75
1 TENDANCES CLIMATIQUES ET PRODUCTION HALIEUTIQUE DU LAC NOKOUE UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC) ******** FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES (FLASH) ********* DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE (DGAT) ********* OPTION : GEOGRAPHIE PHYSIQUE MEMOIRE DE MAITRISE Réalisé par : Mahoutin Jean DJISSOU Sous la direction de : Prof. Euloge OGOUWALE Maître de Conférences (DGAT/FLASH/UAC) Mention : Très Bien Soutenu le 08 / 11 / 2014

DJISSOU Jean, Tendance climatique et production halieutique du Lac Nokoué

Embed Size (px)

Citation preview

1

TENDANCES CLIMATIQUES ET PRODUCTION HALIEUTIQUE DU

LAC NOKOUE

UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

(UAC)

********

FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES

(FLASH)

********* DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

(DGAT)

********* OPTION : GEOGRAPHIE PHYSIQUE

MEMOIRE DE MAITRISE

Réalisé par :

Mahoutin Jean DJISSOU

Sous la direction de :

Prof. Euloge OGOUWALE

Maître de Conférences (DGAT/FLASH/UAC)

Mention : Très Bien

Soutenu le 08 / 11 / 2014

2

Sommaire

Sommaire .................................................................................................................................. 2 Dédicace..................................................................................................................................... 3 Sigles et acronymes................................................................................................................... 4 Remerciements ......................................................................................................................... 5 Résumé / Summary .................................................................................................................. 6 Introduction .............................................................................................................................. 7

CHAPITRE I FONDEMENTS THEORIQUES ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE ................ 11 1.1 Etat des connaissances ....................................................................................................... 11 1.2 Clarification des concepts .................................................................................................. 12 1.3 Problématique..................................................................................................................... 13 1.4 Démarche méthodologique ................................................................................................ 16

CHAPITRE II EVOLUTION DES PARAMETRES CLIMATIQUES ET DE LA PRODU CTION

HALIEUTIQUE DU LAC NOKOUE .................................................................................. 24 2.1 Tendances climatiques sur le lac Nokoué .......................................................................... 24

2.2 Variabilités des paramètres physico-chimiques et exigence écologique des espèces ........ 30

2.3 Vulnérabilité des ressources halieutiques à l’évolution des paramètres climatiques ......... 39

CHAPITRE III EFFETS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA BAISSE DE LA PRODUCT ION

HALIEUTIQUE DU LAC NOKOUE ET STRATEGIES D’ADAPTATIO N ................. 45 3.1 Effets de la baisse de la production halieutique sur les revenus des pêcheurs .................. 45

3.2 Effet de la baisse de la production halieutique sur la population des pêcheurs ................. 46 3.3 les conflits socioprofessionnels .......................................................................................... 47

3.4 Stratégies endogènes et complémentaires de réduction des effets socio-économiques de la baisse de la production halieutique du lac……………………………………………………47

Conclusion ............................................................................................................................... 55 Bibliographie........................................................................................................................... 59 Liste des figures ...................................................................................................................... 64 Liste des photos ...................................................................................................................... 64 Liste des tableaux ................................................................................................................... 65 Annexes ................................................................................................................................... 66 Table des matières……………………………………..………………………………….…74

3

Dédicace

A :

� mon père Jacob DJISSOU et ma mère Lucienne AHISSOU pour avoir fait de

moi un homme instruit ;

� mon fils Sènou Espérance Godpeace DJISSOU pour raconter à la génération

future, le fruit de la persévérance.

4

Sigles et acronymes

ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar

DGAT : Département de Géographie et Aménagement du Territoire

FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines

FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

INSAE

INSEE

: Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique

: Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (France)

IPCC : Intergovernmental Panel on Climatic Change

MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

MARP : Méthode Active de Recherche Participative

MEHU

PAZH

: Ministère de l’Environnement, de l’Habitat et d’Urbanisme

: Programme d’Aménagement des Zones Humides

PDC : Plan de Développement Communal

PEIR : Pression- Etat- Impact- Réponses

PNUD

RGPH

SCDA

: Programme des Nations Unies pour le Développement

: Recensement Général de la Population et de l’Habitation

: Secteur Communal pour le Développement Agricole

SDAC : Schéma Directeur d’Aménagement des Communes

5

Remerciements

Ce mémoire a été réalisé grâce à la contribution de certaines personnes que je

tiens à remercier. Je témoigne ma profonde gratitude à mon Maître de mémoire

Professeur Euloge OGOUWALE, Maître de Conférences au Département de

Géographie et Aménagement du Territoire (DGAT) à l’Université d’Abomey-

Calavi, qui a accepté diriger ce mémoire malgré ses multiples occupations. Mes

sincères remerciements au Professeur Noël FONTON, Professeur Titulaire à la

Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) à l’Université d’Abomey-

Calavi pour sa générosité et ses orientations et à Monsieur Louis SOHE pour sa

bienveillance et ses multiples conseils.

J’adresse mes sincères remerciements à mon épouse Olivia HOUEZE, à mon

frère Josué, à mes sœurs Dorcas, Angèle et Esther DJISSOU pour leur soutien

moral et financier.

Je dis merci à Monsieur Norbert AGBOKOUNOU et à mes amis Marcel

HOUEHOME, Faustin AYAMISSI et Gérard VIDEGNON pour leur soutien

matériel et à Boniface HOUNDEKOUNNOU, Pierre HOUNSOU, Michel

DOSSA et Barthélemy HOUNSOU pour m’avoir appuyé lors des travaux de

terrain. Je n’oublie pas mes amis de l’ONG ‘’Les Jeunes Triomphants’’ : Alain

HOUNSA, Richard OUSSA, Casimir HOUENOU, Marius BOTON-FATCHE,

koudous LOKOSSOU et Gérard NIELO pour leurs encouragements.

Je remercie tout le corps professoral du DGAT pour avoir assuré ma formation

et tous les collaborateurs du Professeur Euloge OGOUWALE pour leurs

multiples conseils et formations.

Enfin, je remercie tous les membres du Jury de soutenance qui ont accepté

examiner les résultats de mes travaux de recherche.

6

Résumé

La présente étude vise à appréhender l’influence des tendances climatiques sur la production halieutique et ses

conséquences sur les populations riveraines du lac Nokoué.

.L’approche méthodologique utilisée est fondée sur la recherche documentaire, les observations et les enquêtes socio-anthropologiques. Les entretiens ont été réalisés avec les pêcheurs, les personnes ressources et autres riverains. Le modèle PEIR a été utilisé pour analyser les résultats.

L’analyse des données climatologiques atteste la baisse des précipitations marquée par une succession d’années déficitaires et excédentaires et d’une augmentation des températures maximales et minimales respectivement de 1,7 oC et 1,1 oC sur la période 1980-2009. Cette évolution des paramètres climatiques se manifeste, entre autres, par une augmentation des températures qui induit systématiquement celle de l’eau, milieu de vie des espèces halieutiques, et a entrainé une baisse de la production halieutique de 2,88 % entre 1987 et 2000. Ce qui est confirmée par 99 % des personnes interrogées qui trouvent que non seulement la production halieutique a baissé mais aussi l’activité de pêche est désormais contraignante. Cette baisse a engendré des effets socio-économiques comme la baisse des revenus des pêcheurs, des famines entrainant parfois des migrations et des conflits socioprofessionnels.

Face à cette situation, les communautés du lac Nokoué ont développé des techniques de pêche et autres activités pour réduire ces effets. Mais pour une bonne relance de la pêche, des stratégies complémentaires comme le développement de la pisciculture, l’aquaculture ont été proposées.

Mots clés : Lac Nokoué, tendances climatiques, enquête socio- anthropologique, production halieutique, crise des pêcheries.

Summary This study aims to study the influence of climate trends on fish production and its impact on local communities of Lake Nokoue.

The methodology used is based on documentary research, observations and socio-anthropological surveys. The interviews were conducted with fishermen, resource persons and other residents. The PEIR model was used to analyze the results.

The analysis of climate data confirms the decline in rainfall marked by a succession of deficit and surplus years and an increase in maximum and minimum temperatures by 1.7 ° C and 1.1 ° C over the period 1980-2009. This change in climate parameters is manifested, among other things, an increase in temperatures that consistently induces the water, the living environment of fish species, and has led to a decline of the fish production of 2,88 % from 1987 to 2000. This is confirmed by 99 % of respondents who are not only fish production has declined but the fishing is now binding. This decline has resulted in socio-economic effects such as lower income fishermen leading to famine migration and socio-professional conflict.

Faced with this situation, the communities of Lake Nokoué developed techniques of fishing and other activities to reduce these effects. But for a good recovery of the fishery, complementary strategies such as the development of fish farming, aquaculture have been proposed.

Keywords: Lake Nokoue, climate trends, socio-anthropological investigation, fish production, fisheries crisis.

7

Introduction

Depuis 1970, l’Afrique de l’Ouest connaît une baisse des précipitations qui a eu

des répercussions sur les ressources en eau superficielle et les écosystèmes

(Olivry, 1983). Au Bénin, les écosystèmes du lac Nokoué ont été, au cours des

trois dernières décennies, marqués par une dégradation du fait de la forte

variabilité climatique associée à une plus grande fréquence des phénomènes

extrêmes et à une augmentation des températures (Boko, 1988 ; Afouda, 1990 et

Ogouwalé, 2007).

Dans ce contexte d’élévation de la température qui indura systématiquement

celle de l’eau, milieu de vie des ressources halieutiques, une baisse de la teneur

en oxygène dissous est attendue. Il en résultera une redistribution des espèces,

étant attendu que la disponibilité en oxygène sera sérieusement affectée. Les

risques d’anoxie ou d’hypoxie pour les espèces aquatiques sont potentiels

(MEHU, 2001). A tout cela, il faut ajouter que les changements intervenus au

niveau des caractéristiques physico-chimiques du lac Nokoué couplés aux

techniques de pêche, ont entraîné la rareté et le risque de disparition de certaines

espèces halieutiques du lac (Clédjo et Ogouwalé, 2009). Ce phénomène a

entraîné la baisse de la production halieutique qui a engendré des effets socio-

économiques sur les populations riveraines.

Au regard de ces contraintes, la présente étude se veut d’appréhender l’influence

des tendances climatiques sur la production halieutique et ses conséquences sur

les populations riveraines du lac Nokoué.

Ce travail s’articule autour de trois (3) chapitres :

Le premier chapitre présente les fondements théoriques et la démarche

méthodologique de recherche adoptée. Le deuxième chapitre est consacré à

l’analyse de l’évolution des paramètres climatiques en rapport avec la

production halieutique du lac Nokoué. Le troisième chapitre met l’accent sur les

effets socio-économiques et les stratégies d’adaptation à la baisse de la

8

production halieutique du lac Nokoué qui est situé entre 6°20’ et 6°30’ de

latitude nord d’une part, et entre 2°20’ et 2°35’ de longitude est d’autre part

(figure 1). Il a une superficie d’environ 150 km² à l’étiage et 450 km² en période

de hautes eaux (Baglo, 1980). De l’est à l'ouest (de Kétonou à Abomey-Calavi),

il mesure 20 km et du nord au sud (de Houédo-Gbadji à Cotonou) 11 km

(Collenil, 1987). Il est limité au nord par les plaines d’inondation des fleuves

Ouémé et Sô, au sud par la ville de Cotonou, à l’est par la lagune de Porto-Novo

et à l’ouest par la ville d’Abomey-Calavi.

9

Figure 1 : Localisation du lac Nokoué

Ce lac est partagé entre les communes de Sô-Ava, de Sèmè-Podji, des

Aguégués, d’Abomey-Calavi et de Cotonou. De ce fait, il est à cheval sur trois

départements à savoir : l’Atlantique, l’Ouémé et le Littoral. Il représente le plus

grand plan d’eau du Bénin (Le Barbè et al., 1993) et communique au nord par

10

l’intermédiaire de grandes prairies inondables à Paspalum vaginatum, avec les

deltas de Sô et de l’Ouémé. Il est relié à l’est à la lagune de Porto-Novo par le

canal de Tocthè, et est soumis aux influences marines par le biais du chenal de

Cotonou qui le relie directement à la mer (Ogouwalé, 2007).

11

CHAPITRE I

FONDEMENTS THEORIQUES ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE

Ce chapitre présente l’état des connaissances, la problématique et la démarche

méthodologique adoptée pour appréhender l’influence des tendances climatiques

sur la production halieutique du lac Nokoué.

1.1 Etat des connaissances

La question de la baisse de la production halieutique est de plus en plus

préoccupante compte tenu des effets socio-économiques qu’elle engendre.

Selon Boko (1988), les fluctuations climatiques et les ‘’chocs climatiques’’

ébranlent le système économique et tout le tissu social. De même Sircoulon

(1990) et Afouda (1990) rapportent aussi que la dynamique du climat associée

aux facteurs sociotechniques entraîne des bouleversements écologiques et

génère une fragilisation des modes d’existence. Gboni (1995) ajoute que le

climat intervient aussi bien dans la vie biologique des espèces que dans les

activités de pêche.

Pour Sossou-Agbo (1998), la dégradation des plans d’eau et la perte de leur

productivité se caractérisent par une baisse généralisée des ressources

halieutiques sous l’effet des engins et techniques de pêche.

Par ailleurs, Moss et al. (2005) soulignent que le climat influence la productivité

des lacs en agissant sur l’apport annuel d’eau et d’énergie, sur l’hydrologie du

bassin versant et sur le taux de renouvellement de l’eau, ainsi que sur l’apport

des nutriments vers le plan d’eau.

Houadégla (1991) pour sa part montre que la variation de la température induit

inévitablement la variation de l’eau du lac Nokoué, qui est un paramètre de

confort pour les espèces halieutiques. De même, Ogouwalé (2007) stipule que

les tendances pluvio-thermométriques, associées à la dynamique bathymétrique,

ont entraîné des variations des caractéristiques biologiques, hydrologiques et

12

physico-chimiques du lac. L’analyse des données montre une diminution de plus

de 50 % de la richesse spécifique du lac Nokoué entre 1950 et 2001. De plus,

Akognongbè (2011) souligne que les variabilités pluviométriques ont entraîné la

détérioration des conditions écologiques du milieu et leur diminution est l’une

des causes des mutations des écosystèmes dans le lac Nokoué.

Quant à Sohè (2011), il signale que l’envahissement du lac Nokoué par la

jacinthe d’eau entraîne une baisse de la productivité halieutique.

Mais jusqu’ici peu d’étude, à l’échelle locale, ont abordé de façon spécifique la

problématique de la vulnérabilité des espèces halieutiques aux tendances

climatiques. Les données disponibles sont très générales et ne permettent pas de

cerner l’influence des tendances climatiques sur la production halieutique du lac

Nokoué et l’ampleur des effets socio-économiques de sa baisse sur les

populations riveraines. C’est pour cette raison et pour combler cette

discontinuité dans la connaissance scientifique que résident la spécificité et

l’originalité du présent sujet.

Pour faciliter la compréhension de ce travail, il est nécessaire de clarifier les

concepts clés employés.

1.2 Clarification des concepts

Tendances climatiques : Selon Doukpolo (2006), une tendance se traduit par

l’évolution probable d’un phénomène au cours d’une longue période. Pour Boko

(2009), la tendance est une forme de constance climatique caractérisée par une

diminution ou une augmentation durant la période du relevé. Dans le cadre de

cette étude, les tendances climatiques se définissent comme une évolution des

paramètres climatiques (précipitations, températures) au cours de la période du

relevé.

Production halieutique : D’après le « dictionnaire universel » (2008), il s’agit

des produits issus de la pêche. Selon INSEE, la production halieutique est

13

l’exploitation des ressources vivantes aquatiques. Dans le cadre de cette étude,

la production halieutique désigne l’ensemble des poissons capturés.

Influence : D’après le « dictionnaire universel » (2008), l’influence est l’action

exercée (bonne ou mauvaise) sur quelque chose ou quelqu’un. Dans le cadre de

cette étude, l’influence se définit comme l’action qu’exercent les paramètres

climatiques (précipitations, températures) sur la production halieutique.

Stratégies endogènes : D’après le dictionnaire « le nouveau petit Robert de la

langue française » (2009), le mot stratégie signifie l’ensemble d’actions

coordonnées, de manœuvres en vue d’une victoire. Le « dictionnaire universel »

(2008) définit le mot endogène comme ce qui a son origine à l’intérieur d’une

communauté. Ainsi, dans le cadre de cette étude, l’expression « stratégies

endogènes » se définit comme l’ensemble d’actions coordonnées ou l’ensemble

des activités et ou techniques utilisées par les populations riveraines en vue de

réduire au maximum les effets socio-économiques de la baisse de la production

halieutique du lac Nokoué.

1.3 Problématique

Elle prend en compte la justification du sujet, les hypothèses de travail et les

objectifs de recherche.

1.3.1 Justification du sujet

Les dernières décennies du deuxième millénaire ont été marquées par une

évolution rapide des climats (IPCC, 2001). Les recherches effectuées par Olivry

(1983), Sircoulon (1990) et Tapsoba (1997) indiquent que les précipitations en

Afrique ont été marquées par une diminution. Cette tendance est qualifiée de

nouvelle phase climatique ou encore de rupture climatique (Carbonnel et

Hubert, 1992).

Dans ce contexte, les travaux de Boko (1988), Afouda (1990), Houndénou

(1999) et de Ogouwalé (2007), font ressortir que les climats du Bénin se

14

caractérisent désormais par une modification des régimes pluviométriques qui

ont déjà connu plusieurs fluctuations à la baisse et par la hausse des

températures et la persistance des anomalies négatives. Cette baisse, très

marquée des hauteurs de pluie observée en Afrique de l’Ouest a entraîné une

modification des ressources en eau (Houndénou ,1999 et Vissin, 2001). Les

conséquences de cette diminution des ressources hydriques sur les écosystèmes

lacustres comme ceux du lac Nokoué pourvoyeurs de plus de 40 % des

protéines animales consommées au Bénin ont été très négatives (Akognongbé,

2011). En effet, d’après le rapport sur l’état de l’économie béninoise de 1997,

plus de la moitié des produits halieutiques consommés en République du Bénin

proviennent de l’étranger. Pourtant, le pays dispose d’un réseau hydrographique

riche en cours d’eau parmi lesquels se trouvent les fleuves Ouémé, Mono et

Couffo, les lacs Nokoué et Ahémé, la lagune côtière et celle de Porto-Novo. La

capacité de production de ces cours et plan d’eau pourrait satisfaire les besoins

halieutiques de la population béninoise (Tchéoubi, 2006).

Les différentes études menées sur les peuplements animaux du lac Nokoué,

successivement par Texier (1980), Collenil (1984) et par Niyonkuru (2001) ont

révélé que certaines espèces ichtyologiques sont menacées de disparition. Cette

diminution des ressources halieutiques est marquée par l’évolution à la baisse de

la richesse spécifique du lac Nokoué de 1950 à 2001 (Ogouwalé, 2007).

Des constats énumérés plus haut, il se dégage les questions suivantes :

− Quelle est l’influence des tendances climatiques sur la production halieutique

du lac Nokoué ?

− Quels sont les effets socio-économiques de la baisse de la production

halieutique du lac Nokoué sur les populations riveraines ?

− Quelles sont les mesures prises par les populations riveraines pour faire face à

ces effets socio-économiques ?

15

C’est dans le but de répondre à ces questions que le sujet « tendances

climatiques et production halieutique du lac Nokoué» a été choisi dans le cadre

de la réalisation d’un mémoire de maîtrise en géographie.

La présente étude est fondée sur les hypothèses ci- après.

1.3.2 Hypothèses de travail

Les hypothèses formulées dans le cadre de cette étude sont les suivantes :

� les tendances climatiques influencent la production halieutique du lac

Nokoué ;

� la baisse de la production halieutique du lac Nokoué augmente la vulnérabilité

socio-économique des populations riveraines ;

� les populations riveraines du lac Nokoué développent des stratégies

endogènes pour adapter leur mode de vie à la baisse de la production

halieutique.

Pour vérifier ces trois (3) hypothèses, des objectifs sont fixés.

1.3.3 Objectifs de recherche

L’objectif global de cette recherche est d’étudier l’influence des tendances

climatiques sur la production halieutique et ses conséquences sur les populations

riveraines du lac Nokoué.

De façon spécifique, il s’agit de :

� analyser l’évolution des paramètres climatiques en rapport avec la production

halieutique du lac Nokoué ;

� étudier les effets socio-économiques de la baisse de la production halieutique

du lac Nokoué sur les populations riveraines ;

� identifier des stratégies endogènes et complémentaires pour atténuer les effets

socio-économiques de la baisse de la production halieutique du lac Nokoué.

16

L’atteinte des objectifs fixés dans ce travail a nécessité l’adoption d’une

démarche méthodologique.

1.4 Démarche méthodologique

La démarche méthodologique adoptée comprend les étapes suivantes :

− les données utilisées ;

− la collecte des données ;

− le traitement des données et l’analyse des résultats obtenus.

1.4.1 Données utilisées

Les données utilisées dans le cadre de cette étude sont :

� les statistiques climatologiques (précipitations, températures) de la série

1980-2009 ont été extraites de la base des données de l’Agence pour la

Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA),

des relevés des stations de Cotonou et de Porto-Novo puisque ces stations

sont situées dans la région du lac Nokoué. Ces données ont permis d’analyser

l’évolution des paramètres climatiques ;

� les données sur la bathymétrie, l’oxygène dissous, la salinité et le pH du lac

ont été recueillies à la Faculté des Sciences Agronomiques afin d’étudier les

modifications subies par le lac Nokoué ;

� les statistiques des productions halieutiques de la série 1987-2000 ont permis

d’analyser la tendance ;

� les statistiques démographiques des communes de Sô-Ava, des Aguégués et

de Sèmè-Podji, du Recensement Général de la Population et de l’Habitation

de 2002 (RGPH, 2002) ont été recueillies à l’Institut National de la Statistique

et de l’Analyse Economique afin de déterminer le nombre de personnes

questionnées par village ;

� les informations qualitatives sur les techniques d’exploitation des ressources

halieutiques du lac Nokoué et sur les mesures adaptatives développées par les

17

populations pour faire face aux crises des pêcheries ont été obtenues à partir

des questionnaires adressés aux pêcheurs, mareyeuses et autres riverains du

lac.

1.4.2 Collecte des données

Cette étape comprend la recherche documentaire et les enquêtes de terrain.

1.4.2.1 Recherche documentaire

Les ouvrages et travaux ayant rapport à la présente étude ont été consultés dans

différents centres de documentation (tableau I).

Tableau I : Structures/centres de documentation visités et informations recueillies

Structures/centres de documentation

Nature des documents Types d’informations recueillies

Archives communales Livres, articles, le PDC, SDAC

Informations générales sur les communes du lac Nokoué

Bibliothèque Centrale de l’UAC

Thèses, livres, articles, rapports

Informations générales sur le lac Nokoué

FLASH Mémoires et thèses Informations générales sur les écosystèmes du lac Nokoué

FSA Thèses, livres, articles, rapports

Informations générales sur les ressources halieutiques et données physico-chimiques du lac Nokoué

ASECNA Données pluviométriques et températures

Direction des pêches Rapports, livres, articles Données sur les productions halieutiques du lac Nokoué

MAEP Livres, rapports Informations générales sur la pêche

INSAE Rapports et livres Données démographiques

SCDA Sô-Ava Rapports, livres et articles

Informations générales sur les productions halieutiques du lac Nokoué

Source : Travaux de terrain, juin 2012

La recherche documentaire a permis de mieux appréhender les articulations ainsi

que les contours du sujet. Elle a été complétée par des informations recueillies

lors des travaux de terrain.

18

1.4.2.2 Enquêtes de terrain

Les travaux de terrain ont permis de compléter et d’actualiser les informations

documentaires. Ils ont permis d’étudier les effets socio-économiques de la baisse

de la production halieutique du lac Nokoué sur les populations riveraines et dans

le même temps d’identifier les perceptions des populations riveraines et les

stratégies endogènes pour atténuer ces effets socio-économiques. Ils ont été

possibles grâce à l’utilisation d’un choix raisonné.

� Echantillonnage

En ce qui concerne l’échantillonnage, c’est la technique de choix raisonné qui a

été utilisée.

L’échantillon a été constitué à deux niveaux, d’abord pour identifier les villages

où se sont déroulées les enquêtes, ensuite pour identifier la population cible.

Les critères de choix des villages ou arrondissements se définissent comme suit :

� villages ou arrondissements au bord du lac Nokoué où la plupart des habitants

exercent comme activité principale la pêche ;

� villages ou arrondissements dans lesquels les problèmes écologiques

(envahissement de la jacinthe d’eau, pollution de l’eau, etc.) sont les plus

perceptibles.

Quant aux critères de choix de la population cible, il a été retenu :

� les personnes ressources (chefs de villages, chefs d’arrondissement,

personnels d’encadrement rural, les chefs traditionnels, les intellectuels

communautaires), compte tenu de l’importance des informations qu’elles

détiennent en raison de leur ancienneté dans le milieu, de leurs savoirs

endogènes de la gestion des pêches à l’aide des techniques d’exploitation

développées par les populations, des connaissances acquises et des solutions

qu’ils préconisent pour faire face aux effets socio-économiques de la baisse

de la production halieutique ;

19

� les pêcheurs, les mareyeuses qui s’investissent dans les activités de pêche et

autres riverains du lac.

La formule qui est utilisée pour déterminer la taille de l’échantillon est la

suivante:

N= t² × p×q/e² (Schwartz, 2002) avec :

N : la taille de l’échantillon requise ;

t : le niveau de confiance à 95 % (valeur type de 1,96)

p : le degré d’homogénéité de la population ;

q : le degré de non homogénéité de la population (pour cette étude p= q= 0,5

puisque la prévalence estimative n’est pas connu d’avance) ;

e : la marge d’erreur à 5 % (valeur type de 0,05) qui donne la précision

recherchée ou l’intervalle de confiance.

En se basant sur cette formule 384 personnes ont été enquêtées pour la

réalisation de cette étude.

Pour que l’échantillon soit représentatif du fait que les villages ou les

arrondissements n’ont pas la même taille, la formule des quotas a permis de

déterminer le nombre de personnes interrogées dans chaque village ou

arrondissement. Cette formule est la suivante :

n = Xi × Z / X avec :

n = Nombre d’individus à questionner par village ou arrondissement ;

Xi = Population par village ou par arrondissement ;

Z = Nombre total d’individus à questionner ;

X = Nombre total d’individus dans les villages ou arrondissements retenus.

Les résultats obtenus sont consignés dans le tableau II.

20

Tableau II : Localités retenues et le nombre de personnes interrogées par localité

Communes

Arrondissements Villages/quartiers de villes

Populations Nombre d’individus interrogés

Sô-Ava

Ganvié 1 Sokomey 6211 28 Kpassikomey 1693 8

Agoundankomey 1214 7 Ganvié 2 Dakomey 5507 25

Guèdèvié 1364 7 Agbongamey 958 5

Vekky Gbètingao 2880 13 Todo 2862 13 Somaï 2702 12

Houédo-Aguékon Domèguédji 2354 11 Gbégodo 2322 11

Ganviékomey 1704 8 Dékanmey Assakomey 1808 8

Djèkpè 1831 8 Akpafè 602 3

Aguégués

Avagbodji Houinta 2652 12 Djèkpè 1830 8

Akpadon 1553 7 Houédomey Dogodo 2783 13

Akpoloukomè 1879 8 Aholoukomè 1622 7

Zoungamey Aniviékomè 1867 8 Houndékomè 1617 7

Kindji 1254 6

Sèmè-Podji

Agblangandan Agbalilamè 5242 24 Gbakpodji 561 4

Moudokomè 1055 5 Aholouyèmè Goho 1190 6

Kétonou 4265 19 Djèho 375 3

Ekpè Tchonvi 3621 16 Ekpè I 4484 20

DjèffaHouédomè 4754 21 Tohouè Tohouè 973 5

Kpoguidi 2198 10 WégbèdoAdièmè 1680 8

Total ……….. …………. 83467 384

Source : INSAE, 2002 et calculs septembre, 2012

21

A base de ces résultats du tableau II, 167 personnes ont été interrogées à Sô-

Ava, 76 dans les Aguégués et 141 à Sèmè – Podji.

La réalisation des enquêtes de terrain a nécessité l’utilisation de différents

techniques et outils de collecte des données.

� Techniques de collecte

Dans le cadre de ce travail, la Méthode Active de Recherche Participative

(MARP) a été utilisée pour collecter les informations auprès des pêcheurs,

des intellectuels communautaires (ayant une connaissance des faits climatiques),

du personnel d’encadrement rural, etc. à l’aide des questionnaires. Elle part de

l’hypothèse que les populations ont élaboré un savoir au fil du temps et qu’il

faut nécessairement le respecter pour mener des enquêtes, notamment dans le

domaine des pêcheries (Ogouwalé, 2007).

En outre, des interviews directes ont été réalisées dans les localités visitées afin

d’obtenir des populations leurs perceptions sur la baisse de la production

halieutique du lac Nokoué.

� Outils de collecte des données

Les outils utilisés pour la collecte des données sont le questionnaire et le guide

d’entretien. Ces outils ont permis de consigner les données nécessaires pour une

bonne compréhension de l’influence des tendances climatiques sur la production

halieutique et ses conséquences sur les populations riveraines du lac Nokoué.

Un appareil photographique numérique a été utilisé pour prendre des vues

directes et instantanées des sites et autres éléments de l’environnement

concernés par cette étude.

1.4.3 Traitement des données

Les différentes données collectées ont fait l’objet d’un traitement selon leur

nature. Le traitement des données a consisté au dépouillement manuel des

22

questionnaires. Les paramètres statistiques tels que la moyenne arithmétique, la

fréquence, le pourcentage de variation et la méthode graphique ont été utilisés.

� Moyenne arithmétique

Elle est le paramètre fondamental de tendance central qui est utilisé pour

caractériser l’état climatique moyen. Elle s’exprime de la façon suivante :

�� = �����

���

: Moyenne ; n : Effectif total des modalités et xi : Modalités du caractère

étudié.

� Fréquence

Elle est le paramètre qui est utilisé pour déterminer la proportion de la

population interrogée sur un fait. Elle s’exprime de la façon suivante :

� = �� × ���

F : Fréquence ; n : Effectif de la population interrogée sur un fait et N : Effectif

total de la population cible.

� La méthode graphique :

Elle permet la détermination des tendances thermométriques. Elle consiste en

une représentation, par exemple, des températures en fonction du temps (année

sur la période choisie) et permet de déceler la tendance considérant la totalité N

des observations (Ogouwalé, 2007).

L’équation de la droite de tendance est de la forme y = at + b où y représente les

températures, t le temps, a le coefficient de régression et b une constante.

� Méthode de détermination des années déficitaires et excédentaires

Pour appréhender les années excédentaires ou déficitaires pour ce qui

concerne les hauteurs de pluie, 80 % de la moyenne et 120 % de cette

23

même moyenne ont été déterminées. Ainsi les années déficitaires sont les

années dont la somme arithmétique des hauteurs de pluie est inférieure au

seuil de 80 % de la moyenne et les années excédentaires celles dont la

somme arithmétique des hauteurs de pluie est supérieure au seuil de 120 %

de la moyenne.

� Pourcentage de variation (PV) de Nicolas Kaldor

Il est l’indicateur qui permet de savoir s’il y a une augmentation ou une

diminution de la grandeur X (production halieutique) étudiée entre les périodes

to (année de référence) et t (année courante). Sa formule est la suivante :

PV (X) t / to = ��������� x 100

Il a permis de déterminer l’évolution de la production halieutique de 1987 à

2000.

1.4.4 Analyse des résultats

L’analyse des résultats a été faite à l’aide du modèle PEIR (Pression- Etat-

Impact- Réponses). Ce qui a permis d’évaluer l’état et les tendances en se

focalisant sur la connaissance des déterminants et des causes profondes de la

pression (la dynamique du climat), des impacts sur les composantes sociales

(revenu, alimentation) et les réponses apportées par les populations pour réduire

leur vulnérabilité. Cette analyse a permis d’appréhender l’évolution des

paramètres climatiques et de la production halieutique du lac Nokoué.

24

CHAPITRE II

EVOLUTION DES PARAMETRES CLIMATIQUES ET DE LA PRODUCTION HALIEUTIQUE DU LAC NOKOUE

Ce chapitre présente les tendances climatiques et l’évolution de la production

halieutique du lac Nokoué au cours de ces dernières décennies. Il aborde les

facteurs inducteurs d’une telle évolution contemporaine et identifie leur

influence sur la production halieutique.

2.1 Tendances climatiques sur le lac Nokoué

Elles prennent en compte l’évolution des précipitations et celle des

températures.

2.1.1 Evolution des précipitations sur le lac Nokoué

Les figures 2 et 3 présentent le régime pluviométrique par station sur la série

1980-2009.

Figure 2 : Régime pluviométrique de la station de Cotonou sur la période 1980-2009

Source des données : ASECNA,2012

050

100150200250300350

Ha

ute

ur

de

plu

ie (

mm

)

Mois

25

Figure 3 : Régime pluviométrique de la station de Porto-Novo sur la période

1980-2009 Source des données : ASECNA, 2012

L’analyse des figures 2 et 3 montre que la plupart des stations considérées sont

marquées par deux optima pluviométriques centrés sur les mois de juin (grande

saison des pluies) et de septembre ou octobre (petite saison des pluies). Sur la

série 1980-2009, le mois de juin demeure le plus pluvieux. Les deux minima

sont centrés sur les mois de décembre-janvier (grande saison sèche) et d’août

(petite saison sèche).

Quant aux figures 4 et 5, elles montrent la variation interannuelle des hauteurs

de pluie dans les différentes stations.

0

50

100

150

200

250

300

Mois

Ha

ute

ur

de

plu

ie (

mm

)

26

Figure 4 : Variation interannuelle des hauteurs de pluie de la station de Cotonou sur la période de 1980 à 2009

Source des données : ASECNA, 2012

Figure 5 : Variation interannuelle des hauteurs de pluie de la station de Porto-Nono sur la période de 1980 à 2009

Source des données : ASECNA, 2012

L’analyse des figures 4 et 5 permet de constater une alternance d’années

déficitaires et excédentaires au niveau de chaque station. Le tableau III présente

la synthèse de ces années dans chaque station.

0

500

1000

1500

2000

2500

Hau

teur

de

plui

e (m

m)

Années

Pluie Moyenne

80 % de la moyenne 120 % de la moyenne

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

1600

1800

Hau

teur

de

plui

e (m

m)

Années

Pluie Moyenne

80 % de la moyenne 120 % de la moyenne

27

Tableau III : Années excédentaires et déficitaires de la période 1980-2009

Années Station Excédentaires Déficitaires Cotonou 1987, 1991, 1993,1997,

1999 et 2007

1980, 1981, 1983, 1984, 1986, 1998, 2000 et 2001

Porto-Novo 1982,1987, 1988 et 1997 1998, 2001 et 2003

L’examen du tableau III montre que les années 1987 et 1997 sont excédentaires

tandis que les années 1998 et 2001 sont déficitaires sur les deux stations

considérées. De même, on constate plus d’années déficitaires qu’excédentaires à

la station de Cotonou.

Par ailleurs, ces figures montrent que les deux dernières décennies ont été

marquées par une succession d’années plus déficitaires qu’excédentaires. Ce qui

explique, entre autres, la baisse des précipitations perçues par 72 % des

populations interrogées sur le lac Nokoué. Cette baisse des précipitations

s’accompagne d’un réchauffement.

2.1.2 Evolution des températures sur le lac Nokoué

Les figures 6 et 7 montrent l’évolution intermensuelle des températures

maximales et minimales de la station synoptique de Cotonou sur la série 1980-

2009.

28

Figure 6 : Températures maximales de la station synoptique de Cotonou (1980-2009)

Source des données : ASECNA,2012

Figure 7 : Températures minimales de la station synoptique de Cotonou (1980

– 2009) Source des données : ASECNA, 2012

L’examen des figures 6 et 7 montre que la température maximale varie entre

27,7 °C ( août) et 31,9 °C (mars) et que la température minimale oxille entre

23,5 °C (août) et 26,1 °C (mars). Dès lors, il ressort que les mois de février

(31,7 °C), mars (31,9 °C) et avril (31,7 °C) sont les mois les plus chauds de

l’année. Par contre, les mois de juillet (23,8 °C), août (23,5 °C) et septembre

(23,8 °C) sont les mois les plus frais de l’année. Il faut noter que le mois le plus

chaud est celui de mars (31,9 °C) et le mois le plus frais est celui d’août

252627282930313233

Mois

Te

mp

éra

ture

s m

axim

ales

(°C

)

2222,5

2323,5

2424,5

2525,5

2626,5

Te

mp

éra

ture

s m

inim

ale

s

(°C

)

Mois

29

(23,5°C).

Quant à la figure 8, elle traduit l’évolution des températures maximales dans la

région du lac Nokoué sur la période 1980-2009.

Figure 8 : Evolution des températures maximales dans la région du lac Nokoué sur la période 1980-2009

Source des données : ASECNA, 2012

De l’analyse de cette figure, il ressort que les températures maximales ont connu

une augmentation de 0,03 % soit une augmentation de 1,7o C au cours de ces

trente dernières années. Cette tendance est confirmée par 91 % des enquêtés qui

affirment que les temps sont de plus en plus chaud.

La figure 9 montre l’évolution des températures minimales dans la région du lac

Nokoué sur la période 1980-2009.

y = 0,0365x + 29,851

28,5

29,0

29,5

30,0

30,5

31,0

31,5

Tem

péra

ture

(°c

)

Années

30

Figure 9 : Evolution des températures minimales dans la région du lac Nokoué sur la période 1980-2009

Source des données : ASECNA, 2012

L’analyse de la figure 9 permet de noter que les températures minimales ont

connu une augmentation de 0,02 % soit une augmentation de 1,1 o C au cours

des trente dernières années.

Somme toute, le secteur d’étude est marqué par une baisse des précipitations

caractérisée par une succession d’années plus déficitaires qu’excédentaires sur

la série 1980 -2009. Dans le même temps, les températures maximales et

minimales dans la région du lac Nokoué ont connu respectivement une

augmentation moyenne de 1,7 °C et 1,1 °C. Ces tendances pluvio-

thermométriques, associées à la dynamique bathymétrique, confirmées par 84 %

des personnes enquêtées, ont entraîné des perturbations au niveau des

caractéristiques biologiques et physico-chimiques du lac Nokoué.

2.2 Variabilités des paramètres physico-chimiques et exigence écologique des espèces

Il s’agit des variabilités de la bathymétrie, de l’oxygène dissous, du pH, de la

salinité et de la tolérance écologique des espèces.

2.2.1 Variabilité de la bathymétrie

Les figures 10 et 11 ci-dessous mettent en évidence la dynamique de la

y = 0,0207x + 24,463

23,8

24

24,2

24,4

24,6

24,8

25

25,2

25,4

Tem

péra

ture

(oC

)

Années

31

bathymétrie du lac Nokoué entre 1980 et 2004.

Figure 10: Bathymétrie du lacNokoué en 1980 Source : Tescier (1980)

Figure 11 : Bathymétrie du lac Nokoué en 2004 Source : Dakpogan (2005)

Les études menées par Texcier (1980) et Dakpogan (2005) révèlent que le lac

Nokoué a connu un relèvement de ses fonds entre 1980 et 2004. En 1980, les

profondeurs étaient de 2 m à l’ouest ainsi qu’au nord. Mais en 2004, ce n’est

32

plus le cas ; les profondeurs dans ces secteurs sont inférieures à 2 m. C’est

seulement dans la dépression centrale et à l’entrée du chenal de Cotonou

qu’elles atteignent ou dépassent les 2 m. En effet, la partie centrale du lac était

dépourvue de parc acadja, ce qui fait que les profondeurs varient entre 2 et 2,5

m. Quant à l’entrée du chenal, le tourbillonnement de l’eau creuse le fond avec

des profondeurs de plus de 4 m. Dans les secteurs d’Abomey-Calavi, Zogbo,

Fifadji, Ekpè, Dékanmey et Aguégués, les profondeurs sont inférieures à 1 m.

Les secteurs de Ganvié et de Sô-Tchanhoué enregistrent des profondeurs variant

entre 1 et 1,7m à cause de la décomposition des branchages des parcs acadja et

les dépôts d’ordures ménagères qui contribuent à l’envasement et au

comblement du lac (Ogouwalé, 2007).

Pour 58 % de la population interrogée, la prolifération (photo 1) et

l’accumulation des amas de jacinthe d’eau morte participent au comblement

progressif du lac et à la pollution des eaux engendrant l’amenuisement des

ressources halieutiques (Sohè, 2011).

Photo 1 : Couverture de la surface de l’eau par la jacinthe d’eau à Ganvié (commune de Sô-Ava)

Prise de vue : Djissou, octobre 2012

33

La photo 1 montre que la jacinthe d’eau en envahissant la surface du plan d’eau,

empêche la pénétration des rayons solaires qui sont la source de production des

phytoplanctons, premier maillon de la chaîne alimentaire des ressources

halieutiques. Quant à la photo 2, elle montre la pollution de l’eau par

l’accumulation des amas de jacinthe d’eau morte.

Photo 2 : Etat de la surface de l’eau à l’entrée de Vekky (commune de Sô-Ava) Prise de vue : Sohè, février 2011

L’observation de la photo 2 permet de dire que la jacinthe d’eau se dégénère

puis meurt en libérant tous ses polluants, ce qui aggrave la pollution des eaux

(Sohè, 2011). Ainsi, on note une détérioration de la qualité de l’eau rendant

difficile la vie des espèces halieutiques.

En milieu aquatique, la température est l’une des principales causes des

réactions chimiques et biologiques, c’est le facteur écologique qui influence la

qualité des eaux et détermine la vie dans le milieu (Houadégla, 1991). Elle

conditionne la concentration en oxygène dissous, intervient dans le métabolisme

des poissons et contribue à assurer les différentes fonctions de reproduction, de

digestion et de croissance (Amoussou, 2003). Des modifications de cette

dernière peuvent entraîner d’importantes conséquences pour la vie aquatique

(Laléyè et al., 1997).

34

Une telle situation, va induire la diminution de l’oxygène dissous rendant

difficile la vie des espèces halieutiques.

2.2.2 Variation de l’oxygène dissous

L’oxygène est le plus important des gaz en dissolution de par son rôle dans la

qualité biotique des eaux. Il maintient la vie aquatique, assure l’autoépuration

des eaux et facilite la dégradation des matières organiques ; il est un l’élément

chimique vital pour les poissons car leur métabolisme en dépend.

La figure 12 traduit l’évolution de l’oxygène dissous dans le lac Nokoué de

1987 à 2001.

Figure 12: Oxygène dissous du lac Nokoué entre 1987 et 2001 Source des données : FSA (2012)

L’examen de la figure 12 montre que l’oxygène dissous du lac Nokoué a connu

une forte diminution dans le temps. Cette diminution s’explique par

l’augmentation de la température de l’air qui a induit systématiquement celle de

l’eau, milieu de vie des espèces halieutiques. En effet, plus la température va

augmenter, moins l’oxygène dissous sera disponible pour les poissons, ce qui

peut entraîner des risques d’anoxie ou d’hypoxie (Ogouwalé, 2007).

0

5

10

15

20

25

1987 1988 1989 1999 2001

Oxy

gène

dis

sous

(m

g/l)

Années

35

2.2.3 Variation du pH

Le pH exprime l’acidité, l’alcalinité et la neutralité d’un milieu selon que sa

valeur est comprise entre 0 et 7, 7 et 14, la valeur 7 étant le seuil de neutralité. Il

joue un rôle déterminant dans l’activité microbienne et permet de vérifier si le

milieu aquatique répond aux normes de vie des poissons. Les valeurs de pH

supérieurs à 10 entrainent la mort des poissons du fait de l’augmentation de

l’ammoniac non ionisé, très toxique pour l’ichtyofaune (PAZH, 2002).

Le potentiel en Hydrogène est assez variable dans le lac Nokoué et a connu une

très forte variation entre 1987 et 2001(figure 13).

Figure 13 : Variation du pH de 1987 à 2001 Source des données : FSA (2012)

La figure 13 montre que le pH du lac Nokoué est marqué par une augmentation

dans le temps, ce qui confirme que l’eau perd de plus en plus son oxygène et

devient anoxique à terme. Ainsi, tout se passe au détriment du métabolisme des

organismes vivants du milieu et particulièrement des poissons, donc à la

défaveur de leur productivité (baisse de la production).

2.2.4 Variation de la salinité

La salinité de par sa distribution intervient dans la diversité de peuplement de la

6,8

6,9

7

7,1

7,2

7,3

7,4

7,5

7,6

7,7

1987 1988 1989 1999 2001

Années

Var

iatio

n du

pH

36

faune aquatique. Elle est aussi dans sa variabilité saisonnière, la cause de

nombreuses migrations de poissons et autres organismes aquatiques (Gboni,

1995). Dès lors, la salinité du lac Nokoué subit des variations spatiales liées au

flux et au reflux des eaux marines et des eaux douces ; ce qui permet de

distinguer d’une part, des salinités plus élevées dans les parties ouest et centrales

où les eaux ont une tendance polyhaline (26 à 38 %) et d’autre part, des salinités

moins élevées mésohalines comprises entre 10 et18 % dans la partie où le lac est

sous l’influence du fleuve Ouémé (Ogouwalé, 2007). La figure 14 présente la

variation de la salinité de l’eau du lac Nokoué entre 1987 et 2001.

Figure 14 : Variation de la salinité de l’eau du lac Nokoué entre 1987 et 2001

Source des données : FSA (2012)

De l’analyse de cette figure, il ressort que le lac connaît une augmentation

croissante de la teneur en sel. Cette situation serait liée à l’intrusion des eaux

marines dans le lac Nokoué du fait de la fréquence élevée des marées hautes que

connaît l’ensemble du golfe de Guinée en général et la région côtière du Bénin

en particulier. Cette augmentation de la teneur en sel est défectueuse à certaines

espèces halieutiques comme Liza falcipinnis, Chromidotilapia guntheri, etc.

Ainsi, ces variations des paramètres physico-chimiques ont impacté les

conditions écologiques des espèces halieutique du lac Nokoué.

0

10

20

30

40

50

60

1987 1988 1989 1999 2001

Sal

inité

(g/

l)

Années

37

2-2-5- Exigence écologiques des espèces halieutiques

La vie biologique des espèces halieutiques est influencée par la variabilité des

paramètres physico-chimiques du lac. Ainsi, pour chaque espèce halieutique, un

seuil de tolérance écologique est sollicité. Au-delà de ce seuil, la vie biologique

de l’espèce est défavorable.

Le tableau IV présente la synthèse des caractéristiques écologiques et

biophysiques de quelques espèces halieutiques du lac Nokoué.

38

Tableau IV : Synthèse des caractéristiques écologiques et biophysiques de quelques espèces halieutiques du lac Nokoué

Espèces Température tolérée

Température de l’eau du lac

Salinité toléré

Salinité du lac

pH toléré pH du lac Profondeur admise (m)

Profondeur moyenne du lac (m)

Observations

C.nigrodigitatus 24 à 31,6 26 à 33,4 0 à 0,3 0 à 0,53 0 à 4,14 7,11à 7,73 2,5 à 6 0,27 à 2,5 Conditions très défavorables

Chichildae 23 à 29 26 à 33,4 0 à 0,3 0 à 0,53 5 à 7 voire 8

7,11 à 7,73 1 à 1,5 0,27 à 2,5 Conditions défavorables

Chromidotilapia guntheri

24 à 28 26 à 33,4 0 à 0,2 0 à 0,53 5,52 à 6 7,11 à 7,73 3 0,27 à 2,5 Conditions très défavorables

Eleotris senegalensis

23 à 31 26 à 33,4 0 à 0,53 7,11 à 7,73 0,9 à 2,5 0,27 à 2,5 Conditions défavorables

Elops senegalensis 23 à 30,2 26 à 33,4 50 à 100 0 à 0,53

5,52 7,11 à 7,73 0,76 à 3 0,27 à 2,5 Conditions défavorables

Ethmalosa frimbiata

24 à 29,5 26 à 33,4 0 à 100 0 à 0,53 7,11 à 7,73 1,5 à 2,5 0,27 à 2,5 Conditions encore favorables

Hemichromis fasciatus

34,5 26 à 33,4 0 à 0,3 0 à 0,53 7,11 à 7,73 0,9 à 2,5 0,27 à 2,5 Conditions encore favorables

Liza falcipinnis 20 à 26 26 à 33,4 0 à 0,2 0 à 0,53 0 à 4,14 7,11 à 7,73 0,2,7 à 2,5 Conditions très défavorables

Tilapia nilotica 22 à 28 26 à 33,4 0,015 à 30 0 à 0,53 5 à 11 7,11 à 7,73 0,85 à 2,74 0,27 à 2,5 Conditions défavorables

Source : Ogouwalé (2007)

38

39

Il ressort de l’analyse du tableau IV que les conditions écologiques sont

défavorables ou très défavorables pour les espèces considérées sauf Ethmalosa

frimbiata et Hemichromis fasciatus dont les conditions sont encore favorables.

Le seuil de tolérance écologique étant dépassé, il en résulte que la vie biologique

des espèces est défavorable. Cette situation s’explique par l’amenuisement de la

production halieutique du lac Nokoué.

En somme, le lac Nokoué a connu, au cours de ces dernières décennies, des

modifications au niveau des paramètres physico-chimiques notamment le

comblement / ensablement, l’augmentation de la température de l’eau, la

diminution de l’oxygène dissous, l’augmentation du pH et de la salinité. Ces

modifications ont impacté les conditions écologiques des espèces halieutiques

en rendant défavorable la production.

2.3 Vulnérabilité des ressources halieutiques à l’évolution des paramètres climatiques

Il s’agit, ici, de montrer la relation qui existe entre le climat qui règne sur le lac

Nokoué et la production halieutique.

2.3.1 Relation entre paramètres climatiques et production halieutique

La varaiation intermensuelle des hauteurs de pluie détermine les périodes de

bonne capture (figure 15).

40

Figure 15 : Relation entre précipitation et production halieutique (1987-2000) Source des données : ASECNA et Direction des Pêches, 2012

L’examen de la figure 15 montre que, les précipitations, lorsqu’elles sont

abondantes (mai, juin, juillet) rendent les eaux du lac moins salées et plus

favorable au développement des espèces halieutiques. La capture devient bonne

de mai en août, ce qui est confirmée par 91 % des enquêtés.

Quant à la variation intermensuelle des températures, elle est fonction des

périodes de mauvaise capture.

La figure 16 traduit la relation entre la température et la production halieutique.

0

50

100

150

200

250

300

350

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

Ha

ute

urs

de

plu

ie (

mm

)

Pro

du

ctio

n h

ali

eu

tiq

ue

(to

nn

e)

Mois

Production

halieutique Pluie

41

Figure 16: Relation entre la température et la production halieutique (1987-2000)

Source des données : ASECNA et Direction des Pêches, 2012

L’analyse de cette figure montre que la production halieutique est en baisse

lorsque la température est élevée (janvier, février, mars). Pendant cette période

la capture est faible, d’après 84 % des personnes enquêtées. En effet, l’eau du

lac est chaude lorsque la température est élevée et les poissons migrent vers les

frayères. C’est ce qui explique la faible capture pendant cette période.

2.3.2 Evolution des espèces ichtyologiques du lac Nokoué

La variation spatio-temporelle de la faune ichtyologique du lac Nokoué a été

analysée par Niyonkuru en 2001. Au total, 50 espèces appartenant à 46 genres et

33 familles et 10 ordres ont été recensées.

Les enquêtes menées sur le terrain, ont permis de classer en trois catégories des

espèces ichtyologiques les plus présentes dans le lac Nokoué (tableau V). Il

s’agit des :

� espèces qui vivent en permanence dans le lac (espèces euryhalines) ;

23

24

25

26

27

28

29

30

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

Mois

Te

mp

éra

ture

mo

ye

nn

e (

°C)

pro

du

ctio

n h

ali

eu

tiq

ue

(to

nn

e)

Production halieutique

température

42

� espèces dulçaquicoles qui ne migrent dans le lac que pendant les hautes eaux.

Elles proviennent pour la plus part du fleuve Ouémé et de la rivière Sô et

envahissent le lac Nokoué ;

� espèces marines qui s’introduisent périodiquement dans le lac à l’étiage.

Tableau V : Espèces halieutiques présentes sur le lac Nokoué

Source : Ogouwalé, 2007 et enquête de terrain, octobre 2012

La comparaison des résultats de Niyonkuru (2001) à ceux de Laléyè et al.

(1997) sur l’inventaire des poissons menacés de disparition, a montré une

diminution de 17 espèces entre 1997 et 2001. En effet, Laléyè et al. (1997) ont

recensé 67 espèces dans le lac Nokoué alors que Niyonkuru (2001) en a recensé

50 espèces. Cette diminution des espèces est confirmée par 66 % des personnes

enquêtées qui trouvent que la disparition ou la rareté de certaines espèces

Catégorie d’espèces Nom scientifique Nom en langue locale

Espèces euryhalines

Tilapia guinensis Assouhouè Sorotherodon melanotheran Adohouè Hemichromis fasciatus Aglango Chrysichtlys nigrodigitatus Zavoun Ethmalosa frimbiata Tchèkè Pellonula afzelinsi, Hounnoumasé Liza falcipinnis HouétinDakpla Mugil bananensis HouétinOkplo Elops lacerta Ogban

Espèces dulçaquicoles

Clarias lazera Hosson Hétérotis niloticus Ohoua Clarias agboyeinsis Tounvi

Espèces marines

Caranx hipos Kpankpan Caranx senegallus Adjago Trachinotus teraia Ahouè Lutjanus goreensis Agnanto Pomadasys jubelini Kokokoun Eucémostomus melanopterus Flété Cynoglossus sénégalensis, etc. Affokpakpa

43

ichtyologiques du lac Nokoué (tableau VI) est due à la diminution de la salinité,

de l’étroitesse de l’embouchure de Cotonou, de l’augmentation de la

température de l’eau et de la diminution de la profondeur du lac.

Tableau VI: Espèces rares ou disparues du lac Nokoué

Nom scientifique Nom en langue locale (Toffin)

Espèces rares

caranx sp Oussa Pomadasys jubelini Kokokoun Polydactylus Fan Cynoglossus sénégalensis Afokpakpa Dasytis sp Ossan Lutjanus fulgens Agnanto

Espèces disparues

Sphyraena Ogoun Guachancho Adjago Trachinotus sp Sossoglosso Synodontis sp Gbogué Epinephelus aeneus Toboko

Source : Ogouwalé, 2007 et enquête de terrain, octobre 2012

Les enquêtes menées sur le terrain et les données collectées permettent de

réaliser une production halieutique marquée par une évolution en dents de scie

(figure 17).

Figure 17 : Evolution de la production halieutique du lac Nokoué de 1987 à 2000

Source des données : Direction des Pêches, 2012

0

5000

10000

15000

20000

25000

Pro

du

ctio

n h

alie

utiq

ue(t

on

ne

)

Années

44

Cette évolution en dents de scie est confirmée par 99 % des populations

enquêtées qui trouvent que non seulement la production halieutique a baissé

mais aussi que l’activité de pêche est désormais contraignante. En effet, la

production halieutique a connu une baisse de 2,88 % de 1987 à 2000. Cette

production varie en fonction des conditions climatiques et de l’effort de pêche

des pêcheurs. Pour 54 % des populations enquêtées, cette baisse de la production

halieutique trouve ses fondements dans l’augmentation de la température de

l’eau, de l’irrégularité des hauteurs de pluies, de l’étroitesse de l’embouchure de

Cotonou, de la multiplication des parcs acadja, de l’utilisation des techniques

prohibées et de la pollution des eaux.

D’une manière ou d’une autre, l’environnement du lac Nokoué a connu une

baisse des précipitations et une augmentation des températures qui ont entraîné

des modifications au niveau des composantes environnementales. Ces

modifications ont engendré des perturbations biologiques et écologiques des

espèces rendant défavorable la production (baisse de la production). Cette baisse

de la production halieutique engendre des effets socio-économiques sur les

populations riveraines.

45

CHAPITRE III

EFFETS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA BAISSE DE LA PRODUCTION HALIEUTIQUE DU LAC NOKOUE ET STRATEGIES

D’ADAPTATION

La pêche est une activité économique qui contribue pour une part assez

importante à l’économie du Bénin méridional et se classe au 1er rang des

activités du monde lacustre (Ogouwalé, 2007). Mais cette activité, confrontée à

la baisse de la production halieutique entraîne des conséquences socio-

économiques sur les populations riveraines du lac Nokoué.

3.1 Effets de la baisse de la production halieutique sur les revenus des pêcheurs

D’après PNUD (2001), le lac Nokoué est marqué par un seuil de pauvreté

alimentaire évalué à 52801 F CFA avec une incidence de 26,3 %. Le seuil de

pauvreté s’est accru de 10,3 % entre 1994 et 2001. La taille moyenne du ménage

est de 6 personnes et le taux de dépendance est de 42 %. Le revenu annuel

moyen est 247498 F CFA et 7 % de ce revenu est consacré aux dépendances

alimentaires. Cette baisse des revenus résulte de l’amenuisement de la

production halieutique qui est estimée en moyenne à 5 kg / jour / pêcheur.

Selon 83 % des personnes enquêtées, leurs revenus moyens chutent de 50 à 75

% pendant la période de faible capture (février, mars, avril, septembre, octobre

et novembre). En effet, les revenus issus des captures, surtout en période de

faible capture, ne permettent plus aux pêcheurs d’honorer leur engagement vis-

à-vis des femmes (mareyeuses) chez qu’ils ont pris de crédit pour l’achat des

engins de pêche. Les pêcheurs endettés perdent alors leurs plus importantes

clientes. Toutes ces situations ont entraîné la diminution des populations des

pêcheurs.

46

3.2 Effet de la baisse de la production halieutique sur la population des pêcheurs

Le secteur d’étude a été marqué par une forte croissance démographique au

cours de ces deux dernières décennies. Paradoxalement, les effectifs des

pêcheurs qui devraient évoluer dans ce sens, ont connu une diminution (tableau

VII).

Tableau VII : Evolution démographique en (%) des pêcheurs entre 1995 et 2006

Années Communes

1995 2006 Taux (%)

So-Ava 55,24 44,36 - 10,88 Aguégués 52,93 42,24 - 10,69 Sèmè-Podji 45,09 54,91 + 9,82

Source des données : Direction des pêches, 2012

L’examen de ce tableau montre que le taux de pêcheurs a connu une baisse entre

1995 et 2006 dans les différentes localités du lac. Ce taux de pêcheurs a chuté

de 10,88 % à Sô-Ava et de 10,69 % dans les Aguégués. Cette chute du taux

des pêcheurs serait liée à l’exode massif des jeunes qui ne supportent plus la

réduction des captures. Par contre, l’augmentation du taux de pêcheurs de 9,82

% observée dans la commune de Sèmè-Podji s’explique par le fait que les

pêcheurs qui n’ont pas les moyens pour migrer vers d’autres localités ou pour

entreprendre d’autres activités vont s’installer dans cette commune pour mener

leurs activités de pêche.

Par ailleurs, selon 58 % des personnes interrogées, les pêcheurs qui ne peuvent

plus supporter les famines, les endentements et les méventes migrent vers le

Nigéria.

47

3.3 Conflits socioprofessionnels

Les données collectées sur le terrain montrent que la paix et l’équilibre social

sont troublés par d’incessants conflits que se livrent les différents groupes

professionnels. Ces conflits sont souvent la résultante de l’occupation

anarchique de vastes domaines sur le lac Nokoué par quelques propriétaires de

pêcheries sédentaires (parcs acadja et barrage à nasses) afin d’accroître leurs

productivités au détriment de la majorité pêchant en eau libre.

En outre, l’exploitation annuelle de parc acadja nécessite le recours à des

méthodes collectives qui consistent à inviter les amis, les parents, les beaux-

frères, etc. Mais aujourd’hui, les populations sont en train de perdre cette forme

de solidarité. En occurrence, l’individualisme et la volonté manifestée par

certains groupes de pêcheur de garder le monopole du lac se développent. C’est

ce qui amène certains propriétaires de parcs acadja, d’après 57 % des enquêtées,

dans le souci de maximiser leurs profits, à voler les 10 % des revenus issus de

l’exploitation afin d’escroquer leurs collaborateurs.

Pour réduire leur vulnérabilité socio-économique face à la baisse de la

production halieutique, les populations riveraines du lac Nokoué développent

certaines stratégies endogènes.

3.4 Stratégies endogènes et complémentaires de réduction des effets socio-économiques de la baisse de la production halieutique du lac

Il s’agit ici d’exposer les perceptions des populations sur la vulnérabilité des

ressources halieutiques à l’évolution du climat affectant leurs modes d’existence

et de dresser un répertoire des stratégies développées pour réduire les effets

socio-économiques.

Par ailleurs, un accent est mis sur les stratégies complémentaires pour réduire

leur vulnérabilité aux tendances climatiques et environnementales.

48

3.4.1 Perception des populations sur la crise des pêcheries

Les communautés lacustres entretiennent des liens étroits avec leur milieu

environnant. Selon 69 % des personnes interrogées, les conditions climatiques

déterminent celles de la pêche, principale activité des populations. Elles

perçoivent l’évolution du climat à travers les bouleversements pluviométriques

et thermiques ainsi que les modifications qu’a subies le lac ces dernières années.

D’après 72 % des enquêtés, il y a un changement dans la répartition des saisons.

Les hauteurs de pluies jadis abondantes ne s’observent plus. L’apparition

précoce ou tardive des pluies influence la multiplication ou la reproduction des

poissons. La forte fréquence des sécheresses bouleverse et perturbe la

multiplication des poissons. De même, selon 91 % des enquêtés, les temps sont

de plus en plus chauds, ce qui augmente la température de l’eau. Cette élévation

de la température de l’eau est défavorable à certaines espèces halieutiques.

Quant aux modifications subies par le lac Nokoué, 88 % des personnes

enquêtées affirment que la salinité du lac a diminué par rapport à celle des

décennies passées. Selon elles, cette diminution est due à l’étroitesse de

l’embouchure de Cotonou et des hautes crues. De plus, 97 % des enquêtés

reconnaissent le comblement / ensablement du lac et la diminution du niveau de

l’eau. Ils donnent pour raison la décomposition des branchages des parcs acadja

et de la jacinthe d’eau ainsi que les ordures jetées dans la lagune de Cotonou et

dans le lac Nokoué.

Cependant, selon 70 % des enquêtés, la diminution des rendements des

ressources halieutique trouve ses fondements dans l’utilisation des techniques de

pêche prohibées que dans les modifications des caractéristiques physico-

chimique du lac en rapport avec la dynamique du climat.

De plus, les populations du lac Nokoué perçoivent les effets de la baisse de la

production halieutique à travers une baisse généralisée des revenus des

49

pêcheurs, d’après 90 % des enquêtés. Cette baisse des revenus engendre, selon

89 % des enquêtés, des famines, des endettements, des méventes surtout au

niveau des femmes, des migrations internes et externes.

Pour adapter leur mode de vie à la baisse de la production halieutique du lac

Nokoué, plusieurs techniques de pêche sont utilisées par les pêcheurs.

3.4.2 Techniques de pêche développées par les populations pour adapter leur mode de vie aux crises

Plusieurs techniques de pêche sont utilisées par les pêcheurs sur le lac Nokoué.

Parmi ces techniques, on note les techniques autorisées et les techniques

prohibées (Tableau VIII).

Tableau VIII : Techniques de pêche utilisées

Nom français Nom en langue locale Toffin

Techniques de pêche autorisées

Filets de jets ou épervier Dodidlan Filets maillants dormants

Dotita

Lignes à hameçons individuelles

Omlin

Lignes à hameçons composées (palangres)

Baba mlin ou jinguin

Piège à poissons Acadja Trou à poissons Houédo Nasses-pièges Adja Barrages à nasses-pièges. Adjakpa

Techniques de pêche prohibées

Filets maillants fixes Tokpokonou Barrage Wlan Filets fixes Dogbo

Source : Travaux de terrain, octobre 2012

L’examen du tableau VIII révèle que les techniques de pêche autorisées sont en

nombre important que celles prohibées. Il convient de noter aussi que l’Acadja,

Tokpokonou et le filet épervier constituent des techniques rentables.

50

Les parcs Acadja sont très développés dans le secteur d’étude et constitue une

technique très rentable (photo 3).

Photo 3 : Parc acadja installé sur le lac Nokoué Prise de vue : Djissou, octobre 2012

Les parcs Acadja sont des parcs à poissons installés en eau peu profonde de 1,5

m en période de basses eaux. Ils sont constitués d’un espace piqueté de

branchages dont l’extérieur est ceinturé par des branches de bois durs et peu

ramifié. L’exploitation de ces parcs se fait annuellement (1 à 3ans) appelée

‘’Acadja Fifo’’ en Toffin ou mensuellement (1 à 5 mois) appelée ‘’ Acadja

zinzin’’. Cependant, l’utilisation des branchages de parcs Acadja, après leur

décomposition, participent au comblement / ensablement du lac Nokoué.

La pêche à l’épervier (photo 4) constitue aussi une technique de capture rentable

derrière Acadja et Tokpokonou d’après 53 % des enquêtés.

51

Photo 4 : Pêche à l’épervier à Ganvié (commune de Sô-Ava) Prise de vue : Djissou, octobre 2012

Le filet à l’épervier de forme conique, lesté sur le pourtour est utilisé dans les

eaux pour pêcher des poissons. Ils sont généralement lancés soit des pirogues ou

des berges de manière à former un cercle par force centrifuge en tombant dans

l’eau.

Quant à Tokpokonou (photo 5), elle est une technique de pêche développée par

les communautés du lac afin de satisfaire leurs besoins quotidiens. Mais cette

technique est controversée à partir des années 1999 à cause de son effet

dévastateur des espèces.

Photo5 : Tokpokonou posé à proximité des habitations à Houédo-Gbadji (commune de Sô-Ava)

Prise de vue : Djissou, octobre 2012

52

Les propriétaires de ces engins les posent juste aux abords des berges et

capturent toutes les espèces qui font le mouvement lac- plaine inondable et vice-

versa. Ces engins sont utilisés pendant la crue à proximité des habitations ou

dans la plaine inondable afin de capturer toutes les espèces même les alevins de

Sorotherodon melanotheran, ce qui amenuise la production.

Malgré toutes ces techniques de pêche, les revenus sont en baisse et les pêcheurs

qui ne supportent par la crise développent de nouveau mode d’existence pour

subvenir aux besoins croissants de leur famille.

4.3 Activités de reconversion professionnelle

En réponse à la crise des pêcheries, selon 66 % des enquêtés, l’exploitation du

sable du lac est devenue une activité économique considérable dans les

différentes localités du lac Nokoué. De nombreux pêcheurs s’adonnent à cette

activité pour compléter les revenus issus de la pêche en période de faible capture

ou ils s’adonnent complètement comme activité principale (photo 6).

Photo 6 : Exploitation du sable lagunaire à Vekky (commune de Sô-Ava) Prise de vue : Djissou, octobre 2012

Ces jeunes utilisent des sceaux (communément appelés ‘’Kloba’’) pour extraire

le sable de l’eau. Cette activité constitue, pour la plupart des jeunes, un véritable

53

moyen de sortir de crise. C’est ce qui les amène à migrer vers Cotonou, Porto-

Novo et surtout vers le Nigéria où ils exercent librement leur profession

d’extraction du sable lagunaire.

D’autres pêcheurs s’invertissent dans la commercialisation des produits

pétroliers en provenance du Nigéria, ont indiqué 68 % des enquêtés.

Une des activités est la commercialisation des produits vivriers de premières

nécessités par les femmes des localités du lac Nokoué. Selon 58 % des enquêtés,

cette activité est une réponse à la baisse considérable des revenus issus de la

vente des produits halieutiques.

Le transport lacustre par barque est aussi une activité développée par les

communautés pour faire face aux crises des pêcheries et qui prend de plus en

plus une ampleur considérable (photo 7) d’après 53 % des enquêtés.

Ces barques peuvent contenir 20 à 25 personnes. Un voyage peut générer 4000 à

6000 francs CFA selon la destination. Un conducteur peut faire 3 à 4 voyages

par jour. Le revenu journalier est estimé à 5000 francs CFA. C’est ce qui justifie

la multitude des barques sur le parking (photo 7.2).

Photo 7.1 : Transport lacustre par barque motorisée

Prise de vue : Djissou, juin 2013

Photo 7.2 : Parking des barques motorisées à l’embarcadère d’Abomey-

Calavi Prise de vue : Djissou, juin 2013

54

3.4.4 Stratégies complémentaires d’adaptation aux crises des pêcheries

Aux fins de l’adaptation des pêcheries et de réduction des effets socio-

économiques de la baisse de la production halieutique du lac Nokoué, il

conviendrait de :

� réglementer l’utilisation des branchages des parcs acadja afin de réduire le

comblement/ ensablement du lac ;

� délimiter un domaine vaste pour favoriser la pêche en eau libre, ce qui

permettra d’augmenter la productivité ;

� généraliser et renforcer le programme de restauration de la mangrove. Ledit

programme permettra aussi de recréer les frayères.

� rendre effective l’interdiction totale de l’utilisation des techniques de pêche

prohibées en mettant en œuvre des commissions villageoises de suivie;

� sensibiliser les populations sur la vulnérabilité des pêcheries aux tendances

climatiques ;

� encourager au niveau villageois, la création de groupe de réflexions sur les

tendances climatiques et l’utilisation des engins de pêche respectueux de

l’environnement ;

� développer, avec les populations, des activités complémentaires comme le

développement de la pisciculture, de l’aquaculture là où les conditions sont

favorables, le développement de l’élevage et de l’agriculture, et la création

d’autres activités génératrices de revenu ;

Par ailleurs, la pisciculture est une technique d’élevage de poissons dans leur

milieu naturel ou artificiel. Elle peut se fait en étang, en bassin ou en cours

d’eau. L’implantation des infrastructures piscicoles se fait dans les zones où :

� il y a disponibilité de l’eau de bonne qualité de façon permanente, naturelle,

facile à obtenir ou à moindre coût ;

� la topographie du terrain présente une pente douce ;

� le sol est imperméable (argileux, silencieux, argilo-sableux, etc.) ;

55

� il y a proximité d’habitation pour éviter le vol et faciliter le nourrissage des

poissons ;

� l’accès est facile pour rendre aisés les déplacements sur le site et l’écoulement

des produits ;

� il y a disponibilité d’aliments poissons ou de sous-produits d’origine agricole

ou animale (issues de céréales, de soja, d’arachide, de palmiste, d’abattoirs,

des produits de pêche, etc.) et pouvant être utilisés pour la fabrication

d’aliments poissons de qualité à moindre coût.

La pisciculture s’adresse à un nombre relativement restreint d’espèces. Les

poissons qu’on peut élever dans la région du lac Nokoué sont : Tilapia

(Oroéchromis niloticus et Sorotherodon melanotheran), Clarias (Clarias

gariepinus), Héterotis (Hétérotis niloticus) et Chrysichthys (Chrysichthys

nigrodigitatus). En effet, avec le développement de la pisciculture, la production

nationale de poissons augmentera (20000 tonnes), l’importation de poissons

congelés sera réduite (9000 tonnes), des économies en devises seront réalisées,

les revenus des pêcheurs auront augmenté, l’effort de pêche sera réduite et la

productivité des plans d’eau améliorée (MAEP, 2011). En somme, les résultats obtenus se résument dans le modèle (figure 18) suivant :

56

.

Figure 18 : Cadre conceptuel de l’étude de l’influence des tendances climatiques sur la production halieutique du lac Nokoué

La pression, ce sont les facteurs climatiques (précipitations, températures) qui

dans leur variabilité entraînent la baisse de la production halieutique du lac

Nokoué. L’état est caractérisé par la baisse de la production halieutique du lac

Nokoué. L’impact, c’est l’énsemble des effets socio-économiques causés par la

baisse de la production halieutique aux populations riveraines du lac Nokoué.

Les réponses sont les stratégies développées pour reduire les effets socio-

économiques de la baisse de la production halieutique.

PRESSIONS FACTEURS CLIMATIQUES DE PRESSION

(précipitations, températures)

MANIFESTATION DE LA PRESSION

(diminution des hauteurs de pluie, augmentation de la température, variation de la salinité de l’eau, diminution de l’oxygène dissous)

IMPACTS

ETAT

REPONSES

BAISSE DE LA PRODUCTION HALIEUTIQUE

(diminution des captures, rareté/ disparition de certaines espèces ichtyologiques)

STRATEGIES DEVELOPPEES PAR LES POPULALIONS LOCALES POUR REDUIRE LES EFFETS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA BAISSE DE LA PRODUCTION HALIEUTIQUE

(techniques de pêches développées, activités de reconversion, stratégies complémentaires)

EFFETS SOCIO-ECONOMIQUES

(baisse des revenus des pêcheurs, famine, migrations, conflit socioprofessionnel etc.)

57

Conclusion

L’étude de l’influence des tendances climatiques sur la production halieutique

du lac Nokoué a été possible grâce à l’utilisation des données climatologiques

des stations pluviométriques et thermométriques de l’environnement immédiat

du lac Nokoué puisque le secteur d’étude ne dispose pas de stations

climatologiques.

Pour ce qui concerne les données physico-chimiques du lac Nokoué, on ne

dispose pas encore d’une longue série devant permettre des analyses affinées.

Les données utilisées sont celles collectées par la Faculté des Sciences

Agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi. De même, les données sur la

production halieutique du lac Nokoué souffrent de disponibilité sur une longue

période.

Cependant, les méthodes de traitement et d’analyse ont permis d’obtenir des

résultats évocateurs qui témoignent des tendances climatiques sur le lac Nokoué

et l’influence des tendances climatiques sur la production halieutique.

Au terme de cette étude, il est à retenir que :

� le secteur du lac Nokoué est marqué par une diminution des précipitations

caractérisée par une succession d’années de plus en plus déficitaires

qu’excédentaires et une augmentation des températures maximales et

minimales respectivement de 1,7 °C et 1,1 °C sur la série 1980-2009. Ces

tendances climatiques ont entraîné des perturbations au niveau des

caractéristiques physico-chimiques, biologiques et écologiques. Ces

changements couplés aux techniques de pêche développées par les

communautés, ont entraîné la baisse de la production et même la disparition

de certaines espèces ichtyologiques.

� Cette baisse de la production halieutique a engendré la baisse des revenus des

pêcheurs, des famines, des endettements, des migrations, des conflits

58

socioprofessionnels, etc.

� Les populations développent des stratégies d’adaptation pour leurs modes

d’existence comme acadja, pêche à épervier, Tokpokonou, extraction de

sable, vente des produits vivriers, transport lacustre par barque, etc.

Des stratégies complémentaires comme le développement de la pisciculture,

l’aquaculture, l’élevage, réglementation de l’utilisation des branchages des

parcs acadja sont proposées pour une bonne adaptation et de réduction des

effets.

Dans le cadre des prochains travaux de recherche, il sera procédé à

l’approfondissement des connaissances sur le sujet : « Développement de la

pisciculture dans les localités du lac Nokoué : enjeux et perspectives».

59

Bibliographie

Afouda F. (1990) : L’eau et les cultures dans le Bénin central et septentrional : Etude

de la variabilité des bilans de l’eau dans leurs relations avec le milieu rural de la

savane africaine. Thèse de Doctorat nouveau régime, Univ, Paris IV (Sorbonne),

Institut de Géographie, 428p.

Akognongbé J. (2011) : Variabilité pluvio-hydrologique et mutations des

écosystèmes dans le lac Nokoué. Mémoire de maîtrise, UAC /FLASH/DGAT, 86p.

Amoussou E. (2003) : Dynamique hydro-sédimentaire et mutations des écosystèmes

du lac Ahémé. Mémoire de maîtrise, UAC/FLASH/DGAT, 103p.

Baglo M. (1980) : Les conséquences géographiques de la construction du barrage de

Cotonou sur la zone lagunaire du sud-est béninois. Mémoire de maîtrise, UNB, 142p.

Boko M. (1988) : Climats et communautés rurales du Bénin : Rythmes climatiques et

rythmes de développement. Thèse de Doctorat d’Etat ès Lettres et Sciences Humaines.

CRC, URA 909 du CNRS, Uni, de Bourgogne, Dijon, 2volumes, 601p.

Boko M. et Ogouwalé E. (2007) : Eléments d’approche méthodologique en

géographie et sciences de l’environnement et structure de rédaction des travaux

d’étude et de recherche. UAC/FLASH/DGAT/LECREDE, 104p.

Boko M. et Ogouwalé E. (2007) : Modèles et modèles d’analyse en géographie.

Support de cours. UAC/FLASH/DGAT/LECREDE, 40p.

Boko P. (2009) : Tendances thermométriques au Bénin. Mémoire de maîtrise,

UAC/FLASH/DGAT, 64p.

Carbonnel J. et Hubert P. (1992) : Pluviométrie en Afrique de l’ouest soudano-

sahélienne : Remise en cause de la stationnarité des séries. In l’aridité : Une contrainte

pour le développement. Editions ORSTOM, pp 37-51.

60

Clédjo F. (1999) : La gestion locale de l’environnement dans les cités du lac Nokoué

(Région urbaine du littoral au Sud-Bénin). Mémoire de DEA : Gestion de

l’environnement, DGAT/FLASH/UAC, 56p.

Clédjo F. (2006) : La gestion locale de l’environnement dans les cités du lac Nokoué au

Bénin méridional Thèse de Doctorat (Thèse Unique) Ecole Doctoral Pluridisciplinaire,

DGAT/FLASH/UAC, 321p.

Clédjo F. et Ogouwalé E. (2009) : Climat, pression anthropique, impacts

environnementaux et dynamique des ressources biologiques du lac Nokoué. Annales de

la FLASH/UAC (Bénin) n°15 pp132-149.

Collenil B. (1984) : Un modèle d’environnement lagunaire soumis aux conditions du

climat équatorial tempéré : le lac Nokoué. Thèse de doctorat de troisième cycle,

Université de Bordeaux ,137p.

Dakpogan A. (2005) : Contribution à la restauration écologique du lac Nokoué.

Mémoire de maîtrise de Géographie. UAC/FLASH.DGAT, 101 p.

Direction des pêches (1996) : Plan de gestion des plans d’eau continentaux du Bénin.

Projet Pêche Lagunaire-GTZ, 48p+ Annexes.

Dossou C., Texier H. et Collenil B. (1979) : Etude d’environnement lagunaire du

domaine marigo-littoral sud béninois. Etude hydrologique préliminaire du lac Nokoué.

Bull. Inst. Géol. Bassin d’Aquitaine, Bordeaux pp 149-166.

Doukpolo B. (2006) : Variabilité et tendances pluviométriques dans le Nord-

Ouest Centrafrique : enjeux environnements. Mémoire de DEA, DGAT/FLASH/UAC,

73p.

Gboni M. (1995) : Rythmes climatiques et productions halieutiques au Bénin : cas de

la lagune côtière. Mémoire de maîtrise, UAC/FLASH/DGAT, 124p + Annexes.

Houadégla A. (1991) : Rythmes climatiques et production halieutique au Bénin : Cas

du lac Nokoué. Mémoire de maîtrise en géographie/FLASH/UNB, 126p.

61

Houndénou C.(1999) :Variabilité climatique et maïsiculture en milieu tropical

humide: l’exemple du Bénin, diagnostic et modélisation. Thèse de Doctorat de

géographie.UMR 5080, CNRS « climatologie de l’Espace Tropical », Université de

Bourgogne, Centre de Recherche de Climatologie, Dijon, 341p.

IPCC (2001) : Incidences de l’évolution du climat dans les régions : Rapport spécial

sur l’évolution de la vulnérabilité en Afrique. Island Press, Washington, 53p.

Kesseler J. (1997) : Une introduction à l’analyse stratégique de l’environnement

(ASE), AID environnement et SNV, La Haye (Pays-Bas), 48p.

Koba G. (2005) : Les pratiques de pêche dans le fleuve Niger au Bénin et leurs

impacts sur la faune ichtyologique. Mémoire de DEA, UAC/FLASH/DGAT, 75p +

Annexes.

Lalèyè et al. (1997) : Poissons d’eaux douces et saumâtres : Inventaire des poissons

menacés de disparition. Rapport d’étude, 95p.

Le Barbè et al. (1993) : Contribution à l’étude des paysages végétaux du Bas-

Dahomey. Ann.Univ. Abidjan, Sér.G, tome 1, fasc.2, 191p.

MAEP (2011) : Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (AIMAEP), 108p +

Annexes.

Mama D. (2010) : Méthodologie et résultats du diagnostic de l’eutrophisation du lac

Nokoué (Bénin). Thèse de doctorat, Université de LIMOGES, 117p.

MEHU (2001) : Communication Nationale Initiale du Bénin sur les changements

climatiques. Projet BEN/ 98/ G31 « Changements climatiques », 76p.

Moss B., Backer T., Stephen D., Williams A., Balayla D., Beklioglu M. et

Carvalho L. (2005) : consequences of reduced nutrient loading on a lake system in a

lowland catchment: deviations from the norm? Freshwater biology, 50, pp1687-1705.

62

Niyonkuru C. (2001) : Les variations spatio-temporelles de la faune ichtyologique du

lac Nokoué en République du Bénin. Thèse de troisième cycle (DESS). Aménagement

et gestion des ressources naturelles. FSA/UNB, 112p.

Ogouwalé E. (2007) : Evaluation des impacts des changements climatiques sur les

écosystèmes du lac Nokoué. In ENDA TM, 88p.

Olamiran O. (1991): Evidence of climatic change in Nigeria based on annual series

of rainfall of different daily amounts, 1919-1985. Climatic change, vol. 19, pp 319-

341.

Olivry O. (1983) : Le point en 1982 sur l’évolution de la sécheresse en Sénégambie et

aux Îles du cap vert. Examen de quelques séries de longue durée (débits et

précipitations). Cah. ORSTOM, Sér.Hydrol., vol. XX n°1, pp 47-69.

PAZH (2002) : La pollution dans les zones humides du sud Bénin : état actuel

d’impact, stratégie de suivi et de lutte. Rapport intérimaire, volet N° 111, 42p.

PNUD [Programme des Nations Unies pour Le Développement] (2001) : Etudes

sur les conditions de vie des ménages ruraux (EVCR2), 170p.

Sircoulon J. (1990) : Impacts possible des changements climatiques à venir sur les

ressources en eau des régions arides et semi-arides. WMO/TD-n° 380, 87p.

Schwartz D. (2002) : Méthodes statistiques à l’usage des médecins et biologistes.

Collections statistiques en biologie et en statistique, 4ème édition, Flammarion

médecine science, Paris, 391p.

Sohè L. (2011) : Prolifération de la jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes) sur le lac

Nokoué : facteurs climatiques, perceptions et stratégies endogènes de lutte. Mémoire

de maîtrise, UAC/FLASH/DGAT, 73p.

Sossou-Agbo L. (1998) : Système foncier et gestion des plans d’eaux dans

l’écosystème de la lagune côtière du bénin. Mémoire de maîtrise de géographie,

FLASH/UNB, Abomey-Calavi, 114p.

63

Site consulté

www.insee.fr, consulté le 11/ 10 / 13 à 16 h 2 mn.

Tapsoba D. (1997) : Caractérisation événementielle des régimes pluviométriques

ouest africains et leur récent changement. Thèse de doctorat de l’Université de Paris

XI (ORSAY), 300p.

Tchéoubi H. (2006) : Etude de la dynamique hydro-sédimentaire et écologique du

lac Sélé (Commune de Ouinhi). Mémoire de maîtrise, UAC/FLASH/DGAT, 99p.

Texier H. (1980) : Le lac Nokoué, environnement du domaine margino-littoral sud

béninois : Bathymétrie lithofaciès, salinité, mollusque et peuplement végétaux.

Bulletin IGGA, Bordeaux n°28, pp 115-142.

Vissin E. (2001) : Contribuer à l’étude de la variabilité des précipitations et des

écoulements dans le bassin béninois du fleuve Niger. Mémoire de DEA, Université de

Bourgogne, CNRS, 56p.

64

Liste des figures

Figure 1 : Localisation du lac Nokoué 09

Figure 2

: Régime pluviométrique de la station de Cotonou sur la période 1980-2009

24

Figure 3 : Régime pluviométrique de la station de Porto-Novo sur la période 1980-2009

25

Figure 4 : Variation interannuelle des hauteurs de pluie de la station de Cotonou sur la période de 1980 à 2009

26

Figure 5 : Variation interannuelle des hauteurs de pluie de la station de Porto-Nono sur la période de 1980 à 2009

26

Figure 6 : Températures maximales de la station synoptique de Cotonou(1980-2009)

28

Figure 7 : Températures minimales de la station synoptique deCotonou sur la série (1980 à 2009)

28

Figure 8 : Evolution des températures maximales dans la région du lac Nokoué sur la période 1980 - 2009

29

Figure 9 : Evolution des températures minimales dans la région du lac Nokoué sur la période 1980 - 2009

30

Figure 10 : Bathymétrie du lac Nokoué en 1980 31

Figure 11 : Bathymétrie du lac Nokoué en 2004 31

Figure 12 : Oxygène dissous du lac Nokoué entre 1987 et 2001 34

Figure 13 : Variation du pH de 1987 à 2001 35

Figure 14 : Variation de la salinité de l’eau du lac Nokoué entre 1987 et 2001

36

Figure 15 : Relation entre précipitation et production halieutique 40

Figure 16 : Relation entre la température et la production halieutique 41

Figure 17

: Evolution de la production halieutique du lac Nokoué de 1987 à 2000

43

Figure 18 Cadre conceptuel de l’étude de l’influence des tendances climatiques sur la production halieutique du lac Nokoué

56

65

Liste des photos

Photo 1 : Couverture de la surface de l’eau par la jacinthe d’eau à Ganvié

32

Photo 2 : Etat de la surface de l’eau à l’entrée de Vekky 33

Photo 3 : Parc acadja installé sur le lac Nokoué 50

Photo 4 : Pêche à épervier à Ganvié 51

Photo 5 : Tokpokonou posé à proximité des habitations à Houédo-Gbadji

51

Photo 6 : Exploitation du sable lagunaire à Vekky 52

Photo 7.1 : Transport lacustre par barque motorisée 53 Photo 7.2 : Parking des barques motorisées à l’embarcadère

d’Abomey-Calavi 53

Liste des tableaux

Tableau I : Structures/centres de documentation visités et informations recueillies

17

Tableau II : Localités retenues et le nombre de personnes enquêtées par localité

20

Tableau III : Années excédentaires et déficitaires de la période 1980-2009

27

Tableau IV : Synthèse des caractéristiques écologiques et biophysiques de quelques espèces halieutiques du lac Nokoué

38

Tableau V : Espèces halieutiques présentes sur le lac Nokoué 42

Tableau VI : Espèces rares ou disparues du lac Nokoué 43

Tableau VII : Evolution démographique en (%) des pêcheurs entre 1995 et 2006

46

Tableau VIII : Technique de pêches utilisées

49

66

ANNEXES

67

Questionnaire par objectif

Objectif 1 : Analyser l’évolution des paramètres climatiques en rapport

avec la production halieutique du lac Nokoué

1-Avez-vous connaissance des années où votre région a connu des sécheresses

graves ? [ ] ; oui=1 ; non=0

Si oui lesquelles ?………………………………………………………………

2-Quelles ont été les conséquences de cette sécheresse sur les activités de pêche

dans votre localité ?................................................................................................

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

3-Avez-vous connaissance des années où votre région a connu des inondations ?

[ ] ; oui=1 ; non=0

Si oui lesquelles ?………………………………………………………………

4-Quelles ont été les conséquences de ces inondations sur les activités de pêche

dans votre localité ?................................................................................................

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

5-Quelles sont les modifications qu’a subies le lac ces dernières années ?

a)-Comblement/ensablement [ ] ; oui=1 ; non=0

b)-Augmentation de la salinité [ ] ; oui=1 ; non=0

c)-Diminution de la salinité [ ] ; oui=1 ; non=0

d)-Augmentation du niveau de l’eau [ ] ; oui=1 ; non=0

e)-Diminution du niveau de l’eau [ ] ; oui=1 ; non=0

f)-Autres [ ] ; oui=1 ; non=0

Si oui préciser………………………………………………………………….

68

6)-Quelles sont les périodes de l’année où les eaux du lac sont plus salées et

quelles sont les conséquences de cette situation sur les captures ?

Période de l’année Conséquences

7)- Quelles sont les périodes de l’année où les eaux du lac sont moins salées et

quelles sont les conséquences de cette situation sur les captures ?

Période de l’année Conséquences

8)- Quelles sont les périodes de l’année où les eaux du lac sont polluées et

quelles sont les conséquences de cette situation sur les captures ?

Période de l’année Conséquences

9)- Indiquez les espèces halieutiques les plus présentes dans le lac ?

Nom en langue locale Nom en français

69

10)-Existent-ils des espèces halieutiques qui sont devenues rares ou qui ont

disparu du lac Nokoué ? [ ] ; oui=1 ; non=0

Si oui lesquelles ?

Nom en langue locale Nom en français

Espèces rares

Espèces disparues

11)-Selon vous qu’est ce qui peut expliquer la rareté/disparition de ces

espèces ?..................................................................................................................

.................................................................................................................................

.................................................................................................................................

12)-Pensez-vous que les tendances climatiques ont contribué à la

rareté/disparition de ces espèces ? [ ] ; oui=1 ; non=0

Si oui comment ?…………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

13)-A quels mois de l’année la capture est abondante ?.......................................

……………………………………………………………………………………

14)-A quels mois de l’année la capture est faible ?..............................................

……………………………………………………………………………………

15)-Comment la capture a évolué au cours des dix dernières années ?

a)-A la hausse [ ] ; oui=1 ; non=0

70

b)-A la baisse [ ] ; oui=1 ; non=0

c)-Stagnation [ ] ; oui=1 ; non=0

16)-Quelles sont les causes de cette évolution des captures ?.......................

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

17)-Pensez-vous que les tendances climatiques contribuent à cette évolution des

captures de pêche ? [ ] ; oui=1 ; non=0

Objectif 2 : Etudier les effets socio-économiques de la baisse de la

production halieutique du lac Nokoué sur les populations riveraines

1)-Comment ont évolué les revenus de pêche au cours de ces dix dernières

années ?

a)-A la hausse [ ] ; oui=1 ; non=0

b)-A la baisse [ ] ; oui=1 ; non=0

c)-Stagnation [ ] ; oui=1 ; non=0

2)-Quelles sont les conséquences de cette évolution des revenus sur la

population riveraine ?..............................................................................................

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

3)-La baisse des revenus des populations riveraines entraine :

a)-La famine [ ] ; oui=1 ; non=0

b)-Des migrations [ ] ; oui=1 ; non=0

c)- Endettement [ ] ; oui=1 ; non=0

71

d)-Mévente [ ] ; oui=1 ; non=0

e)-Autres [ ] ; oui=1 ; non=0

4)-Etes-vous sûr que c’est la baisse de la production halieutique qui est à la base

de ces effets socio-économiques ? [ ] ; oui=1 ; non=0

Objectif 3 : Identifier des stratégies endogènes et complémentaires pour

atténuer les effets socio-économiques de la baisse de la production

halieutique du lac Nokoué

1)-Quelles sont les pratiques de pêche que vous développées pour s’adapter à la

baisse de la production halieutique ?

Pratiques Explications

2)-Quelles sont les activés que vous menées pendant les périodes de mauvaises

captures ?

a)- Exploitation du sable lagunaire [ ] ; oui=1 ; non=0

b)-Commercialisation des produits pétroliers [ ] ; oui=1 ; non=0

c)-Commercialisation des produits vivriers [ ] ; oui=1 ; non=0

d)-Autres [ ] ; oui=1 ; non=0 (Si oui préciser)………………………………..

…………………………………………………………………………………..

72

3)- Que souhaiteriez-vous dans le cadre d’un projet d’amélioration des activités

de pêche ?

Souhaits Oui Non

Encadrement des pêcheurs

Octroi de crédits de pêche

Dragage du lac

Comptoir de stockage des produits halieutiques

Autres

4)-Que pensez-vous faire pour atténuer les effets socio-économiques de la baisse

de la production halieutique ?...........................................................................

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………

Nom et prénom (s) :

Profession :

Village ou arrondissement :

Age :

Ancienneté dans la localité :

73

Guide d’entretien

1)-Evolution de la production halieutique du lac Nokoué

2)- Influence des paramètres climatiques sur la production halieutique du lac

Nokoué

3)-Effets socio-économiques de la baisse de la production halieutique du lac

Nokoué

4)-Mesures prises pour atténuer les conséquences de la baisse de la production

halieutique du lac Nokoué

5)-Techniques et engins de pêche utilisés

6)-Actions à mettre en œuvre ou aspirations pour l’amélioration des rendements

de la production halieutique

74

TABLE DES MATIERES Sommaire……...…………………………………..………………………………..…………2 Dédicace..................................................................................................................................... 3 Sigles et acronymes................................................................................................................... 4 Remerciements ......................................................................................................................... 5 Résumé ...................................................................................................................................... 6 Introduction .............................................................................................................................. 7 CHAPITRE I: FONDEMENTS THEORIQUES ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE ......................................................................................................... 11 1.1 Etat des connaissances ....................................................................................................... 11 1.2 Clarification des concepts .................................................................................................. 12 1.3 Problématique..................................................................................................................... 13 1.3.1 Justification du sujet ........................................................................................................ 13 1.3.2 Hypothèses de travail ...................................................................................................... 15 1.3.3 Objectifs de recherche ..................................................................................................... 15 1.4 Démarche méthodologique ................................................................................................ 16 1.4.1 Données utilisées ............................................................................................................. 16 1.4.2 Collecte des données ...................................................................................................... 17 1.4.2.1 Recherche documentaire ............................................................................................. 17 1.4.2.2 Enquêtes de terrain ....................................................................................................... 18 1.4.3 Traitement des données ................................................................................................... 21 1.4.4 Analyse des résultats ....................................................................................................... 23 CHAPITRE II: EVOLUTION DES PARAMETRES CLIMATIQUES ET DE LA PRODUCTION HALIEUTIQUE DU LAC NOKOUE ...................................................... 24 2.1 Tendances climatiques sur le lac Nokoué .......................................................................... 24 2.1.1 Evolution des précipitations sur le lac Nokoué ............................................................... 24 2.1.2 Evolution des températures sur le lac Nokoué ................................................................ 27 2.2 Variabilités des paramètres physico-chimiques et exigence écologique des espèces ........ 30 2.2.1 Variabilité de la bathymétrie ........................................................................................... 30 2.2.2 Variation de l’oxygène dissous ....................................................................................... 34 2.2.3 Variation du pH ............................................................................................................... 34 2.2.4 Variation de la salinité ..................................................................................................... 35 2.2.5 Exigence écologiques des espèces halieutiques .............................................................. 37 2.3 Vulnérabilité des ressources halieutiques à l’évolution des paramètres climatiques ......... 39 2.3.1 Relation entre paramètres et production halieutique ....................................................... 39 2.3.2 Evolution des espèces ichtyologique du lac Nokoué ...................................................... 41 CHAPITRE III: EFFETS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA BAISSE DE LA PRODUCTION HALIEUTIQUE DU LAC NOKOUE ET STRATEGIES D’ADAPTION ........................................................................................................................ 45 3-1- Effets de la baisse de la production halieutique sur les revenus des pêcheurs .......... 45 3-2- Effet de la baisse de la production halieutique sur la population des pêcheurs................ 46 3-3 les conflits socioprofessionnels .......................................................................................... 47 3.4 Stratégies endogènes et complémentaires de réduction des effets socio-économiques de la baisse de la production halieutique du lac……………………………………………………47

3.4.1 Perception des populations sur la crise des pêcheries ..................................................... 48 3.4.2 Techniques de pêche développées par les populations pour adapter leur mode de vie aux crises ......................................................................................................................................... 49 3.4.3 Activités de reconversion professionnelle ....................................................................... 52 3.4.4 Stratégies complémentaires d’adaptation aux crises des pêcheries ................................ 53

75

Conclusion ............................................................................................................................... 55 Bibliographie........................................................................................................................... 59 Liste des figures ...................................................................................................................... 64 Liste des photos ...................................................................................................................... 64 Liste des tableaux ................................................................................................................... 65 Annexes ................................................................................................................................... 66 Table des matières………………………………………………………………………..….74