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Page 1: Femmes de victimes de violences conjugales : enquête dans une unité d’urgences médicojudiciaires

Resumes A113

significative des consultants entre SAU et UMJ surtout pour lesfemmes battues.Conclusion.— Cet etat des lieux a permis une prise de conscience surla necessite de formation medicale et la redaction de protocoles aumeme titre que la charte d’accueil pour les commissariats et le guided’action publique pour les magistrats. Cette demarche s’inscrit dansune amelioration de la qualite des soins et lutte contre la violence.

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Femmes de victimes de violences conjugales :

enquete dans une unite d’urgencesmedicojudiciairesM. Grave, C. Rey, I. Sec, F. Dumas *, J.-L. PourriatService des urgences, Hotel-Dieu, hopital Cochin, Paris, France*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected]

Mots cles : Urgences ; Medicojudiciaire ; ViolencesIntroduction.— Les violences conjugales ne cessent d’augmenter enFrance, cependant moins de 9 % des victimes portent plainte.L’objectif de cette etude est la description des caracteristiquesepidemiologiques de la population et de la nature des violencessubies dans une cohorte de femmes victimes de violences conjugalesayant porte plainte.Materiel et methode.— Les inclusions se sont deroulees de maniereprospective du 1er decembre 2007 au 1er juillet 2008 et ont concernesles femmes consultant dans une unite d’urgences medicojudiciairessur requisition de l’autorite judiciaire pour coups et blessures de lapart de leur conjoint. Sont relevees les caracteristiques individuellesdes victimes et le type de violences subies. Le recueil des donnees estrealise a l’aide d’un questionnaire rempli par le medecin au cours dela consultation.Resultats.— L’age moyen des 108 patientes incluses est de 35,5 ans.Cinquante-quatre de ces victimes (50 %) ont pour pays d’origine laFrance, 29 (26,4 %) presentent des antecedents psychiatriques et 26(24,1 %) ont une consommation reguliere de psychotropes. Dans96 cas (89 %), l’agresseur est le conjoint actuel. Quatre-vingt-dix-sept victimes (89,8 %) ont des antecedents de violences conjugalesavec le plus souvent le meme agresseur sans pour autant avoir faitl’objet d’une plainte (dans 89 cas [91,8 %]). Les violences physiqueset psychologiques sont de loin les plus frequentes. Dans 69 des cas(63,9 %), les enfants sont temoins des violences conjugales et sontvictimes dans 21 (19,5 %) des foyers. L’age, la categorie sociopro-fessionnelle ou les antecedents personnels ou familiaux n’ont pasd’impact sur le depot de plainte.Discussion et conclusion.— Les femmes victimes de violences conjuga-les n’ont pas deprofil determine. Leplus souvent ces victimes subissentplusieurs actes de violences avant de porter plainte. L’attente de cesvictimes et l’implication frequente des enfants dans les violencesconjugales justifie l’intensification du depistage de ces femmes etl’obligation morale de convaincre les victimes de deposer plainte.

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Depistage des infections sexuellement

transmissibles chez les auteurs presumesd’agressions sexuelles en 2007 aux urgencesmedicojudiciaires de Paris et consequences pour lesvictimesB. Becour a, C. Rey a,b, I. Sec a, J. Herzhaft b, J.-L. Pourriat aaUrgences medicojudiciaires, Hotel-Dieu, Paris, FrancebUrgences medicojudiciaires, hopital Trousseau, Paris, France

Mots cles : Depistage ; MST ; AgressionObjectif.— Evaluer l’incidence et les resultats du depistage d’infec-tions sexuellement transmissibles (IST) sur les auteurs presumesd’agressions sexuelles (AS) des victimes majeures et mineures auxurgences medicojudiciaires (UMJ) de Paris en 2007, dans le cadre dela loi no 2004-204 du 9 mars 2004.Materiel et methode.— Recueil prospectif durant l’annee 2007 desserologies VIH, VHB et VHC chez les auteurs presumes d’agressionssexuelles de victimes examinees aux UMJ de Paris, associe a unquestionnaire portant sur les conduites a risque de contaminationVIH recente : multipartenariat, non usage habituel de preservatif horspartenaire stable, usage de drogue intraveineux actif. Nous avonsetabli la proportion de victimes d’AS dont l’auteur presume a subi undepistage d’IST pendant la garde a vue et la prevalence du VIH, del’antigene HBs et du VHC dans la population des auteurs presumes.Resultats.—Six cent soixante-dix-septvictimes d’ASont ete examineesen 2007 : 481 majeures et 196 mineures. Deux cent quinze (32 %) ontbeneficie d’un traitement prophylactique antiretroviral, soit191 majeures et 14 mineures. Cinquante et un auteurs presumescorrespondant a49victimes(7%del’ensembledesvictimesexaminees)ont ete preleves. Sur les 51 auteurs presumes preleves, 3 sont seropo-sitifspour leVIH(6%),0estporteurdel’antigeneHBs,1aunehepatiteC(2 %). Le traitement prophylactique a pu etre interrompu pour 43 des49victimes (88%). Lapoursuitedutraitementchez les 6autresvictimesetait motivee par des conduites a risque de contamination VIH recenteou une seropositivite de l’auteur presume de l’agression.Discussion.— La prevalence de seropositivite VIH (6 %) chez lesauteurs presumes d’AS est tres superieure a la prevalence dans lapopulation generale (0,2 %) et necessite la mise en route rapide d’untraitement antiretroviral preventif chez la victime, aumieux dans les48 premieres heures suivant l’agression. Le depistage negatif du VIHchez les auteurs presumes d’AS permet le plus souvent d’interromprechez la victime un traitement prophylactique antiretroviral trescouteux et souvent mal tolere.Conclusion.— Le depistage des ISTchez les auteurs presumes d’agres-sion sexuelle est pratique sur requisition judiciaire. Cette mesurepermet d’interrompre le traitement prophylactique antiretroviral dela victime lorsque l’auteur presume est seronegatif et ainsi dereduire les effets secondaires et le cout du traitement.

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Violence au sein de la famille. Etude prospective,

observationnelle, epidemioclinique etsociodemographiqueS. Souissi a, N. Hafsi a, A. Azzouzi b, M. Chkir a, M. Mougaida a,N. Laamouri a, S. Kooli a, B. Bouhajja a,*aHopital regional de Ben-Arous, TunisiebHopital de circonscription de Bargou, Tunisie*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected]

Mots cles : Violence conjugale ; Violence familiale ; ProfilsociodemographiqueLa violence au sein de la famille (VSF) constitue un fleau socialuniversel. Elle est consideree comme un important probleme desante publique (Krug EG et al, OMS, Geneve 2002). Les servicesd’accueil des urgences (SAU) sont sollicites par les victimes d’agres-sion physique a la fois pour recevoir des soins et obtenir un certificatmedical initial qui constitue une piece maıtresse en cas de recours ala justice. Le but de cette etude etait de definir le profil epidemio-clinique et sociodemographique des victimes de VSF et des personnesqui les perpetuent.Methodologie.— Etude observationnelle, prospective menee dans unserviced’urgenceentre le20janvier2007et le19 janvier2008. Inclusion

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