1 2 3 4 5 49. Weary 1 2 3 4 5
17. Grouchy 1 2 3 4 5 50. Bewildered 1 2 3 4 5
18. Blue 1 2 3 4 5 51. Alert 1 2 3 4 5
19. Energetic 1 2 3 4 5 52. Deceived 1 2 3 4 5
20. Panicky 1 2 3 4 5 53. Furious 1 2 3 4 5
21. Hopeless 1 2 3 4 5 54. Effacious 1 2 3 4 5
22. Relaxed 1 2 3 4 5 55. Trusting 1 2 3 4 5
23. Unworthy 1 2 3 4 5 56. Full of pep 1 2 3 4 5
24. Spiteful 1 2 3 4 5 57. Bad-tempered 1 2 3 4 5
25. Sympathetic 1 2 3 4 5 58. Worthless 1 2 3 4 5
26. Uneasy 1 2 3 4 5 59. Forgetful 1 2 3 4 5
27. Restless 1 2 3 4 5 60. Carefree 1 2 3 4 5
28. Unable to 1 2 3 4 5 61. Terrified 1 2 3 4 5
29. Fatigued 1 2 3 4 5 62. Guilty 1 2 3 4 5
30. Helpful 1 2 3 4 5 63. Vigorous 1 2 3 4 5
31. Annoyed 1 2 3 4 5 64. Uncertain about things 1 2 3 4 5
32. Discouraged 1 2 3 4 5 65. Bushe 1 2 3 4 5
33. Resentful 1 2 3 4 5
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