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Ayoub EL KADDOURI – [email protected]

Le syndrome metabolique

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Dans le débat en cours autour du syndrome métabolique, la question clé est

peut-être de savoir si cet ensemble de troubles médicaux est une conséquence

de l’obésité ou de l’insensibilité à l’insuline. Le manque de consensus sur le

principal facteur sous-jacent du syndrome est illustré par l’histoire de son nom :

‘syndrome plurimétabolique’, ‘syndrome X’, ‘quatuor mortel’, ‘syndrome de

l’insulinorésistance’ et ‘syndrome dysmétabolique’ sont quelques-unes des

tentatives visant à nommer cette condition.

Il y a environ 250 ans, bien avant la description du syndrome métabolique ou

du syndrome de l’apnée du sommeil obstructive, le médecin et anatomiste

italien Morgagni identifia l’association entre l’obésité viscérale, l’hypertension,

l’athérosclérose, les taux élevés d’acide urique dans le sang et les troubles de

la respiration fréquents pendant le sommeil. Au milieu du 20ème siècle, le

médecin français Vague fut le premier à identifier ‘l’obésité androïde’

(adiposité de la partie supérieur du corps) comme étant la condition la plus

souvent associée au diabète et aux maladies cardiovasculaires. La présence

souvent simultanée de l’obésité, des taux élevés de lipides sanguins, du diabète

et de l’hypertension a été mentionnée pour la première fois sous le nom de

‘syndrome plurimétabolique’ dans les années 1960,1 lorsque le risque élevé de

maladie coronarienne a été décrit chez les personnes atteintes de cet ensemble

de troubles métaboliques.

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Dix ans plus tard, Haller associa cette constellation de facteurs de risque à

l’athérosclérose. Ensuite, en 1980, la situation est devenue confuse lorsque

Vague a suggéré que la masse graisseuse en ellemême avait peu d’effet sur

l’évolution de l’obésité vers le diabète. Mais nous savons à présent qu’un excès

de graisse au niveau de l’abdomen conduit en fait au diabète et à

l’athérosclérose et que cette obésité centrale affecte la sécrétion d’insuline et

de l’hormone du stress, le cortisol.

Vers la fin des années 1980, l’ensemble constitué des troubles du métabolisme

du glucose et de l’insuline, de l’obésité, de la dyslipidémie et de l’hypertension

a reçu le nom mystérieux de ‘syndrome X’. Reaven a suggéré que l’insensibilité

à l’insuline, qui provoque une forte hausse des taux d’insuline dans le sang,

était responsable de cet ensemble de conditions et constituait en elle-même un

important facteur de risque de maladie cardiovasculaire. Ferranini et ses

collègues ont repris cette idée, confirmant que cet ensemble de conditions

était provoqué par l’insensibilité à l’insuline et, après quelques années, l’ont

baptisé ‘syndrome de l’insulinorésistance’.

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Selon la federation international de diabete(2005), le Syndrome métabolique se définit par (tour de taille + 2 des 4 autres critères):

.Obésité abdominale :> 94 cm chez les hommes, > 80 cm chez les femmes

Glycémie à jeun :

1 g/l ou traitement

.Pression artérielle :

130/85 mmHg ou traitement

.HDL-cholestérol : :

< 0,4 g/l chez les hommes,

< 0,5 g/l chez les femmes

Triglycérides :

1,50 g/l ou traitement

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Pour NCEP/ATPIII (2001) , le Syndrome métabolique se définit par 3 des 5 critères suivants:

.Obésité abdominale :> 102 cm/hommes

> 88 cm/femmes

Glycémie à jeun :

> 1,1 g/L ou traitement

.Pression artérielle :

PAS > 130 mm Hg

et/ou PAD > 85 mm Hg

ou traitement

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.HDL-cholestérol : :

< 0,4 g/l chez les hommes,

< 0,5 g/l chez les femmes

Triglycérides :

1,50 g/l ou traitement

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L’étiologie du syndrome métabolique est une double résistance à

l’insuline et à la leptine.

Si l’insulinorésistance semble au cœur des anomalies parce qu’elle

prédispose au diabète de type 2, aux dyslipidémies qui lui sont

associées

et à un état pro-inflammatoire, elle n’est toutefois pas directement

corrélée à l’hypertension. En revanche, l’obésité représente le facteur

important dans l’étiologie du syndrome métabolique, contribuant à

l’hyperglycémie, l’hypertension et l’hypercholestérolémie [14]. Les

troubles du métabolisme des lipides sont, quant à eux, à l’origine de

l’accumulation de graisse viscérale associée à un excès d’acides gras

libres provenant d’une lipolyse élevée dans le tissu adipeux ;

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la recapture et le stockage d’acides gras libres au niveau hépatique

entretient

l’évolution du syndrome métabolique en favorisant la résistance

périphérique à l’insuline, la production de VLDL et la néoglucogenèse.

Ces

perturbations du métabolisme des acides gras provoquent également

un dysfonctionnement endothélial à l’origine du processus

d’athérogenèse [15]. Au-delà de ses rôles de stockage de lipides

neutres et de

source d’acides gras, le tissu adipeux est un organe endocrine et

paracrine qui secrète de nombreuses protéines, les adipokines (TNFα,

IL6,

adiponectine, leptine…), qui jouent un rôle majeur dans l’homéostasie

énergétique et l’inflammation vasculaire, et constituent probablement

le lien moléculaire entre obésité et syndrome métabolique : un tel lien

pourrait être à l’origine de nouvelles cibles thérapeutiques.

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Plusieurs facteurs sont réputés favoriser ce syndrome :

.l’hérédité parfois (clairement quand ce syndrome est associé à

un diabète de type 2 même si les gènes responsables n'ont pas encore

été identifiés ni les marqueurs correspondants)

.sédentarité (mode de vie où les efforts physiques sont limités)

.mauvaise alimentation (trop de sucre, viandes, alcool et de graisses,

pas assez de fruits et légumes, ou boisson ou aliments contenant

certains perturbateurs endocriniens), cause parfois traduite en France

par la notion de « malbouffe » et qui se traduit généralement par une

hypertension, hypertriglycéridémie ou hyperglycémie avec déficit de

cholestérol HDL dans le sang..

.Surpoids abdominal

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De nombreuses anomalies biologiques sont associées au syndrome

métabolique : augmentation des protéines de l’inflammation et en

particulier de la protéine C réactive mesurée par

une technique ultrasensible (CRP), microalbuminurie pathologique (≥

20 mg/L sur une miction ou 30 mg/24h sur un recueil des 24h),

élévation de l’inhibiteur du plasminogène (PAI-1)

responsable d’une réduction de la fibrinolyse,

hyperuricémie

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1 - Dyslipidémie et syndrome métabolique

Au-delà de l’hypertriglycéridémie et de l’hypo-HDLémie qui

constituent des critères de

définition, on observe d’autres anomalies du

métabolisme des lipides : élévation de la concentration

plasmatique des VLDL (very low

density lipoprotein) et IDL (intermediatedensity lipoprotein),

présence de LDL petites

et denses. Ces anomalies expliquent au moins

en partie l’augmentation du risque cardiovasculaire associé au

syndrome métabolique. Les

particules de LDL petites et denses sont plus

facilement oxydées et sont considérées comme

particulièrement athérogènes.

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2 - Syndrome métabolique et risque cardiovasculaire

Des études prospectives récentes ont également

mis en évidence que la présence du syndrome métabolique augmentait

significativement le risque

cardiovasculaire quel que soit le sexe (6, 7). Cette

augmentation du risque est indépendante des facteurs de risque

conventionnels comme le LDL–c,

le diabète ou le tabagisme. Chez les diabétiques, la

présence surajoutée d’un syndrome métabolique

augmente fortement le risque d’évènements cardiovasculaires,

suggérant un effet additif à celui de

l’hyperglycémie isolée

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3 - Syndrome métabolique et diabète

Les patients avec un syndrome métabolique ont

un risque accru de présenter ultérieurement un

diabète de type 2. La définition du syndrome métabolique retient la

présence d’une hyperglycémie

modérée à jeun (≥ 1,10 g/L et < à 1,26 g/L) qui est

associée à la présence d’une insulino-résistance et

qui est un facteur prédictif de survenue d’un diabète de type 2.

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Le syndrome métabolique représente une entité

pathologique qui concerne une fraction relativement importante de

la population et qui expose les

individus à un risque élevé de maladies cardiovasculaires et/ou de

diabète de type 2. Le dosage des

lipides plasmatiques (incluant la mesure du HDL) représente un

élément incontournable pour le

diagnostic et le suivi du syndrome métabolique.

Faut-il envisager un dépistage, et quel type de population à haut risque

métabolique (obésité, antécédents de diabète gestationnel,

antécédents familiaux de diabète) convient-il de cibler?