Préface 5
1 Analyse du contexte 6
2 Objectifs de la Suisse et stratégie des autres donateurs 10
3 Principaux résultats obtenus par la Suisse (2013-2017) et principales leçons apprises 12
4 Implication pour la stratégie de coopération suisse 15
5 Priorités et objectifs 2018-2021 16
6 Mise en œuvre de la stratégie de coopération 21
7 Pilotage stratégique et gestion 23
8 Annexes
A Liste des acronymes et abréviations 25
B Scénarii d’évolution du contexte 2018-2021 26
C Risques et mesures de mitigation pour le programme Tchad 2018-2021 30
D Schéma de la stratégie de coopération suisse au Tchad 2018-2021 31
E Cadre de résultats (CR) par Domaines de la stratégie Tchad 2018-2021 32
F Cadre des Résultats SC Tchad 2018-2021 : résultats de gestion & performance 44
G Domaines d’intervention et leur hypothèse d’impact 46
H Budget indicatif par domaine d’intervention (en millions CHF) 47
I Base pour la mise en œuvre du monitorage 48Domaine 1 : Citoyenneté, Paix et Prévention de la violence 48Domaine 2 : Education de Base et Formation Professionnelle 50Domaine 3 Agriculture et Sécurité alimentaire 51
J Stratégie de Coopération Tchad 2018-2021 : carte des 6 zones d’intervention 54
K Foyers des crises autour du Tchad, 12/2015 (Source : ICG) 55
L Aperçu de la situation humanitaire 56
M Aperçu de la situation en sécurité alimentaire et nutrition 57
Table des matières
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La Suisse est présente au Tchad, pays prioritaire de sa coopération internationale, depuis plus de 50 ans. Avec la stratégie 2018 – 2021, elle renouvelle son engagement en y apportant un montant d’environ 100 millions de francs suisses. Pour la première fois au Tchad, la Suisse mettra en œuvre une stratégie qui a été définie de manière conjointe par ses trois instruments de politique étrangère que sont la coo-pération au développement, la politique de paix et l’aide humanitaire. Ainsi la Suisse pourra apporter son soutien au Tchad sous forme d’appuis différen-ciés, complémentaires et coordonnés.
Dans sa stratégie, la Suisse a décidé d’intensifier son travail dans le domaine citoyenneté, paix et préven-tion de la violence, au travers de la création d’un nouveau domaine. Ce choix correspond aussi bien à la lecture des défis du contexte tchadien qu’aux éléments mis en avant par le Gouvernement du Tchad lui-même dans sa Vision 2030 et en particu-lier dans les deux premiers axes de son Plan National de Développement 2017 - 2021. La Suisse renforcera ainsi sa présence sur les questions de politique de paix et de bonne gouvernance ; ceci passera par un soutien à la participation citoyenne et aux réformes institutionnelles. L’éducation de base et la formation professionnelle ainsi que l’agriculture et la sécurité alimentaire continueront à constituer les deux autres domaines prioritaires de la Suisse. Ils devront per-mettre de consolider les résultats obtenus jusqu’à présent et d’approfondir les impacts systémiques.
Préface
La Suisse s’engagera encore davantage en faveur de l’efficacité de l’aide au Tchad. Cet engagement passera par une coordination accrue et une augmen-tation des interventions conjointes avec les autres partenaires au développement. Dans le souci d’ac-compagner le Tchad vers une diminution de sa fragi-lité, la Suisse plaide pour un meilleur équilibre entre les appuis sécuritaires, humanitaire et de développe-ment. Les jeunes et les femmes seront des acteurs privilégiés et incontournables pour toute action en lien avec la prévention de la violence.
La Suisse reste donc engagée au Tchad. Elle sera tou-tefois très attentive aux réformes qui devront être impulsées par les acteurs tchadiens. Une attention particulière sera portée aux réformes à engager dans le domaine de la gouvernance, notamment dans la gestion des finances publiques et le renforcement de la décentralisation. La Suisse est également très soucieuse du respect des droits humains au Tchad, notamment les droits civils et politiques, la liberté d’expression et la liberté d’association.
Enfin, la Suisse prévoit de réévaluer son engagement au Tchad en 2019 sous la forme d’un bilan à mi-par-cours de son programme de coopération et d’une appréciation des réformes durables que le gouver-nement tchadien aura engagées d’ici-là. La nature et le volume de l’engagement à venir de la Suisse au Tchad dépendra entre autres des conclusions de cette évaluation.
Approuvée en octobre 2017
Pascale Baeriswyl Manuel Sager Secrétaire d’Etat Directeur de la DDC
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1.1 Le Tchad, un pays de grande fragilité 1
Au début du cycle stratégique 2013 – 2017 de l’appui de la coopération suisse, le Tchad était déjà décrit comme un pays fragile. La raison première de cette fragilité est liée à la faible capacité de l’Etat à four-nir, d’une part, des services de base à sa population et de réduire, d’autre part, la pauvreté durablement. En 2017, ce constat reste valable. Le Plan National de Développement (PND) 2017 – 2021 du Gouver-nement du Tchad fait d’ailleurs état de cette situa-tion et son analyse est franche et ouverte. Le PND relate notamment les défis importants relatifs aux questions économiques, sociales et sécuritaires, sans oublier les thèmes de gouvernance et de cohésion sociale ; le document mentionne également le fait que le pays n’a pas pu atteindre les objectifs du millénaire en raison de facteurs aussi bien internes qu’externes. Parmi les causes externes, la crise éco-nomique profonde causée par la chute du prix du pétrole est indéniable. L’acceptation du point d’achè-vement concernant le Programme pour les pays très endettés (PPTE) en 2015 a permis néanmoins d’amortir le choc en permettant au Tchad d’accéder aux appuis budgétaires – ces derniers étant néan-moins conditionnés à la mise en place d’un régime d’austérité important et à des processus de réformes. Malgré cet appui, le Fonds Monétaire International (FMI) a annoncé une contraction du Produit Intérieur Brut (PIB) de 1,1% pour 2016 et prévoit une relance très timide en 2018. L’assainissement des finances publiques passera également par la renégociation d’un prêt bancaire à l’Etat tchadien d’un montant de deux milliards de dollars obtenu grâce à l’intermédia-tion de l’entreprise Glencore. Ralentir le rythme de remboursement de cet emprunt est en effet impor-tant pour réduire le déficit budgétaire. Un tel accord est envisageable, mais les négociations prendront du temps et dépendront notamment des perspectives de la production pétrolière.
Parmi les causes internes, le PND pointe en premier chef la mauvaise gouvernance comme obstacle ma-jeur à la mise en valeur des potentialités considérables du pays telles que le dividende démographique2,
1 OCDE States of Fragility 2016 : Understanding Violence, Paris 20162 “Dividende démographique” – Opportunité offerte par la phase de développement démographique où le taux de personnes actives par rapport aux personnes inactives est le plus élevé.
1. Analyse du contexte
l’utilisation durable des ressources naturelles dans l’agriculture et l’élevage et les filières de l’économie alimentaire qui en découlent ainsi que l’utilisation durable des revenus par la production des matières premières. La cohésion sociale empreinte de fragilité est le deuxième élément mis en exergue par le PND. Il subsiste néanmoins au Tchad une culture du vivre ensemble qui est encore capable pour l’heure de transcender la grande diversité ethnique, culturelle et religieuse du pays. Dans le même sens, la struc-ture familiale tchadienne, marquée par la solidarité et le partage, constitue une partie du capital social permettant à la société de développer une forte rési-lience face aux chocs extérieurs et intérieurs.
1.2 La pauvreté est endémique dans toutes ses dimensions Le pays est classé 186ème sur 188 selon l’indice du dé-veloppement humain des Nations Unies. En matière d’inégalité de genre, le pays est 153ème sur 188. En 2016, le taux d’insécurité alimentaire a atteint 26% touchant 3,5 millions de personnes (cf. annexe L), le taux de mortalité maternelle se chiffrait à 9,8%. Le paludisme demeure un défi majeur avec 35% de mor-bidité hospitalière. Le taux d’accès à l’eau potable n’a pas pu être doublé comme prévu dans les objectifs du millénaire (65%), même s’il n’en est pas loin (52%). Le taux d’analphabétisme est estimé à 78%. Le sys-tème éducatif est parmi les plus faibles en Afrique en termes d’inclusion (faible taux d’inscription) et de qua-lité. Seuls 38% des élèves inscrits complètent le cycle primaire et parmi eux, seul un tiers obtient des com-pétences de base satisfaisantes en lecture, écriture et mathématique. 90% des jeunes se présentent sur le marché du travail sans base éducative acceptable et avec de faibles perspectives d’emploi. Le sous-sec-teur de la formation professionnelle est confronté à la prise en compte d’environ 150’000 jeunes qui sortent annuellement du système scolaire et en attente d’une insertion dans le monde du travail. L’ensemble du pays est touché par les mauvaises conditions décrites, mais les populations rurales et plus spécifiquement, les femmes et les jeunes filles, affichent des indi-cateurs sociaux encore plus bas que les moyennes nationales. Les perspectives de la jeunesse sont très sombres et ne répondent pas à ses attentes et à ses droits, ce qui n’est pas sans conséquences : des phénomènes tels que l’extrémisme violent, la crimi-nalité et la drogue pourraient s’accroître. A terme,
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ce manque d’opportunités peut amener les jeunes générations à quitter leur pays d’origine. La résilience des Tchadiens reste néanmoins remarquable, comme le démontre l’engagement continu des maîtres com-munautaires (2/3 des enseignants du primaire) mal-gré le non versement des subsides de l’Etat depuis août 2014 et les modestes rémunérations versées par les communautés.
Face à une croissance démographique de 3,6%, ces déficits risquent de s’aggraver de manière importante si la société tchadienne et surtout l’Etat n’arrivent pas à induire des transformations importantes dans un délai très court. Pour parvenir à ces changements, une action cohérente du gouvernement est indispen-sable. C’est en cela que la mauvaise gouvernance, démontrée par le référentiel de Mo Ibrahim (48ème sur 54 pays), devient très préoccupante ; le manque de progrès réalisé dans la réduction de la pauvreté au Tchad est imputable au peu d’importance accordée notamment à la définition de politiques publiques inclusives, à la transparence des processus politiques, à la redevabilité et à l’inclusion. La conjonction de l’absence de services de base accessibles et de qua-lité et la mauvaise gouvernance constitue le premier facteur de fragilité du pays. Cette situation engendre non seulement des tensions sociales et politiques mais freine également le développement des initia-tives constructives des citoyens et du secteur privé.
La cohésion sociale et le consensus politique national sont éprouvés
La deuxième dimension de fragilité est relative au domaine politique et à la cohésion sociale. En 2016, le Président Deby a été réélu pour un 5ème mandat, après avoir fait sauter en 2005 le verrou constitution-nel de limitation à deux mandats et de l’âge maximal à 70 ans pour accéder à la présidence. Ce dernier mandat s’inscrivait, au départ, dans un processus électoral favorable. En effet, à la différence de 2011, plus d’une dizaine de candidats, dont les leaders de l’opposition, se présentaient et des campagnes élec-torales ont pu être menées par les différents partis. Néanmoins, la victoire du président sortant, obtenant 61% des votes au premier tour, fut vivement contes-tée ; dès lors, des soupçons d’irrégularités persistent. Par ailleurs, le processus électoral a eu pour consé-quence la rupture entre le pouvoir et l’opposition au sein de plusieurs organes indispensables à la concer-tation politique dont la commission électorale (CENI) et le Cadre National de Dialogue Politique (CNDP). En 2017, le gouvernement a annoncé que les élections législatives n’auraient pas lieu avant 2019 pour des raisons essentiellement économiques. Le mandat des députés est donc prolongé. Des experts légaux tcha-diens doutent de la constitutionalité de cette mesure et par voie de conséquence, la légitimité politique du parlement risque d’être remise en cause.
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Les problèmes économiques pèsent lourdement sur la paix sociale dans un pays où l’économie for-melle dépend très largement de l’Etat. En 2016, des grèves étendues des corps enseignants et hospita-liers ont fait remonter la grogne populaire. Le climat social reste très tendu. Le gouvernement tente d’y répondre avec des mesures privilégiant les solutions à court terme. D’une part, il honore le versement des salaires des fonctionnaires allant à la limite de ses possibilités économiques, d’autre part, il réprime les expressions publiques d’insatisfaction avec son appareil sécuritaire important. Dans ce contexte, les violations des droits de l’homme font de plus en plus partie des réponses données aux velléités d’expres-sion ou de participation à l’émergence d’alternatives politiques, sociales ou culturelles. La jeunesse tcha-dienne souffre non seulement des défaillances du système éducatif mais elle est aussi limitée dans sa liberté d’expression par l’omniprésence du contrôle de l’Etat. En conclusion, la détérioration de la cohé-sion sociale et les difficultés de relancer le dialogue politique constituent également des facteurs impor-tants de fragilité.
1.3 Un Etat militaire et des menaces d’insé-curité qui pèsent sur le développementLe paramètre « militaire » est omniprésent au Tchad – et cela depuis plusieurs décennies. Le gouverne-ment actuel est issu d’un coup d’Etat militaire et s’est maintenu au cours des 27 dernières années avant tout par un appareil militaire puissant. C’est en ef-
fet grâce à ses forces armées que le régime a pu se maintenir à travers diverses tentatives de renverse-ment par la force – la dernière ayant eu lieu en 2008. Cet appareil est aujourd’hui une épée de Damoclès, que la donne sécuritaire régionale permet de main-tenir. Mais jusqu’où et jusqu’à quand ? Par ailleurs, l’armée tchadienne n’est pas perçue comme une ar-mée républicaine formée et structurée pour protéger les institutions de l’Etat, mais plutôt comme structure permettant de maintenir le pouvoir en place. Enfin, le contexte régional pourrait entraîner une spirale de violences internes ainsi que dans les pays voisins comme le Soudan, la RCA et la Libye. Ces pays ont en effet tous des contentieux à régler avec le Tchad ce qui augmente la probabilité de conflits violents et offre des espaces au développement de l’extrémisme violent en Afrique centrale.
Aujourd’hui, c’est surtout à travers le prisme de la réponse sécuritaire apportée par le Tchad dans la sous-région que le paramètre militaire tchadien est visible. Avec un appui important de la communauté internationale, le Tchad a répondu présent face à la menace extrémiste dans le Sahel ; son intervention militaire a été déterminante au Mali, à l’Est du Niger, au Nord du Cameroun et au Nord du Nigeria. Ces efforts du Tchad ont contribué notamment au recul des groupes armés extrémistes dans le bassin du Lac Tchad. Parallèlement, le Tchad a réussi à limiter l’influence des extrémistes sur son propre territoire. Tous ces éléments doivent être considérés à leur
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juste valeur. Le nombre limité d’attentats, un cer-tain contrôle des tendances extrémistes et la relative liberté de mouvement sur le territoire national contri-buent à un environnement favorable pour le déve-loppement du pays. A ce titre, le Tchad jouit d’une certaine reconnaissance internationale, notamment de la part des pays africains. Grâce à cette recon-naissance, il a pu accroître sa présence sur le plan diplomatique. Le Tchad a par exemple siégé comme membre non permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies en 2014-15, le Président Deby a été le président de l’Union Africaine (UA) en 2016 et l’ancien Ministre des affaires étrangères a été élu à la tête de la Présidence de la Commission de l’UA en janvier 2017.
Néanmoins, l’importance donnée à l’agenda sécu-ritaire régional se fait en partie au détriment de l’attention portée aux priorités du développement et des défis politiques sur le plan national. La crois-sance continue des forces de sécurité dans la lutte contre le terrorisme amène aussi à un déséquilibre interne, comme par exemple l’expansion du budget de la défense au détriment d’autres secteurs tels que la santé ou l’éducation. Les différents groupes eth-niques de la population ne sont pas représentés de manière équitable dans les rangs et les commande-ments des forces de sécurité. Le risque de rivalités violentes et de recrudescence du phénomène de rébellion entre groupes proches du pouvoir pourrait s’intensifier. Les risques sécuritaires dans la sous-ré-gion et les conséquences potentielles pour le Tchad ainsi que la réponse interne avec une militarisation accrue représentent également des facteurs impor-tants de fragilité.
1.4 Le Tchad face à de multiples crises huma-nitaires (voir aussi annexes K, L et M)Sur une population de 15 millions d’habitants (dont 50,7% de femmes et 65% de moins de 25 ans), près de 3.5 millions de personnes sont en situation d’insé-curité alimentaire. Plus de 600’000 personnes, dont la moitié de mineures, sont touchées par des crises sécuritaires ; elles sont réfugiées, retournées ou
déplacées internes et le plus souvent à long terme. La majorité des personnes réfugiées proviennent du Soudan (Darfour) et de la République centrafricaine (RCA). Elles vivent l’oubli progressif par l’ensemble des acteurs qui se matérialise par un manque flagrant d’assistance alors que leur cas suscite de nombreux problèmes très spécifiques de protection et d’appui. A l’image des personnes déplacées internes, et ce, principalement dans la région du Lac Tchad, elles risquent de devenir des groupes vulnérables oubliés et privés de leurs droits. En 2016, le sous-finance-ment des besoins humanitaires se montait à environ 260 millions de dollars.
Les crises humanitaires affectant les pays voisins, y compris le Nigeria, ont une influence importante au Tchad. Une aggravation dans un ou plusieurs de ces contextes aura un impact immédiat sur le pays. Ce risque constitue une des considérations principales dans l’analyse des perspectives humanitaires. Néan-moins, il est important de ne pas négliger les risques inhérents au Tchad lui-même. Des conflits internes ainsi que des évènements climatiques pourraient déclencher à chaque instant des crises majeures. Le Tchad fait d’ailleurs partie des pays au monde les plus vulnérables face au changement climatique. L’ampleur des tâches humanitaires reste donc très importante et leur sous-financement chronique reste un défi permanent.
Résumé : alors que le scénario le plus probable pour les années à venir est une détérioration lente de la situation, le Tchad pourrait se diriger vers une situation d’un Etat en faillite (failed state). Une telle situation aurait des conséquences dra-matiques aussi bien sur les perspectives de déve-loppement que sur l’insécurité du territoire, qui entraînerait sans aucun doute des flux migratoires et l’émergence de groupes extrémistes violents et de trafiquants de tous ordres dans le pays. Une crise de cette envergure au Tchad aurait de graves conséquences sur le Sahel et les pays voisins.
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2. Objectifs de la Suisse et stratégie des autres donateurs
Situé géographiquement en zone sahélienne et sou-dano-sahélienne, le Tchad fait économiquement et politiquement partie de l’Afrique centrale en étant affilié à la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) avec cinq autres pays membres : Gabon, Cameroun, RCA, République du Congo et Guinée Equatoriale. A la différence de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la CEMAC ne fait pas partie des organisations sous régionales prioritaires pour la Suisse. De ce fait, en matière de politique extérieure suisse, le Tchad est associé aux priorités correspon-dant à la région du Sahel, notamment au travers des Axes Stratégiques Sahel du DFAE. Ces derniers visent à contribuer à la sécurité, à la stabilité et au développement de la région dans une perspective de paix durable intégrant les causes profondes des crises récentes. Pour atteindre ses objectifs au Tchad, la Suisse dispose des trois instruments de coopéra-tion internationale : la coopération au développe-ment, l’aide humanitaire et la politique de paix et de sécurité humaine. Le message pour la coopération internationale 2017 – 2021 constitue la principale référence. En 2016, les investissements de la Suisse étaient de : CHF 19,8 millions pour la coopération au développement, CHF 3,42 millions pour l’aide huma-nitaire et CHF 0,28 million pour la politique de paix.
Sur le plan économique, les relations entre la Suisse et le Tchad se limitent, suite au retrait de Nestlé en 2012, aux activités de Glencore relatives à la produc-tion et au commerce du pétrole. Outre la présence du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), cinq ONGs suisses font partie des partenaires de mise en œuvre de la coopération suisse : Swiss TPH, Enfants du Monde, Swisscontact, Swissaid et Caritas Suisse, les deux dernières poursuivant parallèlement des activités sur financement propre. MSF Suisse est actif dans l’humanitaire et une dizaine d’organisa-tions, financées par des fonds religieux, sont actives dans les secteurs sociaux et dans l’aide humanitaire.
Des thèmes importants de l’agenda politique suisse ont une résonnance particulière au Tchad. Il s’agit d’une part de la migration illicite et d’autre part de la prévention de la violence et de l’extrémisme violent. En ce qui concerne le premier facteur, la dynamique migratoire tchadienne mérite d’être étudiée plus en détail. En comparaison avec la situation du Nigeria
voisin, dont les citoyens figurent désormais au deu-xième rang des demandeurs d’asile en Europe (don-nées EASO de juillet 2017), le Tchad n’en fournit pratiquement pas, les Tchadiens étant en effet plus enclins à une immigration sous régionale en Afrique. Les facteurs «push and pull», respectivement leur ab-sence, ainsi que des flux de personnes en transit au Tchad sont des éléments à prendre en compte dans une analyse sensible aux conflits. L’appui à la stabilité du Tchad s’inscrit donc également de manière légi-time dans le souci d’atténuer ces deux phénomènes.
En ce qui concerne l’appui international, le Tchad est un cas sui generis. Malgré sa fragilité et des indica-teurs de développement très bas, le pays reste un « orphelin » de l’aide publique au développement (APD) avec environ 40 USD/par habitant/par an. Par comparaison, le Mali reçoit presque trois fois plus de soutiens financiers tout en comptant près de 30 pays donateurs. Depuis 2015, les appuis budgétaires prennent de l’importance. Les institutions financières internationales (FMI, BM et BAD) sont les principaux porteurs de cette aide, appuyées par l’UE et la France.
Au Tchad, la Suisse est le deuxième bailleur bilaté-ral sur six, juste derrière la France, très orientée sur l’agenda sécuritaire. Les bailleurs non-traditionnels comme la Chine, la Turquie et les Etats du Golfe jouent un rôle important, sans pour autant participer activement à la coordination. La faible présence de la coopération internationale au Tchad est en contra-diction avec les discours internationaux sur le nexus sécurité-humanitaire-paix-développement. Elle est due à de multiples facteurs, tant économiques (reve-nus pétroliers en hausse entre 2006 et 2014) que po-litiques (déficit important en matière de gouvernance et manque d’une volonté politique réelle d’engager des réformes dans ce sens).
Néanmoins, il convient de voir au-delà des statis-tiques de l’aide publique au développement. En ef-fet, bien que fragile et très pauvre, le pays revêt une importance certaine dans l’équilibre géostratégique sous régional. De ce fait, il bénéficie d’appuis relati-vement importants en matière de sécurité de la part des Etats-Unis et de la France. Mais cette démarche n’est pas sans conséquence dans les logiques d’inter-vention de l’aide internationale ; elle peut également devenir une source de déséquilibre. Il est en effet
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important de maintenir un certain équilibre entre i) appui sécuritaire et appui au développement et à la prévention et ii) appui humanitaire et appui au déve-loppement. Dans le premier cas, lutter exclusivement contre les mouvements extrémistes ne résout pas le problème de la pauvreté qui nourrit de tels mouve-ments. Dans le second cas, une focalisation de l’aide internationale dans des contextes qui bénéficient d’une attention politique particulière (par ex. dans la région du Lac Tchad), peut créer un déséquilibre au détriment d’autres régions, notamment du nord et du centre, où les indicateurs de développement sont pourtant les plus bas et créer ainsi des tensions. Ce deuxième cas peut être illustré par le déséqui-libre de l’engagement des Nations Unies au Tchad qui est plus important dans l’aide humanitaire que dans l’aide au développement. Ceci est explicable en partie par le manque de financement de la part des bailleurs, mais constitue un facteur défavorable pour le développement du pays.
En 2017, la situation semble pourtant évoluer. La Suisse devrait veiller à corriger les déséquilibres énoncés plus haut en saisissant les opportunités de partenariat avec des programmes portés par les Na-tions Unies, mais également au travers d’initiatives conjointes avec la France, l’Allemagne et la Grande Bretagne. L’intérêt accru des donateurs pour les questions migratoires et sécuritaires de la région du Lac Tchad pourrait donner lieu à des possibilités de cofinancement. Néanmoins, la composition actuelle des bailleurs de fond et leurs priorités au Tchad ne favorisent pas, pour l’instant, une action coordonnée des bailleurs en faveur du développement.
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3. Principaux résultats obtenus par la Suisse (2013 –2017) et principales leçons apprises
Bref historiqueLa Suisse est engagée depuis plus de 50 ans aux côtés du Tchad, sa coopération prenant d’abord la forme d’appuis à la formation agricole dans le sud du pays. Puis, le type de coopération se diversifie rapidement sur les plans thématique et géographique. Au début des années 2000, l’accent est mis sur le développe-ment de compétences locales à travers la création de sept programmes de développement rural intégrés (mise en œuvre directe) dans douze régions, qui de-viendront par la suite des ONG nationales. Avec des approches de travail innovantes et bien adaptées au contexte rural, les conditions de vie des populations touchées s’améliorent de manière significative, mais les effets restent très localisés, et ne touchent pas les systèmes sur le plan régional ou national.
Parallèlement, l’Aide humanitaire (AH), active au Tchad depuis la crise du Darfour, renforce son appui avec une présence effective dans le pays. La Division de Sécurité Humaine (DSH) complète l’appui de la DDC, avec un soutien à la promotion du dialogue politique et le déploiement d’un expatrié comme conseiller en matière de sécurité humaine (HSA, hu-man security advisor) à N’Djaména jusqu’à fin 2015.
3.1 Principaux résultats obtenusA partir de 2013, la suisse a mis en œuvre un pro-gramme associant de manière coordonnée les trois instruments CS, AH et DSH pour soutenir la conso-lidation d’une paix interne durable tout en poursui-vant efficacement la lutte contre la pauvreté. Un tra-vail sur les causes de la fragilité fut engagé avec une
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dimension de « state building » favorisant la pérenni-té des actions et contribuant à la réduction de la fra-gilité. En 2017, nous pouvons constater que la Suisse a gagné en crédibilité auprès de ses partenaires na-tionaux et multilatéraux dans ses domaines d’inter-vention : santé, agriculture et sécurité alimentaire, éducation de base, protection des civils, traitement du passé et dialogue inter et intra religieux ainsi que la prévention de l’extrémisme violent. Au niveau de la coopération sud, un portefeuille totalement nou-veau de projets thématiques pluri-acteurs agissant à différents niveaux (local, régional, national) a été mis sur pied. De manière non exhaustive, nous relevons les résultats suivants du portefeuille 2013-2017.
3.1.1 Promotion de la paix et renforcement de la cohésion sociale La Suisse a facilité la résolution historique d’un conflit entre deux communautés de la Tandjile. La straté-gie clef du succès fut le travail simultané avec des représentants des groupes œuvrant à N’Djaména et les leaders traditionnels sur place. De cet accord, un capital de confiance important s’est créé au sein des parties prenantes, améliorant ainsi les perspectives de développement de la région. La formation de plu-sieurs centaines de leaders en résolution de conflits permet de croire que des situations similaires au cas de la Tandjile peuvent être traitées efficacement aus-si bien sur un plan régional que national. La Suisse a apporté un soutien technique au procès de l’ancien Président Habré, condamné à perpétuité au Sénégal en 2016, en appuyant les démarches de sensibilisa-tion et de communication, notamment auprès des victimes. En mai 2017, l’initiative régionale de pré-vention de l’extrémisme violent (PEV), au travers de la tenue d’un évènement intitulé « conversations » à Ndjamena, a rencontré un succès intéressant. Des personnalités de très haut niveau y ont pleinement participé et les autorités tchadiennes ont donné des signaux positifs à cette occasion.
3.1.2 Amélioration des services de santé pour plus de 100’000 personnes Plus de 55’000 personnes ont adhéré à des mutuelles de santé partiellement financées par la Suisse. Ces dernières ont amélioré le taux de fréquentation de leurs membres auprès des centres de santé, en parti-culier pour les consultations liées à la santé materno-infantile. Les mutuelles de santé dirigées par des
femmes ont démontré une meilleure performance ; les femmes ont ainsi activement contribué à l’amélio-ration des services de santé. Certains centres de san-té sont financés à plus de 65% par des mutuelles, ce qui constitue une option viable pour un financement durable du système de santé au niveau national. De-puis 2017, le modèle suscite l’intérêt du ministère de la santé publique et le projet a commencé à former les cadres du ministère sur l’approche et le potentiel de son utilisation dans d’autres districts sanitaires.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes accèdent également à une prise en charge sanitaire de meil-leure qualité au sein des centres appuyés par la Suisse (CS), où les indicateurs de santé se sont nette-ment améliorés depuis deux ans. Outre des services de meilleure qualité, les cliniques de ces districts de santé gèrent le recouvrement des coûts de manière transparente. Au niveau national, l’appui de la Suisse a été déterminant dans le développement et l’appro-bation de la stratégie nationale pour la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) – qui vise un accès de toute la population à des services de santé essentiels de qualité et une protection sociale – et qui facilitera la mise en œuvre de la politique de santé. Le secteur de la santé a montré un fort potentiel d’effets sur les politiques nationales, et de bonnes perspectives de résultats en termes de gouvernance.
La cartographie des ressources hydriques (ResEau) est un des projets reliant de manière intéressante la création de connaissances dans une approche scien-tifique avec la planification et la mise en œuvre de projets de développement. La collaboration entre Re-sEau et des projets de développement dans l’Est du pays a permis d’améliorer de manière significative le taux de réussite des forages en profondeur et d’iden-tifier des sources d’eau dans la région d’Amdjarass où des investissements importants avaient échoué auparavant.
3.1.3 Une impulsion est donnée à l’éducation de base avec des innovations adaptéesUn projet substantiel d’appui à la qualité de l’éduca-tion de base a permis de former plus de 1500 per-sonnes (enseignants, directeurs, encadreurs) inter-venant dans les écoles communautaires et publiques sans compter les associations de parents d’élèves et des mères d’élèves offrant ainsi de meilleures presta-
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tions dans un environnement pédagogique amélioré. De manière concrète, ces appuis de proximité se sont traduits, par exemple, par une amélioration du temps de présence des élèves en salle de classe, allant de plus de trois mois dans les classes pilotes appuyées par la DDC par rapport à la moyenne nationale. Les innovations comme l’enseignement fait dans la langue maternelle des enfants (langue nationale) dé-montrent une nette amélioration dans les apprentis-sages en lecture et en écriture. Des rapports internes du Ministère de l’Education font état de ce constat. La position de la Suisse comme cheffe de file des par-tenaires techniques et financiers (PTF) en éducation a facilité la coordination au sein des bailleurs et entre les bailleurs et le gouvernement. Ce rapprochement a permis d’influer certaines décisions politiques (situa-tion d’urgence du Lac Tchad prise en compte) mais pas encore de résultats sur la politique nationale.
3.1.4 Le potentiel d’une économie alimen-taire durable basée sur l’agriculture est mis en valeurAprès seulement deux ans de mise en œuvre, les projets des filières arachide, karité et semencière démontrent déjà leur potentiel en termes de créa-tion de richesses et d’auto-emplois dans le secteur agro-alimentaire et des services respectifs. Plusieurs milliers de personnes, et en particulier les femmes, augmentent leurs revenus grâce au développement des filières facilitant les échanges entre les maillons de la production, de la transformation et de la com-mercialisation des produits. Avec l’appui de la Suisse, en collaboration avec la FAO, le Tchad a adopté la loi semencière qui permet le développement d’une industrie de semences et l’amélioration des revenus des paysans. La construction de seuils d’épandage dans les régions semi-arides du centre-est a permis de freiner l’érosion liée au ruissellement des eaux de pluie et le stockage d’eau dans les aquifères souter-rains tout en favorisant un nouveau couvert végétal de près de 4’500 hectares. Il s’agit ici de mesures types d’adaptation au changement climatique et à la réduction des risques de catastrophes naturelles. Les remontées d’eau au niveau de la nappe phréa-tique ont favorisé les cultures maraichères et le petit élevage pratiqués par des femmes. Une analyse de rentabilité économique de l’investissement situe un taux de rentabilité interne de 35%. Des conventions locales sous l’égide des autorités traditionnelles et administratives permettent la gestion durable de ces espaces par les communautés et la reconnaissance de leurs droits sur la terre et l’eau. La synergie entre le projet de cartographie des ressources en eau et celui d’appui à l’élevage a augmenté le taux de réus-site d’implantation des puits pastoraux.
3.1.5 La Suisse réagit avec flexibilité aux crises humanitaires et aux crises prolongées600’000 personnes en situation de déplacement sont accueillies par le Tchad suite aux conséquences des
crises politiques, des conflits et du terrorisme dans les pays voisins du Tchad. La Suisse a su y répondre de manière professionnelle avec ses partenaires humanitaires multilatéraux et des ONG. Elle est per-çue comme un bailleur humanitaire important. Elle pèse dans le dialogue politique avec ses plaidoyers notamment sur : les risques d’apatridie pour les per-sonnes nécessitant une protection de long terme, le sous-financement chronique du secteur, la distribu-tion d’argent au lieu de vivres, la prise en compte de l’éducation d’urgence et la gestion durable des ressources naturelles autour des camps de réfugiés et en lien avec le changement climatique comme fac-teur aggravant.
3.2 Principales leçons apprisesLes principales leçons apprises de la stratégie actuelle sont : i) l’implication de femmes dans des instances de décision, quel que soit le domaine d’intervention, augmente l’impact des actions de développement, ii) la synergie des actions entre les différentes théma-tiques comme l’agriculture, l’éducation, la nutrition, la santé et la gestion de l’eau favorise une meilleure atteinte des résultats, iii) malgré la pression de la dégradation des conditions cadres, il est possible d’obtenir des résultats significatifs au niveau des pro-jets, mais il est plus difficile d’en avoir au niveau des politiques nationales. L’adoption de la loi semencière et l’approbation de l’ordonnance pour la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) restent des exceptions et montrent que de tels changements sont possibles au Tchad ; iv) les attentes de résultats au Tchad doivent tenir compte de l’adversité du contexte, il est donc important de ne pas être trop ambitieux surtout sur le plan institutionnel.
Sur le plan organisationnel, la présence d’une spécia-liste humanitaire au Tchad, avec mandat régional, a facilité l’anticipation des crises, a amélioré la rapidité des réponses en termes d’interventions et a favo-risé la cohérence dans l’application des instruments humanitaires. En raison de limitations budgétaires, le non-déploiement à N’Djaména d’un conseiller en sécurité humaine en 2016 et 2017 a rendu difficile la mise en valeur des instruments de politique de paix et la participation aux initiatives régionales, malgré un engagement important du personnel de la DDC.
La modalité de mandats qui domine la mise en œuvre, notamment des financements de la Coopé-ration Sud, connaît des limites dans la mise à l’échelle des résultats et le dialogue politique. Même s’il existe des résultats convaincants, avec une possible appli-cation à un niveau national, il est difficile que ces résultats soient repris dans des programmes plus larges, par ex. appuyés par des partenaires multina-tionaux si ces derniers n’ont pas été associés directe-ment à l’expérience.
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4. Implications pour la stratégie de coopération suisse
Parmi les scénarii d’évolution possible du contexte, celui d’une détérioration lente de la situation semble le plus probable (annexe B, scenarii d’évolution du contexte). Bien que la situation au Tchad ne soit pas comparable à celle de pays en guerre, la structure de l’Etat ne cesse de se fragiliser ainsi que les rela-tions entre l’Etat et les citoyens. Les risques d’une criminalité accrue et d’une dérive vers l’extrémisme violent sont réels surtout sur fond de rivalités pour le pouvoir qui peut entraîner le Tchad vers un scénario d’un Etat en faillite. L’action de la Suisse doit contri-buer à réduire la probabilité de survenance d’un tel scénario catastrophe tout en permettant au pays de passer d’un stade de crise multidimensionnelle à un stade de relance. Dans le cas où le pire scénario se réalise, la Suisse peut contribuer à générer des mé-canismes permettant de limiter les dommages pour la population. Alors que des questions politiques et sécuritaires sont aujourd’hui au centre de l’attention, il est important de ne pas oublier le changement cli-matique comme facteur amplificateur de problèmes. Dans ce sens, la vision 2030 du Gouvernement du Tchad « Le Tchad que nous voulons » est probable-ment trop optimiste mais important pour montrer la voie vers une diminution de la fragilité.
Face à cette situation, la Suisse doit :
• Contribuer à ce que le point de bascule vers une diminution de la fragilité soit atteint et avec le moins de conséquences néfastes en matière de développement.
• Appuyer les initiatives de la société civile et du sec-teur privé et inciter l’Etat à jouer un rôle de régula-tion auprès de ces acteurs.
• Améliorer les conditions de vie des populations, là où les conditions permettent de le faire même si l’action de l’Etat n’est pas efficace.
• Etre préparé à répondre à la dégradation de la situation générale.
Il est important que la Suisse contribue à maintenir un certain équilibre dans les appuis de la commu-nauté internationale. Ceci concerne l’équilibre régio-nal, l’équilibre entre appui sécuritaire et appui au développement et entre aide humanitaire et aide au
développement. Ceci se fait au travers du dialogue politique, en particulier avec les partenaires multi-latéraux de financement ainsi qu’avec les nouveaux bailleurs. La Suisse doit donc continuer à être un par-tenaire critique et constructif pour ces institutions et insister sur l’action conjointe sensible aux conflits.
Sur le plan politique, le blocage actuel doit être dé-passé. Grâce à son intervention de longue date per-çue positivement par les parties prenantes, la Suisse a établi une certaine confiance notamment en raison d’un positionnement désintéressé et peut jouer un rôle important à cet égard. Cependant, la confiance n’est pas inépuisable et doit donc se renouveler. Le retour de la DSH, avec le redéploiement au Tchad d’un conseiller en sécurité humaine dès janvier 2018, signifie tout d’abord un repositionnement/renforce-ment du dialogue politique tout en renouvelant en partie les alliances avec des acteurs d’une nouvelle génération.
Le contexte actuel, tenant compte des facteurs de fragilité mais également d’une structure étatique qui permet, malgré tout, de maintenir une certaine sta-bilité, justifie une présence suisse avec tous les ins-truments de la coopération internationale, excepté le SECO. Par ailleurs, la Suisse est également présente à travers les instruments multilatéraux. Cela reste un choix judicieux au vu des difficultés de réformes de base dans les secteurs d’engagement de la Suisse au Tchad. La maximisation des synergies aura un impact positif sur la qualité du programme.
Les actions de terrain de la coopération suisse tout comme l’expérience du dialogue politique au niveau des systèmes nationaux montrent que des bénéfices très importants pour la population peuvent être ob-tenus. Ceci est d’autant plus vrai que le niveau de vie des populations est extrêmement bas. Il est, par exemple, tout à fait réaliste d’augmenter de cinq à neuf, le nombre de mois d’autosuffisance alimentaire et d’améliorer la qualité de nutrition de la population dans le besoin. Il est important que la Suisse, par sa proximité et sa connaissance du terrain, véhicule le message que le développement au Tchad est pos-sible et important.
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5. Priorités et objectifs 2018 –2021
Les choix stratégiques de la coopération suisse pour la période 2018-2021 permettent l’adaptation à un contexte de plus en plus fragile. L’élément clé de l’intervention de la Suisse est la présence simulta-née et cordonnée de l’aide humanitaire, de l’aide au développement et de la promotion de la paix et des droits de l’homme. Les choix de la Suisse s’ins-crivent pleinement dans les orientations stratégiques définies par le Tchad dans le Plan National de Déve-loppement 2017-2021 qui met en exergue le renfor-cement de l’unité nationale, la bonne gouvernance et le respect de l’Etat de droit tout en visant le déve-loppement d’une économie forte et compétitive ainsi que l’amélioration de la qualité de vie de la popula-tion tchadienne. Les appuis suisses prennent aussi en considération les priorités et initiatives qui émergent au niveau local car en l’absence d’un projet national fort de décentralisation, les communautés et institu-tions locales doivent organiser et en grande partie financer des services de base sans fondement légal et institutionnel clair. Le secteur privé sera associé à ces processus. Des opportunités existent au niveau de la mise en valeur des techniques de communica-tion et d’information dans les systèmes d’assurance santé, dans le financement de la maintenance des infrastructures hydrauliques locales et dans l’éduca-tion (par exemple le paiement des subsides par le système de téléphonie).
Au niveau suisse, la stratégie s’inspire du Message du Parlement suisse sur la coopération internationale qui prône notamment : i) un engagement accru dans les contextes fragiles, ii) une augmentation des res-sources en éducation et en Afrique subsaharienne, iii) la lutte contre la pauvreté avec une approche d’in-clusion et d’équité et iv) une contribution à la stabilité et à la réduction des conflits. Compte tenu de l’ex-position extrême du Tchad aux risques climatiques,
80% des projets du domaine de l’agriculture et de la sécurité alimentaire sont définis pour répondre au besoin d’adaptation au changement climatique.
Ceci implique pour la Suisse au Tchad une coordi-nation entre ses trois instruments de la coopération internationale, tout en respectant les spécificités de chacune des parties. Cette complémentarité est dé-terminante pour l’accompagnement du pays sur une voie de réduction de la fragilité. La première étape consiste cependant à atténuer les effets des crises multiples actuelles et d’établir des bases de durabilité pour la relance dans un délai court.
La présence des trois instruments permet aussi de donner au programme une dimension régionale. Tout en plaçant le développement du Tchad au centre de cette stratégie, la Suisse estime qu’en rai-son de l’interdépendance politique, humanitaire et sécuritaire du Tchad avec ses pays voisins, une mise en perspective régionale de l’engagement suisse est fondamentale. Ainsi l’aide humanitaire poursuivra ses activités depuis N’Djaména au nord du Cameroun et en RCA, tout en étant disponible sur d’autres zones si les urgences le demandent. La DSH renforcera le capital de confiance de la Suisse avec des actions de renforcement de la cohésion sociale et de la préven-tion de la violence et de l’extrémisme en prenant en compte les dynamiques régionales.
Par ses interventions, la Suisse contribue à l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD), notamment l’ODD 1 sur l’élimination de la pauvreté, l’ODD 2 sur l’éradication de la faim, l’ODD 4 sur l’ac-cès et la qualité de l’éducation, l’ODD 5 sur l’inégalité entre les sexes et l’ODD 16 sur la paix, la justice et les institutions efficaces.
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Dans une moindre mesure, la Suisse contribuera à atteindre également l’ODD 3 sur la santé, l’ODD 6 sur l’eau propre et l’assainissement, l’ODD 8 sur la croissance économique, l’ODD 10 sur la réduction des inégalités, l’ODD 11 sur les communautés du-rables et l’ODD 13 sur les mesures liées au change-ment climatique.
5.1 Objectif généralLes appuis de la Suisse pour la période 2018-2021 visent à accompagner le Tchad vers une diminu-tion de la fragilité, en atteignant un développement durable qui garantit la sécurité alimentaire, basé sur une économie alimentaire renforcée et en appuyant le développement de systèmes de services de base adaptés. La Suisse promeut les processus favorables à la cohésion sociale, au respect de l’Etat de droit, à la protection et la promotion des droits de l’homme et à la paix, permettant aux citoyens et surtout aux groupes vulnérables d’améliorer leurs conditions de vie et de construire un vivre ensemble apaisé.
L’hypothèse d’impact de la SC Tchad 2018-2021 est la suivante : les femmes et les hommes, scolari-sés et formés, participent au développement socio-économique équitable et exercent leurs droits et responsabilités dans le cadre d’un Etat décentralisé garantissant la paix.
5.2 Domaines d’intervention et synergies Trois domaines d’intervention seront au centre de l’action de la Suisse au Tchad pour la période 2018-2021. Il s’agit de : Citoyenneté, paix et prévention de la violence, Education de base et formation pro-fessionnelle et Agriculture et sécurité alimentaire. L’égalité des genres et le renforcement des principes de gouvernance seront traités dans chacun des do-maines et secteurs, tout comme la prévention de la violence et de l’extrémisme violent qui fera l’objet d’une stratégie transversale, ainsi que la promotion des droits de l’homme dont la réalisation est une condition sine qua non d’un développement écono-mique et social véritablement durable, au bénéfice de chaque individu. Par rapport au cycle 2013 – 2017, le domaine Citoyenneté, paix et prévention de la vio-lence est nouveau. Il englobe un volet d’appui au processus de démocratisation, de dialogue politique et de prévention de la violence ainsi que la gouver-nance des services de base.
Le succès de la démarche d’intervention dépen-dra avant tout des synergies développées entre l’aide humanitaire, l’aide au développement et la
politique de paix. La coordination sur un plan géo-graphique, la planification et le suivi conjoints per-mettront d’obtenir la cohérence recherchée, sans oublier le dialogue politique qui sera présent et complémentaire entre les différentes interventions. De plus, l’innovation sera recherchée dans les trois domaines d’intervention de la Suisse au Tchad. La formation professionnelle devra créer de nouvelles opportunités pour les jeunes femmes et hommes, apportant en partie une réponse à la prévention de l’extrémisme violent et d’autres dérives sociales. Le domaine de l’agriculture/sécurité alimentaire cher-chera à interagir avec l’aide l’humanitaire à travers des stratégies régionales.
5.2.1 Genre et Gouvernance : les thèmes transversauxGenre :La question du genre – avec un accent particulier sur les femmes et les filles – est analysée dès la concep-tion des projets, puis durant la mise en œuvre des activités de tout type. Compte tenu du fait que l’ini-quité se réalise d’une manière générale au Tchad au détriment des femmes, il est impératif d’assurer que les interventions suisses bénéficient de manière adé-quate aux femmes et aux filles. Pour ce faire, il est important que ces dernières jouent un rôle prépon-dérant dans la conception et la mise en œuvre des projets et programmes. L’approche restera cepen-dant inclusive et engagera également les hommes, ce qui est crucial pour l’amélioration du niveau de vie et la satisfaction de toute la société. Un accent particulier sera mis sur l’égalité dans les approches de communication et de visibilité.
Gouvernance : L’exercice d’une citoyenneté responsable est un élé-ment fondateur de l’action suisse au Tchad. Il est primordial que tout un chacun soit non seulement conscient de ses droits mais aussi de ses devoirs ; ceci est essentiel pour le progrès dans un pays où l’action de l’Etat est largement déficiente et offre peu de perspectives d’amélioration à moyen terme. Les cinq principes de gouvernance - redevabilité, transpa-rence, non-discrimination, participation et efficacité - seront suivis dans toutes les actions et renforcés par des démarches spécifiques de contrôle de l’action publique, notamment par les médias.
5.2.2 Domaine citoyenneté, paix et prévention de la violenceL’hypothèse de changement de ce domaine est la suivante : Des espaces propices au dialogue et aux
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initiatives citoyennes, des mécanismes de préven-tion et gestion des conflits ainsi qu’une meilleure gouvernance et décentralisation des services pu-blics de base, génèrent une confiance accrue entre citoyens et Etat, assurent une meilleure protection des groupes vulnérables, et contribuent à une dyna-mique de paix et de prévention de la violence, favo-rable à une réduction de la fragilité.
Il est important que la société se perçoive comme étant capable de résoudre des conflits existants et potentiels. La société tchadienne en a une grande expérience et compte des leaders hautement sensi-bilisés à la nécessité de prévenir les dérives violentes. La stratégie identifiera des conflits actuels et poten-tiels. Elle définira des processus de transformation des conflits ainsi que des démarches de prévention de la violence, notamment celle liée au contexte poli-tique, à l’extrémisme violent et celle déjà existante entre agriculteurs sédentaires et éleveurs souvent transhumants qui peut s’intensifier avec les effets dus aux changements climatiques. Ces actions per-mettront de construire non seulement des groupes de leaders crédibles et engagés mais aussi un capi-tal de confiance pour l’action de la Suisse. Un tra-vail de fond sur les sources potentielles de conflits, par exemple au travers d’une facilitation du dialogue intra-islamique, permettra à la Suisse d’intervenir de manière pertinente grâce à un réseau d’acteurs pro-venant des différents groupes et à son accès à des médiateurs potentiels. La Suisse saisira également les opportunités pour relancer le dialogue national, à travers la création d’espaces d’échange visant à re-construire la confiance entre acteurs politiques et so-ciété civile ainsi qu’entre communautés. L’utilisation systématique des médias locaux et la participation accrue des femmes et des jeunes dans des forums sont cruciales pour la mise à l’échelle des bonnes expériences et l’impact sur le rôle des genres.
En l’absence d’un projet de réforme judiciaire – avec une volonté politique suffisante pour pouvoir l’ap-puyer –l’Etat de droit sera renforcé progressivement par des actions de protection des droits des popu-lations résidentes et pour les personnes en déplace-ment. Ces dernières, grâce au plaidoyer réalisé dans le cadre de l’aide humanitaire, bénéficieront de re-tombées positives même pour les populations locales vivant dans des zones marginales. L’état de droit sera aussi renforcé à travers la valorisation des accords locaux pour améliorer la cohésion sociale pour des communautés en situation de conflit de longue du-rée mais aussi sur l’utilisation harmonieuse des terres et de l’eau. Le bon fonctionnement de ces accords est non seulement un levier crucial pour le dévelop-pement, mais une vraie pépinière d’apprentissage en matière de démocratie et d’exercice d’une citoyen-neté responsable. Si ces accords règlent par exemple l’accès des femmes et des jeunes aux ressources naturelles, ils deviennent un puissant instrument de changement relatif aux rôles homme-femmes ainsi que dans les relations intergénérationnelles. Enfin, le traitement du passé est important pour construire l’avenir ; à ce titre, la Suisse pourrait poursuivre la démarche entamée avec le procès Habré, pour amé-liorer la documentation des évènements sous son régime, dans le cadre d’un projet plus vaste de docu-mentation légale.
Un élément de base de l’exercice de la citoyenneté est la participation de la population dans la gouver-nance locale des services de base. La décentralisation politique et administrative au Tchad est encore loin d’être achevée, mais la gestion des services de base peut constituer un argument probant pour relancer la mise en œuvre de cette réforme à moyen terme. Il est évident que l’Etat à lui seul ne pourra pas finan-cer des services essentiels comme la couverture sani-taire universelle (CSU), l’accès à l’eau et à l’éducation
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pour tous. La Suisse s’engage donc dans ces thèmes, en particulier dans la gouvernance du secteur de la santé, dans lequel elle a acquis une longue expé-rience. La planification de l’utilisation des ressources hydriques sera un élément crucial pour l’adaptation du Tchad au changement climatique. Aussi, la Suisse poursuivra son soutien à ce niveau, notamment dans le développement de la connaissance liée aux res-sources en eau (ex. de l’atlas hydrogéologique natio-nal) permettant une meilleure gestion par l’ensemble des acteurs impliqués.
Des thèmes comme la protection des civils et la pré-vention de l’extrémisme violent ainsi que certains processus politiques ont clairement une dimension sous régionale. Ces dimensions seront prises en compte en étroite collaboration avec les représen-tations suisses des pays concernés. Il s’agit notam-ment : i) de la prévention et résolution de conflits régionaux saisissant des opportunités politiques ; ii) de la promotion et facilitation d’espaces inclusifs de dialogue politique et social ; iii) de la promotion du dialogue intra et interconfessionnel ; iv) de l’utilisa-tion du thème PEV comme moteur d’engagement dans le champ politique et traitement du passé (suivi post-procès Habré).
Enfin, la coopération suisse promouvra la culture en développant une approche programmatique d’ap-pui aux initiatives culturelles. Les synergies avec les thèmes prioritaires, en lien notamment avec des mes-sages du domaine « citoyenneté, paix et prévention de la violence » et transversaux seront recherchées.
5.2.3 Domaine éducation de base et formation professionnelleL’hypothèse de changement du domaine est : l’accès à une éducation de base et à une formation professionnelle de qualité des enfants et des jeunes (M/F), y compris ceux en situation de déplacement, favorise leur développement personnel, leur inser-tion économique et sociale ainsi que leur participa-tion au développement du pays et à la préservation de la paix, contribuant ainsi à une réduction de la fragilité. La Suisse a défini ce domaine comme priori-taire pour le Tchad. Pour atteindre les objectifs visés, des réformes structurelles profondes seront néces-saires et urgentes. Dans ce sens, la Suisse poursuivra son implication visant à renforcer le dialogue poli-tique et la coordination entre PTF et celle entre les PTF et le gouvernement. Ce dialogue politique devra déboucher sur un agenda de réformes permettant aussi de faciliter les engagements financiers des bail-leurs. Pour ce faire, elle s’appuiera sur son rôle de chef de file des PTF (poursuivi jusqu’en 2019) et sur les acquis et leçons tirées au sein de ses projets en éducation de base et en formation professionnelle, y compris les programmes régionaux en éducation, tout en respectant la nouvelle Stratégie Education de la DDC (mai 2017). De manière générale, la Suisse poursuivra son engagement visant le renforcement de la qualité de l’éducation qui devra déboucher sur
l’amélioration des performances d’apprentissage des filles et garçons et la prise en compte des aspects qui favorisent i) une culture de cohésion sociale et de tolérance, ii) la responsabilité environnementale et iii) la santé. L’approche sera systémique et inclusive. Pour favoriser l’équité, la Suisse contribuera à déve-lopper des offres éducatives adaptées aux besoins des groupes marginalisés, y compris les populations déplacées et nomades, et se rapprochera d’autres ac-teurs (ex. secteur privé, école coranique). Elle renfor-cera par ailleurs la prise en compte de la gestion de programme sensible aux conflits (GPSC). Le dévelop-pement de dispositifs de formation professionnelle innovants, diversifiés et inclusifs devra permettre aux jeunes et aux femmes d’acquérir des compétences facilitant leur insertion socioéconomique. Enfin, des composantes éducatives dans les autres domaines de la stratégie de coopération (5.2.2 et 5.2.4) seront renforcées.
5.2.4 Domaine agriculture et sécurité alimentaireL’hypothèse de changement du domaine est : l’ac-cès, tout particulièrement des femmes et des jeunes, aux ressources productives et à des services compé-tents pour les filières porteuses contribue, dans le cadre d’une législation adaptée, à : i) une production plus intensive et durable, ii) une meilleure sécurité alimentaire et nutritionnelle, iii) des revenus addition-nels stables et iv) une diminution de la fragilité. 80% des projets répondront à l’impératif de l’adaptation au changement climatique. Le domaine applique une approche intégrant des visions économiques, sociales et écologiques. Se basant sur la compréhen-sion profonde des filières, il se reposera sur des ser-vices d’appui, en développant la production ainsi que la transformation jusqu’à la consommation, considé-rant à ce niveau la question nutritionnelle. Un accent particulier sera mis sur le développement des activi-tés économiques rentables en faveur des femmes et des jeunes et à un appui de ces derniers en matière d’entreprenariat agricole et d’orientation au marché. Ces activités visent aussi bien l’amélioration de leur statut socioéconomique que leurs capacités d’auto-détermination. Les filières élevage, arachide, karité et semences seront développées davantage – parti-culièrement en amont et en aval de la production, considérant les services d’appui et conseil en termes de financement, de transformation, de stockage, de transport et de commercialisation. La saisie d’autres opportunités, notamment si elles peuvent s’appuyer sur des initiatives existantes démontrant un marché potentiel rentable pour les femmes et les jeunes, complèteront cette approche.
La coopération suisse appuiera aussi le développe-ment et l’application d’un cadre légal favorable au développement des filières. Des réglementations ali-mentaires pour le lait frais en sont un exemple ainsi que la loi sur les semences. Des concepts innovants tels que la santé unique pour les peuples nomades seront testés. Les services de microfinance et d’as-surances risques – ce type d’assurance pouvant se
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concrétiser en collaboration avec le Programme Glo-bal Sécurité Alimentaire – seront promus en parte-nariat avec les services de l’Etat et d’autres acteurs. Dans au moins deux régions, dont le Batha, la Suisse s’engagera à améliorer la résilience des populations en situation de crise alimentaire. Se basant sur le fait que l’action conjointe crée des opportunités (ex. dif-fusion de bonnes pratiques de production et com-mercialisation agricoles et nutritionnelles, réserves alimentaires créées localement), elle favorisera no-tamment l’interaction entre les acteurs institutionnels du développement, ceux de l’aide humanitaire et les différentes autorités impliquées. Les connaissances locales, provenant surtout des femmes, seront mises en valeur sous le concept « expertes rurales ».
5.2 Zones d’interventionLe Batha, l’Ennedi, le Logone oriental, le Mandoul, le Moyen Chari et le Wadi Fira resteront les six ré-gions prioritaires d’appui de l’aide suisse au déve-loppement au Tchad (cf. annexe J). Ces régions sont toutes concernées par des indices importants de pauvreté. Cette répartition régionale de l’engage-ment suisse représente par ailleurs un équilibre dans les dynamiques ethniques et culturelles du pays. Les régions d’engagement offrent également un poten-tiel éprouvé de développement. L’AH, de par les caractéristiques de son mandat, intervient en fonc-tion des crises ; elle poursuivra son appui auprès des personnes en déplacement prolongé dans l’est et le sud du pays et dans une moindre mesure dans la
région du Lac Tchad. Elle continuera aussi à appuyer des programmes liés à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Des synergies avec la CS et la DSH seront déclenchées selon les possibilités. La DSH se déploie-ra en fonction des opportunités. Des complémenta-rités CS/DSH/AH seront recherchées en termes de dialogue et de résolution de conflits, tant au niveau local qu’au niveau central.
Si des opportunités de collaboration avec des ac-teurs du changement se présentent, l’ouverture vers d’autres régions sera rendue possible, surtout si celles-ci permettent des synergies avec d’autres donateurs ou la mise à l’échelle des approches appli-quées par la Suisse.
5.3 FinancesUn budget annuel moyen de 23.5 mio de CHF est prévu pour le programme Tchad sur la période 2018-2021 (cf. annexe H : Budget Indicatif). La CS contri-buera à hauteur de 20 mio/an (soit 85.1% du budget annuel), l’AH de 3 mio/an (12.8%) et la DSH de 0,5 mio/an (2.1%). Comme prévu par le Message 2017-2020, le budget du domaine éducation de base et formation professionnelle sera augmenté de 50%. La CS opérera par contre des réductions en santé (9.5 mio soit 40% de moins) et dans le domaine agri-culture et sécurité alimentaire (20 mio, soit 40% de moins). En ce qui concerne les fonds annuels de l’AH, ils resteront dépendants du contexte humanitaire international.
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6. Mise en œuvre de la stratégie de coopération
L’engagement coordonné des différents instruments de la coopération internationale de la Suisse reflètera l’image de marque de son programme au Tchad ; la coordination entre les trois instruments devra faire preuve de flexibilité et visera l’amélioration des syner-gies dans la mise en œuvre. La cohérence dans les in-terventions sera guidée par les besoins du contexte et les mécanismes de travail respectifs à chaque instru-ment. Les adaptations nécessaires se feront notam-ment au travers de visites de terrain conjointes ainsi que lors des sessions de planification et d’évaluation des résultats. Cette approche pourra se traduire, par exemple, par l’inclusion des populations déplacées dans les chaînes de production de semences et par l’achat des semences produites par des paysans lo-caux par les organisations humanitaires.
Le bénéfice de l’échange régional sur le plan théma-tique mais aussi au travers des projets régionaux sera recherché activement, notamment dans les projets spécifiques dans les domaines de l’éducation des peuples nomades et de l’élevage. Dans un contexte
peu exposé à l’extérieur, il importe de rechercher de manière systématique des innovations développées dans d’autres pays aux conditions similaires. Le pro-gramme global sécurité alimentaire avec un nombre important d’initiatives en Afrique est donc un par-tenaire privilégié, sans oublier le programme santé avec des thèmes comme le financement durable des systèmes nationaux. L’engagement dans les systèmes d’assurances, l’utilisation des technologies de l’infor-mation pour les services de conseil agricole et de la santé unique, les pratiques de la gestion paisible des espaces communs à la transhumance et à l’agri-culture sédentaire représentent d’autres exemples concrets. En éducation, le dialogue au niveau régio-nal et global (PME) sera également assuré.
La mise en œuvre se concrétisera par des partena-riats multiples. Au niveau central, la coopération suisse travaillera en particulier avec les ministères sectoriels, alors qu’au niveau décentralisé, elle tra-vaillera avec les administrations déconcentrées ainsi qu’avec les autorités locales élues ou traditionnelles,
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la société civile et le secteur privé. Les mandataires de mise en œuvre seront appelés à renforcer ce lien entre le bailleur de fonds et les bénéficiaires locaux de tout niveau.
Des stratégies spécifiques permettront une meilleure inclusion des jeunes dans la conception, la mise en œuvre et la valorisation de l’appui suisse. En fonction des spécificités des programmes et de leurs besoins et intérêts, ils seront inclus dans les organes de déci-sion du programme et associés à la définition des objectifs et au suivi des résultats. La capacité inno-vatrice des jeunes sera particulièrement recherchée par exemple dans l’utilisation des instruments tech-nologiques de communication modernes en faveur du développement.
En réponse à un contexte social tendu pouvant provoquer des conflits multiples, la gestion de pro-grammes sensible aux conflits (GPSC) et l’analyse des conflits seront appliquées de manière systématique. C’est une des raisons pour lesquelles des appuis spé-cifiques seront apportés aux peuples nomades. Ils sont non seulement les plus défavorisés en termes d’indicateurs de développement, mais ils jouent aussi un rôle-clé dans l’occupation et la gestion de grands espaces d’importance géostratégique. Ils sont par ailleurs impliqués dans les conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs.
La Suisse s’engage à améliorer la coordination de l’appui international, au sein des groupes de travail des PTF, en particulier dans le domaine de l’éduca-tion de base et de la formation professionnelle où elle prévoit de maintenir son rôle de chef de file jusqu’en 2019, mais aussi dans d’autres thèmes prio-ritaires comme la santé, l’agriculture et l’élevage. Elle maintiendra son rôle actif dans la coordination humanitaire et dans son plaidoyer sur les pratiques et politiques des partenaires multilatéraux en matière de protection des populations civiles et de gestion des situations de crises prolongées.
Afin de pouvoir saisir des opportunités d’appui à des réformes, la programmation financière et opération-nelle devra rester flexible. En termes de modalités de financement, les contributions à d’autres entités, par exemple des acteurs du système des Nations Unies disposant de fonds propres, seront recherchées afin
de multiplier les effets et renforcer l’influence de la Suisse dans le dialogue politique. L’effet de levier sera aussi visé par la recherche de co-financements avec le secteur privé, l’Etat et d’autres partenaires de développement, notamment avec les partenaires financiers multilatéraux et les partenaires bilatéraux. Un taux de 30% du volume sous la modalité de co-financement ou de contribution sera visé.
La révision à mi-parcours prévue pour la fin 2019 évaluera les résultats obtenus aux niveaux micro (po-pulation) et macro (changements institutionnels et politiques dans les domaines d’activités) tout en me-surant la pertinence et l’efficacité des formes d’appui de la Suisse au Tchad. Les éléments importants à considérer seront : i) la consistance de l’engagement de l’Etat tchadien (volonté et progrès de réformes), ii) la perspective d’atteindre les résultats fixés dans la stratégie, iii) le positionnement relatif de la Suisse, iv) les contributions à la coordination des bailleurs de fonds ainsi que v) l’efficacité des synergies entre les instruments du DFAE.
23
7. Pilotage stratégique et gestion
Le Bureau de Coopération (Buco) est responsable de la mise en œuvre de l’ensemble de la stratégie. Les actions de la DSH et de l’AH sont coordonnées étroi-tement avec les unités responsables à la centrale. La conduite du Buco est sous la responsabilité de la Division Afrique de l’Ouest (DAO). La composante promotion de la paix et droits de l’homme est gérée par le HSA en coordination avec le BuCo et la DSH. Un dialogue continu à Berne et sur le terrain permet d’harmoniser les approches et d’atteindre efficace-ment les objectifs visés.
Compte tenu du contexte de fragilité du Tchad et des principes opérationnels de l’institution, le Buco procédera à : i) des analyses de contexte et des éva-luations périodiques des conditions cadres y com-pris le développement du contexte régional (MERV et analyses additionnelles), ii) un suivi structuré des résultats du programme avec les partenaires de mise en œuvre sur la base des indicateurs prédéfinis, iii) un suivi de proximité avec au moins deux visites de ter-rain par an, si possible avec le ministère de tutelle et la conduite des comités de pilotage sous formes de visites de terrain. iv) des rencontres périodiques et d’ateliers annuels de suivi des résultats (cf. annexe I : proposition de monitorage). Il est prévu d’introduire un mécanisme de révision annuelle du programme avec le Ministère de l’Economie et du Plan. Au niveau suisse, une révision en profondeur du programme est prévue pour 2019. La DSH, par le biais du conseiller en sécurité humaine basé à N’Djamena, participera en particulier aux échanges et aux exercices d’ana-lyses stratégiques.
Le Buco favorisera la mise en œuvre des activités des programmes régionaux de la DAO et des pro-grammes globaux au Tchad. Le suivi a pour premier objectif l’apprentissage et le partage d’expériences.
Des missions annuelles de sécurité (Krisenmanage-ment Zentrum - KMZ) et/ou du conseiller régional sécurité serviront de base pour évaluer et adapter la gestion aux risques sécuritaires tout en contribuant à l’analyse du contexte et en l’enrichissant de pers-pectives régionales. Le cadre de suivi mis en place permettra l’évaluation de la mise en œuvre et l’adap-tation des instruments de gestion sécuritaire à l’évo-lution du contexte.
En résumé les principaux objectifs de gestion sont :
• Une gestion favorisant la collaboration et la créa-tion de synergies entre les instruments de la coopé-ration internationale de la Suisse ;
• L’amélioration des capacités des cadres opération-nels du Buco en vue d’une responsabilité accrue ;
• Le maintien des équilibres au sein de l’équipe du Buco pour la prise en compte de la diversité du Tchad ;
• La réduction des risques fiduciaires et politiques liés tant aux projets principaux qu’aux petites actions ;
• Un nombre accru de contributions et co-finance-ment avec des partenaires multilatéraux et bilaté-raux et/ou le secteur privé, en diminuant le nombre de mandats contribuant ainsi à améliorer l’équi-libre entre différentes formes de mise en œuvre, diminuer les risques fiduciaires et la charges admi-nistrative du Buco. Des évaluations périodiques de la conduite par les collaborateurs permettront d’ajuster la gestion du bureau.
Du côté de la CS, les projets s’inscriront sur une durée maximale de douze ans afin de permettre un rythme d’innovation adéquat tout en gardant l’atout de continuité. Le nombre de projets multi-annuels devrait se limiter à onze afin de poursuivre avec un portefeuille gérable en termes de visites de terrain et de gestion administrative. On augmentera l’engagement dans les programmes régionaux de la DAO bien que certaines limites soient posées, par ex. en raison de la non-appartenance du Tchad à la CEDEAO. La participation aux échanges de connais-sances et à l’apprentissage au sein de la DAO (par ex. Groupe de Travail Sécurité Alimentaire et Déve-loppement Rural) et des groupes thématiques à la centrale reste important. Enfin, le programme Tchad est ouvert aux opportunités de gestion déléguée de fonds en fonction des critères fixés en la matière ; si de telles opportunités se présentent, elles devront contribuer aux objectifs de cette stratégie, promou-voir un effet levier et améliorer le positionnement de la Suisse dans le dialogue politique.
25
AnnexesAnnexe A: Liste des acronymes et abréviations
3
1. Annexes A. Liste des acronymes et abréviations
AFD Agence Française au Développement
AH Aide Humanitaire
Buco Bureau de la coopération suisse
CHF Francs Suisse
CI Coopération Internationale
CS Coopération Sud
CSU Couverture Sanitaire Universelle
CEDEAO Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest
DAO Division Afrique de l’Ouest (Suisse)
DDC Direction du Développement et de la Coopération (Suisse)
DFAE Département Fédéral des Affaires Etrangères (Suisse)
DSH Division de la Sécurité Humaine (Suisse)
FAO Food and Agriculture Organization of the United Nations
KMZ Centre de gestion des crises
MERV Monitoring System for Development-Relevant Changes
OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economiques
ODD Objectifs du Développement Durable
ONG(s) Organisation(s) Non-Gouvernementale(s)
PAM Programme Alimentaire Mondiale
PND Plan National de Développement
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement = UNDP
PTF Partenaires Techniques et Financiers
RCA République Centre africaine
ResEau Programme d’appui à la connaissance et la gestion des ressources en eau
SC Stratégie de Coopération
SECO Secrétariat d'Etat à l'Economie (Suisse)
UA Union Africaine
UNICEF Fonds des Nations Unies pour les Enfants
USD Dollars américain
26
Annexe B: Scénarii d’évolution du contexte 2018-2021
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Annexe B: Scénarii d’évolution du contexte 2018-2021
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30
8
C. Risques et mesures de mitigation pour le programme Tchad 2018-2021 Les Risques indiqués en gras sont considérés comme les plus importants
9
Les Mesures de Mitigations des Risques (R.) indiquées en gras sont considérées comme prioritaires
Annexe C: Risques et mesures de mitigation pour le programme Tchad 2018-2021
Les Risques indiqués en gras sont considérés comme les plus importants
Les Mesures de Mitigations des Risques (R.) indiquées en gras sont considérées comme prioritaires
31
Annexe D: Schéma de la stratégie de coopération suisse au Tchad 2018-2021
10
D. Schéma de la stratégie de coopération suisse au Tchad 2018-2021
32
Annexe E: Cadre de résultats (CR) par Domaines de la stratégie Tchad 2018-2021
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Annexe F : Cadre des Résultats SC Tchad 2018-2021 : résultats de gestion & performance
24
F. Cadre des Résultats SC Tchad 2018-2021 : résultats de gestion & performance
Résultats de gestion/ performance (internes) : Les programmes de la coopération suisse au Tchad visent des résultats systémiques durables et sont mis en œuvre selon les principes de la GPSC Outcomes Indicateurs
6.1. Les groupes vulnérables ont
bénéficié de l’engagement de la coopération suisse au Tchad grâce à des interventions coordonnées entre les 3 instruments du DFAE (CS/AH/DSH) présents au Tchad
6.1.1. L’interaction entre les instruments ressort clairement dans 50% des rapports de projets (mention d’interactions concrètes).
6.1.2. Les analyses de fragilités par région d’intervention de la coopération suisse au Tchad sont faites de manière conjointe entre CS/AH/DSH.
6.1.3. Les groupes vulnérables sont clairement identifiés et l’appui qui leur est destiné est identifié.
6.2. Les programmes et projets de la coopération suisse au Tchad prennent en compte :
• les thématiques transversales du genre et de la gouvernance
6.2.1. 100% des programmes et projets mis en œuvre par la coopération suisse au Tchad ont intégré les aspects transversaux de genre et de gouvernance et peuvent rendre compte à leur égard.
6.2.2. 1 analyse spécifique au genre et 1 analyse spécifique à la gouvernance sont effectuées annuellement pour chacun des domaines d’intervention de la coopération suisse au Tchad.
• la gestion de programme et projets sensible aux conflits (GPSC)
6.2.3. Application de la GPSC à tous les stades du PCM et échanges réguliers à ce sujet y inclus l’analyse des risques avec les partenaires de mise en œuvre.
6.2.4. 1 analyse de fragilité – avec définition commune CS/AH/DSH des facteurs de fragilité – spécifique aux régions d’intervention de la coopération suisse au Tchad est effectuée annuellement (cadre MERV).
6.2.5. les facteurs de fragilité notamment ceux pouvant déboucher sur de l’extrémisme violent et / ou de la migration sont analysés conjointement par CS/AH/DSH dans les projets identifiés par le Buco comme les plus pertinents pour ces thèmes.
6.2.6. L’intégration des modifications nécessaires au niveau programmatique (cf matrice analyse des risques et mesures de mitigation annexe XY ) est documentée aussi au niveau du Rapport Annuel du Buco.
6.2.7. Les instruments de la gestion de la sécurité selon Directive 150 sont adaptés au contexte tchadien de manière annuelle.
6.2.8. La coopération suisse à continuer à effectuer des missions terrain sans escortes armées.
45
Annexe F : Cadre des Résultats SC Tchad 2018-2021 : résultats de gestion & performance
25
6.3. La coopération suisse au Tchad en tant qu’institution apprenante adapte son fonctionnement et ses pratiques en fonction des expériences faites
6.3.1. l’organigramme, TdRs et MbOs reflètent les adaptations des programmes/projets de la coopération suisse au Tchad.
6.3.2. Le Bureau de la coopération suisse au Tchad est activement engagé dans au moins 3 réseaux thématiques (genre ; gouvernance ; CHRNet ; Programme Global sécurité alimentaire) de la DDC.
6.3.3. Le Bureau de la coopération suisse au Tchad a participé activement aux rencontres et échanges liés aux programmes régionaux DAO.
6.3.4. Les collaborateurs reconnaissent l’effort de l’institution pour promouvoir l’apprentissage (enquête interne de satisfaction).
6.4. La coopération suisse au Tchad
utilise entre autre des fiduciaires pour mitiger les risques
6.4.1. Nombre de projets/ interventions utilisant des fiduciaires.
Résultats de gestion/ performance (externes) : La Suisse contribue à une aide au développement effective ainsi qu’à la réduction de la pauvreté et à la paix Outcomes Indicateurs
6.5. Les partenaires tchadiens, institutions
et autorités, à tous les niveaux (micro, méso, macro), ainsi que la société civile et le secteur privé, jouent progressivement un rôle croissant dans la mise en œuvre du programme de la coopération suisse au Tchad
6.5.1. Au moins 3 réformes systémiques en lien avec les Domaines d’intervention de la Suisse au Tchad ont été lancées par les autorités tchadiennes
6.5.2. La société civile est représentée dans 60% des comités de pilotage
6.6. Les partenaires nationaux et
internationaux de la Suisse au Tchad soutiennent les positions défendues et promues par la coopération suisse
6.6.1. Le rôle de la Suisse comme acteur actif, coopératif et compétent est reconnu et des exemples concrets sont partagés de manière ad hoc dans les rapports annuels
6.6.2. Volume de projets de la coopération suisse au Tchad co financés (cible : 30% du volume)
6.7. Les acteurs de développement
adoptent une coordination effective de l’aide qui permet une harmonisation des approches et des résultats systémiques
6.7.1. La Suisse joue le rôle de cheffe de file des PtFs dans au moins 1 Domaines d’intervention de la coopération suisse au Tchad
46
26
G. Domaines d’intervention et leur hypothèse d’impact
Domaine 1Citoyenneté, paix et prévention violence
Domaine 3Agric. et sécu. alimentaire
Domaine 2Education de
Base et Formation Prof.
Les femmes et les hommes, scolarisés et formés, participent au développement socio-
économique équitable et exercent leurs droits et responsabilités dans le
cadre d'un Etat décentralisé garantissant
la paix.
Annexe G : Domaines d’intervention et leur hypothèse d’impact
47
27
H. Budget indicatif par domaine d’intervention (en millions CHF)
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AH 2.5 1.2
Sous-total AH & CS 21.5 19% 26.7 22% 3%DSH 2.3 1.6
CS Citoyenneté 1.1
CS Gouvernance Santé 0 0 13.6
CS Gouvernance Eau 2.0
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Sous-total DSH, AH & CS 9.8 9% 9.3 8% 27%Autres thèmes/culture 17 15% 9.9 8% 4%
Total 111.8 100% 122.5 100% 100%
total CS 92 82.3% 105.3 86.0% 85.1%
Total AH 17.5 15.7% 15.6 12.7% 12.8%
Total DSH 2.3 2.1% 1.6 1.3% 2.1%
*** dont 2,5 mio jusqu'à la fin 2018
**** Jusqu'à la fin 2019
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Domaines d‘intervention
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Stratégie 2013-2017
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0.4
23.6
7%
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12%
16.7
38.7
***** Suite à la création du nouveau domaine "Citoyenneté, Paix et Prévention de la violence", des éléments de travail sur les systèmes
santé et eau et l'amélioration de leur gouvernance y seront intégrés à partir de 2019.
* Suite à la prolongation de la stratégie 2013-2016 jusqu'à la fin 2017, les montants prévus pour 2017 ont été ajoutés (sur la base de
l'année 2016 sauf DSH : réduction de 0.5mio/an à CHF 0.1mio/an).
Santé
Citoyenneté, Paix et Prévention de la violence*****
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Annexe H : Budget indicatif par domaine d’intervention (en millions CHF)
48
Annexe I : Base pour la mise en œuvre du monitorage
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54
Annexe J : Stratégie de Coopération Tchad 2018-2021 : carte des 6 zones d’intervention
Le Batha, l’Ennedi, le Wadi Fira, le Moyen Chari, le Mandoul et le Logone oriental resteront les 6 régions priori-taires d’appui de la coopération suisse au Tchad. Ces régions sont toutes concernées par des indices importants de pauvreté. Cette répartition régionale de l’engagement suisse représente par ailleurs un équilibre dans les dynamiques ethniques et culturelles du pays.
The boundaries and names shown and the designations used on this map do not imply official endorsement or acceptance by the United Nations.
Creation date: 28 Août 2012 Sources: MATHU, INSEED, CNAR Feedback: [email protected] www.unocha.org www.reliefweb.int
TCHAD: Organisation Administrative
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Limite de Région
Frontières du Pays
Chef lieux de Région
0 200100 Kms
The boundaries and names shown and the designations used on this map do not imply official endorsement or acceptance by the United Nations.
Creation date: 28 Août 2012 Sources: MATHU, INSEED, CNAR Feedback: [email protected] www.unocha.org www.reliefweb.int
TCHAD: Organisation Administrative
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CENTRAFRIQUE
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Frontières du Pays
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0 200100 Kms
55
Annexe J : Stratégie de Coopération Tchad 2018-2021 : carte des 6 zones d’intervention
Annexe K : Foyers des crises autour du Tchad, 12/2015 (Source : ICG)
Tchad : entre ambitions et fragilités Rapport Afrique de Crisis Group N°233, 30 mars 2016 Page 29
Annexe B : Carte du Tchad et des menaces régionales
56
Annexe L : Aperçu de la situation humanitaire
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Impressum
Publication:Département fédéral des affaires étrangères DFAEDirection du développement et de la coopération DDC3003 Berne
Mise en page:Mark Manion, Commusication Arts
Photos:Annalena Flury / DDCGianluca Guidotti / DDCBoris Maver / DDC
Commandes: www.ddc.admin.ch (rubrique «publications»)
Contact spécialisé:Direction du développement et de la coopération DDCDivision Afrique de l’Ouest Freiburgstrasse 1303003 BerneTel. +41 58 462 34 75www.ddc.admin.ch
Berne, 2017