UNIVERSITE D’ANTANANARIVODOMAINE DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
PARCOURS
MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER EN GEOGRAPHIE
Présenté par : Sarat Alisoa TODIARIVO
Dirigé par : Gabriel RABEARIMANANA
Date de soutenance : 28 Janvier 2019
LE PARADOXE ENTRE ABONDANCE DES RESSOURCES INSATISFAC TION DES BESOINS DE LA POPULATION
DANS LA COMMUNE U
UNIVERSITE D’ANTANANARIVODOMAINE DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
MENTION GEOGRAPHIE
PARCOURS GEOGRAPHIE ET ECONOMIE
MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER EN GEOGRAPHIE
Année Universitaire 2017-2018
Alisoa TODIARIVO
: Gabriel RABEARIMANANA, Maître de Conférences
28 Janvier 2019
LE PARADOXE ENTRE ABONDANCE DES RESSOURCES TION DES BESOINS DE LA POPULATION
DANS LA COMMUNE U RBAINE DE NOSY
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO DOMAINE DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER EN GEOGRAPHIE
Janvier 2019
LE PARADOXE ENTRE ABONDANCE DES RESSOURCES EN EAUX ET TION DES BESOINS DE LA POPULATION
BAINE DE NOSY-BE
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
DOMAINE DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
MENTION GEOGRAPHIE
PARCOURS : GEOGRAPHIE ET ECONOMIE
MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER EN GEOGRAPHIE
E PARADOXE ENTRE ABONDANCE DES RESSOURCES EN EAUX ET INSATISFATION DES BESOINS DE LA POPULATION DANS LA
COMMUNE URBAINE DE NOSY-BE
Année Universitaire 2017-2018
Présenté par Sarat Alisoa TODIARIVO
Membres du jury
Président : Reine RAZAFIMAHEFA, Professeur
Juge : Ravoniarijaona VOLOLONIRAINY, Maitre de Conférences
Rapporteur : Gabriel RABEARIMANANA, Maitre de Conférences
Janvier 2019
Date de soutenance : 28 Janvier 2019
L
i
Remerciements
La réalisation de ce présent mémoire a été possible grâce au soutien de nombreuses
personnes. Nous tenons à remercier notre président de jury Madame Reine RAZAFIMAHEFA,
Professeur, pour sa disponibilité, en acceptant de concéder son temps afin de présider notre
soutenance. Notre gratitude s’adresse également à l’endroit de
Madame RavoniarijaonaVOLOLONIRAINY, Maitre de Conférences, qui malgré ses occupations, a
accepté de juger ce travail de recherche. Nous témoignons notre profonde gratitude à Gabriel
RABEARIMANANA, Maitre de conférences, pour sa constante disponibilité en dépit de ses
nombreuses occupations. Merci d’avoir accepté de diriger ce travail de recherche de bout en
bout jusqu’au jour d’aujourd’hui.
Nous remercions également tous les enseignants chercheurs du département de la
Mention Géographie, pour toute leur volonté de nous transmettre leurs connaissances.
Nos remerciements s’adressent également à tous les personnels administratifs du
département de la mention Géographie d’avoir répondu à nos petits soucis durant cette Année
Universitaire.
Parents, famille, et ami (e) s se sont investis dans la réalisation de ce mémoire, grâce à
leur contribution, ce travail de recherche a été rendu possible.
Enfin, aux enquêtés dans la Commune Urbaine de Nosy-be d’avoir fait des efforts pour nous
fournir les informations nécessaires afin d’enrichir nos recherches.
ii
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS………………………………………………………………………………………………………..I
SOMMAIRE……………………………………………………………………………………………………………………………………….....II
RESUME…………………………………………………………………………………………………………………………………………….III
TABLE DES ILLUSTRATIONS……………………………………………………………………………………………………………………IV
ACRONYME………………………………………………………………………………………………………...................................................V
INTRODUCTION ………………………………………………………………………………………………………………………...1
PREMIERE PARTIE ………………………………………………………………………………………………………………………..16
RICHESSE EN EAUX ET PROBLEME D’APPROVISIONNEMENT A NOSY-BE………………………...............16
Chapitre I
LES ABONDANCES DES RESSOURCES EN EAUX DANS A NOSY-BE……………………………………………………………………...17
UNE PARFAITE PRECIPITATION ANNUELLE A NOSY-BE………………………………………………………………………………….17
LA FORTE CONCENTRATION DES LACS DANS L’OUEST DE LA COMMUNE………………....................................................................20
LES RESSOURCES COMPLEMENTAIRES : RIVIERES, EAUX DE SOURCE, EAUX SOUTERRAINES…………………………… …….24
Chapitre II
LES PROBLEMES DE L’APPROVISIONNEMENT, L’INSATISAFACTION DES BESOINS DE LA POPULATION ET SES
CONSEQUENCES……………………………………………………………………………………………………………………….. ………...26
LE DIFFICILE ACCES DE LA POPULATION A L’EAU POTABLE……………………………………………………………………………26
LES IMPACTS NEGATIFS DU SECTEUR TOURISME A NOSY-BE ………………………………….............................................................29
LES INSATISFACTIONS DES BESOINS EN EAUX ET SES CONSEQUENCES……………………………………………………………...32
iii
DEUXIEME PARTIE ……………………………………………………………………………………………………………………..37
DEFAILLANCE DES AUTORITES RESPONSABLES, VEILLISSEME NT DES INFRASTRUCTURES ET
CHANGEMENT CLIMATIQUE ……………………………………………………………………………………………………….37
Chapitre III
L’INCOMPETENCE DES POUVOIRS CENTRAUX ET LOCAUX…………………………………………………………………………...…38
L’ETAT, INCAPABLE DE MAITRISER LE SECTEUR EAU……………………………………………………………………………………38
LA COMPETENCE LIMITEE DE LA REGION DIANA …………………………………………………………………………………………42
L’ECHEC DE LA COMMUNE DANS LA DISTRIBUTION D’EAU ……………………………………………………………………………43
Chapitre IV
LA DEGRADATION DES INFRASTRUCTURES LOCAUX ET LE CHANGEMENT CLIMATIQUE………………………………………...46
LE TRAITEMENT EFFICACE DE LA JIRAMA ET LEURS BONNES INFRASTRUCTURES ………………………………………………48
LES VIEILLISSEMENTS DES INFRASTRUCTURES DU CNRO ………………………………………………………………………………50
LES REPERCUSSIONS SOCIALES ET ECONOMIQUES DU MANQUE D’EAU DÛ AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..53
CONCLUSION…………………………………………………………………………………………………………………………….57
iv
RESUME
Nosy-Be, une île à vocation touristique, dispose de ressources abondantes pour satisfaire
les besoins de ses habitants. Toutefois, malgré l’abondance de précipitations ; des lacs ; des
rivières ; ainsi que des eaux de sources, une grande partie de la population souffre de manque
d’eau. Une situation paradoxale entre, d’un côté, l’abondance des ressources en eaux et, de
l’autre, l’insatisfaction des besoins en eau de la population.
La pluviométrie annuelle de la Commune est de 2 600mm. Elle dispose de 12 lacs, ainsi
que de rivières, et des eaux de sources. Etant la première destination touristique à Madagascar,
notre zone de recherche attire des touristes internationaux et nationaux, ainsi que des migrants
étrangers et malgaches, une situation qui influe amplement sur la croissance démographique de
l’île. Ces migrants étrangers, dont la plupart sont des Européens, s’installent le long des littoraux
tout en bâtissant des hôtels. Les groupes ethnies malgaches comme les Tsimihety, les Antandroy
sont là depuis la création de la SIRAMA. Ces derniers sont maintenant obligés de vendre des
cacahuètes le long des rues malgré la fermeture de cette société en 2006. Les habitants des
Hautes Terres qui occupent les administrations, ainsi que la vente des confections « made in
China », et les habitants du Sud Est dans les administrations. D’après notre travail de recherche,
nous avons pu constater que la concentration de ces nouveaux venus, la localisation des 12 lacs,
ainsi que le réseau de distribution d’eau de la JIRAMA, et des bornes fontaines du projet PIC
suivent le même axe, en partant de Dzamandzar jusqu’à Hell-ville.
Le manque d’eau potable à Nosy-Be, qui est un des indicateurs du sous-développement,
prouve que Madagascar est un pays pauvre, qui n’arrive pas encore à gérer ses ressources, afin
de satisfaire les besoins vitaux de sa population. Les responsables n’arrivent pas à couvrir les
besoins en eau de toute la population. La défaillance vient de la responsabilité étatique, qui est
représentée par la Région DIANA, et la Commune Urbaine de Nosy-Be. Force est aussi de
constater que les infrastructures des gérants d’eau dans la Commune sont obsolètes, en cas de
cyclones ou de mauvais temps continu, les bassins sont bouchés à cause des érosions du sol, les
eaux débordent et n’arrivent pas à suivre son acheminement vers les ménages. Les eaux sont
polluées au risque d’affecterdes maladies à la population.
v
La disponibilité des ressources en eau à Nosy-Be ne garantit pas forcément la facilité à
son accès. Les grands investisseurs hôteliers, les résidents étrangers qui abritent le long des
littoraux restent les priorités de la Commune, afin de maintenir son rang sur le secteur tourisme
et d’attirer plus de touristes et des nouveaux investisseurs, les travaux communaux sur la
répartition des eaux sont réalisés au profit de ces grands investisseurs plutôt qu’à la population
locale qui est délaissée et s’efforce de s’introduire aussi dans le réseau avec beaucoup de
difficulté.
Mots clés : ressource en eau, abondance, paradoxe, tourisme, inégalité, pauvreté.
vi
TABLE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES CROQUIS.
Croquis 1 : Localisation de la zone de recherches………………………………………………..4
Croquis 2 : Les arrondissements de la Commune Urbaine de Nosy-Be et leurs fonctions économiques………………………………………………………………………………………5
Croquis 3 : Occupation du sol dans la Commune Urbaine de Nosy-Be...………………...………7
Croquis 4 : L’importance des lacs et des rivières dans la Commune..…………………………...21
Croquis 5 :Le faible taux de desserte national en eau en 2017…………………………………..41
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Les Arrondissements de la Commune avec leurs fokontany respectifs………………..4
Tableau 2 : Les échantillons d’enquête par catégorie socio-professionnelle………………………13
Tableau 3 : Le nombre de fokontany enquêté par quota…………………………………………...14
Tableau 4 : Les variations spatiales des précipitations dans différentes régions à Madagascar…..17
Tableau 5 : Les fortes concentrations des lacs, dans l’Ouest de la Commune……………………20
Tableau 6 : Les variations des quantités d’eau obtenue par les femmes
en fonction de la distance dans le fokontanyAmbanoro………………………………………35
Tableau 7 : Les Organismes et les projets partenaires du ministère de l’eau…………………...38
Tableau 8 : La liste des infrastructures routières réalisées par le projet PIC…………………...39
Tableau 9 : Les ressources municipales de la Commune en 2017………………………………67
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Les variations des précipitations dans différentes régions à Madagascar…………….18
Figure 2 : Les étapes montrant le système de distributiond’eau de la JIRAMA
à Nosy-Be………………………………………………………………………………………..22
Figure 3 : Les quantités d’eau obtenues en fonction inverse de la distance……………………..35
vii
Figure 4 : Le déséquilibre du plan d’adduction d’eau de la JIRAMA
dans la ville de Nosy-Be…………………………………………………………………………23
Figure 4 :Les réservoirs et bâches d’eau de la JIRAMA dans la Commune……………………28
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 :Station de pompage de la JIRAMA à Nosy-Be……………………………………….22
Photo 2 : Niveau du lac au voisinage du captage………………………………………………..22
Photos 3 : Demande d’autorisation de la collectivité à un accès de source à Ampasy…………..31
Photos 4 : Puits alimentant 100 ménages à Antanandava………………………………………..44
Photo 5 : Ouvrage de décantation de la JIRAMA………………………………………………..48
Photo 6 : Compartiment 1 : à 3 filtres……………………………………………………………49
Photo 7 : Compartiment 2 : à 6 filtres……………………………………………………………49
Photo 8 : Bâche pour la désinfection de l’eau vers la ville………………………………………50
Photo 9 : Bâche pour la désinfection de l’eau à Andilana……………………………………….50
Photo 10 : Différentes vannes utilisées au cours du lavage des filtres…………………………..50
Photo 11 : Bassins d’eau de la source Lokobeexploité par le CNRO…………………………..51
Photo 12 : Compartiment à 2 filtres de la source Lokobe………………………………………..51
Photo 13 : Entretien de la source de Lokobe au début de la saison de pluie…………………….51
Photo 14 : Ressource alimentant les habitants de Befefika……………………………………...53
Photo 15 : Entretien de la source Lokobe pendant la saison de pluie……………………………66
Photos 16 : source Amparihibe exploitée par la JIRAMA………………………………………66
Photos 17: Lavage décanteur JIRAMA Nosy-be………………………………………………..66
viii
ACRONYME
ACA : Association des Communes d’Ambilobe.
ACPU : association des Communes du Pôle Urbain de Diego Suarez.
BAD : Banque Africaine de Développement.
CGP : Coordonnateur Général de Projet
CNRO : Centre National de Recherches Océanographiques
CREAM : Centre de Recherches D’études et d’Appui à l’Analyse Economique à Madagascar
CTD : Collectivité Territoriale Décentralisée
DA : Direction d’Assainissement
DGRE : Direction de la Gestion des Ressources en Eau
DIANA: Diego Ambilobe Nosy-Be Ambanja
DIANA:Diégo Suarez-Ambanja-Nosy-Be-Ambilobe.
FDL : Fond de Développement Local
GELOSE : Gestion locale sécurisée
GIRE : Gestion Integrée des Ressources en Eau
INSTAT : Institut National de la Statistique
IPE : Indice de pauvreté en Eau
JIRAMA :JirosyRAno Malagasy
ONTM : Office National du Tourisme à Madagascar
ORTDS : Office Régional du Tourisme de Diego Suarez
ORTNB : Office Régional du Tourisme de Nosy-be
ORTNB : Office Régional du Tourisme Nosy-be
PCD :Plan Communal de Développement
PIC :Pôle Integrée de Croissance
SIRAMA :Siramamy Malagasy.
SRAT :Schéma Régional d’Aménagement du Territoire
USAID: United States Agency for International Development
ix
GLOSSAIRE
Cette recherche a permis de faire la lumière sur la définition de certains termes clés que
nous utiliserons le long du présent travail.
Besoin en eau : « concept théorique déterminé par les objectifs de l’activité qui l’engendre, et
par la relation d’efficacité entre usage de l’eau en quantité, et en qualité données, et les résultats.
Il est donc le plus souvent utilisé de manière « unitaire » (par habitant, par hectare irrigué, par
tête de bétail, par unité de production). Le besoin en eau a un caractère normatif (référence pour
évaluer la demande présente et prévisionnelle. Il est indépendant de l’offre » (O.S.S 2002).
Demande en eau : « la demande en eau est un fait réel observable, déterminé non seulement par
les nécessités de l’activité utilisatrice, mais aussi par l’influence de l’offre (celle de la nature de
la ressource, aussi bien que celle d’un secteur intermédiaire de production/distribution. La
demande peut alors être supérieure au besoin (en cas d’offre rare et coûteuse), en quantité
comme en qualité. La prévision des demandes ne peut donc être indépendante de celle de
l’offre ». (O.S.S. 2002).
Prélèvement d’eau : c’est la quantité d’eau soustraite de la source d’approvisionnement pour
satisfaire la demande. (Elle est généralement supérieure à la demande à cause des pertes par
évaporation, par infiltration ou lors du transport). Dans le cas de l’irrigation, les pertes peuvent
être dues à la mauvaise qualité des canaux d’irrigation qui occasionnent l’infiltration ou
l’évaporation).
Ressources en eau : selon MARGATE Jean, (Octobre 1995) dans le dictionnaire français
d’hydrologie le concept « ressources en eau » peut revêtir deux significations : au sens strict
premier : les ressources en eau représentent « les eaux de la nature considérées du point de vue
de leur utilité pour les humains et des possibilités de les utiliser ».
Selon le glossaire international de l’hydrologie (UNESCO-OMM, 1992), les ressources en eau
représentent l’ensemble des eaux disponibles, ou que l’on peut mobiliser, pour satisfaire en
quantité et en qualité une demande donnée en lieu donné, pendant une période appropriée.
x
Gestion de l’eau : le glossaire international d’hydrologie (UNESCO-OMM, 1992), défini la
gestion de l’eau comme la « planification de la mise en valeur, de la distribution et de
l’utilisation des ressources en eau ».
1
INTRODUCTION
Choisir de continuer ses études universitaires en Géographie pour une ancienne
étudiante en économie et en sociologie que nous sommes est tout à fait inhabituel, et semble
quelque peu risqué. Pourtant, le choix n’est pas fortuit, et est même tout à fait rationnel.
Actuellement, nous avons le privilège de travailler en tant que Technicienne
Supérieure de Recherche au sein d’un Centre National de Recherches, le Centre National de
Recherches Océanographiques(CNRO), basé à Nosy Be, dont la mission consiste à mettre en
œuvre la Politique Nationale de la Recherche dans le domaine de l’Océanographie, notre pays
étant une très grande ile, la quatrième la plus grande au monde. Nous avons l’obligation, dans
l’évolution de notre carrière, de contribuer à la mise en œuvre de sa mission, en augmentant et
en améliorant les connaissances dans les domaines pertinents. La future géographe que nous
ambitionnons de devenir a sa place dans le CNRO, compte tenu du fait que l’océanographie
elle-même est une branche de la Géographie physique, et que tend la tendance est l’approche
multidisciplinaire dans les sciences humaines.
Nous avons intitulé notre recherche « Le Paradoxe entre abondance des ressources en
eaux et insatisfaction des besoins de la population dans la Commune Urbaine de Nosy Be ».
Le paradoxe s’explique en premier lieu par les richesses en eaux et problème
d’approvisionnement dans la Commune, en deuxième lieu par la défaillance des autorités
responsables, vieillissement des infrastructures et changement climatique. Madagascar est un
pays sous-développé. Et ses dirigeants avaient pris l’engagement, devant les Nations Unies,
d’atteindre en 2015, les huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), parmi
lesquels figurent, l’accès à l’eau potable de la population. Les Communes ont la mission,
l’obligation de mettre en œuvre la politique de l’Etat en matière d’accès à l’eau potable de la
population. Il était donc intéressant pour nous d’examiner, comment, dans le cas de la
Commune Urbaine de Nosy Be, était mise en œuvre cette politique d’accès à l’eau potable.
Il est bien connu que Madagascar dispose de ressources naturelles abondantes et
variées. La Commune Urbaine de Nosy-Be, cadre territorial de la présente recherche, située
dans la Région DIANA, dans le Nord-Ouest de Madagascar, en est une belle illustration. La
Commune Urbaine de Nosy Be dispose d’environ 2 600 ha de superficie forestière. Il y existe
encore une forêt primaire, située dans la réserve de Lokobe. On estime à plus de 1 000 ha la
2
superficie des mangroves situées dans différentes baies. Les ressources halieutiques y sont
abondantes, comme les crustacés, les mollusques, les céphalopodes, les échinodermes, et des
espèces d’oiseaux marins variées. Des récifs frangeants entourent l’île, et occupent une
superficie d’environ 167,50 ha. Des récifs coralliens abritent une faune et une flore marine
abondantes. En matière de ressources en eaux, la Commune Urbaine de Nosy Be bénéficie
des lacs de cratères en abondance, et d’une pluviométrie abondante.
L’ile de Nosy Be, première destination touristique pour le tourisme balnéaire à
Madagascar, attire des migrants venant de la grande terre, des originaires des Hautes Terres,
du Sud, et du Sud-Est. Bon nombre d’étrangers viennent aussi y élire domicile.
1. Raisons du choix du sujet.
a. Le choix du thème « eaux ».
Des contrastes sont constatés au niveau de la gestion des ressources locales,
logiquement censées garantir le développement social et économique de la population. Le
déséquilibre est constaté au niveau de l’administration des eaux de la Commune.
L’insatisfaction des besoins en eau d’une partie importante de la population prouve, dans le
cas d’espèce, que Madagascar est un pays sous-développé, l’un des pays classés parmi les
plus pauvres du monde. Négliger ce secteur, cause des impacts négatifs sur la santépublique,
commela propagationdes maladies diarrhéiques ; sur l’éducation, car les enfants malades ne
peuvent pas aller à l’école, entrainant des absences répétées, et des conséquences néfastessur
la réussite scolaire. Ces absences, quand elles cumulent, arrivent à atteindre des chiffres
significatifs au bout d’une année et ont des conséquences sur l’économie toute entière. Pour
ainsi dire, la gestion rationnelle des ressources en eaux se trouve au cœur du développement,
et,sans doute au premier plan dans la lutte contre la pauvreté. De plus, les domaines
productifs comme l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’industrie, bases du développement
économique, s’appuient intégralement sur l’eau.
Les ressources en eaux disponibles dans la Commune Urbaine de Nosy Be sont
nombreuses et abondantes : pluies, lacs, eaux de source, rivières, eaux souterraines. Mais
malheureusement, ces ressources sont mal gérées. Nous sommes témoins des difficultés que
subissent les habitants de la Commune, bien que celle-ci soit dotée de ressources en eau
abondantes, donc en quantité suffisante. Les habitants souffrent de manque d’eau
potable,paradoxalement, même pendant la saison des pluies. La Commune ne dispose pas des
capacités nécessaires pour satisfaire un besoin vital de sa population, qui est celui de l’accès à
3
l’eau potable. Ce constat nous a amené à choisir le thème « eaux » pour le présent travail de
recherche.
b. Localisation de la Commune Urbaine de Nosy-Be à Madagascar.
Madagascar, « la Grande Ile », l’« Ile-continent », est située dans le Sud-Ouest de
l’Océan Indien. Elle est séparée de l’Afrique par le Canal de Mozambique, large de 419 km,
en son point le plus étroit. Elle est entourée de quelque deux cent quarante-trois iles et ilots,
dont les plus connues sont l’Ile de Nosy Be, dans le Nord-Ouest, et l’Ile Sainte Marie à l’Est,
parmi les sept plus belles de la Grande Ile, et constituent des destinations touristiques prisées.
Localisée dans la Province d’Antsiranana, située entre 13° 11’ et 13° 30’ latitude Sud,
et 48°22’ longitude Nord, l’île de Nosy-Be fait partie de la Région DIANA. Sur le plan
administratif, elle a, à la fois le statut de District, de Préfecture et de Commune Urbaine. Bien
que située dans le canal de Mozambique, côte Nord-Ouest de Madagascar, elle a un climat
« de type Sambirano », qui ressemble plutôt à celui de la côte Est. Du mois de novembre au
mois d’avril, on assiste à une saison chaude et pluvieuse, avec une température moyenne de
27°C ; par contre, à partir du mois de mai jusqu’au mois d’octobre, la saison est plus fraiche,
avec des températures moyennes aux environs de 24°C. L’île est de nature volcanique et
montagneuse, ayant une superficie de 321 km² (30 km du Nord au Sud, 20 km de l’Est à
l’Ouest). Ses points culminants se trouvent à Lokobe, à 400 m d’altitude, et au Mont Passot, à
329m. La Commune se subdivise en 5 zones bien distinctes : une zone touristique dans la
partie de Dzamandzar, Ambatoloaka ;une zone agricole dans Andranobe, Marokindro ; une
zone urbaine dans Hell-Ville, et une zone touristique, écotouristique à Ampagorina, puis une
zone industrielle et aéroportuaire dans Fascène-gare. La Préfecture de Nosy-Be est à 15 km de
la grande terre, composée de 6 arrondissements, divisés en 40 fokontany. L’effectif de la
population de notre zone de recherche est estimé à 85 000 en 2018, contre 75 908 en 2009,
ayant un taux de croissance annuelle 3%, sa densité s’élève à 264,80hab/km², selon les
données de l’INSTAT.
4
Croquis 1 : localisation de la zone de recherche.
Source : Auteur 2018
Tableau 1 : Les arrondissements et fokontany de la Commune Urbaine de Nosy-Be.
ARRONDISSEMEN
T
Hell-ville Dzamandzar Ambatozavav
y
Ampangorian
a
Bemanondrob
e
Befotaka
FOKONTANY
Camp vert
la Batterie
Senganinga
Andavakotok
o
Ambanoro
Djabal-Be
DzamandzarAmpas
y
Dzamandzar Usine
Ambatoloaka
Orangea
Antanamitarana
Androadroatra
Ambatozavavy
Ampasimpohy
Andranobe
Antafondro
Marokindro
Ampangorina
Ampasimbe
Anjiabe
Bemanondrobe
Antafianambitr
y
Fascène- gare
Andimakabo
Mahazandry
Antsatrabevoa
Befotaka
Maromagniry
Belamandy
Andrahibo
Antsatrabevo
a
Bemalandy
befotaka
Source : Auteur 2018
5
Croquis 2: Les arrondissements de la Commune Urbaine de Nosy-be et leurs fonctions
économiques.
Source : Auteur 2018
6
Ce croquis n°2 subdivise en 5 zones bien distinctes la Commune Urbaine de Nosy-Be
- la zone touristique balnéaire du Nord-Ouest, dans le fokontany d’Ampasimena et
Orangea faisant partie de l’arrondissement de Dzamandzar dont la superficie est de 12 000
ha ; regroupant en elle des îlots du Nord-Est dont l’île Sakatia. Cette zone possède des
potentialités touristiques (faune, flore, qualité du recif et balnéaire, accès facile à la mer pour
les sports nautiques, espèces végétales et animales), en plus de ces richesses nous pouvons
citer les lagons du canal de Mozambique ainsi que la belle vue de paysage ainsi que les 12
lacs de point culminant du Mont Passot. En quelques chiffres, le secteur tourisme connait un
essor considérable grâce à la réalisation du projet PIC, en 2016, des visiteurs au nombre de
59 959 non-résidents passent à Nosy-Beoccupant 2 305 chambre. Nous avons enregistrés 65
hôtels durant notre enquête qui consomment annuellement 63 582 679 litres d’eau potable. Le
secteur tourisme a sa place à Nosy-Be, il consomme de l’eau et c’est ce qui nous intéresse
dans cette présente recherche.
- La zone industrielle aéroportuaire,contenant les fokontany deBemanondrobe,
Fascène-gare, occupe environ 2 500ha dans le Nord-Est ; l’aéroport de Nosy-Be se trouve
dans cette zone, à Fascène, nous avons enregistré 3 vols direct par semaine de provenance
d’Italie (Milan), l’Aéroport a été aménagé en 2016 par la société COLAS, cette extension de
la piste et de son aérogare augmente le nombre de volume du nombre des arrivées des vols
directs internationaux. Dans cette zone aussi sont concentrées la culture, l’élevage et la pêche.
L’agriculture occupe 13% de la superficie de la Commune urbaine Nosy Be soit plus
de4000ha. Elle est constituée essentiellement de cultures vivrières (riz, manioc, maïs, patate
douce et taro), elles se pratiquent dans les bas-fonds et sur les flancs de colline. La culture
maraîchère destinées à approvisionner le marché local et à l’autoconsommation, les légumes
(concombre,tomates, carotte, laitue, brèdes…) occupent 30ha des bas-fonds aussi.La
culturede rente, parmi toutes les cultures de rente, il ressort que l’Ylang-Ylang est laculture
qui occupe la plus grande superficie dans la Commune urbaine de Nosy-Be car elle est
cultivée sur 869ha, sa distillation permet d’extraire une huile essentielle destinée à la
préparation de cosmétiques et de parfums, le café vient en second plan car il est cultivé sur
340 ha. La vanille et le poivre n’occupent qu’une petite surface respectivement de 30ha et de
50ha. Il est essentielle pour nous de faire les inventaires des cultures dans la Commune car
elle dépend aussi de la disponibilité en eau pour les irrigations.
- La zone touristique, écotouristique
Ampangorina, qui ne fait pas partie de n
financiers, temps et distance par rapport à
- la zone agricole du Centre
superficie est de 5 600ha. Cette zone présente les mêmes cultures et élevages que celle
zone industrielle citée en haut.
- la zone Urbaine,occupant une
jusqu’à Hell-ville, du Sud-Ouest au Sud
recherche, parce que premièrement,
de tourisme balnéaire et dans la zone Urbaine. Deu
se trouvent dans la partie Nord
de la JIRAMA suit le même axe
montrant l’occupation du sol à Nosy
Croquis 3 : Occupation du sol dans la Commune Urbaine de Nosy
Source : Auteur 2019
7
zone touristique, écotouristiquedu Sud-Est, dans l’A
qui ne fait pas partie de notre zone de recherche par insuffisance
stance par rapport à l’île ;
du Centre qui inclue, Andranobe, Andrahibo, Marokindro,
Cette zone présente les mêmes cultures et élevages que celle
en haut.
occupant une superficie de 5 200ha, partant de Dzamandzar
Ouest au Sud-Est. Cette séparation en zone
premièrement, la population de la Commune se concentre dans la zone
dans la zone Urbaine. Deuxièmement, tous les lacs de la C
se trouvent dans la partie Nord-Ouest aussi, et troisièmement le réseau de distribution
me axe que ces deux zones : touristique et urbaine.
ant l’occupation du sol à Nosy-be.
: Occupation du sol dans la Commune Urbaine de Nosy-Be
, dans l’Arrondissement de
otre zone de recherche par insuffisance de moyens
, Marokindro, dont la
Cette zone présente les mêmes cultures et élevages que celle de la
partant de DzamandzarAmpasy,
. Cette séparation en zones est utile à notre
ommune se concentre dans la zone
xièmement, tous les lacs de la Commune
Ouest aussi, et troisièmement le réseau de distribution d’eau
et urbaine. Ci-après la carte
8
2. Problématique.
La question fondamentale de notre recherche est la suivante : Comment comprendre
les problèmes d’approvisionnement en eau de la population de la Commune alors que les
ressources y sont abondantes ?
3. Démarche de recherche.
Pour répondre à cette problématique, nous avonsadopté la démarche déductive, selon
laquelle, à la fin de notre recherche nous affirmons ou infirmons les réponses provisoires
suivantes :
- Les responsables de la gestion des ressources en eau dans la CommuneUrbaine de
Nosy-Be n’arrivent pas à distribuer équitablement l’eau ;
- Les infrastructures sont obsolètes et manquent d’entretien ;
- Le changement climatique entraine des perturbations sur les précipitations, provoque
des troubles au niveau des ressources.
a. Documentation.
Riche sur le plan naturelgénéralement,et plus particulièrementfort en ressources en
eau, de cuisants paradoxes subsistent à Nosy-Be, suscitant notre curiosité au départ. Ainsi afin
de clarifier la situation, choisir un sujetsur ce thème nous a semblé tout fait indiqué. Suivant
les directives de l’Encadreur, des recherches documentaires et bibliographiques furent
entreprises auprès des bibliothèques : universitaire et géographique,à l’INSTAT, lectures
d’ouvrages généraux et spécifiques, de mémoires, des revues, des rapports, des articles ainsi
que des téléchargements de documents sur internet dont documentation.Ird, wikipédia, et
autres sites qui peuvent enrichir notre recherche, tels quenewsmada et openedition.
Analyse de références bibliographiques.
- LASSERE (F), 2003 « l’eau, enjeu mondial » : géopolitique du partage de l’eau.
Serpent à plumes, 240pages.
Dans cet ouvrage, l’auteur confirme que l’eau est source de conflit, et le changement
climatique a des impacts sur les ressources en eau.
Sa thèse démontre que l’irrigation est une cause majeure de la rareté d’eau, la croissance
démographique induisant celle des besoins alimentaires. Nous pouvons estimer dès lors que le
secteur agricole a donc une place majeure sur la pression exercée sur les réserves
9
hydriques.De cette thèse, nous pouvons retenir le fait que la croissance démographique
augmente la consommation en eau. Quelle que soit la cause de cette augmentation, quand elle
est significative et entraine des pénuries et des partages inégaux, donne les mêmes effets.
Nous assistons à une croissance démographique de façon exponentielle dans l’Ouest de la
Commune Urbaine de Nosy Be. Cette dernière attire des migrants malagasy, et surtout des
étrangers qui s’implantent sur le long des littoraux, créant des hôtels, de Dzamandzar à Hell-
ville. D’où l’augmentation de la demande en eau de cette zone. Nous assistons à un Ouest
privilégié, grâce à la présence des touristes respectés, et un Est marginalisé, malgré sa
population qui est composée d’agriculteurs d’Ylang Ylang, des petits éleveurs, ainsi que des
pêcheurs : l’augmentation de la demande en eau est en fonction de la croissance
démographique.
Sa deuxième thèse repose sur le changement climatique, selon lui, les changements
climatiques régionaux peuvent durablement modifier les régimes de ruissellement. De fait, ils
sont à même d’intensifier les tensions existantes en matière de partage d’eau.
Le changement climatique a des impacts sur la consommation en eau de la population, que ce
soit en qualité ou en quantité. La Commune est dernièrement devenue zone de passage de
tempêtes tropicales. Ces dernières passent successivement de semaines en semaines, de fin
décembre jusqu’au fin mars, créant sur leur passage des troubles au niveau des ressources, les
bassins d’eau sont bouchés, l’eau est polluée, ce qui entraine l’inaccessibilité aux ressources.
- RAKOTONDRAINIBE(H), dans la « mise en œuvre de la GIRE à Madagascar et
WASH-partout ». août 2015.Coordonnateur National Diorano Wash, 68p.
Nous savons tous que l’approche GIRE (Gestion Intégrée des Ressources en Eau) vise la
comptabilité économique et environnementale, l’exploitation des ressources en eau doit se
faire de façon :
• Rationnelle : c’est-à dire, assurer la satisfaction des besoins des consommateurs,
distribuer de l’eau suivant la norme et la qualité imposées. L’exploitation des
ressources doit être rentable, la capacité de payer des bénéficiaires par rapport au coût
de la production pour que l’exploitation soit rentable.
• Universelle pour tous et équitable : le ravitaillement en eau doit couvrir toutes les
espaces contenant des êtres humains, et il doit être équitable : « l’eau est une ressource
vitale, indispensable à l’homme pour se maintenir en vie ; il faut donc permettre à
10
tous, notamment les plus pauvres et les plus démunis d’y accéder » : donc possibilité
d’accès pour tous.
• Efficace : le respect des normes de quantité et de qualité satisfaisant les besoins,
respect du cadre légal et règlementaire. Livraison à toute personne qui la demande.
Une quantité minimum d’eau potable fixée à 30l par jour, par personne, distribuée à
partir de branchements individuels, ou à partir de points d’accès publics à l’eau
potable, localisés dans un rayon de 500m ou plus de toute habitation. Toute l’eau
livrée à la consommation humaine doit être potable (code de l’eau, art 38). Une eau
potable doit provenir : d’un point d’eau (PDO), contrôlés, à savoir : branchements
particuliers (BP), bornes fontaines (BF), forage munis de pompe à motricité humaine
(FPMH), puits munis de pompe à motricité humaine (PPMH).
• Durable : pérennité du service, elle est assurée par deux service : la disponibilité de la
ressource, la gestion du service.
• Intégrée : de la gestion des ressources en eaux, de la mise en valeur des ressources en
eaux
- BOUQUET (C), 2011 « conflits et risques de conflits liés à l’eau en Afrique », les
Cahiers d’Outre-Mer, 255p.
Dans cet ouvrage, l’auteur tente de démontrer que l’eau peut êtreune source de conflits
dans un contexte géographique, politique et économique. Il évalue l’importance de la
ressource en eau et les problèmes qu’elle peut engendrer. Suivant la situation géographique,
un territoire peut être avantagé par rapport à d’autres, c’est à partir de là que la problématique
de partage de l’eau aboutit à un conflit. A Nosy-Be, des petits conflits existent entre
voisinage, entre un propriétaire de ressource à FascèneAmpasyet les habitants, même si nous
ne pouvons pas encore dire qu’il existe des tensions entre l’Ouest privilégié,par les 12 lacs en
son sein, par le ravitaillement de la JIRAMA dans leur zone, et l’Est, se contentant de
s’alimenter par les ressources à l’état brut non formel à Befefika. Cette condition
géographique a des impacts sur le plan social, influence la politique d’aménagement de la
Commune, et créée des déséquilibres sur la concentration de la population et des richesses
locales. Les flux de biens, de personnes, de marchandises, et des services se tournent vers
l’Ouest.
11
- Hatem (J) : « Mesures de la pauvreté en eau : analyse comparative et développement de l‘indice de pauvreté en eau ».
- Approche d’évaluation de la pénurie d’eau
Selon l’auteur, deux courants différentscomparent l’évaluation de la pénurie d’eau : D’une
part, elle est fondée sur l’élaboration d’indicateurs quantitatifs et unidimensionnels permettant
de quantifier les différents états passés et actuels des ressources hydriques allant de la rareté à
l’abondance. D’autre part et parallèlement à ces indicateurs, un certain nombre de chercheurs
de différentes disciplines présentent de nouveaux concepts analytiques permettant d’intégrer
d’autres dimensions dans la discussion relative à la raréfaction d’eau.
• Approche physique
La pénurie d’eau, qu’elle soit temporaire ou structurelle, est définie, comme étant une
déficience quantitative et/ou qualitative par rapport à un seuil fixé à l’avance. L’indicateur de
pluviométrie est l’un des indicateurs quantitatifs les plus simples à utiliser pour déterminer
quels pays ou régions font face à une pénurie d’eau. En dépit de sa simplicité, cet indicateur
est rarement utilisé dans la littérature. Il est également, le moins précis vu que le volume des
précipitations susceptible d’être utilisées par les êtres humains et les écosystèmes varient
considérablement d’une saison à une autre et d’un endroit à un autre en raison d’une série de
facteurs divers. Cette approche physique essaie de démontrer que la pluviométrie est un des
facteurs déterminants la richesse en eau d’une région, même si le volume des précipitations
varient selon les saisons, nous pouvons considérer dans cette recherche cette approche étant
donné la forte pluviométrie dans notre zone de recherche et en tenant compte de son
historique aussi, elles sont toujours aux alentours de 2300mm annuellement.
• Approche multidimensionnelle
Les travaux de Sullivan, Lawrence et Meigh (2001-2006), ont conduit, durant la dernière
décennie, à réfléchir à l’utilité de se limiter uniquement au côté physique du problème de
pénurie d’eau. Ce qui a poussé les chercheurs aussi bien que les responsables et les décideurs
à approfondir la recherche des causes et des effets de ce problème et à mobiliser tous les
facteurs nécessaires pour réduire plus particulièrement ces effets sur les plus démunies de la
société. Suite à ces travaux et en réponse aux problèmes posés par l’utilisation des indicateurs
physiques, une nouvelle approche multidimensionnelle a pris naissance par la suite.
12
Actuellement, il existe un certain consensus, sur le plan international quant à la multi
dimensionnalité de la pénurie d’eau. Divers experts et chercheurs se sont prononcés en faveur
de développer un indice synthétique servant à évaluer la pauvreté en eau à différentes échelles
locales, régionales et internationales et à examiner de près le lien entre la pénurie d’eau et la
pauvreté. L’indice IPE qui mesure la pauvreté en eau intègre dans sa composition cinq sous
indices relevant de trois dimensions différentes.
• La dimension physique : les déficiences en terme physiques sont évaluées par trois
indices : un indice mesurant la disponibilité physique des ressources en eau, un autre
mesurant l’accès des gens à ces ressources et enfin un indice indiquant le degré
d’efficience de l’utilisation de ces ressources. Les ressources sont disponibles dans
notre zone de recherche, on y trouve différents types de ressources ainsi que la forte
pluviométrie que nous venons de citer en haut, des lacs de cratères, des rivières, des
eaux de sources ainsi que des eaux souterraine.
• La dimension socio-économique : les déficiences en terme socio-économique sont
évaluées par un indice reflétant la capacité à gérer les ressources en eau disponibles.
Cette dimension est non négligeable, du fait que les pays sous-développés comme
Madagascar ont tendance à négliger le secteur eau ceci se voit du niveau local
jusqu’au pouvoir central.
• La dimension écologique : les déficiences en terme écologique sont évaluées par un
indice représentant la maintenance de l’intégrité de l’environnement. Le cycle de l’eau
est inséparable du changement climatique, qui ces dernières années fait des ravages
dans les régions les plus vulnérables.
b. Les travaux de terrain.
Notre préparationa commencé le mois de juin 2018. Nous avons établi au préalable
le choix des zones, les autorités publiques, les organes gérants des ressources en eau, et les
populations cibles à interviewer ultérieurement. L’élaboration des questionnaires d’enquête
s’ensuit, semi-ouverts pour les autorités publiques, et ouverts pour la population. Les travaux
de terrain proprement dits ont duréun mois, ceci après avoir effectué les pré-enquêtes
auparavant. Ainsi nous avons interrogé au total 115 ménages,à cela s’ajoutent, les interviews
auprès des autorités publiques dont : 01 Adjoint au maire, 03 chefs defokontany, 02
responsables des organes gérants d’eau dont, la JIRAMA et le CNRO, qui assurent le
ravitaillement en eau d’une partie de la localité. Nous avons au total 121 personnes
13
enquêtéessur 85 000 habitants et dont la taille moyenne des ménages est de 6 personnes.
Faisant ressortir 0,2%comme taux d’échantillonnage, non représentatif certes, mais largement
suffisant pour aboutir à des résultats significatifs à notre travail de recherche.08 fokontany sur
32, et 4 arrondissements sur 6, dont 25 ménages de chaque.
Tableau 2 : échantillonnages d’enquête par catégorie socio-professionnelle.
ENQUETE PROFESSION NOMBRE
Autorités publiques - Adjoint au Maire
- Président fokontany
01
03
Gérants des ressources en
eau
- Responsable de la
JIRAMA
- Responsable CNRO
01
01
Ménages Restaurateur
Epicier
Boucher
Artisan
Technicien
Secrétaire
Chômeur
Instituteur
Chauffeur
Police
Vendeur
Mécanicien
Agriculteur
Pêcheurs
Eleveur
Docteur
Chercheurs
13
11
06
07
06
02
14
04
09
05
03
02
02
08
10
03
05
Total 121
Source : Auteur 2018
Fig1 : Catégorie socio-professionnelle
Nous pouvons constater d’après cette figure que
dominée par les restaurateurs, épicier
activités sont les plus exercées dan
catégories socio-professionnelles est pré
scientificité de notre travail de recherche.
14
professionnelle des enquêtés
Nous pouvons constater d’après cette figure que notre population d’enquête est surtout
dominée par les restaurateurs, épiciers, éleveurs, pêcheurs, chauffeurs. Effectivement, ces
activités sont les plus exercées dans la Commune Urbaine de Nosy-
professionnelles est présent dans notre population d’enquête, cela prouve la
scientificité de notre travail de recherche.
notre population d’enquête est surtout
. Effectivement, ces
-be.La plupart des
ans notre population d’enquête, cela prouve la
Adjoint au Maire
Président fokontany
Responsable de la JIRAMA
Responsable CNRO
Restaurateur
Epicier
Boucher
Artisan
Technicien
Secrétaire
Chômeur
Instituteur
Chauffeur
Police
Vendeur
Mécanicien
Agriculteur
Pêcheurs
Eleveur
Docteurs
Chercheurs
Technicien
15
Enquête auprès de la Mairie.
Nous avons espéré obtenir de la Mairie des réponses indispensables à notre recherche.
Des questionnaires ont été préparés sur les projets communaux, sur l’aménagement du
territoire, bref sur le développement de la Commune en général. Mais malheureusement, nous
n’avons pas obtenu le rendez-vous qui a été d’abord reporté plusieurs fois, et annulé à la fin.
Leur excuse était le manque de temps, car le moment avait coïncidé avec les préparations du
premier tour de l’élection présidentielle le 7 novembre 2018. L’Adjoint au Maire a accepté de
nous recevoir juste par politesse, nous n’avons pas obtenu de réponses utiles à notre
recherche.
Enquête auprès des arrondissements.
Nous avons enquêté 4 arrondissements sur 6 dans la Commune Urbaine de Nosy-be,
soit un taux d’échantillonnage de 67%, ceci est largement représentatif pour notre recherche.
Nous n’avons pas pu aller à Befotaka et à Ampangorina, vu leur éloignement et par souci de
notre sécurité. Aucun rendez-vous n’a été obtenu avec les chefs des arrondissements, dans ces
4 zones d’enquête, car tout comme les responsables de la Mairie, ils répétaient les mêmes
excuses à propos des élections présidentielles.
Enquête auprès des fokontany.
Cette enquête classée en troisième position a été devenue la première pour nous. Nous
avons dû réorganiser et changer quelques questionnaires, car l’essentiel des informations
recherchées devraient être obtenues à ce stade par ces représentants des autorités publiques.
Sur les 32 fokontany de notre zone de recherche, nous avons gardé 8 fokontany, et interrogé 3
chefs fokontany de Fascène gare, d’Ambaro et de Dzamandzar, suffisamment représentatifs
pour la collecte des données utiles à notre enquête, car le taux est de 25%. Pour que notre
population d’enquête soit similaire à la population mère, nous avons choisi d’adopter la
méthode que voici :
16
Tableau 3 : Nombre de fokontany enquêté
ARRONDISSEMENT NOMBRE DE
FOKONTANY
FOKONTANY ENQUETE
HELL-VILLE 5 2
DZAMANDZAR 6 2
AMBATOZAVAVY 6 2
AMPANGORINA 10 2
TOTAL 27 8
Source : Auteur 2018
Pour les 4 arrondissements enquêtés,le total de fokontanysélectionné est égal à 27. Nous
avons retenu 8, dont 2 pour chacun, 8 fokontany sur 27, ce qui est plus que représentatif pour
prouver la scientificité de notre recherche soit un taux de 0,30%.
Les enquêtes au niveau des ménages.
Les enquêtes auprès des ménages ont été faites au hasard, et ont donné les chiffres sur
le tableau n°2.Nous avons interviewé 15 catégories socio-professionnelles,ce qui est suffisant,
pour représenter les classes sociales de notre population d’enquête, en plus des représentants
des autorités locales et gérants d’eau à Nosy-Be.Ainsi nous avons interrogé au total 115
ménages (dont la taille moyenne comprend 6 individus) sur 85 000 habitants faisant ressortir
0,2% comme taux d’échantillonnage, non représentatif mais largement suffisant pour aboutir
à des résultats signifiants à notre travail de recherche.
c. Les difficultés rencontrées.
Nous ne pouvons pas toutes les étaler ici. Les quelques-unes que nous pouvons citer sont le
refus catégorique etde nombreuses fois de la Secrétaire de la Mairie, pour nous recevoir,
pourtant cette rencontre aurait été très utile pour l’enrichissement de notre enquête.
Les enquêtes dans la Ville de Hell-Ville ont été un mauvais souvenir pour nous. Nous avons
été traité d’espion de « fanjakana », les enquêtés y ont été très méfiants.
Nous avons eu de problème de communication, la plupart de nos enquêtés n’ont pas compris
les questions, nous avons dû adapter les questionnaires en fonction de chaque personne
interviewée,
17
L’enquête effectuée à Fascène-gare était très épuisante, très loin de la Ville, et en route
secondaire, les moyens de transport n’existent pas. Nous avons fait 2h de marche,aller et
pareil pour le retour, sans parler de la chaleur. Les ménages dans cette zone sont très espacés,
3, 2 ou 1 km. Pour ne plus y revenir nous avons consacré une journée entière, sans boire ni
manger, afin de finir tous les ménages que nous avons pu rencontrer sur le passage. Mais
heureusement que la population est très sympathique et très accueillante, y compris le Chef
fokontany.
18
Première partie
RICHESSE EN EAU ET PROBLEME
D’APPROVISIONNEMENT A NOSY-BE
Les ressources en eau à Nosy-Be sont nombreuses, abondance de précipitations,
existence de lacs de cratères, des rivières et des eaux souterraines couvrent son espace,
pourtant bon nombre de la population souffre de manque d’eau et éprouve une grande
insatisfaction. Dans ce chapitre, nous allons voir ces abondances des ressources en eaux dans
la Commune, suivie de la non satisfaction des besoins en eau de la population.
19
Chapitre I
LES ABONDANCES DES RESSOURCES EN EAU A NOSY-BE
Des ressources en eau sont présentes sur le territoire,elles couvrent la surface entière
en plus de la pluviométrie. Nous avons inventoriél’abondance des précipitations, les lacs, les
rivières, les sources ainsi que les eaux souterraines.Ainsi, nous allons les voir successivement
dans ce chapitre.
1.1 Une parfaite précipitation annuelle à Nosy-be
1.1.1 Comparaison de la pluviométrie annuelle de quelques milieux
Tableau 4 : Variations spatiales des précipitations
Antsiranana mois jan fev mars avril mai juin jui aout sept oct nov dec total
PREC 340 305 180 50 15 20 20 20 10 15 55 170 1200
JOURS 16 15 12 6 4 3 4 4 2 3 5 10 84
Nosy-be PREC 610 493 395 186 68 45 40 33 33 87 196 453 2639
JOURS 23 22 20 13 7 5 4 3 4 6 16 21 144
Toamasina
PREC 394 387 475 320 236 260 268 208 123 107 159 309 3246
JOURS 28 26 28 20 18 19 20 14 6 5 8 19 221
Toliara PREC 95 90 35 20 15 15 6 6 8 12 20 95 417
JOURS 8 9 5 3 3 3 2 1 2 2 3 7 48
Tolanaro PREC 160 155 180 175 145 125 150 105 75 100 150 165 1685
JOURS 11 12 12 12 11 10 10 8 7 8 11 11 123
Antananariv
o
PREC 270 255 185 50 20 7 10 15 10 65 170 305 1362
JOURS 18 17 17 9 6 6 8 9 4 8 14 20 136
Source : Synthèse de l’auteur
Il est important de savoir la différence de précipitations dans quelques endroits de l’île
afin de mettre en évidence l’abondance de pluie1dans notre zone de recherche, ainsi nous
1Elle n’est qu’une source temporaire, elle est produite par la rencontre des vents humides et d’un obstacle. Elle contient
l’azote, de ‘oxygène dissout, du chlorure de sodium, du magnésium, du calcium, de l’iode, du brome, du dioxyde de carbone,
20
avons choisi les extrêmes Nord dont Antsiranana, suivie de la côte Nord-Ouest à Nosy-be,
Cöte ; puis l’Est : Toamasina, et enfin Sud-Ouest : Toliara ; Tolanaro, et zônes intérieures :
Antananarivo. La figure ci-après montre bien ces différences.
Figure 1 : Variations spatiales des précipitations
Source : Auteur 2018
Après Toamasina qui est de 3246mm annuellement, les précipitions annuelles de Nosy-Be
arriventjusqu’à 2639mm. Elles atteignent le maximum pendant la saison pluvieuse, du mois
de novembre jusqu’au mois de mars, dont la somme est égale à 2147mm. Par rapports aux
autres régions de Madagascar sur cette figure, ces précipitations sont abondantes. A Toliara,
elles sont de 417mm annuellement, ce qui est égale aux précipitations mensuelles en saison
des pluies à Nosy-Be. Par exemple le mois de décembre elles sont à 453mm. Celles
d’Antananarivo et d’Antsiranana sont respectivement 1362mm et 1200mm annuellement.
des carbonates, du nitrite, d’ammoniac, des phosphores et de la poussière (Nicolas, 1994). On appelle ruissellement l’eau de pluie qui est recueillie par les ruisseaux et les rivières. Le volume et la variation de ruissellement sont influencés principalement par les précipitations et leur distribution pour la grandeur, la forme, l’écorce et la topographie
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
Précipitations annuelles
Précipitations annuelles
21
Elles sont égales à la moitié de celles de Nosy-Be en une année. Les précipitations à
Taolagnaro ne dépassent pas les 200mm tous les mois. Elles sont plus ou moins constantes et
comprises [100-180], en total 1685mm par an ; ce qui est moins abondant aussi par rapport à
celles de Nosy-Be. Parlant de nombre de jours de pluie total en une année, celui de Nosy-Be
garde la deuxième place après celles de Toamasina qui est de 221 jours, 144 jours pour notre
zone de recherche, tandis que 84 jours pour Antsiranana, celui de Toliara 48, et 136jours à
Antananarivo. Ce tableau illustre bien la différence de précipitations dans quelques endroits
de Madagascar et montre combien celles de Nosy-Be sont très abondantes. La pluie en est
uneparmi les autres ressources et peuvent compléter les besoins en eaux de la population de
Nosy-Be. Ainsi, d’après la figure 1, nous pouvons dire que les précipitations dans notre zone
de recherche sont bonnes. Par la suite nous allons voir l’importance de la pluie dans la vie de
la population dans la Commune Urbaine de Nosy-Be.
1.1.2 La récupération de l’eau de pluie, une mesure alternative pour toute la
population
Faisant partie d’un patrimoine culturel, se transmettant de génération en génération, la
récupération de l’eau de pluie est une pratique traditionnelle à Nosy-Be. La population a
l’habitude de stocker de l’eau de pluie, dans des seaux, fûts, citernes ou réservoirs souterrains.
Plus ou moins formelle et acceptée par tous, l’eau récupérée est utilisée pour tous types
d’usage domestique et dans de nombreuses utilisations. Ce sont des eaux brutes du ciel qui ne
subissent aucun traitement avant consommation. Mais elle devient une alternative dans la
mesure où elle peut pallier le manque d’eau. Il est à rappeler que dans la Commune ce ne sont
pas les ressources qui manquent, la région ne subit aucun stress hydrique, pendant la saison
des pluies. Les populations vulnérables qui ne sont pas approvisionnées rencontrent des
difficultés. Il existe 3 éléments de base pour récupérer les eaux de pluie à Nosy-Be.
- La maison doit avoir un toit en tôle, (les toits satrana2 ou ravinala3 ne sont pas
appropriés)
- Un système d’acheminement d’eau,
- Le récipient de stockage (seaux, fûts, réservoirs souterrains).
La collecte, par conséquent se fait par robinet, ou en plongeant un récipient dans les réservoirs
afin d’éviter de souiller l’eau, ou tout simplement une collecte archaïque dans des
2Latanier (botanique) espèce de palmier qui croit à Madagascar dont les feuilles sont en éventail.
3L’arbre du voyageur est une plante tropicale de la famille des strelitziaceae, une espèce endémique à Madagascar
22
seaux.Considérée comme une ressource plus locale par rapport aux autres ressources, les eaux
de pluie remplacent les eaux potables à Nosy-Be, surtout pour la population défavorisée. Les
habitants ainsi que les hôtels sont tous concernés par cette pratique. Comme les premiers ne
bénéficient pas d’adductionchez eux, les eaux de pluie leur servent de complémentaire en
ressource. Les hôtels en ont recours pour maintenir en norme la réputation de leurs hôtels vu
qu’il y a souvent des coupures de l’eau de la JIRAMA.
1.2 La forte concentration des lacs dans l’ouestde la Commune
Il est à souligner que l’île est d’origine volcanique, ce qui explique la présence des 12
lacs de cratère, dont les plus visibles en cartes sont : Anjiavibe, Amparihibe, Maintimaso,
Amparihimirahavavy, Amparihin’i Kola, Antsahamanavaka, Antsidihy, Djiabala,
Ampôbilava, Amparihimaiky, avec des profondeurs variées, comprises entre 20 à 50m. Le
plus grand est le lac d’Amparihibe, c’est celui dont exploite la JIRAMA, avec 1,8km de long
sur 1,5km de large. La concentration de la population et des usines autour del’arrondissement
de Dzamandzar s’explique par l’existence de ces lacs réunis àproximité. Ces lacs aussi servent
d’irrigation des plantations de cannes à sucre,et d’approvisionnement en eau des fokontany
avoisinantes.
Tableau 5 : les principaux lacs dans la Commune
LACS SUPERFICIE (ha) VOLUME (M3) PROFONDEUR
MOYENNE
PROFONDEUR
MAXIMALE
Amparihibe 160 46 000 29 43
Antsidihibe 44 12 600 29 47
Maintimaso 26 6 360 24 43
Anjavibe 34 4 500 13 23
Antsahamanavaka 46 3 000 6 10
Ampôbilava 17 3 200 14 30
Djiabala 10 1 600 16 36
Amparihimirahavav
inférieur
7 450 6 11
Amparihimirahavavy
supérieur
4 100 3 6
Bemapaza 13 360 3 5
Source : Commune Urbaine de Nosy-Be.
Ces lacs de cratère détiennent une place très importante dans la vie de la population,
tant sur le plan culturel, social, qu’économique. Elles servent d’eau potable,et assurent les
besoins en eau d’une partie des habitants,des industries, et des hôteliers qui s’étalent le long
des littoraux dans l’Ouest de l’île.
23
Croquis 4 : l’importance des lacs et des rivières dans la Commune
Source : Auteur 2018
1.2.1 Le lac4Amparihibe, une ressource exploitée par la JIRAMA
L’approvisionnement en eau de la zone Orangéa, de Dzamandzar, d’Ambatoloaka,
d’Androadroatra, de Maroankatsaka, d’Ambonara, de Dzabalabe et de Hell-Ville s’effectue à
4Les lacs sont des masses d’eau généralement douce accumulées dans des dépressions de la surface terrestre ; leurs origines sont diverses. Les 12 lacs de notre zone de recherche sont d’origine volcanique donc les eaux sont accumulées dans le cratère.
24
partir du lac d’Amparihibe décanté et filtré. L’eau est stockée dans deux (02) bâches de
reprise de 300m3 et 500m 3, et désinfectée par l’hypochlorite avant d’être distribuée.
Figure 2 : Etape montrant le système de production jusqu’à la distribution à Nosy-Be
Profondeur du milieu du lac : 49,5m, profondeur au sud du lac : 48 ,25m, profondeur au Nord
du lac : 45,75m, profondeur à L’Est du lac : 46m, profondeur à l’ouest du lac : 47 ,5
mQualité de l’eau : excellent en général, trouble en cas de pluies abondantes.En période de
sécheresse (Septembre, octobre, novembre), la profondeur d’eau diminue jusqu’ à 35m, parce
que c’est la seule source que la JIRAMA utilise pour alimenter la moitié de la ville de Nosy-
be.
Photo1: Station de pompagePhoto 2: niveau du lac au voisinage du captage
VERS ANDILANA
VERS HELLVILLE
Lac
Amparihibe
SOURCE
CAPTAGE CAPTAGE TRAITEMENT TRAITEMENT
DISTRIBUTION
25
SOURCE : JIRAMA Nosy-Be
Figure 3 : Le déséquilibre plan du réseau d’adduction d’eau de la JIRAMA
dans la ville de Nosy-Be
26
Nous pouvons constater d’après cette figure que les réseaux de distribution d’eau de la
JIRAMA dans la Commune Urbaine de Nosy-Be, ne couvrent que la moitié de l’ensmble de
la commune. Elle part de la station de pompage d’eau brute d’Amparihibe, rejoint ensuite le
quartier d’orangea et prend l’axe Dzamandzar jusqu’à Ambatoloaka renforcer par la conduite
maitresse qui est installée à Dzamanzar, à Ambatoloaka, on assiste a de différente PVC dont,
conduite DN 300, PVC110, PVC 90 et PVC 75, la conduite DN 300 s’arrête ici et continue
avec une autre conduite vers Androadoaka jusqu’à Ambonarabe, dans la zone abonara. Le
réseau d’adduction d’eau s’arrête à Hell-ville. Le reste n’est pas alimenté par la JIRAMA, à
partir du quartier de Tanandava jusqu’à Marodoaka, vers la baie d’Ambaro du sud-Est puis
vers le Nord-Est du côté d’Ambatozavavy et Fascène gare et Ampasy.
1.3 Les ressources complémentaires en eaux à Nosy-Be : Eaux de sources, rivières et
eaux souterraines
Des eaux de sources : comme celle qu’exploite le CNRO approvisionne tous les fokontany
d’Ambanoro, elle se trouve dans la reserve de Lokobe à 400m d’altitude.
Les rivières : avec un débit satisfaisant en saison sèche : Andranobe, Fascène, Andriana,
Ampasipohy, Navetsy, Antsatrabevoa. Il y a aussiles rivières à faible débit en saison sèche ;
en général, elles se localisent dans la partie Ouest de l’île : Dzamandzar, Ambaribongo,
Ambalamanga, Antsahahely.
Les puits (eaux souterraines) : Presque tous les grands hôtels à Nosy-Be ont des puits dans
leur proximité, quelques ménages aisés ont en a aussi. Des puits aussi sont construits par les
organismes non étatiques pour la population des zones défavorisées mais ils sont rares et
restent insuffisantes par rapport au nombre de la population.
Ce sont des eaux constituées des eaux de pluie ayant pénétré à travers les roches perméables.
Celles-ci jouent le rôle de filtre naturel. Ce sont des eaux trouvées sous la surface de la terre,
filtrée par le sol et arrêtée à une plus ou moins grande profondeur par une couche
imperméable formant ainsi un réservoir naturel d’argile ou de roche appelé « nappe
phréatique ou nappe aquifère » c’est-à-dire nappe d’eau souterraine ou réserve d’eau
souterraine.Cette réserve d’eau peut se relever et affleurer le sol à un endroit appelé
« source ». Pour l’atteindre, parfois, il faudra creuser un puits.La qualité de ces eaux est
souvent bonne (eau normalement potable). Elles contribuent largement à entretenir l’humidité
27
du sol, les débits fluviaux et les marécages. Pour l’homme et la santé, l’eau souterraine
constitue une source vitale qu’il importe de bien protéger et gérer. En dépit de ces qualités
exceptionnelles comme eau de boisson, cette ressource écologique indivisible est sensible à la
pollution et à la surexploitation. La plupart des activités de l’homme à la surface du sol,
notamment l’agriculture, l’industrie et l’urbanisation aboutissent toujours à une dégradation
de sa qualité. Il faut cependant veiller à garder cette eau propre et ses caractéristiques en
observant précautions ci-après :Les sources et puits doivent être entourés d’un périmètre de
protection de dimension variable selon la nature du terrain (mais toujours supérieur à
100mètre).Le but est d’éviter que les produits toxiques ou des germes pathogènes ne
s’infiltrent avec l’eau et n’aillent contaminer la nappe et le puits. Donc ni canalisation
d’égouts, ni fausses d’assistance, ni cimetières, ni agglomérations, ni industries polluant ne
doivent s’y rencontrer ;Le puisage de l’eau (soutirage de l’eau dans les puits) devra toujours
se faire avec des récipients très propres. La toilette corporelle et le lavage de linge doivent être
prescrits aux alentours. Le puits doit être surmonté d’une margelle (contour) de 70cm et
entouré d’une aire cimentée pour éviter l’infiltration directe de l’eau de ruissellement que
pour prévenir bien des accidents. Il faudra prévoir un couvercle ou à la rigueur u treillis pour
les moments où l’on n’utilise pas le puits. Dans le cas contraire, les petits animaux qui rodent
aux alentours, risquent d’y tomber, de puits pour une longue période.
Nous venons de citer les différentes ressources en eau dans la Commune Urbaine de Nosy-Be,
nous pouvons déduire qu’elles sont nombreuses, la précipitation est bonne aussi. Ces
ressources bien qu’elles soient disponibles ne sont pas exploitées pour le bien être de la
population, c’est pourquoi dans le chapitre suivant, nous allons démontrer les problèmes
d’approvisionnement, les insatisfactions des besoins de la population ainsi que les
conséquences dues au faible accès en eau.
28
Chapitre II
LES PROBLEMES D’APPROVISIONNEMENT,
L’INSATISFACTION DES BESOINS DE LA POPULATION ET
LES CONSEQUENCES ENGENDREES
Dans ce chapitre, nous allons évoquer les problèmes d’alimentation en eau dans la
Commune, causés essentiellement par la pauvreté de la majorité de la population ainsi
l’inégalité sociale, et l’inéquitable partage de l’eau à Nosy-Be.
2.1 Le difficile accès de la population à l’eau potable.
- L’Indice de Pauvreté en Eau (IPE)
L’indice de pauvreté en eau a été mis au point par des chercheurs du Centre for
Ecology and Hydrology au Royaume-Uni qui ont utilisé une approche interdisciplinaire pour
produire une évaluation intégrée du stress et des pénuries hydriques5. C’est un indicateur
pertinent pour évaluer les problèmes liés à l’eau, tout en montrant que les« crises de l’eau »
sont multifactorielles et que l’hydrologie des territoires n’a qu’un rôle limité face à la
situation socio-économique et les inégalités sociales.
L’IPE varie de 0 à 100 en combinant cinq facteurs, chacun noté sur 20. Ceux-ci regroupent
des informations physiques, environnementales, économiques et sociales liées à la
disponibilité et aux usages de la ressource en eau :
- L’état de toutes les ressources, en prenant en compte leur disponibilité, leur
variabilité (saisonnière) et leur qualité.
- L’accessibilité, en incluant le temps passé à accéder à l’eau, les usages domestiques
dont l’assainissement, les conflits pour l’accès à l’eau, la possibilité d’irrigation ou d’accès à
l’eau « virtuelle ».
- L’utilisation, sa répartition entre les usages domestiques, agricoles, industriels et son
efficacité ;
- La capacité d’adaptation, comprenant le PIB par habitant (PPA), les dépenses des
ménages, le niveau d’éducation, la mortalité infantile, la morbidité dues aux maladies
5G. Burckhardt et al. Accès à l’eau potable dans les pays en développement: 18 questions pour des services durables, programme Solidarité Eau, Paris, 2012.
29
hydriques, les investissements dans le domaine de l’eau ou encore l’existence d’institutions et
de lois adéquates ;
- L’environnement, à savoir l’intégrité des écosystèmes d’eau douce, les besoins en
eau du milieu, la sauvegarde des habitats, l’érosion des sols et le risque de crue.
- Le faible taux d’accès à l’eau potable, indicateur du sous-développement.
Nous allons présenter les différentes acceptations de la pauvreté selon le PNUD. La
pauvreté est un problème multidimensionnel. Dans le rapport vaincre la pauvreté humaine
(2000) du PNUD, un encadré définit spécifiquement l’ « extrême pauvreté », la « pauvreté
générale » et la « pauvreté humaine ». Ainsi, « une personne vit dans la pauvreté extrême si
elle ne dispose pas des revenus nécessaires pour satisfaire ses besoins alimentaires essentiels-
habituellement définis sur la base de besoins calorifiques minimaux..... Une personne vit dans
la pauvreté générale si elle ne dispose pas de revenus suffisants pour satisfaire ses besoins
essentiels non alimentaires- tels sont l’habillement, l’énergie, le logement et alimentaires ».
La « pauvreté humaine », quant à elle, est présentée comme l’ « absence des capacités
humaine de base : analphabétisme, malnutrition, longévité réduite, mauvaise santé maternelle,
maladie pouvant être évitée ». Pour nous faire une idée plus précise sur la manière dont le
PNUD appréhende la pauvreté, présentons l’indicateur qu’il emploie pour la mesurer : l’IPH
(Indicateur de Pauvreté Humaine). Selon le calcul de L’IPH, le manque de conditions de vie
décentes au niveau économique en général est représenté par un sous indicateur composite
comprenant lui-même trois variables : le pourcentage d’individus privés d’accès à l’eau
potable, celui des personnes privées d’accès aux services de santé, et celui des enfants
souffrant de malnutrition. Ainsi, il est clair que notre zone de recherche est pauvre puisque
l’accès à l’eau potable reste un problème à éradiquer, par la suite nous allons démontrer la
difficulté de la population pour avoir de l’eau.
2.1.1 Inégalités sociales et inéquitables distribution de l’eau dans la Commune.
L’accès à l’eau potable est un « produit de luxe » à Nosy-Be.Pourtant il existe un droit
selon l’approche GIRE, livraison à toute personne qui la demande. Une quantité minimum
d’eau potable fixée à 30 litres par jour, par personne, distribuée à partir de branchements
individuels, ou à partir de points d’accès publics à l’eau potable, localisés dans un rayon de
500m ou plus de toute habitation. A Nosy-Be, dans les fokontany de notre zone de recherche,
à Fascène-gare, à Ambanoro, dans Hell-ville, Bemanondrobe, Ambatozavavy, les femmes et
les enfants cherchent de l’eau à plusieurs km de leur foyer. En effet, si l’accès à l’eau est
30
considéré comme un service public essentiel, il est obligatoirement payant dans la Commune,
100ar par jerrican de 20L dans le Centre-ville de Hell-ville sur les points d’eau.
L’abonnement de compteur individuel à la JIRAMA reste inaccessible pour la majorité de la
population. Ainsi, les citadins pauvres ont recours à une forme de distribution informelle
passant par un réseau de petits livreurs branchés sur le compte d’un client de la JIRAMA,
mais au final l’eau devient plus chère que le tarif de la JIRAMA, un robinet d’un ménage
branché distribué pour 5 à 10 ménages, de 5h à 8h le matin, 12h à 14h après midi.La JIRAMA
dans la Commune Urbaine de Nosy-Be n’alimente pas les quartiers les plus pauvres comme
dans les fokontany cités en haut, généralement excentrés, au motif qu’il n’y a pas de client
solvable, la population s’approvisionne dès lors à des sources d’eau non traitées au risque
d’attraper des maladies diarrhéiques.Les zones touristiques et urbaines du côté de
Dzamandzar jusqu’à Hell-Ville sont ravitailléespar le réseau JIRAMA.Le réseau de
distribution est constitué par des conduites principales ou feeder, des conduites de
distribution et de branchement, des réservoirs, des bornes fontaines, et différents
équipements hydraulique. L’année de conduite respective est de 1976 vers Andilana, et 2007
vers la ville de Hell-ville. La distribution de l’eau vers les abonnés au nombre de 2410 se fait
par le biais des conduites de nature différente et de diamètre varié.
Figure 4 : réservoirs et Bâches de la JIRAMA de Nosy-Be
Source : JIRAMA Nosy-Be
2.2 Les impacts négatif du secteur tourisme et la présence étrangère à Nosy-Be.
31
a. Impact social et économique
L’économie locale est caractérisée par une forte spécialisation sur le secteur
touristique depuis toujours. Le tourisme balnéaire s’étalant du côté littoral de la zone Ouest de
l’île de Nosy-Be. Ces endroits bénéficient des réalisations du projet PIC I et PIC II, fortement
favorisées dans l’aménagement des infrastructures de transport (route, port), dans le secteur
hôtelier dynamisant par conséquent l’économie régionale. Tandis que dans la partie Est,
n’existent que quelques rares hôtels et l’aéroport de Fascène, dont la route est en mauvais état
avec des paysages de culture d’ylang Ylang, occupant tous les espaces. En effet, la Commune
mise sur le tourisme balnéaire plutôt orienté sur un tourisme de masse. Générateur de devises,
il contribue au développement en créant des emplois pour les jeunes. Tout ceci fait du secteur
tourisme un moteur de l’économie locale. Toutefois, cette domination du secteur tourisme
dans notre zone de recherche présente des inconvénients pour la population locale en général,
car elle favorise la richesse des étrangers ou des investisseurs, la présence dominante des
vazaha entraine une augmentation des prix des biens et des services, alors que le pouvoir
d’achat des malagasy est insignifiant par rapport aux étrangers qui, eux, fonctionnent en euros
ou en dollars. La valeur monétaire malagasy diminue de jour en jour par rapport à l’’euro,
1euro vaut 3 700ar, les belles plages et les endroits les plus beaux à Nosy-Be appartiennent
tous aux étrangers. Il est vrai que le tourisme est un secteur moteur de l’économie et en partie
source de croissance, mais il favorise les inégalités sociales. La Commune se focalise trop sur
ce secteur au détriment du bien-être de la population locale, surtout celle des arrondissements
de la partie Est de l’île. On constate un exode massif de la population vers la zone la plus
favorisée de l’Ouest dans l’espérance de trouver une meilleure vie. Il est vrai que le secteur
tourisme a son poids sur l’économie de la région DIANA, mais force est aussi de constater
que la majorité de la population reste pauvre et victime même de cette politique économique
locale à Nosy-Be. Nous avons constaté pendant les enquêtes de notre recherche, que la partie
Est n’a bénéficié d’aucune borne fontaine du projet PIC, alors que le chiffre montre 86 bornes
fontaines dans la Commune, allant de Ambanoro jusqu’au Fascène et Ambatozavavy.
32
b. Les impacts du secteur tourisme sur l’environnement de la Commune.
Nous savons tous que le secteur tourisme attire des nouveaux venus, augmente le nombre de
la population à un rythme exponentiel. La croissance démographique par conséquent affecte
différents domaines, tel que l’environnement. Les pressions anthropiques affectent les
ressources, augmentent les déchets dans la Commune qui n’arrive pas à construire un seul bac
à ordure, tous les déchets sont évacués dans la mer volontairement ou involontairement.
D’après notre enquête aucun hôtels à Nosy-be ne possède de réservoirs d’évacuation des eaux
usées, tout leur déchets sont évacués aussi dans la mer vu qu’ils sont à proximité.La pollution
de la mer entraine l’augmentation des méduses et des micro algues qui affectent la santé des
petits poissons, comme les sardines, qui à leur tour sont la nourriture des gros poissons.
L’augmentation du nombre de la population augmente la demande en eau. Nous avons
d’après notre enquête,vu que la JIRAMA, le projet PIC oriente leur réseau d’installation en
fonction de cette concentration de la population dans les zones les plus fréquentées par les
touristes. On assiste à des conflits sur les fonciers et au déséquilibre écologique pendant les
constructions et extensions des hôtels.
a. Les impacts sur la culture et tradition
Les sakalava Antakarana et sakalava Bemihisatra de Nosy-Be sont réputés pour leur
conservation de la nature tout en respectent les fady sur des lieux sacrés, tels que les arbres, au
niveau des lacs et bien d’autres endroits qui font que la Commune arrive à garder intactes des
réserves forestières comme celle de Lokobe. Aujourd’hui la plupart de ces terres sacrées et
respectées auparavant sont vendues aux étrangers, cette conservation de la nature des sakalava
commence à se détacher. Tel est le cas du fokontany d’Ampasyoù la population est obligée de
faire la demande collective à un étranger qui détient un espace contenant des ressources d’eau
qui auparavant approvisionne la localité, la population a été privée d’eau pendant 2mois après
des refus répétés du propriétaire. Seule l’intervention des autorités publiques a pu régler la
situation, mais le désaccord est loin d’être résolu actuellement, entre la population locale et le
propriétaire.
2.3 Insatisfaction des besoins en eau et ses conséquences
2.3.1 Les causes du faible taux d’accès à l’eau potable dans la Commune
Nous savons que l’eau ne doit pas être un problème dans notre zone de recherche. C’est dans
le but de dénicher cette situation que nous allons voir en premier lieu les causes du non accès
à l’eau potable dans la commune, (le prix de l’eau dans la Commune,L’influence des saisons
33
sur la consommation en eau)et en second lieu les conséquences dues au manque d’eau
(conséquence sociale, éducation, santé, économie et environnement).
a. Le prix de l’eau dans la commune.
La JIRAMA a installé son réseau de distribution vers les Hôtels en 2007, celui vers la
ville a été construit en 1976, ce rajout de desserte a des conséquences sur la demande en eau
et des espaces à couvrir. En effet, la JIRAMA assure le ravitaillement en eau de 65 hôtels
avec 1038 chambres qui correspondent à 63 582 679 litres d’eau annuellement. Le prix de
l’eau varie d’une région à une autre, et il est fixé selon les périodes. Ainsi, le prix de l’eau de
la JIRAMA à Nosy-Be est de 5000ar par mètre cube, ce qui correspond à 5ariary le litre, celui
des bornes fontaine est de 100ar le bidon de 20l, donc au même prix que la JIRAMA. Ce prix
n’est pas cher pour les investisseurs étrangers propriétaires d’hôtels qui utilisent leur monnaie
en euros mais très cher pour les petits consommateurs malgaches.
b. L’influence des saisons sur la consommation en eau
Saison sèche
Même abondante, la production d’eau des sources diminue de 35m pendant la saison
sèche, surtout le mois de septembre et octobre. Une période pendant laquelle la JIRAMA
ferme les conduits qui mènent vers les petits consommateurs, des hauts plateaux pour pouvoir
garder l’alimentation en eau des plus grands consommateurs, tels que les 60 000 résidents
ainsi que les grands hôtels. Le problème d’accès à l’eau pendant la saison sèche se manifeste
en termes de quantité, la JIRAMA n’exploite qu’un seul lac parmi les 12. D’après notre
enquête, les grands hôtels et les ménages ont recours à la collecte d’eau provenant des puits.
Saison de pluie
L’accès en eau est de plus en plus difficile en saison de pluie à cause des abondances
de précipitations qui entrainent des écoulements de terres, les bassins sont bouchés,
l’acheminement des eaux vers les ménages n’est pas possible, de plus l’eau est très polluée.
Pendant le passage des cyclones, il est impossible de sortir de la maison par mesure de
sécurité alors que plus de la moitié de la population n’a pas de source d’eau à proximité. Ce
sont surtout les populations défavorisées qui subissent les conséquences du mauvais temps car
ils ne peuvent pas conserver de l’eau de pluie parce qu’ils ont pas les moyens d’acheter des
grands réservoirs d’eau, la plupart habite dans une maison en toit satrana ou ravinala, donc ils
peuvent pas collecter des eaux de pluie, Ainsi nous pouvons dire que le problème
34
d’approvisionnement en eau dans la Commune pendant la saison des pluies est plutôt à cause
de la qualité d’abord,puis de la quantité ainsi que de la pauvreté.
2.3.2 Les conséquences engendrées du problème de ravitaillement d’eau
L’eau est un bien unique essentiel à la vie, incomparable à d’autres ressources puisqu’elle
est au même niveau quel’atmosphère qui n’a aucun substitut. Il est impossible de penser à une
vie sans eau, son manque entraine des effets néfastes sur la vie sociale, économique, et sur
l’environnement.
a. Le manque d’eau entraine des conflitsSociaux
Le manque d’eau provoque des conflits entre différentes communautés et à l’intérieur
même d’un groupe villageois, (classe sociale, genre).Conflits et disputes entre population
concernant la gestion des eaux qui sont insuffisantes.A Nosy-Be, le problème
d’approvisionnement en eau potable est estimée à 60%, les gens qui une fois arrivés aux lieux
de puisage (puits, sources, bornes fontaines) font des disputes pour puiser de l’eau. Ces
disputes entrainent parfois des conflits sociaux. Ce sont toujours les plus forts qui imposent
les règles en leur faveur. Il y en a qui laisse leur fût toute la nuit pour être servie en premier le
matin, alors qu’ils arrivent après les autres.
b. Les conséquences négatives sur l’éducation
Les enfants, au lieu d’aller à l’école, assurent d’abord de remplir les seaux, fûts, ou autres
réservoirs de la maison, des retards ou même absences répétées s’ensuivent pour terminer
l’année scolaire en échec. Sinon les enfants avant d’aller à l’école ou après, remplissent les
eaux des réservoirs de la maison et par conséquent ils sont fatigués et manquent de
dynamisme par rapport aux autres élèves. En effet, selon le PNUD, 443 millions de journées
d’écoles par an dans le monde sont perdues du fait de maladies hydriques. L’éloignement de
la source engendre la corvée de l’eau, tâche qui incombe le plus souvent aux femmes et aux
enfants.
c. Les maladies hydriques liées au faible accès à l’eau potable
Si l’eau est indispensable à la vie, elle véhicule aussi bon nombre de micro-organismes,
bactéries, parasites et virus. Ces derniers abondent dans les eaux souillées et causent des
maladies comme la fièvre typhoïde, la bilharziose. Surchargent les hôpitaux des malades qui
emmènent avec eux des microbes et infections de tous genres favorables à des épidémies. Le
35
risque de contamination d’épidémies dans les places publiques est plus facile quand une
communauté manque de l’eau, restaurants, cantines, buvettes et transports en commun.
D’après l’OMS (2006), 80% des maladies qui sévissent remarquable à la surface terrestre
sont d’origine hydrique ou liées aux milieux adéquats. Ces maladies sont rependues dans les
pays du tiers monde où l’on connaît de sérieux problèmes d’accès à l’eau salubre. Faute du
manque d’eau potable, les populations sont obligées de chercher d’autres mécanismes à faire
pour se procurer l’eau pouvant leur permettre de subvenir à leurs besoins en eau. De ce fait
elles font recours à l’eau des sources insalubres et contaminées par des déchets. Cela les
exposes à diverses maladies d’origine hydrique (diarrhées, dysenteries, les amibiases,
paludisme, le choléra, les verminoses, la typhoïde.) qui tuent des millions de personnes à
travers le monde surtout les enfants âgés de 0 à 5 ans (UNICEF, 2005).
Par rapport aux maladies hydriques6dans notre zone de recherche, nous avons constaté que
les plus fréquentes sont : la fièvre typhoïde qui vient en première position avec 20%,vient en
deuxième position le paludisme avec 14% et enfin les diarrhées et autres maladies hydriques
sont estimées à 10%. Ces maladies perturbent les conditions sanitaires de la population, alors
que ces dernières n’arrivent même pas à trouver de quoi acheter pour les nourritures, ils se
contentent du soin traditionnel avec des plantes médicinales pour se soigner.
d. Les pertes de temps causées par le manque d’eau
Les personnes, spécialement les femmes dans certains pays comme à Madagascar, plus
précisément dans notre zone de recherche, 90% des femmes enquêtés doivent aller chercher
de l’eau au lieu de travailler. Certaines activités productives notamment l’agriculture ne
peuvent pas fonctionner sans accès à l’eau. Selon les enquêtés, elles consacrent 2h de temps
dans la matinée et 2h de l’après-midi pour aller puiser de l’eau, si le point d’eau qui se trouve
dans leurs proximité marche, sinon elles vont très loin, mais quand les points d’eau sont plus
loin, cela augmente le temps pour son acquisition et le volume d’eau puisée diminue. Nous
allons les illustrer sur le tableau ci-après :
6Maladie provoquée par des microorganismes présents dans des eaux contaminées ou non traitées.
36
Tableau 6 : Les variations des quantités d’eau obtenue par les femmes en fonction de la
distance dans le fokontanyAmbanoro.
Distance (m)
(D)
Heure (mn)
(H)
Quantité (l)
(Q)
Fréquence
= (F)
Total Q (l)
5 30 30 5 150
20 45 30 3 90
50 60 30 2 60
75 70 30 1 30
100 90 30 1 30
150 150 30 1 30
Source : auteur 2018
Figure 3 : Les quantités d’eau obtenues en fonction inverse de la distance
Source : Auteur 2018
Selon cette figure, les femmes qui habitent à proximité des points d’eau ont des avantages
par rapport à celles qui habitent loin, elles peuvent gagner du temps et peuvent collecter
0
20
40
60
80
100
120
140
160
1 2 3 4 5 6 7
Distance (m)
Heure (mn)
Quantité (l)
fréquence (F)
Total Q (l)
37
jusqu’à 150l d’eau en 2h 30mn, nous avons pu conclure d’après nos enquêtes dans le
fokontanyAmbanoro que plus les habitats sont loin des points d’eau moins on obtient de l’eau,
les quantités varient en fonction de la distance, pour celles qui habitent à partir de 75m
n’obtiennent que 30l car elles ne font qu’un seul tour pour pouvoir obtenir 15L d’eau fois
deux pour les deux mains ( 1seau de 15l multiplié par 2 pour 1tour de 30l).Les femmes loin
des points d’eau perdent trop de temps pour avoir une petite quantité d’eau, c’est ce qui
provoque des conflits car il n’y a pas de règle pour arranger la situation, de plus celles qui
habitent à proximité se comportent comme si le point d’eau leur appartient selon les enquêtés
désavantagées. Ainsi, les femmes au lieu de faire d’autres activités productives (agriculture,
élevage, pêche, vente) consacrent trop de temps pour collecter des eaux.
e. Les effets non négligeables sur l’écologie
L’inégalité d’accès à l’eau provoque une exploitation sauvage de la ressource avec un
impact environnemental qui dans certains cas peut devenir irréversible. Nous n’avons pas
enregistré des cas de pression sur les ressources durant notre enquête car les problèmes
viennent soit à cause des perturbations des pluies aux ressources provoquant des pollutions,
soit parce que les bassins sont bouchés, soit parce que les fortes précipitations a provoqué des
débordements ou même des inondations.
38
DEUXIEME PARTIE
DEFAILLANCE DES AUTORITES RESPONSABLES,
VIEILLISSEMENT DES INFRASTRUCTURES ET
CHANGEMENT CLIMATIQUE
Cette deuxième partie tend à démontrer en premier temps, l’incompétence des
pouvoirs centraux et locaux dans la gestion des ressources en eaux, ces incompétences se
manifestent au niveau de l’Etat, de la région DIANA et de la Commune Urbaine de Nosy-Be.
Et dans un deuxième temps, nous abordons les états des infrastructures locaux ainsi que les
répercussions sociales et économiques du manque d’eau dû au changement climatique.
39
Chapitre III
L’INCOMPETENCE DES POUVOIRS CENTRAUX ET LOCAUX
3.1 L’Etat, incapable de maitriser le secteur eau
Dans tous les pays du monde, l’Etat reste le premier responsable pour la distribution
d’eau potable dans son territoire. Ainsi à Madagascar, l’Etat a comme principale obligation
dans le secteur eau, d’atteindre la couverture universelle en eau potable. Selon ses
engagements dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD), dans son objectif
6, selon lequel, il garantit l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement ; et assurer une gestion
durable des ressources en eau. Mais ces objectifs ne peuvent pas être atteints sans
l’association avec d’autres départements ministériels ainsi que des organismes et projets qui
lui sont rattachés. Ces organismes ont un objectif commun, mais avec des capacités et
motivations différentes. Sous la tutelle du Ministère de l’Eau, nous allons voir dans le tableau
suivant les œuvres des bailleurs, des partenaires techniques ainsi que des organismes et
projets non gouvernementaux qui travaillent en partenariat avec le Ministère de l’Eau.
Tableau 7 : organismes et projets partenaires du ministère de l’eau
Partenaires techniques et financiers Objectifs et domaines d’intervention
BAD
Garantir l’accès à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion
durabledes ressources en eau.
WaterAid Transformer des vies en améliorant l’accès à l’eau potable, à
l’hygiène et à l’assainissement dans les communautés les plus
pauvres.
WSUP Appui les villes urbaines de Madagascar en matière d’amélioration
de l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène, notamment
dans la ville d’Antananarivo, la Commune Urbaine de Mahajanga
et la Commune Urbaine de Toliara.
PIC Assurer l’adduction en eau potable
AES
Diminuer le temps perdu pour la recherche d’eau (eau potable de
proximité),
Fournir de l’eau tant en qualité qu’en quantité, abordable (vente
d’eau à prix symbolique à la population du sud).
APIPA
Charger de l’exploitation et de la maintenance des ouvrages et des
équipements destinés à la protection contre les inondations de la
plaine comprise dans le périmètre du grand Tanà.
JIRAMA Assurer l’alimentation en eau potable et industrielle à travers le
pays.
Source : Ministère de l’eau
40
Il est également important d’examiner le budget alloué au secteur de l’eau (l’eau, le
traitementd’assainissement et l’hygiène - EAH), dans la comptabilité de l’eau. Il existe
différents indicateurs àdévelopper pour comprendre le secteur EAH.
Tableau 8 : Le budget alloué per capita du secteur EAH
2009 2010 2011 2012
PIB Nominal (en
milliards
d'Ariary)
16 729 18 251 19 935 20 948
Nombre de
population
19 601026 20 142 025 20 669 070 22 293 914
PIB per Capita
(en Ariary)
853 476 931 125 1 017 039
1 068 720
PIB per Capita (en US $)
406 443 484 509
Budget alloue (en milliards d'Ariary)
82 71 65 32
Ratio budget et
PIB (%)Budget
alloué per capita
(en Ariary)
2,0 1,7 1,6 0,8
Budget alloué
per capita (en
US $)
0,001 0,00082 0,00075 0,0004
Source: MFB – INSTAT (WaterAid, Madagascar 2013) Selon le tableau ci-dessus, le budget d’investissement de l’Etat Malagasy affecté dans le
secteur EAH est parmiles plus faibles au monde, seulement moins de 0,5% du PIB de
Madagascar, soit environ de 20 Ariary par 1000 habitants, par an (environ de 1 cents USD $).
Le calcul est effectué à partir des données disponibles auprès de l’INSTAT et le MFB (LFI).
41
De plus, ce budget a chuté de plus de la moitié en termes réels entre 2009 et 2012 (WaterAid,
Madagascar 2013).
Les investissements alloués pour améliorer le taux d’accès des ménages aux services EAH
n’ont pas cessé de diminuer chaque année. A titre d’exemple, en 2012, le budget affecté par le
Gouvernement dans le PIP est réduit de 51 points par rapport à l’annéeprécédente, alors que
les dépenses de fonctionnement correspondant à cet investissement ont connu
uneaugmentation 7,33 points par rapport à l’année 2011 (WaterAid, Madagascar 2013)
3.1.1 Le taux de desserte en eau à Madagascar.
Comme le cas de notre zone de recherche, le paradoxe entre l’abondance en ressources
eau et l’insatisfaction des besoins se voient aussi au niveau national à Madagascar. La
répartition de l’eau diffère d’une région à l’autre, mais elle est en généralabondante à
l’exception du Sud. Mais cette situation d’abondance ne suffit pas si sa maîtrise reste encore
un long chemin à faire. Effectivement, l’approvisionnement en eau potable n’atteint pas la
moitié de la population malgache. Selon une enquête faite par le Budget Programme par
Objectif Régional en 2016 et 2017, le taux d’accès national en eau potable est de 26% et celui
de l’assainissement est de 25%. Ce taux est loin d’être encourageant par rapport à l’objectif
du Ministère. Même si des travaux d’aménagement ont été faits, car selon le Ministère de
l’Eau, en 2017, le taux de desserte en eau potable a connu une légère hausse grâce à la
construction de nouvelles infrastructures dans plus de 17 régions de Madagascar, 2 892 points
d’eau ont été construits dans tout Madagascar, pouvant desservir 360 174 de plus, soit une
augmentation de 1,216% du taux de desserte national. Le Ministère tient à ce que la
population soit dans la meilleure des conditions possibles sur le plan sanitaire, tout en
améliorant les dessertes en eau, ainsi que l’assainissement et les qualités de services. Le
Ministère s’engage à protéger les ressources naturelles en réduisant les impacts des pollutions
aux alentours du captage. Il assure que les usagers payent le Service Public d’accès à l’eau
(art 54 du Code de l’eau) ; puis certifier le rôle de la Commune en tant que maitre d’ouvrage
des systèmes d’approvisionnement en eau potable et assainissement collectif et du service
public d’eau et d’assainissement. Le Code de l’Eau stipule que la Maîtrise d’Ouvrage revient
aux Communes (art 39, 40,41 et 42). En ce qui concerne la Commune de notre zone de
recherche, les enjeux restent dans la capacité à ce que la Commune applique intégralement sa
fonction afin d’être acceptée et habilitée par le Ministère chargé de l’Eau :
42
Croquis 4 : Faible taux de desserte national en eau en 2017
Source : Ministère de l’Eau
43
Nous pouvons constater d’après ce croquis n°4 que la région Analamanga est la plus desservie
en eau parmi les 22 régions, car le taux se trouve entre [60% -70%], suivie de la région
AtsimoAndrefana ; Itasy ainsi que celle de la Diana, entre [30% - 40%]. Nous pouvons
confirmer d’après ce croquis 4 que Nosy-Be qui fait partie de la région DIANA n’arrive pas à
desservir la moitié de sa population en eau potable. En 2014, Nosy-Be compte 2070 abonnés
de la JIRAMA, avec comme nombre de population 74 000hab, faisant ressortir 3% de sa
population, un taux insignifiant même si le chiffre n’est pas exhaustif, nous savons que
beaucoup de situation informelle d’adduction d’eau existe dans la commune, un seul abonné
de la JIRAMA représente 10 ménages car le client revend 100ar le jerrican de 20l à ceux qui
n’ont pas de compteurs.
3.2 La compétence limitée de la Région dans le secteur eau.
Les Régions, au début de leur adoption ont rencontré des difficultés, les textes les régissant
présentent des incohérences et leurs moyens sont trop limités. Le handicap se voit dans le
statut des Chefs de Région lui-même. Il cumule les pouvoirs du Représentant local de l’Etat,
et avec leurs moyens matériels trop faibles et leurs services limités, ils n’arrivent pas à couvrir
les Collectivités Territoriales Décentralisées. Or, ces dernières sont la base du développement
des localités, afin de lutter contre la pauvreté et d’améliorer les conditions de vie des
habitants. Les Chefs des Régions sont nommés par le Ministre de l’Intérieur.Leurs activités
sont suivies de près par le pouvoir central.La Région DIANA, avec l’appui du Gouvernement
Central malgache s’engage à la distribution d’eau de ses 61 Communes. Le Chef de Région
doit être très présent, et visible dans sa circonscription afin de réaliser des projets et des
programmes cofinancés par l’Etat, et aussi de gérer différents échelons administratifs. Comme
la Commune, les Régions disposent d’un Plan Régional de Développement, dont l’objectif est
de lancer une réflexion sur les stratégies de développement, tout en associant les principaux
acteurs locaux (administratif, secteur privé, société civile), le Plan Régional de
Développement est souvent en contradiction avec le Plan Communal de Développement. Les
Communes associent leurs actions avec des partenaires étrangers, la réalisation de leurs
projets posent souvent problème, car ils varient selon la priorité de chacun.Par rapport au taux
de desserte national en eau, la région DIANA est classée parmi les régionsà faible taux de
desserte entre 30 à 40%, ceci malgré à sa concentration urbaine de ses infrastructures. La
JIRAMA alimente 6,6% des Communes de la Région, 1,6% sont assurées par d’autres
fournisseurs, ce faible taux qui est trop insignifiant par rapport au nombre d’habitant montre
que la région DIANA est encore loin de satisfaire les besoins en eau de sa population.
44
3.3 Les rôleset les échecs de la Commune dans la distribution d’eau
3.3.1 Les rôles de la commune dans la gestion du secteur eau
Comme dans tous les cas des pays sous-développés, la privatisation de services publics
malgaches a été amorcée dans les années 80 dans le cadre de la PAS (Politique d’Ajustement
Structurel), parallèlement mis en œuvre dans les années 90 avec la politique de
décentralisation. Elle stipule que la Commune dispose d’un pouvoir de police générale en
matière de gestion et d’exploitation de la ressource commune en eau. Le Maire est soumis au
contrôle administratif du Représentant de l’Etat territorialement compétent : création de
services d’eau au sein de la Commune, renforcement de capacité des personnels de la
Commune, consécration d’un budget destiné à la gestion et pérennisation du secteur eau,
appui à des programmes Communaux annuels. Elles ont comme compétences d’assurer tous
les services de sa proximité, ainsi que toute action de développement. Les communes dans les
endroits plus enclavés ne possèdent pas encore assez de ressources humaines, financières,
dans la plupart des cas, la gestion communale n’y est pas transparente.Avec l’élaboration des
plans communaux de développement qui définissent les priorités de chaque commune pour
son développement. Chaque commune a sa particularité dans ce développement participatif, il
dépend essentiellement de la motivation des acteurs dont les objectifs sont différents.
3.3.2 Les ressources de la Commune Urbaine de Nosy-be et l’inégale répartition de ses
recettes.
Les ressources de la Commune sont alimentées par plusieurs secteurs, celui de l’eau et
l’électricité arrive jusqu’à la somme de 900 000 000 ariary en 2008. Ce secteur tient la
première place en ce qui concerne l’entrée de ressources dans la Commune. Les impôts sur le
foncier en 2012 ont versé le montant de 375 826 919 ariary à la Commune, les redevances et
les taxes sur les déchets et ordures ménagères prélevés auprès des ménages ou des organismes
sont minimes par rapport aux autres secteurs, soit 120 000 000ariary, les permis de construire
participent aussi aux sources d’argent de la Commune. La subvention de l’Etat reste
insignifiante dans la Commune Urbaine de Nosy-be.
Le projet PIC à Nosy-Be a apporté des changements. La réalisation des projets a été
surtout faite au profit des investisseurs qu’à la population locale. Il renforce l’inégalité
sociale, les pauvres se sont de plus en plus appauvris malgré l’accroissement du coût de la vie.
Les projets communaux comme le projet PIC ici sont censés diminuer le taux de pauvreté et
d’apporter des changements positifs de la population locale. Beaucoup de projets communaux
45
ne sont pas réalisés efficacement. Le secteur eau en fait partie, alors que ce dernier alimente
les recettes de la Commune en première position. La gestion des déchets est loin d’être bonne,
faute de surveillance, voire à cause de la négligence, les bacs à ordures installés n’existent
plus, plus de la moitié de la population à Nosy-Be ne possède pas de latrines. Alors que la
recette de la Commune a doublé, 615 million d’ariary en 2005 et 1182 million d’ariary en
2013, soit 92%, la population pauvre s’est encore appauvrie et n’a senti la moindre retombée
de ces augmentations de revenu de la Commune, seuls les secteurs qui sont en rapport direct
avec le tourisme a connu de grand changement positif, à l’exemple des infrastructures des
routes du côté des littoraux, le port afin de satisfaire les demandes des touristes.
a- Le secteur eau, non bénéficiaire du projet PIC
Les 86 bornes fontaines dans la Commune sont installées dans le zone urbaine et la zone
touristique balnéaire, couvrant 40% de la population, à partir du fokontanyTanandava jusqu’à
Ambatozavavy.Fascène se contente de s’approvisionner en eau avec des sources informelles
ou des puits.
Photo 4 : Puits alimentant 100 ménages à Antanandava
46
b- L’aménagement réussi des routes et port au profit des touristes
La réhabilitation des voies de communication a été réalisée à 64%, celles d’Ambatozavavy et
quelques km de réseau urbain n’ont pas été faites. En effet, 53km sur 83km sont maintenant
praticables, en voici le tableau qui les illustre :
Tableau n° : Liste des infrastructures routières
Désignation Longueur
Voie de desserte du Nord (V1, V2) :
Antanambao
(Fascène) »Carrefour route Andilana
24km sur 24km
Voie de desserte du Sud : Pont cassé »
Marodoka
4km sur 4km
Route VersBefotaka : (V1 ; PK 13) »
Befotaka
1km sur 1km
Route Befotaka » Amporaha 5km sur 5km
Route vers Ambatozavavy : (Route
Fascène;PK6) »Ambatozavavy
4km non construites
Voiries urbaine d’Hell ville,
d’Ambatoloaka, de Dzamandzar
10km sur 36km
Chemin d’accès du site de décharge
publique d’Ambalamanga (FKTN de
Dzamandzar )
1km sur 1km
Chemin d’accès CFTH à Ambatozavavy 0,8km sur 0,8km
Route vers Mont Passot 4,2km sur 4,2km
Rue Ecole La Martine » SEIMAD 2km sur 2km
Rue (Descente) Ambalakatakata 0,6km sur 0,6km
Source : PIC. Auteur 2018
47
Chapitre IV
LES ETATS DES INFRASTRUCTURES LOCAUXET LE CHANGEMENT
CLIMATIQUE
4.1 Le traitement efficace de la JIRAMA et leurs bonnes infrastructures
L’eau de robinet que la JIRAMA distribue à Nosy-Be provient directement ducaptage du
lac Amparihibe, l’eau passe par usine de production d’eau potable, l’eau pompée dans les
nappes profondes subit une filtration et une chloration. L’eau prélevée du lac est toujours
traitée en dans l’usine pourdevenir potable. Plusieurs étapes denettoyage sont nécessaires pour
rendre cette eau propre à la consommation et améliorer sa couleur et son goût. Ces étapes
peuvent varier selon le niveau de pollution de l’eau pompée qui dépend essentiellement du
climat.
Les étapes de la production d’eau potable de la JIRAMA à Nosy-Be :
- Le captage : L’eau est pompée du lac. Elle est conduite par une canalisation jusqu’à
l’usine de production.
- Le dégrillage : À son entrée dans l’usine, l’eau traverseune grille de barreaux, espacés
d’environ5 centimètres les uns des autres, qui stoppeles plus gros déchets (branches,
plastiques, feuilles mortes…).
- Le tamisage : L’eau continue son chemin et traverse un grillageplus serré, le tamis, qui
retient les petits déchets.
- La décantation : On verse ensuite un produit coagulant dans l’eau. Les impuretés se
regroupent et forment de petits paquets qui tombent au fond du bassin de
décantation.L’eau devient plus claire.
- La filtration sur sable : L’eau traverse une épaissecouche de sable qui arrête
lesdernières petites impuretés visibles.
- L’ozonation : Un gaz, l’ozone, est diffusé dans l’eaupour supprimer les impuretés
invisibles :virus et bactéries sont détruits, les matièresorganiques sont cassées en
morceaux
- La filtration au charbon actif : L’eau passe à travers unecouche de grains decharbon.
Dedans, debonnes bactériesmangent les morceauxde matièresorganiques
encoreprésents. L’eau estmaintenantpotable.
48
- La chloration : Pour que l’eau de la JIRAMA conservesa bonne qualitéen parcourant
les canalisationsde l’usine aux consommateurs,on ajoute du chlore, un désinfectant.
- Les contrôles : Les personnels chargés qui sont responsablesde l’usine effectuent
régulièrement des contrôlespour vérifier que l’eau est conforme aux normes.De plus,
l’État réalise des contrôles dont les résultats doivent être affichés dans les mairies.
En amont du traitement, l’eau est captée dans la ressource du lac Amparihibe et arrive
dans la station de traitement. Le débit total de l’eau de la source vers la station mesure
environ 250 m 3 .h-1.Le traitement sert à éliminer les particules solides très fines et les germes
pathogènes dans l’eau principalement, et se divise en trois phases bien distinctes : la
décantation, la filtration des eaux ainsi que la désinfection. Ces étapes se présentent dans le
schéma suivant :
a. Décantation
D’après les entretiens avec le Responsable de la JIRAMA, il s’agit d’un procédé qu'on
utilise dans pratiquement toutes les usines d'épuration et de traitement des eaux, afin
d'éliminer les particules en suspension avec une densité supérieure à celle de l'eau. Ces
particules qui s'accumulent au fond du bassin doivent être extraits périodiquement. L'eau
récoltée en surface est dite clarifiée. Toute particule présente dans l'eau est soumise à deux
forces. La force de pesanteur, qui est l'élément moteur, permet la chute des particules. Les
forces de frottement dues à la traînée du fluide s'opposent à ce mouvement.Dans le cas de
l’eau du lacs d’Amparihibe àNosy-Be, on a la décantation de particules discrètes.
La décantation est une opération de séparation mécanique, sous l'action de la gravitation, de
plusieurs phases non-miscibles dont l'une au moins est liquide. On peut ainsi séparer soit
plusieurs liquides non-miscibles de densités différentes, soit des solides insolubles en
suspension dans un liquide. Lorsque deux liquides ne sont pas miscibles, comme l'huile et
l'eau, il suffit de laisser reposer le mélange pour que le liquide le plus dense se place en
dessous du liquide le moins dense, et qu'apparaisse une surface de séparation horizontale entre
les deux liquides (voir image ci-jointe).
Eau brute Décanteur Filtration Désinfection
49
Dans les laboratoires de chimie ou de biologie on utilise couramment ce procédé lors des
extractions liquide-liquide impliquant une phase aqueuse et une phase organique. On utilise
alors une ampoule à décanter pour séparer les deux phases. (Source : wikipédia).
Photo 5: Ouvrages de décantation de la JIRAMA
b. Filtration
La filtration est un procédé de séparation permettant de séparer les constituants d'un
mélange qui possède une phaseliquide et une phasesolide au travers d'un milieu
poreux.L'utilisation d'un filtre permet de retenir les particules du mélange hétérogène qui sont
plus grosses que les trous du filtre (porosité). Le liquide ayant subi la filtration est nommée
filtrat tandis que la fraction retenue par le filtre est nommé résidu, retentât ou gâteau. Le filtre
assure le nettoyage en retirant et en stockant les impuretés contenues dans l’eau.La filtration
de l’eau est assurée par neuf filtres rapides à ciel ouvert réparties sur deux compartiments
(voir figures) avec une capacité de production unitaire de 20 m 3 .h-1. Le sableutilisé en
filtration est un matériau naturel, à base de silice, provenant de rivières, de gisements naturels,
de dunes ou obtenu à partir de galets marins. Sa densité réelle est d'environ 2,5 à
2,7 ;Gravillons : 0,10m 3 ; Sable : 0,8 m 3.
50
Photo 6: compartiment 1 à trois filtres
photo 7: Un compartiment 2 à six filtres
c. Désinfection
Ladésinfection est un traitement qui permet à éliminer les micro-organismes pathogènes
susceptibles de transmettre des maladies tels que bactéries, virus, parasites. C’est l’étape
ultime de la filière de traitement des eaux avant la distribution en aval.Le désinfectant utilisé
est l’hypochlorite de calcium granulé, de formule Ca (ClO)2, 70 % de chlore actif.
Pour être efficace, la désinfection doit être effectuée sur une eau de bonne qualité. La teneur
en matières en suspension doit être aussi réduite que possible,la quantité consommée en
hypochlorite de calcium est de : 15 kg par jour, 450 kg par mois, et 5400 kg par an. La
désinfection de l’eau se fait par injection gravitaire d’hypochlorite de calcium dans deux
bâches comme le montre les photos ci-après.
51
Photo 8: Bâche pour la désinfection de l’eau (station)
Photo 9: Bâche pour la désinfection de l’eau (Andilana)
Photo 10: différentes vannes utilisées au cours du lavage des filtres
Nous pouvons constater d’après ces trois phases de traitement que le traitement d’eau de la
JIRAMA de la Commune de Nosy-Be est aux normes et les qualités des eaux sont
généralement bonnes en aval.
4.2 Les vieillissementsdes infrastructures du CNRO
- L’eau de source du CNRO n’est pas traitée, chaque ménage a sa manière de la rendre
potable.
Le Centre National de Recherche Océanographique a hérité d’une source d’eau de
Lokobe construite par les français dans les années 50 par l’ORSTOM. Cette source ravitaillait
le fokontany d’Ambanoro. Aujourd’hui avec l’augmentation de la population et
l’aménagement de l’infrastructure locale, l’eau de source de Lokobe, seule ressource existant
dans Ambanoro ne suffit plus à approvisionner la population locale. Le CNRO, par souci de
52
bien-être, et selon le Code de l’Eau s’efforce de faire le nécessaire dans le partage équitable,
et couvre la demande et besoins en eaude la communauté à Ambanoro. Les infrastructures
sont obsolètes, il n’y a jamais eu de réhabilitation après le départ des français, les bassins, les
filtres ainsi que les vannes sont en très mauvais états. Il suffit d’une forte pluie pour que le
bassin soit rempli de sable et bouche les tuyaux. C’est pour cette raison que les habitants
souffrent plus de manque d’eau pendant la saison de pluie dans cette localité. Des
organisations sont faites au niveau des heures d’ouverture et de fermeture de la vanne, pour
que tous les foyers en collectent des quantités suffisantes chaque jour. Mais des discordes se
trouvent au niveau des ménages. Car le débit de quantité d’eau diffère d’un espace à l’autre,
plus on s’éloigne de la source moins on obtient de quantités d’eau nécessaires. Force est de
rappeler que la source en question se trouve à 400m d’altitude, les entretiens se font tous les
mois par les personnels du CNRO en saison des pluies.
Photo 11 : les bassins de la Source LokobePhoto 12 : Compartiment à 2 filtres de la source
Photo 13 : Entretien de la Source de Lokobe par les personnels du CNRO
53
4.2.1 Mode de gestion d’eau dans le Fokontanyd’Ambanoro
Il y a une mode de gestion spéciale pour la répartition de l’eau dans Ambanoro,
l’ouverture et fermeture des vannes se font 2 fois par jours par les anciens personnels du
CNRO de 5h à 7h du matin. Tous les habitants surtout les femmes et les enfants se lèvent tôt
pour remplir leurs réservoirs. Les 10 ménages que nous avons enquêtés à Marodoka disent
être satisfait de la qualité et quantité pendant la saison sèche, ils disent que c’est surtout en
saison de pluie que les problèmes surviennent. Les débits diminuent, les habitant à Sarodravay
dans l’enceinte du CNRO se plaignent beaucoup car ils sont loin de la source, la vanne est
ouverte à 5h du matin alimente en premier les alentours avant d’arrivée dans les quartiers
lointains, alors que l’heure de fermeture des vannes est 7h les eaux ne sont arrivées la bàs que
vers 6h. Il ne reste plus que 1h pour tout le quartier au nombre de 50 ménages avec 4 points
d’eau pour collecter les eaux. Dans l’après-midi les vannes sont ouverts à 12h jusqu’à 2h et
les mêmes problèmes se répètent. Il est à rappeler que c’est le CNRO lui-même qui gère la
source mais c’est surtout aussi son site qui est le moins approvisionné en eau, le responsable
dit que c’est tout à fait impossible de laisser ouvert plus de 2h à cause du nombre élevé des
ménages, cette source a été fait pour servir les 50 ménages du site du CNRO seulement mais
vu le problème du manque d’eau dans le fokontany le CNRO est obligé de faire ce partage par
souci du bien-être de la population locale. Les ménages font recours aux eaux de pluie
pendant la saison de pluie et ceux qui ont des maisons aux toits satrana et ravinala ne peuvent
pas en récupérer car il faut des toits en tôles. Comme nous l’avons déjà mentionné dans les
conséquences engendrées du problème de ravitaillement d’eau que cette situation provoque
des conflits et c’est bien le cas dans le fokontanyAmbanoro car il existe des petits conflits
entre voisinage. Les femmes qui se lèvent tôt sanctionnent les autres qui sont en retard et font
tout le possible pour que ces dernieres n’en obtiennent pas, il faut se réveiller à la même heure
à 5h du matin.
4.3 Les ressources informelles des habitants de Fascène, de Bemanondrobe et
d’Ambatozavavy.
Ces arrondissements et fokontanysont situés dans les zones rurales de Nosy-be, ce sont
des zones défavorisées, dépourvue de service d’eau et d’assainissement. Alors que les zone
urbaines, les zones touristiques balnéaires bénéficient de service d’adduction d’eau de la
JIRAMA, ce dernier par contre porte de préjugé et considèrent les habitants des péri urbain
comme des mauvais payeurs, les opérateurs ne veulent pas les desservir. Et comme ces
habitants ne font pas non plus en sorte de s’équiper pour un accès durables à l’eau sont
54
contraints d’utiliser les alternatives qu’ils peuvent trouver dans leur localité. La photo ci-
après est un exemple pris dans le fokontanyBefefika.
Photo 14 : Ressource alimentant les habitants de Befefika
4.4 Les répercussions sociales et économiques du faible taux d’accès à l’eau dû au
changement climatique.
Nous ne pouvons pas nier le fait que le changement climatique est en liaison direct
avec le cycle de l’eau, les scientifiques présentent des scénarios et des probabilités pour les
situations à venir, une chose est sure les impacts du changement climatique ne pourraient pas
être positif pour toutes les sociétés humaines. Pour les pays industriels grands producteurs de
gaz à effet de serre les risques sont moins grave alors que pour les pays les moins avancés ou
sous-développés comme Madagascar, leur vulnérabilité est de plus en plus accentué. Malgré
les impacts sur les écosystèmes qui ces derniers ont des répercussions sur la variabilité des
précipitations, provoquant à son tour des inondations ainsi que l’augmentation du niveau de la
mer. Touchant directement la vie sociale et économique des plus pauvres, le changement
climatique menace le cycle de l’eau rendant difficile l’accès aux ressources en eau.
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans
son document technique « le changement climatique et l’eau »7, ce premier aurait pour
conséquence d’augmenter l’intensité et la variabilité des précipitations. Cela devrait
7GIEC, « le changement climatique et l’eau », document techniques du GIEC, Secrétaire du GIEC, Genève, 2008.
55
augmenter le risque de sécheresse et de crue dans plusieurs régions, notamment celles déjà
soumises à ces phénomènes dans une moindre mesure. Ainsi, les fortes précipitations seront
très probablement plus fréquentes dans la plupart des régions, ce qui augmentera le risque
d’inondations. En même temps, la superficie des zones victimes de sècheresses extrêmes à un
moment donné augmentera probablement. De ce fait, les régions déjà plutôt sèches devraient
voir leurs précipitations diminuer et les régions humides voir celles-ci augmenter, mais sous
forme d’épisodes de pluies fortes.
Le cas le plus visible dans notre zone de recherche est la variation des précipitations
qui ses deux dernières années selon les enquêtés ont provoqués des inondations et des troubles
au niveau des ressources nous allons voir ces impacts successivement.
- Les mauvaises qualités des eaux
Nous avons vu dans le premier chapitre que Nosy-Be connait une très forte précipitation
annuelle, elles sont de 2600mm. Nous sommes témoins de la forte pluie incessante pendant la
saison de pluie à Nosy-be, elle peut durer pendant une semaine sans interruption, à part
l'arrivée des cyclones. En total pendant 3 mois que ce soit les mauvais temps ou les cyclones
la commune reste sous la pluie, on l’appelle « Asarabe ». D’après notre enquête, les
précipitations augmentent de volume ces deux dernières années malgré le passage des
cyclones dans le canal de Mozambique. Nous ne pouvons pas nier le fait que le changement
climatique joue un rôle négatif sur les paramètres qui déterminent les conditions d’accès à
l’eau ceci dans la mesure où le cycle de l’eau est l’un des systèmes les plus sensibles au
phénomène, avec des impacts multiples. Sachant que les inondations rendent l’accès à l’eau
plus difficile car elles provoquent des érosions et des éboulements. Non seulement l’eau
deviennent insalubres mais son acheminement vers les ménages surtout dans les hauts
plateaux sont impossibles, les prélèvements ne peuvent être faits non plus. L’eau dans les
réservoirs souterrains est polluée par des agents polluants. Il y a aussi les phénomènes
d’intrusion d’eau salée dans les aquifères côtiers. La qualité de l’eau disponible pour la
consommation de la population ne sont plus potables, d’après les enquêtés, ils sentent un gout
un peu salé de l’eau douce qu’ils boivent. Ainsi nous avons vu que les variations des
précipitations ont des impacts sur les ressources en eau, dans notre zone de recherche elles
sont très fortes et entrainent des inondations et la montée du niveau de la mer.
56
- La baisse de la production agricole et l’insécurité alimentaire
Le changement climatique impacte la disponibilité de la ressource en eau. L’effet du
changement climatique à Madagascar se passe différemment d’une région à l’autre. Dans les
régions arides du sud les sècheresses prennent de l’ampleur, les productions baissent de
quantité et la population reste dans le cercle vicieux de la malnutrition.On constate que, ce
sont déjà les régions les plus touchées par l’insécurité alimentaire qui sont le plus fortement
impactées, avec l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses dans leurs
zones. Tandis que dans les zones déjà humides du côte Est et comme celle de notre zone de
recherche à Nosy-be l’augmentation du volume des précipitations font des ravages sur les
cultures à cause de la montée des eaux de surface et de la mer, les bénéfices du changement
climatique sur la production alimentaire seront moins importants que les coûts. On sait aussi
que si l’offre est inférieure à la demande cela entraine la hausse du prix, pendant les asara,
tous les prix des biens locales ou importés sont très cher à cause de la rareté des offres dû au
mauvais temps, le riz à 1 500ar le kapoaka, les légumes comme les carottes et pommes de
terres à 6 000Ar le kg, les prix des produits de la mer sont doublés à Nosy-be. Les petites
agricultures familiales sont fortement exposées à ces changements du fait de leur plus grande
dépendance à l’environnement qui les entoure et des changements trop importants ne
permettront pas aux populations de s’adapter. Ces situations ne font qu’aggraver la pauvreté
de la population malgache, l’impact du changement climatique sur le cycle de l’eau n’est pas
sans conséquence sur le niveau de la vie de la population. 80% de notre population d’enquête
affirme que les effets du changement climatique se font sentir ses deux dernières années,
chaque ménage a leur façon de faire face à la situation, ceux qui peuvent se préparer font des
stocks pour assurer leur consommation alimentaire pendant la saison de pluie, ceux qui sont
les plus pauvres ne peuvent pas par faute de moyen subissent et survivent de jour en jour. Les
risques liés aux aléas climatiques à Madagascar sont le plus souvent associés à la non maîtrise
des ressources en eau malgré les infrastructures, les canaux d’évacuation qui sont déjà en
mauvais état ne font qu’aggraver la situation de pénurie.
57
- Les effets néfastes sur la santé
Le changement climatique entraîne une baisse globale de la qualité de l’eau, ce qui a un
impact direct sur la santé humaine. En effet, l’augmentation de la température des eaux
malgré le réchauffement climatique, augmente la charge en agents pathogènes contenus dans
l’eau. Les risques de maladies liées à l’eau, notamment dans les zones où le traitement des
eaux est peu développé comme dans la partie Est de la commune où les ressources informelles
sont nombreuses, 40% des enquêtés dans l’arrondissement d’Ambatozavavy ont dit être
tombés malades à cause de la consommation des eaux sales pendant la saison de pluie, tandis
que 60% de la population d’enquête à Bemanondrobe. Des cas de maladies hydriques sont
aussi enregistrés dans Hell-ville mais elles sont moins nombreuses car elles ne représentent
25% des enquêtés. Du côté de Dzamandzar, 80% de notre population d’enquête affirment
avoir eu des maladies causées par la consommation des eaux sales des eaux souterraine des
puits. Ainsi nous pouvons dire que l’augmentation des températures des eaux concentrent les
agents pathogènes et augmentent les risques sur la consommation des eaux non formelles qui
ne sont pas traitées
- Les déséquilibres sur les écosystèmes
Avec le changement climatique, les écosystèmes d’eau douce sont particulièrement menacés.
Les fortes intensités de pluies créent des érosions et éboulements; la montée du niveau de la
mer qui augmente la pollution, en contaminant les nappes aquifères des zones littorales. Ces
derniers cas est visible dans notre zone de recherche les fortes précipitations pendant la saison
de pluie influent sur le niveau de la mer ainsi que les eaux douces.
58
CONCLUSION
La Commune Urbaine de Nosy-be possède des atouts naturels remarquables, attirant
en elle des migrants venant de la grande île et de l’étranger. Grâce à ses avantages en
ressources, elle bénéficie des projets communaux tout comme le Projet de Pôles Intégrés de
Croissance ou PIC. A part ces projets et organismes qui financent la Commune il y a aussi ses
ressources propres qu’elle perçoit de différents secteurs, le secteur tourisme, eau,
environnement, les fiscalités ainsi que les redevances et les impôts sur les fonciers.
Nous avons, le long de ce présent mémoire parlé du paradoxe qui existe entre d’une
part, l’abondance des ressources en eau à Nosy-Be et d’autre part l’insatisfaction des besoins
d’une grande partie de ses habitants. Nous avons découvert d’après notre travaux de recherche
que les ressources en eaux sont vraiment disponibles, comparer aux autres espaces comme
Antsiranana ; Tuléar et Fort dauphin, notre zone de recherche présente une forte précipitation
après celles de Toamasina, de plus elle possède des lacs de cratère qui l’un d’eux nommé
Amparihibe est celui dont la JIRAMA exploite et approvisionne une partie de lîle. Des
sources complémentaires existent aussi dans la Commune comme, les eaux de sources dans la
reserve de Lokobe qui alimente le fokontany d’Ambanoro géré par le Centre National de
Recherches Océanographiques (CNRO), à Fascène ; Ambatozavavy et bien d’autres encore ;
les rivières dans l’Est ainsi que les eaux souterraines des puits. Vu le nombre de ces
ressources qui ont la capacité de couvrir toute l’île, il est plutôt logique de penser que la
population ne manque pas d’eau, mais ce n’est pas le cas, 60% notre population d’enquête ont
affirmé qu’ils ont de difficulté et le degré de leur problème en eau varie d’un arrondissement à
l’autre.
L’Ouest de la Commune, dans la zone touristique et zone urbaine, faisant partie les
arrondissements de Dzamandzar, Hell-ville, l’axe suivant lesquels sont implantés les hôtels et
les migrants étrangers sont alimentés par le réseau de la JIRAMA, les ménages dans ces
endroits ont moins de difficultés car il y a des bornes fontaines dans chaque quartier.
L’aménagement réalisé par le projet PIC dans cette partie a été achevé à 90%, par contre dans
l’Est de la Commune, à Ambatozavavy, Bemanondrobe les projets reste inachevés les routes
sont en mauvais états, les habitants s’alimentent des ressources informelles qui ne sont pas
traités.
Des organes comme le CNRO essaient d’approvisionner le fokontany d’Ambanoro avec la
source de Lokobe, mais celle-ci reste insuffisante pour toute sa population qui ne cesse de
59
s’accroitre malgré la migration et l’accroissement naturel de la population. Les habitants
souffrent de manque d’eau tant en saison de pluie qu’en saison sèche, les causes ne sont pas
dû au stress hydrique ou manque d’eau mais sont surtout causées par la défaillance des
responsables d’abord l’Etat malgaches qui sont censé selon le code de l’eau assurer les
besoins vitaux de sa population entière, la région DIANA et surtout la Commune qui priorise
trop le secteur tourisme au détriment du besoin en eau de la population.
Il est vrai que le secteur tourisme apporte une grande part de développement dans la
Commune mais celui-ci entraine des changements qui ne sont pas au profit du peuple
autochtone. Non seulement la Commune oriente plus ses plans d’aménagement à leur profit
mais la forte présence des étrangers dans la commune a provoqué une augmentation du coût
de la vie, tout devient cher, les conflits fonciers ne cessent de s’aggraver, les malgaches
n’arrivent plus à acheter des terrains, surtout quand elles sont au bord de la mer. Presque tous
les prix de vente sont fixés en fonction de la présence de ses étrangers.
Ces deux dernières années, les précipitations deviennent trop fortes en saison de pluie,
cela entraine des érosions du sol des inondations au niveau des ressources. Les eaux sont
polluées, les bassins sont bouchés, les acheminements des eaux vers les ménages ne sont plus
possibles. La JIRAMA assure d’abord le ravitaillement des hôtels et donc coupe les conduites
qui vont en villes. La pollution des eaux nous le savons tous cause différentes maladies
infectieuses, les cyclones passent ces deux dernières années presque tous du côté du canal de
Mozambique en ravageantles cultures et provoquant des perturbations sur les ressources
eau.Ces diverses situations ne font qu’aggraver la vulnérabilité des populations pauvres et
confirment l’appartenance de Madagascar aux pays sous-développés.
60
Bibliographie Ouvrages généraux
1. AHIANYO, (A) 1976, L’impact de la migration sur la société villageoise : Approche
sociologique (ex Togo-Ghana), in les migrations contemeporaines en Afrique de
l’Ouest. Londre : Oxford ; Institut International Africaine
2. ANDRIANAMBININA (D). FROGER(G). 2006, « l’écotourisme, facteur de
développement durable dans un contexte de mondialisation ? Le cas de Madagascar »,
dans : Mondialisation contre le développement durable.
3. BAECHLER (L) « l’accès à l’eau. Enjeu majeur du développement durable
4. BARNEAUD (J.C) et MARTIN (P). 1977 « Recueil et stockage de l’eau de pluie-
bassin type Botswana, IRFED, Paris.
5. BIDOU (J.E),Droy., FAUROUX E., 2008,Commune et Région à Madagascar,Mondes
en développement,vol 36n°141
6. BOUQUET (C) 2009 « la pauvreté, entre l’eau et le profit »
7. BOUQUET (C) : « Conflit et risque de conflit liés à l’eau en Afrique »
8. BOURGUIGNON (F)., 2012 «La mondialisation de l’inégalité. Paris, La
documentation française 318p
9. CHABOU, (C)., MERAL (P). et ANDRIANAMBININA, (D) 2004, « Le modèle
vertueux de l’écotourisme : mythe ou réalité ». L’exemple d’Anakao et Ifaty-Mangily
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10. CHAPERO P, DANLOUX J, FERRY L ; à paraître : Fleuves et rivières de
Madagascar. In Monographie hydrologiques ORSTOM n°10-Paris
11. CREAM, février 2013, Monographie DIANA
12. Fiche de synthèse 2005 : « Eau potable et eaux usées à Madagascar »
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14. MIEUX CONNAITRE LE PROJET PIC, Activité du pôle Nosy-be 2013, 12pages
15. PERROUX (F), 1964 «L’économie du XXème siècle », PUF 2ème édition, 692p
16. RAKOTONDRAINIBE (J). 2010 « les enjeux de l’eau à Madagascar ».
17. RAMILISON (E), mars 2003 « Analyse des effets économiques d’entraînement du
pôle intégré de croissance Nosy-be sur la région DIANA ». Antananarivo CREAM,
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18. SAUNDERS (R), WARFORD (J), 1976. « L’alimentation en eau de Communauté
rurales : économie et politique générale dans le monde en développement. Paris,
Banque Mondiale.
19. SIRCOULON (J) ; 1964 « Evolution des climats et des ressources en eau ». Afrique
Contemporaine, l’environnement, n°161, La documentation française
20. ULIESCU (M) « La responsabilité pour les dommages écologiques ».
21. GENDREAU (F), GUBRY (P), VERON (J) 1996, « population et environnement dans
les pays du sud » édition KARTHALA, CEPED, 308p
22. PAULET (J,P), 1972 «Géographie urbaine » éd Armand colin, Paris 315p
Ouvrages spécifiques
1. BORDIER (M) et Miguel (J), 2013, « Nosy-Be : la Grande île et ses sœurs »
2. CHEVALIER (L) 1952, « Madagascar population et ressources », Paris, Cahier de
l’INED, n° 15, 212P
3. DESCAMPS (H), 1959, « les migrations intérieures passées et présentes à
Madagascar", Paris Editions Berger-Levrault
4. GENDREAU, 1969 « Quelques aspects de la recherche en démographie à
Madagascar », cahier de l’ORSTOM, Ser. Sci, hum vol n°4
5. LABORDE J.P édition 2009 « éléments d’hydrologie de surface ».
6. LASSERRE F et DESCROIX Luc.2002, PU de Québec. « Eaux et territoires, Tension,
coopérations et géopolitique de l’eau ».
7. LASSERRE F 2011, « l’eau, enjeu mondial : Géopolitique de partage de l’eau »
8. LAURENE (M) et TORRE- SCHAUB(M), « Responsabilité », Cahiers Droit,
Sciences et Technologies, 4/2014 ;
9. MADELEINE (G) 2001, Méthode des sciences sociales. Paris ; Dalloz
10. MINISTERE DE LA DECENTRALISATION ET DE L’AMENAGEMENT DU
TERRITOIRE, juin2005 « Elaboration du Plan d’Urbanisme Directeur de la CU de
Nosy-Be »
11. MOLLET Gérard.2000 « Les lacs d’origine volcanique »
12. Plan Communal de Développement, (PCD) Commune Urbaine de Nosy-Be
13. Plan Régional de Développement, (PRD) Région DIANA
62
14. ZLOTNIK (H), 2003, « Théorie sur les migrations internationales » in :
Démographie : analyse et synthèse, vol IV les déterminants de la migration
Mémoire et thèse
1. RAKOTOARIVO ANDRIAMITANTSOA (ZRD), 2006 « La contribution du
tourisme dans le développement économique Nosy-Be Madagascar, Université
d’Antananarivo, mention Economie, 83 pages.
2. SAY (A.A), 2011 « La pêche traditionnelle dans les Fokontany d’Ampangorina,
d’Antanamitaranaet d’Antafianambitry (Nosy-be). Une activité importante à l’avenir
incertain » mémoire de maîtrise, mention géographique, Université d’Antananarivo,
88pages
3. TSARAJORO (S), 2018, « Les impacts géographiques du projet Pôle Intégré de
Croissance PIC1 sur l’rchipel de Nosy-be, Région DIANA », mention géographique,
Université d’Antananarivo
4. MALALATIANA (F), « le dynamisme de la ville d’Antsirabe et les difficultés de
l’extension urbaine » mémoire de master, mention géographie Université
d’Antananarivo.
webographie
1. aes-mada.org 2017 : « Alimentation en eau dans le sud »
2. [email protected] janv. 2015. « France- l’eau en Afrique : Géopolitique,
maîtrise croissances durables » grande conférence de la CADE
3. http///www.lesagencesdeleau.fr
4. http:///www.openedition.org/6540
5. Wikipédia Nosy-be
6. www.actu-environnement.com/ae/dossiers/nanomatérieux/nanomatériaux.php
7. www.cyber-diego.com
8. www.deboecksuperieur.com 20172016-newsmada.
63
ANNEXES
ANNEXE 1, Chronogramme
Mois Période Documentation Préparation
du terrain
Terrain Rédaction Correction
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
Janvier
64
ANNEXE 2, Questionnaires
1- Questionnaires avec les responsables publiques :
Date : Fiche n°
Fonction :
Nom :
Arrondissement / fokontany :
- Y a-t-il de ressources en eau dans votre arrondissement/Fokontany ? :
Si oui, combien son elles ? :
- Quelles sont les sources qui alimentent votre zone ? - Ces sources sont-elles gérées par des organismes ?
Si oui, par qui ? si non, sont-elles propres ?
- Quelles sont les apports des responsables publiques dans la gestion de ces ressources ? - Y a-t-il d’entretien des infrastructures ?
Si oui, quelle est la fréquence des entretiens ?
- Est-ce que l’eau est à vendre ? - Est-ce que les sources sont-elles disponibles 24h/24h ?
Oui non
Heure d’ouverture heure de fermeture
- Combien y a-t-il bornes fontaine ? - Combien y a-t-il de puits - Y a-t-il des projets en cours concernant l’eau dans votre localité ? - Avez-vous enregistrez une situation de désaccord ou conflit d’eau dans votre
territoire ? - Pensez-vous que ces ressources sont-elles suffisantes pour alimenter la population
dont vous gérée ?
Oui non
Si non, quelles solutions adaptez-vous pour les arranger ?
2- Questionnaires avec les gérants d’eau de la Commune
Date : fonction :
Nom de l’organisme :
Type de ressource :
65
Nom de la source :
Zones de couverture (Arrondissement/ Fokontany/quartier) :
Tarif/litre :
Type de traitement d’eau :
Nombre de population approvisionné :
Les problèmes rencontrés :
3- Questionnaires destinés aux ménages et habitants :
Nom : profession : fiche n° : date :
Arrondissment : fokontany : quartier :
Quelle source vous alimente ?
Source – rivière – lac – JIRAMA – CNRO (lokobe)- puits
Vous vous alimentez avec laquelle ?
A combien de distance de chez vous se trouve le point d’eau ?
Est-ce vous pouvez nous donner la totalité d’heure que vous consacrez pour obtenir de l’eau
Est-ce que cette source est est-elle propre ?
Oui non
Quel type de traitement d’eau utilisez-vous ?
Est-ce que vous pouvez estimer votre besoin en eau par jour ?
Votre besoin est-il satisfait ?
Combien sont votre dépense mensuelle en eau ?
Quelle difficulté avez-vous rencontrée concernant l’eau ?
66
Figure : Carte du monde de l'indice de pauvreté en eau
Source: D. Blanchon, 2009.97
67
ANNEXE 3, Photos des ressources et infrastructures en eau à Nosy-be
Photo 15 : Entretien de la source Lokobe pendant la saison de pluie
Photos 16 : source Amparihibe exploitée par la JIRAMA
Photos 17: Lavage décanteur JIRAMA Nosy-be
Source : JIRAMA et CNRO
ANNEXE 4, Les différents points d’eau dans la Commune
68
ANNEXE 6, Ressources municipales de la Commune Urbaine de Nosy-be
TYPE DE
RECETTES
REALISATION
RECETTE 2016
BUDGET
PRIMITIF 2017
%
REPARTITION
REALISATION A
LA FIN
SEPTEMBRE
2017
TAUX DE
REALISATION
SUBVENTION
DISPENSATEURS
4 928 000, 00
SUBVENTIONS
(INV+
FONCTION)
21 977 115, 60 204 000 000,00
8% 10 500 000, 00 5%
IS 351 556 451, 80 390 000 000,00 16% 324 568 429, 10 83%
ILVPA 22 810 839, 99 30 000 000,00 1% 21 509 500, 00 72%
TAXES
APPAREILS
AUTO
10 000 000, 00 12 000 000,00 0% 7 000 000, 00 58%
IFT 41 407 470, 00 69 000 000,00 3% 22 628 692, 00 33%
IFPB 383 182 233,20 876 000 000,00 36% 300 039 614, 40 34%
TAFPB 5 521 382,60 5 000 000,00 0% 840 855, 20 17%
TAXE PUB 17 043 994, 00 39 000 000,00 2% 30 653 968, 00 79%
ETAT CIVIL 73 719 500, 00 30 000 000,00 1% 15 490 100, 00 52%
PERMIS DE
CONSTRUIRE
75 460 415,00 150 000 000,00 6% 49 772 510, 00 33%
RECETTES DE
MARCHE
70 513 500,00 139 220 000,00 6% 53 067 500, 00 38%
N/ TAXE :
Redevance port
54 540 250,00 30 000 000,00 1% 29 636 825,00 99%
N/ TAXE : Taxe de
séjour
87 621 000, 00 90 000 000,00 4% 148 393 800, 00 165%
AUTRES
RECETTES
103 344 427,00 364 493 965,94 15% 224 855 328, 00 62%
TOTAL 1 323 626 579,19 2 428 713 965,94 100% 1 238 957 122,30 51%
SOURCE : Commune Urbaine de Nosy-be, 2017
69
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS…………………………………………………………………………………I
SOMMAIRE…………………………………………………………………………………………II
RESUME……………………………………………………………………………………………..III
TABLE DES ILLUSTRATIONS……………………………………………………………………..IV
ACRONYMES…………………………………………………………………………...…………….V
INTRODUCTION………………………………………………………………………………….….1
Raisons du choix du terrain……………………………………………………………………………..2
Localisation de la zone de recherche ………………………………………………………………..….3
Problématique…………………………………………………………………………………………8
Démarche de recherche déductive……………………………………………………………………....8
PREMIERE PARTIE
RICHESSE EN EAU ET PROBLEME D’APPROVISIONNEMENT A N OSY-BE…………….16
Chapitre I
LES ABONDANCES DES RESSOURCES EN EAU DANS LA COMMUNE…………………….17
1.1 Une parfaite précipitation annuelle à Nosy-be ……………………………………………….17
1.1.1 Comparaison de la pluviométrie annuelle de quelques milieux………………………………17
La récupération de l’eau de pluie, une mesure alternative pour toute la population …………………17
1.1.2 La récupération de l’eau de pluie, une mesure alternative pour toute la population …………19
1.2 La forte concentration des lacs dans l’ouest de la commune………………………………….20
1.2.1 Le lac Amparihibe, une ressource exploitée par la JIRAMA…………………………………21
Le plan du réseau d’adduction d’eau de la JIRAMA dans la ville de Nosy-Be………………………23
1.3 Les Sources complémentaires : Rivières, eau de source, eau souterraine…………………….24
70
Chapitre II
LES PROBLEMES D’APPROVISIONNEMENT, L’INSATISFACTION DES BESOINS DE LA
POPULATION ET SES CONSEQUENCES ENGENDREES………………………………………26
2.1 Le difficile accès de la population à l’eau potableindicateur………………………………26
2.1.1 Le faible taux d’accès à l’eau potable, indicateur du sous-développement…………………27
2.1.2 Les inégalité sociales et l’inéquitable distribution de l’eau dans la Commune………….29
2.2 Les impacts négatifs du secteur tourisme et la forte présence étrangère à Nosy-Be………….29
2.3 Insatisfaction des besoins en eau et ses conséquences………………………………………32
2.3.1 Les causes du non accès à l’eau dans la Commune …………………………………………32
2.3.2 Les conséquences engendrées du problème de ravitaillement d’eau…………………………33
DEUXIEME PARTIE
DEFAILLANCE DES AUTORITES RESPONSABLES, VEILLISSEME NT DES
INFRASTRUCTURES ET CHANGEMENT CLIMATIQUE…………………………… ………37
Chapitre III
L’INCOMPETENCE DES POUVOIRS CENTRAUX ET LOCAUX………………………………..38
3.1 L’Etat, incapable de maitriser le secteur eau…………………………………………………………………………38
3.1.1 Le taux de desserte en eau à Madagascar……………………………………………………40
3.2 La compétence limitée de la Région dans le secteur eau…………………………………..…42
3.3 Le rôle de la Commune dans la distribution d’eau……………………………………………43
3.4 L’échec de la Commune dans la distribution d’eau ……………………………………….43
Le secteur eau, non bénéficiaire du projet PIC………………………………………………………...47
L’aménagement réussi des routes et port au profit des touristes ………………………………….…48
71
Chapitre IV
LA DEGRADATION DES INFRASTRUCTURES LOCAUX ET LE CHANGEMENT
CLIMATIQUE…………………………………………………………………………………………46
4.1 Le traitement efficace de la JIRAMA et leurs bonnes infrastructures ……………………….46
Décantation……………………………………………………………………………………………39
Filtration………………………………………………………………………………………………40
Désinfection……………………………………………………………………………………………41
4.2 Les vieillissements des infrastructures du CNRO ……………………………………………50
4.2.1 Mode de gestion d’eau dans le Fokontany d’Ambanoro……………………………………..52
4.3 Les ressources informelles des habitants de Fascène, de Bemanondrobe et d’Ambatozavavy.52
4.4 Lesrépercussions sociales et économiques du manque d’eau dû au changement climatique
…………………………………………………………………………………………………………53
Conclusion…………………………………………………………………………………………….57
ANNEXE
Recommended
