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vendredi 2 février 2018 7ENTREPRISES PAGE

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MARINE HUMBERT

Créée en 2016 par le cavalierprofessionnel David Deillon, lastart-up vaudoise Alogo Analy-sis, vient de décrocher un prêtsans intérêt (seed) de 100.000francs de la part de la Fondationpour l’innovation technologique(FIT). Une aide bienvenue pourla jeune pousse qui désire mo-derniser les disciplines équestresavec une gamme de produitsfournissant des statistiques dé-taillées pour les entraînementset le saut d’obstacles en compé-tition.En tant que cavalier profession-nel de renom, dont sept ans desaut d’obstacles et plusieurs par-ticipations à des compétitions deprestige, David Deillon, constaterapidement un manque d’outild’analyse dans la profession. «Al’époque, je n’avais aucun moyende visualiser concrètement les re-marques de ma coach et de ce faitje ne possédais aucun recul surmes performances. Pour pallierà ce manque, j’ai acquis dès sasortie en Amérique le JawboneUp, premier traqueur d’activitépour humains. Le fait que lemouvement du cheval fausse lesrésultats, m’a poussé à créer monpropre prototype adapté à l’équi-tation.» De petite taille et pesant seule-ment 11 grammes, le capteurAlogo Move se place facilementsur le cheval, et permet aux cava-liers de visualiser depuis leursmartphone les mouvements dé-taillés de l’équidé, tels que la tra-jectoire sur les obstacles et la lon-gueur des foulées. Mais passeulement. Le capteur polyvalentest capable d’afficher la vitesse, etl’intensité du travail fourni parle cheval, avec une possibilitéd’une vue du dessus dite «map-ping», particulièrement utilepour le dressage.

Un produit haut de gamme àdestination des professionnelsplutôt que des cavaliers ama-teurs, que la start-up a pour ob-jectif de commercialiser en 2018au moyen du prêt accordé par laFIT, et par une levée de fondslancée en parallèle. Alogo Move pourrait alors se re-trouver dans les mains de cava-liers de renom, à l’exemple deRomain Duget, actuel ambassa-deur de la marque et talentueuxcavalier classé au 43e rang mon-dial, et de ce fait, apporter auxcompétitions équestres une nou-velle forme de concurrence axéesur la technologie. «Pour le mo-

ment nous sommes une petiteéquipe de trois personnes, maisj’ai l’ambition de la porter rapi-dement à 5 ou 7 membres grâceà une levée de fonds et, je l’es-père, de futurs partenariats àl’image de celui que nous entre-tenons avec l’équipementierAmerigo.»

Raviver l’intérêt du public En Suisse, l’intérêt pour le sportéquestre est bien réel. On comp-tabilise plus de 23.000 chevauxinscrits comme actifs dans lesport et plus de 57.000 proprié-taires d’équidés. Mais sonmanque d’accessibilité ternit cet

attrait premier. «Lorsque j’assisteà des concours hippiques, je suistoujours emprunté devant lemanque d’informations à la dis-position du public. Mes amis neparviennent pas à saisir les fauteset les enjeux de la compétition,et leur intérêt dégringole au fildu concours.» Un constat qui appelle la créationd’un second produit à destinationcette fois-ci des organisateurs decompétitions hippiques et desmédias. Alogo Show propose du contenuaugmenté en direct afin d’amé-liorer la compréhension et l’in-térêt du public. Il comptabiliseles temps intermédiaires, rendcompte du pourcentage desfautes par obstacle et compareles performances des cavaliers.«Notre produit connait une fortedemande auprès des organisa-teurs de compétition, leur per-mettant d’apporter une plus-va-lue au public et aux médias etainsi de se différencier des autrescompétitions». Pour la 3e année consécutive,Alogo Show démontrera sesprouesses au CHI de Genève, l’undes plus prestigieux concours hip-piques du monde, avec plus de42.000 spectateurs, et rediffusé surla RTS. «Il s’agit du seul concoursqui tente de pousser le sport éques-tre au niveau de l’innovation»,souligne David Deillon.n

La start-up Alogo Analysis veutrévolutionner le sport équestreLa jeune pousse vient de décrocher un prêt sans intérêt de 100.000 francs de la Fondation pour l’innovation technologique.

DAVID DEILLON. Le fondateur d’Alogo modernise l’équitation.

Selon David Deillon, fondateur d’Alago Analysis,le soutien accordé aux start-up dépend de leur lo-calisation géographique et du domaine ciblé parcette dernière. Basée à Apples, dans le canton deVaud, la start-up Alogo Analysis «est bien soutenuepar le canton, notamment grâce à la présence del’EPFL, qui met l’innovation technologique au cen-tre des attentions ; innovation que l’on retrouvedans nos capteurs digitaux». David Deillon saluel’accessibilité des aides cantonales et fédérales, qui

exigent généralement la nationalité suisse commeseule condition fixe. En 2017, Alogo Analysis, s’esthissé au rang des silvers winners du Mass ChallengeSwitzerland, lui permettant de bénéficier gratuite-ment des infrastructures d’UniveCité à Renens. Leréseau entreprendre a fourni gratuitement à la start-up deux «business coachs» sur une période de deuxans. «C’est plutôt au niveau fiscal que la Suisse de-vrait évoluer pour inciter les entreprises à investirdans les start-up.» – (MH)

Le soutien du canton de Vaud jugé satisfaisant

ELSA FLORET

NetGuardians, une des plusgrandes fintech suisses, basée àYverdon depuis 2007, a inauguréhier à Singapour son nouveausiège pour la zone Asie-Pacifique.L’entreprise veut ainsi renforcersa capacité à apporter des solu-tions innovantes à de nom-breuses institutions financièresde la région.«Nous conservons la majorité denos activités en Suisse, à Yverdon,où plus de 40 collaborateurs tra-vaillent dans les départementsadministratifs, marketing, re-cherche et développement,ventes, professional services. Nosperspectives d’embauche enpourcentage, en Suisse, en Asie-

Pacifique et en Afrique, attei-gnent respectivement 50%; 25%et 25%», a confirmé à L’Agefi,Mine Fornerod, global marke-ting manager.La fintech NetGuardians est re-connue mondialement commeun leader dans la lutte contre lacybercriminalité ainsi que la cri-minalité financière. Sa techno-logie repose sur l’apprentissageautomatique en parallèle avecl’analyse du comportement desutilisateurs pour détecter lesfraudes avant qu’elles ne se pro-duisent.

Relever les nombreux défisdes fraudes informatiquesCe modèle de big data breveté estutilisé dans tous les services fi-

nanciers pour répondre à des dé-fis tels que la fraude par eBan-king, la fraude de paiement, lafraude sur les comptes bancaires,la fraude interne ainsi que la dé-tection de fraude pour SWIFTHacking.

«La fraude informatique devraitatteindre 6000 milliards de dol-lars d’ici 2021», estime Joël Win-teregg, directeur général de lafintech d’Yverdon, dans un com-muniqué qui a été publié hier etpour qui la région Asie-Pacifique

n’échappe pas à cette tendancemondiale.Maio Raffael, COO et cofonda-teur, installé à Singapour depuisnovembre, où il assurera sa fonc-tion de COO, y dirige une équipede 10 personnes, dont Peter Ma-rini, directeur des ventes de lazone Asie-Pacifique. «Nos clients apprécient la qualitéde nos solutions Swiss made, sy-nonyme de savoir-faire bancaireet d’agilité. Les institutions finan-cières de la région Asie-Pacifiquesont très sensibles à la nécessitéd’avoir recours à des solutions so-lides de prévention de la fraude»,affirme-t-il. Singapour représente une baseidéale pour les opérations enAsie-Pacifique, avec sa position

centrale et reconnue comme unhub technologique.

60% des effectifs à Yverdon«Nous avons environ 10% de noseffectifs basés à Singapour; 30%à Nairobi pour la zone Afrique et60% à Yverdon pour l’EuropeMoyen-Orient. Notre objectif decroissance est fort auprès des ins-titutions bancaires sur ces troisrégions», résume Mine Fornerod,global marketing manager chezNetGuardians. Avec plus de cin-quante clients dans quinze paysen Europe, au Moyen-Orient eten Afrique, NetGuardians a uneclientèle croissante en Asie, no-tamment Acleda Bank au Cam-bodge et, plus récemment, unegrande banque à Singapour.n

NetGuardians s’étend en Asie via Singapourmais conserve ses activités en SuisseL’une des plus grandes fintech de Suisse, basée à Yverdon, établit son siège pour l’Asie-Pacifique à Singapour. Raffael Maio, COO et cofondateur y réside depuis novembre.

JOËL WINTEREGG. La fraude in-formatique devrait atteindre6000 milliards d’ici 2021.

RAFFAEL MAIO. Nos clients apprécient la qualité de nos solutions Swiss made.

SOPHIE MARENNE

La brasserie du Haut-Lac à Veveyétait d’abord le projet de quelquesamis. «On a commencé en 2009par brasser dans un garage», sesouvient Gabriel Goumaz. Avecson acolyte Romain Rouchouse,ils apprennent le métier à coupde tutoriels sur internet, de ques-tions sur des forums et en allantvisiter des brasseries à traversl’Europe. Au départ, la produc-tion est restreinte à leur cercled’amis.En 2016, ils se professionnalisent.Pendant plus de deux mois, ilsaménagent le sous-sol d’un bâti-ment de l’avenue Reller et y mon-tent leurs installations Ensuite,ils sont rejoints par un troisièmecomparse, Grégoire Bolay.

Plus de 400 litres par semaineDepuis, ils y produisent un peuplus de 400 litres par semainepour cinq bières différentes: unePale Ale, une ambrée, uneblanche, une blonde et, depuispeu, une IPA nommée Déluge.Avec son goût amer et son hou-blonnage maximal, la petite der-nière remporte un beau succès.«C’est simple: nous n’arrivonspas à sortir assez de bouteillespour satisfaire nos clients. Actuel-lement, nous nous concentronssur les fûts pour les bars et sallesde concerts qui la distribuent à lapression», commente-t-il. A côté des bières, l’entreprisevend une autre boisson houblon-née, plus rare et originale: del’eau-de-vie nommée Fleur deBière. «C’est avant tout du recy-clage», s’amuse Gabriel Goumaz,«son origine vient de brassinsdont le goût ne nous satisfaisaitpas». Le processus de fabricationétant bien différent, c’est une dis-tillerie de Cully en Lavaux quis’en charge. Les breuvages de la brasserie du

Haut-Lac sont vendus dans denombreux bars et restaurants dela région veveysanne, ainsi quedans quelques épiceries fines etboutiques locales.

Sortie de terre Depuis mi-décembre, le projetdes trois artisans s’est élevé d’uncran. Gabriel Goumaz raconte:«Nous avons eu l’opportunitéd’investir le rez-de-chaussée dubâtiment dont nous occupions lesous-sol. Nous y avons ouvert unespace de dégustation, à la foismagasin et bar». L’objectif est d’yvendre leurs produits à emporter,tout en proposant l’endroit pourdes événements ponctuels parti-culiers.

En tout, la brasserie s’étend main-tenant sur 350 m2, avec pignonsur rue ce qui leur offre une visi-bilité nouvelle. Si la brasserieHaut-Lac tire son nom de la par-tie supérieure du Léman, situéeentre Rivaz et Meillerie, les bras-seurs lacustres ne s’y restreignentpas pour autant. «En 2018, notreobjectif est de nous étendre au-tour de Vevey, pourquoi pas versLausanne ou Montreux», dit-il.Dans ce but, les trois brasseursdevront augmenter leur produc-tion. Ils comptent investir pourrenouveler leur matériel en coursd’année.n

Brasserie du Haut-Lac:la nouvelle dimensionTrois entrepreneurs ont ouvert un comptoir, magasin et barà Vevey, juste au-dessus de leurs installations artisanales.

LES BREUVAGES DE LA BRASSERIE SONT VENDUS DANS DE NOMBREUX BARS ET RESTAURANTS

DE LA RÉGION, AINSI QUEDANS QUELQUES ÉPICERIESFINES ET BOUTIQUES.

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