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boris-adam
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2. peuvent accder d'autres emplois ". L'emploi est une sorte de jeu de chaises musicales : lorsque les candidats sont plus nombreux que les postes pourvoir, ceux qui disposent de plus d'atouts - parce qu'ils sont mieux forms ou plus diplms, notamment - peuvent accder plus facilement aux chaises disponibles. L'impact d'une baisse des salaires sur l'conomieEnfin, la troisime critique concerne les effets en retour d'une baisse - gnrale ou cible - des salaires (ou du cot salarial, si cette baisse ne concerne que les cotisations patronales) sur l'conomie dans son ensemble, et en particulier sur la demande. Lorsque les gros bataillons des consommateurs voient leurs revenus - d'activit ou sociaux - se rduire, comment ne pas imaginer qu'il puisse y avoir des effets sur la consommation, sur l'pargne, sur les comportements d'activit, etc. ? Et comment tre certain que ces effets seront bnfiques l'emploi ? En d'autres termes, il ne suffit pas de raisonner d'un point de vue micro- conomique, il faut aussi regarder les consquences macro-conomiques. Et il n'est pas sr que ces dernires soient bnfiques. C'tait la critique de Keynes aux propositions de rduction des salaires que certains hommes politiques faisaient dans les annes 30 pour lutter contre la crise. Vous allez aggraver le mal, expliquait-il en 1931, lorsque le gouvernement britannique s'apprtait rduire de 15 % le salaire des instituteurs : " Les producteurs britanniques verront s'amenuiser d'un total approximatif de 70 millions de livres sterling les recettes que leur procurent les dpenses des consommateurs (...). Ils ne pourront ponger cette perte sans rduire leurs propres dpenses ou licencier une partie de leur personnel ou recourir aux deux expdients la fois. ". Ce n'est videmment pas fatal : ainsi, malgr la baisse des salaires moyens constate aux Etats-Unis depuis une dizaine d'annes, la part des salaires dans la valeur ajoute a augment, alors qu'elle diminuait en France. L'effet d'embauche peut tre tel que la masse salariale augmente. Mais, si l'exemple amricain apporte de l'eau au moulin des partisans de la baisse des cots du travail, les autres exemples sont moins probants, commencer par le Royaume-Uni. L'effet dpressif des baisses de salaires entre 1980 et 1990 n'a pas t compens, outre-Manche, par l'effet d'acclration des embauches.C'est la raison pour laquelle des conomistes keynsiens, comme Martin Weitzman ou James Meade, prconisent ce que l'on appelle l'conomie du partage. Imaginons, proposent-ils, que le salaire soit compos d'une partie fixe - que l'employeur doit verser quoiqu'il arrive - et d'une partie variable, indexe sur l'excdent brut ou le rsultat d'exploitation, par exemple. Lorsque les affaires vont mal, la deuxime partie du salaire diminue, si bien que l'entreprise est moins oblige de licencier : la flexibilit des salaires permet d'attnuer le choc, sans qu'il soit besoin de rduire les effectifs. A l'inverse, lorsque les affaires vont bien, l'entreprise est incite embaucher : il ne lui en cote que la partie fixe du salaire puisque, au pire, si le nouveau salari se rvle totalement improductif, c'est la partie variable du salaire des autres qui va diminuer d'autant. Globalement, ce mcanisme contribue pousser l'emploi en priode de croissance et le stabiliser en priode de crise. C'est d'ailleurs, semble-t-il, l'explication du cas japonais : en moyenne, prs d'un tiers de la masse salariale est compos de primes qui disparaissent ou se rduisent lorsque la conjoncture se dtriore. Rsultat : l'ajustement se fait par la masse salariale et non par l'emploi.