MACBETH
« La vie n’est qu’une ombre en marche, un pauvre acteur qui s’agite pendant une heure sur la scène et alors on ne l’entend
plus. C’est un récit conté par un idiot, plein de bruit et de fureur et qui ne signifie rien. »
(MACBETH : ACTE V Scène 5)
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Une création du Collectif Hubris d’après l’œuvre de William Shakespeare.
Présentation de la première étape de travail les 7 et 8 novembre 2016 au Carreau du Temple (Paris 3ème) dans le cadre de la 4ème édition du Festival Fragment(s).
Mise en scène, adaptation et écriture : Raouf Raïs assisté d’Aurélie Barrin.
Avec : Antoine Joly, Thomas Matalou et Sarah Tick.
D’autres acteurs rejoindront l’équipe à l’issue des présentations de novembre 2016.
Scénographie, lumières : Julien Crépin et Raouf Raïs.
Régie : Julien Crépin et Vivien Niderkorn.
Maquillage : Sophie Krenke.
Costumes : Patrick Cavalié.
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NOTE D’INTENTION
La peur rôde.
Qu'est-ce qui nous effraie dans le monde extérieur?
Qu'est-ce qui nous effraie chez l'autre?
Qu'est-ce qui nous amène sans cesse à nous réfugier dans le familier?
Ce familier qui plus il se réduit plus il devient lui-même inquiétant.
On finit par se méfier de soi-même.
Des peurs ancestrales et modernes : peur du noir, du sommeil, de la mort, de l'inconnu, l'étranger,
de la perte de confort, de l'avenir... J'en passe et des meilleures.
La peur, phénomène culturel ou naturel, qui nous fait agir ou nous rend passifs.
Il s'agit d'une peur enfantine que nous souhaitons porter à la scène, exorciser.
Jouons à nous faire peur avec délectation.
Réinventons les mystères, le folklore, qui nous poussaient, enfants, à nous cacher le soir sous la
couverture puis à sortir les yeux, tremblants, et affronter le danger, se rassurer.
Se rappeler que derrière le moindre bruit qui nous terrorisait, non, il n'y avait rien. Une bestiole,
un volet qui claque, le bruissement du vent. Une nuit puis un lendemain. Et l'autre vers qui nous
revenions sans cesse même lorsqu'il nous désespérait.
L'autre restait la condition de notre survie et non l'inverse.
Alors à cheval ! Réinventons les moulins et les monstres. Et faisons face comme Hamlet et Don
Quichotte, à une mer de troubles dont un requin peut surgir chevauché par un Jack Nicholson,
une fausse hache à la main.
Déversons nos angoisses sur le plateau de théâtre, éclatants de rire, pour dire de toutes nos
petites forces que la peur est un jeu d'enfants et que ceux qui en usent autrement sont des
porteurs de mort. »
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NOTE DRAMATURGIQUE
Macbeth et Banquo, généraux de Duncan, roi d’Écosse, de retour d’une campagne victorieuse
contre les rebelles, rencontrent dans la lande trois sorcières qui leur prophétie : Macbeth
deviendra roi, affirment-elles, et Banquo engendrera des rois… Poussé par Lady Macbeth et
dévoré par l’ambition, Macbeth entreprend d’assassiner Duncan, premier meurtre d’une longue
série.
Ce qui pourrait se produire :
Ces bribes sont des pistes de travail sur Macbeth, aléatoires et indispensables à la cohérence du
spectacle, car elles sont les touches successives qui façonneront l'objet de représentation comme
la première couche d'une peinture en bâtiment. Car il ne s'agit pas de créer de lien narratif entre
différentes images mais de creuser toujours la même image. En avançant comme par associations
d’idées, sans confondre réalisme et représentation de la réalité. La réalité est plus chargée, plus
large, imprévisible. Et elle nous intéresse pour elle-même, en tant qu'énigme...
Il s’agit d’extraire de Macbeth les phénomènes surnaturels et de les porter à la scène.
Des acteurs possédés, un théâtre hanté, des bougies, le mal absolu, la prophétie, le meurtre. Tous
prennent en charge les différentes figures, les différents personnages de la pièce Macbeth.
Travailler sur l’inquiétante étrangeté, la sensation que lorsque l’on se regarde dans un miroir, ce
n’est pas tout à fait nous que nous voyons. Un théâtre ensorcelé, charmé rendant palpable
spectres et fantômes.
Il s’agit de plonger comme d’une falaise dans la langue de Shakespeare pour en saisir toute la
portée métaphorique. Une parole performative. Que les images énoncées s’inscrivent dans notre
espace mental.
Une actrice prendra notamment en charge tous les rôles de femmes, des sorcières à Lady
Macbeth. La femme dans toute sa splendeur qui court après sa beauté passée et future, belle dans
sa nullité, elle aimerait résister au monde qui l'entoure, elle aimerait assumer sa laideur, plaire
sans le chercher, elle trouve sa vérité en faisant, en pratiquant un rituel, elle s'érige en totem, elle
aimerait ne pas avoir à représenter la femme, elle n'a pas le choix alors elle s'y colle, elle se met
en valeur, elle danse, elle chante, elle convoite, elle drague Macbeth, le public comme on drague
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un terrain en l'aplanissant, le caressant dans le sens du poil, elle aimerait chanter et que tout
s'arrête que l'homme l'écoute ébahi, envieux, amoureux, que la femme la respecte, s'identifie, la
jalouse.
Elle est dans une quête absolue de pouvoir. Mais elle chante dans un karaoké, elle trône dans un
château de cartes. Et tous ses actes ne participent qu’à une seule chose : accélérer la catastrophe
au royaume d’Écosse. Elle a un seau, un balai, une serpillière mais quand elle la passe, le plateau
devient sale, de la crasse, de la boue, du sang jaillit…
Il s’agit donc aussi d’écrire et d’inventer au plateau des actions, des évènements que nous
inspirent Macbeth, par analogie, en écho avec le monde extérieur. Maintenant.
Il y a une chaise en guise de
trône mais personne ne s'y
assoit. Personne c'est aussi lui,
Macbeth, lui l'homme malgré
lui, qui fait tout de travers, rate
ce qu'il entreprend et qui, trop
fier recommence. Il aimerait
tenir la femme, il attrape une
femme, il la met dans une
caisse en fer, tente de la faire
disparaître, il prend une scie à
b o i s e t s ' é c h i n e
méthodiquement sur la caisse,
le roseau plie mais ne rompt
pas, alors n'avouant pas sa
défaite, il appelle un ami.
L'autre, lui-même, arrive au
galop et saute déjà sur la caisse
à pieds joints, le roseau plie mais ne rompt pas… Ils aimeraient se rencontrer les objets
s'interposent, ils n'arrivent pas à posséder les objets, comment atteindraient-ils l'autre... Et tout
cela est métaphorique, car il ne s’agit pas de séduction, il ne s’agit pas d’amour dans Macbeth,
mais bien de l’aptitude de l’homme à sa propre destruction, par crainte du monde extérieur. Le
moindre bruit les épouvante. Car il ne s’agit pas seulement d’ambition mais de peur, une peur
sans nom qui transforme l’être en meurtrier sanguinaire.
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Macbeth, ce n’est pas l’ombre, c’est la nuit, le mal n’y est pas relatif mais absolu. Il suffit d’une
prophétie énoncée par les sorcières pour que l’engrenage du meurtre se mette en place. Et il n’y a
pas d’échappatoire. Nous assistons impuissants et fascinés au spectacle désespérant de l’homme
qui court à sa perte. Cela révèle une grande ironie salvatrice. Réalisant cette tragédie, les acteurs
regardent la marche du monde et observent ce qu’elle altère en eux, des changements qui les
poussent à vouloir produire du théâtre. Pour rien. Vanité du théâtre. Pour le plaisir. Pour renouer
avec les sensations, renouveler le réel : la sensation initiale comme finalité théâtrale afin de
libérer notre imagination, ouvrir le champ des possibles, bannir le discours unique, jouir
ensemble, comédiens et spectateurs, jouer à détruire le monde en soufflant, avec la force des
enfants.
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SCÉNOGRAPHIE / CRÉATION LUMIÈRE / COSTUMES / MAQUILLAGE
LA FÊTE DES MORTS
« C’est l’œil de l’enfance qui redoute le diable peint ». (Acte II scène 2)
Un espace défini par les objets qui l’éclairent. Des chandeliers, des bougies, des lampes de
calèches, des veilleuses de bordel, un chaudron… À une époque où tous les espaces (ou presque)
sont éclairés à l’électricité, nous choisissons de travailler à la bougie. Non par classicisme
exacerbé même si les gens pourront le penser, non par écologisme effréné même si on est en
droit de le supposer, mais pour une seule raison : la surprise. Donc la peur. Donc le rire.
L’éclairage à la bougie permet de ritualiser l’espace, d’épouser les manigances des sorcières, de
Macbeth et de Lady Macbeth. L’éclairage à la bougie permet de distinguer difficilement les traits
du visage, les détails du corps, et les acteurs deviennent sous nos yeux des formes vaporeuses,
des silhouettes, des fantômes.
Des chandeliers seront agencés sur le plateau de manière géométrique afin de créer un dédale
représentant les sentiers d’une forêt, les allées d’un château. Cela permettra de mettre l’acteur
dans un mouvement continu : les figures errent aux aguets. Et avancent sur le chemin de la
destinée.
Les costumes et le maquillage permettront de donner un caractère pictural aux acteurs, de mettre
en avant l’universalité des figures qu’ils incarnent, de donner à leurs corps, à leurs visages les
traits de l’angoisse et de la jouissance. Tout concourt au même objectif : rendre palpable la peur
pour accéder à un rire enfantin, libérateur.
Raouf Raïs.
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LE COLLECTIF HUBRIS
Le Collectif Hubris (« démesure » en grec) a été créé en septembre 2009 à l’initiative de Raouf
Raïs et Charlotte Jeanmonod et fait partie des compagnies partenaires récurrents du Théâtre La
Loge (Paris 11ème). Le Collectif Hubris rassemble metteurs en scène, comédiens, créateurs
lumière et son, cuisiniers, plasticiens, costumiers, musiciens, performeurs, auteurs,
photographes, maquilleurs… Il cherche à créer des espaces de liberté autant pour l’artiste que
pour le spectateur. Des espaces de vie et de silence.
Le Collectif Hubris explore continuellement de nouvelles possibilités de création par :
- des interventions ponctuelles et éphémères, dans le bar du théâtre : discussions de comptoir, 30
minutes d’avant, Espace de l’auteur ; Ceux qui se prennent pour des Dieux…(série de
performances théâtrales) entre 2009 et 2013.
- des spectacles : « Happy Together » (création en 4 épisodes et un Bouquet Final), « Mascarade
» (dans le cadre du festival « Summer of Loge ») en 2009 - 2010, «Nova» (création), « le
Monte-Plats» d’après Harold Pinter et «Gaspard» de Peter Handke en 2011. « Fusion »,
« Waterproof », « Arena » de 2012 à 2015 ainsi que « Les cowboys et les indiens » en 2014 au
théâtre de Vanves pour le festival Préliminaires.
Le Collectif Hubris a pour volonté d’élargir le champ des possibles, faire que l’espace clôt du
théâtre soit un espace ouvert, l’endroit où l’imagination explore ses limites.
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RAOUF RAÏS Directeur artistique du Collectif Hubris
Après des études de lettres modernes à Toulon, Raouf Raïs suit les cours de Stéphane Auvray-
Nauroy au Conservatoire du 16ème ardt de Paris de 2002 à 2005. Il participe à des stages dirigés
par Jean-Michel Rabeux, Sabine Quiriconi, Fabio Paccioni ou Georges Lavaudant. Il met en
scène et joue en 2006 « Fallait rester chez vous...» d’après Rodrigo Garcia au Théâtre
Méditerranée à Toulon, et joue dans «Les joyeuses commères de Winsor » au festival In Situ de
Carqueiranne mis en scène par Laurent Ziveri. En 2009, au Théâtre de l’Étoile du Nord, il joue et
met en scène « L’espace du dedans » d’Henri Michaux. Il joue sous la direction de Eram Sobhani
en 2006 dans « L’Espèce humaine » de Robert Antelme au Théâtre de l’Étoile du Nord. La même
année, il travaille avec Cédric Orain dans « Le Mort » de Georges Bataille repris en 2009 au
Théâtre de la Bastille à Paris et au Théâtre Garonne à Toulouse. En 2007, il joue dans «
Phaedra’s love » mis en scène par Patrice Riera au Lavoir Moderne Parisien ainsi que dans « En
attendant Godot » en 2008, mis en scène par Benoît Fogel. En 2011, il joue sous la direction de
Lucas Bonnifait dans « La pluie d’été » de Marguerite Duras à la Loge puis à la Maison des
Métallos et au théâtre de l’Aquarium en 2013. En 2012-2013, il participe à la formation continue
à la mise en scène du Conservatoire National supérieur d’art dramatique. De 2009 à 2015, dans
le cadre d’un partenariat avec La Loge Théâtre et le Collectif Hubris, il crée et interprète «
Happy together », « Nova », « Fusion », « Waterproof » et joue dans « Gaspard » d’après Peter
Handke. En 2014-2015, il met en scène « Les cowboys et les indiens » au théâtre de Vanves dans
le cadre du festival Préliminaires, il y joue aussi dans « Anatomie Titus 4.0 » mis en scène par
Julien Varin et dans « Affabulazione » de Pasolini mis en scène par Lucas Bonnifait qui sera
repris au Théâtre des Tanneurs à Bruxelles. Après Tartuffe mis en scène par Vincent Brunol au
Théâtre de l’Étoile du Nord, il joue dans «Bouc de là» une création de Caroline Panzera au
Théâtre du Soleil (2015) et dans «Eichmann à Jérusalem», création de Lauren Houda Hussein et
Ido Shaked, en mars 2016 au Théâtre Gérard Philippe à Saint-Denis et en septembre 2016 dans
« peur(s) » d’Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre dans une mise en scène de Sarah Tick à La
Loge.
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CONTACTS
Par mail : [email protected] [email protected]
Téléphone : +33 (0)6.70.29.87.17
REMERCIEMENTS
Clémentine Bernard
Lucas Bonnifait
Estelle & Anne-Laure Gofard
Julien Kosellek
Pauline Vaubaillon
La Loge
Le théâtre de l’Étoile du Nord
Patrice Riera
La mairie du 4 ème
Le Jtn
Jérémy Naze
Vincent Lefevre
Jean-Antoine Marciel
Boris Le Carré
Frédéric Jessua
L’équipe de Fragment(s)
L’équipe du Carreau du Temple
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