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Gastroenterol Clin Biol 2006;30

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C31ADAPTATION COLIQUE DANS LE CAS DU SYNDROMEDE GRÊLE COURT CHEZ L’HOMME

F Joly (1), M Thomas (2), C Mayeur (2), A Bruneau (2),C Cherbuy (2), A Lavergne-Slove (1), J Doré (2),S Rousseau (1), PH Duée, B Messing (1)(1) Hôpital Lariboisière, Service Gastroentérologie etAssistance Nutritive, Paris ; (2) Unité Ecologie PhysiologieSystème Digestif, INRA, Jouy en Josas.

Introduction : Le syndrome de grêle court (SGC) entraîneune malabsorption avec une diarrhée nécessitant fréquemmentl’utilisation de suppléments nutritionnels parentéraux. Desobservations cliniques sont en faveur d’une adaptation coli-que, en effet, la présence du côlon en cas de SGC réduit ladépendance à la nutrition parentérale.

Objectif : L’objectif de ce travail est d’étudier des modifica-tions de l’épithélium colique qui pourraient refléter une adap-tation du côlon chez des malades SGC en comparaison avecdes sujets contrôles. Trois paramètres sont étudiés dans lecôlon résiduel des malades :

— le nombre de cellules par crypte colique exprimant unmarqueur de prolifération (Ki67).

— la quantité d’ARNm du gène codant NHE3 (transpor-teur de sodium) et du gène codant PepT1 (transporteur de di-tripeptides).

— le profil bactérien reflétant la diversité de la flore colique.

Malades/contrôles et méthodes : Dix malades avec un SGCet dont le côlon est en continuité de l’intestin grêle ont parti-cipé à l’étude. L’absorption intestinale globale est évaluée surun recueil de selles et après une enquête diététique. Les mala-des sont comparés à 10 sujets « contrôle » présentant unecoloscopie normale d’après des critères macroscopiques ethistologiques.La protéine Ki67 est détectée par immuno-histochimie. LesARNm codant PepT1 et NHE3 sont quantifiés par RT-PCR entemps réel en utilisant les ARNm « 18S » comme référence.La composition de la flore est étudiée sur des échantillonsfécaux par une analyse comparée des ARNr 16S et électro-phorèse sur gel en gradient dénaturant.

Résultats et conclusion : Chez les malades, le pourcentagede cellules en prolifération augmente au niveau des cryptescoliques. Une augmentation de l’abondance des ARNm deNHE3 est également observée dans le côlon proximal aprèsune résection, alors que l’abondance de PepT1 est comparableentre les contrôles et les malades. Les malades SGC présen-tent une modification notoire de la diversité de la flore ; avecune représentation très perturbée des groupes bactériens domi-nants. Ces résultats, sont en faveur de l’existence de modifica-tions de l’épithélium colique au cours du SGC.

C32LE RÉCEPTEUR PÉRIPHERIQUE AUX BENZODIAZÉPINES(PBR), UN MARQUEUR DE L’INFLAMMATION ?

MA Ostuni (1), G Peranzi G (1), F Walker (1),V Papadopoulos (2), JJ Lacapere (1)(1) Unité INSERM U683, Faculté de Médecine XavierBichat, 75018 Paris ; (2) Dpt Biochimie et BiologieMoléculaire, Faculté de Médecine, UniversitéGeorgetown, Washington, USA.

Introduction : Le récepteur périphérique aux benzodiazépines(PBR) est une protéine abondante dans les épithéliums. Il estlocalisée dans la membrane externe des mitochondries et repré-sente un autre site de liaison des benzodiazépines à côté duclassique récepteur GABA. Des molécules synthétiquescomme le Ro5-4864 (benzodiazépine) ou le PK 11195 (isoqui-noline) sont des ligands spécifiques du PBR qui possède égale-ment des ligands endogènes peptidiques, les endozépines. Lesfonctions du PBR sont mal connues, mais elles sont sans douteimportantes puisque l’invalidation du gène du PBR est létale.Au cours des réunions précédentes du CECED nous avonsmontré que l’activation du PBR localisé dans le tractus gastro-intestinal du rat induit des sécrétions ioniques transépithélialesdépendant du calcium cytosolique. Ces résultats suggèrent quele PBR pourrait avoir un rôle protecteur. Plusieurs données dela littérature décrivent que cette protéine est surexprimée dansdifférents types de cancer comme les cancers colorectaux et lePBR a même été proposée comme marqueur pronostique.

Objectifs : Nous avons recherché la présence du PBR dans despathologies inflammatoires du système digestif et si les ligandsciblés vers le PBR pouvaient avoir des intérêts thérapeutiquesen utilisant un modèle animal et des cellules en culture.

Matériel et méthodes : La détection du PBR dans les biopsieshumaines, les lignées coliques humaines HT29 et l’intestin derat (Wistar) a été obtenue grâce à des techniques immunohis-tochimiques. La quantification du PBR dans les préparationsmembranaires de tissus de rat et de cellules HT29 a été réali-sée avec un ligand radioactif spécifique, le PK 11195.L’inflammation colique chez le rat a été induite par ajout desulfate sodique de dextran (DSS) dans la boisson des animaux.Le phénotype inflammatoire des cellules HT 29 a été obtenuepar traitement au facteur de nécrose tumoral (TNFα).

Résultats : Nous avons observé une forte présence de PBRdans des biopsies humaines de malades atteints de maladies deCrohn, de rectocolite hémorragiques et de cancer du côlon.Dans un modèle animal d’inflammation (rat traité au DSS)nous avons mesuré les variations d’expression du PBR aucours du traitement au DSS et étudié les effets du ligand spéci-fique du PBR, le PK 11195, sur le développement de l’inflam-mation. Dans un modèle cellulaire en culture (HT29) nousavons observé que la présence de PK 11195 inhibait les effetspro inflammatoires induits par l’addition de TNFα.

Conclusions : Ces différents travaux ont permis de montrerque le PBR est largement surexprimé dans les pathologiesinflammatoires digestives humaines. Les études sur modèleanimal et cellules en cultures montrent que la stimulation duPBR par son ligand spécifique modulait la réponse inflamma-toire. L’identification de sa fonction physiologique dans letractus digestif pourrait permettre de comprendre son rôle etson mécanisme d’action dans ces pathologies.

Mots-clés : Étude clinique, transporteurs NHE3 et PepT1,flore bactérienne, côlon.

Mots-clés : Inflammation, cancer, côlon, mitochondrie,lignées coliques.

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