...avec cetargent et
mes économies, je pourrais l’acheter.
On dit que la liste d’attente est si longue qu’il faut attendre la livraison pres-
que un an.
Avec un peu de chance, ils pour-raient me livrer
la 600 pourl’été.
Et toi ?Que vas-tu faire
avec l’argent que Bruguera nous a donné pour reve-
nir ?
Je nesais pas.
Ça fait 50 000 pesetas ! J’aurais préféré
ne pas avoir à penser à ça et que notre revue ait continué
à sortir.Ce qu’on
gagne en des-sinant pendant
six mois !
Au moins, nous avons essayé,
Josep.
Nous avons eu le sacré culot de quitter Bruguera pour monter
notre propre revue.
Maintenant, pense à tous les cadeaux de Noël que
tu pourras acheter avec cet argent.
Tu pourraist’acheter unde ces trucs.
… Depuis ce jour de Noël de 1936 jusqu’à aujourd’hui, alors que nous nous apprêtons à entrer dans cette année 1959...
On dit queça va devenir plus populaire que la radio.
Ai-je besoind’une télévisionpour voir ça ?
Ils retransmet-tent des programmes musicaux, des corridas
et aussi le foot
...un idéal s’est exprimé de façon énergique et se présente déjà
... le respect du monde entier. La force et la capacité...les mêmes
choses qu’à la radio mais en différé. Plus de postes pour entendre les mêmes
conneries.
Si j’en achète un,tout le quartier
va m’envier.
... et du regi Rien ne semble changer. Tout continue pareil, en
Espagne comme chez Bruguera.
Nous vivons une époque à oublier. Il faut regarder vers le futur.
Ils nous fontsigner les mêmes contrats abusifset continuent às’approprier nos
personnages.
… politico-constitutionnel pour arriver à résoudre les problèmes
Si je l’achètej’aurai tous les
voisins à la maison les jours de
match.
Cet appareil va faire de la concurrence aux revues
de bande dessinée.
historiques...
U mouvement national...
lus authentique de la légal et juridique d’un système...
qui vont se présenter...
Ces trucssont le futur.
Pense aux maisons américaines...
...bourréesde ces appareils :machines à laver,
frigos, aspirateurs...ils vivent déjà dans
le futur.
Regardecette revue.
Voici le futur,
Josep.
Tu aimerais avoir une machine qui dessine les planches de Gordito
Relleno ? Quedésirez-vous ?
J’en rêve.
Deuxcorta-dos.
Pas pour moi.Je dois partir
de suite.
Un ticket de la loterie de Noël ?
Non, merci. Aujour- d’hui nous
avons déjà eu notre coup de chance.
Tu sais ceque je vais
faire ? Je vais acheterquelque chose pour les
enfants aux Galerías Preciados.Et j’achèterai aussi une robeélégante à ma femme. Comme
celle de Grace Kelly dansLa main au collet.
Tu te souviens de mon projet de fabriquer un cinéma-maison ? Combien
peut coûterle brevet ?
Tu tiens vrai-ment à dépenser cet argent dans un autre de tes
projets ?
Ce Noël nous sommes riches commedes avocats ou des ministres. Profite-en.Je n’ai jamais eu de cadeaux et n’ai jamaismangé une bonne dinde à Noël. Pour une fois, nous pouvons offrir à nos famil-
les tout ce qu’on voit dans les publicités et au cinéma.
Voilàmon bus.
J’y vais. On se voit mercredi
chez Bruguera pourla livraison des
planches.
Et penses à ce que tu voudrais avoir.
Ce que je voudrais ne peut
pas s’acheter avec de l’argent.
C’est Noël.Parfois les rêves se
réalisent.