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Page 1: Cuba/Union européenne : un nouveau cycle

Gabriela Avila et Dayron Rodriguez

• CUBA et l'Union européenne ont ouvert un nou-veau chapitre dans leurs relations bilatérales avecl'entrée en vigueur provisoire de l'Accord de dia-logue politique et de coopération.

À cet égard, un communiqué de presse émis parle ministère cubain des Relations extérieures a indi-qué que « les liens entre Bruxelles et La Havane at-teignent une meilleure correspondance avec le ni-veau des liens que Cuba entretient avec les Étatsqui composent ce bloc communautaire, lesquelsont enregistré des progrès significatifs ces der-nières années ».

Par ailleurs, selon le communiqué de l'UE, cet ac-cord signifie que le bloc communautaire est plusproche de Cuba, un pays qui est en cours de miseà jour de son modèle économique, politique et so-cial.

Les négociations sur l'Accord ont débuté en avril2014 pour s’achever en mars 2016. Finalement, le 12décembre 2016, l’Accord a été paraphé à Bruxellespar la haute représentante de l’Union européennepour la politique étrangère, Federica Mogherini, et leministre cubain des Relations extérieures, BrunoRodriguez.

La signature de l'accord a également mis fin à laPosition commune. Une politique en vigueur depuis1996 qui avait pratiquement « gelé » les relationsentre l'UE et Cuba.

Concernant la mise en œuvre de l'Accord et sonimportance pour les deux parties, le journalGranma s'est entretenu avec l'ambassadeur de ladélégation de l'Union européenne à Cuba, AlbertoNavarro.

Le fonctionnaire a d’abord rappelé que les rela-tions entre Cuba et la communauté européenne ontété établies en 1988. Cependant, pendant 20 ans(1996-2016) elles ont été limitées par la dénomméePosition commune européenne.

En 2008, a-t-il poursuivi, le dialogue a été relancéau niveau politique, complété par une coopérationbilatérale avec l'Île. Les liens bilatéraux ont finale-ment pris un nouvel essor après la signature de l'Ac-cord, le 12 décembre dernier.

Avec l'entrée en vigueur provisoire de cet Accord,un cadre juridique se met en place pour officialiserle dialogue politique et renforcer la coopération dansdivers domaines.

En résumé, il s’agit d’une journée importante quiamorce une étape bénéfique pour les Cubains et lesEuropéens. En effet, à travers cet Accord, nous se-rons en mesure de parvenir à une relation plus sé-rieuse et plus mature, a déclaré le fonctionnaire es-pagnol.

Selon Navarro, à l’heure actuelle, le document estmis en œuvre de manière provisoire ; il le sera demanière permanente lorsqu’il aura été ratifié par lesParlements des 28 États membres de l'Union euro-péenne.

À ce jour, l'Allemagne, la Bulgarie, l'Estonie, laHongrie, la Slovaquie et la République tchèque l'ontfait, et les 22 pays restants devraient le faire dansles mois à venir. En général, ce processus prendenviron deux ans, a-t-il signalé.

QUELQUES PRÉCISIONS SUR L'ACCORD

Avec l'entrée en vigueur de l’Accord, de nouveauxprocessus vont se mettre en place, et d’autres sui-vront ensuite. Selon l'ambassadeur, dans le cadredu dialogue politique, se tiendra, au moins tous lesdeux ans, le Conseil UE-Cuba, sous la présidencedu ministre cubain des Relations extérieures et de laHaute représentante européenne, auquel participe-ront les 28 États membres de l'UE en qualité d'ob-servateurs.

Cette réunion aura pour objectif l’examen de la si-tuation à Cuba et au sein de l’Union européenne, ducontexte régional de chacun d'entre eux, ainsi quedes défis communs : le multilatéralisme, le Droit in-ternational, le changement climatique, la préventiondes conflits, entre autres.

Quant au thème de la coopération, il sera donnésuite au processus qui a repris en 2008.

À ce propos, entre 2008 et 2017, l’Union euro-péenne a financé des projets dans l’Île pour une va-leur de l’ordre de 120 millions d'euros dans des sec-teurs tels que la sécurité alimentaire, les énergiesrenouvelables, les échanges de spécialistes, la for-mation des personnels aux interventions en cas desituations de catastrophes. Des actions visant àcontribuer au développement de Cuba et de ses ha-bitants.

Quant aux échanges commerciaux, l'Union euro-

péenne est l'un des principaux partenaires de Cuba.À cet égard, l'ambassadeur a signalé que cet Accordn'est pas un accord de libre-échange, même s’ilcomporte une composante commerciale importante.

À propos des projets immédiats, Navarro a men-tionné la Convention sur les énergies renouvelables,ainsi qu’un projet concernant l'agriculture durable etla sécurité alimentaire.

Il a également été annoncé la prochaine inaugura-tion du Centre de référence pour les adolescents dela Vieille Havane, fruit de la coopération entre l'UE etCuba, en partenariat avec l'UNICEF et le Bureau del'historien de La Havane.

Également dans le domaine culturel, les sallespermanentes du Centre pour l’interprétation des re-lations culturelles entre Cuba et l'Europe ont été ou-vertes récemment au Palais du Segundo Cabo.

UNE RELATION PLUS SÉRIEUSE ET PLUS MATURE

Au cours de l'échange, l'ambassadeur de la délé-gation de l'UE a souligné les résultats enregistréspar Cuba en matière de santé et d'éducation, sou-lignant qu'il importait de maintenir les acquis en in-tégrant les nouvelles technologies dans ces sec-teurs.

Il a également souligné la présence de l'île auplan international. « Cuba a beau être un toutpetit territoire, tout le monde sait le situer sur unecarte », a-t-il dit.

Par ailleurs, Navarro a signalé que l'UE est restéeaux côtés des Cubains lors de la reconstruction dupays après les différentes catastrophes naturelles, etelle a apporté son aide.

L'ambassadeur a également mentionné le vote quia lieu chaque année aux Nations unies pourcondamner le blocus économique, financier et com-mercial imposé par les États-Unis à Cuba, et qui acoïncidé avec le début de la mise en œuvre de l'Ac-cord entre notre pays et l'UE.

Les 28 États membres de la Communauté euro-péenne ont condamné à plusieurs reprises cette po-litique contre l'île, parce qu'elle constitue une viola-tion des droits humains fondamentaux du peuple cu-bain, a déclaré Navarro.

Et d’ajouter que le blocus est une politique illé-gale et immorale, contraire au Droit international.« On obtient plus à travers le dialogue qu’avecl’isolement […] L'Union européenne préfère ten-dre des ponts que construire des murs », a-t-ildéclaré.

GRANDIR DANS LES MOMENTS DE CRISES

L'Union européenne est une organisation uniqueau monde. Elle constitue une communauté de droitfondée sur la primauté du Droit communautaire etl'applicabilité directe, a déclaré M. Navarro.

Soixante ans seulement après sa fondation, ellecompte parmi ses réussites un marché commun,fondé sur "quatre libertés" : la libre circulation desbiens, des travailleurs, des services et des capitaux ;elle possède sa propre monnaie (euro) et disposed’un accord qui supprime ses frontières.

Dans le contexte actuel, de nombreux défis l'atten-dent, a dit l'ambassadeur. L'un d'entre eux est la né-gociation de la sortie du Royaume-Uni (Brexit) del’UE, « une situation dans laquelle les deux partiessortiront perdantes, mais nous tenterons d'y mettrefin de la meilleure manière possible ».

Un autre de ces défis est celui des réformes pro-posées par le président français Emmanuel Macron,notamment un budget commun pour l’Eurozone, etl'établissement d'une politique de défense dans larégion, décrite par certains analystes comme la re-fondation de l'Union européenne.

Il existe également d'autres défis, plus mondiaux,qui visent à instaurer la paix et la stabilité. Cepen-dant, « les temps de crise nous ont fait grandir », a-t-il conclu •

INFORMATIONS INTERNATIONALES 1510 NOVEMBRE 2017 | GRANMA INTERNATIONAL

GABRIELA AVILA

Cuba/Union européenne : un nouveau cycle

L'ambassadeur a évoqué l'entrée en vigueur de l'Accord entre Cuba et l'UE.

NATIONS UNIES. — Cuba a soutenu auxNations Unies la « solution à deux États» pour régler le conflit israélo-palestinien,ce qui implique la réalisation du droit dupeuple arabe à son autodétermination.

Lors d'un débat de la 4e Commissionde l'Assemblée générale des NationsUnies, qui traite de questions de déco-lonisation et de politique spéciale, lereprésentant cubain Humberto Riveroa réaffirmé le soutien de l'Île à la luttepalestinienne pour accéder à un Étatlibre, indépendant et souverain.

Rivero a également défendu l'idée que cetÉtat ait Jérusalem-Est comme capitale, lesfrontières d’avant l'occupation israéliennede 1967, ainsi que le retour des réfugiés.

« Nous réaffirmons notre ferme soutienet notre solidarité à la juste cause dupeuple de Palestine, ainsi que la néces-sité de redoubler d'efforts pour résoudrela difficile situation de ses réfugiés, con-formément aux règlements et aux princi-pes du Droit international et aux résolu-tions pertinentes de l’Onu », a-t-il soulig-né.

Le diplomate cubain a salué le travail del'Office de secours et de travaux pour lesréfugiés de Palestine au Proche-Orient,en dépit de son manque de ressources fi-nancières.

Selon Humberto Rivero, le rapportexaminé à la 4e Commission à cesujet reflète fidèlement les services

prêtés par cet organisme aux Pales-tiniens dans des secteurs clefs telsque la santé et l'éducation.

« Comme il est indiqué dans le rapport,en dépit du déficit opérationnel auquel ila dû faire face de nouveau pour satisfai-re aux exigences de son mandat, l’Officea pu prêter des services de développe-ment humain et d'aide humanitaire avecrapidité et efficacité » a-t-il insisté.

Le représentant cubain a plaidé pourun soutien accru à l'organisme chargéd'aider les réfugiés palestiniens et il acritiqué ceux qui, pour des raisons po-litiques, menacent de réduire davan-tage leur contribution financière pourson fonctionnement. (PL).

Cuba soutient la cause de la Palestine à l’ONU

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