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Sondage exclusif : les Français veulent plus de simplification et d’évaluation 30 juin 2014, PAR Publics Acteurs © Momius/Fotolia Les personnes interrogées par l’Ifop pour Acteurs publics et EY se montrent ouvertes à des réformes qui marqueraient une nette rupture. Transparence, simplification, numérique, passerelles public-privé sont plébiscités, délégations de services publics un peu moins. Aux yeux des Français, l’optimisation des politiques publiques passe tout d’abord par une meilleure évaluation de l’action publique. La systématisation de l’évaluation des grandes politiques publiques est ainsi réclamée par une large majorité de personnes interrogées (86 %). Cela se traduit également par une plus grande intégration du citoyen dans ce processus de contrôle : une plus grande transparence de l’efficacité des services publics semble vivement souhaitée (89 %). La simplification de l’action publique apparaît comme une seconde priorité pour réduire les coûts et augmenter l’efficacité des politiques publiques. Page 1 of 4 07/07/2014 http://www.acteurspublics.com/article/imprimer/39960

Les français veulent plus de simplification et d’évaluation

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Sondage exclusif : les Français veulent plus desimplification et d’évaluation30 juin 2014, PAR Publics Acteurs

© Momius/Fotolia

Les personnes interrogées par l’Ifop pour Acteurs publics et EY se montrent ouvertes à des réformesqui marqueraient une nette rupture. Transparence, simplification, numérique, passerelles public-privésont plébiscités, délégations de services publics un peu moins.

Aux yeux des Français, l’optimisation des politiques publiques passe tout d’abord par une meilleureévaluation de l’action publique. La systématisation de l’évaluation des grandes politiques publiquesest ainsi réclamée par une large majorité de personnes interrogées (86 %). Cela se traduit égalementpar une plus grande intégration du citoyen dans ce processus de contrôle : une plus grandetransparence de l’efficacité des services publics semble vivement souhaitée (89 %). La simplificationde l’action publique apparaît comme une seconde priorité pour réduire les coûts et augmenterl’efficacité des politiques publiques.

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Les Français s’accordent en effet massivement sur la nécessité de simplifier et de dématérialisercertaines procédures (87 %). À un niveau inférieur, ils se montrent favorables à une fusion decertains échelons de collectivités locales (77 %), à une mutualisation des fonctions support (75 %) età la mise en place d’une allocation unique en remplacement des différentes allocations et prestationssociales existantes (73 %). Ces différentes pistes font l’objet d’un certain consensus au sein de lapopulation, quelle que soit la sensibilité partisane. Mais l’unité s’effrite à l’évocation d’autres pistes,telles que la suppression du statut de la fonction publique ou la limitation du statut de la fonctionpublique aux fonctions régaliennes (56 %), mais aussi l’établissement de franchises sur lesremboursements de médicaments (40 %). Le clivage politique gauche-droite opère en effet nettementsur ces questions, entre des sympathisants de gauche rétifs et des sympathisants de droitemajoritairement favorables.

Délégation de services publics

Interrogés sur les nouveaux modèles de production des services publics, les Français plébiscitent lesschémas fondés sur la flexibilité et la souplesse. Les personnes interrogées se montrent ainsimajoritairement favorables à la généralisation de la possibilité de passer d’un emploi dans le public àun emploi dans le privé, et inversement (90 %) et à la création d’agences publiques plus autonomesque les services ou directions des administrations (77 %).

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Mais s’il s’agit clairement pour elles d’apporter un nouveau souffle et des compétences extérieuresdans le processus de production, il s’agit moins de déléguer directement des services publics à despersonnes privées. L’ouverture de la production de services publics à des prestataires externes etassociatifs (61 %) – notamment des modèles d’écoles gérées par des parents d’élèves, desenseignants, des associations caritatives (54 %) – suscite un assentiment moins fort tout en créantune césure en fonction de la sensibilité politique.

Processus de production

L’intégration du citoyen dans le processus de production de l’action publique apparaît comme unsouhait important des Français dans la perspective de rendre celle-ci plus efficiente. Ces derniers

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semblent cependant davantage favorables à une intervention des usagers en aval du processus deproduction plutôt qu’à sa source. Plus de quatre personnes sur cinq (84 %) jugent qu’utiliserdavantage le numérique pour la délivrance de services publics et qu’interroger davantage les usagerssur l’évaluation de l’efficacité des services publics (84 % aussi) seraient des moyens efficacesd’amélioration de l’action publique.

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Damien Philippotdirecteur des études politiques au département “Opinion et stratégies d’entreprise” de l’Ifop

Sondage Acteurs publics/Ernst & Young réalisé par l’Ifop pour l’Observatoire des politiquespubliques auprès d’un échantillon de 1 009 personnes représentatif de la population françaiseâgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’interviewé) aprèsstratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaireauto-administré en ligne (CAWI – Computer Assisted Web Interviewing) du 11 au 13 mai 2014.

L’expertise d’EYPar Arnauld Bertrand, associé EY, responsable des activités “secteur public” France,Luxembourg, Maghreb

Les indicateurs économiques et électoraux témoignent de l’urgence de construire une feuille deroute précise de la modernisation publique.

Croissance en berne, chômage persistant, attractivité en panne, peur de la précarité*, succès du Frontnational aux européennes : la France n’a plus le choix, elle doit se réinventer.Contrainte par des déficits publics excessifs, elle doit retrouver ses marges de manœuvre en réduisantsa dépense publique, qui s’établit en 2013 à 57 % du PIB (près de 1 200 milliards d’euros), soit10 points de plus que la moyenne européenne.

Cet écart serait acceptable si ces dépenses concouraient à nous assurer un avantage compétitif. Iln’en est malheureusement rien. Une étude récente de l’OCDE** montre un pays en retard sur laqualité de l’éducation, l’engagement civique, la sécurité, l’emploi et le pouvoir d’achat. Nousarrivons uniquement à nous rapprocher, sans apparaître dans le peloton de tête, des pays les plusperformants sur l’équilibre travail-vie personnelle, le logement, l’environnement et la santé.

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Conscient de la situation, le gouvernement a annoncé un Pacte de responsabilité visant à alléger lescharges des entreprises pour favoriser compétitivité et emploi et un plan d’économies de 50 milliardsd’euros. D’ampleur inégalée, ce plan passe par une réorganisation territoriale, par une pression surles dépenses sociales et par la poursuite des plans de réduction de dépenses de l’État.

Mais si de premières mesures ont été annoncées – gel des retraites, du point d’indice desfonctionnaires, de certaines allocations, fusion de régions, possible disparition des départements àl’horizon 2020 –, le succès de ce plan d’économies implique en réalité de revoir en profondeur lespolitiques conduites, de réinterroger leurs priorités et objectifs, leur cohérence, leur efficacité et derechercher des modes de production et de gestion pour plus d’efficacité à moindre coût.

Les Français y sont prêts et appellent à cette évaluation systématique des politiques publiquespromises par la Modernisation de l’action publique (MAP) et au corollaire de transparence del’efficacité des services publics. De même, ils se disent largement favorables aux opérationsd’optimisation, qu’il s’agisse de simplification et de dématérialisation, de fusion de collectivités oude mutualisation de fonctions support ou de dispositifs publics.

La maturité de nos concitoyens se retrouve également dans leur adhésion à un recrutement publicplus ouvert et à des modes de production plus diversifiés sous forme d’externalisations ou departenariats.Enfin, l’association accrue des usagers aux phases de conception, de gestion, d’usage et d’évaluationdes services rendus, largement développée ou en développement dans la plupart des pays del’OCDE, doit s’accélérer tant pour contribuer à une meilleure adéquation et performance des servicespublics que pour répondre à une évolution attendue par la société dans son ensemble.

Les indicateurs économiques et électoraux témoignent de l’urgence de construire une feuille de routeprécise de la modernisation publique. Les Français y répondent en se disant manifestementfavorables à la mobilisation de l’ensemble des leviers de transformation et de performance existants.Avec, en France comme à l’étranger, la nécessité d’inscrire ces actions dans un projet global donnantdu sens, emportant l’adhésion, libérant les énergies et redonnant confiance dans les atouts nombreuxde notre pays.

* 94 % des Français redoutent la précarité, selon un sondage Croix Rouge Opinionway, 2014.** Better Life Initiative, OCDE, 2014

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