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L’ÉVÉNeMeNT

One woman ShoovAU MANÈge HIeR SOIR

Son prénom veut dire lumière enhébreu. Hier au Manège, ellenous a éblouis.

Plus qu’un concert, la jeuneisraélienne nous a offertune performance unique et

si personnelle qu’on a eu l’im-pression de repartir avec un peude sa lumière. Tout est simplicité.Assister au concert de Lior, c’estl’inviter dans son propre salon,discuter d’elle et de nous, puiss’attacher à ce personnage clow-nesque et vraiment sincère. Il nes’agit pas uniquement de mu-sique, mais bien de rencontre.

"Chanter mon âme, chanter mes pieds"

Nomade, habitante de la Terre etde l’espace scénique, elle se pro-

mène avec des instruments quin’en sont pas, comme des re-liques de ses voyages, et qui de-viennent entre ses mains lesvecteurs de sa poésie. Un tuyau,un jouet pour enfant, un ukulélé,des clochettes, des boomw-hackers… "Juste un moment pourlaisser les mots parler et les doigtsdanser". A l’heure où l’industriede la musique ne cesse de suren-chérir, Lior nous prouve qu’avectrois fois rien et quelques motssimples, on peut en-chanter unpublic. Drôle et touchante, elleavoue sans pudeur et en chansonqu’elle est toute nue devantnous, et qu’elle ne maîtrise pastrès bien le français et toutes sesnuances. Quand elle fait monter sur scèneun spectateur pour en faire son

assistant percussionniste, elle luipropose de se tourner vers nouset de "profiter". Ce petit gestesimple et sans prétention résumela modestie de Lior en tant qu’ar-tiste. Juchée sur une chaise, avecquelques notes jouées sur unpiano pour enfant et des rythmesde human beat-box, elle reprendle tube d’Émilia "Big, big world".Pas de flashs ni de lumières vives,juste une ambiance tamisée etdes ponctuations de silences quinous ont permis de savourer,nous aussi. Lior nous a émus, mais elle nousa surtout fait rire. Sa plus grandeforce, c’est son charisme, acquistout au long de ses expériencesde clown. En quelques mimiquesou paroles chuchotées, elle peutnous faire sourire, notammentavec la chanson qui termine sonset et dans laquelle elle envie lalégèreté d’un sac plastique, objetrelégué au statut de déchet quidevient grâce à elle une percus-sion poétique : "Petit sac, dis-moicomment tu fais pour être légercomme ça ?". Lior, bonnejoueuse, permet même à son ins-trument de fortune de faire unsolo en guise de final.Cette première partie de concertinattendue a fasciné le public, quia offert à l’artiste une belle ova-tion dans l’espoir d’en avoir en-core un petit peu plus et deprolonger ce moment réconfor-tant et lumineux. "Tout ce qu’il me reste c’est dispa-raître et laisser place au vent".

Charlène Maricot

Elle s’appelle Lior L.I.O.R.

Camélia Jordana, du bout des lèvres

La soirée s’est poursuivie avecCamélia Jordana, qui occupaitdéjà l’espace avant d’entrer surscène : le ciel est nuageux et ilpleut.

On l’entend avant de la voir,elle arrive ombrageuse.Les titres s’enchaînent, dé-

routant au passage des specta-teurs qui aimeraient tantapplaudir cette nouvelle versionde Madi. Les interludes racontentdes fragments d’histoires et plan-tent des décors à la fois subtils etsobres. Le soin porté à la mise enscène et à la déclinaison d’am-biances lumineuses est palpable. Camélia Jordana nous intrigue.Elle esquisse quelques pas dedanse et nous projette en pleinset électro. De l’électro dans l’airdu temps, exigeante et maîtri-sée. Elle utilise des boucles poursuperposer sa voix sur Brigitte ditvrai ou Sarah sait. De belles réa-lisations, et toujours cette signa-ture vocale qui lui permet de toutincarner, des portraits de

femmes, qu’elle a dessinés, auColonel chagrin. Camélia Jordanase glisse Dans la peau de ses per-sonnages tout en gardant uneretenue et une distance protec-trices. Camélia nous chamboule.Ce deuxième album Dans la peauqu’elle nous raconte a été réalisépar Babx. Les collaborations avecdes auteurs, reconnus pour leurabsence de concession dans lacomposition et l’écriture, sontprestigieuses. Mathieu Boo-gaerts a écrit le titre choisi pourouvrir ce concert, Comment luidire. Camélia Jordana a-t-ellequelque chose à nous dire ? Moic’est… une autre Camélia plussombre et langoureuse. Uneartiste qui n’aime pas sa"gueule" ? Une artiste qui re-tient ses émotions alors qu’ellenous avoue tout. Elle "rêve devoyages, de terres inconnues, delongues balades et d’herbe sous[ses] pieds nus", mais elle arri-vera trop tard àMiramar, qu’elleaime tant. Camélia nous retient.Il pleuvait sur scène en l’atten-

dant ; elle aime l’orage, et touts’éclaire. Elle finit a capella avecle public sur un Que sera, sera dé-licat. Mais depuis Colonel Chagrinet sa complainte de saxophones,nous savions qu’elle pouvaitnous bercer de sonorités jazzy.Une nouvelle preuve que Camé-lia a voulu un spectacle qui ras-semble ses envies. Camélia nous sourit.

Francine Moronvalle

RDU TEMPS

EPORT’AIRNALLE JOU ## 22

DE L’AI

VENDREDI 15 mai 2015

Une chanson, c’est un poème

qui a pris l’air

Grégoire LacroixJournaliste, poète et auteur de chansons

Extrait de Le penseur malgré lui

Chante là où tu es, après tu ne sais pas où tu vas aller - Lior Shoov

Cathy Be

auvallet

Événement hier en fin d’après-midiaux Bains-Douches : l’annonce des"Coups de Cœur" de l’AcadémieCharles Cros.

Vous ne connaissez pas CharlesCros ? En réalité, vous avez peude chance de le croiser dans

les rues de Lignières durant ces joursde festival. L’homme est né à Fabre-zan dans l’Aude en 1842... Il meurtjeune à Paris en 1888. Pour l’instant,rien de bien passionnant. Pour exciter un peu votre curiosité, jeme permets d’écrire qu’il a étépoète, son œuvre fut même unesource d’inspiration pour les futursSurréalistes. Et afin de vous donnerplus encore l’envie de vous souvenirde son nom, je vais ajouter une in-

formation précieuse : Charles Crosfut un grand inventeur. Et parmi sesnombreuses créations, je ne peuxpas m’empêcher de vous citer la plusconnue, datant de 1877 : le paléo-phone, ancêtre du phonographe, cedernier étant créé quelques moisaprès par Thomas Édison. C’est doncun peu grâce à Charles Cros que nosarrière-grands-parents ont pu écou-ter de la musique dans leur salon.Soixante-dix ans plus tard, en 1947,et du fait de cette invention, son nomfut choisi pour désigner l’Académie…Charles-Cros, académie fondée pardes critiques et des spécialistes del’enregistrement sonore attribuantchaque année des distinctions trèsremarquées, les Prix du Disque de

l’Académie Charles-Cros. Parmi les lauréats célèbres, côtéchanteurs, citons Gainsbourg, Bar-bara, Higelin, Ribeiro, Thiéfaine… etplus récemment Beaupain ou Amé-lie-les-Crayons… des noms bienconnus aux Bains-Douches.Il y a quelques années, l’AcadémieCharles Cros a créé des distinctionssupplémentaires les "Coups de CœurCharles Cros", qui l’année dernièreencore étaient annoncées à Mon-tauban dans le cadre du festival"Alors…chante !" (voir Report’Aird’hier).Cette année, c’est à Lignières que lepalmarès est révélé. La cérémonieofficielle s’est déroulée dans la salledes Bains-Douches, pleine à craquer.

Un événement pour L’Air du tempsqui a accueilli la plupart des mem-bres de l’Académie et plusieurs lau-réats, dont deux programmés pource festival : Ben Mazué et CaméliaJordana.Nous publions ci-après les noms desquinze "Coups de Cœur".

Pascal Roblin

Je me souviens de nos pre-miers CD audio. Autant direla préhistoire du digital...

Nous étions jeunes et pas tropchômeurs, il fallait bien un moisde salaire pour s’offrir la chaînehi-fi permettant d'écouter cenouveau son. L’armée améri-caine n’avait pas encore renduson world wide web accessibleau public.Et puis, tout s’est accéléré. Lacopie, jadis magnétique, s’estnumérisée, elle est devenue par-tageable. Les producteurs ont vuleurs chiffres baisser, entraînantavec eux ceux des artistes... Lemarché de la musique enregis-trée a baissé de 7 % en France en

2014. Même les stars ont dûmultiplier les tournées pourcompenser le manque à gagner.Petit à petit, des majors ont jetél’éponge devant l’impossibilitéd’un nouveau modèle écono-mique viable. La musique nes’achète plus guère, elle se télé-charge avec l’omnipotence dutout gratuit.Comme les studios d’enregistre-ment se miniaturisaient,pourquoi ne pas alors s’auto-produire ? La plupart des ar-tistes le font à présent.Entre-temps, les disquaires ontpresque tous disparu (il en res-terait 210). Alors il faut aussi sediffuser, s’auto-promouvoir. Au

qualificatif d’auteur-composi-teur-interprète, ajoutons pro-ducteur-diffuseur-promoteur etsans doute auto-entrepreneur !Des regrets ? Non, quand c’estune chance pour les artistes ta-lentueux, et il y en a beaucoup,de pouvoir se faire une petiteplace sur la toile en expansion.De là à vivre de son art, il y abelle lurette qu’on y a renoncé. Achacun d’inventer sa ressource.Même la gloire ne fait plus re-cette tant elle peut être éphé-mère. Plus beaucoup de CD,encore moins de CDI. Que reste-t-il à nos troubadours ?Assurément le live, la scène etles festivals, car aucune vidéo,

qu’elle soit sauvage ou pro, nepeut offrir les émotions ressen-ties dans une salle, émotion departage avec des voisins, im-pression furtive d’un regardcroisé avec les artistes. Il paraîtque les salles se remplissenttoujours, c’est tant mieux. Et tant pis si les artistes doiventeux-mêmes organiser leursshows, de la location à la ventedes billets. Les lieux qui conti-nuent de programmer se fonttoutefois rares. Les Bains-Douches sont de ceux-là et nous nous en félicitons. Carqui peut vivre uniquement del’air du temps ?

Sylvie Andrieu

ÉDITORIAL

Vivre de l’air du temps ?

Les Coups de Cœur de Charles Cros

Les Coups de CœurCOUP DE CŒUR PRO

Jo Masure(festival Alors... chante !)

ALBUMSBastien LallemantLa maison haute

Ben Mazué33 ans

Camélia JordanaDans la peau

Des fourmis dans les mainsPartout des gens

DimonéBien hommé, Mal Femmé

Jérémie BossoneGloires

Les Ogres de BarbackVous m’emmerdez

Presque OuiDe toute évidence

VianneyIdées blanchesZaza FournierLe départ

FRANCOPHONIEMaya Kamaty (La Réunion)

Santié PapangSalomé Leclerc (Canada)

27 fois l’auroreStéphane Blok (Suisse)

Complainte de la pluie qui passeEP

Radio ElvisJuste avant la ruéeLes Coups de Cœur 2015 sur la scène des Bains-Douches Libre et mystérieuse

Marylou

Eytier

Marylou

Eytier

Marylou

Eytier

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Une idée ou une envie particulière pour les 25 ans du festival en 2016 ?MIcRO-TROTTOIR

Lili Cros et Thierry ChazelleFil rouge 2013

Propos recueillis par Violette Dubreuil et Charlène Maricot

Xavier 42 ansSaint-Baudel

Rémi 25 ans et Alice 31 ans Châteauroux

La Mal Coiffée : des boucles entêtantesHIeR APRÈS-MIDI SOUS LA HALLe

Comme on pouvait l’espérer hieraprès-midi en embarquant auxBains-Douches, un véritable dé-paysement nous attendait.

Denis Péan est un vieuxloup de mer. Echappé deson groupe Lo’Jo, il a su

en bon capitaine s’entourer d’uncharmant équipage, une tribu desix femmes venues d’horizonsdifférents. Les membres de cecollectif ont quitté, le tempsd’une escale, leurs projets res-pectifs (Lo’Jo, Titi Zaro, Las Her-manas Caronni) pour nous fairepartager ce voyage musical. C’estun melting pot, un subtil métis-sage qui nous a fait naviguer desplages de Rodrigues aux ports deBuenos Aires, en passant, letemps d’une chanson, par Algerla Blanche. Clé de voûte de cespectacle, le nougaresque DenisPéan garde le cap. Ses "femmes"peuvent alors tour à tour prendrela lumière. Chacune avec son ins-trument, son timbre, sa cultureet sa sensibilité. Nous nous lais-sons porter par les courants mu-sicaux, passant des musiquessud-américaines au maloya par

un simple changement derythme. Il y a une belle compli-cité, une osmose dans ce specta-cle joué pour la deuxième foisseulement. Les musiciens "pren-nent du plaisir sur scène et mêmedans le camion" et cela se res-sent. Au débarquement, le bon-heur se lisait sur le visage des

spectateurs/passagers, ravis des’être laissé emporter par lechant des sirènes.

Thibaud MoronvallePascal Miara

Chante, danse et mets tes baskets...

Rémi : Bonne question … jene peux pas vous dire parceque c’est la première fois queje viens.Alice : Moi il y a longtempsque je ne suis pas venue,mais j’aimerais bien voir Tétéen concert.Rémi : La rue Kétanou, çapeut être sympa mais je nesais pas si c’est le style dufestival.

Peut-être faire plus d’ate-liers et faire venir plus demonde, notamment descommunes alentours. J’étaishier à l’inauguration et jetrouve qu’il n’y avait pasassez de monde. Donc l’ob-jectif serait de comprendrepourquoi les locaux ne vien-nent pas plus. Peut-être est-ce à cause du festival deCannes ? Est-ce que LambertWilson peut venir l’an pro-chain ? Plus de paillettes etplus de people serait la so-lution…je ne vois que ça !

Thierry : Euh… on va pas oser le dire ! … eh bien, on aimeraitbien faire partie de la fête !Lili : Tiens, si jamais on pouvait être programmés pour les 25ans, ça serait drôlement une bonne idée !Thierry : On va pouvoir placer nos copains aussi ! On a pleinde copains dans le métier, attention, entre Dimoné, ThibaudDefever de Presque Oui, Chloé Lacan…Lili : Titi Zaro dont certaines des filles étaient dans le specta-cle La Tribu des femmes, JereM, Ignatus mais il y était déjàcette année… On en a trop là ! On a tellement de copains ta-lentueux que ça ferait plus qu’un festival. Thierry : Il faudrait essayer d’allonger du coup !Lili : Voilà, pour les 25 ans, il faudrait que ça dure une se-maine !

FIL ROUge

Cathy Be

auvallet

Conception graphique : Le Centre de la Presse 18170 Maisonnais. Téléphone : 06.21.09.38.28. [email protected]

Participent à REPORT’AIR : Sylvie Andrieu, Cathy Beauvallet, Charlotte Bonneau, Virginie Canon

Violette Dubreuil, Marylène Eytier, Charlène Maricot, Pascal MiaraFrancine Moronvalle, Thibaud Moronvalle, Pascal Roblin.

FESTIVAL ORGANISÉ PAR

LES PRINCIPAUX PARTENAIRES DE L’AIR DU TEMPS

REPORT’AIR Le journal de l’Air du Temps# 2

HIeR APRÈS-MIDI AUx BAINS-

La tribu des femmes, d’Elles en îles

Assemblée générale annuelle de la Fédération des festivals de chanson francophone, qui s’est déroulée hier pour la première fois à Lignières

Le g20 De LA cHANSON

Le chant des six reines

Al'Air du temps cetteannée, il est décidémentquestion de famille, de

tribu, de maison. Celle de la MalCoiffée, on l'imagine comme lerepaire d'une grand-mère im-muable, un verger en fleurs, unecabane à l'abri du temps, pour seretrouver en cachette et se racon-ter des histoires miraculeuses.Quatre femmes sobrement vê-tues de noir nous invitent à en-trer dans leur cercle magique.Elles vont nous conter la terrelanguedocienne dans sa langueoriginelle. Lentement, elles semettent en marche. Nous par-tons avec elles "à la chasse à lagrive, à la chasse aux chimères".Karine aux pieds nus donne lerythme. Elle est relayée par lestambours lointains, le bendir etla tamorra. Des instrumentsétranges apparaissent : de pe-tites cymbales en cuivre nom-mées sagattes, une sorte defagots qui passent de main enmain, et le brau langoureux.L'énergie vient du sol de leurs an-cêtres, fait chalouper leshanches, libère les voix vers leciel. Des fourmis contagieuses

gagnent les jambes du public at-tentif. La halle tantôt s'emballe,tantôt se révèle propice au re-cueillement. Par moment, leschanteuses se rapprochent pourun conciliabule. L'une d'entreelles se fait guide, suivie en touteconfiance par ses camarades.Pour communier, pas besoin dese tenir les mains, c'est la voixqui fait lien. Leur dieu à elles,"lou christou", emmène les en-

fants à la fête foraine où la viergedistribue des pommes d'amour.Parfois, on nous explique "rapi-dos" la légende qui se joue, par-fois pas. Peu à peu, on attrapedes mots au passage. De toute façon, on comprendl'essentiel : la polyphonie parleau corps, alors reprenons enchœur ces refrains échevelés.

Charlotte Bonneau

Quatre filles dans le vent des palombes

Plus de deux cents personnes in-sensibles aux messages pourtantpessimistes des prévisions météose sont pressées ce matin à laMaison des Parfums, à la sortiede Lignières, route de La Châtre,pour une déambulation musi-cale et bucolique.

Devant l’affluence, cette ex-périence a débuté un peucomme une sortie scolaire.

Les organisateurs n’ayant passouhaité priver quelques specta-teurs de ce moment unique,Annie Marchet, en bonne direc-trice d’école, a rappelé les règlesde sécurité… La promenade pou-vait commencer !Les deux demoiselles de Faussenote, Sandra Reinfelt et PeggyRolland, ouvraient le bal avecune reprise incantatoire de

J’veux du soleildu groupe Au P’titbonheur. Et cela a fonctionné !Ben Mazué enchaînait lui avecson titre 14 ans sur la premièrefois fébrile d’un couple d’adoles-cents. On sentait chez lui cettemême timidité touchante : unspectacle acoustique en pleinelumière est un exercice exigeant.Allez allez de Camille entonné enchœur, guidait nos pas vers lemoulin. Accompagnées par le bruit del’eau, les Fausse note nous of-fraient une chanson sénégalaise,alors que Ben changeait sesplans et nous surprenait avec unAll night long dont le groove etl’énergie couvraient le courant.Le titre de circonstance Down bythe river faisait chanter le publicen chœur. Une vraie messe gos-pel à ciel ouvert !

Arrivés au Château du Plaix, letrio nous offrait une succulentereprise de 100 ans de Renaud. Al’écoute, on ne peut d’ailleurss’empêcher de penser que cetitre aurait tout à fait trouvé saplace dans le dernier album deBen Mazué 33 ans. La balade s’achevait dans la courdu château, après une présenta-tion d’une chanson écrite dans lecadre des ateliers d’écriture, Leleader prince et une interpréta-tion magnifique de Je t’aimeraisde Serge Reggiani.Il semblait loin le temps des yeuxlevés scrutant la pluie. De toutefaçon, même mouillés, nous au-rions aimé. Avec ce soleil, nousavons adoré marcher, chanter et"sourire entre les gouttes".

Thibaud Moronvalle

Promenade enchantante

Cathy Be

auvallet

Guillaum

e Fauche

ron