Les seuils de pauvreté
Définitions
Mesures
Utilisations
Deux approches de la pauvreté L’approche normative de
la pauvreté
La pauvreté est définie comme absolue:une mesure qui détermine ce qu’il en coûte pour survivre à un moment donné dans une société donnée
La pauvreté est considérée comme une affaire de survie: à partir des dépenses encourues pour l’achat d’un panier de base
L’approche relative de la pauvreté
La pauvreté est définie comme relative: par rapport à la situation de l’ensemble des ménages
La pauvreté est considérée comme une affaire d’équité: tient compte notamment de la distribution des revenus dans la société
Approche normative de la pauvreté: deux perspectives
Perspective de la subsistance
Seuil de pauvreté:
le coût minimum des dépenses requises pour les biens et services de base: logement alimentation habillement
Perspective de l’universalité des besoins
Seuil de pauvreté:
tient compte des biens et des services nécessaires à la satisfaction des besoins fondamentaux, mais aussi des dépenses essentielles au bon fonctionnement en société
Approche normative de la pauvreté:deux méthodes de calcul des seuils normatifs
Méthode 1 Construction d’un
panier hypothétique Une affaire d’experts
qui dressent la liste des biens et des services minima
Normes d’alimentation, de logement
Méthode 2 Enquête budgétaire
sur les dépenses des ménages dans l’ensemble de la population
Norme déterminée par la population elle-même
Observation des dépenses actuelles
Approche normative de la pauvreté:Les seuils normatifs reposent sur desdéfinitions différentes de la pauvreté
Les seuils les plus bas caractérisent: la situation de
dénuement, la pauvreté absolue, il définissent le
niveau de revenus qui garantit la survivance
Les seuils normatifs plus élevés cherchent à assurer: la participation dans
une société ou dans un environnement donné
Approche normative de la pauvretéDeux critiques
Le caractère arbitraire ou l’a priori qui préside à la fixation des besoins à couvrir
Ne pas tenir compte de la position relative des ménages
Approche relative de la pauvreté:la pauvreté est définie par rapport à lasituation de l’ensemble des ménages
Doit-on considérer comme pauvres les ménages qui se situent dans la classe de 10% au bas de l’échelle des revenus? Dans la classe de 20%?
Le seuil relatif pur confond, sur le plan conceptuel, pauvreté et inégalité
Approche relative de la pauvreté (une mesure quasi relative de la pauvreté)
50% du revenu familial médian: seront considérés comme pauvres les ménages recevant des revenus moindres que le seuil ainsi obtenu.
Il admet la possibilité d’un niveau nul de pauvreté
Le seuil de faible revenu de Statistique Canada
Statistique Canada n’entend pas mesurer la pauvreté.
Une approche mixte, basée à la fois sur les besoins fondamentaux et sur les revenus relatifs.
Ce SFR est toutefois considéré comme un seuil de pauvreté
Statistique Canada établit empiriquement la part du budget moyen qui est consacrée aux dépenses encourues par trois fonctions de consommation jugées essentielles (alimentation, logement et habillement);
il estime que les ménages qui consacrent 20% de plus que ce coefficient budgétaire moyen à la satisfaction de ces dépenses seront considérés comme ayant de faibles revenus.
Le ménage moyen dépense environ 35 % de son revenu avant impôt.
Le SFR est calculé en ajoutant 20 % Un ménage est à faible revenu quand il
dépense plus de 55% de son revenu avant impôt dans ces nécessités
La pauvreté est en fait réduite à une seule dimension, soit l’insuffisance de revenus.
Seuils de faible revenu Ces seuils définissent comme ménages à faible revenu ceux qui dépensent un pourcentage beaucoup plus élevé de leur revenu qu’un ménage moyen de taille équivalente pour les besoins essentiels (nourriture, logement et vêtements).
Une mesure pour laquelle de longues séries sont disponibles.
La mesure est fondée sur le fait de dépenser 20 points de pourcentage de plus que le pourcentage consacré par une famille moyenne pour se nourrir, se vêtir et se loger (43,6%; base de 1992; seuils ajustés annuellement pour l’inflation).
35 seuils: tailles du ménage (7) x tailles d’agglomération (5).
Il y a des biais de mesure reconnus par Statistique Canada, dans le cadre des comparaisons interprovinciales, en vertu du coût de la vie différencié selon les provinces.
Ignore les coûts de transport.
Une mesure purement canadienne, qui ne permet pas les comparaisons internationales. Statistique Canada ne manifeste aucun engagement à actualiser la mesure des SFR (en anglais: LICO).
Seuils de faible revenu
Mesure de faible revenuElle définit explicitement le faible revenu comme un revenu très inférieur à la moyenne, fixé à la moitié du revenu médian d’un ménage équivalent
La mesure est fondée sur le fait de n’avoir que la moitié(MFR-50) ou 60% (MFR-60) de la médiane des revenus ajustée selon la taille des ménages.
•Une approche purement relative, sensible à l’évolution de la médiane autant qu’à celle des faibles revenus.•De ce fait, correspond un peu moins à l’idée de couverture des besoins(quoique certaines enquêtes montrent que la MFR recouvre indirectement cette idée).•Incontournable pour les comparaisons internationales (en anglais: LIM).•La mesure que l’Union européenne a retenue (MFR-60).•L’Ontario a aussi privilégié cette mesure (MFR-50).•Pour des fins de comparaison dans le temps, moins sensibles aux
cycles économiques, on peut aussi utiliser une MFR fixée à une date
donnée (Ontario).
Mesure de faible revenu (*)
Mesure du panier de consommation Cette mesure s’efforce de calculer le montant de revenu nécessaire à un ménage pour subvenir à ses besoins, défini en fonction de subsistance vitale, mais aussi en fonction de ce qui est en principe nécessaire pour s’approcher des normes «respectables» de la communauté.
Mesure du panier de consommation (*) •Une mesure développée par Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC) (en anglais : MBM).
•D’après les concepteurs de la MPC, une unité familiale est considérée à faible revenu si son revenu disponible à la consommation nécessaire est inférieur à la valeur d’un panier de biens et de services calculé pour sa collectivité ou une collectivité de même taille.
•Le panier de consommation comprend, pour une famille de référence de 4 personnes, ce qu’il en coûte pour assurer sa subsistance sur cinq aspects : la nourriture, les vêtements et chaussures, le logement, les transports et d’autres biens et services (par exemple, l’ameublement, les produits domestiques, les frais scolaires, le téléphone, les loisirs).
•Le revenu disponible à la consommation est le revenu brut moins les prélèvements obligatoires et autres (garde des enfants, soins de santé non assurés, etc.).
La pauvreté n’est pas une condition discrète, au sens mathématique du terme: bien qu’ « un peu moins de revenus donne un peu
moins de bien-être, et donc un peu plus de pauvreté »;
il n’y a pas une relation linéaire entre la pauvreté et le revenu.
La pauvreté est une condition de vie: La pauvreté n’est pas seulement provoquée par
une insuffisance de revenus. Il faut tenir compte des biens et services collectifs
auxquels les pauvres peuvent avoir directement accès: logement subventionnés, frais de garderie réduits, etc.
Critique des seuils de pauvreté
La pauvreté est multidimensionnelle (2)
La pauvreté est un manque de ressources nécessaires à la pleine participation sociale aux activités valorisées dans l’ensemble de la société: consommation, vie politique, culturelle et artistique, loisirs et travail, etc.
La grande variance des seuils ne dépend pas seulement des techniques de calcul proposées; elle s’explique d’abord par des choix théoriques et politiques sur ce qu’il faut entendre par pauvreté.
PNUD: pauvreté humaine
La pauvreté humain n’est pas qu’une question de revenu: c’est une privation des possibilités de choix et d’opportunités qui permettraient aux individus de mener une vie décente.
Seuil de pauvreté monétaire
À 1 dollar par jour À 2 dollars par jour À 4 dollars par jour À 11 dollars par jour Seuil de pauvreté national Seuil de faible revenu À 50% du revenu médian
Bibliographie
CEPE (2008). Le faible revenu au Québec: un état de situation, Québec, CEPE, 31 p. (www.cepe.gouv.qc.ca)
LABRIE, Vivian et Alain NOËL (2009). Prendre la mesure de la pauvreté. Pour s’approprier l’Avis du CEPE en lien avec l’application de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, Québec, CEPE, 84 p. (www.cepe.gouv.qc.ca)
LANGLOIS, Simon (1987). «Les seuils de la pauvreté», Les nouveaux visages de la pauvreté, sous la direction de Madeleine Gauthier, Québec, IQRC, p. 199-220.
MERCIER, Lucie (1995). «La pauvreté: phénomène complexe et multidimensionnel», Service Social, volume 44, numéro 3, p. 7-28.
PNUD (1997). Rapport mondial sur le développement 1997, Paris, ECONOMICA, 268 p.