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Schéma Régional de Développement Economique d’Innovation et d’Internationalisation
Contrat de Plan Régional de Développement des Formations et d’Orientation Professionnelles
Réunion de Concertation Thématique
9 novembre – Margny-lès-Compiègne
LES HAUTS-DE-FRANCE, POUR UNE
ECONOMIE DE L’ATTRACTIVITE »
Synthèse des échanges
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I. PREAMBULE
Ce document contient la synthèse des travaux de la rencontre territoriale autour du thème «Les Hauts-de-France, pour une économie de l’attractivité» qui s’est tenue le 9
novembre 2016 dans le cadre de la démarche de concertation thématique mise en place pour l’élaboration du Schéma Régional de Développement Economique, d’Innovation et
d’Internationalisation (SRDEII).
La conférence a réuni 200 participants
Le programme de la matinée était le suivant :
9h00 à 9h30 Plénière d’ouverture 10h à 12h Ateliers 12h30 à 13h Plénière de restitution
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II. PRESENTATION PAR LA VICE PRESIDENTE :
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SYNTHESES DES TRAVAUX
EN ATELIER
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ATELIER 1
« Pour le développement d’une économie
touristique ambitieuse»
Animateur
Matthieu Hermans
Expert
Fabrice Dallongeville
Rapporteurs
Romy Goncalves
Joséphine Farineaux
EXPOSE DE l’EXPERT
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COMPTE RENDU DE L’ATELIER
L’équipe tourisme du Conseil Régional Hauts-de-France a souhaité organiser cet atelier en 3
temps :
- un premier temps relatif au soutien aux porteurs de projets, - un second temps relatif à l’animation territoriale, - et enfin un dernier temps sur le marketing et la promotion.
Les participants ont pu s’exprimer oralement ou à l’appui de post It.
Introduction
Nathalie PRUVOST, chargée de mission au Conseil Régional Hauts-de-France, a animé
l’atelier et a présenté le déroulement de l’atelier ainsi que les principaux enjeux.
Mr Fabrice Dalongeville, directeur de l’agence d’attractivité du Montreuillois, professionnel du
tourisme, est intervenu en sa qualité d’expert et a fait l’introduction générale de l’atelier.
Il a insisté sur la notion de temps libre en disposant que le tourisme au sens stricte était très
réducteur.
Il a structuré sa réflexion autour de grands enjeux touristiques et facteurs à prendre en
compte :
- La digitalisation de l’économie touristique, nouveaux mode de consommation
- Le Big Data, les enjeux de la donnée.
- L’expérience client, personnalisation de masse
- La notion de crise
- Nouvelles tendances
- Le tourisme en tant qu’industrie à part entière
Quels sont les choix à faire pour la grande région ?
Fabrice DALONGEVILLE souligne l’importance pour la région de choisir des filières prioritaires
pour répondre aux besoins et aux attentes des clients et remonter l’offre de valeur. Il suggère
de déployer une territorialisation de l’action régionale pour stimuler et améliorer l’offre et de
développer une stratégie marketing adaptée aux réalités précédemment évoquées.
1/ Soutien aux porteurs de projets.
Nathalie Pruvost suggère aux acteurs présents quelques pistes de réflexions pour
avancer sur cet atelier. Des post It sont distribués à la salle et les participants y
inscrivent leurs idées et suggestions à partir des pistes de réflexions suivantes :
- Quels soutiens de la Région pour les entreprises ? Pour les acteurs publics ? Quelles
offres de services à développer ? Comment intervenir en faveur de la formation et de
la professionnalisation
Les post it sont ramassés et classés. Puis l’animatrice donne la parole à la salle.
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Chrystelle FEVRE Oise tourisme :
Il a été évoqué que le soutien aux porteurs de projets était un cheval de bataille pour les
porteurs. Il faut accompagner les porteurs à l’heure où l’on parle de mutualisation de
compétente. Il y a une méthode à trouver pour offrir aux porteurs un guichet unique, un
référent pour les porteurs de projet.
Didier DECOUPIGNY Conseil Régional Hauts-de-France.
Il a été évoqué la nécessité de travailler ensemble pour démarrer une véritable
coconstuction entre la Région et les 5 départements, les métropoles et l’ensemble des
acteurs du tourisme ( Crt, Adrt….). Il faut mettre en place une gouvernance. Cet atelier est
la base de la coconstruction future.
Stéphane ROUZIOU, Agence Aisne Tourisme
Mr ROUZIOU dispose qu’il faut une répartition de compétence mais dans une logique de
process partagée, d’ingénierie. Il convient de s’interroger aujourd’hui sur l’aide aux hôteliers :
« Comment aujourd’hui aider les hôteliers à avoir le meilleur tarif ». Il faut accompagner les
acteurs de la définition du projet jusqu’à l’accompagnement numérique.
Didier DECOUPIGNY Conseil Régional Hauts-de-France.
Didier DECOUPIGNY réagit en disant que la Région ne compte pas travailler en silo et qu’il
convient de créer une boîte à outil un dénominateur commun.
Jean Marc Roussel CCI côte d’Opale
Il convient de trouver un cercle vertueux entre le tourisme et les autres secteurs d’activités. En
quoi le tourisme peut contribuer à être un secteur plus attractif au service de l’économie
générale.
Rodolphe WIBAUT, Conseil Régional Hauts-de-France.
Il est important d’avoir une approche territoriale pertinente pour une attractivité effective.
Jean Claude HUMBERT Amiens Métropole.
Il convient de rappeler le poids des Métropoles dans l’activité touristique. Poids de Dijon, de
Strasbourg. Les métropoles souhaitent travailler avec la Région et les Départements.
Jean-Marc GROSHEITSCH, CCI Côte d’Opale.
Il faut que le tourisme soit au service de l’économie générale. Pour cela, il convient de faire
interagir les professionnels du tourisme mais aussi les professionnels des autres secteurs.
Juliette DELBE, Conseil Régional Hauts-de-France.
Pour l’internationalisation des entreprises, la région pourrait développer un kit de
communication de la Région Hauts-de-France. Pour que les entreprises deviennent les
ambassadeurs de la Région à l’étranger.
Syndicat des hôteliers de plein air des hauts de France
Le secteur de l’hôtellerie de plein air souhaiterait avoir moins de normes contraignantes
.
Frédérique LEBON Communauté de communes du pays du Thelle.
Il serait intéressant d’avoir dans une aide technique de la Région en mettant à disposition des
porteurs une cartographie des acteurs du territoire.
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Corinne CREQUI, Communauté d’agglomération du Douaisis.
Interrogation sur la stratégie touristique de la Région. Quelles priorités ? Le tourisme pourrait
être traité par d’autres biais que l’action économique. On peut parler de tourisme et de
biodiversité, de tourisme et d’image de la Région, de tourisme et d’accompagnement
UNESCO. On peut se demander quel sera l’avenir des contrats de rayonnements touristiques,
du contrat de destination autour du Louvre Lens. Et enfin, de manière plus générale on peut
se demander pourquoi fait-on du tourisme en Hauts de France.
Rodolphe WIBAUT, Conseil Régional Hauts-de-France
Il convient de rappeler que les réponses aux questions de demain sont en partie dans
l’atelier de ce matin. La stratégie est en train d’être posée ce matin en co-construction avec
les acteurs.
Les acteurs présents s’interrogent sur les priorités régionales en matière de tourisme. Certains
se demandent pourquoi la stratégie n’est pas posée.
Fabrice Dalongeville
Il dispose que pour pouvoir dessiner une stratégie, il faut pouvoir partager un diagnostic au
préalable et que c’est l’objet de l’atelier du jour.
Jean DELOTTE Métropole Européenne de Lille.
Il convient de s’interroger sur le changement d’échelle sur le champ international ainsi que sur
le tourisme urbain.
Didier DECOUPIGNY
Didier DECOUPIGNY rappelle le but de l’atelier qui est la coconstruction et de la réflexion
autour de l’animation territoriale. Le tourisme urbain peut être un axe de réflexion pour la
Région.
Elisabeth LAURENT CRT nord Pas de Calais :
Il y a une expertise en matière d’observation économique touristique. Quel sera le futur de
l’observation touristique. La région pourrait soutenir la mise en place, le développement d’un
tableau de bord par territoire pour permettre à chacun d’avoir un outil d’observation touristique
pour chaque territoire.
Diana HOUNSLOW Pas de Calais Tourisme.
Avec cette nouvelle Grande Région, il faut faire un diagnostic pour avancer. On peut
s’interroger sur la synergie des acteurs pour coconstruire une politique touristique en Région
Hauts-de-France, politique qui a du sens.
Matthieu HERMAN, Conseil Régional Hauts-de France, en sa qualité de rapporteur reprend
les éléments d’interventions et des post-it dans une présynthèse :
SOUTIEN AUX PORTEURS DE PROJETS - Travailler en synergie avec les collectivités territoriales pour disposer d’un
guichet unique visant à faciliter les démarches du porteur de projet - Disposer d’aides financières adaptées sur plusieurs champs d’intervention
(Hébergement, CHR, numérique, innovation…) - Disposer d’outils d’accompagnement technique (expertise, compétences,
recherche, qualification et incubation du projet…) Accompagner la montée en compétences des acteurs (langues, digitalisation)
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2/ Animation territoriale
Nathalie Pruvost suggère aux acteurs présents quelques pistes de réflexions pour
avancer sur cet atelier. Des post It sont distribués à la salle et les participants de l’atelier
y inscrivent leurs idées, suggestions à partir des pistes de réflexions suivantes :
Quelle organisation ? Quels partenariats ? Quelles échelles et quels périmètres ?
Les post it sont ramassés et classés. Puis l’animatrice donne la parole à la salle.
Christelle FEVRE Oise Tourisme.
L’intervenante souligne l’étendue du territoire régional et la nécessité de travailler en
vidéoconférence pour faciliter les échanges. Elle dispose que la Région pourrait investir dans
des moyens de télécommunication.
Yves Pascal RENOUARD, élu du Cambrésis
L’intervenant met en garde la Région et les EPCI sur le découpage administratif. En effet, pour
lui le touriste se moque du territoire sur lequel il se trouve. Il attend que la Région prenne un
rôle d’assembliez sans pour autant remettre totalement en cause le travail déjà réalisé.
Pierre HARDOUIN, ULCO
L’intervenant souhaite que la Région soutienne la recherche et le développement. Il souligne
la rapidité des changements et la nécessité de s’y adapter.
Fabrice DALONGEVILLE réagit en qualité d’expert.
L’expert dispose que pour pouvoir s’adapter aux changements, il faut pouvoir se saisir de la
DATA et avoir une réflexion sociologique forte.
Stéphane TOPIN, Communauté Urbaine de Dunkerque
La succession d’échéances électorale engendre un désalignement des acteurs avec les
évolutions. Il convient de se demander comment les territoires régionaux vont pouvoir
s’adapter aux changements.
Fabrice Dalongeville
Il convient de s’interroger sur le territoire pertinent en tenant compte des requêtes digitales.
Jean Marc Roussel CCI côte d’Opale
L’intervenant dispose que pour le Golf de la Côte d’opale. Les territoires administratifs ont su
travailler en faisant abstraction des frontières administratives.
Elisabeth Laurent CRT Nord-Pas de Calais
L’intervenante indique que la notion d’échelle de périmètre fait penser à une notion de
destination. Il convient de souligner l’importance de la demande du client et de la marque
identitaire forte. Un client fait le choix d’une destination. Pour elle, il faut conserver l’identité
d’une destination et la force de cette destination. .
Fabrice Dalongeville
En conclusion du 2ème atelier dispose qu’Il faut travailler sur un portrait identitaire fort pour la
Région.
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Matthieu HERMAN reprend les éléments d’interventions et des post-it dans une présynthèse:
ANIMATION TERRITORIALE - Maintenir un dispositif de contractualisation avec les destinations de la nouvelle
Région, avec un diagnostic de territoire, un audit identitaire et des moyens financiers pour…
- Accompagner les grands projets territoriaux et les organismes de promotion touristique « rassemblés »
3/ Promotion et Marketing
Nathalie Pruvost suggère aux acteurs présents quelques pistes de réflexions pour
avancer sur cet atelier. Des post It sont distribués à la salle et les participants de l’atelier
y inscrivent leurs idées, suggestions à partir des pistes de réflexions suivantes
- Quelles priorités ? Quelles articulations ?
Les post it sont ramassés et classés. Puis l’animatrice donne la parole à la salle.
Yves Pascal RENOUARD, élu du Cambrésis
L’intervenant dispose que certaines collectivités se sont engagées dans un marketing
territorial et d’autres collectivités se sont engagées dans un marketing de séjour.
Elisabeth LAURENT, CRT Nord Pas de Calais :
L’intervenante dispose que pour faire une promotion marketing, il faut au préalable que la
Région définisse les sujets cibles. .
Fabrice Dalongeville
Les contenus sont stratégiques, l’image est devenue centrale dans la décision d’achat. Il
dispose qu’il ne faut plus confier les contenus à une agence de communication. L’attractivité
se fait dans une démarche participative. Et cela suscite une maîtrise.
François Bergez Somme Tourisme
L’intervenant dispose qu’Il faut partir d’un constat collectif et des attentes des clients pour
définir une stratégie collective. Mais il faut créer une habitude de travail.
MEL : Quelle nouvelle stratégie sur les nouvelles polarités, les nouveaux. Une grande région
n’est pas simplement une juxtaposition.
Jean Marc Roussel CCI Côte d’Opale
L’intervenant demande à ce que soit précisée la place de l’entreprise.
Diana HOUNSLOW Pas de Calais Tourisme.
Il faudrait mettre en place plus de partenariat avec des entreprises internationales.
François Bernard, communauté urbaine d’Arras,
L’intervenant propose de mettre en place des actions spécifique relative à la filière du tourisme
d’affaire.
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Didier Decoupigny, Conseil Régional Hauts-de-France :
La région travaille actuellement spécifiquement sur le tourisme d’affaire via le Bureau régional
des Congrès.
Matthieu HERMAN reprend les éléments d’interventions et des post-it dans une présynthèse :
PROMOTION – MARKETING - Fournir aux professionnels les grandes tendances, les évolutions du tourisme
(lien avec secteur de la recherche) et un constat collectif des attentes « client » - Avoir un audit identitaire du « profil psychologique» et de l’offre (nouveaux flux,
nouveaux équipements) du territoire pour l’adapter aux attentes des habitants et des touristes
- Jouer le rôle d’ensemblier entre les différentes collectivités et leur organisme de promotion.
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ATELIER 2
« Pour des industries créatives, de l’image, des loisirs et de la
culture, sources de développement économique»
Animateur Expert Rapporteurs
Anne DIRAISON Laurent Matuszczak Isabelle Barbedor
Laurent Matuszczak
EXPOSE DE L’EXPERT
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COMPTE RENDU DE L’ATELIER
Eléments abordés en atelier :
Question de la filière / secteurs d’activités : relations audiovisuel, animation, jeu,
serious game, ..
Quelle est la réalité de la filière ? A t-elle une réelle existence ?
La Plaine images comprend déjà 106 entreprises, 1 500 personnes, deux centres de formation,
des laboratoires. Le pôle d’excellence est organisé autour de deux grands axes : l’industrie
d’entertainement et la prestation de services.
Le marché national des industries Cultuelles et Créatives est estimé à 77 M € en France. C’est
un marché plus grand que certains dans l’industrie.
Pictanovo est un Pôle d’Excellence, qui coordonne l’action des multiples opérateurs dans les
domaines de l’image. La Région Hauts-de-France va porter ses fonds de soutien à la
coproduction dans l’audiovisuel, le jeu et le transmédia à 7.5 M €. L’association a aussi pour
rôle d’aider à l’implantation d’entreprises étrangères en Hauts-de-France.
C’est en Nord-Pas-de-Calais 100 à 195 projets par an. Un euro investit en coproduction permet
des retombées économiques estimées de 5 à 7 euros. Simplement dans l’audiovisuel, on
compte dans le Nord-Pas-de-Calais plus de 300 techniciens et 200 comédiens.
Le film « Bienvenue chez les chtis » a généré des revenus de coproduction qui ont permis de
créer le Fonds Expériences Interactives et de financer ainsi des projets dans numérique et le
transmedia en région. Pictanovo n’intervient qu’en coproduction. Elle est donc partenaire des
projets ce qui permet parfois des retours sur investissement mais aussi de mieux suivre les
retombées des projets sur le territoire. Les producteurs/entreprises doivent remplir des
documents justifiant de toutes les dépenses locales pour mesurer le retour sur investissement
territorial. En Nord Pas-de-Calais, les retombées économiques des projets sont estimées à 26
M €.
Il existe donc bien des entreprises, des emplois et du développement d’activités nouvelles en
cours sur cette filière. En Nord-Pas-de-Calais, il y a plusieurs sites d’excellence : Plaine
Images sur la Métropole de Lille, la Serre Numérique à Valenciennes, Arenberg Mine Créative
et Louvre Lens Vallée. En territoire picard, les studios Lamy se sont créés pour faciliter la
réalisation de tournages.
Deux entreprises importantes : Ankama dans le transmédia avec plus de 400 emplois et Big
Ben avec plus de 300 emplois. Une entreprise (ENIGAMI) incubée par la Plaine Images et
accompagnée en coproduction par Pictanovo va sortir un jeu. Il pourrait permettre la création
d’une cinquantaine d’emplois.
Il faut cependant distinguer :
- Une partie d’activités liée à l’entertainment = films, téléfilms, documentaires, jeu, ….
- Une autre plus en relation avec le numérique qui intervient sur des projets publicité, la
réalité virtuelle, la réalité augmentée, …. La réalité virtuelle et la réalité augmentée sont
de nouveaux marchés qui vont dépasser rapidement le marché du cinéma.
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Les activités film, téléfilm, jeu, animation, réalité virtuelle sont assez différentes mais les
technologies numériques vont impacter l’ensemble de ces domaines ainsi que de nombreuses
filières usages comme le commerce, la santé, .... Par exemple dans le film et le téléfilm,
l’ensemble de la coproduction est réalisée en numérique.
Il y a quelques années le CRRAV (audiovisuel) et le Pôle Innovation (jeu, animation, réalité
virtuelle, ..) ont été fusionnés. Est-ce que cela a été bénéfique finalement ? Oui, car il y a de
plus en plus d’échanges de ressources dans les projets, notamment le transmédia.
Beaucoup d’acteurs et de typologies d’actions : Pôle, Technopole, cluster, sites totem,
recherche, formation initiale, campus des métiers, OPCA (AFDAS), plateformes de
transfert de technologie, ….
Le SRDEII n’est pas là uniquement pour décrire la situation existante. La question posée est
quel est l'idéal dans 5 ans ? Quoi faire pour devenir la seconde région de France ?
En Nord-Pas-de-Calais, les deux filières numériques sont organisées en deux Domaines
d’Activités Stratégiques (DAS) :
Ubiquitaire et internet des objets qu’anime le Centre d’Innovation des Technologies
sans Contact avec Euratechnologies
Images numériques et industries créatives qu’anime Pictanovo.
Dans le DAS images numériques et industries créatives, Pictanovo anime l’écosystème
régional qui est composé de plusieurs sites d’excellence, de clusters, de centres de recherche
(par exemple l’INRIA), des centres de formation. Un campus national des métiers a été créé
sur Roubaix, il regroupe différents lycées et des écoles privés notamment Pole IIID et le groupe
Rubika à Valenciennes qui est connu mondialement.
Les écoles font à la fois de la formation initiale et de la formation continue. Des réunions de
concertation sont organisées pour offrir une offre de formation coordonnée.
Les laboratoires régionaux ont une grande importance pour accélérer l’innovation des
entreprises mais aussi des projets/œuvres.
Des besoins exprimés pour développer la filière actuelle = identifier et caractériser les
forces en présence et avoir une marque.
Il faut faire la promotion de la filière notamment au travers d’une marque/label. Il a été rappelé
que plusieurs agglomérations (Amiens, St Quentin, la MEL en association avec Calais, Lens
et Valenciennes) ont obtenu le label French Tech.
Ce label est essentiel pour faire la promotion des entreprises et des acteurs locaux à l’étranger
(il a été cité le CES à Las Vegas qui est un événement international où sont présentes plus de
deux cent entreprises françaises innovantes). Au niveau régional, le label French Tech permet
d’indiquer que le territoire a des atouts dans le domaine du numérique mais en dehors de cela
l’impact en local du label est moins important pour l’instant.
Pictanovo est une marque, d’autres peuvent être imaginées mais elles doivent s’appuyer sur
un référencement des atouts du territoire hauts-de-France.
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L’INRIA et d’autres acteurs ont indiqué que la promotion internationale était très importante
car le marché est mondial et que par exemple pour l’INRIA, de nombreux chercheurs venaient
de l’étranger (intérêt d’attirer les meilleurs mondiaux).
Mise en réseau indispensable.
De nombreux acteurs en région ont indiqué ne pas connaître Plaine Images ou Pictanovo. Il
faudrait que les acteurs de cette filière communiquent d’avantage.
Les acteurs du sud de la région souhaitent mieux connaître l’ensemble des acteurs dans la
filière (laboratoire, les formations, les sites d’excellence, technopole, …).
Comment étendre l'action de structures sur les territoires moins riches en acteurs afin d’avoir
un effet sur le développement des autres territoires ?
Il faut mettre en réseau l’ensemble des acteurs.
Ce qui est ressorti :
Intérêt du modèle du cercle vertueux illustré par le « pôle » existant en NPDC.
Nécessité de mieux connaître les forces en présence
Densité : comment étendre l’activité sur l’ensemble du territoire ? Quel seuil
critique ? quelle répartition possible ? quel écosystème viable d’un ancrage
territorial ?
Paradoxalement avec le numérique, alors qu’il est possible de travailler à distance avec
n’importe qui dans le monde, la concentration d’acteurs sur un même lieu favorise des
partenariats et permet de rendre visible la réalité. Avoir un lieu totem (école de renommée
internationale, Euratechnologies, Imaginarium à la Plaine Images, gare de Jeumont …) facilite
la promotion des acteurs de l’écosystème. Une étude de la Caisse des Dépôts a mis en avant
ce fait. Dans le cahier des charges des Métropoles French Tech, il était demandé un lieu totem.
Un lieu totem a un coût non négligeable, il est difficile d’en avoir beaucoup. Il faut en limiter le
nombre.
Des territoires ruraux mais aussi des agglomérations souhaitent développer des emplois dans
les filières numériques mais elles n’ont pas de structure pour les accompagner en formation,
conseil, appui à des projets, choix stratégiques, … Attention, il a été fait remarqué que la
formation à distance était parfois exclue de dispositifs d’accompagnement (à revoir).
Un référencement des acteurs a été sollicité afin de pouvoir faire appel à eux.
Des actions peuvent être déclinées territorialement mais cela a un coût assez important. Il a
été rappelé que l’on pouvait aussi former à distance, permettre l’accès à des
informations/services à distance, …
Diversité : une grande diversité d’acteurs en région HdF. Viser la
complémentarité et pas la concurrence.
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Il existe un nombre important d’acteurs très divers. La région Hauts-de-France est riche de
formations, de laboratoires, sites pouvant localiser des entreprises, entreprises, acteurs
intermédiaires comme les syndicats professionnels, clusters, Pôle, …
Il faut travailler en réseau est surtout éviter la concurrence entre acteurs et territoires.
Les laboratoires peuvent accompagner les mutations en cours. Il a été créé par exemple INRIA
Tech pour faciliter les relations entre les entreprises et les laboratoires de tous les sites de
l’INRIA.
Les évolutions technologiques très raides vont se traduire par des mutations dans les métiers
et le besoin de nouvelles compétences.
Les écoles se concertent pour faire évoluer leurs formations mais aussi proposer des modules
en formation continue pour les salariés.
L’OPCA (AFDAS) du domaine a indiqué être à l’écoute des besoins d’évolution dans la filière
et être en capacité à accompagner des formations des salariés des entreprises.
Dissémination (marques, label, événements, communication …). Des signes
tangibles pour donner de la réalité à la filière.
Il faudrait un identifiant (marque, label, ..) permettant de faciliter la promotion de l’écosystème
régional. Il faut aussi postuler à des labels nationau et européenns comme la French Tech.
Sur des salons comme le CES à Las Vegas, le MIPIM, ... il est très important de pouvoir faire
la promotion d’un écosystème riche d’acteurs car cela facilite l’implantation d’entreprises ou
de projets en région.
Il est important que le territoire postule à des labels (répondre au cahier des charges
demandé), par exemple la French tech mais aussi des labels européens. Cela permet de
mettre en avant les atouts du territoire.
Il faut des relations avec Nord France Invest, l’agence régionale qui appuie la promotion de la
région dans le monde entier.
Un totem peut être un signe tangible mais cela peut aussi être une école, un laboratoire connu
mondialement.
Il a été proposé de créer un événement mondial dans le numérique afin de donner corps à la
réalité du développement d’acteurs en région. Par exemple : développer un événement
mondial dans le e-sport, domaine nouveau en fort développement dans le monde. (proposition
du sud Artois d’accueillir cette manifestation d’envergure)
Des rencontres permettraient également la dissémination des bonnes pratiques et la
professionnalisation des acteurs dans les territoires, la mise en réseau des évènements et des
actions.
Dans la perspective du maillage qui doit rendre plus tangible la réalité de cette « filière » dans
la région, les évènements sont une manière d’étendre l’activité sans multiplier les « sites
totems » qui ne peuvent être créés partout.
Il a été montré l’importance locale d’échanges entre les écoles, l’Université, la recherche,
l’agglomération, les entreprises pour développer localement des projets (exemple de la
Technopole de Compiègne mais aussi du territoire de Saint –Quentin).
Il y a un manque criant de développeurs dans l’informatique.
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Une volonté politique qui a fait que cette filière se développe.
Il y a eu dans le passé une décision politique pour créer des emplois dans une autre filière que
l’industrie. Cela commence à porter ses fruits. Il faut conserver un appui des élus pour
accélérer le développement de cette filière. Il a été indiqué que les marchés aux quels
s’adressent les entreprises régionales étaient supérieur à l’automobile et en croissance
mondiale.
Cette volonté politique doit être portée par l’ensemble des collectivités et des acteurs
(gouvernance et portage).
Divers :
Dans l’Aisne, il a été rappelé l’importance du Champagne comme identifiant connu
mondialement et peu utilisé pour développer le tourisme dans l’Aisne notamment comme le
bordelais, l’oenotourisme. Il faut viser la clientèle des capitales proches en Europe.
Le champagne a été reconnu par l’Unesco comme patrimoine mondial. Dans l’Aisne c’est 5.7
million de bouteilles pour un chiffre d’affaires de 60 M €.
La promotion de la partie de l’Aisne produisant du champagne permettrait la création de
nombreux emplois dans l’hôtellerie, la restauration, l’artisanat, …
Outils proposés : vidéos, affiches dans le métro, appui à l’export, …
Un appui est sollicité dans la recherche car il faudra faire évoluer les cépages : moins de
produits chimiques et réchauffement climatique.
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ATELIER 3
« Créer de l’attractivité sur tout le territoire avec un plan
services, commerce et artisanat »
EXPOSE DE L’EXPERT
Introduction des travaux par l’Expert : Le vieillissement de la population, le désir de revenir au local et à la proximité après des
années de mondialisation, le développement durable, les crises liées à l’alimentation (OGM,
Vache folle, pesticides…), la bonne résistance des TPE au maintien de l’emploi, ont provoqué
un retour de plus en plus prononcé vers les entreprises de proximité.
Composées d’un tissu de petites entreprises de 4 à 5 salariés en moyenne, les activités de
services, de commerce et artisanat forment un ensemble composite qui se définit autour de la
relation directe, - j’entends par cela la relation entreprises-consommateurs et inter-
entreprises - et de l’ancrage dans la vie quotidienne de toute la population.
On distingue à ce niveau deux types d’économie très complémentaires : l’économie
présentielle qui répond aux besoins des populations (touristes inclus), elle se compose de
métiers qui vont se développer grâce à des habitants-consommateurs (alimentation, marchés,
services à la personne, agriculture, services de santé, entretien de l’habitat, hôtellerie,
restauration, transport et bien d’autres… Et deuxième type d’économie, l’économie
productive qui repose sur la rencontre entre activités économiques (conseils, services aux
entreprises, artisanat de production, sous-traitance).
Ces entreprises sont présentes sur tous les territoires, même si des disparités existent. Le
terme de territoires est polysémique, il renvoie à différentes échelles, villes, syndicats
intercommunaux, communautés de communes et d’agglomération, métropole, département et
région. Aujourd’hui toutes ces instances peuvent initier des actions en faveur des entreprises
de proximité.
Placer les services, le commerce et l’artisanat comme un enjeu en vue de créer de l’attractivité
sur tout le territoire dans le cadre d’un plan, nécessite au préalable une lisibilité sur les
stratégies et les spécialisations des territoires. Les vocations sociétale et économique des TPE
justifient qu’on se mette d’accord sur les objectifs puis sur la méthode afin de permettre la
mise en place de véritables projets de territoire en vue du développement de ce secteur.
Animatrice Expert Rapporteurs
Charlotte PEYTAVIT : Bruno MEUNIER Carole OVALI
Céline ROCQ
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En conclusion ou en ouverture de nos échanges :
C’est en créant les conditions favorables à l’installation et au développement de ces activités
de proximité : services, artisanat et commerce, qu’on favorisera le maintien des populations
sur tous les territoires et que ces mêmes territoires deviendront attractifs pour des entreprises
exogènes.
Quelques axes, non limitatifs de réflexion :
1 - Veiller à la place de l’artisanat, du commerce et des services dans les stratégies
territoriales : les politiques d’urbanismes (SCOT, PLU, plans de déplacements, très haut
débit…),
2 - Favoriser l’entreprenariat et l’implantation des entreprises par une politique favorable à
l’immobilier d’entreprises et au développement de filières de proximité,
3 - Accompagner le développement des TPE sur les territoires par de l’ingénierie
d’accompagnement, d’animation (FISAC, management de centre-ville…),
4 – Valoriser les TPE, principales structures d’accueil des jeunes de nos territoires en tant
qu’apprentis ou stagiaires de la formation mais aussi les demandeurs d’emploi,
5 – Faciliter la croissance de ces TPE innovantes et exportatrices pour qu’elles deviennent les
PME voir d’ETI de demain,
6 – Développer des outils d’observatoire en tant qu’outils de veille, de diagnostics de territoires
afin d’adapter les stratégies à mettre en place.
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COMPTE RENDU DE L’ATELIER
Introduction par l’expert :
7 axes de réflexion :
1- Veiller à la place de l’artisanat, du commerce et des services dans les stratégies territoriales et documents d’urbanisme
2- Favoriser l’entreprenariat et l’implantation des entreprises par une politique favorable à l’immobilier d’entreprises et au développement de filières de proximité ;
3- Accompagner le développement des TPE sur les territoires par de l’ingénierie d’accompagnement, d’animation
4- Valoriser les TPE, principales structures d’accueil des jeunes 5- Faciliter la croissance des TPE innovantes et exportatrices pour qu’elles deviennent
les PME de demain 6- Développer une stratégie de valorisation des métiers d’art et de la culture 7- Développer des outils d’observation afin d’adapter les stratégies à mettre en place
3 questions soulevées :
- Comment favoriser la création d’entreprises TPE/PME et leur maintien? - Comment développer ces entreprises au niveau local ? - Comment rendre attractif le territoire via le développement des TPE/PME ?
En préambule, il est important de noter la nécessaire articulation
Région/territoires/Entreprises pour favoriser le développement d’activités locales.
Les outils de développement économique local doivent s’inscrire dans les schémas régionaux
en cohérence avec les dispositifs européens.
1. Comment favoriser la création d’entreprises TPE/PME et leur maintien ? « Créer son entreprise, c’est créer son emploi » (ADIE)
Les participants insistent sur la notion d’équité à travers :
- une intervention de même niveau ; - l’harmonisation des dispositifs à l’échelle régionale ; - la prise en compte des profils des publics mais aussi des territoires (ruraux et urbains).
L’écosystème de la création d’entreprises est complexe et présente un grand nombre
d’intervenants et de dispositifs. Tous les experts convergent vers une SIMPLIFICATION.
Des interrogations portent sur la notion de « guichet unique », quelle définition ? Est-ce un lieu
d’accueil ? Est-ce un réseau d’accueil ? Le guichet unique doit simplifier la vie des créateurs
mais ne doit pas en cas de refus d’accompagnement, être facteur d’abandon.
Des exemples sont donnés :
- « maison de l’entreprenariat alliant présentiel et numérique » ; - « plateforme initiative » ; - « Maison de l’emploi » ;
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- Pépinière « 7 vallées entreprises » accueillant chambres consulaires, BGE et plateforme « prêt d’honneur »
Les Chambres consulaires peuvent également être le lieu de cet accueil du créateur.
Au lieu de guichet unique, il est proposé d’évoquer des « portes d’entrée » ou encore des
« courroies de transmission ».
En sus de cette porte d’entrée, plusieurs facteurs semblent favoriser la création d’entreprises :
- Un accompagnement adapté au profil du public et au territoire (« l’accompagnement favorise la pérennité de l’entreprise ») favorisant une pérennisation de l’entreprise au-delà de 3 ans;
- La création de pépinières ; - L’appui à l’immobilier d’entreprise ; - Des aides publiques (Europe, Etat, Région, EPCI,…) faisant effet levier sur les
banques, acteur incontournable ; - La formation des futurs dirigeants (maîtrise des fondamentaux) ; - Des outils complémentaires et adaptés dans les zones rurales et les quartiers
prioritaires.
Des questions sont posées sur la prise de compétence par la Région en 2017 du dispositif
NACRE.
Est-il envisagé une délégation de compétences aux EPCI pour les dispositifs d’aide?
Comment vont être pris en compte les dispositifs existants ?
Le 1er développement de l’entreprise est une « marche importante ». Il nécessite un
accompagnement et des outils adaptés (aide pour les locaux, réseau de créateurs, formation,…) permettant la pérennisation de l’entreprise. La Région et les territoires ont un rôle essentiel à jouer dans le financement de cette étape clé.
2. Comment développer les entreprises au niveau local ?
Les besoins sont différents en secteur urbain et en zone rurale ou rurbaine.
Par ailleurs, les attentes des consommateurs ont évolué, ils demandent désormais de
l’innovant, du numérique, de l’éthique, du durable et du local.
Néanmoins, si le territoire a une politique volontariste, il peut structurer et développer l’activité
économique en réponse à ces attentes (exemple de l’Avesnois).
Il s’agit donc de répondre à l’évolution des besoins, tant en mode de consommation que de
travail.
Il existe un certain nombre d’outils pour favoriser le développement des entreprises tels les
dispositifs :
- Boutique à l’essai ; - Artéopole ; - …
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Quel appui par la Région ?
- Contrat de développement de territoire ; - Financement d’études stratégiques ; - Aide à l’immobilier d’entreprise ; - Aide à la consolidation ; - Aide à la formation (appels d’offres, évolution organisationnelle, …) ; - Aide favorisant l’innovation et le numérique ; - Aide au maintien des derniers services et commerces en zone rurale ; - Accompagnement de filières locales (exemple du Champagne) notamment en termes
de communication et dans un objectif d’’attractivité (touristique) ; - Effet levier et accompagnement pour la mobilisation de fonds européens.
Quelles modalités de financement : prêts ou subventions ? Il semble nécessaire d’adapter
l’outil financier au contexte.
Les Collectivités souhaitent conserver la possibilité d’aider les entreprises directement.
La question se pose de la délégation ou non de cette compétence Région à certaines
collectivités ayant une ingénierie suffisante.
3. Comment rendre attractif le territoire via le développement des TPE/PME ?
L’attractivité de la Région passe par l’attractivité des communes et l’attractivité des centre-
villes et centre-bourgs. La question du maintien des services et commerces dans les bourgs ruraux est essentielle,
de même pour les centre-villes en difficulté. Il semble donc important de soutenir des actions en faveur du maintien ou de la reprise d’activités dans ces secteurs. Valoriser les filières locales, c’est valoriser le territoire et le rendre plus attractif. Il paraît donc intéressant de développer : - une offre markettée (marque locale) ; - des événementiels autour des filières locales ; - une offre haut débit, numérique.
La Région ne doit pas non plus oublier les formes d’économie alternatives telles l’ESS ou
encore l’Economie Circulaire. Des passerelles doivent être faites dans le SRDEII avec les autres schémas et dispositifs
(SRADDET, LEADER, FISAC…). CONCLUSION L’accompagnement des TPE/PME doit permettre d’irriguer le territoire au niveau local et ainsi de le valoriser. Il s’agit de structurer cet écosystème complexe et de s’adapter aux spécificités de chaque territoire en mettant l’accent sur les territoires ruraux et les quartiers prioritaires. Il sera nécessaire de faire évoluer les dispositifs et outils afin d’accompagner au mieux les changements à venir (numérique).
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ATELIER 4 CPRDFOP
«Economie de l’attractivité : quelle évolution des métiers et des
compétences (dont apprentissage des langues étrangères) ?
Quelles pistes opérationnelles pour le développement des formations
professionnelles ? »
Animateurs
Cécilia DOUCHET
Sébastien AUCHART
Experts
Benoit BROCQ
Norbert CROZIER
Gérald D’HOURY
Lucie SELLIER
Caroline SEVIN
Rapporteur
Carole Vandenbeuck
COMPTE RENDU DE L’ATELIER
Principaux enjeux repérés autour desquels se sont déroulés échanges et débats :
Quel impact sur les emplois et les compétences des politiques et des projets de
développement touristique et culturel ? Quel accompagnement par la formation ?
Louvre-Lens - implantation d'un équipement culturel - impact en termes en termes de
développement des activités et des emplois sur le territoire - nouveaux besoins en
compétences - Témoins : Benoit Brocq (Pôle Métropolitain) / Norbert Crozier (Autour du
Louvre Lens)
Quelles évolutions des métiers et des compétences dans les domaines d'activités
relevant de
l'économie de l'attractivité ? En particulier - Quelles compétences transversales sur ces
domaines d’activité ? Témoin : Gérald D’Houry, AGEFOS PME-
Quels nouveaux modèles de formation ? Quels liens économie-innovation-formation ? En
quoi l’innovation de la formation peut favoriser la montée en qualité/ compétitivité des
entreprises/structures de ces secteurs d’activité ? Témoin : Lucie Sellier, Syndicat du
Montreuillois pour le Campus "Tourisme et Innovation"
Quelles attractivité/lisibilité et visibilité bénéficient les métiers de ces secteurs d’activité?
Témoin : Caroline Sévin , ACAP
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LES CONSTATS :
Liés à la définition même du champ et du périmètre :
L’économie de l’attractivité recouvre un périmètre vaste et large caractérisé par un champ
d’activités pluridisciplinaires telles que le tourisme, l’hôtellerie-restauration, la culture, les
industries créatives, l’artisanat… Les représentations d’emploi sont différentes, avec des
contextes d’emploi et de formation bien souvent contrastés, qui ne sont pas sécurisés
de la même façon. Ce constat préalable pose à la fois la question de la définition de ce
périmètre et celle du repérage des emplois concernés. Il pose comme postulat la mise en
œuvre d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences et vient donc impacter
directement sur les enjeux de développement des métiers existants et en devenir.
A plusieurs reprises la mise en œuvre d’une GPEC territorialisée a été citée, autour d’un
observatoire régional, par exemple pour le monde du tourisme, parce que les emplois évoluent
vite et sont de plus en plus en décalage avec les besoins. Connaître précisément les activités
et les emplois que recouvre ce champ est une condition préalable pour informer les publics
sur les besoins des entreprises, sur les filières qui existent et qui se développent. Cette
clarification des différents métiers qui composent la sphère de l’économie de l’attractivité
apparait d’autant plus indispensable que la réalité des métiers est bien souvent différente
de la représentation que l’on s’en fait. C’est notamment le cas des métiers de la culture qui
revêtent différentes familles de métiers et qui, selon leur appartenance à telle ou telle famille
sont fort et peu connus à la fois. Il en est par exemple ainsi des métiers artistiques qui sont
fortement médiatisés mais qui présentent une réalité souvent méconnue, nécessitant une
information concernant notamment leur environnement administratif et juridique. Les métiers
dits techniques sont quant à eux des métiers plus dans l’ombre, plus nombreux mais peu
identifiés, relevant pourtant de filières plus classiques. Des liens seraient à développer avec
d’autres secteurs d’activités pour faire connaitre ces métiers culturels, favoriser les débouchés
vers ces filières. Quant à la troisième famille de métiers culturels, métiers de l’administration
et de la médiation, si la formation ne fait pas défaut les débouchés en termes d’emplois sont
très serrés dans un contexte de restriction budgétaire et fortement impacté par l’évolution
numérique.
Autour du lien nécessaire Emploi-Formation- Innovation et Territoires :
A partir de la présentation de deux projets différents, celui de l’implantation d’un équipement
culturel, le Louvre Lens, sur un territoire que rien ne prédisposait à une vocation touristique,
et le projet d’un campus « innovation et tourisme » sur le littoral, territoire qui, a contrario,
a une vocation touristique quasiment inscrite dans « ses gênes », il a été constaté que s’il était
indispensable de lier la stratégie emploi à celle de la formation, il était nécessaire de la
territorialiser mais aussi et surtout de la faire RAYONNER au-delà du seul territoire de
départ sur l’ensemble de la région en associant très largement et dès l’amont du projet
l’ensemble des acteurs.
Si les approches méthodologiques sont également différentes, le premier projet autour du
Louvre Lens s’appuyant fortement sur l’identité du territoire, le respect du passé, un socle de
valeurs communes tout en cherchant à révéler des éléments de modernité, alors que le second
projet autour du campus s’attache à se positionner d’emblée sur le champ de l’innovation
touristique, les constats se rejoignent notamment pour ce qui concerne :
- La valorisation et la reconnaissance des métiers plus ou moins existants mais encore
informels (disparition de certains métiers/ apparition de nouveaux métiers :
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webmarketing, animation marque territoriale, cybermarketing, responsable
environnement, responsable bien-être, x-designer…)
- La nécessité de proposer des solutions de formation innovantes collées à la
stratégie de marketing territorial,
- L’amélioration des pratiques de ressources humaines et la montée en compétences
et en qualification des professionnels
- La sensibilisation des jeunes et habitants autour des projets de développement
et de ce qui en découle en terme de nouveaux métiers et de qualification, et aller plus
loin encore en les associant à la stratégie de leur territoire,
- Le partenariat public / privé
- La nécessité, pour ces deux projets, de s’appuyer sur le repérage des faiblesses et
d’EXPERIMENTER afin de mettre en place des synergies,
- La nécessité d’INFORMER sur les métiers en tension, d’ORIENTER, pour que
l’infrastructure de formation soit en cohérence avec les métiers qui se développent
sur les territoires : être dans le temps réel
Ces deux projets ont montré qu’il était important de travailler en synergie, en proximité et en
tentant de coordonner Emploi – Formation et Territoire. L’éco système Formation / Territoire
a également été évoqué au travers du concept « Territoire apprenant » présenté par
l’Académie (niveau du quartier élargi/prise en compte de la vie étudiante/impact sur
l’accessibilité – le numérique…).
En terme de qualification, si la volonté des branches est d’anticiper les évolutions en mettant
en place des dispositifs permettant d’adapter au mieux les formations, la place du contrat de
professionnalisation n’est pas très présente sur les champs de l’attractivité ;
L’alternance n’est pas toujours la solution à tous les métiers et c’est d’autant plus vrai pour le
secteur de l’hôtellerie de plein air dont l’activité est entièrement saisonnière. Pour la culture,
les entreprises culturelles n’y sont pas très ouvertes et cela nécessiterait d’envisager des
modes d’adaptation. A noter des expérimentations autour de contrats « emploi-formation »,
permettant de mettre à profit les périodes « creuses » pour en faire des temps de formation.
L’outil FABLAB a été présenté dans le cadre du campus comme nouveau modèle de
formation ; espace de fabrication, mais pas seulement car l’intérêt est aussi dans sa vocation
d’attractivité touristique et d’animation, qui permet de développer de l’interdisciplinarité, de
multiplier les contacts avec des professionnels, entre porteurs de projets et apprenants, de
développer des classes entreprises, de travailler avec des nouveaux outils pédagogiques…
Le secteur des services à la personne a été cité comme secteur porteur d’emplois avec
notamment la silver économie qui réfléchit beaucoup à l’innovation.
Autour de l’évolution des emplois, métiers et des compétences pour les domaines
d’activité de l’économie de l’attractivité :
Les domaines d’activités liés à l’économie de l’attractivité sont concernés par une évolution
rapide des compétences en fonction de l’évolution des métiers ; Tout dépend de la capacité
de l’entreprise à devenir apprenante et favoriser le transfert de compétences.
L’évolution des compétences concerne le numérique, l’accueil, la relations clients,
l’apprentissage des langues étrangères mais aussi l’éco tourisme, les éco labels, les circuits
courts, les transports…mais implique d’aller encore plus loin, de « mettre les bouchées
doubles » quant à la compréhension de ce que le numérique change dans les métiers de
service qu’ils concernent le tourisme, le commerce, la culture…Comment former les cadres à
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cette compréhension de cet environnement complexe ? Le rapport au temps change, l’humain
est en mutation, des réponses sont à inventer à expérimenter ; il faut avoir un coup d’avance
et permettre à ceux qui occupent les emplois de ce pan d’économie d’être en position
d’adaptabilité permanente : flexibilité et agilité.
Pour les métiers du Tourisme, la formation à la mobilité et/ou à la compréhension de celle-
ci est également à considérer car celles et ceux qui sont en contact avec les touristes ne sont
pas forcément celles et ceux qui voyagent le plus. Cela nécessite ouverture et curiosité
culturelle ;
Les échanges autour de la notion de compétences ont permis notamment de relever le besoin
ou la nécessité :
- Développer des nouvelles compétences attendues sur des métiers dits traditionnels
- De travailler sur les parcours de formation et l’amélioration du niveau de qualification
et d’employabilité
- D’identifier les filières économiques afin de les décliner en métiers et en
compétences,
- De connaitre le comportement de la clientèle, le profil client/visiteur afin de déterminer
« le portefeuille de compétences »
- De faire le lien entre les différents secteurs, les décloisonner et développer la
polyvalence pour faire face à l‘évolution rapide des métiers qui sont parfois encore
trop enfermés dans certains secteurs ; il s’agit également de voir comment le secteur
culturel peut impacter sur les métiers des autres secteurs.
- De diffuser la culture et l’esprit d’entreprendre qui favorise agilité à rebondir, mobilité
et employabilité ; comment on mobilise plus largement le monde économique au-delà
des hébergeurs, restaurateurs, commerces…pour être de véritables ambassadeurs
de la région, son attractivité passant par la transformation du regard et donc de son
tissu économique et donc de l’emploi.
Toutefois, pour ces domaines d’activités concernés par l’attractivité, et au-delà de la
nécessaire distinction entre compétences générales, spécifiques et transversales et
transférables, il devient de plus en plus évident de prendre en compte de nouvelles
compétences au regard de cet environnement en mutation qui devient de plus en plus
complexe telles que la créativité, le travail en équipe éducation artistique,
LES PISTES OPERATIONELLES :
- Lancement d’Actions de Développement de l’Emploi et des Compétences (ADEC),
démarche engagée pour l’opération Autour du Louvre Lens qui vise à faire
reconnaitre des métiers plus ou moins existants mais encore informels
- Orientation « Territoire apprenant » (à l’image de l’entreprise apprenante)
- GPEC et observatoire régional pour le monde du tourisme
- Se doter d’un équivalent de ERASMUS langues étrangères au niveau régional
(favoriser échanges étrangers avec les filières professionnelles)
- A l’image de ce qui s’est fait pour l’hôtellerie de plein air, afin de dé-précariser les
emplois saisonniers, généraliser un CDI emploi/formation accompagné d’un dispositif sur 5
ans avec 200 heures de formation et périodes de professionnalisation – dispositif existant en
Picardie – à généraliser à la région Hauts-De-France