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L’AvareMolière
(Université catholique de Louvain)Maitre en langues et littératures françaises et romanes
Document rédigé par Florence Meurée
Questionnaire de lecture
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Document rédigé par Florence Meurée
L’AvareMolière
Questionnaire de lecture
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MolièreDramaturge, comédien
et chef de troupe français
• Né en 1622 à Paris• Décédé en 1673 dans la même ville• Quelques- unes de ses œuvres :
ʟ Dom Juan (1665), comédie ʟ L’Avare (1668), comédie ʟ Le Bourgeois gentilhomme (1670), comédie- ballet
À la fois auteur, metteur en scène, directeur de troupe et comédien, Molière (de son vrai nom Jean- Baptiste Poquelin) nait à Paris en 1622 dans la bourgeoisie aisée. Il s’oriente très tôt vers le théâtre et fonde avec la comédienne Madeleine Béjart la troupe de l’Illustre- Théâtre. Après douze ans de théâtre itinérant en province, il revient à Paris où il est remarqué par Louis XIV qui le prend à son service.
Il écrit essentiellement des comédies dans lesquelles, sous le couvert du rire, il met au jour les défauts de ses contempo-rains (la préciosité, le pédantisme, l’avarice, etc.) et critique la société du xviie siècle (les pères autoritaires, les faux dévots, les médecins charlatans, etc.) Ses nombreuses pièces exercent encore aujourd’hui une influence considérable et font de Molière un auteur majeur du siècle classique.
Il meurt à Paris en 1673.
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QUESTIONNAIRE
1. Quelles sont les différentes stratégies mises en place par les personnages qui souhaitent obtenir quelque chose d’Harpagon ? Laquelle s’avère la plus efficace ?(20 lignes)
2. Montrez en quoi le secret, le mensonge ou encore le déguisement caractérisent la plupart des personnages de L’Avare.(20 lignes)
3. Le conflit le plus patent de la pièce, c’est- à- dire celui qui oppose le père au fils, est traditionnel dans les comédies.
a) Comparez, à l’aide d’un tableau, les attitudes et les traits de caractère d’Harpagon et de Cléante qui peuvent justifier une telle tension entre eux.
b) Qu’est- ce qui guide chacun de ces deux personnages ?(5 lignes)
L’AvareUne figure emblématique
du théâtre de Molière
• Genre : comédie• Édition de référence : L’Avare, Paris, Gallimard, coll. « La
Bibliothèque Gallimard », 2001, 224 p.• 1re édition : 1668• Thématiques : bourgeoisie, mariage, ruse, avarice,
argent, amour
L’Avare est une comédie en cinq actes écrite en prose. Elle est représentée pour la première fois en septembre 1668 au théâtre du Palais- Royal. L’intrigue se déroule à Paris. Inspirée de L’Aulularia (vers 195 av. J.- C.) de Plaute (poète comique latin, vers 254-184 av. J.- C.), elle raconte comment Harpagon, vieux bourgeois obsédé par l’argent, fait obs-tacle aux projets sentimentaux de ses deux enfants, Élise et Cléante. Ceux- ci obtiennent finalement gain de cause grâce à un coup de théâtre qui se produit au dernier acte.
Paradoxalement, L’Avare n’a pas rencontré un franc succès à sa création, mais est devenu, aujourd’hui, une des pièces les plus jouées de Molière. Harpagon, quant à lui, fait partie des figures emblématiques du théâtre de Molière.
Pour aller plus loin dans votre étude de l’œuvre, consultez aussi :
• le commentaire du monologue d’Harpagon dans L’Avare• la fiche de lecture sur L’Avare
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c) La Flèche se moque de l’avarice d’Harpagon en affirmant : « Donner est un mot pour qui il a tant d’aversion, qu’il ne dit jamais : je vous donne, mais : je vous prête le bonjour. » (acte II, scène 4)(2 lignes)
6. L’Avare est- il en accord avec les préceptes du théâtre classique ?(15 lignes)
7. À quel(s) sous- genre(s) appartient la pièce ? Justifiez.(10 lignes)
8. À l’origine, le jardin était situé à l’arrière de la scène. Au xxe siècle, le metteur en scène Charles Dullin confère davantage d’importance au jardin en le situant sur le côté droit de la scène. Quelles sont les raisons qui jus-tifient un tel choix ?(10 lignes)
9. Dans la scène d’ouverture de la pièce, Valère affirme à propos d’Harpagon :
Vous voyez […] sous quel masque de sympathie et de rap-
ports de sentiments je me déguise pour lui plaire, et quel
personnage je joue tous les jours avec lui, afin d’acquérir sa
tendresse. […] La sincérité souffre un peu au métier que je
fais ; mais quand on a besoin des hommes, il faut bien s’ajus-
ter à eux ; et puisqu’on ne saurait les gagner que par là,
ce n’est pas la faute de ceux qui flattent, mais de ceux qui
veulent être flattés.
4. Don Thomas d’Alburcy – alias le seigneur Anselme – n’apparait qu’à la fin de L’Avare. Cependant, il a une importance de premier ordre puisqu’il règle la situation problématique dans laquelle les personnages étaient coincés. Molière prépare- t-il ce dénouement tout au long de la pièce ou l’effet de surprise est- il total pour le spectateur ?(10 lignes)
5. La comédie de Molière suscite le rire essentiellement grâce au comique de caractère, mais pas uniquement. Quels autres types de comique sont illustrés dans les exemples suivants ?
a) Valère pense qu’Harpagon lui reproche de lui prendre Élise alors que le vieillard parle de sa cassette (acte V, scène 3) :
Valère
Tous mes désirs se sont bornés à jouir de sa vue ; et rien de
criminel n’a profané la passion que ses beaux yeux m’ont
inspirée.
Harpagon
Les beaux yeux de ma cassette ! Il parle d’elle, comme un
amant d’une maîtresse.
(2 lignes)
b) Harpagon se fait renverser par un de ses serviteurs, La Merluche (acte III, scène 9) :(2 lignes)
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CORRIGÉ
1. Quelles sont les différentes stratégies mises en place par les personnages qui souhaitent obtenir quelque chose d’Harpagon ? Laquelle s’avère la plus efficace ?
Tout au long de la pièce, plusieurs personnages gravitent autour d’Harpagon. Étant tous conscients de son mau-vais caractère, ils tentent de s’attirer ses faveurs à travers trois types de conduite :
ʟ le flatter avec hypocrisie. Harpagon aime qu’on le complimente, qu’on aille dans son sens. Valère tire profit de ce trait de caractère : il donne toujours raison au veuf dans le but de se faire apprécier et donc d’augmenter ses chances de se voir accorder la main d’Élise. Frosine, quant à elle, fait l’éloge de son physique. Si ce genre d’attitude procure un plaisir cer-tain à Harpagon, cela ne permet pas aux personnages d’arriver à leurs fins : d’une part ses bons sentiments envers Valère disparaissent dès qu’il le soupçonne de l’avoir volé, d’autre part il refuse de payer Frosine pour les services qu’elle lui rend ;
ʟ lui tenir tête, chercher à lui faire entendre raison. Élise et Cléante osent afficher leur désaccord par rapport aux décisions de leur père et ils essaient de le faire changer d’avis en lui démontrant qu’il est injuste. À chaque fois, Harpagon s’insurge et campe sur ses positions. Par ailleurs, la seule fois où maitre Jacques est vraiment sincère avec lui – en lui rapportant les rumeurs qui circulent à son sujet – il se fait battre ;
a) Quelle idée générale ressort de ces propos ? En quoi est- elle applicable à d’autres personnages ?(10 lignes)
b) Quel est l’intérêt de faire tenir de tels propos aux personnages ?(5 lignes)
10. Même si le dénouement est relativement favorable à Harpagon (il n’épouse pas Mariane, mais récupère sa cassette), le spectateur a l’impression que la pièce condamne l’avarice. Comment expliquer cela ?(10 lignes)
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ʟ Maitre Jacques : il ment à Harpagon en affirmant que Valère est le voleur de la cassette. Il change de vêtements selon qu’Harpagon veut s’adresser à lui en tant que cocher ou que cuisinier.
L’intrigue progresse grâce à la mise en lumière progres-sive de toutes ces choses cachées.
3. Le conflit le plus patent de la pièce, c’est- à- dire celui qui oppose le père au fils, est traditionnel dans les comédies.
a) Comparez, à l’aide d’un tableau, les attitudes et les traits de caractère d’Harpagon et de Cléante qui peuvent justifier une telle tension entre eux.
ʟ lui promettre qu’il va obtenir de l’argent. Ce compor-tement est le seul vraiment efficace. En effet, Cléante persuade Harpagon de renoncer à Mariane en lui affir-mant qu’en retour il récupérera sa cassette. De plus, celui- ci consent aux mariages de ses deux enfants seulement parce que le seigneur Anselme s’engage à en assurer les frais.
2. Montrez en quoi le secret, le mensonge ou encore le dégui-sement caractérisent la plupart des personnages de L’Avare.
ʟ Harpagon : il cache à tous que son trésor est enterré dans le jardin. De plus, il manipule Cléante en lui faisant croire qu’il comptait lui offrir Mariane pour épouse. Enfin, il se « déguise » en vieillard à lunettes, croyant ainsi plaire à Mariane.
ʟ Cléante : dans un premier temps, il n’avoue pas à son père ses sentiments pour Mariane. Il va même jusqu’à faire une déclaration d’amour à la jeune femme en feignant de parler au nom de son père. Par ailleurs, il s’arrange pour obtenir de l’argent sans que celui- ci ne le sache (en jouant ou en empruntant).
ʟ Mariane : elle et sa mère dissimulent leur véritable identité en n’affichant pas leur origine noble.
ʟ Élise : elle n’annonce jamais à son père les sentiments qu’elle a pour Valère et signe en secret une promesse de mariage à celui- ci.
ʟ Valère : il joue sans cesse la comédie en présence d’Harpagon. En attendant de retrouver son père, Don Thomas d’Alburcy, il prend les habits d’un simple domestique.
ʟ Don Thomas d’Alburcy : depuis des années, il a changé d’identité, se faisant appeler seigneur Anselme.
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L’effet de surprise est donc total pour le spectateur : le dénouement équivaut à un véritable coup de théâtre. Toutefois, grâce à une lecture rétrospective, on se rend compte que Molière précise que les personnages font partie de familles « amputées » : Valère veut retrouver sa famille pour convaincre Harpagon de lui accorder Élise pour épouse (acte I, scène 1), Mariane vit seule avec sa mère, Anselme n’a plus ni femme ni enfants.
Cependant, certains déplorent ce dénouement. D’une part, ils jugent le deus ex machina trop facile. D’autre part, ils considèrent qu’il y a une rupture avec le ton général de la pièce : alors que jusqu’ici il était question de conflits familiaux à l’intérieur d’une maison bourgeoise, on entre dans un récit d’aventure évoquant un terrible naufrage, des pirates et une errance à travers plusieurs pays. Il faut toutefois préciser que ce type de récit est présent dès la première scène quand Élise explique que Valère l’a sauvée de la noyade.
5. La comédie de Molière suscite le rire essentiellement grâce au comique de caractère, mais pas uniquement. Quels autres types de comique sont illustrés dans les exemples suivants ?
a) Valère pense qu’Harpagon lui reproche de lui prendre Élise alors que le vieillard parle de sa cassette (acte V, scène 3) :
Valère
Tous mes désirs se sont bornés à jouir de sa vue ; et rien de
criminel n’a profané la passion que ses beaux yeux m’ont
inspirée.
Notons que les deux personnages sont de nature à vite s’emporter – deux violentes disputes en témoignent (acte II, scène 2 et acte IV, scène 5). De plus, ils sont entêtés et excessifs dans leurs réactions : alors que Cléante souhaite que son père meure, celui- ci veut le déshériter.
b) Qu’est- ce qui guide chacun de ces deux personnages ?
C’est l’avarice qui guide toutes les actions et toutes les décisions d’Harpagon : il cherche sans arrêt à faire des économies, à gagner de l’argent et craint qu’on le vole. Inversement, Cléante (ainsi que Valère, Mariane et Élise) est entièrement guidé par le sentiment amoureux. Ainsi, l’avarice et l’amour sont les deux moteurs de l’action de la pièce.
4. Don Thomas d’Alburcy – alias le seigneur Anselme – n’apparait qu’à la fin de L’Avare. Cependant, il a une importance de premier ordre puisqu’il règle la situation problématique dans laquelle les personnages étaient coincés. Molière prépare- t-il ce dénouement tout au long de la pièce ou l’effet de surprise est- il total pour le spectateur ?
Rien ne permet de deviner que le seigneur Anselme va apporter la solution aux problèmes des jeunes couples. Avant son arrivée, il n’est d’ailleurs évoqué que deux fois dans les discussions (acte I, scènes 4 et 5). Le public ne sait donc rien sur lui, à part qu’il est noble et riche. Harpagon donne même une information erronée à son sujet : comme chacun, il croit qu’Anselme a perdu tous les enfants de son premier mariage.
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ʟ la bienséance : aucun acte choquant pour le public (bataille, mort d’un personnage ou acte sexuel) n’est représenté sur scène ;
ʟ la règle des trois unités, en partie : � unité de lieu : la pièce se passe entièrement à Paris,
dans la maison d’Harpagon, � unité de temps : la durée de l’intrigue se limite à une journée – Harpagon annonce à sa fille qu’il la mariera le jour même avec Anselme et celui- ci fait son apparition au dernier acte.
Cependant, Molière ne respecte pas l’unité d’action : en effet, il y a plusieurs intrigues (l’histoire d’amour entre Cléante et Mariane, celle entre Valère et Élise, et les tensions entre Harpagon et son fils autour de questions d’argent). Cela rappelle que le dramaturge a d’autres modèles, comme la farce et la commedia dell’arte.
Notons aussi que, pour sa pièce, Molière s’est fortement inspiré de L’Aulularia de Plaute, une comédie écrite vers 195 av. J.- C.
7. À quel(s) sous- genre(s) appartient la pièce ? Justifiez.
Comme son titre l’indique, L’Avare est avant tout une comédie de caractère, c’est- à- dire une comédie qui met en évidence les vices d’un personnage. En effet, les nom-breuses scènes où apparait Harpagon (23 sur un total de 32) démontrent presque toutes l’extrême avarice du vieil-lard. Au fur et à mesure de l’avancement de l’intrigue, le spectateur se rend compte qu’Harpagon ne pense et n’agit qu’en fonction de son obsession, l’argent.
Harpagon
Les beaux yeux de ma cassette ! Il parle d’elle, comme un
amant d’une maîtresse.
Cet extrait met en scène un quiproquo (malentendu qui consiste à prendre une chose ou une personne pour une autre). Il illustre donc le comique de situation.
b) Harpagon se fait renverser par un de ses serviteurs, La Merluche (acte III scène 9) :
Les chutes, de même que les expressions faciales ou les châtiments corporels, appartiennent au comique de gestes.
c) La Flèche se moque de l’avarice d’Harpagon en affir-mant : « Donner est un mot pour qui il a tant d’aversion, qu’il ne dit jamais : je vous donne, mais : je vous prête le bonjour. » (acte II, scène 4)
Dans cet exemple, l’humour réside dans le jeu de mots que contient la réplique. Il s’agit donc d’un comique de mots.
6. L’Avare est- il en accord avec les préceptes du théâtre classique ?
La pièce respecte presque toutes les règles du théâtre classique :
ʟ la vraisemblance : les faits présentés dans la pièce sont crédibles et leur enchainement est cohérent. Aucun évènement extraordinaire n’advient. Ceci permet de créer une impression de réalité ;
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Vous voyez […] sous quel masque de sympathie et de rap-
ports de sentiments je me déguise pour lui plaire, et quel
personnage je joue tous les jours avec lui, afin d’acquérir sa
tendresse. […] La sincérité souffre un peu au métier que je
fais ; mais quand on a besoin des hommes, il faut bien s’ajus-
ter à eux ; et puisqu’on ne saurait les gagner que par là,
ce n’est pas la faute de ceux qui flattent, mais de ceux qui
veulent être flattés.
a) Quelle idée générale ressort de ces propos ? En quoi est- elle applicable à d’autres personnages ?
Valère tente de se justifier. Si son comportement n’est pas exemplaire, c’est parce que le caractère d’Harpagon le pousse à agir de la sorte. Valère ne choisit pas vraiment d’être malhonnête : il n’a pas d’autre solution que d’être hypocrite s’il veut arriver à ses fins, c’est- à- dire épouser Élise.
D’autres personnages, tout comme Valère, font des actions condamnables : Cléante fait du chantage, Élise ne respecte pas le choix de son père en faisant une promesse de mariage à Valère et La Flèche vole la cassette. Cependant, ils agissent ainsi en der-nier recours parce que l’avarice et/ou le mauvais caractère d’Harpagon les y oblige(nt). Par exemple, La Flèche affirme : « [I]l me donnerait, par ses procédés, des tentations de le voler ; et je croirais, en le volant, faire une action méritoire. » (acte II, scène 1)
Mais la pièce se veut également une comédie de mœurs, puisqu’il s’agit d’une satire sociale portant sur la bour-geoisie. Harpagon, le bourgeois avare, s’oppose au noble seigneur Anselme, qui n’hésite pas, quant à lui, à dépen-ser de l’argent pour assurer le bonheur de ses enfants.
8. À l’origine, le jardin était situé à l’arrière de la scène. Au xxe siècle, le metteur en scène Charles Dullin confère davantage d’importance au jardin en le situant sur le côté droit de la scène. Quelles sont les raisons qui jus-tifient un tel choix ?
Dans L’Avare, le jardin possède une grande valeur dra-matique. En effet, Harpagon y a enterré sa cassette et s’angoisse à l’idée que quelqu’un la lui vole. Par consé-quent, il s’y rend à plusieurs reprises pour vérifier que son trésor est intact.
Le lieu prend toute sa valeur au moment où La Flèche y vole la cassette, ce qui permettra à Cléante d’épouser Mariane. Par ailleurs, quand Harpagon découvre que sa cassette a disparu, il se lance dans un monologue désor-mais célèbre dans lequel transparait tout le désespoir du personnage, qui est à la limite de sombrer dans la folie.
Ainsi, on comprend pourquoi Dullin déplace le jardin en le mettant davantage en évidence.
9. Dans la scène d’ouverture de la pièce, Valère affirme à propos d’Harpagon :
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valet, il croit les mensonges très peu crédibles de maitre Jacques concernant le vol de sa cassette, etc. Par ailleurs, Harpagon s’oppose à des projets justes et n’agit qu’en son intérêt du début à la fin de la pièce.
b) Quel est l’intérêt de faire tenir de tels propos aux personnages ?
Étant donné l’absence de narrateur dans une pièce de théâtre, c’est via la parole de ses personnages qu’un auteur peut faire passer certaines idées, ayant ainsi recours à la technique de la double énonciation : le message s’adresse non seulement à l’interlocuteur intradiégétique (qui est à l’intérieur de la narration, le personnage), mais aussi au public. On peut donc supposer que l’opinion de Molière sur les avares transparait dans certaines répliques des acteurs.
10. Même si le dénouement est relativement favorable à Harpagon (il n’épouse pas Mariane, mais récupère sa cassette), le spectateur a l’impression que la pièce condamne l’avarice. Comment expliquer cela ?
Comme d’autres dramaturges de son époque, Molière croit en la vertu éducative du théâtre. Il entend dénon-cer les vices de ses contemporains pour leur en faire prendre conscience. Dans L’Avare, il incarne donc un des sept péchés capitaux, l’avarice, dans le personnage d’Harpagon, pour le critiquer.
L’auteur s’éloigne du schéma conventionnel selon lequel le personnage négatif finit par être puni pour ses actions. Dans la pièce de 1668, la morale se construit tout au long de l’histoire, en montrant combien Harpagon est ridicule et peut se montrer odieux avec les autres. Le vieillard est grotesque à plusieurs reprises : il met des lunettes pour plaire à Mariane, il se fait renverser par un
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Gautier• La Morte amoureuse• Le Capitaine Fracasse
Gavalda• 35 kilos d’espoir
Gide• Les Faux-Monnayeurs
Giono• Le Grand Troupeau• Le Hussard sur le toit
Giraudoux• La guerre de Troie n’aura pas lieu
Golding• Sa Majesté des Mouches
Grimbert• Un secret
Hemingway• Le Vieil Homme et la Mer
Hessel• Indignez-vous !
Homère• L’Odyssée
Hugo• Le Dernier Jour• d’un condamné• Les Misérables• Notre-Dame de Paris
Huxley• Le Meilleur des mondes
Ionesco• Rhinocéros• La Cantatrice chauve
Jary• Ubu roi
Jenni• L’Art français de la guerre
Joffo• Un sac de billes
Kafka• La Métamorphose
Kerouac• Sur la route
Kessel• Le Lion
Larsson• Millenium I. Les hommes qui n’aimaient pas les femmes
Le Clézio• Mondo
Levi• Si c’est un homme
Levy• Et si c’était vrai…
Maalouf• Léon l’Africain
Malraux• La Condition humaine
Marivaux• La Double Inconstance• Le Jeu de l’amour et du hasard
Martinez• Du domaine des murmures
Maupassant• Boule de suif• Le Horla• Une vie
Mauriac• Le Nœud de vipères
Mauriac• Le Sagouin
Mérimée• Tamango• Colomba
Merle• La mort est mon métier
Molière• Le Misanthrope• L’Avare• Le Bourgeois gentilhomme
Montaigne• Essais
Morpurgo• Le Roi Arthur
Musset• Lorenzaccio
Musso• Que serais-je sans toi ?
Nothomb• Stupeur et Tremblements
Orwell• La Ferme des animaux• 1984
Pagnol• La Gloire de mon père
Pancol• Les Yeux jaunes des crocodiles
Pascal• Pensées
Pennac• Au bonheur des ogres
Poe• La Chute de la maison Usher
Proust• Du côté de chez Swann
Queneau• Zazie dans le métro
Quignard• Tous les matins du monde
Rabelais• Gargantua
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