Université de Paris-Est Marne-La-Vallée
UFR d’Économie et de Gestion
Master de Sciences Economiques
Option Projet Innovation Conception (PIC)
Comment un acteur du capital-investissement
peut-il concevoir un dispositif innovant
pour accompagner des PME ?
L’exemple de la création de la communauté des entreprises France Investissement
Présenté par : Guillaume FERY
Sous la direction de : Gilles GAREL
Session d’octobre 2008
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Comment un acteur du capital-investissement
peut-il concevoir un dispositif innovant
pour accompagner des PME ?
L’exemple de la création de la communauté des entreprises France Investissement
Ce mémoire a été conduit dans le cadre de la formation continue.
Société d’accueil pour le mémoire :
France Investissement
CDC Entreprises
137 rue de l’Université
75007 PARIS
www.france-investissement.fr
www.cdcentreprises.fr
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Remerciements
Je remercie M. Didier Havette, Chargé de Mission France Investissement et maître de stage de
m’avoir fait confiance en m’intégrant à son équipe. Son ouverture et sa qualité d’écoute ont
considérablement enrichi mon expérience durant les mois que j’ai passés à travailler avec lui. Je
remercie MM. Pascal Lagarde et Laurent Arthaud, Directeur Général et Directeur Général
Délégué de CDC Entreprises pour leur accueil au sein de CDC Entreprises.
Je remercie M. Jean-Charles Bourlier directeur de la technique, de l’innovation et de la
diversification de Lyonnaise des Eaux. En tant que mon responsable hiérarchique, il m’a donné
l’autonomie suffisante pour la réalisation de mes objectifs.
Je remercie M. Alain Bechtel, Directeur Innovation de GDF-Suez qui m’a suivi dès la genèse de
mon projet universitaire. Son soutien constant et son intérêt pour mes travaux m’ont été
précieux.
Je remercie M. Gilles Garel, directeur de la formation. Il a su m’accueillir au sein de l’université
et éclairer mes choix. Il a su comprendre mes motivations à suivre ce master et m’a donné la
chance d’avoir ce parcours.
J’ai suivi ce cursus Master PIC et conduit ce mémoire dans le cadre de la formation continue en
parallèle de mon engagement professionnel chez Lyonnaise des Eaux. Je tiens à remercier tous
ceux (formation RH, clientèle) qui dans l’entreprise à différents moments ont su m’encourager et
ont saisi ma démarche qui vise aussi à tisser des ponts entre l’univers de l’entreprise et le monde
académique.
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Résumé
COMMENT UN ACTEUR DU CAPITAL-INVESTISSEMENT PEUT-IL CONCEVOIR UN DISPOSITIF
INNOVANT POUR ACCOMPAGNER DES PME ? Ce mémoire répond à cette question à la lumière
des travaux, des observations et des échanges menés tout au long de 6 mois de stage chez CDC
Entreprises pour la définition et le lancement des modalités d’accompagnement des entreprises
France Investissement.
Cette étude est réalisée dans le cadre du Master PIC (Projet, Innovation, Conception) et s’attache
à décrire une initiative dans ses composantes projet et processus de conception. Nous tenterons
de comprendre quels sont les mécanismes qui ont conduit à l’émergence du projet porté par
France Investissement et à proposer une analyse des risques et des opportunités nés de son
développement. Nous tenterons de comprendre les impacts du projet sur les relations entre les
acteurs et d’imaginer des indicateurs de mesure de succès de cette initiative.
Ainsi, cette étude porte sur le programme France Investissement qui a été mis en place fin 2006
sous la forme d’un partenariat original entre la Caisse des Dépôts et des investisseurs
institutionnels privés. Son objectif est d’augmenter l’offre de financement en fonds propres pour
les petites et moyennes entreprises de croissance, afin de soutenir leur croissance. Le Conseil
d’Orientation, organe de gouvernance du dispositif, a souhaité mettre en place
l’accompagnement des entreprises financées. Dans la forme, le dispositif serait orchestré comme
une communauté, ou un club.
COMMENT CETTE INITIATIVE EST-ELLE MENÉE ? Ce dispositif a été développé dans le cadre d’un
« projet ». Le lancement du dispositif d’accompagnement (DAFI) présente en effet des
caractéristiques propres : son côté limité, son irréversibilité ou encore le fort degré de liberté
dont il jouît en sont les grands traits. En outre, il convient de souligner une carte des acteurs
particulièrement dense, voire complexe : les fonds d’investissements, les entreprises, les
partenaires, les experts et les comités sont autant de parties à gérer dans la conception des
livrables et le positionnement de l’ensemble. L’analyse des forces et de faiblesses du projet fait
ressortir en particulier la grande hétérogénéité des entreprises cibles (secteurs, géographie, stade
de développement) et le relatif « éloignement » entre elles et France Investissement Ŕ qu’il
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conviendra de combler pour rendre possible la confiance et animer la communauté. Dans ces
conditions, la pertinence de l’offre d’accompagnement devrait préférentiellement se centrer sur
les hommes (les entrepreneurs) et pas sur les business. On s’attachera à positionner la
communauté comme un outil au service du développement des entrepreneurs et à privilégier la
valeur individuelle pour encourager l’échange interpersonnel, voire l’entraide.
EN QUOI CE PROGRAMME EST-IL INNOVANT ? QUELLES CONSÉQUENCES ?
Décrire une innovation de service n’est pas toujours très simple. La caractérisation du DAFI en
tant que service innovant conduit à proposer plusieurs lectures (innovation valorisation,
innovation objectivation, innovation-anticipation) mais c’est l’approche « centre-périphérie »,
dans laquelle le dispositif d’accompagnement viendrait compléter le cœur de la dynamique de
financement des fonds, que la lecture de la dimension innovante est sans doute la plus pertinente.
Les approches servicielles, fonctionnelles ou par les caractéristiques (Galloujj1994) nous
éclairent sur les leviers d’innovation. Par ailleurs, au sein d’une initiative institutionnelle de
financement de fonds, la création d’un réseau social des entreprises financées modifie fortement
la relation entre les acteurs.
La retro-conception du dispositif (approche C-K, Hachuel, Le Masson 1996) nous renseigne sur
le cheminement et les options proposées et les connaissances mobilisées ou produites. Les choix
opérés impactent les compétences : des savoir-faire comme l’animation, le réseautage et le suivi
de PME en direct devront être maîtrisés avec les ressources appropriées, y compris par le recours
à la sous-traitance. Le lancement et la diffusion de l’offre d’accompagnement requièrent aussi un
traitement particulier compte-tenu de l’hétérogénéité des cibles et du lien faible qu’elles
entretiennent avec France Investissement. Pour franchir un « gouffre » au sens de Moore,
l’approche par niche pourrait se révéler pertinente au prix d’une sélection des entreprises. Le
facteur temps sera également une clé pour installer ce dispositif.
COMMENT MESURER LA RÉUSSITE DU PROJET ?
Le programme d’accompagnement a pour but d’accélérer la croissance des entreprises financées
et améliorer leur efficacité. La communauté, ou club, des entreprises France Investissement est
un outil au service du partage des bonnes pratiques et de l’échange entre experts et entrepreneurs
eux-mêmes. Nous n’avons pas, à ce stade, établi d’indicateur mais il est probable que la mesure
d’éléments qualitatifs comme la satisfaction des entrepreneurs (et leur envie de participer
fréquemment aux activités du DAFI) serait un bon début.
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Pour aller plus loin, nous proposons plusieurs pistes centrées sur les performances de ces
entreprises de croissance et souvent innovantes : nombre de brevets déposés par les entreprises
France Investissement, évolution de l’impact CO2 de leur activité, nombre de nouveaux produits
(et part dans le CA), croissance du chiffre d’affaires ou des effectifs. La part du CA réalisé à
l’export et son évolution pourraient aussi être un moyen de mesurer l’impact de l’initiative
d’accompagnement, même si ce n’est, bien entendu qu’une mesure indirecte.
Dans tous les cas, la mise en place de tels indicateurs pose 2 problèmes qu’il conviendrait
d’analyser : la capacité de reporting et l’asymétrie d’accès à l’information des investisseurs dans
ces PME.
POUR CONCLURE.
Le projet de dispositif d’accompagnement est une innovation qui modifie la relation entre les
acteurs (fonds de fonds, fonds, PME) et vise à apporter plus d’efficacité à des PME de
croissance. Centrée sur les entrepreneurs, la proposition de valeur de l’offre pourrait se résumer
ainsi : Créer un pont entre le dispositif institutionnel France Investissement et les entreprises
financées par les fonds associés pour faire que « un entrepreneur France Investissement ne soit
jamais seul »
Elle a comme pivot la confiance entre ses membres ce qui implique que la communauté des
entreprises (et surtout des entrepreneurs) France Investissement s’inscrit nécessairement dans le
durée. Cette dernière est aussi un levier pour résoudre les enjeux de diffusion nés des relations
nouvelles qui sont crées entre les acteurs.
Mots clés :
Accompagnement, PME, financement, animation et réseau, social networking, performance,
stratégie, web 2.0, innovation, conception, confiance, service, entrepreneurs.
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Table des matières
Introduction générale ..................................................................................................................... 9
Première partie : France Investissement : financer et accompagner des PME ........................ 11
Chapitre 1 : Le financement des jeunes entreprises et son environnement ..................................... 12 Au sujet du financement en fonds propres des entreprises ................................................................................. 12 Le capital investissement français en quelques chiffres ...................................................................................... 13
Chapitre 2 : Qu’est-ce que France Investissement ? .......................................................................... 14 Synthèse .............................................................................................................................................................. 14 Organisation du dispositif ................................................................................................................................... 18 Les partenaires de France Investissement ........................................................................................................... 18 La gouvernance de France Investissement .......................................................................................................... 20 Les spectre d’intervention de France Investissement .......................................................................................... 21 Les résultats ........................................................................................................................................................ 21 Un dispositif au premier rang sur le marché français du capital-investissement ................................................ 22
Chapitre 3 : Qu’est-ce que le dispositif d’accompagnement ? .......................................................... 23 Genèse ................................................................................................................................................................. 23 Carte d’identité du dispositif ............................................................................................................................... 25 Contenu ............................................................................................................................................................... 25 Acteurs ................................................................................................................................................................ 26 Les entreprises France Investissement ................................................................................................................ 26
Chapitre 4 : La dynamique des communautés appliquée au dispositif d’accompagnement .......... 32 Fondements des réseaux & communautés .......................................................................................................... 32 Caractéristiques ................................................................................................................................................... 33 Au sujet de la collaboration ................................................................................................................................ 34 Benchmark .......................................................................................................................................................... 35 Zoom : Les moteurs de l’initiative on-line : forme et fond ................................................................................. 36 L’écosystème relationnel du DAFI ..................................................................................................................... 37 Les facteurs clés de succès .................................................................................................................................. 38 Synthèse : illustration du dispositif d’accompagnement ..................................................................................... 39
Chapitre 5 : Comment évaluer le dispositif ? ..................................................................................... 40
Conclusion de la première partie ......................................................................................................... 41
Seconde partie : Analyse du dispositif d’accompagnement en tant de « projet » .................... 42
Chapitre 1 : Caractérisation ................................................................................................................. 43 Pourquoi fallait-il faire un projet pour atteindre ce résultat ? ............................................................................. 43 En quoi consiste le projet ? ................................................................................................................................. 43 Quel est le fonctionnement du projet ? ............................................................................................................... 45 Caractérisation du « DAFI » ............................................................................................................................... 47 Positionnement.................................................................................................................................................... 49 Contraintes .......................................................................................................................................................... 51 Conclusion .......................................................................................................................................................... 52
Chapitre 2 : Mise en place opérationnelle ........................................................................................... 53 Description globale : approche QQOQCPC ....................................................................................................... 53 Environnement & Matrice des rôles ................................................................................................................... 55 Grille d’analyse des risques du projet ................................................................................................................. 57 Comment juger de la réussite du projet ? ............................................................................................................ 59 Conclusion sur la mise au point opérationnelle .................................................................................................. 61
Chapitre 3 : Peut-on établir des métarègles ? ..................................................................................... 62
Chapitre 4 : Analyse stratégique du projet : matrice SWOT............................................................ 63
Conclusion au sujet du « projet »......................................................................................................... 64
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Troisième partie : Management de l’innovation dans la conception et le lancement de la
communauté des entreprises France Investissement .................................................................. 65
Chapitre 1 : Caractérisation de l’innovation ...................................................................................... 66 Particularités des services au regard de l’innovation .......................................................................................... 66 L’approche servicielle ......................................................................................................................................... 67 L’approche fonctionnelle : la notion de vecteurs d’innovation ........................................................................... 70 Analyse par les caractéristiques du service ......................................................................................................... 71 Conclusion .......................................................................................................................................................... 74
Chapitre 2 : Composantes innovantes et facteurs clés de succès induits .......................................... 75 Approche par la typologie d’Abernathy & Clarck .............................................................................................. 75 Les 5 degrés de novation ..................................................................................................................................... 76 Conséquences : quels sont ses facteurs clés de succès ? ..................................................................................... 80
Chapitre 3 : Rétro-conception du dispositif d’accompagnement ...................................................... 81 Introduction ......................................................................................................................................................... 81 Théorie C-K de la conception ............................................................................................................................. 82
Chapitre 4 : Management des conséquences de l’innovation ............................................................ 88 Innovation et compétences .................................................................................................................................. 88 Diffusion de l’innovation .................................................................................................................................... 91 Analyse marketing & analyse de la valeur ......................................................................................................... 97 Conclusion ........................................................................................................................................................ 101
Conclusion sur le management de l’innovation ................................................................................ 102
Conclusion générale ................................................................................................................... 103
Bibliographie ............................................................................................................................... 106
Annexes ....................................................................................................................................... 108
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Introduction générale
COMMENT UN ACTEUR DU CAPITAL-INVESTISSEMENT PEUT-IL CONCEVOIR UN DISPOSITIF INNOVANT
POUR ACCOMPAGNER DES PME ?
Ce mémoire répond à cette question à la lumière des travaux, des observations et des échanges
menés tout au long de 6 mois de stage chez CDC Entreprises pour la définition et le lancement
des modalités d’accompagnement des entreprises France Investissement. Cette étude est réalisée
dans le cadre du Master PIC (Projet, Innovation, Conception) et s’attache à décrire une initiative
dans ses composantes projet et processus de conception
De quoi s’agit-il ?
Dans un premier temps, nous décrirons le dispositif France Investissement en général et ses
missions de financement des PME. Après avoir expliqué sa genèse et présenté les acteurs nous
détaillerons ce qu’est le Dispositif d’Accompagnement des entreprises France Investissement
(DAFI). Ainsi, nous montrerons comment la mise en place de cette nouvelle communauté
d’entreprises (et d’entrepreneurs) est une réponse moderne aux enjeux posés par la diversité des
entreprises concernées. Les règles et les limites du système seront aussi présentées comme des
risques et des opportunités pour développer l’offre d’accompagnement.
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Comment mener à bien le lancement de ce « club » ?
Dans un second temps, nous aborderons le mode de déploiement du dispositif en l’analysant en
qualité de « projet ». En le plaçant dans l’environnement du financement des PME, nous
proposerons des angles d’analyse des facteurs clés de succès.
Est-ce innovant ? Comment faire ?
Dans un troisième temps, nous caractériserons la dimension innovante du projet DAFI. Nous
analyserons les enjeux liés à la fabrication des services et comment les options étudiées depuis
plusieurs mois ont contribué à enrichir les compétences de l’équipe. A travers le formalisme C-
K, nous proposerons une relecture du cheminement de conception.
Nous nous poserons des questions sur l’impact du caractère innovant sur le lancement de club.
Les contraintes de temps et la notion de la valeur confiance seront aussi au cœur de
l’observation.
Nous nous appuierons sur les travaux de Gallaouj, Abernathy et encore Moore pour
respectivement décrire l’innovation servicielle, présenter les modifications des liens entre les
acteurs du dispositif et détailler la problématique de la diffusion des services auprès de la
communauté.
Nous conclurons en tentant de comprendre quels sont les mécanismes qui ont conduit à
l’émergence du projet porté par France Investissement en proposant une analyse des risques et
des opportunités nés de son développement. Nous tenterons de comprendre les impacts du projet,
les compétences mobilisées au sein du projet de mettre en perspective des indicateurs de mesure
de succès de cette initiative.
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Première partie :
France Investissement : financer et
accompagner des PME
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L’objet de cette partie est de décrire France Investissement, sa genèse, son fonctionnement et ses
premiers résultats. Elle vise aussi à détailler ce qu’est le dispositif d’accompagnement des
entreprises France Investissement (DAFI) et caractérisant la démarche et le positionnement de
cette initiative qui vise à faire émerger et à animer une communauté (ou club) d’entrepreneurs.
Après avoir rappelé les enjeux de France Investissement et du financement des entreprises, nous
présenterons le programme et les acteurs du dispositif.
Enfin, nous préciserons le fondamentaux d’un réseau social organisé en communauté
d’entrepreneurs pour montrer en quoi un « club FI » a sa place pour accompagner des PME de
croissance.
Chapitre 1 : Le financement des jeunes entreprises et son environnement
Au sujet du financement en fonds propres des entreprises
Les entreprises ont besoin de ressources financières durables pour financer différents besoins à
différents moments de leur croissance, notamment :
- leurs frais de recherche et développement lorsqu’elles innovent,
- leurs investissements lorsqu’elles s’installent, lorsqu’elles démarrent ou développent leur
activité de fabrication ou de commercialisation,
- leur besoin de financement lorsqu’elles grossissent par fusion ou rachat d’autres
entreprises ou lorsqu’elles se développent à l’international,
- leur besoin en fonds de roulement, c’est-à-dire les fonds mobilisés en permanence pour
constituer des stocks et accorder des délais de paiement aux clients.
Seuls certains besoins peuvent être financés par des emprunts à moyen ou long terme auprès des
banques (prêt pour financer un achat de matériel) ou auprès d’OSEO (avance remboursable pour
financer une partie des frais de R&D par exemple).
Les fonds propres sont des ressources financières indispensables à l’entreprise pour financer
l’ensemble de ses besoins. Ils sont constitués des apports personnels des fondateurs de
l’entreprise et des apports des autres associés, notamment les fonds de capital investissement.
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L’apport de fonds propres par des investisseurs est essentiel à l’entreprise naissante, dont
l’activité ne produit encore aucun résultat financier, mais également à l’entreprise plus
développée dont les ressources financières générées par son activité peuvent être insuffisantes
pour financer sa croissance.
En 2008, dans un contexte où l’offre de crédits apportée par les établissements bancaires aux
petites et moyennes entreprises s’est raréfiée, il devient vital pour les entreprises de croissance de
pouvoir disposer d’une offre de fonds propres suffisante et adaptée à leurs besoins.
Le capital investissement français en quelques chiffres
Les fonds de capital investissement apportent des fonds propres aux entreprises, dans la durée,
en prenant une participation à leur capital. Leur perspective est de valoriser leur participation et
de la céder à un horizon défini, à moyen (3 à 5 ans) ou long terme (5 à 8 ans) selon le cas.
On distingue, selon le stade d’investissement dans l’entreprise :
le capital risque : il s’agit du financement de l’entreprise depuis sa création jusqu’au tout début
de son activité, à savoir la phase de recherche et développement, les phases ultérieures de
fabrication et/ou commercialisation ; le capital risque inclut l’amorçage qui vise spécifiquement
le financement de l’entreprise lors de la sa création ; le capital risque investit dans des entreprises
présentant des risques mais promettant une forte croissance, grâce au caractère innovant de leurs
technologies, produits ou services ;
le capital développement : il s’agit du financement du développement d’une entreprise, déjà
établie sur son marché, profitable et présentant des perspectives de forte croissance.
Par ailleurs, le capital transmission vise l’acquisition d’une entreprise par des financiers et/ou des
dirigeants, moyennant un apport en fonds propres et un emprunt (financement à « effet de
levier »).
En 2007, selon l’AFIC (l’Association Française des Investisseurs en Capital), le marché français
du capital investissement représente des investissements de 12,6 milliards d’euros dans environ
1 500 entreprises :
677 millions d’euros dans des opérations de capital risque (environ 400 entreprises),
1,3 milliard d’euros dans des opérations de capital développement (environ 550 entreprises),
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le reste, soit environ 10,5 milliards d’euros, dans des opérations de capital transmission et
d’autres types d’opérations (reprise d’entreprises en difficulté).
Investissements sur le marché français en 2007 (source AFIC)
5%
10%
85%
Capital risque
Capital développement
Capital transmission (LBO)
et autres
La même année, les opérateurs français du capital investissement ont levé 10 milliards d’euros,
qui seront investis dans les années futures. A titre de comparaison, en 2006, l’épargne des
Français représente 182 milliards d’euros et leurs placements financiers 140,9 milliards dont
88,8 milliards placés en assurance-vie.
Le marché français du capital investissement représente environ 15% du marché européen : 10,1
milliards d’euros sur 71,6 milliards d’euros investis en 2006.
Chapitre 2 : Qu’est-ce que France Investissement ?
Ce chapitre présente France Investissement, ses objectifs, ses partenaires. Au-delà des montants,
ce sont surtout les liens entre les acteurs qu’il convient de noter car ils sont structurant pour la
mise en œuvre du dispositif d’accompagnement.
Synthèse
Extrait du rapport au Premier Ministre de mars 2008.
Le programme France Investissement a été mis en place en novembre 2006 sous la forme d’un
partenariat original entre la Caisse des Dépôts et des investisseurs institutionnels privés. Le
constat fait à l’origine de ce programme est la faible implication des acteurs institutionnels sur
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certains segments du domaine du capital investissement, en particulier le capital risque et le
capital développement pour les opérations de petite taille.
L’objectif de France Investissement est d’augmenter l’offre de financement en fonds propres
pour les petites et moyennes entreprises de croissance, afin de soutenir leur démarrage et
d’accompagner leur développement dans la durée. Il s’agit d’accélérer le développement du
marché du capital investissement sur les segments du capital risque (incluant l’amorçage) et du
capital développement, selon deux axes stratégiques pour notre pays :
- le financement de l’innovation à tous les stades de la croissance des entreprises ;
- le développement des entreprises, leur ouverture sur les marchés internationaux et leur
accès aux marchés boursiers, afin de permettre aux plus performantes d’entre elles de
devenir des entreprises pérennes de taille moyenne, qui font actuellement défaut à
l’économie française..
La perspective est d’injecter, de 2006 à 2012, trois milliards d’euros au capital des PME de
croissance, soit 500 millions d’euros par an sur les segments concernés. Il est prévu, sur la
période concernée, un apport de deux milliards d’euros par la Caisse des Dépôts et un apport
d’au moins un milliard d’euros par les partenaires privés, à savoir, dès à présent, AGF, le groupe
Caisse d’Epargne, Groupama, Natixis et la Société Générale.
Les orientations stratégiques de France Investissement (objectifs annuels, modes d’intervention,
cibles d’intervention) sont définies par le Conseil d’orientation, placé auprès du Premier Ministre
et composé de représentants de l’État, de la Caisse des Dépôts, des investisseurs institutionnels
partenaires et de personnalités qualifiées.
Le Conseil d’orientation, qui s’est réuni à six reprises depuis sa création, a arrêté un plan
stratégique, défini un règlement intérieur et rédigé des chartes applicables à tous les acteurs
bénéficiant des fonds levés dans le cadre de France Investissement : les fonds de fonds mis en
place par les partenaires de France Investissement, les fonds sous-jacents sélectionnés et les
entreprises bénéficiaires de leurs investissements. Ces chartes définissent les objectifs et
orientations en matière d’investissement, mais également des recommandations en matière de
gestion des fonds et d’accompagnement des entreprises. Elles prévoient notamment que les fonds
de fonds investiront au moins 10% de leurs capitaux dans l’amorçage, pour renforcer le
financement de la création et du démarrage des entreprises innovantes.
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Les résultats obtenus pour la première année du programme France Investissement sont
excellents et montrent la forte mobilisation des acteurs : les cinq fonds de fonds mis en place par
les partenaires privés sont opérationnels depuis plusieurs mois ; au 31 décembre 2007, les
engagements des partenaires privés, soit au total 230 millions d’euros, ajoutés à ceux de la
Caisse des Dépôts, soit 587 millions d’euros, représentent un total de 817 millions d’euros, qui
se situe bien au-delà de l’objectif prévu de 500 millions d’euros par an. Quarante-quatre fonds de
capital investissement ont levé des capitaux auprès des partenaires de France Investissement
pour un montant total de 537 millions d’euros, ce qui représente environ 30% du marché français
du capital risque et du capital développement. Ces fonds, qui ont déjà investi dans 102
entreprises, ont la capacité d’investir dans plus de 800 entreprises.
La conjoncture actuelle ne fait que conforter les orientations suivies par le programme France
Investissement.
En 2007, le capital investissement apparaît encore préservé des conséquences de la crise
financière, avec des investissements en croissance de 24% par rapport à 2006 et des levées de
fonds maintenues au niveau de 2006, mais des menaces pèsent sur les levées de fonds de l’année
2008. Par ailleurs, ce sont les grandes opérations de reprise d’entreprises (LBO) qui ont tiré le
marché vers le haut en 2007, et la part du marché représentée par les opérations de capital risque
et capital développement reste limitée à 15% des investissements en 2007, comme en 2006.
De plus, en 2008, l’offre de crédits apportée par les établissements bancaires aux petites et
moyennes entreprises s’est raréfiée. Dans ce contexte, il devient vital pour les petites et
moyennes entreprises de croissance de pouvoir disposer d’une offre de fonds propres suffisante
et adaptée à leurs besoins.
France Investissement jouera, dans cette conjoncture difficile, un rôle crucial pour la croissance
des petites et moyennes entreprises, d’une part, en soutenant les fonds de capital risque et de
capital développement dont les levées de capitaux pourront être difficiles, d’autre part, en
orientant leurs investissements vers les petites et moyennes entreprises. Face aux conséquences
de la crise financière, France Investissement pourra contribuer à maintenir l’économie française
sur une trajectoire de croissance.
L’année 2008 verra France Investissement s’engager dans une démarche de mobilisation de tous
les acteurs autour des entreprises de croissance. Un programme d’accompagnement des
entreprises financées par France Investissement sera lancé pour les aider à se développer, à
innover davantage et à s’ouvrir aux marchés internationaux.
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L’innovation constituera un axe de développement de France Investissement. Les liens entre les
fonds d’investissement et les pôles de compétitivité seront renforcés afin que les technologies les
plus innovantes puissent donner naissance à des entreprises de croissance. Il s’agira également
de renforcer les synergies entre les fonds d’amorçage et les organismes de recherche, et de
soutenir les fonds de capital risque qui investissent dans les entreprises technologiques. Un
accent particulier sera mis sur la création de fonds d’investissement par les business angels, qui
sont des partenaires financiers essentiels pour les petites entreprises.
Enfin, France Investissement mettra en place des instruments permettant de mesurer l’impact sur
la croissance et sur les emplois des investissements réalisés.
Le partenariat public-privé mis en place par France Investissement a d’ores-et-déjà permis une
forte et rapide mobilisation des acteurs en faveur du financement en fonds propres des
entreprises de croissance. Les efforts ainsi déployés rejoignent les actions menées par le
Gouvernement en faveur du développement des petites et moyennes entreprises, de leur
transformation en entreprises plus innovantes et plus exportatrices. Cette synergie pourrait être
encore renforcée, d’une part, par une simplification du cadre réglementaire et fiscal applicable au
capital investissement, en particulier la simplification du cadre fiscal applicable aux fonds de
fonds (obligations déclaratives liées à la transparence fiscale) et l’harmonisation des avantages
fiscaux ISF associés aux investissements intermédiés (harmonisation entre les investissements
via les holdings et les investissements via les FCPR, FCPI ou FIP). D’autre part, les pouvoirs
publics pourraient contribuer à la mobilisation de tous les acteurs en faveur du financement en
fonds propres des entreprises : organismes publics et parapublics qui accompagnent les
entreprises, investisseurs institutionnels français ou étrangers qui peuvent orienter plus de
capitaux vers les fonds de capital risque et capital développement.
Dans une année 2008 où les entreprises rencontrent davantage de difficultés à se financer par
crédit auprès des établissements bancaires, les financements en fonds propres revêtent une
grande importance. Les efforts de tous seront nécessaires pour attirer sur la place France les
capitaux prêts à s’investir dans les entreprises de croissance.
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Organisation du dispositif
Le schéma suivant présente l’organisation de France Investissement.
Les partenaires de France Investissement
Les partenaires de France Investissement sont la Caisse des Dépôts, d’une part, et les partenaires
privés, d’autre part.
a) La Caisse des Dépôts, au travers de CDC Entreprises, sa filiale dédiée aux activités
d’investissement dans les domaines du capital risque et du capital développement, intervient
dans ce dispositif :
- en investissant dans des fonds de fonds de la branche privée du dispositif,
- en investissant dans des fonds ou sociétés d’investissement (activité de « fonds de
fonds » qui représente son activité principale),
- en co-investissant directement dans des entreprises avec d’autres fonds d’investissement,
Commission
des fonds de fonds
Comité financier
CDC Entreprises - DGTPE
Fonds d’investissement
PME
Fonds de fonds
Branche publique
Représentée par
Co
-in
vesti
ssem
en
t
Autres
investisseurs
Autres
investisseurs
Branche privée
Conseil
d’orientation
OSEO
Commission
des fonds de fonds
Comité financier
CDC Entreprises - DGTPE
Fonds d’investissement
PME
Fonds de fonds
Branche publique
Représentée par
Co
-in
vesti
ssem
en
t
Autres
investisseurs
Autres
investisseurs
Branche privée
Conseil
d’orientation
OSEO
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 19 /116
- en finançant le fonds « France Investissement Garantie » qui permet de garantir les
participations détenues par les fonds dans les entreprises.
Qu’il s’agisse de ses activités d’investissement dans des fonds (« fonds de fonds ») ou de ses
activités d’investissement dans des entreprises, la Caisse des Dépôts intervient toujours de façon
minoritaire aux côtés d’investisseurs privés et dans les conditions de marché (pari passu avec les
autres investisseurs).
b) Au titre de la branche privée du dispositif, cinq investisseurs institutionnels privés ont
constitué des fonds de fonds, dans lesquels la Caisse des Dépôts a investi :
- AGF (AGF Private Equity) pour le fonds de fonds « AGF France Investissement » créé
en janvier 2007,
- la Société Générale (SGAM Alternative Investments) pour « SGAM AI France
Croissance » créé en mai 2007,
- Groupama (Finama Private Equity) pour « Groupama France Investissement » créé en
août 2007,
- le groupe Caisse d’Epargne (Masseran Gestion) pour« Masseran France Sélection 1 »
créé en novembre 2007, mais dont les investissements ont commencé en juin 2007,
- Natixis (Dahlia Partners) avec « Dahlia France Investissement » créé en décembre 2007,
mais dont les investissements ont commencé en juin 2007.
Ces fonds de fonds ont également été souscrits par d’autres investisseurs, en particulier la CNP
et le CEA.
Comme les fonds de fonds gérés par CDC Entreprises, les fonds de fonds privés
investissent, de manière minoritaire et dans les conditions de marché, dans des fonds qui
eux-mêmes investissent dans des entreprises.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 20 /116
La gouvernance de France Investissement
Lors du lancement de France Investissement a été créé un Conseil d’orientation auprès du
Premier Ministre « chargé de coordonner et d’orienter l’activité de France Investissement »
(décret du Premier Ministre du 15 décembre 2006). Le Conseil d’orientation se prononce sur les
orientations stratégiques de France Investissement (objectifs annuels, modes d’intervention,
cibles d’intervention) et évalue l’impact de l’ensemble du dispositif sur le développement du
capital-investissement et sur le financement des entreprises.
Le Conseil d’orientation s’est réuni pour la première fois le 21 décembre 2006 et s’est ensuite
réuni à cinq reprises au cours de l’année 2007. Des réunions périodiques ont aussi eu lieu en
2008..
CDC Entreprises est chargé de piloter sa mise en œuvre.
Conseil
d’Orientation
Commission Fonds de Fonds Comité Financier
Placé sous l’autorité du Premier Ministre
Présidé par René Ricol et composé de :
2 représentants de la Caisse des Dépôts
3 représentants de l’Etat (DGTPE, DGE, DCASPL)
1 représentant de chacun des partenaires privés
20 personnalités qualifiées
Nommés pour une durée de 6 ans
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 21 /116
Les spectre d’intervention de France Investissement
De l’amorçage au développement en passant par le capital risque, FI couvre plusieurs stades du
financement de l’entreprise.
Cette caractéristique trouve son écho dans le profil des entreprises qui seront « les cibles » du
dispositif d’accompagnement : elles sont très diverses dans leur maturité.
Les résultats
La première année de France Investissement en quelques chiffres :
Au 31 décembre 2007, 817 millions d’euros ont été engagés par les partenaires de France Investissement,
ce qui se situe bien au-delà de l’objectif prévu de 500 millions d’euros par an.
Un bilan a aussi été dressé mi-2008.
CREATION R&D
MISE EN ŒUVRE
APPLICATION
COMMERCIALISATION INDUSTRIALISATION
MATURITE
INCUBATEURS
BUSINESS ANGELS
AMORCAGE
CAPITAL RISQUE
CAPITAL DEVELOPPE
MENT
MARCHES
BESOINS EN
CAPITAL
TEMPS
FRANCE INVESTISSEMENT
PASSAGE DE TEMOIN
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 22 /116
Le schéma suivant présente la ventilation des montants engagés à la mi 2008.
Un dispositif au premier rang sur le marché français du capital-investissement
Les 537 millions d’euros engagés dans les fonds par les partenaires publics et privés de France
investissement représentent une part importante des montants levés par les fonds sur le marché
français du capital risque et du capital développement.
Sur la base des chiffres de l’année 2007 publiés par l’AFIC, 10 milliards d’euros ont été levés
par les opérateurs français du capital-investissement, dont un milliard destiné à être investi en
capital risque et deux milliards d’euros en capital développement. La même année, 12,5 milliards
d’euros ont été investis par les opérateurs français et, sur le périmètre ciblé par France
Investissement, à savoir les petites capitalisations, ils ont investi 677 millions d’euros dans des
opérations de capital risque, 1 310 millions d’euros dans des opérations de capital
développement et on peut estimer à environ un milliard d’euros les petites opérations de
transmission (moins de 20 millions d’euros).
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 23 /116
Le poids du dispositif France Investissement, sur le périmètre du capital risque, du capital
développement et des petites opérations de capital transmission, est donc de 537 millions d’euros
sur un marché total de 3 milliards d’euros, soit près de 20%. Si on exclut les FCPI et FIP (1,2
milliard d’euros levés en 2007) pour ne retenir que les capitaux levés par les FCPR, France
Investissement représente alors environ 30% du marché ciblé. Ceci témoigne du rôle de premier
plan joué par les acteurs du dispositif France Investissement dans le financement du démarrage
et du développement des PME.
Ce rôle est encore plus important dans le financement de la création et du démarrage des PME :
dans ce domaine Ŕcelui du capital risque incluant l’amorçage-, les engagements de France
Investissement, de l’ordre de 300 millions d’euros, représentent environ 50% des montants levés
par les fonds, en excluant la quote-part des FCPI allouée au capital risque (soit 60% des 780
millions d’euros levés par les FCPI en 2007).
Il est encore trop tôt cependant pour évaluer l’impact de France Investissement sur le
développement du marché du capital risque et du capital développement. Cet impact pourra être
apprécié dans la durée.
Chapitre 3 : Qu’est-ce que le dispositif d’accompagnement ?
Nous analysons dans ce chapitre les contours du dispositif d’accompagnement, ses moyens et ses
objectifs ainsi que le profil des « cibles », les entreprises financées.
Genèse
Une dimension importante du dispositif France Investissement est l’accompagnement des
entreprises financées, dans les trois domaines que sont l’innovation, l’ouverture à l’international,
et la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Un programme
d’accompagnement a été défini et sera opérationnel en 2008.
En amont de ce programme d’accompagnement et afin que celui-ci soit utile et pertinent aux
entreprises, il a semblé nécessaire d’avoir une vision claire, dans les trois domaines ciblés, des
stratégies des entrepreneurs, de leurs façons d’agir, de leurs besoins, ainsi que de l’offre qui a
vocation à les aider.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 24 /116
C’est pourquoi un diagnostic a été réalisé en 2007, à partir d’entretiens avec des entrepreneurs,
des fonds d’investissement, et des prestataires publics de services aux entreprises. De ce
diagnostic ont été tirées les conclusions suivantes :
Ŕ L’innovation est considérée comme stratégique par toutes les entreprises. Les dispositifs
publics de soutien sont bien connus, et jugés utiles et pertinents par les entreprises « high
tech ». Les autres entreprises les connaissent moins bien, et ont tendance à douter pouvoir
y avoir accès.
Ŕ L’ouverture à l’international est jugée importante à un moindre degré, sauf pour les
entreprises « high tech » dont ce développement est souvent inscrit dans les gènes. Pour
toutes les entreprises, la question du « comment s’y prendre ? » reste prégnante. Les
dispositifs publics restent mal connus.
Ŕ La question de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises n’est pas vue
par tous comme centrale. Mais les entrepreneurs qui se sont appropriés le sujet y voient
un enjeu fort en termes économiques. Les organismes et les soutiens publics ou
parapublics dans ce domaine sont très mal identifiés.
De façon plus transversale, d’autres enseignements peuvent être retenus :
- Idéalement, il convient d’adresser aux entreprises de l’information choisie, adaptée à
l’entreprise et à ses préoccupations du moment.
- Il n’est pas de meilleur vecteur d’information vers un chef d’entreprise qu’un autre chef
d’entreprise : valeur des pairs.
- Recevoir un investissement de la part d’un partenaire de France Investissement
« labellise » l’entreprise, la désigne comme « championne potentielle », et la création
d’une communauté d’entreprises est possible autour de cette identité partagée.
- Les partenaires qui mettent en œuvre France Investissement ont ensemble une
connaissance des entreprises à potentiel qui pourrait être utile aux organismes publics de
soutien (OSEO, Ubifrance, Coface).
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 25 /116
Ces enseignements, présentés en décembre 2007 au Conseil d’orientation, ont conduit
ce dernier à approuver un programme d’accompagnement, dont l’année 2008 verra les
premières étapes de mise en œuvre. Ce programme repose avant tout sur l’émergence
d’une communauté des entreprises de croissance ayant bénéficié d’un apport en
capital de l’un des fonds partenaires du programme France Investissement. Il sera mis
en œuvre en collaboration avec ces fonds, et en synergie avec les organismes publics et
parapublics d’accompagnement des entreprises. Il consistera en une offre de services
qui comportera notamment la création d’un site communautaire dédié, des réunions en
région, des missions de diagnostics individuels brèves, et quelques missions
d’accompagnement dans la durée. Ce programme d’accompagnement, dont le bras armé
sera CDC Entreprises, sera encadré par un comité qui comptera en son sein des chefs
d’entreprise, des fonds d’investissement, des experts, ainsi qu’une représentation de
l’administration en charge des entreprises.
Carte d’identité du dispositif
Ŕ Adresse : c/o CDC Entreprises 137 rue de l’Université 75007 Paris
Ŕ Direction : Conseil d’Orientation de France Investissement
Ŕ Pilotage : Comité réuni mensuellement et Présidé par Pascal LAGARDE (DG de CDC
Entreprises).
Ŕ Budget : environ 850 Keuros pour 2008
Ŕ Date de création : automne 2007
Ŕ Ressources :
o Chef du projet : Didier Havette
o 2 ressources (1 doctorante + 1 stagiaire) puis 2 permanents d’ici fin 2008.
Ŕ Evénement clé : réunion de lancement officiel auprès des entreprises Fi le 2 décembre
2008 à Paris.
Contenu
Ŕ La réunion des entrepreneurs France Investissement le 2 décembre 2008
Ŕ L’édition d’un annuaire des entreprises France Investissement
Ŕ Des réunions thématiques d’entrepreneurs en région
Ŕ Une initiative dédiée à la performance environnementale et au coaching de PME sur le
sujet (Carbonhub)
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Ŕ Des outils diagnostics centrés sur la performance et la stratégie pour les PME
Ŕ Constitution d’un pool de personnes ressources (Experts)
Ŕ Le lancement du site internet de la communauté
Acteurs
Les acteurs du dispositif sont un des éléments clés (avec le profil des entreprises) qui va
structurer toute l’analyse du présent mémoire. Le dispositif France Investissement réunit CDC
Entreprises et des fonds de fonds privés qui investissent dans des fonds qui investissent dans des
entreprises.
C’est sur ce « triptique » fond de fonds/fonds/entreprise que va se
construire le réseau. Décrivons maintenant le niveau « client » constitué
par les PME.
Les entreprises France Investissement
Des PME pas comme les autres
Les entreprises financées par les fonds partenaires de France Investissement ne sont pas des
PME comme les autres :
Ŕ Elles ont été sélectionnées parmi des dizaines sur la base des critères de la Charte France
Investissement
Ŕ Ce sont des entreprises de croissance
Ŕ Elles ont une stratégie, élaborée dans un business plan
66 fonds investis (22 nouveaux fonds)
Capital risque : 50 %
Capital développement : 50 %
+
Fonds de fonds
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 27 /116
Ŕ Elles ont un « board » et ont su créer une relation avec un investisseur (ex : fonds)
Le but n’est pas ici de faire une analyse comparée des PME françaises et du panel France
Investissement. Toutefois, on notera que ce profil aura des conséquences sur la manière de
concevoir le dispositif d’accompagnement.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 28 /116
Typologie & indicateurs
Remarque préliminaire : ces données sont issues d’un premier reporting électronique au 30 juin
2008. Certaines données collectées sont incomplètes. Le taux de réponse est de 60% sur les
données économiques (chiffre d’affaires, effectif)
Certaines entreprises sont atypiques au regard de la cible de France Investissement
Ŕ Grosses entreprises du secteur du BTP à forte intensité de personnel
Ŕ Entreprises de commerce/courtage dont le CA est élevé
Situation au 30 juin 2008
Ŕ 191 entreprises
Ŕ 731 millions d’euros investis
Ŕ Ticket moyen par entreprise : 3,8 M€
Ŕ Amorçage : 1,9 M€
Ŕ Capital risque : 2,1 M€
Ŕ Capital développement : 3,3 M€
Ŕ Mezzanine : 6,7 M€
Ŕ Capital transmission-LBO : 6,9 M€
Emplois créés dans 126 des Entreprises financées par France Investissement : 8 500 salariés
Salariés 1 à 50 51 à 100 Plus de 100
Entreprises* 50% 12% 38%
Stade et âge des entreprises (base 172)
Age Moins de 2 ans De 2 à 5 ans De 5 à 10 ans Plus de 10 ans
Entreprises* 34% 26% 18% 22%
Chiffre d’affaires cumulé sur 117 des 192 entreprises :
Ŕ 2,4 milliards d’euros
Ŕ 22 M€ par entreprise en moyenne
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 29 /116
Secteurs d’activités par montants investis :
Répartition en nombre par secteur d’activité
Répartition des entreprises par localisation géographique (nombre d’entreprises et montants investis par les fonds
A retenir :
La majorité des financements concernent des entreprises basées en Ile de France (ou du moins leur siège social)
L’Ile de France est la région qui draine le plus de financements France Investissement
41%
11%14%
6%
26%
2%
Industrie
Sciences de la vie
Services
Technologies propres /
Energie
TIC
Autres
10
72
10 1649 3423
307
15
61
193
133
0
50
100
150
200
250
300
350
Bre
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IDF
PACA
Rhône-
Alp
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Autr
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ions
Etran
ger
Entreprises Montant
41%
11%14%
6%
26%
2%
Industrie
Sciences de la vie
Services
Technologies propres /
Energie
TIC
Autres
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 30 /116
Exemple de la ventilation des catégories d’activités par région :
Ce profil peut être un enseignement riche dans l’optique de réunions d’entrepreneurs en région :
concurrence ? Points communs ? Synergies ?
Certaines régions sont plus homogènes que d’autres.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Als
ace
Aquita
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Auverg
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Languedoc-R
oussillon
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Lorr
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Mid
i-P
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nées
Nord
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Pays-d
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oire
Pic
ard
ie
Poito
u-C
hare
nte
s
Pro
vence-A
lpes-C
ôte
d'A
zur
Rhône-A
lpes
TIC INDUSTRIE
SCIENCE DE LA VIE SERVICES
TECHNOLOGIES PROPRES / ENERGIE AUTRES
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 31 /116
Exemples
On peut noter la grande diversité des entreprises. Nous détaillerons les conséquences de cette
hétérogénéité au moment de la conception du service communautaire et de sa diffusion.
Entreprises Secteur Produit/service
Acco Semiconductor IT leader en conception de solutions RF en full CMOS
Alize Ind holding F2A
Alpha PET Ind Chimie emballage
ANTENNES SA IT antennes
Arion/VIB Ind Biens d'equipement
ARKOON IT sécurité réseaux
Artemia Ser Editeur de revue
B3G Télécom IT telephonie
Bernadet Ind Gros œuvre et béton
Bouvet Ind fabrication de fenêtres
BVA In Vivo Ser Etudes marketting
Defta Ind sous-traitance automobile
Delpharm Ind façonnage produits pharmaceutiques
Elector Power System Env industrie des biens d'équipements
Emeraude Ind distributeur de produits polyoléfines
EnvironCom Env recyclage
ESTEREL IT logiciels embarqués
Euroflash Ser transferts d'entreprise, déménagement
Euroline- Didactic Med dispositifs médicaux
F2A Ind Produits pour l'aéraulique
Faab-Fabricauto Ind plaques minéralogiques
Financière d'Agard Ind chambres froides et salles blanches
Gezim/2G Finances Ser interim
Goojet IT portail personnalisable de convergence web mobile
La liste des entreprises France Investissement au 31 juillet 2008 est présentée en annexe.
Les fonds
Le dispositif compte un acteur central : les fonds partenaires. En voici une liste non exhaustive.
Nous reviendrons plus loin sur leur place dans la proposition de valeur du dispositif
d’accompagnement.
360 Capital One Genopôle 1er Jour
ACE Management I Source 3
Acto Mezzanine ICSO 2
Aerofund 2 Ile de France Capital
Aerofund II ILP
Agroinvest Industries et Finances II
Aloe II Innovacom VI
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 32 /116
Alven III Iris Capital III
Auriga III Kennet III
Aurinvest Capital 2 Matignon II
Avenir Entreprises Développement Mer
Avenir Entreprises Mezzanine Middle Market Fund IV
Une liste plus détaillée est présentée en annexe.
Chapitre 4 : La dynamique des communautés appliquée au dispositif
d’accompagnement
Le dispositif d’accompagnement prend la forme d’un club d’entrepreneurs. Ce chapitre aborde
quelques-uns des éléments clés des pratiques modernes autour des communautés et globalement
du social networking.
Fondements des réseaux & communautés
Il n’est pas question de traiter en profondeur des mécanismes de communautés, de social
networking ou même d’explorer la littérature de plus en plus abondante sur ces phénomène
collaboratifs, y compris toute la mouvance sur « l’organisation 2.0 ».
Toutefois, puisque le programme d’accompagnement prend la forme d’une communauté, il
semble nécessaire d’analyser les bases (naissantes) de son fonctionnement. Nous verrons que ces
éléments sont des points clés des « connaissances » au sens de K dans le modèle de conception
C-K (voir partie 3).
Un des outils d’animation du DAFI est un site internet dont la forme n’est pas encore totalement
figée. Nous proposons dans les paragraphes qui suivent quelques points de repères sur le sujet
des réseaux et des communautés (on-line). Nous pourrons en tirer quelques conclusions pour le
Dispositif d’Accompagnement des entreprises France Investissement (DAFI).
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 33 /116
Caractéristiques
Communauté = « personnes rassemblées autour de buts, d’expériences, de tâches ou d’intérêts
communs. Elles sont mutuellement engagées dans des actions dont elles négocient ensemble le
sens » (E. Wenger)
Cela suppose :
Ŕ Existence d’une frontière : elle est fermée (totalement ou peut accueillir des
membres mais selon une procédure)
Ŕ Une raison d’être
Ŕ Un engagement au service des autres
Ŕ Des règles
Ŕ Des rites
Ŕ Une langue commune
Ŕ L’autodétermination
Les communautés s’appuient sur des réseaux sociaux. Il faut d’abord organiser le réseau et être
légitime ensuite pour l’animer.
Les communautés se fédèrent autour de thèmes ou de questions des membres. Ainsi, nous
pourrions suggérer :
Innovation
Développement durable
Accès à l’international
Par ailleurs, les « social networks websites » peuvent être lus selon cette typologie :
1. degré de décentralisation du réseau : distance entre les membres et leurs interactions. Se
connaissent-ils bien, peu, etc.
2. Nombre de services et d’interactions proposées sur le site : rencontres, échanges,
applications diverses
3. Type d’identité : les membres sont-ils réels ou construisent-ils leur identité déclarée (+/-
éloignée de la réalité) = enjeu confiance et fiabilité
4. Taille du réseau. Réseau de type ouvert ou fermé
Dans tous les cas, il est nécessaire d’identifier les BENEFICES pour les différentes parties
prenantes du réseau et de la communauté : FI et pour les PME (et même pour les partenaires :
FONDS, etc.)
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 34 /116
Remarque : Givers & Takers :
Les communautés s’organisent souvent entre ceux qui donnent et ceux qui prennent. De plus en
plus de clients ou d’utilisateurs aiment « donner » c'est-à-dire partager. Une tendance émerge
dans laquelle des « demandeurs » viennent chercher des choses, des concepts, etc. Suppose aussi
la confiance et la légitimité des gens qui répondent.
On peut aussi parler de seekers & solvers.
Il convient donc de fédérer ce réseau, par exemple autour d’informations thématiques ou de
contributions ciblées de certains membres (co-editeurs).
Conséquence pour le DAFI
Ŕ Bien analyser les cibles de notre service (ouvert ou fermé) qui peuvent avoir des objectifs
différents.
Ŕ Travailler sur la constitution du réseau social : entreprises FI, les autres entreprises
Ŕ Exploiter et revendiquer notre légitimité à les fédérer
Ŕ S’appuyer sur des « noyaux durs » qui assureront le ciment du réseau social (=entreprises
motivées ou très demandeuses)
Ŕ Identifier les BENEFICES du réseau et de la communauté pour FI et pour les PME (et
même pour les partenaires : FONDS, etc.)
Au sujet de la collaboration
Les communautés bâtissent un contenu dans la collaboration. Le recours à des outils web dits 2.0
peut s’avérer très efficace pour arriver à cette collaboration.
Mais la collaboration suppose certains préalables, en particulier autour
de la confiance unissant le réseau
le thème fédérateur de la problématique, objet de la communauté.
Ainsi, en découlent plusieurs faits structurants :
Dans les services on-line, le nombre de contributeurs évolue de manière inversement
proportionnelle à l’implication demandée. Ainsi, nombreux lecteurs de newsletter, moins
d’abonnés à des services, encore moins de rédacteurs à des billets (posts)
Importance de l’existence de leader « noyaux durs » de la communauté qui animent les
débats
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 35 /116
A chaque niveau, son outil
Sources GFERY adapté de Roulleau-Dugage 2008
Conséquence pour le DAFI
Ŕ Travailler à créer la confiance dans notre réseau
Ŕ Orienter vers la création de communautés, en particulier DD, inno et international.
Ŕ S’appuyer sur des noyaux durs
Ŕ S’appuyer sur une dynamique de givers and takers
Les principes fondamentaux du WEB 2.0 sont, selon le BCG :
La modularité
La prise de pouvoir par la périphérie : une collaboration se met en place avec peu de
coordination formelle.
« Sacalability » des services rendue possible par les technologies (API, mashup, etc.)
Benchmark
Les clubs, les communautés, les réseaux, les associations, etc. sont autant de mots qui décrivent
des groupes de personnes organisées autour des règles décrites ci-dessus. Il nous a semble
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 36 /116
intéressant de dresser une liste de quelques-uns des réseaux connus, en vogue ou plus ou moins
« concurrents » de celui que nous cherchons à créer.
Initiative Positionnement Commentaires
Facebook LE réseau social très grand public.
Autour de ce réseau ouvert se créent des
multitudes de communautés (amicales, étudiantes,
voire pro).
Grande ouverture aux applications (API) qui
permettent d’animer les échanges.
60 millions de membres dans le
monde
Totalement collaboratif, y
compris par l’intégration de
centaines d’applications (dites
API). Mode ludique.
Viadeo, Linkedin Réseaux sociaux à orientation professionnelle.
Plateformes plutôt fermées (pas d’applications
multiples et ludiques).
Communautés thématiques.
Réseaux très populaires.
Utilisations variées, depuis la
recherche de collaborateurs ou de
clients jusqu’à des utilisations
plus ludiques
Comité richelieu Mise en relation avec des experts.
Plusieurs milliers de membres
201 adhérents
2000 sociétés associées
Billets on-line interactifs (blog)
Des réunions (cf leur agenda)
Nombreux thème :
R&D
Exportation
PME
fiscalité
Prises de positions
Sondages, partage d’expérience
Club Siparex « siparex, un actionnaire différent, un actionnaire
actif »
Partager d’informations, créer des échanges,
valoriser des expériences.
Orienté « information des membres »
Forte présence en région avec
des relais locaux.
Souhaite « la promotion des
idées, des réflexions et des
échanges de nature à favoriser le
progrès économique et le
développement des entreprises en
expansion »
EcoBiz Communauté des entreprises innovantes de
Grenoble
Très riche, très dynamique.
Exclusif.
APCE Blogs Blogs de créateurs Peu dynamique, manque
d’animation. Pauvre contenu.
Pacte PME Communauté ouverte, partage mais peu
collaboratif.
Club Eau+ Lancé par Lyonnaise des Eaux, ce club fédère un
réseau d’acteurs autour des thèmes du DD en
général et de l’eau. Lie des collectivités et des
autorités publiques
Zoom : Les moteurs de l’initiative on-line : forme et fond
Le schéma ci-dessous est une illustration d’ un espace virtuel d’une communauté.
On y retrouve des lieux pour s’informer, collaborer, retrouver des éléments de référence, etc.
Au fur et à mesure du développement de l’interactivité, se développe des réunions
(webconference) ou des projets collaboratifs (labos). Des espaces plus privatifs sont à accès
restreints.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 37 /116
Le site internet du DAFI qui sera publié à l’automne 2008 ne reprendra sans doute pas
l’intégralité de ces espaces mais ce type de représentation illustre bien l’univers « idéal » d’un
lieu d’échange et de construction porté dans internet.
L’écosystème relationnel du DAFI
? Fiches des
Inscrits
Base documentair
e Diagnostics
Les membres Le contact central
Les experts
Les outils
Sources : Six&Co
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 38 /116
Les facteurs clés de succès
Au sujet de la collaboration
Il faut une bonne raison pour venir contribuer = S’appuyer sur les bons
moteurs de la collaboration
Œuvrer à une collaboration fructueuse dans le cadre d’un site
conversationnel
La ressource rare de notre cible (entrepreneurs) : le temps
L’investissement en temps passé sur le site doit être « rentable »
Notion de « promesse »
Le service doit faire gagner du temps
Nous avons la capacité à proposer les meilleurs experts
Être orienté « questions » des entrepreneurs = « me donner quand je le
veux la réponse dont j’ai besoin »
les outils mis en place sont réellement utiles et « efficaces » avec, si
possible, une efficacité mesurable.
L’animation est un élément déterminant : il conviendra de se doter des moyens
permanents pour faire vivre les échanges.
Synergies dans le dispositif
Web & virtuel
Physique & réel
Trouver une vraie stratégie pour nos cibles (y compris les fonds, c’est dire trouver
une place à chaque acteur)
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 39 /116
Synthèse : illustration du dispositif d’accompagnement
Suite à un diagnostic et des rencontres avec les cibles (fin 2007), il a été arrêté plusieurs
modalités dont certaines seront testées en 2008 et généralisées début 2009 :
o Une réunion des entrepreneurs France Investissement le 2 décembre 2008
o L’édition d’un annuaire des entreprises France Investissement
o Des réunions thématiques d’entrepreneurs en région
o Le lancement du site internet de la communauté
o Une initiative dédiée à la performance environnementale et au coaching de PME sur le
sujet
o Des outils diagnostics centrés sur la performance et la stratégie pour les PME
o Mise en place de « partenariats de services »
o Constitution d’un pool de personnes ressources
Nous présenterons de la seconde partie la manière dont la réalisation a été menée dans le cadre
d’un mode « projet ».
Communauté des entreprises financées
dans le cadre de France Investissement
(avec les fonds d’investissement)
Innovation, Ouverture à l’International, Développement durable
Diagnostics
Réunions thématiqu
es
Coordination
avec les organism
es de soutien
Site WEB 2.0.
Dynamique
collaborative
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Chapitre 5 : Comment évaluer le dispositif ?
Nous avons vu que le dispositif d’accompagnement est né de la volonté du Conseil
d’Orientation. 2 objectifs principaux soutenaient l’initiative :
Apporter des outils pour accompagner et accélérer la performance de ces PME déjà sélectionnées
Tisser un lien direct avec les PME pour mieux les observer et justifier de l’implication de
moyens institutionnels dans leur financement.
Comment évaluer l’impact du dispositif et sa contribution à la performance des entreprises ?
On peut proposer plusieurs indicateurs qui pourraient permettre de mesurer l’efficacité et la
réussite du projet :
o Au niveau de la « Communauté des entreprises France Investissement » : Nombre
d’entreprises France Investissement participant aux activités (réunions, forums, etc.),
intensité des échanges
o Sur la performance des entreprises : pourrait être les nombre de BREVETS déposés par
les entreprises France Investissements. L’évolution de l’impact CO2 des entreprises
financées aussi, aux côté de la croissance du chiffre d’affaires ou des effectifs. Les parts
du CA réalisés à l’export et leur évolution pourraient aussi être un moyen de mesurer
l’impact de l’initiative d’accompagnement, même si ce n’est, bien entendu qu’une
mesure indirecte.
Un tel objectif nécessiterait de disposer d’un outil de reporting et d’analyse directement en lien
avec les entreprises. On imagine qu’une telle machinerie se heurte à des freins techniques,
managériaux et aussi de déontologie (asymétrie de l’accès aux informations de la part des
investisseurs).
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Conclusion de la première partie
Cette étude porte sur le programme France Investissement qui a été mis en place fin 2006 sous la
forme d’un partenariat original entre la Caisse des Dépôts et des investisseurs institutionnels
privés. Son objectif est d’augmenter l’offre de financement en fonds propres pour les petites et
moyennes entreprises de croissance, afin de soutenir leur croissance.
Le Conseil d’Orientation a souhaité mettre en place l’accompagnement des entreprises financées,
Sur le fond, trois domaines ont été retenus ; l’innovation, l’ouverture à l’international, et la
responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Dans la forme, le dispositif sera
orchestré comme une « communauté ».
Les caractéristiques des entreprises financées montrent l’extrême variété des profils tant du point
de vue géographique, que économique ou de l’activité. Cet élément est central dans la manière
dont l’accompagnement devra prendre en compte de possibles « dénominateurs commun » pour
animer ce réseau et donner de la cohérence à la dynamique participative de l’ensemble.
Le dispositif d’accompagnement se décline à travers différentes initiatives et services proposés
aux entreprises : diagnostics, réunions, apport de consultants et d’experts. La forme retenue est
celle d’un club, ou d’une communauté. Ce genre d’organisation suppose des règles et des pré-
requis (légitimité, animation, proximité, confiance) qu’il conviendra de mettre en place ou de
valoriser pour assurer le succès.
Enfin, la mesure de l’efficacité de ce club est difficile à établir. Des mesures précises de la
performance des entreprises concernées, qui supposerait un outil de reporting adapté et
déontologiquement acceptable, ne fournirait dans tous les cas qu’une évaluation indirecte de
l’impact de l’effet club. Des études qualitatives auprès des entrepreneurs pourraient aussi être
une voie à explorer.
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Seconde partie :
Analyse du dispositif d’accompagnement
en tant de « projet »
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Introduction
La mise en place du Dispositif d’Accompagnement des entreprises France Investissement
(DAFI) est une initiative inédite et dont le fonctionnement même est innovant comme nous le
démontrerons dans la troisième partie. Dans l’environnement des structures de financement des
PME (les fonds, les fonds de fonds), la mise sur pied d’un club qui vise à tisser des liens vers les
entreprises financées est inédit dans cette forme, à savoir que le maître d’ouvrage n’a aucun lien
direct avec les entreprises concernées et que certaines d’entre-elles ignorent même son existence
dans la chaîne de financement. A cela s’ajoute une seconde spécificité : l’hébergement du
dispositif dans une filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations. De là découlent des
mécanismes et des systèmes de prise de décision qu’il nous a semble intéressant d’analyser sous
l’angle « management de projet ». C’est l’objet de cette partie.
Chapitre 1 : Caractérisation
Pourquoi fallait-il faire un projet pour atteindre ce résultat ?
L’originalité du dispositif, tant dans son fond que dans sa forme et la manière dont il se met en
place entre les différents acteurs (PME, fonds, partenaires) justifient une approche « projet ». Le
caractère très transversal des actions proposées et l’intervention inédite de certains acteurs sur le
créneau de l’accompagnement est aussi une raison du choix de cette organisation. Par ailleurs,
des étapes de tests et de validation, voire de co-création, rendent encore plus judicieuse cette
organisation.
En quoi consiste le projet ?
Quel est le besoin à l’origine du projet ?
Les promoteurs du projet présentent 2 objectifs :
1. améliorer la performance des PME en apportant aux entrepreneurs des outils concrets, en
particulier axés sur la stratégie.
2. en tissant des liens entre le dispositif de financement et les entreprises, le Comité peut
envisager de mieux mesurer l’impact de ces financements dont certains sont publics.
Quels sont les objectifs du projet ? Sont-ils clairs et mesurables ?
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 44 /116
Le projet vise à mettre sur pied des services d’accompagnement des entreprises : des réunions,
des diagnostics, un site web et l’animation d’une communauté. Plusieurs indicateurs pourraient
permettre de mesurer l’efficacité et la réussite du projet :
Au niveau de la « Communauté des entreprises France Investissement »
o Nombre d’entreprises France Investissement participant aux activités
(réunions, forums, etc.)
o Intensité des échanges
Un autre indicateur pourrait être les nombre de BREVETS déposés par les entreprises France
Investissement. L’évolution de l’impact CO2 des entreprises financées aussi, aux côté de la
croissance du chiffre d’affaires ou des effectifs.
A ce jour, ils ne sont pas explicitement chiffrés.
La mise en place d’un système de reporting permettrait d’obtenir les éléments du second point.
Quelles sont les tâches et les livrables du projet ?
Les tâches du projet vont être d’imaginer un contenu à la notion de « communauté des
entreprises ». Dans un second temps, des tests avec les publics concernés permettront de caler les
services proposés avant leur généralisation à tout le groupe.
Le livrable est constitué de :
Une « Boîte à outils » : il s’agit des activités proposées à la communauté. Réunions,
groupes d’experts, diagnostics.
L’organisation d’une réunion de lancement de la communauté : il s’agit d’un événement
réunissant l’ensemble des parties (fonds, partenaires, entreprises, pouvoirs publics) le 2
décembre 2008 qui sera l’acte fondateur de ce réseau social placé sous la houlette de
France Investissement.
Une présence, sous forme de site web, qui sera l’un des points d’entrée et de
capitalisation des activités.
En parallèle, au cœur du dispositif, le recensement des PME financées et la création d’un
annuaire précis des membres sera réalisé.
Quels sont les clients du projet ?
Ce point est très clair et présente la composante innovante du dispositif. Alors que France
Investissement est un dispositif de fonds de fonds, dont les clients sont des fonds
d’investissements, le projet vise à créer une communauté des PME, qui sont les clients de nos
clients. En termes marketing, on pourrait parler de B2B2B.
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Quelle est la durée du projet ?
Le projet est structuré en plusieurs étapes :
1. Fin 2007 Ŕ avril 2008 : réflexion sur les bases du dispositif et des services à proposer
2. Avril 2008 Ŕ décembre 2008 : mise sur pied des premiers services, constitution de
l’annuaire des membres, consultation de prestataires, recensement d’experts.
Organisation de la journée de lancement de la communauté des entreprises France
Investissement.
3. A partir de 2009 : Activité généralisée. Fin du mode projet pour basculer vers un mode
plus récurrent dans le courant de l’année.
Quel est le coût du projet ?
Coût prévisionnel direct est de 850 000 euros. Il se décompose en :
1. Prestataires
2. Organisation de la journée de lancement
3. Création du site internet
4. Organisation des réunions, animation des premières rencontres.
En outre, il faudra aussi intégrer les frais de personnel impliqués dans le projet (coûts indirects).
Certains sont stagiaires ou mis à disposition par la Caisse des Dépôts et Consignations.
Quel est le fonctionnement du projet ?
Quel est le « système de pouvoir » dans lequel s’inscrit le projet ?
Le projet est porté par le Comité d’Orientation de France Investissement (voir section sur la
gouvernance du dispositif, partie 1). Il est hébergé par CDC Entreprises au sein de laquelle ont
été détachées des ressources (de la Caisse des Dépôts et Consignations). L’équipe du projet doit
travailler en lien avec les fonds, les PME et des acteurs au sein de CDC Entreprises.
Quels sont les moyens et compétences nécessaires à la réussite du projet ?
Le projet doit disposer de moyens humains et financiers. Du point de vue humain les
compétences portent sur la connaissance des besoins des entreprises, les techniques de mise en
réseau, le pilotage de sous-traitants et la capacité à réaliser des opérations et de les évaluer.
Du point de vue financier, le projet doit disposer d’un budget lui permettant de mandater des
prestataires pour réaliser les « outils » : réunions, sites web, mise en forme de supports, etc.
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Y a t-il des projets références (internes ou externes) ?
Il n’existe pas de projet similaire avec ce type d’acteurs. Toutefois, des initiatives du même
genre sont nombreuses. Des clubs d’entrepreneurs, des réseaux de PME, le CJD (Centre des
Jeunes Dirigeants), voire même des initiatives plus centrées sur les personnes (ex : social
networking comme Viadeo ou Linked-in) sont autant de références dont le DAFI pourra
s’inspirer.
Quelles sont les risques et les opportunités qui pèsent sur le projet ?
Les risques sont assez nombreux et pèsent sur les différentes composantes du système.
Risque de non légitimité auprès des PME si les services proposés au réseau des
entreprises ne se démarquent pas assez de l’existant.
Risque de non-crédibilité envers les autres acteurs, comme les fonds d’investissement si
France Investissement donne l’impression de ne pas être assez en phase avec les enjeux
des entreprises à travers des services inutiles ou décalés.
Risque auprès de l’institution Caisse des Dépôts et Conseil d’Orientation de France
Investissement si le projet ne permet pas d’atteindre les objectifs initiaux.
Risque de ne pas disposer des moyens dans la durée : la constitution d’un réseau se fait
sur le moyen terme et on ne peut prétendre en quelques mois établir une relation de
confiance avec les acteurs. Il faudra donc avoir du temps et l’expliquer aux autres
acteurs.
Les opportunités :
Proposer un ensemble de services innovants et très utiles pour les entreprises que la
« maille » France Investissement serait la seule à pouvoir proposer.
Profiter du positionnement de France Investissement pour rallier des experts et des
prestataires de premier plan et ainsi délivrer un service de grande qualité aux PME.
En s’adressant à des entreprises déjà sélectionnées (c'est-à-dire a priori des entreprises
bien positionnées avec des atouts en terme de croissance), entrer dans une dynamique très
positive entre des acteurs de haut niveau et ainsi créer de la valeur dans les échanges qui
naîtront de ce réseau.
Où s’achèvera le projet
Le projet s’achèvera quand la communauté des entreprises France Investissement sera constituée
et active : les entreprises identifiées, les services de ce « club » organisés et testés, le système
officiellement lancé et des activités récurrentes (online ou off-line) organisées. Cette « vitesse de
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 47 /116
croisière » dans l’organisation pourrait être atteinte au premier semestre 2009. Les mois qui
suivront permettront la montée en puissance du dispositif et l’adhésion de membres plus
nombreux.
Description
La mise sur pied du dispositif d’accompagnement des entreprises France Investissement (DAFI)
est-il un projet ?
Nous nous attacherons à observer cette initiative sous 3 angles :
Décortiquer « DAFI » en tant que projet et à détailler ses composantes.
Présenter la mise en place opérationnelle au sein de CDC Entreprises, qui héberge le
projet : mise en place concrète du projet, outils, notes, dimensionnement.
Analyser le DAFI au sein de l’entité : positionnement, typologie, forces, acteurs, etc.
Caractérisation du « DAFI »
(d’après Delcerck, Debourse et Navarre 1983)
Critères Appliqués au DAFI
Irréversibilité
Le lancement du programme d’accompagnement fin 2007 s’inscrit dans
l’initiative France Investissement née en novembre 2006. Il part du
constat que les entreprises financées ont besoin d’être accompagnées
pour être encore plus efficaces.Dans un environnement qui compte des
fonds de fonds et les fonds, ce faisant, France Investissement peut
« suivre et mesurer indirectement » l’impact de ce dispositif
institutionnel en créant un lien avec la base des acteurs, c'est-à-dire les
PME.
On peut supposer que le projet s’achèvera quand la communauté des
entreprises France Investissement est constituée, que les entreprises sont
identifiées et que les activités récurrentes sont proposées à ces membres.
Le mode projet pourrait s’achever en 2009 pour entrer dans un système
plus pérenne d’organisation de l’activité.
Cette pérennisation de la démarche entraînera (entraînerait ?) une
fidélisation des membres et des participants aux activités (experts,
prestataires) et nécessiterait un budget récurrent pour l’organisation des
activités. Des contributions (abonnement) des membres pourraient alors
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 48 /116
être étudiées.
Le DAFI est irréversible. La création du réseau et la mise sur pied
d’activités est lancée. Sa généralisation est prévue pour fin 2008.
Fort degré de liberté
Entériné par le Conseil d’Orientation de France Investissement, ses
moyens, ressources et objectifs sont connus. Un membre du Conseil
d’Orientation siège au comité de pilotage du projet et un compte-rendu
est fait à chaque Conseil d’Orientation. Entre-temps, les équipes du
DAFI travaillent de manière autonome sur la base de la feuille de route.
L’engagement des dépenses est soumis à l’avis d’un comité
d’engagement.
A ce titre, le déploiement du projet « DAFI » est plutôt libre.
Le DAFI dispose d’un degré de liberté important. Ses équipes
travaillent de manière autonome, tant pour concevoir les outils
d’accompagnement que pour solliciter les acteurs (fonds, PME,
experts, prestataires).
Organisations
évolutives et
temporaires
L’initiative « DAFI » présente une organisation (voir aussi le détail de la
carte des acteurs, matrice des rôles) plutôt ouverte.
Le sujet lui-même (la constitution et l’animation d’un réseau) et le parti-
pris du « décloisonnement et du participatif au service de l’échange entre
les membres» est de nature à
Rechercher des partenaires variés dans le cadre des modalités
d’action,
Réunir et impliquer des profils d’horizons différents, par exemple
dans le comité de pilotage,
Rencontrer des prestataires,
Impliquer dès le début un large éventail de responsables,
d’experts, de gestionnaires de fonds, etc.
Elle est aussi temporaire car, outre le fait qu’il s’agisse d’un pilote, on
peut estimer qu’une fois que les paramètres seront « calés » la
mobilisation de ces acteurs ne serait plus nécessaire dans un mode
récurrent.
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Le DAFI est basé sur une organisation évolutive. L’étendue des
sujets traités par la communauté et la variété des modes
d’intervention conduisent à envisager une structure ouverte. En
outre, le développement de la communauté pourrait aussi conduite à
faire évoluer la structure, par exemple dans la voie d’une association
pour permettre une gestion plus dynamique encore des activités ainsi
que des ressources (cotisations) du dispositif. En ce sens la
structuration du projet est temporaire.
Cash flow négatifs
Le projet « DAFI » ne donne pas lieu à ce stade à des revenus.
Il est entendu qu’il s’inscrit dans une logique de dépenses.
Le DAFI est un centre de coût.
Influence des
variables exogènes
La création de la communauté et de « services » qui lui seront proposés
entre dans une logique de co-création. Des réunions ont été organisées
avec les parties (fonds, experts, PME, partenaires) pour recueillir leur
avis et envisager ensemble des modalités utiles.
En outre, le positionnement de l’équipe projet la rend dépendante du jeu
d’acteur entre les fonds et les PME. En ce sens le projet est très sensible
aux influences exogènes.
Le DAFI est un projet très ouvert et sensible aux participations
externes.
CONCLUSION : DAFI EST BIEN UN PROJET
Positionnement
Puisque nous démontré que la mise en place du Dispositif d’Accompagnement des entreprises
France Investissement relevait bien du « projet » ; il nous a paru intéressant pour le décrire
d’étudier son positionnement selon différents critères : objet, rapport à l’entreprise, clients.
Typologie
Commentaires
Selon l’objet L’objet du projet est de mettre sur pied un dispositif d’accompagnement
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de PME à travers des modalités qui s’inscrivent dans des activités d’une
sorte de club.
C’est un projet de conception de nouveau service.
Nous avons étudié dans la première partie le volet innovant de cette
conception qui amène à la définition d’un dispositif inédit orchestré par
France Investissement.
Selon le rapport
avec l’entreprise
(ici l’écosystème
constitué de CDC
Entreprises, les
fonds, France
Investissement et
les PME)
Suivant la méthode proposée par ECOSIP on peut positionner le projet
étudié par rapport à l’entreprise.
On peut définir « DAFI » comme un projet de type B. Ses
caractéristiques sont :
Le projet est au centre du système
L’écosystème en question réunit des fonds, des fonds de fonds,
des experts et des entreprises.
Le projet DAFI n’a de sens que s’il s’inscrit dans la relation
externe à France Investissement avec d’une part les fonds et de
l’autre les entreprises.
L’innovation de service contenue dans ce projet pourrait relever de la
co-création. A ce titre, la réussite du projet tient aussi à l’implication
des membres de la communauté qu’il vise à créer.
C’est la raison pour laquelle on peut catégoriser ce projet comme de
type B.
Représentation d’un projet de type B : le projet (cercle) est au centre
et fédère d’autres compétences et acteurs (rectangles)
Selon les
« clients »
Pour qui le projet est-il réalisé ? :
=> Les entreprises financées par les fonds dans lesquels investit
France Investissement
Son pilotage est aussi influencé par la façon dont sont négociées les
contraintes, en particulier budgétaires. Dans le cas du DAFI, on se situe
dans un projet à coûts contrôlés.
Le projet semble disposer de ressources confortables. Reste à pérenniser
ces allocations, en particulier dès 2009 pour amplifier la diffusion des
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 51 /116
modalités d’accompagnement proposées aux entreprises.
D’après G. GAREL, le Management de Projets Ŕ Repères 2003.
En conclusion, on peut décrire le DAFI comme :
Un projet de conception de nouveaux services à destination d’entrepreneurs et de leurs
entreprises.
Un projet de « type B » c'est-à-dire dont la réalisation et le succès dépendent des
partenaires, et même des clients. Puisqu’il s’articule autour du lancement d’une
communauté de PME, le projet est dépendant aussi de l’adhésion et à la participation des
cibles.
Un projet à coût contrôlé. Aucune recette n’est prévue à ce stade. Les moyens sont
alloués par le Conseil d’Orientation de France Investissement. La reconduction des
moyens au moment du lancement des opérations sera une étape cruciale.
Contraintes
Nous avons montré que le DAFI était un projet et qu’il se situait dans un environnement plutôt
ouvert dans lequel les acteurs étaient d’implication variable (fonds, PME). De cet état naissent
des contraintes (temps, ressources, spécifications) qui ont un poids assez hétérogène.
Le temps
La contrainte du temps n’est pas structurante. Lancée à l’automne 2007, l’initiative
DAFI devrait être lancée officiellement et proposer ses livrables début décembre
2008. Aucune date n’avait été spécifiée par les parties. Depuis l’été 2008 toutefois
un élément pivot est apparu avec la fixation de la date du 2 décembre 2008 pour
réunir les « clients » et annoncer la création de la communauté des entreprises. A
cette date, les premiers services devront être prêts. Certains auront même été testés.
Ressources / budget
Le critère économique n’est pas à proprement parlé le plus contraignant. Le budget
du projet a été entériné par le Conseil d’Orientation et les dépenses sont juste
soumises à un comité d’engagement.
Vu sous l’angle des ressources humaines, l’analyse est cependant différente. Le
projet est porté par un chargé de mission très expérimenté et deux permanents :
jusqu’à l’été 2008 cette équipe était constituée d’une doctorante à temps partiel et
d’un stagiaire. Le renfort durable avec des permanents est une bonne chose, y
compris vis-à-vis des différents « clients » du dispositif qui y verront de la stabilité.
Au-delà de la phase projet, il conviendra de fidéliser ces ressources dans la période
dite « d’opération » dans laquelle les initiatives généralisées se déclineront
périodiquement, à partir probablement du second semestre 2009.
Des prestataires extérieurs ont aussi été sollicités, pour la préparation d’événements
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 52 /116
ou l’animation de réunions.
Spécifications
techniques
C’est sans doute la contrainte la plus forte car la moins précise au départ du projet.
Les ambitions du Conseil d’Orientation de France Investissement n’ont pas fait
l’objet de descriptions détaillées.
C’est d’ailleurs cela qui fait le caractère innovant du projet puisqu’il a conduit à
envisager des modalités spécifiques pour établir les contenus. Des réunions
d’échanges ont eu lieu avec les cibles (PME) pour réfléchir ensemble à la légitimité
du dispositif et au contenu spécifique des modalités.
Toutefois, on a pu même noter quelques divergences au sein des acteurs sur la nature
des services proposés et leur adéquation supposée avec les attentes des entrepreneurs
visés. Des débats ont eu lieu.
Parmi les limites des spécifications il est important de souligner qu’à l’origine du
projet, la connaissance des cibles (les entreprises financées dans le cadre de France
Investissement) était très imparfaite. Tant qualitativement (secteur d’activité,
localisation, profil économique) que quantitativement (nombre exact aujourd’hui,
demain). Il a fallu attendre plusieurs mois pour disposer d’une liste et d’un profil de
ces PME. La constitution d’un annuaire complet, « cœur » de la communauté, s’est
avérée indispensable. Sa livraison est prévue pour décembre.
En conclusion, nous pouvons établir que le projet DAFI est surtout confronté à des contraintes
techniques dans la connaissance des cibles et la description des livrables.
Dans une moindre mesure, les contraintes de ressources humaines pourraient conduire également
à une recomposition de l’équipe ou à l’externalisation de certaines tâches d’animation de la
communauté des entreprises.
Conclusion
La conception et le lancement du Dispositif d’Accompagnement des entreprises France
Investissement (DAFI) est véritablement un PROJET.
Il se positionne au centre d’un système qui compte des acteurs de différents niveaux (voir aussi
plus loin la carte des acteurs). Jouissant d’une certaine autonomie et d’un budget confortable
pour 2008, il dispose en outre de ressources humaines propres qu’il conviendra de maintenir. Si
ses clients sont des entreprises, dont certaines ne connaissent pas encore l’existence de France
Investissement, l’ecosystème constitué par la réunion des fonds et des fonds de fonds tient aussi
une place centrale.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 53 /116
Au regard de son positionnement et de ses contraintes, on peut mettre en avant que son succès
passe par quelques points clés :
Une légitimité auprès des acteurs du dispositif. Le public ciblé (les entrepreneurs) sont
très sollicité et participent à de nombreuses activités. Il convient d’être pertinent dans le
ciblage des activités pour, au-delà de l’intérêt suscité par une telle initiative portée par
France Investissement, générer une adhésion et une participation active durable.
Une communication efficace, attractive et valorisante.
La mise en avant de valeurs qui susciteront l’adhésion des « clients »
La mise en avant de modalités utiles (réunions, diagnostics, site web) au servie des
entreprises et des entrepreneurs.
Chapitre 2 : Mise en place opérationnelle
Introduction
L’objet de cette partie n’est pas de décrire la démarche et les outils utilisés par l’équipe au
moment de lancer opérationnellement le projet. Nous ne présenterons pas les principes, le
planning, de diagramme de flux ou les outils qui ont permis en développer le concept
d’accompagnement.
Nous ne détaillerons pas non plus les phases de développement (courbe en V)
En revanche, il nous a paru intéressant d’analyser l’environnement, les acteurs et les risques
inhérents à cette initiative.
Description globale : approche QQOQCPC
QUOI :
On s’intéresse à création d’un dispositif d’accompagnement d’entreprises.
Le projet consiste à mettre sur pied une série « d’outils » au service d’une communauté
d’entrepreneurs : diagnostics, clubs, réunions, accompagnement.
Quelles sont les cibles ? les entreprises financées par les fonds financés dans le cadre de
France Investissement.
Quels mots clés ? : accompagnement, réseau, stratégie, échange, coopération.
QUI :
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Le projet est initié par un dispositif institutionnel de financement de PME. Ces PME sont
financées via des fonds qui ont reçu des fonds de France Investissement.
Les entrepreneurs et les entreprises qui constituent la cible ne savent pas nécessairement
qu’elles « sont financées par France Investissement » au moment où est lancée
l’initiative. Elles connaissent leurs investisseurs directs mais pas les investisseurs de leurs
investisseurs.
OU : L’initiative se décline en France dans des réunions régionales ou nationales. Une présence
sur internet est également prévue (y compris dans l’univers 3D, peut-être en 2009).
QUAND :
France Investissement a été lancé en Novembre 2006.
Le Conseil d’Orientation de France Investissement a décidé de monter un dispositif
d’accompagnement à l’automne 2007.
La réunion des « PME France Investissement » et le lancement officiel des offres sont
prévus pour le 2 décembre 2008. D’ici là plusieurs tests auront été menés.
COMMENT :
Le projet est articulé autour de partenaires, futurs « clients-utilisateurs » et un comité qui
se réuni mensuellement et auquel sont présentés les avancées des travaux. Son rôle est
consultatif.
Après une période de conception du dispositif, une série de tests a été préparée : réunion
d’échanges et de co-conception, validation devant le comité de pilotage du projet.
Le recours à des prestataires externes a permis de structurer des premiers services et de
préparer la réunion de lancement.
POURQUOI :
Apporter aux PME des outils pour améliorer leur performance
Aider les entrepreneurs en leur permettant, par une approche « réseau » de trouver
réponses à leurs questions, rapidement
De tisser des liens entre France Investissement et les entreprises qui sont, au final,
financées par ce dispositif institutionnel pour pouvoir mieux évaluer l’impact de cette
implication publique.
COMBIEN :
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 55 /116
Partenaires OSEO, COFACE,
ubifrance
PMEs « France
Investissement »
Fonds
Fonds de fonds
France Investissement :
projet DAFI
Caisse des
Dépôts, CDC
Entreprises
Experts, prestataires
Conseil d’Orientation,
Comité de
pilotage
Le projet dispose de son budget propre entériné par la Conseil d’Orientation de France
Investissement. Les dépenses prévisionnelles sont présentées à un comité d’engagements
périodique.
Au total, hors ressources humaines (pour partie personnel détaché de l’établissement
public Caisse des Dépôts et Consignations) : environ 850 K euros pour 2008.
Qu'est-ce que cela rapporte ? La mesure de l’efficacité du dispositif n’est pas explicite.
Toutefois, pour évaluer (très indirectement) la réussite dans l’amélioration de la
performance des cibles PME de croissance- qui est un objectif principal du DAFI, on
pourra s’attacher à suivre la progression du chiffre d’affaires, des parts des ventes à
l’international ou le nombre d’emplois créés.
Environnement & Matrice des rôles
Par sa transversalité et son caractère innovant, le projet implique de nombreux acteurs autour de
la cible finale qui est la PME. Ces acteurs pourront être mobilisés de manière ponctuelle ou
permanent pour participer aux activités proposées, relayer l’information ou produire le contenu
des outils d’accompagnement.
*Cartographie des acteurs autour du dispositif d’accompagnement
Le tableau ci-dessous détaille la place et le niveau d’implication des parties impliquées dans le
projet. On notera la diversité des contributeurs. On insistera sur le besoin de communication
entre ces acteurs pour permettre une bonne compréhension des enjeux et le bien fondé des
initiatives proposées (voir aussi analyse des risques).
Qui Pourquoi les impliquer ? Quand/comment les Fréquence
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solliciter ?
Equipe du projet
autour du « Chargé
de mission »
Maître d’ouvrage du projet Tout au long du projet Permanente.
Conseil
d’Orientation de
France
Investissement
A l’origine du projet.
Sponsor de l’opération.
Tout au long de la phase de
conception et lors des
premières réalisations.
Présentation d’un point d’étape
lors des réunion périodiques.
Trimestrielle
Comité de pilotage
du DAFI
Ce comité composé d’une
quinzaine de personnes
représente des partenaires, des
fonds, des entrepreneurs ou des
experts. Son avis sur la
direction prise par le projet est
précieux.
Tout au long de la phase de
conception et lors des
premières réalisations.
Présentation et commentaire
collectif sur les initiatives
proposées et les modalités de
mise en œuvre.
Mensuelle
CDC Entreprises,
direction
communication et
informatique
Le projet DAFI est hébergé au
sein de CDC Entreprises. Il est
nécessaire de partager nos
propositions de livrables pour
coordonner les actions ou
harmoniser certains choix
techniques (ex : web) ou
éditoriaux.
Au fur et à mesure du projet, un
point est fait. Dans le cadre de
réalisations plus précises
(organisation d’un événement,
rédaction d’un cahier des
charges informatique), une
réunion spécifique est
organisée
Ponctuelle
Les PME Ce sont les principaux
« clients » des services qui sont
l’objet du DAFI. Ces sont LES
cibles du dispositif… mais il y
a une difficulté : il n’est
possible de les toucher
directement, au moment où
débute le projet. Aucun lien
n’existe, en effet, entre France
Investissement et les PME. Les
pivots sont les fonds qui seront
les relais pour aider au
recensement puis à la
constitution de la communauté
de ces PME.
Très en amont dans le projet, et
à plusieurs niveaux :
Pour les recenser et les
informer de la
préparation d’une
communauté des
entreprises France
Investissement.
Pour travailler avec
certaines d’entre-elles
à la validation (voire
la co-création) de
certains services.
Ponctuelle mais
fréquente.
Les fonds
d’investissements de
France
Ce sont des acteurs clés et
incontournables. C’est leur
positionnement qui rend
Ils sont impliqués pour
communiquer auprès de leurs
participations au sujet de
Ponctuelle
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 57 /116
Investissement l’initiative DAFI si originale et
innovante puisqu’ils ont le lien
direct avec les membres d’un
futur club orchestré par un
acteur « méta » qu’est Fi.
l’initiative DAFI. Ils sont mis à
contribution pour proposer des
PME cibles prêtes à
expérimenter des services ou
être parmi les premiers
participants.
Caisse des Dépôts et
Consignations,
autres partenaires
(OSEO, Coface etc.)
Ce sont les partenaires
classiques de CDC et des PME
sur les thèmes sur lesquels
portent le DAFI (international,
Développement durable,
innovation).
Participation à des réunions
d’information ou de réflexion
sur des partenariats possibles.
Présents lors de la réunion de
lancement du 2 décembre.
Ponctuelle
Experts,
prestataires.
Compte-tenu des ressources du
projet DAFI, le recours à des
prestataires est nécessaire. En
particulier pour animer des
réunions, organiser
l’événement de lancement du
mois de décembre et
développer le site internet de
l’initiative
Une série de consultations a été
menée pour sélectionner des
prestataires.
Le mode affinitaire est aussi
privilégié, en particulier pour le
recrutement d’experts
spécialisés dans
l’accompagnement de PME.
Tout au long du
programme, au fil
du déploiement des
modalités
d’accompagnement.
Grille d’analyse des risques du projet
La mise en place du Dispositif d’Accompagnement des Entreprises France Investissement n’est
pas sans risque. Compte-tenu de la nature des acteurs, du positionnement des promoteurs du
concept et de la multitude d’initiatives similaires sollicitant les dirigeants de PME, l’analyse du
risque est un outil précieux pour anticiper certains blocages ou difficultés.
Nous proposons ici une grille d’analyse classique sur les risques qui peuvent peser sur le projet
« DAFI » et les mesures envisagées pour y remédier.
Cette grille complète les analyses formulées sur les contraintes et les spécificités du projet.
Type de risque Risques potentiels Effets sur les objectifs Mesures préventives
Commercial
/Corporate
Brouiller les pistes et les cartes
en proposant un dispositif qui
bouscule les liens entre les
acteurs, en particulier entre les
entreprises et leurs investisseurs.
Difficulté à tisser des liens avec
les PME. Blocage de la part des
fonds qui « ne joueraient pas le
jeu » de la promotion du DAFI.
Implication en amont
des fonds. Forte
communication sur les
objectifs. Information
régulière sur les
avancées du projet.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 58 /116
Interne
Le dispositif France
Investissement est hébergé par
CDC Entreprises. Le risque
serait d’être marginalisé dans
une institution dont l’animation
d’un réseau d’entrepreneur n’est
pas le métier. Pourtant, il existe
certains points à partager
(informatique, communication)
Manque de cohésion interne
chez CDC Entreprises. Perte de
savoir-faire et perte de temps
sur des sujets à partager.
Implication des services
disposant des
compétences
(informatique,
communication) lors de
points d’étapes. Recueil
des remarques.
Association à des cahiers
de charges. Intégration
des fournisseurs
habituels aux
consultations.
Systémique
Le DAFI s’intéresse à des
dizaines d’entreprises. Face à la
grande hétérogénéité des
entreprises ciblées (secteurs,
géographie, stade de
développement) et même du fait
que certaines soient
concurrentes, il existe un risque
de rejet de l’initiative au profit
d’autres clubs et réseaux déjà
présents sur la place.
La cohésion du groupe est
impossible, la communauté ne
« fonctionne » pas.
Se centrer sur les
hommes
Positionner la
communauté comme
un outil au service du
développement des
entrepreneurs
encourager l’échange
interpersonnel
Agir pour faire
grandir la confiance.
Management
Le projet DAFI n’a pas une
grande équipe. Il est constitué de
3 personnes.
En outre, celle-ci a évolué
pendant le dernier semestre.
Problème de cohésion.
Perte de savoir et d’historique
sur certains dossiers.
Perte de crédibilité et de
lisibilité chez les acteurs
externes et les partenaires.
Image d’un manque de suivi.
Recrutement de
permanents.
Soin apporté à
l’intégration et à la
présentation des
personnes travaillant sur
le projet.
Marketing Ne pas être reconnu comme
légitime pour organiser une
communauté.
Ne pas réussir à créer ou à
faire reconnaître un
sentiment d’appartenance
commun au sein de France
Investissement.
Pas d’adhésion durable aux
activités proposées.
Pas de sentiment
d’appartenance à un réseau.
Démarrer par la
création de la
communauté (club)
avant de proposer
des activités.
Réalisation d’un
service simple et
concret : l’annuaire.
Fort travail sur le
positionnement et le
contenu.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 59 /116
Association des
fonds pour relayer le
message.
Positionnement/
marketing
Les initiatives proposées ne se
démarquent pas de l’existant.
Les entrepreneurs sont déjà très
sollicités. Ils faut qu’ils aient une
bonne raison de participer.
Manque de différenciation.
Affichage d’une logique de
suiveur sans plus value.
Recherche d’une
approche innovante
tant dans le fond que
dans la forme.
Implication de
personnalités et
d’experts de haut
niveau
Image Développer une approche trop
« parisienne » ou « corporate »
de l’accompagnement des PME.
Déconnexion totale « avec la
base ». Pas d’adhésion de la
part des cibles. Le DAFI est
une coquille vide.
Implication en amont de
utilisateurs finaux, en
particuliers dans le cadre
du Comité de pilotage. Il
est tenu compte de leur
avis.
Comment juger de la réussite du projet ?
Nous avons décrit dans les paragraphes précédents les objectifs et les moyens qui permettent de
considérer le DAFI comme un projet. Nous avons aussi décrit en première partie quelles étaient
les modalités envisagées pour répondre aux objectifs.
Rappel des objectifs :
Aider à l’émergence d’une communauté des entreprises financées dans le cadre de France
Investissement,
Faciliter leur engagement dans les domaines de l’innovation, de l’ouverture à
l’international et du développement durable.
Rappel des exemples de services proposés :
Une « Boîte à outils » : activités proposées à la communauté. Réunions, groupes
d’experts, diagnostics.
Au cœur du dispositif, le recensement des PME financées et la création d’un annuaire
précis des membres sera réalisé.
L’organisation d’une réunion de lancement de la communauté : il s’agit d’un événement
réunissant l’ensemble des parties (fonds, partenaires, entreprises, pouvoirs publics) le 2
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 60 /116
décembre 2008 qui sera l’acte fondateur de ce réseau social placé sous la houlette de
France Investissement.
Une présence, sous forme de site web, qui sera l’un des points d’entrée et de
capitalisation des activités.
La mise en relation des entrepreneurs entre eux : effet réseau
Comment mesurer le succès ?
Nous proposons d’appliquer un diagramme radar à la caractérisation des facteurs de succès.
On cherche avant tout à tester :
Le succès dans le lancement d’un club d’entreprises de croissance
Le niveau de satisfaction des participants
La fidélité des membres, les nouveaux arrivants
L’attractivité pour de nouveaux partenaires, experts
0
1
2
3
4
5
nombre d'entreprises participant aux
activités
Evolution des emplois
Part des PME Fi à l'export
Critère de santé économique
Activité du site Web du DAFI
Intérêt de partenaires externes ou
experts pour notre communauté
Satisfaction des entrepreneurs à
revenir
Satisfaction des fonds de voir leur
participations actives dans ce club
Illustration des axes d’évaluation du projet
Les critères principaux sont plus liés à l’activité de la communauté et la participation aux
initiatives (réunions, services en ligne). La dynamique de recrutement des membres, y compris
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 61 /116
par l’intermédiaire des fonds qui pourraient systématiquement inciter leurs nouvelles
participation à prendre contact et rejoindre les activités du « club ».
En revanche, si l’objectif est de mesurer in fine si le DAFI a permis à des entreprises France
Investissement d’être meilleures, plus performantes à l’export ou plus rentables, il apparaît
beaucoup plus complexe à la fois de le mesurer depuis France Investissement et même, le cas
échéant, surtout de le rapprocher de la participation des entrepreneurs aux actions du DAFI.
Dans tous les cas l’objectif de mesure de l’efficacité pourrait conduire à :
établir un tableau de bord régulier à communiquer aux partenaires de l’opération (fonds,
experts, etc.)
envisager des enquêtes de satisfaction auprès des membres et de non membres (et des ex-
membres)
proposer un « kit » d’adhésion que les fonds pourraient remettre à toutes leurs nouvelles
participations dans une entreprise.
Conclusion sur la mise au point opérationnelle
La création du Dispositif d’Accompagnement des entreprises France Investissement est
assurément un projet. Ses caractéristiques et ses modalités lui confèrent ce statut mais aussi
dessinent les limites de cette organisation.
Nous avons observé en particulier une cartographie des acteurs particulièrement dense et de
niveaux très différents (y compris dans le panel des entreprises). Si on n’oublie pas que la cible
du DAFI sont les entreprises financées par les fonds financés par France Investissement, on
mesure la nécessité de composer avec les fonds : respecter l’égal accès aux informations de tous,
tenir compte des enjeux de confidentialité ou de concurrence, etc.
De là découlent des risques qu’il convient d’anticiper pour asseoir la légitimité de l’initiative, sa
visibilité et son « acceptabilité » tant interne qu’externe dans cette matrice des rôles.
Pour autant, la mesure du succès n’est pas simple. Il conviendra de mettre en place des
indicateurs pertinents, en particulier centrés sur l’activité du « club » des entreprises.
Communiquer sur ces résultats sera aussi un facteur de cohésion pour les différents
interlocuteurs de l’environnement de cette initiative.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 62 /116
Chapitre 3 : Peut-on établir des métarègles ?
« Les métarègles définissent les points clés qui permettent d’optimiser le fonctionnement des
équipes projets en leur conférant une plus grande autonomie. La structuration de cet espace
d’autonomie passe par la définition des responsabilités de chacun et les méthodologies
employées durant le cycle de vie du projet. La capitalisation à l’issue du projet permettra de
faire évoluer ces règles d’organisation pour une réutilisation future. Ainsi, une métarègle est une
règle qui permet de construire une règle. Chaque projet est unique et doit être géré selon une
combinaison unique et spécifique de méthodes, systèmes et processus organisationnels dont le
contenu est détaillé et dérivé d’un nombre restreint de métarègles. »
Même si le projet DAFI est de taille très limitée, il nous a paru intéressant de pratiquer l’exercice
en formulant nos métarègles et ainsi de mettre à jour les fondamentaux de l’organisation du
travail. Nous repartirons des 5 métarègles de base (selon François Jolivet et Yves Dubreil) :
responsabilités, processus de développement, gestion, méthodologie, comportements.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 63 /116
Chapitre 4 : Analyse stratégique du projet : matrice SWOT
Pour achever l’analyse du dispositif d’accompagnement en tant que projet, il est pertinent de
proposer une approche SWOT afin de positionner les éléments stratégiques qui sous-tendent
cette initiative.
Forces Faiblesses
origine
interne
Soutien et sponsorship
interne de haut niveau &
ambition du projet au sein de
CDC.
Moyens mis à disposition
« maille » intéressante pour
lancer un tel projet
Visibilité de la Caisse des
Dépôts
Qualité du réseau et des
acteurs.
Légitimité de CDC dans le
temps et pour bâtir la
confiance
Faible notoriété de France
Investissement auprès des
entreprises financées
Difficulté à positionner très
simplement le concept dans la carte
des acteurs, en particuliers le fonds.
Certaines lourdeurs administrativse
dans la mise en œuvre de solutions
ou de tests (compte tenu de
l’hébergement du dispositif par CDC
Entreprises).
Opportunités Menaces
origine
externe
Partenaires susceptibles de
rejoindre l’initiative (OSEO,
CNCCE, Coface).
Qualité des entreprises
ciblées (jeunes entreprises de
croissance).
Grand attrait pour les
problématiques abordées par
le dispositif : stratégie,
innovation, développement
durable, accès à
l’international
Concurrence d’autres systèmes
d’accompagnement ou de
communautés d’entrepreneurs
Manque de disponibilités en général
des entrepreneurs pour participer
Hétérogénéité des entreprises et
donc difficulté à les fédérer dans un
but commun. = Difficulté à
appréhender les besoins
Conclusion :
Le projet est confronté à des enjeux qui nécessitent de porter une attention particulière au
positionnement du dispositif. De nombreux atouts laissent supposer que le succès de l’initiative
peut être réel … si on lui donne du temps.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 64 /116
Conclusion au sujet du « projet »
Dans cette partie, nous nous sommes demandés si l’initiative dédiée à la création d’un dispositif
d’accompagnement des entreprises France Investissement (DAFI) était un projet et, le cas
échéant, quelles en étaient les conséquences.
Nous avons pu démontrer que le DAFI avait toutes les caractéristiques d’un projet : son côté
limité, son irréversibilité ou encore le fort degré de liberté dont il jouit en sont les grands traits.
Toutefois, nous avons aussi mis en avant une carte des acteurs particulièrement dense, voire
complexe : les fonds d’investissements, les entreprises, les partenaires, les experts, les comités
sont autant de parties à gérer dans la conception des livrables et le positionnement de l’ensemble.
C’est ainsi que nous avons identifié des risque et observé des mesures préventives.
Il convient de souligner un élément déterminant qui ressort de l’analyse SWOT : la grande
hétérogénéité des entreprises cibles (secteurs, géographie, stade de développement). Dans ces
conditions, la pertinence de l’offre d’accompagnement devrait préférentiellement se centrer sur
les hommes et pas sur les business. Positionner la communauté comme un outil au service du
développement des entrepreneurs et privilégier la valeur individuelle pour encourager l’échange
interpersonnel, voire l’entraide. Dans tous les cas agir pour faire grandir la confiance. Les outils
au service de cette dynamique se revèlent être la communication et la pédagogie.
Enfin, la réussite du projet semble passer par des analyses assez fines et des observations
indirectes des effets sur les entreprises concernées. Nous n’avons pas, à ce stade, formulé de
proposition d’indicateur mais dans le contexte tel que nous venons de le décrire, il est probable
que la mesure d’éléments qualitatifs comme la satisfaction des entrepreneurs (et leur envie de
participer fréquemment aux activités du DAFI) serait un bon début.
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Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 65 /116
Troisième partie :
Management de l’innovation dans la
conception et le lancement de la communauté
des entreprises France Investissement
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 66 /116
Introduction
Cette partie est dédiée à l’étude du management de l’innovation dans la conception et lancement
de la communauté des entreprises France Investissement.
Nous avons vu dans les parties précédentes que l’initiative DAFI qui était un projet (au sens
strict) s’inscrivant dans une dynamique originale, dans un cadre institutionnel inédit et qu’elle
visait des objectifs ambitieux au service de PME de croissance et de leurs entrepreneurs.
Il nous parait à ce stade fondamental de décrypter le processus d’émergence de la communauté
des entreprises et de tenter de qualifier sa portée innovante. Ainsi, après avoir rappelé la
spécificité des services au regard de l’innovation, nous en proposerons une caractérisation. Nous
retiendrons en particulier une approche servicielle et fonctionnelle.
Dans un second temps, nous établirons une retro-conception du dispositif imaginé en appliquant
le formalisme C-K.
Enfin, nous tirerons les enseignements de ces caractéristiques pour analyser comment le
management de cette innovation a conduit à appréhender les conséquences pour le projet, en
particulier sur la question des compétences et de la diffusion du service.
Chapitre 1 : Caractérisation de l’innovation
L’objet de ce chapitre est d’étudier le DAFI en tant qu’innovation. Nous rappellerons pourquoi
les services occupent une place à part dans les typologies d’innovation et nous tenterons
d’appliquer un modèle à notre projet.
Particularités des services au regard de l’innovation
Les services ont pris une place majoritaire dans la part du PIB des pays développés, environ
70%, mais leur composante innovante est le plus souvent vue comme le résultat de l’adoption
des technologies nouvelles proposées par l’industrie.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 67 /116
Il est vrai que les caractéristiques des services rendent délicate l’analyse de l’innovation par une
voie analogue à celle des produits :
Ŕ Il faudrait les montrer ? Ils sont intangibles. Il est difficile de les tester en laboratoire
Ŕ Il faut les financer ? Comment convaincre les bailleurs de fond puisque l’on a rien à
montrer
Ŕ On devrait les conserver ? ils sont non stockables
Ŕ On veut les « proposer » ? ils sont construits dans l’interaction avec le client (co-
production)
Ŕ On voudrait les tester ? chaque test peut se révéler coûteux (car il faut expérimenter en
vraie grandeur, échelle 1) et risqué (puisqu’on y implique le client)
Ŕ On veut capitaliser les connaissances ? Difficulté à s’approprier le résultat de la recherche
(pas de brevets)
Vu sous cet angle, il serait difficile d’analyser la mise sur pied par un dispositif d’investissement
d’une communauté de PME comme une initiative innovante.
… mais il peut y avoir de l’innovation là où le regard technologiste ne distingue rien.
C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité développer une approche spécifique sur la base
des travaux de Gallouj et Gallouj pour démontrer et expliquer en quoi le projet DAFI pouvait
se lire comme une véritable innovation de service. Nous tenterons, par l’usage des modèles
d’innovation appliqués aux caractéristiques de France Investissement de mettre en lumière les
leviers qui sous-tendent le management de ce projet.
L’approche servicielle
Les approches servicielles ne négligent pas l’apport technologique mais mettent l’accent sur une
définition large de l’innovation pour étudier l’objet de l’analyse. Nous pourrions dans notre cas
reprendre la définition de Zaltman & al, 1973 selon laquelle on considère comme innovant «
tout ce qui est perçu comme nouveau pour l’entité d’adoption considérée » ie les PME financées
par France Investissement ici.
Le DAFI en tant que innovation-valorisation
Une innovation-valorisation correspond à de l’innovation induite chez le « client » du service, et
elle vise à mobiliser l’expertise de la cible elle-même.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 68 /116
Appliqué au DAFI :
En créant une communauté type 2.0 et en mettant en avant les valeurs participatives entre
pairs (c'est-à-dire les entrepreneurs), l’initiative DAFI peut s’inscrire dans le champ de
l’innovation-valorisation dans laquelle les clients sont les membres du réseau.
L’innovation est coproduite par les membres qui interagissent. Cela pose le problème de
sa reproductibilité et de son appropriation pour tous. En conséquence, France
Investissement devra veiller à travailler sur le volet knowledge management des réunions
et des échanges issus du club pour élargir la cible des bénéficiaires de toutes les
innovations nées des échanges.
Le DAFI en tant que innovation-anticipation
L’innovation-anticipation commence par la détection d’un besoin nouveau. Elle passe par une
phase de collecte de données et l’analyse d’un capital de connaissances, selon Galouj.
Appliqué au DAFI :
Une des modalités du dispositif d’accompagnement qui a été envisagée (mais finalement
non retenue pour 2008) se fondait sur la présence dans les mondes virtuels (ex : Second
life). Ces dynamiques encore mal appréhendées par les PME en particulier pourraient se
lire comme une innovation anticipation. Elle pourrait conduire à de nouveaux marchés
pour les cibles qui seront appelées à se positionner dans cette voie dans le cadre du DAFI.
Le DAFI en tant que innovation-objectivation
A la limite du strict marketing, l’innovation-objectivation peut mêler les nouveautés dans la
conception des services, les améliorations de « delivery-process », d’organisation, formalisation
de nouveaux outils. Cette catégorie est bien dans l’esprit schumpéterien qui distingue 5 types
d’innovations :
1. les produits,
2. les méthodes de production
3. les marchés
4. les modes d’organisation
5. les sources d’approvisionnement
Appliqué au DAFI :
Le lancement par un fond d’investissement d’un service d’accompagnement de PME, par
exemple par le biais d’une plateforme collaborative, dite 2.0, pourrait se classer dans la
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 69 /116
catégorie de l’innovation produit. En parallèle des solutions extranet qui émergent entre
les fonds et les participations (à des fins de reporting financier), l’apport d’un autre type
de solution on-line présente la composante « formalisation de nouveaux outils » en lieu et
place de conseils et échanges plus informels entre différentes parties comme les
financiers, les organismes de soutien, les autres entrpreneurs.
Le DAFI vu dans l’approche « centre-périphérie »
L’approche « centre-périphérie »pourrait bien définir de manière assez subtile ce qu’est en fait le
DAFI dans le cadre de France Investissement. Cette approche, en particulier développée par
Flipo (1984), définit le service comme une association d’activités qui peuvent être dissociées en
2 catégories :
Ŕ Le service central
Ŕ Le service périphérique
Appliqué au DAFI :
Le service central : activité de financement de fonds qui financent des PME
Le service périphérique : un service d’accompagnement des PME in fine sélectionnées et
financées par les fonds.
EN CONSÉQUENCE, ON PEUT PRÉSENTER LE DAFI COMME UNE
INNOVATION SERVICIELLE AU SERVICE D’UN SERVICE CENTRAL. Cette
initiative renforce et complète le service centra de financement,
accompagne ses valeurs (vers la création d’un « label » ?) et permet, par
cet accompagnement, d’envisager de tisser des ponts qui permettront à
la fois d’améliorer la performance des entreprises mais aussi, grâce à
cette « prise directe avec la communauté » de mieux évaluer l’impact de
l’initiative institutionnelle France Investissement (voir la section sur
« l’observabilité et l’évaluation du dispositif »).
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 70 /116
L’approche fonctionnelle : la notion de vecteurs d’innovation
Dans cette approche, on se focalise non plus sur le service lui-même mais sur la manière dont il
répond à un besoin. C’est sa fonction, à l’usage de son client, qui le caractérise.
Gallouj & Gallouj reprennent des travaux de Belleflamme, Houard et Michaux (1986) pour
décrire le « vecteur » du service, à savoir l’ensemble des moyens nécessaires à l’existence du
service.
V = I + bP +cS
Description Traduction pour France Investissement et le
DAFI
V « vecteur » ensemble des moyens déployés pour le DAFI
I ensemble des éléments
d’organisation du promoteur du
service
Organisation du projet DAFI au sein de France
Investissement chez CDC Entreprises
P processus de production Conception et organisation des modalités
d’accompagnement (réunions, diagnostics, site
web)
S processus de « servduction » =
la mise en œuvre des moyens
pour s’adapter et se différencier
aux yeux du consommateur du
service
Déroulement des réunions et des échanges au
sein de la communauté (clubs, réunions
régionales, nationales).
Accompagnement des entreprises financées par les fonds
Le tout forme un « label »
Financement des fonds
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 71 /116
B et C sont des coefficients qui pondèrent la portée de processus de production ou de
servduction.
Si c>b, alors on est plus dans une problématique de service.
Dans le cas du DAFI, cette approche nous amène à penser que les modifications apportées à
chacune de ces composantes sont à l’origine de l’introduction d’un nouveau service.
Car tant du point de vue de l’organisation interne chez France Investissement que dans le mode
(parfois participatif) de création des modalités, ce sont plusieurs des paramètres I, P et S qui ont
évolué.
Analyse par les caractéristiques du service
Dans ce paragraphe, nous exploiterons les travaux du modèle de Gallouj & Weinstein, 1995 &
1997 pour analyser la portée innovante du service d’accompagnement.
Les hypothèses du modèle
En s’inspirant de Saviotti et Metcalfe une offre de tout type de produit ou service peut être
représentée par :
1. les caractéristiques d’usage final du service : envisagées du point de vue de l’utilisateur
final. Prennent en compte le contenu du service mais aussi son mode de délivrance, ses
performances, sa convivialité : Y
2. les caractéristiques techniques internes : ce sont les dispositifs techniques mobilisés
pour rendre le service final. Ce peut être l’informatique, des montages juridiques ou des
compétences qui s’expriment à travers les individus, souvent mise en œuvre au moment
de la délivrance du service : X
3. les caractéristiques de process : elles sont relatives aux méthodes de production du bien.
Elles couvrent la technique et l’organisation. La conception, la production, la
commercialisation sont concernées.
4. l’ensemble des compétences mobilisées : dans le cas des services elles peuvent être
incluses dans les caractéristiques techniques. On distingue 2 sous-ensembles qui sont
mobilisés au moment de la coproduction du service :
a. les compétences du prestataire de service : C
b. les «compétences du client » au moment où il le consomme : C’
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 72 /116
Illustration du modèle de Gallouj & Weinstein (Illustration S. Lenfle )
Typologie des innovations qui en découlent
Sources S. Lenfle
Ŕ L’innovation radicale :
o Modification de tout le système (C, C’, X et Y).
Ŕ L’innovation d’amélioration :
o Pas de modification de Y ou de C’
o mais amélioration de C (effet d’apprentissage) ou de X
Ŕ L’innovation incrémentale :
o Transformation ou adjonction de caractéristiques sans modifier fondamentalement
le système.
o Résulte souvent de la formalisation des améliorations
Ŕ L’innovation ad’hoc
o Construction interactive d’une solution au problème particulier d’un client
o Modification de C et de la composante immatérielle de X
o Limite : transférabilité de la solution limitée
Ŕ L’innovation de recombinaison (ou architecturale) :
o On innove en recombinant les caractéristiques finales et les techniques
disponibles.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 73 /116
o Le résultat peut être radicalement nouveau
o Application : logique modulaire appliquée au service.
Application au DAFI :
Appliquons au DAFI cette décomposition et vérifions quelles composantes des caractéristiques
du projet sont de nature à impacter la nature innovante du dispositif d’accompagnement des
entreprises France Investissement.
Variable Description Caractère innovant
ou pas
Y
les
caractéristiques
d’usage final
du service
Une aide, un
accompagnement par des
pairs ou des professionnels
experts dans le cadre de
réunions, de missions de
diagnostics ou sur une
plateforme
conversationnelle sur
internet.
L’accent mis sur la mise en réseau
dans une logique collaborative entre
pairs entrepreneurs sous la houlette
de France Investissement est
nouveau. La forme, quant à elle tend
à devenir classique, y compris via la
plateforme conversationnelle. Le
recours à des mondes virtuels 3D à
l’étude ajouterait une dimension
radicale.
X
les
caractéristiques
techniques
internes
Les techniques mobilisées
sont celles de l’internet,
des échanges physiques
(conduite de réunion) ou de
l’organisation
d’événements. La manière
de capitaliser les
connaissances (issues des
groupes de travail) entre
aussi dans cette catégorie :
édition de livres, CD, etc.
L’émergence des techniques on-line
dites 2.0 ajoute une dimension
innovante en mobilisant des
solutions puissantes et très
interactives.
C
C’
l’ensemble des
compétences
mobilisées
(par le
prestataire, par
l’entrepreneur-
client)
Les compétences portent
sur le fond du dispositif à
savoir la stratégie, le
développement durable,
l’innovation et l’accès à
l’international.
Des experts sélectionnés
sont a priori des
spécialistes de ces
domaines.
Les entrepreneurs cibles sont de
nature très diverses et agissent dans
des univers professionnels très
variés (biotech, BTP, IT, etc.). Leur
compétence (C’) pour échanger,
rentrer en contact ou conseiller un
des leurs est hétérogène et le DAFI
pourrait les amener à progresser au
bénéfice de tous.
Quant aux experts (C), ils participent
à la co-création du service, en
interaction avec les entrepreneurs du
réseau. Leurs méthodes (classiques a
priori) ne devraient pas modifier
cette dimension du service.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 74 /116
Analyse
Dans le cadre du dispositif d’accompagnement on peut noter que la composante « compétences
mobilisées par le client » C’ (=entrepreneurs des PME de croissance financées par France
investissement) est essentielle. Les échanges, en effet, seront probablement portés par les pairs,
sans implication type C.
On est dans une sorte de « self service peer to peer ».
Ce constat devrait conduire les promoteurs du programme à porter une attention particulières :
1. à la qualité du processus et les techniques pour délivrer le service X (exemple ergonomie)
2. à la formation des participants aux activités (pour améliorer C’).
En outre, les activités de diagnostic ou d’accompagnement dans la durée de certaines PME
mettent clairement en jeu des liens C -> Y. C’est la qualité de l’accompagnateur ou du consultant
qui seront la clé de la prestation.
Conclusion
La caractérisation de la composante innovation dans les services est un exercice particulier du
fait des spécificités des services par rapport aux biens physiques.
C’est la raison pour laquelle nous avons étudié le DAFI sous plusieurs aspects et avons tenté de
modéliser les composantes du dispositif d’animation de la communauté des entreprises.
Plusieurs lectures sont possibles : le DAFI est une innovation servicielle qui peut être vue
comme une adaptation ad-hoc ou par certains côtés innovation-anticipation, en particulier si la
communauté évolue vers une présence dans les mondes 3D.
Il semble que, replacée dans l’écosystème France Investissement, l’initiative DAFI puisse
particulièrement être vue à travers l’approche « centre-périphérie » dans laquelle le dispositif
d’accompagnement viendrait compléter le cœur de la dynamique de financement des fonds en
proposant un service périphérique donnant du corps et de la crédibilité à la notion de « label ».
Dans un second temps, l’approche fonctionnelle en général et les travaux du modèle de Gallouj
& Weinstein en particulier nous conduisent à isoler les composantes du dispositif et à imaginer
pour chacune d’elle la part d’innovation et les interactions entre processus-compétences-
caractéristiques final du service.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 75 /116
Au final toutefois, nous observons une limite : cette approche ne permet pas de mettre en avant
le caractère le plus innovant du dispositif et qui concerne la modification des relations entre
acteurs puisque France Investissement dans le cadre du DAFI cherche à bâtir une relation avec
les participations des fonds qu’il finance. Le modèle de Gallouj ne nous permet pas
d’appréhender cette dimension.
Chapitre 2 : Composantes innovantes et facteurs clés de succès induits
Dans ce paragraphe, nous de présenter comment le Dispositif d’Accompagnement des
entreprises France Investissement (DAFI) peut être vu comme une approche innovante sur son
« marché ». Nous en déduirons des facteurs clés de succès au regard de ses caractéristiques.
Approche par la typologie d’Abernathy & Clarck
Sous quel angle peut-on analyser le dispositif d’accompagnement pour juger qu’il s’agit d’un
projet innovant ? Rappelons que l’on considère comme innovant « tout ce qui est perçu comme
nouveau pour l’entité d’adoption considérée [entreprise ou individu] » (Zaltman & al, 1973)
Nous proposons de partir de la typologie de Abernathy & Clark.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 76 /116
Nous posons comme hypothèses :
Que représentent-
elles dans le projet ?
En quoi sont-elles modifiées ou
renforcées ?
« relations
commerciales »
Il s’agit du lien entre
l’initiateur de la
communauté (France
Investissement,
hébergé par CDC
Entreprises) et les
entreprises
concernées.
France Investissement n’ayant pas de lien
direct avec les PME puisque s’adressant aux
fonds qui les financent, le fonctionnement
de la communauté des entreprises conduira à
créer de nouvelles relations entre des acteurs
qui ne se connaissaient pas. Nous verrons
aussi plus loin les impacts de cette situation
sur la légitimité, la diffusion et le
positionnement de cette initiative.
« compétences de la
firme »
Il s’agit des
compétences issues du
monde de
l’investissement et du
travail avec les fonds.
Le projet de France Investissement, hébergé
par CDC Entreprises vise à créer un club
d’entrepreneurs. Les compétences mises en
jeu sont celles du ciblage et de l’animation
de communautés. Au sein de
« l’écosystème » des métiers du financement
de fonds, il est certain que les compétences
sont modifiées Ŕ ou empruntées à d’autres
univers.
Conclusion : Sous cet angle, il apparaît que dans le contexte de France Investissement et de
l’environnement des fonds d’investissements, fonds de fonds, la création d’un club sous forme
de communauté de PME financées par les fonds relève bien de l’innovation.
Les 5 degrés de novation
Dans le cas du DAFI, nous avons tenté d’analyser ce service proposé aux entreprises financées
par le prisme des « degrés de novation » tels que décrits par Rogers (1962).
Explication Application au DAFI
L’avantage
relatif :
Degré selon lequel une
innovation est perçue comme
meilleure que l’idée qu’elle
Nous avons vu qu’une communauté n’a
rien de totalement inédit. Ainsi, le DAFI
ne propose pas une offre nouvelle en
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 77 /116
remplace. Cet avantage relatif
peut prendre plusieurs
formes : les deux principales
sont l’avantage économique et
l’obtention d’un statut. Elles
ont un impact positif sur la
diffusion de l’innovation
soi, en particulier par rapport à d’autres
clubs pour entrepreneurs ou réseaux à
l’initiative d’entrepreneurs (ex : club
Siparex). En revanche, France
Investissement met en avant des valeurs
et organise la relation entre les acteurs
(fonds de fonds, fonds, entreprises,
partenaires) de telle manière que cela lui
confère un statut à part. En outre, la
légitimité de la Caisse des Dépôts dans
l’animation renforce ce statut, qui
pourrait s’exprimer à travers un
« label » qui est en préparation. Enfin, le
profil des entreprises présentes, toutes
des PME de croissance et sélectionnées
apportent une valeur aux échanges au
sein du groupe.
Le DAFI dispose d’un avantage
relatif important
La
compatibilité :
Degré perçu de cohérence
d’une innovation avec les
valeurs existantes, les
expériences passées et les
besoins des adopteurs
potentiels. La compatibilité
d’une innovation est
positivement lié à son
adoption.
Le dispositif d’accompagnement est
perçu comme totalement cohérent avec
les valeurs promues par les fonds liés à
cette initiative. En revanche, il est
possible que l’organisation, les
différentes strates d’acteurs ainsi que
l’hétérogénéité des cibles rendent son
adoption non uniforme.
Le DAFI présente une compatibilité
moyenne compte-tenu de la faible
disponibilité des entrepreneurs-cibles
et du jeu des acteurs (en particulier
entre France Investissement et les
fonds)
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 78 /116
La complexité : Degré perçu de difficulté de
compréhension et d’utilisation
d’une innovation. Plus une
innovation est complexe et
plus son adoption sera lente.
Cependant Petrosky (1991)
démontre qu’un degré
minimum de complexité est
nécessaire pour encourager
l’innovation d’un nouveau
style ; en revanche trop de
complexité risque d’engendrer
l’incompréhension et le rejet
La proposition de valeur est simple
puisqu’il s’agit de mettre sur pied des
activités au service d’un « club » de
PME de croissance. La complexité n’est
pas élevée si ce n’est sur 1 point : la
place des différents acteurs France
Investissement et l’évolution des
relations entre-eux.
Le DAFI présente une complexité
contrastée : les services proposés sont
simples et clairs, mais dans le même
temps, les relations entre les parties
renferment une complexité qui
conduit à tenter de trouver
habilement une place à tous.
L’essayabilité : Degré perçu de la facilité ou
de la difficulté qu’il y a à
essayer une innovation. Une
innovation est d’autant plus
vite adoptée qu’elle est facile
à essayer.
Pour les PME cibles du dispositif
d’accompagnement, l’essayabilité est
élevée puisque chaque PME identifiée
pour participer directement, puis sortir
du club à sa guise. Le DAFI dispose
d’une forte essayabilité.
L’observabilité : Degré selon lequel les
résultats d’une innovation
sont observables.
C’est un des points essentiels de
l’initiative qui avait comme objectif
d’apporter des outils au service de
l’efficacité des entreprises financées par
France Investissement mais aussi de
tisser des ponts susceptible de permettre
d’observer plus directement l’efficacité
du dispositif. Il n’existe pas
d’indicateurs de succès (fréquentation,
assiduité, performance des entreprises
accompagnées, enquêtes de satisfaction
auprès des entrepreneurs et des fonds,
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 79 /116
etc.)
L’observabilité du DAFI est faible à
ce stade. Il conviendra de bâtir des
mesures directes.
Conclusion :
Par cette approche générale, il est possible de mettre en avant le caractère innovant du dispositif
d’accompagnement qui par le prisme des 5 degrés de novation montre les opportunités et les
limites de l’initiative. Son essayablité forte, son avantage relatif fort ne sauraient masquer la
relative complexité du positionnement dans le champ des acteurs ainsi qu’une compatibilité
moyenne en particulier avec le potentiel d’adoption des entrepreneurs.
Enfin l’observabilité reste à établir, par exemple par le biais d’indicateurs simples pour continuer
à renforcer la légitimité du dispositif et donc son avantage relatif..
Les 5 degrés de novation du DAFI
0
1
2
3
4
5L’avantage relatif :
La compatibilité :
La complexité : L’essayabilité
L’observabilité :
Il conviendra de porter attention aux conséquences sur sa diffusion auprès des cibles PME (voir
section dédiée à la question dans la troisième partie).
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 80 /116
Conséquences : quels sont ses facteurs clés de succès ?
Nous proposons une analyse du DAFI au travers le prisme « des facteurs clés de succès de
l’innovation » selon Cooper.
Appliquée au dispositif d’accompagnement
Maîtrise du
savoir-faire
technologique
L’accompagnent des PME ne recèle pas une très forte intensité technique
(nous y reviendrons dans la partie consacrée à qualification de
l’innovation). L’organisation de réunion, la réunion d’experts et le
lancement d’une plateforme web ne sont plus des sujets critiques du point
de vue technologique. Leur maîtrise n’est pas un facteur clé de succès.
Les synergies
(techniques)
Les synergies sont essentielles dans un service à haute composante
humaine comme celui-ci. Dans une communauté d’entrepreneurs animée
par un acteur institutionnel, elles s’expriment dans plusieurs directions :
1. les autres acteurs de la chaîne du financement (les fonds)
2. les entreprises du réseau elles-mêmes : que ce soit sur le plan
géographique (proximité), concurrentiel (client, founisseurs,
concurrents) ou thématique (secteur d’activité)
3. les opérateurs de la performance des PME et les organismes de
soutien (OSEO, COFACE, etc.)
4. des experts thématiques et des consultants
Il conviendra d’être attentif aux relations entre ces acteurs et aux
contributions de chacun dans la dynamique participative d’un système
d’accompagnement.
Qualité
d’exécution des
activités de pré-
développement
Les utilisateurs finaux (=les entreprises) sont au centre du service. Cette
caractéristique fondatrice de l’initiative peut conduire à envisager une
phase de co-création . Est-on dans du marketing de l’offre ou de la
demande en matière d’accompagnement ? Les deux approches s’opposent
chez les promoteurs du DAFI. Dans tous les cas, il est établi que les
entrepreneurs seront étroitement associés à la fabrication des outils
(réunions, diagnostics) et à l’évaluation des premières expérimentations
collectives.
Les synergies Dans l’univers du financement des PME, il est difficile de parler de
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 81 /116
marketing marketing des fonds ou des fonds de fonds. Toutefois, cette composante
peut être essentielle, par exemple pour mettre en avant des valeurs d’un
dispositif de financement. C’est le cas pour France Investissement qui
aimerait même bâtir une sorte de LABEL.
A ce stade, il n’existe toutefois pas de synergies entre les métiers des fonds
et ce dispositif.
L’appui du top-
management.
Le dispositif d’accompagnement dispose de l’appui au plus haut niveau du
Conseil d’Orientation de France Investissement. A la Caisse de Dépôts
également où on suit tout ce qui touche à ce programme. Le
« sponsorship » par le Conseil d’Orientation et sa visibilité, par exemple
dans le cadre du rapport au premier ministre, sont des atouts qui traduisent
aussi l’ambition du projet.
Conclusion : le dispositif d’accompagnement et le lancement de la communauté des entreprises
France Investissement dispose de nombreux atouts. Sa visibilité, la maîtrise technique et le
positionnement font augurer un succès. Toutefois, il est nécessaire de bien travailler la
proposition de valeur et le marketing du dispositif (en lien avec des synergies possibles entre
acteurs et partenaires) pour rallier l’adhésion des cibles à une offre qui, même si sa légitimité est
établie, doit faire la preuve et exploiter au mieux son avantage relatif.
Une bonne connaissance du tissu des PME constituant le réseau est également de nature à tirer
profit utilement de la puissance des pairs et produire des synergies en général. C’est la base de la
dynamique de toute communauté.
Chapitre 3 : Rétro-conception du dispositif d’accompagnement
Conception : activité créatrice, qui partant des besoins exprimés et des connaissances existantes
aboutit à la définition d'un produit satisfaisant ces besoins et industriellement réalisable »
Norme X 50-127 (janvier 1988)
Introduction
Nous avons vu dans la première partie que la mise en chantier d’un dispositif d’accompagnement
dans le cadre de l’initiative France Investissement était apparue après quelques mois de
fonctionnement. Le Conseil d’Orientation a ainsi mis en chantier ce projet. Il a fait l’objet d’une
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 82 /116
communication dans le rapport au premier ministre et le DAFI est un sujet régulièrement abordé
dans les réunions de pilotage.
Qu’en est-il de la gestion de la composante innovante ? Nous avons démontré antérieurement
que ce projet détenait une part innovante et il nous a paru nécessaire de tenter d’expliquer le
cheminement qui a conduit à sa configuration actuelle.
L’objet de ce chapitre est de présenter une analyse du cheminement de conception du DAFI en
utilisant le formalisme C-K et ainsi mettre à jour les concepts et les connaissances qui ont été ou
auraient pu être mobilisés dans l’élaboration de ce service innovant.
Théorie C-K de la conception
Présentation
La théorie C-K (Le Masson, Hatchuel et Weil, 1996) permet d’expliciter la valeur d’un
raisonnement de conception. Elle repose sur la distinction entre « concept » et « connaissance ».
Ŕ L’ESPACE DES CONCEPTS « C » est un ensemble de propositions sans statut logique
(proposition ni vraies ni fausses). Ex : « des clés faciles à trouver ».
Ŕ L’ESPACE DES CONNAISSANCES « K » contient les propositions qui ont un statut logique
(vrai ou faux).
Ainsi articulé, le processus de conception est indépendant de vérités logiques mais s’appuie sur
elles : on dit qu’un concept est toujours K-relatif : il doit aussi être compréhensible dans K.
Ex : « des clés faciles à trouver » renvoie aux connaissances sur les clés et sur les moyens de
trouver un objet = 2 univers connus où il existe des principes, des modèles et des connaissances.
C’est cela qui servira de base aux « expansions », c'est-à-dire aux déclinaisons du concept initial
vers un projet définitif.
La conception cherche à :
étendre les concepts (C) avec la connaissance existante (K) ;
étendre les connaissances (K) avec les concepts existants (C) ;
(on appelle opérateurs les passages de K dans C, C dans K mais aussi K dans K et C dans C.)
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 83 /116
L’intérêt de la méthode est de « relire » un cheminement en mettant en lumière les hypothèses et
pistes abouties ou non mais surtout, dans l’univers de connaissances d’identifier celles qui ont
été mobilisées, créées et réutilisables. Ainsi, un raisonnement C-K produit 4 types de valeurs :
V1 : les concepts explorés mais mis en suspens faute de temps et de ressources ;
V2 : les concepts explorés, qui deviennent des produits commerciaux transmis au
développement (conjonction) ;
V3 : les connaissances nouvelles utilisées, valorisables sur un autre projet ;
V4 : les connaissances nouvelles non utilisées dans le raisonnement de conception mais
valorisables sur un autre projet.
Selon la typologie des champs d’innovation proposée par Hatchel, Le Masson et Weil, la
création d’un dispositif d’accompagnement des PME financées dans le cadre de France
Investissement (le DAFI) se situe dans un champ d’innovation de « type 1 : la conception en
quête de nouvelles valeurs ». Il s’agit d’une dynamique ne nécessitant pas d’apprentissages
coûteux et débouchant sur une innovation fortement porteuse de valeurs.
Ce type de champ d’innovation vise à identifier de nouvelles activités ou usages sans mener
d’exploration technologique ou scientifique trop longue.
DANS LE CADRE DU DAFI, cette exploration s’organise en projet (voir partie consacrée à ce sujet)
et sera prise en charge par une petite équipe dédiée. Son but est de produire et de livrer « au
marché » un résultat de manière concrète et pragmatique. Ainsi, parmi les quatre dimensions de
la valeur du raisonnement de conception (présentées ci-dessus), elle s’oriente vers le court terme
et la « rentabilité » des connaissances étudiées.
Sont particulièrement valorisés :
Ŕ la valeur des concepts pendants (V1)
Ŕ des concepts conjonctifs (V2)
Sont minimisés la production de connaissances autant sur les concepts conjonctifs (V3) que sur
la connaissance dite en excès (V4).
Définition des espaces de connaissances
Le modèle :
Le projet consiste à mettre en place une série de services pour les entreprises financées.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 84 /116
Il s’articule autour de deux espaces de conception principaux et un espace de pilotage de la
valeur qui les relie. On part du concept C0 « Créer un dispositif d’accompagnement des
entreprises» avec des connaissances sur :
Ŕ Les besoins des entrepreneurs,
Ŕ Les techniques du collaboratif
Ŕ La performance des entreprises
Ŕ Les outils d’accompagnement
Ŕ L’environnement institutionnel et de soutien aux PME
Ŕ Les fonds d’investissement et leurs liens avec les PME (et les fonds de fonds comme Fi)
Dans un second temps, nous mettrons en évidence l’apparition de champs de connaissances
expansifs issus de la déclinaison des premiers concepts et qui seraient activés dans le
déploiement du dispositif.
Les besoins des entrepreneurs
Travaux sur les attentes Des entrepreneurs, expertise universitaire
Sur les PME
Les techniques du collaboratif
Social networking Techniques participatives
Les outils d’accompagnement
Techniques des clubs Offres de conseil et d’audit
Associations : ex : APM Spécialistes du financement de l’inno
Réseau des Conseillers du commerce extérieur
Journées Entrepreneurship Forum
L’environnement institutionnel
et de soutien aux PME
Réseau OSEO Incubateurs, DGE, Coface, Ubifrance
La mesure De la performance
des entreprises
Outils de l’analyse stratégique Diagnostics DD, export
Diagnostic, autodiagnostics
L’univers du financement
De la PME
Les fonds, les techniques de Suivi et d’accompagnement
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 85 /116
Naissance des concepts
Partant du concept initial, dit C0, on explore plusieurs voies possibles pour la définition du
projet. On appelle partition expansive des propositions nouvelles retenues. Elles peuvent être des
connaissances, qui donnent à leur tour un concept enrichi ou des concepts.
On appelle partitions restrictives les propositions « cul de sac » c'est-à-dire auxquelles on ne
donne pas suite pour des raisons de faisabilité techniques ou stratégiques dans le projet.
Rappelons que dans le cas de conception Type 1 comme ici, c’est plus la valeur du concept que
l’enrichissement à moyen terme de K qui est recherché.
Conception du DAFI dans le formalisme C-K
Suite aux premier mois de France Investissement, il est décidé de proposé le concept C0
d’accompagnement (DAFI). Se pose, dans l’absolu, la question de savoir comment positionner
ce dispositif dans un environnement où France Investissement n’a pas de rapport direct avec les
fonds d’investissement et que la majorité des PME qui seraient ses cibles ne connaissent même
pas son existence. On aurait pu implémenter le DAFI au niveau de la soixantaine de fonds voire
de partenaires particuliers dédiés au développement des PME. C’est finalement CDC
Entreprises, qui héberge déjà la gestion opérationnelle de France Investissement qui portera le
projet de club.
Le second niveau fixe la cible et l’objet du concept : on se focalisera sur l’entreprise financée
avant tout autre bénéficiaire (indirect in fine) comme l’Etat ou les fonds. Le cadre institutionnel
est le champ dans lequel évolue la réflexion à ce niveau.
Les outils de Diagnostics pour
entrepreneurs
Les pré diagnostics « PDG » (Performance –
Développement – Gestion) UQTR
Travaux universitaires
Les outils participatifs
Plateformes conversationnelles
Pratiques de l’organisation 2.0 Approches online (crowd
sourcing, etc.) CarbonHub
Les outils de L’economie 3D
Plateformes 3D Nouveaux modèles
économiques Enjeux du virtuel
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 86 /116
La troisième étape consiste à exploiter les connaissances sur les besoins des entrepreneurs et les
méthodes d’accompagnement pour préparer le contenu des modalités pratiques et les services du
club d’entrepreneurs.
Notons au passage que la genèse du dispositif a conduit le responsable du projet à rencontrer des
entrepreneurs et à manipuler des connaissances sur les besoins des dirigeants de PME.
Après avoir restreint exclusivement le périmètre du dispositif aux seules entreprises France
Investissement, l’analyse des méthodes de création de valeur au sein d’un groupe a conduit les
responsables à orienter la dynamique vers un projet à vocation collaborative, dont les membres
seraient les principaux contributeurs et clients. Toutes les recherches récentes sur les réseaux
sont le socle de cette réflexion.
La part « accompagnement individuel » est aussi retenue et se traduira par des offres de
diagnostics et d’auto diagnostics (issus en particulier de travaux universitaires de l’Université de
3 Rivières au Canada).
L’attention portée aux outils modernes de partage, dits conversationnels, fait émerger les
contours d’un site internet. Pousser l’expérience au-delà et expérimenter les mondes virtuels 3D
n’a finalement pas été retenu dans un premier temps.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 87 /116
En parallèle des réunions d’entrepreneurs organisées « entre pairs » structurent la composante
« off line » du dispositif.
Représentation de la conception du DAFI dans le formalisme C-K
Guide de lecture des graphes C-K
Ŕ Sur fond clair: les partitions restrictives et les connaissances existantes.
Ŕ Sur fond sombre: les partitions expansives dans C et la création de
connaissances dans K.
Conclusion
Le dispositif d’accompagnement des entreprises France Investissement est un outil dédié aux
PME et hébergé par une structure institutionnelle de financement de fonds. Ce positionnement
n’est pas sans conséquence sur les moteurs de la conception de cet outil au service de la
performance des entreprises.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 88 /116
Même si la création de connaissances n’est pas l’objet de ce projet type 1 qui vise à exploiter des
champs K connus, il n’en demeure pas moins que le déroulement du projet a conduit à porter de
l’attention à des espaces nouveaux, en particulier les mondes 3D sur internet.
On voit qu’un certain nombre de concepts mettent très tôt l’accent sur des partitions expansives :
dans l’univers de France Investissement, la fonction même d’animation et de fidélisation de
personnes dans le cadre d’activités participatives est en soi nouvelle.
Enfin, ce positionnement et les choix opérés dans la conception du DAFI ne sont pas sans
conséquence sur les compétences mobilisées et surtout les méthodes de diffusion du service.
C’est ce que nous allons étudier dans le chapitre suivant.
Chapitre 4 : Management des conséquences de l’innovation
Innovation et compétences
Peut-on parler de « transilience » ?
La conception d’un service d’accompagnement des PME par un acteur institutionnel du
financement de l’économie amène à se poser la question des compétences mises en jeu. Le terme
de compétence doit ici être pris dans son sens large comme celui des « capacités d'une
organisation ». Nous partirons des travaux de Thomas DURAND & Silvia GUERRA-VIEIRA
pour qui « considérer l'innovation a, par essence, à voir avec la notion de compétence d'une
organisation » pour détailler comment le management de l’innovation contenue dans le projet
DAFI a un impact sur l’organisation.
Qu'est-ce qui est changé, modifié, adapté, transformé à travers un processus d'innovation ?
Qu'est-ce qui est dépassé, détruit, rendu obsolète ?
Durand pose aussi une question totalement en écho à l’analyse de la conception présentée dans le
paragraphe précédent sur les 4 types de valeurs (V1 à V4) issues de la conception. Ainsi il
aborde une question clé : « Quelle part des apprentissages cumulés tant individuels
qu'organisationnels seront-ils réutilisables après que l'innovation eut frappé, quelle part
deviendra désormais sans intérêt pour la suite des activités ainsi renouvelées ? »
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 89 /116
Il rappelle que Abernathy & Clark (1985) ont suggéré le terme de TRANSILIENCE pour décrire
cette idée : "les conséquences de l'innovation sur la dynamique concurrentielle dépendent de sa
capacité à remettre en cause les ressources, les connaissances et savoir faire existant de
l'entreprise - ce que nous baptiserons la TRANSILIENCE". Le terme de TRANSILIENCE est la
contraction des 2 mots transition et résilience. Il se traduit par "ce qui permet de rebondir au
travers du changement".
La retro conception (chapitre précédent) nous a enseigné que des savoirs et des connaissances
ont été mobilisés et que d’autres ont dû être apprivoisés pour monter ce projet. D’autres seront
mis en jeu dans l’exploitation du service. Mais ON NE PEUT PAS PARLER DE TRANSILIENCE dans le
sens où aucune compétence n’a été rendu obsolète, aucune ressource n’a été remise en cause,
aucune part n’est devenue sans intérêt car le DAFI se déploie dans France Investissement mais
aux côtés des activités « classiques » d’investisseur. Ces dernières ne sont pas solubles dans le
DAFI et les savoir-faire restent dissociables. Ceci est également la preuve que,
opérationnellement, le DAFI est un projet un peu en marge et sans réel recoupement avec
l’activité de financement en fonds propres via des fonds.
Cette remarque renvoie à l’analyse selon laquelle le DAFI serait une innovation « centre-
périphérie » dans laquelle ses services seraient des compléments différenciant de l’offre de base
Ŕ de financement.
Compétences dynamiques et statiques pour le DAFI.
Même si le projet DAFI est un projet de petite taille sans forte dimension technologique ou de
savoir nous avons trouvé instructif de décrire avec précision cet aspect des compétences, dans la
mesure où il se déroule dans un environnement financier peu habitué à « des approches
collaboratives d’animation typées 2.0 d’une communauté B2B ».
Nous avons vu que le dispositif d’accompagnement apparaissait de manière à part dans les
métiers et les missions traditionnelles des acteurs de l’investissement des entreprises. Les savoir-
faire mobilisés sont spécifiques et certains sont à aller chercher à l’extérieur de l’entreprise.
Nous pouvons ici introduire la notion que T. Durand propose via une typologie des
compétences :
Ŕ Compétences statiques : caractérise la maîtrise préalable des compétences requises.
Ŕ Compétences dynamiques : caractérise la capacité à se doter de compétences nouvelles
au moindre coût et dans des délais brefs.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 90 /116
D’après DURAND et GUERRA-VIEIRA Ŕ Etalonner l’innovation
Certaines compétences sont déjà maîtrisées : la structure n’évolue pas (le projet est hébergé par
CDC Entreprises qui est déjà l’opérateur de France Investissement) et l’identité des acteurs reste
la même.
En revanche, il conviendra d’en de maîtriser de nouvelles : la composante processus amène les
promoteurs du DAFI à inventer de nouveaux mécanismes de production de service, par exemple
pour toucher directement les PME, les inviter, produire un annuaire, animer un site web
communautaire, etc. Par ailleurs, un dispositif institutionnel de fond de fonds n’ayant pas comme
compétence statique l’accompagnement d’entrepreneurs, le recours à des prestataires pour
l’animation de réunions ou l’organisation du lancement de la communauté sera une réponse au
besoin d’acquérir ces compétences dynamiques.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 91 /116
Diffusion de l’innovation
L’initiative qui vise à construire la communauté es entreprises France Investissement est, comme
nous l’avons démontré, une dispositif innovant, principalement d’ailleurs parce qu’il modifie les
« compétences » de la structure qui le porte. Un dispositif institutionnel de fonds de fonds, en
effet, n’a pas comme compétence statique l’animation d’entrepreneurs.
Une des conséquences est aussi LA RELATION entre les cibles et France Investissement. Les PME
financées ne connaissent pas toujours ce dispositif qui « a financé les fonds qui les ont
financées ». Ainsi, il convient d’être vigilant sur la manière de DIFFUSER ce nouveau service.
Enfin, la diversité des profils des entreprises (voir première partie) est un facteur à prendre en
compte pour envisager le lancement et la généralisation du dispositif.
Rappel des services proposés dans le cadre du dispositif d’accompagnement et de sa
communauté des entreprises France Investissement :
Ŕ La réunion des entrepreneurs France Investissement le 2 décembre 2008
Ŕ L’édition d’un annuaire des entreprises France Investissement
Ŕ Des réunions thématiques d’entrepreneurs en région
Ŕ Une initiative dédiée à la performance environnementale et au coaching de PME sur le
sujet
Ŕ Des outils diagnostics centrés sur la performance et la stratégie pour les PME
Ŕ Constitution d’un pool de personnes ressources
Ŕ Le lancement du site internet de la communauté
Peut-on se rapprocher du modèle de Moore ?
Même si nous ne sommes pas dans le cas de l’adoption d’une technologie, il nous a semblé
intéressant de porter un regard critique sur la manière dont pourrait se faire la diffusion du DAFI
dans le réseau des PME France Investissement.
En effet, au moment où le lancement du dispositif d’accompagnement est en vue, une question
reste posée : comment rallier un maximum de PME et quelle sera la dynamique d’adhésion ?
Peut-on penser que la diffusion suivra cette courbe ?
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 92 /116
Les principaux drivers de cette diffusion pourraient être :
La capacité à entrer en relation avec les entreprises, via les fonds
Etablir une proposition de valeur attractive et structurer un marketing efficace
Impliquer les fonds de France Investissement pour informer leurs participations, y
compris les PME nouvellement financées
Bâtir un système qui fait grandir la confiance et donne envie de participer
Communiquer et faire communiquer par les entrepreneurs sur les premiers retours des
réalisations
Réussir à pérenniser une action dans le temps (bâtir la confiance)
Mais … limites du modèle du cycle d’adoption : vers un « gouffre » ?
Nous avons cherché à savoir si dans le cas de la diffusion de notre programme, des facteurs
seraient de nature à entraîner un phénomène de « chasm » (gouffre). Cette notion traduit le
« trou » dans la courbe de diffusion.
Au-delà du « early market », c'est-à-dire des premiers adhérents aux modalités du DAFI, existe-
t-il un risque de voir la participation ne pas s’étendre aux autres entrepreneurs ou entreprises ?
Illustration par le modèle du gouffre Ŕ the chasm G. Moore (Inside the tornado,1995)
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 93 /116
Nous pouvons observer 2 points susceptibles de générer ce mécanisme
1. Effet humain : Le programme DAFI se fonde en particulier sur le PROFIL DES
ENTREPRENEURS et leur capacité à rejoindre les modalités proposées. Leur profil, leur âge,
leur histoire personnelle sont de nature à les catégoriser comme ci-dessous. Ainsi, nous
pouvons tenter une analogie en reprenant le modèle de Moore pour voir les facteurs les
faisant adhérer au « club ».
2. Effet business : la grande hétérogénéité des profils des entreprises de France
Investissement conduit à des positions différentes au regard :
o du besoin de partager
o de l’intensité concurrentielle entre elles
o de l’attractivité des sujets traités par le DAFI : stratégie, innovation,
développement durable et accès à l’international.
Pour ces 2 raisons, il est possible que les premiers participants ne soient pas suivis par un groupe
de « pragmatiques » venant gonfler les effectifs.
En outre se pose la question du TEMPS de l’adoption : 6 mois, 1 an, 2 ans. On observe que les
groupes connus et « installés » ont souvent plusieurs années d’existence. Le DAFI pourrait
mettre du temps à s’implanter.
Illustration : caractéristiques pour adopter des technologies. On peut transposer cette approche
aux entrepreneurs et à leur attirance pour les services du DAFI. Plus les services seront
« innovants » plus cette typologie pourrait s’appliquer, exemple dans le cas d’une initiative dans
les mondes 3D.
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Early adopters
Visionnaires
Early majority
Pragmatiques
• Intuitifs
• Prônent le changement « révolutionnaire »
• Aiment la contradiction
• Aiment se distinguer du groupe
• Aiment imposer leurs propres règles
• Sont attirés par les opportunités à venir
• Prennent des risques
• Analytiques
• Préfèrent les processus de changement
continu
• Sont conformistes
• Adoptent les mêmes stratégies que leur pairs
• Privilégient la coordination et le consensus
• Se préoccupent de manager le présent
• Privilégie ce qui paraît le plus probable
Illustration : profil des cibles et attractivité d’une des modalités : le site internet communautaire.
Représentation des types d’entrepreneurs au regard de l’attrait d’une communauté on-line
(Projet de site internet 2.0- conversationnel) Sources : Agence SixandCo Ŕ 2008.
Ainsi, après avoir recruté de manière affinitaire ou par adhésion spontanée les premiers
entrepreneurs pour les activités du dispositif d’accompagnement, le risque pourrait exister de
voir le nombre de participants ne plus progresser. Un palier serait atteint.
(Remarque : Ceci à périmètre des cibles constant, et on sait que le nombre total des PME France
Investissement va continuer de croître les mois prochains. Nous parlons donc en valeur relative)
Comment choisir le segment de marché pour passer le gouffre ?
Prérequis n°1 : s’adapter aux contraintes de temps et à l’attitude de chacun
94
Convaincus
Intéressés
Non réceptifs
Pas de besoin d’aide particulier ou déjà très bien équipés, la solution n’éveille même pas leur intérêt
Déjà utilisateurs d’outils existants, mais ne voient pas l’intérêt d’un nième outil, voire n’utilisent pas Internet
Intéressés par ce type de solution, déjà utilisateur ou non, mais à convaincre rapidement car temps limité
A l’aise avec ce type d’outils mais recherchent une solution « tout en un » et plus qualitative que ce qui existe
4 types de profils
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 95 /116
SOMMES-NOUS ARMÉS POUR RÉUSSIR ? Dans l’hypothèse où le DAFI pourrait être confronté à un
risque de « gouffre » dans sa diffusion auprès des entreprises, nous devons étudier les critères et
les réponses possibles pour passer le « gouffre » et gagner toute la communauté. Nous proposons
ici d’explorer une grille qui passe en revue les enjeux liés aux différentes vagues de « clients » et
nous proposons des réponses pour limiter le risque d’être exposé à un plafonnement rapide des
participants.
Caractéristiques/ Enjeux
REPONSE POSSIBLE
Les visionnaires : veulent être les seuls à
profiter de l’avantage concurrentiel lié à
l’innovation. Attirés par des solutions à
80 % qu’ils peuvent personnaliser
Renforcer le côté exclusif du club et des
initiatives du DAFI. S’agissant d’un club
d’échange entre pairs, cette approche pourrait
cependant trouver sa limite dans la « masse
critique ». Si les participants sont trop peu
nombreux, l’intensité des échanges dans la
communauté pourrait être faible. Sauf à
sélectionner avec soin la qualité des
membres.
Proposer des sessions de co-conception en
impliquant au maximum les membres dans la
définition des objectifs et les méthodes.
Les pragmatiques préfèrent attendre que
le produit innovant soit en
« production ».
Attendent le « whole product » qui
satisfait leur besoin à 100 %
Formaliser les premiers résultats.
Montrer la portée généralisable de l’approche
pour répondre aux enjeux liés à la double
hétérogénéité du groupe :
Ŕ profil d’entrepreneurs
Ŕ profil des entreprises
Notion de Whole product (T. Levitt, B.
Davidow)
Ŕ C’est quoi ? Ensemble minimum de
produits et services nécessaire pour que
le client cible ait des raisons
indiscutables d’acheter l’innovation
Ŕ Conséquence : Tenter de satisfaire
pleinement une cible marché bien
spécifique y compris par des produits
complémentaires et non à espérer à
satisfaire au moins 1 des 4 ou 5 niches
marché visées en restant focalisé sur le
produit initial
Ne pas se disperser dans une offre trop
composite. Sur la base des premiers clients
adhérents, satisfaire les premiers besoins et
faire évoluer l’offre avec eux.
Ne pas créer de sous groupes ou sous thèmes.
Faire des premiers entrepreneurs
« clients » du DAFI des « référents » pour
tous les autres et le faire savoir.
Sources F. Charrue-Duboc.
« the only way to cross the chasm is in fact to put all your eggs in one
basket » : l’objectif doit être de satisfaire une niche marché aussi vite
que possible « gaining a beach-head »
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 96 /116
Conclusion
Le dispositif d’accompagnement des entreprises France Investissement (DAFI) est une
communauté d’entreprises et d’entrepreneurs à laquelle seront proposés des services de partage
et d’expertise.
La genèse de ce projet est totalement « top down » à savoir qu’elle a été initiée par le Conseil
d’Orientation qui, via les fonds, souhaite (a décidé) de toucher en direct les entreprises.
Compte-tenu de la place des différents acteurs et de leurs caractéristiques, la question de la
diffusion de ce service et du recrutement des adhérents est cruciale.
Même si les enjeux quantitatifs restent très modestes (quelques centaines d’entreprises au
maximum), la part qualitative est centrale.
Nous avons tenté d’appliquer les approches des produits innovants aux services du DAFI. Outre
cette analogie qui peut produire des écarts, il existe aussi 2 biais que nous avons sciemment
écartés : la faible composante innovation technologique (on se situe dans les services) dans le
dispositif et le petit nombre de cibles (pas de mass market).
Toutefois, l’approche des modèles de diffusions comme ceux de Moore nous conduisent à penser
que le DAFI, s’il ne veut pas être confronté à un possible « gouffre » pourrait porter une
attention particulière à :
Ŕ Sélectionner finement les premiers participants (par voie affinitaire ou par un marketing
ciblé, par exemple via les fonds qui les financent)
Ŕ Satisfaire leurs besoins et encourager la co-construction avec eux
Ŕ Capitaliser les expériences pour mieux légitimer le côté « référents » du groupe
Ŕ Ne pas hésiter à étoffer l’offre (y compris dans des composantes technologiques comme
des mondes 3D) pour les premiers participants.
Ŕ Ne pas cibler trop large pour satisfaire le plus grand nombre
Dans tous les cas, le facteur temps sera à prendre en compte. A l’image d’autres groupes ou
clubs installés depuis plusieurs années, c’est dans la durée que se construira l’attractivité du
dispositif. Le lancement officiel du 2 décembre ne saurait être un lancement global qui verrait se
rallier toutes les cibles du jour au lendemain.
On notera que ce volet « diffusion auprès des cibles » est un enjeu central compte-tenu des
caractéristiques du projet. Une analyse fine de la valeur sera le garant d’un lancement réussi dans
les mois à venir. C’est l’objet des paragraphes suivants.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 97 /116
Analyse marketing & analyse de la valeur
Le dispositif d’accompagnement s’exprime dans sa dimension réseau social d’entrepreneurs. Les
modalités sont à la fois des réunions physiques, des offres de diagnostics ou encore un site
internet communautaire conversationnel.
Nous avons décrit l’innovation comme étant issue d’une double spécificité :
1. L’hétérogénéité des entreprises en termes de secteur d’activité, maturité financière,
localisation etc.
2. La relation entre les acteurs et en particulier le lien indirect entre France Investissement
et les PME cibles.
Nous présenterons notre analyse des relations inter-métiers renouvelées avant de détailler la
proposition de valeur de l’offre
Des relations renouvelées entre les acteurs
France Investissement est un dispositif de financement des entreprises. Il finance des fonds.
Il est opéré par CDC Entreprises. Cette présentation permet de représenter les relations avec les
acteurs de la manière suivante (dite « standard ») :
France Investissement, à ce stade, n’a pas de relation directe avec les entreprises,certaines ne
connaissent même pas son existence.
Avec la mise en place du dispositif d’accompagnement, se met en place nécessairement une
nouvelle relation (Flux N°1), et ceci à 2 niveaux :
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 98 /116
1. dans la forme : création d’un lien direct Fi->PME : ceci passe par la constitution d’un
annuaire pour recenser les « cibles ». Il faudra créer un processus pour tenir à jour cette
liste puisque les fonds investissement dans de nouvelles PME en permanence.
2. dans le fond : traditionnellement basé sur le sujet du financement, ce lien se nourrit
d’échanges et de services autour de la performance de l’entreprise, du développement
durable, de l’innovation, de la stratégie ou encore de l’accès à l’international.
En outre le dispositif vise aussi à faire émerger une dimension « conversationnelle » entre les
entrepreneurs eux-mêmes. (flux N°2). Ce volet « entre pairs » est totalement central dans la
dynamique d’animation du dispositif. Elle s’appuie sur la confiance à créer dans le réseau et
entre les acteurs.
Enfin, la mise en place d’un extranet entre CDC Entreprises et les fonds en 2009 sera de nature à
apporter des informations à France Investissement. Par ailleurs, la DAFI mettra en place une
information des fonds (flux N°3) pour maintenir l’intérêt de ceux-ci à inciter en amont leurs
nouvelles participations à rejoindre le DAFI.
Il est très frappant de voir cette double modification dans le rapport entre les acteurs.
Il conviendra de tenir compte de ces changements pour permettre à chacun de trouver sa place en
conservant la légitimité des acteurs, en particulier les fonds dans l’accompagnement de leur
participation sur les questions de performance ou de stratégie.
Informent sur le dispositif
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 99 /116
France Investissement se positionne comme l’orchestrateur de cet ensemble. Sa visibilité, son
positionnement et la crédibilité des actions proposées seront des éléments clés du succès sur la
durée.
Proposition de valeur du DAFI
Nous avons souhaité conclure l’analyse du management de l’innovation de ce projet par une
approche marketing. On s’intéresse aux objectifs et à la « proposition » qui est faite aux
différentes parties (fonds, entreprises financées, partenaires)
Nous partirons de l’approche proposée par Chris Waller pour détailler .
GOALS :
o Aider à l’émergence d’une communauté des entreprises financées dans le cadre de
France Investissement,
o Faciliter leur engagement dans les domaines de l’innovation, de l’ouverture à
l’international et du développement durable.
PRODUCT MARKET FOCUS :
o Nous sommes dans les métiers du financement en fonds propres des entreprises.
o Le dispositif regroupe une soixantaine des fonds qui ont financées à ce jour près
de 200 entreprises de croissance partout en France et dans des secteurs variés.
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CORE ACTIVITY (DU PROJET) : le projet vise à initier des modalités d’animation d’une
communauté d’entrepreneurs. Ce club s’articule en particulier sur :
o l’expérience des pairs :
o la création d’un site collaboratif,
o des réunions d’entrepreneurs, « diagnostics éclairs », « accompagnements dans la
durée » et des diagnostics
o Cibles : les entrepreneurs des entreprises financées par des fonds recevant de
l’argent de France Investissement. Leur profil, leur histoire et leur caractère (leur
ego aussi ?) sont au centre des dynamiques participatives que le DAFI souhaite
mettre en œuvre.
VALUE PROPOSITION :
o Créer un pont entre le dispositif institutionnel France Investissement et les
entreprises financées par les fonds associés au dispositif.
o Faire que « un entrepreneur France Investissement » ne soit jamais seul
o Permettre une « observation » directe de ces PME grâce à ce lien
o Apporter des services concrets aux entrepreneurs dans le sens de l’appui à leur
stratégie et à leur efficacité
o Valoriser l’approche collective par une dynamique Communautaire et
collaborative.
o Donner du sens à la notion de « label France Investissement »
o Donner de la visibilité à ces entreprises sélectionnées, créatrices d’emploi et à ce
dispositif unique.
Financement
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 101 /116
Conclusion
Nous avons démontré que le projet d’accompagnement des entreprises France Investissement
relevait de l’innovation. Les relations entre les acteurs et les fondements des services en
préparation dans le cadre institutionnel actuel en sont le pivot. Cette caractéristique n’est pas
sans conséquence.
Nous avons ainsi mis en évidence que les compétences mises en œuvre par CDC Entreprises
(opérateur du DAFI) sont nouvelles et que l’émergence des modalités concrètes conduirait à
s’approprier des savoir-faire comme l’animation, le réseautage et le suivi de PME en direct. Aux
côtés de compétences statiques, le projet devra se doter de compétences dynamiques, y compris
par le recours à la sous-traitance.
Le caractère innovant est aussi à l’origine d’une stratégie bien particulière en termes de
lancement et de diffusion de l’offre d’accompagnement. Face à l’hétérogénéité des cibles et au
lien faible qu’elles entretiennent avec France Investissement, une approche très minutieuse doit
être envisagée pour réussir l’appropriation par le plus grand nombre des services
d’accompagnement. L’approche par niche pourrait permettre de franchir un gouffre dans la
diffusion du dispositif au sein de la population des entrepreneurs et d’étendre la participation à la
majorité des entreprises. Dans tous les cas, le facteur temps sera déterminant pour installer ce
dispositif communautaire.
Enfin, nous avons mis en évidence une modification profonde des rapports entre les acteurs.
L’émergence d’un lien orchestré directement en direction des entreprises par France
Investissement devra laisser la place aux fonds dont la légitimité dans le suivi de « leurs »
entreprises ne saurait être court-circuitée.
La valeur de cette initiative est bien entendu différente selon les points de vue. Pour France
Investissement, il s’agit d’apporter des outils à l’entrepreneur au service de sa croissance. Pour
les fonds, la valeur est perçue de manière indirecte. « Si la PME est contente de
l’accompagnement, nous serons contents ». Enfin, des échanges directs avec des entrepreneurs
dans le cadre de groupes de co-création et d’échanges conduisent à formuler la valeur de l’offre
comme « une manière de placer utilement l’entrepreneur au centre d’un quadratique
réseau/accompagnement/notoriété/proximité avec les sources de financement ».
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 102 /116
Conclusion sur le management de l’innovation
Après avoir établi que le dispositif d’accompagnement des entreprises France Investissement
(DAFI) était une initiative innovante, nous avons analysé le management de cette innovation.
Cette caractérisation est un exercice particulier du fait de ses spécificités par rapport aux biens
physiques. On peut en proposer plusieurs lectures (innovation servicielle, innovation-
anticipation) mais c’est avec l’approche « centre-périphérie », dans laquelle le dispositif
d’accompagnement viendrait compléter le cœur de la dynamique de financement des fonds, que
la lecture de la dimension innovante est sans doute la plus pertinente.
La retro-conception du dispositif nous renseigne sur le cheminement et les options proposées et
les connaissances mobilisées ou produites. L’approche C-K nous permet de mettre en lumière
qu’un certain nombre de concepts mettent très tôt l’accent sur des partitions expansives : dans
l’univers de France Investissement, la fonction même d’animation et de fidélisation de personnes
dans le cadre d’activités participative est en soi nouvelle.
Les choix opérés dans la conception du DAFI impactent les compétences : des savoir-faire
comme l’animation, le réseautage et le suivi de PME en direct devront être maîtrisés avec les
ressources appropriées, y compris par le recours à la sous-traitance.
Le lancement et la diffusion de l’offre d’accompagnement requiert aussi un traitement particulier
compte-tenu de l’hétérogénéité des cibles et du lien faible qu’elles entretiennent avec France
Investissement. Pour franchir un « gouffre » au sens de Moore, l’approche par niche pourrait se
révéler pertinent au prix d’une sélection des entreprises. Le facteur temps sera également une clé
pour installer ce dispositif.
Enfin, nous avons pu décrire la modification profonde des rapports entre les acteurs de France
Investissement en général. Le lien orchestré en direction des entreprises affecte sensiblement la
place des fonds. La proposition de valeur est centrée sur la personne de l’entrepreneur qui devrait
trouver dans ce dispositif un outil au service de l’efficacité et de la performance. Ce « carrefour »
est à la croisée du financement, du networking, de la visibilité et du coaching.
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Conclusion générale
France Investissement a été mis en place fin 2006 pour augmenter l’offre de financement en
fonds propres pour les petites et moyennes entreprises de croissance. En parallèle, a été décidé la
mise en place de l’accompagnement des entreprises financées. Plusieurs thèmes ont été retenus
comme vecteurs d’animation : l’innovation, l’ouverture à l’international, la stratégie et la
responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Dans la forme, le dispositif sera
orchestré comme une communauté, ou un club d’entrepreneurs. Ce genre d’organisation suppose
des règles et des pré-requis (légitilité, animation, proximité, confiance) qu’il conviendra de
mettre en place ou de valoriser pour assurer le succès. La première partie du mémoire présente le
dispositif et positionne cette initiative au sein de France Investissement, ses partenaires et ses
« clients ».
Ainsi, les 191 entreprises financées à ce jour (et 1 nouvelle tous les jours !) ont des profils très
variés tant du point de vue géographique, que économique ou de l’activité. L’accompagnement
devra prendre en compte de possibles « dénominateurs commun » pour animer ce réseau et
donner de la cohérence à la dynamique participative de l’ensemble. Devant l’hétérogénéité des
cibles, l’offre d’accompagnement devrait préférentiellement se centrer sur les hommes et pas sur
les business. Positionner la communauté comme un outil au service du développement des
entrepreneurs et privilégier la valeur individuelle pour encourager l’échange interpersonnel,
voire l’entraide. Dans tous les cas agir pour faire grandir la confiance.
La conception et le développement du Dispositif d’Accompagnement sont organisés en mode
projet : son côté limité, son irréversibilité ou encore le fort degré de liberté dont il jouit en sont
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 104 /116
les grands traits. Avec une carte des acteurs particulièrement dense Ŕ on peut parler
d’écosystème, voire complexe (les fonds d’investissements, les entreprises, les partenaires, les
experts, les comités), le système requiert un positionnement clair et une communication efficace.
D’où des risques et des mesures préventives à mettre en place. La seconde partie du mémoire a
décrit les mécanismes de fonctionnement du projet et a proposé des pistes d’analyse.
Le Dispositif d’Accompagnement des entreprises France Investissement (DAFI) est-il une
initiative innovante ? Comment, le cas échéant, cette composante a-t-elle été gérée ?
La troisième partie du mémoire explore ce sujet, en proposant une caractérisation et aborde la
conception par le formalisme C-K. Elle détaille comment ont pu être utilisées des compétences
nouvelles au service de concepts de services élaborés depuis le dernier semestre 2007.
On retiendra que le DAFI peut être vu comme une innovation servicielle dans l’approche
«centre-périphérie », dans laquelle le dispositif d’accompagnement viendrait compléter le cœur
de la dynamique de financement des fonds.
Le côté innovant a 2 conséquences principales qui ont été décrites :
o Les choix opérés dans la conception impactent les compétences (enjeu autour des
compétences statiques et dynamiques).
o Le lancement et la diffusion de l’offre d’accompagnement requiert aussi un traitement
particulier compte-tenu de l’hétérogénéité des cibles et du lien faible qu’elles
entretiennent avec France Investissement.
D’une manière générale, le dispositif renouvelle les rapports entre les acteurs de France
Investissement. Le lien orchestré en direction des entreprises affecte sensiblement la place des
fonds. La proposition de valeur est centrée sur la personne de l’entrepreneur. On peut parler des
services d’accompagnement comme d’un « carrefour ».
Comment évaluer l’impact du dispositif et sa contribution à la performance des entreprises ? Ce
point n’a pas été explicitement traité dans ce mémoire. Cette notion est complexe et mériterait
une approche spécifique. Toutefois, on peut proposer plusieurs indicateurs pourraient permettre
de mesurer l’efficacité et la réussite du projet :
Au niveau de la « Communauté des entreprises France Investissement » : Nombre d’entreprises
France Investissement participant aux activités (réunions, forums, etc.), Intensité des échanges
Sur la performances des entreprises : pourrait être les nombre de brevets déposés par les
entreprises France Investissements. L’évolution de l’impact CO2 des entreprises financées aussi,
aux côté de la croissance du chiffre d’affaires ou des effectifs. Les parts du CA réalisés à l’export
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et leur évolution pourraient aussi être un moyen de mesurer l’impact de l’initiative
d’accompagnement, même si ce n’est, bien entendu qu’une mesure indirecte.
Un tel objectif nécessiterait de disposer d’un outil de reporting et d’analyse directement en lien
avec les entreprises. On imagine que une telle machinerie se heurte à des freins techniques,
managériaux et déontologiques (asymétrie de l’accès aux informations de la part des
investisseurs). Ainsi, la mesure de l’efficacité de ce club est difficile à établir. Des mesures
précises de la performance des entreprises concernées, qui supposerait un outil de reporting
adapté et déontologiquement acceptable, ne fournirait dans tous les cas qu’une évaluation
indirecte de l’impact de l’effet club. Des études qualitatives auprès des entrepreneurs pourraient
aussi être une voie à explorer.
Quoi qu’il en soit, l’un des moteurs principaux sera aussi la confiance pour donner de la valeur
aux échanges au sein du club. En conséquence, le facteur temps sera une clé à double titre : pour
faire grandir cette valeur et permettre à l’offre, dans un contexte où de nouvelles relations se
tissent entre acteurs, d’être diffusée au sein du groupe d’entreprises.
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Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 106 /116
Bibliographie
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CORBEL Pascal. « le brevet : un instrument d’équilibration stratégique » 13eme conférence de
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Editeur.2007
CRAGUES Gilles Ŕ Grands groupes industrialisation et territoire : accompagner le
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De MESNARD Paul Hubert Ŕ Réussir l’analyse des besoins -Editions d’organisation Ŕ 2007
DURAND Thomas et GUERRA-VIEIRA Silvia - Etalonner l'Innovation, Métrique d'une
Innovation Annoncée.
FRANCE INVESTISSEMENT, Rapport au premier Ministre Ŕ 9 pages
GAREL Gilles Ŕ La management de projet Ŕ Repères, Edition La Découverte Ŕ 2003 Ŕ 123
pages
JARROSSON Bruno Ŕ La strétagie sans complexes Ŕ Dunod 2004 Ŕ 252 pages
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projet, vade-mecum, coll. Pratiques d’entreprises, éditions management et société.
KOTLER & DUBOIS. Marketing Management. 10eme édition. 2000
KRUPICKA Anne . Nouveau regard sur l’avantage pionnier : l’apport de la sociologie
Laboratoire CEREGE - IAE de Poitiers
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MITKOVA Liliana. Modalités organisationnelles pour la gestion des brevets.16eme conférence
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ROULLEAUX DUGAGE Martin Ŕ Organisation 2.0, le KM nouvelle génération Ŕ Eyrolles
2008
ROYER Isabelle. Les procédures décisionnelles et le développement de nouveaux produits.
Lavoisier - Revue française de gestion
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 108 /116
Annexes
1. Liste des entreprises France Investissement au 31 juillet 2008
2. Exemples de thèmes de réunions sur l’innovation
3. Liste des fonds France Investissement au 31 juillet 08
4. Quel nom pour le dispositif d’accompagnement ? Les valeurs à exploiter vues par un
professionnel du nomage
5. Au sujet de la confiance et des échanges 2.0
6. Liste des membres initiaux du Comité de suivi du dispositif d’accompagnement
7. Une piste pour l’accompagnement du futur (proche ?) : l’immersion virtuelle 3D.
8. Annexe 8 : Exemple de livrable : plaquette d’invitation à la soirée de lancement du 2
décembre 2008
9. Annexe 9 : Positionnement de la communauté on-line
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 109 /116
Annexe 1 :
Liste des entreprises France Investissement au 31 juillet 2008 (confidentiel)
Société N°Siret/Siren Société N°Siret/Siren
HPC PROJECT 501 468 367
2 G FINANCES 500 923 453
IFOPSE TANGWALL
DEVELOPPEMENT 382 597 664
2PS 500 230 834 IMINENT SA 492 454 368
ACCO 397 624 800 IMPLANET 493 845 341
ACCORD ANIMATION 503 423 576 INTALIO
ACTOGENIX IONISOS 493 901 961
AGRAM IONMED
AGROGENERATION 494 765 951 IPSOGEN 424 364 412
AGV MEDIA 504 802 125 JALMAT FINANCE 440 676 660
AIRINSPACE 442 635 561 JECHANGE.FR 493 542 880
ALDEBARAN ROBOTICS 483 185 807 KADRIGE 443 519 269
ALIZE (F2A) 498 868 918 KEWEGO 449 048 701
ALKOS DEVELOPPEMENT 503 182 073 KMW ENERGI
ALLTUB LABORATOIRE PEROUSE 317 883 999
ALOE ENERGIE 495 034 241 LBF GROUP HOLDING 421 934 381
ALPHA PET LEDA HOLDING 500 335 658
ALTERNANCE EXXECC 502 084 494 LEDENGIN
ALTICE LEGALLAIS-BOUCHARD 563 820 489
ALVARIUM HOLDING 503 729 147 LEGOUPIL INDUSTRIE 347 793 754
ALYOTECH 483 883 534 LOCATEL
AMPLITUDE 414 448 464 LYRA MEDIA GROUP 499 971 513
AMS 397 453 754 MARIE-LAURE PLV 500 014 550
ANTENNESSA 418 022 877 MASSILIA MARINE 451 977 987
AQUISOLS 503 196 578 MATEBAT 380 602 060
ARCHEAN 480 489 707 MAUD 493 273 585
ARION (VIB) 498 235 431 MEDICREA 393 175 807
ARKOON 428 173 975 MENUISOR (BOUVET) 490 475 001
ART 439 917 295 Metalu I 503 242 446
ARTEMIA 433 017 605
MICROMECANIQUES DES
DAMES MARIE 444 381 537
ASMODEE GROUP 499 526 036 MONTECRISTO S.A. 401 098 215
ATM 592 067 086 MONTECRISTO SA 401 098 215
AUDEFI 2 487 637 472 MONTLAGA 499 710 291
AUTOMATIK PLASTICS
MACHINERY MONUSINE 500 013 420
AWDIO 503 407 710 MOULD TECHNOLOGIES
B3G 449 637 602 MOVEA 495 123 002
BEAMEXPRESS MXP4 490 382 751
BERNADET 500 745 476 NANOBIOTIX 447 521 600
BRANDALLEY 482 510 906 NATURE HOLDING 453 285 223
BVA NETONE
CAIMAN 450 794 037 NEXTEC GROUP 491 487 153
CAIMAN HOLDING 503 808 735 NEXTHINK
CAP FINANCE
ENVIRONNEMENT 444 501 928 NOVACYT 491 062 527
CELERIX NTRGLOBAL
CERES 499 169 084 ONIXXA 445 284 938
CII PARTICIPATIONS 429 077 040
OPENPORTAL
SOFTWARE 400 217 717
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 110 /116
CLARISSE 333 286 961 ORTEQ
CLEOR
ORTHOPAEDIC & SPINE
DEVELOPMENT (OSD) 485 084 651
CLINIQUE DU COURS
DILLON 418 185 211 OWLIENT 557 150 067
COMIGEL 492 535 679 PASSEPORT CHINE 501 602 007
CROCUS 453 278 475 PC S.A. 333 784 775
CTN 303 322 408 PIA 498 568 716
CVM INVESTISSEMENT 504 265 885 POPULATION GENETICS
DEFTA 378 349 278 POWERID
DELPHARM 452 701 980 PREVISITE 413 124 991
DIGITICK 453 942 948 PROXIAD CROISSANCE 499 635 415
DIMELO 490 844 743 PUISSANCE 5 303 354 732
DUQUEINE COMPOSITES 323 782 169 Q-LAYER
ELECTRO POWER
SYSTEMS QOSMOS 432 559 086
ELOXE (SEGEX) 490 211 380
QSE SOFT MEDI
SYSTÈME 420 710 097
EMERAUDE CHIMIE
INTERNATIONAL 337 494 884 QUESTEL 329 326 896
ENVIRONCOM REFLECTOR (REFLECTIV) 490 648 409
ERYTECH PHARMA 479 560 013
REMA YOU
DEVELOPPEMENT 432 172 518
ESTEREL TECHNOLOGIES 429 612 351 REPLAY SOLUTIONS
ETUDE IMMOBILIERE 438 083 222 ROCK YOU !
EUROGENTEC 352 548 069 SAVEUR 343 261 749
EXCALIBUR FINANCE 501 560 767 SCIERIE CHAUVIN 626 580 021
FAAB-FABRICAUTO 351 413 950
SEQUANS
COMMUNICATIONS 450 249 677
FINANCIERE 3W 503 056 913 SIEM / FLEXITALLIC
FINANCIERE DAGARD 498 959 410 SKYRECON 450 640 586
FINANCIERE EGG 499 234 748 SMEET GMBH
FINANCIERE EIROFLASH 493 254 064 SOTRALU 352 081 673
FINANCIERE SAVENA 494 945 447 STREAMCORE 450 753 637
FINE MEDIA 494 447 550 TCLAND EXPRESSION 443 849 096
FLUIDES TECHNIQUES
SERVICES 432 788 750 TECHNIDECORS 449 007 111
FOURNITURES
HOSPITALIERES 946 451 846 TELEMEDICINE CLINIC
FREMAUX DELORME 456 501 600 THERAPTOSIS 435 236 971
FUJATRIA (UN JOUR
AILLEURS) 490 828 993 TIETRONIX OPTICS 444 491 476
G.I.I.S 338 926 991
TIME UNIVERSAL
COMMUNICATIONS 504 081 233
GENTIS TRAVEL & CO 499 216 638
GESTION PATRIMOINE
CACARD 443 264 833 TRIALIS 480 035 617
GO ON MEDIA 501 467 955 TROPHY GROUP
GOOJET 498 416 916 TVTRIP
GREENKO GROUP
UNITHER
PHARMACEUTICALS 492 187 968
GROUPE HADULE (SOGAL) 401 444 111 VERLIM FINANCES 503 781 569
GROUPE VILLAS PRISME 502 909 278 VIADEO 487 497 414
HEDS (DIDACTIC) 497 566 521 VIDEOPOLIS
HEPTACOM 504 394 347 VIGNAL SYSTEMS 502 066 558
HFB (ADEQUAT) 382 643 955 VIMO
HOLDING G4 500 214 044 VITALITEC SURGICAL 484 130 380
HOLDING GS 499 061 158 WATCHFROG 484 872 551
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 111 /116
HOLDING MIEUX VIVRE 493 519 193 WAZAP AG
HOLDSYMA 504 658 287 WEBEDIA 501 106 520
WEBJAM
WELCOME REAL TIME 403 099 625
WENGO 478 444 474
WIZZGO 490 280 005
WOLF 638 502 104
WOODATRIA 500 678 891
WORLD FREIGHT
COMPANY 453 414 153
X2 PHARMA
YELLOW KORNER S.A. 489 809 186
Annexe 2 :
Exemples de thèmes de réunions sur l’innovation
Thème La question coté PME Thème Détail
Innovation la R&D, est-ce fait pour moi, ça
coute cher ?
Les principes du crédit d'impot
recherche pour les PME
Explication du détail du crédit
d'impot recherche et des
opportunités
Innovation Innovation, progrès, amélioration ?
Que dois-je en retenir
Tout le monde innove ! Montrer comment l'innovation
est à la portée de tous, même
des secteurs ou des activités
réputées non innovantes. Des
services au processus, les
sources d'innovation revèlent
un potentiel inexploité
Innovation Comment tirer profit des savoirs,
des connaissances pour accélérer
l'innovation
S'informer, capitaliser et
partager les connaissances
Knowledge management,
partage des connaissances,
outils participatifs
Innovation Je souhaite investir dans des
procédés propres. Puis-je être aidé
Environnement : connaît les
aides Française et européenne
Guide des aides, manière
Innovation Comment s'associer pour innover Coopérer pour innover Trouver des partenaires,
valoriser
Innovation Comment valoriser et "marketer"
mes savoirs
Les stratégies de propriétés
intellectuelles
Les brevets, les stratégies de
PI,
Innovation Comment puis-je innover avec
mes clients corporate ?
Le lien grands groupe / PME
pour innover
la place des PME dans
l'innovation en partenariat avec
de grandes entreprises
Innovation Comment financer des
investissements dans des projets
innovants .
L'évaluation economique des
projets innovants .
Les modèles économiques de
rentabilité de business
innovants, etc.
Innovation Comment trouver du personnel
qualifié sur des projets techniques
pointus pour réaliser nos
innovations ?
Innovation et formation L'adaptation des structuires de
formation aux demandes des
entreprises sur les techniques
de demain. Utilisation de
thésars (CIFRE), etc.
Innovation Innover suppose de travailler à
plusieurs. Comment faire ?
Innovation & outils (workflow,
collaboratifs, NTIC)
L'apport des outils collaboratifs
et des NTIC en général pour
innover
Innovation Comment capter l'innovation ? Veille et innovation
participative
Structurer une ecoute des
signaux faibles, des usages, etc.
et diffuser une culture pour
faire que l'innovation soit
l'affaire de chacun
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 112 /116
Innovation Comment innover quand on n'a
pas d'idée ?
Imagination, créativité pour
tous.
Créativité, imagination.
Comment revisiter ses idées
reçues et libérer les énergies
créatives ?
Annexe 3 :
Liste des fonds France Investissement au 31 juillet 08
Biodiscovery III Montefiore
Blue Sky Capital Montparnasse IV
Bretagne Participations Nombre de sociétés
Cap Décisif 2 Ouest Ventures 2
Capzanine Partech V
Cathay Participex I
Cerea Capital Picardie Investissement
CGS (fonds suisse) PME Championnes
CHF Proxipaca finance
CIC Mezzanine RCT II
D&P Entrepreneurs Répartition sectorielle
Demeter 2 Serena
double compte Siparex Midmarket II
Emertec 4 Siparex Proximité 3
ETMF III Sofimac Opportunités Région
Eurefi Sofimac technologies et santé
Fa Dièse 2 Sofinnova VI
FCID Sud Capital 3
Field TCR III
Financière de Brienne TOTAL
TOTAL net
Truffle
Ventech III
Franche Comte PME III Vermeer
Galia Investissement 2
Annexe 4:
Quel nom pour le dispositif d’accompagnement ?
Une approche de « naming » (création de nom) a été envisagée avant d’être abandonnée pour se
recentrer sur un nom intuitif qui serait « France-Investissement.LECLUB »
Toutefois ,des contacts avaient été pris avec l’agence Bessis et un brief leur avait été donné..
Nous reproduisons ici une 1ère palette de valeurs qui leur paraissent intéressantes pour la future
offre du DAFI.
Il est intéressant de lire comment des créateurs de noms reformulent les enjeux et les valeurs de
la communauté des entreprises France Inevestissement
o Rapidité et performance
o Grandir mieux et plus vite
o Esprit pro-actif : animer, pousser, dynamiser
o Faciliter la vie
o Ouverture d’esprit, voir et faire les choses autrement
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 113 /116
o Expertise, maîtrise, savoir-faire
o 3 grands thèmes : innovation, internationalisation, développement durable
Annexe 5 : au sujet de la confiance et des échanges 2.0
Annexe 6 :
Liste des membres initiaux du Comité de suivi du dispositif d’accompagement.
(Réunions périodiques, environ toutes les 6 semaines)
Le projet dispose de ressources consultatives de haut niveau pour débattre et échanger sur les
modalités d’action.
On y
retrouve des représentants des différents acteurs de l’environnement.
Nom Fonction
Antoine WEIL Chef d’entreprise, Expway
Arnaud CAUDOUX Directeur Général Délégué, OSEO
Bruno JARROSSON Consultant et Enseignant en stratégie d’entreprise et
philosophie des sciences
Bruno ROST Chef d’entreprise, Audemat-Aztec
Christian BRODHAG Ex-délégué interministériel au développement durable
Didier PEILLON Directeur de développement, Université catholique de
lille, ex-consultant
Harold OLLIVIER Chargé de mission, DGE - Ministère de l'Economie, de
l’Industrie et de l’Emploi
Martine BOUTARY Professeure en développement international, docteur en
gestion, ex-consultante
Michel DEPREZ Directeur associé, UI Gestion
Michel MEYER Chef d’entreprise, Kewego
Oliver BORE Président du directoire, GCE CAPITAL
Olivier DUBUISSON Directeur général, Cap Décisif
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 114 /116
Annexe 7 :
Une piste pour l’accompagnement du futur (proche ?) : l’immersion virtuelle 3D
Des projets existent pour proposer aux entreprises France Investissement une présence dans les
mondes digitaux, aussi appelés Mondes 3D.
Ces univers en expansion permettent des fonctions nouvelles et adaptées aux contraintes des
entrepreneurs : mise en relation de haut niveau, interactivité (coopération possible), ubiquité
(présence internationale, il n’y a d’ailleurs plus de frontières, gain de temps, gain de
déplacement.
La vie s’organise autour d’archipel. L’archipel France Investissement pourrait rassembler dans
son hall virtuel des experts, des partenaires et proposer des espaces de rencontre pour
entrepreneurs. La capitalisation des connaissances et l’articulation entre réunion physiques et
présences virtuelles sont aussi envisagées.
Sources LaSer.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 115 /116
Annexe 8 :
Exemple de livrable : plaquette d’invitation à la soirée de lancement du 2 décembre 2008
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 116 /116
Annexe 9 : Positionnement de la communauté on-line par rapport aux social networks existants
en 2008
Réalité / exposition
Effet de club et nature des contenus
Sources