Les étudiants étrangers au Canada : Principaux défis à leur
adaptation
Le service de la coopération internationale
• Programme canadien de bourses de la Francophonie (PCBF 2000) – depuis décembre 2000 – 591 étudiants
• Programme national gabonais des bourses et stages au Canada – depuis 1992 – plus de 1000 étudiants
• Programme d’assistance technique au Ministère de l’Éducation du Gabon – depuis 1987
• Autres programmes de coopération : Rwanda, Algérie, Côte d’Ivoire.
Plan de la présentation
• Description du groupe d’étudiants étrangers observé
• Natures des difficultés rencontrées par les étudiants étrangers
• Résultats du sondage PCBF et conclusions
Groupe d’étudiants observés - Remarques
• Observations effectuées au fil de la supervision du PCBF depuis décembre 2000
• Les étudiants observés présentent des caractères spécifiques à leur condition de boursiers d’un programme de bourses d’excellence
Spécificités du groupe d’étudiants observé
• Le boursier n’a, en principe, pas de problèmes financiers
• Le boursier d’un programme d’excellence ne devrait pas éprouver de graves difficultés scolaires (sélection)
• Le Cégep exerce un suivi attentif du déroulement de son séjour d’études
• Le boursier n’a pas choisi lui-même son établissement d’accueil.
Autres spécificités
• Les étudiants fréquentent des établissements francophones au Canada
• Les étudiants proviennent de pays de la Francophonie – langue maternelle : français ou autre, peu d’étudiants anglophones
• Les étudiants proviennent de pays en voie de développement
• Les boursiers de l’ACDI n’ont pas besoin de CAQ (Québec)
Sondage
• Administré en septembre et octobre 2004 par courrier électronique
• Tous les boursiers actuels (250) et un échantillon d’anciens boursiers récents (75)
• 146 questionnaires ont été complétés (45%)
Nature des difficultés rencontrées par les étudiants étrangers -
Catégories
• A- Adaptation au nouveau système scolaire, aux approches pédagogiques
• B- Maîtrise des langues• C- Solitude, éloignement de la famille• D- Relations interpersonnelles• E- Autres types de difficultés
A - Adaptation au système scolaire, aux approches
pédagogiques• 1- Échéances rapprochées, cycle d’une session plutôt
qu’une année scolaire complète• 2- Importance du travail personnel nécessaire pour
compléter le cours magistral• 3- Manque de formation pratique se manifestant dans les
travaux pratiques en laboratoire• 4- Décalage entre les systèmes scolaires, lacunes dans
certaines matières• 5- Autonomie nécessaire pour conduire un projet de
recherche.
A - Adaptation au système scolaire, aux approches
pédagogiques (commentaires)• Difficile au départ de s'adapter en partant à un mode d'apprentissage par
problèmes et projets en ingénierie.• Approche pédagogique par problème et par projet a été très difficile pour
moi. • J´ai dû m´adapter au rythme de travail. Tout passe vite au canada. C’est vrai
que le temps est linéaire. Savoir gérer son temps, je crois que c´est ce qu´il faut apprendre avant tout.
• Difficulté de m'adapter au rythme de travail qui semble trop stressant • La particularité de l'approche méthodologique et pédagogique en Droit
canadien.
A - Adaptation au système scolaire, aux approches
pédagogiques (commentaires)• Les difficultés résultaient surtout de la différence dans la façon de répondre aux
questions d'examens entre le système d'ici et le notre. Par exemple, chez nous, pour répondre à une question à développement, les professeurs exigent qu'on fasse d’abord une petite introduction pour rappeler le bien-fondé de la question, ensuite on reprend la question et enfin on développe la réponse. Je procédais ainsi ici, aussi je n'avais jamais eu le temps de terminer mes examens. Plus tard, j'ai finalement compris qu'il fallait, sans tergiverser, aller directement dans le vif du sujet et ressortir seulement les éléments dont le professeur a besoin.
• Concernant les questions à choix multiples, à prime abord, je me suis dit : " que c'est facile". Mais, à ma grande surprise j'avais tout faux. Quand on n'est pas habitué à ce système, on se laisse avoir par la fausse impression de facilité. Je me suis finalement rendu compte qu'il n'existe que de légères nuances entre les différents choix et que pour réussir ce genre de questionnaire cela requière une connaissance approfondie du cours.
• Les difficultés résident surtout au niveau des outils, que ce soit en laboratoire ou quand il faut rédiger des rapports à l’ordinateur. Personnellement , je n’étais pas habituée à rédiger rapidement des rapports à l’ordinateur.
A - Adaptation au système scolaire, aux approches
pédagogiques (commentaires)• Le système universitaire canadien exige une très grande participation de
l'étudiant en termes de travaux de recherches pour compléter le cours magistraux. Ca fait une masse énorme de travail puisque c'est le cas dans chacun des cours. On est souvent surmené. J'éprouve beaucoup de difficultés à suivre le rythme.
• Je me sens souvent très seule, et désorientée par rapport aux études. Les travaux sont très nombreux et les examens très rapprochés.
• La difficulté était surtout de n'avoir aucun background concernant certaines matières qu'on n'enseigne pas dans nos pays ou un background insuffisant concernant d'autres matières. Pourtant, le problème était moins la difficulté de ces nouvelles matières que le manque de temps vu les évaluations rapprochées et l'adaptation à plusieurs changements à la fois sur d'autres plans... C'était comme devoir affronter des avalanches de tout côté alors qu'on essaie d'apprendre comment marcher sur la neige :-)
B - Maîtrise des langues
• 6- Compréhension français parlé au Canada (diversité des accents)
• 7- Expression verbale en classe quand la participation est requise, sentiment de blocage
• 8- Rédaction de travaux en français• 9- Rédaction d’une thèse ou d’un mémoire en
français• 10- Lecture de l’anglais
B – Maîtrise des langues (commentaires)
• Mes difficultés sont surtout l'anglais parlé et écrit après avoir passé tout mon temps à étudier en français, ou en d'autres langues qui ne sont pas l'anglais.
• Documentation en anglais vs examens en français.• La principale difficulté réside dans le fait que je ne maîtrise pas l'anglais
alors que la plupart des références scientifiques sont faites dans cette langue.
• En ce qui me concerne, le problème de compréhension se posait lorsqu'un professeur anglophone donnait les cours en français.
• Au début, l'accent québécois m'a beaucoup fatigué dans les premiers cours, mais durant le deuxième trimestre ma compréhension de l'accent a commencé à s'améliorer.
C – Solitude, éloignement de la famille, de sa culture
• 11- Éloignement du conjoint, de ses enfants, de ses parents, de sa famille en général
• 12- Sentiment de solitude, manque de contact avec les gens de même culture
• 13- Choc culturel, différence perçue entre les comportements des gens d’ici et ceux de son pays
• 14- Adaptation au climat, à la nourriture, au mode de vie nord-américain en général
C – Solitude, éloignement de sa famille, de sa culture
(commentaires)• Pour un père de famille, vivre seul sans ses enfants et sans sa conjointe,
limite souvent la capacité de fournir un travail scientifique excellent, surtout si l'on a laissé sa famille dans une situation fragile : insécurité, mauvaise gouvernance, famine, pauvreté extrême, etc.
• Le climat est froid ,très différent de la chaleur africaine, donc j'ai du mal. Je suis très angoissé par l'hiver qui arrive et j'ai peur que ce soit trop difficile pour moi.
• J'ai eu beaucoup de difficultés d'adaptation. Étant une personne qui a habité chez ses parents pour toute sa vie, c'est très difficile de trouver son autonomie. Il m'a pris du temps à développer cela mais une fois c'est accompli je le trouve très utile.
• difficulté de me préparer de quoi à manger car je ne savais pas faire la cuisine d’où, difficulté de retrouver une bonne alimentation
D – Relations interpersonnelles
• 15- Entrer en relation avec les enseignants, déphasage entre le statut des enseignants de son pays et celui des enseignants d’ici
• 16- Sentiment de rejet par les enseignants, sentiment d’être ignoré
• 17- Se faire accepter au sein d’une équipe de travail
• 18- Travail en équipe
D – Relations interpersonnelles (suite)
• 19- Entrer en contact avec les étudiants canadiens
• 20- Sortir du groupe d’étudiants ou d’amis de même origine que soi
• 23- Difficultés relationnelles avec le directeur de recherche.
D – Relations interpersonnelles (commentaires)
• J'ai failli abandonner au milieu du programme à cause de mon directeur de recherche qui m’a traumatisée, harcelée
• La mentalité des gens en ce qui concerne les étrangers, surtout dans les petites villes, est vraiment déplorable. Le gouvernement canadien veut attirer les étudiants en région; toutefois, les gens des régions ne sont pas prêts à recevoir les étrangers dans leurs villes.
• Les grandes difficultés éprouvées étaient de me caser dans une équipe de travail au début, et il me semblais que mes camarades sous-estimaient ma formation antérieure, cela était pour tous les étrangers, ce qui fait que les étrangers se retrouvaient toujours dans une même équipe.
• Les étudiants canadiens se sont regroupés entre eux (la majorité se connaissent déjà). Je me suis retrouvée en fin de compte avec un mexicain et un marocain.
D – Relations interpersonnelles (commentaires)
• La difficulté majeur est la méfiance d'intégrer ou d'opérer des relations interpersonnelles due la structure sociale qui est essentiellement basée sur la loi et les principes juridiques et réglementaires.
• Les étudiants canadiens sont très réservés et il est probable que je parte du Canada sans m'être fait aucun(e) ami(e) québécois. On est obligé de rester dans son cercle.
• Malgré les diplômes que j'ai décrochés dans des universités européennes, il fallait constamment prouver ses connaissances. Pour vous avouer, j'ai l'impression que la confiance a du mal à s'installer au début avec le directeur de recherche.
• Dans ma culture, ce sont les gens qui vont vers un étranger afin de le connaître, alors qu'au Canada, les gens attendent que ça soit l'étranger qui va vers eux. Il devient donc très difficile pour un étranger de se faire des amis d'autant plus que c'est pas évident de s'inviter à entrer dans un groupe d'amis déjà constitué.
D – Relations interpersonnelles (commentaires)
• La principale difficulté a été la relation avec les étudiants Canadiens (Québécois en particulier) tant pour les travaux d'équipe que pour les sorties organisées. Il y avait une plus grande facilité à se lier avec des ressortissants d'autres pays (Europe, Afrique, Asie) qu'avec ceux du Canada.
• Il y avait un grand problème de collaboration. Je me demande pourquoi tous les devoirs en groupe deviennent individuels pour moi.
E – Autres types de difficultés
• 21- Trouver un stage en entreprise dans un programme où les stages sont obligatoires
• 22- Faire reconnaître un stage effectué dans son pays d’origine
• 24- Problèmes de santé• 25- Formalités d’immigration
E – Autres types de difficultés
(commentaires)• Je pense que le véritable problème qui se pose a moi en tant
qu'étudiante dans un régime coopératif est de me trouver un stage.• La difficulté est de se trouver un stage, on est laissé à nous même, alors
qu’on ne connaît pas comment, où, aller chercher le stage. On est contraint à ce moment à choisir le profil recherche qui n ‘est pas nécessairement le plus avantageux pour nous.
Profil des répondants au sondage
Caractéristiques des boursiers qui ont répondu au sondage
ProvinceProvince
Québec75%
Ontario10%
Maritimes12%
Ouest et Centre3%
Cycle d’étudesCycle
1-Collégial8%
2-Baccalauréat31%
3-Maîtrise38%
4-Doctorat23%
SexeSexe
Femme47,3% Homme
52,7%
Groupes d’âgeAge
17-2127%
22-2516%26-34
39%
35+18%
Groupes de disciplinesChamp disciplinaire
Sciences pures16%
Génie23%
Environnement, Agronomie
14%
Lettres3%
Sciences humaines16%
Gestion, Droit, Sciences sociales
28%
Premier séjourPremier séjour au Canada
Non13%
Oui87%
Langue parlée au pays d’origineLangue parlée au quotidien dans le pays d'origine
Français54%
Anglais1%
Autre45%
Pays d’origineOrigine
Afrique subsaharienne74%
Afrique du nord et Moyen-Orient
8%
Asie et Pacifique10%
Caraïbes8%
Importance des difficultésClassement des difficultés - Importance
1,5211,684
1,8501,650
1,6241,643
1,5601,196
1,2462,066
2,6221,933
1,7691,901
1,4001,409
1,5611,339
1,8021,519
2,8722,250
1,3331,430
1,696
1,000 1,500 2,000 2,500 3,000
1-Échéances
2-Quantité travail
3-Formation pratique
4-Décalage
5-Autonomie
6-Accent
7-Participation active
8-Rédaction travaux
9-Rédaction thèse
10-Lecture anglais
11-Éloignement
12-Solitude
13-Choc culturel
14-Climat, nourriture
15-Contact enseignants
16-Rejet par enseignants
17-Constituer équipe
18-Travailler équipe
19-Contact canadiens
20-Ghetto
21-Recherche stages
22-Stages étranger
23-Directeur recherche
24-Santé
25-Immigration
Moyenne des réponses
Test de Pearson (Khi-deux)Province Cycle Sexe Age Discipline Séjour Langue Origine
1 - Échéances 14% 68% 32% 74% 10% 63% 25% 62%
2 - Quantité de travail 3% 26% 15% 57% 8% 41% 57% 98%
3 - Formation pratique 63% 61% 5% 58% 75% 53% 50% 59%
4 - Décalage 61% 35% 16% 50% 31% 96% 68% 19%
5 - Autonomie 19% 16% 48% 79% 31% 87% 32% 0%
6 - Accent 5% 3% 36% 16% 43% 46% 5% 1%
7 - Participation active 77% 32% 45% 23% 9% 0% 1% 78%
8 - Rédaction de travaux en français 0% 80% 87% 19% 2% 91% 0% 0%
9 - Rédaction de thèse en français 67% 77% 86% 27% 14% 94% 4% 0%
10 - Lecture de l'anglais 3% 5% 33% 7% 1% 54% 17% 42%
11 - Éloignement de la famille 21% 5% 73% 1% 20% 71% 53% 78%
12 - Solitude 45% 3% 15% 54% 91% 12% 61% 40%
13 - Choc culturel 0% 62% 14% 33% 60% 74% 61% 5%
14 - Climat, nourriture, mode de vie 10% 29% 10% 76% 58% 25% 82% 98%
15 - Contact avec les enseignants 6% 10% 35% 31% 16% 78% 94% 0%
16 - Sentiment de rejet par enseignants 62% 83% 26% 34% 51% 70% 10% 32%
17 - Constituer une équipe de travail 60% 66% 94% 84% 92% 1% 97% 26%
18 - Travailler en équipe 60% 66% 67% 46% 83% 0% 99% 97%
19 - Contact avec les canadiens 63% 13% 42% 48% 36% 1% 57% 78%
20 - Sortir du ghetto 25% 81% 79% 17% 37% 30% 90% 4%
21 - Recherche de stages 14% 30% 89% 6% 23% 93% 28% 12%
22 - Reconnaissance des stages étranger 60% 29% 17% 57% 69% 61% 16% 31%
23 - Relations avec le directeur de recherche 95% 94% 86% 38% 71% 78% 53% 99%
24 - Santé 25% 22% 58% 80% 51% 85% 71% 0%
25 - Immigration 85% 3% 90% 79% 68% 28% 71% 87%
6-Compréhension des accents
Maritimes Ontario Ouest et Centre Québec
1,882 1,929 2,000 1,557
1-Collégial 2-Baccalauréat 3-Maîtrise 4-Doctorat
2,333 1,659 1,609 1,419
Autre Français
1,797 1,444
Afrique du nordMoyen-Orient
Afriquesubsaharienne
Asie et Pacifique
Caraïbes
2,000 1,566 1,933 1,875
Langue
Origine
Province
Cycle
7-Participation active en classe
Non Oui
1,500 1,540
Autre Français
1,696 1,400
Premier séjour
Langue
8-Rédaction de travaux en français
Autre Français
1,236 1,038
Afrique du nordMoyen-Orient
Afriquesubsaharienne
Asie et Pacifique
Caraïbes
1,700 1,103 1,467 1,000
Langue
Origine
10-Lecture de l’anglais
Maritimes Ontario Ouest et Centre Québec
2,471 1,917 1,600 2,000
1-Collégial 2-Baccalauréat 3-Maîtrise 4-Doctorat
2,417 1,814 2,118 2,063
Sciences GénieEnvironnement
AgronomieLettres
Scienceshumaines
GestionSciences sociales
1,870 1,667 2,400 2,500 2,130 2,211
Province
Cycle
Discipline
11-Éloignement de sa famille, conjoint, enfants
17-21 ans 22-25 ans 26-34 ans 35 ans et plus
2,350 2,227 2,792 3,000
Age
13-Choc culturel
Maritimes Ontario Ouest et Centre Québec
1,588 2,071 3,000 1,798
Afrique du nordMoyen-Orient
Afriquesubsaharienne
Asie et Pacifique
Caraïbes
1,600 1,903 1,400 2,200
Origine
Province
17-Constituer une équipe 18-Travailler en équipe en classe
17-Constituer équipe
Non Oui
1,333 1,569
18-Travailler en équipe
Non Oui
1,118 1,379
Premier séjour
Premier séjour
20-Effet de ghetto
Afrique du nordMoyen-Orient
Afriquesubsaharienne
Asie et Pacifique
Caraïbes
1,500 1,521 1,214 2,000
Origine