David ou Goliath: les petits Etats sont-ils moins ou plus performants?
Martine Dardenne- Namur Le 15 novembre 2013
Sur la taille des populations
50% des Nations dans le monde: < 5,5 millions d’habitants.
58% des Nations: < 7,5 millions d’habitants.
Sur le PIB/habitant et la taille
18 des 20 premières nations classées < 5,5 millions d’habitants.
Les 10 premières(hormis les USA) : population moyenne de 1,9 millions d’habitants.
Taille et libertés (selon Freedom House)
46 nations obtiennent un score parfait: La majorité < 5 millions d’habitants. 17 nations < 1 million d’habitants.
Alphabétisation
Sur 44 pays qui revendiquent un taux d’alphabétisation de 99%:
27 pays : population < 7,5 millions d’habitants.
15 pays : population élevée.
Santé ( selon mesures de l’OMS)
12 des 20 premiers pays: population < 7 millions d’habitants.
Aucun pays > 65 millions.
Qualité de vie
Premières nations: Norvège , Islande, Suisse, Canada, Irlande, Danemark, Autriche et Finlande.
Toutes, à l’exception du Canada sont petites.
Paramètres environnementaux et écologiques
Seuls des petits pays sont classés dans les 10 premiers:
Dans l’ordre: Suède, Suisse, Norvège, Finlande, Autriche, Islande , Vietnam, Géorgie, Nouvelle-Zélande et Lettonie.
Taille des territoires.
Sur 223 entités politiques recensées par l’ONU, 85 ont une superficie < 26000km².
Indicateur de superficie croisé avec celui de la prospérité (PIB/hab.)
Parmi les 20 premières du classement, toutes, sauf 8, sont petites (< 78.0000 km²)
Taille des populations et taille des territoires.
Kirkpatrick Sale conclut qu’une nation est viable avec une population assez petite mais qu’elle est , en plus, en mesure de réunir des conditions de formation, de liberté et de santé pour y vivre mieux
Optimum de population par état dans une fourchette de 3 à 5 millions d’habitants.
Taille des gouvernements (selon Kirkpatrick Sale)
Plus un Etat est grand, plus les catastrophes économiques et les pertes militaires sont importantes.
Selon Léopold Khor
« Chaque fois que quelque chose tourne mal, c’est que quelque chose est trop grand. Qu’il s’agisse d’états, de taux de population dans les villes, d’organismes humains ou d’étoiles, l’accumulation au-delà d’un certain seuil crée l’explosion ».
Ces réflexions ont le mérite de susciter notre attention sur cette question de la taille qui doit être à l’échelle humaine, gérable et maîtrisable par l’homme.
Le cas de l’Islande
Les Islandais ont osé poser les questions cruciales:
- Les citoyens doivent-ils payer pour la folie de banquiers et de spéculateurs?
- Existe-t-il encore une institution liée à la souveraineté populaire capable d’opposer sa légitimité à la suprématie de la finance?
Le cas de l’Islande ( suite)
Par deux fois, en mars 2010 et en avril 2011, les Islandais refusent par référendum ( à 98% et à 60% des votants) de rembourser les dépôts de particuliers britanniques et néerlandais à la banque privée Icesave.
Le Financial Times se félicite de ce qu’il soit possible « de placer les citoyens avant la finance! »
Opinion peu partagée par les dirigeants européens: Exemple du commissariat de l’agriculture : « Aucune zone sans OGM ne peut être décrétée par la loi. Nous vivons dans un marché unique. C’est le marché qui décide! »
Nous devons nous arrêter à la question de la taille et fixer des seuils au-delà desquels ce qui est franchi change de nature:
- Jusqu’à combien de personnes une société peut-elle aller pour être apte à composer une démocratie directe?
- Combien d’intermédiaires, quelle organisation, quelle superficie peuvent nous permettre de voir le bout de nos actes?
- Jusqu’à quelle dimension et sous quelles conditions les systèmes techniques auxquels nous sommes soumis peuvent-ils être maitrisables par des hommes et des femmes ordinaires?
« Tout ce qui disparaît appauvrit » disait J.Ruffié.
Il faut donc préférer de nombreuses sociétés à une société nombreuse!