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se développe dans le contexte intellectuel detransformation de la notion de souveraineté,en particulier grâce à Thomas Hobbes etBaruch Spinoza.

Une ouverture en second lieu vers uneapproche réaliste de l’ontologie des collectifs,à l’exemple de Frédéric Vandenberghe propo-sant, en relation avec les nouveaux mouve-ments sociaux du XXe siècle, une théorie del’action collective qui attribue un pouvoir cau-sal aux acteurs collectifs.

Une double ouverture qui se retrouve dansl’analyse que propose Dominique Linhardt, àpartir du cas anglais des premières décenniesdu XXe siècle, d’un pluralisme politique expri-mant fortement le souci d’abandonner l’Étatunitaire au profit d’une approche réaliste desgroupes qui médiatise le lien social par un troi-sième terme, le tiers commun.

JACQUES GUILHAUMOU

1 - John R. SEARLE, La construction de la réalitésociale, Paris, Gallimard, [1995] 1998.

2 - Udo TIETZ, Die Grenzen des « Wir ». EineTheorie des Gemeinschaft, Francfort, Suhrkamp, 2002.

Christian Delacroix, François Dosseet Patrick Garcia (éd.)HistoricitésParis, La Découverte, 2009, 301 p.

Dans le champ des études historiques en parti-culier, et celui des sciences sociales en général,la décennie écoulée a assurément été marquéepar un regain d’intérêt pour les questions detemporalité ainsi que pour celles relatives à lapérennité ou non de structures anthropologiquessous-jacentes. Issu d’un séminaire de recherche,ce volume nous livre un premier bilan de ce« tournant » historiographique, en distinguantquatre grandes séquences.

La première partie contient un inédit dePaul Ricœur dans lequel l’auteur déplace laquestion heideggerienne de la mortalité ets’emploie à montrer que « l’histoire des histo-riens n’est [...] pas condamnée à l’historicitéinauthentique » (p. 26), jadis fustigée parHeidegger. Le texte qui suit de ChristianDelacroix propose une généalogie informée dela notion de « régime d’historicité » à partir 1 0 5 9

de trois massifs principaux : une anthropologiehistorisante contestant le structuralisme lévi-straussien (Marshall Sahlins) ; une interrogationmétahistorique sur les conditions de possibi-lité des histoires et de leur mise en intrigue(Reinhart Koselleck et P. Ricœur) ; la montéedes interrogations et enquêtes historiques surla mémoire (Pierre Nora et ses effets internescomme externes aux seules études historiques).Dans un troisième texte directement écritdans un français incertain et ambigu, manifes-tement non relu, Daniel Creutz revisite lathéorie de l’histoire de Johann Gustav Droysen(1857) et réaffirme – à juste titre contre uneréduction trop rapide de l’historisme allemandau rang d’idéologie bourgeoise – la positiondroyséenne : quant au caractère toujours déjàhistoriquement médiatisé des institutionssociales et symboliques humaines et quant aupotentiel critique de la conscience historiquemoderne (cette mise à distance par rapport àsoi de toute société via les instrumentscritiques de l’histoire-science et ses diversesmodalités de mises en intrigue). Typologisantde manière aiguë le rapport au passé entretenupar les Anciens, d’Hésiode jusqu’aux stoïciens,Catherine Darbo-Peschanski revisite la ques-tion du « régime d’historicité ancien », diagnos-tiqué par François Hartog par contraste avec lestravaux de Koselleck sur la rupture des Tempsmodernes. Ce qui prétend n’être encore qu’une« esquisse » exploratoire distingue ainsi demanière suggestive : une « historicité de la jus-tice » (avec ses trois sous-variantes : « historicitéde l’effort de justice », « historicité tragique dela justice » et « historicité du système des jus-tices »), une « historicité de la nature humaine »et une « historicité de la fortune ou du destin ».En vue d’une perspective comparatiste globaleencore à construire, on ne peut que souhaiterque ce genre de spécification fine soit pour-suivi pour d’autres périodes, d’autres espaces,d’autres répertoires symboliques et discursifs.

Consacrée au « moment Koselleck », laseconde séquence de l’ouvrage s’ouvre sur uninédit de l’historien allemand, introduit et tra-duit par Jochen Hoock etMarie-Claire Hoock-Demarle. Dans ce texte touchant à des maté-riaux juridiques magistralement traités parR. Koselleck dans sa thèse d’habilitation sur laPrusse (qu’il conviendrait enfin de traduire desorte à faire apparaître la base empirique de la

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pyramide de la Begriffsgeschichte), l’auteurmontrela tension fondamentale dont l’État prussienn’a pu sortir, de la promulgation du «Codegénéral prussien » (Allgemeines Landrecht) en1794 à la révolution de 1848. Soucieux (pourdes raisons notamment fiscales) d’abroger la« domesticité » (Gesinde) et d’instaurer unerelation d’allégeance directe de chaque indi-vidu à l’État, préoccupé en même temps parla libéralisation-modernisation économique dupays, l’État prussien souffrait cependant d’unsous-développement structurel (taux d’enca-drement policier et administratif très faible)qui le condamnait à recourir aux cadres tradi-tionnels du contrôle social, territorial et judi-ciaire. Au regard des velléités de réformejuridique, le paradoxe était alors maximal :« l’État n’avait pas d’autre ressource que detravailler main dans la main avec les famillesde la noblesse ou de la grande bourgeoisie »(p. 102). Le mouvement historique, assuré-ment, ne se décrète pas ; la « constitution socialeet économique » d’un pays conditionne lamiseen œuvre concrète de toute constitution juri-dique : « Libérer des individus et créer unepropriété dé-féodalisée relevait d’un processuslong et difficile » (p. 103), qui ne devait aboutirque bien plus tard (abrogation effective dela réglementation sur la domesticité le12 novembre 1918). On saisit aisément avecce texte de quel terrain empirique a émergéla théorie koselleckienne des temporalitéshistoriques, qui ne saurait être réduite à unsimple exercice de style métahistorique. Enforme d’introduction concise à l’œuvre deR. Koselleck, la contribution de J. Hoock metquant à elle justement l’accent sur l’articula-tion entre histoire sociale et sémantique histo-rique, sur l’importance des structures itérativesde l’histoire (notamment le droit et ses iner-ties), enfin sur le plaidoyer koselleckien enfaveur d’un « historisme réfléchi dans un des-sein systématique » (cité p. 111). Le texte deFrançois Dosse vient compléter cette présen-tation, essentiellement, et sans surprise, à par-tir de la lecture de R.Koselleck donnée parP. Ricœur dans Temps et récit ainsi que par dif-férence avec l’école de Cambridge.

La troisième partie de l’ouvrage s’interrogesur l’existence et les contours possibles du« régime d’historicité » contemporain. Elles’ouvre sur un très riche entretien donné par1 0 6 0

F.Hartog sur la genèse et la fortune de cettenotion heuristique. Son inventeur (conjointe-ment avec Gérard Lenclud en premièreapproche) revient ici sur l’importance des tra-vaux deM. Sahlins, sur l’expérience des muta-tions contemporaines observées depuis Berlinaprès 1989, sur la lecture de R.Koselleck puisdes travaux sur la mémoire autour de P.Nora.F.Hartog réaffirme ici la « combinaison d’impré-cision et de précision » de la notion de « régimed’historicité » ; mise en œuvre ad hoc avec « leplus de rigueur possible », elle peut ainsi « aiderà saisir la spécificité dumoment », à « faire sur-gir un peu plus d’intelligibilité », à la conditiontoutefois de ne pas être utilisée comme un« mot passe-partout » et au final une « pas-soire » qui ne retiendrait rien. Ce concept heu-ristique ressortit ainsi délibérément au genreexploratoire de l’« essai » (au sens de RobertMusil), tout comme les analyses successivesde F.Hartog ont porté, depuis son Hérodote,sur « les moments de crise et les figures d’entre-deux » (hétérologies).

À partir de là, les articles du volumes’enchaînent dans une grande hétérogénéitéet dispersion thématique. La contribution deYannick Bosc revient sur le texte de ThomasPaine intitulé La Justice agraire (1797), danslequel une distinction fondamentale est opé-rée entre la propriété commune originelle « dela terre elle-même » et la propriété indivi-duelle des « améliorations faites à la terre », desorte à en dériver un droit naturel à la subsis-tance matérielle et à la représentation poli-tique indépendamment des revenus de chaquecitoyen. Critique conjointe de la liberté illimi-tée du commerce comme de la démocratie desseuls propriétaires, ce texte a récemment étéréactivé par la philosophie politique contem-poraine et en particulier, montre Y. Bosc, parles rawlsiens de gauche (Philippe Van Parijs)et les chefs de file anti-utilitaristes en France(Alain Caillé et La revue du Mauss). Avec Painenaissait ainsi le débat durable sur l’allocationuniverselle et le revenu minimum citoyen.Stéphane Van Damme nous livre ensuite unecontribution riche sur les historiographiescontemporaines de l’objet « philosophie », consi-déré à la fois comme « un savoir, une pratiquesociale et un objet culturel ». Il invite à dé-disciplinariser notre regard contemporain (trophabitué au concept restreint de la philosophie

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académique), à porter une attention accrue auxphénomènes de circulation des énoncés philo-sophiques, aux modalités concrètes (espaces,supports et styles) de la communication philo-sophique, enfin aux statuts et publics des indi-vidus philosophants (par exemple le primat del’homme de lettres).

Analysant les discours et interviews prési-dentiels, à caractère commémoratif ou non, de1958 à 2007, Patrick Garcia s’interroge quantà lui sur la question de savoir si un changementde « régime d’historicité » est décelable auniveau de la prise de parole des chefs d’Étatfrançais, soumis à la « contrainte structurelle »de « dire l’histoire » publiquement. La sensibi-lité à l’histoire varie assurément d’un prési-dent à l’autre. P. Garcia identifie finalementdeux grandes séquences : entre 1958 et lesannées 1980 tout d’abord, lorsque l’histoire, etla grandeur évanouie d’un « peuple-colosse »(Charles deGaulle), est sollicitée afin de rassu-rer un pays en proie aux doutes en sa qualitéde puissance désormais seulement moyenne ;des années 1980 à 2007 ensuite, alors qu’il s’agitdésormais de faire droit aux revendicationsmémorielles des victimes du XXe siècle ainsique des mémoires communautaires en tousgenres. La « réorientation chiraquienne », durantcette seconde période, aura consisté à mettrel’accent sur une « histoire partagée », articulantpubliquement la diversité des expériences deguerre, la nécessité de transmettre un héritagehistorique aux jeunes et d’assurer par là mêmela pérennité de la cohésion nationale. À aucunmoment donc, dans ce « régime d’historicité »solennel et public, n’apparaît le risque des’assoupir dans un présentisme étale, sanshorizon ni racines. Les « leçons » de l’Histoireet les vertus de l’exemplarité morale y sontmême toujours de mise. Suivant l’angle prag-matique retenu donc (la diversité socio-politiquedes cadres d’énonciation et des cibles), plu-sieurs régimes d’historicité différents coexistenten modernité. Dans sa contribution sur la«mémoire européenne » en cours d’émergence,Henry Rousso s’interroge d’une part sur lerégime d’historicité contemporain (caractérisépar un quadruple processus de « réparation »,de « judiciarisation », de « victimisation » et de« dénationalisation ») et d’autre part sur cequ’il appelle « le dilemme d’une éventuelle‘européanisation’ de la mémoire ». Non sans 1 0 6 1

laisser poindre un scepticisme certain, il conclutson propos en forme d’interrogation sur undouble écueil possible : « comment éviter,d’un côté, les illusions de la table rase et laconstruction d’une mémoire artificielle, sansfondements historiques réels, et, de l’autre, larumination d’un passé mortifère, où dominentencore les passions nationales ? » (p. 220).

La dernière séquence du volume fait droità des approches disciplinaires autres que l’his-toire proprement dite. Marie-Odile Godarddonne le point de vue de la psychanalyse, enparticulier lorsqu’elle s’intéresse aux rêves enpériodes historiques traumatiques (IIIe Reich,Rwanda). Pour les témoins, voire les patients,l’événement, dans ce contexte, c’est finale-ment « le temps présent du traumatisme ». Etle constat, au fil du temps, semble sans appel :«On ne diminue pas la souffrance, on diminuela surprise de la souffrance » (p. 238 sq.). Dansle texte qui suit, Pascal Michon revisite la phi-losophie du langage d’Émile Benveniste poury déceler une conception « rythmique » del’histoire « fondée sur des manières distinctesde fluer ».

La contribution d’Enzo Traverso portequant à elle sur la controverse épistolaire de1987 entre Martin Broszat et Saul Friedländer,soit sur la question de savoir comment histori-ser le national-socialisme, moyennant queldegré « d’implication subjective de l’historiendans sa recherche ». Alors que M. Broszat(« Plaidoyer pour une historisation du national-socialisme », 1985), directeur de l’Institutd’histoire du temps présent à Munich, met engarde contre le biais rétrospectif qu’il y a àrelire toute l’histoire de l’Allemagne à la lumièred’Auschwitz comme point d’aboutissement(effet téléologique de décontextualisation,écrasement des perspectives et des responsa-bilités différentes de l’État nazi et de la sociétécivile), S. Friedländer souligne le danger qu’ily a à « vouloir séparer une société civile saineet un système politique criminel » (p. 263) etentend accorder toute leur place dans le récitau vécu quotidien des victimes : car enfin, écritS. Friedländer, « l’Alltagsgeschichte de la sociétéallemande comporte inévitablement sa partd’ombre : l’Alltagsgeschichte des victimes »(p. 266). L’historiographie du nazisme sembleaujourd’hui encore clivée entre ces deux grandes

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options (reconstruction, via les archives, desstructures, idéologie et politiques concrètes del’État nazi d’un côté – avec des chercheurs leplus souvent allemands ; historisation à partir dela mémoire des victimes, de leurs témoignageset de la vie quotidienne de la persécution/extermination de l’autre – sous la plume dechercheurs en majorité juifs).

Le texte suivant, de Philippe Simay, montrecomment les disciplines ressortissant à l’ethno-graphie et l’anthropologie ont peu à peu remisen cause, au XXe siècle, l’idée de stabilité et depérennité des structures socioculturelles, et enparticulier l’idée de « tradition », des sociétésqu’elles étudient. Dès avant les travaux deM. Sahlins, une littérature abondante montreen effet que ce sont sans doute les sociétéstraditionnelles qui sont le moins traditiona-listes, au sens où l’acte de transmission dansle temps va toujours de pair avec une reconfi-guration ad hoc des héritages, et ce d’autantplus librement que l’absence de fixation écriteinterdit une comparaison des écarts successifsintroduits par rapport au passé (Jack Goody).Dire au présent la « tradition » apparaît ainsicomme une opération toujours sélective etreconfigurante, qui n’hésite pas à instrumenta-liser le passé en fonction d’enjeux à venir.Réfléchissant sur ses méthodes et ses objets,l’anthropologie en vient ainsi, selon P. Simay,à des positions épistémologiques fort prochesde l’« herméneutique phénoménologique »contemporaine, dans la lignée de Heidegger,Gadamer et Ricœur.

Clôturant l’ouvrage par une contributionfort suggestive, Jean-Marc Besse retrace lagenèse de la notion de « géographicité » (pre-mière occurrence chez Pierre Michotte en1921) et invite ensuite à revisiter les potentia-lités heuristiques des propositions formuléespar Éric Dardel en 1952 dans L’homme et laterre. Plaidant pour une histoire de la géo-graphie qui mettrait au centre le rapport vécu àl’espace (« l’Exister » spatialement), É. Dardelréaffirmait à l’époque, avec Heidegger etLévinas, l’importance de la structure phéno-ménologique « base »/« horizon » : comme sil’espace vécu et l’environnement spatialn’apparaissaient à la subjectivité humaine qu’àtravers la tension anthropologique primaire« Ici »/«Là-bas » – une structure de base de1 0 6 2

l’expérience qui donnerait ensuite lieu àd’innombrables « interprétations » (sémantisa-tions) au fil de l’histoire de la géographie(comme réalité et comme savoir). Forgeant lanotion de « régime de géographicité » (p. 293),J.-M. Besse esquisse ici, à la suite d’É. Dardel,un programme de recherche homologue etcomplémentaire à celui d’une (souhaitablemais difficile) histoire comparée des « régimesd’historicité » : il s’agit en cela « d’ouvrirl’enquête sur les diverses manières selon les-quelles les valeurs de séparation, d’orientation,d’inclusion et de dimension spatiales ont étévécues, pratiquées, représentées, dites, voirethéorisées au sein des sociétés différentes, età des époques successives du savoir géogra-phique » (p. 296). Assurément, on ne peutqu’espérer qu’un rapprochement s’opère entrehistoriens et géographes au point d’articulationde ces deux passionnants chantiers.

ALEXANDRE ESCUDIER

Bertrand Müller (dir.)L’histoire entre mémoire et épistémologie.Autour de Paul RicœurLausanne, Payot, 2005, 220 p.

En 2000, le philosophe Paul Ricœur fitparaître l’un de ses livres les plus importants,La mémoire, l’histoire, l’oubli, consacré auxrelations problématiques entre le temps,la mémoire et l’histoire. D’autres livres deRicœur avaient auparavant traité du rapportentre histoire et philosophie : Histoire et véritéen 1955 et Temps et récit en 1985. Ce dernierlivre cependant s’imposa comme un ouvragemagistral, philosophiquement important etincontournable pour tous ceux qui s’interro-geaient tant sur les pratiques que sur les fon-dements théoriques, épistémologiques etphilosophiques de l’histoire. En effet, les dis-cussions, les analyses, les prises de positions,les accords et les désaccords suivirent tout desuite, ainsi que les colloques, les séminaires,les numéros spéciaux des revues et les tablesrondes consacrés à ce livre. Quelques rares phi-losophes et les historiens surtout ont comprisque les questions soulevées les concernaient

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