Sommaire
Avant-propos 11 Abeille 13Aigle 16Armoiries impériales 23Bâton de maréchal 30Bonnet à poil 35Catéchisme espagnol 40Catéchisme impérial 44Chapeau de Napoléon 48Cocarde 56Code civil 60Couronnes 64Drapeaux et pavillons 72Lettre N 77Lit de fer 80Légion d’honneur 83Mèche de Napoléon 91Médaille de Sainte-Hélène 96Pierre de Rosette 99Poison 102Redingote grise 106Sabre-briquet 114Shako 116Tabatières 120Tombeau des Invalides 124
Bonaparte au pont d’Arcole (détail),par Antoine-Jean Gros, 1796.
Avant-propos
L’Histoire est une suite de symboles et chaque sym-bole a son histoire. Bien souvent la seule évocation d’un mot éveille des souvenirs si lointains qu’ils sont parfois enfouis sous la poussière de l’oubli.
Certains d’entre eux font tellement partie de l’image-rie populaire que leur origine ou la raison d’une telle popularité désormais parfois nous échappent.
Cependant le Premier Empire a si intensément mar-qué l’histoire de France que le lecteur ne s’étonnera pas de retrouver dans ces pages un grand nombre de symboles attachés à l’image de l’Empereur et de son règne.
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L’abeille et l’aigle sont les principaux éléments de l’héraldique napoléonienne. Le premier ayant rapi-dement supplanté le second, l’aigle devint alors quasi omniprésent.
L’abeille, tout un symbole
Moins belliqueuse que l’aigle, l’abeille a, de tout temps, symbolisé de nombreuses vertus : sagesse, tra-vail et ordre. Mais ce qui, plus encore, attira le choix de Napoléon fut sans nul doute la forte symbolique portée par l’organisation d’une ruche, société exem-plaire où tous contribuent au bien-être et au service de chacun avec une obéissance totale.
Déjà dans le passé
Napoléon voulait rompre avec la monarchie et donc en refusa les symboles. La fleur de lys qui parsemait les manteaux de nos rois avait désormais vécu. L’abeille la remplaça d’autant plus facilement qu’elle reliait l’Empire au passé.
• Au Ve siècle, Childéric Ier, mérovingien, roi des Francs, mourut à Tournai et fut enseveli dans cette ville avec son trésor. Ce n’est qu’au XVIIe siècle que ce trésor fut mis au jour. On y trouva, entre autres bijoux, des cigales en émail, qui sans doute s’étaient détachées du manteau du roi. Les inventeurs du trésor confondirent cigales et abeilles et c’est ainsi que cet insecte se trouva associé à l’image de la royauté avec
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d’autant plus de facilité que Childéric était le père de Clovis, premier roi catholique.
• Louis XII (1462-1515), roi de France, se fit confec-tionner un manteau d’un blanc immaculé et seu-lement parsemé d’abeilles pour faire son entrée triomphale dans Gênes.
• Le pape Urbain VIII s’employa à faire reproduire sur les monuments romains trois abeilles que l’on retrou-vait sur les armoiries de sa famille. Vanitas, vanitatis…
Nul doute que l’abeille plut à Napoléon pour ces rai-sons mais aussi parce que sa taille et sa forme permet-taient de les parsemer avec régularité et esthétisme sur le manteau impérial arboré lors du sacre. Autre avan-tage, elle remplacerait avantageusement aux yeux de
Abeilles sur le portail de la villa San Martino, île d’Elbe, où vécut Napoléon. (Photo DR)
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