SALONE DEL MOBILE Milano
14-19 avril 2010
www.exquisedesign.com
présente
GALERIEParis,France
Acquario Civico di Milano
STRAF hotel
Exposition “Préliminaires”:
le design au seuil de l’amour.
Dans le prolongement d’un projet sur la thématique de l’amour,
la galerie SLOTT et Exquise Design® ont donné carte blanche
à quatre designers pour réaliser leurs fantasmes, donner une
forme, un sens, une vie à leur conception des préliminaires. Ils
ont abordé le sujet sous des angles différents et complémentaires
qui composent un panorama inédit.
Arik Levy expose son travail sur le dit et le non-dit de l’intimité
avec ses installations « Confessions » qui regroupent, entre
autres, un travail sur l’iconographie de la sexualité aux côtés
d’un confessionnal domestique contemporain. Le sujet abordé
impliquait qu’une proportion égale d’hommes et de femmes
participe à l’exposition et partage leurs visions. Il est fascinant de
constater comme elles se complètent et se répondent. Avec leurs
pièces respectives « Aequorea » et « Belly Love », matali crasset
et Florence Jaffrain nous transportent ainsi dans la volupté des
espaces sous-marins en créant des formes souples et sensuelles
qui viennent rencontrer l’ardeur des flammes pétrifiées de Mathieu Lehanneur avec son « The Power of Love ».
On remarquera également la force identitaire des quatre designers
qui proposent chacun une approche complètement différente de
l’objet. Arik Levy, avec ses confessions, fait de l’objet un outil
de communication qui viendra parfois se substituer à ces mots
que l’on peine à prononcer. matali crasset, oscillant à la limite
du design et de l’architecture, aborde l’objet comme un espace.
Mathieu Lehanneur, dans une approche plus sculpturale, élève l’objet au rang d’allégorie (du couple) tout en lui conférant un rôle
de médiation. Quant à Florence Jaffrain, elle tend à faire de l’objet
une fin en soi, en créant un sofa qui se substituerait presque àl’amant en devenant objet du désir.
CONTACT
Galerie SLOTT
c/o Exquise Design
12, rue du Château Landon
75010 Paris, France
tel: +33 (0) 140 360 718
www.exquisedesign.com
PresseMichela Pelizzari [email protected]
tel+ 39 328 884 0777
Federica Sala
tel: +39 348 530 4588
GaleristePaola Bjaringer
tel: +33 (0) 670 524 384
A l’occasion du Salon du Meuble de Milan du 14 au 19 avril 2010, la Galerie Slott présente 4 pièces uniques : Confession, The Power
of Love, Aequorea et Belly Love. Les oeuvres de matali crasset et
Florence Jaffrain seront exposées à l’Acquario Civico di Milano, celles d’Arik Levi et Mathieu Lehanneur à l’Hôtel Straf.
Acquario Civico di Milano
Viale Gadio, 2 - 20121 MILAN11:00 h à 22:00 h
metro : M2 Lanza
VernissageMercredi 14 Avril 201018:00 h - minuit
DJ SET & PERFORMANCE
COURTESY OF KETOS 2.1
Née le 28 juillet 1965 à Chalons en Champagne en France, matali crasset est designer industriel de formation. À l’image d’un de ses
objets emblématiques, la colonne d’hospitalité « Quand Jim Monte à Paris », elle met en place une méthodologie propre dans laquelle
elle questionne l’évidence des codes qui régissent notre vie quoti-
dienne pour mieux s’en affranchir et expérimenter. Elle développe
ainsi des nouvelles typologies articulées autour de principes tels
que la modularité, l’appropriation, la flexibilité, le réseau. Son tra-
vail, qui s’est imposé à partir des années 90 comme le refus de la
forme pure, se conçoit comme une recherche en mouvement, faite
d’hypothèses plus que de principes. Elle collabore avec des univers
éclectiques, de l’artisanat à la musique électronique, de l’industrie
textile au commerce équitable. Ses réalisations l’ont ainsi amenée
sur des terrains qu’elle ne soupçonnait pas, de la scénographie au
mobilier, du graphisme à l’architecture intérieure. matali a passé son
enfance dans un petit village du nord de la France, dans une ferme
où le travail et la vie étaient intimement liés.
Aequorea
Composée d’une assise surmontée d’une corolle, “Aequorea” a été
inspirée par la majesté de la méduse éponyme. La méduse est une
structure minimale. Si on la retire de l’eau, elle n’est plus qu’une peau
gélatineuse. Imitant la grâce de l’animal marin, matali crasset utilise
la matière avec parcimonie et travaille avant tout le volume vide, celui
dans lequel vont évoluer les amants. Aequorea tient d’avantage de
l’espace que de l’objet.
L’architecture moderne a décloisonné l’habitat pour permettre des
parcours plus fluides qui s’adaptent aux besoins de vitesse et, également, de respiration de la vie moderne. Mais, pour cette même raison, nous avons perdu beaucoup de lieux d’isolement. matali
relève alors le défi de recréer les conditions propices à l’intimité tout en concevant une structure suffisamment modulable pour ne pas non plus perdre les avantages qu’offre l’ouverture des espaces
architecturaux. “Aequorea” se situe donc à cheval entre design
et architecture, dans une échelle intermédiaire. Nous pensons nécessairement aux cabanes improvisées que nous construisions
dans nos chambres à grand renfort de draps, de chaises et autres
objets hétéroclites, lorsque nous étions enfants. Nous nous rappelons du sentiment d’excitation qui nous envahissait dans cet espace qui
nous coupait du monde des adultes et de leurs lois. Nous pouvions échanger des secrets, jouer à notre guise et –puisqu’il est question
ici de préliminaires – , parfois même au docteur…
Aequorea
photos © FLORIAN KLEINEFENN
Aequorea
Edition Limitée+ 2 épreuves de l’artiste+ 2 prototypes
Matériaux : Structure métal, plastique,coussin en mousse et tissu enduit, lampe de WoodDimensions : H 250 x diam 190 cm
En circonscrivant le couple derrière un rideau de filins, “Aequorea” produit le même effet sur les adultes, avec l’élégance en plus. Tout est question d’intimité, il faut être séparé du reste du monde et se retrouver face à face, seuls. Pour renforcer cet effet de rupture avec le quotidien
environnant, matali a disposé une lampe de Wood à l’intérieur de la
corolle. La perception des couleurs s’en trouve transfigurée et plonge les amants dans un univers onirique, une nouvelle dimension. Une fois n’est
pas coutume, matali s’inspire ici des mondes parallèles de Barbarella,
l’héroïne de bande dessinée imaginée par Jean-Claude Forest, et rend
hommage à cet l’univers à la fois poétique et sensuel. C’est un espace
en référence : un espace quasi aquatique, tout en fluidité, qui gomme les contours, le contexte pour inviter à se laisser aller et être en prisedirecte avec ses sensations. Ce clin d’oeil à la première femme libre de
la bande dessinée est aussi porteur d’un message féministe qui ne serait
pas une protestation mais plutôt une ode à la libération du corps.
Si le design de matali devait porter une autre revendication, ce serait
sans doute un désir de rupture avec la routine et la standardisation des
comportements. Il faut casser les rituels quotidiens. La surface arrondie
d’”Aequorea” s’oppose au rectangle trivial du lit. Les corps sont donc
plus libres de leurs mouvements. Le rebond qui dessine la limite de la
plateforme constitue une sorte d’oreiller circulaire qui offre aux amants
360° de possibilités. Mais si matali remet en cause les habitudes, elle ne considère pas pour autant le rituel comme un mal en soi. Au contraire !
Les rituels sont essentiels pour donner un rythme. C’est l’automatisme
qui enlève la saveur des moments partagés. Il faut donc savoir renouveler
les rituels afin qu’ils enrichissent notre vie : Pour s’isoler dans “Aequorea”, il faut tirer progressivement les filins vers l’extérieur de la corolle et reproduire la même opération inversée pour ré-ouvrir. Dans les deux cas, on modifie l’espace en créant un rituel qui marque le début et la fin d’un moment d’intimité. “Aequorea” agit en somme comme un sas qui nous déconnecte du quotidien afin d’éveiller la sensualité. Le design conquérant de matali n’accessoirise pas les préliminaires, il leur octroie
un nouvel espace de jeu.
Aequorea
photos © FLORIAN KLEINEFENN
Aequorea
Le mobilier peut-il répondre à une fonctionnalité quotidienne tout en servant
de support d’éveil? Convaincue que cette bivalence est non seulement
possible mais aussi nécessaire, Florence Jaffrain associe design ludique
et processus de partage en créant une plateforme pluridisciplinaire basée
sur le thème de la rencontre, avec soi-même et avec les autres.
Chacune de ses créations mêle gaieté, praticité et modularité dans une dynamique toujours évolutive. C’est sans doute sa grande générosité qui
pousse Florence à aller ainsi toujours plus loin. Son oeuvre, indéniablement
empreinte d’humanité, devient alors source d’une perpétuelle quête des sens. Elle explore la liberté du corps et de l’esprit, élaborant de cette
manière de nouvelles formes pour nos espaces de vie. Les codes sont
redéfinis pour ouvrir sur de nouvelles postures corporelles, génératrices d’éveil et de rencontres avec autrui. « J’aime toute forme de vivacité, qu’elle
soit intellectuelle ou physique, et mon but est de créer un objet à aimer.
J’imagine des objets pluridisciplinaires en quelque sorte, mais également
manufacturés selon des critères différents.
En effet, aujourd’hui, plus que de la créa pure, mes créations sont toute
une philosophie : ludiques, certes, mais aussi écologiques, responsables,
écorecyclables, produits localement, ou encore, dont une partie des
bénéfices serait reversée à des causes humanitaires. », dit-elle. Florence nous offre un épanouissement de chaque instant dans le respect et dans
l’harmonie des êtres et des formes. Florence vit et travaille a Paris.
Belly Love
De part sa forme, “Belly Love” est directement inspirée du « Sarcophyton
Elegans », un corail mou de l’océan indien. Passant du récif tropical au
salon parisien, il garde son élégance et gagne en confort devenant tout
à la fois paradis des sens et écrin pour le corps.
Grâce à un textile spécialement créé par l’ENSAIT de Roubaix avec des matériaux photoluminescents et des micro-capsules intégrées dans la
fibre, “Belly Love” recrée la luminosité magique des fonds marins, tout en diffusant des parfums d’huiles essentielles. Les cils du sarcophyton
deviennent une toison à caresser et lorsque l’on accole notre oreille,
les battements de son coeur donnent une cadence idylique à ce rêve éveillé. “Belly Love” respire aussi et l’on en vient à se demander si c’est un
mécanisme, caché sous la mousse à mémoire de forme, ou un véritable
souffle de vie qui anime cette membrane. Corail ou sofa, synthétique ou organique, la question ne se pose plus lorsqu’on est face à l’objet
: en portant la technique à sa perfection, Florence parviennent à nous
la faire oublier. Toute cette industrie devient magie et laisse place à la
poésie. Florence raconte, d’ailleurs, que lorsqu’elle a réalisé le moule
en collaboration avec Géraldine Blin, la forme d’un coeur est apparue
toute seule sur le dessous de la pièce… le « ventre d’amour » était né ! C’est un ventre parce qu’il nous replonge dans l’idéal sensoriel de la vie
intrautérine et aussi parce qu’il respire avec la lenteur et la tranquillité
d’une figure masculine protectrice…
“Belly Love” mêle donc des principes masculins et féminins en en gardant le meilleur. Il évoque un peu cet idéal mythique de l’Androgyne raconté
par Platon. Belly Love cultive le paradoxe d’être asexué et sensuel à la fois. Sa forme nous enveloppe, on s’abandonne en son sein. On ne s’y
couche pas, on s’y love. On s’applique à se calquer sur sa respiration
jusqu’à faire parfaitement corps.
Belly Love
Prototype
Matériaux : mousse souple textile sensorielle photoluminescentDimensions : H 90 x L 170 x P 170 cm
Belly Love
photos © florence jaffrain/tnut
Belly Love
photos © FLORIAN KLEINEFENN
On ne pense plus qu’à la suggestion du souffle qui va et qui vient comme « la vague irrésolue » sur les récifs coraliens. “Belly Love” semble alors une
muqueuse érogène, souple et sensuelle qui se laisse emporter en tandem
par l’ivresse des sens. Ce sofa sensoriel n’est finalement pas un conceptaccessible à la raison. Il faut plutôt le concevoir comme une sensation de
bien-être total, d’abandon, de lâcher prise, une harmonie qui stimulerait chaque partie du corps, éveillerait le désir et l’imagination.
Le “Belly Love” de Florence Jaffrain est au design contemporain ce que la
Galatée de Pygmalion est à la sculpture mythologique : le sofa sensoriel
devait seulement contribuer à l’éveil du désir, mais il a finalement pris vie pour devenir lui-même objet du désir.
Belly Love
photos © FLORIAN KLEINEFENN
STRAF hotel
Via San Raffaele, 3 - 20121 MILAN10:00 h à 23:00h
metro : M1 M3 Duomo
VernissageJeudi 15 Avril 2010
18:00 h à 23:00 h
DJ SET
Designer, technicien, artiste, photographe, réalisateur, les talents
d’Arik sont multi-disciplinaires et son travail peut être vu dans les plus prestigieuses galeries et musées à travers le monde. Reconnu d’abord
pour ses designs de mobilier, installations et éditions limitées, Arik
perçoit le monde à travers « les gens, et non des tables ou des chaises
». Né en 1963 en Israel, Arik part pour l’Europe à l’âge de vingt-cinq ans après un début de carrière atypique en tant que surfeur et graphiste. Il
étudie au Centre Européen d’Art en Suisse où il obtient une distinction
en design industriel. En 1991 il remporte la compétition Seiko Epson Inc.
qui marquera la conscience internationale en tant que designer « pensant
». Après un séjour au Japon où il consolide ses idées en produisant des
pièces d’expositions ainsi que des produits, Arik retourne en Europe
pour se dédier à une nouvelle discipline : chef décorateur en danse
contemporaine et opéra. En 1997, il revient à ses premières passions - l’art
et le design industriel - en fondant l’agence L design avec son associé
Pippo Lionni. Entouré d’une forte équipe de designers et graphistes, Arik
explore aujourd’hui un vaste éventail de disciplines telles que les identités
de marques, le packaging, la signalétique, les expositions, le design
d’intérieur et bien plus encore. Respecté pour ses meubles et luminaires
à travers le monde, Arik crée aussi des lignes de vêtements high-tech et accessoires pour l’Extrême Orient. Se considérant d’avantage comme un designer « d’émotions », Arik continue de contribuer substantiellement
à nos milieux intérieurs et extérieurs, son travail incluant la création de
sculptures publiques –comme sa pièce emblématique, Rock– ainsi que
des environnements complets adaptables à une utilisation multiple. «
La vie est un système de signes et de symboles », dit-il, « où rien n’est
exactement ce qu’il paraît être ».
Confession
Confession Edition Limitée 8 ex.+ 2 épreuves d’artiste+ 2 prototypes
Confessional en deux parties, gauche et droite.
Materiaux : MDF poli noir, châtaignier verni mat,coussin en plumes, textile en feutreDimensions : H 210 x L 86 x P 87 cm
Cet objet en deux parties, sorte de confessionnal domestique
contemporain, est sans doute la pièce maîtresse de ces installations.
En empruntant à l’Église Catholique un de ses meilleurs outils de
communication, Arik levy ne compte nullement être sacrilège. Toutes les religions ont été créées pour régler les rapports sociaux. « Confession
» n’est ni religieux ni anti-religieux. Il faut le considérer simplement
comme un objet du code social. Voilà, il faut jouer avec les codes sociaux. Et, en effet, Arik nous offre un confessionnal entièrement
revisité pour s’adapter aux besoins domestiques modernes. Il retravaille
les proportions afin de créer un objet d’une échelle supérieure à celle des assises traditionnelles. Dérision, sentiment de protection ou humilité,
l’effet produit change selon les circonstances. Le confessionnal, du
reste, est parfaitement modulable et offre des possibilités d’interaction
infinies en jouant sur l’orientation et l’éloignement des deux parties.
Confessions Installations
photos © arik levy
Confession
photos © FLORIAN KLEINEFENN
Confession
photos © arik levy
photos © FLORIAN KLEINEFENN
Designer hors du commun, Mathieu Lehanneur est reconnu pour sondesign moderniste qui prône l’harmonie entre les avancés technologiques
et la nature. En utilisant des éléments écologiques tels que les plantes
ou les algues, Mathieu élabore ses projets expérimentaux à la croiséede la pharmaceutique, de la biologie et de l’astrophysique. Mathieu s’est vu attribuer en 2006 le Grand Prix de la Création par la Ville de Paris et la Carte Blanche du VIA - série d’objets réactifs, a l’image de dB, une balle mobile qui mesure le niveau sonore et qui, passé un certain seuil,
roule automatiquement vers la source tout en émettant un bruit blanc
afin de réduire la nuisance sonore du lieu. Plus récemment, Mathieu a reçu le prix Les Talents du Luxe et de la Création ainsi que le Best
Inve tion Awards aux Etats-Unis pour le produit « Andrea », un filtre à air qui augmente la qualité de l’air en intérieur. Les projets de Mathieu figurent parmi plusieurs collections de musées, comme le MoMA à New York et à San Francisco, FRAC et le Musée des Arts Décoratifs à Paris. Né en 1974 à Rochefort en France, Mathieu obtient son diplôme de l’ENSCI - Les Ateliers en 2001, il monte alors son agence de design et d’architecture d’intérieur. Impressionné par l’influence de la science sur la recherche en biologie humaine, Mathieu consacre une partie de son travail à l’exploration du lien entre le corps et l’environnement, les
systèmes de vie, et le monde scientifique. En 2009, il co-fonde aux Etats-Unis « Everything But The Molecules », une agence de design spécialisée dans l’industrie pharmaceutique. Entre 2004 et 2008, Mathieu est nommé directeur du post-diplôme Design et Recherche à l’ESADSE, la Cité du
Design de Saint-Étienne. Mathieu vit et travaille à Paris.
The Power of Love
En collaboration avec Francois Brument, flux designer
Edition Limitée 8 ex.+ 2 épreuves d’artiste+ 2 prototypes
Matériaux : stéreolithographie, métalisation,carte électronique, casques audioDimensions : H 59 x 38 x 40 cm (feu)
“The Power of Love” est composé de deux casques audio indépendants
reliés à un feu ; soit trois entités qui correspondent symboliquement
aux deux amants reliés par leur amour. L’objet dégage une formidable
puissance sculpturale …mais il reste objet. Sa valeur représentative est au service de sa fonction d’usage. “The Power of Love” accessoirise les
préliminaires, comme une espèce de « foreplay toy ».
Les deux amants portent un casque. C’est en soi un gage d’érotisme
pour toute la génération qui, comme Mathieu Lehanneur, a vu cette scène culte de La Boum dans laquelle un adolescent séduit Sophie Marceau en lui faisant écouter un slow larmoyant avec son walkman tandis que les
autres dansent sur un rock endiablé. Le même principe est repris dans “Power of Love” : chacun écoute la bande son qu’il s’est confection-
née et qui représente son univers intime. Les amants ne sont donc pas
synchronisés et c’est très important car le désir naît de l’altérité. C’est
le feu miroitant qui rappelle sans cesse sa présence, impose sa chaleur
et crée l’union. Les amants y voient la perfection de leur amour originel
qu’ils veulent retrouver et alimenter.
The Power of Love
Power of Love
photos © FLORIAN KLEINEFENN
Lorsque deux individus tombent amoureux ils génèrent ensemble
un nouvel univers sans pour autant perdre leur univers propre. C’est
un tour de magie qui fait que 1+1=3. « Le pouvoir de l’amour » réside
dans un dépassement, une création. Mathieu le représente comme une flamme jaillissant au point de rencontre de deux univers sonores qui continuent à exister séparément. Cette flamme rappelle le buisson ardent de la bible, révélation de Dieu à Moïse. Si ce buisson ardent est une théophanie, apparition de Dieu, Mathieu nous propose en quelque sorte une « érotphanie » : ce feu représente l’apparition de l’amour entre
les amants.
Chacun est fasciné par le moment même du big-bang amoureux : c’est un moment d’intensité extrême où la force potentielle de l’amour se condense avant d’éclater. Tout reste à faire pour concrétiser ce qui n’est
encore que pure abstraction. L’amour n’a pas encore pris forme, il n’est
que force impatiente. Le défi du plasticien était alors de parvenir à figer un élément aussi instable que le feu pour créer un objet qui permettrait
de matérialiser cette insaisissable force.
Pourtant…
D’un point de vue esthétique, cette pièce ne porte pas la patte du designer.
Il n’a dessiné ni les casques ni la flamme : il les a choisis. La flamme a été générée informatiquement par l’algorithme d’un logiciel d’effets
spéciaux, puis usinée au laser par une machine robotisée. Quant aux
casques, ils existent dans le commerce. On sait l’importance du choix
–plus exactement de l’aptitude à éliminer- dans le processus de création
mais ce n’est pas la même chose que de choisir parmi les productions de notre esprit et parmi les éléments du réel. En ce sens, “The Power of Love”
est un travail plus proche de la photographie que du dessin. Le designer
veut donner à l’objet la possibilité de s’exprimer par lui-même.
Power of Love
photos © mathieu lehanneur & françois brument, flux designer
Power of Love
photos © mathieu lehanneur & françois brument, flux designer
“The Power of Love” est une flamme figée, immortalisée, un instantané en trois dimensions. Représenter l’amour par des flammes n’a rien d’original. C’est simplement pertinent ! Mathieu n’impose pas ses codes personnels, il choisit un langage accessible et tout son art réside dans la justesse
d’emploi de ce langage. L’image du feu amoureux fonctionne généralement
en réseau avec celle du coup de foudre. Peut-on comprendre la révélation
de l’amour ? C’est un feu sans combustible repéré, son origine reste un
mystère. La science avance beaucoup de théories sur la naissance de
l’amour avec des approches chimiques. La flamme du buisson ardent n’a pas non plus d’origine visible. Peut-être que la science comprend le phénomène mais personne n’a envie de croire à autre chose qu’à la
musique magique.
Les critiques discuteront longtemps pour savoir si l’objet design doit
être considéré comme une oeuvre d’art mais ce que Mathieu parvientà faire ici, c’est une oeuvre d’art avec nos propres vies. Il invente un
instant intime inédit et profondément poétique.
Power of Love
photos © FLORIAN KLEINEFENN
en collaboration avecFrançois BRUMENT, flux designer :
En 2004, François obtient le diplôme de
l’ENSCI/Les Ateliers en présentant son mémoire et projet de fin d’étude intitulé In-Formation, paradigme digital. Depuis,
il poursuit sa recherche sur les potentiels
de la création numérique dans le champ du
Design : oscillant toujours entre multimédia
et productions industrielles, il substitue
la programmation informatique au dessin
et développe un design en perpétuelle
mutation. L’implication technologique
de son travail l’a notamment conduit à
collaborer avec la cellule de recherche et
développement d’EDF. François transmet
son approche originale aux étudiants de
l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de
Saint-Étienne où il enseigne la pratique de
conception et fabrication numérique. Son
travail, exposé en France et à l’étranger
depuis 2005, a fait l’objet d’acquisitions
du Fonds National d’Art Contemporain en 2008 et 2009. Dans le cadre de
Préliminaires, Mathieu Lehanneur a fait appel aux compétences de François pour
modéliser la flamme pétrifiée de “The
Power of Love”.
Power of Love
photos © FLORIAN KLEINEFENN
La galerie SLOTT est le lieu du “work in progress”. Stratégiquement située
entre deux gares trans-européennes au coeur de Paris, la galerie SLOTT *
concrétise les années que sa fondatrice franco-suédoise Paola Bjaringer a
consacrées à traquer les talents de par le monde. C’est de ces expériences
qu’est né le besoin de créer un lieu transversal, décloisonné, conçu pour ac-
cueillir en résidence et pour des expositions aussi bien des artistes plasticiens
que des designers. SLOTT a ouvert ses portes le 15 Décembre 2009 avec
Préliminaires, une exposition rassemblant les oeuvres des designers matali
crasset, Arik Levy, Mathieu Lehanneur et Florence Jaffrain.
LA GALERIE LARGEMENT OUVERTE AU MONDE DE LA CRÉATION.
* une création originale de l’architecte Joseph Caspari en collaboration avec Marc Möhlmann et Donatien de Villanova,architectes d’intérieur. Ce lieu inédit, situé au 12 rue du Château Landon 75010 Paris, est constitué d’un espace sur cour
comprenant une galerie, un appartement et un atelier, ainsi qu’une vitrine sur rue.
CONTACT
Galerie SLOTT
c/o Exquise Design
12, rue du Château Landon
75010 Paris, France
tel: +33 (0) 140 360 718
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PresseMichela Pelizzari [email protected]
tel+ 39 328 884 0777
Federica Sala
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GaleristePaola Bjaringer
tel: +33 (0) 670 524 384
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