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VENISSIEUX CULTIVER LAVILLE ETUDE PROSPECTIVE DE L’INTEGRATION D’AGRICULTURE SUR LE TERRITOIRE VENISSIAN PROJET - DE- FIN- D’ÉTUDES-- - -- sous- la- direction- d’études- deI DAVID MARCILLON DOMAINE- D’ÉTUDES- DE- MASTER- «- MATÉRIALITÉ- EN- PROJET - » dirigé par CHANTAL DUGAVE&- DAVID- MARCILLON ÉCOLE- NATIONALE- SUPÉRIEURE- D'ARCHITECTURE- DE-- LYON équipe- encadrante- : - - BENJAMIN- CHAVARDES- - - ARNAULD- DE- BUSSIERRE- -FLORIMON GAUVIN - PIERRE- GROSMOND- - - WILLIAM- HAYET - - - - DAVID- MARCILLON - JEAN-PIERRE- MARIELLE- 01 - PLAQUETTE LE NEZET EMMANUELLE PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 001

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1. VENISSIEUX CULTIVERLAVILLEETUDEPROSPECTIVEDELINTEGRATIONDAGRICULTURESURLE TERRITOIREVENISSIAN PROJET-DE-FIN-DTUDES-----sous-la-direction-dtudes-deIDAVID MARCILLON DOMAINE-DTUDES-DE-MASTER--MATRIALIT-EN-PROJET- dirig par CHANTAL DUGAVE&-DAVID-MARCILLON COLE-NATIONALE-SUPRIEURE-D'ARCHITECTURE-DE--LYON quipe-encadrante-: --BENJAMIN-CHAVARDES---ARNAULD-DE-BUSSIERRE- -FLORIMON GAUVIN - PIERRE-GROSMOND---WILLIAM-HAYET-- --DAVID-MARCILLON - JEAN-PIERRE-MARIELLE- 01 - PLAQUETTE LE NEZET EMMANUELLE PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 001 2. COLE NATIONALE SUPRIEURE D'ARCHITECTURE DE LYON DEM MATRIALIT EN PROJET - 2013-2014 EMMANUELLE LE NEZET - AUTEUR DAVID MARCILLON - DIRECTEUR DTUDES DU PFE BENJAMIN CHAVARDES - DIRECTEUR DTUDES DE MEMOIRE VENISSIEUX PROJET DE FIN DTUDES sous la direction dtudes de DAVID MARCILLON DOMAINE DTUDES DE MASTER MATRIALIT EN PROJET sous la direction de CHANTAL DUGAVE & DAVID MARCILLON COLE NATIONALE SUPRIEURE D'ARCHITECTURE DE LYON quipe encadrante : BENJAMIN CHAVARDES ARNAULD DE BUSSIERRE FLORIMON GAUVIN PIERRE GROSMOND WILLIAM HAYET DAVID MARCILLON JEAN-PIERRE MARIELLE CULTIVERLAVILLEETUDEPROSPECTIVEDELINTEGRATIONDAGRICULTURESURLE TERRITOIREVENISSIAN 01 - PLAQUETTE LE NEZET EMMANUELLE PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 002 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 003 3. Dsormais, la plus haute, la plus belle performance que devra raliser lhumanit sera de rpondre ses besoins vitaux avec les moyens les plus simples et les plus sains. Cultiver son jardin ou sadonner nimporte quelle activit cratrice dautonomie sera considr comme un acte poli- tique, un acte de lgitime rsistance la dpendance et lasservissement de la personne humaine. Pierre Rabhi PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 004 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 005 4. SOMMAIRE SOMMAIRE p 7 INTRODUCTION p 8 Chap. 1: Contexte _ En transition p 10 1.1: Un systme agricole limit p 12 1.2: Des zones urbaines voues voluer p 20 1.3: Contexte Vnissian p 28 Chap. 2: Lagriculture urbaine, une solution multiples p 46 2.1: Dfinition p 48 2.2: Des fonctions trs varies p 52 2.3: Les diffrentes faons de cultiver lespace urbain p 62 Chap. 3: Cultiver la ville p 70 3.1: Provoquer limpulsion p 72 3.2: Sappuyer sur la mobilit pour dsenclaver ce territoire p 80 3.3: Dveloppement dun espace public multiple p 84 3.4: Une rponse socio-conomique p 90 BIBLIOGRAPHIE p 96 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 006 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 007 5. Cultiver la ville pour quelle nous fournisse ce que nous mangeons est aujourdhui complexe imaginer. Cela semble mme contradictoire, notamment vis vis de la pollution, du manque despace disponible, et, de la valeur marchande de la terre urbaine. Et pourtant, le sujet est de plus en plus explor. Que ce soit par des citoyens, des architectes, des urbanistes, des travailleurs sociaux La question de la cohabitation du bton et de la nature est omniprsente. Pour rpondre une urbanisation croissante, laug- mentation de la population, ou la volont de sortir dune agriculture trop intensive. Il est aujourdhui n- cessaire de repenser la ville dans son ensemble, de transformer nos espaces urbains pour les rendre plus durables, et, de trouver une rponse pertinente aux nouveaux impratifs mondiaux que sont la crise nergtique, environ- nementale et conomique. Le territoire de Vnissieux souffre aujourdhui dune mauvaise image, le quartier des Minguettes le stygma- tise, et pourtant son analyse met en exergue un territoire aux multiples richesses. Notamment, la quantit despaces verts disponibles, et son po- sitionnement. Ce territoire aujourdhui enclav semble avoir t victime de son histoire. Celle dun espace agricole qui a accueilli la fin des annes 60, un quartier de tours qualifi lpoque de moderne et confortable. Un quar- tier qui offrait la vie moderne en pleine campagne. Aujourdhui le quartier des Minguettes est devenu un quartier sensible peu attractif. La mise en place dagriculture urbaine peut permettre une requalification pertinente de ce site. Dautant plus, que le territoire Vnissian est dot de toutes les carac- tristiques pour que la ville productive sorte de lutopie. Ce projet pose la question du rapport actuel entre la ville et lagriculture, et des diffrentes manires dintgrer lagriculture au cur de nos villes. Cultiver la ville sappuie sur les sp- cificits du territoire Vnissian, et propose une rponse pour impulser des dynamiques qui permettent de transformer ce territoire urbain peu avenant en espace urbain et pri- urbain productif. En espace vivant et vivrier qui encourage lapprentis- sage, la transmission, lchange et la rencontre. Un projet qui propose de sappuyer sur les ressources locales pour reconnecter lhomme et la terre et encourager la rsilience dun quar- tier. Dans un contexte de plus en plus urbain o lagriculture tend dimi- nuer, ou sloigner, ce projet propose un espace ressource afin que lurbain intgre peu peu un caractre agricole et productif. Il sagit de promouvoir une typologie agricole nouvelle, une typologie agro-urbaine ; une typologie despaces productifs lchelle dun territoire urbanis. INTRODUCTION PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 008 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 009 6. CHAPITRE 01 CONTEXTE - EN TRANSITION PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 010 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 011 7. 1.1: UN SYSTEME AGRICOLE LIMITE: 1.1.1: Des agriculteurs en difficult: tuations freinent les indispensables investissements dans la modernisa- tion et le dveloppement durable de la production. Face la libralisation croissante des changes, promue par lOrganisation Mondiale du Commerce (OMC), les petites exploitations ont de grandes difficults se maintenir. Et il est ncessaire de trouver des solutions nouvelles pour mettre en place une agriculture plus durable. Dans les cam- pagnes Europenne, les agriculteurs sont devenus marginaux. En France, ils reprsentent dsormais moins de 4 % de la population active, mais aussi moins de 10 % de la population des campagnes. Si, dans les espaces ruraux, lagriculture continue doccu- per, avec les forts, la plus grande part des superficies, dautres activits lemportent, lactivit rsidentielle, rcrative et touristique, ainsi que la production industrielle. Lagriculture mondiale est constitue de plus de 1,3 milliards dexploitations de taille trs varies. Parrallement, La prsence dun march du commerce mondialis placent ces exploitations en comptition, ce qui encourage le productivisme agricole. Par exemple, entre 2006 et 2008 les cours dune majorit de produits agricoles ont doubl, voire plus, avant de retomber rapidement. Ce phnomne complexi- fie le dveloppement des exploitations agricoles, notamment les petites ou les plus fragiles. Effectivement, ce contexte instable peut freiner les in- vestissements et la modernisation. La politique agricole et le march mondial encourage particulirement les grosses productions, puisquau- jourdhui, environ 20% des produc- teurs bnficient de 80% des aides de la Politique Agricole Commune (PAC). In fine, en Europe et en France, le nombre dexploitations, et notamment lespluspetites,tenddiminueraupro- fit dexploitations productivistes dans des zones o les matires premires et la main doeuvre sont les plus abor- dable. Afin de conserver une varit de production, il est ncessaire denca- drer et de rguler le systme de mar- ch, notamment avec une politique agricole forte et flexible. La rforme prvue de la PAC vise une meilleure redistribution, o lobjectif est de limi- ter la diffrence entre les paiements les plus bas et la moyenne nationale. Enfin, certaines mesures ont t dci- des pour soutenir les acteurs et/ou secteurs les plus fragiles. Les jeunes agriculteurs et les petites exploitations pourront bnficier de surprimes. Ce couplage a pour but dviter que les choix agricoles de la France soient dic- ts par les prix a expliqu Stphane Le Foll . Notamment car ce contexte encourage le commerce des matires premires lchelle mondiale et engendre princi- palement des problmatiques envi- ronnementales et nourricires. Le systme agricole et alimentaire mondial est complexe. Il se compose dun ensemble dactivits cono- miques et dacteurs qui concourent la satisfaction des besoins alimentaires humains. A lintrieur de ce systme, plusieurs formes dagriculture trouvent leur place, et correspondent la faon dont les hommes sorganisent et orga- nisent lespace afin de produire et de consommer leur nourriture. Tout dabord la forme agricole, o lau- toconsommation locale est prdomi- nante. Ce systme est trs largement rpandu dans le monde en particulier dans les campagnes, et notamment dans les pays en dveloppement. Puis, la forme artisanale, qui consiste en la transformation et parfois la com- mercialisation de produits agricoles. Cependant, les approvisionnements sont locaux et les changes restent limits. Parfois, les industries agroalimentaires transformatrices jouent un rle pr- pondrant dans le pilotage de len- semble du systme alimentaire. Les approvisionnements deviennent natio- naux et internationaux. Sous la forme agro-industrielle, 30 % en moyenne du prix final des produits alimentaires revient aux producteurs agricoles, et, 40 % aux industries agroalimentaires. Et dans la forme agro-tertiaire, seu- lement 10 % du prix final des produits alimentaires revient aux agriculteurs. Le pilotage du systme alimentaire se trouve effectu par les acteurs de la distribution. Actuellement, lagriculture apparat totalement li au march mondial. Elle est fragilise et en danger. Les revenus des agriculteurs fluctuent norm- ment dune anne sur lautre. Ces fluc- PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 012 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 013 8. PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 014 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 015 9. 1.1.2: Un rapport complexe entre lagriculture et lenvironnement: Lagriculture productiviste se pr- occupe principalement des rsul- tats techniques et conomiques. Elle nglige les retombes sociales et environnementales. Elle repose sur lutilisation importante de produits chimiques et sur une forte mcani- sation afin doptimiser la production. Ceci assure effectivement un rende- ment important, mais entrane dim- portantes consquences environne- mentales. Tout dabord en fragilisant la biodiversit, en polluant les sols et les nappes phratique et en contribuant la desertification des sols. Dans ce contexte, il est ncessaire de trouver une solution qui permet un dveloppement soutenable, tout en rpondant au besoin croissant de nourriture. La Politique Agricole Com- mune (PAC) commence prendre en compte ces problmatiques environ- nementales et inscrit comme objectifs entre 2014 et 2020 la mise en place dune agriculture de qualit qui pr- serve les savoirs-faire et qui amnage et entretien le territoire, avec comme priorit la volont de favoriser la tran- sition cologique. Cette politique au dpart essentiellement agricole, a pro- gressivement intgr un volet environ- nemental un volet rural. Aujourdhui, un tournant vert est ncessaire, mais il ne faut pas oublier la ncessit dune production alimen- taire consquente. Dans cette ligne, llevage est remis en question car il consomme trop de matires premires alimentaires et il gnre beaucoup de gaz effet de serre. Mais pour faire de ce tournant une relle rponse, il est ncessaire dinvestir dans la recherche. Les agricultures cologiquement intensives ou doublement vertes nen sont qu leurs dbuts. Pour que lagriculture continue de rpondre sa fonction premire, celle de nous nour- rir, il est indispensable de dvelop- per ses capacits productives tout en grant au mieux la durabilit de notre environnement. Il ne sagit pas doppo- ser la gestion de lenvironnement de manire durable et laugmentation de la productivit agricole, mais bel et bien de mener des recherches afin de permettre de lier ces deux entits pour augmenter le rendement, et pa- ralllement se tourner vers des formes dagriculture plus durable et meilleures gestionnaires de lenvironnement. En rponse certains agriculteurs, no- tamment dans les pays dvelopps modifient leurs pratiques. Ceci amorce la volont dune consommation diff- rente, avec la mise en avant des circuits courts, des productions biologiques, dveloppement des circuits courts. Certains courants se dveloppent, avec notamment le mouvement des colibris initis par Pierre rabhi qui prne le res- pect de la terre, de lenvironnement et une certaine dcroissance. Le mouve- ment des incroyables comestibles est n dans ce sillon. PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 016 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 017 10. 1.1.3: Une solution nourricire viable pour demain lurbanisation croissante et laccroisse- ment dmographique Nous parlons de transition nutritionnelle. La question de pnurie alimentaire est mise en avant pour les annes venir, mais ds aujourdhui, 2 milliards de personnes souffrent de malnutrition, soit en rai- son de rgimes alimentaires dsqui- librs, soit faute de nourriture suffi- sante. Il est ncessaire damorcer une rponse ds maintenant afin de rendre la scurit alimentaire de la plante soutenable. La sous-nutrition affecte surtout les pays en dveloppement. Mais paralllement, nous observons laugmentation de personnes surali- mentes. Il sagit de dficit alimentaire dordre qualitatif. La consommation alimentaire des franais volue. La consommation de pain et de pommes de terre rgressent, celle de fruits et lgumes, de viande et de produits lai- tiers augmentent. Cette volution est mettre en parallle avec lvolution des modes de vie, en particulier laug- mentation de la consommation des produits transforms et prpars par les industries agroalimentaires. Il faut noter que lalimentation des franais demeure nanmoins diffrente selon les catgories sociales et les niveaux dducation. A ce jour, la transition nutritionnelle a dbute, mais un grand nombre din- certitudes demeurent. Dans toutes les hypothses, il est ncessaire de trouver un moyen dorganiser lappro- visionnement des villes qui regroupent dsormais plus de la moiti de la popu- lation mondiale, et notamment lap- provisionnement des agglomrations urbaines gantes. Pour cela, plusieurs pistes sont voques. Notamment la possibilit de dvelopper un systme agricole encore plus mondialis, ou, au contraire de renforcer les circuits courts. Le renforcement des circuits courts entre en cohrence avec la pense de Genevive Savigny qui voque la tran- sition alimentaire par le dveloppe- ment agricole au cur des territoires urbains. Il est question de produire de la nourriture en ville, au plus prs des populations. Cette rponse va au del de la problmatique nourricire, elle peut gnrer de nouvelles activi- ts conomiques et sociales au coeur des tissus urbains tout en y greffant un nouveau paysage. Et cest avec len- semble de ces valeurs quil faut consi- drer ces projets. Il est tout dabord n- cessaire de rappeler quactuellement les agriculteurs ont beaucoup de diffi- cults obtenir des revenus corrects. Ce phnomne encourage ces derniers soutenir le modle productiviste. Il empche souvent les agriculteurs de reprendre des exploitations agricoles et il encourage la baisse de la scurit alimentaire. Face ces constats, la pro- position dintroduire une production alimentaire en ville est pertinente. Lurbanisation qui a t longtemps le fait des pays industrialiss, o 75 % des habitants sont citadins, sest dvelop- pe depuis les annes 1960 dans les pays du sud. Cette explosion urbaine demeure lorigine de la transforma- tion des habitudes alimentaires ainsi que dun accroissement de la demande alimentaire, alors que ltalement ur- bain mange de plus en plus de terres agricoles. En France par exemple, nous assistons un recul des terres agricoles de 200 ha par jour. Quant aux ceintures marachres et fruitires prsentes jadis autour des villes, elles ont large- ment disparu pour laisser place des approvisionnements plus lointains. Dans la majeure partie du globe, et, notamment dans les pays peu dve- lopps, il se pose la question de la manire dont chacun pourra se nourrir demain. En France et dans la majorit des pays dvelopps cette problma- tique est moins cruciale. En revanche, la question du cot de production et de la qualit alimentaire est relle. Aujourdhui, nous sommes face une agriculture industrielle mondialise et une spculation grandissante sur les produits alimentaires de base. Il est im- portant de sinterroger sur la manire dont les choses peuvent voluer afin de trouver des solutions plus respec- tueuses de lenvironnement et donc plus prennes. Depuis les annes 70, la superficie des terres cultives a augment. Nan- moins depuis une trentaine dannes, la progression est beaucoup plus faible. Les superficies cultives ont progress en faveur des grosses exploitations en Asie du sud-est, en Afrique et en Am- rique latine, en particulier au Brsil. Elles ont paralllement recul en de nombreux endroits de la plante en rai- son des problmes environnementaux, et du dveloppement de ltalement urbain. La diminution de ces terres arables ncessite des adaptations. En 1960, il fallait 0,45ha pour produire nourrir un terrien contre 0,25ha en 2000. Laugmentation de la popula- tion mondiale ncessitera de pouvoir survivre avec uniquement 0,15 ha par terrien en 2050. La terre cultivable de- vient donc une ressource stratgique. Cette rarfaction et le contexte com- mercial actuel a contribu au dve- loppement de la mondialisation de la production agricole. Dans ce contexte, il est ncessaire de rflchir une nou- velle rponse alimentaire qui intgre PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 018 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 019 11. 1.2: DES ZONES URBAINES VOUEES A EVOLUER La ville durable est souvent syno- nyme de nature en ville. Ce nest pas forcment le cas. Une ville pour tre durable doit disposer dun environne- ment de qualit, notamment en ce qui concerne la nature, et tre un espace viable de production de richesses. Afin dapporter une rponse pertinente, des villes ont constitu plusieurs docu- ments durbanismes afin de mutuali- ser leurs objectifs et mettre en place un cadre de vie durable une chelle plus globale. Ces dispositifs entrent souvent dans la composition des Agendas 21 . Cependant, la ville durable chappe une dfinition et une formalisation stricte. linstar du dveloppement durable dont elle se rclame, la ville durable ne peut tre un modle unique. Elle implique un dveloppement conomique respec- tant les critres du dveloppement durable, elle ncessite lquit sociale et la qualit environnementale: pr- servation des ressources et du patri- moine. Elle renvoie donc la mixit fonctionnelle et sociale, la question de la densit et celle de ltalement urbain. 1.2: DES ZONES URBAINES VOUEES A EVOLUER La ville durable est souvent syno- nyme de nature en ville. Ce nest pas forcment le cas. Une ville pour tre durable doit disposer dun environne- ment de qualit, notamment en ce qui concerne la nature, et tre un espace viable de production de richesses. Afin dapporter une rponse pertinente, des villes ont constitu plusieurs docu- ments durbanismes afin de mutuali- ser leurs objectifs et mettre en place un cadre de vie durable une chelle plus globale. Ces dispositifs entrent souvent dans la composition des Agendas 21 . Cependant, la ville durable chappe une dfinition et une formalisation stricte. linstar du dveloppement durable dont elle se rclame, la ville durable ne peut tre un modle unique. Elle implique un dveloppement conomique respec- tant les critres du dveloppement durable, elle ncessite lquit sociale et la qualit environnementale: pr- servation des ressources et du patri- moine. Elle renvoie donc la mixit fonctionnelle et sociale, la question de la densit et celle de ltalement urbain. Frise chronologique du dveloppement des villes durables PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 020 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 021 12. 1.2.1 : Ltalement urbain: Ltalement urbain se dfinit comme lextension urbaine plus rapide que la croissance dmographique. La surface consomme par habitant saccrot et augmente lartificialisation du sol. Il est question dtalement urbain quand le processus durbanisation conduit une diminution de la densit des zones urbanises, du fait du dveloppement de zones durbanisation moins denses en priphrie et/ou, parfois, dune diminution de la population en centre ville. Laugmentation dmographique mon- diale va ncessairement augmenter les surfaces artificialises et accrotre les besoins en produits agricoles. Pa- ralllement les effets du changement climatique entraineront une dsertifi- cation ou une semi-dsertification de certaines zones urbaines ou agricoles. Face cela, la lutte contre ltalement urbain saffiche comme une priorit et des dispositifs sont mis en avant. En France notamment par sa prsence au Grenelle de lenvironnement, et par lannonce lissue de celui-ci, dun plan national de lutte contre lartificia- lisation des sols et contre ltalement urbain. Au niveau de lUnion euro- penne, ceci devrait tre suivie dune directive sur les sols. Plusieurs pays ont dj mis en place des politiques pour faire face ce phnomne. LAlle- magne sest fixe, en 1997, un objectif de division par dix de la consomma- tion annuelle despace naturel. Les Etats-Unis, avec le Brownfield pro- gram, un programme qui encourage la rhabilitation des friches urbaines et des sols pollus afin de permettre leur rutilisation. Les Pays-Bas ont institu la politique ABC (Accessibility profile of urban location), favorisant la ville compacte, la densification, la combi- naison des politiques de construction et de transport, la localisation dense des activits fort flux proximit des transports collectifs. En Grande-Bre- tagne, les Planning Policy Guidance fixent aux autorits locales un cadre global pour augmenter la densit, frei- ner ltalement et les commerces en priphrie. Les politiques de matrise de ltalement urbain se conduisent aussi lchelon local. Plusieurs villes ont obtenu des rsultats et certaines ont vu leur densit rsidentielle sac- crotre entre le milieu des annes 1950 et la fin des annes 1990. Cest le cas de Bilbao et Munich. Ces politiques ont gnralement utilis des outils de planification du territoire et de lurbanisme, de prservation de lagriculture priurbaine, de limitation de la consommation despaces natu- rels et de rhabilitation des friches in- dustrielles. En Europe ce phnomne a pris de lampleur partir des annes 1950 et tend sacclrer aujourdhui. Durant ces 20 dernires annes, lta- lement urbain a t trs important en France, entrainant lartificialisation denviron 600 km2 par an. Ce phno- mne est quasiment irrversible. La moiti des nouvelles constructions se font dans des communes de moins de 2000 habitants, souvent peu quali- fies pour grer les problmatiques de croissance urbaine. Cela a pour consquence immdiate des problmes dimpermabilisation des sols, mais galement des probl- matiques sociales, conomiques et environnementales. Dun point de vue conomique, notam- ment agricole, ltalement urbain et la construction des zones priurbaines concurrencent la production, en gn- rant invitablement une diminution des zones agricoles priurbaines et / ou urbaines, un morcellement et une instabilit long terme des espaces agricoles les plus productifs et les plus proches des centres de consomma- tion. Ltalement urbain met en cause la possibilit de dvelopper des cir- cuits courts. Du point de vue environnemental, ltalement urbain, entraine une dimi- nution des espaces naturels, et nuit la biodiversit, en crant des effets de coupure et de fragmentation des corri- dors cologiques ou en les diminuant. Cela entrane galement un mitage du paysage, limpermabilisation des sols avec pour consquence laccrois- sement des risques dinondation, des nappes phratiques qui peinent se remplir et qui se polluent, un lessivage brutal des particules de pollution d- poses sur ces sols impermabiliss. Certains assimilent tort la matrise de ltalement urbain et la densification, la disparition des espaces verts et la multiplication de grands ensembles de logements. Pourtant, les quartiers de tours ne sont pas toujours les plus denses. La matrise de ltalement urbain ne se positionne pas contre le dveloppement de toutes les typolo- gies dhabitats. En revanche ces nou- veaux btis doivent tre correctement positionns. PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 022 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 023 13. 1.2.2 : Lvolution des espaces naturels en milieu urbain Durant lantiquit, les jardins taient principalement utiliss comme des espaces cultivs. Ils taient idaliss, assimils des espaces paradisiaques. Au 12eme sicle, les paysagistes com- mencent mettre en scne le pay- sage. Cest au moment de la rvolution industrielle, avec la densification des villes et la hausse de la pollution dans celles-ci quest apparu le besoin de nature au cur des villes et que sont ns les premiers parcs urbains et les avenues arbores. Longtemps, les espaces verts hrits des parcs et jardins prsents ds lAnti- quit dans les villes europennes, ont t rservs la royaut et laristo- cratie. La notion de nature accessible au peuple apparat en Europe ds la seconde moiti du 19me sicle. Ce qui amne les paysagistes amorcer le faonnage de la ville. Mais la relle prise en compte du paysage a eu lieu en France partir de la deuxime guerre mondiale. Aujourdhui, cest une ncessit colo- gique de laisser une plus grande place la nature en ville. Et de tisser des lien physique entre la ville et ses espaces ruraux priphriques par des liaisons et des corridors verts. Le thme du paysage en ville, ou du paysage li la ville est apparu au 20me sicle et se place aujourdhui comme une des composantes cen- trales de lamnagement urbain. Cette question a t amorce au dbut du vintime sicle par Eugne Hnard, urbaniste lorigine de la cration des parcs urbains Paris. Cela sillustre galement avec la ceinture verte pro- pose pour lamnagement du Grand Londres par Patrick Abercrombie ds 1943. Suite au Grenelle de lenviron- nement, les formes spatiales du vert en ville sont largement dclines en Europe en anneau vert, coule verte, trame verte Frise chronologique de lamnagement des espaces verts urbains PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 024 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 025 14. 1.2.3 : Origine du concept de ville durable : En Europe, jusqu la fin du XXme sicle, le territoire urbain tait consi- dr comme antinature, comme artifi- ciel, et son investissement par les habi- tants, comme une dgradation. Il faut attendre la fin de cette priode pour que la question du dveloppement durable soit pose dans le dveloppe- ment de la ville. Le terme ville du- rable est utilis en franais. Dans les autres langues, nous parlons de ville soutenable, ou rsiliente. Ce terme a lavantage de mettre en exergue la notion de durabilit et replace la rsi- lience dans la dure. Dans ce contexte, le durable ne peut pas se limiter lapproche de la nature en ville ni limpact de lurbanisation sur les qui- libres naturels. La ville durable nest pas seulement une ville cologique- ment viable, mais galement une ville o le dveloppement humain, urbain et cologique squilibrent. En Juillet et aot 1933, le quatrime congrs darchitecture moderne (CIAM IV) est organis sur un paquebot le Patris qui conduira ses participants en croisire de Athnes Marseille. Le Congrs portait sur le thme de la ville fonctionnelle . Les dbats, sur lextension rationnelle des quar- tiers modernes, furent trs largement domins par la personnalit de larchi- tecte franais, Le Corbusier. Il en rsul- tera les articles de la charte dAthnes qui ne seront publis quen 1941 sous le titre La Ville Fonctionnelle aprs avoir t retravaills par ce dernier. La charte dAthnes nen demeure pas moins un dogme pour une gn- ration de concepteur, et inhiba toute recherche dautres formes dhabitat et modles de logements. En outre la charte dAthnes reprend pour partie les travaux et recherches ralises par Le Corbusier depuis 1920. Notamment le concept des Villes-Tours et son application la plus spectaculaire Le Plan voisin (projet non-ralis) qui prvoyait la recons- truction complte du centre de Paris. Cela reprend galement le concept de zonage qui permet de rpartir les es- paces urbains selon quatre fonctions: habiter/travailler/rcrer/circuler. Cette charte, tablie un programme pour la planification et la construction des villes en 95 points. Elle porte sur des sujets comme les tours dhabi- tation, la sparation des zones rsi- dentielles, le patrimoine historique et les artres de transport. La Charte dAthnes fixe un cadre de rflexions sur lavenir des villes qui sera consid- re avec notamment la hirarchisation des voies (voies rapides/ dessertes lo- cales puis voies daccs aux btiments ou cheminements pitonniers.Le bien-tre accessible tous. La prdi- lection des constructions en hauteur afin de crer un espace urbain ar et sauvegarder les conditions denso- leillement et dclairage. Ainsi que limplantation des quipements sco- laires, sportifs et de loisirs proximit des habitations. Cette charte prne galement la sparation des zones in- dustrielles de la ville par des zones de verdure, sans quelles ne soient trop loignes des habitations pour limiter le temps de transport. Pour Auguste Perret, cela sexprime dans le concept de villes-tours. Pour lui ce type damnagement permet entre autre dloigner les habita- tions des grands axes et de librer de lespace au sol pour crer des parcs publics. Ces principes sont dfendus par Eu- gne Claudius Petit, ministre de la Re- construction et de lUrbanisme partir de 1948 afin de rpondre au dficit de logements suite la seconde guerre mondiale. En 1994, lunion europenne a adopt la charte dAalborg , qui dfinie les principaux axes travailler en vue de dvelopper un territoire plus durable pour faire suite aux principes dfinis Rio en 1992 lors de la dclaration sur lenvironnement et le dveloppe- ment. Les villes signataires sengagent tablir des Agendas 21 en suivant un certain nombre dorientations et de principes. Cest un acte volontaire de la part des communes, mettant en exergue la volont des collectivi- ts locales de prendre en compte le dveloppement durable de leur terri- toire. Ce sont elles qui proposent les diffrents dispositifs conomiques, so- ciaux et environnementaux, et qui sur- veillent le processus de planification. Elles dfinissent ce quelles souhaitent mettre en place afin de permettre le dveloppement durable et viable de leurs territoires pour une quinzaine dannes, dans loptique den proposer une gestion plus conome, plus qui- table, plus intgre. Cest un projet men sur une dmarche participa- tive. Le Grenelle de lenvironnement , quant lui, insiste sur la ncessaire reconqute des centres villes souvent en dclin, la construction dco quar- tiers, ainsi que llaboration et la mise en uvre dindicateurs destins me- surer le recul des espaces agricoles et naturels en priphrie urbaine. Les propositions urbaines de Le Cor- busier tel que le Plan Voisin nont jamais pu voir le jour. Elles taient lillustration parfaite de sa pense, et annonaient un nouveau fonctionne- ment urbain. Aujourdhui, les condi- tions urbaines sont trs diffrentes et la notion environnementale, saffiche comme la priorit. Ces systmes sont radicalement opposs, et la notion de durabilit ncessite de prendre dsor- mais en compte les conditions dun territoire afin dy rpondre de manire cohrente. Lorganisation spatiale et politique des villes volue, et est de plus en plus fonde sur des principes de densification, de mobilits douces, avec un travail important sur larticula- tion des chelles. Il sagit aujourdhui de dvelopper la polycentralit et la mixit des fonctions urbaines. La tche est complexe car nous sommes confronts une multipli- cation dacteurs qui peuvent agir en faveur du dveloppement durable. Par exemple, les communes conservent des comptences lies la proximit, lintercommunalit traite du dve- loppement conomique et des trans- ports, tandis que les syndicats mixtes laborent les schmas de cohrence territoriale et se voient confier la pla- nification territoriale. Les communes conservent avec le PLU des prroga- tives puissantes en matire de droit du sol, mais une planification efficace vers un dveloppement plus durable implique la mobilisation de lensemble des acteurs. Les objectifs principaux sont lquilibre entre espaces urbains et zones rurales, la mixit sociale et le choix de la ville compacte. A ce jour, la ville durable doit galement contribuer au renouvellement des res- sources naturelles alentour, au fonc- tionnement des cosystmes, ainsi quaux grands quilibres rgionaux et plantaires indispensables au dvelop- pement durable, dans le but de prser- ver les capacits de vie et les potentia- lits de choix des gnrations futures. PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 026 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 027 15. 1.2: DES ZONES URBAINES VOUEES A EVOLUER 1.3: CONTEXTE VENISSIAN: Vnissieux est une commune limi- trophe avec Lyon, Bron, Saint-Priest, Feyzin, Corbas et Saint-Fons. Len- semble de ces communes constituent la Porte sud de lagglomration lyonnaise. La ville a un relief marqu, notamment dans la partie sud de la commune des Minguettes qui culmine 259 mtres, qui fait front au plateau bas des Grandes-Terres. Avec aujourdhui plus de 60 000 ha- bitants, la 3e ville du dpartement renoue avec la croissance dmogra- phique depuis une dizaine danne. Vnissieux est un territoire trs dense (3 900 habitants/km) qui stend sur une superficie de 1 530 hectares. Mal- gr une forte densit, la prsence de grands espaces verts contribuent faire de Vnissieux, une ville agrable vivre (44 % despaces verts dont 24 % despaces publics). On remarque lvolution dmogra- phique suivante : Davantage de per- sonnes seules (32 %) et de couples sans enfants (23 %), avec une tendance au vieillissement de la population (26 % de mnages de + de 65 ans). 3 % de mnages de moins de 25 ans (Contre 9 % dans le GrandLyon). 70% des m- nages ont des revenus modestes, avec un revenu moyen de 16 607 /an qui situe la ville parmi les plus bas de lag- glomration qui affiche une moyenne de 25 166 . Il y a galement une faible proportion de propritaires occupants (34 %). Les locataires sont majoritaires (66 %), et la plupart occupent des loge- ments sociaux. Vue sur le centre-ville- Place Lon Sublet Vue sur le quartier Parilly Vue sur le quartier du Moulin vent Boulevar urbain Sud / Les grandes terres Zone dactivit coupe par le priphrique Vue sur la traverse du T4 au coeur des Minguettes Vue sur le quartier mixte du Charrard PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 028 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 029 16. 1.3.1: Contexte historique: Historiquement la commune de Vnissieux est considre comme lun des greniers de la ville de Lyon, et compte jusqu 397 exploitations agri- coles, constitues principalement de culture marachre et fourragre. La situation gographique de Vnis- sieux vis--vis de Lyon va favoriser lexpansion industrielle, et, la premire guerre mondiale positionnera dfiniti- vement Vnissieux dans lre indus- trielle, avec le dveloppement notam- ment des usines Berliet sur le site de la Rivoire (aujourdhui site Renault Trucks dans le quartier de Parilly), pour lex- cution des commandes darmement, obus et chars Renault. Durant lentre deux guerre, le dve- loppement industriel de la commune se poursuit. Dimportantes firmes viennent simplanter et font de Vnis- sieux la commune la plus industria- lise de la rgion. De grandes usines souvrent, tous les secteurs de lindus- trie sont reprsents, la mcanique, la chimie, le textile, la verrerie, les forges. Pour rpondre ce besoin croissant de main duvre, des vagues successives dimmigrs viendront peupler la ville. En 1931 la population trangre repr- sente plus de 40% de la population vnissiane. Face cette augmentation rapide de la population, la situation du logement devient procupante. Les maisons et les ruelles du bourg ne sont pas adaptes pour accueillir ces gros contingents de mains doeuvres. Ds 1920, pour lutter contre linsa- lubrit croissante des quartiers et la prolifration de taudis, la municipa- lit sengage difier des cits H.B.M (habitat bon march). Mais, elle ne dispose pas des fonds ncessaires, et privilgient lquipement communal. Trs peu de logements sociaux sont donc raliss cette poque. En 1936 la ville est en pleine mutation, et renfore son accroche au Nord avec la ville de Lyon, alors que les terrains au Sud sont laisss aux exploitations agricoles. Suite la seconde guerre mondiale, un important dveloppement est prvu pour Vnissieux, et notamment la volont de dlimiter trois espaces dis- tincts, une zone industrielle, une zone rsidentielle et une zone rurale. Ds le dbut des annes 50, le pro- blme du logement devint une prio- rit au niveau nationnal. Cest dans ce contexte que naitront les projets dit de grands ensembles, et, notamment le plateau des Minguettes. PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 030 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 031 17. 1.3.2: Les Minguettes, un rve trs contre- vers gne pour la ralisation de ce projet. Larchitecte Eugne Elie Beaudoin, est dsign architecte en chef. Il sera as- sist par les architectes locaux Franck Grimal et Ren Bornarel. Cest en survolant le site en hlicop- tre que larchitecte-concepteur eut la vision dun espace dorgues se substituer aux champs cultivs. Il or- ganisa alors un plan masse moderne, o tours et barres sorganisent au- tour dun grand parc, le parc des Min- guettes. Le chantier dbute en 1963, le pro- gramme initiale prvoyait la construc- tion de 66 barres et 62 tours, il en sera finalement ralis respectivement 30 et 58. En 1973, 9200 logements sont construits. 7600 sont grs par divers office dHLM (habitation loyers modrs) et 1600 logements en co- proprit viennent complter le pro- gramme. Laccent est port sur le confort des logements et la volont de mettre le modernisme port de tous. Il est lpoque ncessaire de rompre avec les taudis et les bidonvilles prsents sur le seteurs, et les logements des Minguettes sont significatifs de grande qualit de vie. Outre le confort et la modernit des logements, le quar- tier propose ses premiers habitants une trs bonne qualit de vie, tant par les infrastructures qui commencent tre mises en place que par la diversit de la population qui sy installe. Toutes les classes sociales sont reprsentes, et se ctoient des jeunes couples qui quittent un foyer familial surpeupl et accdent leur premier logement, des travailleurs, immigrs venus des colonies franaises pour rpondre la forte croissance conomique de lpoque, des familles nombreuses dj constitues qui viennent de lha- bitat insalubre, des centres villes ou du milieu rural, des agents S.N.C.F, des P.T.T, des gendarmes qui disposaient de logements de fonctions sur le quartier, des techniciens qualifis, ouvriers, ou- vriers spcialiss et chmeurs La classe moyenne et les jeunes m- nages contribuent largement crer une dynamique de quartier, par le biais de la vie associative et parviennent crer des liens et dfinir un certain mode de vie. En parallle la construc- tion des logements la S.E.R.L com- mence raliser les infrastructures ncessaires. On recense notamment un grand centre commercial (Vnissy) en position centrale et trois autres plus petits qui desservent les quar- tiers priphriques. Des terrains de sport et des aires de jeux sont am- nags, un cinma, la grande place du march. Les coles sont positionnes de telle sorte que les enfants des dif- frents quartiers naient pas de rue traverser pour sy rendre. Mais le 1er Janvier 1969, marque un tournant dans lhistoire de ce quartier. Cest lpoque o Vnissieux intgre avec 55 autres communes (dont Lyon et Villeurbanne) la Communaut Ur- baine de Lyon (COURLY). Suite cela, la municipalit perd toute comptence en ce qui concerne lamnagement des grands quipements urbains, des transports Cest donc la COURLY que reviend la responsabilit de lach- vement du projet du quartier, mais les moyens mis en place sont insuffisant et les quipements prvus sont mini- miss. Paralllement, le plateau tarde tre desservi par les transports en commun. Le plateau des Minguettes situ au Sud-Ouest de la commune de Vnis- sieux constitue, par sa topographie, un site unique dans la gographie du Grand Lyon. Reprsentant une superficie de plus de 200 hectares il surplombe la valle du Rhne, lauto- route A7, la plaine de Feyzin et ses terres agricoles, et rejoint en pentes abruptes, le bourg de Vnissieux. Les Minguettes semblent aujourdhui tre le principal quartier de la ville. Cest du moins le repre majeur car les habitants, au travers de leurs pra- tiques, lui donnent un rle et une fonc- tion de centre-ville. Cest galement le signal de Vnissieux pour les com- munes environnantes. Ce quartier qui fait office de centre- ville mais na pas t conu dans ce sens affiche certains manques. Princi- palement le manque despaces publics apprhends comme espaces de ren- contre. Despaces o lon peut se sentir appartenir une socit. Au nord et louest, les Minguettes sont encadres par un tissu rsidentiel dominante pavillonnaire, qui vient en rupture par rapport aux immeubles collectifs du plateau. Cette couronne rsidentielle entirement urbanise, marque la transition, louest, avec le quartier des Clochettes sur Saint- Fons et, au nord, avec le parc dacti- vits de lArsenal. La frange sud du plateau, majoritairement occupe par des emprises dquipements publics et parapublics, maintient une relative transparence avec la faade naturelle du boulevard urbain sud. Pourtant lhistoire de ce quartier appe- lait un tout autre devenir. En Mai 1962, Marcel Houl est lu Maire de Vnis- sieux. Il a grandit Villeurbanne o il a vu construction de la cit des gratte- ciel quil assimile justement un ensemble de logement davant garde destin la population ouvrire. Le conseilmunicipaldeVnissieuxaadop- t auparavant le projet de construc- tion dune Z.U.P (Zone Urbaniser en Priorit) sur le plateau des Minguettes. Cela reprsente pour Marcel Houl la possibilit de voir simplanter sur sa commune des immeubles sociaux rpondant aux normes de confort de lpoque, et qui permettent doffrir aux ouvriers des conditions de vie dignes et modernes. Le site des Minguettes a t choisi par le ministre de la construction pour raliser un des grands en- sembles majeurs de lagglomration Lyonnaise, afin de rsorber la crise de logement qui svit depuis la fin de la guerre. Pour les services du ministre, ce grand plateau (220 hectares) est idal pour accueillir ce projet dhabita- tion et de services lis. Effectivement, selon Louis Dupic, ancien maire de Vnissieux, le manque de densit des logements sur le territoire communal engendre des problmes complexes, notamment au niveau des quipe- ments, des rues, gouts, transports. Le secteur des Minguettes, qui lpoque ntait quune vaste zone agricole expos aux quatre vents, est selon lui idalement situ puisqu proximit des lieux de travail, dans une zone re- lativement facile quiper. Cette opration denvergure est confie la Socit dEquipement de la Rgion Lyonnaise (S.E.R.L), une des filiales de la caisse des dpts et des consignations. LEtat sengage raliser les quipements, la commune sengage garantir les emprunts contracts par la S.E.R.L. Une quipe darchitectes et durbaniste est dsi- PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 032 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 033 18. La Courly favorise la rnovation du quartier Part-Dieu-garibaldi. Cette politique aura deux consquences qui impactent lvolution des Minguettes. Le financement ncessaire la mise en place dquipements insufisant, et, parallement la rnovation du quartier de la Part Dieu entraine une gentrifica- tion de cette zone, et un dplacement des classes populaires vers la priph- rie, entre autre vers le quartier de Min- guettes. Au dbut des annes 1970 laugmen- tation brutale du prix du ptrole par les pays exportateurs accentue gale- ment le dclin de la ville. La produc- tion industrielle baisse et linflation augmente. Du coup, linvestissement seffondre et le chmage senvole. V- nissieux, la commune la plus industria- lise de lagglomration Lyonnaise, est touche de plein fouet par cette crise. Les usines ferment. Sur le plateau des Minguettes la population ouvrire peu qualifie est la premire frappe par les licenciements. Le 3 janvier 1977, Raymond Barre, alors premier ministre, et Jacques Barrot, secrtaire dtat charg du logement, dictent une loi privilgiant laide personnalise au logement (APL), au dtriment du financement des programmes collectifs. Cette nou- velle loi va bouleverser la politique damnagement de la ville, et favo- rise les classes moyennes quitter les grands ensembles des Minguettes au profit dun habitat pavillonnaire, individuel. De nombreux logements se librent. Aux Minguettes le parc immobilier prsente prs de 2000 appartements vacants en 1983, contre moins de 700 en 1979. La population se pauprise. Les tours se vident et se murent. PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 034 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 035 19. 1.3.3 :Un territoire morcel Le territoire de Vnissieux se compose de quartiers assez diffrents par la po- pulation, la fonction et larchitecture. Il gnre une forme en toile assez spcifique, qui est constitu dune mosaque de quartiers, bien indivi- dualiss par le type doccupation et les paysages. Entre eux, ces quartiers sont souvent, isols les uns des autres par des coupures, voire des ruptures, que constituent par exemple la voie ferre et le boulevard priphrique. Au nord, une zone dhabitat collectif qui fait pratiquement partie de Lyon. Puis une large zone dactivits, entre le boulevard Laurent Bonnevay et la rue de la Rpublique (autour de la ligne de chemin de fer). De nouveau une zone dhabitat qui englobe les Minguettes, le centre, et les quartiers Max Barel et Pasteur. Enfin, au sud, une zone non urbanise, en partie agricole : les Grandes Terres. A une chelle plus fine, on saperoit que ces diffrentes zones sont en ralit composites, et cette mosaque met en exergue une semi- mixit qui rvle un manque de coh- rence urbaine. Les fractures du terri- toire sont en partie dues aux grands axes routiers et ferroviaires qui le tra- versent. Le boulevard Laurent Bonne- vay marque la rupture entre le quartier rsidentiel du Moulin Vent, au nord, et le tissu industriel, au sud : cest un axe trs frquent et une source de nuisances importantes, notamment sonores, avec un impact visuel fort. Ce boulevard, indispensable au fonction- nement conomique de lagglomra- tion, cre une coupure physique, isole certains quartiers et rend les commu- nications vers Lyon difficiles. Le mail- lage Vnissian est fortement marqu par son histoire et par la prsence de grands sites industriels et tertiaires. La trame viaire a t calibre, forme ou dforme pour les industries et non pour les habitants. La question se pose aujourdhui de la gestion paysagre de ces rues. Cependant, plusieurs de ces voies sont empruntes par le Tram T4, qui vient en quelque sorte justifier a posteriori leur surdimensionnement. Globalement, cela offre plutt un po- tentiel dvolution intressant. VENISSIEUX CORBAS SAINT PRIEST MIONS BRON CHASSIEU LYON FEYZIN SAINT FONS PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 036 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 037 20. La situation de Vnissieux au cur des principaux axes routiers apporte la ville une accessibilit optimale qui lui confre une certaine attractivit. Le raccordement aux transports en commun a volu dernirement avec la mise en place du tram T4. Cette nou- velle ligne de tram contribue dsen- claver Vnissieux et assure une meil- leure intgration de la commune dans lagglomration Lyonnaise, mais ce jour le maillage des transports collec- tifs sarticule autour de Lyon centre et seul les bus relient les banlieue entre elles. Lambition de Vnissieux est au- jourdhui de dvelopper le trafic de manire faire de sa gare une gare dagglomration part entire, en liaison directe avec la Part-Dieu et Per- rache, et avec une augmentation signi- ficative de la desserte TER. Sur la commune de Vnissieux, les d- placementsdouxvisenttreencoura- gs. Actuellement les quartiers sistus au nord de Vnissieux se greffent aux infrastructures lyonnaises. La situation es plus complexe au Sud, notamment due la limportance de la topogra- phie dans le secteur des Minguettes. Quant aux pitons, la forte prsence despaces verts dans la ville la rend agrable et propice aux dplacements pitons. Cependant, le centre pr- sente des trottoirs troits et de nom- breux axes routiers. Il nexiste pas de relle zone pitonne en centre ville qui pourrait tre des zones dchangent et dactivit entre les habitants. De plus, les grandes infrastructures routires et ferroviaires sont gnralement dissua- sives pour les pitons car il est imp- ratif dutiliser les passages amnags, et cela engendre souvent des dtours. Vers Gerland, puis louest Lyonnais Vers lEst Lyonnais Augmentation des frquences et de lamplitude horaire Augmentation des frquences et de lamplitude horaire T4 vers La Doua Passage gare de la Part Dieu Gare de Vnissieux Gare et zone dinfluence actuelle et projete Trac du TER ligne Lyon Grenoble Volonts pour cette ligne Volonts de raccordement TRAM Volonts de raccordements viaires Ligne de mtro D Ligne de Tram T4 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 038 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 039 21. 1.3.4: Un contexte conomique fragile: A contrario, la situation sociale sur le site de Vnissieux est problmatique. La dmographie a t caractrise par une forte croissance autour des annes 1970, notamment de par la prsence du qaurtier des Minguettes. La popu- lation qui, avait fortement baisse depuis les annes 80, est de nouveau en augmentation depuis 2005. Celle-ci prsente diffrentes caractristiques, limportance de la population immi- gre, la jeunesse de la population (21 % de moins de 14 ans en 2006, contre 18 % dans la zone demploi de Lyon), limportance du logement social (55% de logements sociaux contre 23% pour lagglomration lyonnaise, et la faible qualification de la population (moins de 4% des plus de 15 ans sont titulaires dun diplme suprieur au grade de licence, contre plus de 12% pour le Grand Lyon). Le taux de ch- mage y est galement lev (17,8 % en 2006, contre 10,2 % dans la zone demploi de Lyon), et le niveau de vie moyen nettement infrieur celui du reste de lagglomration (les Vnis- sians disposaient en 2004 dun revenu net annuel moyen par habitant de 11 820 , contre 18 027 pour lensemble de lagglomration et 16 053 pour la France). Lanalyse du chmage confre Vnis- sieux une situation particulire, la fois un vrai dynamisme conomique, qui se traduit par un nombre demplois important ainsi quun taux de ch- mage lev. Cette situation renvoie une rpartition socioprofessionnelle spcifique. Vnissieux compte moins de professions dites suprieures ou in- termdiaires, que le reste du dparte- ment, mais plus douvriers, demploys et de retraits. Paradoxalement, avec 43 700 emplois salaris privs, les Portes du sud sont le 3e territoire du Grand Lyon en termes demplois, aprs le Centre et la Porte des Alpes. Vnis- sieux est de loin le premier ple dem- ploi de Portes du Sud. Cependant la plupart des emplois sont tenus par des actifs ne vivant pas sur la commune, seulement 32% sont occups par des actifs rsidant sur la commune. Vnissieux est marqu par une forte prsence industrielle qui connat un dclin de ses activits et donc de son offre demploi. Or une majorit des actifs de Vnissieux occupent des emplois peu voire pas qualifis (38,5% douvriers et 34,5% demploys). Ces chiffres sexpliquent notamment par un faible niveau dtude de la popu- lation dont seuls 3,3% en 2003 se dirigent vers des tudes suprieures. Cette situation appelle la mise en place de dispositifs de lutte spcifiques. En ce sens, le quartier des Minguettes, est class en zone franche urbaine depuis le 1er janvier 2004. Cest un classement qui regroupe les terri- toires caractrises par la prsence de grands ensembles ou de quartiers dhabitat dgrads et par un ds- quilibre accentu entre lhabitat et lemploi . Cela a permis la cration d emplois sur ce secteur et lamorce dun dsenclavement. La priorit affi- che est de diminuer le nombre de demandeurs demplois sur la ville en favorisant la cration demploi sur le territoire et laccs des habitants ces emplois. Afin de faire voluer ce territoire au- jourdhui prcaire, il est ncessaire de dvelopper loffre dinsertion sociale dune part, et de peu peu modifier limage de la ville afin dattirer une po- pulation plus diversifie. Le secteur de Porte du Sud est au- jourdhui un territoire industriel en phase de requalification et de recon- version. Ce territoire simplante en charnire qui jouxte lhyper centre Lyonnais au nord, et qui se prolongent lest et au sud vers la zone industrielle Lyon Sud-Est, la zone dactivit mixte la plus importante de lagglomration et la valle de la chimie. Porte du Sud, concentre plus de 42 000 emplois sa- laris dont 30 % dans lindustrie. Une importante partie de lactivit cono- mique est diffuse au sein mme de Vnissieux. Lensemble de La zone industrielle Lyon Sud-Est et la Valle de la Chimie bn- ficient doprations de requalification pour un environnement et des ser- vices de qualit suprieur. Cela donne aujorudhui naissance des projets innovants qui placent aujourdhui la Valle de la Chimie comme un terri- toire stratgique pour limplantation dactivits lies cleantech. Cette zone deviendra srement prochaine- ment une rfrence europenne dans le domaine des nergies propres. PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 040 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 041 22. 1.3.5: Une ressource: les espaces verts: ment des volailles, des moutons et des porcs. Les Grandes Terres ont gale- ment t le support de vignes. Feyzin tait alors connu pour son vin blanc : la roussette. Enfin Vnissieux tait lune des capitales de la rose et comptait une trentaine de rosiristes. Les grandes terres sont aujourdhui ddies tre multifonctionnelles. (Agricoles, rservoir de biodiversit et accueil but pdagogique). Ce ter- ritoire offre un paysage riche, vari et trs dpaysant par rapport aux es- paces verts urbains aux portes de la ville. Elles permettent galement aux Vnissians de dcouvrir la nature et de sinformer sur les questions de biodi- versit et de pratiques agricoles. Lespace urbain vnissian est gale- ment trs paysag. La ville compte plus despaces verts par habitant que la moyenne franaise (100m/habitant contre 16 pour le reste de la France). Les jardins privs sont pris en compte. Ils recouvrent une grande partie du territoire communal, et, sont le plus souvent visibles de la rue, ce qui leur donne une fonction paysagre. On dcompte au total, parmi les 162 ha despaces verts, 10,8 ha despaces boi- ss et 78,7 ha de pelouse. On recense aussi 39 000 m darbustes fleurs ou feuillage dcoratif, 10 051 m de rosiers et 3 867 m de massifs fleurs annuelles etc Pour ce qui est de la gestion des es- paces verts, le dveloppement du- rable est privilgi. Les vgtaux sont produits dans des serres locales, leau utilise par les espaces verts est gre au mieux, et les plantations sont choi- sies dans des varits peu gourmandes en eau. Les herbicides sont de moins en moins utiliss. On leur prfre un paillis base de bois broy dans la litire de la plante, afin de limiter les pesticides et raisonner les besoins en eau. Les fongicides et insecticides sont galement trs peu utiliss. La disposition de la trame verte fait ap- paratre les deux grands rservoirs de biodiversit : le parc de Parilly au nord et les Grandes Terres au sud. Pour les connecter, on constate que le corridor le plus probable se fait par le tissu pa- villonnaire. Les autres connexions pos- sibles peuvent tre la mise en place dun systme paysager cohrents le long des axes de dplacement. Depuis quelques annes, la com- mune souhaite offrir un autre rle aux espaces verts, un rle plus ancr dans le dveloppement durable. Cest ce qui a t notamment mis en place par lassociation passe jardin avec Le jardin de lenvol rue de la dmocra- tie sur le coteau des Minguettes. Sur un terrain appartenant la ville, las- sociation gre le potager grce une dizaine de personnes en rinsertion. Lassociation, en partenariat avec la ville, apprend ces personnes com- ment jardiner. Cette association inter- vient galement sur le grand Lyon. Par exemple Vaux en Velin, o des jar- dins dhabitants ont t mis en place. Les habitants semploient notamment fleurir la plus petite parcelle de leur quartier afin de sapproprier lespace. Vnissieux dispose dj dun nombre important de jardins familiaux que ce soit ceux de Renault Trucks, de la Caisse dpargne ou de la ville. Ce sont des jardins mis disposition des citoyens pour que chacun puisse pro- duire des fruits et des lgumes. Ces espaces ont un rle cologique sem- blable celui des jardins privs, cepen- dant la fonction de cohsion sociale y est beaucoup plus forte. Au niveau de ses caractristiques envi- ronnementales, la commune bnficie de 162 ha despaces verts, dont les principaux sont, le parc dpartemental de Parilly, situ la fois sur Vnissieux et sur Bron. Cest un parc de 178 hec- tares rpartis en une zone boise, et une zone de sport. Les Parcs urbains Louis Dupic et des Minguettes. Ainsi que la frange naturelle du boulevard urbain sud, ainsi que le plateau des grandes terres. Les Grandes Terres et le Parc de Parilly, sont des points dentre de la nature dans la ville et occupe une place spci- fique dans la trame verte de lagglom- ration. Le parc de Parilly est gr par le dpartement du Rhne. Il se situe sur les communes de Bron et Vnissieux et est compos dune zone boise couvrant la majorit des 187 hectares du parc et une zone des sports com- prenant de nombreux quipements de sport collectif. La partie centrale du parc est occupe par lhippodrome de Lyon-Parilly. La majorit des 187 hec- tares est offerte la nature et notam- ment aux peuplements boiss. Ces espaces offrent une grande varit de paysages. En effet, si lorigine le parc tait essentiellement compos de pins, il est aujourdhui bois par des bosquets dessences varies : rables, cdres, tilleuls, chnes rouges, pins, bouleaux, sapins, marronniers, dou- glas, fviers dAmrique... Chaque anne une nouvelle varit darbre est plante. On retrouve ainsi sur le parc plus de 80 essences diffrentes dont les plus ges ont une soixan- taine dannes. On compte galement une grande varit de plantes orne- mentales : souci, hibiscus, asparagus, dahlia, chrysanthme, granium Dun point de vue environnemental, la direction du parc essaye de favoriser des espces qui consomment moins deau. Ils utilisent beaucoup les auxi- liaires de cultures (prdateurs naturels des insectes pathognes des plantes) dans les serres. Le Parc de Parilly est un espace vert tampon au nord de la commune qui saffiche comme un im- portant rservoir de biodiversit. Les Grandes Terres abritent une bio- diversit exceptionnelle, aussi bien vgtale quanimale. Aujourdhui, ltalement des villes menace toutes ces zones agricoles priurbaines. Cest pourquoi afin de complter laction du grenelle de lenvironnement, les communes principalement au Sud de Vnissieux se sont dj regroupes en syndicat (Syndicat Intercommunal des Grandes Terres) pour dfendre au mieux les intrts de leurs espaces agricoles. Cette zone agricole partage entre les communes de Corbas, Vnis- sieux, Feyzin, Solaize stend bien au del. Elle doit son nom la taille im- portante des exploitations qui taient plus grandes que dans le reste de la rgion. Jusque dans les annes 50, on trouvait de nombreuses exploitations qui vivaient de llevage. Les bovins, taient levs pour leur viande et leur lait, mais aussi pour raliser les tra- vaux sur les champs. On levait gale- PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 042 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 043 23. PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 044 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 045 24. 2: LAGRICULTURE URBAINE, UNE SOLU- TION MULTIPLE PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 046 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 047 25. 2.1: DEFINITION AgroParisTech. Cest une spcialisation possible en troisime anne dcole dingnieur qui sintitule, ingnierie des espaces vgtaliss en ville, sp- cialise en agriculture urbaine . Afin davoir des retours plus globaux et de favoriser la mise en place pertinente dagriculture dans nos villes, il est n- cessaire de rviser les concepts et les mthodes classiquement utiliss dans la recherche agricole. Inversement, la conception de la durabilit des sys- tmes urbains peut senrichir de la prise en compte des dynamiques agri- coles. Le dveloppement dagriculture au coeur des territoires urbains permet daccrotre les surfaces potentielle- ment cultivables, et de produire proximit des consommateurs. Cela permet galement aux citadins de retrouver un lien avec la production agricole. Ce qui uvre la restaura- tion des sols urbains dgrads, grce aux travail du sol et la prsence des- pces vgtales, tout en augmentant la pollinisation et en fixant du carbone. La mise en place de ce type dagri- culture permet galement de lutter contre luniformisation engendre par les grandes cultures industrielles. Elle aide au maintien et la conservation de certaines varits menaces ou dj disparues. Elle permet certaines populations plus dindpendance ali- mentaire ou de pallier un manque de nourriture. Elle favorise galement le lien social entre habitants dun mme quartier en permettant la participation des riverains et du voisinage. Selon Chris Youns, les milieux habi- ts sont dfinis par un quilibre entre zones urbaines et zones agraires. Ce qui permet dinvestir un environne- ment habitable . Alors quaupara- vant, la ferme tait uniquement ddie aux environnements ruraux. Les modi- fications de notre manire de vivre et de notre environnement engendrent la renaissance de lagriculture urbaine. Aujourdhui, lorganisation des nations unis pour lalimentation et lagriculture (FAO Food and Agriculture Organisa- tion of the united Nations) prne ce type de dispositifs pour pallier la perte des terres agricoles et rpondre la ncessaire scurit alimentaire. Lagriculture urbaine commence par le dveloppement de jardins individuels ou collectifs mais peut galement explorer dautres typologies comme lagriculture verticale. Il sagit dima- giner des possibles entre les dyna- miques de la culture et de la nature par la mise en uvre de synergies dun autre type. En ce sens, les accords entre agriculture et milieu urbain sont des plus significatifs. La mise en place, mme massive, de territoires urbains productifs nattend pas une rponse uniquement nourricire, mais le d- passement du clivage urbain/rural afin dintgrer dans un ensemble cohrent les diffrents types de territoires, sans toutefois crer un territoire urbain qui naurait plus besoin du rural. Lenvironnement urbain met cepen- dant en exergue la problmatique de la pollution, et donc des dangers en- courus par les consommateurs dune alimentation produite in situ. Dans les pays du nord, les risques de pollu- tion ont dabord t tudis travers lanalyse des sols urbains qui sont les supports de jardins associatifs. Des travaux montrent que certains de ces sols peuvent tre fortement conta- mins par des mtaux lourds, du fait dusages industriels pralables. Les pollutions dordre atmosphrique ont Lagriculture urbaine englobe les formes varies dagriculture localise en ville ou en priphrie des villes. Les produits agricoles et les services an- nexes quelle fournit sont en majeure partie destination des villes dont elle utilise des ressources (foncires, de main duvre, deau, de capital etc.) en concurrence mais aussi en compl- mentarit avec des usages urbains. Le terme dfinit le fait que cette agricul- ture existe pour et avec la ville. Cest un phnomne qui a toujours exist. Nous savons par exemple quelle tait dj prsente au moyen ge . Mais aujourdhui elle prend une dimension beaucoup plus importante, bien que trs diffrente en fonction du territoire accueillant. Dans les pays en dvelop- pement, son rle est principalement conomique et alimentaire. Elle de- vient mme un des uniques moyens de subsistance pour les citadins d- munis. Dans les pays dvelopps, elle propose plutt une fonction de loisirs, dchanges, de rencontres mme si elle conserve une fonction nourricire. Historiquement, ces zones agraires trouvaient leur place en priphrie immdiate des villes et constituaient des ceintures marachres qui permet- tait de nourrir la zone urbaine voisine. Aujourdhui, certain projet, comme la proposition de lquipe de Jean Nouvel pour le projet du Grand Paris, Nais- sance et renaissance de mille et un bonheur parisien propose de remettre en place cet espace de ceinture verte, avec, comme fonction, un vritable es- pace tampon entre la zone urbaine et la zone rurale. En zone urbaine, dautres espaces productifs trouvent place, il sagit des jardins ouvriers. Ces dispositifs frquents depuis de lon- gues annes au cur de nos espaces urbains ont toujours eu plusieurs rles la fois, celui despace vivrier, mais galement despace de rencontres, despaces verts La fonction de lagriculture urbaine est trs diversifie dans ses formes entre pays, villes et contextes. Elle peut par exemple occuper des champs priurbains, avec des systmes de production varis, sinfiltrer dans des interstices urbains, sur le bti. Une caractristique omniprsente est sa multifonctionnalit. Elle a toujours une vocation nourricire, mais gale- ment souvent productrice de fonctions conomiques et sociales pour la ville, par la mise en place de nouveaux cir- cuits courts et les emplois gnrs, les liens sociaux quelle peut tisser voire parfois des dispositifs de rinsertion sociale. Elle revt galement des fonc- tions environnementales, par la mise en place de corridors verts et daction sur les sols. Pour finir, elle peut jouer un rle paysager et de cadre de vie. Dans les pays du nord, on lui voue ga- lement une fonction pdagogique et ludique. Cette fonction est trs importante et justifie souvent sa pr- sence car il semblerait que nous ayons un besoin de nous reconnecter avec lalimentaire, avec la nature, la terre. Lagriculture urbaine revt ces dif- frentes images, mais nous avons peu de retours arguments sur sa prsence. Car peu de structures for- ment des professionnels comptents pouvant fournir des tudes et des recherches fiables. Les projets dagri- culture urbaine sont principalement mens par des non agronomes, par des architectes, des urbanistes ou des travailleurs sociaux. La seule formation en France aujourdhui spcialise en agriculture urbaine est dispense par PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 048 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 049 26. t quant elles moins tudies. Des produits issus de lagriculture urbaine rvlent des teneurs trs variables en mtaux lourds en fonction de leur zone de production. Dans lexprimen- tation sur le toit dAgroParisTech on a pu montrer en 2012 que les teneurs en plomb et cadmium des salades et tomates produites taient au moins 5 fois moindres que les seuils rgle- mentaires europens pour leur com- mercialisation. Le dveloppement des cultures urbaines doit imprativement saccompagner dtudes pertinentes sur la qualit possible afin dorienter les collectivits et/ou les entreprises dans le choix des sites dinstallation des productions. Ina Saumel, biologiste au sein de la Technische Universitat de Berlin a travaill sur les risques de pollutions urbaines. Elle conseille de conserver la terre locale, sauf si elle est support de pollutions trs importantes. Afin de se protger des pollutions urbaines, il sagit de mettre en place une barrire vgtale denviron 3 mtres de large sur les bordures de lespace investi. Puis, de planter des arbres fruitiers car les fruits accumulent peu les mtaux lourds. Ensuite il est possible de cultiver toutes sortes de tubercules et, dans lespace le plus protg, toutes sortes de verdures car celles-ci sont plus sensibles aux pollutions que les fruits ou les racines. Si les btiments sont recouverts de peintures contenant du plomb ou dautres polluants, il est ncessaire de respecter une certaine distance (envi- ron 5 mtres) entre les faades pol- lues et la culture de verdures . Dans le cas o une rcupration des eaux de pluies depuis la toiture est effectue, il est important de mettre en place un filtre vgtal afin que leau des toitures soit filtre par un systme aquatique et quelle soit purifie avant darroser les plantes. La toiture peut tre investie par nim- porte quelle plantation. Quant aux faades, des tudes montrent que les mtaux lourds arrivent jusquau balcon du premier tage, mais partir du second tage la pollution est dj fortement rduite. PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 050 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 051 27. 2.2: DES FONCTIONS TRES VARIEES: 2.2.2: Une fonction nourricire: La fonction alimentaire de lagriculture urbaine est moins significative dans les pays du nord, du fait de linterna- tionalisation forte des marchs. On constate cependant un regain dintrt des consommateurs pour des circuits courts dapprovisionnement alimen- taire, mme sils sont aujourdhui trs diversifis. Les citadins des pays dve- lopps utilisent le biais nourricier pour combler dautres attentes. Cest ce qui se passe avec des formes plutt inno- vantes de transformation des espaces verts urbains en espaces vivriers. Ces dispositifs sont par exemple exp- riments dans le mouvement des Incredible Edible (Les Incroyables comestibles) qui a vu le jour en 2008 Todmorden en Angleterre. Le prin- cipe consiste planter tout vgtal comestible dans les interstices verts urbains, et de permetre le libre ser- vice de ces productions. Cela donne naissance des espaces vivriers, mais surtout des espaces dchanges et de liens sociaux. Todmorden est une ancienne cit industrielle en dclin. En 2008, deux mre de famille, Mary Clear et Pam Warhust installent de- vant chez elles des bacs de plantes potagres et dcident de mettre leur production la disposition de tous. Le mouvement prend peu peu de lam- pleur. La municipalit lencourage et autorise les plantations sur les terrains publics qui sy prtent. En France, la premire ville suivre le mouvement a t Colroy-la-Roche (Alsace), en avril 2012. Depuis ces initiatives prosprent dans plus de 350 communes. Cette dynamique engendre de la nourriture partager mais galement de nom- breux changes entre les citoyens. Le but nest pas de nourrir gratuitement les villes, mais surtout de permettre aux urbains de comprendre le fonc- tionnement maraicher. A todmorden, on constate un regain de lactivit agri- cole, car cette dynamique encourage la consommation locale. PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 052 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 053 28. 2.2.2: Un outil pdagogique Plusieurs dispositifs pdagogiques permettent de sensibiliser les urbains la nature. Afin dtre prenne, il est ncessaire dexpliquer la gestion co- logique aux usagers. Les jardins et les espaces verts sont des espaces pda- gogiques pertinents. Le dveloppe- ment dun territoire urbain productif cre un lien fort entre les urbains et les dispositifs de productions ali- mentaires. Cest galement un moyen de fournir aux scientifiques de nom- breuses donnes sur la biodiversit au cur des diffrents territoires. Ce rle pdagogique permet de pallier labsence de lien entre lhomme, la na- ture et la nourriture. Auparavant, les urbains avaient souvent un membre de leur famille dans une exploitation agricole. Ce qui lui permettait par la fi- liation de conserver un lien avec lagri- culture, et bien souvent, un respect pour la culture de la terre et pour lle- vage, ainsi quune connaissance des produits et de la nourriture. Ce lien est beaucoup moins prsent aujourdhui. Cette fonction pdagogique permet une plus grande connaissance des cultures par lhomme et la diminution du gaspillage de la nourriture. Selon Nicolas Vannier, on protge et on ne gaspille pas ce que lon a produit et ce que lon a vu grandir . A ce jour, envi- ron le tiers de la production agricole mondiale est perdue ou gaspille. Aux Etats-Unis, prs de 40 % des quantits daliments disponibles sont jets. Lintroduction de lagriculture urbaine permet par cette fonction pdago- gique de revaloriser les aliments, en mettant en avant la saisonnalit, la diffrence entre des produits cueillis maturit ou non, ainsi que des pro- duits locaux. Ces lments revalorise la profession dagriculteur, aujourdhui en dclin en France, alors quils nous fournissent, par leur travail, la nour- riture, lment indispensable notre survie. PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 054 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 055 29. 2.2.3: Un outil damnagement du terri- toire A ce jour, le parc des Dondaines cumule, superpose et croise diffrents usages, dif- frents publics et diffrentes vocations. Il sagit de proposer la mise en place dune forme simple, facile apprhender et pra- tique lusage, tout en tant trs loigne de la serre agricole classique. La serre a une vocation didactique et met en scne diffrents types de culture en terre ou hors sol. Lespace propose galement la vente des produits cultivs sur place, ainsi quun bar/restaurant. Une halle de march trouve galement sa place et doit tre en mesure daccueillir dautres vnements que la vente. Il sagit de mettre en place un espace mixte et polyvalent, o, tous les publics peuvent observer les processus de culture. La ferme en elle-mme sins- crit dans un btiment vertical compos de laccueil du public, des locaux admi- nistratifs, des locaux pdagogiques, dune basse-cour et dun poulailler, dun loge- ment, dune ascension et son belvdre. Son implantation, sa hauteur et sa forme en font un btiment signal lchelle du parc et surplombe le priphrique. Sa position fdre et accompagne les autres btiments animaliers disperss sur le site. Le btiment se dveloppe sur 4 niveaux et sachve par une plateforme. Depuis ltable, le cheminement senroule autour du btiment et mne jusquau point culmi- nant : le belvdre. Augustin Rosensthiehl, co-fondateur de lagence darchitecte SOA et membre du laboratoire durbanisme agricole pose la question de la transformation des espaces publics paysagers en espaces vivriers. Se- lon ces tudes, ce type de dispositif ne re- prsente pas forcment de surcots. Cela permettrait de dvelopper des espaces de culture au coeur des villes sans lampu- ter des espaces verts existant et sans recourir de nouveau foncier. Cela place galement les espaces vivriers comme des lments paysagers et comme des espaces publics vivre. Lagriculture en milieu urbain gnre souvent un amnagement du territoire spcifique. Sa multiplication accentue ce phnomne. Par exemple, les jardins partags de New-York sont apparus dans un contexte particulier. En 1970, la ville connat une crise financire et urbaine. Au dpart certains Newyorkais brlaient vo- lontairement leurs maisons afin de ne plus payer dimpts et touchaient des primes dassurances. Les terrains devenaient alors proprit des banques ou de ltat, et de nombreuses friches sont apparues au cur de New York. Lartiste Liz Christie a alors commenc fleurir ces zones en lanant des bombes dargiles remplies de graines. Peu peu les populations ont sou- hait rcuprer de la nourriture et ce fut la naissance de jardins partags vivriers. Au- jourdhui, ces nombreux jardins (environ 600) toujours existants crent des espaces de respiration ncessaires au cur dun territoire urbanis trs dense. En Europe, les jardins ouvriers ainsi que la majorit des espaces verts publics au coeur de la ville sont ns lors de lindus- trialisation pour permettre lhomme de conserver un lien avec la nature, de pallier la pollution et dobtenir une aide cono- mique par sa propre production. Derni- rement de nouveaux rapports hommes - nature sont apparus, avec labsence de filiation agricole, ainsi quun rapport trs diffrent lcologie, la nourriture et lhabitat. Linvestissement des milieux ur- bains par des zones de productions permet de redfinir un lien fort entre lhomme et la nature tout en crant de nouveaux pay- sages. Aujourdhui, ce type de dispositifs reste anecdotique en tant que bassins nourriciers consquents, mais leur multi- plication leurs donnerait un poids suppl- mentaire. Par exemple, la ville de Lille souhaite utili- ser les espaces verts afin damnager son territoire. Il est donc envisag de proposer loptimisation de ces espaces verts posi- tionns logiquement sur le territoire, en les remplaant peu peu par des espaces vivriers. Ce qui serait totalement cohrent avec un territoire aux problmatiques sociales importantes. Le territoire Lillois marqu par son hritage industriel, nous rappelle certaines caractristiques du ter- ritoire Vnissian. Aujourdhui Lille souhaite appuyer son amnagement sur la culture et sur le durable. Cest galement une hypothse retenir dans le cadre du dve- loppement Vnissian qui est de plus dot dun climat plus clment et dune quantit despaces appropriables importante. Dans cette volont projectuelle, il est interes- sant de sintressant lexemple Lillois du parc des Dondaines. A ce jour, il existe dj au cur du quar- tier dEuralille la ferme pdagogique Marcel Dhenin. Celle ci permet tous la dcouverte des animaux de la ferme, et plus particulirement de races rgionales de bovins, ovins, volailles... Elle propose de nombreuses animations destines un large public, dans un souci de sensi- bilisation au patrimoine rgional, tant au niveau des vgtaux que des espces animales. Elle travaille en collaboration avec les coles locales afin de sensibiliser le jeune public lagriculture, et sadresse galement aux particuliers qui souhaitent se promener au cur du parc et voir des animaux au coeur de ma ville. Lagence darchitectes SOA propose daller plus loin et dinvestir la totalit du parc des Dondaines, lemplacement actuel de la ferme pdagogique. Ce projet aujourdhui en suspens, positionne lagriculture comme point de convergence de la culture et de la pdagogie. Il est galement le sup- port dun pont qui permet le franchisse- ment de la frontire cre par la rocade. PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 056 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 057 30. PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 058 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 059 31. 2.2.5: Un moyen de rsilience: de 2008 a ananti ce territoire. Aujourdhui, le centre ville est un dsert demploi, et un espace abandonn par les transports en commun. La ville est galement un dsert alimentaire car il ny a presque aucune pro- position de vente de produits frais. Toutefois, la transition vers une ville plus productive sest amorce la fin du 19me sicle avec son maire Hazen Stuart Pingree, qui a souhai- t utiliser les espaces laisss vacants par la structure de la ville. Il a mis en place une poli- tique dagriculture urbaine afin de rpondre la pauvret et au manque de nourriture. A lpoque, la fin de la crise a estomp le mouvement. Aujourdhui Dtroit stend sur 350km2 (soit 3 fois Paris) et 150km2 de sol sont en jachre. Le potentiel est consquent. Le mouvement est ramorc par les citoyens qui tentent de sauver leur territoire en utili- sant lagriculture urbaine. Nous trouvons par exemple le projet de Brother Nature Farm , qui a t cr par un ancien enseignant et qui emploie aujourdhui 3 personnes. La volont est nourricire, mais vise gale- ment un rapport diffrent entre lhomme et la nourriture. Dautres initiatives ont vu le jour dans des buts sociaux, des espaces nourriciers destins des personnes dans le besoin. Elles permettent des formations dans le maraichage et lutilisation de la terre pour se rapproprier la nourriture. Ces initia- tives engendrent de nouvelles vocations et de nouvelles initiatives. Concrtement, ces dispositifs ont donn naissance de nou- velles solidarits de quartier, de nouveaux rapports entres les habitants. Et aujourdhui, des investisseurs souhaitent profiter de ces potentiels, notamment par le biais de pro- jets dagricultures industrielles type Hantz Farm qui vise la mise en place dune nou- velle conomie verte Dtroit. Dimportants investissements sont raliss afin de placer lagriculture urbaine bien au del des jar- dins partags, avec de rels souhaits cono- miques. A ce jour, la ville de Dtroit est considre en faillite. Le dveloppement de lagriculture ne permet pas une rsilience totale de la ville, mais il apporte llment ncessaire la sur- vie: la nourriture, et il favorise la scurisation de la ville. Une volont dinvestissement but conomique amnera terme de nou- veaux emplois au cur de ce territoire d- laiss. Lagriculture seule ne suffit pas, mais amorce un processus et met en place de nou- veaux rapports entre les habitants. Le territoire de Vnissieux de par limpor- tance de ses zones vertes publiques et par les caractristiques socio-conomiques quil affiche pourrait utiliser lagriculture urbaine afin de modifier limage de son territoire, of- frir aux habitants de nouvelles ressources et dvelopper une nouvelle conomie ancre sur un territoire productif. Depuis longtemps, lagriculture urbaine contribue trs largement lalimentation des villes dans les pays en dveloppement. Suite aux diffrentes crises conomiques et la pauprisation urbaine dans les pays dvelopps, elle peut tre une rponse perti- nente, notamment avec la multiplication des circuits courts. Le dveloppement de villes plus productives peut accompagner la tran- sitions alimentaires et proposer aux citadins un cadre de vie vivrier. De nombreux dispositifs lis lagriculture, particulirement petite chelle, la posi- tionnent comme vecteur de liens sociaux, dchanges entre diffrentes populations qui participent aux travaux agricoles, et dinser- tion pour des publics parfois marginaliss. Le cheminement vers plus dagriculture peut amener au cur des villes un nouveau vivier demplois, de nouveaux dispositifs dinser- tion conomiques permettant aux villes dacqurir de nouvelles comptences. Ceci sillustre avec lexemple de la ville de D- troit o la mise en place dagriculture urbaine permet la ville de ne pas sombrer totale- ment. Dtroit est le berceau de lindustrie automobile amricaine. Depuis la seconde guerre mondiale, cette industrie est en fort dclin. La dsindustrialisation a commenc dans les annes 50. Les industries ont peu peu rejoint la banlieue et le centre sest pro- gressivement dsertifi. La crise industrielle PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 060 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 061 32. 2.3: Les diffrentes faons de cultiver lespace urbain: des espaces productifs. Ces dispositifs per- mettent en outre damliorer la qualit de lair lintrieur et de rduire la pollution des engrais. De nombreux projets de toits verts , murs vivants et surfaces vgtalises ont t rcemment conus pour tre intgrs au bti laide de ces technologies. Plusieurs fermes hydropo- niques commerciales ont t cres en milieu urbain, au Japon, Singapour Ces procds prsentent de nombreux avantages: la rduction de la consomma- tion deau, la culture rapide et contr- le avec une matrise suprieure des attaques (nuisibles, maladies). La culture hydroponique permet surtout une automatisation de la culture et peut tre compare une machine cultiver qui peut nous paratre trs loigne du chemi- nement vers une ville durable. Dailleurs, ces atouts en ont favoris un dveloppe- ment important au dtriment de lenvi- ronnement, les rendements obtenus tant suprieurs aux rendements des cultures normales, les cots et la quantit de travail ncessaire moindre. Paradoxalement, ce type de production est nergivore et contribue au rchauffe- ment climatique. Il ncessite galement des matires premires polluantes pour la construction des serres notamment, ainsi que des engrais chimiques et lemploi de chauffage ncessaire pour produire contre-saison. Cette technique rduit considrablement le nombre de varits explores car certaines ny sont pas adap- tes. Son dveloppement terme remet- trait fortement en question lexistence des varits non rentables . Parfois il est ncessaire dconomiser le sol urbain. Cependant la culture peut investir pleinement les villes, notamment en se fai- sant une place mme les constructions. Dans la culture classique, le sol est le sup- port de la croissance des plantes. Grce la biodiversit quil accueille, il assure de manire invisible des fonctions vitales. La composition et les proprits physico- chimiques du substrat ont un impact pri- mordial sur les vgtaux. Une paisseur moyenne de substrat dau moins 10 cm, des hauteurs variables de cinq 25 cm voir autour de 1 m pour crer diffrents habi- tats, doivent tre privilgies. Il est galement possible de pratiquer la culture dite hors-sol. Dans ce cas l, pour que les vgtaux poussent de manire optimale, ils ont besoin de lumire, dune temprature stable et tempre, dune hygromtrie de lair suffisante ainsi que dune oxygnation satisfaisante des ra- cines, enfin dune nourriture adquate en suffisance compose deau, de sels min- raux et doligo-lments. Les cultures hors-sol comme lhydropo- nie se droulent sans terre, se librant ainsi des contraintes lies aux cultures terriennes classiques. Elle utilise des solu- tions nutritives renouvele et un substrat inerte (minral ou vgtal) pour se pas- ser du support et des apport dun sol. Les techniques de production dites hors-sol sont trs varies et en pleine volution. Elles sont dfinir en fonction du milieu accueillant, particulirement lorsquelles se situent sur le bti lui-mme, en tenant compte des cultures souhaites, de lin- vestissement technique, financier et de fonctionnement que lon souhaite dve- lopper. Le public vis a galement son importance, par exemple lhydroponie est dveloppe et dfendue par les consom- mateurs aux Etats Unis alors quelle a plu- tt mauvaise rputation en France dans le cadre de la vente directe. Actuellement, une exprimentation se dveloppe sur les toitures de lcole Agro- ParisTech pour cultiver des lgumes sur substrats organiques locaux composs de compost de dchets verts, de bois frag- ments et de marc de caf. Les premiers rsultats sont encourageants sur le plan de la production. Lhydroponie englobe une grande varit de techniques de culture qui nemploient pas la terre comme source de nutriments, bien quun grand nombre dentre elles se servent dun substrat qui ressemble de la terre. On utilise aujourdhui de nom- breux systmes hydroponiques diffrents, allant des jardinires de fentre que lon fabrique soi-mme aux exploitations agri- coles dun cot considrable. Laquaponie, un driv de lhydroponie, prsente la particularit dintgrer des ani- maux au cycle de la production, en gnral des poissons dont les djections servent de nutriments aux plantes. De cette faon, un seul systme permet une production daliments plus diversifie et de meilleurs rendements. Laroponie consiste vaporiser des solu- tions nutritives sur les racines des plantes et offre une trs bonne productivit. Ces techniques permettent de saffranchir du poids de la terre, davoir un contrle sur toutes les phases de la production tout en conservant un rendement optimal. Cepen- dant elles sont souvent trs nergivores. Ces technologies peuvent accompagner lintgration de la production alimentaire dans lenvironnement urbain, en trans- formant des surfaces traditionnellement inertes en espaces productifs. Des appli- cations telles que les murs vivants , les serres hydroponiques sur les toits, les murs double-peau lintrieur desquels les plantes poussent, peuvent toutes em- ployer ce type de technologies et devenir PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 062 PFE 2014 - DEM MAT - EMMANUELLE LE NEZET- 063 33. 2.3.1 : Lagriculture au pied du bti au pied des descentes de gouttires et alimente une douve avec de leau de pluie. Un talus dveloppe une frontire vgtale en puisant dans la rserve aquatique de la douve. Le systme vgtal qui sy dveloppe filtre et draine les eaux pluviales rcupres. Par un principe de micro-perforations, leau sinfiltre dans le sol et le surplus scoule dans le rseau urbain. Ce procd peut sadapter au pied de tous les btis accueillant de lha- bitat ou de lindustrie afin de filtrer les eaux pluviales. Dans le cadre dun btiment pro- ductif, il peut permettre de dpolluer leau de pluie rcupre pour irriguer les cultures. 32 La culture au pied des btis a un potentiel trs important sur le territoire de Vnissieux, et dautant plus sur le quartier des Minguette. Effectivement, la morphologie urbaine privi- lgie surtout les constrution de grandes hau- teurs libre un espace consquent au sol. Ce typedetraitementpeutgalementpermettre dintgrer les nombreux parkings ncessaires au fonctionnement du quartier. Et surtout, cela peut tre un outil pour lier le territoire aujourdhui trs morcel, et pour recrer des espaces publics lchelle de lhomme. Le sol urbain est le support de la ville, et donc lesupportdesnombreusesactivitsurbaines. Malheureusement, de grandes parties sont souvent majoritairement impermabiliss et pollus. Alors que le sol dune ville durable doit tre stable et de qualit. Les sols urbains servent galement de support physique aux plantes, et constituent une rserve de nutri- ments et de minraux permettant ces der- nires de salimenter. Enfin ils stockent une trs grande quantit de carbone sous forme de matires organiques mortes issues des rsidus vgtaux et de leur transformation. Linvestissement de ces espaces par lagricul- ture et par des zones vgtales permet de conserver, voire de redvelopper ce potentiel naturel et de prserver une biodiversit riche et varie. Afin de cultiver ces sols urbains, il est pos- sible dinvestir les pieds dimmeuble. Ce qui permet principalement de conserver des es- paces extrieurs permables leau de pluie et accueillant de multiples espces animales et vgtales. Pour cela, il faut privilgier des surfaces semi permables sables et stabi- liser les revtements comme les copeaux de bois ou les graviers. La mise en place de noues permet de grer le surplus