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Le concept de l'humanité Qu'est-ce qu'est réellement un être humain ? Quelles notions caractérisent un être humain ? Un homme est-t-il toujours un être humain ? Un robot peut-il l'être ? Comment les auteurs de science-fiction définissent-ils un être humain ? Quelles sont les limites de l'humanité ? Comment savoir qu'un homme est un être humain ? Autant de questions posées dans l'univers de la science-fiction. I. La définition d'humanité de nos jours. La réponse est unanime dans la société du XXI ème siècle : l'humanité caractérise l'ensemble des individus qui appartiennent à l'espèce humaine. Or, c'est quoi l'espèce humaine ? Aujourd'hui, l'espèce humaine est ce qui est composé de deux jambes, de deux bras, d'un cœur, d'un cerveau, mais surtout ce qui agit de sa propre volonté, qui possède une intelligence, qui ressent des sentiments tels que la joie, la tristesse, la générosité, la bonté mais aussi la jalousie, l'égoïsme, qui est pragmatique et qui vie en communauté, dans une civilisation : une espèce qui a évolué, qui a oublié ses instincts primitifs. Elle se différencie donc totalement des animaux et des végétaux. L'espèce humaine est supérieure, elle est l'évolution du singe. Oui, mais cela ne va-t-il pas plus loin ? La science-fiction voit-elle cela de la même façon ? Cette énigme, cette question porte sur deux points : la propre de l'homme, ainsi que l'unité de l'homme. Nous devons savoir quelles sont les particularités physiques et mentales d'un humain que l'on ne retrouve pas dans ce qui n'est pas humain. Il est aussi nécessaire de savoir dans quelles mesures ses spécificités sont partagées par tous les individus de l'espèce humaine. Au fil du temps, de nombreuses personnes ont essayé de répondre à cette question de " l'humanité " notamment lors de la découverte d'autres civilisations au XVIème siècle.

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Le concept de l'humanité

Qu'est-ce qu'est réellement un être humain ? Quelles notions caractérisent un être humain ? Un homme est-t-il toujours un être humain ? Un robot peut-il l'être ? Comment les auteurs de science-fiction définissent-ils un être humain ? Quelles sont les limites de l'humanité ? Comment savoir qu'un homme est un être humain ? Autant de questions posées dans l'univers de la science-fiction.

I. La définition d'humanité de nos jours.La réponse est unanime dans la société du XXIème siècle : l'humanité

caractérise l'ensemble des individus qui appartiennent à l'espèce humaine. Or, c'est quoi l'espèce humaine ? Aujourd'hui, l'espèce humaine est ce qui est composé de deux jambes, de deux bras, d'un cœur, d'un cerveau, mais surtout ce qui agit de sa propre volonté, qui possède une intelligence, qui ressent des sentiments tels que la joie, la tristesse, la générosité, la bonté mais aussi la jalousie, l'égoïsme, qui est pragmatique et qui vie en communauté, dans une civilisation : une espèce qui a évolué, qui a oublié ses instincts primitifs. Elle se différencie donc totalement des animaux et des végétaux. L'espèce humaine est supérieure, elle est l'évolution du singe. Oui, mais cela ne va-t-il pas plus loin ? La science-fiction voit-elle cela de la même façon ?

Cette énigme, cette question porte sur deux points : la propre de l'homme, ainsi que l'unité de l'homme. Nous devons savoir quelles sont les particularités physiques et mentales d'un humain que l'on ne retrouve pas dans ce qui n'est pas humain. Il est aussi nécessaire de savoir dans quelles mesures ses spécificités sont partagées par tous les individus de l'espèce humaine. Au fil du temps, de nombreuses personnes ont essayé de répondre à cette question de " l'humanité " notamment lors de la découverte d'autres civilisations au XVIème siècle.

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De nos jours, tout le monde s'accorde à dire que l'espèce humaine nous comprend tous, sans exception. Ce "nous" signifie tous les individus qui savent lire, s'adapter, progresser, évoluer quels que soient les caractères, les personnalités, les couleurs de peau, les façons de penser et les manières d'agir. Mais il y a des limites, ce qui donne un sens et une signification aux " Crimes contre l'humanité " définis à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. L'humanité est donc l'ensemble des êtres de l'Homo sapiens à aujourd'hui et tout ce qu'ils ont créé.

II. La notion de l'être humain dans la science-fiction.

La définition de l'être humain dans la science-fiction n'est pas très éloignée de celle que l'on a aujourd'hui, mais deux grands mouvements semblent ressortir :

- Certains auteurs donnent à l'homme des modifications, des pouvoirs qui renvoient à la notion d'humanité et d'ethnique. Ces modifications peuvent prendre la force de clonage, d'eugénisme (modifications du patrimoine génétique humain), d'implants, de superpouvoirs, etc. Avec ceux ci, nous pouvons étudier les conséquences, les répercussions de l'augmentation des capacités humaines (force, intelligence, immortalité...) On y retrouve alors la question des responsabilités.

- D'autres auteurs, au contraire, insistent sur la place insignifiante de l'homme. Il peuvent alors s'interroger sur la difficulté de devenir l'autre et à définir son identité.

Mais d'autres mouvements peuvent également se dessiner. Par exemple, un mélange entre la domination de l'homme mais à la fois leur fragilité. Cela peut être le cas de grands films tels que 2001, L'odyssée de l'Espace du grand Stanley Kubrick . En effet, c'est l'homme qui a permis la construction de vaisseaux, de voyages spatiaux, et des machines, mais la situation peut également se retourner, c'est-à-dire que c'est alors la machine qui prend le contrôle devant la faiblesse de l'homme. On a ici le parfait exemple de l'ordinateur HAL (même si ce sera l'homme qui 'gagnera la partie').

III. Qu'est-ce qui n'est pas un être humain ?Avec les différentes définitions vues plus haut, il semble facile de

déterminer ce qui est humain, et ce qui est inhumain ! Mais, dans la science-fiction, la tâche ne semble pas si facile. En effet, les auteur de SF ont inventé et

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créé des épreuves pour déterminer la nature humaine ou non des individus par rapport à la définition qu'ils donnaient de la nature humaine. L'exemple le plus connu et le plus représentatif et celui du Gom Jabbar dans l'œuvre de Frank Herbert Dune. En effet, cette épreuve a pour but de tuer les non-humains. Le principe est simple : un aiguille empoisonnée est placée à une distance très faible de l'individu testé, la main de ce dernier est placée dans une boite noire qui, par, inductions nerveuses va créer une douleur intense. Si l'individu bouge, il meurt directement et n'était pas un être humain, si il réussit à rester immobile alors il reste en vie et est déclaré être humain. Pour Frank Herbert, l'être humain doit être capable de maîtriser ses réflexes animaux, sa douleur, secret pour réussir l'épreuve.

La question reste sensible pour les différents types de personnages existants dans le science-fiction tels que les androïdes et les cyborgs. Un androïde désigne ce qui est de forme humaine, c'est-à-dire un robot qui est construit à l'image d'un homme dont les caractéristiques physiques sont semblables. Il est même souvent composé d'organes mécaniques et d'organes humains. Un androïde est alors qualifié de " machine vivante ". Quel est le degré d'humanité ? Leur forme et leurs possibles organes humains suffisent-ils à qualifier les androïdes d'êtres humaines, d'autant plus s'ils possèdent le même type de vie ? Le problème est tout aussi complexe pour les cyborgs, hommes qui ont reçu une ou plusieurs greffes mécaniques. Ce sont des êtres à mi-chemin entre la machine et l'homme. Le cyborg est souvent utilisé pour montrer que l'humanité est peu à peu entachée par la technologie et que nous finirons alors par la perdre, aussi que nous remplacerons les parties du corps avec des machines. Un cyborg est défini comme quelqu'un qui est né de l'homme, mais ensuite complété par la technologie. Ce genre comprend Cybermen, Dark Vador, Robocop et le Borg. Est-ce que changer des parties de son corps par des machines est-il humain ? Reste-t-on des êtres humains après ceci ? Peut-on passer d'un être humain à un être inhumain ? Il est difficile d'y répondre, d'autant plus que la réponse n'existe pas vraiment.

IV. La (ou les) limite(s) du concept de l'être humain.

Isaac Asimov a créé les Trois Lois de la Robotiques qui sont les suivantes :

- Première loi : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger.

- Deuxième loi : Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la première loi.

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- Troisième loi : Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'est pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi.

Conscient des problèmes que peuvent poser des robots très performants, Asimov invente ces règles. Ces lois représentent déjà, dans son esprit, le danger potentiel pour l’humanité de cohabiter avec une espèce artificielle concurrente aux capacités supérieures à tout point de vue. Il établit donc le fait que les robots ne sont pas des êtres humains. Mais cela ne se révèle pas si évident que ça. En effet, dans 2001, L'Odyssée de l'espace, le robot surdéveloppé HAL commence à ressentir ce que l'on pourrait qualifier de sentiments. Après avoir fait une erreur, les membres du vaisseau commencent à douter de lui. Inquiet, HAL va essayer de les éliminer un par un pour sans doute survivre (même si il n'y arrivera pas). Ce comportement ne peut-il pas être rapproché de celui d'un homme considéré comme un être humain alors qu'il est un robot ? Ressent-il réellement des sentiments ? La difficulté de définir l'humanité est en partie représentée ici, mais d'autres exemples viennent aussi illustrer les limites de ce que l'on a vu plus haut. Terminator est un organisme cybernétique, un tissu vivant greffé sur un métal endo-squelette. Les terminaisons ont été créées par l'ordinateur Skynet. Il est une machine à tuer, conçu pour tromper les hommes dans leur guerre contre l'humanité. Comment des êtres qui sont inhumains peuvent-ils s'adapter pour paraître humains ? En faisant ça, n'utilisent-ils pas une des caractéristiques des êtres humains, c'est-à-dire celui de s'adapter ?

Alors que les limites existent dans le sens des machines vers les hommes, il en existent aussi du côté des êtres humains eux-mêmes. Un bon exemple est présent dans le film à succès Avatar (film de SF du genre Planet Opera). Dans ce dernier, nous pouvons avec ce que nous avons déjà vu plus haut caractériser les êtres bleus, les Na'vis, comme des êtres humains (civilisation, sentiments, etc...), mais c'est du côté des hommes que l'on s'intéresse. Leur comportement brutal et violent envers les Na'vis, leur manque de compassion et leur insensibilité semblable à celui d'un robot ne sont-ils pas une preuve qu'ils s'éloignent de l'être-humain ? Si on généralise, peut-on qualifier tous les gestes, toutes les réactions des hommes comme humains ? C'est également une des problématiques de ce concept de l'humanité : homme veut-il toujours dire humain ?