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Abdelaziz Adidi
La question de l'intgration sociale dans les programmes de lutte
contre l'habitat insalubre au Maroc
Abdelaziz ADIDI
Mots cls : Bidonville - Habitat insalubre - Habitat non
rglementaire
- Habitat social - Matrise d'ouvrage sociale - Stratgie d'intervention
La croissance dmographique, le fort mouvement d'exode ruralconscutif aux annes de scheresse, la faiblesse de la capacitd'intgration des villes marocaines, la faiblesse du pouvoir d'achatd'une frange importante de la population, l'inadquation entre l'offreet la demande en logements, l'puisement des rserves foncires, lacomplexit des rgimes fonciers et de la fiscalit immobilire,
l'absence d'une stratgie cohrente d'intervention dans le domaine del'habitat, la faiblesse juridique des documents d'urbanisme, etc. sontautant de facteurs explicatifs de l'explosion du phnomne de l'habitatnon rglementaire au Maroc.
Aujourd'hui, aprs 50 ans d'indpendance, la situation restetoujours proccupante. Les logements d'une insalubrit totale etncessitant un ramnagement voire mme une destructionreprsentent 11,5 % du parc, soit 348 000 units. Les logementsvacants (12 %) et usage professionnel (10 %) reprsentent presquele quart du parc marocain, rpartis entre Agadir, Tanger, Rabat etCasablanca.
Bien que jeune - moins de 70 % des constructions datent de moinsde 30 ans
- ce parc n'a pas t entretenu et prsente de nombreuseinsuffisances
notamment au niveau des structures et de l'tanchit. Le
rythme de
construction en habitat insalubre augmente chaque anne
de quelques 40 000
units dont 15 000 en bidonvilles. Plus de la moiti des
bidonvilles se situe sur
l'axe Knitra-Saf. Casablanca en abrite elle seule 25 %,construits sans autorisation en dehors et l'intrieur de la
ville, sans compter les "transformations" des habitations
des mdinas qui deviennent de vritables chantiers la nuit
et les jours fris ! Ces constructions ralises hors normes
techniques et/ou de scurit (nombre d'tages suprieurs
aux normes imposes, trafic dans les matriaux de
construction) ont eu pour consquence de nombreux
effondrements.
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Avant 1980 % la prdominance de
lapproche hyginiste
Ds le dbut, les services de l'habitat ont focalis leur attention surle bidonville qui commenait se dvelopper d'une faon
spectaculaire au milieu des annes 30. En 1940, on dnombre pour laseule ville de Casablanca 50 000 bidonvillois, en 1950, 1960 et 1970ils sont respectivement 100 000, 160 000 et 250 000.
La cration de l'Office chrifien de l'Habitat en 1944, on assiste auxpremires oprations de recasement des bidonvilles mais ne ralisantque des actions ponctuelles d'intrt local qui ne pouvait avoir qu'unimpact rduit sur les problmes poss par l'extension de l'habitatinsalubre.
En 1946, des programmes de grande envergure vont tre conus etraliss ; constatant que "pendant 35 ans on a oubli les Marocains",
Ecochard, l'architecte urbaniste du Protectorat substitue auxconceptions culturalistes de la priode Prost (lui mme architecteurbaniste ), un habitat quantitatif, tourn vers le grand nombre. Pourune meilleure utilisation Ecochard opte pour un systme de lots de 8 x8 mtres, permettant l'organisation optimale de "2 pices habitablesobligatoirement orientes vers le Sud et l'Est et une cuisine, le toutdispos autour d'une cour."
Durant les annes cinquante et soixante, les actions en matire de
rsorption des bidonvilles taient dote d'une vision hyginiste
urbaine, hrite de la colonisation qui considrait le bidonville comme
synonyme de salet et source de toutes les nuisances urbaines. Cette
vision consistait en une politique de dmolition des implantations etde transfert des mnages dans des cits de recasement la priphrie
des villes, sur des sites amnags en trames avec des
degrs d'quipement variable, allant du point d'eau et WC publics,au logement sommaire construit sur un lot entirement quip.
Aprs, le phnomne continue son dveloppement, jusqu'en1970 ou le ministre de l'Intrieur propose une nouvelle politiquevis--vis du bidonville dont l'objectif essentiel est d'assurerl'accession des bidonvillois la proprit du lot de terrain o ils
sont installs. Cette nouvelle politique s'appuie sur un nouveauprogramme d'action pour lutter contre l'habitat insalubre : il s'agitdes zones d'quipements progressifs qui ont t intgres au
programme d'action du plan 73-77 qui a soulign la ncessit deraliser ces oprations tout en les rpartissant en deux catgories :les ZEP 5 (1) et ZEP 15 (2).
Aucune de ces formules ne fut suivie de ralisations concrtes,elles furent toutes abandonnes, en 1974, aprs rajustement du
plan au profit du programme social de lutte contre les bidonvilles.
Dans ce cadre, des logements sociaux sont raliss, soit dansdes villes soit dans des centres urbains et sont offerts en vente aux
bidonvillois avec des superficies couvertes rduites (40m_) surdes lots (R+1) de 100m_ environ. Le financement de ceslogements embryonnaires volutifs tait effectu sur des crdits
budgtaires de l'Etat, et ce, dans l'objectif d'aider au relogementdes populations les plus dmunies.
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Cependant, la construction de logements sociaux, souventsitus loin du lieu d'implantation des bidonvilles, n'a pu permettreleur rsorption. Un nombre lev de bidonvillois ont revendu cesmaisons, soit pour raliser un gain substantiel soit, parce qu'ilsrefusaient de quitter l'environnement auquel ils s'taient habitus.
(1)Les ZEP 5 : zones destines aux mnages dont le revenusmensuels varient entre 175 et 350 Dh. Au dpart le lot estsommairement quip et il sera complt dans les trois ans parl'lectricit et dans les cinq ans par la voirie. Le remboursementdes frais est effectu par les bnficiaires de ces lots sur cinq ans :150 Dh la livraison du lot et 60 mensualit de 50 Dh.(2)Les ZEP 15 : Ce programme a t prvu pour reloger les
bidonvillois les plus pauvres dont les revenus sont infrieurs 175 Dh. Les lots attribus ont t dots de l'assainissementcomplet, d'un embryon de voirie, de bornes fontaines et d'unclairage public de scurit. L'quipement est complt en 11 ans ;eau domicile la huitime anne et la voirie complte laonzime anne. L'attributaire paie le lot et l'quipement en 15annes raison de 15 annes suivantes et 25 les cinq derniresannes.
Les annes quatre vingt : la priorit la restructuration sur place ou
le triomphe de l'approche scuritaire
Suite aux meutes dites "du pain" des annes quatre vingt qui ontexplos dans les quartiers priphriques, le bidonville est perucomme un espace contestataire et potentiellement et politiquement"dangereux". L'Etat intervenait dans les bidonvilles tantt pour les
ceinturer par des murailles pour les cacher, mais aussi pour mieuxcontrler sa population en cas d'meute, tantt en les rasant etdplaant leurs populations la priphrie des villes, tantt en lesrestructurant et gardant les habitants sur place quand les conditions le
permettent.
Nanmoins, au cours du plan triennal 1978-1980, un vasteprogramme de restructuration des grands bidonvilles a t lanc. Lescrdits affects par le plan triennal 1978-1980 la construction delogements de recasement des bidonvillois taient peine suffisants
pour la satisfaction de 2 5 % de la population bidonvilloise estime 20 % de la population urbaine la veille de ce plan. Certains des
grands bidonvilles tels que Ben M'Sick Casablanca ouDoum-Madid Rabat comptaient 80 000 100 000 habitants. Il a tdcid alors de s'orienter vers une autre approche qui consiste en larestructuration in site.
En effet, la cration du ministre de l'Habitat et de l'Amnagementdu territoire dont les intervenions vont permettre de rduireconsidrablement les bidonvilles au Maroc, a pour objectif ou missionde concevoir, programmer, mettre en uvre et valuer, les stratgiesgouvernementales en matire d'Habitat. Le ministre va encorecombiner deux techniques : le recasement et la restructuration. Ces
programmes bnficiaient du soutien financier de l'usaid. Durant cette
priode il y a eu la cration d'un organisme spcialis charg de lalutte contre l'habitat insalubre
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Les Projets de dveloppement Urbain "PDU"
Dans les grands bidonvilles (plus 4 000 habitants), plusieursoprations furent engages avec le concours financier de la BIRD :Doum-Maadid-Hajja Rabat, Saknia Knitra et Borj Moulay OmarMekns. Les PDU sont des oprations intgres l'chelle de la villevisant la ralisation des quipements de base et
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d'quipements socio-collectifs. Les habitants ont t renduspropritaires de; terrains qu'ils occupaient. L'aide technique leur a tdispense, les facilits leur ont t accordes essentiellement sousforme de crdits et des zones industrielle; ont t cres dans cesquartiers pour permettre aux habitants de trouver de; emplois, leur
permettant d'honorer les chances de crdits contractes.
Cependant, des retards ont t enregistrs par rapport aux
calendrier; d'excution prvus d au manque d'attention pourl'acquisition foncire, ai faible taux de recouvrement des fonds, lacapacit d'excution limite et la non utilisation de la ligne de crdit"prt de matriaux de construction".
L'opration pilote du PDU de Ttouan reste l'un des exemples le plu; remarquable en matire de restructuration de l'Habitat NonRglementaire, tant sur le plan institutionnel que technique etfinancier, qui font du PDU de Dersa-Samsa un premier du genre auMaroc. Contrairement aux autres PDU de Rabat de Mekns et deKnitra o la restructuration concernait particulirement de:
bidonvilles, celui de Ttouan s'attaque un grand quartier construit en
dur Dersa-Samsa, de prs de 9 000 parcelles bties sur environ 150 ha.
Programme des Petits et Moyens bidonvilles (PMB)
S'agissant des petits et moyens bidonvilles, une politique semblablede restructuration a t adopte. Pour les PMB l'action ne devait porterque sur le; problmes spcifiques de l'habitat, on considrait qu'enraison de la dimension de ces quartiers, l'intgration au contexteurbain est dj assure.
L'intervention consiste la ralisation des quipementsd'infrastructure voirie assainissement, rseaux d'eau et d'lectricit. La
restructuration devait s'attacher maintenir la population sur place enintroduisant au niveau urbanistique, les amnagements ncessaires.Ainsi, des normes de densit ont t adoptes (pas plus de 400habitants l'hectare) et d'habitabilit (pas de parcelle; de moins de40m_).
Dans ce sens, 160 petits et moyens bidonvilles ont t recenss pour
une population de 180 000 habitants et seuls 38 bidonvilles (93 748
habitants) ont t retenus selon le critre du statut juridique du terrain
(domanial). Cesprojet; ont t financs par le Budget gnral de l'Etat.Nanmoins, le recouvrement de; fonds dpenss, auprs des
bnficiaires, n'a pas connu de succs.
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Programme Housing Guarantee (HG 002)
Dans le cadre du plan quinquennal 81-85, il a t prvu d'intervenirdans 75 petits et moyens bidonvilles et la construction de 5 000cellule embryonnaires dans le programme social. L'action menerdans les PME consistait en une politique de restructuration visant
l'accs la proprit, la viabilisation du bidonville en le dotant desquipements de base (eau, lectricit assainissement et voirie) et lacration ou l'amlioration des quipements socio collectifs.
C'est ainsi qu'un prt d'un montant de 13 millions de dollars tait prvu cet effet. Le document original du HG002 prvoyait unconcours financier de l'USAID de 9 millions de dollars pour le PMBet 4 millions de dollars pour le P (Programme Sociaux)correspondant la ralisation de 850 logements dans le cadre du PS etl'intervention dans une dizaine de bidonvilles, mais seule une avancede 4,8 millions de dollars a t dbloque au titre de ce prt.
Les projets de restructuration programms pour l'anne 81-82 ontt pris en considration selon des critres d'insalubrits, de densitdmographique, de distance pour le raccordement aux rseaux
primaires, de la situation foncire, du cot devant tre rduit pourfaire bnficier les populations faible revenu et de la capacitadministrative des dlgations de l'habitat pour raliser ce:
programmes dans les dlais prvus. Il tait prvu que lesinfrastructures primaire: seraient finances par la municipalit (surson propre budget) et les dpense: relatives l'achat du terrain, lesfrais d'tudes et d'infrastructure secondaire in site seront financs
par le prt HG002. Ces dpenses devaient tre rembourses par les
recettes recouvres auprs des bnficiaires. Quant aux quipement:socioconomiques, ils seront financs par les budgets des diffrentsministre: concerns.
Paralllement aux projets PMB, un programme Social a galementt initi correspondant des projets o la VIT est infrieure 50 000Dh, sur les 12 site: proposs, 5 ont t retenus dans les villes de SidiSlimane, Larache, Asilah, Safi e Essaouira avec un nombre de 570logements. Le plan quinquennal 81-85, don les orientations ont ttendues jusqu' 1987, a reconnu la ncessit d< poursuite de l'actionde l'Etat en matire de lutte contre les bidonvilles et 1< renforcementdu programme de l'habitat conomique.
De 1991 Fan 2000 : Le recasement et la rgularisation
des quartiers irrguliers en dur
C'est une priode assez particulire caractris par la mise enplace d'un programme spcial contre l'habitat insalubre. A partirde 1991, une politique conventionnelle, associant les moyens del'Etat ceux des organismes publics et des populationsconcernes, avait pour objectif de faciliter l'excution d'unimportant programme comportant deux principales composantes :
la rsorption des bidonvilles et la restructuration de l'habitatsous-quip. Le cot de ce programme est estim 5 340 MDH pour lequel une subvention d'quilibre de 1 479 MDH a talloue par le Budget Gnral de l'Etat. Ce programme visait lerecasement de prs de 100 000 mnages. Cependant, l'valuation
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de la situation du programme en question a permis de dgager cequi suit :
Une mauvaise programmation des projets au dbut et unegestion
inoprante en cours de ralisation.e Malgr les subventions budgtaires accordes pour quilibrer
le montage financier de certaines oprations, celles-ci accusent undficit structurel, d notamment la non matrise des montagestechnico-financier initiaux qui connaissent des changements aucours de l'excution des projets.
Le mode de fixation, par le Ministre de l'Economie et desFinances de la subvention du BGE 25 % du cot global del'opration, a entran une programmation "aveugle" et desmontages technico-financiers "cadrs".
La rpartition des subventions du BGE ne tient compte ni duniveau de vie des mnages cibles selon leur rpartition rgionaleet provinciale ni de l'apport rel de la prquation, qui est souvent
surestim parfois au niveau des montages financiers eu gard auxprix des marchs.
Les problmes de financement de l'autoconstruction delogements et le refus du CIH d'accorder des crdits acqureurs au
profit des mnages bidonvillois ont retard l'achvement de lavalorisation de ces oprations dans les dlais prvus.
La faiblesse de l'intervention de l'autorit locale pour letransfert de la population et le recouvrement des recettes auprs
des bnficiaires a constitu souvent un handicap certain. Le non-respect des dlais prvisionnels (exemple : on est
pass d'un dlais prvisionnel de 2 ans 6 ans - Douar Belmhani Fs, bidonville Bendibane Tanger).
La non matrise du foncier au pralable du lancement du programme a engendr des retards voir l'abandon de certainesoprations.
L'activit du Dpartement de l'Habitat, depuis 1994, a t marquepar la priorit accorde la concrtisation du premier Programme de200 000 logements travers la prparation et la mise en oeuvre demesures en faveur de la promotion du logement social, l'identificationde points d'impact pour l'ouverture l'urbanisation de nouvelles zoneset l'identification de terrains pouvant constituer le support foncierd'une premire tranche dudit Programme.
A la fin des annes quatre-vingt-dix, le dpartement de l'habitat at appel dfinir des mthodes d'intervention plus adaptes aux
possibilits d'pargne des mnages ressources limites, dedvelopper de nouveaux mcanismes d'intervention notamment travers la promotion d'une politique foncire et le dveloppement denouvelles synergies en matire de lutte contre l'habitat insalubre, touten prconisant des montages institutionnels pour la ralisation des
projets, permettant ainsi, d'impliquer directement les autres partiesconcernes (Etat, collectivits locales, OST, agences urbaines, rgieset offices d'eau, d'lectricit et d'assainissement, populationsconcernes, mouvements associatifs, ...).
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Plusieurs prix ont t dcerns au Maroc au titre de projet ralissdans la lutte contre l'habitat insalubre dont le prix d'honneur de 1995donn par la CNUEH au titre du programme de rsorption des
bidonvilles de la ville de Taza.
A partir de 2001 : Les nouvelles stratgies intgres
d'intervention ou la naissance de l'approche sociale
Les pouvoirs publics mettent l'accent sur le caractre complexe et
multidimensionnel du phnomne de l'habitat insalubre, l'importance
des moyens mettre en oeuvre et la dfaillance des instances charges
de le combattre qui n'ont pas assum pleinement leurs responsabilits
cet gard. De mme, il a insist sur l'obligation de l'application
rigoureuse de la loi en matire de lutteLa question de l'intgration
sociale dans les programmes de lutte contre l'habitat insalubre et sur la
responsabilit des collectivits locales qui sont tenues d'accorder au
logement social toute l'importance qu'il mrite dans le cadre de leursplans de dveloppement. Dans ce cadre un plan d'action de rsorption
de l'habitat insalubre a t labor. Ce programme a concern 720 000
mnages (3) rpartis selon trois composantes principales suivantes ;
Les bidonvilles pour prs de 201 000 mnages.Les quartiers non rglementaires pour 430 000 mnages.L'habitat menaant ruine compos de prs de 80 000
constructions concernant 90 000 mnages.
Mais la concrtisation de ce plan est reste nanmoinstributaire d'un certain nombre d'ajustements notamment auniveau du financement, de la mobilisation du foncier public, des
priorits d'intervention et d'autres mesures et outilsd'accompagnement.
Par ailleurs, en application des orientations du Discours Royald'ouverture de la premire anne de la 7e lgislature, rigeantl'habitat social parmi les quatre priorits nationales, le programmegouvernemental a arrt une nouvelle stratgie d'actions visant augmenter le rythme de production en vue d'atteindre l'objectif de100 000 logements sociaux par an et oeuvrer l'radication
progressive de l'habitat insalubre. Les axes d'intervention retenussont :
Concernant les Bidonvilles, la prise en charge par l'Etat de larsorption des bidonvilles existants par le biais du programme"Villes sans Bidonvilles" ; le contrle et arrt de toute cration ouextension de l'habitat insalubre ; la criminalisation et la
personnalisation des sanctions des infractions en la matire.
Quant aux Quartiers non rglementaires, une dfinition des primtres d'intervention et l'tablissement de plans derequalification doivent tre faites par les agences urbaines.
La ralisation ou l'achvement des quipementsd'infrastructure par les rgies, avec la contribution de l'ONEP et
I'ONE, la participation des bnficiaires et des collectivitslocales. La ralisation du rseau viaire, amnagements extrieurs,ordonnancement architectural sont fait par l'Etat.
(3)Rsorption de l'habitat insalubre- Stratgies d'intervention, DHSAF, MHU.
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Sur le plan de l'Habitat menaant ruine, la mise en place de dispositifs
locaux pour l'identification et le suivi de l'habitat menaant ruine ; la
ralisation d< projets de relogement pour les mnages dont les
habitations ncessitent l'vacuation et la dmolition ; l'incitation
l'encadrement et l'accompagnement des mnages pour le
confortement de leurs logements avec l'appui de collectivits localeset de l'Etat.
Enfin pour l'Habitat rural, des mesures visant la gratuit des plans
modle dans les zones non soumises autorisation, la simplification
des procdures d'autorisation et l'assistance technique par les agences
urbaines.
Dans l'optique d'une politique prvention de l'habitat insalubre, il a
t envisag la promotion de produits concurrentiels l'habitat
informel et non rglementaire. D'importants programmes de
lotissements conomiques et de Zones d'Amnagement Progressif ont
conduit la ralisation de logement sociaux faible VIT, et quicorrespondent au mieux la capacit financire de mnages faiblerevenu.
Le gouvernement a mis en place de nouveaux programmes
d'habitat, en vu< notamment de l'radication, terme, des bidonvilleset ce, avec une allocation d'importantes enveloppes budgtaires dont
l'utilisation optimale doivent augmenter leur porte et leur impact sur
les populations concernes.
En effet, malgr les efforts de rsorption non ngligeables mens,
depuis uni dizaine d'annes, par l'Etat, les bidonvilles au Maroc ne
cessent de crotre rendant leur problmatique plus que jamaisalarmante et exigeant une nouvelle prise de conscience et des
initiatives innovantes.
Face l'ampleur des besoins en matire de lutte contre l'habitat
insalubre, 1; priorit a t accorde la rsorption des bidonvilles qui
constituent, de no jours, des lieux d'exclusion et de pauvret
prsentant "l'image la plus hideuse di dficit social". Le
Gouvernement, travers le Ministre dlgu auprs di Premier
Ministre charg de l'Habitat et de l'Urbanisme (MHU), s'est fixi
comme objectif en 2010 d'radiquer la totalit des bidonvilles dans
toutes le villes marocaines ou du moins en faire un phnomne
rsiduel.. Le Programma Villes Sans Bidonvilles se veut une stratgie moyen terme qui vise les objectif suivants :
L'radication totale l'horizon 2010 de toutes les poches en
bidonville situes dans les grandes villes et qui abrite 210 mille
mnages.
L'amlioration des conditions de vie des mnagesbidonvillois situs dans 70 villes, notamment les populations lesplus vulnrables (veuves, divorces, enfants des rues, personnesges, etc.)
Initiation d'un vaste programme de logements sociauxdestins aux mnages faibles revenus afin de prvenir laconstitution de nouveaux bidonvilles.
A terme, prs de 212 320 mnages occupant actuellement les bidonvilles dans les 70 villes verront leurs conditions de vie
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s'amliorer de faon notable. De mme, les actions de prventionmenes dans le cadre des programmes d'habitat social ainsi que lavigilance des pouvoirs publics locaux et la sensibilisation des
populations cibles devront empcher toute extension ouformation de bidonville.
Pour atteindre ces rsultats, le MHU mobilise des moyensfinanciers travers notamment le Fonds de Solidarit de l'Habitat(FSH) et fait appel tant aux oprateurs publics (Al Omrane,ERAC,...) qu'aux collectivits locales et au secteur priv pour laralisation des projets de rsorption.
Dans ce cadre, des Contrats Villes sans bidonvilles (VSB)devront lier le MHU, les autorits provinciales et les collectivitslocales; contrats dcrivant les objectifs du programme, saconsistance et les rles et responsabilit de chaque partiecontractante. De mme, la mobilisation du foncier public tant
pour la rsorption des bidonvilles que pour la ralisation de
l'habitat social moyenne et faible VIT comme une action deprvention, constitue un lment majeur de ce programme. Une premire tranche de 3 400 hectares de terrains domaniaux estaffecte au programme et en cours d'acquisition par les oprateursretenus (Al Omrane et ERACs). Une seconde tranche, d'environ 5000 hectares, est en cours de ngociation. En inscrivant larsorption des bidonvilles dans une vision moyen terme(Horizon 2010-Ville sans bidonvilles) parmi ses actions
prioritaires et en lui consacrant les moyens publics ncessaires, leGouvernement marque une volont affirme d'innovation parrapport aux pratiques prcdentes.
Selon la stratgie et les procdures d'excution adoptes en vue de sa
meilleure faisabilit et de son suivi/valuation priodique, le
programme VSB porte essentiellement sur la production d'units de
rsorption des bidonvilles devant tre accompagnes de la dmolition
de baraques correspondantes. Lesquelles units de rsorption font
seules l'objet de subventions de l'Etat.
Autant faire se peut par rapport diverses contraintes (foncires,sociales, de dlais,...), le MHU privilgiera les oprations cibles etsollicitera des oprateurs d'engager en priorit les actions dersorption des bidonvilles dans les oprations dites intgres.
Les modes d'interventions du programme VSB restent conformes
aux pratiques techniques actuelles en matire de rsorption des bidonvilles au Maroc, privilgiant certains modes par rapport d'autres. Au titre de l'exercice 2004 un premier programme a tlabor en concertation avec les Autorits Locales et les lusconcernant 13 villes et qui feront l'objet de contrats de villes. Pour lesautres villes les programmes seront arrts ultrieurement.
Le premier programme concerne 17 vil le s et centres urbains dont :1 totalement engag en 2004, 3 partiellement concerns et 13totalement engager pour un total 154 176 mnages dont 48 003 sontconcerns par des oprations en cours de ralisation et 62 170 fontl'objet de nouvelles conventions.
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Bilan et enseignements
Depuis 2003, la lutte contre l'habitat insalubre et la production delogements sociaux sont hisss au rang de priorit gouvernementale.La matrise du dveloppement social urbain est, pour le Maroc, un des
enjeux majeurs des dix prochaines annes. La production et la gestiondu logement social seront les conditions incontournables d'unquilibre et d'une stabilit du milieu urbain.
Les rcentes valuations en matire de production de logements
sociaux, notamment ceux concernant la rsorption desbidonvilles,
montrent que le Maroc dispose d'importantes expriences dans ce
domaine. Cependant, ces interventions manquent souvent d'une vision
globale et intgre, et souffrent d'une insuffisance dans la prise en
charge des aspects sociaux des populations concernes. Par
consquent, leur performance se trouve limite et engendre
l'apparition de difficults dans les diffrentes phases de leur
ralisation : transfert des bidonvillois, solvabilit des mnages,recouvrement des cots, valorisation, problmes de voisinage, etc. Il
est donc claire que ces limites dcoulent principalement d'une faible
connaissance des contextes d'intervention, de leur dynamiques et de
leurs composantes. Le passage une forme de logement structur
implique une structuration diffrente, notamment des sources de
revenu; pour une population vivant le plus souvent d'activits
informelles.
Les problmes sociaux dont souffrent souvent les habitants deces quartiers, leur faible niveau de qualification rendent difficileleur intgration conomique et sociale et ce d'autant plus lorsque
les sites de transfert diffrent de ceux d'avant le relogement. Ceci peut tre de nature les fragiliser d'avantage si les aspectshumains ne sont pas pris en compte.
Par ailleurs, la conception purement technique ettechnologique (sans le moindre sens pjoratif) des projets est biensouvent source, malgr toute la bonne volont des concepteurs,d'inadquation entre l'offre propose et les besoins objectivementou subjectivement mis en avant par les bnficiaires.
Les raisons dterminantes cette situation de blocage sont :
- La mconnaissance des familles issues des bidonvilles : lesenqutes, lorsqu'elles existent, sont strictement quantitatives et nefournissent aucune donnes qualitative sur les possibilitsfinancires des mnages, les structurations sociales existantes, leslogiques patrimoniales dans lesquelles s'inscrivent les habitants,les besoins en quipements ou les catgories fragiles des
populations (femmes seules, enfants des rues, personnes ges,familles sans revenus, ...).
- L'absence d'accompagnement social des populations tout aulong du projet : pendant la mise en uvre des chantiers, ledplacement vers les nouveaux sites de relogement ou lorsquesont tablis des programmes de recouvrement financier. Le
bidonvillois est relog dans un logement social qui lui est affect par triage au sort et il devient, de facto, "copropritaire" d'unlogement en collectif avec ncessit de paiement, de gestiond'espaces privs et communs et de cohabitation sociale nondsire, sans aucun encadrement social.
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C'est en partant de ces diffrents constats, que le programme "Villes
sans bidonvilles" a rig l'accompagnement social au rang de
composante prioritaire dans les oprations de rsorption de l'habitat
insalubre. Celui-ci sous tend une prise en comptes des caractristiques
sociales, conomiques et dmographiques des populations concernes
et l'association de ces dernires au processus d'identification et dedfinition des contours techniques des projets qui les concernent par le
biais d'une approche participative et de bonne gouvernance.
Dans les rsolutions prises par la Confrence des Nations Unies surles Etablissements humains en juin 1996, (Habitat II), figure unensemble de stratgies devant "garantir la scurit d'occupation etl'galit d'accs la terre pour tous, y compris les femmes et les
personnes vivants dans la pauvret".
La scurit d'occupation rsidentielle (SOR) exprime le droit uneprotection effective de la part de l'Etat et de la collectivit, contre lesexpulsions illgales, sur la base de documents formels et de preuvesde leurs statuts. Il s'agit en l'occurrence de : la durabilit du logement,suffisances des surfaces habitables, de l'accs l'eau et l'assainissement.
Dans cette perspective, le Maroc, est inscrit au cur de cetteproblmatique par sa volont d'radiquer l'habitat insalubre, qui estrig au rang de priorit national. La lutte contre toutes les formesd'exclusion est le fondement philosophique mme de l'Initiativenational de dveloppement Humain (INDH). Pour atteindre sesobjectifs, il est ncessaire de renforcer la capacit des collectivitslocale et de leurs partenaires et de promouvoir la pratique des
principes de la concertation et du partenariat, considrs comme les
bases de la gouvernance urbaine.
8/14/2019 habitat insalubre au maroc
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Abdelaziz Adidi
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Rfrences bibliographiques
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Programme villes sans bidonvilles 2004 - 2010 : orientationsstratgiques i programmation MHU septembre 2004.