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Catherine LE BRAS, Sophie BINET, Dr Rudolf BILLA, Dr Teodora CHIRIAC, Dr Alexandru GHITU, Dr Joséphine AMEVIGBE BILAN A UN AN D’UN GROUPE PSYCHO-EDUCATIF POST-AVC Service de Neurologie, CH de Beauvais, Avenue Léon Blum, 60000 BEAUVAIS [email protected] METHDE INTRODUCTION OBJECTIFS MÉTHODES RÉSULTATS DISCUSSION CONCLUSION PATHOLOGIE VASCULAIRE N° R43 La proportion de patients jeunes tend à augmenter parmi les victimes d’AVC ; des facteurs en lien avec l’hygiène de vie (sédentarité, obésité, tabagisme, consommation de cannabis, pratiques de sports et de loisirs violents…) pourraient être impliqués dans cette recrudescence. Ces patients sont confrontés brutalement à des difficultés majeures (vie familiale avec des enfants parfois jeunes, reprise de travail voire d’études, conduite automobile…). Le retour à domicile après la décharge du service d’aigu ou du CRF reste souvent difficile et les solutions de prise en charge et d’accompagnement à long terme restent en grande partie à construire. L’hôpital de proximité, en lien avec ses partenaires institutionnels et associatifs ainsi que les professionnels libéraux, est en mesure de proposer l’accompagnement indispensable après un AVC et des ressources pour aider les patients en particulier jeunes à surmonter l’épreuve physique, cognitive et psychologique de l’AVC, même à distance de celui-ci et lorsque l’handicap s’est chronicisé. Ce rôle de pivot de l’offre de soins est particulièrement crucial à l’heure des Groupements Hospitaliers de Territoire. L’AVC des patients jeunes est fréquemment dû à des facteurs de risque évitables ; le groupe de soutien permet d’aiguiller même à distance de l’AVC des patients vers des suivis dont ils n’ont pas encore profité pour des raisons variées (sidération, déni, oubli, difficulté à se projeter, fatigue…) : - suivis médicalisés spécifiques (neurovasculaire par les médecins du Service de Neurologie, cardiologie, diabétologie…) - prises en charge spécifiques (apnée du sommeil, neurovision...). L’orientation vers des accompagnements associatifs (antenne locale de France AVC, CARSAT, SAMETH, réseau Comète, APF...) est également possible et appréciée. L’information est fournie par les professionnels - animant le groupe ou intervenant ponctuellement - mais également par les participants eux-mêmes ; l’aidance par les pairs a dans certains groupes de population montré une meilleure efficacité que le conseil par les professionnels. Les échanges entre participants sont extrêmement valorisés sur le plan psychologique et favorisent résilience individuelle et communication intra-familiale (participation des proches – conjoint, parent, enfant). L’efficacité de la prise en charge par le groupe de soutien reste d’évaluation difficile compte tenu de l’irrégularité des participations et de la variété des proflls rencontrés. Les patients fréquentant le groupe ont souvent abandonné au moment de leur première participation tout suivi médical et réinvestissent soins et accompagnements sur les conseils formulés lors des séances. Certains ont repris le travail, d’autres témoignent de relations familiales ou d’un vécu psychologique améliorés. Le bilan individuel de participation reste empiriquement positif pour ces patients à deux ans en moyenne de leur AVC avec une meilleure connaissance et exploitation de l’offre de soins et d’accompagnement locale. Le groupe de soutien psycho-éducatif post-AVC mensuel existe depuis janvier 2016 (recrutement initial sur la population de la consultation de neuropsychologie de 2014 et 2015). Il est proposé désormais précocement dès l’hospitalisation initiale lors du bilan neuropsychologique ou de la rencontre avec la psychologue clinicienne à tout patient en particulier jeune à risque de séquelles à long terme (motrices, cognitives et/ou psychologiques) après un AVC. En 10 séances, le groupe de soutien enregistre 87 participations (68 participations pour 26 patients – 16 hommes pour 10 femmes ; 19 participations pour 13 proches – 4 hommes pour 9 femmes). La moyenne d’âge des patients est de 52,5 ans (min = 34 ; max = 67). L’AVC est intervenu en moyenne 23 mois avant la première participation (min = 2,5 mois ; max = 110,5 mois soit plus de 9 ans). Les thèmes abordés sont les suivants : accompagnements psychologiques, sophrologie, retour à l’emploi, troubles cognitifs, prévention médicale de la récidive, addictions, activité physique, alimentation. - Offrir à des patients atteints par l’AVC en particulier jeunes un accompagnement éducatif et psychologique - Créer un groupe de soutien mensuel favorisant le partage d’expérience et l’aidance par les pairs - Proposer des informations spécifiques sur le réseau local de soins pour remédier ou s’adapter aux séquelles et prévenir la récidive Au sein d’un Centre Hospitalier Général, à Beauvais (55 000 habitants, dépt. de l’Oise, pivot du GHT Oise Ouest-Vexin) : - mettre en place un groupe de soutien pour les patients post-AVC particulièrement attentif aux besoins des patients jeunes, proposant à la fois une approche éducative et un soutien psychologique adaptés aux personnes cérébro-lésées - mettre à profit les ressources existantes au sein du CH de Beauvais : le groupe est animé par la neuropsychologue et la psychologue clinicienne intervenant en service de Neurologie mais sollicite ponctuellement d’autres intervenants professionnels selon la thématique proposée (sophrologue, assistante sociale, diététicienne, orthophoniste…) La création d’un blog connexe (avcoiseouest.over-blog.com) permet l’annonce et la reprise des informations échangées dans le groupe et l’ouverture vers le grand public de l’information à propos des AVC et de leur prise en charge.

Jnlf groupe de soutien

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Catherine LE BRAS, Sophie BINET, Dr Rudolf BILLA, Dr Teodora CHIRIAC, Dr Alexandru GHITU, Dr Joséphine AMEVIGBEBILAN A UN AN D’UN GROUPE PSYCHO-EDUCATIF POST-AVC

Service de Neurologie, CH de Beauvais, Avenue Léon Blum, 60000 BEAUVAIS [email protected]

METHDE

INTRODUCTION

OBJECTIFS

MÉTHODES

RÉSULTATS

DISCUSSION

CONCLUSION

PATHOLOGIE VASCULAIREN° R43

La proportion de patients jeunes tend à augmenter parmi les victimes d’AVC ; des facteurs en lien avec l’hygiène de vie(sédentarité, obésité, tabagisme, consommation de cannabis, pratiques de sports et de loisirs violents…) pourraient êtreimpliqués dans cette recrudescence. Ces patients sont confrontés brutalement à des difficultés majeures (vie familiale avecdes enfants parfois jeunes, reprise de travail voire d’études, conduite automobile…).Le retour à domicile après la décharge du service d’aigu ou du CRF reste souvent difficile et les solutions de prise en chargeet d’accompagnement à long terme restent en grande partie à construire.

L’hôpital de proximité, en lien avec ses partenaires institutionnels et associatifs ainsi que les professionnels libéraux, est enmesure de proposer l’accompagnement indispensable après un AVC et des ressources pour aider les patients enparticulier jeunes à surmonter l’épreuve physique, cognitive et psychologique de l’AVC, même à distance de celui-ci et lorsquel’handicap s’est chronicisé.Ce rôle de pivot de l’offre de soins est particulièrement crucial à l’heure des Groupements Hospitaliers de Territoire.

L’AVC des patients jeunes est fréquemment dû à des facteurs de risque évitables ; le groupe de soutien permet d’aiguillermême à distance de l’AVC des patients vers des suivis dont ils n’ont pas encore profité pour des raisons variées (sidération,déni, oubli, difficulté à se projeter, fatigue…) :- suivis médicalisés spécifiques (neurovasculaire par les médecins du Service de Neurologie, cardiologie, diabétologie…)- prises en charge spécifiques (apnée du sommeil, neurovision...).L’orientation vers des accompagnements associatifs (antenne locale de France AVC, CARSAT, SAMETH, réseau Comète,APF...) est également possible et appréciée.L’information est fournie par les professionnels - animant le groupe ou intervenant ponctuellement - mais également par lesparticipants eux-mêmes ; l’aidance par les pairs a dans certains groupes de population montré une meilleure efficacité quele conseil par les professionnels. Les échanges entre participants sont extrêmement valorisés sur le plan psychologique etfavorisent résilience individuelle et communication intra-familiale (participation des proches – conjoint, parent, enfant).L’efficacité de la prise en charge par le groupe de soutien reste d’évaluation difficile compte tenu de l’irrégularité desparticipations et de la variété des proflls rencontrés. Les patients fréquentant le groupe ont souvent abandonné au moment deleur première participation tout suivi médical et réinvestissent soins et accompagnements sur les conseils formulés lorsdes séances. Certains ont repris le travail, d’autres témoignent de relations familiales ou d’un vécu psychologique améliorés.Le bilan individuel de participation reste empiriquement positif pour ces patients à deux ans en moyenne de leur AVC avecune meilleure connaissance et exploitation de l’offre de soins et d’accompagnement locale.

Le groupe de soutien psycho-éducatif post-AVC mensuel existe depuis janvier 2016 (recrutement initial sur la population de laconsultation de neuropsychologie de 2014 et 2015). Il est proposé désormais précocement dès l’hospitalisation initiale lors dubilan neuropsychologique ou de la rencontre avec la psychologue clinicienne à tout patient en particulier jeune à risque deséquelles à long terme (motrices, cognitives et/ou psychologiques) après un AVC.En 10 séances, le groupe de soutien enregistre 87 participations (68 participations pour 26 patients – 16 hommes pour 10femmes ; 19 participations pour 13 proches – 4 hommes pour 9 femmes). La moyenne d’âge des patients est de 52,5 ans (min= 34 ; max = 67).L’AVC est intervenu en moyenne 23 mois avant la première participation (min = 2,5 mois ; max = 110,5 mois soit plus de 9ans).Les thèmes abordés sont les suivants : accompagnements psychologiques, sophrologie, retour à l’emploi, troubles cognitifs,prévention médicale de la récidive, addictions, activité physique, alimentation.

- Offrir à des patients atteints par l’AVC en particulier jeunes un accompagnement éducatif et psychologique- Créer un groupe de soutien mensuel favorisant le partage d’expérience et l’aidance par les pairs- Proposer des informations spécifiques sur le réseau local de soins pour remédier ou s’adapter aux séquelles et prévenir

la récidive

Au sein d’un Centre Hospitalier Général, à Beauvais (55 000 habitants, dépt. de l’Oise, pivot du GHT Oise Ouest-Vexin) :- mettre en place un groupe de soutien pour les patients post-AVC particulièrement attentif aux besoins des patients jeunes,

proposant à la fois une approche éducative et un soutien psychologique adaptés aux personnes cérébro-lésées- mettre à profit les ressources existantes au sein du CH de Beauvais : le groupe est animé par la neuropsychologue et la

psychologue clinicienne intervenant en service de Neurologie mais sollicite ponctuellement d’autres intervenantsprofessionnels selon la thématique proposée (sophrologue, assistante sociale, diététicienne, orthophoniste…)

La création d’un blog connexe (avcoiseouest.over-blog.com) permet l’annonce et la reprise des informations échangées dansle groupe et l’ouverture vers le grand public de l’information à propos des AVC et de leur prise en charge.