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anatomique (groupe RP). Criteres de non-inclusion : enfants ayantun risque d’inhalation (reflux gastro-œsophagien, hernie hiatale) ;et l’age inferieur a un an ou superieur a six ans. Criteresd’exclusion : complications chirurgicales. Nous avons procede aune anesthesie inhalatoire pour tous les enfants. Le bloc penienetait realise au stade III de Guedel. L’analgesie peroperatoire a eteevaluee par la cinetique de la frequence cardiaque. Nous avonsetudie l’incidence des pontions vasculaires lors de la realisation dubloc penien. Un medecin a evalue la douleur postoperatoire par lescore Objective Pain Scale (OPS) au reveil anesthesique, a30 minutes et a 60 minutes postoperatoires ; et nous avonscontacte les tuteurs de l’enfant par telephone pour le recueil duscore Post Operative Pain Measure for Parents (PPMP) aH12 postoperatoire. Nous avons etudie le delai de la premieredemande analgesique par la courbe de Kaplan-Meier et les deuxgroupes ont ete compares par le test de Log-Rank.Resultats.– Nous avons inclus 64 enfants (32 enfants dans chaquegroupe). Nous n’avons pas trouve de difference significativeconcernant les caracteristiques demographiques. La reponsehemodynamique a l’incision etait comparable dans les deuxgroupes. L’incidence de ponction vasculaire etait reduite dans leGroupe E par rapport au Groupe RP [1 (3,1 %) vs 7 (21,9 %) ;respectivement avec p = 0,02]. Nous avons trouve que le delai de lapremiere demande analgesique etait nettement retardee dans leGroupe E par rapport au groupe RP (Fig. 1 ; p = 0,045). Nous n’avonspas trouve de differences statistiquement significatives concernantle score OPS au reveil anesthesique, a 30 minutes et a 60 minutespostoperatoires ; et le score PPMP a H12 postoperatoire (p > 0,05).La satisfaction des parents a H12 postoperatoire etait meilleuredans le Groupe E (p = 0,005).

Fig. 1. Courbe de Kaplan-Meier comprenant la premiere demande d’analgesie

postoperatoire chez les enfants ayant beneficie d’un bloc penien echoguides par

reperage anatomique.

Discussion.– Nous avons trouve que le guidage echographique dubloc penien, par rapport au reperage anatomique, a reduitl’incidence de ponction vasculaire, a retarde le delai de la premieredemande analgesique postoperatoire et a ameliore la satisfactiondes parents a H12 postoperatoire.References[1] Pediatr Anesth 2010;20:931–6.[2] Pediatr Anesth 2011;21:1214–8.

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Facteurs de risque de douleurpostoperatoire persistante apreschirurgie urologiqueM. Artus a, B. Laviolle b, A. Maurice a, Y. Malledant a,H. Beloeil a,*a Service anesthesie et reanimation, CHU de Rennes, Rennes, Franceb Service de pharmacologie clinique, CHU de Rennes, Rennes, France*Auteur correspondant.

Introduction.– Depuis la publication de la revue de Perkins en 2000,la douleur postoperatoire persistante (DPOP) est considereecomme un « outcome » chirurgical [1]. L’incidence de la DPOP

peut varier selon le type de chirurgie. Identifier les facteurs derisque de chronicisation de la douleur postoperatoire apres chaquetype de chirurgie est la premiere etape avant une eventuelle actionpreventive. Le but de cette etude etait ainsi d’identifier les facteursde risques de DPOP apres chirurgie urologique.Materiel et methodes.– Les interventions chirurgicales urologiquespotentiellement associees a une DPOP ont ete definies. Tous lespatients ayant beneficie d’une de ces interventions entre mai2009 et aout 2010 ont recu un questionnaire au moins trois moisapres la chirurgie. Les facteurs pre, per- et postoperatoires ont eteetudies retrospectivement et leur relation avec la DPOP a eteevaluee a l’aide d’une analyse multivariee.Resultats.– Deux cent quatre-vingt-huit patients ont ete inclus.Huit pour cent des patients avaient une douleur preoperatoire. UneDPOP evaluee en moyenne a six mois apres la chirurgie a etedecrite par 24 % des patients. Les patients souffrant de DPOPpresentaient significativement plus de douleur preoperatoire etleur consommation postoperatoire de morphine etait augmentee.L’administration postoperatoire d’AINS reduisait significative-ment la DPOP alors que l’infiltration continue cicatricielled’anesthesiques locaux augmentait paradoxalement la DPOP.Trois facteurs de risques independants de developper une DPOPont ete identifies par l’analyse multivariee : existence d’unedouleur pre operatoire (OR = 21,6, 95 % CI 6,7–69,5, p < 0,0001),consommation de morphine a 48 h postoperatoire superieure a6 mg (OR = 2,3, 95 % CI 1,2–4,3, p = 0,0118) et infiltrationpreperitoneale d’anesthesiques locaux (OR = 2,9, 95 % CI 1,4–6,3, p = 0,0048).Discussion.– Ces resultats confirment le role de la douleurpreoperatoire et de la consommation de morphiniques dans lagenese de la DPOP. La prise en charge perioperatoire doit etre ainside plus en plus individualisee et adaptee aux besoins du patient.Reference[1] Perkins FM. Anesthesiology 2000;93:1123–33.

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Evaluation de la colle cyanoacrylatepour fixer les catheters d’ALR chezl’enfantH. Taright *, J. Miatello, M. Hendricks, N. Bourdaud,P. Roure, P. Carli, G. Orliaguet, O. GallHopital Necker-Enfants-Malades, Paris, France*Auteur correspondant.

Introduction.– Les trajets etant souvent tres courts et dans desregions a forte mobilite, les dysfonctions secondaires des catheterd’anesthesie loco-reginale (ALR) et les mobilisations accidentellessont particulierement frequentes chez l’enfant [1].Certaines equipes preconisent la suture et/ou la tunnelisationsystematique des catheters [2].L’objectif de cette etude est d’evaluer un moyen de fixation moinsinvasif, la colle cyanoacrylate.Materiel et methodes.– Dans une base de donnees prospective(registre d’ALR), nous avons identifie tous les patients beneficiantd’une ALR (injection unique ou pose de catheter) au bloc operatoirepediatrique pendant dix mois, de mai 2012 a fevrier 2013. Le suiviest realise par une equipe d’infirmiers-anesthesistes qui renseig-nent quotidiennement l’efficacite, les effets secondaires et lesincidents.Apres six mois d’observation, nous avons instaure un protocole defixation des catheters avec une colle cyanoacrylate (Dermabond1),en complement de la boucle de securite, des steristrips et dupansement occlusif transparent deja utilises.Les echecs d’analgesie et les causes de retrait des catheters ont etecompares avant et apres cette date par un test de Khi2.Resultats.– Deux-cent-trente-cinq catheters d’ALR (peri medul-laires n = 114, perinerveux n = 74 et catheters d’infiltration

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cicatricielle n = 47) ont ete poses chez 230 enfants au blocoperatoire. L’age moyen des patients est de 8,9 � 5,3 ans, le rapportM/F de 1,2.Les indications des catheters se repartissent en : chirurgieorthopedique (n = 161 ; 68,2 %), urologique-viscerale (n = 50 ;21,4 %), thoracique (n = 23 ; 10 %), ORL (n = 1 ; 0,4 %).L’efficacite de l’analgesie postoperatoire est jugee satisfaisantepour 85 et 89 % des journees d’analgesie par catheter, sans et aveccolle, respectivement. Nous avons observe au total 31 (20,6 %)retraits prematures de catheters sans colle et dix (11,7 %) aveccolle. Les causes se repartissent en retraits accidentels, retraitspour fuites et autres echecs secondaires (Tableau 1). La compa-raison entre les deux periodes montre qu’il y a une diminutionsignificative des retraits accidentels et des retraits pour fuites apresl’instauration de la fixation par la colle cyanoacrylate.L’utilisation de la colle n’a pas entraıne de reaction locale et n’a pasoccasionne de lesion cutanee au retrait des catheters.

Discussion.– La colle cyanoacrylate reduit tres efficacement lenombre de retraits accidentels et le nombre de retraits pour fuite. Ilne parait pas necessaire d’associer des moyens de fixation plusinvasifs.References[1] Polaner. et al. Anesth Analg 2012;115:1353–64.[2] Ludot. et al. Reg Anesth Pain Med 2008;33:52–6.

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La vulnerabilite a la douleur est-ellecontagieuse ? Apport d’un modeleexperimental chez le ratE. Laboureyras, M. Ben Boujema, G. Simonnet *Equipe « HAPR », universite Bordeaux Segalen UMR CNRS 5287« INCIA », Bordeaux, France*Auteur correspondant.

Introduction.– Les consequences a long terme d’un compagnonnageavec un individu douloureux chronique ont ete peu etudiees bienque cette situation soit frequente tant au niveau des familles quedu corps medical. En termes de sensibilite individuelle a la douleur(vulnerabilite), un tel compagnonnage pourrait ne pas etre sansconsequences et entraıner chez le compagnon en « bonne sante »des modifications de sa propre sensibilite a la douleur qui pourraitrendre compte de vulnerabilites individuelles a la douleur nonexpliquees. Pour evaluer cette hypothese, nous avons etudiel’influence, chez un rat naıf (non douloureux), d’un compagnon-nage avec un rat atteint d’une douleur neuropathique chronique,tant sur sa propre sensibilite a la douleur (seuil nociceptif basal)que sur sa reponse douloureuse a une inflammation.Materiel et methodes.– Des rats males (Sprague Dawley) ont vecu adeux par cage et selon les groupes, un rat a ete en compagnonnage –soit avec un rat naıf – soit avec un rat douloureux neuropathique. Lemodele de douleur neuropathique utilise a consiste en quatreligatures laches du nerf sciatique avec du catgut chrome 4.0 (modeleCCI = « Chronic Constriction Injury [1]). Le seuil nociceptif a eteevalue quotidiennement par le test de Randall-Selitto (pression surla patte) aussi bien chez le rat neuropathique que chez son

compagnon naıf. Deux semaines apres l’induction de la neuropathie,les rats compagnons (naıfs) ont ete soumis ou non a une douleurinflammatoire (injection de 0,2 mL de carragenine a 1 % dans la patteposterieure gauche).Resultats.– Suite a l’induction de la neuropathie, les rats naıfs,compagnons des rats neuropathiques, ont vu leur seuil nociceptifdiminuer rapidement en quelques jours rendant compte d’unehypersensibilite a la douleur qui a persiste tout au long de la dureedu compagnonnage (cinq semaines). Lorsque ces rats compa-gnons naıfs ont ete soumis a une douleur inflammatoire deuxsemaines apres l’induction de la neuropathie de leur compagnon,l’hyperalgesie post-inflammatoire a ete largement amplifiee parrapport a celle observee chez des rats vivant avec un individu naıf(�2,4).Paradoxalement, les rats compagnons soumis a une telle douleurinflammatoire ont vu ensuite disparaıtre totalement leur hyper-sensibilite acquise par le simple compagnonnage puisqu’ilsretrouvent leur seuil nociceptif de base initial, contrairementaux animaux compagnons naıfs non soumis a une douleurinflammatoire (animaux controle) qui eux, ont vu leur hypersen-sibilite a la douleur se maintenir tout au long de leur compa-gnonnage avec un rat douloureux neuropathique.Discussion.– Ces resultats indiquent que le niveau de sensibiliteindividuelle a la douleur depend des interactions sociales passeeset presentes et qu’une vulnerabilite a la douleur peut se propagerd’un individu a un autre. Une telle « contagion » pourrait etre unecomposante du « burn-out » observe chez le personnel medical oul’entourage familial vivant en etroite relation avec des individusdouloureux chroniques. Il pourrait rendre compte aussi decertaines difficultes rencontrees par certains patients vivant dessejours hospitaliers au long cours en « chambre double » avec uncompagnon douloureux. Ce phenomene pose egalement laquestion des groupes therapeutiques de patients douloureux.Reference[1] Pain 1988;33(1):87–107.

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L’etifoxine protege les axones contrel’effet de la vincristineF. Benouar, R. Le Guen, J.-X. Mazoit *UMR788, universite Paris-Sud, Bicetre, France*Auteur correspondant.

Introduction.– L’etifoxine (ETX) est un ligand du recepteurmitochondrial TSPO. Elle est donc impliquee dans la neuroste-roıdogenese, ce qui lui confere des proprietes d’aide a la repousseaxonale [1]. De plus, elle a un effet protecteur et curatif de laneuropathie liee a la vincristine et a l’oxaliplatine. Nous avons donccherche a voir si elle a un effet sur la couche de myeline, ainsi quesur l’inflammation axonale et centrale.Materiel et methodes.– Nous avons etudie quatre groupes de ratsayant recu pendant quatre jours, de l’ETX per os (groupe ETX), de lavincristine i.p. (groupe VIN), les deux (VIN + ETX) ou les deuxsolvants (groupe CONT). Des coupes minces de nerf sciatique ontete etudiees pour la morphologie. Une etude immuno-histochi-mique (TNF-alpha) a egalement ete faite sur le sciatique, leganglion spinal (gg), la moelle.Resultats.– La vincristine a induit une diminution de l’aire et dudiametre moyen des fibres (p < 0,0001, VIN vs CONT). L’EXT n’avaitpas d’effet (EXT vs CONT NS). L’ETX protegeait les fibres (VIN + ETXvs CONT NS) aussi bien sur l’aire que le diametre. La protection sesituait au niveau de la gaine de myeline, ainsi que le montre le Gratio (rapport entre axone et fibre totale) : CONT 0,64 � 0,14 ; ETX0,64 � 0,11, VIN 0,73 � 0,05, VIN + ETX 0,62 � 0,10, p < 0,0001, VINvs autres groupes (Fig. 1). La VIN induisait une inflammation auniveau du nerf, des gg, de la moelle. Cette inflammation etait attenueepar l’ETX (images non montrees).

Tableau 1

Periode

sans colle

Periode

avec colle

Nombre de catheters (n) 150 85

Retraits accidentels (n) 10 1 p = 0,04

Retraits prematures pour fuites (n) 11 0 p = 0,01

Echecs secondaires autres (n) 10 9 p = 0,29

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