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significative des consultants entre SAU et UMJ surtout pour les femmes battues. Conclusion.— Cet e ´tat des lieux a permis une prise de conscience sur la ne ´cessite ´ de formation me ´dicale et la re ´daction de protocoles au me ˆme titre que la charte d’accueil pour les commissariats et le guide d’action publique pour les magistrats. Cette de ´marche s’inscrit dans une ame ´lioration de la qualite ´ des soins et lutte contre la violence. doi: 10.1016/j.jeur.2009.03.397 234 Femmes de victimes de violences conjugales : enqueˆtedansuneunite´d’urgences me´dicojudiciaires M. Grave, C. Rey, I. Sec, F. Dumas * , J.-L. Pourriat Service des urgences, Ho ˆtel-Dieu, ho ˆpital Cochin, Paris, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail : dumasfl[email protected] Mots cle ´s : Urgences ; Me ´dicojudiciaire ; Violences Introduction.— Les violences conjugales ne cessent d’augmenter en France, cependant moins de 9 % des victimes portent plainte. L’objectif de cette e ´tude est la description des caracte ´ristiques e ´pide ´miologiques de la population et de la nature des violences subies dans une cohorte de femmes victimes de violences conjugales ayant porte ´ plainte. Mate ´riel et me ´thode.— Les inclusions se sont de ´roule ´es de manie `re prospective du 1 er de ´cembre 2007 au 1 er juillet 2008 et ont concerne ´s les femmes consultant dans une unite ´ d’urgences me ´dicojudiciaires sur re ´quisition de l’autorite ´ judiciaire pour coups et blessures de la part de leur conjoint. Sont releve ´es les caracte ´ristiques individuelles des victimes et le type de violences subies. Le recueil des donne ´es est re ´alise ´a ` l’aide d’un questionnaire rempli par le me ´decin au cours de la consultation. Re´sultats.— L’a ˆge moyen des 108 patientes incluses est de 35,5 ans. Cinquante-quatre de ces victimes (50 %) ont pour pays d’origine la France, 29 (26,4 %) pre ´sentent des ante ´ce ´dents psychiatriques et 26 (24,1 %) ont une consommation re ´gulie `re de psychotropes. Dans 96 cas (89 %), l’agresseur est le conjoint actuel. Quatre-vingt-dix- sept victimes (89,8 %) ont des ante ´ce ´dents de violences conjugales avec le plus souvent le me ˆme agresseur sans pour autant avoir fait l’objet d’une plainte (dans 89 cas [91,8 %]). Les violences physiques et psychologiques sont de loin les plus fre ´quentes. Dans 69 des cas (63,9 %), les enfants sont te ´moins des violences conjugales et sont victimes dans 21 (19,5 %) des foyers. L’a ˆge, la cate ´gorie sociopro- fessionnelle ou les ante ´ce ´dents personnels ou familiaux n’ont pas d’impact sur le de ´po ˆt de plainte. Discussion et conclusion.— Les femmes victimes de violences conjuga- les n’ont pas de profil de ´termine ´. Le plus souvent ces victimes subissent plusieurs actes de violences avant de porter plainte. L’attente de ces victimes et l’implication fre ´quente des enfants dans les violences conjugales justifie l’intensification du de ´pistage de ces femmes et l’obligation morale de convaincre les victimes de de ´poser plainte. doi: 10.1016/j.jeur.2009.03.398 235 De´pistage des infections sexuellement transmissibles chez les auteurs pre´sume ´s d’agressions sexuelles en 2007 aux urgences me´dicojudiciairesde Pariset conse´quencespour les victimes B. Be ´cour a , C. Rey a,b , I. Sec a , J. Herzhaft b , J.-L. Pourriat a a Urgences me ´dicojudiciaires, Ho ˆtel-Dieu, Paris, France b Urgences me ´dicojudiciaires, ho ˆpital Trousseau, Paris, France Mots cle ´s : De ´pistage ; MST ; Agression Objectif .— E ´ valuer l’incidence et les re ´sultats du de ´pistage d’infec- tions sexuellement transmissibles (IST) sur les auteurs pre ´sume ´s d’agressions sexuelles (AS) des victimes majeures et mineures aux urgences me ´dicojudiciaires (UMJ) de Paris en 2007, dans le cadre de la loi n o 2004-204 du 9 mars 2004. Mate ´riel et me ´thode.— Recueil prospectif durant l’anne ´e 2007 des se ´rologies VIH, VHB et VHC chez les auteurs pre ´sume ´s d’agressions sexuelles de victimes examine ´es aux UMJ de Paris, associe ´a ` un questionnaire portant sur les conduites a ` risque de contamination VIH re ´cente : multipartenariat, non usage habituel de pre ´servatif hors partenaire stable, usage de drogue intraveineux actif. Nous avons e ´tabli la proportion de victimes d’AS dont l’auteur pre ´sume ´ a subi un de ´pistage d’IST pendant la garde a ` vue et la pre ´valence du VIH, de l’antige `ne HBs et du VHC dans la population des auteurs pre ´sume ´s. Re ´sultats.— Six cent soixante-dix-sept victimes d’AS ont e ´te ´ examine ´es en 2007 : 481 majeures et 196 mineures. Deux cent quinze (32 %) ont be ´ne ´ficie ´ d’un traitement prophylactique antire ´troviral, soit 191 majeures et 14 mineures. Cinquante et un auteurs pre ´sume ´s correspondant a ` 49 victimes (7 % de l’ensemble des victimes examine ´es) ont e ´te ´ pre ´leve ´s. Sur les 51 auteurs pre ´sume ´s pre ´leve ´s, 3 sont se ´ropo- sitifs pour le VIH (6 %), 0 est porteur de l’antige `ne HBs, 1 a une he ´patite C (2 %). Le traitement prophylactique a pu e ˆtre interrompu pour 43 des 49 victimes (88 %). La poursuite du traitement chez les 6 autres victimes e ´tait motive ´e par des conduites a ` risque de contamination VIH re ´cente ou une se ´ropositivite ´ de l’auteur pre ´sume ´ de l’agression. Discussion.— La pre ´valence de se ´ropositivite ´ VIH (6 %) chez les auteurs pre ´sume ´s d’AS est tre `s supe ´rieure a ` la pre ´valence dans la population ge ´ne ´rale (0,2 %) et ne ´cessite la mise en route rapide d’un traitement antire ´troviral pre ´ventif chez la victime, au mieux dans les 48 premie `res heures suivant l’agression. Le de ´pistage ne ´gatif du VIH chez les auteurs pre ´sume ´s d’AS permet le plus souvent d’interrompre chez la victime un traitement prophylactique antire ´troviral tre `s cou ˆteux et souvent mal tole ´re ´. Conclusion.— Le de ´pistage des IST chez les auteurs pre ´sume ´s d’agres- sion sexuelle est pratique ´ sur re ´quisition judiciaire. Cette mesure permet d’interrompre le traitement prophylactique antire ´troviral de la victime lorsque l’auteur pre ´sume ´ est se ´rone ´gatif et ainsi de re ´duire les effets secondaires et le cou ˆt du traitement. doi: 10.1016/j.jeur.2009.03.399 236 Violence au sein de la famille. E ´ tude prospective, observationnelle,e´pide´miocliniqueet sociode´mographique S. Souissi a , N. Hafsi a , A. Azzouzi b , M. Chkir a , M. Mougaida a , N. Laamouri a , S. Kooli a , B. Bouhajja a, * a Ho ˆpital re ´gional de Ben-Arous, Tunisie b Ho ˆpital de circonscription de Bargou, Tunisie *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] Mots cle ´s : Violence conjugale ; Violence familiale ; Profil sociode ´mographique La violence au sein de la famille (VSF) constitue un fle ´au social universel. Elle est conside ´re ´e comme un important proble `me de sante ´ publique (Krug EG et al, OMS, Gene `ve 2002). Les services d’accueil des urgences (SAU) sont sollicite ´s par les victimes d’agres- sion physique a` la fois pour recevoir des soins et obtenir un certificat me ´dical initial qui constitue une pie `ce maı ˆtresse en cas de recours a ` la justice. Le but de cette e ´tude e ´tait de de ´finir le profil e ´pide ´mio- clinique et sociode ´mographique des victimes de VSF et des personnes qui les perpe ´tuent. Me ´thodologie.— E ´ tude observationnelle, prospective mene ´e dans un service d’urgence entre le 20 janvier 2007 et le 19 janvier 2008. Inclusion Re ´sume ´s A113

Femmes de victimes de violences conjugales : enquête dans une unité d’urgences médicojudiciaires

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Page 1: Femmes de victimes de violences conjugales : enquête dans une unité d’urgences médicojudiciaires

Resumes A113

significative des consultants entre SAU et UMJ surtout pour lesfemmes battues.Conclusion.— Cet etat des lieux a permis une prise de conscience surla necessite de formation medicale et la redaction de protocoles aumeme titre que la charte d’accueil pour les commissariats et le guided’action publique pour les magistrats. Cette demarche s’inscrit dansune amelioration de la qualite des soins et lutte contre la violence.

doi: 10.1016/j.jeur.2009.03.397

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Femmes de victimes de violences conjugales :

enquete dans une unite d’urgencesmedicojudiciairesM. Grave, C. Rey, I. Sec, F. Dumas *, J.-L. PourriatService des urgences, Hotel-Dieu, hopital Cochin, Paris, France*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected]

Mots cles : Urgences ; Medicojudiciaire ; ViolencesIntroduction.— Les violences conjugales ne cessent d’augmenter enFrance, cependant moins de 9 % des victimes portent plainte.L’objectif de cette etude est la description des caracteristiquesepidemiologiques de la population et de la nature des violencessubies dans une cohorte de femmes victimes de violences conjugalesayant porte plainte.Materiel et methode.— Les inclusions se sont deroulees de maniereprospective du 1er decembre 2007 au 1er juillet 2008 et ont concernesles femmes consultant dans une unite d’urgences medicojudiciairessur requisition de l’autorite judiciaire pour coups et blessures de lapart de leur conjoint. Sont relevees les caracteristiques individuellesdes victimes et le type de violences subies. Le recueil des donnees estrealise a l’aide d’un questionnaire rempli par le medecin au cours dela consultation.Resultats.— L’age moyen des 108 patientes incluses est de 35,5 ans.Cinquante-quatre de ces victimes (50 %) ont pour pays d’origine laFrance, 29 (26,4 %) presentent des antecedents psychiatriques et 26(24,1 %) ont une consommation reguliere de psychotropes. Dans96 cas (89 %), l’agresseur est le conjoint actuel. Quatre-vingt-dix-sept victimes (89,8 %) ont des antecedents de violences conjugalesavec le plus souvent le meme agresseur sans pour autant avoir faitl’objet d’une plainte (dans 89 cas [91,8 %]). Les violences physiqueset psychologiques sont de loin les plus frequentes. Dans 69 des cas(63,9 %), les enfants sont temoins des violences conjugales et sontvictimes dans 21 (19,5 %) des foyers. L’age, la categorie sociopro-fessionnelle ou les antecedents personnels ou familiaux n’ont pasd’impact sur le depot de plainte.Discussion et conclusion.— Les femmes victimes de violences conjuga-les n’ont pas deprofil determine. Leplus souvent ces victimes subissentplusieurs actes de violences avant de porter plainte. L’attente de cesvictimes et l’implication frequente des enfants dans les violencesconjugales justifie l’intensification du depistage de ces femmes etl’obligation morale de convaincre les victimes de deposer plainte.

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Depistage des infections sexuellement

transmissibles chez les auteurs presumesd’agressions sexuelles en 2007 aux urgencesmedicojudiciaires de Paris et consequences pour lesvictimesB. Becour a, C. Rey a,b, I. Sec a, J. Herzhaft b, J.-L. Pourriat aaUrgences medicojudiciaires, Hotel-Dieu, Paris, FrancebUrgences medicojudiciaires, hopital Trousseau, Paris, France

Mots cles : Depistage ; MST ; AgressionObjectif.— Evaluer l’incidence et les resultats du depistage d’infec-tions sexuellement transmissibles (IST) sur les auteurs presumesd’agressions sexuelles (AS) des victimes majeures et mineures auxurgences medicojudiciaires (UMJ) de Paris en 2007, dans le cadre dela loi no 2004-204 du 9 mars 2004.Materiel et methode.— Recueil prospectif durant l’annee 2007 desserologies VIH, VHB et VHC chez les auteurs presumes d’agressionssexuelles de victimes examinees aux UMJ de Paris, associe a unquestionnaire portant sur les conduites a risque de contaminationVIH recente : multipartenariat, non usage habituel de preservatif horspartenaire stable, usage de drogue intraveineux actif. Nous avonsetabli la proportion de victimes d’AS dont l’auteur presume a subi undepistage d’IST pendant la garde a vue et la prevalence du VIH, del’antigene HBs et du VHC dans la population des auteurs presumes.Resultats.—Six cent soixante-dix-septvictimes d’ASont ete examineesen 2007 : 481 majeures et 196 mineures. Deux cent quinze (32 %) ontbeneficie d’un traitement prophylactique antiretroviral, soit191 majeures et 14 mineures. Cinquante et un auteurs presumescorrespondant a49victimes(7%del’ensembledesvictimesexaminees)ont ete preleves. Sur les 51 auteurs presumes preleves, 3 sont seropo-sitifspour leVIH(6%),0estporteurdel’antigeneHBs,1aunehepatiteC(2 %). Le traitement prophylactique a pu etre interrompu pour 43 des49victimes (88%). Lapoursuitedutraitementchez les 6autresvictimesetait motivee par des conduites a risque de contamination VIH recenteou une seropositivite de l’auteur presume de l’agression.Discussion.— La prevalence de seropositivite VIH (6 %) chez lesauteurs presumes d’AS est tres superieure a la prevalence dans lapopulation generale (0,2 %) et necessite la mise en route rapide d’untraitement antiretroviral preventif chez la victime, aumieux dans les48 premieres heures suivant l’agression. Le depistage negatif du VIHchez les auteurs presumes d’AS permet le plus souvent d’interromprechez la victime un traitement prophylactique antiretroviral trescouteux et souvent mal tolere.Conclusion.— Le depistage des ISTchez les auteurs presumes d’agres-sion sexuelle est pratique sur requisition judiciaire. Cette mesurepermet d’interrompre le traitement prophylactique antiretroviral dela victime lorsque l’auteur presume est seronegatif et ainsi dereduire les effets secondaires et le cout du traitement.

doi: 10.1016/j.jeur.2009.03.399

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Violence au sein de la famille. Etude prospective,

observationnelle, epidemioclinique etsociodemographiqueS. Souissi a, N. Hafsi a, A. Azzouzi b, M. Chkir a, M. Mougaida a,N. Laamouri a, S. Kooli a, B. Bouhajja a,*aHopital regional de Ben-Arous, TunisiebHopital de circonscription de Bargou, Tunisie*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected]

Mots cles : Violence conjugale ; Violence familiale ; ProfilsociodemographiqueLa violence au sein de la famille (VSF) constitue un fleau socialuniversel. Elle est consideree comme un important probleme desante publique (Krug EG et al, OMS, Geneve 2002). Les servicesd’accueil des urgences (SAU) sont sollicites par les victimes d’agres-sion physique a la fois pour recevoir des soins et obtenir un certificatmedical initial qui constitue une piece maıtresse en cas de recours ala justice. Le but de cette etude etait de definir le profil epidemio-clinique et sociodemographique des victimes de VSF et des personnesqui les perpetuent.Methodologie.— Etude observationnelle, prospective menee dans unserviced’urgenceentre le20janvier2007et le19 janvier2008. Inclusion