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Armature du séminaire

1. Trois « gestes philosophiques »

2. « Le visage et le nom » : la relation à l’autre ou la phénoménologie incarnée

3. « L’ontologie est-elle fondamentale? » (essai de Levinas)

4. Qu’est-ce que la phénoménologie?

5. Schéma de l’évolution de la phénoménologie en psychiatrie

6. « La conscience non-intentionnelle » (essai de Levinas) et

« la phénoménologie objective »

7. Application de la phénoménologie en clinique : le cas de trauma

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Épigraphe

Le visage d’autrui serait le commencement même de la philosophie.

—Emmanuel Levinas

Référence : Emmanuel Levinas, Entre nous. Essais sur le penser-à-l’autre. Paris : Grasset, 1991, p. 113.

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Emmanuel

Levinas

(1906-1995)

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Épigraphe

Pour guérir quelle blessure, pour ôterquelle écharde dans la chair de l’existence suis-je devenu c’est qu’onappelle un philosophe?

—Alain Badiou

Référence : Alain Badiou, « Préface », Quentin Meillassoux, Après la finitude (2006), p. 9.

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Alain Badiou

(Né Rabat, Maroc, 1937)

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Épigraphe

Le traitement d’une question par un philosophe est comme le traitement d’une maladie.

—Ludwig Wittgenstein

Référence : Ludwig Wittgenstein, Recherches philosophiques(1953), Paris : Gallimard, 2004, §255, p. 91.

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Ludwig

Wittgenstein

(1889-1951)

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Épigraphe

Die Philosophie ist ein Kampf gegen die Verhexung unsres

Verstandes durch die Mittel unserer Sprache.

La philosophie est un combat contre l’ensorcellement de

notre entendement par les ressources de notre langage.

—Ludwig Wittgenstein

Référence : Ludwig Wittgenstein, Recherches philosophiques (1953),

ed. Gallimard, 2004, §109, p. 84.

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1. Trois « gestes

philosophiques »

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1. Trois « gestes

philosophiques »

« Le rire »

Aristote, Rabelais, Nietzsche, Bergson, Formiggini,

Huizinga, Bakhtine, Foucault

« Le silence »

Wittgenstein, Szymborska

« Le dialogue/la rencontre »

Socrate, Bakhtine, Buber, Levinas

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1. Trois « gestes

philosophiques »

« Le rire »

Aristote, Rabelais, Nietzsche, Bergson, Formiggini, Huizinga,

Bakhtine, Foucault

« Ce livre a son lieu de naissance dans un texte de Borges. Dans le rire

qui secoue à sa lecture toutes les familiarités de la pensée – de la notre :

de celle qui a notre âge et notre géographie –, ébranlant toutes les

surfaces ordonnées et tous les plans qui assagissent pour nous le

foisonnement des êtres, faisant vaciller et inquiétant pour longtemps

notre millénaire du Même et de l’Autre. … Dans l’émerveillement de cette

taxonomie, ce qu’on rejoint d’un bond, ce qui, à la faveur de l’apologue,

nous êtes indiqué comme le charme exotique d’une autre pensée, c’est la

limite de la nôtre : l’impossibilité nue de penser cela. »

—Michel Foucault, « Préface », Les mots et les choses, Paris : Gallimard,

1966, p. 7

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1. Trois « gestes

philosophiques »

« Le rire »

Aristote, Rabelais, Nietzsche, Bergson, Formiggini, Huizinga,

Bakhtine, Foucault

« À tous ceux qui veulent encore parler de l’homme, de son règne ou de

sa libération, à tous ceux qui posent encore des questions sur ce qu’est

l’homme en son essence, à tous ceux que veulent partir de lui pour avoir

accès à la vérité, à tous ceux en revanche qui reconduisent toute

connaissance aux vérités de l’homme lui-même, à tous ce qui ne veulent

pas formaliser sans anthropologiser, qui ne veulent pas mythologiser

sans démystifier, qui ne veulent pas penser sans penser aussitôt que

c’est l’homme qui pense, à toutes ses forme gauches et gauchies, on ne

peut qu’opposer une rire philosophique – c’est-à-dire, pour une certaine

part, silencieux.

—Michel Foucault, « Préface », Les mots et les choses, Paris : Gallimard,

1966, pp. 353-354.

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1. Trois « gestes

philosophiques »

« Le rire »

Aristote – l’homme est le seul animal qui rie

François Rabelais – « le rire est le propre de l’Homme »

Friedrich Nietzsche – « la couronne du rire » – une capacité

quasiment divine du surhomme

Henri Bergson – « Le Rire – essai sur la signification du comique »

Angelo Fortunato Formiggini – « philosophie du rire »

Johan Huizinga – « Homo Ludens »

Mikhaïl Bakhtine – « le carnavalesque »

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1. Trois « gestes

philosophiques »

« Le silence »

Wittgenstein, Szymborska

Satz 7 –

Wovon man nicht sprechen kann, darüber muss mann schweigen.

Proposition 7 –

Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence.

—Ludwig Wittgenstein

Référence : Ludwig Wittgenstein, Tractatus logico-philosophicus (trad. Gilles Gaston

Granger), ed. Gallimard Tel, 1993, p. 112. Original 1921.

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1. Trois « gestes

philosophiques »

« Le silence »

Wittgenstein, Szymborska

Quand je prononce le mot Avenir,

Sa première syllabe appartient déjà au passé.

Quand je prononce le mot Silence,

Je le détruis.

Quand je prononce le mot Rien,

Je crée une chose qui ne tiendrait dans aucun néant.

—Wyslawa Szymborska, « Trois mots étranges »

(1966, trad. Piotr Kaminski)

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1. Trois « gestes

philosophiques »

« Le dialogue/la rencontre »

Socrate, Bakhtine, Buber, Levinas

Socrate – « le dialogue socratique », logos sokratikosvoir : Platon, Phèdre (esprit, folie, inspiration)

Mikhaïl Bakhtine – « le dialogisme », hétéroglossie, polyphonie voir : Problème de la poétique de Dostoïevski

Martin Buber – « homo dialogus », la relation « je-tu », voir : Ich und Du (Je et Tu)

Emmanuel Levinas – la rencontre « face à face », voir : « Le visage », Éthique et infini

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2. « Le visage et le nom » : la relation à l’autre ou la phénoménologie

incarnée

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2. « Le visage et le nom » : la relation à l’autre ou la phénoménologie

incarnée

Le visage est saillant pour l’éthique

Pour le face à face, pour une rencontre quelconque

Pour la rencontre psychiatrique

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2. « Le visage et le nom » : la relation à l’autre ou la phénoménologie

incarnée

Pour le face à face, pour la rencontre quelconque

La rencontre entre Dieu et Moïse à Har Sinaï

La confession (malgré le fait que le visage soit

caché)

La séance psychanalytique (malgré le fait que le

psychanalyste soit en arrière de l’analysand)

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2. « Le visage et le nom » : la relation à l’autre ou la phénoménologie

incarnée

Pour le face à face, pour la rencontre quelconque

Réalité virtuelle et relations virtuelles

Est-ce nécessaire de se rencontrer face à face pour

créer un attachement?

Altérité et asymétrie selon Levinas

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2. « Le visage et le nom » : la relation à l’autre ou la phénoménologie

incarnée

Pour le face à face, pour la rencontre quelconque

Altérité et asymétrie selon Levinas

Altérité radicale –

la violence, le mal, l’aliénation mentale et sociale

Il faut mettre Levinas en dialogue avec Jaspers,

Derrida, Agamben et enfin avec Badiou …

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2. « Le visage et le nom » : la relation à l’autre ou la phénoménologie

incarnée

Levinas en dialogue avec Jaspers, Derrida, Agamben et enfin avec Badiou …

Jaspers, Binswanger & Laing – phénoménologie en psychiatrie

Jacques Derrida –

Giorgio Agamben – « l’état d’exception » vs. « asymétrie » et les réflexions des deux sur la violence et sur Auschwitz

Alain Badiou – qu’est-ce que l’événement selon Levinas?

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2. « Le visage et le nom » : la relation à l’autre ou la phénoménologie

incarnée

Dans la tradition musulmane, le Divin est appelé Allahmais ne peut être représenté par des images ce que a stimulé une efflorescence de la calligraphie et des arts décoratifs en Islam

Dans la tradition juive, le Divin ne peut être nommé tel que les juifs pratiquants écrivent et prononcent HaShem– « le Nom », « G-d » en anglais ou « Di-u » en français

Chez les chrétiens par contre le Divin a été incorporé dans une forme humaine et nommé Yehoshua ou Yeshua traduit comme « Jésus » et souvent représenté dans les églises

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2. « Le visage et le nom » : la relation à l’autre ou la phénoménologie

incarnée

Levinas, étudiant de la phénoménologie de Husserl,

trouva sa philosophie « abstraite et lourde »

Son contact avec Heidegger donnait à la

phénoménologie un « élan ensorcelant » et une

« pertinence puissante » encré dans l’existence

quotidienne et dans le temps

Pour Levinas la pensée heideggérienne devient la

phénoménologie incarnée préoccupée par les « humeurs

existentielles » tel que l’angoisse abordée par Heidegger

mais aussi la culpabilité, la peur, l’anxiété, la joie et

l’appréhension

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3. « L’ontologie est-elle

fondamentale? »

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3. « L’ontologie est-elle

fondamentale? »

L’ontologie, dite authentique, coïncide avec la facticité de l’existence temporelle. Comprendre l’être entant qu’être – c’est exister icibas.

L’ontologie ne s’accomplit pas dans le triomphe de l’homme sur sa condition, mais dans la tension même où cette condition s’assume.

Cette possibilité de concevoir la contingence et la facticité, non pas comme des faits offerts à l’intellection, mais comme l’acte de l’intellection – cette possibilité de montrer dans la brutalité du fait et des contenus donnés la transitivité du comprendre et une « intention signifiante » … constitue la grande nouveauté de l’ontologie contemporaine. (p. 13)

Référence : Levinas, Emmanuel. « L’ontologie est-elle fondamentale? », Entre nous. Essais sur le penser-à-l’autre. Paris : Grasset, 1991, pp. 12-22.

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3. « L’ontologie est-elle

fondamentale? »

Comprendre une personne, c’est déjà lui parler. (p. 17)

L’homme est le seul être que je ne peux rencontrer sans lui exprimer cette rencontre même. La rencontre se distingue de la connaissance précisément par là. Il y a dans toute attitude à l’égard de l’humain un salut – fût-ce comme refus de saluer. La perception ne se projette pas ici vers l’horizon – champ de ma liberté, de mon pouvoir, de ma propriété –pour se saisir, sur ce fond familier, de l’individu. Elle se rapporte à l’individu pur, à l’étant comme tel. Et cela signifie précisément, si on veut le dire en termes de « compréhension », que ma compréhension de l’étant comme tel est déjà l’expression que je lui offre de cette compréhension. (p.18)

Référence : Levinas, Emmanuel. « L’ontologie est-elle fondamentale? », Entre nous. Essais sur le penser-à-l’autre. Paris : Grasset, 1991, pp. 12-22.

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3. « L’ontologie est-elle

fondamentale? »

La relation avec autrui n’est donc pas ontologie. Ce lien avec autrui qui ne se réduit pas à la représentation d’autrui, mais à son invocation, et où l’invocation n’est pas précédée d’une compréhension, nous l’appelons la religion.

La « religion » reste le rapport avec l’étant en tant qu’étant. (p. 19)

Le souci de la philosophie contemporaine de libérer l’homme des catégories … ne s’agit pas tant d’opposer une essence à une autre, dire ce qu’est la nature humaine. Il s’agit avant tout de lui trouver la place d’où l’homme cesse de nous concerner … L’étant comme tel … ne peut être que dans une relation où on l’invoque. L’étant c’est l’homme et c’est en tant que prochain que l’homme est accessible. En tant que visage. (p. 20)

Référence : Levinas, Emmanuel. « L’ontologie est-elle fondamentale? », Entre nous. Essais sur le

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3. « L’ontologie est-elle

fondamentale? »

L’humain ne s’offre qu’à une relation que n’est pas un pouvoir. (p. 22)

The human gives itself only to a relation that is not a being able. (p.11)

Référence : Levinas, Emmanuel. « L’ontologie est-elle fondamentale? », Entre nous. Essais sur le penser-à-l’autre. Paris : Grasset, 1991, pp. 12-22.

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4. Qu’est-ce que la

phénoménologie?

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4. Qu’est-ce que la

phénoménologie?

Une méthode

Un retour aux « choses mêmes »

La réduction phénoménologique –

Epoché

L’intentionnalité

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Qu’est-ce que la philosophie?

Deux types de philosophies

Philosophies et anti-philosophies

– Alain Badiou

Philosophies systématiques et édifiantes

– Richard Rorty

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Qu’est-ce que la philosophie?

Philosophie/

Systématique

Rechercher de la vérité

Fondement, clarification, consolation

Plato, Aristotle

Aquinas, Augustine

Husserl, Heidegger, Levinas

Wm James

Agamben, Badiou

Anti-philosophie/

Édifiante

Intérroger des vérités

Déconstruction, problématisation

Héraclite

Nietzsche, Marx

Wittgenstein

Freud, Lacan

Derrida, Foucault, Rorty

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Philosopher

Une manière de philosopher c'est de définir les

termes (ce n'est pas toujours le cas car Platon n'a

jamais vraiment défini ses concepts de bases ...

comme l'idée) et j'ai beaucoup appris de Giorgio

Agamben et sa méthode de l'archéologie

philosophique

Par ailleurs, beaucoup des philosophes/penseurs

modernes sont ce que j'appelle des

des méthodologistes plutôt que des philosophes ...

p.ex., Foucault et Derrida, certainement, Agamben

en partie.)

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Qu’est-ce que la philosophie?

Philosophie/

Systématique

Plato, Aristotle

Aquinas, Augustine

Husserl, Heidegger, Levinas

Wm James

Agamben, Badiou

Anti-philosophie/

Édifiante

Socrate? Héraclite

Nietzsche? Marx

Wittgenstein

Freud, Lacan

Derrida, Foucault, Rorty

Méthodologies

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4. Qu’est-ce que la

phénoménologie?

Epoché

Chez Husserl et dans la phénoménologie, l'épochè désigne la « mise

entre parenthèses » de la thèse naturelle du monde, c'est-à-dire la

croyance à la réalité extérieure du monde.

Mais il ne s'agit pas du tout de douter de la réalité du monde.

Cette mise entre parenthèses a pour but de ne laisser que le phénomène

du monde, qui est une pure apparition, et qui n'affirme plus la réalité de la

chose apparaissant.

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4. Qu’est-ce que la

phénoménologie?

Epoché

Référence : Husserl, Idées directrices pour une phénoménologie pure et une

philosophie phénoménologique (1913), Gallimard, coll. "Tel", pp. 101-103.

« L'ἐποχή phénoménologique. À la place de la tentative cartésienne de doute

universel, nous pourrions introduire l'universelle ἐποχή, au sens nouveau et

rigoureusement déterminé que nous lui avons donné. (...) Notre ambition est

précisément de découvrir un nouveau domaine scientifique, dont l'accès nous soit

acquis par la méthode même de mise entre parenthèses (...). Ce que nous

mettons hors de jeu, c'est la thèse générale qui tient à l'essence de l'attitude

naturelle (...). je ne nie donc pas ce monde comme si j'étais sophiste ; je ne mets

pas son existence en doute comme si j'étais sceptique ; mais j'opère l'ἐποχή

phénoménologique qui m'interdit absolument tout jugement portant sur l'existence

spatio-temporelle. Par conséquent, toutes les sciences qui se rapportent à ce

monde naturel (...) je les mets hors circuit, je ne fais absolument aucun usage de

leur validité ; je ne fais mienne aucune des propositions qui y ressortissent,

fussent-elles d'une évidence parfaite »

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4. Qu’est-ce que la

phénoménologie?

L’intentionnalité

Ce qui caractérise tout phénomène mental, c'est ce que les

scolastiques du Moyen Âge nommaient l'in-existence intentionnelle (ou

encore mentale) d'un objet, et que nous décrivons plutôt, bien que de

telles expressions ne soient pas dépourvues d'ambiguïtés, comme la

relation à un contenu ou la direction vers un objet (sans qu'il faille

entendre par là une réalité), ou encore une objectivité immanente.

Référence : Franz Brentano, La Psychologie au point de vue empirique (1873),

trad. Maurice de Gandilac, Aubier-Montaigne, 1944, p. 102.

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4. Qu’est-ce que la

phénoménologie?

L’intentionnalité

Le concept d'intentionnalité, pris comme nous l'avons fait dans

son ampleur indéterminée, est un concept de départ et de base

absolument indispensable au début de la phénoménologie.

Référence : Edmund Husserl, Ideen 1, §84.

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4. Qu’est-ce que la

phénoménologie?

La phénoménologie subjective

Ensemble, le méthode de l’epoché et le concept de

l’intentionnalité, ont établi une phénoménologie

subjective

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4. Qu’est-ce que la

phénoménologie?

Si la phénoménologie est un méthode,

que peut-on donc découvrir avec ce méthode?

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4. Qu’est-ce que la

phénoménologie?

Extrait de la conversation entre Emmanuel Levinas et Richard Kearney

Référence : Richard Kearney, « Emmanuel Levinas : Ethics of the Infinite »,

Debates in Continental Philosophy. Conversations with Contemporary

Thinkers. New York : Fordham University Press, 2004, pp. 65-84.

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4. Qu’est-ce que la

phénoménologie?

Extrait de la conversation entre Emmanuel Levinas et Richard Kearney

« anguish as the fundamental mood of our existence »

« l’angoisse comme l’humeur fondamentale de notre existence »

Référence : Richard Kearney, « Emmanuel Levinas : Ethics of the Infinite », Debates in Continental Philosophy. Conversations with Contemporary Thinkers. New York : Fordham University Press, 2004, pp. 65-84.

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4. Qu’est-ce que la

phénoménologie?

Extrait de la conversation entre Emmanuel Levinas et Richard Kearney

« Human moods such as guilt, fear, anxiety, joy, or dread are no

longer considered as mere physiological sensations or

psychological emotions, but are now recognized as the

ontological ways in which we feel and find our being-in-the-

world, our being-there as Befindlichkeit. »

« Les humeurs humaines tel que la culpabilité, l’anxiété, la joie, ou

l’appréhension ne sont plus considérées donc simplement comme

sensations physiologiques ou émotions psychologiques, mais

actuellement comme des manières ontologiques … »

Référence : Richard Kearney, « Emmanuel Levinas : Ethics of the Infinite », Debates in

Continental Philosophy. Conversations with Contemporary Thinkers. New York :

Fordham University Press, 2004, pp. 65-84.

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4. Qu’est-ce que la

phénoménologie?

Extrait de la conversation entre Emmanuel Levinas et Richard Kearney

« Les humeurs humaines tel que la culpabilité, l’anxiété, la joie, ou

l’appréhension ne sont plus considérées donc simplement comme

sensations physiologiques ou émotions psychologiques, mais

actuellement comme des manières ontologiques … »

Voici donc la « carte phénoménologique » des relations entre :

physiologie, psychologie et philosophie

Référence : Richard Kearney, « Emmanuel Levinas : Ethics of the Infinite », Debates in

Continental Philosophy. Conversations with Contemporary Thinkers. New York :

Fordham University Press, 2004, pp. 65-84.

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4. Qu’est-ce que la

phénoménologie?

« Les humeurs humaines tel que la culpabilité, l’anxiété, la joie, ou

l’appréhension ne sont plus considérées donc simplement comme

sensations physiologiques ou émotions psychologiques, mais

actuellement comme des manières ontologiques … »

Voici donc la « carte phénoménologique » des relations entre :

physiologie, psychologie et philosophie

De cette carte avec ces distinctions ontologiques on peut élaborer une

psychiatrie phénoménologique

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5. Schéma de l’évolution de

la phénoménologie en psychiatrie

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5. Schéma de l’évolution de

la phénoménologie en

psychiatrie

Philosophe/œuvre clé

Edmund Husserl

Idées …

Martin Heidegger

Être et temps

Emmanuel Levinas

Totalité et infini

Jean-Paul Sartre

L’Être et le néant

Alain Badiou

L’Être et l’événement

Psychiatre/approche

Karl Jaspers

« la phénoménologie en psychiatrie »

Ludwig Binswanger

« l’analyse existentielle »

« éthique de la rencontre face à face »

Frantz Fanon

« désaliénation et decolonization »

R.D. Laing

« la phénoménologie

sociale »

V. Di Nicola

« la phénoménologie objective » et

« la psychiatrie événementielle »

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Edmund

Husserl

(1859-1938)

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Karl Jaspers

(1883-1969)

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Martin

Heidedgger

(1889-1976)

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Ludwig

Binswanger

(1881-1966)

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Être et Temps

(1927)

Emmanuel Lévinas :

« Heidegger est pour moi le plus grand philosophe du siècle, peut-

être l’un des très grands du millénaire ; mais je suis très peiné

de cela, parce que je ne peuxjamais oublier ce qu’il était en 1933, même s’il ne l’était que pendant une

courte période. Ce que j’admiredans son œuvre c’est Sein und Zeit.

C’est un sommet de la phénoménologie. Les analyses sontgéniales …. Rassurez-vous : je ne

suis pas ridicule, je ne sauraisméconnaître la grandeur

spéculative de Heidegger. »

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Emmanuel

Levinas

(1906-1995)

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Jean-Paul

Sartre

(1905-1980)

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Frantz Fanon

(1925-1961)

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R.D. Laing

(1927–1989)

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Alain Badiou

(Né Rabat, Maroc, 1937)

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6. « La conscience non-

intentionnelle » et « la

phénoménologie objective »

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6. « La conscience non-

intentionnelle » et « la

phénoménologie objective »

C’est sans doute Husserl qui est à l’origine des mes écrits. C’est à lui que je dois le concept de l’intentionnalité animant la conscience et surtout l’idée des horizons de sens qui s’estompent lorsque la pensée s’absorbe dans le pensé lequel a toujours la signification de l’être. Horizons de sens que l’analyse, dite intentionnelle retrouve quand elle se penche sur la pensée qui a « oublié », dans la réflexion, et fait revivre ces horizons de l’étant et de l’être. Je dois avant tout à Husserl – mais aussi à Heidegger – les principes de telles analyses …

C’est là, pour moi, l’apport essentiel de la phénoménologie auquel s’ajoute le grand principe dont tout dépend : le pensé – objet, thème, sens – en appelle à la pensée qui le pense, mais détermine aussi l’articulation subjective de son apparaître : l’être détermine ses phénomènes.

Référence : Emmanuel Levinas, « La conscience non-intentionnelle », Entre nous. Essais sur le penser-à-l’autre. Paris : Grasset, 1991, pp. 132-142.

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6. « La conscience non-

intentionnelle » et « la

phénoménologie objective »

Tom Sparrow

The End of Phenomenology : Metaphysics and the New

Realism

Edinburgh : Edinburgh UniversityPress, 2014.

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6. « La conscience non-

intentionnelle » et « la

phénoménologie objective »

Alain Badiou

« La phénoménologie objective »

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7. Application de la phénoménologie en

clinique

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7. Application de la phénoménologie en

clinique :

« Daseinanalyse »

La phénoménologie en clinique c’est en grande

partie l’histoire de la psychiatrie européenne du

20e siècle

Le récit de Binswanger, « Der Fall Ellen West »

cas fondateur du Daseinanalyse – l’analyse

existentielle

en même temps la naissance et la mort de l’approche

phénoménologique en clinique

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7. Application de la phénoménologie en

clinique : le cas de trauma

Les littératures clinique (psychanalytique,

psychiatrique) et culturelle (anthropologie, histoire,

philosophie) démontrent clairement une dichotomie

dans le discours sur les traumas

Ce que j’appelle les « deux communautés de

trauma »

Trauma clinique (représenté par le ESPT/PTSD)

Trauma culturel (représenté par la notion de trauma

comme transcendance)

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7. Application de la phénoménologie en

clinique : le cas de trauma

Cette dichotomie des « deux communautés de

trauma » ne peut être résolu par la phénoménologie

subjective

Les apories (« puzzles ») philosophiques comme

cette dichotomie des traumas ne sont ni adressés ni

résolus par la méthode phénoménologique

On a donc besoin d’autres méthodologies (p.ex., la

déconstruction de Derrida ou l’archéologie

philosophique d’Agamben)