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"Il y a aujourd’hui des décalages et ça s’appelle de la fragilité professionnelle. On ne peut pas avoir des élèves qui parlent des langages sans que nous, l’ensemble des personnels, n’ayons la maîtrise de base de ces langages. Une partie de nos professeurs pense que les savoirs n’ont rien à voir avec le numérique", interpelle le recteur, à l’attention des chefs d’établissements et inspecteurs présents au séminaire.

Se mettre en position "d’apprentissage continuel"

"Je vise les institutions, pas les personnes", explique-t-il à AEF, évoquant une "distance numérique marquée" dans certains établissements, avec, à titre d’exemple, des personnels n’utilisant pas de messagerie électronique.

"La réponse, c’est la formation. On doit accompagner, tout en se prémunissant du risque de voir les personnels se sentir écrasés par ce qui vient du dessus", estime Daniel Filâtre.

Soulignant son souhait de renforcer la place de l’académie de Versailles dans cette "culture numérique", le recteur de Versailles a appelé les personnels d’encadrement à ne pas avoir "peur" du numérique, à se mettre en position "d’apprentissage continuel" tout en étant "exigeants" vis-à-vis des transformations apportées par cette "révolution technologique".

des dispositifs de formation pour "augmenter les compétences, pas les savoirs"

Daniel Filâtre a également insisté sur l’importance à ses yeux d’évaluer l’ensemble des expérimentations mises en place dans les établissements, ainsi que sur le développement professionnel :

"Créez des dispositifs de formation partout où vous êtes. Ces dispositifs doivent avoir 3 qualités : qu’ils répondent à des problèmes, qu’ils soient situés, placés dans des contextes, et qu’ils nous permettent de nous assurer qu’à la sortie, nous avons augmenté nos compétences, pas nos savoirs."

En outre, rapportant être allé récemment dans l’académie de Grenoble, Daniel Filâtre (ancien recteur de cette académie) affirme y avoir vu "un esprit fablab, qu’il n’y a pas à Versailles". Et d’énumérer un aspect "bricolage", "innovation", "inventivité", "créativité", qu’il faudrait développer afin de "donner leur chance aux jeunes".

"Il n’est pas habituel qu’une jeune fille de 16 ans soit capable de produire quelque chose qui devrait être fait par une start-up. Nous allons devoir définir des chemins de la réussite différents de ceux que nous avons connus", estime-t-il, faisant référence à une lycéenne de l’académie de Versailles ayant intégré la Pépinière de jeunes talents créée par l’académie en début d’année 2016.

 

Des pistes pour "assurer la confiance" dans le numérique

"Il y a une confiance accrue des parents à laisser l’usage de la tablette à leur enfant, au regard des dispositifs de sécurité mis en œuvre. Les parents y sont sensibles car ils sont eux‐mêmes un peu dépassés", constate, lors du séminaire académique, Jacky Galicher, DSI de l’académie de Versailles (lire sur AEF). 

Il rapporte que Versailles entend mettre en place un plan de reprise d’activité et un plan de continuité d’activité, en cas d’incident grave intervenant sur les deux datacenters de l’académie, pour pouvoir assurer la récupération des données. Il rappelle toutefois qu’augmenter la fréquence, la criticité et la taille de la sauvegarde des données, est "une question de budget". "La sécurité a un coût, et en général on n’est pas prêts à payer." Pour "assurer dans la confiance" dans le numérique, Jacky Galicher met en avant les actions suivantes : 

• Renforcer la protection contre les attaques par déni de service (DDoS) • renforcer la protection contre les codes malveillants et le rançongiciel. • accroître la vigilance face au risque d’intrusion dans les systèmes d’information • piloter la gouvernance de cyber sécurité • protéger les systèmes • contrôler l’application de la politique des mots de passe