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1 Mémoire de Recherche Marketing Mobile : les Techniques Mobile-in-Store Joanna Stroz N° Etudiant: 34012330 Université Paris Ouest Nanterre La Défense Département Gestion Master 2 Marketing Opérationnel International Classique Année Universitaire 2014/2015

Joanna stroz marketing mobile les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

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Mémoire de Recherche

Marketing Mobile : les Techniques

Mobile-in-Store

Joanna Stroz

N° Etudiant: 34012330

Université Paris Ouest Nanterre La Défense

Département Gestion

Master 2 Marketing Opérationnel International Classique

Année Universitaire 2014/2015

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REMERCIEMENTS

La réalisation de ce mémoire a été possible grâce à l’aide de plusieurs personnes à qui je

voudrais témoigner toute ma reconnaissance.

Je remercie Madame DE PECHPEYROU et Monsieur BENAVENT, Professeurs au sein de

l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, pour leur disponibilité, leur encadrement, ainsi

que leurs précieux conseils tout au long de l’élaboration de mon mémoire.

Un grand merci à ma tutrice de stage, Madame CARREL BILLIARD, pour son aide et sa

compréhension.

Je tiens également à remercier Monsieur POTY, responsable du Pôle Veille Technologique et

Juridique à l’Agence Wallonne des Télécommunications, pour son aide dans la diffusion de

mon questionnaire.

De plus, je voudrais exprimer ma gratitude envers tous les sondés qui m’ont permis de

comprendre le comportement des consommateurs en magasin.

Je tiens également à remercier mes proches pour leur soutien dans la rédaction de ce mémoire

de recherche.

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SOMMAIRE

1. INTRODUCTION…………………………………………………………….………5

1.1. Définition de la problématique………………………………………….…….….5

1.2. Les objectifs….…………………………………………………………….…….7

1.3. L’annonce du plan ……………………..…………………………..………….....7

2. LES TECHNIQUES MOBILE-IN STORE………………………….…..…..….…..8

2.1. Définition et exemples des techniques mobile-in-store……………………….…8

2.2. Les avantages de techniques mobile-in-store…………………………………...12

2.3. Les limites de techniques mobile-in-store…………………………………..…..13

3. CADRE D’ANALYSE…………………………………………………………….…14

3.1. L’innovativité…...................................................................................................14

3.2. L’expérience dans l’utilisation des nouvelles technologies………………....….17

3.3. La préoccupation vis-à-vis de la vie privée………………………………….….18

3.4. L’implication vis-à-vis d’une catégorie de produits..………………….…….....23

3.5. Les orientations d’achat……………………………………………………...….23

4. HYPOTHESES………………………………………………………………….…....31

4.1. Hypothèse 1 : Le degré d’innovativité influence positivement l’intention

d’utiliser les techniques mobile-in-store……………………………………..….31

4.2. Hypothèse 2 : L’expérience dans l’utilisation des nouvelles technologies a une

influence positive sur l’intention d’utiliser les techniques mobile-in-store. ..…..31

4.3. Hypothèse 3 : Le risque perçu influence négativement l’intention d’utiliser les

techniques mobile-in-store. ………………………..…………………….......….31

4.4. Hypothèse 4 : L’implication envers la catégorie de produits a un impact positif

sur l’intention d’utiliser les techniques mobile-in-store…………..……….…....32

4.5. Hypothèse 5 : En fonction des orientations d’achat des consommateurs,

l’intention d’utiliser les techniques mobile-in-store diffère…………….....……32

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5. METHODE…………………………………………………………………….….…34

5.1. Définition du type de recherche………………………………………….…….34

5.2. Plan d'échantillonnage et méthode de recueil…………………………….……35

5.3. Définition des variables………………………………………………………..36

5.4. Traitement des données………………………………………………….……..41

6. RESULTATS……………………………………………………………………...…42

6.1. Caractéristiques de l’échantillon……………………………………………….42

6.2. Scores moyens des scénarios et analyse factorielle……………………..……..51

6.3. Test des hypothèses……………………………………………………………57

7. DISCUSSION DES RESULTATS……………………………………...…………..74

8. LIMITES ET VOIES DE RECHERCHE……………………………….…………81

9. IMPLICATIONS OPERATIONNELLES…………………………………………82

10. CONCLUSION………………………………………………………………..….…84

11. BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………..86

12. WEBOGRAPHIE………………………………………………………….…..…….89

13. ANNEXES……………………………………………………………………..……..91

14. TABLE DES ILLUSTRATIONS…………………………………………...……...113

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1. INTRODUCTION

1.1. Définition de la problématique

Depuis quelques années, la démocratisation de l’utilisation des smartphones offre de

nouvelles opportunités aux marketeurs pour atteindre les consommateurs connectés. Selon

Philippe Dumont, Rapporteur de la Mobile Marketing Association France (MMA), « 2015 se

révèle être une année à la fois de prise de pouvoir et de renouveau pour le mobile : montée en

puissance de tous les indicateurs de ventes, de pénétration et de monétisation, renouveau car

de nouveaux supports (wearables…) et de nouveaux usages (Commerce Mobile) viennent créer

de toutes nouvelles opportunités pour les marques ». 1

Le contexte actuel favorise ce phénomène. En France, environ 56,8% de la population

possède un smartphone (31,1 millions de mobinautes en juin 2015). Or, au premier trimestre

2014, ce chiffre s’élevait à 50,7% (27,7 millions de mobinautes).2 Une telle augmentation a

également été constatée chez les utilisateurs de l’Internet mobile. Le Baromètre Trimestriel du

Marketing Mobile en France indique qu’au premier trimestre 2015, 66,1% des personnes

résidant en France ont déclaré avoir utilisé l’Internet mobile, contre 41,2% au troisième

trimestre 2011. Selon une étude réalisée par la Fédération Française des Télécoms (FFT), «le

trafic mobile augmentera 3 fois plus vite que le trafic internet fixe, et sera multiplié par 8 entre

2014 et 2019 ».3 De plus, le temps que les mobinautes Français passent sur leur mobile ne cesse

pas d’augmenter. Selon la FFT, en 2015, cette durée a été estimée à 99 minutes par jour. Les

prévisions montrent que ce chiffre devrait atteindre 130 minutes par jour d’ici 2017.4

Il est intéressant de souligner que pendant longtemps, Internet était perçu comme une

menace pour les points de vente. La montée en puissance du e-commerce a diminué la

1 « Communiqué de Presse : Le Baromètre du Marketing Mobile Confirme la Puissance du Mobile », 12 mars 2015, GFK, www.gfk.com/fr/news-and-events/press-room/press-releases/pages/barometre-du-marketing-mobile-.aspx 2 « Le Baromètre Trimestriel du Marketing Mobile en France, Juin 2015, 10ème édition », Mobile Marketing Association France, 3 « Usages : le trafic internet français multiplié par 2,4 à l’horizon 2019 », Fédération Française des Télécoms, www.fftelecoms.org/articles/usages-le-trafic-internet-francais-multiplie-par-24-l-horizon-2019 4 « Evolution des Usages Mobiles, Prévisions 2015, Kerensen Conculting, www.kerensen.com/sites/default/files/evolution_des_usages_mobile_2015.pdf

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fréquentation des magasins physiques. Pour autant, la question de savoir si le web peut menacer

l’existence de points de vente physiques est aujourd’hui dépassée. L’expérience d’achat en

magasin physique reste plus riche grâce aux nombreux atouts de ce canal de distribution : le

conseil, l’accompagnement du client, l’information ou encore la possibilité de regarder, toucher

et essayer les produits avant de les acheter. Les enseignes doivent capitaliser sur ces avantages

concurrentiels incontestables pour développer le magasin technophile de demain, un lieu

d’expérience et de découverte en intégrant le meilleur d’Internet et des nouvelles technologies

dans le point de vente, et tout laisse à croire que le smartphone sera l’une des clés de cette

transformation, peut-être la plus importante.

Le mobile devient un outil de plus en plus indispensable à l’achat en magasin, dont les

usages se multiplient. Selon une étude effectuée par le Groupe GFK, publiée en février 2015,

les mobinautes français utilisent leur portable en magasin pour comparer les prix (24% de

français interrogés), contacter un ami ou la famille pour un conseil (32%), prendre une photo

du descriptif d’un produit (26%), scanner les QR-codes (17%), acheter les produits via une

application (10%) ou acheter sur un site web (9%). Le Baromètre Trimestriel du Marketing

Mobile en France, mentionne aussi des actions telles qu’envoyer un SMS ou appeler un proche

(16,5%), envoyer une photo du produit à un proche (18,1%) ou géolocaliser un magasin (6,7%).

Ainsi, l’essor du mobile apporte un élément qui révolutionne la manière de communiquer

avec les prospects et les clients. Ce phénomène permet aux enseignes d’établir une interaction

avec les consommateurs qui se trouvent à l’intérieur même du magasin. Le but de cette pratique

est de développer une synergie entre le web et le point de vente physique pour offrir une

nouvelle expérience d’achat, plus enrichie. Le smartphone semble donc aujourd’hui un outil clé

d’innovation et de différentiation concurrentielle.

Devant la diversité des usages mobiles en magasin et la richesse des contextes, il nous

paraît important de nous demander à travers notre étude si les consommateurs sont prêts à

accepter les techniques de marketing mobile utilisées dans les points de vente physiques

(techniques mobile-in-store) et quels sont les facteurs de cette acceptation.

Nous allons traiter ce problème de gestion en nous intéressant plus particulièrement à un

domaine spécifique : le secteur de la parfumerie.

Afin de répondre à notre problématique, nous allons analyser l’acceptation des

techniques mobile-in-store au moyen d’une étude quantitative.

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1.2. Les objectifs

Le but de ce mémoire de recherche est de comprendre l’attitude des consommateurs face

aux techniques de marketing mobile utilisées en magasins physiques. Ce travail poursuit donc

un double objectif. Il s’agit de développer un cadre conceptuel d’analyse des techniques mobile-

in-store, en identifiant les facteurs qui poussent les individus à utiliser ou refuser ces techniques,

et de créer pour chaque type de consommateur, un profil privilégie de techniques digitales

adaptées.

1.3. L’annonce du plan

La première partie de ce travail de recherche permettra de définir les techniques mobile-

in-store, ainsi que de présenter leurs avantages et limites. Puis, la deuxième partie exposera le

cadre théorique dans lequel s’inscrit cette étude. Pour cela, nous nous intéresserons aux facteurs

explicatifs de l’acceptation des techniques mobile-in-store, en nous concentrant sur les variables

individuelles et contextuelles. Cette revue de littérature nous permettra d’aborder dans un

premier temps la notion d’innovativité et d’expérience dans l’utilisation des nouvelles

technologies. Puis, nous nous focaliserons sur la question de la protection des données

personnelles et plus particulièrement du risque perçu. Ensuite, nous nous pencherons sur la

question d’implication vis-à-vis d’une catégorie de produits. Enfin, nous évoquerons le concept

des orientations d’achat.

Une fois cela réalisé, nous passerons à la partie empirique en formulant les hypothèses

de recherche. Puis, nous évoquerons la méthodologie utilisée pour mener notre enquête, suivie

de la présentation des résultats et de leur signification.

Enfin, nous tenterons d’identifier les limites de notre étude, de proposer des perspectives

de recherches futures, ainsi que des recommandations opérationnelles, qui pourraient aider les

entreprises à optimiser leur opérations de marketing mobile en magasin.

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2. TECHNIQUES MOBILE-IN-STORE

2.1. Définition et exemples des techniques mobile-in-store

Les techniques mobile-in-store sont des outils du marketing mobile, qui se définit comme

« l’ensemble des techniques marketing basées sur l’utilisation des terminaux mobiles dont

notamment le smartphone. Dans une acceptation plus large, le marketing mobile peut

également être défini comme l’ensemble des actions marketing entreprises à destination

d’individus en situation de mobilité. »5. On peut également les considérer comme faisant partie

des Nouvelles Aides à la Vente (NAV) ou encore des ICDA (« Interactive Consumer Decision

Aids ») définis comme : « outils qui ont le potentiel d’assister le consommateur dans sa prise

de décision en améliorant la qualité des choix et en réduisant simultanément l’effort requis

pour prendre cette décision » (Murray et Häubl, 2008). Il s’agit donc des technologies et outils

plus ou moins dématérialisés, interactifs ou purement techniques, qui apportent une expérience

et une information contextualisée et adaptée à l’utilisateur. (Beck et Crié, 2013).

On peut distinguer trois contextes d’utilisation des Nouvelles Aides à la Vente: contexte

fixe (en point de vente physique), contexte privé (sur internet chez soi) et contexte public mobile

(à l’aéroport par exemple). Il faut également prendre en compte le support permettant d’utiliser

les NAV. Parmi les plus répondus il y a le smartphone, la tablette, l’ordinateur, la borne

interactive, ou encore le miroir interactif. Dans le cadre de cette recherche, nous allons nous

focaliser sur l’utilisation des NAV sur smartphone dans le cadre des achats en magasins

physiques.

Comme l’ont montré Beck et Crié (2013), les Nouvelles Aides à la Vente peuvent être

divisées en deux catégories : les aides à l’achat, c'est-à-dire « les outils à complexité modérée,

mis à disposition du client ayant pour objectif de l’inspirer dans ses choix, de manière

autonome et rapide » et les aides à la vente, mises à disposition des vendeurs. Nous allons donc

nous concentrer sur la première catégorie, à savoir les Nouvelles Aides à l’Achat (NAA).

5 Définition Marketing mobile : www.definitions-marketing.com/Definition-Marketing-mobile

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Le développement rapide des outils mobiles ces dernières années est justifié par la

volonté de vivre une expérience d’achat en magasin de plus en plus intense, ainsi que par le

développement des nouvelles technologies et du e-commerce. Cette digitalisation est expliquée

par la soif d’innovation des consommateurs et le désir des enseignes de se différencier.

Grâce à un taux d’équipement en smartphone en France de 56,8%, les enseignes peuvent

toucher les prospects et les consommateurs, où qu’ils soient. Cela signifie les accompagner tout

au long de leurs parcours d’achat, répondre à leurs besoins basiques et pratiques, que ce soit en

termes d’information produit, information prix, confort ou gain de temps, et cela, à l’intérieur

même du magasin. Ainsi, le consommateur peut retrouver en espace de vente physique la

sensation de choix illimité que lui offre le web, assurant une fluidité entre le « online » et le

« offline » (le « Phygital »).

De surcroît, il est important de souligner que de plus en plus de consommateurs préfèrent

être autonomes en magasin. Selon l’agence Extreme Sensio, « 83% des consommateurs

préfèrent réaliser leurs achats sans l‘aide d’un vendeur. »6. Cela renforce encore plus le

potentiel des smartphones qui offrent une véritable palette de possibilités pour le client en

constituant un atout majeur pour les points de vente.

Parmi les principales techniques mobile-in-store on peut distinguer :

- Les coupons mobiles (m-coupons)

Les coupons mobiles sont des coupons de réduction proposant un avantage

immédiatement accessible en magasin ou une offre de remboursement (ODR) à avantage différé

(remboursement partiel, total ou un autre avantage). Les « m-coupons » sont diffusés sur les

smartphones. Ils peuvent être envoyés directement aux clients par l’enseigne (notification push,

e-mailing, in app, SMS) (« méthode push ») ou être disponibles sur le site web du diffuseur,

une plateforme ou une application spécialisée dans les « bons plans », telle que Plyce, Le Pass,

Shopmium, Prixing, Fidall, C-wallet etc. (« méthode pull »). La réduction peut être obtenue

grâce à un code promotion ou un code barre présent sur le coupon virtuel, scanné lors du passage

en caisse.

6 « Magasin connecté : Les Français sont prêts… mais exigeants!», Extreme Sensio, www.extreme-sensio.com/etude-barometre-digital-store/

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Les m-coupons peuvent aussi être diffusés grâce à des capacités de ciblage reposant sur

la géolocalisation des destinataires se trouvent à proximité ou à l’intérieur même du magasin.

Il est également possible de personnaliser les coupons grâce à des données consommateurs

préalablement recueillies.

Le m-couponning est pratiqué par des marques telles que Camaïeu, Etam, Yves Rocher

et les distributeurs tels que Marionnaud, Sephora, Darty, Decathlon, Carrefour ou Auchan.

- La géolocalisation in store

La géolocalisation est un procédé permettant de déterminer la localisation précise d’un

objet (une personne, un magasin, un produit…) à l’aide de ses coordonnées géographiques.

Cette technologie crée de nombreuses opportunités pour les entreprises et les consommateurs.

Elle permet tout d’abord de créer du trafic dans les points de vente (« mobile-to-store »,

« digital-to-store ») en diffusant des offres aux personnes se trouvant à proximité du point de

vente, ou en localisant facilement un magasin (« store locator »). Néanmoins, la géolocalisation

peut également être utilisée à l’intérieur même du magasin. C’est ce qu’on appelle la

géolocalisation-in-store. Elle permet de recueillir des informations pertinentes plus facilement,

se repérer en magasin, localiser un produit recherché, préparer une visite dans le magasin ou

recevoir des notifications push avec des services adaptés à l'endroit et à la situation du

consommateur (messages de bienvenue personnalisés, informations relatives aux produits,

promotions spécifiques au rayon, bons de réduction, conseils, alertes de rappel de l’opération

organisée en point de vente etc.).

La technologie de géolocalisation de plus en plus utilisée par les enseignes est celle des

beacons. Il s’agit des transmetteurs utilisant la norme Bluetooth 4.0 (Bluetooth Low Energy)

qui permettent d’envoyer des notifications push à des applications dédiées installées sur les

smartphones Il est possible d’utiliser ces balises de géolocalisation à l’intérieur des immeubles

grâce à leur précision (« micro-localisation »). « En 2015, 32 % des magasins sont équipés de

beacons aux Etats-Unis, et devraient être 85 %, en 2016 »7, précise Didier Robert, directeur

général adjoint du groupe GEOCONCEPT, spécialisé dans la conception et l’édition de

technologies d’optimisation géographique pour les professionnels.

7 Floriane Salgues , « Géolocalisation : la "nouvelle" boussole du marketing », E-marketing, www.e-marketing.fr/Thematique/digital-data-1004/Breves/Geolocalisation-nouvelle-boussole-marketing-256131.htm

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Parmi les applications qui offrent des services basés sur la géolocalisation on peut citer

celle de Galerie Lafayette ou d'Ikea.

- QR Codes

QR code est l’acronyme de « Quick Response Code », c’est-à-dire un code barre en deux

dimensions (2D). Il a de nombreux usages marketing et publicitaires. En scannant un QR code

à partir d’un smartphone, il est possible d’accéder à une page web, ou à un autre contenu

(informations complémentaires, vidéos, jeux concours, etc.). Les QR codes sont souvent

présents sur les emballages des produits ou dans les rayons des magasins (exemple : Comptoir

des Cotonniers).

- Paiement par NFC (Near Field Communication)

Le paiement par NFC offre la possibilité de régler ses achats en magasin avec son

smartphone via une application de paiement « sans contact » qui utilise une technologie dite de

communication par ondes courtes. Le paiement mobile est possible grâce aux applications telles

que Apple Pay, Google Wallet ou Samsung Pay (disponible à partir de 2016).

Selon l’Association Française du Sans Contact Mobile, en mars 2015 il y avait « 7

millions de possesseurs de mobiles NFC compatibles et 79 263 points de vente équipés en

terminaux de paiement sans contact»8.

- Les cartes de fidélité dématérialisées

Une carte de fidélité d’une enseigne est un support d’identification d’un client faisant

partie d’un programme de fidélité. La dématérialisation des cartes apporte des nouvelles

opportunités à ce support. Leur coté virtuel très pratique et le taux élevé d’équipement en

smartphone, permettent des échanges plus fréquents avec les consommateurs (messages de

bienvenue personnalisés, bons de réduction, conseils personnalisés en fonction de l’historique

d’achat, points de fidélité etc.).

8 « Les Chiffres-clés du NFC et du Sans Contact en France », mars 2015, Association Française du Sans Contact Mobile, www.afscm.org/le-nfc-en-chiffres/

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Il est également important de s’interroger sur les caractéristiques des nouvelles aides à la

vente et à l’achat. L’étude de Beck et Crié (2013) montre que l’importance de ces services pour

les consommateurs dépend de leur interactivité, rapidité d’affichage, facilité d’utilisation,

ergonomie, fiabilité, ubiquité, ainsi que de leur côté intuitif et collaboratif. Ce sont donc les

caractéristiques sur lesquelles il faut capitaliser pour rendre les techniques mobile-in-store plus

attractives pour les consommateurs.

2.2. Les avantages de techniques mobile-in-store

Comme nous avons pu le voir, il est possible de créer de vraies synergies entre les services

mobiles et la surface de vente physique. Interrogeons-nous maintenant sur les avantages que

ces techniques peuvent apporter aux consommateurs ainsi qu’aux magasins.

L’utilisation des techniques mobile-in-store permet de satisfaire les besoins basiques et

pratiques du consommateur, que ce soit en termes d’information prix et produits,

recommandation d’articles, gain de temps et d’efficacité, ou encore en termes de choix grâce

aux commandes en ligne en boutique ou à la personnalisation sur place. Ces nouveaux services

mobiles facilitent les achats et réassurent le consommateur. En plus du côté utilitaire, les

techniques mobile-in-store procurent des bénéfices hédoniques. Elles rendent les courses

beaucoup plus agréables, en apportant un côté ludique. Le smartphone permet donc de vivre

une véritable expérience de consommation.

Les avantages que les techniques mobile-in-store apportent aux magasins sont également

nombreux. Tout d’abord, ils permettent aux enseignes de séduire de nouveaux prospects et

clients, suscitent l’envie d’acheter en agissant sur les circuits de décision jusqu’à l’acte d’achat.

Il a été prouvé que les NAVA ont une influence positive sur l’intention et l’impulsion d’achat.

(Beck et Crié, 2013). Ces services contribuent donc à l’augmentation des flux en magasin, de

la fidélisation des consommateurs, ainsi que de la valeur du panier moyen. Les services mobiles

permettent grâce aux données consommateurs, d’analyser le parcours client en magasin et

améliorer la productivité du merchandising. De plus, au niveau stratégique, la mise en place des

NAVA par les entreprises peut avoir un impact positif sur leur image. En effet, les enseignes

qui utilisent ce type d’outils sont perçues comme dynamiques et innovantes.

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Tout cela montre que les techniques mobile-in-store offrent des services de qualité qui

rendent le parcours client plus enrichie, plus fluide et plus agréable, tout en permettant aux

enseignes de développer leur commerce. Les techniques mobile-in-store disposent donc d’un

important potentiel à exploiter. « Toute entreprise qui se situe dans une relation au

consommateur final forte devra être capable de répondre à cette évolution mobile. Aujourd’hui

c’est un critère de différenciation, demain ça sera une nécessité », prévient Pascal Poty,

responsable du Pôle Veille Technologique et Juridique à l’Agence Wallonne des

Télécommunications.

2.3. Les limites de techniques mobile-in-store

Les techniques mobile-in-store présentent néanmoins quelques limites. Tout d’abord, il

y a la question d’accès à internet en magasin. La configuration de certains centres commerciaux

et grandes surfaces ne facilitent pas la propagation des signaux 3G et 4G, ce qui rend impossible

l’utilisation de certaines techniques mobile-in-store. Afin de surmonter cette limite, les

magasins devraient systématiquement offrir un accès WiFi à leurs consommateurs.

Deuxièmement, les enseignes doivent solliciter l’autorisation préalable du mobinaute

pour pouvoir lui adresser des messages ou collecter des informations à son sujet (profil, mode

de paiement, nature des achats etc.) (opt-in). Or, une partie importante des consommateurs

expriment des inquiétudes concernant la collecte de leurs données personnelles et la protection

de leur vie privée, ce qui les rend réticents à l’utilisation des techniques mobile-in-store.

Il faut également prendre en compte la méfiance des consommateurs au sujet des services

perçus comme intrusifs. Pour certains, l’utilisation des techniques mobile-in-store peut être

source des réactions négatives telles que le scepticisme ou l’agacement. Les enseignes doivent

donc bien préparer leur stratégie de communication pour ne pas être perçues comme trop

intrusives.

Toutes ces raisons font que l’acceptation des techniques mobile-in-store n’est pas

automatique chez les consommateurs. Nous tenterons d’expliquer dans les prochains chapitres

les raisons qui poussent les consommateurs à accepter ou refuser ces techniques de marketing

mobile.

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3. CADRE D’ANALYSE

3.1. L’innovativité

Comme le rappellent Roehrich, Valette-Florence et Ferrandi (2002), les études montrent

que l’innovativité a été perçue de deux manières différentes: tout d’abord comme une tendance

comportementale (Roger, 1960), puis, comme un trait individuel (Midgley et Dowling, 1978).

Nous allons donc analyser ce concept plus en détail.

Innovativité innée

Midgley et Dowling (1978) définissent le concept d’innovativité comme « le degré selon

lequel un individu prend des décisions innovatrices indépendamment de l’expérience

communiquée par les autres ». Selon les auteurs, l’innovativité est une convergence de deux

traits individuels : «l’Innovativité Innéé » (II) et « l’Intérêt pour la Catégorie de Produits »

(ICP). Il s’agit donc d’une sensibilité générale à l’égard de la nouveauté. Dans cette logique,

les individus qui se caractérisent par un niveau élevé d’innovativité innée possèdent un grand

nombre de produits nouveaux de catégories différentes.

Selon Midgley et Dowling, l’innovativité innée peut influencer « l’innovativité réalisée »

(l’achat effectif de produits nouveaux) à trois niveaux :

- « Innovativité réalisée générale », c’est-à-dire une tendance à acheter de nouveaux

produits dans des catégories disparates. Ce comportement constitue l’expression directe

de l’innovativité innée orientée vers la nouveauté.

- « Innovativité réalisée spécifique à une catégorie de produits » (ICP), qui correspond à

l’achat de nouveaux produits de la même catégorie. Ce comportement est une

convergence de l’II et de l’ICP.

- « Innovativité réalisé pour un simple produit », c’est-à-dire l’achat précoce d’un

nouveau produit. Ce comportement résulte de plusieurs facteurs, à savoir : l’II, l’ICP,

l’expérience des autres, ainsi que la situation d’achat.

De plus, Midgley et Dowling ont été les premiers à avoir proposé une version intégrée et

hiérarchisée des causes de l’innovativité, en faisant une synthèse des variables identifiées par

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d’autres chercheurs (Gatignon et Robertson, 1985), à savoir : les traits psychologiques et

sociologiques. La figure ci-dessous représente le nouveau modèle d’innovativité de ces deux

chercheurs. 9

Figure 1: Modèle d'innovativité Gatignon et Robertson, 1985

De même, Hirschman, (1980) a présenté l’innovativité comme « la recherche inhérente

de nouveauté », c'est-à-dire la volonté d’introduire de la nouveauté dans sa vie de manière

générale.

Innovativité spécifique au domaine

Dans la même logique, Goldsmith et Hofacker (1991) ont défini une autre catégorie

d’innovativité, à savoir « l’Innovativité Spécifique au Domaine » (ISD) qui correspond à une

« tendance à s’informer sur et à adopter les innovations (nouveaux produits) au sein d’un

domaine spécifique d’intérêt », possible de mesurer par une échelle psychométrique. Il s’agit

9 Roehrich G., (2001) « Causes de l’Achat d’un Nouveau Produit : Variables Individuelles ou Caractéristiques Perçues », Revue Française du Marketing - N° 182, p.85

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donc d’une convergence entre l’II et les comportements innovatifs spécifiques. La figure ci-

dessous représente le modèle d’innovativité de Goldsmoth et Hofacker.

Figure 2: La hiérarchie des innovativités de Goldsmith et Hofacker

Par ailleurs, Roehrich a démontré dans son étude (1994) que les définitions du concept de

l’innovativité telles qu’elles ont été données par ses prédécesseurs n’étaient pas exhaustives,

car elles n’expliquaient pas les raisons de l’attirance de consommateurs vers les nouveaux

produits. Selon lui, les individus seraient motivés par la nouveauté, récence, novation et

différence de nouveaux produits. Roehrich a mis un accent important sur les causes de cette

sensibilité à la nouveauté. En se basant sur les études antérieures (Venkatesan, 1973 ;

Hirschman, 1980, Fromkin, 1975 ; Synder et Fromkin, 1980) il a déduit que l’innovativité

comporte deux dimensions : une dimension hédoniste (besoin de stimulation) et une dimension

sociale (besoin d’unicité). Dans cette logique, les individus avec une innovativité hédoniste

auraient tendance à acheter les produits nouveaux pour le plaisir ou par la curiosité. Par contre,

ceux qui se caractérisent par une innovativité sociale seraient tentés par l’achat des nouveaux

produits pour répondre aux évolutions de la société et se différencier des autres.

En résumant, l’innovativité est une attitude générale de l’individu qui le rend sensible à

la nouveauté et qui se renforce dans certaines circonstances. Ce concept est un facteur important

à prendre en considération pour étudier et comprendre le comportement innovateur du

consommateur. L’innovativité explique également la volonté d’utiliser les nouvelles

technologies. On pourrait déduire que les individus au degré élevé d’innovatvité auraient

tendance à acheter des produits nouveaux et utiliser des services innovateurs, tels que les

techniques mobile-in-store.

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3.2. Expérience dans l’utilisation des nouvelles technologies

Plusieurs chercheurs ont démontré que l’expérience du consommateur dans l’utilisation

des nouvelles technologies influence son comportement et son acceptation des services

innovateurs.

Ainsi, le fait d’effectuer des achats en ligne prouve la flexibilité de l’individu au

dévoilement de ses données personnelles. Cela veut dire que plus le consommateur aura

d’expérience dans l’usage d’Internet, moins réticent il sera devant le risque que peuvent causer

les transactions commerciales en ligne (Balabanis et Vassileiou, 1999).

Dans la même logique, il a été prouvé que l’expérience récente d’achat à distance a un

effet négatif sur la préoccupation des consommateurs concernant la collecte et l’usage de leurs

données personnelles par les entreprises (J.Phelps, G. Nowak et E. Ferrell, 2000).

Comme le rappellent Goncalves, De Pechpeyrou et Bénavent (2014), « les

consommateurs ayant une expérience préalable avec les applications mobiles devraient

davantage apprécier les bénéfices que peuvent leur apporter les services basés sur la

géolocalisation » (Xu et al, 2009). On pourrait présumer qu’il est de même pour les bénéfices

que peuvent apporter aux consommateurs les techniques mobile-in-store.

Ainsi, on peut supposer qu’un consommateur doté d’expérience en matière digitale,

se montrera moins réticent devant le risque que peuvent engendrer les techniques de marketing

mobile en magasin, qu’un individu qui n’a jamais utilisé les nouvelles technologies de

l’information et de la communication (NTIC). Nous pouvons donc supposer que le degré

d’expérience d’un individu dans l’utilisation des nouvelles technologies a un impact positif sur

l’intention d’utiliser les techniques mobile-in-store.

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3.3. Préoccupation vis-à-vis de la vie privée

- Le concept de la vie privée

La question de la vie privée et de l’intimité de l’individu a été soulevée avant même le

développement des nouvelles technologies d’information qui ont accru les capacités de collecte

des données personnelles, c’est-à-dire des informations qui permettent une identification de

l’individu. Depuis, plusieurs définitions de la vie privée ont été données.

Warren et Brandeis (1890) ont élargi le concept de la vie privée perçu avant comme « le

droit de vivre » en le définissant comme « le droit d’être seul » (juge T. M. Cooley), de profiter

de la vie et d’être libre. En jugeant cette définition comme trop large et vague, Westin (1967) a

défini la vie privée comme « la revendication des individus, des groupes ou des institutions, de

déterminer par eux même, quand, comment et dans quelle mesure les informations les

concernant sont communiquées aux autres ». Il s’agit donc du droit de contrôler ses

informations personnelles. On peut distinguer deux dimensions de contrôle des données

personnelles : la dissémination et l’utilisation (Goodwin 1991). Puis, Foxman et Kilcoyne

(1993), ont proposé d’élargir cette définition en intégrant la connaissance de la collecte

d’informations.

De Pechpeyrou et al. (2010) ont complété le concept de la vie privée du consommateur en

le définissant comme « la possibilité pour tout consommateur de connaître et de décider en

connaissance de cause de la diffusion et de l’utilisation des informations préalablement à leur

collecte, qu’elles soient collectées durant la relation ou qu’elles résultent des transactions

commerciales qu’il a engagées. Il concerne également le contrôle de l’utilisation non souhaité

de sollicitations commerciales quel qu’en soit le support (mailing, e-mailing, téléphone, contact

personnel,...).»

- Le modèle IUIPC

La réflexion sur la privacy a été complétée par le modèle IUIPC (« Internet Users’

Information Privacy Concerns ») de Malhora, Kim et Agarwal (2004), selon lequel, la

préoccupation vis-à-vis de la vie privée est le résultat de trois facteurs : la collecte des données

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personnelles, le contrôle et la notification des pratiques de confidentialité. En ce qui concerne

la collecte des informations, les consommateurs veulent connaître la quantité de données

spécifiques détenues par les tiers, comparé à la valeur des services perçus. Cet échange

d’informations entre les entreprises et les consommateurs devrait être équitable. Par ailleurs,

les consommateurs sont moins inquiets quand ils ont la possibilité d’accepter ou refuser le

partage de leurs données avec les entreprises (opt in / opt out), ce qui leur donne un sentiment

de contrôle. En ce qui concerne la notification des pratiques de confidentialité, les

consommateurs devraient être informés sur la façon dont les entreprises utilisent leurs données.

Ainsi, comme le rappellent Malhora, Kim et Agarwal, selon Hofman et al. (1999) la majorité

des internautes refuse de partager leurs données personnelles sur des sites Internet, s’ils ne sont

pas certains de la façon dont ces informations seront utilisées.

Les auteurs ont également pris en compte les facteurs contextuels qui influencent les

préoccupations vis-à-vis de la vie privée chez les consommateurs. Le modèle IUIPC distingue

deux facteurs spécifiques au contexte : la confiance (« Trusting Beliefs ») et le risque perçu

(« Risk Beliefs »).

Figure 3: modèle IUIPC (« Internet Users’ Information Privacy Concerns ») de Malhora, Kim et Agarwal (2004)

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Ainsi, selon les auteurs, la préoccupation des internautes vis-à-vis de la vie privée

influence négativement la confiance, qui dépend de la fiabilité des entreprises en termes de

protection des données personnelles des consommateurs. Cette inquiétude a un effet positif sur

le risque perçu lié à la diffusion des données personnelles. De plus, il a été prouvé que la

confiance a une influence négative sur le risque perçu par le consommateur. Cela dit, plus le

consommateur fait confiance à un site internet, mois il percevra de risque lié à la diffusion de

ses données personnelles.

Phelps et al. (2000) ont également démontré l’importance de covariables telles que les

caractéristiques sociodémographiques et l’expérience. Ainsi, il a été prouvé que l’éducation

influençait négativement la confiance et l’expertise qui, quant à elle, réduisait le risque perçu.

Xu et al. (2011) dans leur étude sur la géolocalisation et la vie privée, ont démontré que

la personnalisation est positivement corrélée avec le risque perçu lié à la divulgation

d‘informations. De plus, le risque perçu a une influence négative sur la valeur perçue. Dans la

même logique, le risque perçu lié à la divulgation des données personnelles dans le cadre de

services basés sur la géolocalisation a une influence négative sur l’intention de dévoiler ces

informations (Xu et al. 2009).

Une autre étude a montré que la préoccupation des consommateurs par la façon dont les

entreprises utilisent leurs informations personnelles est déterminée par quatre principaux

facteurs : le type d’information demandée (données démographiques, style de vie, centres

d’intérêt, informations personnelles données financières), le degré de contrôle sur les données

(aucun contrôle, un certain contrôle, contrôle total), les conséquences et les avantages potentiels

offerts en échange (l’économie du temps et des efforts, sélection de produits plus vaste), et les

caractéristiques démographiques du consommateur (Nowak, Ferrell, 2000).

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Figure 4: Modèle de Privacy Concern (Nowak, Ferrell, 2000).

Il a été prouvé que ce sont surtout les informations personnelles telles que le nom,

l’adresse, le numéro de téléphone, le numéro de sécurité sociale, les coordonnées bancaires, le

salaire ou encore les préférences d'achat et l’historique d’achat qui suscitent le plus de

préoccupations parmi les consommateurs. Par contre, les consommateurs sont plus disposés à

partager les caractéristiques démographiques et le style de vie (hobbies, loisirs, magazines

préférés…). (Nowak, E. Ferrell, 2000, Nowak et Phelps, 1995, Culnan 1995).

- Privacy Paradox

La quatrième édition du Baromètre de la Confiance des Français dans le numérique

montre que « malgré une forte réticence à communiquer des informations personnelles (+ 16

points depuis 2009), les Français utilisent massivement Internet et sont intéressés par les

nouveaux usages de l’économie collaborative et des Objets Connectés ». Aujourd’hui,

seulement 43% des internautes ont confiance dans le commerce en ligne (contre 56% en 2011),

ce qui fait qu’ils sont de plus en plus réticents à communiquer leurs données personnelles en

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ligne (21% des internautes en 2015, contre 5% en 2009). Les principaux freins à l’utilisation de

l’e-commerce sont : le piratage des données bancaires (86%), la consultation des données

personnelles par un tiers (47%) et l’utilisation des données personnelles à des fins publicitaires

(38%). Néanmoins, les chiffres montrent que 89% des internautes pratiquent le e-commerce

(contre 85% en 2009). On voit donc un grand écart entre l’usage et la confiance des internautes.

La littérature montre que cette contradiction entre les attitudes (préoccupation des

individus sur le sujet de la vie privée) et les comportements (divulgation d’informations

personnelles) qualifié de privacy paradox peut s’expliquer par « les bénéfices que peuvent

apporter les nouvelles technologies, venant compenser le frein lié à la crainte de voir récoltées

et utilisées des données privées au-delà de ce que l’individu aurait accepté ». (Hérault S.,

Belvaux B., 2014). Cette logique coûts-bénéfices, nous permettra de mieux comprendre le

paradoxe de la vie privée, qui constitue aujourd’hui une question importante (Phelps, Novak et

Ferrell, 2000).

Les gens sont donc plus enclins à accepter la perte de la vie privée lié à la divulgation des

données personnelles, pour profiter des avantages (utilité, plaisir, commodité, prix plus bas,

informations…) si le niveau de risque est acceptable. Ce calcul de coûts-bénéfices a été défini

comme « privacy calculus » (Culnan, 1995). Ainsi, De Pechpeyrou et Nicholson (2012)

rappellent que les internautes seraient moins réticents à fournir leurs données personnelles

lorsque leur jugement (i.e. leur « privacy calculus ») leur indique qu’ils sont susceptibles

d’obtenir des bénéfices en partageant leurs informations avec les enseignes, sans avoir à subir

des conséquences négatives.

Le paradoxe de la vie privée est encore plus flagrant quand il s’agit de l’utilisation de

smartphone. Les préoccupations se sont renforcées depuis les études qui ont montré que les

applications mobiles sont capables de suivre secrètement les informations des utilisateurs

(Angwin et Valentino-De Vries, 2011, Hutchinson, 2011). De plus, on entend souvent parler de

fuites ou de l’exploitation des données clients dans les médias, ce qui ne fait que renforcer les

préoccupations.

Comme nous avons pu le voir, le concept de vie privée est un concept complexe, difficile

à définir et qui entraine des nombreuses polémiques, en particulier aujourd’hui, avec le

développement des NTIC. Nous pouvons donc en déduire que les techniques mobile-in-store

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peuvent également en subir les conséquences si les enseignes ne respectent pas l’intimité des

consommateurs.

3.4. L’implication vis-à-vis d’une catégorie de produits

Comme le rappelle Strazzieri, (1994), l’implication du consommateur vis-à-vis d’une

classe de produit, a été définie comme « pertinence personnelle pour une personne d’un objet,

fondée sur ses besoins, valeurs et intérêts inhérents » (Zaichowsky, 1984). Selon l’auteur,

l’implication durable du consommateur vis-à-vis d’une classe de produit est un trait individuel

stable et durable qui entraine des comportements associés réguliers. C’est une variable

potentielle de segmentation qui influence la décision d’achat. L’implication traduit donc

l’intérêt et l’attirance du consommateur vis-à-vis d’une classe de produit.

L’auteur a prouvé dans son article que l’implication durable et le risque perçu ont des

conséquences différentes sur le comportement du consommateur et la façon dont il perçoit les

programmes marketing. Ainsi, ils n’ont en commun que la gravité perçue d’un mauvais choix.

3.5. Les orientations d’achat

De nombreuses études ont été effectuées sur le concept d’orientations d’achat.

Commençons par les définir. Selon Meyer-Waarden et Bénavent (2006), « l’orientation d’achat

est la manière cohérente que le consommateur emploie pour faire ses courses en poursuivant

un but ou une motivation particulière : économiser du temps, faire des économies monétaires,

découvrir des nouveautés, se faire plaisir, rencontrer du monde.» Ainsi, le consommateur

développe des stratégies différenciées dans la manière de faire ses courses en fonction de ses

besoins (recherche d’information, évaluation des alternatives, choix du produit…).

La théorie des orientations d’achat, ainsi que les résultats empiriques suggèrent que

l’orientation d’achat est déterminée pas les caractéristiques durables du consommateur. Comme

le rappelle Laaksonen (1993), les variables telles que le style de vie, l’expérience d’achat, le

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système de valeurs personnelles, la classe sociale, ainsi que le cycle de vie de la famille ont un

impact important sur l’orientation d’achat du consommateur.

Néanmoins, l’orientation d’achat n’est pas une caractéristique inhérente de l’individu.

Elle est également déterminée par les caractéristiques de la structure du commerce de détail.

L’orientation d’achat est ainsi élaborée sur la base d'une relation de longue date entre un client

et son environnement de détail. Il est également important de prendre en considération l’effet

du type de produits achetés. On peut supposer qu’il existe de différents modèles de

comportement d’achat en fonction de la nature des produits achetés (Laaksonen 1993).

Figure 5: Modèle d'orientations d'achat de Laaksonen, 1993

Le modèle ci-dessus représente le principe d’orientation d’achat comme un élément

d’interaction qui contrôle la tendance comportementale du consommateur (ici le choix du

magasin). Dans le cadre de notre étude, on pourrait remplacer la variable « Store choice » par

« Mobile-in-store techniques choice », pour montrer l’influence des orientations d’achat sur

l’acceptation des techniques de marketing mobile en magasin.

Plusieurs chercheurs ont étudié le principe d’orientations d’achat pour décrire les

différents types de consommateurs. Le pionnier de la réflexion sur les orientations d’achat est

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Stone (1954). Dans le cadre de son étude initiale, l’auteur a interviewé 150 femmes de Chicago

pour déterminer leurs orientations d’achat dans de petits magasins locaux et de grandes chaînes

de distribution. En se basant sur les résultats obtenus, il a identifié quatre dimensions : éthique,

sociale, économique et apathique. La première, économique, est orientée sur le prix, la qualité

et le merchandising. Les consommateurs faisant partie de cette catégorie chercheraient le

meilleur rapport qualité prix, ainsi qu’une large sélection de produits. Ils auraient plutôt

tendance à faire leurs courses dans des grandes chaînes de distribution à cause des prix plus

bas. Les individus de l’orientation d’achat sociale, viseraient une relation privilégiée avec le

magasin ou la marque. Ils auraient tendance à effectuer leurs achats dans des magasins locaux

qui leur permettraient de profiter de services de bonne qualité, plutôt que dans de grands

magasins, qu’ils considèrent comme impersonnels. Parmi les consommateurs faisant partie de

cette catégorie, les critères économiques seraient perçus comme moins importants. Les

consommateurs d’orientation d’achat éthique, ressentiraient le besoin de faire les courses dans

les magasins locaux, plutôt que dans les grandes chaînes de distribution, de façon à donner aux

plus petits commerces une chance de succès. Les consommateurs apathiques, ne seraient pas

intéressés par les achats et chercheraient à diminuer les efforts et le temps qu’ils y consacrent.

Pour eux, le choix du magasin dépendrait en grande partie de sa localisation.

Depuis la théorie de Stone (1954), d’autres chercheurs ont étudié le concept

d’orientations d’achat. Le tableau ci-dessous résume les groupes de consommateurs qui ont été

identifiés avec certaines divergences.

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Figure 6: Principales typologies d'acheteurs pour les achats alimentaires et/ou de produits courants 10

Les principales catégories de consommateurs sont :

- Les consommateurs économiques

Bellenger et Korgaonkar (1980) se sont concentrés sur un système de classification à

deux facteurs, d’un côté les acheteurs récréationnels pour qui l’expérience de l’achat est une

source de satisfaction et de plaisir au-delà de l’achat de produits ou services en lui-même; et de

l’autre côté les acheteurs économiques qui cherchent de la commodité et des prix plus bas, qui

sont neutres ou désintéressés de l’action de faire des courses. Le consommateur économique de

Bellenger et Korgaonkar peut être comparé au consommateur apathique de Stone. Dans la

même logique, Lumpkin (1985) a étudié l’orientation d’achat économique, en concentrant sa

10 I. Barth, B. Anteblian, (2006), « Souffrance vécue, contenue ou dépassée dans les achats courants : les courses comme un travail - proposition de typologie », 11èmes Journées de Recherche en Marketing de Bourgogne

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réflexion sur les consommateurs âgés. Selon lui, les consommateurs économiques sont soucieux

de la qualité et du prix, tout en étant peu actifs et peu impliqués. Puis, comme le rappellent

Meyer-Waarden et Bénavent (2006), l’orientation d’achat économique d’un consommateur

aurait un effet négatif sur la fidélité au magasin, car le consommateur aurait tendance à

comparer les alternatives dans plusieurs magasins.

- Les consommateurs relationnels

Darden et Raynolds (1971) ont effectué des recherches sur l’orientation d’achat

relationnelle en se basant sur les théories existantes. Ils ont défini les consommateurs

d’orientation d’achat sociale comme ceux pour qui la personnalisation dans un magasin local

est très importante à la différence des critères économiques. Ainsi, un client relationnel aurait

plutôt tendance à effectuer ses achats dans un magasin spécifique, car cela faciliterait

l’établissement et le maintien de sa relation avec le personnel du magasin (Laaksonen, 1993 ;

Mägi, 1999).

- Les consommateurs éthiques

Lumpkin et al. (1986) ont identifié trois segments distincts : « active outshoppers », ceux

qui faisaient leurs courses en dehors de leur ville ou ceux qui utilisaient d’autres méthodes

d’achat comme le magasinage par catalogue, « thrifty innovators » les consommateurs

cherchant à optimiser leur budget, ainsi que les « inactive inshoppers » avec une fidélité et des

attitudes favorables envers les commerces locaux. C’est donc cette dernière catégorie qui

ressemble à la définition du consommateur éthique de Stone.

- Les consommateurs apathiques

Gutman et Mills (1982) ont identifié quatre types d’acheteurs qui correspondent au

concept de consommateur apathique de Stone, à savoir : les consommateurs neutres, non-

impliqués, négatifs et réticents, c'est-à-dire ceux, qui n’aiment pas faire les courses. Lumpkin

(1985) a examiné l’orientation d’achat apathique parmi les consommateurs âgés. Ils ont été

décrits comme les consommateurs non impliqués, qui font moins de courses que les autres

shoppers (i.e. économiques et actifs).

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- Les consommateurs fonctionnels

La motivation principale des consommateurs fonctionnels est d’économiser le temps et

les efforts consacrés pour faire les courses. Ainsi, ils concentreraient leurs achats sur un magasin

spécifique afin de réduire au maximum l’énergie consacrée aux courses (Williams et al. 1978).

- Les consommateurs récréationnels

Par ailleurs, Tauber (1972) a investigué les raison pour lesquelles les individus font les

courses. Selon lui, les consommateurs peuvent éprouver la satisfaction de l'activité d'achat elle-

même. Il a identifié les motivations du consommateur en les classant comme étant soit

personnelles (jeu de rôle, divertissement, auto-gratification, apprentissage de nouvelles

tendances, activité physique ou stimulation sensorielle), soit sociales (expérience sociale en

dehors de la maison, communication avec d’autres individus ayant des intérêts similaires, statut

et autorité ou plaisir de négociation).

Bellenger et Korgaonkar (1980) ont complété le travail de Stone, en ajoutant la dimension

récréationnelle, qui selon eux, se base sur l’assortiment et l’atmosphère du magasin. Les

consommateurs de cette orientation d’achat considèrent les courses comme une activité de

loisir. Comme mentionné auparavant, les acheteurs récréationnels de Bellenger et Korgaonkar

chercheraient une expérience d’achat, qui serait source de satisfaction et de plaisir au-delà du

celui éprouvé du fait de l’achat de produits ou de services. Ainsi, ils considèrent la visite des

points de vente comme une occasion de promenade, découverte, vie sociale et détente. Ils

passent plus de temps à faire les courses, ils ne savent pas à l’avance ce qu’ils vont acheter et

ils continuent d’explorer les rayons même après avoir effectué l’achat.

Conformément à la conception expérientielle d’Holbrook et Hirschman (1982), la

fréquentation du magasin physique peut être vécue comme une expérience gratifiante pour le

consommateur cherchant les stimulations sensorielles, émotionnelles ou cognitives lors de ses

expériences d’achat en point de vente physique et éprouvant du plaisir à faire ses courses. Cette

théorie souligne donc le côté symbolique, hédonique et esthétique de la consommation.

Dans la même logique, Jarboe et McDaniel (1987) ont confirmé que les orientations

d’achat de consommateurs se réfèrent à l’approche générale de l’acquisition de biens et services

et non uniquement à l’achat final. Cela veut dire que le consommateur peut éprouver de la

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satisfaction provenant de la recherche d’informations pour les achats futurs, du lèche-vitrines,

de la comparaison des prix, ou des conseils donnés sur les produits, et non uniquement de l’acte

de l’achat lui-même.

Comme mentionné auparavant, les orientations d’achat peuvent varier selon les

catégories de produits. Certains auteurs ont donc appliqué l’étude d’orientations d’achat sur des

secteurs spécifiques comme le secteur automobile (Furse, Punj et Stewart, 1982), vestimentaire

(Gutman et Mills, 1982 ; Shim et Kotsiopulos, 1992 ; Moye et Kincade, 2003) ou autres. Par

exemple, Williams et al, (1978) ont effectué une typologie des clients d’épicerie, en les divisant

en quatre groupes de consommateurs: impliqués, apathiques, sensibles au prix et commodes.

D’autres ont étudié le concept des orientations d’achat dans le domaine des achats

effectués en ligne (Swaminathan, Lepkowska-White and Rao, 1999 ; Li, H., Kuo, C. and Russel,

M.G., 1999 ; Brown, M., Pope, N. and Voges, K., 2001).

- Les bénéfices

Les études portant sur les orientations d’achat sont utiles dans le but de décrire et de

comprendre les consommateurs, qui diffèrent selon les bénéfices qu’ils recherchent. Dans le

contexte commercial, on peut diviser les bénéfices recherchés par les consommateurs en cinq

catégories: économiques (optimisation du budget), fonctionnelles-informationnelles

(commodité, réduction du temps d’achat, simplification de l’activité de consommation),

hédonistes (expérience de consommation, émotions associées, plaisir) ou relationnels (lien

privilégié avec le magasin, appartenance à un groupe) (Meyer-Waarden et Bénavent, 2006).

Figure 7: Modèle d'orientations d'achat de Williams et al, (1978)

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- Motivation intrinsèque et extrinsèque

Comme le rappellent Meyer-Waarden et Bénavent (2006), les divergences de

comportement entre les consommateurs viennent en partie du fait qu’ils ne sont pas motivés par

les mêmes bénéfices. La littérature défini la motivation comme « une source d’énergie, une

direction ou encore la persévérance que les individus éprouvent dans leurs actions ainsi que

dans leurs intentions » (Ryan et Deci, 2000). La théorie de l’autodétemination (TAD) de Deci

(1971) suggère que la motivation est une convergence entre le contexte et les récompenses. La

nature de cette récompense détermine si la motivation est extrinsèque ou intrinsèque. La

motivation extrinsèque « survient lorsque l’individu tente d’obtenir quelque chose en échange

de la pratique de l’activité » (Deci, 1975). La gratification que cherche l’individu se trouve

donc en dehors de l’activité même (cadeau, argent, prix…). La motivation intrinsèque

« implique que l’individu pratique une activité parce qu’il en retire du plaisir et une certaine

satisfaction » (Deci, 1975). L’activité est donc pratiquée en vertu de l’intérêt, la curiosité et le

plaisir qu’elle apporte, et non pas en vertu de récompense extrinsèque.

Comme nous avons pu le voir, les orientations d’achat et les orientations motivationnelles

ont un impact très important sur le comportement du consommateur. Il est donc vital pour les

magasins de les connaitre et d’essayer de les utiliser pour adapter leurs stratégies de marketing

mobile aux besoins qui diffèrent selon les consommateurs.

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4. HYPOTHESES

Le cadre d’analyse et les théories mobilisées nous ont permis de formuler un certain

nombre d’hypothèses que nous essayerons de vérifier à travers l’étude empirique.

H1 : Le degré d’innovativité influence positivement l’intention d’utiliser les techniques

mobile-in-store.

Comme cela a été prouvé par Roehrich (1994), un individu se caractérisant par un degré

élevé d’innovativité serait plus sensible à la nouveauté. Les techniques mobile-in-store étant un

concept nouveau et différent, nous souhaiterions vérifier si le degré d’innovativité du

consommateur a un impact positif sur l’intention d’utiliser les techniques mobile-in-store.

H2 : L’expérience dans l’utilisation des nouvelles technologies a une influence positive sur

l’intention d’utiliser les techniques mobile-in-store.

Comme nous avons pu voir, il a été prouvé que le degré d’expérience dans l’utilisation

des nouvelles technologies avait une influence positive sur l’acceptation des services digitaux

y compris les services impliquant le dévoilement des données personnelles. Nous tenterons

donc de tester si le fait que les individus soient expérimentés en ce qui concerne l’utilisation

des nouvelles technologies influence positivement l’intention d’utiliser les techniques mobile-

in-store.

H3 : Le risque perçu influence négativement l’intention d’utiliser les techniques mobile-

in-store.

Malhora, Kim et Agarwal, (2004) ont démontré que la préoccupation vis-à-vis de la vie

privée influençait positivement le risque perçu lié à la divulgation des données personnelles, à

savoir, la gravité perçue d’un mauvais choix. Ainsi, l’intrusion dans la vie privée, conduit

naturellement l’individu à ne pas utiliser une technologie susceptible de récolter et de divulguer

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des informations qu’il ne souhaite pas partager. Cela nous amène à se demander si le risque

perçu a un effet négatif sur l’intention d’utiliser les techniques mobile-in-store.

H4 : L’implication envers la catégorie de produits a un impact positif sur l’intention

d’utiliser les techniques mobile-in-store.

Comme l’a montré Strazzieri, il est important de prendre en compte l’implication des

consommateurs vis-à-vis de la catégorie de produits. D’autant plus que les stratégies de mobile-

in-store développées par des enseignes de parfumerie semblent attirer les consommateurs. On

pourrait donc supposer que l’intérêt qu’un consommateur porte à ce secteur influencerait

positivement son intention d’utiliser les techniques mobile-in-store.

H5 : En fonction des orientations d’achat des consommateurs, l’intention d’utiliser les

techniques mobile-in-store diffère.

Comme nous l’avons vu précédemment, les orientations d’achat peuvent influer les

effets motivants des bénéfices.

Par exemple, on peut imaginer que les consommateurs qui manifestent une orientation

d’achat économique, seraient intrinsèquement motivés à utiliser les techniques mobile-in-store

basées sur les réductions de prix et les promotions, plutôt que les autres. Pour ces

consommateurs, qui cherchent à optimiser leur budget, les motivations économiques et

informationnelles sur les promotions sont prioritaires et ces services seront perçus comme un

moyen d’économiser de l’argent. Dans ce cadre, l’orientation d’achat économique et la

motivation intrinsèque du client sont en parfaite cohérence. Un bénéfice économique devrait

ainsi influencer positivement l’intention d’utiliser cette techniques mobile-in-store. En

revanche, les bénéfices relationnelles, hédonistes et fonctionnelles, étant perçus comme

extrinsèques par l’individu, devraient avoir un effet nul.

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Voici le modèle conceptuel que nous proposons :

Influence positive

Influence négative

Nous avons intégré les caractéristiques sociodémographiques dans notre modèle

conceptuel afin d’analyser les effets qu’elles pourraient avoir sur l’acceptation des techniques

mobile-in-store.

Figure 8: Modèle conceptuel d'acceptation des techniques mobile-in-store

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5. METHODE

Dans cette partie, nous allons présenter la méthodologie utilisée dans le cadre de notre

étude : le type de recherche, la méthode de recueil, l’échantillon, les variables mesurées, et le

traitement des données.

5.1. Définition du type de recherche

En ce qui concerne le type de recherche adopté, nous avons effectué une étude

quantitative, afin de connaître le comportement des consommateurs envers les techniques

mobile-in-store, identifier des caractéristiques individuelles et contextuelles susceptibles

d’expliquer cette attitude et ainsi vérifier la validité de nos hypothèses. Pour cela, nous avons

établi un questionnaire, qui a été validé par deux experts en marketing : Mme. De Pechpeyrou

et M. Bénavent. Puis nous l’avons soumis à un échantillon de population. L’ensemble de la

population a été interrogée selon la même procédure. Nous nous sommes ainsi basés sur la

méthodologie de l’étude quantitative détaillée ci-dessous :

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5.2. Plan d'échantillonnage et méthode de recueil

Compte tenu de notre sujet de recherche – l’utilisation des techniques mobile-in-store –

nous n’avons pas mis de limites quant à la population interrogée. En effet, toute personne

effectuant des courses en magasin physique pourrait être intéressée par ces services, à condition

qu’elle soit en possession d’un smartphone (ce qui a constitué notre question filtre).

Les nouvelles technologies de l’information et de la communication constituent un sujet

d’actualité qui suscite de plus en plus d’intérêt parmi les individus, tous sexes, âge, catégories

socioprofessionnelles et niveaux d’études confondus. Il est néanmoins évident que le degré

d’intérêt varie selon les individus de caractéristiques différentes. Ainsi, les nouvelles

technologies constituent un domaine qui intéresse davantage les jeunes.

Nous avons décidé d’utiliser Google Drive pour la réalisation du questionnaire et la

collecte des données, pour sa facilité de diffusion et sa compatibilité. L’enquête était disponible

en ligne aux mois de juillet et août 2015. Afin d’obtenir le plus grand nombre de réponses

possible, nous avons administré notre questionnaire par plusieurs moyens. Dans un premier

temps, nous l’avons diffusé sur les réseaux sociaux personnels (Facebook, Twitter) et

professionnels (LinkedIn) (de l’auteur, de M. Poty et de M. Bénavent). Dans un second temps,

nous avons envoyé le questionnaire par courrier électronique auprès de nos contacts personnels

et professionnels. Dans un troisième temps, nous avons essayé de relayer l’enquête sur les

forums. Grâce à ces démarches, nous avons réussi à obtenir 330 réponses.

Google Drive nous a permis d’établir plusieurs questions et d’identifier le type de réponse

souhaité (degré d’accord, fréquence d’usage etc.). En tout, le questionnaire comportait 40

questions, regroupées en 9 sections :

1. Votre utilisation du smartphone

2. Votre attitude à l’égard de l’utilisation du smartphone en parfumerie

3. L’utilisation du smartphone en magasin et données personnelles

4. Votre attitude à l’égard des produits nouveaux

5. Vos usages des nouvelles technologies

6. Vos habitudes d’achat

7. Votre intérêt envers les produits de parfumerie

8. Vos habitudes de fréquentation des parfumeries

9. Pour mieux vous connaître

Page 36: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

36

5.3. Définition des variables

Le tableau ci-dessous décrit les variables qui ont été utilisées dans le cadre de cette

recherche :

Variable

Type d’échelle

Type de réponse

Article/ échelle utilisée

Utilisation des

techniques mobile-in-

store

Échelle de Likert en 7

points (ordinale)

Degré d’accord

Basé sur Meyer – Waarden,

Benavent (2006) + réflexion

intuitive

Risque perçu

Échelle de Likert en 7

points (ordinale)

Degré d’accord

Naresh K. Malhotra, Sung S.

Kim, James Agarwal (2004)

Innovativité

Échelle de Likert en 7

points (ordinale)

Degré d’accord

Roehrich (1994)

Expérience

Échelle de Likert en 7

points (ordinale)

Fréquence d’usage

Baromètre d'adoption des objets

connectés, De Pechpeyrou,

Bénavent et al. (2015)

Orientations d’achat

Échelle de Likert en 7

points (ordinale)

Degré d’accord

Meyer – Waarden, Benavent

(2006)

Implication vis-à-vis

d'une catégorie de

produits

Échelle de Likert en 7

points (ordinale)

Degré d’accord

Duparc-Cadrier (1993)

Tableau 1: Liste des variables utilisées

Nous avons décidé d’introduire une question de sélection au début de notre questionnaire

afin de filtrer les individus ne possédant pas de smartphone. Ils ont été ainsi redirigés vers la

dernière partie du questionnaire qui a permis d’identifier leurs profils.

La question suivante : « Avez-vous déjà utilisé votre smartphone pendant les courses (QR

code, coupon de réduction mobile, carte de fidélité dématérialisée, paiement mobile…) ? » nous

a permis de mesurer l’utilisation ou l’intention d’utiliser les techniques mobile-in-store par les

consommateurs.

Page 37: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

37

La deuxième section du questionnaire a pour but d’exposer les sondés à des scénarios de

techniques mobile-in-store pour analyser leur propension à utiliser ces services. Les différents

scénarios reflètent également les bénéfices que ces services peuvent procurer au consommateur.

Nous avons décidé de nous concentrer sur un secteur précis (la parfumerie) pour rendre les

résultats de notre recherche plus fiables, étant donné que les pratiques marketing et l’intérêt que

les consommateurs portent à ces pratiques varient selon les secteurs. En outre, les enseignes de

parfumerie sont bien avancées dans la digitalisation et plus précisément dans les techniques

mobile-in-store. Prenant l’exemple de Sephora, qui s’est engagé à être le leader dans la beauté

numérique avec des services mobiles jouant un rôle clé (« Sephora’s mobile-first strategy »).

L’enseigne a mis en place des services tels que :

- Les alertes d’anniversaire envoyées aux clients pour leur rappeler de récupérer un

cadeau.

- Les notifications concernant les événements organisés en magasin.

- L’application mobile offrant un « mode magasin » qui permet un accès facile aux

services tels que : la possibilité de scanner les produits pour accéder à leurs avis, notes,

description et produits similaires, payement mobile (Apple Pay), cartes de fidélité et

cartes cadeau dématérialisées et personnalisées (photo, vidéo), historique d’achat,

« wish list », recommandations produits, promotions du moment, cadeaux virtuels,

nombre de points de fidélité cumulés qui peuvent donner droit à des échantillons, bons

ou réductions en caisse.

Une partie de ces services fonctionnent grâce aux beacons que Sephora a décidé

d’implémenter dans ses magasins. Le but de l’enseigne est d’offrir au consommateur des

services utiles et une expérience d’achat personnalisée.

Pour créer les scénarios, nous nous sommes en partie inspirés de :

- l’article de Meyer-Waarden et Bénavent (2006), dans lequel les auteurs ont utilisé une

échelle pour mesurer les différents systèmes de gratifications des programmes de

fidélisation,

- les pratiques utilisées par Sephora,

- les études et les baromètres qui mentionnaient les différentes techniques mobile-in-

store.

Page 38: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

38

Sur cette base, nous avons effectué une réflexion intuitive sur les services susceptibles

d’intéresser les mobinautes. Cette démarche exploratoire a conduit à retenir 10 scénarios,

présentés dans le tableau ci-dessous :

Scénarios

- Vous voulez vous acheter un parfum. Seriez-vous intéressé(e) de recevoir des

conseils personnalisés sur votre smartphone en fonction de votre historique d’achat

? - Vous êtes inscrit(e) au programme de fidélité d’une parfumerie. Seriez-vous

intéressé(e) d’être parmi les premiers à être informé(e) des événements réalisés en

magasin via SMS/email?

- Vous allez dans une parfumerie pendant votre temps libre. Seriez-vous intéressé(e)

pour participer à un jeu concours sur votre smartphone?

- Vous êtes inscrit(e) au programme de fidélité qui vous permet de cumuler des

points. Seriez-vous intéressé(e) de recevoir sur votre smartphone une alerte quand

vous atteignez suffisamment de points pour les échanger contre un cadeau un

cadeau ou un bon d’achat?

- Vous voulez acheter un parfum précis à votre ami(e). Seriez-vous intéressé(e)

d’utiliser la géolocalisation sur votre smartphone pour vous repérer en magasin et

trouver rapidement le produit recherché ?

- Vous voulez payer vos achats. Seriez-vous intéressé(e) d’effectuer le paiement avec

votre smartphone et ainsi éviter de faire la queue pour passer à la caisse ?

- Vous faites parfois des achats dans une parfumerie. Seriez-vous intéressé(e) de

recevoir des coupons de réduction sur votre smartphone ?

- Vous voulez trouver un cadeau pour un(e) amie. Seriez-vous intéressé(e) de

recevoir dès l’entrée en magasin un SMS/une notification push avec la liste de

toutes les promotions du moment ?

- Vous avez besoin des informations sur un produit (conseils d’utilisation,

composants, origine…). Seriez-vous intéressé(e) par le fait de scanner un QR code

pour accéder à ces informations ?

- Vous avez l’habitude d’acheter certains produits dans une parfumerie. Seriez-vous

intéressé(e) de recevoir sur votre smartphone des « alertes d’achat » de produits ou

catégories de produits, pour lesquels vous êtes en risque de rupture de stock, chaque

fois que vous présentez votre carte de fidélité ?

Tableau 2: Liste des scénarios

Page 39: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

39

Ensuite, nous avons choisi de nous intéresser aux variables explicatives individuelles

pour mieux comprendre le comportement des consommateurs face aux nouvelles aides à

l’achat, en commençant par le risque perçu. Ainsi, nous avons utilisé l’échelle de Naresh K.

Malhotra, Sung S. Kim, James Agarwal (2004) pour mesurer le degré de risque que les

consommateurs percevraient envers l’utilisation les techniques mobile-in-store. Pour cela, nous

avons utilisé les items suivants :

- Je pense que, de manière générale le smartphone pourrait récolter trop d’informations

sur moi et cela me préoccupe.

- Je suis préoccupé(e) par les risques d’atteinte à ma vie privée qui pourraient être

engendrés par l’utilisation du smartphone en magasin.

- Mes données personnelles collectées par le smartphone pourraient être utilisées à des

fins commerciales et cela me gêne.

Puis, nous avons mis en place des questions portantes sur l’innovativité de Roehrich

(1994). Notre sujet étant novateur, cette variable peut influencer l’acceptation des techniques

mobile-in-store. Comme nous avons mentionné précédemment, l’auteur a distingué deux

catégories d’innovativité :

L’innovativité sociale :

- Je suis habituellement parmi les premier(e)s à essayer de nouveaux produits.

- J’entends parler des nouveautés plus rapidement que la plupart des gens que je

connais.

Ainsi que l’innovativité hédoniste :

- J’aime acheter des produits nouveaux et différents.

- J’aime me renseigner sur les changements que le progrès technologique va apporter à

notre vie de tous les jours.

Nous nous sommes intéressés ensuite à l’expérience dans l’utilisation des nouvelles

technologies pour vérifier si l’expertise en matière digitale a une influence positive sur

l’utilisation des techniques mobile-in-store. Pour cela, nous avons utilisé l’échelle développée

par M. Bénavent et Mme. De Pechpeyrou (2015) pour le baromètre d'adoption des objets

connectés :

- J’achète des livres ou des vêtements par Internet.

Page 40: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

40

- Je lis l’actualité sur mon smartphone.

- J’accède et je partage mes activités entre plusieurs écrans (smartphone, tablette,

ordinateur fixe).

La partie suivante a été consacrée aux orientations d’achat, car selon nos réflexions, elles ont

un impact sur le comportement du consommateur. Nous supposons donc que selon ces

stratégies comportementales l’utilisation des techniques mobile-in-store diffèrent. Pour mesurer

cette variable nous avons posé les questions suivantes :

- J’achète souvent en promotion et en solde.

- Je suis toujours à la recherche des bonnes affaires.

- Il y a des marques que j’aime beaucoup et que je recherche en priorité.

- Je viens toujours dans le(s) même(s) magasin(s).

- J’aime fouiner, explorer les rayons, essayer.

- C’est toujours un plaisir, l’occasion de découvrir les nouveautés.

- Je cherche le contact personnel avec les vendeur(se)s et j’apprécie leur conseil.

- J’apprécie d’être reconnu(e) comme client particulier (habituel) et privilégié.

- C’est une corvée à laquelle je consacre le moins de temps possible.

- Je sais parfaitement et à l’avance ce que je veux acheter comme produits.

Afin de rendre nos résultats plus fiables, nous avons utilisés des variables de contrôle

dans le but d’éviter un biais dans l’estimation du paramètre d’intérêt. La première mesure

l’implication du consommateur vis-à-vis d’une classe de produit. Dans ce cadre nous avons

utilisé l’échelle de Duparc-Cadrier (1993) sur l’implication Automobile/Jean/Parfum, citée par

Strazzieri (1994).

- J’accorde une importance particulière aux produits de parfumerie (parfums, soins du

visage, soins des cheveux…).

- On peut dire que les produits de parfumerie m’intéressent.

- Le seul fait de me renseigner pour acheter des produits de parfumerie est un plaisir.

La variable qui suit « Parmi les 4 parfumeries ci-dessous, quelle est celle que vous

fréquentez le plus souvent ? » mesure le type de parfumeries fréquentées par les répondants.

Cela nous permet de mieux comprendre le contexte susceptible d’influencer le comportement

du consommateur.

Page 41: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

41

Pour terminer, nous avons posé des questions sur les critères sociodémographiques pour

mieux connaitre le profil des sondés.

5.4. Le traitement des données

Une fois la collecte de réponses terminée, les données ont été codées (voir annexe 2) dans

un fichier Excel, afin de pouvoir les traiter sur le logiciel R, SPSS et Smart PLS. L’utilisation

de ces outils nous a permis tout d’abord d’analyser les réponses de manière descriptive pour

observer les tendances principales (scores moyens des items). Puis, dans un second temps, nous

avons effectué des analyses statistiques pour confirmer ou infirmer les hypothèses proposées.

Pour cela, nous avons d’abord procédé à une Analyse en Composantes Principales (ACP) sous

SPSS, afin de synthétiser tous les scénarios (10), en un plus petit nombre de facteurs. Ce type

d’analyse permet d’expliquer la portion la plus grande de la variance totale. Pour le faire, nous

avons choisi une optique exploratoire. Le but de notre ACP est donc d’expliquer un maximum

de variance avec un minimum de composantes.

Puis, nous avons procédé à des régressions linéaires sous R, qui permettent d’analyser

les liens entre une variable quantitative dépendante et une ou plusieurs variables quantitatives

indépendantes. Cela nous a permis de tester nos hypothèses.

Ensuite, nous avons retesté notre modèle sous Smart PLS par le biais des équations

structurelles. C’est une méthode statistique qui permet d’analyser les relations complexes entre

des variables observées et des variables latentes.

L’étape suivante consistait à faire une analyse de variance, aussi appelée ANOVA, afin

de tester si les scores moyens sont différents entre des groupes de consommateurs.

Enfin, nous avons effectué une classification hiérarchique pour créer les différents profils

des consommateurs exposés aux techniques mobile-in-store.

Page 42: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

42

6. RESULTATS

Dans le but de définir notre échantillon de répondants, nous allons effectuer une

analyse rapide des statistiques sociodémographiques.

6.1. Caractéristiques de l’échantillon

- Echantillon global

Graphique 1: Répartition de l'échantillon selon le sexe

Notre échantillon total comptant 330 répondants est composé de 56% des femmes (184

individus) et 44% des hommes (146 individus). Il est donc plutôt équilibré en ce qui concerne

le sexe des répondants.

Graphique 2: Répartition de l'échantillon selon l'âge

44%56%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Homme Femme

SEXE

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Moins de 18ans

Entre 18 et29 ans

Entre 30 et39 ans

Entre 40 et49 ans

Plus de 50ans

4%

72%

9% 8% 6%

Age

Page 43: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

43

Concernant l’âge, nous observons une surreprésentation des répondants ayant entre 18 et

29 ans (72% soit 239 individus). Ce pourcentage peut s’expliquer par le mode de diffusion du

questionnaire, ainsi que par l’âge de l’administrateur de celui-ci et donc de son entourage. On

peut conclure que notre échantillon n’est pas représentatif de la population française.

Graphique 3: Répartition de l'échantillon selon le niveau d'études

Concernant le niveau d’études, l’échantillon est majoritairement composé d’individus de

bac + 5 et plus (51% soit 167 individus) et de bac + 3 à bac + 4 (26% soit 85 individus). Cette

répartition peut également se justifier par notre entourage.

Graphique 4: Répartition de l'échantillon selon la CSP

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Sans diplôme CAP, BEP Bac Bac + 1 à Bac+2

Bac +3 à Bac+ 4

Bac + 5 etplus

5% 2%6% 11%

26%

51%

Niveau d'études

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

0% 1% 1%

19%

4% 2% 3%14%

48%

1% 1% 1% 5% 0%

CSP

Page 44: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

44

En ce qui concerne la catégorie socioprofessionnelle des répondants, nous observons que

les étudiants et les lycéens (48% soit 160 individus), les cadres et les professions intellectuelles

supérieures (19% soit 63 individus), ainsi que les employés (14% soit 45 individus) constituent

81% de l’échantillon. Cette inégalité dans la répartition peut s’expliquer par le fait que ces

catégories socioprofessionnelles utilisent davantage Internet, notamment les réseaux sociaux et

le courrier électronique que nous avons utilisés pour diffuser le questionnaire.

- Possession de smartphone

Graphique 5: Taux de possesseurs de smartphone

Les résultats montrent que 83% des répondants (soit 274 individus) possèdent un

smartphone depuis longtemps, 8% (soit 27 individus) depuis peu, 4% (soit 14 individus)

envisagent d’en acquérir et 5% (soit 15 individus) ne sont pas intéressés par l’achat d’un

smartphone. Même si notre échantillon n’est pas tout à fait représentatif de la population

française globale, nous pouvons constater que le taux de pénétration de smartphones en France

est élevé.

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

Oui, depuislongtemps

Oui, depuis peu Non, mais j’envisage d’en

acquérir

Non, et cela ne m’intéresse pas

83%

8% 4% 5%

Possession de smartphone

Page 45: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

45

Graphique 6 : Taux de possesseurs de smartphone selon le sexe

Parmi les répondants féminins, 91% (soit 168 femmes) possèdent un smartphone, 3%

d’entre elles ont l’intention d’en acquérir (soit 5 individus) et 6% (soit 11 individus) n’ont pas

l’intention d’en acquérir. Parmi les répondants masculins, 91% (soit 133 individus) ont déjà un

smartphone, 6% ont l’intention d’en acquérir (soit 9 individus) et 3% (soit 4 individus) ne

semblent pas intéressés par une éventuelle acquisition. Il est intéressant de souligner que parmi

les personnes interrogées le pourcentage de possesseurs de smartphone chez les femmes et chez

les hommes est le même. En prenant en compte le taux d’intention et le taux de refus, même

si les écarts ne sont pas importants, nous pouvons constater que les hommes ont une attitude

un peu plus favorable envers la possession de smartphone que les femmes.

Graphique 7 : Taux de possesseurs de smartphone selon l'âge

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Femme Homme

91% 91%

3% 6%6% 3%

Sexe

Possession

Intention

Refus

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Moins de 18ans

Entre 18 et 29ans

Entre 30 et 39ans

Entre 40 et 49ans

Plus de 50 ans

79%

95% 97%

78%

60%

21%

2% 0%

22%

5%0% 3% 3% 0%

35%

Age

Possession

Intention

Refus

Page 46: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

46

Les résultats obtenus indiquent que dans toutes les tranches d’âge le taux de possesseurs

de smartphone est supérieur à celui de non possesseurs. Dans les tranches d’âge entre 18 et 29

ans et entre 30 et 39 ce taux s’élève respectivement à 95% et 97%. La proportion des

mobinautes diminue dans les autres tranches d’âge, tout en restant élevée (environ 72%). Il faut

souligner que même si une partie des répondants de moins de 18 ans et de ceux ayant entre 40

et 49 ans, ne possèdent pas de smartphone, ils ont l’intention d’en acquérir. La tranche d’âge

qui est la plus réticente est celle de plus de 50 ans. Il faut néanmoins souligner, que la

pénétration de smartphones parmi les personnes plus âgées est en augmentation.

Graphique 8: Taux de possesseurs de smartphone selon le niveau d'études

Nous observons que le taux d'équipement en smartphone est particulièrement élevé chez

les individus qui ont effectué des études supérieures. Nous pouvons donc constater que les

études supérieures influencent positivement la possession de smartphone.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Sans diplôme CAP, BEP Bac Bac + 1 à Bac+2

Bac +3 à Bac+ 4

Bac + 5 etplus

71%

20%

62%

97% 95% 96%

24% 20% 19%

3% 4% 1%6%

60%

19%

0% 1% 4%

Niveau d'études

Possession

Intention

Refus

Page 47: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

47

Graphique 9: Taux de possesseurs de smartphone selon la CSP

En ce qui concerne la catégorie socioprofessionnelle des mobinautes, nous pouvons

confirmer la tendance évoquée précédemment, qui stipule que les individus ayant effectué des

études supérieures et dans ce cas les cadres ou professions intellectuelles supérieures, les chefs

d’entreprise et les étudiants, se caractérisent par le taux de pénétration de smartphone le plus

élevé (respectivement 21%, 13% et 50%).

- Utilisation des techniques mobile-in-store

Graphique 10: Taux d'utilisation des techniques mobile-in-store

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

0% 0% 1%

21%

3% 2% 2%

14%

50%

1% 1% 1% 4%0%

7% 7%0%

13%

7% 7%0%

33%

0% 0%

20%

7%

CSP

Possession

Intention

Refus

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Utilisation Intention Refus

38%33% 29%

Utilisation des techniques mobile-in-store

Utilisation

Intention

Refus

Page 48: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

48

Les résultats obtenus indiquent que 38% des répondants (soit 114 individus) ont déjà eu

recours aux techniques mobile-in-store, 33% d’entre eux (soit 99 individus) ont l’intention de

le faire et 29% (soit 88 individus) ne sont pas intéressés par ce type de services. Cela montre

que la majorité des personnes faisant partie de notre échantillon (71%) sont prêtes à utiliser les

techniques mobile-in-store, ce qui semble tout à fait prometteur. Nous allons donc nous

intéresser aux facteurs qui expliquent l‘acceptation ou le refus des techniques mobile-in-store.

Graphique 11: Taux d'utilisation des techniques mobile-in-store selon le sexe

Nous pouvons observer qu’il y a certaines différences entre la proportion des hommes et

des femmes en ce qui concerne l’utilisation des techniques mobile-in-store. Premièrement, le

taux d’utilisation de ces techniques est plus élevé chez les répondants masculins (43%) que

chez les répondants féminins (34%). Par contre, les femmes présentent un taux d’intention

d’utilisation plus élevé que les hommes (36% vs. 29%). Il est intéressant de souligner que le

taux de refus de techniques mobile-in-store est quasiment égal dans les deux catégories. On

pourrait donc conclure que les hommes paraissent un peu plus enthousiastes envers les

techniques mobile-in-store que les femmes.

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Femme Homme

34%43%

36%29%30% 29%

Sexe

Utilisation

Intention

Refus

Page 49: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

49

Graphique 12: Taux d'utilisation des techniques mobile-in-store selon l'âge

En ce qui concerne l’âge, les individus faisant partie de la tranche d’âge entre 30-39 ans

représentent un taux d’utilisation des techniques mobile-in-store le plus élevé. Ils sont suivis

par ceux de 40-49ans (43%) et 18-29ans (37%). Nous pourrions néanmoins s’attendre à ce que

la tranche d’âge de 18 à 29ans (37%) ait un taux d’utilisation des techniques mobile-in-store

plus élevé que celle de 40-49ans (43%). Il faut rappeler que notre échantillon n’est pas équilibré

au niveau de l’âge de répondants, ce qui peut expliquer ces résultats. On peut toutefois conclure

que l’acceptation des techniques mobile-in-store est plus élevée chez les personnes ayant entre

18 et 49 ans et moins élevé chez les adolescents (moins de 18 ans) et les personnes plus âgées

(plus de 50 ans).

Graphique 13: Taux d'utilisation des techniques mobile-in-store selon le niveau d'études

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Moins de 18 ans Entre 18 et 29ans

Entre 30 et 39ans

Entre 40 et 49ans

Plus de 50 ans

27%

37%

52%43%

25%

45%

33%

21%

33%

50%

27% 30% 28% 24% 25%

Age

Utilisation

Intention

Refus

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Sans diplôme CAP, BEP Bac Bac + 1 à Bac+2

Bac +3 à Bac +4

Bac + 5 et plus

0%

100%

23%

44%37% 41%42%

0%

46%

21%26%

38%

58%

0%

31%35% 37%

22%

Niveau d'études

Utilisation

Intention

Refus

Page 50: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

50

Concernant le niveau d’études des répondants nous pouvons observer que le taux

d’utilisation des techniques mobile-in-store est plus élevé chez ceux qui ont fait des études

supérieures (44% bac + 1 à bac + 2 ; 37% de bac + 3 à bac + 4 ; 41% de bac + 5 et plus).

Cependant, nous ne pouvons pas interpréter le taux d’individus ayant un « CAP, BEP », car

notre enquête compte qu’un seul répondant à ce niveau d’études, ce qui rend le résultat non

significatif. On pourrait donc émettre l’hypothèse que les études supérieures ont une influence

positive sur l’acceptation des techniques mobile-in-store.

Graphique 14: Taux d'utilisation des techniques mobile-in-store la CSP

Concernant les catégories socioprofessionnelles, nous devons prendre en compte le fait

que notre échantillon n’est pas assez varié. Ainsi, nous ne pouvons pas interpréter le taux des

catégories : « Artisan » (1 répondant), « Autre » (3 répondants), « Homme ou femme au foyer »

(2 répondants), « Ouvrier » (2 répondants) et « Profession intermédiaire » (2 répondants).

Néanmoins, nous pouvons observer que le taux d’utilisation des techniques mobile-in-store le

plus élevé est constaté chez les cadres, les professions intellectuelles supérieures et les

étudiants.

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%100%

0%

48% 50%40%

29%

40%34%

0% 0%

100%

23%

0%

33% 32% 30%20%

57%

16%

36%

100% 100%

0%

31%

0%

67%

19% 20%

40%

14%

44%

29%

46%

CSP

Utilisation

Intention

Refus

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51

Graphique 15: Taux de fréquentation des parfumeries

Comme nous pouvons observer, la parfumerie la plus fréquentée est Sephora (61,1%),

suivie par Marionnaud (14,3%), Nocibé (5,7%) et les autres parfumeries (19%).

6.2. Scores moyens des scénarios et analyse factorielle

Tableau 3: Propension générale à utiliser les techniques mobile-in-store

61,13%

14,29%

5,65%

18,94%

PARFUMERIES LES PLUS FRÉQUENTÉES

Sephora

Marionnaud

Nocibé

Autre

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52

Nous avons commencé nos analyses par le calcul de la propension moyenne à utiliser les

techniques mobile-in-store décrits dans chaque scénario, que nous avons classé dans le tableau

ci-dessus. Selon les résultats obtenus, les répondants sont le plus intéressés à recevoir sur leur

smartphone une alerte quand ils atteignent suffisamment de points pour les échanger contre un

cadeau (m=5,63), ainsi qu’à recevoir des coupons de réduction (m=5,23). En revanche, ils sont

plus réticents pour ce qui est de recevoir les conseils personnalisés en fonction de leur historique

d’achat (3,45) ou encore les alertes d’achat de produits ou catégories de produits, pour lesquels

ils sont en risque de rupture de stock (m=3,39).

A première vue, nous pouvons constater que ce sont surtout les techniques dites

« économiques », qui permettent d’économiser de l’argent ou recevoir un cadeau qui intéressent

les consommateurs, plutôt que les techniques qu’on peut qualifier de « relationnelles » ou basés

sur la personnalisation.

Ensuite, nous avons effectué une matrice des corrélations (voir annexe 3) qui prouve que

les corrélations entre les différentes techniques mobile-in-store sont suffisantes pour les

regrouper en facteurs. Il y a beaucoup de corrélations modérées (autour de 0,5). Par contre, on

ne constate pas de corrélations très fortes. Comme nous pouvons le voir, la p. value est bien

inférieure à 5%, donc les résultats sont significatifs. Ensuite, l’indice de Kaiser-Meyer-Olkin

(KMO) (voir annexe 4) a montré qu’il est possible de mener une analyse factorielle, car l’indice

est supérieur à 0,5 (KMO=0,868 > 0,5). Enfin, le test de Bartlett nous permet de rejeter

l’hypothèse nulle (Sig=0,000), ce qui confirme que variables sont corrélées.

Puis, nous avons procédé à une analyse factorielle et plus précisément, une analyse en

composantes principales (ACP), en utilisant une rotation orthogonale (Varimax) avec

normalisation de Kaiser. Cela nous a permis d’extraire 5 facteurs qui expliquent 76% de la

variance.

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53

Tableau 4: Propension à accepter les techniques mobile-in-store selon la catégorie (ACP)

La première catégorie, dite « hédonique », regroupe les techniques mobile-in-store qui

dépassent le cadre utilitaire pour prendre en compte les dimensions hédonistes. L’objectif de

l’utilisation de ces techniques est donc de se faire plaisir à travers les jeux concours, les

événements organisés en magasin, les alertes pour échanger les points de fidélité contre un

cadeau ou un bon d’achat ou encore les conseils personnalisés.

Le deuxième domaine, « économique », définit les techniques d’optimisation du budget

(coupons de réduction, liste de toutes les promotions du moment, alertes points de fidélité…).

La troisième catégorie comprend les différents types d’alertes que les consommateurs

peuvent recevoir (« alertes d’achat » de produits ou catégories de produits, pour lesquels les

consommateurs sont en risque de rupture de stock, alerte avec la liste de promotions du moment

etc.).

La quatrième dimension est purement « informationnelle ». Les scénarios faisant partie

de cette catégorie correspondent à toutes sortes de services susceptibles de fournir des

informations pour faciliter les courses. Il s’agit surtout des QR codes qui donnent accès à des

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54

informations produits (conseils d’utilisation, composants, origine…) et de la géolocalisation

qui permet de se repérer en magasin et trouver rapidement le produit recherché.

La dernière composante est définie par un seul scénario impliquant le « paiement

mobile ». Sa singularité ne semble pas étonnante étant donné la question de sécurité que

l’utilisation de ce service pose.

Les orientations d’achat

Tableau 5: Scores moyens des orientations d'achat

Afin de vérifier l’hypothèse n°5 stipulant qu’en fonction des orientations d’achat des

consommateurs, l’intention d’utiliser les techniques mobile-in-store diffère, nous avons

effectué une ACP. Nous avons commencé par observer rapidement les scores moyens de

différentes variables. Ainsi, nous avons remarqué que les premières places occupent les items

Page 55: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

55

liés à la fidélité et à l’aspect économique de l’acte d’achat. Par ailleurs, les questions traduisant

le côté relationnel ont la moyenne la moins élevée. Les consommateurs seraient donc intéressés

en priorité par la fidélité et les avantages pécuniers.

Ensuite, nous avons effectué une matrice des corrélations qui montre que les différentes

orientations d’achats sont suffisamment corrélées pour les regrouper en facteurs (voir annexe

7). Par contre, nous constatons qu’il n’y a pas beaucoup de corrélations fortes.

Comme nous pouvons le voir, l’indice de Kaiser-Meyer-Olkin (KMO) indique qu’il est

possible de mener une analyse factorielle, car il est supérieur à 0,5 (KMO=0,701 > 0,5) (voir

annexe 8). Enfin, le test de Bartlett nous permet de rejeter l’hypothèse nulle (Sig=0,000), ce qui

confirme que variables sont corrélées.

Puis, nous avons procédé à l’ACP, en utilisant une rotation orthogonale (Varimax) avec

normalisation de Kaiser. Cela nous a permis d’extraire 5 groupes qui expliquent 78% de la

variance totale (voir annexe 9).

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56

Tableau 6: Répartition des orientations d'achat en catégories (ACP)

Le tableau ci-dessus montre que nous avons retrouvé suite à notre analyse les cinq

orientations d’achat identifiées par Meyer et Bénavent (2013), à savoir :

1. « l’orientation économique »

2. « l’orientation hédonique »

3. « l’orientation relationnelle »

4. « l’orientation routinière-fidèle »

5. « l’orientation fonctionnelle.

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57

6.3. Test des hypothèses

Nous allons procéder maintenant à l’analyse de l’impact de l’expérience dans l’utilisation

des nouvelles technologies, l’implication dans la catégorie de produits, l’innovativité et le

risque perçu sur l’utilisation des techniques mobile-in-store.

Figure 9: Impact des variables dépendantes sur la tendance générale à utiliser les techniques mobile-in-store

Le tableau ci-dessus nous donne une idée générale de l’impact des variables explicatives

sur l’utilisation des techniques mobile-in-store. Comme nous pouvons le voir, les résultats

prouvent qu’il existe un lien entre l’innovativité et l’acceptation des techniques mobile-in-store

par les consommateurs (p.value = 0,000 < 0,05). Cela veut dire que plus la personne est

novatrice, plus elle aurait tendance à utiliser les techniques mobile-in-store. Cela confirme notre

hypothèse n°1.

Page 58: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

58

La variable « expérience en matière digitale » n’a aucun impact sur l’utilisation des

techniques mobile-in-store, car le coefficient de régression n’est pas significatif, dépassant le

seuil de 5% (p. value= 0,848 > 0,5). On infirme donc l’hypothèse n°2.

Nous pouvons constater que le risque perçu a une influence négative sur l’utilisation des

techniques mobile-in-store. Cette variable présente une significativité bien inférieure à 5%

(p.value = 2,32e-05***< 0,05). Nous pouvons donc affirmer l’hypothèse n°3.

Nous observons qu’il y a un lien fort entre l’implication envers une catégorie de produits

et l’utilisation des techniques mobile-in-store, la p.value étant de 6,05e-07, donc inférieure à

0,05. Ainsi, nous confirmons l’hypothèse n°4.

La régression linéaire que nous avons effectuée indique que seule l’orientation d’achat

routinière-fidèle (p.value = 0,01<0,05) aurait un effet significatif sur l’utilisation des techniques

digitales en question. On peut néanmoins remarquer que l’orientation hédonique présente un

effet marginalement significatif (0,06>0,05). On constate à première vue que certaines

orientations d’achat ont une influence sur l’utilisation des techniques mobile-in-store, ce qui

nous amène à confirmer partiellement l’hypothèse n°5, que nous allons tester en détail par la

suite.

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59

Maintenant, nous allons affiner notre analyse, en observant l’impact des variables

explicatives sur chaque catégorie des techniques mobile-in-store que nous avons identifié.

Figure 10: Impact des variables dépendantes sur la tendance générale à utiliser les techniques hédoniques

Ainsi, nous pouvons constater qu’il y a trois variables explicatives qui influencent

l’utilisation des techniques hédoniques, deux positivement (innovativité : p.value=0,01<0,05,

implication p.value=0,002<0,05) et une négativement (risque perçu : p.value=0,009<0,05).

Les autres variables présentant une significativité supérieure à 5%, semblent ne pas avoir

d’impact sur l’utilisation des techniques mobile-in-store de nature hédonique.

Il faut remarquer que toutes les orientations d’achat présentent une significativité

supérieure à 5% (résultats non significatifs).

Page 60: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

60

Figure 11: Impact des variables dépendantes sur la tendance générale à utiliser les techniques économiques

En ce qui concerne les techniques procurant des bénéfices économiques, l’expérience en

matière digitale semble avoir un effet positif marginalement significatif sur l’utilisation des

outils mobile-in-store (p.value=0,06<0,1). De plus, nous pouvons observer que l’implication a

un impact significatif sur l’utilisation des techniques mobile-in-store (p.value= 0,001**<0,05).

Néanmoins, à la différence des techniques procurant des bénéfices hédoniques, l’utilisation de

ceux qui procurent un bénéfice économique ne semble être influencé par l’innovativité (p.

value=0,605>0,05) et le risque perçu (p. value = 0,721>0,05). Par contre, nous pouvons

constater que les orientations d’achat économique (p. value = 0,000>0,05), hédoniste (p.value

= 1,44e-06***< 0,05) et routinière-fidèle (p.value = 2,99e-05***< 0,05) ont une influence

positive sur l’utilisation des techniques mobile-in-store procurant des bénéfices économiques.

Les autres orientations d’achat présentent des résultats non significatifs.

Page 61: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

61

Figure 12: Impact des variables dépendantes sur la tendance générale à utiliser les alertes

Nous pouvons constater que l’utilisation des alertes est impactée par l’implication envers

la catégorie de produits (p.value = 0.004<0,05), ainsi que par le risque perçu (p.value =

0,004<0,05). L’influence négative du risque perçu semble tout à fait logique étant donné la

nature de ces techniques. Les alertes que les consommateurs reçoivent sont souvent jugées

comme intrusives. Les individus considérant les alertes comme une menace pour leur vie

privée, ne les accepteront pas. Cependant, l’utilisation de ces techniques ne semble être

influencée ni par l’expérience en matière digitale (p.value = 0.682>0,05) ni par l’innovativité

(p.value = 0.649>0,05).

Nous pouvons voir également que l’orientation d’achat relationnelle influence

positivement l’utilisation des alertes (p.value=0,005<0,05). Par contre, les autres orientations

d’achat semblent ne pas avoir d’influence sur l’acceptation des alertes, car leurs coefficients de

régression ne sont pas significatifs.

Page 62: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

62

Figure 13: Impact des variables dépendantes sur la tendance générale à utiliser les techniques informationnelles

Comme nous pouvons remarquer, l’innovativité a un impact sur l’utilisation des

techniques mobile-in-store susceptibles de procurer des bénéfices informationnels, les autres

variables étant non significatives. Concernant les orientations d’achat, seule l’orientation

hédoniste présente un effet (influence négative) sur l’acceptation de ces techniques, la

significativité étant de 0,021. Les autres variables explicatives dépassent le seuil de 5%.

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63

Figure 14: Impact des variables dépendantes sur la tendance générale à utiliser le paiement mobile

En ce qui concerne le paiement mobile, l’expérience dans l’utilisation des nouvelles

technologies n’a pas d’influence sur son utilisation (p. value = 0,361>0,05). Par contre, la

régression linéaire révèle que l’implication envers les produits de parfumerie (p.value =

0,027<0,05), ainsi que l’innovativité (p.value = 7,84e-05***<0,05) influencent positivement

l’utilisation du paiement mobile. L’impact de degré d’innovativité semble tout à fait logique,

étant donnée l’aspect innovateur de ce type de paiement. De plus, le risque perçu présente

également un coefficient de régression significatif (p.value = 0,002<0,05), ce qui veut dire qu’il

a une influence négative sur l’utilisation du paiement mobile en magasin. Cela n’est pas du tout

étonnant étant donné que ce type de paiement entraine des risques potentiels considérables pour

les consommateurs qui fournissent leurs données bancaires à l’enseigne.

Enfin, nous pouvons constater qu’aucune orientation d’achat n’influence l’utilisation du

paiement mobile, car aucun coefficient de régression n’est significatif parmi les individus de

notre échantillon.

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64

Figure 15: Modèle PLS des techniques mobile-in-store

Page 65: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

65

Afin de comparer nos résultats des régressions linéaires, nous avons testé notre modèle

via Smart PLS. Une procédure de Bootstrap indique les statistiques T pour chacun des

coefficients, ainsi que les indices de validité du modèle (voir annexe 11, 12).

Nous tenons à préciser que nous n’avons pas inclus l’orientation fonctionnelle dans notre

modèle PLS, car l'un des items représentait mal cette orientation, ce qui pourrait fausser les

résultats.

Ainsi, nous pouvons voir que les équations structurelles indiquent que l’innovativité a un

effet marginalement significatif sur l’utilisation des techniques informationnelles (QR codes,

géolocalisation) (p. value = 0,10, T=1,610). Il est intéressant de souligner que malgré le fait que

l’effet n’est pas significatif, l’innovativité pourrait avoir une influence positive sur le paiement

mobile (p.value = 0,17, T= 1,369).

En ce qui concerne l’expérience en matière digitale, les équations structurelles confirment

qu’elle n’a quasiment pas d’effet sur l’acceptation des techniques mobile-in-store. Nous

pouvons néanmoins noter qu’elle a une influence positive marginalement significative sur

l’utilisation du paiement mobile (p.value = 0,085, T=1,727).

En ce qui concerne l’implication vis-à-vis ses produits de parfumerie, nous pouvons

observer qu’elle a une influence positive sur les techniques hédoniques (p. value = 0,04, T=

2,046), économiques (p.value = 0,07, T=1,796 – significativité marginale), ainsi que sur les

alertes (p.value = 0,03, T=2,179).

Concernant le risque perçu, nous observons qu’il a un effet encore plus important que

celui démontré par les régressions linéaires. Ainsi, nous pouvons conclure que le risque perçu

a une influence négative sur toutes les catégories des techniques : « techniques hédoniques »

(p. value = 0,006, T= 2,741), « économiques » (p.value = 0,005, T=2,844), « informationnelles »

(p.value = 0,06, T=1,837 - significativité marginale), « alertes » (p. value = 0,06, T= 1,859), et

« paiement mobile » (p.value = 0,03, T=2,105).

Par contre, les résultats du modèle PLS montrent que seule l’orientation d’achat

hédonique a une influence positive significative sur les techniques informationnelles (p.value

= 0,03, T=2,145). Les autres relations entre les orientations d’achat et les techniques mobile-

in-store ne sont pas significatives au sein de notre échantillon. Cela est probablement dû au fait

Page 66: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

66

que les orientations d'achat sont imparfaitement mesurées par le biais de quelques items censés

les mesurer.

Nous pouvons néanmoins souligner que certains effets, bien que non-significatifs,

tendent vers notre hypothèse stipulant que l’utilisation des techniques mobile-in-store diffère

selon les orientations d’achat :

- Orientation Routinière-Fidèle Tech Alertes (p.value = 0,17, T=1,369).

- Orientation Hédoniste Tech Economiques (p.value = 0,17, T=1,368).

- Orientation Economique Tech Economiques (p.value = 0,18, T=1,322).

- Orientation Hédoniste Tech Hédoniques (p.value = 0,23, T=1,199).

- Orientation Hédoniste Tech Alertes (p.value = 0,26, T=1,128).

Dans cette logique, un consommateur d’une orientation d’achat hédoniste serait

intrinsèquement motivé à utiliser les techniques mobile-in-store procurant des bénéfices

hédoniques.

En plus de tous les effets mentionnés ci-dessus, nous pouvons constater que les variables

explicatives sont également corrélées entre elles. Ainsi, les résultats des équations structurelles

montrent que l’innovativité a une influence positive sur l’expérience dans l’utilisation des

nouvelles technologies, ce qui semble tout à fait logique (p.value = 0,00, T=9,494).

Caractéristiques sociodémographiques

Tableau 7: Impact des catégories sociodémographiques sur la propension à utiliser les techniques mobile-in-store

Page 67: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

67

En se basant sur une analyse linéaire univariée nous pouvons conclure que les

caractéristiques sociodémographiques n’ont pas d’impact sur la propension à utiliser les

techniques mobile-in-store par les consommateurs faisant partie de notre échantillon.

Tableau 8: Impact des catégories sociodémographiques sur la propension à utiliser les techniques mobile-in-store

selon différentes catégories

Pour affiner nos résultats, nous avons procédé à un test des effets intersujets qui a

confirmé le manque d’impact d’âge, de niveau d’études et de CSP sur l’utilisation des

techniques mobile-in-store, peu importe leur catégorie (hédonique, économique, alertes,

informationnelle, paiement mobile). Cela est très vraisemblablement dû à la nature de notre

échantillon qui n’est pas bien équilibré. La seule variable sociodémographique qui a un impact

sur l’acceptation des techniques mobile-in-store est le sexe, qui influence positivement

l’utilisation des techniques économiques et du paiement mobile. Nous allons donc observer ce

phénomène plus en détail.

Page 68: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

68

Tableau 9: Propension à utiliser les

techniques économiques selon le

sexe

Graphique 16: Propension à utiliser les techniques économiques selon le sexe

En ce qui concerne les techniques économiques, les statistiques descriptives et le tracé de

profil ci-dessus montrent que ce sont les femmes qui ont plus tendance à utiliser les techniques

mobile-in-store qui offrent des bénéfices économiques que les hommes. Ainsi, elles semblent

plus sensibles à la question du budget que les hommes.

Tableau 10: Propension à utiliser le paiement

mobile selon le sexe

Graphique 17: Propension à utiliser le paiement mobile selon le sexe

Page 69: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

69

Concernant le paiement mobile, les résultats montrent que ce sont plutôt les hommes qui

ont recours à ce type de règlement. Nous avons essayé de comprendre la cause de cet écart en

commençant par l’analyse de la privacy concern. Toutefois, le modèle linéaire indique que le

degré du risque perçu est exactement le même chez les hommes et les femmes de notre

échantillon.

Cet écart dans l’utilisation du paiement mobile peut donc s’expliquer en partie par la

différence de degré d’innovativité entre les hommes et les femmes, même si elle n’est pas très

grande (femmes : 4/7, hommes : 4,6/7) comme nous pouvons voir sur le graphique ci-dessous :

Graphique 18: Le degré de risque perçu selon le sexe

Graphique 19: Le degré d'innovativité selon le sexe

Tableau 11: Le degré d'innovativité selon le sexe

Page 70: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

70

Typologie des consommateurs

Nous avons procédé à une classification hiérarchique, afin de regrouper les individus

selon leur attitude envers les techniques mobile-in-store et ainsi créer les différents profils des

consommateurs. Après avoir analysé le dendrogramme (voir annexe 13) et effectué des

analyses, nous avons décidé de garder quatre groupes constitués de 74, 95, 68 et 64 individus.

L’analyse K-means nous a permis d’analyser les différents profils des consommateurs,

dont la synthèse se trouve ci-dessous :

Groupes

1 (74 individus) 2 (95 individus) 3 (68 individus) 4 (64 individus)

Alertes stock 1,918 4,863 3,558 2,75

Alertes points de fidélité 3,891 6,631 5,514 6,296

Conseils personnalisés 1,702 5,263 2,764 3,515

Coupons réduction 3,378 6,463 5,073 5,75

Evénements magasins 1,918 6,01 2,426 5,265

Géolocalisation 2,783 6,389 5,823 3,312

Jeux concours 1,743 4,705 3,588 4,765

Liste des promotions 2,567 6,063 4,558 3,906

Paiement mobile 3,351 5,842 5,088 4,718

QR code 3,635 5,884 5,411 4,265

Les réticents Les enthousiastes Les utilitaristes Les hédonistes

Tableau 12: Typologie des consommateurs

Graphique 20: Typologie des consommateurs

2,6886

4,3803 4,4542

5,8113

0

1

2

3

4

5

6

7

Les réticents Les utilitaristes Les hédonistes Les enthousiastes

Profils des consommateurs

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71

Ensuite, nous avons préparé un tableau comprenant les statistiques descriptives des

variables explicatives et sociodémographiques dans chaque groupe des consommateurs (voir

annexe 14).

1. Les réticents

Le premier profil des consommateurs que nous avons pu identifier est composé des

individus qui expriment une réticence envers les techniques mobile-in-store. Comme nous

pouvons le voir, ils sont particulièrement réticents envers les conseils personnalisés (1,70/7),

les jeux concours (1,74/7), les « alertes stock » (1,91/7) et les événements organisés en magasin

(1,91/7).

Les consommateurs faisant partie de cette catégorie se caractérisent par le fait qu'ils ont

moins d’expérience dans l’utilisation des nouvelles technologies que les autres consommateurs

et qu’ils ne sont pas intéressés par les produits de parfumerie. De plus, nous pouvons observer

que leur degré d’innovativité n’est pas élevé (3,4/7) et qu’ils expriment une préoccupation pour

le respect de la vie privée.

Nous pouvons également observer que les « réticents » ne font pas partie des orientations

d’achat que nous avons identifié auparavant. Ils expriment même une certaine réticence envers

l’aspect hédonique et relationnelle de la consommation. Nous pouvons présumer qu’ils

n’aiment pas faire les courses. C’est sans doute la raison pour laquelle entre toutes les

orientations d’achat, la seule qui présente un coefficient positif est l’orientation fonctionnelle.

Cela semble logique, car les individus faisant partie de cette catégorie cherchent à rendre leurs

courses plus faciles et le plus rapides possible.

En observant les caractéristiques sociodémographiques, nous pouvons constater que le

pourcentage des hommes et des femmes dans cette catégorie des consommateurs est assez

équilibré. Les hommes semblent être un peu plus réticents que les femmes (26% vs. 23%). Il

s’agit surtout des personnes plus âgés (plus de 50 ans : 50%) sans diplôme (33%) ou après le

bac (46%), plutôt de CSP-.

Page 72: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

72

2. Les utilitaristes

Le deuxième type des consommateurs, à savoir « les utilitaristes » sont le plus intéressés

par les techniques informationnelles (QR codes : 5,41/7 ; géolocalisation : 5,82/7), les alertes

pour échanger les points de fidélité contre un bon d’achat ou un cadeau (5,51/7) ou encore le

paiement mobile (5,08/7), ce qui est tout à fait logique, car ces services leur permettent de

gagner du temps et de faciliter leur expérience d’achat. De plus, ils ne sont pas du tout intéressés

pas les événements organisés en magasin (2,42/7) ou les conseils personnalisés (2,76/7).

Les utilitaristes se caractérisent par un niveau assez élevé d’expertise digitale (5,14/7).

Par contre, ils expriment une certaine préoccupation envers la protection des données

personnelles (5,2/7). Concernent les orientations d’achat, on voit qu’ils s’opposent à

l’orientation d’achat hédonique (-0,26 : coefficient négatif le plus élevé parmi les 5 catégories).

Parmi ces consommateurs nous observons une légère majorité des hommes (24,8% vs.

20,8%). Cela peut s’expliquer par le fait que les hommes aiment moins faire les courses que les

femmes et préfèrent les faire rapidement et efficacement, surtout quand il s’agit des secteurs

plutôt féminins, comme celui de la parfumerie. D’après les résultats de notre enquête, il s’agit

plutôt des personnes entre 40 et 49 ans, entre bac +1 et bac + 4.

3. Les hédonistes

La troisième catégorie des consommateurs est celle des hédonistes, qui semblent

particulièrement intéressés par « les alertes points de fidélité » qui permettent de recevoir un

cadeau ou un bon d’achat (6,29/7), les techniques hédoniques telles que les événements

organisés en magasin (5,26/7) ou les jeux concours (4,76/7) et les coupons de réduction (5,75/7)

qui permettent d’économiser de l’argent.

Les résultats montrent que les hédonistes ont de l’expérience dans l’utilisation des

nouvelles technologies (5,15/7) et un certain degré d’innovativité (4,36/7). De plus, ils sont

intéressés par les produits de parfumerie, ce qui nous semble logique. Ils ressentent du plaisir

en effectuant les courses dans les parfumeries. Sans surprise, ils sont de l’orientation d’achat

hédonique.

En comparant les deux profils, nous observons que les consommateurs utilitaristes sont

moins intéressés par les bénéfices économiques que les consommateurs hédonistes. Nous

Page 73: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

73

pouvons renforcer cette idée en précisant que ce sont plutôt les hommes qui font partie des

utilitaristes et les femmes qui font partie des hédonistes. L’écart de pourcentage entre les

femmes et les hommes faisant partie du même profil est le plus prononcé dans cette catégorie

(24% des femmes vs. 17% des hommes). De surcroît, il s’agit plutôt des jeunes de moins de 18

ans (27%) et entre 18 et 29 ans (20%), de bac à bac + 4, demandeurs d’emploi ou des

lycéens/étudiants, donc des consommateurs qui ont plus de temps libre.

4. Les enthousiastes

Nous pouvons observer que les personnes exprimant un enthousiasme pour l’utilisation

des techniques mobile-in-store sont intéressés par quasiment toutes les catégories des

techniques : les techniques hédoniques (événements magasins : 6,01/7), informationnelles

(géolocalisation : 6,38/7, QR Codes : 5,88/7), économiques (coupons de réduction : 6,46/7, liste

des promotions : 6/7) et les alertes (alertes points de fidélité 6,63/7). Par contre, ils sont le moins

intéressés par le paiement mobile.

« Les enthousiastes » ont l’habitude d’utiliser les NTIC (5,78/7). Ils se caractérisent

également par un degré assez élevé d’innovativité (5,1/7). Nous pouvons donc les qualifier

comme étant « technophiles ». De plus, ils expriment un certain intérêt envers les produits de

parfumerie (4,39/7). Il est également important de souligner que parmi les 4 profils des

consommateurs que nous avons identifié, les enthousiastes ont un degré du risque perçu le

moins élevé (4,41/7), ce qui semble tout à fait logique, vu que comme nous l’avons prouvé, la

privacy concern influence négativement l’intention d’utiliser les techniques mobile-in-store. La

plupart des consommateurs de cette catégorie sont de l’orientation d’achat relationnelle.

En ce qui concerne les caractéristiques sociodémographiques, le nombre de femmes et

d’hommes est parfaitement équilibré. Le sexe n’influe donc pas sur ce type des consommateurs.

Parmi les enthousiastes on observe surtout les individus entre 18 et 29 ans (32,5%) et entre 30

et 39 ans (34,5%). Par conséquence, nous pouvons émettre l’hypothèse que ce sont surtout les

jeunes qui sont intéressés par les outils digitaux en question. Concernant le niveau d’études de

ces consommateurs, la plupart d’entre eux (37,5%) possèdent un bac+5. Les personnes

éduquées auraient donc plus tendance à accepter les techniques mobile-in-store, ce qui semble

tout à fait logique. Pour renforcer cette hypothèse on note que la majorité de ces individus sont

des cadres ou de profession intellectuelle supérieure.

Page 74: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

74

7. DISCUSSION DES RESULTATS

Comme nous avons pu le voir, l’utilisation des techniques mobile-in-store peut être

influencée par plusieurs facteurs. Nous avons proposé au sein de notre étude de regrouper ces

techniques en cinq groupes : « hédonique », « économique », « alertes», « informationnelle »

et « paiement mobile ». L’étude quantitative nous a permis te tester nos hypothèses de

recherche, dont la synthèse se trouve ci-dessous.

Techniques mobile-in-store

Hédoniqu

es

Economiqu

es

Alertes Informatio

nnelles

Paiement

mobile

Innovativité + NS NS + +

Expérience NS (+) NS NS NS

Implication + + + NS -

Risque perçu - NS - NS -

Ori

enta

tion

d’a

chat

Economique NS + NS NS NS

Fonctionnelle

NS NS NS NS NS

Hédoniste

NS + NS - NS

Relationnelle

NS NS + NS NS

Routinière-Fidèle

NS + NS NS NS

Tableau 13 : Tableau récapitulatif des effets des variables explicatives sur l’utilisation des techniques mobile-in-

store basé sur les régressions linéaires

+ = effet positif significatif (+) = effet positif marginalement significatif

- = effet négatif significatif NS – non significatif

Page 75: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

75

Techniques mobile-in-store

Hédoniqu

es

Economiqu

es

Alertes Informatio

nnelles

Paiement

mobile

Innovativité NS NS NS (+) ((+))

Expérience NS NS NS NS (+)

Implication + (+) + NS NS

Risque perçu - - (-) (-) -

Ori

enta

tion

d’a

chat Economique NS ((+)) NS NS NS

Hédoniste

((+)) ((+)) ((+)) -

NS

Relationnelle

NS NS NS NS NS

Routinière-Fidèle

NS NS ((+)) NS NS

Tableau 14: Tableau récapitulatif des effets des variables explicatives sur l’utilisation des techniques mobile-in-

store basé le modèle PLS

+ = effet positif significatif

(+) = effet positif marginalement significatif

((+)) = effet non significatif, mais allant dans le sens de nos hypothèses

- = effet négatif significatif

(-) = effet négatif marginalement significatif

((-)) = effet non significatif, mais allant dans le sens de nos hypothèses

NS – non significatif

Page 76: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

76

Nous tenons à préciser qu’afin de commenter les résultats de notre enquête, nous allons

nous concentrer sur le tableau récapitulatif fait à partir des régressions linéaires.

1. La notion d’innovativité et les techniques mobile-in-store

Selon notre étude, l’innovativité semble avoir un effet significatif sur l’intention d’utiliser

les techniques mobile-in-store. Cela veut dire que les consommateurs avec un degré

d’innovativité élevé, acceptent davantage ces services qu’ils perçoivent comme nouveaux,

stimulants et rares.

En regardant plus en détail, nous pouvons observer que l’innovativité a une influence

positive sur l’acceptation des techniques hédoniques, informationnelles et le paiement mobile.

Cela nous semble tout à fait logique, étant donné que les QR codes, la géolocalisation en

magasin ou encore le paiement mobile sont des outils très novateurs.

Il faut néanmoins souligner que l’innovativité semble ne pas influencer l’intention

d’utiliser les techniques économique et les alertes. Cela peut être dû au fait qu’il s’agit des

services qui sont moins novateurs (liste des promotions, bons de réduction…), qui existent

depuis longtemps.

2. L’expérience dans l’utilisation des nouvelles technologies et les techniques

mobile-in-store

Les résultats de notre étude montrent que l’expérience dans l’utilisation des nouvelles

technologies n’a aucun impact sur l’intention d’utiliser les techniques de marketing mobile en

magasin. Le seul effet positif marginalement significatif caractérise l’utilisation des techniques

qui procurent des bénéfices économiques.

Cela contredit notre hypothèse qui stipulait que l’expertise a une influence positive sur

l’utilisation du mobile-in-store.

3. L’implication envers une catégorie de produits et les techniques mobile-in-store

La régression linéaire montre que l’implication envers une catégorie des produits a un

effet sur l’intention d’utiliser les techniques mobile-in-store. Cela veut dire que plus les

Page 77: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

77

consommateurs sont intéressés par les produits de parfumerie, plus ils ont recours aux outils

digitaux qu’elle offre.

En revanche, il est important de noter que l’implication peut avoir un effet différent en

fonction du type de techniques mobile-in-store.

Ainsi, l’implication exerce un effet positif sur trois catégories des techniques :

hédoniques, économiques et alertes. Cela nous semble tout à fait logique, car les

consommateurs perçoivent le plaisir en effectuant les courses, car ils sont intéressés par cette

catégorie de produits. Cet intérêt se traduit par la volonté d’acheter ces produits et de recevoir

des offres et des alertes d’achat.

Toutefois, l’implication a un effet nul sur les techniques informationnelle (QR codes,

géolocalisation), qui permettent de rendre les courses plus faciles. Cette variable a même un

effet négatif sur l’utilisation du paiement mobile qui permet de gagner du temps. Il semblerait

donc que les consommateurs effectuant des courses en parfumerie ne sont pas pressés et

perçoivent le plaisir à chaque étape de leur parcours d’achat.

4. Le risque perçu et les techniques mobile-in-store

Comme nous avons supposé, la question de la privacy a une influence importante sur

l’intention d’utiliser les techniques mobile-in-store. Ainsi, plus le degré de risque perçu est

élevé chez les consommateurs, moins ils acceptent d’utiliser les services mobiles en magasin,

à cause des préoccupations que cela crée.

La régression linéaire montre que le risque perçu a un effet négatif sur les techniques

hédoniques. Les consommateurs ne pourraient pas ressentir du plaisir en utilisant ces techniques

si elles présenteraient un risque envers la vie privée. Le même effet négatif est constaté en ce

qui concerne les alertes. Cela semble logique, car afin de recevoir des alertes on doit

communiquer les données personnelles, ce qui peut créer des préoccupations. De plus, nous

pouvons observer que l’effet négatif du risque perçu le plus significatif touche le paiement

mobile. Ce résultat ne nous semble pas étonnant en prenant en compte le fait qu’il s’agit des

données bancaires du consommateur.

Cependant, nous pouvons noter que le risque perçu semble ne pas avoir d’effet sur les

techniques économiques et informationnelles. Cela signifie que certains consommateurs

Page 78: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

78

privilégieraient les bénéfices pécuniers et le gain du temps, en négligeant le risque potentiel que

ces services pourraient entraîner.

5. Orientations d’achat et les techniques mobile-in-store

Nous avons essayé de démontrer à travers notre étude le lien entre les orientations d’achat

et l’intention d'utiliser les différentes catégories des techniques mobile-in-store. Ainsi, nous

avons constaté quelques relations.

Comme nous avons prédit, un consommateur d’orientation d’achat économique serait

intrinsèquement motivé à utiliser des techniques qui pourraient lui permettre d’optimiser son

budget.

Les résultats de l’enquête montrent que l’orientation d’achat fonctionnelle n’exerce

aucune influence sur l’acceptation du mobile-in-store.

En ce qui concerne l’orientation d’achat hédoniste, elle présente un effet positif sur

l’utilisation des techniques à bénéfice économique. Cela semble logique, car le fait de pouvoir

effectuer des économies est source du plaisir. Néanmoins, cette variable influence négativement

l’utilisation des techniques informationnelles.

Les consommateurs caractérisés par l’orientation d’achat relationnelle seraient motivés

à utiliser les alertes. Cela semble logique, car afin d’avoir une relation avec l’enseigne, ils

acceptent de recevoir des « alertes d’achat » des produits ou catégories des produits, pour

lesquels ils sont en risque de rupture de stock, chaque fois qu’ils présentent leur carte de fidélité,

des listes des promotions ou encore des coupons de réduction à utiliser dans le magasin

privilégié, ce qui renforce la relation en question.

Enfin, nous pouvons voir que la variable « orientation routinière-fidèle » a une influence

positive sur l’intention d’utiliser les techniques procurant des bénéfices économiques. Etant

donné que les coupons sont souvent personnalisés sur la base de l’historique d’achat du

consommateur, ce service permet d’acheter à un prix inférieur des produits que le

consommateur a l’habitude d’acheter.

Page 79: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

79

6. Typologie des consommateurs

Comme nous avons pu le voir, les techniques mobile-in-store peuvent attirer les

consommateurs par de nombreux bénéfices. Il faut néanmoins souligner que les motivations et

les comportements diffèrent donc selon les individus. Cela nous a permis de créer une typologie

des consommateurs : « réticents », « utilitaristes », « hédonistes » et « enthousiastes » afin de

dresser des profils types d’utilisateurs des techniques mobile-in-store.

4.

Les enthousiastes

m=5,81

« technophiles »

Enthousiastes envers

toutes les techniques

mobile-in-store

+ expertise digitale

+ innovativité

+ implication envers les

parfumeries

- Homme/ Femme

- 18-39 ans

- Bac + 3/ +5 et plus

- Cadre ou profession

intellectuelle/ Etudiant

3.

Les hédonistes

m=4,45

Alertes points de

fidélité, événements en

magasin, jeux concours,

coupons de réduction

+ expertise digitale

+ orientation hédoniste

- Femme

- Entre 18 et 29 ans

- Bac – Bac + 5

2.

Les utilitaristes

m=4,38

QR codes,

géolocalisation,

paiement mobile

+ expertise digitale

+ risque perçu

- Homme

- Entre 40 et 49 ans

- Bac + 1 / + 4

1.

Les réticents

m= 2,68

Réticents envers le

mobile-in-store

+ risque perçu

- Homme

- Plus de 50 ans

- Bac

Figure 16: Profils des consommateurs

8. LIMITES ET VOIES DE RECHERCHE

Figure 16: Profils des consommateurs

Nous avons préparé une synthèse de différents profils des consommateurs exposés aux

techniques mobile-in-store sous forme d’un podium qui inclue leur comportement,

caractéristiques et variables sociodémographiques.

Page 80: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

80

Nous pourrions aller plus loin dans notre analyse en comparant les profils des

consommateurs que nous venons d’identifier avec les profils des innovateurs, étant donné que

les techniques mobile-in-store constituent des services novateurs. On retrouve donc nos groupes

de façon plus théorique dans le modèle de la diffusion de l'innovation de Rogers (1995).

L’auteur traite l’adoption d’une innovation par un individu comme un processus décisionnel en

cinq étapes. Ainsi, il associe les différents profils des consommateurs correspondant aux

différentes phases du processus d’adoption.

Figure 17: Modèle de la diffusion de l'innovation de Rogers (1995)

Dans cette logique, nous pouvons comparer nos consommateurs « réticents » aux

« trainards », c’est-à-dire ceux qui sont sceptiques par rapport à l’innovation ; « les utilitaristes »

à la « majorité précoce, pragmatiques» focalisés sur l’action, l’efficacité et la pratique, « les

hédonistes » aux « usagers précoces, visionnaires » et « les enthousiastes » aux « innovateurs

et technophiles ».

Page 81: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

81

8. LIMITES ET VOIES DE RECHERCHE

Notre étude a donc permis de mieux comprendre le comportement des consommateurs

envers les techniques mobile-in-store. Celle-ci présente néanmoins quelques limites qui

peuvent être considérées comme des pistes de recherches futures sur le sujet.

La première limite de ce travail de recherche concerne l’échantillon utilisé qui n’est pas

représentatif de la population française. Il est essentiellement constitué des individus au niveau

d’éducation relativement élevé et dont les tranches d’âge et les catégories socioprofessionnelles

ne sont pas suffisamment variées. En conséquence, il peut y avoir une sous-représentativité de

certains types des consommateurs. Ainsi, malgré le soin apporté à toucher des publics variés de

répondants, notre échantillon reste un échantillon de convenance. Il faut donc considérer les

résultats comme des hypothèses à confirmer par de futures recherches sur le sujet, d’autant plus

que certains items se projettent sur plusieurs dimensions.

La deuxième limite porte sur le questionnaire. Tout d’abord, il serait préférable de créer

plus de scénarios pour pouvoir plus facilement les repartir dans des groupes homogènes. De

plus, on devrait poser plus de questions sur les variables explicatives telles que les orientations

d’achat (par exemple, l’orientation d’achat fonctionnelle n’est pas bien représentée par ses

items), afin de rendre les résultats plus fiables. Néanmoins, nous n’avons pas pu le faire, car le

questionnaire aurait été perçu comme étant trop long aux yeux des répondants

Cela nous amène à des pistes de recherches futures. La première consisterait à mener

cette étude auprès d’un échantillon plus représentatif, afin de développer une vision globale de

l’acceptation des techniques mobile-in-store en fonction de toutes les tranches d’âge, niveaux

d’études et catégories socioprofessionnelles.

En outre, il conviendrait de compléter les scénarios par d’autres techniques mobile-in-

store pour rendre l’étude plus complète et d’utiliser plus d’items pour mesurer les variables

explicatives. On pourrait également ajouter un facteur qui mesurerait l’impact de l’utilisation

des techniques mobile-in-store sur les achats ou la fidélité envers le magasin.

Page 82: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

82

9. IMPLICATIONS OPERATIONNELLES

Notre étude a prouvé qu’il est essentiel pour les enseignes d‘analyser le comportement

des consommateurs à l’égard des techniques mobile-in-store pour bien répondre à leurs besoins

et attentes.

Tout d’abord, il a été démontré qu’il faut prendre en considération les caractéristiques

des nouvelles aides à la vente et à l’achat. L’étude de Beck et Crié (2013) montre que

l’importance de ces service pour les consommateurs dépend de leur interactivité, rapidité

d’affichage, facilité d’utilisation, ergonomie, fiabilité, ubiquité, ainsi que de leur côté intuitif et

collaboratif. Ce sont donc les caractéristiques sur lesquels il faut capitaliser pour rendre les

techniques mobile-in-store plus attractives pour les consommateurs.

Comme nous avons pu le voir précédemment, les consommateurs se divisent en quatre

groupes : « les enthousiastes », « les hédonistes », « les utilitaristes » et « les réticents ». Afin

de satisfaire leurs besoins, les enseignes doivent adapter les services à leurs profils. Ainsi,

comme la plupart du temps les techniques mobiles in-store sont portées par une application

mobile, nous pourrions imaginer que cette application nous permette de reconnaître les

différents groupes de consommateurs en leur posant deux questions sur leur sexe et leur âge,

voire l’affinité avec la catégorie de produit ou le nombre d’achat (voir annexe 15). Cela

permettrait de cibler par la suite les propositions et d’avoir une approche éditoriale différente

selon la cible :

- Un socle de base pour les utilitaristes et les réticents avec une approche « soft » (ligne

éditoriale épurée): informations, top des ventes, géolocalisation, rappel des derniers produits

recherchés, etc.

- Une approche très « nouveauté », « promotion », « fidélisation » avec une impression

de personnalisation de la relation pour les enthousiastes et les hédonistes.

Néanmoins, si les possibilités de marketing mobile sont variées et intéressantes (meilleur

ciblage des consommateurs, efficience des actions de communication etc.), les données

personnelles des consommateurs collectées grâce aux technologies de l’information, utilisées

et diffusées par les entreprises peuvent créer certaines préoccupations chez les utilisateurs

Page 83: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

83

potentiels. Ils peuvent avoir l’impression de ne pas totalement contrôler leurs données privées

et en conséquence préférer ne pas utiliser ces services mobiles. Pour l’éviter, les enseignes

devraient donner aux consommateurs la possibilité de contrôler leurs données personnelles, leur

collecte et la façon dont elles sont utilisées, ainsi que la possibilité d’influencer le type et le

volume des sollicitations. En plus, ils devraient avoir le droit de demander la suppression de

leurs données personnelles. Cette transparence réduirait le risque perçu par les consommateurs

et renforcerait l’acceptation des techniques mobile-in-store.

Ainsi, les entreprises disposent de deux leviers d’action : proposer davantage de services

ergonomiques, utiles, simples, et surtout, adaptés au profil du consommateur, tout en respectant

sa vie privée et son intimité.

Page 84: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

84

10. CONCLUSION

Notre étude prouve que l’Internet mobile n’est pas un concurrent pour les points de vente

physiques. Au contraire, c’est un accélérateur de modernisation qui offre des nouvelles

opportunités. Dans ce contexte de transformation digitale et une montée en puissance du

marketing mobile, les entreprises qui vont évoluer positivement sont celles qui feront le

« mobile mind shift».

Cela souligne le caractère incontournable des magasins physiques technophiles de

demain, qui donnent aux consommateurs la possibilité de profiter des avantages que leur offre

l’Internet, à l’intérieur même du magasin pour vivre une expérience d’achat encore plus fluide.

Les techniques mobile-in-store ont pour but de répondre aux besoins basiques et pratiques, que

ce soit en termes d’information produits et prix, de choix ou encore d’efficacité et de gain de

temps apporté au consommateur dans son parcours d’achat in situ.

Néanmoins, nous avons vu à travers notre étude que le mobile-in-store est un phénomène

complexe. L’utilisation des techniques mobile-in-store semble être influencée par le risque

perçu (Privacy Concern), l’innovativité, l’implication vis-à-vis de la catégorie de produits et

pour certaines catégories des techniques, par des orientations d’achat. Cependant, contrairement

à ce nous pensions, l’expérience en matière digitale n’a pas d’influence sur l’acceptation de ces

nouvelles aides à l’achat.

Comme l’ont précisé Katz, Blumler et Gurevitch (1974), l’adoption d’une nouvelle

technologie dépend des poids respectifs des freins et des motivations à son utilisation. Afin de

réussir, les enseignes devraient donc adapter leurs services aux différents profils des

consommateurs («enthousiastes », « hédonistes », « utilitaristes » et «réticents ») tout en

respectant leur vie privée.

Page 85: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

85

Bien que conscients de l’avenir prometteur que peut leur réserver le smartphone, les

enseignes françaises ne sont pas nombreuses à en tirer profit. Ainsi, le marketing mobile en

magasin reste beaucoup plus développé dans des pays comme les États Unis ou le Royaume

Uni.

Nous pouvons conclure que les techniques mobile-in-store disposent d’un important

potentiel à exploiter. Le smartphone est devenu une source potentielle forte de la conquête des

prospects et clients et de leur fidélisation, à condition que la stratégie mobile soit adaptée aux

besoins et attentes des consommateurs.

Page 86: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

86

11. BIBLIOGRAPHIE

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magasins », 23 février 2015, GFK, www.gfk.com/fr/news-and-events/press-room/press-

releases/Documents/20150223-CP-GfK-shoppers-et-mobile-la-competition-online-fait-rage-

jusque-dans-les-magasins.pdf, (Page consultée le 15 juillet 2015)

« Communiqué de Presse : Le Baromètre du Marketing Mobile Confirme la Puissance du

Mobile », 12 mars 2015, GFK, www.gfk.com/fr/news-and-events/press-room/press-

releases/pages/barometre-du-marketing-mobile-.aspx (Page consultée le 25 juillet 2015)

« Evolution des Usages Mobiles, Prévisions 2015, Kerensen Conculting,

www.kerensen.com/sites/default/files/evolution_des_usages_mobile_2015.pdf, (Page

consultée le 19 juillet 2015)

« L’Observatoire Cetelem 2014, Magasins et Internet : l’Interdépendance Imposée par les

Consommateurs », Cetelem, www.observatoirecetelem.com/publications/2014/observatoire-

cetelem-consommation-2014.pdf, (Page consultée le 12 juillet 2015)

« Rapport Annuel 2014 », Fédération Française des Télécoms, www.fftelecoms.org/rapport-

annuel-2014#, (Page consultée le 16 juillet 2015)

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90

Floriane Salgues , « Géolocalisation : la "nouvelle" boussole du marketing », E-marketing,

www.e-marketing.fr/Thematique/digital-data-1004/Breves/Geolocalisation-nouvelle-

boussole-marketing-256131.htm (Page consultée le 18 juillet 2015)

IDATE, 2015, « Baromètre 2015 ACSEL-CDC, la Confiance des Français dans le numérique »,

ACSEL,www.acsel.asso.fr/resultats-du-barometre-2015-acsel-cdc-de-la-confiance-des-

francais-dans-le-numerique/, (Page consultée le 20 août 2015)

«Magasin connecté : Les Français sont prêts… mais exigeants ! », Extreme

Sensio, www.extreme-sensio.com/etude-barometre-digital-store/ (Page consultée le 29 juillet

2015)

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91

13. ANNEXES

Annexe 1: Questionnaire

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92

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99

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100

Annexe 2: Codage des items

Variable Libellé Modalité Codage

Possession de

smartphone

Possédez-vous un

smartphone ?

-Oui, depuis longtemps

-Oui, depuis peu,

-Non, mais j’envisage d’en acquérir

-Non, et cela ne m’intéresse pas

1

2

3

4

Utilisation des

techniques

mobile-in-store

Avez-vous déjà utilisé

votre smartphone

pendant les courses (QR

code, coupon de

réduction mobile, carte

de fidélité

dématérialisée,

paiement mobile…) ?

-Oui

-Non, mais j’aimerais le faire

-Non, et cela ne m’intéresse pas

1

2

3

Question Modalité Nouvel intitulé

Possédez-vous un

smartphone ?

Oui, depuis longtemps

Possession Oui, depuis peu

Non, mais j’envisage

d’en acquérir

Intention

Non, et cela ne

m’intéresse pas

Refus

Avez-vous déjà

utilisé votre

smartphone

pendant les

courses (QR code,

coupon de

réduction mobile,

carte de fidélité

dématérialisée,

paiement

mobile…) ?

Oui

Utilisation

Non, mais j’aimerais le

faire

Intention

Non, et cela ne

m’intéresse pas

Refus

Echelle

de Likert

Pas du

tout

d’accord

Ni

d’accord

ni pas

d’accord

Tout à

fait

d’accord

Codage 1 2 3 4 5 6 7

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101

Question

Vous avez l’habitude d’acheter certains produits

dans une parfumerie. Seriez-vous intéressé(e) de

recevoir sur votre smartphone des « alertes

d’achat » de produits ou catégories de produits,

pour lesquels vous êtes en risque de rupture de

stock, chaque fois que vous présentez votre carte

de fidélité ?

Tech_« Alertes Stocks »

Vous êtes inscrit(e) au programme de fidélité qui

vous permet de cumuler des points. Seriez-vous

intéressé(e) de recevoir sur votre smartphone une

alerte quand vous atteignez suffisamment de

points pour les échanger contre un cadeau ou un

bon d’achat?

Tech_Alertes points de fidélité

Vous voulez vous acheter un parfum. Seriez-vous

intéressé(e) de recevoir des conseils

personnalisés sur votre smartphone en fonction

de votre historique d’achat ?

Tech_Conseils personnalisés

Vous faites parfois des achats dans une

parfumerie. Seriez-vous intéressé(e) de recevoir

des coupons de réduction sur votre smartphone ?

Tech_Coupons réduction

Vous êtes inscrit(e) au programme de fidélité

d’une parfumerie. Seriez-vous intéressé(e) d’être

parmi les premiers à être informé(e) des

événements réalisés en magasin via SMS/email?

Tech_Evénements magasin

Vous voulez acheter un parfum précis à votre

ami(e). Seriez-vous intéressé(e) d’utiliser la

géolocalisation sur votre smartphone pour vous

repérer en magasin et trouver rapidement le

produit recherché ?

Tech_Géolocalisation en magasin

Vous allez dans une parfumerie pendant votre

temps libre. Seriez-vous intéressé(e) pour

participer à un jeu concours sur votre

smartphone?

Tech_Jeux concours

Vous voulez trouver un cadeau pour un(e) amie.

Seriez-vous intéressé(e) de recevoir dès l’entrée

en magasin un SMS/une notification push avec

la liste de toutes les promotions du moment ?

Tech_Liste des promotions

Vous voulez payer vos achats. Seriez-vous

intéressé(e) d’effectuer le paiement avec votre

smartphone et ainsi éviter de faire la queue pour

passer à la caisse ?

Tech_Paiement mobile

Vous avez besoin des informations sur un produit

(conseils d’utilisation, composants, origine…).

Seriez-vous intéressé(e) par le fait de scanner un

QR code pour accéder à ces informations ?

Tech_QR code

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102

Annexe 3: Matrice des corrélations - techniques mobile-in-store

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103

Annexe 4: Indice KMO et test de Bartlett - techniques mobile-in-store

Annexe 5: Variance totale expliquée - ACP techniques mobile-in-store

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104

Annexe 6: Le diagramme des valeurs propres - ACP techniques mobile-in-store

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105

Annexe 7: Matrice des corrélations - Orientations d’achat

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106

Annexe 8: Indice KMO et test de Bartlett - Orientations d'achat

Annexe 9: Variance totale expliquée - ACP Orientations d'achat

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107

Annexe 10: Le diagramme des valeurs propres - ACP Orientations d'achat

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108

Annexe 11: Modèle PLS Path Coefficients – Bootstrap

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109

Annexe 13:Classification hiérarchique – Dendrogramme

Annexe 12: PLS Path Coefficients PLS Algorithm

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110

Annexe 14: Statistiques descriptives des variables explicatives et sociodémographiques

des groupes des consommateurs

Groupes

1 - réticents 2 - enthousiastes 3 - utilitaristes 4 - hédonistes

Exp_MOYENNE 4,824 5,754 5,142 5,151

Impli_MOYENNE 2,635 4,396 3,245 3,921

Innov_MOYENNE 3,486 5,121 4,088 4,367

RisquePercu_MOYENNE 5,391 4,414 5,225 4,984

Orientation_ECONOMIQUE -0,25 0,143 -0,081 0,162

Orientation_FONCTIONNELLE 0,055 0,183 -0,231 -0,091

Orientation_HEDONISTE -0,382 0,161 -0,264 0,483

Orientation_RELATIONNELLE -0,363 0,252 -0,042 0,09

Orientation_ROUTINIERE_FIDELE -0,229 0,178 0,008 -0,008

Tech_ALERTES -0,523 0,626 0,165 -0,5

Tech_ECONOMIQUES -0,796 0,293 -0,17 0,667

Tech_HEDONIQUES -0,734 0,668 -0,567 0,458

Tech_INFORMATIONNELLES -0,513 0,515 0,5 -0,702

Tech_PAIEMENT_MOBILE -0,373 0,19 0,149 -0,01

Sexe

Femme 23,2 31,5 20,8 24,4

Homme 26,3 31,6 24,8 17,3

p-value = 0,4617

Age

Moins de 18 ans 27,3 27,3 18,2 27,3

Entre 18 et 29 ans 22,8 32,5 24,6 20,2

Entre 30 et 39 ans 27,6 34,5 6,9 31

Entre 40 et 49 ans 23,8 28,6 28,6 19

Plus de 50 ans 50 16,7 16,7 16,7

p-value = 0,5597

Niveau d'études

Sans diplôme 33,3 25 16,7 25

CAP, BEP 0 0 100 0

Bac 46,2 23,1 0 30,8

Bac + 1 à Bac +2 23,5 26,5 29,4 20,6

Bac +3 à Bac + 4 24,7 24,7 29,6 21

Bac + 5 et plus 22,5 37,5 19,4 20,6

p-value = 0,3012

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111

CSP

Agriculteur NaN NaN NaN NaN

Artisan 0 0 0 100

Cadre ou profession intellectuelle supérieure 22,6 40,3 17,7 19,4

Chef d’entreprise 40 20 10 30

Commerçant 20 20 20 40

Demandeur d’emploi 0 28,6 28,6 42,9

Employé 34,9 30,2 16,3 18,6

Etudiant, lycéen 21,9 31,1 25,2 21,9

Autre 33,3 33,3 0 33,3

p-value = NA

Annexe 15: Questionnaire Sephora

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112

14. TABLE DES ILLUSTRATIONS

Figures :

Figure 1: Modèle d'innovativité Gatignon et Robertson, 1985 ................................................ 15

Figure 2: La hiérarchie des innovativités de Goldsmith et Hofacker ....................................... 16

Figure 3: modèle IUIPC (« Internet Users’ Information Privacy Concerns ») de Malhora, Kim

et Agarwal (2004) ..................................................................................................................... 19

Figure 4: Modèle de Privacy Concern (Nowak, Ferrell, 2000). ............................................... 21

Figure 5: Modèle d'orientations d'achat de Laaksonen, 1993 .................................................. 24

Figure 6: Principales typologies d'acheteurs pour les achats alimentaires et/ou de produits

courants ................................................................................................................................... 26

Figure 7: Modèle d'orientations d'achat de Williams et al, (1978) .......................................... 29

Figure 8: Modèle conceptuel d'acceptation des techniques mobile-in-store ............................ 33

Figure 9: Impact des variables dépendantes sur la tendance générale à utiliser les techniques

mobile-in-store ......................................................................................................................... 57

Figure 10: Impact des variables dépendantes sur la tendance générale à utiliser les techniques

hédoniques ................................................................................................................................ 59

Figure 11: Impact des variables dépendantes sur la tendance générale à utiliser les techniques

économiques ............................................................................................................................. 60

Figure 12: Impact des variables dépendantes sur la tendance générale à utiliser les alertes ... 61

Figure 13: Impact des variables dépendantes sur la tendance générale à utiliser les techniques

informationnelles ...................................................................................................................... 62

Figure 14: Impact des variables dépendantes sur la tendance générale à utiliser le paiement

mobile ....................................................................................................................................... 63

Figure 15: Modèle PLS des techniques mobile-in-store .......................................................... 64

Figure 16: Profils des consommateurs ..................................................................................... 79

Figure 17: Modèle de la diffusion de l'innovation de Rogers (1995) ....................................... 80

Page 113: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

113

Graphiques:

Graphique 1: Répartition de l'échantillon selon le sexe ........................................................... 42

Graphique 2: Répartition de l'échantillon selon l'âge .............................................................. 42

Graphique 3: Répartition de l'échantillon selon le niveau d'études ......................................... 43

Graphique 4: Répartition de l'échantillon selon la CSP ........................................................... 43

Graphique 5: Taux de possesseurs de smartphone ................................................................... 44

Graphique 6 : Taux de possesseurs de smartphone selon le sexe ............................................ 45

Graphique 7 : Taux de possesseurs de smartphone selon l'âge ................................................ 45

Graphique 8: Taux de possesseurs de smartphone selon le niveau d'études ............................ 46

Graphique 9: Taux de possesseurs de smartphone selon la CSP ............................................. 47

Graphique 10: Taux d'utilisation des techniques mobile-in-store ............................................ 47

Graphique 11: Taux d'utilisation des techniques mobile-in-store selon le sexe ...................... 48

Graphique 12: Taux d'utilisation des techniques mobile-in-store selon l'âge .......................... 49

Graphique 13: Taux d'utilisation des techniques mobile-in-store selon le niveau d'études ..... 49

Graphique 14: Taux d'utilisation des techniques mobile-in-store la CSP ................................ 50

Graphique 15: Taux de fréquentation des parfumeries ............................................................ 51

Graphique 16: Propension à utiliser les techniques économiques selon le sexe ...................... 68

Graphique 17: Propension à utiliser le paiement mobile selon le sexe .................................... 68

Graphique 18: Le degré de risque perçu selon le sexe ............................................................. 69

Graphique 19: Le degré d'innovativité selon le sexe ................................................................ 69

Graphique 20: Typologie des consommateurs ......................................................................... 70

Tableaux :

Tableau 1: Liste des variables utilisées .................................................................................... 36

Tableau 2: Liste des scénarios .................................................................................................. 38

Tableau 3: Propension générale à utiliser les techniques mobile-in-store .............................. 51

Tableau 4: Propension à accepter les techniques mobile-in-store selon la catégorie (ACP) ... 53

Tableau 5: Scores moyens des orientations d'achat ................................................................. 54

Tableau 6: Répartition des orientations d'achat en catégories (ACP) ...................................... 56

Page 114: Joanna stroz marketing mobile   les techniques mobile-in-store-mémoire master 2 moi classique

114

Tableau 7: Impact des catégories sociodémographiques sur la propension à utiliser les

techniques mobile-in-store ....................................................................................................... 66

Tableau 8: Impact des catégories sociodémographiques sur la propension à utiliser les

techniques mobile-in-store selon différentes catégories .......................................................... 67

Tableau 9: Propension à utiliser les techniques économiques selon le sexe 68

Tableau 10: Propension à utiliser le paiement mobile selon le sexe ........................................ 68

Tableau 11: Le degré d'innovativité selon le sexe .................................................................... 69

Tableau 12: Typologie des consommateurs ............................................................................. 70

Tableau 13 : Tableau récapitulatif des effets des variables explicatives sur l’utilisation des

techniques mobile-in-store basé sur les régressions linéaires .................................................. 74

Tableau 14: Tableau récapitulatif des effets des variables explicatives sur l’utilisation des

techniques mobile-in-store basé le modèle PLS ...................................................................... 75

Annexes :

Annexe 1: Questionnaire .......................................................................................................... 91

Annexe 2: Codage des items .................................................................................................. 100

Annexe 3: Matrice des corrélations - techniques mobile-in-store .......................................... 102

Annexe 4: Indice KMO et test de Bartlett - techniques mobile-in-store ................................ 103

Annexe 5: Variance totale expliquée - ACP techniques mobile-in-store ............................... 103

Annexe 6: Le diagramme des valeurs propres - ACP techniques mobile-in-store ................ 104

Annexe 7: Matrice des corrélations - Orientations d’achat .................................................... 105

Annexe 8: Indice KMO et test de Bartlett - Orientations d'achat ........................................... 106

Annexe 9: Variance totale expliquée - ACP Orientations d'achat ......................................... 106

Annexe 10: Le diagramme des valeurs propres - ACP Orientations d'achat ......................... 107

Annexe 11: Modèle PLS Path Coefficients – Bootstrap ....................................................... 108

Annexe 12: PLS Path Coefficients PLS Algorithm ............................................................... 109

Annexe 13:Classification hiérarchique – Dendrogramme ..................................................... 109

Annexe 14: Statistiques descriptives des variables explicatives et sociodémographiques des

groupes des consommateurs ................................................................................................... 110

Annexe 15: Questionnaire Sephora ........................................................................................ 111