153

Le térrorisme professeur falloul

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Le térrorisme professeur falloul
Page 2: Le térrorisme professeur falloul
Page 3: Le térrorisme professeur falloul
Page 4: Le térrorisme professeur falloul
Page 5: Le térrorisme professeur falloul
Page 6: Le térrorisme professeur falloul

Introduction

Partie 1 : Terminologie et analyse du terrorisme 5

Chapitre 1 : Terminologie du terrorisme 5

Chapitre 2 : Analyse du terrorisme 38

Partie 2 : Techniques et financement du terrorisme 75

Chapitre1 : Techniques du terrorisme 75

Chapitre 2 : Le financement du terrorisme 1 15

Bibliographie indicative 144

Page 7: Le térrorisme professeur falloul
Page 8: Le térrorisme professeur falloul

Introduction générale

Si la guerre est aussi ancienne que l’espèce humaine, le terrorisme est un

phénomène relativement récent. De tout temps, on a assassiné des dirigeants

et massacré des «civils innocents», mais il faut une conjonction historique

bien précise pour qu’il y ait besoin d’un mot, terrorisme, pour désigner la

chose. Le terrorisme est nommé quand il est théorisé. Ainsi, l'idée et la

stratégie terroriste apparaissent dans un contexte historico-militaire

européen et révolutionnaire précis, lorsqu’une volonté idéologique de

toucher les masses se précise et au moment où existent les moyens

techniques de le faire. Le terrorisme ne se résume donc ni à l’emploi de la

violence politique pour éliminer un adversaire, ni à la recherche d’un effet

psychologique (la terreur), ni à une méthode («lâche et aveugle», s’en

prendre à des civils, etc.). Il naît de la conjonction d’idées, de moyens de

destruction et de moyens de transmission.

S’il faut fixer une date de naissance à ce «vrai» terrorisme, ce sera à la fin

du XIXe siècle lors de l’apparition des mouvements anarchistes russes.

C’est alors que le «terrorisme» prend sa signification actuelle: la violence

d’organisations clandestines luttant contre l’État par la terreur. Le terrorisme

va désormais être caractérisé par la stratégie des 3 s: secret, surprise et

symbole. L’organisation terroriste cherche à la fois à se dissimuler avant

d’agir, à créer la confusion et l’affolement dans le camps ennemi (plutôt

qu’à lui infliger un réel dommage matériel) et à transmettre un message à

d’éventuels partisans.

La question du terrorisme est revenue, depuis quelques années, au premier

plan de l’actualité. Le problème du terrorisme se généralise de façon

inquiétante. Le terrorisme se manifeste aujourd’hui à peu près partout, et il

le fait fréquemment sous la forme d’un terrorisme international. Les progrès

techniques dans la communication de la pensée ou dans la fabrication

d’objets ou de produits dangereux, la diffusion des mass media, ont rendu

plus fréquentes les pressions psychologiques exercées par l’emploi ou la

menace de l’emploi de moyens violents.

Page 9: Le térrorisme professeur falloul

Cet ouvrage est divisé en deux grandes parties ; la première partie traite de

la terminologie et l’analyse du terrorisme et la deuxième partie traite des

techniques et financement du terrorisme.

Page 10: Le térrorisme professeur falloul

Partie 1 : Terminologie et analyse du terrorisme

Chapitre 1 : Terminologie du terrorisme

Il n’y a pas un mouvement ou une organisation terroriste qui n’ait utilisé

cette méthode.

Staline disait de l’assassinat « En frapper un pour en éduquer cent »

Jambisation

C’est un acte violent, pratiqué dans le cadre d’une punition ou d’un

avertissement avant une éventuelle exécution. Cela va de simples coups de

batte de base-ball dans les jambes aux coups de pistolet tirés à bout portant

dans les chevilles ou les jambes. La jambisation a surtout été utilisée en Italie

(Brigades rouges dans les années 1970) mais également au pays basque

français et en Irlande.

En Irlande du Nord, les milices paramilitaires, aussi bien catholiques que

protestantes, organisent ces attaques punitives à l’encontre des membres de

leur propre communauté, déviants politiques ou soupçonnés de délits de droit

commun.

Les gens de quartiers catholiques d’Irlande du Nord qui étaient

confrontés à une importante délinquance, demandaient à l’IRA de punir les

délinquants les plus durs et les récidivistes (le délinquant pouvait être un

gosse d’une dizaine d’années) Le plus sévère de ces châtiments consistait à

détruire par balle un ou les deux genoux.

L’IRA utilisa également ce procédé au cours des mans 70et 80 pour

tester la valeur d’un nouveau membre le futur combattant devait maintint le

délinquant pendant qu’un officier lui tirait dans le genou.

Page 11: Le térrorisme professeur falloul

Exemples :

- En Italie, 3 jambisations ont été exécutées sur des journalistes en

1977 et le 4 mai 1978, plusieurs personnalités politiques et industrielles ont

été jambélisées :

En Inde, des hommes du groupe fondamentaliste panislamique Lahkar-i-

Taiba ont blessé à coups de pistolets dans les jambes deux femmes dans un

salon de beauté de Srinagar, capitale d’été de l’État du Jammu-et- Cachemire

dans le district de Guinchons.

Ils souhaitaient par ce geste sanctionner la tenue vestimentaire de s ces

femmes.

- Kidnapping

C’est l’enlèvement, le rapt d’un individu pour obtenir une rançon. De

nombreux mouvements ou organisations se servent du kidnapping pour

financer ler activités.

Si l’on devait coter en Bourse les techniques de guérilla moderne, nul

doute que le kidnapping ou la prise d’otages seait une valeur sûr en forte

hausse. 20 000 à 30 000 enlèvements assortis de demande de rançon se

produisent chaque année dans le monde.

- La plupart du temps, ces prises d’otages sont essentiellement

motivées par l’appât du gain plutôt que par une quelconque revendication

politique, surtout lorsque les kidnappés sont des touristes occidentaux.

- Le 23 avril 2000, des vacanciers étaient enebés en Malaysia orientale

et emmenés de force par des rebelles du groupe d’Abu Sayyaf sur l’île de

Jolo, au sud d’ l’archipel philippin.

- Cet enlèvement fut très médiatisé.

- Les amoureux des voyages sont de plus en plus nombreux et

deviennent de véritables cibles pour les rebelles, bandits, extrémistes et

ravisseurs professionnels avides d’argent et de moyens de pression.

- Au Yémen, en Casamance (Sénégal), au Cachemire (Inde), en Haiti

et dans bien d’autres pays, il ne fait réellement pas bon d’être touriste.

Page 12: Le térrorisme professeur falloul

Il est vivement conseillé, avant de couler ses alises, de se renseigner

auprès du ministère des Affaires étrangères et des agences de voyages si le

pays de destination choisi est sûr.

Il en va de même pour les pongistes, (se prononce phonétiquement

O.N.G.ists venant du sigle ONG, organisation un gouvernementale). Ces

pongistes bénévoles travaillent dans des pays à risque au profit d’associations

internationales ou nationales comme le comité international de la croix rouge

(CICR), le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR),

Médecins sans frontières, Action contre la faim, etc.

Les pongistes restent des cibles de choix pour les groupes rebelles et les

terroristes Mais si leur enlèvement débouche souvent sur une libération avec

ou sans rançon, il peut également se conclure par un assassinat collectif.

Les exemples ne manquent pas : enlèvements de plusieurs employées du

CUCR en Géorgie, massacre de plusieurs bénévoles du HCR au Timor.

Un officier américain, le colonel William Higgins, fut kidnappé le 17

février 1988 et exécuté le 31 juillet 1989 à Beyrouth au Liban soit 528 jours

après son enlèvement.

Les différents aspects du terrorisme

Bioterrorisme

Nouvelle forme de terrorisme utilisant en guise d’armes des substances

biologiques, chimiques ou bactériologiques. En 1972, un extrémiste de droite

est arrêté à Chicago en possession d’environ 35 à40 kg de culture du virus de

la typhoïde.

Son but était de déverser ce virus dans le réservoir d’eau de la bille.

En 1983, la police américaine a arrêté deux frères possédant quelques

grammes d’agents biologiques mortels. En avril 1990, une équipe de la secte

AUM lança une attaque contre plusieurs bases américaines au Japon en

propageant des germes de botulisme. Heureusement, rien ne se produisit.

Page 13: Le térrorisme professeur falloul

Ce produit, la toxine botulique, un des plus mortels, est en fait une toxine

biologique transmissible par voie digestive avec un délai d’incubation d’un

jour à une semaine provoquant fièvre, diarrhée, paralysie et enfin la mort.

En 1993, la secte recommença ses expériences d’attentats biologiques

avec cette fois-ci des bacilles d’anthrax, C’est cinq ans plus tard, en mai

1998, lors du procès d’un des dirigeants de la secte Arum, que ce dernier

avoua que l’attentat biologique de 1993 avait été perpétré. Pendant la guerre

du Golfe, on a découvert en Irak des usines et des dépôts contenant des

matières biologiques et chimiques.

En 1995, utilisation du gaz sarin par la secte Aum lors de deux attentats

dans le métro japonais : un le 5 mars à Yokohama, l’autre le 20 mars.

En 1995, la première personne à être condamnée dans l’histoire du

bioterrorisme est un américain, Douglas Baker, au titre de la loi américaine

antiterroriste de 1989 sur les armes biologiques. Les terroristes disposent ainsi

d’un moyen supplémentaire pour perpétrer de nouveaux attentats.

On parle de super terrorisme lorsque le but recherché est de faire un

grand nombre de victimes. Pour ce faire, on utilisera des armes dites de

destruction massive (ce terme vient, à l’origine, de la terminologie du traité

de Varsovie : l’utilisation du nucléaire, du biologique et du chimique : NBC).

On retrouve maintenant dans cette appellation l’usage en très grandes

quantités d’explosifs de forte puissance (exemple : l’attentat du World Trade

center à New York, utilisation d’explosifs et de bouteilles de gaz) ou d’armes

bactériologiques.

En décembre 1995, des indépendantistes tchétchènes menacèrent de faire

exploser une bombe nucléaire artisanale, correspondant en fait à une bombe

explosive classique contenant des résidus radiologiques qui, au moment de

l’explosion, aurait dispersé des particules radioactives, contaminant ainsi la

ville de Moscou une certaine quantité de césium 137 hautement radioactif.

Page 14: Le térrorisme professeur falloul

Terrorisme à cause unique

Très proche du terrorisme religieux quant au fond mais différent quant

au ciblage des objectifs, le terrorisme à cause unique s’est développé dans les

pays anglo-saxons. Il est généralement le fait de groupes militants rassemblés

autour d’une idée particulière mais qui n’ont pas généralement de projet

politique global.

Ce terrorisme comprend les mouvements végétariens, écologistes (éco-

terrorisme), antisexistes (Front de libération des animaux) et anti-avortement.

Pour les groupes anti-avortement (anti-abrotonite), ils peuvent prôner

l’usage de la violence contre les avocats qui défendent la cause du libre choix

et/ou aussi le meurtre des médecins qui pratiquement l’avortement.

Terrorisme communautaire

Cette catégorie renvoie aux minorités indépendantistes en lutte contre un

État. Cela pourrait également s’appliquer aux mouvements nationalistes,

sécessionnistes ou même irrédentistes qui se développent lorsque des

frontières politiques ne correspondent pas aux frontières linguistiques et

culturelles (Exemple : les Tigres libérateurs de l’Eelam tamoul au Srl- Lanka

ou encoure le Mouvement de libération du sud Tyrol (Trentin-Haut-Adige).

Terrorisme de droit commun

C’est l’usage de la terreur pour satisfaire des objectifs exclusivement

criminels.

Dans cette catégorie, tombent le terrorisme de la mafia en Italie, UNA

Bomber aux États-Unis, le narco terrorisme en Amérique du sud ou le

terrorisme philippin,

Terrorisme d’État. Ce terrorisme est surtout l’utilisation illégale et

illégitime de la violence il est pratiqué par tous les États, à un moment ou un

autre, sous le fameux couvert du secret d’État ou de la raison d’État. Il peut

aussi s’agir de pays réglant leurs comptes par tueurs interposées avec des

Page 15: Le térrorisme professeur falloul

opposants réfugiés dans des pays tiers ou faisant exécuter, à titre de

représailles, les représentants de pays hostiles ou supposés tels.

Ce terrorisme est perpétrés soit par attentats, soit par assassinats commis

contre des personnalités du monde politique (affaire Chapour Bakhtiar).

C’est aussi le recours systématique à des mesures d’exception, à des

actes violents par un gouvernement agissant contre ses propres administrés et

par extension contre les populations d’un État ennemi. Le 5 mai 1989, le

président du parlement iranien, Hachémite Rafsandjani lance à tous les

Palestiniens un appel au meurtre de tous les Français, Britanniques et

Américains en représailles à la brutalité sioniste en Palestine.

Terrorisme d’extrême-droite ou de gauche

Il occupe une place particulière car il n’ s’inscrit pas dans une logique de

désagrégation de l’État. Au contraire, sont objectif est de créer et de mettre

en évidence une situation de chaos qui doit pousser l’État à renforcer sa

présence, voire instaurer un régime de dictature.

C’était la stratégie du terrorisme noir pendant les années 1980 en Italie

(un peu plus de 240 morts entre 1974 et 1981).

Terrorisme de guérilla.

Il s’inscrit dans un processus révolutionnaire ou dans une guerre de

libération en cours et bénéficie d’un large soutien populaire. Il s’agit, par

exemple, de la résistance contre l’occupant nazi durant la Seconde Guerre

mondiale, l’Irgoun sioniste pour lutter contre les Arabes puis les Britanniques

en Palestine mais aussi les séparatistes tamouls (Inde) ou la résistance

afghane.

Terrorisme informatique.

Il est le fait de détruire ou de corrompre des systèmes informatiques,

dans le but de déstabiliser un pays ou de faire pression sur un gouvernement.

Il ne peut être vraiment efficace que si cet acte est établi sur une stratégie à

Page 16: Le térrorisme professeur falloul

long terme et sur la maîtrise d’un très grand nombre de facteurs. On peut

considérer trois formes d’agression informatique :

- La première s’apparente à l’action psychologique traditionnelle : on

utilise le vecteur pour faire passer des messages en comptant sur la capacité

de communication du médium pour produire des effets d’influence qui

incluent la persuasion douce et l’intoxication pure et dure,

- La deuxième constitue un acte de violence simple puisqu’ il s’agit de

détruire extérieurement un terminal constituant un nœud stratégique dans un

réseau donné (financier, transport, communication) partout où il y a gestion

de flux denses ;

- La troisième forme est une agression interne ou piratage des

systèmes informatiques de manière parfaitement synchronisée et de très

longue haleine.

- Elle prend différentes formes comme par exemple l’infiltration

d’agents dans différentes compagnies qui pourront insérer dans les systèmes

informatiques des virus, chevaux de Troie, embouteillage, bombes logiques…

Un programme ou un morceau de programme est alors placé dans un

ordinateur avec pour but la destruction ou la modification de données ne se

déclenchant que lorsqu’ une certaine condition se réalisera, par exemple

lorsque le nom d’un employé est effacé de la liste des employés (technique

utilisée comme vengeance en cas de licenciement).

On retrouve également les vack doors (littéralement « porte de

derrière »), programmes créés par un informaticien qui lui permettront de

pénétrer dans un système informatique, lorsque celui-ci aura été installé chez

le client et ce, à l’insu de ce dernier.

Il est possible d mener trois types d’actions contre un système

d’informations :

- L’attaque physique qui consiste à endommager les équipements de

manière classique par des actes terroristes tels que bombe, incendie, etc.;

L’attaque syntaxique qui consiste à modifier la logique du système, afin d’y

introduire des délais ou d’en rendre le comportement imprévisible au moyen

de virus ou de chevaux de Troie ; L’attaque sémantique plus perfide. Elle

exploite la confiance qu’ont les utilisateurs dans leurs systèmes. En fait, il

Page 17: Le térrorisme professeur falloul

s’agit de modifier les informations en entrant ou en sortant de ces systèmes, à

l’insu des utilisateurs afin de les induire en erreur.

- Terrorisme intellectuel

C’est un mécanisme totalitaire pratiquent le mensonge, l’anathème, le

procès d’intention et ou la chasse aux sorciers il fait obstacle à tout vrai débat

sur les questions essentielles qui engagent l’avenir d’une région, d’un pays,

d’une nation ou encore d’un mouvement ou d’une organisation. Ce genre de

terrorisme peut aussi consister à assimiler injustement un adversaire, une

personne à un groupe ou un mouvement pour le déconsidérer des autres

personnes. Cela peut être aussi des paroles offensantes ou des expressions

outrageantes allant jusqu’ à des termes de mépris qui ne renferment

l’imputation d’aucun fait.

Terrorisme de marginal

C’est le fruit d’une poignée d’illuminés qui tentent d’entamer un

processus révolutionnaire mais sans aucun support populaire. Ces

mouvements revendiquent généralement la théorie de Foco de che Guevara

qui prône l’action terroriste pour mobiliser les masses.

Dans cette catégorie figure la Bande-à Baader ou la Fraction armée rouge

(RAF) en Allemagne, les Brigades rouges (BR) en Italie ou Action directe

(AD) en France.

Terrorisme politique

Bien que situé en dehors d’un processus révohtionnaire, il constitue le

mode d’action de partis politiques officiels dont il exploite le soutien

populaire.

C’est le cas de l’Irisât Republican Army (IRA) en Irlande, de l’Euskadi

Ta askatsuna (ETA) en Espagne. Sa distinction avec le terrorisme de guérilla

est souvent délicate.

Un des objectifs du terrorisme politique est de faire connaît le

mouvement et ses intentions. Il s’inscrit à la fois dans les concepts du

marxisme de corrosion d’ordre social et de propagande armée.

Page 18: Le térrorisme professeur falloul

Terrorisme religieux

Il est plus récent au moins sous sa forme moderne et s’inscrit dans une

croisade contre l’infidèle. Il se veut porteur d’un message religieux. Il se

rapproche du terrorisme politique mais s’en distingue par une violence plus

intense. Il a fait son apparition en 1980, un an après la révolution iranienne et

se voudra et sera un modèle pour presque toutes les organisations islamiques

en appelant à la guerre sainte. Le plus ancien et le plus important terrorisme

religieux qui se pratique au nom e l’islam est celui des Chiites avec entre

autres 247 attentats pour 1 057 victimes entre 1982 et 1989. Dans cette

catégorie, on retrouve aussi le terrorisme islamique (Hezbollah, GLA, AIS

etc.) hindou et la secte japonaise d’AUM Shinri Kyo.

Entre 1982 et 1989, 8% des actes terroristes furent des attentats religieux

faisant à eux seuls plus de 30% de victimes. En 1992, e terrorisme religieux

représentait le quart du terrorisme actif soit onze mouvements sur quarante-

huit.

En 1995, ce terrorisme représentait le tiers du terrorisme actif soit vingt-

cinq mouvements sur cinquante-huit. Le fondamentalisme religieux passe au-

delà des frontières et transcende tous les ennemis du grand Satan (pour

désigner les États-Unis) et du petit Satan (pour Israël).

Terrorisme révolutionnaire.

Ce type de terrorisme d’inspiration révolutionnaire a été circonscrit en

Europe dans les années 1970.

Il s’inspire en général des idées marxistes dans leur variante léniniste.

L’idée en a été que : « la violence est l’accoucheuse de l’histoire » ce qui

amena certains mouvements à chercher à forcer le cours de l’histpropagan de

armée .L’Italie avec les Brigades rouges et l’ex République fédérale

allemande avec le Rote Armée Fraction (Fraction armée rouge) ont été les

plus marqués des pays européens.

Page 19: Le térrorisme professeur falloul

Les mouvements terroristes peuvent faire partie aussi bien de la tendance

extrême-droite (néonazisme, antisémitisme, racisme ou néo-fasciste)

qu’extrême – gauche (marxisme, léninisme ou myalisme).

Terrorisme social ou social-terrorisme.

C’est le plus récent mais aussi le moins violent. Il peut être initié par

Monsieur tout le monde suite à un conflit social, par exemple, au cours

duquel des ouvriers et des employés prennent en otage leur entreprise ou leur

usine afin d’infléchir le patronat et certaines instant ces gouvernementales

dans le but de défendre leurs droits et faire valoir leurs revendications.

Les protagonistes menacent alors d’avoir recours à des produits

dangereux ( acides, gaz, solvants, produits pétroliers, etc.) qui, répandus dans

la nature, peuvent provoquer une pollution importante ou bien encore de

détruire partiellement ou totalement les installations générant un risque

majeur de pollution ou d’accident très grave pour l’environnement et pour les

populations environnantes . Ils utilisent également une autre tactique ( très

prisée par certains mouvements ou organisations terroristes) avec la

médiatisation de leur conflit : la présence de journalistes, de photographes, de

chaînes de télévision et de radios nationales voire internationales leur permet

de faire connaître leurs revendications sociales .

Le terrorisme social violent est apparu en France début 2000 : dans les

Ardennes prise en otage d’une usine contenant des produits toxiques.

En alsace, c’est une brasserie détenant des cuves de gaz qui sera prise en

otage.

Les différentes catégories de terrorisme

Catégorie autonomiste

Sympathie d’une partie, même limitée de la population, dans laquelle elle

évolue .

C’est le cas pour les mouvements corses ou bretons.

Page 20: Le térrorisme professeur falloul

Catégorie déstabilisatrice

Art de susciter des attentats spectaculaires

Catégorie ethnique

Se rapporte aux causes religieuses, régionales ou linguistiques

Catégorie idéologique

Cohésion que confère une doctrine élaborée et appliquée avec fanatisme

elle concerne les anarchistes, les gauchistes, les communistes, les écologistes

et l’extrême-droite ( Exemples : action directe, groupes antisémites,

antinucléaires…)

Catégorie nationaliste

Capacité à s’organiser et à trouver les moyens nécessaires à l’action

(armes, explosifs, moyens de transmission…) Elle concerne les

anticolonialistes ou les irrédentistes (IRA,ETA,OLP…)

Catégorie pathologique

Il se caractérise par son aspect imprévisible et la capacité des personnes

concernées à dissimuler leurs intentions et leurs activités.

Catégorie politique (terrorisme d’État)

C’est l’usage de moyens importants et le recours au professionnalisme

des acteurs (Exemple : les groupes antiterroristes de libération (GAL) utilisés

par le gouvernement espagnol sur le sol d’Espagne ou de France ou encore

l’utilisation de services spéciaux par le gouvernement israélien).

Catégorie subversive

Qui visa à déstabiliser un type de société. La Fraction armée rouge, la

Bande à Baader ou les Brigades rouges sont les meilleurs exemples.

LES DIFERENTES FORMES D’ATTENTATS

Page 21: Le térrorisme professeur falloul

Attentat par procuration

L’engin explosif est posé par un individu contraint ou dissimulé dans un

véhicule à l’insu du propriétaire. Cette pratique a été développée par l’IRA en

Irlande du Nord.

Attentat à la voiture piégée.

L’objectif est de blesser ou tuer l’occupant d’un véhicule. On utilise une

faible quantité d’explosif (de 1 à 5 kg) qui sera placée dans un endroit

stratégique du véhicule tel que le siège du conducteur, le réservoir, etc.

Les villes les plus touchées en Europe sont :

- Belfast en Irlande du Nord avec l’IRA ;

- Madrid en Espagne avec l’ETA basque ;

- Beyrouth au Liban avec le Hezbollah ;

- Le corse en France à partir de 1999.

Attentat au véhicule-bombe

Il a pour objectif de détruire une cible mobile ou fixe il se présente sous

la forme d’un véhicule en stationnement (voiture, camion, vélo, moto, etc.).

Qui sera positionné sur le passage de la cible mobile ou à proximité de la

cible fixe (véhicule stationné dans une rue ou dans un parking souterrain). On

utilise une forte quantité d’explosif (de 10 à 500 kg).

Exemple : attentat à Oklahoma City contre un immeuble administratif

avec 5000 kg d’explosifs faisant 168 morts et 674 blessés.

Attentant embuscade.

Appelé aussi Road Side Bomb (RSB) Engin explosive d’une grande

capacité de destruction Il peut être télécommandé ou radiocommandé. La

Road Side Bomb est destinée à détruire ou neutraliser les véhicules et/ ou les

personnels se trouvant sur un itinéraire. Le but de la RSB est de créer un

climat d’insécurité permanent et une psychose du danger durant les

déplacements. Elle peut viser des forces militaires structurées d’occupation

comme au Sud-Liban contre les Israéliens de Tsahal (forces de défense

Page 22: Le térrorisme professeur falloul

d’Israël) ou d’interposition comme les forces internationales du mandat de

l’ONU au Liban. Elle peut être aussi employée contre des autorités

particulièrement protégées. Pour exemple, l’attentat en Espagne contre

l’amiral Luis Carrero Blanco avec 100 kg d’explosifs dissimulés dans un

tunnel sous la route, tunnel creusé clandestinement pendant des semaines par

les terroristes. Ce genre d’attentat occasionne des pertes et des dégâts pouvant

être très importants sur le plan matériel mais également sur le plan

psychologique. La bombe est déclenchée soit sous l’actions involontaire de la

cible (fils pièges), soit à distance par le terroriste avec un moyen électrique,

mécanique ou radiocommandé (bippeur, téléphone portable, etc.)

La charge explosive peut faire plusieurs centaines de kilogrammes,

complétée parfois par des munitions tels que mines, grenades, obus de

mortiers ou d’artillerie. D’éléments divers peuvent être rajoutés pour

augmenter la fragmentation et les éclats tels des cailloux, de la ferraille, des

boulons et des clous. Ces engins sont généralement bien camouflés, se

confondant avec la nature et le terrain environnant ils peuvent être posées

sous un tas de gravats ou de cailloux, sous une plaque d’égout, une

canalisation de bord de route ou un petit pont… Les RSB ont été utilisées au

Liban, ex-Yougoslavie (appelé fougasse), en Allemagne, en Espagne et en

Italie.

Attentat-suicide.

C’est un acte suicidaire volontaire dont la cause peut être politique,

religieuse ou éventuellement sociale (et non psychologique ou morale).

L’apparition des attentats-suicides s’est produite dans les années 1980 au

Liban, au Koweït et au Sri Lanka. Ils s’étendirent une dizaine d’années plus

tard dans de nombreux pays comme Israël, l’Inde, l’Algérie, le Pakistan, le

Kenya mais aussi en Turquie, au Panama, en Croatie, en Chine et en

Argentine.

Ce type d’attentat est exécuté par une ou plusieurs personnes et par

nature devient imprévisible et imparable le suicidaire appelé couramment

bombe humaine, porte l’explosif sur lui (vêtement bourré d’explosifs) ou

Page 23: Le térrorisme professeur falloul

avec lui (dans un sac, une valise), ou se jette au volant d’un véhicule rempli

d’explosifs (moto, voiture, camion et même vélo) contre l’objectif,

provoquant ainsi l’explosion et son propre suicide.

Les cibles visées sont multiples : infrastructures ou bâtiments civils,

militaires, politiques, économiques ou culturales mais aussi groupes de civils

et personnalités politiques ou militaires. Une dizaine de groupes terroristes

sont capables de pratiquer ce type d’attentant. Les plus connussent le Djihad

islamique et le Groupe islamique égyptien, le mouvement Sikh BKI en Inde,

le PKK en Turquie, les membres du réseau d’Oussama Ben Laden et

dernièrement le Mouvement tchétchène ainsi que les Tigres tamils du LTTE

qui sont les plus actifs dans ce domaine, suivi du Hezbollah et du Hamas au

Liban.

Certains de ces mouvements ont conduit des opérations à l’extérieur de

leur pays d’origine, comme le Hezbollah en Israël et en Argentine et les Tiges

tamouls du LTE en Inde le LTTE est d’ailleurs le seul à pouvoir revendiquer

l’assassinat par attentat-suicide de deux chefs d’État : le Premier ministre

indien Rajiv Gandhi et le président du Sri Lanka, ranasinghe Premadasa.

La Croatie et le Pakistan ont également été touchés par des attentats

suicides commis par des mouvements extérieurs au pays (organisations

égyptiennes). L’organisation Oussama Ben Laden utilisa un Égyptien contre

les ambassades américaines en Afrique en 1998 ; LE PKK turc a déjà menacé

l’Allemagne d’opérations-suicides (il y réside une très forte population kurde)

mais n’est pas encore passé à l’acte. L’avantage des attentats-suicides, par

rapport aux attentats classiques, est double. D’une part, ils génèrent des

martyrs, d’autres parts ils protègent les autres membres du réseau. La

martyrologie est un élément très important dans l’Islam et pour certains autres

mouvements.

Plus il y a de volontaires prêts à mourir pour la cause, plus celle-ci

apparaît juste.

Page 24: Le térrorisme professeur falloul

Par ailleurs, la mort assurée du terroriste garantit la sécurité du reste du

groupe : un terroriste blessé peut être arrêté, torturé, emprisonné et jugé plus

besoin de la cueillir, d’organiser sa fuite, de lui trouver une couverture, etc.

Dans de nombreux pays musulmans, la participation des femmes à des

attaques terroristes est plutôt limitée en raison des valeurs islamiques mais

certains mouvements libanais ont déjà eu recours à leurs services dans des

attentats-suicides le Mouvement tchétchène se sert également des femmes et

au Sri Lanka plus de 30% des attentats-suicides ont été conduits par des

femmes. Elles sont moins suspectes au premier abord et, dans les pays

musulmans du Moyen-Orient ou d’Asie, elles sont moins concernées par les

fouilles corporelles. De plus, une femme peut cacher une importante charge

d’explosifs sous ses vêtements (robe, djellaba, etc.) ou encore prétendre être

enceinte.

Quelques exemples :

- Le 3 mars 1996, un attentat-suicide fait 26 morts à Jérusalem

(Israël). Un terroriste, membre du Hamas, est monté dans un autobus avant de

déclencher la bombe qu’il avait sur hui.

- Le 14 juin 2000, à wattala, à une dizaine de kilomètres de Colombo

au Sri Lanka, un commando suicide tamoul des LTTE s’est donné la mort en

faisant exploser sa bicyclette bourrée d’explosifs contre un bus transportant

des militaires Bilan : plusieurs morts.

- Attentat à la lettre ou colis piège.

Deux cas de figure :

- Les envois sont adressés par voie postale à des destinataires pièces

dans le but de les blesser ou les éliminer ;

- L’expédition de lettres ou colis piégés tous azimuts sans destinataire

précis afin de créer un climat de terreur et de psychose (ces envois sont le

plus souvent ouverts par un ou une secrétaire ou du personnel subalterne).

- Ce procédé est très utilisé par l’IRA, le Mossad israélien et quelques

mouvements palestiniens. Le premier envoi d’un colis piégé eut leu en juin

1895 où un petit colis de quelques kilos fut ouvert dans une poste de Berlin.

Page 25: Le térrorisme professeur falloul

Il était destiné à un officier de police. Le dispositif était constitué d’un

petit revolver relié à un réveil et chargé de poudre noire.

Exemples :

- Campagne de lettres piégées adressées aux bureaux américains et

londoniens du journal saoudien Al-Hayat entre décembre 1996 et janvier

1997. En moins de deux mois, seize lettres ont été expédiées à divers

destinataires :

- -UNA Bomber (États-Unis) a commis au moins seize attentats en

1978 et 1996.

- Septembre noir en 1970 a envoya é des lettres piégées aux

organismes officiels israéliens.

- Attentat aux transports aériens

- Il se présente sous différentes formes :

- Destruction d’avion par explosif

- Une charge explosive est déposée à bord d’un avion dans le but de le

détruire en plein vol. Suivant le type d’explosif (TNT, Semtex ou différents

plastiques) une charge de 3000 à 5000 g suffit à endommager l’avion.

C’est la dépressurisation qui s’en suit qui provoquera la destruction de

l’appareil.

Exemple : l’explosion en plein vol du DC 10 de la compagnie française

UTA.

Au –dessus du désert du Ténéré (région du Sahara) le 19 septembre 1989

faisant 170 morts parmi les passagers et les membres de l’équipage ;

Destruction d’avion avec une arme

Cette forme d’attentat est rarement utilisée mais peut se faire au moyen

de deux types d’armes :

- Le missile (comporte un système de propulsion – moteur/fusée, un

système de guidage et une charge explosive de grande puissance possédant

son propre dispositif de guidage) ;

Page 26: Le térrorisme professeur falloul

- La roquette (projectile autopropulsé, utilisé notamment comme arme

antichar).

On ne relève pas d’usage terroriste de missiles antiaériens contre des

avions civils, hormis une tentative à l’aéroport de Fiumicino à Rome à la fin

des années 1970 contre des avions de ligne rhodésienne.

Toutefois, des attaques avec des missiles sol-air de type SA 7 Strela (ex-

Union soviétique) ou FIM 92 A Stigler (États-Unis) ont été observées contre

des appareils de l’ONU en Angola en 1994, et 1997. Les Forces armées

révolutionnaires colombiennes (FARC, mouvement marxiste de Colombie)

auraient des missiles sol-air de type SA7 ; Sa 14 ; SA16.

Le 13 janvier 1975 à l’aéroport d’Orly sud à Paris, deux hommes du

commando Mohammed boudai tirent à la roquette soviétiques de type PG 7

sur un Béring 707 de la compagnie aérienne israélienne d’EL Al La cible est

ratée par deux fois et la roquette explose contre le fuselage d’un DC 9 de la

compagnie yougoslave JAT faisant 3 blessés. Le commando a réussi à

prendre la fuite.

Détournement d’avion

Le détournement d’un avion peut être l’acte d’un déséquilibre, d’un

criminel de droit commun ( acte souvent improvisé) ou de personnes

cherchant à fuir vers un autre pays ( candidats à l’exil) mais rarement le fait

d’une organisation terroriste Dans ce cas, le détournement devient plus

spectaculaire et problématique car les pirates de l’air né attendent que très

rarement de l’aide de l’extérieur et souhaitent plutôt attirer l’attention sur leur

cause en prenant pour otages les passagers et membres de l’équipage, les

terroristes souhaitent faire aboutir leur revendications ( demande de rançon,

d’asile politique, libération de terroriste (s) emprisonné(s) ou pression

politique sur un État)

Lorsque le détournement d’un avion est l’acte d’un déséquilibre, d’un

criminel ou d’un candidat à l’exil, la situation est généralement récupérables

Page 27: Le térrorisme professeur falloul

et négociable Par contre, dans les autres cas, les négociations sont plus

délicates à mener et peuvent aboutir sur l’intervention d’unités spéciales

Après le détournement, en juin 1985, d’un avion de la compagnie

aérienne américaine TWA, détournement qui dura dix-sept jours, 1,8 millions

d’Américains annulèrent leur voyage à l’étranger par cet oyen de transport.

Pourtant, la probabilité d’avoir un attentat est d’une chance sur 380 000.

Les premiers détournements d’avons ayant pour but d’obtenir un asile

politique apparurent en 1948, Il s’agissait alors de passer le rideau de fer de

l’est vers ouest. De nombreuses compagnies aériennes des pays de l’Est

furent touchées comme les compagnies bulgare BVS, hongroise MSLT,

yougoslave JAT, roumaine TARS et polonaise LOT mais aussi

tchécoslovaque CSA ( CeskoslovnskoAeroline),

A partir de 1949, les compagnies chinoises comme la China Aviation

corporation furent l’objet de nombreux détournements, les pirates de l’air

désirant gagner l’ils de Taiwan.

Quelques années plus ARD, en 1958 mais surtout dans les années 60 et

70, les prétendants au voyage pour Cuba, firent de l’aéroport de la Havane un

aéroport spécialisé dans la récupération et l’atterrissage des appareils

demandant l’asile politique la Ca cubaine fut utilisée le plus souvent mais

aussi la chata haïtienne, la BSACS brésilienne, l’Aérolites Argentins, la

lanice nicaraguayenne, la TAME ou SAETA équatorienne, l’Aerocondor ou

SAM colombiennes, l’Avenza ou Lina Aéropostal Venezola, mais aussi les

Delta, National, Northwest, Eastern, United, continental, ou American

Airlines, Air Florida ou Pan Am américaines, Alaska Airlines et Air Canada.

Fait unique et technique surprenante, le 17 septembre 1980, un Boeing

727 de Delta Airlines avec 111 personnes à bord est détourné sur Cuba par

des pirates munis d’un bidon d’essence et d’un briquet mais les autorités

cubaines renvoyèrent l’avion aux États-Unis.

Le 24 mars 1950, toirs avions de type DC 3 de la compagnie

tchécoslovaque CSA en provenance de Brno, Ostrava et Bratislava sont

détournés en même temps par leurs 83 passagers et membres d’équipage. Ces

Page 28: Le térrorisme professeur falloul

trois avions se rendaient sur Prague Ils se posèrent en Allemagne, en zone

américaine. Ce scénario se répétera le 22 septembre 1968 : deux appareils de

la compagnie colombienne Avança sont détournés sur la Havane et Santiago

de cuba par les passagers et les membres de l’équipage.

Les moyens utilisés pour commettre un dénouement à des fans d’asile

politique furent de toutes sortes : des passagers ou adolescents avec ou sans

consentement des équipages, déserteurs de l’armée américaine, détenus ou

braqueurs de banque évadés, personnes isolées, en couple avec ou sans leurs

enfants, armées d’armes blanches, couteau, rasoir, pic à glace, fusil de

plongée, grandes, pistolets, fusilles, répliques d’armes à feu, de fausses

bombes portées par le pirate ou seulement une télécommande déclenchant

une bombe cachée ( ou soi- disant cachée) en soute dans les bagages, bombes

aérosol, bidon d’essence et briquet, menace d’incendie en déversant de tesson

de bouteille . En fait tous les moyens sont bons pour arriver à quitter son pays

et obtenir un asile politique.

Des révolutionnaires brésiliens et cubains pirateront aussi des avions

dans les années 50 et 60 pour faire valoir leurs droits et parvenir à la

reconnaissance de leur lutte.

Le 7 décembre 1981, toirs avions sont détournés par 15 révolutionnaires

vénézuéliens les trois appareils, deux Dc 9 de la compagnie LAV et un

Boeing 727 d’Avéra, feront un petit tour en Amérique latine, Après les

négociations et la libération des otages, les Dc 9 se poseront au Honduras et le

Boeing au Guatemala. Les pirates seront ensuite condits à Cuba.

A partir des années 1980 et jusqu’ à la fin des années 1990, la compagnie

Éthiopien Airlines est prise à son tour dans la tourmente des détournements

d’avions par des personnels civils ou militaires au veulent fuir leur pays. La

destination finale de ces pirates sera surtout l’aéroport de Djibouti mais aussi

celui de Nairobi au Kenya.

Presque toutes les milices religieuses comme les Fedayin, Pasdarans,

Moudjahidin, Hezbollah, chiites, Tamouls, Sikhs participeront à des

sabotages, tirs destructions ou détournements d’avions

Page 29: Le térrorisme professeur falloul

Quelques exemples :

( GIGN) sur l’aéroport de Marseille lors du détournement d’un avion

d’Air France en provenance d’Alger le 24 décembre 1994 avec 236 passagers

à bord A l’issue de l’assaut , 3 passagers et tous les membres du commando

(4 terroristes du GIA) sont tués :

Le 23 janvier 2000, un Boeing 747 de la compagnie Éthiopien Airlines

est détourné par Getachew Mulat, un ancien officier éthiopien armé d’un

couteau En échange de l’asile politique, il libérera les 43 occupants de

l’appareil

Attaque des installations aéroportuaires ou d’avions

Cette technique est différente des autres car les terroristes ne s’attaquent

pas directement aux avions. Ils s’en prennent plutôt aux infrastructures,

moyens de transport (bus), bâtiments ou comptoirs d’une compagnie

aérienne. Mais ils peuvent aussi s’en prendre aux aviens en stationnement ou

en mouvement.

Une des compagnies les plus touchées dans le monde fut sans doute la

compagnie aérienne israélienne El Al qui a dû renforcer sa sécurité en mettant

dans chan que vol un agent des sécurités armées se faisant passer pour un

simple passager. Des mesures particulières ont dû être prises sur certains

aéroports internationaux pour assurer la sécurité des comptoirs d’El Al :

accompagnement de l’avion jusqu’ à son décollage par un véhicule de la

police ou de la gendarmerie mais aussi surveillance permanente des

installations, des aviens au sol, dégoutteles opérations d’embarquement ou de

débarquement des passagers et surveillance du fret prévu dans l’avion (

plateaux repas, bagages, etc.)Taque d’un bus transportant des passagers de

l’aérogare à l’avion.

Le 18 février 1969 sur l’aéroport de Munich (Allemagne), un commando

du FDLP (front démocratique de libération de la Palestine) , composé de trois

terroristes ( un Égyptien et deux Jordaniens) attaque un bus de l’aéroport

transférant vingt passagers et les membres d’équipage vers l’avion de la

compagnie israélienne el al . Pendant plusieurs minutes, le commando ouvrira

Page 30: Le térrorisme professeur falloul

le feu et lancera des grandes blessant plusieurs personnes ainsi que le

commandant de bord Après un déluge de feu entre les forces de l’ordre et les

terroristes, le commando se rendra aux policiers allemands. Attaque au fusil

mitrailleur et grenades contre un avion roulant sur taxiway.

Le 18 février 1969 sur l’aéroport de Zurich (Suisse), une coccinelle

Volkswagen conduite par un commando du FPLP roule sur la piste 28.

Arrivé à la hauteur du Boeing 707 d’EL Al (vol 432), le commando,

composé de trois hommes et d’une femme, ouvre le feu sur la cabine de

pilotage et blesse grièvement le copilote. L’avion est immobilisé mais le

commando continue à tirer et à lancer des grenades sur l’appareil. Un pseudo-

passager, déclaré comme étudiant à l’enregistrement des bagages et qui est en

fait un personnel de sécurité de El Al arrive à ouvrir une des portes d’accès de

l’avion et riposte tuant un des terroristes, En sautant du Boeing, il en blesse

un autre Quelques minutes plus tard, la police et les pommiers de l’aéroport

de Zurich arrivent sur place et neutralisent les terroriste.

Détournement d’avion avec saut en parachute

Le 25 novembre 1971, après le décollage du Boeing 727, vol 305, de

Northwest Airlines de l’aéroport de Portland dans l’Oregon (États-Unis),

Michael Cooper appelle une hôtesse de l’air il ui demande d’être discret et

calme en lui montrant une mallette qu’il a sur ses genoux, contenant un

dispositif explosif qui pourrait pulvériser l’avion en plein vol.

Le pirate réclame 200 000 dollars ainsi que quatre parachutes à

l’atterrissage de l’avion à Seattle. En cours de vol, le FBI confirme au

terroriste que la rançon et deux parachutes militaires l’attendent Non satisfait,

le pirate exige deux parachutes supplémentaires de type sportif.

Michael Cooper savait qu’en demandant plusieurs parachutes, le FBI

penserait que le terroriste quitterait l’avion avec au moins un membre de

l’équipage et les forces de police ne pourraient rien entreprendre contre lui A

Seattle, le pirate libère deux hôtesses en échange de la rançon et de ses

parachutes puis l’avion redécolle, Cooper exige alors que le commandant de

bord prenne la direction de Mexico. En cours de vol, le pirate demande à ce

Page 31: Le térrorisme professeur falloul

que l’avion vole à 190 nœuds et seulement 10 000 pieds avec les volets pleins

sortis..

Pendant ce temps, les autorités font décoller un avion de transport de type

C 130 Hercule et deux chasseurs de l’US Air Force pour suivre le vol 305

Northwest. Lorsque le Boeing 727 arrive au-dessus de la région de Southen

Washington, l’alarme d’une issue de secours s’allume, mais l’équipage ne

peut rien faire car tous les membres sont enfermés dans la cabine de pilotage.

A l’atterrissage à Reno dans le Nevada, pour faire le dernier plein avant de

refondre Mexico, l’équipage constate au bout d’une vingtaine de minutes que

le pirate de l’air a quitté l’avion en plein vol aux yeux et à la barbe des

avions de l’US Air force qui ne se sont rendus compte de rien A ce jour,

Michael Cooper court toujours .

De 1963, seulement quatre détournements d’avions ont été comptabilisés

alors que de 1968 à 1970, soixante-et-onze tentatives ont été faites pour un

total de vingt-six détournements réussis pour la seule année 1971.

En 1970, une piste d’aviation désaffectée de l’aéroport militaire de harka

en Jordanie fut baptisée l’aéroport de la révolution car elle a servi à plusieurs

détournements d’avions. Des conférences de presse et vistes guidées pour les

journalistes internationaux étaient même organisées pendant les périodes de

piratage de ces avions.

ORGANISATIONS, STRUCTURE ET EVOLUTION

Sous oust le label terrorisme, on retrouve un grand nombre de formations

portant les appellations de bande, colonne, commando, groupe ou

groupuscule informel de combattants, front de libération nationale,

mouvement révolutionnaire, radicalisme religieux, organisation structurée,

hiérarchisée, compartimentée ou sériée, armée irrégulière, etc.

Le dénominateur commun de toutes ses formations est le recours à la

violence à des fins politiques ou religieuses.

A la base :

Membres actifs

Page 32: Le térrorisme professeur falloul

Ils forment le noyau central et recherchent, décident et agissent

(assassinats, attentats à la bombe, etc).

Militants

Ils sont aussi appelés membres clandestins Ils s’occupent de la recherche

de fonds, de l’échange de devises étrangères volées, des vêtements, des faux

papiers, du transport du courrier, des messages, des armes, des munitions et

des explosifs, des caches et de leur sécurité ponctuelle .

Sympathisants

Ou membres non clandestins, ils proviennent de la population (étudiants,

militants politiques ou religieux, etc). Ils aident les militants ou membres

actifs via le prêt de logement lu de voiture, l’accuelil au domicile, le soutien

financier ou l’alimentation, etc. Les sympathisants représentent aussi un

énorme potentiel pour les organisations car elles peuvent recruter de

nouveaux militants ou membres actifs.

Commando

Groupe armé constitué de membres combattants changer d’exécuter une

opération rapidement et par surprise.

Exemple : Commando Madrid de l’ETA.

Groupuscule

Groupement politique qui ne compte qu’un très petit nombre d’adhérents.

Exemple : les GLA (Groupes islamiques armés) sont des groupuscules

fondamentalistes islamiques radicaux très autonomes dirigés chacun par un

émir.

Groupe

Ensemble d’individus ayant un certain nombre de caractères communs et

dont les rapports (sociaux, politiques, etc). Obéissent à une dynamique

spécifique

Page 33: Le térrorisme professeur falloul

Exemple : groupe Charles Martel.

Bande

Groupe de personnes de l’ordre d’une dizaine d’hommes combattant sous

les ordres d’un chef

Exemple : Bande à Bader ou d’Action directe.

Mouvement

Action collective qui tend à produire un changement dans l’ordre social

Groupe humain qui s’est forme pour accomplir une action déterminée.

Mouvement anarchiste ou terroriste.

Exemple : Mouvement national de libération Tupamaras.

Organisation

Réunion de personnes ayant un but, un intérêt commun. Personne morale

permettant à plusieurs sociétés de développer en commun leurs activités

Exemple : organisationd’Oussama Ben Laden ou encoure ANO de abou

Nidal Organisation.

Armée

Ensemble de forces militaires d’un mouvement ou organisation terroriste

ou de guérilla avec des troupes en armes et structurées comme une armée

d’État. Exemple : armée de l’IRA (Irlande) avec environ 15 000 hommes

dans les années 1970 mais aussi le Sentier lumineux avec environ 25 000

hommes dont 3 à 5 000 de vrais professionnels.

Ramifications :

Aile

Le terne d’aile est surtout utilisé pour désigner l’aspect politique d’un

mouvement Une aile fait ou peut faire partie intégrante de ce mouvement

Exemple : le parti basque Herri Batasuna est l’aile ophitique de l’ETA.

Page 34: Le térrorisme professeur falloul

Branche

Le terme branche est généralement utilisé pour désigner l’aspect armé

d’un mouvement (ou d’une organisation terroriste) lorsque ce dernier décide

de passer aux actions violente (attentats, assassinats) Mais on parle aussi de

branche politique.

Exemple : l’Irish Republican Army est la brancher armée du Sinn Fein.

Bras

On parle de bras armé pour désigner l’extension armée d’un mouvement

ou d’une branche Ce terme est souvent utilisé dans le cadre d’un commando

ou d’un groupuscule de combattants.

Exemple : l’AIS (Armée islamique du salut) est le bras armée du FIS

(Front islamique du salut).

Noyau

Groupe de personnes qui mènent au sein d’un mouvement une action

particulière, généralement de nature politique, militaire.

Exemple : les Noyaux communistes combattants (NCC: Nuclei

Communiste combattent) sont issus des Brigades rouges

Vitrine

C’est le mouvement médiatique issu d’une organisation terroriste et qui à

pour vaut de donner au public une image favorable de cette organisation.

On parle de vitrine légale ou de vitrine politique les membres de ces

vitrines occupent souvent des postes clés dans la vie politique d’un pays.

Exemple : A Cuncolta Naziuanalista est la vitrine légale du FLNC-canal

historique.

En réel générale, on retrouve les mêmes mots ou adjectifs pour exprimer

une même tendance lorsqu’ on parle de «routg», (révolutionnaire »,

«révolution », « armée », « libération », « prolétarienne », on se réfère la

Page 35: Le térrorisme professeur falloul

plupart du temps à des mouvements de gauche ( communistes, marxistes,

léninistes) De la même façon, les termes de «milice », « aryen » , ordre » ,

SOS » se rapportent à des mouvements de droite Enfin, lorsqu’ on parlera de

« djihad », « martyr », « islamique » on fera allusion à des mouvements

islamiques .

En ce qui concerne la hiérarchie :

Les termes de « exécutif national » (groupe Prima Línea), « conseil de

l’armée » (IRA), commandement subjectif (organisations communistes) ou

encore direction stratégique » ou « direction de l’organisation » (ETA)

représentent toujours le Gault commandement et le noyau central ;

Avec les «noyaux opérationnels » (communistes), «commit » exécutif »

(Brigades rouges), direction politique, financière ou logistique », etc. (IRA)

ou «communément national», on aura à faire à des dirigeants qui pourront

être un organe intermédiaire ou complémentaire à l’exécutif, au

commandement ou à la direction :

Les «colonnes» divisées en «brigades» (Brigades rouges), les «équipes

armées prolétariennes » avec leurs secteurs d’intervention, les « patrouilles »

ou les «groupes de feu » ou encore les « unités de service actif » (IRA), «

commandos »(ETA,AD) forment les cellules de base d’un groupe ou

mouvement Généralement, ces formation sont ce petite taille composées

d’environ trois à six personnes .

Quand on y regarde de plus prés, on constate que le schéma est toujours

plus ou moins identique Dans un premier temps, pour une raison politique,

religieuse ou ethnique, un groupuscule se crée, il prend de l’importance et

devient alors un groupe terroriste Puis il augmente ses effectifs et passe à la

vitesse supérieure en devenant un mouvement ou même une réelle

organisation Entre- temps, la lutte armée continue et s’amplifie Certains de

ses membres meurent en héros pour la cause, d’autres sont arrêtés, torturés et

emprisonnés.

Ils constitueront la vitrine politique, la branche légale du mouvement le

mouvement peut alors se battre sur deux fronts, celui de la violence, c’est le

Page 36: Le térrorisme professeur falloul

côté guerre’ mouvement terroriste) et celui de la discussion, c’est le côté paix

(aile politique) Au fur et à mesure de son évolution, la vitrine politique pourra

devenir un parti politique et le service actif pourra se transformer en branche

armée.

Lorsqu’ un terroriste est arrêté, il n’est plus employé dans le service actif.

Le service actif, c’est la partie souterraine, secrète de l’organisation.

On ne sait pas qui commande, qui est le chef ou le leader, ce que font ses

membres et bien sûr qui ils sont Lorsque le terroriste a purgé sa peine de

prisions et s’il a conservé ses convictions vis-à-vis de mouvement, il peut

continuer à servir la cause mais plus dans le derviche actif ; il est en effet

connu des forces de police et pourrait, par conséquent, mettre en danger le

mouvement il sera alors utilisé comme militant politique dans ce que l’on

nomme la branque, la vitrine ou l’aidle politiqué de l’organisation On

s’occupera de sa réinsertion, on lui trouvera un logis et un travail .

De nombreux terroristes, après avoir connu le militantisme, deviennent

ainsi des hommes politiques respectables, accédant au pouvoir et pour

certains à la plus haute marche du pouvoir c’est le cas par exemple de

l’Israélien Menahem Begin Ancien commandant de l’Irgoun (dans les années

1945), organisation considérée à l’époque par les Britanniques comme une

organisation terroriste et responsable d’actions sanglantes (comme le

massacre du billage de Deir Yassine), il a été nommé Premier ministre

d’Israël en 1977 et est devenu, à ce titre, l’interlocuteur politique légitime de

ces mêmes Britanniques , On lui décimera le prix Noble de la Paix avec

Anouar el Sadate à la suite des accords de Camp David en 1978.

Autre exemple : Yasser Arafat Fondateur du Fatah en 1959, président de

l’OLP en 1969 et considéré comme le terroriste n 1 à l’époque par le monde

entier, Il devint lui aussi prix Noble de la Paix en 1994 et il est aujourd’hui

responsable de l’autorité palestinienne.

C’est également le casde De Valera (1932) et Gerry Adams (président

actuel du Sinn Fein) pour l’Irlande du Nord. Mais on trouve à l’inverse des

combattants pour la liberté qui deviennent rapidement ennemis publics n 1 :

Page 37: Le térrorisme professeur falloul

c’est le cas de Taliban, qui après avoir lutté avec succès contre l’armée

soviétique en terre afghane ont instauré un régime de terreur et contribuent

ouvertement au développement du terrorisme international. Cette

reconversion a plusieurs avantages pour le mouvement. Le premier c’est que

l’ancien combattant, devenu militant politique, a sa propre expérience du

service actif et de ce fait, il peut donner des conseils aux jeunes racontés il

sera écouté de tous avec respect car il apparaît comme un héros il aura

combattu pour la cause et payé son engagement d’une partie de sa vie en

prison.

Le second avantage, c’est qu’il a connu les rouages de la justice et du

système policier.

Il peut donc faire bénéfice le mouvement de son expérience. Il peut

également soutenir les autres membres incarcérés, organiser la visite des

membres de la famille ou amis, apporter aux prisonniers un soutien moral et

maintenir allumée la flamme de la cause pour laquelle ils se sont battus.

Le troisième avantage, c’est dépourvoir créer cette fameuse branche, aile

politique ou vitrine légale. Le mouvement montre ainsi qu’il est prêt au

cessez-le-feu voire même à ranger les armes pour instaurer le dialogue avec

les médias et les autorités politiques en place. Encréant une branche politique,

il fonde aussi un parti politique au sein même de l’État qu’il combat. C’est le

temps de la réconciliation et de la coexistence.

En mettant fin aux violences et aux attentats à l’explosif et en utilisant le

dialogue pour faire valoir ses revendications, il assure la mort lente de son

côté combattant.

Parmi les mouvements qui suivent ou ont suivi ce processus, on retrouve

l’OLP et la Palestine face aux Israéliens, l’IRA et les catholiques pour une

réunification des deux Irlande, mais aussi l’ETA et le problème basque contre

les gouvernements espagnol et français

Les mouvements qui ne passent pas ces différentes étapes ont peu de

chance de survivre. Pour ceux qui choisissent le combat, c’est la clandestinité

assurée, la guerre totale et sans merci avec l’État et sa population avec, au

Page 38: Le térrorisme professeur falloul

bout du compte, la disparition du mouvement le groupe peut être dissous suite

à l’arrestation de tous ses membres (Bande à Baader, RAF), ou disparaître

tout seul en raison de la répression d’État dont il fait l’objet (action directe)ou

encoure par le manque de combattants ou les divergences qui pourraient les

opposer et provoquer l’éclatement du mouvement en petits groupes .

Il y a toujours dans ce processus de paix, an sein d’un même mouvement,

des membres partisanes d’une lutte plus dure et sans concession comme

l’IRA-véritable en Irlande ou encoure le Tanzim en Palestine. On assiste alors

à une scission du mouvement et à la création d’une branche plus radicale

voire extrémiste. Ceste le cas, par exemple, de Georges Babache qui a créé le

FPLP en faisant scission de l’OLP.

La hutte armée prônée par le groupe qui refuse le processus de paix peut

nuire à l’image du mouvement qui lui, a décidé de cesser toute activité

terroriste. Mais, plus grave, c’est le non-respect du cessez-le-feu qi peut avoir

de graves conséquences sur le processus de paix enclenché et provoquer

l’arrêt total des accords.

Peut-on à l’heure actuelle parler de terrorisme international ?

Quand on voit la complexité du terrorisme mondial due à la diversité des

mouvements, organisations, groupes ou sectes et leur revendications, qu’ elles

soient d’ordre religieux, politique, géographique ou idéologique, on pourrait

en douter .

Mais comment expliquer par exemple, que lors des obsèques des

combattants de la FAR,Gurun Ensslin, Andreas Baader, et In carl Raspe, des

drapeaux vietnamiens flottaient au milieu des drapeaux noirs de l’anarchie et

rouges du marxisme-léninisme .

Un télégramme de soutien de l’Armée républicaine d’Irlande (IRA) a

d’ailleurs été lu au cours de ces obsèques. La fréquentation des camps

d’entraînement situés un peu partout dans le monde comme en Libye, Syrie,

Sud-Yémen, Liban, Nicaragua, Jordanie permet le rapprochement des

militants, combattants et terroristes en tous genres, l’échange d’idées, de

Page 39: Le térrorisme professeur falloul

techniques de combat et crée des liens solides pouvant déboucher sur des

aides mutuelles.

A titre d’exemples, on pourrait citer la coopération entre les Basques

français et espagnols, et les séparatistes bretons pour voler des explosifs, la

protection ou la mise en quarantaine de certains militants après un attentat ou

parce qu’ ils sont recherchés par les polices de différents pays ( militant

breton exilé en Irlande, militant de l’ETA en Bretagne, etc). Les

actions(assassinats, attentats, etc.) peuvent être menées conjointement par

plusieurs mouvements ou groupes : coopération entre la RAF et AD, ou

encore l’ASALA, mouvement arménien demandant au mouvement djihad

islamique d’exécuter un des journalistes français détenu au Liban, ou encore

entre les membres du JRA ( Japonaise red Army, Armée rouge japonaise) et

des Palestiniens de L’OLP pour l’attentat du 31 mai 1972 à l’aéroport de Lod

de Tel-Aviv en Israël faisant 28 morts et 78 blessés dont deux des auteurs de

l’attentat.

On assiste également au prêt ou à l’échange d’armement (assassinat de

personnalités avec la même arme), de munitions ( roquettes ou grenades

comme ces 75 grandes américaines de type M 26 volées sur la base

américaine de Nisau en République fédérale allemande par des combattants

de la Bande à Baader trois de ces grandes seront lancées par des terroristes

japonais près de l’ambassade de France à la Haye au Pays-Bas le 13

septembre 1974 et une autre grande servira au terroriste Carlos los de

l’attentant au Drugstore de saint-germain des-Prés Paris le 15 septembre

1974, Le reste de grenades sera retrouvé dans l'appartement de Carions à

Londres) On retrouve également le vol de bâtons de dynamité) Plein en

Bretagne utilisés par les basques de l’ETA ou dans une mallette piégée,

découverte en 1982 dans la voiture d’une militante allemande des cellules

révolutionnaires appartenant en fait à une membre de Font de libération

national de la Corse .

Si l’on en croit les experts en sécurité, en terrorisme, en droit

international ou les spécialistes des civilisations, l’Islam apparaît comme une

menace grandissante pour notre monde. Sur vingt-et-un confits armés

Page 40: Le térrorisme professeur falloul

actuellement en cours, dix-sept sont liés à l’islam. Parmi les plus importants,

on trouve :

- Les affrontements sanglants entre chrétiens et musulmans en côte

d’Ivoire ;

- Les affrontements réguliers entre chrétiens et musulmans au

Nigeria ;

- La guerre entre Juifs et Arabes en Palestine ;

- La guerre en Tchétchénie opposant les tchétchènes (musulmans) aux

Russes (orthodoxes) ;

- La contagion régionale de l’islamisme radical des Taliban ;

- La ruerre en Afghanistan contre l’islamisme des Taliban,

- La guérilla des Ouighours contre les chinois ;

- Le conflit du cachemire entre l’Inde (hindouistes) et le Pakistan

(islamistes) ;

- La guérilla des musulmans sur l’île de Mindanao ;

- La guerre entre chrétiens et musulmans aux Moluques ;

- La guerre récente au Timor-Oriental opposant les Est-Timorais

(majoritairement chrétiens) à l’Indonésie (musulmans) ;

- La guérilla des intégristes islamistes contre les Algériens

(musulmans) et les étrangers (toutes religions)

On enregistre également des tensions entre :

- Le sud chrétien et le pouvoir islamique au Soudan ;

- Les Chypriotes grecs du sud et les Chypriotes tures du nord ;

- Les Croates (chrétiens), les Serbes (orthodoxes) et les Bosniaques

(musulmans) en Bosnie –Herzégovine ;

- Les Kosovars (musulmans) et l’Azerbaïdjan (islamistes) au Haut-

Karabagh ;

- Les Papous (animistes) et les Indonésiens (musulmans) en Indonésie.

Tous ces événements sont largement repris par les médias. Pour obtenir

le scoop de l’année ; faire monter l’audimat, rien de tel que des faits divers

spectaculaire et sanglants. Les terroristes l’ont bien compris puisqu’ ils

n’hésitent pas à recourir aux médias pour se faire connaître et reconnaître

Page 41: Le térrorisme professeur falloul

dans le monde (l’enlèvement de touristes étrangers par le groupe de rebelles

islamiques d’Abou Sayyaf aux Philippines en est l’exemple).

Les premiers terroristes à avoir compris ce phénomène furent les

Palestiniens du commando Septembre noir, auteur de la prise d’otages des

athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich en 1972

Malheureusement, cette affaire n’eut pas l’effet escompté puisqu’ elle se

solda par un massacre et la seule image qui restera gravée dans les mémoires

sera celle des tueurs cagoulés. Dans les dérapages médiatiques, on peut aussi

se référer au détournement d’un Boeing de la compagnie américaine TWA

sur Beyrouth le 14 juin 1985

Certaines chaînes de télévision américaines se livrèrent une guerre sans

merci pour obtenir l’exclusivité de la prise d’otages Une aubaine pour les

terroristes qui purent ainsi monnayer les images de leur propre prise d’otages.

Où s’arrête la déontologie journalistique dans ce rapport de force

médiatique avec le terrorisme…. ?

Euroterrorisme

Il n’aura vécu que pendant les années 1984-1985 sous le nom de Font

uni, regroupant les mouvements ou groupes terroristes de France,

d’Allemagne fédérales, de Belgique, d’Espagne et du Portugal. Les

mouvements appartenant à ce Front uni s’attaquèrent aux installations de

l’OTAN (organisation du traité de l’Atlantique nord) et aux industriels

d’armement.

Le 15 janvier 1985, la Fraction armée rouge (Allemagne) et le groupe

Action directe ( Francd) annoncèrent leur fusion, créant ainsi une

coordination européenne du terrorisme Ils seront rejoints plus tard par les

Brigades rouges (Italie) et les Cellulites combattantes communistes (

Belgique).Le 25 janvier 1985, le général français René Audran, ingénieur

général de l’armement et directeur des affaires internationales au ministère

Page 42: Le térrorisme professeur falloul

des Armées, est assassiné par un groupe franco-allemand devant son domicile

de la celle-Saint- Cloud. Le meurtre sera revendiqué par Action directe.

Le 8 août 1985, la RAF et Action directe revendiquent un attentat à la

voiture piégée contre une base militaire américaine en Allemagne faisant 2

morts et 20 blessés.

A titre d’exemple, pour le seul 1 er trimestre de 1986, on dénombre plus

de 488 actes de terrorisme causant 422 morts et 481 blésés le Luxembourg et

le Danemark ne semblent pas, à ce jour, faire l’objet de menaces terroristes

mais d’autres pays comme l’Irlande, la Belgique, le Portugal, sont touchés par

un terroriste national alors que des pays comme la France, l’Italie,

l’Allemagne doivent faire face à tous le typés de terrorisme y compris celui

du terrorisme international .

Conséquences des attentats terroristes

Morts Blessés

Allemagne De 1967 à 1981 71 1 389

Chypre De 1955 à 1959 652 1611

Espagne De 1975 à 1987 814 3 136

France De 1985 à 1991 221 506

Irlande du nord De 1969 à 1998 3 270 29 198

Italie De 1969 à 1981 386 5 084

Page 43: Le térrorisme professeur falloul

Chapitre 2 : Analyse du terrorisme

Terrorisme: la démocratie en danger ?

Correspondant à un but « terroriste» qui comprend les notions

d’intimidation de la population ; de contrainte ; voire de destructions des

structures fondamentales.

Sur cette base instrumentale; il importe de fonder ; dans un premier

temps ; la classification des différentes formes de terrorisme à partir de leur

mode d’action. L’exercice est dangereux car cette première approche; qui

ignore l’animus des acteurs ; ne permet pas de faire à elle seule la différence

entre des phénomènes pourtant distincts dans l’approche subjective qui prévaut

dans le sens commun. Aucune appréciation n’est portée à ce stade sur la

légitimité éventuelle de l’action : le fait de tuer un militaire américain en Iraq ;

un garde civil au pays basque ou un soldat allemand dans la France occupée

relève de la même démarche. Pour brutale qu’elle soit ; cette approche paraît

indispensable si l’on veut porter un regard réellement objectif sur les

phénomènes. Par la charge émotionnelle qu’il cherche à créer ; l’acte terroriste

tend à engendrer la confusion ; à susciter des oppositions tranchées. Le postulat

selon lequel aucun terrorisme n’est légitime est une constante de la politique

américaine.

Pourtant ; l’administration Clinton a pris une part prépondérante dans la

négociation de L’Accord du vendredi saint qui a mis fin à un cycle de violence

dramatique en Irlande du nord et a placé les « terroristes » du Sinn Féin e,

position de partenaires politiques. En l’occurrence ; le principe du rejet de tout

forme de négociation avec les « terroristes » n’a pas fait obstacle aux

négociations une étude objective des violences est donc le préalable

indispensable à la seconde étape qui concerne l’étude du contexte politique dans

lequel ces violences sont commises. Cette approche instrumentale est d’autant

plus importante à conduire que les stratégies et les tactiques employées dans le

cadre des violences terroristes sont de nature à éclairer l’observateur sur les

options prises par leurs auteurs dans la gestion politique du terrorisme .En

d’autres termes ;l’analyse froide de l’’instrument terroriste ;même si elle ne peut

Page 44: Le térrorisme professeur falloul

être suffisante pour rendre compte d’une situation; peut éviter bien des erreurs

d’appréciation en exploitant les données objectives trop souvent négligées par

les observateurs.

Il convient en premier lieu de s’interroger sur les rapports que les auteurs

d’attentats entretiennent avec d’autres formes de violence. L’attentat est-il

commis en substitution de la guérilla; comme dans le cas palestinien; ou en

complément comme dans le cas des FARC et de L’EELAM ? le passage à la

violence intervient-il comme le prolongement d’une action politique non la

violence jugée stérile comme dans la cas d’ETA ou constitue-t-il l’acte

fondateur d’une mouvance? Si le terrorisme est un outil; la façon dont l’outil est

utilisé est révélatrice des intentions de son utilisateur et de la nature du combat

qu’il mère.IL est par exemple essentiel de déterminer si le groupe qui se trouve

à l’original des actions se situe dans une perspective de négociation à terme ; ce

qui est un facteur limitatif de la violence ; ou s’il conduit une stratégie de

rupture de type révolutionnaire. En complément des classifications

traditionnelles; qui n’ont pas perdu toute leur pertinence ; une nomenclature

instrumentale des terrorismes permet de dégager quelques tendances lourdes.

Deux critères d’analyse des attentats

Deux critères croisés permettent de déterminer les quatre grandes

postures opérationnelles terroristes. La première distinction est à opérer entre

les attentats ciblés et les attentats indiscriminés. Par attentats ciblés ; on entend

tout ce qui relève du symbole : le milicien abattu au coin du bois par les FFI ou

le juge antiterroriste italien victime d’un attentat à l’explosif ; l’ingénieur

général Audran; symbolisant à la fois l’armée; le commerce des armes et le

capitalisme ; assassiné par Action directe ou bien l’élu bas que affichant son

opposition à ETA. L’objet de l’attentat ciblé peut dépasser le simple message

symbolique : faire disparaître le juge Falcone ; ce n’est pas seulement imposer

la terreur au système judiciaire dans son ensemble ; c’est aussi éliminer un

ennemi particulièrement résolu et efficace. C’est donc se préserver d’une

menace directe et perturber l’antiterrorisme.la démarche n’est pas seulement

expressive ; elle est opérationnelle. Toutes proportions gardées ; dans une

Page 45: Le térrorisme professeur falloul

logique combattante ; cela revient à frapper un poste de commandement vital de

l’ennemi.

L’attentat indiscriminé ; pour sa part ; est destiné à faire régner une

terreur générale. Les bombes placées dans les trains ; les métros ou les avions

de ligne ; les colis piégés dans des poubelles ou des voitures stationnées dans

des rues passantes ; des frappes de mortiers visant des marchés ; etc. ; la

violence doit être imprévisible et la peur omniprésente. Chacun doit se sentir en

danger. La victime ne présente pas d’intérêt par elle- même ; elle est frappée au

hasard pour que chacun comprenne qu’il est une victime potentielle.

La seconde distinction à opérer porte sur l’ampleur que l’auteur de lattent

souhaitera donner à son acte. S’agit-il d’une violence de masse ou d’une

violence limitée ? Dans le cas de la violence de masse ; l’effet recherché est de

causer un maximum de victimes.

Le choix des sites ; des horaires et des procédés utilisés est révélateur des

intentions. Dans ce domaine ; les effets réels de l’attentat ne doivent pas être

considérés comme déterminants. Certains attentats de masse ont fait peu de

victimes ; voire pas du tout ; soit qu’ils ont techniquement échoué ; soit que

leurs auteurs ont été interpellés à temps. Les conséquences de l’attaque du mètre

de TOKYO ou du World Trade Center en1993 sont sans commune mesure avec

le risque potentiel. Les « attentats du millénaire » aux États-Unis n’ont pas eu

lieu car leur auteur a été interpellé avant de mettre son projet à exécution. Pour

cette raison ; théoriser « L’hyper terrorisme » à partir des attentats du 11

septembre serait une erreur. A L’inverse ; d’autres attentats ; qui n’étaient pas

destinés à tuer ; ont fait de nombreuses victimes. Un rapport parlementaire

britannique a confirmé les accusations portées par L’IRA à l’encontre des farces

de police d’Irlande du nord. des attentats revendiqués et annoncés suffisamment

à l’avance pour permettre d’éviter tout conséquence corporelle se sont soldés

par la mort de nombreux innocents car l’alerte n’avait pas été répercutée. IL

S’agissait d’une manœuvre destinée à rendre les Républicains impopulaires au

sein de la population irlandaise. La simple étude des bilans d’attentats est donc

insuffisante ; même s’il faut reconnaître qu’en temps réel ; sans le recul de

l’histoire ; il est parfois difficile de cerner la nature exacte d’un attentat à cet

égard.

Page 46: Le térrorisme professeur falloul

Quatre catégories d’attentats.

A partir de ces deux distinctions initiales, quatre catégories d’attentats

peuvent être distinguées.

La première catégorie concerne les actions ciblées et limitées dont le

modèle historique est l’assassinat politique. Un simple homicide, dans un

contexte particulier, peut avoir pour conséquence un véritable embrasement : ce

fut le cas de l’assassinat de l’archiduc Ferdinand à Sarajevo ou, plus prés de

nous, de celui d’Itzhak Rabin qui marque le commencement de la fin pour le

processus d’Oslo et le règlement négocié du conflit israélo-palestinien.

L’objectif peut être un chef d’État ou de gouvernement, une autorité judicaire (

le juge Falcone), Elles peuvent également constituer un symbole en raison de

leur nationalité ( les ressortissants français en Algérie en 1994-1995), de leur

activité ( étrangers participant à la reconstruction de l’Iraq) . Il peut s’agir

simplement de policiers ou de militaires anonymes, considérés comme des

troupes d’occupation (Irlande du Nord, Eus kadi) ou comme des (

collaborateurs » au sens de l’occupation allemande (miliciens français, policeras

iraquiens). Ce type d’action ne se limite pas à l’assassinat. Il peut en rester au

stade de la simple menace non suivie d’effet, se traduire par des atteintes aux

biens ou des enlèvements.

Cette méthode a généralement pour caractéristique d’obtenir le maximum

d’avantages avec un minimum de violence : les effets collatéraux sont en effet

limités, la victime n’étant généralement pas considérée comme « innocente »,

son engagement personnel ou professionnel suffisant à en faire un ennemi au

sens militaire du terme.

Elle canine parfois à la guerre de guérilla, dans la mesure où tuer un

militaire ou un policier isolé peut être considéré comme la forme ultime de la

concentration des forces sur un objectif limité. Elle vise à faire peser une

pression précise sur un acteur politique ou une population bien déterminée.

C’est la plus rationnelle des méthodes car elle est généralement

parfaitement lisible. L’auteur, la victime, la cible politique visée à travers la

victime, l’attentat et son contexte forment un ensemble généralement

intelligible.

Il existe des exceptions à ce principe, comme dans le cas du terrorisme

corse : les attentats concernent dans leur très grande majorité des objectifs

Page 47: Le térrorisme professeur falloul

symboliques mais matériels, les homicides volontaires demeurant exceptionnels

en dehors du milieu indépendantiste lui –même. La lisibilité du phénomène

pâtit sans doute également de l’interférence de la violence politiques avec les

pratiques proto-mafieuses ou purement criminelles qui caractérisent l’activisme

sur l’ils.

La deuxième forme d’attentat est limitée mais aveugle.

Elle a pour particularité de ne faire que quelques victimes, voire de

simple dégâts matérielles sur des objectais dont on peut penser qu’ils ne sont

pas ciblés. Le caractère aveugle démontre une volonté d’agir sur les opinions et

à travers elles sur les autorités de l’État visé.

Son caractère limité atteste de la volonté d’anticiper la phase de

négociation qui pourrait succéder à l’action terroriste proprement dite. L’auteur

de l’attentat « limité » est animé par la volonté de demeurer fréquentable et de

se muer, un jour, en acteur politique fréquentable.

Ce choix politique et stratégique est essentiel dans la mesure où il exclut

à priori le passage au «terrorisme de masse » qui risque de discréditer pour

longtemps son commanditaire, Cette forme d’activisme est souvent employée

par des groupuscules sans grande assise sociale ni moyens, qui cherchent avant

tout à se faire connaître. Sauf accident ou hasard malheureux, comme dans le

cas de l’ARB en avril 2000, ces attentats ne causent que des dégâts matériels.

Parfois, l’attentat est conçu pour faire de nombreuses victimes, mais

l’information des autorités a pour objectif d’éviter le pire : il s’agit dans ce cas

de faire une démonstration de force (si je le veux, je suis en mesure de vous

faire très mal…) tout en conservant une certaine humanité (… mais je ne le

veux pas … ou du moins pas encore).

L’exercice est toutefois risqué car l’exécutant n’est pas à l’abri d’une

erreur matérielle, voire d’une manipulation des autorités qui feront porter la

responsabilité des victimes, comme dans le cas de l’IRA déjà mentionné. Dans

une forme plus grave, les attentats aveugles mais limités peuvent faire des

victimes, tués et blessés, en nombre limité. Il convient à ce niveau d’analyser

les conditions précises de l’action entreprise et de déterminer si son caractère

limité est voulu ou non. Certains attentats aux conséquences relativement

limitées étaient conçus pour causer de nombreuses victimes, mais ils n’ont pas

eu l’efficacité recherchée.

Page 48: Le térrorisme professeur falloul

Des attentats de masse partiellement manqués, ou n’ayant pu avoir lieu,

se sont multipliés au cours des dernières années. Les frappes contre New York

et Washington ne sont finalement que la réplique d’un projet beaucoup plus

ambitieux que Khalid Cheikh Mohammed n’a pu que partiellement » vendre’ à

Oussama Ben Laden : la première version d’attentats simultanés, l’opération

Bojinka, concernant dix avions de ligne transitant dans le Pacifique Elle avait

faire long feu à la fin des années 1990 en raisin de l’arrestation de plusieurs

membres du groupe constitué pour la perpétrer.

Le Troisième type d’attentant est destiné à provoquer un traumatisme et à

faire un maximum de victimes de façon aveugle.

Les destructions d’avions de ligne en vol ont constitué les premières

manifestations de ce procédé qui exprime une absence totale de retenue et

exclut généralement une revendication explicite, Causer la mort de centaines de

passagers d’avions de ligne, dont on ne connaît ni la nationalité ni les activités,

se limite à manifester sa haine sans l’assumer. On se souvient que dans les

explosions en vol au-dessus de Lockerbie et du Ténéré, on a vu successivement

la responsabilité de la Syrie et de l’Iran avant de mettre en évidence la signature

de la Libye de Kadhafi. Les attentats de 1993 et de 2001 sur le Ward Trade

Centre sont une autre illustration de ce phénomène, encore que les frappes du

11 septembre aient porté une charge symbolique importante. L’utilisation du

sarin dans le métro de Tokyo, même s’il n’a causé au final » que « di morts, est

également à classer dans cette catégorie qui, pour l’essentiel, fournit encore peu

d’exemples mais nourrit toutes les angoisses : quand « les terroristes »

disposeront d’armes de destructions massives, de gaz de combar, de souches

bactériologiques, d’armes nucléaires voire de simples « bombes sales », jusqu’

où pourront-ils aller ? La question se pose effectivement, mais il faut bien

comprendre que peu de groupes ont intérêt à passer à ce stade. A ce jour, la

seule organisation à avoir fomenté un attentat de masse à l’aide des moyens

NRBC est la secte Aum Shinrikyo. Certes, des actions ont également été

conduites avec des moyens biologiques, la fameuse « poudre blanche », un

virus de l’anthrax qui a circulé par voie postale après les attentats du 11

septembre, et a causé plusieurs décès.

Il s’agissait en l’occurrence d’une action limitée et partiellement ciblée

destinée à créer une psychose, en aucun cas d’une action de masse destinée à

tuer un maximum de personnes innocentes.

Page 49: Le térrorisme professeur falloul

Il n’est pas inutile de constater que l’initiateur de l’utilisation des gaz à

Tokyo est un illuminé, gourou d’une secte millénariste dont l’action avait pour

objet (encore que, même après le procès de Shoko Asahara, les choses ont gardé

leur mystère) de préparer la fin du monde.

L’intérêt politique de passer à ce type d’action semble exceptionnel et s’il

est avéré que la plus puissante entité terroriste jamais constituée, Al-Qaïda, a

tenté de se doter d’une capacité NRBC, ce fait amène plusieurs commentaires :

d’abord, en dépit des conditions très favorables qu’elle a connues jusqu’ à la fin

de 2001, Al Qasida ne s’est pas procuré cette capacité. Ensuite, n’y étant pas

parvenue, faute de volonté ou de moyens, peut-être même des deux, Al-Qaïda

n’en a pas eu besoin pour causer l’attentat le plus meurtrier de l’histoire et

provoquer l’ouragan géopolitique souhaité.

Quelques cutters, des faux passeports, de l’ingéniosité et des volontaires

de la mort : c’est avec ces moyens on ne peut plus traditionnels et moins de

500 000 dollars que les frappes du 11 septembre ont pu être commises. L’intérêt

du terrorisme NRBC reste donc à démontrer. Pour être improbable, il n’en reste

pas moins possible, d’autant que les sectes millénaristes sont nombreuses et

souvent prospères.

La quatrième forme de terrorisme concerne les actions de masse et

ciblées Elles sont rares et se rapprochent de la guerre par leur puissance et le

choix des cibles, parfois militaires .Quand le Hezbollah fait exploser les

casernes de contingents étrangers dans un pays en situation de conflit armé,

comme ce fut le cas à Beyrouth en 1983, seule l’arme utilisée distingue

l’opération d’un fait de guerre : le camion remplace en l’occurrence les missiles

de croisière ou les bombes guidées laser dont le Hezbollah ne dispose pas. Les

troupes visées se trouvent sur un théâtre d’opération extérieure,

L’attentat n’a pas lieu dans un zone de combats à proprement parler, ni

dans une situation de belligérance déclarée, mais il n’en présente pas moins une

forte connotation guerrière et se situe dans l’une des rares situations de réelle

fongibilité entre les poneys terroristes et militaires. Certains attentats de grande

envergure contre des casernes de la Garde cible (l’attentat de Saragosse qui fit

douze tués en décembre 1987), contre les emprises tenues par les troupes

américaines en Arabie Saoudite (Dharan en 1996) illustrent cette volonté de

conduire, par le moyen de l’attentat à l’explosif, des opérations se situant dans

une perspective de guérilla.

Page 50: Le térrorisme professeur falloul

A partir de ces quatre modèles bruts, une grille peut être établie pour

caractériser les phénomènes terroristes que l’on souhaite analyser.

Comme toute entreprise de catégorisation, celle-ci permet de faciliter la

compréhension du choix des leviers d’action utilisé par les groupes commettant

des attentats. Fonctionnent-ils sur un ou plusieurs modes ? Dans des situations

particulièrement confuses comme celle que connaît l’Iraq les méthodes utilisées

permettent-elles de déterminer combien d’entités distinctes participent à

l’entreprise de déstabilisation par la violence ? Cette étude porte sur deux

éléments distincts : le premier est celui de l’effet recherché qui peut être de

causer un maximum de morts au hasard ou de produite, à l’inverse des dégâts

parfaitement ciblés. Le second concerne le mode opératoire au sens où l’entend

un enquêteur : la dimension plus ou moins sacrificielle de l’attenter donne en

effet des indications précieuses quant aux caractéristiques du groupe considéré.

Si l’on prend l’exemple de l’assassinat, plusieurs méthodes sont en effet

utilisées : l’auteur peut organiser son immunité (tir au fusil à lunette de type J.F.

Kennedy), accepter par avance d’être arrêté ou tué (attentats perpétrés contre

robert Kennedy ou le pape Jean Paul II) ou encore se donner la mort dans

l’opération (volontaire de la mort de type Indira ou Rajiv Gandhi ou, plus

récemment, Benazir Bhutto).

Le terrorisme, à quelles fins ?

L’approche objective et instrumentale, si elle est nécessaire, ne peut être

suffisante et l’étude du contexte, comme celle de buts explicites ou implicites

des organisations recourant au terrorisme, prend une part importante dans la

compréhension d’une situation.

Cette étude politique, comme l’étude purement instrumentale, doit être

conduite en évitant les a priori conduisant à des erreurs d’interprétation.

On a pu lire par exemple, à propos des frappes du 11 septembre, que leurs

auteurs étaient sans objectifs politiques, que le caractère apocalyptique des

attentats et l’absence de revendication et de tentative de négociation devaient

faire classer cet événement dans la catégorie du terrorisme millénariste.

Page 51: Le térrorisme professeur falloul

Il est clair que de telles interprétations, fondées pour l’essentiel sur des

approches ressenties, voire viscérales, des situations contribuent grandement à

fausser le choix des options majeurs dans la lutte contre Al-Qaïda.

La première chose dont il convient de se persuader à ce stade est la

pluralité et l’hétérogénéité des objectifs politiques et des stratégies

correspondantes.

Un confusion majeure consiste à considérer que seules les idéologies

profanâtes peuvent être nature politique. Cette approche méconnaît les formes

de pensée et les cultures dans lesquelles le partage entre le temporel et le

spirituel n’est pas aussi clairement défini que dans les Évangiles. L’idéologie

marxiste et ses divers dérivés (léniniste, trotskyste, maoïste, guévariste, etc.).

Inspirent et ont inspiré de nombreux groupes recourant au terrorisme.

Elle constitue souvent une référence secondaire accompagnant une lutte

nationaliste : ETA, L’IRA, le FLNKS, le PKK ( qui a opportunément, dans les

années 1990, abandonné les références marxistes au profit de celles de l’islam)

affichent ou ont affiché leurs convictions marxistes. La référence religieuse

n’est pas totalement absente du terrorisme occidental : certains groupuscules

d’extrême droite font explicitement référence à l’Occident chrétien. Cet appel à

la religiosité demeure toutefois extrêmement marginal dans la mesure où aucun

groupe politique occidental ne recourt au terrorisme dans le but d’instaurer une

théocratie. On l’a vu, les « catholiques » irlandais représentent surtout une

communauté sociale et ne délivrent pas de message théologique particulier. Ils

sont plus républicains que catholiques et les groupes qui leur font face sont plus

unionistes que protestants. Notre système de pensée et les évolutions culturelles

et politiques suivies depuis la fin du XVIIIe siècle nous poussent naturellement

vers une conception laïque de la politique.

Le fait que la reine d’Angleterre soit formellement à la tête de l’Église

anglicane n’en fait pas une référence spirituelle. Croyants ou non, les

Occidentaux rendront toujours à césar ce qui est à César et à Dieu ce qui est à

Dieu.

Pour les saadistes ou certains chiites duodécimains inspirés par Ruhollah

Khomeini, la situation est totalement différente. Leur unique référence est la

situation qui prévalait au cours de l’âge d’or qu’ils se sont choisi : les compteurs

sont bloqués dans les premières années de l’islam le Prophète était à la fois le

Page 52: Le térrorisme professeur falloul

guide spirituel, le chef de l’Oumma, la communauté des croyants, et le

commandant en chef. Le seront aussi les premiers califes, référence

exclusivement sunnite, dont la puissance et la volonté ont permis d’investir

l’Asie, l4Afrique du Nord et le sud de l’Europe. Le califat auquel aspirent les

décadistes n’est pas la fantomatique façade affichée par les derniers Orromans

avant l’ére d’Atatürk : c’est le calcifiait originel, celui qui voyait les Omeyyades

incarner la légitimité de successeur du Profère dans toutes ses dimensions :

temporelle et spirituelle, sociale et guerrière.

Le propos d’Oussama Ben Laden était clair quand il affirmait que son but

ultime était de recréer le Califat.

L’objectif était clairement affiché redonner à l’Oumma sa globalité et

son universalité originelles ; transcender les frontières qui morcellent indûment

la communauté des Croyants et, pour cela faire chuter les régimes impies qui

règnent sur des États artificiels qui ne survivent que grâce au soutien des

Impies ; appliquer la seule loi qui soit, la charia interprétée de la façon la plus

restrictive possible.

LE projet est fondamentalement politique, Dans cette conception partagée

par une minorité répandue sur l’ensemble de l’Oumma, l’islam est ici considéré

comme un universalisme.

Le terrorisme d’Al-Qaïda n’est donc pas d’inspiration religieuse au sens

où nous pourrions l’entendre. Il n’a pas pour objet de convertir les infidèles

mais de prendre le pouvoir dans les pays musulmans actuellement dirigés par

des laïcs ou des faux musulmans, en d’autres termes des apostats qui sont pis

que les infidèles eux-mêmes.

Ce terrorisme n’a rien de millénariste non plus, quels que soient la

dimension eschatologique et le culte sacrificiel qui le caractérisant.

Le projet d’Al-Qaïda est bien politique, inséré par des auteurs qui sont

autant des référence politique , inspiré par des auteurs qui sont autant des

références politiques que religieuses : Sayed Qutb, l’Égyptien, mais aussi

l’Indo-pakistanais Abu Ala Mawdudi, contemporain de Qutb et Al-Banna et

promoteur d’un islamisme politique incarné par le Jama » at-e-islami : Quant au

« modèle » de la Révolution islamique en Iran, bien qu’ entaché du péché

originel du chiisme, il prélaic, soutenu par les États-Unis, et de lui substituer

une théocratie durable en dépit des réactions hostiles de la plus grande partie de

Page 53: Le térrorisme professeur falloul

la communauté internationale . Le projet saadiste est donc par nature

révolutionnaire et vise à mettre en place un système totalitaire absolu puisqu’ il

tend à contrôler tous les aspects de la vie sociale mais aussi les consciences.

Terrorisme « raisonné » ou terrorisme de rupture ?

L’idéologie affichée par les groupes recourant au terrorisme nous apporte

des indications sur la nature de leur objectif, Celui-ci peut être atteint par le

biais de deux démarches qu’il s’agit de distinguer car le cheminement politique

choisi conditionnera le type de violence utilisé. La première démarche est celle

d’un terrorisme que l’on peut qualifier de « raisonné » alors que la seconde

révèle une stratégie de rupture. L’analyse du type de violence utilisé fournit

donc à l’observateur un éclairage appréciable sur la nature de la démarche

entreprise et sur les actions prévisibles.

Terrorisme « raisonné »

Le terrorisme « raisonné » est celui qui peut être considéré comme un

préalable à la recherche d’une issue politique, par la voie de la négociation ou

de la participation à un processus démocratique.

Beaucoup d’organisations passent par plusieurs étapes dans leur

utilisation du terrorisme : une phase existentielle au cours de laquelle elles

s’affirment, Une phase publicitaire ou expressive au cours de laquelle elles

s’affirment, Une phase publicitaire ou expressive au cours de laquelle elles

tentent de recueillir l’adhésion d’une base sociale, et/ ou d’acteurs

internationaux susceptibles de leur apporter leur solution. Enfin, certains

groupes parviennent à un stade de maturité politique qui leur permet de ne plus

recourir à la violence pour jouer un rôle. Dane cette optique, la durée dans

laquelle s’inscrit l’action entreprise est plus importante que l’intensité de la

violence utilisée : la lutte s’inscrit dans la durée. Les excès de violence se

révèlent d’ailleurs contre-productifs car ils risquent de diaboliser l’organisation,

y compris auprès de sa base sociale potentielle, ce qui ne facilite pas le passage

à une phase politique au cours de laquelle la composante non combattante

prendra la main.

Cette phase peut être illustrée par un rapide survol de l’histoire de l’IRA.

L’Armée républicaine irlandaise, mise en sommeil à la fin de la guerre civile,

Page 54: Le térrorisme professeur falloul

est totalement impuissante au début des années 1970. Elle est totalement

inefficace quand les violences des milices protestantes se multiplient à

l’encontre de la population catholique.

On peut alors lire sur les murs de Belfast : « IRA= » I ran away », ( je

me suis enfui). C’est l’armée britannique qui vient alors assurer la protection de

la minorité catholique. La réactivation de ce qui n’était plus qu’une

organisation virtuelle depuis cinquante ans se traduira par une montée en

puissance de la dimension terroriste qui, en fin de compte, sera à l’origine de

plus de 3000 morts en vingt-cinq ans.

La violence sera pratiquée avec une intensité variable qui verra l’aura de

l’IRA évoluer au gré des violences : les tueries aveugles la découplent de la

majorité catholique alors que les excès de la répression britannique lui valent

des regains de sympathie et de soutien.

Cet effet de la violence sur l’évolution des conflits est capital. Il existe un

point d’équilibre dans l’exercice de la violence en deçà duquel l’organisation

n’est pas crédible et au-delà duquel elle se coupe de sa base.

A l’inverse, le contre-terrorisme sert la cause des terroristes dès lors qu’il

paraît excessif ou injuste. A l’issue d’un processus, qui prend des années, le

Sinn Féin dirigé par un ancien pilier de l’IRA militaire, Gerry Adams, entre

dans un cycle de négociations dont le préalable aboutit à l’Accord du vendredi

saint.

Ce parcours est comparable à celui de l’autre grand mouvement

nationaliste et socialiste européen. ETA, créé à la fin des années 1950, qui se

radicalise à la fin des années 1960 et connaît des poussées de violence

accompagnées de désaffection tandis que les dérives de l’antiterrorisme lui

apportent un surcroît de popularité.

Dans cette évolution, toute erreur dans le dosage de la violence se traduit

par une perte de légitimité : c’est au plus fort du scandale des GAL, quand

plusieurs hautes autorités dont un ancien ministre de l’Intérieur sont condamnés

à la prisions ferme pour avoir commandité l’enlèvement d’un supposé Éjarra,

que les vitrines électorales obtiendront leurs meilleurs résultats ; près de 18%

pour les candidats regroupés sous la bannière d’Euskal Herritarok. A l’inverse,

l’échec du projet de règlement politique engagé lors du pacte de Lizarra et la

reprise des attentats après une trêve qui n’a débouché sur aucune négociation

Page 55: Le térrorisme professeur falloul

sérieurse marquent la chute des nationalistes qui ne recueillent plus que 10%

des suffrages.

Les groupes qui s’inscrivent dans cette démarche de terrorisme

« raisonné » anticipent toujours avec plus ou moins de clairvoyance le passage

à la phase politique et aux négociations, Le processus est conduit dans la durée ;

il aura fallu vingt-cinq ans à l’IRA pour que sa voix politique, le Sinn Féin, se

voie reconnaître le statut d’interlocuteur politique. ETA n’est pas encore

parvenu à ce stade, sans doute faute de la vouloir vrainement, sans doute

également pour n’avoir pas pu maîtriser les démons de ses dissensions internes .

En tout état de cause, toute erreur dans l’utilisation de l’arme terroriste

peut être fatale politiquement. Les erreurs de jugement se payent sur plusieurs

années, le temps que les images s’évaporent dans la mémoire collective et que

l’émotion s’estompe.

En dépit des erreurs commises par défaut d’analyse ou par perte pure et

simple de contrôle, les groupes engagés sur une voie susceptible de se conclure

par une phase politique parviennent à se contrôler.

La violence est alors utilisée comme un argument fondamental de la

négociation : l’arrêt des attentats est échangé contre la reconnaissance d’une

légitimité politique.

C’est le processus employé par les guérillas et des groupes terroristes du

monde entier, voir par les États convaincus d’avoir subventionné ou

commandité des attentats Mais pour que la démarche aboutisse, tout passage au

terrorisme de masse doit être évité.

Terrorisme de rupture

Il n’en est pas de même quand le terrorisme est utilisé dans le cadre d’une

stratégie de rupture, Dans cette optique, la négociation n’est pas considérée

comme un objectif car aucun interlocuteur n’est supposé disposer de la

légitimité nécessaire pour négocier.

Le Republication irlandais ou l’Etarra ne remettent pas en cause la

légitimité des autorités britanniques ou espagnoles, ils réfutent simplement

l’exercice de leur souveraineté en Irlande du Nord ou en Euskadi. Tout ce qui,

Page 56: Le térrorisme professeur falloul

de près ou de loin, s’inscrit dans la logique de l’exercice du droit des peuples à

disposer d’eux-mêmes se situe dans cette perspective, A l’inverse, quand l’objet

de la lutte est d’assène révolutionnaire, il n’y a rien à négocier. Les

Bolcheviques n’avaient rien à négocier avec le tsar de Russie et Mao Ze Dong

n’avait rien à négocier avec le Kuomintang.

Qu’elle s’appuie sur le développement d’une guerre civile, d’une guérilla

ou d’une simple série d’attentats, la démarche révolutionnaire n’a pas vocation

à marchander quoi que ce soit et surtout pas l’arrêt de la violence. Le rapport à

la violence est donc différent et le contrôle de celle-ci est beaucoup plus

aléatoire. Aux yeux du groupe qui s’engage sur cette voie, l’affrontement est

total. Le risque de passage à une violence radicale et au terrorisme de masse est

alors crédible.

Aucun de ces deux modes d’action terroriste n’est totalement pur. Au

sein d’une mouvance, quelle qu’elle soit, il existera toujours une faction plus

dure que l’autre, des partisans de la méthode raisonnée et des révolutionnaires

purs et durs.

Ces clivages se révèlent ou se radicalisent quasiment chaque fois qu’une

organisation entre dans une phase de négociation : l’apparition de l’IRA

véritable après le Hamas après le lancement du processus d’Oslo viennent

brouiller les cartes ou, plus exactement, en rajouter. La nouvelle donne doit

alors être étudiée de façon à évaluer quelle ligne est en mesure de s’imposer.

Terrorisme et antiterrorisme, quels messages ?

Quelle que soit la démarche entreprise, rupture ou recherche de

négociation, le groupe recourant au terrorisme verra sa nature conditionnée par

le crédit dont il dispose auprès de la base communautaire qu’il revendique. Les

attentats sont en effet, commis au nom d’une cause et au profit d’une

communauté généralement bien définie. Il peut s’agir du peuple basque ou du

peuple corse, du prolétariat ou des musulmans.

Le recours au terrorisme marque généralement le fait que le groupe

considéré se trouve dans l’impossibilité de conduire son combat politique par

d’autres moyens et notamment par la voie démocratique.

Page 57: Le térrorisme professeur falloul

Il peut y avoir plusieurs raisons à cela : les institutions peuvent ne pas

permettre que le groupe se fasse entendre autrement que par la violence. Si les

partis politiques sont interdits, que le processus électoral est inexistant ou vicié,

la seule voie ouverte devient celle de la violence.

Dans les démocraties, l’option du terrorisme correspond généralement au

fait que le groupe est trop minoritaire pour exister politiquement. Il légitime

alors son action par le fait que la démocratie n’est qu’ apparente, le jeu électoral

étant présenté comme un simulacre destiné à assurer le maintien au pouvoir de

la classe dominance ou de la puissance occupante, la notion « d’avant-garde »

théorisée par Lénine justifie alors l’utilisation de la violence pour permettre à la

véritable majorité de se révéler à elle-même. La question est alors de savoir, au

–delà du caractère toujours un peu artificiel de l’exercice consistant à anticiper

sa propre légitimité, ce qui tient de l’illusion et ce qui est réellement fondé.

En d’autres termes, de quel soutien bénéficie réellement le groupe dans la

communauté dont il se réclame ? Les réponses sont infiniment variées et le plus

souvent complexes.

Quelles racines ?

Tout en bas de l’échelle se situent des groupes ne bénéficiant d’aucune

représentativité. Les «Euroterrorismes » de la Fraction armée rouge allemande,

des Brigades rouges italiennes, d’Action directe en France ou du groupe du 17

novembre en Grèce n’ont jamais suscité de mobilisation au sein du prolétariat.

L’Armée révolutionnaire bretonne est totalement marginalisée en Bretagne.

Pour tous les groupuscules déconnectés de la base qu’ils revendiquent, la

réponse est relativement simple car elle se limite à la dimension policière et

judiciaire. Olive de soutien et, surtout, d’une capacité de régénération, le groupe

disparaît avec ses membres. Il est comparable à la bande organisé qui commet

une succession d’infractions, prend le contrôle d’établissements divers (jeux,

restaurants, discothèques, etc.) mais disparaît ou se dissout quand ses dirigeants

sont interpellés ou tués. Dans les milieux de la grande criminalité, la bande

organisée par nature éphémère est à distinguer de l’organisation criminelle

proprement dite. Cette dernière constitue pour sa part un tout distinct de la

personnalité de ses membres, Plusieurs chefs historiques du Cosa Nostra ont été

Page 58: Le térrorisme professeur falloul

arrêtés, mais cela n’empêche pas cette organisation de survivre. Au hasard des

coups qu’on lui a portés, cosa Nostra a pu modifier ses modes de

fonctionnement et ses activités, elle est passé par des périodes de rétractation et

de discrétion, mais son existence n’a jamais été menacée.

C’est le propre de toutes les grandes organisations criminelles fortement

ancrées dans leur environnement sur une base géographique, communautaire ou

familiale élargie : les Boryokudan japonais, les Triades chinoises, les groupes

ethniques de l’ancienne URSS s’assurent une pérennité ga^ce à leur capacité à

puiser leurs ressources humaines sans cesse dans un groupe social bien

identifié.

Certaines organisations terroristes fonctionnent de la même façon et

constituent un second niveau dont le traitement est autrement plus délicat que

celui des groupes déconnectés de toute base sociale.

Dès qu’un mouvement dispose d’un capital de sympathie et de solution

suffisant au sein de la population qu’il prétend représenter, il acquiert une

capacité de régénération, il acquiert une capacité de régénération qui le fait

changer de dimension : le traitement policier et judiciaire demeure

indispensable mais n’est plus suffisant. ETA constitue un modèle intéressant à

cet égard : les attestations de « chefs historiques », de « chefs militaires » de

« responsables de la logistique » de l’organisation indépendantiste basque se

succèdent depuis des années, en France comme en Espagne.

Indubitablement, l’efficacité des magistrats instructeurs et des enquêteurs

affaiblit ETA sans jamais donner l’impression d’en venait à bout.

L’organisation est souvent ébranlée, doit revoir ses stratégies à la baisse,

se place en situation de défensive, mais elle n’en continue pas moins à exister,

avec une base électorale oscillant, comme nous l’avons vu, entre 10 et 18% des

électeurs du Pays basque, les thèses et les objectifs affichés par le mouvement

indépendantiste rassemblent une minorité dont on ne peut pas ne pas tenir

compte.

Le problème posé ne peut pas être simplement réglé par l’arrestation des

membres actifs de l’organisation terroriste. Dans la communauté

indépendantiste s’est constituée, autour d’ETA proprement dit, une kyrielle de

groupes culturels, artistiques et militants qui attire de nombreux jeunes

sympathisants. Parallèlement, le développement de la «Kalé borroka », cette

Page 59: Le térrorisme professeur falloul

guérilla urbaine de basse intensité conduite pour marquer le territoire des

principales agglomérations basques, périmer d’assurer une transition entre le

simple sympathisant et l’activiste. Les actions violentes permettent de détecter

les individus particulièrement motivés et présentant les qualités requises pour

intégrer les commandos illégaux d’ETA. Il existe donc un circuit naturelle

renouvellement des membres de l’organisation. L’intensification de la traque et

l’arrestation de nombreux dirigeants aguerris posent un sérieux problème

d’encadrement à l’organisation qui ne dispose plus, à l’heure actuelle, d’un

nombre suffisant de responsables expérimentas pour poursuivre ses activités

dans de bonnes conditions. Les arrestations perturbent donc gravement son

fonctionnement, mais ne suffisent pas pour supprimer le problème comme on a

pu mettre un terme aux activités de la Fraction armée rouge par exemple.

Cette aptitude à s’inscrire dans la durée a plusieurs conséquences dont la

première est politique : même dans l’hypothèse où la branche armée est

exsangue, la branche politique existe toujours et s’appuie sur une minorité

généralement active. Au plan opérationnel, la conséquence tient à

l’impossibilité à s’assurer de la fin des violences.

Une action efficace des services répressifs peut permettre de mettre un

terme à un cycle d’argentas, mais il est impossible d’anticiper la véritable fin

des violences qui n’intervenir qui’ avec le règlement politique du problème

Celui-ci ne permet d’ailleurs pas de mettre un point final au terrorisme car il se

trouve toujours une fraction « dure » qui refuse la solution négociée et

continue la «lutte armée ».

L’Accord du vendredi saint n’a pas soldé le terrorisme en Irlande du

Nord car plusieurs groupuscules issus de l’IRA et des milices protestantes

opposées au processus de règlement politique continuent leurs exactions. Il

apparaît donc que la notion «d’éradication du terrorisme » est une vue de

l’esprit à partir du moment où le groupe recourant à la violence armée dispose

d’une base populaire.

Le troisième niveau se situe à la frange entre le terrorisme et d’autres

formes de violence. C’est celui qui voit une forte minorité, voir une majorité, se

rallier aux groupes pratiquent le terrorisme.

C’est le cas en zone occupée ou dans des situations pré-

insurrectionnelles. Le terrorisme n’est alors généralement qu’un moyen,

Page 60: Le térrorisme professeur falloul

employé par défaut ou en complément de la guérilla, voire d’affrontements

armés classiques. Ce stade peut apparaître comme l’emballement du processus

décrit plus Garut et c’est le plus difficile à gérer sur les plnspolitique et

opérationnel. Les volontaires affluent pour se livrer à la violence qui dépasse les

seuils d’intensité connus jusqu’ alors.

Les haines sont exacerbées, les voix plaidant pour un recours aux

solutions négociées se marginalisent jusqu’ à être totalement étouffées. Le cycle

violences/ représailles s’enchaîne à un tel rythme qu’il devient impossible de

savoir q qui répond à q qui, chacun s’estimant fondé à répliquer aux

provocations et aux violences de l’autre. Le cas d’école de cette situation

concerne les territoires occupés. fées, Le cycle violences représailles s’enchaîne

à un tel rythme qu’il devient impossible de savoir qui répond à qui, chacun

s’estimant fondé à répliquer aux provocations et aux violences de l’autre. Le cas

d’école de cette situation concerne les territoires occupés en Palestine où, en

quelques années, l’espoir d’une solution négociée entrevu avec les accords

d’Oslo a laissé la place à une radicalisation de la violence Non seulement les

factions extrémiser et violentes se sont renforcés chez les Palestiniens, mais les

rangs des partisans de la paix ont fondu chez les Israéliens. Il suffit de revoir les

images du grand rassemblement pour la paix au cours duquel Itzhak Rabin a été

assassiné et de voir aujourd’hui les poignées de militants soutenant le retour au

processus d’Oslo pour prendre la mesure de cette évolution.

La conclusion à tirer de l’observation de ce changement de nature des

phénomènes terroristes en fonction du soutien qu’ils suscitent est simple :

combattre le terrorisme, ce n’est pas seulement mettre les terroristes hors d’état

de nuire, c’est également prendre soin de ne pas renforcer leur légitimité auprès

de la base sociale sur laquelle ils s’appuient ou tentent de s’appuyer. Les

groupes recourant au terrorisme recherchent une reconnaissance et un soutien.

La répression doit s’effectuer de façon à ce qui ‘ils n’obtiennent pas ce

qu’ils recherchent Ernesto Guevara était fort de ses convictions, mais il est

apparu comme un piètre stratège et un tacticien calamiteux.

Il n’a pas su créer le mouvement de résistance qu’il cherchait à susciter et

sa dernière campagne a pris fin de façon misérable. Son courage devant la mort

et les conditions inexcusables de son exécution auront fait mille fois plus pour

sa cause que toute son activité opérationnelle. Le mythe a fait oublier les limites

évidences du théoricien et de la stratégie. La photo mythique du chai fleurit

Page 61: Le térrorisme professeur falloul

encore sur les T- shift, les affiches et les drapeaux plus de 40 ans après sa mort.

Que’ en sera-t-il des portraits d’Oussama Ben Laden ? Certes la représentation

symbolique attachée à l’image de Guevara relève plus d’une forme de

protestation tiers-mondo-philanthrope que de la lutte armée. Mais la révolution

qu’il incarnait dans les années 1960 s’inscrivait dans une fenêtre historique

étroite, celle des dernières utopies marxistes. Le message guerrier d’Oussama

s’aptien sur une histoire séculaire, il s’adresse à une Oumma de millions

d’individus dont la situation politique économique et sociale génère une

frustration partagée. Toute action lancée dans le domaine de l’antiterrorisme

doit intégrer cette réflexion sur les effets prévisibles au sein de la « clientèle »

du groupe visé. Il ne faut pas perdre de vue le fait que les dérives de

l’antiterrorisme ne peuvent que renforcer la position des terroristes qui peuvent,

à bon droit, se poser en victimes et mettre le doigt sur les dérives des régimes

qu’ ils combattent. En Espagne, l’arrestation de M. Barionuevo, ancien ministre

de l’Intérieur compromis dans les exactions des GAL a plus fait pour la cause

basque que tous les attentats d’ETA. Il ne suffit pas de combattre les terroristes,

il faut apporter la preuve que leurs accusations sont sans fondement.

Chaque action, chaque déclaration dans l’opposition

terrorisme/antiterrorisme doit être à cette fin étudiée en utilisant le modèle de la

relation terroriste.

La relation terroriste.

Le modèle de la relation terroriste à été proposé par Michel Wieviorka et

Dominique Walton. Le schéma très simple utilisé présente l’intérêt de faire

apparaître les différents messages que s’adressent et reçoivent les protagonistes.

Il se présente comme un triangle dont les côtés représentent les groupes

terroristes, les autorités et les tiers, c'est-à-dire les opinions publiques, les

médias figurent au centre car ils participent, d’une façon plus ou moins neutre, à

la transmission des messages .

Quand un attentat est commis par une organisation, celle-ci ne se

contente pas d’adresser un message aux pouvoirs publics, elle en appelle

également à l’opinion publique dont elle attend en retour une réaction. De la

Page 62: Le térrorisme professeur falloul

même fanion, la réponse des pouvoirs publics à l’agression terroriste ne

s’adresse pas seulement à l’organisation, elle vise également les tiers : l’attentat

constitue un défi vis-à-vis des pouvoirs publics et appelle les tiers à remettre en

cause la légitimité des autorités.

La réaction des pouvoirs publics ne se limitera pas à la volonté de mettre

un terme aux activités de l’organisation terroriste.

Il s’agit également de montrer à l’opinion qu’il n’est pas question de

céder à la menace afin de susciter un élan fédérateur et de cohésion.

Cette représentation peut être complétée en distinguant les différentes

catégories de pouvoirs publics et les différentes opinions auxquelles on

s’adresse. Dans le cas d’un terrorisme transnational, il y a pluralité d’activeurs :

l’attentat pourra concerner à la fois les autorités du pays sur le territoire duquel

est organisé l’attentat et les autorités de l’État dans lequel se situe le problème

politique que l’on entend régler. Les attentats perpétrés en France en 1995-1996

à l’instigation des GIA avaient pour but d’infléchir la politique du

gouvernement français dans sa politique algérienne, de paresser sur les

autorités algériennes en cherchant à perturber leurs relations avec la France

mais aussi d’imposer l’idée, au sein de la communauté musulmane, que le

combat des GIA prenait une dimension internationale. Le message aux opinions

publiques peut être démultiplié de la même façon et l’on s’adresse à la Foix à la

population visée par les attentats et à la population au nom de laquelle le

combat est mené.

Les attentats de 1995-1996 avaient notamment pour objet de faire

pression sur l’opinion publique française afin qu’elle pèse sur les décisions

gouvernementales.

La violence et la dimension médiatique des attentats amènent souvent

l’observateur occidental à occulter une partie importante de la relation terroriste.

Si le défi lancé aux États-Unis et plus généralement à l’Occident n’ a échappé à

personne, une fréquente analyse a consisté à limiter les événements du 11

septembre à cette seule dimension de défi et de haine. Le schéma de la relation

terroriste permet de compléter cette approche qui est à la fois fondée et

insuffisante.

Page 63: Le térrorisme professeur falloul

Combien coûte le terrorisme ?

Même si certes question n’a guère fait l’objet d’études exhaustives, un

certain nombre d’éléments provenant de différents pays peuvent donner une

idée du coût social du terrorisme.

Une étude citée par Akram Ellyas portant sur la lutte contre le terrorisme

en Algérie avançait la somme de huit milliards de dollars dépensés entre janvier

1992 et janvier 1997, soit approximativement les revenus annuels de l’État.

Cette évaluation tient compte des infrastructures détruites ou dégradées, de

l’arrêt de grands chantiers.

De l’économie, de l’abandon par les opérateurs internationaux

d’importants programmes d’investissements et de la fuite des capitaux évaluée,

à elle seule, à deux milliards de dollars .

Cette étude est contestée en Algérie car elle serait sous-estimée en raison

de l’absence de prise en compte des victimes du terrorisme. En fait, si ce

chiffre doit être effectivement interprété avec prudence, c’est aussi parce que la

violence en Algérie ne s’est pas limitée durant cette période à l’exécution de

simples actions terroristes.

Jusqu’ à la fin des comas contre l’AIS et la désorganisation des GIA, il

s’est agi d’une guerre de guérilla complétée par des actions spécifiquement

terroristes.

Quelques évaluations ponctuelles de source judiciaire donnent des

indications utiles sur le coût social du terrorisme. L’auteur de l’attentat d’

Oklahoma City de 1995, Terry Nicholas, a été condamné pour « crime contre la

Constitution des États-Unis » et le juge fédéral de Denver a estimé à quatorze

millions et demi de dollars l’indemnité correspondant aux cent soixante-huit

morts et six cents blessés qui ont résulté de son acte. En Italie, les attentas

mafieux qui avaient fait dix morts et une centaine de blessés à Rome, Florence

et Milan en 1993 ont été évalués par la justice à deux cent trente millions de

lires.

Page 64: Le térrorisme professeur falloul

Cette indemnité concerne les dommages moraux résultant de la

destruction de la galerie des Offices, de Saint-Jean de-Latran et de Saint-

Georges-de-Velabre ainsi que les dommages matériels. En Espagne, la « dette

de sang » d’ETA correspondant au préjudice subi par les huit cents victimes

recensées de l’organisation a été estimée par le gouvernement à soixante

milliards de pesetas, soit deux milliards quatre cent mille francs , Le Premier

ministre de l’époque, José Maria Aznar, a déclaré que l’État prendrait cette

somme à se charge, lors de l’engagement des négociations de paix inabouties de

l’automne 1998.

Selon que l’on prend en compte les indemnités à verser aux victimes, le

préjudice matériel, l’effet dissuasif que peuvent avoir des actions terrorismes ou

considérées comme telles sur les investisseurs étrangers ou locaux, il est évident

que les évaluations varient de façon conséquente En France, l’indemnisation des

victimes du terrorisme fait l’objet d’une loi qui prévoit notamment la mise en

place d’un fonds de concours, abondé par les compagnies d’assurances.

Les activités criminelles portant sur des sommes importantes ne sont pas

les seules à présenter des dangers sur le plan économique.

A quelques exceptions près, le coût du terrorisme pur est limité comme le

sont ses effets sur les activés économiques, Pourtant, la violence politique d’une

façon générale a des incidences négatives sur la croissance économique car

moins les droits de propriété sont sûrs, plus le rendement attendu de

l’investissement est faible et moins les investisseurs sont enclins à s’engager.

En dehors des situations insurrectionnelles ou de guerre cibile, il semble

que le marché du tourisme soit le premier touché par les activités terrestres. Le

terrorisme pur étant d’essence publicitaire, les actions seront régulièrement

orientées sur des populations étrangères afin d’attierr l’attention de l’opinion

publique internationale sur un conflit oublié. Les enlèvements de touristes au

Yémen, en Tchétchénie ou au Daghestan ont permis d’attirer l’attention des

médias, pas toujours de façon très positive, sur des conflits en cours, En juin

1997, le PKK a déclaré la Turquie « zone de guerre » et demandé aux touristes

de l’éviter. Les attentats de l’été 1995 ont fiat notablement baissé la

fréquentation des touristes étrangers, notamment américaines, à Paris.

L’exemple le plus abouti de dépression économique provoquée par des actions

terroristes est bien entendu l’Égypte, désertée par les touristes après l’attentat de

Louqsor le 17 novembre 1997. Le but aboulé de la Jamaa Islamiya était de

Page 65: Le térrorisme professeur falloul

priber le gouvernement égyptien de l’une de ses principales sources de devises,

ce qui a été effectivement le cas dans les moins qui ont suivi cette action

spectaculaire et meurtrière.

Ces effets se sont toutefois dissipés et la fréquentation des touristes a

retrouvé rapidement son niveau d’avant 1997, Le procédé a été plus récemment

utilisé par un commandement territorial du groupe saadiste pour la prédication

et le combat (GSPC, devenu depuis Al-Qaïda au Maghreb islamique) confuses

par le médiatique « Abdelaziz le Para ».

Les attentats du 11 septembre 2001 se sont révélés, de loin, les plus

coûteux jamais déplorés. Le choix de la cible principale, le World Trade Center,

dont le nom pourrait être traduit par « centre mondial du commerce », n’actait

pas seulement symbolique. Même si l’on a souvent surestimé la compétence

d’Oussama Ben Laden dans le domaine du commerce international (il ne s’est

vraisemblablement jamais déplacé hors du monde musulman et n’ a pas connu

que des succès dans la gestion de ses affaires personnelles), le chef

charismatique d’Al-Qaïda en savait toutefois suffisamment pour avoir une idée

assez précise de conséquences économiques de la destruction des Twain

Tawers.

Dans une interview accordée à Tayseel Allouai, correspondant d’Al-

Jazzera à Kaboul le 21 octobre 2001, soit 40 jours après les attentats, Ben Laden

évaluait d’ailleurs les conséquences de cette action à 1000 milliards de dollars,

Une étude postérieure a minoré ces estimations en situant le coût des frappes à

105 milliards de dollars, montant à rapprocher de 500 000 dollars nécessaires à

l’organisation de l’opération.

Le coût d’un phénomène aussi varié et disparate que le terrorisme ne peut

faire l’objet d’un chiffrage simple et universel. Quelques approximations

peuvent toutefois être proposées ici avec une approche à trois niveaux. Si l’on

s’en tiennent à la simple indemnisation des victimes pour les dommages

matériels et corporels qu’elles ont subis, le terrorisme présente un coût

important mais en partie assumé par des organismes privés et, quoi qu’il en soit

car les législations sont très différentes d’un pays à l’autre, ne pesant pas sur les

équilibres budgétaires des États concernés.

Un deuxième niveau est celui des effets macro-économiques induits par

une série d’attentats. Dans certains cas, ils peuvent être considérables, comme

Page 66: Le térrorisme professeur falloul

on l’ a vu pour l’Égypte sevrée de touristes durant plusieurs mois alors qu’ il

s’agit d’une activité économique majeure, En l’occurrence, le coût n’ a pas été

suffisant pour déstabiliser le régime du président Moubarak mais il a eu,

néanmoins, des conséquences importantes, sinon durables, sur des pans entiers

de l’économie égyptienne .

Un troisième et dernier niveau intègre les coûts induits par

l’antiterrorisme ; ils peuvent varier à l’infini selon que la stratégie de lutte

contre le terrorisme met l’accent sural dimension criminelle des organisations

ou sur leur capacité militaire réelle

L’action terroriste

Dans les années 70 et 80, lorsque le terrorisme constituait dans le monde

occidental une préoccupation majeure des citoyens, attestée par les sondages

d’opinion, en même temps qu’ un défi lancinant pour les pouvoirs publics, un

stéréotype servait couramment d’introduction aux ouvrages et aux colloques

consacrés au sujet ; le terrorisme, disait cette idée reçue, ne peut être défini, puisque

selon le point de vue que l’on adopte, le camp où l’on se situe, le terroriste des uns

est le combattant de la liberté des autres.

Certes, il n’est pas facile de donner une définition satisfaisante du phénomène,

et d’abord parce qu’il ne se réduit pas à l’objectivité de la violence mise en œuvre,

avec des effets disproportionnés par rapport aux moyens mobilisés. Le terrorisme, en

effet, relève également de la subjectivité de ceux qu’il vise ou qu’ il atteint, des

affects qu’ il met en branle au sein de la société visée, du sentiment qu’ il dépasse la

raison, qu’ il est illégitime, qu’ il soir des limites à l’intérieur desquelles la violence

serait sinon éventuellement acceptable, tout au moins compréhensible .

Une définition technique du phénomène, insistant par exemple sur ses

objectifs

- Créer la peur et la panique – ou sur ses procédés

Page 67: Le térrorisme professeur falloul

- L’enlèvement, l’attentat, le meure, etc. .

- Ne peut que laisser l’analyste sur sa faim.

Quant aux critères qui pourraient permettre d’en apprécier le caractère

illégitime, ils sont vite inopérants, sauf lorsque le terrorisme revêt une forme

extrême, et que l’acteur n’a strictement aucune autre légitimité que celle qu’il s’auto-

attribue, aucune population, aucune communauté, aucune force sociale ou politique

dont il puisse se prévaloir.

Si définir le terrorisme est un exercice vain, traiter de l’action de ceux que le

sens commun qualifie de terroristes est possible, et utile, surtout si l’on fait l’effort

de chercher à les connaître et à appréhender leurs orientations de façon informée, et

non idéologique.

La personnalité terroriste n’existe pas.

Comment devient-on terroriste ? Il faut d’abord écarter une approche

psychologisante ou culturaliste, qui explique le passage à la violence collective

extrême par l’éducation, le type de milieu familial, la culture dans laquelle a baigné,

enfant celui que plus tard entend recourir aux armes à des fins politique ou

idéologiques, Les quelques recherches disponibles montrent en effet qu’ il n’ y a pas

un seul type de personnalité chez les terroristes, mais une grande pluralité.

Et si certains traits de caractère semblent parfois se dessiner dans la

psychologie des terroristes.

- La vanité, le narcissisme, le goût de l’absolu, le fana.

- Trisme, le sentiment de toute-puissance.

- Celle–ci procède plus de leur trajectoire, et des points communs

qu’éventuellement elle implique.

Une longue pratique de la clandestinité, la vie en petits groupes l’enfermement

idéologique, la subordination prolongée à des forces politiques ou à un État, la

médiatisation qui magnifie l’acteur aussi longtemps qu’il échappe à la répression,

par exemple façonnent la personnalité, bien plus qu’ils n’en procèdent.

Dans ses versions extrêmes, le discours psychologisant faisant du terrorisme

une pathologie de la personnalité est une construction qui, malgré son apparence

scientifique, témoigne d’une incapacité à comprendre les logiques sociales,

politiques et culturelles au fil desquelles un acteur s’engage dans la violence. Ce

Page 68: Le térrorisme professeur falloul

qu’avait bien établi Frantz Fanon : Là où les psychiatres liés au pouvoir colonial

parlent de perturbation narcissique de la personnalité, explique-t-il, il convient de

voir en réalité la marque chez le colonisé de l’oppression et de l’injustice.

Il est vrai que certaines personnalités sont plus prédisposées que d’autres au

radicalisme dans l’action ou à la transgression qu’implique le recours aux armes.

Une enfance au sein d’une culture autoritaire, comme le pensait Theodore

Adorno cherchant à appréhender les sources psycho-sociales de l’antisé mimisme

ou, différemment, une enfance qui s’est passée dans un contexte de grande

décomposition de l’État et de la famille, peuvent constituer une condition favorable

au passage à la lutte armée. Il peut en aller de même lorsque les premières années

d’une existence, ou encore celles de l’adolescence, sont dominées par une culture de

la violence, encore que cette hypothèse ne mène pas loin et n’ait pu guider que de

rares études, par exemple consacrées aux jeunes élevés dans des camps palestiniens

au Liban.

Mais pour passer du thème de la personnalité et de la culture autoritaire à une

explication plus ou moins déterministe, il y a une distance immense, qu’il serait

dangereux de franchir : le terrorisme mobilise des personnalités diversifiées .S’il est

éventuellement conditionné par la culture et par la prime enfance de ses

protagonistes, en dernier ressort ce sont des rapports sociaux et politique qui le

produisent.

Le terrorisme par le haut

Une expérience terroriste peut se construire soit par le haut, à partir d’un État,

d’une organisation politique ou d’une idéologie plus ou moins structurées, soit par le

bas, et elle est alors issue de demandes sociales, elles – mêmes plus ou moins

transformées en colère, en rage, en délinquance et criminalité, ou en exemplarité, par

exemple religieuse .

Elle peut aussi, ce qui est le cas le plus fréquent, procéder de la rencontre des

deux logiques, celle du Bad et celle du haut.

Par le haut, le terrorisme peut être plus ou moins directement organisé par un

pouvoir d’État, qui y trouve un moyen peu coûteux et, pour lui, peu risqué, de gérer

ses relations avec l’étranger, de se débarrasser d’opposants, d’assurer une répression

sans être soumis aux exigences de l’état de droit ou des règles internationales .C’est

Page 69: Le térrorisme professeur falloul

ainsi que jusqu’ à la fin de la guerre froide, la thèse du « fil rouge » défendait l’idée

selon laquelle la plupart des épisodes terroristes affectant le monde occidental

procédaient en droite ligne ,ou à travers diverses médiations, de Moscou ou de

centres placés dans son orbite.

- thèse généralement confortée ces dernières années par les renseignements

qu’apporte l’ouverture des archives dans les pays de l’ancien bloc soviétique.

Dans les années 80, un raisonnement analogue a fait de quelques capitales du

monde arabe ou musulman, Bagdad, Tripoli Damas, Téhéran notamment, les centres

d’une violence « sponsorisée », rayonnant bien au – delà du Moyen – Orient. Dans

cette perspective, dont la part de vérité ne doit pas être exagérée, les terroristes sont

les agents d’une violence manipulée par un état ou une organisation « sponsor ».

Ce sont à la limite des quasi-mercenaires, acteurs hétéronomes que leur

trajectoire place en fin de compte dans la dépendance de ceux qui leur procurent des

ressources logistiques, de l’argent, des possibilités de circuler à l’étranger, etc.

Le terrorisme peut également s’analyser, dans bien des cas, comme la dérive

d’un projet idéologique et politique, ou d’organisations qui s’en réclament, qui au

départ n’entendaient entretenir avec la violence aucun rapport, ou alors un rapport

très limité les variantes d’extrême gauche de ces organisations, par exemple, dans les

années 70 et 80 .

- En Italie les Brigades rouges, Prima Línea ; en Allemagne la fraction

armée rouge, les cellules révolutionnaires ; en France, apparue tardivement, Action

directe, etc. .

-ont beaucoup à voir avec la décomposition du communisme puis du

gauchisme .De même, le terrorisme palestinien, des années 60 au début des années

90, est le fait de secteurs périphériques du mouvement palestinien, cherchant

notamment à faire échouer toute négociation avec l’État d’Israël, quand il n’est pas

la marque d’une très grande faiblesse de ses éléments les plus centraux, comme en

1972 avec le massacre d’athlètes israéliens perpétré par le Fath dans le village

olympique de Munich.

Il existe de nombreux cas de figure de cette formation du terrorisme par le

haut, à partir d’un ensemble déjà plus ou moins organisé idéologiquement et

politiquement, et l’essentiel est de discerner ce qui fait leur unité : la violence qui

leur correspond est froide, calculée, stratégique .Elle est instrumentale, et s’efforce

de le rester.

Page 70: Le térrorisme professeur falloul

Le terrorisme par le bas

Le terrorisme peut aussi jaillir d’en bas, expression d’une rage sociale qui

confine le cas échéant à la criminalité, action qui peut être individuelle, ou bien, ce

qui est un tout autre cas de figure , transformation de demandes sociales en conduites

exemplaires . L’acteur se prend alors en charge sur un mode culturel, communautaire

ou religieux à partir duquel éventuellement, il dérape vers le sectarisme, l’intégrisme

et une violence défensive ou contre – offensive.

La France, avec la flambée terroriste des années 1892-1894, a connu un

phénomène qui correspond au premier type.

L’ » ère des attentats », selon la formule de Jean Mitron, est une succession

d’actes éclatés, explosions, assassinats, dont les auteurs, Ravachol, Vaillant, Caserio

et Émile Henry, sont rapidement arrêtés, jugés et exécutés .Tous se réclament peu ou

prou de l’anarchisme, mais chaque cas est singulier .Ravachol, par exemple, oscille

longtemps entre le travail et la criminalité, alors qu’ Émile Henry est un idéaliste, en

rupture avec son milieu familial petit-bourgeois .Ce qui unit ces acteurs

dissemblables est en fait une conjoncture sociopolitique, dominée avant tout par la

grande faiblesse de mouvement ouvrier, par le manque d’assurance de l’état

républicain, et par les carences de la gauche, alors inorganisée et souvent sectaire,

incapable d’apporter les médiations institutionnelles nécessaires au traitement des

revendications sociales de l’époque. Ce terrorisme anarchiste surgi d’en bas disparaît

aussi soudainement qu’il apparaît, d’une part parce qu’il est éclaté, qu’aucun groupe

ne peut en assurer la continuité et exercer une pression sur ses membres, d’autres

part, et surtout, parce que le mouvement ouvrier commence à se structurer, avec les

Bourses du travail et la CGT, réduisant l’espace de la violence terroriste au profit

d’une action syndicale qui n’exclut pas pour autant une certaine silence de base,

mais à condition qu’ elle soit enracinée dans les rapports de production .

Le Hezbollah, dans sa phase de formation au Liban, à la fin des années 70 et

au début des années 80, correspond au moins partiellement à un deuxième cas de

figure, et peut servir à illustrer l’idée d’une violence associée au départ à des

conduites exemplaires. Il se développe en effet, en bonne part, chez des chiites

libanais parmi les plus démunis, il est alors le fait de déshérités, un moment

mobilisés sous la direction de l’imam Moussa Sadr dans un mouvement social dont

les transformations donnent naissance à des conduites exemplaires où les militants se

réclament de plus en plus activement de la religion musulmane. Ils organisent eux-

mêmes ce qui jusque-là était plus ou moins attendu des pouvoirs publiques,

éducation des enfants, adduction d’eau dans les villages par exemple.

Page 71: Le térrorisme professeur falloul

Et c’est sur cette base exemplaire, communautaire et religieuse, que le

Hezbollah se constitue avant de devenir un des protagonistes les plus actifs de la

violence collective et du terrorisme au Liban tout au long des années 80.

Dans ses premières manifestations, le terrorisme par le bas est spontanée,

inorganisé, expressif bien plus qu’instrumental. Plutôt que de mettre en avant des

revendications, ou de se libérer à des calculs, il dénonce, il témoigne d’une révolte,

d’un besoin de justice ou d’un sentiment de menace pesant sur une communauté,

sans chercher à obtenir des concessions, politiques ou autres.

Et s’il donne dans certaines expérience l’impression de jaillir soudainement,

dans d’autres, et en réalité souvent dans les mêmes, pour peu qu’on procède à une

étude approfondie, il survient à l’issue d’une période plus ou moins longue

d’effervescence, de bouillonnement social, de débats passionnés, de violence diffuse.

Ainsi, le terrorisme que découvre aujourd’hui la France est associé à juste titre

à la crise urbaine, à la Fracture sociale et au racisme. Faut-il rappeler que la première

a été perçue et étudiée par des sociologues comme François Dubert, Didier

Lapeyronnie.et Adil Jazouli, depuis le début des années 80 et les premiers « étés

chauds » depuis, aussi la marche des Beurs pour l’égalité et contre le racisme de

1983 ; que la deuxième est au cœur de réflexions socio-économiques et politiques

depuis la fin des années 70, quand par exemple André Gorze annonçait ses Adieux

au prolétariat et parlait déjà, avec d’autres, tels Christian Staffas, Lionel Stoker ou

René Lenoir, de la dualisation de la société français, de son fonctionnement à deux

vitesses ou de ses exclus ; et que le troisième est au cœur de nos débats politiques et

intellectuels depuis le milieu des années 80 ?

Rencontres, fusions et scissions.

Dans la pratique, terrorismes d’en haut et d’en bas sont couramment amenés à

se rencontre et à fusionner, ce qui peut induire des effets fulgurants.

Parfois, ce sont diverses forces du terrorisme d’en haut qui opèrent une

jonction, comme ce fut le cas autour du terrorisme palestinien, accueillant sous sa

bannière des acteurs venus d’autres horizonne pour trouver un sens perdu, en

Allemagne ou au Japon par exemple .

Ainsi, lorsque trois Japonais ouvrent le feu en Israël, à l’aéroport de Lod, le 30

mai 1972, tuant une vingtaine de personnes, c’est au nom de la cause palestinienne,

et non d’une expérience enracinée dans leur propre société . De même , lorsque

Joachim Klein, des Cellules révolutionnaires allemandes, rejoint le déjà célèbre

Carlos et participe avec lui, pour le compte du FPLP (Front populaire pour la

libération de la Palestine), à l’enlèvement de onze ministres représentant leur pays à

Page 72: Le térrorisme professeur falloul

la conférence de l’OPEP ( qui regroupe des pays exportateurs de pétrole), le 20

décembre 1975 à Bienne, on a affaire à la jonction de terrorismes déjà structurés

idéologiquement et politiquement.

Lorsqu’ une violence diffuse, d’en bas rencontre un terrorisme froid,

instrumental, le mélange peut être explosif. L’Italie, de ce point de vue, constitue, à

la fin des années 70 et au début des années 80, un véritable laboratoire de la

violence.

D’un côté, en effet, les Brigades rouges, qui se sont constituées en

organisation dés le début des années 70, dans la retombée des luttes étudiantes et le

bouillonnement des luttes ouvrières, sur fond de gauchisme et de critique du

communisme, proposent leur analyse de l’État et de la société italienne, un projet

politique, une stratégie ; d’un autre côté, la jeunesse populaire et étudiante, déjà

éloignée du communisme et même du gauchisme, rêve de prendre les armes et de

jouer du « camarade P 38 » .

Au départ, les organisations de lutte armée résistent à cette pression de la

jeunesse, elle-même relativement diversifiée. Dans certains cas, en effet, les jeunes

plus ou moins en colère se réclament plutôt d’une nouvelle culture politique, de

nouvelles sensibilités littéraires ou artistiques.

Dans d’autres, ils se présentent sous le drapeau de l’Autonomie prolétarienne.

Parfois encore, ils oscillent entre la délinquance la plus banale et l’aspiration à la

violence politique.

- Ce qui donne éventuellement lieu à des facilités rhétoriques ou

sémantiques où il est question, par exemple de « récupération prolétarienne » pour

désigner des pratiques de vol dans les magasins et présenter celles-ci comme

hautement politique , voire morales .

Puis les digues cèdent, les Brigades rouges et d’autres organisations plus

récemment forgées, et de moindre importance, telle Prima Línea, sont pénétrées par

cette jeunesse, plus ou moins enragée et avide d’action armée. Et, contrairement à ce

qu’on pourrait croire, cette pénétration signe non pas le renforcement du phénomène

terroriste, mais son déclin historique. La rage et le caractère « chaud » des nouveaux

venus déstabilisent les pratique froides, organisées, contrôlées des anciens, créant

une spirale où la violence, de plus en plus aveugle, devient métapolitique, emportée

dans une perte totale de sens, dans la déconnexion absolue de la population ouvrière

qu’elle prétend représenter. Et cela jusqu’ au moment où la répression, organisée par

un homme intelligent, le général des carabiniers Dalla Chessa, peut jouer de sa

décomposition, de son absence de perspective idéologique, de son isolement

politique, de la lassitude aussi des terroristes, dont les plus cyniques, ou les plus

Page 73: Le térrorisme professeur falloul

démobilisés, commencent à se « repentir », à déserter la lutte armée et à se

transformer en informateurs.

Enfin, le terrorisme définit un espace qui peut lui- même se fragmenter, par

scissions ou par émergence de nouveaux groupes sur une scène déjà violente ; il ne

constitue jamais très longtemps un phénomène stable et unifié. Les scissions peuvent

provenir, par exemple, de tensions idéologiques internes à une organisation, de

dépars sur la stratégie, de l’opposition entre une logique plutôt politique et une

logique plutôt militaire, comme ce fut le cas tout au long de l’histoire d’ETA

(Euzkadi TaAzkatasuna .

- Pays basque et liberté) au Pays basque espagnol, ou de l’IRA (Irish

Republican Amy) en Irlande du Nord. Ce qui n’est pas nécessairement très bien

connu et compris de l’extérieur, et peut susciter des interprétations divergentes.

Jusqu’ où par exemple, aujourd’hui, le FIS l’Armée islamique du salut, sa

branche armée, et les GIA forment-ils en Algérie un mouvement unique, ou au

contraire fractionné, voire divisé ; la logique plutôt politique du FIS et celle,

militaire, des GIA sont-elles dans le prolongement l’une de l’autre, en tension, ou en

profonde opposition ? Cette question qui est au cœur de la recherche de Séverine

Laba, est d’autant plus difficile à trancher que, dans ce type de mouvement , la

sensibilité est grande aux changements de conjoncture politique, sociale ou

économique, et que les processus de déstructuration et de recomposition sont

toujours susceptibles de s’y enchaîner rapidement .

Sens et perte de sens.

Qu’il soit plutôt d’en haut, plutôt d’en bas, ou dans la combinaison des deux

logiques, le terrorisme entretient un rapport au sens qui ne peut que dérouter

l’observateur en quête d’une explication unifiée.

Deux propositions opposées, en effet, balisent les efforts pour élaborer une

théorie et semblent si contradictoires qu’elles interdisent un point de vue intégré. La

première veut du terrorisme qu’il soit un phénomène nécessairement rationnel et

instrumental, un moyen au service d’une fin. La seconde, au contraire, insiste sur son

irrationalité, son« décrochage » par rapport au sens qu’il pourrait chercher à mettre

en forme, sur son caractère absolu, délirant, disjoint de l’expérience concrète dont il

se réclame.

Page 74: Le térrorisme professeur falloul

Dans certaines expériences, le terrorisme se rapproche plutôt du premier type

de proposition. Il en est ainsi lorsqu’ il est utilisé par un acteur en correspondance

étroite avec une population de référence, une nation, une communauté religieuse par

exemple, lorsque son protagoniste y est entendu, accueilli, reconnu, et que ses actes

sont bien perçus.

Dans d’autres cas, ceux où il va le plus loin dans la violence aveugle et sans

limites, en dehors de celles que la répression peut lui opposer, il n’entretient

manifestement qu’ un rapport distendu voire onirique, avec les significations dont il

se réclame .

Il évoque par exemple un mouvement ouvrier qui n’existe plus, ou dont les

membres ne comprennent en aucune façon la violence exercée en leur nom ; il utilise

un corpus idéologique ou religieux qui distord considérablement la pensée ou les

textes de référence, un marxisme-léninisme qui ferait se retourner Marx et Lénine

dans leurs tombes, un islam fortement modifié par rapport aux textes classiques.

Lorsqu’ il semble ainsi s’écarter de sa population ou de son idéologie de référence, il

appelle une réflexion sur la nature et la portée de cet écart, que dans un libre

précédent nous avons appelé une « inversion ».

L’inversion peut en particulier exprimer les derniers feux d’un mouvement

social, le refus de le voir décliner, qui fait que des acteurs idéologico politiques s’y

substituent de façon mythique, artificielle, se réclamant de fanion de plus en plus

violente de ce mouvement, lui- même décomposé.

Symétriquement, elle peut aussi venir provisoirement remplir un vide, par

exemple celui d’un mouvement, social encore absent, tardant à se former, ou ne

trouvant pas les conditions politiques de son émergence, comme ce fut le cas, nous

l’avons vu, avec le terrorisme anarchiste en France à la fin du siècle dernier.

Ajoutons enfin que, quelquefois, l’accueil réservé à la violence terroriste

oscille entre la légitimité que lui confère une plus ou moins grande approbation de

certains actes au sein de la population qu’elle prétend représenter, et la répulsion

qu’en suscitent d’autres au sein de cette même population. Ainsi, le terrorisme de

l’ASALA (Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie), dans les

années 70, séduit d’abord une partie de la diaspora arménienne, du moins aussi

longtemps qu’il est « ciblé » et atteint directement des représentants de l’État turc ;

et lorsqu’ il devient aveugle, comme lors de l’attentat de l’aéroport d’Orly (juillet

Page 75: Le térrorisme professeur falloul

1983), l’adhésion décroît, la légitimité des acteurs s’en trouve considérablement

réduite.

De même, on peut décrire l’itinéraire d’ETA au Pays basque espagnol comme

l’histoire d’un mouvement de libération à la fois nationale, sociale et politique dont

la violence se démultiplie au fil de sa trajectoire. Elle est limitée, contrôlée et

légitime aussi longtemps qu’ETA s’en prend à la dictature de Franco, qui incarne

une triple domination, elle aussi nationale, sociale et politique.

Elle vire au terrorisme de plus en plus aveugle et meurtrier en même temps

que de moins en moins compris et accepté par la population basque, qui dispose,

depuis la mort de Franco (1975) et la transition démocratique, d’une grande

autonomie culturelle et politique.

Les expériences terroristes constituent des processus au fil desquels leurs

protagonistes se transforment et se renouvellent, tandis que l’intensité et la

signification de la violence elles-mêmes évoluent.

Ces changements n’obéissent à aucun déterminisme, ils peuvent suivre des

pentes diversifiées. L’inversion est une des plus spectaculaires, mais n’est pas pour

autant une fatalité.

La vague d’attentats – réussis ou manqués – inaugurée en France lors de l’été

1995, semble, on l’a dit, au carrefour d’une logique d’en haut et d’une logique d’en

bas.

Au-delà du terrorisme.

Ce qui nous ramène à la principale question posée par le terrorisme

contemporain. Est-il possible que se constitue, à long terme, avec une capacité

d’action importante, une violence à la fois instrumentale et expressive, associant la

révolte des banlieues et un projet islamiste dont les références ne se limiteraient pas

à l’autre rive de la Méditerranée ?

De nombreuses variables pèsent ici, et les remarques qui précédent indiquent

qu’il serait hasardeux se libérer à un quelconque pronostic.

Page 76: Le térrorisme professeur falloul

Totale ou partielle, entre les deux logiques dont l’éventuelle fusion est si

inquiétante ? L’islamisme, surtout s’il se réfère à l’Algérie, ne réglera en aucune

façon les problèmes d’emploi, de logement, d’éducation, de ségrégation des jeunes

des banlieues françaises, qui sont loin d’être tous islamistes ou même musulmans ;

et ; symétriquement, le sort de ces jeunes n’intéresse que bien peu les islamistes

algériens, qui sont au mieux disposés à les manipuler. Le fossé est déjà relativement

grand, en France même entre les jeunes en question, portés par la haine et la rage, et

ceux qui, la plupart du temps provenant des couches moyennes, ont accès au savoir

technologique et la capacité pratique d’organiser une violence calculée et froide ; il

est immense entre ceux dont l’avenir se fera en Algérie, et ceux la grande majorité –

que ne connaissent pratiquement pas ce pays ( ou d’autres pays arabo-musulmans

d’où sont originaires leurs familles) et qui n’ont aucun désir d’allery vivre.

C’est pourquoi il faut redire que l’éventuelle rencontre de la rage des

banlieues et d’un projet pour l’Algérie, même si elle est favorisée par l’horizon

commun que procure la globalisation islamiste, n’ à d’espace que limité ; elle est de

surcroît susceptible de générer des tensions entre ses protagonistes, et pas

uniquement de contribuer à la montée en puissance de leur action conjointe .

Lorsque le cadre politique, l’espace territorial, l’appart menace à une même

État et une même nation sont les mêmes pour une violence d’en bas et une violence

d’en Gault, lorsque des acteurs politiques sont capables d’organiser la rencontre de

leur projet et de la rage de jeunes exclus, lorsque les dirigeants du mouvement sont

eux-mêmes l’expérience vécue de la frustration et de la rancœur, par exemple perce

que leurs diplômes ne leur apportent pas la reconnaissance qu’ ils pouvaient

escompter, alors bien des ingrédients sont réunis pour l’escalade du terrorisme et sa

montée en puissance. Tel fut notamment le cas, au Pérou, avec le Sentier lumineux,

tout au long des années 80 . Pour l’instant, ce qui se jour avec l’islamisme de part et

d’autre de la Méditerranée procède de deux espaces politiques trop disjoints pour

que l’on puisse concevoir en France un scénario de type péruvien.

Ce qui ne devrait pas pour autant porter à l’optimisme. Ce n’est pas parce que

l’espace d’un terrorisme stable, puissant, combinant sous couvert d’islamisme

demandes sociales chenues d’en bas et projet politique mis en forme au sommer,

nous semble aujourd’hui très limité, que la violence, et même la violence terroriste,

est condamnée à disparaître. Et ce n’est pas parce qu’ elle disparaîtra que les

significations qu’ elle exprime auront été évacuées et que les problèmes qu’ elle

révèle ou qu’ elle souligne auront été réglés .

Page 77: Le térrorisme professeur falloul

L’hypothèse d’une démultiplication à venter d’actes terroristes expressifs,

confinant à une logique du désespoir, n’est donc pas à exclure.

Pourquoi les laissés- pour-compte fabriqués par la société française à grands

coups d’exclusion sociale, de discrimination raciste et de répression resteraient-ils

passifs, muselés par la présence des forces de police ? Les croit –on vraiment

incapables de trouver les ressources techniques nécessaires à l’expression violente

doleur révolte ; de leur sentiment, légitime, d’être méprisés, rejetés, niés dans leur

humanité, dans leurs potentialités, et poussés vers des conduites de destruction et

d’autodestruction ?

Si ce n’est pas ce scénario qui se développe, doit on exclure une évolution à

l’italienne, dans laquelle la dégradation sociale et urbaine conduit, dans les quartiers

de relégation, au dépassement delà violence, elle-même interdire ou minimisée par la

criminalité organisée et l’économie souterraine ? Ignorait-on qu’ il existe dans bien

d’autres pays, notamment en Amérique latine, de nombreux espaces de non droit, où

la violence privatisée, au plus loin du terrorisme expressif des exclus et sans projet

idéologique ou religieux, éventuellement gérée par une guérilla plus ou moins

ancienne, permet à ses protagonistes de faire régner l’ordre nécessaire à leurs trafics,

à commencer par ceux de la drogue – ce qui définit une formule dont pourrait se

rapprocher l’Algérie, où la violence politique est déjà associée à la désorganisation

économique et aux trafics en tous genres du « trabendo » ? Nous examinerons plus

loin les conditions d’une sortie de la situation actuelle permettant d’écarter pour la

France ces scénarios pessimistes.

Pour l’instant, nous devons savoir que les hypothèses les plus sombres, tout en

incluant l’idée d’un terrorisme en expansion, ne doivent pas être limitées à cette

dernière.

L’État face au terrorisme.

Pour le pouvoir politique qu’ il affecte, le terrorisme est toujours une

invitation à prendre des mesures qui renforcent son autorité en restreignant l’État de

droit Remarque élargie et théorisée par le ministre de l’Intérieur Charles Pasqua en

1994, à qui l’on reprochait la brutalité des pratiques répressives contre des militants

islamistes : l’État de droit, selon lui, s’arrête là où commence la raison d’État.

Face au terrorisme, les contraintes qui pèsent sur le pouvoir sont souvent

multiples et contradictoires il lui faut tout à la fois obtenir des résultats policiers et

éviter qu’ ils ne se soldent en surenchères meurtrières de la part des terroristes ;

Page 78: Le térrorisme professeur falloul

calmer l’opinion publique et, le cas échéant, Faire preuve de sollicitude à l’égard des

victimes ou des familles d’otages, dont le drame individuel suscite l’émotion, et ce

tout en refusant de céder au chantage et aux revendications, rassurer, sans pour

autant donner l’impression de minimiser la menace ; donnait l’ers information

attendues par la population, mais cependant éviter une transparence totale

susceptibles de profiter aux terroristes .

Le terrorisme exerce des effets ravageurs en déstabilisant le pouvoir.

Constamment lorsqu’ il est international, et parfois même lorsqu’il est interne, il

entraîne celui-ci dans la pratique du double discours, qui consiste à proclamer haut et

fort qu’il n’est pas question de négocier, pour en réalité le faire en coulisse, jusqu’ au

jour où une fuite dans la presse transforme cette pratique en scandale. Il exacerbe les

tensions entre services de police, ce qu’on appelle la « guerre des polices », chacune

ayant sa logique propre, ses intérêts, son rythme, ses contraintes et ses exigences : les

uns sont en principe au service de la justice (police judiciaire), les autres relèvent du

secret et du renseignement, de l’espionnage, du contre-espionnage et n’ont pas de

comportes à rendre à la justice.

Le terrorisme place couramment cette dernière dans une relation de

subordination au pouvoir politique, qui confine à l’intolérable lorsque celui-ci lui

demande, par exemple, de ne pas poursuivre des terroristes venus de l’étranger, de

trouver une astuce de procédure, de les relâcher en vertu d’accords secrets qui

assurent la « sanctuarisation » du pays, mais en bafouent la justice.

Il encourage des collaborations troubles, par exemple entre services de police

nationaux et étrangers, des arrangements douteux échappant à tout contrôle

politique.

La démocratie est perdante lorsque par exemple les tueurs des CAL (Groupes

antiterroristes de libération venue en France exécuter des membres d’État ou supés

tels, pour le compte du pouvoir espagnol bénédiction. Bénéficient du côté français de

facilités policières ; ou lorsqu’ un petit truand recruté par la sécurité militaire

algérienne, assassin à Paris de l’opposant algérien Ali Meili, peur repartir de France

vers l’Algérie sans être inquiété par les autorités française alors qu’ il a pourtant été

appréhendé.

Par ailleurs, le terrorisme déséquilibre l’action des ministères, au profit abusif

de l’un ou de l’autre C’est ainsi que, lors des deux cohabitations, le ministre de

l’Intérieur Charles Pasqua 2largit de jacot ses attributions, au détriment notamment

Page 79: Le térrorisme professeur falloul

de son collègue des Affaires étrangères, assurant à bien des égards la diplomatie de

la France, notamment avec l’Algérie : l’ambassadeur « AR large » des États- Unis,

chargé du terrorisme, nous confiera, en 1987, que lorsqu’ il venait à Pars il rendait

une visite de courtoisie au ministre des Affaires étranges français, avent de passer au

vrai traitement des dossiers avec le ministre de l’Intérieur.

Déstabilisant le fonctionnement de l’État de droit, le terrorisme pousse à une

réorganisation où se concentrent les pouvoirs.

La centralisation de la police avec l’UCLAT (Unité de coordination de la lutte

antiterroriste), et de la justice avec des magistrats spécialisées, un parquet unique et

une instruction centralisée sont en France le fruit du terrorisme des années 80, ce qui

apporte une efficacité accrue et aussi une subordination au pouvoir politique

théoriquement plus directe pour la policée, ce qui est plus fâcheux, pour la justice.

Le droit est aussi susceptible d’être affecté, de manière inquiétante, par

l’existence d’une menace terroriste importance. On le voit de façon spectaculaire en

Italie dans les années 70 et 80, lorsque sont promues de mesures telles que

l’extension de la détention préventive, la création du délite « concours moral » ou la

loi sur les « repentis », qui assure l’impunité ou de fortes réductions de peine à ceux

qui dénoncent leurs anciens camardes, ce qui ouvre la voie à de nombreux abus et

injustices de fait.

L’action antiterroriste passe ainsi par des change maints institutionnels qu’, à

eux seuls, sont toujours susceptibles de restreindre les libertés attachées à l’État de

droit, et d’assurer une concentration du pouvoir qui n’est jamais une bonne chose

pour la démocratie.

Page 80: Le térrorisme professeur falloul

Partie 2 : Techniques et financement du terrorisme

Chapitre1 : Techniques du terrorisme

C’est une idée répandue que le terrorisme ne peut être défini Substitut de la

guérilla, moyen d’expression des faibles, usage alternatif de la diplomatie d’un État,

il désigne encore ceux qui sont vus par d’autres comme des résistants. «Terroriste »,

comme «fasciste», peut désigner n’importe qui.

Il y a différents moyens d’échapper à ce dilemme : considérer l’action

terroriste du point de vue des motivations des hommes qui en font l’usage ou voir au

contraire le terrorisme selon ses effets des trusteurs. Il y a encore une voie

médisance : l’analyser comme une pratique, voire un métier. Cette voie est

inhabituelle, mais elle a des attraits. Les techniques terroristes évoluent en effet au

gré de la diffusion du savoir, des progrès des moyens de sûreté et de l’érosion des

effets médiatiques des attentats Ici comme ailleurs, l’habitude tue l’effet. Si l’on ne

saurait parler de mode en cette matière, il y a assurément des tendances. La rareté

actuelle des attentats à la bombe contre des avions en est une. La multiplication de ce

type d’action dans les années 80 a entraîné une réponse efficace des États et des

compagnies aériennes. Du moins jusqu’ à présent.

Faire du neuf avec du vieux

Il y a ainsi des permanences et des changements. Dire que la fin de la guerre

froide a remis en cause l’équilibre du monde et notamment l’ « ordre terroriste » a la

force de l’évidence. Aussi bizarre que cela puisse paraître, le terrorisme des années

60 ou 70 était assez

Les organisations terroristes ont souvent été jugées comme de simples

groupes d’idéologues, de psychopathes ou d’ennemis de la société et parfois comme

tout cela en même temps. Or, les membres de ces groupes obéissent à des

motivations assez semblables à celles qu’on trouve dans d’autres organisations

comme les partis politiques.

Page 81: Le térrorisme professeur falloul

C’est plutôt le moyen de la violence terroriste qui les distingue, non pas les

raisons de leur adhésion.

Le paradoxe des groupes terroristes provient de la ressemblance en certains de

leurs aspects avec les partis politiques tels qu’ils sont observés en général, tandis que

leurs modes d’action, fondés principalement sur la scandalisassions et la violence

comme moyens de pression, les rapprochent plutôt des groupes d’intérêt. Objets

hybrides, les groupes terroristes- comme les partis politiques- sont formés de

militants, de sympathisants ou de dirigeants. Comme les partis, ils impliquent en leur

sein une lutte pour les postes de décision et de direction. Ils impliquent encore une

division du travail ; de la même façon qu’un militant de parti est préposé au collage

des affiches, tel membre d’un groupe terroriste sera chargé de cacher des armes, un

autre d’assurer la logistique, un autre enfin de préparer des itinéraires de fuite.

Comme les partis, les groupes terroristes peuvent encore lutter entre eux – à leur

manière ultra-violente.

Ils ont également des points communs avec les groupes d’intérêt.

La raison en est simple : avec des méthodes théâtralisées, spectaculaires, les

groupes terroristes exercent bien une pression sur le pouvoir politique tout intérêt

peut être représenté, mis en forme et à l’origine d’une mobilisation- de la pêche à la

crevette à la libération de la Palestine. La défense ou la promotion de ces intérêts

peut prendre des formes infinies (manifestation, site in, tracts, grève de la faim, etc.)

les techniques terroristes étant une forme très protestataire, une violence

instrumentale qui est calculée, préméditée et planifiée.

Voyons donc les organisations terroristes comme nous verrions un parti ou un

lobby : aussi bien leurs dirigeants que leurs simples membres ont des motivations

personnelles, matérielles, politiques ou spirituelles. Est-ce le patriotisme, est-ce

l’argent ? Ou bien est-ce une frustration ? Elles sont des acteurs politiques violents,

mais des acteurs politiques tout de même : elles peuvent se développer, recruter,

former des militants, avoir une cohésion interne, agir, former une coalition avec

d’autres terroristes, être en concurrence, avoir le besoin d’un chef ou décliner, voire

disparaître à l’image de n’importe quel autre groupe politique. La

professionnalisation du terrorisme comme de la politique entraîne une sélection, une

lurette pour les postes qui donne la possibilité de mettre en œuvre des objectifs et de

décider. Cette professionnalisation croissante au fur et à mesure des changements de

responsabilités et de fonctions des membres crée, à l’image d’organisations

politiques, différents degrés de participation et de mobilisation, un rôle social

Page 82: Le térrorisme professeur falloul

différent au sein des organisations terroristes. Dans cette logique, les groupes

terroristes sont ainsi composés :

1-De membres actifs qui forment le noyau central et qui décident, agissent et

recherchent l’action destructrice.

2- De militants qui soutiennent logistiquement le premier cercle, en

fournissant activement une sécurité ponctuelle, des caches, de la nourriture, etc.

3- De sympathisants, population au degré de participation variable, inconstant

ou partiel, et qui agissent comme un vivier potentiel de recrutement et de soutien

logistique.

L’instrument de pression

Les groupes terroristes sont toujours structurés et défendent bien des intérêts,

qu’ils soient financiers, ethniques, criminels ou religieux comme souvent depuis la

fin de la guerre froide ou politiques.

Les « entreprises politiques» terroristes.

Comme dans les années 70, Ils peuvent indifféremment agir au plan local

strict ou au contraire à un niveau transnational, selon les nécessités de leur cause et

les possibilités qui leur sont offertes, en se déplaçant de par le monde en une sorte de

scène terroriste itinérante. Cette mobilité est assez récente. La fin de la guerre froide

l’a favorisée encore. Il était en effet d’usage, dans les années 70, de classer les

organisations selon leurs fondements culturels, ethniques, politiques ou religieux –

de nombreux groupes d’extrême gauche étaient alors en activité, de même que des

groupes arabes, anti-sionistes et/ou pro-palestiniens, à base islamique ou marxiste .

Aujourd’hui la réalité est autre. Un classement des groupes agit-il localement,

par exemple au Sri Lanka ? Est-il implanté dans plusieurs pays, profitant des

diasporas disséminées ? Bref, agit-il transnationale ment ? La problématique a

changé comme ont évolué les groupes terroristes. Il a fallu pour cela que la fin de la

guerre froide bouleverse la réalité du monde et supprime le soutien d’États.

I a fallu encore que s’accélère cette mondialisation qui accroît les flux de

voyageurs, de biens et d’informations. Il est par conséquent difficile de comparer des

Page 83: Le térrorisme professeur falloul

organisations terroristes d’époques différentes. L’exercice n’est possible qu’en se

tenant au cœur de la vie terroriste : le fonctionnement du groupe, son organisation. Il

y a là, aujourd’hui comme hier, des constantes.

Considérons par exemple l’ » approche indirecte » Elle fut une stratégie

développer pour influencer l’État. Dans le cas des groupes terroristes communistes –

combattants européens des années 70 et 80 (Action directe, Fraction Armée rouge,

Brigades rouges. Etc), elle consistait à frapper des symboles du régime, à la fois pour

le toucher au cœur, pour susciter un plus fort impact médiatique et pour que l’État

prennent des mesures de maintien de l’ordre et de sécurité de plus en plus pesantes

sur la population. En recourant aux pratiques terroristes, ces groupes imaginaient qu’

ils montreraient la nature réelle et oppressive, « fasciste et impérialiste », de l’État

démocratique occidental – selon la vision particulière du monde qu’ ils avaient .

Cette préoccupation n’existe plus aujourd’hui. Des réalités subsistent cependant. En

terrorisant une cible d’audience beaucoup plus large que les victimes directes, les

groupes terroristes tentent d’obtenir une satisfaction de leur objectif « Libérez nos

camardes !) «Convertissez vouez !», « Partez !» etc) Le terrorisme entre ainsi

brutalement – aujourd’hui comme hier – dans la compétition démocratique au les

partis politiques et des groupes d’intérêt pacifiques luttent par le moyen des élections

ou de l’action collective non violente.

Le groupe terroriste peut d’ailleurs actualiser ses objectifs, changé d’intérêts à

représenter. Profitant d’une amnistie du gouvernement socialiste dès son arrivée au

pouvoir en 1981 et du relâchement ordonné de la pression policière, Action directe

se dota ainsi de nouvelles bases en 1982, Elle agit pour le recrutement en direction

des immigrés tures et maghrébins, puis créa un squat dans un quartier populaire de

Paris. Cette modification de son recrutement fit évoluer sa tactique et l’orienta vers

des cibles plus internationales : anti-impérialisme, antisionisme, etc. La logique

même de la lutte ou de la compétition politique conduit à des stratégies de

différenciation. Il faut se distinguer pour être reconnu, représenter des intérêts

distincts, employer des méthodes caractéristiques (l’attentat à la bombe avec tel

explosif, pratiquer l’assassinat avec telle arme plutôt qu’une autre, tenir tel ou tel

discours, etc).

La capacité des groupes terroristes à représenter des intérêts, par exemple ceux

des musulmans ou de la « classe des travailleurs », est parfois niée par ceux-là

mêmes que les terroristes prétendent incarner. Le groupe Baader-Meinhof eut ainsi

conscience qu’il avait échoué à représenter « la cause du peuple » allemand et s’en

Page 84: Le térrorisme professeur falloul

chercha une autre : « Nous avons pensé que le peuple n’avait pas la force de se

révolter tout seul ; et c’est donc pour cela que nous ne pouvions pas nous identifier à

lui Nous avons alors choisi une autre identification et l’avons trouvée dans le «Tiers

Monde » A partir de ce moment, nous ne nous somme plus considérés comme des

Allemands, mais plutôt comme la cinquième colonne du Tiers Monde dans les

métropoles ».

Le métier terroriste

Comme la politique, le terrorisme est un métier, le courus terroriste s’organise

autour de formations diverses : un « apprenti », soucieux de lutter contre ce qu’il

perçoit être une injustice, apprend la confection des bombes et explosifs dans des

libres de chimie et s’entraîne dans des endroits déserts. Pour les mêmes raisons, un

autre fera son service militaire dans des unités parachutistes ou du génie. Ce genre de

formations autodidactes concerne plutôt les terroristes individuels et isolés ou les

petits groupes.

Dans la pratique, la professionnalisation des terroristes est plutôt la règle. Pour

mener à bien leur opération, et éventuellement pour rester en vie, les terroristes

doivent en effet utiliser des connaissances sûres et régir d’une façon ordonnée au

danger et à l’imprévu, toutes choses qui excluent l’amateurisme. Les organisations

les plus développées, les plus « sérieuses » et donc les plus dangereuses mettent en

place de véritables écoles pour l’entrée dans le terrorisme de leurs sympathisants les

plus motivés et dispensent leurs formations dans leurs camps militaires ou dans ceux

de l’éventuel État-sponsor.

Youssef…nous l’a ainsi expliqué : «A 18 ans, plus ou moins enrôlé de force,

j’ai quitté le Kurdistan irakien pour rejoindre mes frères à l’UPK » qui avait des

camps d’entraînement dans l’ouest de l’Iran. Les services de sécurité irakiens

surveillaient de toute façon ma famille, Nous avons eu une formation militaire et

doctrinale de base- tir à la Kalachnikov, initiation au programme politique de l’UPK

et à ses relations avec les États vains» Quatre l’Iran, il y a ou il y eut ainsi de tels

camps en Libye, Soudan, Yémen, Syrie, Irak, plus récemment au nord du Pakistan.

Oussama Ben Laden, ce financier ex saoudien des causes islamistes, se cache dans

des camps qui sont autant de lieux d’entraînement et d’apprentissage pour des causes

diverses : certains seraient situés en Afghanistan, au nord de la ville pakistanaise de

Page 85: Le térrorisme professeur falloul

Miram Shah, d’autres autour de Peshawar (Pambi, warsak et Saada). Deux grands

camps seraient situés près de la ville pakistanaise de Quetta, près de l’Afghanistan.

En Afghanistan, la ville de Khost posséderait deux camps, Badr 1 et 2, qui

regrouperaient des Arabes et de nombreux combattants cachemiris opposés à l’Inde,

des Tadjiks opposés au régime de Douchanbé, camps semble souvent situé dans

d’anciens bâtiments de l’Armée soviétique.

Il faut cependant remarquer que la formation de terroristes est à la portée de

tous les États- La nouveauté du terrorisme actuel est qu’il s’apprend parfois dans des

centre qui ne doivent rien aux États et qui se trouvent dans des zones où aucune

autorité étatique ne s’exerce avec force, où les États se sont effondrés.

Il y a parfois un basculement immédiat dans la clandestinité, la formation

exigeant de passer de la « vitrine légale » de l’organisation à sa branche armée par

des contacts ciblés dans des catégories de population que le groupe terroriste

considère à priori comme intéressantes, des militants recruteurs, rarement clandestins

ou terroristes opérationnels eux-mêmes, mobilisent quelques individus qui doivent

preuves de leur fiabilité et de leur motivation. Ce fut là le moyen Typique des

terroristes d’extrême gauche européens dans les années 70. Les apprentis terroristes

commençaient par la distribution de tracts, puis ciblaient eux-mêmes d’autres

candidats, ils poursuivaient leur intégration dans le groupe en cachant des armes, en

hébergeant des clandestines. Ils finissaient un jour par franchir la frontière de la

légalité et tombaient alors dans le terrorisme, l’action armée, les hold-up pour

financer la «cause révolutionnaire », les attentats à la bombe ou les détournements

d’avions.

En Algérie, à l’heure actuelle, il semble que le basculement soit beaucoup plus

rapide, quasi soudain, en raison de la tendance à la guérilla périurbaine du Groupe

islamique armé (GLA). La guerre civile algérienne réclame plus de « main-

d’œuvre » qui n’en exigea le terrorisme européen des années 70 et 80. Après 1992, le

GLA a recruté pour l’essentiel dans le centre de l’Algérie – notamment dans

l’Algérois- et d’abord dans les quartiers surpeuplés de Baraki, Bach-djarah, El

Harrache, ainsi que dans les petites agglomérations de la Mitidja (Sidi Moussa,

Boufarik, Meftah, Larbaa, etc). Désormais, le recrutement semble beaucoup plus

diversifié.

Hier comme aujourd’hui, le recrutement est un mélange constant de preuves

de confiance et de formation technique (Apprentissage de la fiabilité), qui sont autant

de « rites initiatiques ». Ainsi, globalement plus un terrestre monte dans la

Page 86: Le térrorisme professeur falloul

hiérarchie de son organisation et plus il donne des preuves de ses compétences

professionnelles.

N’en va-t-il pas de même dans un parti politique ?

LA formation des terroristes a de nombreux points communs avec celle des

militaires de forces péciales. Mais à cette formation militaire ou de renseignement

s’ajoute presque toujours une formation idéologique ou religieuse le camp de

formation de cadres du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) près

d’Amman,

En 1970, organisait des stages de cinq mois pour former militairement et

politiquement des cadres capables de diriger et d’animer des cellules clandestines. A

raison de 45 heures par semaine, le programme s’étendait sur 18 semaines.

Les premiers hommes du Fatah-conseil révolutionnaire d’Abou Nidal ont été

formés en Irak et par la suite en Syrie. Ils apprirent à se servir d’armes diverses,

provenant en général des pays de l’Est, puisque la Syrie comme l’Irak étaient

largement équipés par le Pacte de Varsovie. Un des hommes d’Abou Nidal précisa à

un journaliste que l’entraînement avait lieu dans un camp en plein désert, dans le

sud-ouest de l’Irak (six mois de formation, course de 10 km tous les matins, puis

quatre heures d’entraînement physique et de maniement des armes, cours de doctrine

politique).

La division du travail

Les groupes terroristes sont des organisations humaines, par conséquent avec

une part variable d’irrationalité. Malgré la tentation en particulier médiatique, il ne

faut pas les voir comme des acteurs politiques totalement rationnels, mais comme

des ensembles où cohésion et compétitions internes coexistent.

Organisations politiques, ils n’existent pas sans une direction fonctionnelle les

directions d’une organisation terroriste exige à l’évidence une adhésion. Cette

adhésions peut avoir une motivation idéologique, religieuse, ethnique, financière ou

familiale Elle exige encore le développement de stimulants et de gratifications

Page 87: Le térrorisme professeur falloul

suffisants et efficaces pour attirer des membres chez qui le don ou l’autosacrifice ne

sont pas les motivations principales. Ces stimulants peuvent être réels (argent,

voitures, planques luxueuses, etc) ou symboliques (décorations données par le

groupe, fonctions, grades, etc.). Ils doivent être estimés supérieurs aux coûts de

l’adhésion et au danger de l’action terroriste par les terroristes égoïstes ou n’agissant

pas d’abord pour autre chose ou quelqu’un d’autre qu’eux-mêmes la pression de

l’organisation sur ses militants, la violence symbolique qu’elle exerce à leur égard

peuvent être incommensurables. Le LTTE, l’organisation des Tigres tamoules,

exerce un contrôle terroriste de sa communauté d’origine.

Le suicide au nom de la cause est une pratique courante. C’est même dans la

production doctrinale de ce groupe une référence constante.

Les militants portent ainsi sur eux une capsule de cyanure pour ne pas avoir à

parler en cas de capture. De nombreux attentats suicides à l’explosif ont été

organisés contre des personnalités anti-LTTE. Une unité spéciale souvent composée

de jeunes filles, les Black Tigres, a en charge cette forme d’action.

Il ne faudrait pourtant pas réduire le fonctionnement des groupes terroristes

aux motivations ou fonctions de chacun des membres, à la division du travail (

surveillance, logistiques, commandement, etc) Il peut être judicieux de savoir

comment les membres du groupe se sont réunis pour former ce que les spécialistes

du comportement appellent un » moi collectif » ou les divers processus grâce

auxquels les membres de l’organisation vérifient en permanence leur respect de

l’idéologie et de l’existence du groupe Ainsi, dans l’Armée rouge japonaise, a-t-on

assisté à des meurtres épurations, voire à des suicidés rituels, En février 1972, après

un siège de plusieurs jours, les forces de l’ordre japonaises investirent une cache de

l’ARJ dans un massif montagneux de l’archipel . Un examen des lieux permit de

découvrir les corps de 14 jeunes gens, garçons et filles, que les terroristes arrêtés

reconnurent avoir tués, les accusant d’être des « déviationnistes » ou de manifester

des « tendances bourgeoises » Parmi les « charges » retenues contre eux figuraient

par exemple le port de bouches d’oreilles ou des relations sexuelles . Quelques

victimes avaient été abandonnées à moitié nues dans la montagne et étaient mortes

de froid L’une d’elles était enceinte au moment de son assassinat.

Comme les militaires, certains terroristes peuvent glorifier leurs exploits et

croire en une supériorité sociale fondée sur l’ancienneté et le courage au feu Chez les

terroristes arabes en particulier, un commando terroriste ne conserve son honneur de

combattant que s’il lutte jusqu’ à la mort Hans-Joachim Klein, le terroriste allemand

Page 88: Le térrorisme professeur falloul

blessé lors de l’opération montée par « Carlos » contre la conférence de l’OPEP à

Vienne en décembre 1975, fut fêté en héros par ses pairs arabes. Les deux

Palestiniens de Septembre noir qui furent légèrement blessés à Munich en septembre

1972, lors de la prise d’otages des athlètes israéliens à l’occasion des Jeux

olympiques, furent ensuite libérés, mais pour être chassés peu après par leur

organisation avec « honte et opprobre ». Le troisième qui ne renonça qu’à la limite

de ses possibilités physiques – fut fêté comme un héros. Des photos des hommes du

Hamas furent ainsi longtemps affichées dans de nombreux magasins jordaniens ou

palestiniens.

«Un groupe rock local, les Martyrs, est connu pour chanter leur gloire ».

Phénomène classique dans tout groupe social, certaines oppositions, tensions

ou dissidences sont parfois apparues au sein des groupes terroristes. Une coopération

interne apparaît, une lutte pour les postes ou pour le contrôle du pouvoir dans le

groupe peut surgir.

Les postes de direction, y compris dans les groupes terroristes, donnent « la

possibilité, au moins formelle, de mettre en œuvre un programme et des

convictions » Ce genre de conflit touche principalement les organisations à fort

effectif. Un groupe de quatre ou cinq membres connaît par définition moins de

conflits génères par une répartition systématique des tâches. L’efficacité supérieure

des groupes relativement petits paraît d’ailleurs confirmée aussi bien par

l’observation et l’expérience que par la théorie.

De même, a-t–on parfois considéré que les petits groupes agissaient

potentiellement avec plus de décision et d’efficacité que les grandes organisations

plus inertes : «Les petits groupes à organisation centripète rassemblent et utilisent

toutes leurs énergies alors que, dans les grands groupes, les forces restent très

souvent virtuelles » La taille est ainsi un facteur fondamental dans la vie d’un groupe

terroriste. Plus un groupe est petit, plus il est grand, plus il est grand, plus il est

hétérogène et morcelé en courants. La trêve annoncée en juillet 1997, par des

fondateurs de la Jamaa Islamiya emprisonnés, a ainsi provoqué de nombreuses

divisions dans l’islamisme égyptien, certains considérants que les prisonniers

n’avaient aucune marge de manœuvre. Les dirigeants extérieurs de la Jamaa à

Khartoum, à Ankara et à Peshawar ont exigé leur démission, En Égypte, les groupes

clandestins ont décidé de poursuivre leurs actions violentes, actions qui se sont

concrétisées dans l’attentat du temple de Louxor, contre des touristes (novembre

1997, 67 morts et 25 blessés).

Page 89: Le térrorisme professeur falloul

Les concurrences internes

Comme dans toute organisation, la montée en puissance accroît les luttes

internes Le danger de certaines fonctions peut procure au terroriste de base un

sentiment de rancœur d’autant plus fort que le risque personnel immense qu’il court

(Sa vie est en jeu !) n’est pas toujours récompensé par des gratifications . La base

dénoncera parfois la centralisation ou l’autoritarisme du sommet. Ainsi, dans les

Brigades rouges, certains terroristes critiquèrent-ils le népotisme d’un dirigeant qui

avait promu sa compagne à un poste important.

Diverses organisation terroristes se sont d’ailleurs scindées ou ont disparu en

raison de mésententes internes graves, d’autres ont parfois été dépassées par des

éléments incontrôlés. L’ETA, organisation née en 1959, se scinda en deux en 1974-

d’un côté, l’ETA militaire, de l’autre, l’ETA politico-militaire.

En Algérie, le GIA est un autre exemple d’organisation singulièrement

touchée par des luttes internes et, à dire vrai, dès sa création.

Cette entité islamo-criminelle fut influencée par une secte fondamentaliste

extrémiste que la presse égyptienne désigna sous le sobriquet d’ » Anathème et

hégire » (Takfir wa’ l Hijra).

Cette secte s’implanta en Algérie en 1974. En juin 1990, le « Takfir » algérien

créa le premier groupe armé, le « Youm el Hissab » (Jour de la rédemption), avec à

sa tête Allem Abdenour, l’ » émir Nour « (arrêté et condamné à mort), puis

Noureddine Seddiki (abattu par les forces de police).

Une première scission eut lieu lorsqu’ un membre influent, Baâ Seddiki, en

opposition incessante, se rallia au Mouvement islamique armé (MIA) d’Abdelkader

Chebouti. Une deuxième crise eut lieu quand, en février 1993, Sid-Ahmed Mourad,

dit Djaâfar El-Afghani, le nouvel « émir » du GIA, fut éliminé avec toute la

direction du groupe par les forces de sécurité à Bouzaréah. En mai 1996, l’émir de

L’araba, Mustafa Kertali, fit une nouvelle sécession, quitta le GIA et fonda le

Mouvement islamique pour la Prédication et le Jihad. En juin 1996, le

nouvel « émir », Djamel Zitouni, fut victime d’un guet-apens monté – croit-on – par

des dissidents du GIA.

Page 90: Le térrorisme professeur falloul

Les dissensions internes d’un groupe peuvent créer des difficultés d’approche

pour les puissances publiques. Après le double attentat de juillet 1997 à Jérusalem,

les principaux responsables de la sécurité et du renseignement palestiniens

demeurèrent divisés sur le degré de coopération qu’ils devaient entretenir avec leurs

homologues israéliens. Un des principaux responsables de la sécurité intérieure, le

général Amin al-Hindi, était connu pour ses positions anti-intégristes et voulait

éliminer totalement les infrastructures clandestines du Hamas et du Jihad islamique

en revanche, le chef de la police, le général Ghazi al-Jibril Rajoub, considéraient que

la branche armée du Hamas était déterminante pour contraindre le gouvernement

israélien à faire des concessions Palestiniens et Israéliens étaient en l’espèce

confrontés à un problème identique : « Les attentats de Jérusalem étaient organisés

par une structure nouvelle du Hamas, basée à l’extérieur des territoires palestiniens.

Le Hamas et son organisation militaire semblaient dépassés par cette opération, mais

seuls les responsables de cette organisation pouvaient apparemment donner des

informations sur la préparation de nouveaux attentats » Cette situation contribuait à

associer ces dirigeants à un accord politique : Arafat rencontra donc les dirigeants du

Hamas et du Jihad islamique en août 1997.

Les luttes d’influence qui existent au sein d’un État peuvent aussi se perpétuer

dans une organisation terroriste qu’ il soutient la « révolté des affamés » lancée au

printemps de 1997, à Baalbek, fut organisée par le cheikh Sobhi Tufayli, un chef

dissident du Hezbollah et un personnage qui serait lié à l’aile dure du pouvoir

iranien..

Cette action fut menée pendant la campagne électorale iranienne.

Tufayli soutint son ami Ali Akbar Nateq-Nouri contre Mohammed Khatami. Il

semble que, par son action, Tufayli ait surtout réagi à la décision du chef du

Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah, de ne plus faire payer par cette organisation les

salaires de ses gardes du corps et d’avoir écarté des postes de responsabilité les

chiites de la plaine de la Bekaa au profit d’hommes originaires du sud-Liban. Tufayli

reroche encore à Nasrallah d’avoir fait du Hezbollah une affaire familiale le père de

Nasrallah est le principal responsable des associations caritatives du Hezbollah, son

beau-frère est désormais l’imam des prières du vendredi dans la Bekaa; son cousin

est périssable du département culturel.

Nasrallah lui-même a évincé le responsable de la Fondation pour les martyrs

qui reçoit un million de dollars par mois de l’Iran, il a encore pris le pouvoir aux

fondations Imdad (ravitaillement) et pour les écoles ( Al Imam) financées par le

Page 91: Le térrorisme professeur falloul

ministère iranien de la culture. A l’été 1997, Tufayli cherchait à renforcer son

mouvement dissident en créant un service de sécurité en son sein la compétition

entre Tufayli et Nasrallah, si elle est une affaire de courants politiques en Iran, est

aussi une affaire de réseaux : courants politiques en Iran, est aussi une affaire de

réseaux : comme Nasrallah, Tufayli sait s’entourer de ses proches.

Son gendre et des personnalités religieuses de Baalbek Figurent parmi les

responsables de ce service de sécurité. Cheikh Tufayli a en outre ouvert des compas

d’entraînement de ses partisans prés de son bourg natal de Brital, avant d’affronter

les forces libanaises au début de 1998.

Les liens entre le Hezbollah et l’Iran sont d’ailleurs connus : le secrétaire

général de cette organisation, cheikh Hassan Nasrallah, effectua en octobre 1997 sa

plus longue visite en Iran afin d’obtenir une prolongation de son mandat. Il rencontra

pour l’occasion les principaux responsables iraniens : le président Khatami, le

ministre des Affaires étrangères, le guide suprême, Ali Khamenei, et le commandant

en chef des Gardiens de la révolution.

En considérant les courants intérieurs ou externes qui modèlent les groupes

terroristes, nous touchons à une des modalités de leur fin une compétition entre

groupes terroristes ou à l’intérieur de l’un d’entre eux survient parfois pour faire

prévaloir certaines vues, pour emporter les places de direction ou pour devenir le

plus influent.

Une observation des groupes terroristes européens ou arabes montre que le

plus souvent, hier comme aujourd’hui, une scission s’opère dès qu’un débat se pose

sur la poursuite, l’intensification ou l’abandon de la lutte violente. Débattre de la

tactique et de l’intensité de la violence terroriste peut ainsi être un signe

d’affaiblissement de l’organisation terroriste.

La diversité des cibles choisies peut encoure indiquer quelques nuances

idéologiques entre les composantes d’un groupe ou entre groupes.

Dans le cas de la Fraction Armée rouge par exemple, il n’était pas indifférent

qu’une de ses cellules clandestines attaqué l’immeuble Springer, un groupe de presse

allemand, à Augsbourg et Munich ou qu’une autre s’en soit prise à un juge à

Karlsruhe. Le choix de cette même organisation d’attaquer les locaux de la police, en

représailles de la mort d’un de ses membres, ressemblait aux actions anarchistes

berlinoises et munichoises en 1970 et 1971 Or un des membres actifs de ce groupe

venait du milieu anarchiste. D’autres attentats du groupe allemand furent en

Page 92: Le térrorisme professeur falloul

revanche plutôt le prolongement d’une ligne anti-impérialiste et anti-américaine, les

communiqués de ces dernières actions faisant explicitement référence à la guerre du

Vietnam,

Les scissions et compétitions intergroupes.

Hors des luttes et compétitions internes propres à chaque groupe, la

concurrence entre les groupes peut se révéler parfois très âpre.

Le mouvement nationaliste corse a ainsi été divisé, sous-divisé même, en

groupes adverses, s’opposant sur les idées, les moyens et les cibles, bref sur la

stratégie et sur les tactiques.

Quand, en 1966, une seule organisation représentait le nationalisme corse (le

Front régionaliste corse dirigé par Charles Santoni), il y avait de nombreux

concurrents dans les années 90, organisés en «vitrine légale » et branche militaire :

l’Accolta naziunale corsa/ Resistenza, la Cuncolta naziunalista/ FLNC-Canal

historique, le MPA (Mouvement pà l’autodétermination) / le FLNC-Canal habituel,

etc. Cet écheveau d’organisations fratricides révèle d’ailleurs l’échec des tactiques

nationalistes corses. La prise de pouvoir et la légitimation internationale de l’OLP

après la guerre du Golfe, la reconnaissance de l’IRA comme un partenaire officiel

pour des négociations montrent a contrario qu’ il vaut mieux qu’ une cause soit

identifiée en une seule organisation dominatrice agrégeant toutes les demandes

politiques, avec des discussions et des courants internes, plutôt qu’ en une multitude

de petites groupes, sans grande influence ni moyens importants et qui pour exister

doivent donner chaque jour la preuve de leur existence : un grand nombre de petits

attentats anodins.

C’est que les coalitions sont très rares dans le monde du terrorisme – à la

différence des coalitions de partis politiques classiques – essentiellement pour des

raisons de sécurité une coalition implique qu’un plus grand nombre de personnes

connaissent les plans et les mesures de décuité d’un groupe terroriste, sans forcément

accroître les bénéfices possibles. A effectifs accrus, sécurité et efficacité amoindries.

Page 93: Le térrorisme professeur falloul

Les « marques » terroristes.

De la même façon que les organisations politiques les plus classiques, les

groupes terroristes se dotent d’un nom qui est leur marque, leur appellation sociale.

L’étude des noms des groupes terroristes révèlent ainsi beaucoup sur les fondements

doctrinaires du terrorisme : à l’extrême gauche, certains mots reviennent

évidemment plus souvent « Rouge» bien sûr, mais aussi « Prolétarien », « Armée »,

« Libération », « Révolution » et ses dérivés, etc ; à l’extrême droite, dans les milices

américaines, « milice», «national », « Aryen», « Ordre», etc A l’heure actuelle, il

est évident que l’Islam activiste est une source d’inspiration essentielle

(« Islamique », « Jihad »- la guerre sainte, « Hezbollah » le parti de Dieu, etc.)

Les groupes terroristes se donnent des appellations ad hoc et mettent au point

des célébrations alternatives et concurrents des célébrations officielles, dont on sait

qu’elles fondent et légitimassent un régime (ex. le bicentenaire de la Révolution

française, l’utilité politique des personnages historiques, de Jeanne d’Arc et de

Clovis) L’ASALA a ainsi utilisé des appellations de circonstance, comme certains

groupes palestiniens (« Organisation du 28 mai » en l’honneur de la proclamation, le

28 mai 1918, de la république d’Arménie) ou une sorte de culte des martyres («

Groupe Orly » à cause de l’arrestation d’un terroriste à Orly, le 11 novembre 1981)

Le Fatah- conseil révolutionnaire choisit différents noms : Mouvement de libération

nationale palestinien, Juin Nour pour ses attaques contre la Jordanie ( à l’initiative de

la Syrie entre 1983 et 1985), Brigades révolutionnaires arabes pour ses opérations

contre le Koweït et les Émirats arabes unis; Organisation révolutionnaire des

musulmans socialistes quand il attaquait des objectifs britanniques; Révolution

égyptienne pour des actions contre des diplomates israéliens au Caire ou pour le

détournement d’un avion égyptien à la fin de 1985 ; Al Asifa ( La tempête), ancien

nom de la branche militaire du Fatah qu’ Abou Nidal s’est approprié, car il

prétendait être l’héritier du Fatah Al-Ikab ( l le châtiment) pour le premier attentat

attribué à Abou Nidal, Organisation de la Jeunesse nationaliste arabe, créée par la

Libye au début des années 70. Le détournement d’un avion civil de la compagnie

KIM, auquel participa Abou Nidal, en 1973, fut revendiqué au nom de cette

organisation le 25 janvier 1985, l’assassinat de l’ingénieur général de l’armement

René Audran, un haut fonctionnaire du ministère de la Défense français, fut

revendiqué par le commando « Elizabeth Van Dyck » d’Action directe, du nom

d’une militante de la fraction Armée rouge abattue par la police allemande en 1978,

Autre exemple, l’attentat à la bombe du 13 avril 1985 devant une banque israélienne

à Paris, fut revendiqué par Action directe .

Page 94: Le térrorisme professeur falloul

- Unité combattante Sana Mheidli, « du nom d’une jeune Libanaise qui, le 9 avril

1985, commit une action de sacrifice (Chah âdat en qui, le 9 avril 1985, commit

une action de sacrifice (Chah âdat en arabe) en lançant sa voiture contre un convoi

militaire israélien ».

- La glose des groupes terroristes est aussi un des signes distinctifs de ces

organisations Leurs revendications révèlent par exemple toute une culture

particulière, une vision du monde : celles d’un groupe comme le FPLP se

remarquaient par des références maoïstes répétées. De même, dans celles du GIA

en Algérie, apparaît souvent «une connaissance de l’Islam et du Coran qu’il

considère littéralement pour retourner à la plus stricte orthodoxie (Salafiya, au sens

strict fondamentalisme)» Exister en tant qu’organisation politique, c’est en effet

exprimer, représenter, traduire, défendre, illustrer et argumenter, bref, produire des

références diverses culturelles, politiques et religieuses. Le nouveau FLNC bras

armé de l’organisation nationaliste corse vivra, n’a-t-il pas été créé en respectant

divers symboles ? Elle effectua son premier attentat le 12 janvier 1997, un an

exactement après la conférence de presse» clandestine » du FLNC-Canal historique

annonçant un « processus de paix ».

Nous savons encore la prédilection du GIA à intervenir au cours du mois du

Ramadan. Il existe en outre des « produits dérivés»: un groupe de musique corse

nationaliste, les Canta U Populo corsu, a une chanson à la gloire des nationalistes ;

des tee-shirts sont disponibles balistes : le militant encagoulé, agenouillé et avec un

fusil d’assaut à l’épaule.

Comment les terroristes finissent

Tout groupe terroriste a vocation à disparaître à un moment ou un autre, soit

qu’il ait réussi à concrétiser ses objectifs, soit qu’ il ait été annihilé par les forces de

l’ordre. Différentes fins peuvent ainsi être distinguées :

1/ La puissance publique fait en sorte qu’il soit impossible au groupe terroriste

d’agir. Il peut être physiquement détruit ou arrêté ( ex.les terroristes islamistes de

l’été et de l’automne 1995, en France ou Abdullah Ocalan à la fin de 1998) Le

gouvernement ture a ainsi tenté d’abattre Abdullah Ocalan Tans Ciller, le premier

ministre turc de l’époque, a reconnu l’utilisation de fonds secrets des services secrets

Page 95: Le térrorisme professeur falloul

de son pays pour l’organisation d’attentats en Syrie « Le 2 mai 1996, après une

préparation de plusieurs mois, un attentat à la bombe, détruisit totalement l’une des

résidences d’Ocalan à Damans dans le quartier d’Abou Remaneh » Ocalan était ce

jour-là dans un des compas d’entraînement du PKK dans la Bekaa libanaise, Son

arrestation-enlèvement au début de 1999 ne fut jamais que l’ultime épisode d’une

longue traque la dissuasion peut aussi fonctionner, l’autorité élevant les coûts et les

risques pour les groupes terroristes .

2/ L’intégration politique ou l’acceptation des règles de la démocratie

représentative, le groupe prend la décision d’abandonner le recours temporaire ou

permanent au terrorisme au profit d’autres modes de comportement politique, à

l’occasion d’un processus de paix et/ou de la reconnaissance politique par

l’adversaire (l’OLP, L’IRA, peut-être demain le PKK, etc). La pression se

transforme en stratégie de conquête du pouvoir, de stricte machine à terreur, le

groupe devient machine politico-électorale.

3/ La désintégration et j’hésitation des membres à aller jusqu’ à la mort

entraînent parfois la fin des groupes terroristes. C’est là, en quelque sorte, un

phénomène d’usure. L’adhésion des membres au groupe et à ses buts diminue.

4/ Un groupe peut aussi disparaître si ses soutiens polisques, logistiques et

financiers s’éteignent. «Carlos », abandonné par ses commanditaires, ses propres

hommes dispersés de par le monde, devint si vulnérable qu’il fut possible de

l’arrêter.

5/ L’évolution profonde d’une société peut encore rendre caduc un groupe du

même faon qu’elle peut entraîner le déclin de partis politiques ou des groupes

d’intérêt. Un groupe terrestre, comme un parti politique ou un groupe d’intérêt

classique, peut cesser de vouloir ou de représenter diverses demandes politiques, la

fraction Armée rouge en Allemagne s’est ainsi auto dissoute après la réunification

allemande et la fin de l’URSS. En avril 1998, la RAF a annoncé sa dissolution : « La

guérilla urbaine menée par la RAF appartient désormais à l’Histoire ».

6/ Dernier mode, la réussite du groupe. La menée à bien de ses objectifs, la

réussite de ses attentats peuvent entraîner la fin de son existence par autodissolution

(ex. les groupes terroristes créés spécialement pour obtenir la libération de

compagnons emprisonnés et qui disparaissent mission accomplie).

Page 96: Le térrorisme professeur falloul

Sortir du terrorisme

Est-il possible de sortir d’un groupe terroriste ? Ce n’est jamais facile, Le

départ d’un militant est le plus souvent perçu comme un signe de lâcheté et comme

une trahison. Surtout, la sécurité du groupe tout entier peut être remise en cause par

ce départ. En n’étant plus dans le groupe, le membre partant ne lui donne plus

constamment – comme il le faisait auparavant des signes d’allégeance et de fidélisé.

Le militant quittant une organisation peut d’ailleurs devoir affronter seul la vie

clandestine et ses impérieuses exigences. Hans-Joachim Klein, terroriste ouest-

allemand désormais repenti a ainsi bien montré toutes les difficultés qui l’attendent,

surtout s’il a auparavant, comme lui, participé à des actions terroristes de grande

envergure (clandestin depuis plus de vingt ans, il fut arrêté en France en septembre

1998) D’un autre côté, il va de soi que le groupe terroriste n’a pas non plus intérêt à

contraindre qui que ce soit à rester. L’efficacité demandée pour toute action exige

une motivation volontaire, des preuves de solidarité et de détermination. Les aveux

de différents terroristes ayant abandonné la clandestinité et l’action politique violente

permettent de conclure que le groupe fait pression sur ses membres pour les unir et

leur faire saisir le manque de perspectives en cas de rupture. La vie clandestine et ses

dangers, la difficulté matérielle de l’envisager seul renforcent la solidité de

l’engagement envers le groupe terroriste. Ici, la taille du groupe terroriste est

primordiale. Dans un groupe de vingt personnes, la cohésion est théoriquement très

forte – beaucoup plus forte, on le saisit aussitôt, que dans un groupe de plusieurs

centaines de membres. Le départ d’un membre peut pourtant être décidé par

l’organisation elle-même à la suite d’un désaccord sur la ligne politique ou pour des

raisons personnelles- Le membre voulant quitter le groupe s’apercevant par exemple

que la vie clandestine lui est plus dure que ce qu’il pensait. Il est clair pourtant qu’

un départ n’est que rarement favorisé. Selon des sources du camp républicain, l’IRA

était ainsi, fin 1997, à la recherche d’un de ses activistes, suspecté d’avoir fait

défection au profit de la « Continuity IRA ».

Le départ d’un membre ne se pose pas seulement dans la clandestinité

Certains terroristes ont quitté leur groupe après leur arrestation ou ont déclaré cesser

la lutte politique violente après une durée plus ou moins longue de détention, voir

même à leur sortie de prison, Des terroristes repentis acceptent même de collaborer

avec les forces de l’ordre le comportement de l’autorité judicaire peut ici avoir un

rôle non négligeable Des lois, types « lois sur les repentis », en abaissant le coût que

payera un terroriste s’il donne des informations substantielles, ont à la fois le mérite

Page 97: Le térrorisme professeur falloul

d’être pragmatiques, de faciliter la lutte anti-terroriste et souvent de miner les

groupes terroristes par des départs inopinés et des informations sensibles.

S’opposer en fin de compte à une décision collective du groupe, le quitter ou

le trahir exigent certainement d’avoir une forte personnalité et de pouvoir « se référer

à un système de valeurs politiques, morales et culturelles autre que celui du groupe »

Perdre ses camarades, c’est bien souvent pour un terroriste perdre ses valeurs, donc

ses repères.

Chapitre La logistique du Terrorisme

Le terrorisme est surtout visible en ses conséquences les plus spectaculaires et

les plus médiatiques, dans ses résultats manifestes.

Il est toutefois autant un processus long et minutieux qu’un acte soudain,

brutal et spectaculaire. Il est une machinerie compliquée, un processus latent. Nous

venons de voir que la structure des groupes terroristes est à la fois l’indice des

relations sociales que veulent privilégier ses dirigeants (un groupe terroriste se veut-

il « démocratique » ? Sa direction pourra être collégiale et à l’écoute de la base) et

influencée par les contraintes de sécurité. comme pour toute organisation politique

non terroriste, les groupes terroristes voient leurs structures orientées pour satisfaire

aux objectais communs.

L’organisation, le nom même des fonctions en vigueur dans ces groupes,

montre une culture d’organisation particulière en leur temps, les groupes d’extrême

gauche européens récupérèrent ainsi.

- Pour dénommer leurs différentes structures – la vulgate marxiste-léniniste ou le

vocabulaire de la résistance de la deuxième guerre mondiale. De plus, dans un

groupe terroriste comme dans tout autre, le mode d’organisation dépend de ce que

chacun est prêt à y mettre A l’évidence le coût individuel de l’engagement dans le

terrorisme et par conséquent les motivations sont multipliées par l’immense danger

que représente ce basculement dans la violence.

Tous ces raisons font que les formes des groupes terroristes sont variables,

tout comme les sources de leur financement.

Page 98: Le térrorisme professeur falloul

Aujourd’hui comme hier, l’instinct de survie nécessaire aux terroristes

détermine des formes d’organisation et de soutien spécifiques et quasi obligatoires.

Les réseaux

Les réseaux terroristes dépendent pour l’essentiel du nombre de membres du

groupe terroriste, de leur théâtre d’opération et de leur lieu d’origine, de leur soutien

logistique enfin.

La structure des groupes terroristes est cependant le plus souvent organisée en

pyramide, du type de la hiérarchie militaire ou en cellules à effectif restreint, ou les

deux à la fois Seuls les groupes islamistes sont différemment structurés, en une

coalition de groupes divers, changeante au Iran «Ce groupe se compose d’un maktab

( bureau) central ( le soleil) et de maktab satellites ( les planètes), lesquels possèdent

aussi leurs satellites des groupes locaux » Mais que quelques-uns de ses membres

deviennent opérationnels et ils s’organisent en cellule, le commandement s’adresse

directement aux exécutants sans intermédiaires bureaucratiques, Pour leur action, les

cellules combattantes prennent des noms variés (Jihad islamique », «Jihad islamique

pour la libération de la Palestine », « Organisation de la justice révolutionnaire »,

« Organisation des opprimés sur terre »,etc). Et se désintégrèrent ou débaptisèrent

aussitôt après l’attentat.

La structure pyramidale permet en théorie une rapide transmission de la

décision. L’expérience montre qu’elle est fragile et qu’elle résiste difficilement aux

investigations policières, Autre limite, comme toute organisation politique, une

direction forte et matérialisée, avec des pratiques visibles et des privilèges, entraîne

souvent des conflits, des rivalités ou des oppositions Comme dans les organisations

politiques classiques, les membres directeurs d’un groupe terroriste peuvent en effet

entrer en compétition pour imposer leur vue et faire prévaloir leur intérêt. Mao Ze-

dong a théorisé dans ses écrits sur la guerre des partisans ce type de direction

centralisée.

La structure cellulaire est plus souple d’utilisation, surtout si les cellules sont

autonomes fonctionnellement et si- agissant vers un but commun – elles sont

indépendantes. Que l’une soit découverte.

Page 99: Le térrorisme professeur falloul

Et l’autre continuera pourtant à agir. Au XIX siècle, les grands groupes

terroristes utilisèrent cette structure Ils eurent parfois des directions collégiales,

notamment les groupes «populistes» russes (ex.Narodnaya Volya), mais leur

inclination alla toujours vers une direction unique, permettant rapidité, efficacité et

réaction dans l’urgence,

Une organisation mixte peut arriver à concilier les avantages des deux

systèmes organisationnels pour peu que les niveaux hiérarchiques soient

suffisamment cloisonnés.

Exemples de structures terroristes.

L’Organisation Fatah-C,R, d’Abou Nidal était divisée en deux directions au

milieu des années 80 ;

- Une direction politique ayant en charge la propagande, le soutien financier des

membres et la collecte des fonds. Son siège était à Damas jusqu’ au milieu de 1985

puis à Tripoli, au gré des soutiens étatiques typiques de cette époque, Certains de

ses membres, arrêtés, ont prétendu que la direction était collective, dans le respect

d’ailleurs de l’influence idéologique « socialiste arabe » qui caractérisait ce

groupe.

- Une direction militaire ayant en charge le recrutement et l’entraînement des

membres actifs, implantée à la fin de 1986 dans la plaine de la Bekaa au Kiban et

sur la côte libanaise (prés de Sidon, notamment à Beddaoui ( le plus grand camp

palestinien du Liban) et à Mar Elias dans la banlieue de Beyrouth).

Cette direction s’occupait des actions au Sud-Liban, ainsi que les opérations

spéciales en Europe ou au Moyen-Orient Elle organisait des actions contre les

dirigeants de l’OLP, ce qui était la conséquence de la compétition politique entre

Arafat et Abou Nidal

Seules les actions contre des cibles juives ou israéliennes étaient revendiquées

par le groupe sous son vrai nom. Sa revendication se faisait généralement par

téléphone ou par lettre à une agence de presse ou à un journal.

Les cellules clandestines de cette organisation comprenaient de 3 à 7

membres, Elles étaient compartimentées afin que seuls quelques membres actifs

connaissent des membres d’autres cellules, Toute cellule cherchait en recevait des

instructions et des informations sur sa cible pendant plusieurs semaines, notamment

concernant la méthode à utiliser et la façon de protéger sa fuite une fois l’opération

Page 100: Le térrorisme professeur falloul

effectuée. Chaque membre était désigné par un pseudonyme et ne connaissait ses

compagnons que par leur pseudonyme Ils réduisaient au minimum le nombre de

leurs rencontres et de leurs appels téléphoniques et, si la cellule devait se réunir, elle

le faisait dans un lieu public. Les messages étaient transmis par des courtiers connus

et étaient codés. Les messages étaient transmis par des courtiers connus et étaient

codés. Le chef de la cellule avait plusieurs fonctions : officier de renseignements,

intendant et logisticien (organiser le transport, entreposer des armes, envoyer et

recevoir des messages, s’occuper des finances de la cellule, etc.)

De son côté, le groupe Al Jihad d’Égypte- un groupe islamiste était ainsi

organisé en 1982 : une direction stratégique liée à l’équivalent fonctionnel d’un

pouvoir législatif, une s’assemblée consultative sur les questions religieuses

commandaient un état-major chargé de concrétiser les actions terroristes décidées A

son service, cet état-major avait trois branches satellites :

- Une branche logistique (renseignement, armement, propagande, section

technique) ;

- Une branque actions (entraînement militaire, soutien médical, une section de

tireurs d’élite et commandement opérationnel) ;

- Une branche chargée du prosélytisme (enseignants, missionnaires, prêcheurs dans

les mosquées).

On observe parfois que n aux différents cercles de leur organisation, les

terroristes ont donné des fonctions différentes par exemple au premier cercle,

l’action Au deuxième cercle, le soutien actif (recherche de fonds, échanges de

devises étrangères volées, vête maints, papiers, transport de courriers ou d’armes, de

munitions, etc) Au troisième cercle, le soutien passif des « irréguliers », selon le

terme employé par les Brigades rouges, c’est-à-dire les non clandestins ( accueil au

domicile, prêt de logement, de voiture, soutien financier, etc). Les groupes terroristes

à faible effectif s’organisèrent ainsi en différents cercles – notamment les groupes

terroristes européens d’extrême gauche dans les années 70.

Cela recoupe assez exactement, notons-le, mais sous une forme servant la

violence, la structure classique des partis politiques ou des groupes d’intérêt

distinguant le degré d’adhésion et de participation :

Page 101: Le térrorisme professeur falloul

Il y a là dans le terrorisme, comme dans des domaines plus classiques, une

véritable culture de l’organisation diversement structurée : dirigeants, militants,

responsables, militants de base, sympathisants, donateurs, cotisants captifs, etc

Dans les années 70, «Carlos» utilisa régulièrement des femmes pour les

fonctions de soutien il est vrai que les femmes se révèlent très efficaces pour faire

parvenir des messages et des objets.

Elles peuvent modifier leur apparence par des vêtements, par un maquillage,

etc, qui seront fonction de l’apparence physique ou du niveau social des gens

qu’elles doivent côtoyer et faciliteront leur mimétisme. Une apparence inoffensive a

bien souvent apporté des solutions aux problèmes soulevés par la clandestinité.

Comme dans les partis politiques ou les groupes d’intérêt, les militants

permanents sont la plupart du temps rérémunérés. Ceux des Brigades rouges, dans la

clandestinité absolue et recherchés par la police, recevaient par exemple un faible

salaire de leur groupe ( environ 1 250 FF par mois en 1980 ( 412 euros environ), soit

beaucoup moins qu’ un ouvrier italien non spécialisé au même moment) Le

terrorisme qui frappa la France en 1995, et particulièrement lui aussi les transports

en commun, fut un « terrorisme par le bas », un terrorisme provenant plutôt des

quartiers en difficulté : étudiants n’ ayant jamais pu trouver un emploi à leur niveau,

petits commerçants, RMIstes, etc. Tous les terroristes du «Groupe Kelkal»

bénéficiaient ainsi d’aides sociales Utilisant des téléphones portables pour

communiquer- et par conséquent difficiles à écouter, à l’époque en tout cas, souvent

formés sous le couvert d’associations culturelles ou sportives islamistes, pris en

main à l’origine par d’anciens responsables du mouvement de la jeunesse islamique

marocaine, il bat, survie) au mont Ventoux et au mont Gerbier-de- Joncs. La fuite de

K. Kelkal et de ses compagnons dans les monts lyonnais ne fut ainsi qu’une

application de cette formation.

Mais à cette division empruntée aux organisations politiques classiques s’en

ajoute une autre concernant les groupes terroristes ; les militants peuvent être

clandestins ou non, réguliers (à plein temps) ou irréguliers (des mercenaires de

l’engagement politique terroriste), temporaires, légaux (s’ils ont grande leurs papiers

d’identité authentiques), des responsabilités terroristes pose aussitôt le problème de

la hiérarchie et du commandement.

L’inévitable hiérarchisation

Page 102: Le térrorisme professeur falloul

Prenons un exemple dans le passé : les passé : les Brigades rouges italiennes

étaient organisées en une structure à la fois hiérarchique et cellulaire. Alors qu’à

l’origine le mouvement était plus ou moins légal, avec une « vitrine officielle », il

alla bientôt vers la clandestinité et se dota comme dans une organisation politique

classique d’organes de décision.

- La direction stratégique jouant à la fois un rôle idéologique et d’encadrement,

l(organe de cohérence dont l’existence prouvait la vie du groupe Elle se réunissait

en temps normal tous les six mois et avait un pouvoir financier et disciplinaire;

- Le comité exécutif, organe intermédiaire, approuvait les propositions venant de la

base des « fronts » Il était l’organier de crise qui se réunissait en cas de danger

occasionné par les forces de l’ordre ou en cas d’opération terroriste importante (ex.

enlèvement d’Aldo Moro), Il était encore l’organe de liaison avec les groupes

terroristes étrangers (ETA, RAF, les Palestiniens) ;

- Les « colonnes », divisées en « brigades » et en « fronts », Ce concept de colonne

était hérité des partisans italiens antifascistes pendant la deuxième guerre

mondiale, De telles colonnes excitaient à Milan, Gênes, Turin, Rome, Naptes et en

Vénétie, Chacune était censée être autosuffisante et compartimentée leur activité,

comme d’ailleurs leur création, révélait les buts de Brigades rouges : les «

colonnes » du Nord étaient actives dans les zones industrielles, en particulier dans

les grandes entreprises ( Fait, Alfa Romeo), etc La colonne de Rome avait pour

Fonction de s’en prendre aux dirigeants politiques romains, en particulier de la

Démocratie chrétienne les règles de sécurité, semblables à celles en vigueur dans la

plupart des groupes terroristes, exigeaient que chaque chef de colonne ne connaisse

que deux bases : celle ou il habitait et celle d’un autre membre de la coconne .

- Chaque colonne était commandée par une direction de six membres au plus Au

niveau hiérarchique inférieur, les militants se répartissaient en brigades de quatre

membres- les cellules dont nous parlions- qui agissaient dans les « classes

laborieuse », parmi les étudiants, les chômeurs, les marginaux, etc Des brigades

déployaient encore une activité politique dans les usines, les hôpitaux, les

universités, les ports, etc.

Des raisons idéologiques firent que théoriquement les Brigades rouges étaient

opposées à la spécialisation fonctionnelle, à une répartition rigide des rôles. La

direction, selon un « brigadiste », considérait qu’une telle spécialisation ou création

Page 103: Le térrorisme professeur falloul

de corps distincts était source de fragmentation du groupe. Les dirigeants – toujours

pour des raisons de doctrine égalitariste – N’avaient pas de prérogatives

particulières. Le militant interrogé rappelle par exemple que le fondateur des

Brigades rouges- Mario Moretti, clandestin depuis dix ans- fut arrêté alors qu’il

contactait un sympathisant en phase de recrutement.

La réalité nécessita cependant de morceler les compétences à l’intérieur de

structures spécifiques, les « fronts » le «front logistique» avait en charge la

fabrication de fausses identités, le maquillage des voitures colées, la recherche

d’adresses sûres et les hold-up pour le financement Le « Front de la contre-

révolution» était censé pénétrer et noyauter les « instruments de la répression »

(police carabiniers, etc) , afin de les attaquer le ‘ Front des prisons », créé en 1980,

avait en charge le contact entre les militants libres et les militants emprisonnés, ainsi

que les plans d’évasion.

Proches idéologiquement et opérationnellement des Brigades rouges dans les

années 70, les Formation communistes combattantes étaient structurées un peu

différemment :

- Le « commandement subjectif » était formé par les membres fondateurs et les

membres cooptés. Il avait pour fonction d’unifier l’action et les propositions

politiques des différents noyaux, d’inspire ou de susciter la ligne politique générale

du groupe ;

- Les noyaux opérationnels en charge des actions, mais non organisés en

autosuffisance ou géographiquement, à la différence des Brigades rouges ;

- Les équipes armées prolétariennes, formations de base du groupe, à large

recrutement, y compris de personnes ignorant qu’elles appartenaient au groupe;

- Les secteurs d’intervention, proposant des objectifs, en fonction de la ligne mise

au point par le commandement subjectif Ces secteurs étaient organisés

fonctionnellement avec un secteur en charge des «équipes armées prolétariennes»,

un secteur logistique, un secteur » prisons », un secteur information.

Le groupe italien Prima Línea eut des structures directement inspirées de

l’armée :

- L’exécutif national, composé de 7 membres en 1979, décidait de la ligne politique,

des questions militaires et logistiques du groupe Il entretenait les relations avec les

autres groupes terroristes ;

Page 104: Le térrorisme professeur falloul

- Le commandement national était formé des dirigeants des « groupes de feu » et

des « patrouilles » et était un complément de l’exécutif national ;

- Les » patrouilles » et les « groupes de feu » formaient les cellules de base du

groupe (groupe de lycée, d’université, de quartier, de ville, etc).

- Partagés entre une idéologie égalitariste et les nécessités de l’efficacité dans le

danger, les terroristes allemands- comme beaucoup de leurs semblables européens

au même moment – curent toujours le plus grand mal à définir de façon explicite le

statut et les prérogatives de dirigeants qui existaient pourtant bel et bien .

- Andreas Baader par exemple.. Seule une intense concertation permettait à la

Fraction Armée rouge allemande de surmonter tant bien que mal son absence

apparente de hiérarchie et d’orchestrer une vague d’attentats Diverses arrestations

fragilisèrent et désorganisèrent d’ailleurs profondément cette organisation.

- A l’inverse, l’ETA et L’IRA ont des principes d’organisation très précis et une

structure très hiérarchisée. Les commandos de l’ETA dépendent ainsi de la

direction de l’organisation pour la décision, la planification et la réalisation des

actions. L’IRA a une structure quasi militaire avec à son sommet un Conseil de

l’armée, instance suprême qui décide des campagnes militaires Au niveau

immédiatement inférieur, un état-major coordonne une direction financière, une

direction logistique et une direction des opérations militaires, Cette dernière

direction comprend trois subdivisions opérationnelles sur une base géographique le

Front Sud (la République d’Irlande qui sert en base géographique : le Front Sud (la

République d’Irlande qui sert en outre de soutien logistique et de base arrière), le

Commandement du Nord ( l’Ulster) et le Front britannique En Ulster et en Grande

Bretagne les opérations militaires sont menées par des noyaux clandestins de 4 ou

5 volontaires ( les Unités de services actifs).

- L’organisation des nationalistes algériens pendant la guerre de décolonisation –

notamment à Alger – était une structure mixte, cellulo-pyramidale. Mélange

d’inspiration maoïste, des théories de la guérilla marxiste, de la guerre

révolutionnaire et… de l’organisation de l’armée française, elle était ainsi conçue :

une structure cellulaire de base était formée d’une section avec un chef et 30

militants, en pyramide

Page 105: Le térrorisme professeur falloul

Section

1 Groupe

2 3

Cellule

4 5 6 7

1/2 cellule

* * * * * * * *

Une nouvelle structure militaire apparut en juillet 1957 ainsi formée :

Chef de Région (1) >Sous-adjoint (2) >Chef de groupe (3) > Chef de cellule

(9).

Soit 5 membres de commandement et de liaison, 30 membres actifs, et un total

région de 35 hommes.

Parallèlement, et hors hiérarchie, certains effectifs étaient spécialisés dans la

pose des bombes, l’exfiltration de militants activistes en associations, presses,

universités, etc.).

- L’organisation politique théorique du FLN fin mai 1957 était ainsi conçue :

- Zone, Région, Secteur, District (127 hommes), S/district (63 hommes), Groupe

(31),182 Groupe (15), Cellule (7),

- Ce modèle eut des imitateurs : en Ulster, l’IRA atomisa à la fin FLN algérien en

zones urbaines, pour prévenir les infiltrations.

Page 106: Le térrorisme professeur falloul

Implantation et exfiltrations à l’étranger

La direction de l’organisation terroriste est parfois implantée à l’étranger, ce

qui permet de soustraire à une éventuelle surveillance de la police de l’État cible une

partie primordiale du groupe terroriste. Ce choix nécessite toutefois pour les

terroristes d’avoir des circuits transnationaux de communication et des voies

d’infiltration et d’exfiltration assurées.

L’ASALA fut ainsi une organisation largement transnationale, La direction

politico-logistique était à Athènes, la direction militaire à Beyrouth avec des sites

d’entraînement dans la vallée de la Bekaa et dans le secteur grâce de Chypre ; vers

1986 , un bureau de liaison se trouvait à Damas, assurant une liaison avec les

services spéciaux syriens, une base se trouvait encore en Libye Une implantation

iranienne fut démantelée en 1986 le groupe ASLA installé en France ( comme ses

équivalents de Los Angeles et de Toronto) fonctionnait sur un modèle binaire

politico-militaire classique les instructions venaient d’Athènes, la branche politique

du groupe France n’avait de contact avec la branche militaire que par son dirigeant

Son rôle était de rechuter des militants parmi les Arméniens les plus déterminés de la

diaspora ( par l’observation de leur comportement dans les manifestations). La

cellule militaire ou action, formée d’une poignée d’hommes, reposait sur un soutien

logistique d’une vingtaine de personnes et avait vocation à agir dans toute l’Europe

le dirigeant du groupe seul était en liaison avec le digérant de la branche politique-

France et avec la direction politique de l’ASALA à Athènes. Son second était

l’artificier et le recruteur, les autres membres avaient des fonctions particulières

d’informations (repérages de cibles, constitution des stocks d’armes,

documentations, etc),

Les estimations des effectifs de l’ASALA varièrent beaucoup : entre près de

1 000 et quelques douzaines.

La résistance fournit aujourd’hui un modèle intéressant pour les réseaux du

CIA en France. Les groupes responsables des attentats commis en France de juillet et

octobre 1995 avaient leurs dirigeants et leur financier à l’étranger comme jadis la

résistance française.

Un envoyé spécial faisant la liaison entre la France et Londres ; il s’était

infiltré en France par un trajet indirect, via la Turquie et les Pays-Bas. Avec Ali

Touchent, alias » Tarek », il cordonnait les attentats.

Page 107: Le térrorisme professeur falloul

Trois cellules d’exécutants étaient organisées :

- À Vaulx-en-Velin, la première «équipe action» (Khaled Kelkal, Karim Moussa,

Nasserdine Slimani, Abdelkader Maameri, Abdelkader Bouhadjar) ;

- À Lille, l’équipe «action n° 2 relais » (Mohamed Drici, Ali Ben Factotum, Neji

Nasri et Samin Ait Ali Belkacem) ;

- À Chasse-sur-Rhône, une « équipe logistique et soutien » (David Vallat, Joseph

Raime, Zeber Saibi, Bilel Belaferir, Azzedine Merabti).

Cette organisation permettait de respecter une règle de base de la clandestinité

terroriste : chaque fonction dans le groupe pouvait être prise en charge par quelqu’un

d’autre.

Un document non daté trouvé par Scotland Yard dans l’un des domiciles

utilisés par le GIA à Londres donne quelques indications sur les principes de sûreté

et d’organisation de la vie clandestine des membres du GIA hors de leurs maquis

algériens, ce texte recommande, hors maquis- par exemple en France- de «changer

de région et de zones sans rompre le contact » La base de la clandestin ère extrémité,

ce document préconise de se réfugier» dans les montagnes si rester dans les villes

s’avère trop difficile» C’est ce que tenta Khaled Kelkal .

L’obsession de la sûreté

Le terroriste en action vit dans la peur à cause des forces de l’ordre qui le

cherchent ou le chercheront quand son action sera accomplie. Que le lecteur imagine

en effet ce qu’il lui est interdit ou difficile de faire: se déplacer, téléphoner, faire des

courses, dormir, etc. Le moindre geste exige des mesures de sécurité.

L’étude des milieux de la résistance pendant la seconde guerre mondiale

donne là aussi aux simples citoyens une idée assez précise de ce qu’exige la vie

clandestine.

La clandestinité exige d’abord, hier comme aujourd’hui, des faux papiers pour

pouvoir circuler avec un minimum de sécurité et justifier une fausse identité.

Page 108: Le térrorisme professeur falloul

En mai 1996, un autre réseau islamiste fut démantelé par la police en France.

Dans le foyer Sonacotra de Nanterre, une des chambres occupée par Salem

Nassah était le siège d’un trafic de faux papiers.

Des milliers de faux documents souvent volés en France puis maquillés (cartes

d’identité, permis de conduire, etc) paraissent avoir été vendus par cette filière à des

candidats à l’immigration venant d’Algérie ou d’Allemagne, Une société

d’exportation de voitures.

-Clichy export-favorisait le transport de ces faux papiers Ce réseau avait des

liens avec d’autres réseaux jusqu’ en Italie.

Dans le cas de terrorisme d’avant la fin de la guerre froide, ayant le soutien

d’un État, la question des faux papiers ne se posait pas.

L’État fournissait des passeports diplomatiques ou tous les faux papiers que

ses services spéciaux pouvaient fabriquer ou dont ils disposaient. L’arrestation de

deux terroristes de l’organisation d’Abou Nidal responsables de l’attaque des

bureaux d’El Al à Vienne et à Rome en décembre 1985 révéla que leurs passeports

étaient les mêmes que ceux confisqués par la Libye à des travailleurs tunisiens

expulsés vers leur pays, Ces Tunisiens avaient déclaré cette perte à leurs autorités

qui avaient fait remonter l’information jusqu’ à Interpol.

Un manuel à usage interne aux Brigades rouges – trouvé dans une cache en

1975 par la police- recommande aux terroristes de ne pas se servir du téléphone ou

de le faire, en cas de nécessité, en ne citant jamais aucun nom ni aucun lieu, en

choisissant des phrases conventionnelles, en ayant un code qui permette de fixer des

rendez-vous avec deux ou trois jours et/ ou diverses heures de décalage

systématique.

Un manuel à l’usage des membres de l’Armée de libération symbioses – un

groupe américain des années 70- donne d’autres indications qui sont autant d’indices

du monde assez inquiétant dans lequel vivent les terroristes :

1/ Agissez sur la base de ce que vous devez savoir Évitez de connaître les

informations que vous n’avez pas à connaître, ne diffusez aucune information.

2/ Ne répondez pas aux questions du FBI, ne confirmez aucune information,

prévenez os parents, vos amis si vous avez l’impression d’Être l’objet d’une enquête.

Page 109: Le térrorisme professeur falloul

3/ Méfiez-vous des conversations téléphoniques […] ne parlez ni de drogue ni

d’armes […]. Branchez une radio FM en même temps et parlez moins fort qu’elle

[…].

4/ Méfiez-vous de ce que vous écrivez, utilisez une machine à écrire, été.

Conclusion : « Il n’y a rien de tel qu’une sécurité paranoïaque.

Les choses deviennent plus dures Les flics en civil infiltrés dans nos milieux

sont toujours plus nombreux. Toujours être attentif. La vie de os frères et sœurs en

dépend ».

Le document des Brigades rouges préconise encore d’éviter d’habiter près

d’un commissariat ou d’endroits tels que banques, quartiers peu sûrs avec une forte

présence policière. L’appartement où réside le terroriste doit être modeste, rangé,

discret, normal, à l’image même du terroriste qui doit se construire une existence

sociale modèle et une apparence passe-partout : des rideaux aux fenêtres, une

sonnette, un nom sur la porte d’entrée. Le terroriste doit respecter les horaires de

travail de la personne qu’il est censé doit respecter les horaires de travail de la

personne qu’il est censé être, faire ses achats dans des magasins différents pour ne

pas se faire reconnaître par des visites fréquents chez un même commerçant ; il

organise enfin des réunions discrètes, silencieuses.

Organisations cloisonnées, coupées du monde, presque paranoïaques tant leur

sécurité prédomine, les groupes terroristes ont aussi besoin d’argent pour financer

leur action, l’achat d’armes ou la clandestinité Leurs ressources sont aussi variées

que leurs pratiques, leur doctrines et les profils de leurs membres.

Les ressources du terrorisme

Au XIX siècle, les groupes terroristes avaient peu besoin d’argent pour

fonctionner, Narodnays Volya se contentait largement des aides financières de ses

membres ou de ses soutiens les plus aisés. Les groupes anarchistes étaient quasi

privés de moyens !

Puis, progressivement, la recherche de fonds devint un besoin vital et les

moyens de financement dévirèrent hétéroclites.

Page 110: Le térrorisme professeur falloul

Le terrorisme contemporain a été à la fois plus organisé et plus rationnel pour

trouver des fonds Ses moyens furent et sont les suivants : à / L’aide des États. Cette

aide, forte dans les années 70 et 80, est faible désormais en raison de la fin de la

guerre froide et du surgissement de groupes terroristes ethnico-religieux qui

dépassent les frontières de États b/ L’aide directe des militants ou des

1. W. Laqueur (op.cit., p. 100) donne des évaluations de budgets terroristes :

Diasporas / L’impôt révolutionnaire, c’est-à-dire le racket. d/ La création

d’entreprises paravents. e/ Le banditisme (hold–up, enlèvements trafic de drogue ou

de matières précieuses, etc).

a/ L’aide des États est évidemment la voie royale de financement pour tout

groupe terroriste Elle se fait rare désormais, tandis que le terrorisme n’est plus

sponsorisé. Le Hezbollah est ainsi soutenu par l’Iran dont il reçut approximativement

100 millions de dollars par an dans le années 80, par l’intermédiaire de banques

suisses ou autrichiennes.

b/ L’aide directe des militants et sympathisants, le recours aux diasporas sont

très variables Beaucoup de groupes terroristes, comme l’Armée rouge japonaise ou

Action directe, n’ont jamais eu assez de militants pour leur permettre de subsister

matériellement.

Une telle aide est possible pour les mouvements à assise locale, fortement

implantés dans le tissu social et acceptés comme représentants de leurs intérêts ou

demandes politico-sociales par un nombre suffisant de personnes. Des mouvements

comme L’ETA basque ou l’IRA irlandaise bénéficient de tels soutiens financiers

des sympathisants.

L’IRA en particulier reçoit une aide financière substantielle des Irlandais des

États-Unis. Pour ce genre de groupe, les diasporas sont primordiales et jouent

souvent un rôle de soutien logistique, d’accueil et d’aides en tout genre. A partir de

1971, les Irlandais des États-Unis versèrent de l’argent à une « Société d’aide à

l’Irlandais du Nord » en principe chargée d’ s’occuper des victimes du conflit de

l’Ulster. Le trésorier de l’IRA. Joe Cahill, se cachait derrière cette œuvre de charité

les groupes sionistes – ainsi l’Irgoun obtinrent quant à eux des aides de la diaspora

juive Au début des années 70 toujours, le Front populaire de libération de la

Palestine voyait le gros de ses subsides provenir de Palestiniens chrétiens vivant en

Page 111: Le térrorisme professeur falloul

dehors de la zone du conflit ; 5% étaient déduits autoritairement par l’OLP du salaire

de Palestiniens travaillant pour les gouvernement areas Cette pratique était au

demeurant identique à la retenue sur salaires effectuée par de nombreux

gouvernements arabes sur les Palestiniens vivant sur leur sol . Aujourd’hui, un

homme d’affaires comme Oussama Ben Laden est le principal financier des activités

terroristes fondamentalistes.

c/Les communautés d’implantation des groupes terroristes, lorsqu’ ils en ont,

peuvent souvent être soumises à un impôt révolutionnaire, c’est-à-dire au racket ou à

l’extorsion de fonds.

Le FLM algérien avait ainsi une organisation parallèle destinée à la collecte

auprès des commerçants, formée de quatre équipes spécialisées en collecte de fonds

et intimidations.

Le nationalisme tamoul a des bases solides en Asie du Sud-est (Malaisien et

Singapour), dans l’océan Indien (île Maurice), sur la côte orientale de l’Afrique et

dans le Pacifique (Fidji). Hors d’Asie, la diaspora tamoule est estimée à plus de

500 000 personnes, dont 3000 000 en Europe. Le LTTE (Libération Tigrés of Tamil

Eelam), organisation créée en 1972 pour instaurer par la lutte armée un État tamoul

indépendant au Sri Lanka, quadrille ses populations qui contribuent au financement

de la cause, volontairement ou non.

Dans les années 90, selon des sources turques, le PKK – le Parti des

travailleurs du Kurdistan- aurait demandé dans le Sud-est ture à des travailleurs

touchant 1 000 $ net par mois de lui en reverser jusqu’ à 700, Diverses organisations

kurdes du nord de l’Irak bénéficiaient encore, après la guerre du golfe et profitant de

l’embargo contre l’Irak, d’un trafic clandestin de pétroles dans la région frontalière

avec la Turquie (5 à 10% de revenu sur la cargaison de chaque camion de passage).

Cette pratique a été confirmée par Youssif…, ancien militant kurde.

Les nationalistes corses pratiquent aussi ce genre d’action à grande échelle,

comme d’une façon générale tous les « mouvements de libération ». Des entreprises

amies peuvent contribuer à un soutien financier, par des emplois fictifs ou des

soutiens discrets, volontaires ou non. Une entreprise de transport de fonds corse,

largement noyautée par des nationalistes, fut ainsi l’objet d’attaques à main armée

très nombreuses… Les entreprises d’import-exportation, la vente en gros, demi-gros

et détail de tous produits non réglementés « servaient de la sorte à expédier du

Page 112: Le térrorisme professeur falloul

matériel vers les maquis islamistes algériens. Elles furent démasquées en novembre

1994 ( la société Impexor d’Omrane Tekouk, Paris 5, etc.).

d/ Il peut y avoir un noyautage d’entreprises ou création d’affaires par les

groupes terroristes. Le PKK a des intérêts à la fois dans des entreprises privées. Pour

financer l’achat d’armes de plus en plus sophistiquées, il a entrepris de taxer de

riches hommes d’affaire et des entrepreneurs kurdes, le PKK approuve certains

contrats conclus par les entrepreneurs kurdes avec le gouvernement ture en échange

d’un pourcentage sur les bénéfices ou sur l’aide gouvernementale turque.

Pour faire face à des entraves croissantes de la part de la Syrie, sous la

pression des États-Unis, le Hezbollah libanais développerait aussi un réseau

d’entreprises écrans en Grèce, Turquie et Chypre, afin de servir de bases logistiques

aux activités de l’organisation.

e/ Les activités terroristes et/ ou de grand banditisme comme les enlèvements,

les détournements aériens contre rançon, la vente de drogue, la fabrication de fausse

monnaie ou l’organisation de la prostitution sont un autre mode de financement.

C’est là une caractéristique forte du terrorisme depuis les années 80 Dans les années

60 ou 70, les terroristes n’utilisaient pas des moyens de financement aussi

caractéristiquement criminels, ou même maffieux En France en particulier et selon J-

L Debré, ministre de l’Intérieur, «depuis 1994, la frontière entre militants islamistes

et délinquants est devenue incertaine et perméable» Mais dés les années 80, les

groupes terroristes précurseurs implantés dans la plaine de la Bekaa au Liban, plaine

productrice de cannabis et d’un peu de pavot, ont ou eurent facilement recours à

cette manne – ainsi l’ASALA ou le PKK, Certaines organisations actuelles sont

même aussi terroristes que criminelles . Le LTTE possède de nombreuses société

écrans (compagnies de transport, entreprises de texile, agences de voyages) installées

au Sri Lanka et en Asie du Sud-est pour le développement de sec activités politico-

maffieuses (blanchiment d’argent, trafic de National Socialiste Council of Nagaland,

du nom de l’ethnie Nagas à pris la drogue entre la Birmanie et l’Inde la contrebande

de bois rares, de pierres précieuses, d’armes et de l’héroïne produite dans le fameux

Triangle d’or et destinée à ravitailler le marché indien est «taxée». De la même

façon, les trafics de l’Inde vers la Birmanie (hydrocarbures, produits métallurgiques,

biens de consommations) le sont à leur tour. Au Pérou, le Sentier lumineux utilise

depuis le milieu des années 80 la manne du trafic de drogue comme l’ELN en

Colombie, le Sentier lumineux a profité de ses liens avec les narcotrafiquants et

leurs fonds pour améliorer son armement. Le Hezb-i- Islami du chef Gulbuddin

Page 113: Le térrorisme professeur falloul

Hekmatyar contrôle pour sa part les flux routiers entre Kaboul et le Pakistan. Il

dispose en nom propre de 200 camions assurant le trafic de marchandises avec

Peshawar. Certains de ses commandants seraient impliqués dans le commerce de la

drogue- la culture du pavot autour de Jalalabad ayant connu une forte croissance

dans les années 90.

Bien que rare, la fabrication de fausse monnaie fut et est aussi un moyen de

financement Action directe, par exemple, tenta d’écouler à travers l’Europe de faux

chèques de voyage.

L’enlèvement fut et est périodiquement utilisé par les groupes terroristes à la

fois comme acte terroriste à des fins idéologiques et comme moyen de financement.

Le hold-up est encore une autre possibilité de financement déjà utilisée par les

terroristes. En Égypte, des groupes comme la Jamaa islamiya ou le Jihad, après la

guerre du Golfe, virent leurs subsides émanant des puissances pétrolières de la

péninsule arabique fortement diminuer. La levée du secret en Égypte sur toutes les

opérations bancaires internes a d’autre part réduit à rien le financement de ces

groupes islamistes égyptiens le chef de la banche militaire de la Jamaa en haute

Égypte, Refaat Zaydan, décida de recourir à des hold-ups, souvent violents, contre

les bijouteries des chrétiens coptes « La fatwa promulguée dans les années 70 par le

cheikh Rahman, emprisonné à l’heure actuelle aux États-Unis, a favorisé ce genre

d’action anti-chériens, y compris le meurtre.» Ainsi, en août 1996, six islamistes

attaquèrent trois bijouteries coptes, tuant deux personnes et en blessant quatre autres.

En juin et juillet 1996, d’autres attaques similaires ont eu lieu.

La Fraction Armée rouge, tout comme ses équivalents ouest européens,

intensifia cette pratique du « hold-up politique » ou de l’ «expropriation

prolétarienne» au début des années 70 : en septembre 1970, en dix minutes, trois

commandos masqués et armés dévalisèrent une banque et laissèrent derrière eu un

message significatif : » Confisqué aux ennemis du peuple » En janvier 1971, deux

caisses d’épargne de Kassel furent attaquées selon les mêmes méthodes et par les

mêmes personnes.

Les groupes terroristes américains d’extrême gauche ou d’extrême droite ont

visé dans les années 80 les mêmes cibles financières pour assurer leur ressource. Il

n’en est que peu en effet qui aient cherché ou obtenu une aide étrangère. A peine

pouvons-nous citer le gang El Rukn qui sollicita une aide financière auprès de la

Page 114: Le térrorisme professeur falloul

Libye en échange de la promesse de destruction d’avions ou d’édifices publies a

Chicago.

Les groupes terroristes américains les plus actifs eurent recours au vol (voir

tableau ci- contre)

Les liens entre terrorisme et banditisme sont désormais parfois si étroits

concernant le problème du financement qu’il devient difficile de distinguer entre les

deux mondes.

Nous l’avons vu avec le PKK, le GIA et le LTTE. En France, en novembre

1994, 77 Islamistes furent arrêtés pour avoir constitué un réseau de soutien logistique

au GIA Ce réseau était constitué en trois branches la première était organisée par les

frères Chablai, connus à Orly pour diverses actions de banditisme, avec un casier

judiciaire chargé, retournées récemment à l’islam et animateurs de l’Association

éducative des musulmans de France, Ils étaient en liaison avec le maquis islamité de

Béni-Merrd, près d’Alger les forces de l’ordre retrouvèrent chez eux des armes.

Nom

du groupe

terroriste

Description du vol

Extrê

me gauche

May

19

Communiste

20 octobre 1981, Nyack, New

York, attaque d’un fourgon blindé de la

Brinks, 1,6 million de dollairs

Organ

isation

Mach

eteros

12 septembre 1983, West

Hartford, Connecticut, Attaque du dépôt

de la Wells Fargo, 7,1 millons de dollars

Unite

d Freedom

1974-1984,Attaques de banques,

900 000$

Page 115: Le térrorisme professeur falloul

Front

Now

Africn

Feedon

Front

Janvier 1984/ octobre 1984, Projet

d’attaque d’un fourgon blinde selon les

mêmes modalités qu’à Nyack

Extrê

me droite

The

Ordre

23 avril 1984, Seattle,

Washington, attaque d’un fourgon

blinde, 535 000$

Arizo

na Patriots

Janvier-décembre 1986 projet

d’attaque d’un fourgon blindé de la

Wells Fargo pour le financement d’un

camp de survie

Des cassettes vidéo de propagande islamiste et une liste de machines à sous

dont ils tiraient apparemment des bénéfices important, bien que l’Islam interdise les

jeux de hasard.

Mourad Adou Acine commandait le deuxième réseau de soutien logistique. La

police trouva à son domicile les moyens de fabrication de faux papiers français et

algériens. Il hébergeait en outre des maquisards venait d’Algérie ou y partant.

Le troisième réseau se trouvait à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-

Marne. La police y découvrit une cache d’armes contenant des explosifs, des fusils

d’assaut, dont une douzaine de Kalachnikov en partance pour l’Algérie, car la lutte

armée et le terrorisme exigent des armes.

Les outils du terrorisme

Les couteaux et les armes à feu furent d’abord les principales armes utilisées

par les terroristes avant l’invention de la dynamite.

Page 116: Le térrorisme professeur falloul

Mais les terroristes se sont servis indistinctement d’un grand nombre d’armes

L’Armée rouge japonaise détourna ainsi un avion en menaçant les passagers avec

des sabres de samouraï- respect des traditions culturelles … L’IRA attaqua au

mortier la résidence du premier ministre anglais, le 10 Downing Street. En août

1986, le groupe d’Abou Nidal attaqua au lance-roquettes et au mortier une base

aérienne britannique à Chypre ( mortier de 80 mm et roquettes de fabrication

soviétique) Durant l’été de 1996, la police allemande saisit un mortier fabrique en

Iran de très gros calibre mais assez réussit un mortier fabriqué en Iran de très gros

calibre mais assez rustique quant à la précision, caché dans une caisse de fruits

D’autres mortiers identiques semblent avoir été mis en circulation par l’Iran, y

compris en Arabie Saoudite.

Le lecteur ne doit pas imaginer pourtant que les terroristes actuels soient plus

scientifiques, rigoureux ou imaginatifs que ceux du XIX siècle En réalité, ces

derniers créèrent quasiment tout : selon W. Laqueur, qui ne donne pas plus de

détails, un sous-marin torpilleur fut même construit par la diaspora irlandaise à New

York pour des actes terroristes anti-anglais, mais ne fut jamais utilisé! Certains

terroristes irlandais envisagèrent encore l’emploi d’un train et d’un bateau à vapeur

pour un acte terroriste dans les années 1960 Azev, le dirigeant de l’ «organisation de

combat » du Parti socialiste révolutionnaire, voulait acheter une automobile pour

innover dans ses méthodes, lorsqu’ il apprit en 1906 qu’ un ingénieur anarchiste

avait mis au point un nouveau modèle d’aéroplane ; 20 000 roubles furent donnés

avec l’espoir de pouvoir utiliser cet engin . L’aéroplane ne fut jamais terminé et ce

n’est qui en 1974 que l’IRA utilisa un hélicoptère volé pour larguer deux bombes.

L’utilisation de l’automobile à des fins » terroristes » ou assimilées remonte quant à

elle à la bande à Bonnot, à Paris en 1911, pour le repli rapide après l’attaque d’une

banque.

Les attentats, en particulier les assassinats contre des personnalités ou les

mitraillages de bâtiments symboliques sont nombreux, mais ils ne se ressemblent

pourtant pas entièrement les terroristes ont en effet leur préférence en matière

d’armement et cette préférence suffit parfois à les identifier.

D’où viennent les armes des terroristes ?

Les terroristes n’eurent jamais de mal à trouver armes et explosifs, tant les

occasions pour les acheter ou les voler étaient et sont nombreuses.

Page 117: Le térrorisme professeur falloul

Les armes peuvent provenir d’arsenaux militaires, soit que les terroriste aient

des complicités, soit qu’ils payent quelqu’un. Elles peuvent être volées, en

particulier dans les armureries.

Elles peuvent aussi avoir pour origine les usines de fabrication de pays amis

.Dans les années 70 et 80, les pays de l’Est apportèrent bien leur soutien à de

nombreux groupes terroristes agissant contre l’Europe occidentale : n octobre 1971

par exemple, quatre tonnes d’armes légères en transit pour l’Irlande, venant juste

d’être fabriquées par la firme tchécoslovaque Omnipol, furent saisies par la police

néerlandaise à l’aéroport de Schiphol A la fin de 1972 , l’IRA reçut de Libye et des

pays de l’Est du matériel militaire ( mortiers, fusils de gâte précision, lance-roquettes

RPC,7) En mars 1973, le navire Claudia fut arraisonné par les autorités irlandaises

avec 5 t de matériel soviétique que ramenait le dirigeant de l’IRA provisoire Joe

Cahill de Libye.

En décembre 1973, un des responsables de l’IRA annonça que son

organisation possédait des missiles sol-air SAM-7.

Peu de temps après, un hélicoptère anglais fut abattu à Kendy, près de la

frontière irlandaise, les membres de l’IRA introduisirent clandestinement des armes

en Éire ou en Irlande par la mer.

Un de leurs dirigeants transporta ainsi par voilier toute une cargaison. Les

trois ports de prédilection des trafiquants d’armes irlandais sont d’ailleurs tous situés

en Éire : Killbegs, Burton port et principalement Greencastle, près de l’Ulster. Un

des rôles du commandement sud de l’IRA est d’entreposer les armes. De petits

stocks d’armes légers sont installés en Irlande du Nord pour les effectifs actifs de

cette organisation, mais l’essentiel Compte tenu de la superficie de la République

d’Irlande et de ses faibles forces de sécurité – se trouve sur le sol de ce dernier pays.

Depuis la fin des années 70, l’IRA a tenté d’acquérir des missiles sol-air pour abattre

les hélicoptères britanniques le moyen fondamental d’approvisionnement et de

communication des bases anglaises en Irlande du Nord Il est possible que la Libye

ait procuré un missile SAM-7 à l’IRA au milieu des années 80.

L’OLP reçut au début des années 70 d’énormes quantités d’armement de la

Chine populaire au port de Bassorah, en Irak, Un mémorandum officiel du Comité

exécutif de l’OLP précisa ce que l’Irak, désormais opposé à l’OLP avait saisi :

« Des armes et des munitions envoyées par la Chine suffisantes pour 15 000

combattants (mitrailleuses AK 74, mortiers, grenades, etc.) ; des milliers de tonnes

Page 118: Le térrorisme professeur falloul

d’équipement pour 30 000 combattants ( surtout des uniformes) ; des usines

d’armement essentiellement chinois, une mines, etc. » armes données à Abou Nidal

qui constituait alors son Fatah-CR.

Des armes sont encore introduites – dans les pays où le terrorisme veut frapper

grâce aux valises diplomatiques. Un chef de la brigade antiterroriste britannique

déclara ainsi : « Nous savons, et ce n’est un secret pour personne, que la valise

diplomatique d’un certain nombre d’ambassades sert, entre autres, à introduire des

armes et des explosifs dans le pays Mais, en tant que signataires des traités

internationaux concernant l’immunité des diplomates et de leur

La logistique du terrorisme.

Courrier, nous ne pouvons agir comme nous le souhaiterions » L’ambassade

d’Irak à Londres semble ainsi avoir fourni parfois, au début des années 80, des armes

pour des actions terroristes perpétrées par le groupe d’Abou Nidal C’est encore dans

cette ambassade, au début de 1981, qu’une très forte explosion retentit, soiffant les

fenêtres du quartier les services diplomatiques irakiens refusèrent l’aide de la police

britannique.

Il arriva cependant que cette assistance d’États à des groupes terroristes soit

découverte et contrée … En août 1985, à l’arrivée à Londres d’un vol régulier de la

compagnie libyenne Arab Airlines, un membre de l’équipage remit une boîte de

chocolats à un ressortissant libyen qui la mit dans une mallette et quitta les lieux

rapidement. Sous les chocolats se trouvaient quatre grenades à main de fabrication

soviétique. Cet individu devait théoriquement se rendre dans une station de métro

londonienne deux jours plus tard pour remettre ces grandes à deux individus Ul était

en réalité un opposant au régime libyen et travaillait pour la police britannique les

vrais grenades furent remplacées par des fausses et sur le lieu du rendez-vous , la

police arrêta les deux terroristes . C’est en particulier à la suite de cette affaire que le

gouvernement britannique prit au début du mois d’octobre 1986 la décision

d’interdire l’accès de ses aéroports à la compagnie aérienne libyenne.

Au début des années 90, se procurer des armes en Pologne ou en République

tchèque était encore plus facile la démilitarisation de ces pays, leur réorganisation en

cours avaient créé momentanément des désordres et des relâchements de l’autorité

hiérarchique qui ont entraîne des petits trafics, y compris parmi les militaires le

pillage des casernes albanaises à la suite de l’insurrection de 1997 a dispersé 2

millions d’armes légères, 3,5 millions de grenades à main, plus de l’million de

Page 119: Le térrorisme professeur falloul

mines, 840 000 obus de mortier, 1,5 milliard de balles de divers calibres et 3 600 t de

TNT . La « quasi-totalité de l’armement dont disposaient l’armée et la police

albanaise a été pillée au cours de la révolte » D’une façon générale,

l’approvisionnement en armes semblait encore aisé en Europe orientale à la fin des

années 90. Ainsi, à l’heure actuelle, les circuits d’approvisionnement en armes de

certains maquis algériens utilisent L’Europe orientale comme lieu d’achat et

l’Europe occidentale (la France, l’Allemagne, la Belgique, etc) comme lieu de transit

et d’expédition les services de sécurité belges découvrirent en avril 1996 un

important circuit d’approvisionnement en armes du GIA. Plusieurs ressortissants

bosniaques furent arrêtés pour l’occasion en Belgique ou aux Pays-Bas. L’un d’eux

se cachait dans un faux plafond avec 24 000 cartouches de guerre et des

Kalachnikovs.

Les armes peuvent être volées ou obtenues dans les milieux où circulent des

armes : milieu du banditisme, milieu des collectionneurs. DE nombreuses armes

légères ou de poing circulent, par exemple, dans les brocantes des banlieues

parisiennes, créant un marché clandestin. Il arriva aussi que certains appelés du

contingent se fassent voler leur arme militaire ( en Corse en particulier). Les groupes

terroristes font encore circuler des armes entre eux, en une sorte de logistique de

solidarité En 1971 , un commando de la Fraction Armée rouge s’empara d’une caisse

de grenades dans une base militaire américaine d’Allemagne, près de Kaiserslautern

Une grande partie de ces grenades fut remise à « Carlos » ( il s’en servit pour

l’attentat à Paris en septembre 1974 contre le drugstore situé boulevard Saint-

Germain) qui était alors en charge des opérations du COSE/FPLP en Europe Carlos

fournit à son tour quelques-unes de ces grenades à l’Armée de libération du peuple

ture et à l’Armée rouge japonaise .

Dans les pays comme la France où pendant la seconde guerre mondiale ont agi

de nombreux groupes de résistance, les armes, anciennes certes, circulent toujours .

Des armes de la Résistance, non confisquées à la Libération par les forces de l’ordre,

sont en effet parfois utilisées par les terroristes le pistolet mitrailleur britannique

Sten, comme le Colt 45 ou des milliers d’armes de toutes origines, en particulier

allemandes, sont utilisées à la fois par les truands et les groupes terroristes En 1979-

1980, Action directe mitrailla des édifices publics avec un Sten . On peut voir des

armes de ce type réapparaître périodiquement à l’occasion des conférences de

presses clandestines des nationalistes corses.

Page 120: Le térrorisme professeur falloul

Chapitre 2 : Le financement du terrorisme

Les organisations terroristes varient considérablement, allant des organisations

de grandes taille, aux petits réseaux décentralisées et autonomes. Les besoins de

financement de terroristes reflètent cette diversité, variant considérablement entre les

organisations. Il est nécessaire non seulement pour financer des opérations terroristes

spécifiques, mais pour couvrir les dépenses organisationnelles plus larges de

développement et au maintien d'une organisation terroriste et de créer un

environnement habilitant nécessaire pour soutenir leurs activités de financement.

Les coûts directs de monter des attaques individuelles ont été faibles par

rapport aux dégâts qu'ils peuvent produire. Cependant, maintenir un réseau terroriste

ou une cellule spécifique, pour le recrutement, la planification et les achats entre les

attaques représente une ponction importante sur les ressources.

Il faut une infrastructure importante pour soutenir les réseaux terroristes

internationaux et de promouvoir leurs objectifs au fil du temps. Les organisations

nécessitent des fonds importants pour créer et maintenir une infrastructure de soutien

organisationnel, pour soutenir une idéologie du terrorisme par le biais de la

propagande et pour financer les activités apparemment légitimes, nécessaires de

prévoir un voile de la légitimité des organisations terroristes.

Les terroristes ont montré l'adaptabilité et l'opportunisme en répondant à leurs

besoins de financement. Les organisations terroristes ont augmenté leur financement

de sources légitimes, y compris l'utilisation abusive des organismes de bienfaisance

ou des entreprises légitimes ou l’autofinancement par les terroristes eux-mêmes. Les

terroristes tirent également auprès de diverses activités criminelles allant à des petits

crimes aux fraudes organisées et du trafic de stupéfiants ou et les activités dans

paradis fiscaux.

Les terroristes utilisent une grande variété de méthodes pour transférer de

l'argent au sein et entre les organisations, y compris le secteur financier, les

mouvements physiques d'argent comptant par les courriers et la circulation des

marchandises à travers le système de commerce. Les organismes de bienfaisance et

de systèmes parallèles ont également servis à dissimuler le mouvement terroriste des

fonds. L'adaptabilité et l'opportunisme, illustré par des organisations terroristes

Page 121: Le térrorisme professeur falloul

suggère que toutes les méthodes qui existent pour transférer de l'argent partout dans

le monde sont dans une certaine mesure en péril.

Perturber le flux de financement crée un environnement hostile au terrorisme,

limitant les capacités globales des terroristes et en aidant à contrecarrer leur capacité

à exécuter des attaques. Perturber le financement du terrorisme implique les deux

garanties systémiques, telles que le système financier soient à l'abri des abus

criminels et des sanctions économiques ciblées, informées par les services secrets de

la lutte antiterroriste. Cette section met en évidence les liens entre les outils

financiers et d'activité plus large de lutte contre le terrorisme : l'efficacité des

autorités à détecter et enquêter sur des activités terroristes est significativement

améliorée lorsque les renseignements antiterroristes et les informations financières

sont utilisés conjointement.

À l'avenir l'étude identifie quatre domaines qui pourraient faire l'objet d'efforts

visant à renforcer encore les efforts antiterroristes de financement: (1) des mesures

pour régler les questions de compétence , y compris des paradis fiscaux, (2) de

sensibilisation au secteur privé pour assurer la disponibilité des informations pour

trouver le financement du terrorisme, (3) une meilleure compréhension de la

construction dans les secteurs public et privé et (4) des renseignements financiers

améliorés d'exploiter la valeur de l'enquête financière comme un outil dans la lutte

contre le terrorisme.

INTRODUCTION

Avec la conclusion des Nations Unies Conseil de sécurité la résolution 1373

en 2001, la communauté internationale a mis des mesures financières au centre de

ses efforts pour combattre le terrorisme.

En octobre de la même année, le groupe d'Action financière (GAFI) a élargi

son mandat au-delà de lutte contre le blanchiment d'argent afin d'inclure la lutte

contre le financement du terrorisme et a publié un ensemble de recommandations

spéciales sur le financement pour compléter les normes existantes visant à lutter

contre le blanchiment des produits du crime du terrorisme.

Les conclusions dans les premiers travaux du GAFI a porté sur les similitudes

entre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. En particulier, les

objectifs similaires dans le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme de

masquage des ressources financières des activités de surveillance des autorités.

Page 122: Le térrorisme professeur falloul

Depuis 2001, des travaux importants ont été entrepris pour examiner comment

les mesures financières appliquées par les États, le secteur privé et le secteur sans but

lucratif/caritatives, jouent un rôle dans :

La dissuasion du terrorisme.

La détection du terrorisme.

La Perturbation du terrorisme.

Bien qu'il a beaucoup appris sur les activités de financement utilisées par les

terroristes à l'appui de leurs activités, il a été un succès limité en développant des

indicateurs spécifiques pour aider les institutions financières pour la détection de ces

activités. Il convient de réexaminer notre compréhension du financement du

terrorisme et comment l’information peut mieux servir à lutter contre le terrorisme.

Pour informer ces efforts, ce projet de recherche de typologies a été lancé afin

de fournir un aperçu contemporain de la façon dont les fonds terroristes soulever,

déplacer et utiliser et la manière dans laquelle les informations financières et la mise

en œuvre par le GAFI des normes internationales contre le blanchiment de capitaux

et le financement du terrorisme (LBC/FT) impliquent les responsables à rendre des

comptes. Cet article est organisé en quatre sections distinctes, couvrant à son tour:

(1) les fonds utiliser de moyens des organisations terroristes, (2) les fonds de

soulever des moyens terroristes, (3) les outils utilisés par des terroristes pour

déplacer des fonds et iv) l'action mondiale contre le financement du terrorisme.

Le rapport commence en examinant les besoins de financement diversifiés que

les organisations terroristes ont en premier lieu. Autrement dit, ce chapitre examine

ce que les terroristes ont besoin de fonds pour et sont de ce que les conséquences

pratiques qui découlent de ce besoin de fonds. Cette première section examine

généralement l'exigence d'organisations terroristes pour les fonds en distinguant les

exigences financières de soutien opérationnel direct et les besoins financiers pour

satisfaire des exigences organisationnelles plus larges.

Page 123: Le térrorisme professeur falloul

La deuxième section de cet article porte sur les moyens utilisés par les

organisations terroristes pour lever des fonds et obtenir un appui – de sources

légitimes (argent propre) et d'activités criminelles. Cette section décrit également les

problèmes posés par les Etats en déliquescence, les paradis fiscaux qui créent un

environnement favorable pour les organisations terroristes d'utiliser les fonds à

renforcer leurs infrastructures de soutien et de préparer des attaques.

La troisième section explore les manières de ce fonds de déplacer des

organisations terroristes ou de soutien – en utilisant le système financier formel, les

services parallèles (ARS), passeurs de fonds, le commerce et la charité des

organismes de bienfaisance ou des organismes à but non lucratif (OBNL).

La quatrième section décrit l'action mondiale contre le financement du

terrorisme. Cette section explique pourquoi les informations financières fournies par

les institutions financières et des renseignements fournis aux institutions financières

sont essentiels à la réussite des efforts mondiaux contre le terrorisme. Cette section

identifie ensuite largement et décrit brièvement les normes internationales visant à

lutter contre les différentes manœuvres que utilisent les organisations terroristes

pour déplacer et utiliser les fonds. Cette section souligne le partenariat essentiel que

les gouvernements et les institutions financières doivent développer dans le cadre

d'un défi intégré pour combattre le terrorisme international.

Enfin, le présent document décrit les implications politiques que l'on pourrait

considérer davantage par le GAFI.

L'EXIGENCE DES FONDS PAR LES TERRORISTES

La première étape pour identifier et prévenir les mouvements de fonds à des

terroristes est de comprendre les besoins de financement des groupes terroristes

modernes. Les coûts associés non seulement aux attaques terroristes, mais aussi de

développer et de maintenir une organisation terroriste et son idéologie sont

importantes. Des fonds sont nécessaires pour promouvoir une idéologie militante,

payer les ouvriers et leurs familles, organiser des voyages, former les nouveaux

membres, forger des documents, verser des pots-de-vin, acquérir des armes et les

attaques de la scène. Souvent, une variété de services de coût élevé, y compris la

propagande et les activités sociales ou caritatives apparemment légitimes sont

nécessaires pour fournir un voile de la légitimité des organisations qui favorisent

leurs objectifs par le terrorisme.

Page 124: Le térrorisme professeur falloul

La nature du financement des deux activités de soutien opérationnel et plus

large variera selon le type d'organisation terroriste, traditionnelles, hiérarchiques etc..

Les besoins de financement terroristes tombent dans deux grands domaines:

(1) financement des opérations terroristes spécifiques, tels que les coûts directs liés à

des opérations particulières (2) et des frais d'organisation plus larges pour

développer et maintenir une infrastructure de soutien organisationnel et promouvoir

l'idéologie d'une organisation terroriste.

SOUTIEN OPÉRATIONNEL DIRECT

Alors que les besoins de financement des organisations terroristes varient trop

pour être décrite par une typologie unique, la littérature récente laisse entendre

certains thèmes communs quant à comment les terroristes utilisent des fonds. Le côté

de la demande de financement du terrorisme comprend :

Les coûts directs des attentats et conflit

Les matériaux précurseurs nécessaires au stade de certaines attaques sont très

diverses et comprennent, par exemple, les véhicules, des composants de fabrication

de bombes, des cartes, le matériel de surveillance etc. Ces coûts directs des attentats

terroristes sont souvent très faibles par rapport aux dégâts qu'ils peuvent produire,

comme en témoigne les estimations suivantes :

Salaires / subsistance et la communication

Des agents individuels ont besoin pour couvrir leurs dépenses quotidiennes et

peut-être aussi ceux de leurs personnes à charge. Une cellule devra également

communiquer avec ses membres et peut-être le réseau parent. Ce sera un engagement

plus important s'il n'y a aucune autre source de revenus pour les opérateurs (tels que

l'emploi ou de prestations d'aide sociale).

Formation, voyages et la logistique

Formation des opérateurs continue d'être un investissement important pour les

terroristes, tant au niveau de l'endoctrinement idéologique et compétences pratiques.

L'aide financière formation et voyages, qui peut inclure l'achat de faux papiers,

représente un coût important pour bon nombre de réseaux terroristes. Même au cours

Page 125: Le térrorisme professeur falloul

des dernières attaques où les agents terroristes étaient en grande partie

fonctionnellement indépendants de toute structure globale de la direction.

Partage de financement

Lorsque une cellule fait partie d'un réseau ou partage un objectif commun ou

un arrière-plan idéologique ou religieux avec une autre cellule ou réseau, il peut être

appelé ou se sentent obligés de fournir un soutien financier. Une étude de cas

illustratif, où les fonds ont été amassés pour accommoder les sites internet des

extrémistes utilisés par plusieurs réseaux terroristes, est abordée ci-dessous.

GRANDES EXIGENCES ORGANISATIONNELLES

Maintenir financièrement un réseau terroriste – ou une cellule spécifique –

fournir pour le recrutement, la planification et l'approvisionnement entre les attaques

représente le drain le plus important sur les ressources. Au-delà des fonds

nécessaires pour financer des attaques terroristes et de fournir un soutien

opérationnel direct, les organisations terroristes nécessitent un financement pour

développer une infrastructure de soutien, de recruter des membres et de promouvoir

leur idéologie. En outre, ces dépenses d'infrastructure peuvent aller pour soutenir les

organisations charitables et médias possédés ou contrôlés par l'organisation

terroriste.

Organismes de bienfaisance (de charité)

Les réseaux de terreur utilisent souvent des organismes de bienfaisance

complices et des entreprises à l'appui de leurs objectifs. Par exemple, certains

groupes ont des liens aux branches de la charité dans les zones à haut risque ou les

régions sous-développées du monde où la fourniture de bien-être disponible de l'État

est limité ou inexistant. Dans ce contexte, les groupes qui utilisent le terrorisme

comme le des principaux moyens d'atteindre leurs objectifs peuvent également

utiliser des organismes de bienfaisance affiliés comme une source de financement

qui peut-être être détournée pour financer des attentats terroristes et le recrutement

de terroristes en fournissant un voile de la légitimité sur une organisation basée sur le

terrorisme.

Page 126: Le térrorisme professeur falloul

Médias de masse

Les organisations terroristes disposent d’opérations médiatiques qui

nourrissent l'idéologie du terrorisme.

Des groupes terroristes comme al-Qaïda ont été particulièrement habiles à

manipuler la télévision grâce à la publication de vidéos. En outre, pratiquement

toutes les organisations terroristes a un site Internet dédié au recrutement et à

diffuser le message de l'effusion de sang. Ces outils de grands médias de masse

émettent des puissantes propagandes de violence, des attentats suicides à la bombe,

et le meurtre des civils innocents, posant un danger majeur à l’instabilité

internationale.

Étude de cas : incitation à la violence terroriste via Internet

Trois résidents britanniques ont utilisé des fonds illicites pour payer des sites

web pour la promotion des martyres pour la violence terroriste. Les trois hommes

ont été condamnés en 2007 en Grande-Bretagne à des peines de prison allant de six-

et-demi à dix ans. Tous trois ont plaidé coupables pour "incitation à une autre

personne à commettre un acte de terrorisme en tout ou en partie en dehors du

Royaume-Uni qui, lorsqu'elle est commise en Angleterre et au pays de Galles,

constituer un meurtre ''. Ce sont les premières personnes à être condamné au

Royaume-Uni d'incitation au terrorisme via Internet. Deux des hommes a enregistré

des dizaines de domaines d'Internet par le biais de sociétés en Europe et aux Etats-

Unis d'hébergement Web. Les sites ont facilité la communication entre terroristes par

le biais de forums en ligne, tutoriels hébergés sur le piratage informatique et la

fabrication de bombes et hébergés des vidéos de décapitations et suicide des attentats

en Irak. Les sites ont été payés avec les fonds volés de comptes de carte de crédit «

hacké », avec l'argent blanchi à travers les sites de jeu en ligne.

Commentaire : Ce cas démontre toute l'étendue de l'exploitation terroriste

d'Internet. Les trois hommes impliqués ont profité de la portée mondiale et les

capacités multimédia pour le recrutement de terroristes et leur formation, la

coordination tactique du web. Ils ont également utilisé le web pour le financement du

terrorisme par le biais de la fraude financière en ligne et le blanchiment d'argent.

Source : Royaume-Uni.

Étude de cas : chaîne de télévision financée par les terroristes

Page 127: Le térrorisme professeur falloul

Une station de télévision par satellite, basée dans le pays A diffusait des

programmes dans le pays B. Le contenu des émissions ont été pro terroriste et

encouragé les actes terroristes dans le pays B.

La station de télévision requis un financement substantiel pour rester

opérationnel (environ 1 million de GBP par an pour la liaison montante du satellite).

Le financement pour cela provenait de fonds de groupe terroriste. L’argent a été

donné à un certain nombre d'individus qui ont ensuite fait des « dons » à la chaîne de

télévision. La société de télévision avait sa licence de diffusion dans le pays A a été

révoqué et était fermée mais a ensuite ouvert sous un autre nom dans un pays tiers.

Source : Royaume-Uni.

Étude de cas : station de télévision appartenant et exploités par des

terroristes

La Station de TV M est la chaîne de télévision officielle du groupe A. Avec un

objectif déclaré de faire la « guerre psychologique », M est un instrument puissant

qui incite à la violence pour les téléspectateurs au Moyen-Orient, en Europe et

ailleurs. Le Trésor américain a désigné M comme une station qui a pour but de

faciliter des activités terroristes. L'UE a déclaré que la Station M est en violation de

l'Article 22 de la Directive Télévision sans frontières – la directive qui régit tout le

droit audiovisuel – qui stipule que "les États membres veillent à ce que les émissions

ne contiennent pas toute incitation à la haine pour des raisons de race, de sexe, de

religion ou de nationalité."

La station soutient également les efforts de collecte de fonds et de

recrutement. La station a diffusé des numéros de compte bancaire demandant des

dons spécifiquement pour l'organisation terroriste et incite les spectateurs à

commettre des actes de violence. La station a à plusieurs reprises appelé à perturber

l'ordre public et la paix en promouvant les suicides et la terreur. Elle diffuse

également des vidéos pour encourager les enfants à devenir des kamikazes.

Page 128: Le térrorisme professeur falloul

La station M a été retirée de dix fournisseurs de satellite en France, Pays-Bas,

Espagne, Australie, Chine, Brésil et aux États-Unis. La station est toujours émise en

Europe et au Moyen-Orient par deux fournisseurs de satellite.

Source : États-Unis.

Ces diverses exigences de financement indiquent que, bien que les attentats

individuels peuvent produire beaucoup de dégâts à peu de frais financier, une

importante infrastructure (même si relativement faiblement organisé) est requis pour

soutenir les réseaux terroristes internationaux et promouvoir leurs objectifs au fil du

temps.

Ce large spectre d'activité se reflète dans le financement des activités des

réseaux terroristes eux-mêmes. Par exemple, selon la Commission nationale sur les

attaques terroristes contre les États-Unis, al-Qaïda est censé avoir dépensé quelque

30 millions de dollars par an avant les attentats du 11 septembre sur le financement

des opérations, pour maintenir son appareil militaire et de formation, qui contribuent

ou soutien des talibans et de leurs hauts responsables, et sporadiquement contribuant

à liées à des organisations terroristes.

Bien que les structures de commandement et de contrôle hiérarchiques, quasi

bureaucratiques pour le financement du terrorisme comme avant les attentats du 11

septembre, al-Qaïda peut-être avoir métamorphosé en modèles plus fragmentées et

plus décentralisées, les exigences elles-mêmes n'ont pas nécessairement changé au fil

du temps.

LEVÉE DE FONDS TERRORISTES

En général, les organisations terroristes peuvent lever des fonds par : des

sources légitimes, notamment par le biais de l'abus des organismes de bienfaisance

ou de charité et l’autofinancement, les activités criminelles, les États qui les

parrainent et les activités dans les Etats en déliquescence et d'autres zones de

sécurité. Les exemples ci-dessous principalement se concentrer sur comment

terroristes lève des fonds et déplacent des fonds.

Ces sources de financement du terrorisme se divisent en deux catégories

générales : financement par le haut, dans lequel une aide financière à grande échelle

est agrégée centralement par les États, les entreprises, les organismes de bienfaisance

ou institutions financières permissives ; et le financement par le bas, dans laquelle

Page 129: Le térrorisme professeur falloul

les terroristes, collectent des fonds à petite échelle et dispersées, par exemple basée

sur l'autofinancement par les terroristes eux-mêmes. Une seule organisation terroriste

peut utiliser un certain nombre de différentes méthodes de financement.

Collecte de fonds provenant de sources légitimes

Organisations terroristes reçoivent un soutien considérable et financement par

le biais de sources légitimes, y compris les organismes de bienfaisance, les

entreprises et par l'autofinancement par les terroristes et leurs complices de l'emploi,

l'épargne et les allocations sociales. Cela inclut le phénomène connu comme «lavage

noire » où fonds juridiques, par exemple les fonds issus de la collection par les

organismes de bienfaisance ou des subventions gouvernementales et des prestations

sociales, sont détournés à des fins de radicalisation, de recrutement ou de terrorisme.

Organismes de bienfaisance

Les organismes de bienfaisance ou d'organisations à but non lucratif

présentent des caractéristiques qui les rendent particulièrement attrayants pour les

terroristes ou vulnérables aux abus pour le financement du terrorisme. Ils aiment le

public trust, ont accès à des sources de financement considérables, et leurs activités

sont souvent axées sur la trésorerie. En outre, certains organismes de bienfaisance

ont une présence globale qui fournit un cadre pour les opérations nationales et

internationales et de transactions financières, souvent à proximité des zones plus

exposées aux activités terroristes. Enfin, des organismes de bienfaisance sont

soumises à des exigences réglementaires plus légères que les institutions financières

ou des personnes morales détenues, (par exemple, pour le capital de départ,

certification professionnelle ou vérifications des antécédents pour le personnel et les

administrateurs lors de l'inscription), de reporting et de surveillance, selon sur le

pays et la forme juridique de l'organisme de bienfaisance et qui reflète leur rôle

principalement non financiers.

En élaborant les normes financières clés pour lutter contre le terrorisme, le

GAFI (groupe d’action financière) a constaté que « l'utilisation abusive des

organismes à but non lucratif pour le financement du terrorisme vient d'être reconnu

comme un point faible essentiel dans la lutte mondiale pour arrêter ce financement à

sa source ».

Page 130: Le térrorisme professeur falloul

Les organismes de bienfaisance ont différents ensembles de profils de risque

et donc varient dans les types de caractéristiques inhabituelles qui peuvent être

détectés et aideront à déterminer le financement du terrorisme. Grosso modo, il

existe trois formes d'abus :

(1) le détournement des fonds par le biais de la fraude – par exemple, les

donateurs sont dit qu'ils font don de l'argent pour les orphelins, et l'organisme de

bienfaisance, puis utilise les fonds pour financer des terroristes. Cela peut se

produire aux côtés d’œuvres de charité et au sein d'un organisme de bienfaisance par

ailleurs légitime.

(2) l'utilisation d'une organisation entièrement fausse qui pose comme un

organisme de bienfaisance légitime comme une organisation soutenant des groupes

terroristes.

(3) l'exploitation large – par exemple, l'organisme de bienfaisance amasse des

fonds pour nourrir les orphelins et effectivement le fait mais à travers une

organisation terroriste désignée.

Diversion/fraude au sein des organismes de bienfaisance légitimes

Dans un cas, pris en considération pour cette recherche, un organisme de

bienfaisance légitime a été établi et il a rapidement soulevé de grandes quantités de

fonds de la communauté locale. Un contrôleur de la charité a détourné une partie de

ces dons aux camps d'entraînement terroriste au Pakistan à l'aide d'un transfert

d’argent par mandat cash.

Étude de cas : Exploitation d'un organisme de bienfaisance légitime

Une déclaration d'opération suspecte (STR) a fait suite à une tentative par un

individus A, à déposer des quantités substantielles d'argent sur le compte d'un

organisme de bienfaisance – au cours de laquelle il avait procuration avec

l'instruction qu’il doit transférer à travers un notaire comme une avance pour l'achat

de biens immobiliers.

L'enquête a révélé que :

Page 131: Le térrorisme professeur falloul

Les paiements sur le compte se composait de plusieurs dépôts en

espèces (probablement les dons) mais aussi des paiements directement sur le compte

de l’individu A. À son tour, le compte personnel de A a révélé plusieurs dépôts en

espèces correspondant à des dons de particuliers.

Les transactions de débit se composait de transferts à l'organisation à

but non lucratif (OBNL) et les transferts internationaux de sources individuelles de

B. La Police a révélé que A a des liens avec les individus qui étaient connus pour des

activités terroristes, y compris B.

L’application de la loi a évalué que l'organisme de bienfaisance, qui

a continué à remplir une fonction sociale importante, a été exploité comme un "avant

' pour amasser des fonds et comme un « moyen de transmission » de détourner une

partie d'entre eux à des terroristes associés connus de A.

Commentaire : Cette affaire est révélatrice de la vulnérabilité à l'exploitation

qui se pose à la faible gouvernance, combiné avec des niveaux élevés de dépôt en

espèces.

Source : Belgique.

Organismes de bienfaisance d’imposture

Tandis que les fonds des organismes de bienfaisance ne peuvent, par

occasions, être détournés que par des personnes ayant un accès privilégié à eux, des

cas sont apparus dans lequel la charité entière est utilisé comme véhicule pour

commettre la fraude au détriment des donateurs afin d'amasser des fonds pour le

terrorisme. Les organisations terroristes utilisent organisations d’impostures

« sham » utilisées comme des organismes de bienfaisance légitimes pour déguiser le

financement d'activités terroristes et fournir apparemment des explications légitimes

pour des liens avec des groupes terroristes.

Étude de cas : charité lié à des extrémistes utilisée comme véhicule de la

fraude

Page 132: Le térrorisme professeur falloul

La charité X a levé des sommes importantes pendant 2 ans par obtenir

frauduleusement des subventions d'une agence gouvernementale.

Les services secrets ont associé les contrôleurs de la charité à des groupes

extrémistes violents dans un autre pays. Séparément, il y avait des indications -

comme une croissance irréaliste en nombre d'étudiants de l'organisation (et donc ses

demandes de fonds) d'éventuelles fraudes.

Source : United Kingdom.

Étude de cas : charité incorporé dans le réseau de blanchiment et de

financement du terrorisme

Une organisation à but non lucrative ayant un bureau en Russie a attiré

l'attention des autorités par le biais de la présentation des opérations suspectes par les

établissements de crédit sur une apparente contradiction entre les objectifs déclarés

de cette organisation et ses dépenses effectives. L'organisation était également

connue pour avoir une mauvaise histoire avec les autorités sur des questions fiscales.

Une enquête a révélé que les fonds ont été transférés de cette organisation à

des entités apparemment fictives ou coquillages et ensuite retirés en espèces pour les

transmettre aux militants armés illégaux.

Source : Russie.

Large Exploitation

Un autre sujet de préoccupation est l'utilisation d'organisations caritatives pour

lever des fonds pour les destinataires dans un pays tiers qui font partie d'une

structure organisationnelle qui comprend la violence paramilitaire – un cas illustré

par la poursuite en 2000 d'un organisme à but non lucratif majeur aux États-Unis.

Peut être difficile d'établir s'il existe des liens entre les objectifs militaires et de

bienfaisance d'un organisme de bienfaisance.

Page 133: Le térrorisme professeur falloul

Les fonds destinés à financer la participation des terroristes et des groupes

paramilitaires dans les conflits diffèrent des autres formes d'exploitation terroriste

des organismes de bienfaisance, donnant droit aux agences davantage d'occasions de

les détecter. L'ampleur du financement requis est plus grande, et les transferts sont

concentrés sur des endroits précis avec les fonds recueillis où la diaspora de la même

ethnie est vivante et transférés aux territoires que les organisations terroristes

contrôlent.

Étude de cas : les œuvres charitables passent des fonds à des

organisations liées aux actes terroristes

La fondation A agi comme un organisme de bienfaisance, tandis que son

principal objectif était de soutenir les groupes terroristes H. En 2000, la Fondation A

a amassé USD 13 millions. Le gouvernement américain a fermé quatre de ses

bureaux aux Etats-Unis en 2001.

La fondation A appuyé les activités du groupe terroriste H par le biais de

transferts de fonds directement à ses bureaux en Cisjordanie et à Gaza qui étaient

affiliés avec le groupe et les transferts de fonds aux comités de charité islamique

("comités de zakat") et autres organisations caritatives qui faisaient partie du groupe

ou contrôlés par des membres du groupe.

La fondation A a été créée en Californie en 1989 comme un organisme de

bienfaisance exonéré d'impôt, pas une organisation religieuse. Il est déménagé à

Richardson, au Texas. Il avait des bureaux en Californie, New Jersey et l'Illinois et

des représentants individuels dispersés à travers les États-Unis, la Cisjordanie et

Gaza.

La personne A, un dirigeant politique du groupe terroriste H, a fourni des

fonds substantiels pour la Fondation A. En 1994, la personne A (qui a reçu un

terroriste spécialement désigné par le département américain du Trésor en 1995) a

dénommé la fondation A l'entité principale de collecte de fonds pour le groupe

terroriste H aux Etats-Unis. En juillet 2004, les États-Unis a inculpé la fondation A

et sept de ses dirigeants pénalement pour un complot en vue de fournir des millions

de dollars au groupe terroriste H et aux familles des kamikazes. Les accusations

Page 134: Le térrorisme professeur falloul

criminelles incluses de conspiration en vue de fournir le matériel de soutien à une

organisation terroriste étrangère, l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent.

Source : États-Unis.

Entreprises légitimes

Les produits des entreprises légitimes peuvent servir comme une source de

fonds pour soutenir les activités terroristes. Il s'agit d'un risque particulier dans des

secteurs qui ne nécessitent pas de qualifications formelles (par exemple un certificat

de maître artisan) et où lancer une entreprise ne nécessitant pas des investissements

substantiels. Le risque qu'une entreprise détourne des fonds pour financer des

activités terroristes est supérieur, où la relation entre les ventes déclarées et les

ventes réelles est difficile à vérifier, comme c'est le cas avec les entreprises axées sur

la trésorerie.

Étude de cas : détournement de fonds provenant d'une entreprise légitime

Le compte personnel de la personne A (un gérant de restaurant) recevait

régulièrement des chèques de la société de bois, ainsi que les dépôts en espèces

importants. Le compte n'a pas montré toute activité financière « normale » comme le

paiement pour la nourriture, les déplacements, etc.. Le compte bancaire de la société

B a également montré des retraits importants entre 500000 euros et 1 million d'euros.

La banque où A détient son compte est devenu suspicieuse en raison de

l'incompatibilité entre la profession de A et la nature des activités de l'entreprise B et

ça a présenté un rapport de transaction suspecte à la cellule de renseignement

financier. L’analyse de FIU a révélé que les personnes concernées étaient liés à des

mouvements salafistes, et l'affaire a été renvoyée au parquet pour une enquête plus

large.

Source : France.

Étude de cas : La surveillance de Compte révèle le financement d'activités

terroristes

La surveillance systématique du compte bancaire d'une société de serrurier a

révélé des flux à grande échelle des fonds qui était disproportionnée par rapport à

l'activité commerciale normale de ce type de société. La compagnie avait également

Page 135: Le térrorisme professeur falloul

émis des chèques aux individus impliqués dans des organisations de défense des

prisonniers détenus pour des infractions terroristes.

L’analyse de la cellule de renseignement financier a révélé des liens entre

l'entreprise de serrurier et les mouvements radicaux ; avec des individus envoyant

des mandats par poste entre eux et aussi a de prisonniers et d'autres personnes

enregistrées dans les bases de données de police. Cela a incité la plus vaste enquête

par les autorités judiciaires.

Source : France.

L’autofinancement

Dans certains cas, les groupes terroristes ont été financés par des sources

internes, y compris la famille et autres sources non pénales. Les sommes d'argent

nécessaires pour organiser des petites attaques peuvent être déclenchées par des

terroristes et leurs réseaux de soutien à l'aide de leurs propres économies, un accès au

crédit ou du produit d'entreprises placées sous leur contrôle.

Étude de cas : un petit réseau autofinancé lance une attaque majeure

Le rapport officiel sur les attentats du 7 juillet 2005 sur le système de transport

de Londres a déclaré que :

"Les indications actuelles sont que le groupe s'autofinançait. Il n'y a aucune

preuve des sources extérieures de revenus. Notre meilleure estimation est que le coût

global est inférieur à GBP 8 000. »

« Les bombes étaient faites à la maison, et que les ingrédients utilisés sont

tous facilement commercialement disponibles et pas particulièrement onéreuse ».

« Le groupe semble soulever l'argent nécessaire [pour les voyages à

l'étranger, équipement de fabrication de bombe, louer, location de voitures] par les

méthodes qui seraient extrêmement difficiles à identifier en relation avec le

terrorisme ou d'autres formes graves de criminalité ».

Un terroriste A "semble avoir fourni la plupart du financement. Il avait une

cote de crédit raisonnable, plusieurs comptes bancaires (chacun avec juste une

petite somme déposée pendant une période prolongée), des cartes de crédit et un

prêt personnel de GBP 10 000. Il avait 2 périodes d'activité intense – d'abord en

Page 136: Le térrorisme professeur falloul

octobre 2004, puis à partir de mars 2005 partir. Il a manqué à ses remboursements

de prêt personnel et était en découvert sur ses comptes. »

Le terroriste B "a fait quelques achats avec des chèques (qui a par la suite

rebondi) dans les semaines précédant le 7 juillet. Les enquêteur bancaires ont visité

sa maison le jour après les attentats à la bombe."

Source : Royaume-Uni.

Collecte de fonds, de produits du crime

Dans le passé, certains groupes terroristes tirant une grande partie de leur

financement et le soutien d'un Etat de commanditaire du terrorisme. Avec

l'augmentation de la pression internationale, beaucoup de ces sources de financement

sont devenus moins fiables et, dans certains cas, ont totalement disparu. En outre de

nouvelles cellules indépendantes et décentralisées n'ont souvent pas le même niveau

d'accès aux financements étrangers comme des groupes terroristes traditionnels.

Ainsi, les groupes terroristes ont tourné avec les autres sources de financement, y

compris les activités criminelles comme le trafic d'armes, l’enlèvement-pour-rançon,

les extorsions, le racket et trafic de drogue.

L’utilisation terroriste d'activités criminelles pour amasser des fonds varie

entre la fraude à basse altitude et l’implication dans la criminalité grave et organisée.

Il est souvent difficile de déterminer si les fonds recueillis auprès de ces activités

sont destinées à des activités terroristes ou sont simplement le produit de l'activité

criminelle générale. Les activités décrites ci-dessous sont des activités criminelles

des terroristes qui sont connus pour avoir participé dans la vente de stupéfiants, la

fraude par carte de crédit, la fraude par chèque et l'extorsion.

Le trafic de drogue

Le trafic de drogues est une source attrayante des fonds pour des groupes

terroristes, leur permettant de soulever d'importantes sommes d'argent. Le degré de

dépendance sur le narcotrafic comme source de financement du terrorisme s'est

développé avec le déclin dans le patronage de l'état des groupes terroristes. Cette

tendance a plus en plus rendue floue la distinction entre les terroristes et les

organisations de trafiquants de drogue.

Page 137: Le térrorisme professeur falloul

Les organisations criminelles et les groupes terroristes continuent à

développer des réseaux internationaux et d'établir des alliances de complaisance. La

mondialisation a permis à des organisations de la terreur et du crime d'élargir et de

diversifier leurs activités, en profitant de l'internationalisation des communications et

des systèmes bancaires, ainsi que l'ouverture des frontières pour faciliter leurs

activités.

Les enquêtes ont révélé des liens directs entre les diverses activités terroristes

et des organisations de trafiquants de drogue qui collaborent fréquemment hors de

nécessité ou de commodité et de bénéfice mutuel.

Étude de cas : organisation terroriste financée en utilisant le produit du

trafic de drogue

Pendant une enquête sur le trafic des drogues en ce qui concerne l'importation

de cocaïne d'Amérique du Sud vers l'Europe, la CRF a découvert que l'argent de

l'organisation impliquée dans la trafic de drogue a utilisé un transfert pour envoyer

des fonds des pays-bas au Paraguay et au Brésil pour investir dans la drogue et au

profits au Liban. Les enquêtes de la police a indiqué que les bénéfices ont servi à

financer une organisation terroriste.

Fraude par carte de crédit

Les méthodes d’approvisionnements malhonnête par le biais de carte de crédit

d’autrui sont nombreux – mais une des façons les plus faciles de le faire est d'acheter

des marchandises à l'aide de l'internet ou par téléphone (cardage). L’étude de deux

cas dans le présent rapport liés à la fraude par carte de crédit montre la vulnérabilité

des cartes de crédit à une utilisation abusive à des fins de financement terroristes et

autres activités illégales.

Il y a un marché pour les données personnelles obtenues illégalement, y

compris les numéros de compte de carte de crédit, ainsi que des renseignements

personnels comme le nom complet du titulaire de la carte, la facturation, l’adresse, le

numéro de téléphone, les dates de début et d'expiration, le numéro de sécurité sur

l'arrière de la carte, etc..

Page 138: Le térrorisme professeur falloul

Étude de cas : la fraude par carte de crédit

Un groupe de financement terroriste nord-africain accumulé près de 200 cartes

volées et recueilli plus de GBP 200 000 pour financer le réseau terroriste al-Qaïda

par la fraude de carte de crédit internationale. Vingt à trente « coureurs » prélevé les

noms et les détails de carte de crédit de près de 200 comptes bancaires différents

contacts travaillant dans les industries de services tels que restaurants. Ces détails

n'étaient pas employés dans leur pays d'origine (le Royaume-Uni) mais envoyés à

des associés en Espagne et aux Pays-Bas. Ces associés ont utilisé les cartes de

percevoir frauduleusement plus de GBP 200 000 pour les cellules d'al-Qaïda dans

toute l'Europe.

Fraude par chèque

Plusieurs cas ont été identifiés, dont un modèle de base de fraude bancaire a

été appliqué pour générer des fonds pour le terrorisme. Ces cas ont impliquée des

comptes étant ouvert à l'aide de documents d'identité fausse et dépôts frauduleux.

Les chéquiers sont ensuite stockées ; et quand un grand nombre ont été recueillis, ils

sont utilisés pour acheter des biens des grands magasins, des coûts en vertu de la

somme qui mènent à une vérification pour s'assurer que des fonds suffisants sont

disponibles dans le compte. Les marchandises sont retournées pour une restitution en

espèces. Cette activité peut être exercée par des personnes organisées, qui tirent sur

les chèques provenant du même compte simultanément à plusieurs endroits.

La fraude de chéquier, qui a figuré dans de nombreux cas de financement du

terrorisme, permet aux terroristes soulever et déplacer des quantités importantes

d'argent rapidement. Il y a souvent des mesures préventives limitées en place pour

parer à ce qui semble être un crime « ordinaire », plutôt que de le financement du

terrorisme. Il peut être perpétré seul ou de concert avec d'autres pour maximiser la

quantité prise.

L’extorsion

Les sympathisants des terroristes et des groupes paramilitaires exploitent leur

présence au sein des communautés expatrié ou de la diaspora pour lever des fonds

grâce à l'extorsion de fonds. Une organisation terroriste ferait usage de ses contacts

de la diaspora sur leurs gains et économies d'impôt. L'extorsion est généralement

dirigée contre leur propre communauté où il y a un niveau élevé de crainte de

Page 139: Le térrorisme professeur falloul

représailles si quiconque signaler quoi que ce soit aux autorités. Ils peuvent

également menacer un parent – situé dans le pays d'origine – de la victime, frustrant

encore toute répression.

L’extorsion de communautés de la diaspora peut être une source significative

et cohérente des fonds. Les estimations de l’État signalent qu'avant 2001, un groupe

terroriste recueillies jusqu'à USD 1 million par mois d'expatriés au Canada, en

Grande-Bretagne, en Suisse et en Australie, ce qui en fait parmi les groupes

terroristes les plus bien financés dans le monde. Un rapport décrit comment les

extorsions ont été faites sur les entreprises expatriés de jusqu'à CAD 100 000 et GBP

100 000 au Canada et au Royaume-Uni respectivement, avec des exigences aussi

élevées faites en France et en Norvège.

Plusieurs types d'activités criminelles

L'opportunisme de terroristes financiers est particulièrement illustrée par les

cas où les suspects passer avec la fluidité d'un type de crime à un autre. Un groupe

pris en compte dans cette recherche s'est avéré pour être responsable du cambriolage.

Le rôle des paradis fiscaux, les Etats défaillants

Que ce soit par l'absence d'un contrôle juridictionnel effectif, la tolérance des

organisations terroristes et leurs activités ou un soutien actif aux organisations

terroristes, , les Etats en déliquescence créent des environnements propices ou

autrement fournissent un appui aux organisations terroristes.

Les paradis fiscaux, les Etats en déliquescence continuent de représenter des

sources cruciales de soutien aux organisations y compris des territoires en Somalie,

en Irak et la frontière pakistano-afghane.

Les paradis fiscaux et des cas plus larges de faible contrôle juridictionnel, de

tolérance de l'Etat ou de soutien d'organisations terroristes sont également importants

pour monter comment les terroristes se déplacent et utilisent des fonds, en plus de

leur rôle dans la collecte de fonds terroristes.

LE TRANSFERT DE FONDS TERRORISTES

Page 140: Le térrorisme professeur falloul

Il y a trois principales méthodes par lesquelles les terroristes transferts des

fonds. La première consiste à utiliser le système financier, le deuxième concerne les

mouvements physiques d'argent (par exemple, par le biais de passeurs de fonds) et le

troisième étant le système commercial international. Souvent, les organisations

terroristes utilisent les systèmes parallèles, les organismes de bienfaisance ou

d'autres entités en captivité pour déguiser leur utilisation. Les organisations

terroristes utilisent les trois méthodes pour maintenir l'exploitation continue de

l'organisation terroriste et mener des activités terroristes spécifiques. Toutes ces

méthodes sont évoquées tour à tour.

La multiplicité des structures organisationnelles utilisées par les réseaux

terroristes, l'évolution des techniques en réponse aux mesures internationales et le

caractère opportuniste de tout financement du terrorisme rendent difficile

l’identification d’une méthode favorisée. Le financement régulier pour maintenir la

capacité d'un groupe est mieux facilitée via le système bancaire traditionnel –

comme l’argent envoyé d'un pays à l'autre peut être dissimulé derrière des comptes a

faux nom, des organismes de bienfaisance ou des entreprises pour déguiser le

destinataire final ; mais d'autres façons de transférer de l'argent sont utilisés à des

fins particulières, ou pour dissimuler des sentiers financiers terroristes.

La littérature sur le financement du terrorisme depuis 2001 a souligné la

grande faculté d'adaptation et d'opportunisme que les terroristes déploient en

répondant à leurs besoins de financement. En effet, l'ampleur des cas décrits ci-

dessous suggère que la réponse à la question: « Comment les terroristes peuvent

soulever et déplacer des fonds? » est: "quelque sorte qu'ils peuvent. ”

Beaucoup de cas mettent en évidence comment dans beaucoup de situations le

le financement du terrorisme peut être particulièrement difficile et presque

impossible à distinguer de l'activité financière liée à la vie quotidienne.

L'identification et l'interruption du financement du terrorisme sont naturellement

plus difficiles quand les autorités sont confrontées par les réseaux de soutien «

officieuses » qui ne fonctionnent pas dans le cadre d'organisations bien structurées

avec clairement les rôles et les rapports hiérarchiques. Dans de telles circonstances,

les liens entre l'activité financière et l'activité terroriste devient plus opaque et les

cibles de perturbations plus difficile à identifier.

En effet, l'expérience montre que tous les mécanismes qui existent pour

transférer de l'argent partout dans le monde sont dans une certaine mesure en péril.

Un défi commun à tous est que les connexions entre les fonds et le terrorisme

Page 141: Le térrorisme professeur falloul

peuvent être extrêmement difficiles à déterminer dans le pays d'origine, lorsque

l'activité liée au terrorisme proprement dite se déroule ailleurs.

Le secteur financier formel

Les institutions financières et autres fournisseurs de services financiers

réglementés représentent le secteur financier formel et servent comme une porte

d'entrée principale par lequel au détail et le flux de transactions commerciales. En

outre, les services et produits offerts par le secteur financier formel servent comme

vecteurs de transfert de fonds qui soutiennent des organisations terroristes et

financent des actes de terrorisme. La rapidité et la facilité avec laquelle les fonds

peuvent être déplacés au sein du système financier international permettent aux

terroristes de transférer des fonds avec efficacité et efficience souvent sans détection

des services spécialisés.

Combiné avec d'autres mécanismes tels que les sociétés offshores, les

institutions financières formelles peuvent fournir aux terroristes la couverture dont

ils ont besoin pour effectuer des transactions et blanchir les produits de la

criminalité.

L’argent et les mécanismes de transfert sont avérées particulièrement

attrayants pour les terroristes pour financer leurs activités. Le transfert des fonds à

grande échelle et réglementés à travers des mécanismes disponibles dans le secteur

financier formel et les systèmes parallèles à petite échelle. Les Transferts de fonds se

référant à toute transaction financière effectuée par voie électronique en vue de la

mise à disposition une somme d'argent à une personne ou à une autre institution

financière pour une personne par une institution financière. C'est cette utilisation de

virements que le GAFI adressait lorsqu'elle a publié la recommandation spéciale VII

en octobre 2001 qui exige que l'information complète doit accompagner un tel

transfert.

Le secteur du commerce

Le système commercial international est soumis à un large éventail de risques.

Ces dernières décennies, le commerce international s'est considérablement développé

: le commerce mondial de marchandises dépasse maintenant USD 9 billions par an et

le commerce mondial dans les comptes de services dépasse 2 billions de dollars. Les

Page 142: Le térrorisme professeur falloul

méthodes spécifiques et les techniques utilisées pour blanchir de l'argent grâce au

système de commerce ont été décrites dans le rapport 2006 de typologie du GAFI sur

le blanchiment, axée sur le commerce d'argent bien que le financement du

terrorisme n'était pas un objectif de ce travail. Un examen plus approfondi des

méthodes spécifiques et des techniques utilisées pour exploiter le système de

commerce à des fins de financement terroristes pourrait aider à l'élaboration de

mesures visant à identifier et à lutter contre cette activité.

Les Passeurs de fonds

Le mouvement physique de trésorerie est les terroristes d'une façon peuvent

transférer des fonds sans rencontrer les garanties de LCB/FT mis en place dans les

institutions financières. Il a été suggéré que certains groupes ont convertis en espèces

des marchandises de grande valeur comme l'or ou de pierres précieuses afin de

déplacer des biens en dehors du système financier.

Les opérations de lutte contre le terrorisme ont montré que les passeurs ont

transféré des fonds à un certain nombre de pays dans le Moyen-Orient et l'Asie du

Sud. Les itinéraires des vols directs sont utilisés pour les transferts simples ;

Cependant, les itinéraires de vol indirect à l'aide de passeurs de fonds multiples et

des changements dans des monnaies ont lieu dans des systèmes plus sophistiqués.

Le mouvement de trésorerie au-delà des frontières est répandu dans les pays

où le système monétique reste embryonnaire ou est peu utilisé par la population. Les

grandes parties de l'Afrique et le Moyen-Orient ont principalement axée sur la

trésorerie des sociétés, et cela se prête naturellement à des flux de trésorerie à l'aide

de systèmes parallèles ou par messager. L’analyse d'un certain nombre de cas de

terrorisme a montré que les passeurs d'argent sont actifs même au sein de l'Europe et

entre pays dans un système financier qui fonctionne bien. Dans la plupart des cas, les

courriers sont impliqués dans le transfert de fonds générés en dehors du système

financier et tenus à l'écart du système financier pour éviter la détection.

Utilisation des systèmes parallèles

Page 143: Le térrorisme professeur falloul

Les Systèmes parallèles sont utilisés par des organisations terroristes pour plus

de commodité d'accès. Les Systèmes parallèles peuvent être soumis à une

surveillance réglementaire généralement moins rigoureuse. Bien que les normes du

GAFI prévoient des contrôles considérablement renforcées au cours de ces

prestataires de services, le niveau d'anonymat et de la rapidité qui offrent de tels

systèmes ont permis de le rendre un mécanisme privilégié pour les terroristes. Pour

certains réseaux, il y a aussi des raisons culturelles et pragmatiques pour l'utilisation

de ces services : beaucoup ont leurs origines ou structures de contrôle dans les

régions où l'infrastructure bancaire est faible ou inexistante. Le rôle des Systèmes

parallèles dans le financement du terrorisme peut être avant tout une passerelle «

utilisateur final » ; c'est-à-dire les moyens de quels fonds neufs ou stockées sont

transmis aux cellules opérationnelles.

Utilisation des Organisations caritatives et à but non lucratif

Les organismes de bienfaisance sont attrayants pour les réseaux terroristes

comme un moyen de transférer des fonds. Des milliers d'organisations caritatives

légitimes existent partout dans le monde qui servent les intérêts de toutes les sociétés

et souvent transmettent des fonds vers et à partir des pièces de grande détresse du

globe. Les exactions terroristes du secteur caritatif ont inclus l'utilisation des

transactions légitimes pour déguiser les terroristes en espèces qui voyagent vers la

même destination ; à une vaste exploitation du secteur caritatif de bienfaisance affilié

à des organisations terroristes. Le volume des fonds et autres actifs détenus par le

secteur de la bienfaisance signifie que le détournement de même un très faible

pourcentage de ces fonds pour soutenir le terrorisme constitue un problème grave.

RÉPONSE INTERNATIONALE AU FINANCEMENT DU

TERRORISME

Cette section décrit brièvement comment la riposte mondiale aborde

précisément les caractéristiques du financement du terrorisme tel que décrit dans.

Cette section commence par expliquer la logique de perturber le financement du

terrorisme et décrit ensuite comment la communauté internationale a élaboré et

appliqué des normes internationales pour lutter contre les sources, les conduites et

Page 144: Le térrorisme professeur falloul

les utilisations du financement du terrorisme. Enfin, cette section se termine par une

discussion sur l'utilisation de renseignements financiers pour identifier et combattre

les terroristes de financement et de terrorisme plus largement. En général, cette

section met en évidence l'importance et la pertinence de certaines normes

internationales dans la lutte contre le financement du terrorisme et identifie les

vulnérabilités où la réponse globale à des aspects particuliers du financement du

terrorisme qui doivent être renforcées.

La logique de perturber le financement du terrorisme

Perturber et démanteler les réseaux terroristes de financement sont essentiel

pour combattre le terrorisme. L’exigence de diverses organisations terroristes pour

financement crée une logique forte pour avoir cherché à perturber le terrorisme par

étouffement de toutes les activités liées à des activités terroristes, les flux de

financement. Interdire ces flux peut dégrader la capacité des groupes terroristes au fil

du temps, limitant leur capacité à lancer des attaques, augmente leurs coûts

opérationnels et l’injection de risque et l’incertitude dans leurs opérations, ce qui

peuvent avoir des avantages tactiques, telles que :

Préjudice moral, de leadership et de légitimité au sein d'un

réseau.

Forcer des groupes terroristes essaie d'enclencher l'activité de

zones où ils sont plus vulnérables, y compris les superficies qu'ils éviteraient

autrement.

La perturbation de certaines attaques par le biais de l'interdiction des

transactions spécifiques apparaît extrêmement difficile. Des attaques récentes

démontrent qu'ils peuvent être orchestrés à faible coût en utilisant les fonds légitimes

et souvent sans les comportements financiers suspects.

Néanmoins, une attaque directe ne coûte qu'une fraction de la demande pour

les fonds des organisations terroristes. Perturber les flux financiers à des

organisations terroristes limite des ressources disponibles pour la propagande, le

recrutement, la facilitation, et ainsi de suite, de façon à contrecarrer la capacité des

terroristes à promouvoir et à exécuter des attaques au fil du temps.

Page 145: Le térrorisme professeur falloul

Dans une large mesure, les terroristes nécessitent des fonds pour créer un

environnement favorable nécessaires au maintien de leurs activités – pas simplement

à des attaques spécifiques de scène. La Perturbation des fonds liés à des activités

terroristes crée un environnement hostile au terrorisme. Même les meilleurs efforts

des autorités peuvent échouer pour prévenir les attaques spécifiques. Néanmoins,

lorsque les fonds disponibles à des terroristes sont limités, leurs capacités globales

diminuent, limitant leur portée et leur effet.

Empêcher les terroristes de soulever, déplacer et l'utilisation des fonds

Les sections précédentes explorent la diversité des moyens par lesquels les

fonds terroristes sont soulevés, déplacés et utilisés. Les terroristes utilisent des

méthodes légitimes et criminelles pour financer leurs activités organisationnelles et

opérationnelles. La réponse internationale aborde chacune de ces méthodes de

manière ciblée.

La détection d'implication dans le terrorisme autrement légitime exige des

institutions financières à mettre en œuvre les normes du GAFI par forte application

du principe « know your customer » et de la clientèle due diligence (CDD) politiques

et des procédures. Ce sont aussi fondamentales pour la déclaration des transactions

suspectes qui peuvent indiquer une activité criminelle qui soutiennele terrorisme.

Afin d'aider les institutions financières dans la lutte contre le financement du

terrorisme, les juridictions doivent adopter certaines mesures. Ceux-ci incluent la

mise en œuvre de programmes de sanctions financières ciblées, protéger les groupes

vulnérables, y compris le secteur de la bienfaisance et l'argent-service entreprises et

encourager les rapports efficaces des activités suspectes.

Les sanctions financières ciblées

La recommandation spéciale III du GAFI (SRIII) appelle les pays à élaborer et

mettre en œuvre des régimes de sanctions financières ciblées qui identifient, geler les

avoirs des et interdisant la mise à disposition des fonds aux terroristes désignés et de

leurs réseaux de soutien sans délai. Ces exigences sont nécessaires pour priver les

terroristes et les réseaux terroristes des moyens de mener des activités terroristes à

venir et de maintenir leur infrastructure et opérations. Le but préventif de la SRIII

exige des pays de désigner les éléments des réseaux de soutien terroriste

conformément à une norme de preuve du caractère raisonnable.

Protéger les secteurs vulnérables

Page 146: Le térrorisme professeur falloul

Le Secteur financier formel

Les administrations ont l'obligation de protéger leurs secteurs financiers des

finances de terrorisme et de blanchiment d'argent. En particulier, la recommandation

spéciale VII du GAFI a été développé avec l'objectif d'empêcher les terroristes et

autres criminels d'avoir incontesté des accès aux virements télégraphiques pour le

déplacement de leurs fonds et de détecter ces abus lorsqu'elle survient. Plus

précisément, elle vise à assurer que les informations de base sur le donneur d'ordre

de virement sont immédiatement disponibles pour: (1) l’application de la loi

appropriée et/ou parquets pour les aider à détecter, de rechercher, de poursuivre les

terroristes ou autres criminels et de retracer les avoirs des terroristes ou autres

criminels ; (2) les services de renseignement financier pour l'analyse des activités

suspectes ou inhabituelles et diffusant au besoin ; et (3) aux institutions financières

bénéficiaires afin de faciliter l'identification et la déclaration des transactions

suspectes.

Le secteur de la bienfaisance

La recommandation spéciale VIII du GAFI définit un cadre qui vise à protéger

l'organisation à but non lucratif / secteur de la bienfaisance en vous assurant qu'il

n'est pas mal utilisé par des organisations terroristes qui: (1) pose comme des entités

légitimes ; (2) exploiter des entités légitimes comme conduits pour le financement du

terrorisme, y compris dans le but de s'échapper ; des mesures de gel des avoirs ou (3)

cacher ou dissimuler le détournement clandestin des fonds destinés à des fins

légitimes, mais sont détournés à des fins terroristes.

Vers cet objectif, le GAFI a développé une approche efficace de quatre volets

d'identifier, de prévenir et de combattre l’utilisation des terroristes abusive des

organismes de bienfaisance qui met l'accent sur: (1) la sensibilisation le secteur de la

bienfaisance ; (2) la surveillance ou le contrôle du secteur ; (3) la collecte de

renseignements et d'investigation des terroristes et leurs réseaux qui abusent le

secteur de la bienfaisance ; et (4) l'engagement international pour protéger le secteur

au niveau mondial.

Passeurs de fonds

Page 147: Le térrorisme professeur falloul

La recommandation spéciale du GAFI IX a été développé dans le but de

veiller à ce que les terroristes et les autres criminels ne peuvent échapper aux

contrôles des marchés financiers par le biais du transport physique transfrontalier de

devises et porteur d'instruments négociables. Plus précisément, elle vise à assurer

que les pays ont des mesures visant à: (1) détecter le transport physique

transfrontalier de devises et porteur d'instruments négociables, (2) cesser ou

restreindre la monnaie et les porteurs des instruments négociables qui sont

soupçonnés d'être liés au financement du terrorisme ou de blanchiment d'argent (3)

ou de restreindre la devise ou le porteur de titres négociables qui sont faussement

déclarés ou divulgués, (4) appliquer des sanctions appropriées pour faire une fausse

déclaration ou la divulgation (5) permettre la confiscation de la monnaie ou le

porteur de titres négociables qui sont liés au financement du terrorisme ou de

blanchiment de capitaux sont conforme à la recommandation du GAFI et de la

recommandation spéciale III.

Déclaration des opérations suspectes

L’information financière – y compris celle provenant d'opérations douteuses

reporting (STR) a un rôle central dans l'identification de financement du terrorisme

et les mouvements de fonds terroristes à travers le système financier.

Des efforts sont en cours pour examiner l'expérience opérationnelle des

agences de lutte contre le terrorisme et établir des « alertes » générales ou des «

indicateurs » qui suggère qu'une transaction particulière présente un risque de

financement du terrorisme. La diversité et les multiples facettes de l'activité

financière des terroristes rendent cela difficile.

Malgré le défi dans l'élaboration d'indicateurs génériques de financement

d'activités terroristes, les institutions financières peuvent néanmoins identifier

présentant des caractéristiques inhabituelles sur une transaction qui devrait inciter le

dépôt d'une déclaration d'opération suspecte. Bien qu'il ne soit pas immédiatement

apparent aux institutions financières, la déclaration des espèces importantes, des

virements électroniques et les transactions transfrontaliers pourrait fournir

l’application de la loi des renseignements sur des activités terroristes.

Page 148: Le térrorisme professeur falloul

Les autorités nationales peuvent aider le secteur financier dans ses efforts pour

identifier et prévenir le financement du terrorisme par l'échange des renseignements.

Seule l'information financière n'est peut-être pas suffisante pour identifier le

financement d'activités terroristes. Toutefois, lorsqu'il est combiné avec les

renseignements antiterroriste tirées de surveillance de la gamme des activités

terroristes et des réseaux, l’information financière peut être exploitée afin de fournir

aux institutions financières une indication concrète d'éventuelles activités terroristes,

qu'ils utilisent des sources légitimes ou criminelles des fonds. Plus largement,

l’échange d'informations efficace entre le public et le secteur privé a été identifié par

le GAFI comme l'un des cinq principes de haut niveau pour la création d'une

approche axée sur le risque de blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.

Page 149: Le térrorisme professeur falloul

Bibliographie indicative

Marret J.-L., 2000, Techniques du terrorisme, Paris, Puf.

Chaliand G. et Blin A. (sous la direction de), 2004, L’Histoire du terrorisme

de l’Antiquité à

Al Qaida, Paris, Bayard

Laqueur W., 1979, Le Terrorisme, Paris, Puf.

Laqueur W., 1987, The Age of Terrorism, Boston, Little Brown.

Mannoni P., Bonardi C., 2003, « Terrorisme et médias », in Topiques, 83 : 55-

72.

Mannoni P., 2006, « Le terrorisme, un spectacle planifié », in R. Meyran, Les

Mécanismes de la

violence, Auxerre, Éditions Sciences humaines

Servier J., 1979, Le Terrorisme, Paris, Puf.

Wilkinson P., « Terrorisme : motivations et causes », Commentaires, 53, Scrs,

Canada.

Page 150: Le térrorisme professeur falloul
Page 151: Le térrorisme professeur falloul
Page 152: Le térrorisme professeur falloul
Page 153: Le térrorisme professeur falloul