La Femme et la PlongéeLa Femme et la Plongée
M. LyœnDIU MSAHB Lyon
23 mars 2008
ML1
ML2
Diapositive 1
ML1 lire femme_plongée.pdf (Languedoc 2006) dans D:\plonge\diversMichel LYOEN; 11/12/2007
ML2 bullage et cycle menstruelMichel LYOEN; 20/01/2008
IntroductionIntroduction
La femme dans le sportEn Crête les filles pratiquent les sports dans le même esprit que les hommesSparte : une fille en bonne santédonnera des enfants en bonne santéMoyen Age : essentiellement spectatrices16° siècle : activité physique coupablePierre de Coubertin : « La présence des femmes sur un stade est inesthétique, inintéressante et incorrecte » !
Début du 20° siècle...
Toutes disciplines confondues, les femmes représentent en 2001 :– 27 % des BESS 1– 15 % des BESS 2– 12 % des conseillers techniques régionaux– 09 % des entraîneurs nationaux– 04 % des directeurs techniques nationaux
La pratique sportive féminine en France :– 40 % pratiquent régulièrement– elles préfèrent :
les pratiques non compétitivesles activités individuellesles activité hors structure (très peu licenciées)la natation, le ski, et les autres sports de glisse
– la motivation :le plaisirla santépour retrouver des amis
La femme dans la plongée– Historique
Mésolithique en Baltique (7 à 10 000 ans)Amas (ans 900 à nos jours)Deborah Andollo, Agela Bandini…
– Plongée Professionnelle1° femme scaphandrier professionnelle 1982Sophie de Wilde : seule photographe professionnelle(décédée en plongée à Marseille le 15 Juillet 1999)formation à l ’INPP :
– 10 classe II A en 1992, 20 en 1998– 20 classe II B en 1992, 40 en 1998– 0 classe III
– Plongée loisir : répartition des femmesUSA France
1986 23 % 10 %1992 45 % 22 %1998 27 %
05000
1000015000200002500030000350004000045000
Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3 Niveau 4
HommesFemmes
0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%
100%
Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3 Niveau 4
FemmesHommes
Répartition des licenciés en 1997
– Diplômes FFESSM obtenus en 2006
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Niv 1
Niv 2
Niv 3
Niv 4
E1
E2
MF 1
BESS1
MF2
BESS 2
HommesFemmes
0 5000 10000 15000 20000 25000 30000
Niv 1
Niv 2
Niv 3
Niv 4
E 1
E 2
M F 1
BE S S 1
M F2
BE S S 2
HommesFemmes
Diplômes obtenus en 2006
– Diplômes FFESSM obtenus en 2006
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Nitrox
Nitrox C.
Trimix élém.
Trimix conf.
Monit. Trimix
Pl. Recylc.
Monit. Recycl.
HommesFemmes
0 1000 2000 3000 4000
Nitrox
Nitrox C.
T rimix élém.
T rimix conf .
M onit. T rimix
P l. Recylc.
M onit.Recycl.
HommesFemmes
Diplômes obtenus en 2006
Contexte– « La plupart des recommandations
médicales sur les femmes qui pratiquent la plongée sous-marine de loisir sont basées sur des données concernant soit des jeunes hommes en bon état de santé, soit sur des animaux, et non sur des femmes qui auraient leur règles, qui seraient ménopausées, ou enceintes. »
Les particularités de la femme
Les particularités de la femme
Pourcentage de masse grasse / masse maigre– plus élevé chez la femme
Fluctuations endocriniennes– rétention d’eau en phase lutéale– contraceptifs oraux et facteurs de coagulation
Le froid– surface corporelle– les femmes se plaignent du froid, mais privilégient
les combinaisons souples aux épaisses
La performance physique– Force musculaire
statistiquement, moins musclée et débit cardiaque inférieur
– Consommation d’airPsychologie– Stress– Migraines et céphalées – Concentration, attention
La façon de plonger– « Là où l’homme recherche plutôt la performance, le
dépassement, la femme, elle, privilégie la découverte, le plaisir, le bien-être. »
La grossesseLa grossesse
31 % des femmes en âge de procréer n’ont pas de contraceptionIl n’existe pas de preuve d’effet délétère de la plongée sur le déroulement de la grossesse et sur la femme enceinteMais il existe un faisceau de présomptions
Les accidents mécaniques– durant la grossesse, il existe :
une hyperhémie des muqueuses entraînant des œdèmes et une congestion de la sphère ORL
une constipation fréquente et une augmentation des flatulences
– le risque de surpression pulmonairerisque hypoxique fœtal majeur
problème du traitement par OHB et de l’hyperoxie fœtale éventuelle (discuté)
Les accidents toxiques– Le gaz carbonique (CO2)
chez la mère– adaptation respiratoire à l’effort très réduite chez la
mèrede 20 à 30 % de la production de CO2 durant la
grossessede la frilositédu volume courant
dans un contexte où l’encombrement mécanique de l’utérus diminue l ’amplitude des mouvements respiratoires
– tout concourt à la survenue de dyspnée et d ’essoufflement
chez le fœtus – le placenta est un mauvais filtre– le fœtus est extrêmement sensible au niveau cérébral
– L ’oxygènel’hyperoxie
– chez la mèrepeu de problèmes notés
– chez le fœtusrisque théorique (radicaux libres) sur le système neurologique.
l’hypoxie– l’embryon et le fœtus y sont très sensibles– la plongée (et l’apnée !) reste une circonstance où le
risque d ’épisode d’hypoxie placentaire est accru
– L’azotela narcose
– la grossesse est probablement un facteur favorisant :fatigabilité augmentée, frilositéaugmentation de la production de CO2
sur le fœtus – il doit se saturer rapidement– la genèse du système nerveux est sous la
dépendance du monoxyde d ’azote (NO)
Les accidents de décompression– le risque maternel est aggravé par l’état de
grossesseles tables et les ordinateurs ne sont pas prévusteneur en eau augmentée, masse graisseusefatigabilité augmentéecirculation veineuse, frilosité
– le risque fœtalpas de filtre pulmonaire, mais un placentacommunications droite gauchedonc risque d’embolies :
– placentaire avec décollement, infarctus– cérébrales et médullaires avec malformations, retard
de croissance, mort in utero...
Grossesse = contre indication à la plongée !– Bolton en 1980 : 6 anomalies fœtales sur 208
plongeuses au cours du 1er trimestre– Betts, en 1985 : 16 % de malformations dans une
population de plongeuses ayant plongé dans la zone des 30 m au cours du 1er trimestre
– Bakkevig, en 1992 : il définit un risque maternel multiplié par 10
Et pourtant 10,5 % des femmes américaines continuent de plonger ! -– 39 % le 1er trimestre, 41 % le second et 20 % le
troisième (et même certaines le 9ème mois !)
La menstruationLa menstruationPeu d’études réalisées (beaucoup en cours)– aérospatiale ; enquête en cours sur 3 années – certaines données sont troublantes
quelques femmes ont « perçu » que le cycle menstruel avait un effet sur la plongée et réciproquementproblèmes de froid, de fatigue, de baisse rapide de température, de réflexes lents, de manque d’assurancesensations de fatigue, d’angoisse, de manque d ’assurance« bullage » plus important en phase lutéale ?
– quel est l’effet de l’hormonothérapie substitutive ?Surtout oraleEffet de la pression sur les « patchs »
Discussion– 48 % des femmes perçoivent que le cycle
menstruel affecte leur compétence de plongée– 15 % des femmes pensent que toute forme
d ’exercice est également affectée– 18 % des femmes pensent que la plongée a un
effet sur la densité de leur règles– 20 % des femmes ont ressenti une différence
dans les douleurs– 64 % des femmes plongent durant leurs règles
Et les requins ?
La contraceptionLa contraception
Les contraceptifs modifient la coagulation– et peuvent donc intervenir sur les
processus de la maladie de décompression
Le diaphragme– difficultés à l’ablation– risque infectieux
Les accidents de décompressionLes accidents de décompression
Les femmes devraient normalement faire plus d ’accident de décompressionEn fait études très controversées montrant plutôt l’inverse– les études rétrospectives montrent une
incidence supérieure chez la femme– par contre, les études prospectives et
récentes montrent une incidence très inférieure (Desola et coll, Grousset-Bergmann)
Etude de Desola et coll– prospective– étude des bulles circulantes chez des
couples effectuant la même plongée dans l ’espace lointain
– les hommes sont significativement plus « bulleurs » que les femmes.
Etude de Grousset et Bergmann– ADD admis à Salvator– accident spécifique de la femme
pathologie mammaire de décompression chez des femmes à hypertrophie mammaire, confirmées, plongeant profond
– grande rareté des accidents médullaires chez la femme
– pas de différence pour les accidents vestibulaires et les bends (vieux plongeurs)
– les accidents atypiques sont le fait de plongeurs confirmés mais de plongeuses débutantes
l’homme attribue plus facilement ses troubles à la plongée et demande alors un traitement préventif
Spécificité du matérielSpécificité du matérielLa combinaison– 95 % des plongeuses se plaignent de la
forme et de la découpe de leur combinaison– 70 % des plongeuses (> N 1) adoptent les
combinaisons sur mesure– poitrine comprimée, aboutissant même à
l’accident de décompression de type 1– plongeuses de petite taille :
le 14 ou 16 ans ne correspondent pas souvent àune silhouette de femme
La stab– les plongeuses se plaignent également de
la stabLe bloc– moins lourd ?– moins long, ne butant pas sur la cambrure
lombaire« bi » allemand 2x7 litres
Le lestage– le lestage est le même, à expérience
identique– problème des hanches
Le détendeurLe masque– comme pour les combinaisons, les
modèles pédiatriques ne correspondent pas forcément au morphotype adulte
– les femmes se sentent oubliées
Les palmes– idem
Relations avec les hommesRelations avec les hommes
Enquête Drs Grousset et coll (115 réponses)
Enquête Drs Grousset et coll (115 réponses)
Que faudrait-il faire pour que la plongée soit plus adaptée à la femme ?– Rien pour 12 %– Pas de réponse dans 24 %– Relations hommes-femmes dans 6 %– Détails pratiques :
problème des toilettes sur le bateaugarde des enfants
Qu’est-ce qui différencie la femme et l’homme en plongée– 26 sans réponse– 30 « rien »– 28 parlent de mentalité et de motivation (on
fait moins les cacous)– 35 pensent au physique
1 à la technicité4 pensent que les femmes sont plus
« aquatiques »15 évoquent la sensibilité moindre de l’homme au froid10 évoquent la consommation moindre des femmes
CommunicationCommunication
Site internet– www.womeninscuba.com
Journaux– Dive Girl
ConclusionConclusionLa femme enceinte doit absolument s ’abstenir de plonger, en scaphandre comme en apnéePour l ’aptitude médicale à la plongée– en dehors de la grossesse, la femme ne doit
pas être distinguée de l’homme– sur le plan psychologique, la femme a en
général l ’avantage d ’être plus prudente et consciente du danger
– la différence homme-femme dans les accidents de plongée relève soit de la physiologie (cutanés et médullaires), soitdu psychisme