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Enseigner le français à l’heure du numérique Jean-Michel Le Baut

JM Lebaut - Innover en lettres par le numérique fipf 2014

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Enseigner le français

à l’heure du numérique

Jean-Michel Le Baut

Lire-écrire-publier

sur un blog :

l’exemple d’i-voix

UN PROJET ETWINNING

PAR LES LITTERAIRES DU LYCEE DE L’IROISE A BREST (FRANCE)

ET LES ELEVES APPRENANT LE FRANCAIS AU LICEO CECIONI

A LIVOURNE (ITALIE)

i-voix

UN ESPACE

DE LECTURE ET D’ECRITURE,

DE CREATION ET D’ECHANGE,

AUTOUR DE LA LITTERATURE

USAGE DES BLOGS

FLE

Lire avec les réseaux sociaux

l’exemple de L’étranger

Et si Meursault avait connu Twitter ?

Ecrire

avec les réseaux sociaux :

l’exemple des i-poèmes

i-poèmes

Description imivoix par Bénédicte Photo de Giulia

Je vois des bateaux amarrésJe vois des lampadaires allumésJe vois une foule de gensJe vois des chaises en plastiqueJe vois des grands bâtiments dechaque côté du canalJe vois des fenêtresJe vois un fil électriqueJe vois un pont joignant lesdeux quaisJe vois des toiles en plastiquebleu

La lumière des lampadaires se reflète dans l'eau, cela donnel'impression de voir un miroir de la ville. La photo possède destraits linéaires importants. Par exemple les lignes des deux quaisainsi que le contour des immeubles et des fenêtres. Tout cela esttrès rectiligne, ce qui donne un aspect structuré à la photo. Ledessus du pont est dans cette continuité. Mais le dessous dupont est en forme de demi cercle, il est en plein milieu de laphoto ce qui vient casser ce rythme, il y a comme un rupture. Deplus, ce demi cercle est accentué par son reflet dans l'eau. Malgréça, j'ai l'impression et j'ai envie que cette ville continue avec plusde lumières plus de bateaux, plus gens, plus de reflets... De plusles couleurs font partie intégrante de la photo. Au fond, onremarque une masse colorée, jaune, vert, bleu rouge... Ce qui medonne envie de penser que c'est un arlequin qui déambule dansles rues de la ville. Les façades des bâtiments sont égalementrehaussées de blanc, de rose ou encore de gris, ce qui se mariebien ensemble. Malgré les nombreux détails présents, l'imagereste agréable à regarder. Lorsque j'ai vu cette photo pour lapremière fois, je n'avais qu'une envie : m'y glisser et siroter unverre au bord du quai ou encore me mêler à cette foule. Cettephoto m'a donné envie de danser, il y a comme un aspect festifqui émane d’elle. J'ai juste envie de prendre un bateau et d'allerme balader sur le canal pour m'enfoncer loin, loin dans la nuit !

Enfance (III)

Au bois il y a un oiseau, son chant vous arrête et vousfait rougir.

Il y a une horloge qui ne sonne pas.Il y a une fondrière avec un nid de bêtes blanches.Il y a une cathédrale qui descend et un lac qui monte.Il y a une petite voiture abandonnée dans le taillis,

ou qui descend le sentier en courant, enrubannée.Il y a une troupe de petits comédiens en costumes,

aperçus sur la route à travers la lisière du bois.Il y a enfin, quand l’on a faim et soif, quelqu’un qui

vous chasse.

Arthur Rimbaud Illuminations (1886)

Illumination

Il y a une illumination de vie surtes rebords de pierre.Il y a cet arc qui laisse couler ta vie.Il y a le lieu, miroir d'embarcationsinanimées.Il y a ces grands bâtiments quisillonnent tes quais, s'engouffrentdans la pénombre de la nuit.Il y aura toi traversé par un canalinabouti .Il y aura toi piétiné par dessandales usées .Il y aura toi éclairé par unsemblant d'impatience.

Poème en prose écrit par Bénédicte à partir d’une photo partagée par Giulia

Famille

A la maison il y a une berceuse, qui cajole ses fillesavec amour.Il y a des fraises, rouges, entières ou coupées demoitié, qui, ensemble, peignent des lignes légères, enharmonie.Il y a un nid, mignon et agréable, qui défend lessecrets les plus chers d'une famille unie.Il y a une façade de pierres et béton avec desblanches ouvertures qui laissent la place àl'imagination humaine.Il y a mon petit cœur chaviré par mille mémoires, quijoue avec mon triste sourire et mes larmes heureuses.Il y a mon corps encore enfant, qui a besoin d'uneétreinte amicale.Il y a, enfin, quand je suis confuse dans un videinfini, un rayon de lumière qui serre mes mains.

Poème en prose écrit par Rebecca à partir d’une photo partagée par Théo

Travailler l’oral

avec le numérique :

l’exemple de Radio Labé

EMISSION LITTERAIRE

SCOOP I-VOIX !

LOUISE LABE EXISTE :

NOUS L'AVONS RENCONTREE !

« Scoop i-voix ! Louise Labé a écrit : nous l'avons rencontrée ! Les lycéens d'i-voixont interviewé la « belle cordière », celle qui à Lyon en 1555 publia 24 sonnets,renouvela thèmes et formes de la tradition pétrarquiste, affirma la singularitéd'une voix féminine et poétique parmi les plus originales et émouvantes que lalittérature ait connues. Pour le projet i-voix, qui relie lui aussi la France et l'Italieautour de la poésie, Louise Labé a accepté de lire ses sonnets et de répondre àquelques questions … La preuve, s'il en était besoin, que contrairement auxrumeurs malveillantes, la « belle cordière » est bel et bien l’auteure de cespoèmes... »

MISSION

Chaque élève doit choisir un des 24 sonnets, puis produire 2enregistrements distincts :

un enregistrement audio d’une lecture à voix haute du poème

un enregistrement audio d'une interview de Louise Labé(éventuellement à plusieurs voix et avec habillage sonore) : aumoins une question générale sur le recueil, au moins deuxquestions sur le sonnet lu (enjeux particuliers, détailsformels), au moins deux questions d'élargissement (sur unautre poème du recueil, sur la Renaissance et l'humanisme engénéral)

Les élèves sont invités à illustrer l’article sur le blog par untableau de la Renaissance de leur choix.

Louise Labé :

« L'amour charnel, le désir, dès qu'il est exprimé par une femme, ça crée tout desuite des émeutes. »

« Je ne suis pas tout à fait d'accord avec le néoplatonisme : moi je crois quel'amour, c'est l'amour de deux âmes, mais aussi de deux corps. »

« Je fais un baiser à Olivier, je crois qu'il nous écoute ! »

« Nous nous quittons avec le tube déjà culte des Troubadours deBrocéliande… »

SONNET 18 : Louise Labé à la radio par Corentin R

Louise Labé :

"L'amour, c'est fait de contrastes, d'oppositionspermanentes : le bonheur, le malheur, la vie, la mort,c'est tout ça à la fois, et c'est ce qui en fait la beauté."

"Les Troubadours de Brocéliande ont fait le buzzdans la sphère médiatique en reprenant un de mespoèmes..."

"L'humanisme place l'homme au centre et nouspermet de redécouvrir le monde : c'est une chancemerveilleuse que ce courant existe !"

SONNET 8 : Louise Labé à la radio par Zoé

Louise Labé :

"J'écris mes poèmes sous la forme de sonnets, car c'est une des formes les plus strictesde la poésie. Je me suis toujours efforcée d'écrire selon les règles d'écriture quePétrarque a mises en place..."

"La musique a une place importante dans ma vie, plus que tout au monde, plus mêmeque l'écriture de mes poèmes. Quand je suis heureuse, mon luth chante le bonheur, etquand je pleure, il chante la tristesse."

"Je crois en l'être humain. Et je crois que tout le monde doit s'instruire le plus possible.J'aimerais tout connaître."

"J'écris aussi pour la beauté de la langue, et toutes ses possibilités extraordinaires."

SONNET 12 : Louise Labé à la radio par Léo

Louise Labé :

« Nous recevons un tweet de Nicolas de Bourgeron qui vous demandepourquoi vous avez décidé d'introduire dans ce sonnet des personnages de lamythologie romaine ... »

« ... comme dans le tableau de Botticelli, Venus et Mars, où Mars, dieu de laguerre, est endormi et où Venus, elle, est en alerte : comme quoi l'amour est laplus grande des forces, surtout pour une féministe comme moi. »

« Pour moi, égalité rime avec aimer. »

SONNET 22 : Louise Labé à la radio par Gwalonn