Développer la lecture sociale en bibliothèque
Frédéric Kaplan
frederic.kaplan@ep!.chtwitter: @frederickaplan
La bibliothèque est une interface physique.
Comparons trois grandes bibliothèques de trois époques di"érentes.
Une bibliothèque peut être vue comme un volume organisé en deux sous-espaces : une partie publique (front-end) avec laquelle les usages peuvent interagir, une partie cachée (back-end) utilisée pour la logistique et le stockage.
Les grandes bibliothèques sont d’une certaine manière des bâtiments-machines.
La bibliothèque est une interface physique entre les lecteurs et les livres.
« Tous les matins et chaque mardi, la bibliothèque est fermée au public. Elle se transforme alors en une vaste ruche où se croisent les chariots bleus, rouges, jaunes, verts. Des livres quittent les étagères, d'autres les remplacent. L'espace étant limité, une volumétrie stable (près de 390 000 livres), doit être maintenue grâce à une gestion rigoureuse de l'équilibre entre le nombre d'ouvrages acquis et le nombre de “désherbés”. »
Véronique Poirier / de Ligne en ligne / BPI
Celui qui conçoit un site web ou une application iPad se demande également comment organiser au mieux l'espace de navigation et les cheminements des utilisateurs, comment articuler l'expérience « front-end » avec la logistique et le stockage « back-end ».
optimisation de l’accès au livre
ou optimisation de la socialité autour du livre
Comment doivent évoluer les petites bibliothèques et les centres de documentation ?
La bibliothèque est tentée de ne devenir qu’une interface virtuelle.
Avec l'arrivée du numérique, il est tentant pour la bibliothèque de nier sa dimension physique, de ne devenir qu'une machine à information aux front-ends démultipliés, accessibles par toutes sortes de terminaux et aux back-ends entièrement informatisés.
C’est l’évolution logique d’un bâtiment-machine optimisé pour l’accès aux livres vers une multitude d’interfaces optimisés pour l’accès aux livres.
La BNF aurait-elle dû être directement une bibliothèque numérique, accessible de partout et qui aurait été peut-être un meilleur outil pour la di"usion de la culture française à travers le monde ?
(polémique J.Attali)
Proposer une bibliothèque virtuelle de qualité n’est pas facile.
Les bibliothèques n'ont aujourd'hui que des droits très encadrés pour l'exploitation digitale des livres qu'elles proposent en lecture ou en prêt.
modèle 1
La bibliothèque acquiert le droit de di"usion d’un certain nombre de titres à un tarif dé$ni par l'« interprofession » et les di"use avec des DRM chronodégrables (la lecture n'est autorisée que pendant un certain temps).
modèle 2
La bibliothèque acquiert le droit de di"user en streaming certains contenus à des utilisateurs identi$és (via leur carte d'abonné par exemple).
Ces nouvelles formes de prêt numérique sont un enjeu important et transverse sur dans le paysage de la lecture numérique.
Néanmoins, penser que l'avenir des bibliothèques se joue uniquement dans le succès ou l'échec de leur virtualisation et la constitution d'archives de contenus « empruntables » est peut-être un pari risqué.
En ne portant son attention que sur l'indépendance des circuits de distribution et des services numériques, ne risque-t-on pas de passer à côté de ce qui pourrait être la vraie valeur des bibliothèques dans ce paysage de pratique de lecture en grande mutation ?
Quelle est la valeur ajoutée d'une interface physique tridimensionnelle et spacieuse par rapport à une interface sur écran, facilement déployable ?
Une bibliothèque n'est pas qu'une archive de contenus accessibles selon des règles de prêt particulières. C'est aussi et avant tout une interface physique et sociale de découverte et d’échange autour des livres.
Les interfaces numériques de découverte sont aujourd’hui très pauvres.
Deux types d'algorithmes statistiques sont utilisés en exploitant soit les corrélations d’achats ( « Ceux qui comme vous ont acheté ce livre ont aussi aimé celui-là »), soit les corrélations d’opinions (« Ceux qui ont aimé ce livre ont aussi aimé celui-là »).
Les livres ne sont, dans ce jeu algorithmique, que de simples identi$ants, des produits comme les autres.
Pour organiser une rencontre physique di"érente entre des lecteurs et des livres, la bibliothèque peut se baser sur une communauté locale de ses abonnés.
Comment développer la lecture sociale en bibliothèque ?
Retours d’expériences ...
Chaque lecteur enrichit le livre par sa lecture.
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Book page
Vladimir Jaccard, Simon Lécureux, Thomas DromeletSupervision: Luc Bergeron, Frédéric Kaplan /ECAL/EFPL
Pages 56 - 70 commentaires sur le point de vue de l'écrivain > il manifeste son aversion pour le sexe faible..
Don Juan parle de manière évidente et explicite de ce pro-blème à la page 75
notes d'étudiants
zone de scanner
poignées d'ajustement de la zone de scan
L’espace des textes
d’autres pages d’un même livre
des livres similaires
des livres di"érents
mon activité de lecture
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dans la même pièce
dans la même région
mon activité de lecture
Références
Qui lit ce que je lis
“Query by page”
Concepts
Personnes
Lieux
Objets
Il ne faut pas se focaliser que sur le moment de la lecture, mais aussi proposer des services pour :— Avant la lecture— Après la lecture
Il faut structurer les contributions des lecteurs.
Les bibliothèques peuvent jouer un rôle crucial dans la construction collective de métadonnées sur les livres et dans leur enrichissement.
Cette construction collective peut renforcer les communautés locales de lecteurs et justi$er le rôle des bibliothèques comme lieu physique, de rencontres et d’échanges.
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