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GWEN CATAL
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Extraits
Gwen Catal - 2009
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Prface
Tout acte ou dcision implique un choix ; celui-ci restantindniablement inscrit dans le cheminement de nos vies.Quen est-il dune motion?Si celle-ci, base de notre tre profond, ne nous appartenait
pas totalement? Lors dune situation intense ou dun violent traumatisme psychique, pourrait-elle exister, persister sur une base noncorporelle ? Ntant plus soumise des facteurs de temps,mais assimile une nergie libre, et ternelle...
Imaginez si en ce nouveau millnaire, lHumanit possdaitenfin le moyen de capter cette nergie.
... Que verrions-nous?
... Que ressentirions-nous?Quadviendrait-il de nous?
Ne nous induisons pas en erreur par quelques esprances ouambitions errones. Il existe des choses que notre esprit serefusera toujours nous rvler. Quel quen soit le prix,quels que soient les moyens employer, il fera tout pour
garder son secret sauf.
Aussi, prparons-nous tre surpris!
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Omnes vulnerant, ultima necat.(Les heures blessent toutes, mais la dernire tue.)
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I.
Dans la nuit, tous les chats sont gris.
Au plus profond de la campagne anglaise etdans la noirceur de cette nuit de fvrier, tandis quequelques bancs de brouillards pars roulaient et
enveloppaient les vallons alentour, Yves courait en perdre haleine.
Des traces de sang dissmines sur sesvtements, ses frles mains encore adolescentes etson visage; le jeune homme tentait de se frayer unchemin au travers des jeunes htres auxbranchages touffus. Le sentier tait trs accidentet caillouteux. Yves eut toutes les difficults du
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monde en discerner les contours. Mais sa peur,toujours plus grande, le poussa dtaler tel un
animal traqu. Semblant vouloir chapper quelque chose, ou quelquun, il ne cessait de seretourner; visiblement trs effray.
Tandis que, au-devant, lpaisse fortsenfonait vers linconnu, Yves fuyait ; commepourchass. Sagrippant tout ce qui pouvaitpasser entre ses mains et la respiration frntique,il courait encore et toujours.
Courant dune cime lautre, le brouillard se fitplus dense. De cet air froid devenu subitement
plus piquant, lhumidit ambiance se mit lcherla frondaison des arbres.
Dans sa course effrne et cherchantpniblement son chemin ; fallait-il encore quil yen ait eu un; Yves se blessa la joue et un filet desang vint tinter le sol. Le jeune homme ne sarrtapas pour autant. Il continua de fuir de plus belle.Fuir, tel tait son objectif. Fuir au plus vite,comme si sa vie en dpendait.
Yves tait puis. Surplombant son visage
dange lair niais, ses cheveux hirsutes luimasquaient le regard. Se dgageant le front dungeste prompt, un faible rayon de lune laissa
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entr'apercevoir la frayeur prsente dans ses yeux.Au loin, un bruit sembla se rapprocher. Le bois
tait calme et les sons touffs par le brouillard.Mais lui lentendit. Faisant fi de cet apparentsilence, il sut que cela se dirigeait en sa direction.a le pourchassait.
Manquant doxygne, Yves bondit bien labri
derrire une souche darbre. Ses mouvementstaient dsordonns, chaotiques. Le regard fuyant,il tenta de discerner une quelconque prsencesuspecte. Ses yeux avaient plus les traits dunenfant que ceux dun adulte. Cherchant
identifier les lments lentourant, chaque feuille,brindille ou fourr fut auscult.
proximit, pas un quidam hormis quelquesombres menaantes et inquitantes.
Peut-tre est-elle l ? Bien cache...,mobservant et attendant que je baisse ma garde...Yves ne voulait, ne pouvait tre pris.
Cela nallait pas se passer ainsi. Il ne viendraitpas son tour enrichir sa collection de trophes dechasse. Ne demandant pas son reste et ne voulant
certainement pas attendre ce quelle lui avaitrserv, il reprit sa course de plus belle. Sur le qui-vive, il effectua un bond rapide sur le ct. Tendu,
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il virevolta et se retourna plusieurs reprises ;avant deffectuer une longue enjambe au-dessus
dun pais arbuste.Dans son dos, le bruit, celui quil pressentait si
menaant pour sa vie, se tut. Et de lobscurit, larose de lasphalte brillant apparut finalementsous les reflets de la Lune.
Il y tait arriv. Yves avait russi rejoindrecette petite route dont il se rappelait lexistence.
ructant de joie, il sallongea sur le sol. Il nervait pas, ctait bien elle. Par peur quil nesagisse dun mirage, ses mains rouges-sang
vinrent caresser, tter le bitume.Il tait si heureux que son corps tout entier se
mt trembler. Pour autant, il ne cria pas victoire.Il tait encore loin dtre sorti daffaire. Alorsquun lger souffle lui titilla la nuque, Yves se
releva et durant quelques secondes, chercha reprendre son souffle. De son cur semballant, ilsut que cette halte avait suffisamment dur.Inspirant nouveau le plus possible, il reprit sacourse effrne.
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Il tait tard. Judy Perkins effectuait son trajethabituel la sparant de son domicile de Stadishall; une cinquantaine de kilomtres de Cambridge.reinte par sa journe de travail, la jeunetrentenaire conduisait prudemment sa Volvoblanche en essayant de ne pas succomber lafatigue.
Certes, son petit bourg se trouvait assez loin ducabinet dentaire o elle officiait avec son beau-frre. Mais le calme de la campagne en valait lapeine. Et esprait-elle, cela lui permettrait dleverses enfants en toute quitude.
Roulant dune allure modre le long de BroadRoad, Judy ralentit brivement lapproche dunembranchement. Malgr labsence de toutecirculation, sa prudence, que son poux trouvaitexcessive, ne faillit pas. Aprs avoir marqu larrt
et regard attentivement chaque ct, la vieilleVolvo toussota et Judy tourna sur sa gauche,empruntant comme laccoutume la petite routela menant chez elle.
Il faisait nuit depuis prs de deux heures
prsent. De la Lune naissante, Judy aperut lebrouillard. Sa conduite se fit donc plus modre.Abordant une longue ligne droite, la jeune femme
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qui tait trs coquette en profita pour se refaireune beaut. Nayant aucun autre vhicule part
le sien, Judy pensa quelle ne risquait rien. Enoutre, son mari devait dores et dj tre rentr.Ne manquant pas de lattendre avec impatience,celui-ci serait des plus rassurs en apercevant satendre et douce toute pimpante.
Tout en se regardant brivement au travers durtroviseur central, Judy soupira la vue de sontat de fatigue. Se passant la main sur des cernesplus que prononcs, elle en dduisit quun lger etsubtil ravalement de faade ne serait pas du luxe.
Ouvrant dune main habile son sac main surle sige passager, elle sortit un coton imbib defond de teint quelle tala avec gnrosit sur lecontour de ses yeux.
La Volvo filait prsent bonne allure et la
brume, toujours plus prsente, enveloppait lepaysage alentour. lintrieur du vhicule, unedouce musique de pop anglaise baignaitlhabitacle.
Cette rectification faciale effectue, Judy prit
son tlphone portable et appela son mari. Cest moi, mon chri. Je devrais tre l diciune vingtaine de minutes. Je sais, il est trs tard.
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Tu connais ton frre, il ne compte pas les heuresde boulot.
Sous les roues de lauto, les viragescommencrent dfiler.
Longeant cette route plus accueillante, Yvesavait ralenti sa cadence. Il stait mme permis esprer, penser navement quil lui avait
chapp. Mais cet apaisement plus que relatif nedura pas. quelques mtres, des branchages semirent sagiter violemment.
Son cur sacclra et de grosses gouttes desueurs, mais surtout de peur, perlrent le long de
son visage tumfi et sali de terre. Les yeuxrvulss, Yves tait en prise leffroi. Sans lombredun doute, il sut que ctait pour lui quelle tait venue.
Sarrtant net, Yves se retourna en direction dubois.
Je sais que tu es l, que tu mentends.Le bruit se rapprocha plus encore. Le brouillard
devint plus pais, plus opaque. Et bien que celui-ci
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toufft les sons, Yves perut distinctement desbruits de pas.
Il en fut certain. Elle approchait.Tout cela nallait donc jamais finir ? Tournant
la tte de tous cts par une suite de mouvementsvifs et frntiques, Yves perdit pied.
Les pas se rapprochrent plus encore.
Sur sa gauche, une centaine de mtres, unhalo blanchtre vint envelopper cet air sitouffant. Yves se mit se moquer. Et des lvresscartant, de ses pommettes se plissant ; son riredevint puissant, irrsistible.
Tu entends ? Cest une voiture. Mange adans tes dents!Son sourire retomba. Dans son dos, des bruits
de pas rsonnrent lourdement dans la nuit. Lapeur au ventre, il sarrta net tandis que plus loin,
la proximit du vhicule se prcisa. Cettepromesse dune libration imminente lui treignitle cur. Il se retourna en direction des branchagespuis, rapidement, revint sur la lumire toujoursplus proche.
Jamais! Jamais tu ne mauras
! hurla-t-il detout son tre.
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Nattendant pas son reste, alors quune ombreinforme fit son apparition, Yves commena
courir. Le jeune homme y mit tant dardeur quilfinit par se dchirer un muscle du mollet. Mais ladouleur lui importait peu. Seule comptait sapromesse future de libration.
Jamais ; espce de dtraque. Jamais je ne viendrais rejoindre ta collection... ; murmura-t-iltout en fondant en direction de cette lueursalvatrice.
Toujours au tlphone, la jeune femme regarda nouveau dans son rtroviseur, avant dabaisser
son regard en direction de lautoradio. Celui-cidiffusait prsent un rock bien graveleux, ce quidplut cette mre de famille un peu prude.
Coinant son portable tout contre son paule, Judy entreprit de changer de station. Effectuantcette manuvre peu recommande enconduisant, son cellulaire finit par glisser de sonoreille.
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Confiante, Judy ne ralentit pas pour autant.Tandis que la Volvo se mit embrasser un large
virage sur sa gauche, lextrieur, la brume fitsubitement place un pais brouillard.
Sentant le combin se drober, Judy donna unlger coup de volant et le rattrapa de justesse. Sonmari, entendant des sons plus qutranges,
sinquita. Tout va bien, ma chrie? demanda-t-il sa
femme.Ayant repris son portable en main, elle lui
rpondit non sans agacement.
Ce nest rien mon amour. Je voulaissimplement changer de station et mon tlphone agliss! rtorqua-t-elle dun ton rassurant.
Alors que le vhicule sortit de sa courbe sansgrande visibilit, le visage de Judy se masqua de
stupeur. Lchant son tlphone, nayant pas mmele temps deffectuer une manuvre dvitement,elle plaqua ses deux mains tout contre son volant.
Son mari, toujours en ligne, ne put entendreautre chose quun brusque bruit de freinage ;avant quun lourd choc ne retentisse. Puis, plusrien; mis part le nant.
Judy? Ma chrie, tout va bien?
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Aucune rponse ne vint le rassurer. prsent,personne ne pouvait lui rpondre. Sa douce voix
sen tait alle.Sa chute amortie par une motte dherbe, le
combin avait t projet hors de lhabitacle lorsde la violente collision frontale que venait de subir
Judy.
dix mtres de la Volvo froisse dont lesdisques de freins fumaient encore, un corps setrouvait terre. tendu mme lasphalte, aumilieu de centaines dclats de verre, Yves venaitdtre percut par Judy Perkins.
Mre de trois merveilleux enfants, pouse dunmari attentionn et dentiste aux mains doucesautant que rassurantes, son front se trouvait prsent profondment encastr dans le volant desa chre Volvo. Celle-l mme que Judy rechignait
tant remplacer par une auto ayant au moins leminimum de scurit; savoir un airbag.La tte enfonce dans son buste et le canal
rachidien totalement explos, un doigt de sa mainbougeait encore tandis que dans ses yeux
devenant vitreux, le visage de ses enfants chris sereflta pour la dernire fois.
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Les mains en partie dcharnes et la mchoirebrise, Yves tenta comme il le put de tourner la
tte en direction du vhicule immobilis au milieude la route.
Ses yeux taient couverts de sang et il ne sentaitplus le bas son corps. Le jeune homme essaya debouger, mais ny parvint pas. Seul un profond rle
se fit entendre. Tout en tremblant, il regarda avecapprhension ses jambes. Un cri de douleurtranspera le calme de la nuit. Ctait Yves qui
venait de dcouvrir une fracture ouverte sur sa jambe droite. Los, ainsi mis nu, lui empchait
tout mouvement.Faiblement, une voix schappa du tlphone
toujours en communication. Judy, rponds-moi sil te plat. Est-ce que
tout va bien?Le mari de Judy nobtint quun lger rlecomme rponse.
Oh mon Dieu ! Je crois que Judy vientdavoir un accident, annona-t-il avec affolement son plus jeune frre prsent ses cts.
Le regard tourn en direction du vhicule, Yvesessaya comme il le put de se rapprocher. Dune
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voix faible, il tenta de demander laide. Derrire,les branches recommencrent sagiter.
Je vous en prie, aidez-moi...Nul son, nulle parole ne vinrent le rconforter.
Seules les lueurs oranges provoques par les feuxde dtresses de la Volvo se firent complices de sadouleur.
Narrivant plus bouger, sentant le froidlenvahir, la tte de Yves vint choquer le bitume.Ses yeux commencrent se voiler et les tnbreslenvahirent. Le tlphone portable, quil fixaitpniblement, finit par ne plus tre quune ple
lueur dans une obscurit grandissante.
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II.
Marie K. Cunningham.
Je sens que mon corps se meurt...La jeune femme, seule, se tenait endormie dans
sa chambre.
Comme chaque soir, de trop nombreux soirs,Marie avait longuement rvis ses fiches sur lecomportement des schizophrnes. Vers vingt-troisheures, tandis quelle finissait de relire plusieursarticles faisant tat des niveaux de conscience, elle
avait fini par succomber la fatigue.Machinalement, elle stait rendue dans sa
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chambre afin de profiter dun sommeil amplementmrit.
prsent, la jeune femme dormait.Profondment, certes. Mais pas sereinement. Etmalgr un faible courant dair sengouffrantsubrepticement par la vaste fentre persienne dela pice coucher, de fines perles de sueurs
roulaient dlicatement sur son front avant dedisparatre ; leur course effrne sachevant par-del le drap en satin recouvrant le lit.
Dans sa torpeur, la jeune femme transpirait.Instinctivement, la jambe de Marie ta le drap
la recouvrant. Seulement vtue dune chemise denuit transparente aux tons mauves, sa poitrine auxformes gnreuses et pommeles esquissa derapides va-et-vient.
Haletant et frissonnant, Marie transpirait de
plus en plus. Sa respiration tait difficile. Pourtant,la nuit ntait pas bien chaude, loin de l. Marieladmettait volontiers. Le temps avait une fcheusetendance se montrer capricieux depuis plusieursannes.
Quelques semaines auparavant, il avait mmeneig sur le comt du Cambridgeshire. Un faitassez rare pour quil lui reste en mmoire. Mais en
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ce mois davril, des prmisses annonant un tclment, la douceur semblait stre finalement
installe sur le Royaume-Uni. Aussi, latemprature ambiance de la chambre tait on nepeut plus agrable.
L o i n d e t o u t e s c e s c o n s i d r a t i o n satmosphriques, Marie suait grosses gouttes. Elle
remuait tant que ses draps ross, ayant rsistautant que faire se peut ses assauts nocturnes, setrouvaient prsent sur le sol. Le sommeil de la
jeune femme, de plus en plus agit, dmontraitbien que celle-ci semblait en proie
dindfinissables visions dans ses rves.Marie stait pourtant couche tt!Vivant seule, elle ne passait que trs peu de
temps dans cette petite maison dEmmanuel Roadqui ne manquait pourtant pas de charme. Marie,
qui ne tolrait aucun superflu, passait nanmoinsun temps considrable la tenir parfaitementrange; chaque objet se devant dtre une placebien dfinie. Mais la quitude des lieux ne parvintpas masquer ce quil se tramait dans la chambre
ltage. Mme le doux parfum des lilas en fleurde Christs Piece Park ne put apaiser Marie, dont
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les yeux roulaient frntiquement sous sespaupires.
Est-ce la fin? prsent, je crois que oui. Jentends dubruit. Qui est-ce? Quen est-il pour moi? Si seulement ilme restait assez de force pour bouger. Si seulement je
parvenais hurler ; ou ne serait-ce qu crier? Jaimeraistant comprendre. Pourquoi moi?
Brusquement, la respiration de Mariesemballa. Telle une complainte, elle laissaschapper du plus profond de sa gorge de petits
bruits touffs. Semblant sortir du nant, despleurs survinrent. Bien que quasimentimperceptibles, ceux-ci taient insoutenables ;comme mutils.
Ce qutait en train de vivre Marie dans sessonges leffrayait et la ttanisait.
Au fur et mesure que la jeune femme souffraitdans son sommeil, ces pleurs se perurent plusnettement, plus distinctement. Pis encore, ilsfurent accentus par la respiration chaotique deMarie. Malgr leur apparente dtresse, leur relle
provenance naurait pu tre clairement identifie.Venaient-ils de lextrieur ; dune maisonadjacente? Ou peut-tre dune pice mitoyenne?
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Ils taient ici, et l ; omniprsents. Comme si lapice elle-mme souffrait.
Cette voix. Il me semble... Comment ai-jepu tre aussi stupide?
Les pleurs se firent plus prcis. Ctait dessanglots. Trs certainement dune voix fminine.Et aux vues du timbre de voix et de lintonation
fluette, srement dune jeune fille.Marie, en profonde apne, semblait nettement
plus vivre cette complainte que simplementlentendre.
Alors que les pleurs, geignements mls de cris
dangoisse et de peur, sattnurent, un hurlementeffroyable transpera dhorreur la chambre.Tandis que ce terrifiant tumulte, tout droit sortidun abme profond et sans image, continua dersonner, Marie sveilla en sursaut.
Cette fois-ci, la jeune femme lavaitparfaitement entendu. Avec prcipitation, et nonsans peine, elle se redressa. Essouffle, elle futtotalement paralyse par ce brame innommablelui glaant le sang.
Hagarde, perdue, elle chercha du regard.Scrutant, dtaillant le moindre objet, Marie tentade raccrocher son esprit embrum un lment
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familier. De ses yeux embus, elle ne reconnaissaitpas lendroit o elle se trouvait ; ni tout fait quielle tait.
Aprs quelques secondes daffolement total, savue se clarifia. Peu peu, Marie reprit ses esprits.
Je suis dans ma chambre, pensa-t-elle dunton apais.
Clignant des yeux, elle essuya la sueur de sonfront.
Encore sous le choc de ce rveil plus que brutal,Marie fut oblige daller chercher profondmentsa respiration. Essayant tant bien que mal de se
calmer, elle tendit la main en direction de sa tablede chevet. Tapotant de ses doigts fins, elle cherchale verre deau qui tait comme toujours disposprs delle. Avec calme et application, elle lamenatout contre ses lvres et en but dun trait le
prcieux liquide. a va mieux, se dit-elle afin de se rassurer.Parfaitement rveille, Marie en profita pour
reprendre peu peu son souffle. Allumant la vieille lampe accroche au-dessus de son lit, elle
regarda lheure inscrite sur son vieux rveil aiguilles. Trois heures du matin. Elle frona lessourcils.
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Une bien mauvaise heure pour de bienmauvais songes...
Voulant chasser bien loin de son esprit ces idesnoires, elle ouvrit dlicatement le tiroir de sonchevet et en sortit un pais carnet. Celui-cisemblait dj avoir fortement servi; sa couvertureen simili cuir rose tant fortement use par les
annes.Lapposant tout contre sa poitrine, elle se mit
expirer de soulagement. Le regardant quelquesinstants, la vue du titre grav en lettres argentesla rconforta.
Mon Livre des Secrets.La simple vue de son prcieux fit aller
nettement mieux la jeune femme. Se passant lamain sur le visage, elle sentit que ses traits taientmoins marqus que lors de son rveil. Dune
srnit toute retrouve, Marie se mit plus l'aise;redressant son buste afin de sappuyer contre la
tte de lit. Non sans une lgre hsitation, elleouvrit son carnet et le feuilleta.
Absorbe par la lecture de ses derniers crits,
elle ne transpirait plus. prsent, tout allait bien.Et Marie le savait mieux que quiconque. Lapremire des choses faire, ctait de se calmer et
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de canaliser sa respiration. Ceci, afin de bienirriguer son corps et son cerveau. Ensuite,
chercher du regard un lment familier.Limportant tait daccrocher son attention unobjet quelconque. Cet exercice ntait pas excuten vain! Grce cela, elle aidait son esprit sortirde la brume ; le ramenant en toute quitude laralit.
Marie excellait en la matire. Depuis le temps,elle tait plus quhabitue tout cela.
Enfin apaise, la respiration parfaitementapplique, elle prit sa plume et se mit crire.
crire, comme si rien dautre nexistait...
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Huit heures cinquante-sept.
Au travers de la porte en bois laque de blanc,le carillon fit retentir sa douce mlodie.
Aprs avoir poliment sonn afin de prvenirMarie de son arrive, le Professeur Grant ouvrit laporte. Il savait pertinemment que la jeune femme
tait leve depuis laube et entra donc sans bruit.Durant les nombreuses annes auxquelles il staitemploy prendre soin de Marie, il avait prislhabitude de venir la voir ainsi. En outre, il avaiteu les cls de la maisonne ds l'amnagement de
celle-ci. Et pour cause. Ctait lui qui, loccasiondu vingtime anniversaire de sa petite protge,avait offert ce coquet trois-pices faisant face Christs Piece Park.
Quoiquelle ait pu en dire, le professeur
effectuait sans relche sa petite tourne matinale.Dailleurs, Marie ne sen offusquait pas le moinsdu monde. Ctait ainsi ; avant de se rendre lUniversit, il visitait Marie pour sassurer quetout allait pour le mieux.
Passant le seuil de la porte, le professeurmarqua un arrt.
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Ne drogeant pas la rgle, il dit tout dabordbonjour au portrait de son ami; le pre de Marie.Pour le vieil homme, cette dmarche allait au-deldu simple respect. Ctait devenu, chaque jourque Dieu, dans sa grande misricorde, consentait lui accorder, un vritable rituel. Tellementimmuable que jamais il ne se serait permis
dentrer en ces lieux sans marquer sa rvrencedevant le portrait jauni par les annes.
Je te lai promis, Richard. Je veilleraistoujours sur elle. Elle est si fragile. Pourtant, ilfaudra bien quun jour elle affronte ses dmons.
Sarrtant sur une photographie de Marie plusjeune, le professeur soupira longuement.
Naie aucune inquitude, mon ami. Quandce jour viendra, elle sera prte. Ne sois pasinquiet; tout ira bien. Je sais quelle sen sortira. Jele sens.Tandis quil caressait affectueusement le verrepoli du cadre photo, le professeur fut sorti de salthargie par la jeune femme qui apparut, tel unange, du fond du couloir.
Le trouvant une fois encore sur le perron,Marie lui sourit. En rponse, le vieil homme taimmdiatement son bret afin de marquer son
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bonjour. De son paisse barbe, Marie put mme levoir esquisser un sourire.
Ctait toujours un vritable bonheur pour leprofesseur dentrevoir la jeune femme lore du
jour. Marie, ctait un peu comme la fille quilnavait jamais eue. Et layant vu grandir, il laconsidrait un peu comme telle. Car, quoi quelle
puisse en dire ou en penser, ctait un peu sonuvre.
Cest quelle avait bien chang, cette petite filleapeure aux longues nattes tresses de couleurmiel quil avait recueillie voil bien longtemps.
Post lentre, le professeur regarda Marieavec fiert. En outre, aurait-il pu ressentir autrechose que de la fiert envers cette tendre enfant?
Gardant cette distance toute solennelle,respectant son cercle dintimit, il se mit
lobserver avec attention.Marie tait prsent une trs belle jeunefemme de vingt-cinq ans lclatante chevelureblonde, ondulant telle une crinire fline. Pleinede vie avec ses grands yeux vert clair embrasant
son regard, la jeune femme possdait un reltemprament. Elle ntait pourtant pas bien
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grande. Mais son caractre rflchi et avenant enfaisait demble ltoffe dune gagnante.
Le regard plong dans lpaisse toison de saprotge qui vint sa rencontre, le professeurresta songeur. Il tait relativement satisfait de sonducation. Devant le sourire complice etmalicieux de la jeune femme lui dposant un
tendre baiser sur la joue, le professeur sereplongea dans ses souvenirs.
Car quoi quil pt en penser, ces derniresannes navaient pas t de tout repos.
Le vieil homme se rappela la tendre frimousse
de ce petit tre si fragile, quelques heures peineaprs sa naissance. Elle semblait si calme, tantapaise. En temps normal, un nouveau-n devraitpleurer, chouiner ou mme hurler de douleur.Comment pourrait-il en tre autrement ? Etquoiquaient pu penser les mdecins ou sages-femmes; comme ce monde devait paratre agressifet violent lorsque lon venait peine dtreexpulse, avec violence, du ventre maternel o nergnaient que douceur, chaleur et volupt.
Elle sappelle Marie!Le professeur se remmora la douce voix de
lheureuse maman, sadressant lui avec toute
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laffection quelle portait son ami; celui-ci ayanttoujours t prsent pour eux.
Tu as parfaitement bien entendu ! AvecRichard, nous avons dcid de lappeler Marie...
lcoute de ces seuls mots, la joie duprofesseur sen tait trouve son paroxysme.
Marie...
Ctait le prnom de feue son pouse; celle quela maladie lui avait arrache deux ans plus tt.Quel plus beau cadeau ses amis auraient-ils bienpu lui faire ? En outre, quel navait pas t sonbonheur quand de son visage larmoyant, le
professeur avait aperu, au creux du brasdlisabeth, un second enfant!
Voil que ses amis de toujours, qui faisaientpartie intgrante de la famille ses yeux, taient prsent les heureux parents de deux merveilleuses
jumelles se prnommant Alexandra... Et Marie!Le professeur sen souvint comme si ctait hier.
Et que dallgresse son vieux cur us semplit!Malheureusement, la vie savait aussi reprendre
les merveilleux cadeaux quelle tait capable
doffrir dans son infinie bont. Parfois, celapouvait arriver de faon aussi brutale quetragique.
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Comment ne pas se rappeler cela ? Leprofesseur, lui, noublierait jamais.
Lanne passe, cela venait tout juste de fairequinze ans. Quinze annes que son cur souffrait.Et cette blessure, qui ne gurirait jamais, souvraittous les matins lorsque le vieil homme passait leseuil de cette maison. Toutefois, lorsque la jeune
femme apparaissait enfin lui, ce mme cur sentrouvait immdiatement apais par un secretespoir.
Elle leur ressemble tellement ! se dit-il en laregardant.
Sil existait rellement un dieu, commentaurait-il pu rappeler aussi prmaturment et defaon aussi cruelle les parents et la sur deMarie? Pour le professeur, cette question resterait jamais grave en lui.
Tout ce quil savait, ctait que le 31 octobre1989, on lui avait confi une tche aussi ardue queprimordiale. Cette nuit-l, alors quil comprenait peine lhorrible drame dont venaient dtre
victimes ses amis ainsi que lune de leurs filles, la
garde exclusive de ce bout de chou de neuf anstotalement dsespr venait de lui tre confie.Le professeur en avait eu le souffle coup.
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Veuf et sans enfant, comment pourrait-ilassumer seul lducation de cette petite fille? Unefois encore, le pre de Marie, son ami de toujours,confrre et confident, lui donnait une missionessentielle. Assurer ce quil ntait plus en mesurede faire ds cet instant.
De ses questionnements rcurrents, le vieil
homme la barbe blanche parfaitement tailleregarda affectueusement la jeune femme. Puis, ilsoupira nouveau.
Comme tu as grandi, Marie. Toutes cesannes se sont coules avec une telle rapidit.
prsent, te voil femme ! ne put-il sempcher depenser.Lui caressant le bras, Marie regarda avec
tendresse son vieux professeur la gabardine tropgrande et dont le kaki clair ne saccordait
vraiment pas avec son costume de Tweed. Mais entout bon cossais quil tait, jamais le professeurne passerait outre cette tradition ; quitte ne pastre la mode. Et de le voir prostr une foisencore devant le petit autel dress la mmoire de
ses parents, son affection nen fut que plus grande. Bonjour Professeur. Encore devant ceportrait ? Vous savez, vous tes vraiment trop
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attentionn avec moi. Cette maison ; ce poste derecherche lUniversit en plus de mes tudes ;mon emploi lhpital; vos visites quotidiennes...
Je ne suis pas certaine de mriter tout cela.William lui sourit. Bien quil ait, durant de
nombreuses annes, implor Marie de lappelerpar son prnom, la jeune femme sy tait toujours
refuse ; prtextant que jamais elle ne se lepermettrait. Mais le professeur savait que lemploide son titre tait une grande preuve de politesse etde reconnaissance de sa part. Aussi, ne lavait-il
jamais contredit. En outre, il tait certain que
Marie aimait ce petit rituel. Lisant en elle avecbeaucoup de clairvoyance, le professeur savait quecela la rassurait et lui permettait de mieuxextrioriser ses rves.
Alors, cette nuit ? demanda- t - i lmthodiquement.Esquissant un sourire de gne, Marie baissa latte. Quelles que soient ses rponses, le vieilhomme prononait immanquablement cesquelques mots.
Attentif, il observa, scruta sa raction. Cardepuis quelque temps, ltat de Marie nallait pasen s'arrangeant. Alors certes, il connaissait bien le
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phnomne vcu par la jeune femme depuis saplus tendre enfance. Mais Marie avait grandi. Et
la nature du mal la rongeant avait peu peu vari,voluant au fur et mesure de sa proprecroissance. Ce qui linquitait le plus, ctait ceque semblait vivre Marie ces dernires semaines.Et cela tait sans compter sur linternement de
lun de ses amis ; une affaire trange dont elle luiavait parl.
Observant plus encore sa tendre protge, il sutque tout ceci ntait pas anodin et cela linquitaplus encore.
Je ne sais pas, Professeur. Depuis peu, cestdevenu nettement plus violent. Mais aussibeaucoup plus clair ! prsent, je suis quasimentsre que tout ce que je vois dans mes rves est li.
Es-tu certaine de cela? lui demanda-t-il. Cene serait pas la premire fois que des artefactsdanciennes affaires viendraient parasiter ce quetu vois. Noublie pas que le fil des vnements detes rves est avant tout subjectif. Et non rationnel.
Je sais, Professeur. Dune manire ou dune
autre, je suis persuade que tout ceci a un senscach. Je ne sais pas encore comment je dois les
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interprter, ni comment y parvenir. Mais celaviendra; jen suis convaincue!
Le vieil homme, proccup par ltat de fatiguecroissant de Marie, se rassura. Il tait conscientque celle-ci avait depuis fort longtemps appris rationaliser ses propres rves. En partie, grce son aide.
Dj, dans son enfance, Marie avait russi percer seule une partie du secret de ses affres. Celalavait mme conduit aider la rsolution deplusieurs affaires de murs. De fait, William avaittoute confiance en sa fille adoptive. Si quelquun
en avait les capacits, ctait bien elle! Tu prends toujours des notes?Marie lui montra lpais carnet dont elle ne se
sparait jamais.Apercevant la jeune femme tenir entre ses
mains si douces et avec tant de ferveur ce livret, levieil homme retrouva le sourire.Il se rappela le jour o il avait offert ce Livre
des Secrets une petite fille terrorise par lasauvagerie et ltranget de ses rves.
Ma petite Marie. Il y a des choses, en ce basmonde, qui nous dpassent. Des choses tranges.Des choses envotantes, qui nous poussent
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mettre des penses interdites. Parfois mme, deschoses extraordinaires. Si extraordinaires, que lon
ne peut savoir si elles sont vraies ou simplementinventes... Il y a galement des actes gratuits demchancet, provenant pour la plupart de gensmalades. Et de temps autre, on ne saurait direpourquoi, il arrive certaines personnes, comme
toi, de pouvoir ressentir cela. Notamment autravers des rves. Tu sais, ma petite Marie. Ce sontdes gens trs, trs spciaux! Prends ce carnet. Cesera ton Livre des Secrets. Il nest rien que pour toi.Aussi, chacun de tes rveils, quels que soient
lheure et le lieu o tu te trouves, notes-ysoigneusement tout ce que tu as vu et ressenti.Mets-y tout ce que tu veux. Il nappartient qutoi. Tu seras la seule y avoir accs et mme ton
vieux tuteur ne pourra lire ce que tu y cris. Cela
taidera, tu verras.Ds lors, la petite fille stait lentementt r a n s f o r m e e n f e m m e ; c o n t i n u a n tscrupuleusement noter, nuit aprs nuit, leshorreurs vcues dans son sommeil.
Revenant lui, le professeur aperut Marie etson sourire anglique. Cest que la jeune femmene se serait jamais permis de venir dranger son
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mentor dans ses penses. Aussi, jugea-t-il avoirsuffisamment abus du peu de temps matinal dont
elle disposait avant de se rendre en cours et il mitfin sa visite.
Trs bien. Si cela te convient, nous enreparlerons ce soir lors du dner.
Marie acquiesa poliment.
Je te dis donc ce soir, ma belle. Passe unebonne journe.
Tournant les talons, le professeur remit son vieux bret et laissa Marie vaquer sesoccupations.
Fin de lextrait gratuit.
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Vous avez pu dcouvrir en avant-premire lesdeux premiers chapitres de mon premier roman,Prparez-vous tre surpris...
Je vous rappelle quil sagit dune version avantdit ion. C'est--dire que ce roman estactuellement soumis en comit de lecture chez lesditeurs. Aussi, si vous avez aim cette mise enbouche (ce que je souhaite), dites-le.
Participez, collaborez!Il vous appartient de dfendre vos coups decur, de donner votre avis. Car sans lecteurs, lesauteurs et les diteurs ne sont rien.
Donnez donc votre avis en vous rendant sur lesite www.preparezvousaetresurpris.fr. Un blogddi aux prgrinations de ce texte vous attend.
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Vous possdez un iPhone ? Une version estdisponible sur lAppStore diTunes sous le nomPrparezVous.
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