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CLIMAT - ENERGIE Ça se décide en Europe 2 3 DU GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT À LA PRÉSIDENCE FRANÇAISE DE L’UNION EUROPÉENNE Le changement climatique est une grande affaire mondiale et L’Union européenne s’est engagée depuis de nombreuses années. Mais cela ne suffit pas. Il faut aller plus vite, plus loin. Depuis le début de l'année, la Commission européenne a déposé un projet global "paquet énergie/climat" pour une nouvelle politique énergétique et envi- ronnementale de l'Union Européenne. Les conclusions du Grenelle de l’environnement : Ils reprennent pour l’essentiel les engagements préparés par la Commission européenne. Néanmoins, quelques idées nouvelles avaient été lancées et soute- nues par le président de la République : - une taxe "carbone" pour les importations de l'Union Européenne venant de pays qui ne respectent pas les exigences du protocole de Kyoto - la nécessité d’engager en Europe un débat sur le dumping environnemental - la reconnaissance de la responsabilité des sociétés mères pour la pollution réalisée par leurs filiales - une TVA à taux réduit pour les produits présentant un grand intérêt écologique, tant pour leur faible impact sur l'effet de serre que sur les ressources naturelles. Une présidence française qui fait profil bas En juillet, la France présidera pour 6 mois l’Union Européenne. Notre pays veut faire de la lutte contre le changement climatique une priorité.

Climat - Energie : ça se décide en Europe - Juin 2008

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CLIMAT - ENERGIE Ça se décide en Europe2 3

DU GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENTÀ LA PRÉSIDENCE FRANÇAISEDE L’UNION EUROPÉENNE

Le changement climatique est une grande affaire mondiale et L’Union européennes’est engagée depuis de nombreuses années. Mais cela ne suffit pas. Il faut allerplus vite, plus loin.Depuis le début de l'année, la Commission européenne a déposé un projetglobal "paquet énergie/climat" pour une nouvelle politique énergétique et envi-ronnementale de l'Union Européenne.

Les conclusions du Grenelle de l’environnement :Ils reprennent pour l’essentiel les engagements préparés par la Commissioneuropéenne. Néanmoins, quelques idées nouvelles avaient été lancées et soute-nues par le président de la République :- une taxe "carbone" pour les importations de l'Union Européenne venant depays qui ne respectent pas les exigences du protocole de Kyoto- la nécessité d’engager en Europe un débat sur le dumping environnemental- la reconnaissance de la responsabilité des sociétés mères pour la pollutionréalisée par leurs filiales- une TVA à taux réduit pour les produits présentant un grand intérêt écologique, tantpour leur faible impact sur l'effet de serre que sur les ressources naturelles.

Une présidence française qui fait profil basEn juillet, la France présidera pour 6 mois l’Union Européenne. Notre pays veutfaire de la lutte contre le changement climatique une priorité.

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Pour l'heure, N. Sarkozy s'en tient timidement aux propositions de la Commis-sion. Ce numéro spécial fait le point sur les débats en cours dans les instanceseuropéennes et au Parlement européen.Mais le président de la République n’a mis aucune des propositions nouvelles duGrenelle sut la table des négociations européennes.

Les obstacles du «mini» traitéLes propositions de taxes réduites ou de lutte contre le dumping environnemen-tal se heurtent à deux obstacles majeurs que N. Sarkozy a volontairement omis :les règles de l'OMC, l'obligation de l'unanimité au sein de l'Union Européennepour toutes les décisions fiscales.Or, aujourd'hui, de nombreux pays s'opposent à ces propositions.Et le nouveau traité, improprement appelé mini-traité accroît les difficultés :

- le vote à l'unanimité pour toutes les taxes et impôts est consolidéC'est un des points contestés pour ceux qui avaient voté contre le projet de Consti-tution et qui refusaient l'impossibilité d'une harmonisation fiscale pour empê-cher la concurrence déloyale.

- le nouveau traité réduit encore les capacités pour l'Europe de protéger ses frontièresL’article 10A précise en effet que «la politique commerciale de l’Union vise àencourager l’intégration de tous les pays dans l’économie mondiale, y comprispar la suppression progressive des obstacles au commerce international». Puis, ilest indiqué que : «l’union contribue à la suppression progressive des restrictionsaux échanges internationaux et aux investissements directs ainsi qu’à la réduc-tion des barrières douanières et autres». Ce texte durcit le traité de Rome dansun sens encore plus libéral, puisqu'y sont ajoutés les investissements étrangersdirects (qui furent au cœur du débat sur l’AMI, accord multilatéral d’investis-sement et nous désarme devant les fonds souverains étrangers ou les hedgefunds) et surtout la mention «et autres», qui concerne les conditions sociales etenvironnementales.

Les promesses risquent de ne pas être tenuesOn voit là la duperie de N. Sarkozy qui fait des promesses à Paris et sait parfai-tement que ses choix européens les rendent irréalisables....Bruxelles aura bon dos !

Reste que ces enjeux sont vitaux et que le combat doit être mené pour transfor-mer en profondeur les échanges mondiaux, afin de combattre les risques dedélocalisations pour des raisons sociales ou environnementales.Du Grenelle à la présidence française il y a de la coupe aux lèvres!

Le combat continue !Dans l’année qui vient, le Parlement européen et les institutions de l’union vontdécider d’une nouvelle politique énergétique et de lutte contre l’effet de serre.Cette brochure souhaite vous permettre de pouvoir donner votre avis.Soyez en tout cas convaincus que je participerai activement aux débats et votesdu Parlement européen.La lutte contre le changement climatique est vitale, elle impose de repensernotre économie. C’est une contrainte mais peut aussi être une chance, pourl’innovation et pour un mode de développement plus équilibré. C’est un choixpolitique, un choix de société.

Marie-Noëlle LIENEMANNDéputée au Parlement européen

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LE DÉBAT SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUEAU SEIN DES INSTANCES EUROPÉENNES

METTRE EN ŒUVRE LE PROTOCOLE DE KYOTOL'Union Européenne a été parmi les acteurs les plus mobilisés pour le protocolede Kyoto et s'est engagée depuis plusieurs années pour mettre en œuvre ses objec-tifs : à savoir le maintien du niveau global d’émission de GES sur la planète auniveau de 1990 à l’horizon 2012. Pour prendre notre part dans cet effort mondial,l’Union Européenne s’est s’engagée à les réduire de 8% sur la même période(pour 2012). La déclinaison de cet engagement pour la France amenait à unobjectif du maintien du niveau d’émission sur la base (1990)Les résultats européens sont relativement modestes puisque la réduction n'a été que de 2%avec d'ailleurs une remontée l'an dernier de 1.6% (UE 15)Il convient donc de poursuivre et d'amplifier l'effort. Le protocole de Kyoto fixaitdes objectifs pour 2012 et des conférences internationales furent prévues pourl'après 2012.

LA CONFÉRENCE DE BALI ET L'APRÈS 2012La dernière s'est tenue du 3 au 14 décembre 2007 à Bali. Elle a été laborieuseet n'a pu s'achever que par un engagement minimal reprenant la nécessité d'agirafin de limiter la température moyenne à 2° C au-dessus du niveau au début dela période industrielle.La feuille de route, fixée à Bali, reste très vague, sans objectifs chiffrés et n’y estpas explicitement retenu le scénario du GIEC prévoyant une stabilisation duCO2 à 400-450 ppm dans l'atmosphère.Les décisions concrètes fixant les engagements pour l’après 2012 sont renvoyées à unefuture conférence, en décembre 2009, à Copenhague.

PRÉPARER LA CONFÉRENCE DE COPENHAGUE : DÉCEMBRE 2009Il est donc essentiel que la conférence de Copenhague aboutisse à des décisionstangibles et concrètes.

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PAQUET ÉNERGIE-CLIMAT A la suite de Bali, la Commission européenne a présenté unpaquet global énergie/ climat le 23 janvier 2008 qui renouve-lait l'engagement arrêté par le Conseil européen d'octobre 2007

LES ENGAGEMENTS1 Réduire de 20% les émissions de GES de l'Union Européenne pour 2020, décisionunilatérale quelles que soient les conclusions des conférences internationales.Mais, l'UE passerait à 30% de réduction si les autres pays s'engageaient dansle même mouvement dans l'accord post 2012. (Les ONG plaident pour unengagement immédiat et unilatéral à 30% estimant que cela crédibiliseraitl'UE dans les négociations internationales...).

2 Réduire de 20% la consommation totale d'énergie primaire (déjà prévu dans le pland'action sur l'efficacité énergétique).

3 Passer à 20% d'énergies renouvelables dans la production énergétique de l'UE ycompris 10% d’agrocarburants dans la consommation énergétique des transports.

DES MESURES NOUVELLESAu-delà de ces engagements chiffrés, le paquet énergie/changement climatiqueprévoit :

� le piégeage et stockage du CO2� l'aide à des technologies de "charbon propre"� un plan stratégique européen pour les technologiques énergétiques à fai-ble émission de carbone

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LE MARCHÉ DE L'ÉNERGIELe paquet énergie prévoit aussi des éléments moins directement en lien avec lechangement climatique :

� la libéralisation du secteur de l'énergie� une politique énergétique extérieure

Le présent document ne traitera pas de ces points, pourtant très discutables.La libéralisation de l’énergie met à mal le service public du gaz et de l’élec-tricité et a pour conséquence une augmentation des tarifs (ce fut constaté par-tout dans lemonde où s’est engagée la libéralisation). Elle menace les capacitésde production dans la durée car, avec la privatisation, les investissements àlong terme sont négligés pour garantir des profits à court terme.Marie-Noëlle Lienemann réitérera sa demande de moratoire et de gel sur lalibéralisation du gaz et de l’électricité et pour le vote d’une directive protégeantet garantissant ces services publics.Mais le sujet ici traité s’en tiendra à la question climatique.

DES DIRECTIVES POUR LUTTER CONTRE LE CHANGEMENTCLIMATIQUECe plan présenté par la Commission européenne s'appuie sur un certain nombrede directives (lois européennes) pour définir des moyens permettant d'atteindreles objectifs :

1. la directive répartissant l'effort entre pays : l'engagement est global pour l'UE,mais quelle réduction par Etat ?

2. la directive sur la rénovation du système ETS (échange de permis d'émission,ou encore appelés «droits à polluer») : Ce sujet a un fort impact sur lacompétitivité des entreprises et traite aussi de l'élargissement de cesmécanismes à de nouveaux secteurs.

3. la directive énergie renouvelable : avec un débat portant sur le bien-fondé duchiffre de 10% pour les agro-carburants.

4. les normes de CO2 des voitures : une communication a déjà été examinée parle Parlement Européen et a fait l'objet d'un double enjeu : le niveaud'exigence de l'objectif (cf. lobbying de l'industrie européenne) et la manièrede calculer l’effort demandé à chaque type de véhicules (gros désaccordfranco-allemand).

5. la directive sur le stockage du CO2 : sujet nouveau à regarder avec la plusgrande vigilance.

Les directives doivent être approuvées après examen au Parlement européen etselon la procédure de co-décision qui impose qu’après deux lectures devantl’Assemblée de Strasbourg, un accord soit trouvé entre le Conseil européen (quiregroupe tous les gouvernements de l’union) et le Parlement européen.Les citoyens peuvent donc se faire entendre, soit auprès des députés européens,soit auprès de leur gouvernement. Le Conseil européen sera dès la fin juin,présidée par la France. Ce sera un moment important pour l’approbation dece plan et les textes législatifs européens.

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LES ENJEUX IMMÉDIATS,CEUX DE LA PRÉSIDENCE FRANÇAISE

LES ENJEUX POST 2012 : PRÉPARER COPENHAGUELa conférence de Copenhague aura lieu en décembre 2009. Le renouvellementdu Parlement européen et celui de la Commission en mai 2009. Pour que l’UnionEuropéenne ait un mandat clair et légitime, il serait judicieux que l'ensemble dupaquet énergie soit arrêté au premier trimestre 2009 et donc, que les grandeslignes de la négociation de Copenhague (suite du protocole de Kyoto) soient arrêtées en fin2008 sous la présidence française.Une réunion internationale préparatoire à la conférence de Copenhague, plustechnique, dite COP 14 se tiendra à Poznan (en Pologne) du 1er au 12 décem-bre 2008.

Il faut savoir qu'en parallèle à la logique Kyoto/Bali, les USA, bien que n'ayantpas rejoint le protocole de Kyoto, ne seraient pas hostiles à un accord internationalsur la sécurité énergétique et la limitation des gaz à effet de serre. Ils ont lancéune conférence des principales puissances économiques (conférence deWashington) et ai-meraient aboutir à un premier accord sur ce processus d'ici fin 2008 pour organiser une réu-nion en janvier 2009 à Hawaï, l'Union Européenne va devoir se positionner sous présidencefrançaise. Pour l'heure, l'avis majoritaire semble être d'accepter d'y participer àcondition que ce processus soit complémentaire à celui de l'ONU et de Bali. Unedes réunions préparatoires à cette conférence a eu lieu à Paris, en avril.

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DIRECTIVE RÉPARTITION DE L’EFFORTDE RÉDUCTION DES GAZ À EFFETS DE SERRE

ENTRE PAYS

Les efforts de réductions des gaz à effet de serre se divisent en deuxcatégories : ceux qui font l’objet du système de l’échange des per-mis d’émission – SCEQE – (certaines activités industrielles) etceux qui sont hors cet échange.

La proposition de décision européenne fixe la répartition des efforts de réduc-tion de CO2 (hors le champ des activités touchées par le système d'échange dequota d'émissions) entre les différents pays.- Cette proposition est définie pour un objectif de - 20% pour 2020 (par rapport à 1990)mais prévoit l'évolution de cette décision si l'Union Européenne dans le cadred'un accord international devait atteindre l'objectif de - 30%.- La date nouvelle de référence choisie est 2005 car ce sont les derniers chiffres in-contestés et connus précisément dans tous les pays.- Le calcul est fait à partir du PIB/ habitant permettant aux pays peu développésd'accroître leurs émissions, exigeant des autres de les baisser.- Cette baisse peut être obtenue par des actions dans les pays de l'Union européennemais aussi par l'achat de crédits " droits d'émission " c'est-à-dire des financements de pro-jets réduisant les pollutions dans les pays moins développés. (Cela ne doit pas dépas-ser 3% de la réduction, ce qui revient à 33% de l’effort supplémentairedemandé).

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Limites d'émission de gaz à effet Émissions de gazde serre fixées aux États membres à effet de serre des Étatspour 2020 par rapport aux niveaux membres pour 2020d'émission de gaz à effet de serre résultant de la mise ende 2005 pour les sources œuvre de l'article 3non couvertes par la directive (en tonnes d'équivalent2003/87/CE CO2)

Belgique -15 % 70 954 356Bulgarie 20 % 35 161 279République tchèque 9 % 68 739 717Danemark -20 % 29 868 050Allemagne -14 % 438 917 769Estonie 11 % 8 886 125Irlande -20 % 37 916 451Grèce -4 % 64 052 250Espagne -10 % 219 018 864France -14 % 354 448 112Italie -13 % 305 319 498Chypre -5 % 4 633 210Lettonie 17 % 9 386 920Lituanie 15 % 18 429 024Luxembourg -20 % 8 522 041Hongrie 10 % 58 024 562Malte 5 % 1 532 621Pays-Bas -16 % 107 302 767Autriche -16 % 49 842 602Pologne 14 % 216 592 037Portugal 1 % 48 417 146Roumanie 19 % 98 477 458Slovénie 3 % 12 019 169Slovaquie 13 % 23 553 300Finlande -16 % 29 742 510Suède -17 % 37 266 379Royaume-Uni -16 % 310 387 829

ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE DES ÉTATS MEMBRES Les ONG françaises constatent que la diminution de 4% (moins 17% total desémissions) est inférieure à l'engagement de la loi de juillet 2005 qui s'engageaità moins 75% d'ici 2050 (facteur 4)

Marie-Noëlle Lienemann plaidera pour que soit préparée larépartition des réductions sur la base d’une baisse de 30% et que cesréductions soient réalisées dans l’Union Européenne et non par financementd’opérations hors UE. Ces objectifs doivent accélérer les innovationséconomes en énergie et non polluantes !On peut s’interroger sur le message envoyé par l’UE aux pays en voie dedéveloppement en acceptant une augmentation des gaz émis pour certainspays d’Europe. D’autant que les investisseurs peuvent utiliser cette forme dedumping environnemental pour délocaliser !

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LA DIRECTIVE DE RÉNOVATIONDU SYSTÈME D’ÉCHANGE

DES PERMIS D’ÉMISSION (ETS) L’Union européenne a mis en placeun système d’échange de droitsd’émissions («les droits à polluer») per-mettant à des entreprises devantréduire leurs émissions de gaz à effetsde serre, d’acheter leurs droits à d’au-tres entreprises qui ont atteint leurobjectif de réduction mais pourraientencore mieux faire. Marie-NoëlleLienemann s’est toujours opposée àcette marchandisation de la pollutiontrès inégalitaire et peu efficace écolo-giquement.La situation actuelle : le systèmedes quotas d'émissions de CO2 est misprogressivement en place depuis1990. Il s'applique, jusqu'à ce jour,au secteur énergétique et industriel(qui couvre environ 40% de l'effetde serre actuel).Le système est fondé sur des plansnationaux d'allocation : chaque Etatfixe le total d'émissions dans le cadredu système d’échange et le quota au-torisé pour chaque installation.Si les entreprises dépassent leur

quota de CO2, elles doivent racheterdes droits, sinon elles peuvent lesvendre. Cette phase doit s'achever fin2012.Il faut savoir que chaque entrepriseavait un certain niveau de droitsd'émissions gratuites, établi au titredu "poids du passé" et que la partéchangeable était donc peu impor-tante, ne couvrant pas, et de loin,l'ensemble de la production de CO2.Du coup le marché des permisd'émission était assez limité. De sur-croît, certains Etats (dont la France)ont manifestement été très larges dansl'attribution des permis d'émissions,ce qui a deux conséquences :- la première de faire baisser le coûtde la tonne de CO2 échangée etdonc de moins inciter à investirdans la lutte contre la pollution- la seconde d'avoir un effet de dis-torsion de concurrence entre Etats.Une rénovation du système est pro-posée par la Commission euro-péenne

Qu’est-ce que le système d’échangede permis d’émission ?

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1. La suppression des plans nationaux etun système d'échange à l'échelle del'Union européenne- les 27 plafonds seront remplacés par unplafond unique pour l'Union Euro-péenne, revu en permanence à labaisse jusqu'en 2020- les règles d'attribution des quotas pourchaque entreprise seront totalement har-monisées- les ventes aux enchères seront effec-tuées par les Etats membres (en res-pectant les règles du marchéintérieur) en clair les pays récupé-reront les crédits générés par cesventes (30 à 50 milliards annuelspour toute l'Union Européenne)

2. La réduction progressive des allocationsgratuites (droits acquis liés au poids dupassé) pour accroître la partie échangéeet mise aux enchères- en 2013, 60% des émissions seront

mises aux enchères et cette part aug-mentera progressivement pour le secteurénergétique ce sera 100% dès 2013- les règles d'allocations gratuites serontharmonisées- une péréquation des droits de mise auxenchères par Etat, sera réalisée par untransfert en faveur des pays où le PIB/habitant est faible (idée généreusemais peut provoquer des distorsionsde concurrence et des délocalisa-tions).

Evidemment, l'établissement de toutesces harmonisations va faire d'âpres dis-cussions entre États qui, sous couvertde calculs techniques, vont défendreleurs intérêts...

3. L'introduction de nouvelles activités et denouveaux gaz dans l'ETS- le transport aérien : directive en coursde discussion pour une intégrationvers 2011- d'autres secteurs industriels (alumi-nium, ammoniaque)- d'autres gaz en plus du CO2 (hé-mioxyde d'azote, hydrogène perfluoré)

4. Une meilleure coordination avec lesautres systèmes mondiaux- déjà, les entreprises peuvent dé-compter de leurs permis d’émission,

leurs financements pour des projets deréduction d'émissions dans d'autres pays(ils doivent être reconnus soit dans lecadre MOC (mise en œuvre conjointe)du protocole de Kyoto (pays qui doi-vent réduire leurs émissions dans lecadre de Kyoto) ou MPD (mécanismede développement propre pour lespays pauvres).- ce point est sensible, la part de cré-dits ainsi utilisée sera encadrée et li-mitée jusqu'à la signature d'unnouvel accord international pour nepas réduire l'effort d'investissementintra-européen dans la dépollution(les programmes puits de carbonecomme les forêts en sont exclus alorsque la France est très pour), globale-ment un tiers de l'effort de réductionpourra être réalisé hors de l'Union Euro-péenne. Ce chiffre est jugé trop élevépar les écologistes qui y voient unefaçon d'agir à moindre coût plutôtque de moderniser de production enEurope.

5. Mécanisme d'adaptation aux frontières :une prise en compte des problèmes dedélocalisations et de compétitivité- si certains secteurs à forte consomma-tion énergétique sont menacés de délo-calisations pour cette raison, il est prévude leur octroyer gratuitement tous leursquotas à long terme.- la Commission estime que les risquesde " fuite carbone " (délocalisation) de-vraient être minimisés par la signatured'un accord international et renvoie doncà cette échéance de 2011 d'éventuellesmesures compensatoires.- Si d'ici 2011 aucun accord internationaln'est pas signé, l'Union Européenne in-troduira des systèmes de compensationdu carbone (quotas gratuits, obliga-tion pour les producteurs étrangersde marchandises à forte empreintecarbone de rentrer dans notre sys-tème d'échange, taxe carbone......etc.)

La rénovation du système, proposée par la commission européenne

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les entreprises se plaignent d'un efforttrop lourd qui menace leur compétiti-vité, les syndicats jugent trop longuel’échéance de 2011 pour créer un mé-canisme aux frontières, les écologistes

regrettent que le système soit surtoutpensé pour une réduction de 20% et ilaurait fallu le penser d'abord pour30% !

LES RÉACTIONS

Marie-Noëlle LIENEMANN est très critique sur ce système(marchandisation de la pollution).

� Elle défendra la nécessité de mettre en place immédiatement des méca-nismes de compensation aux frontières et le principe de la taxe carbonepour les produits importés venant de pays ou d’entreprises ne respectantpas le protocole de Kyoto , et pour tenir compte des pollutions induites parles transports. L’idée d’une taxe carbone universelle doit être promue, mêmesi ses chances d’être créée sont aujourd’hui faibles.

� Elle demandera que soit revu à la baisse le taux des permis qui peuventêtre échangés avec les autres pays (la Chine a été le grand bénéficiaire dusystème actuel, hors UE…).

� Elle veillera à ce que la totalité des sommes mises aux enchères (40 mil-liards par an) soit affectée à la lutte contre le changement climatique (re-cherche, etc.) et à ce qu’une bonne part de ces crédits permet de constituerun fonds de solidarité pour contribuer aux réductions des émissions et àl’adaptation aux changements climatiques dans les pays du sud.

� Elle soutiendra l’attribution de permis gratuits, au moins dans une phasetransitoire, à certaines industries menacées réellement de délocalisations.

� Elle sera vigilante sur la péréquation entre pays membres de l’unionEuropéenne pour la mise aux enchères autorisée par état.

La Commission européenne présente un texte(proposition de la Commission) ;En effet la Commission a l’initiative des lois.La Commission européenne transmet sa proposi-tion, d’une part, au Parlement européen, d’autrepart, au Conseil des ministres (réunissant lesministres des 27 pays de l’Union Européenne).Il y a deux co-législateurs en Europe :Le Parlement qui a la légitimité du suffrageuniversel direct et représente le peuple euro-péen.Le Conseil qui représente les Etatsmembres, lespays.

PREMIÈRE LECTURELe Parlement vote, en séance plénière, en premièrelecturedesamendementsautextedelaCommission.Il le fait après avoir nommé un rapporteur quisuivra ce texte jusqu’à la fin. Les groupes poli-tiques nomment des rapporteurs fictifs (shadow-rapporteurs) qui l’accompagnent tout au longdes débats puis des négociations avec le Conseil.Le projet et les amendements sont d’abordétudiés et votés dans les commissions du Parle-ment européen.Le Conseil des ministres européens examine lesamendements duParlement et propose une posi-tion commune.

Soit cette position convient au Parlement soitest engagée une seconde lecture.Pour qu’une directive soit votée, elle doit avoirobtenu un accord entre le Parlement européenet le Conseil des ministres, c’est le principede la co-décision.

SECONDE LECTURELe parlement réexamine le texte, vote à nouveaudes amendements en vue d’une conciliation.Nouvel examen en Commission, nouveau voted’amendements en séance plénière. En secondelecture, seuls les amendements ayant obtenula majorité qualifiée (50% des députés etpas seulement 50%des exprimés) sont retenus.LE CONSEIL DES MINISTRES ACCEPTE OU NON LESAMENDEMENTSSi le Conseil accepte, le texte est adopté.Si le conseil refuse certains amendements, s’en-gage alors la procédure de conciliation.

La CONCILIATION :Des représentants du Parlement et du Conseildes ministres se rencontrent et tentent d’ob-tenir un compromis en vue d’un texte défini-tif qui recueille l’accord des deux instances.Pour le Parlement européen, une commissionde conciliation est formée à partir du rappor-teur et des rapporteurs fictifs. La Commis-sion européenne joue alors un rôle de facilitateurpour la recherche de compromis.Le textedecompromis réaliséest ànouveausoumisau vote du Conseil des ministres et du Parlementeuropéen pour approbation définitive.

Comment se décide une directive européenne ?

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LA DIRECTIVE ÉNERGIE RENOUVELABLEA ÉTÉ PRÉSENTÉE EN JANVIER

1- Elle fixe deux objectifs pour 2020 :- 20% d'énergie renouvelable dans laconsommation d'énergie (actuelle-ment 8.5%)- 10% de biocarburant de la consom-mation de carburant dans les trans-ports

L'objectif de 20% d'énergie renouve-lable est réparti- d’une part avec une partie fixe, lamême pour chaque pays, soit uneaugmentation de 5.5% d'énergie re-nouvelable par rapport à 2005- le reste sera calculé sur la base duPIB/habitant, ce qui, pour la France,augmente notre part de presque13% et nous amène de 10.3% en2005 à 23%.

La France proteste car elle estime quecette augmentation est trop élevée etne tient pas compte de sa forte part denucléaire, qui dégage peu de CO2. Elleestime donc qu'il faut pondérer enfonction de cette réalité. La Commis-sion refuse et indique que l'énergie nu-cléaire n'est pas renouvelable.

2- La directive autorise les pays à instau-rer un système qui permet des échanges

virtuels d'énergie renouvelable. Ce quisuppose que l’on soit en mesured’indiquer les garanties d'origine dela source d'énergie produite. Cer-tains Etats pourraient financer desinvestissements en échange des ga-ranties d'origine qui pourraient êtrecomptabilisées pour atteindre sonobjectif. Mais les plans d'échangesne seraient pas obligatoires danschaque pays.

3- L'accent est mis sur le chauffage des bâ-timents (reconnaissance mutuelle descertifications, des techniciens etc.).Obligation d'étudier l'hypothèse durenouvelable en cas de nouvellesconstructions et aménagements....

4- Garantie d'accès prioritaire au réseaudes systèmes d'électricité produitepar du renouvelable.

5- Augmentation possible des aides d'Etatpour le secteur des énergies renou-velables et producteurs de biocarbu-rants.

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27CLIMAT - ENERGIE Ça se décide en Europe26

Le débat s'est engagé sur la pertinenced'un développement significatif desbiocarburants.En l'état actuel :- le bilan écologique des agro-carburantsest très contesté, le rendement énergé-tique (ratio entre l’énergie produite etl’énergie consommée pour les réaliser)n'est pas bon, la consommation d'eauest importante et l'impact des nitrates,pesticides est lourd. Ces bilans sontdifférents d'un biocarburant à l'au-tre.Les défenseurs des biocarburants esti-ment qu'une nouvelle génération debiocarburants va émerger et réduirel'impact environnemental.

- la concurrence entre les agro-carburantset la production nutritionnelle. Le sujetavait déjà été très polémique aprèsl'engagement massif du Brésil en fa-veur des biocarburants. Il parait en-

core plus d'actualité avec la crise ali-mentaire (augmentation du prix descéréales etc...)

Du coup certains pays qui s'étaient engagéstrès fortement dans les biocarburants fontmarche arrière comme l'Allemagne.Ainsi l'Allemagne vient d'annoncerl'abandon de la mesure visant à fairepasser la part d'éthanol dans l'essenceclassique de 5% à 10% en 2009.La présidence slovène laisse penser quecet objectif de 10% pourrait être revu.Pour l'instant, la France estime ne pasdevoir revenir en arrière mais les op-posants à la montée des biocarburants(Confédération paysanne, écologistes)trouvent un allié dans la montée desprix des matières premières cultivées.

La commission semble vouloir modifier saproposition.

Marie-Noëlle LIENEMANN demandera :�Un abaissement du seuil d’agro-carburants, voir même l’abandon decette référence chiffrée.

� Le soutien à la recherche pour les agro-carburants de seconde généra-tion et des énergies renouvelables.

�De ne pas prendre en compte le nucléaire pour réduire l’effort françaisd’énergies renouvelables.

� Le lancement d’un programme de créations d’emplois dans ce domainedes énergies renouvelables et le maintien de la TVA à 5,5% pour lesrénovations de bâtiments, voire le passage à une TVA à 0% pour cer-tains aménagements économes en énergie et pour les logements et équi-pements à vocation sociale.

� L’abandon du projet d’échange d’énergies renouvelables.� Création dans la PAC d’un plan de soutien à l’autonomie énergétique desexploitations agricoles. L’établissement de critères stricts de durabilitépour la biomasse et, à terme, pour les produits agricoles.

LA QUESTION DES AGRO-CARBURANTS : un sujet très en débat

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LA DIRECTIVE CO2 DES VOITURES :L’OBJECTIF 130G/120G DE CO2

MOYEN PAR VÉHICULE

Le Parlement européen a dû délibérersur une communication préparatoire àl'établissement d'un règlement visantune émission spécifique moyenne desvéhicules à 130g/km de CO2 à partir de2012.A ces dispositions doivent s’ajouter desmesures complémentaires à ces exi-gences sur le moteur, en agissant surles pneus, le système de climatisation,etc. Rentre aussi dans cette catégorie,l'utilisation des biocarburants. Ces me-sures doivent permettre de réaliser uneéconomie de 10g/km de CO2 supplémen-taire, ce qui permettrait d'attendre leseuil de 120g/km de CO2 annoncécomme objectif.Les débats vont être âpres au Parle-ment européen, en particulier parceque sur ce sujet, les intérêts et pointsde vue français et allemands sont trèsdifférents.

Faut-il différencier la norme enfonction des véhicules ?Le projet de la Commission prévoit quesur l'ensemble de la production euro-péenne d'un constructeur européen(pour les véhicules immatriculés en Eu-

rope) la moyenne de sa pollution ne dé-passe pas 130g/km et par véhicule.L'une des questions majeures est de sa-voir si cette norme doit être la mêmepour tous les véhicules ou tenir comptede la "diversité de l'industrie" c'est-à-dire des gammes de véhicules.Le Parlement européen avait rejeté l'idée denormes différenciées car cela reviendrait- à demander moins d'efforts réels aux grosvéhicules très polluants en CO2, mais cherset donc pour lesquels les coûts des gapstechnologiques ne sont pas réellement pé-nalisants et dissuasifs pour les consom-mateurs (aisés!)

- et à continuer à exiger des efforts difficilesà réaliser pour les petites voitures qui pol-luent peu mais pour lesquelles toute baissesupplémentaire de la pollution a un impactprix important!

Marie-Noëlle Lienemann a toujoursconsidéré qu’il fallait demander des ef-forts supérieurs aux grosses cylindréespour atteindre la même émission deCO2 que les petites voitures !Mais les résistances sont très fortes chezdes constructeurs automobiles qui fontla plupart de leurs profits sur les hautsde gamme. Elles sont plus importantes

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dans certains pays : En tendancelourde, les Français, les Italiens, les Es-pagnols, les Roumains font de petitesvoitures tandis que les Allemands, lesHongrois, les Tchèques, les Suédois enconstruisent des grosses....d’où l’insis-tance de ces pays à imposer des normesdifférenciées.

Cette question de la différence desgammes avait déjà été posée lors dudébat sur les normes de particules où,là, c'est l'inverse : les Allemands vou-laient les mêmes normes pour tous carl'installation de filtres à particules apeu d'impact prix et s'adapte bien àdes technologies sophistiquées desgrosses voitures et avait d'importantsimpacts coût sur les petites...Les socialistes français ont accepté, auParlement européen, l'égalité de traite-ment à condition que la même logique

s'impose sur le CO2. Mais le gouverne-ment français n’a pas eu la même dé-termination

Aujourd’hui, la position allemande, visant àédicter une législation en fonction du poids,a triomphé à la Commission et, semble-t’il,au Conseil, d'autant que cette position a eula majorité au sein de l'association de l'in-dustrie automobile européenne.

Cette position n’est ni socialement juste, niécologique.

Quels critères de différenciations :le poids ou l’empreinte au sol ?Les ONG environnementales jugent inaccep-table la prise en compte du poids et propo-sent le critère de l'empreinte au sol plusconforme à la réalité de la pollution.Il nous faudra dans ce dossier défendre leprincipe du pollueur-payeur.

Les phases ultérieures ?Par ailleurs se pose la question des normesultérieures (2020-2025), le Parlement eu-ropéen a toujours jugé nécessaire depromouvoir des normes ambitieuses àlong terme pour pousser à des investis-sements recherche et des projets tech-nologiques.

Marie-Noëlle LIENEMANN mènera la bataille au Parlementeuropéen pour

� conforter les normes de 120g de CO2 et éviter tous reculs� restaurer au maximum une égalité des normes entre petites et grossesvoitures,

� prendre en compte l’empreinte au sol� imposer le principe pollueur payeur� obtenir des normes ambitieuses pour l’après 2020

Les pôles sont extrêmement menacés par le changement climatique.Leur exploitation fait l’objet de convoitises.L’Union Européenne doit défendre l’idée d’un traitéde l’arctique (pôle Nord) comme cela existe pour le pôle Sud afinde préserver ce patrimoine de l’humanité.

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LA DIRECTIVE SUR LE PIÉGEAGEET STOCKAGE DU CO2

L'idée est de récupérer du CO2, de lecomprimer, puis de le stocker dans descouches géologiques sous terre ou sousles océans....

La technologie a progressé mais restecoûteuse, les impacts environnemen-taux demeurent peu connus et doiventêtre approfondis...

La montée en puissance ne s'opéreraprobablement que vers 2030, d'oùl'idée d'une montée en puissance gra-duelle.Les écologistes estiment que ce stockagepeut dissuader les efforts de réductionde la consommation d'énergie et sou-haitent qu’on l’encadre très fortement.La Commission estime que l'usaged'énergie fossile va demeurer encorelongtemps.

CE QUI EST PROPOSÉ PARLA COMMISSION EUROPÉENNE :1. Reconnaître un pilier stockage CO2 dans

le paquet énergie et établir une directivequi donne un cadre juridique (lalégislation européenne ne permetpas actuellement ce stockage).

2. Soutenir les projets de démonstrations

(12 centrales de démonstration) pourexpérimenter cette nouvelle méthode.

3. Etablir que le CO2 ainsi capturé seracalculé comme non émis dans le systèmed'échange des permis d'émissions (cequi devrait permettre de financer lesinvestissements).

4. Les grandes installations industrielles etles centrales de combustion devraientprévoir dans leurs permis de construireune place pour les installations de captureen vue du stockage de CO2. (Certainesactivités estiment qu'imposer debloquer des terrains pour une tech-nologie encore incertaine n'est pasopportun...).

5. Réviser le système des aides publiquesaux entreprises pour permettre des sub-ventions publiques au système de cap-tage/stockage.

Il nous faut être très vigilants en parti-culier pour l'éventuel stockage sous lesocéans quant aux conséquences écolo-giques à moyen et long termes (cf. la di-rective eaux marines).

La directive prévoit aussi un volet per-mettant de favoriser les technologiesdites de charbon propre.

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Marie-Noëlle LIENEMANN estime que la plus grande prudence s’im-pose, elle est favorable au lancement de projets de démonstrations, avec unetrès grande exigence quant aux études d’impact et au suivi de ces expérimen-tations, elle n’approuve pas le lancement de mesures immédiates poussant àdévelopper cette stratégie.Plutôt que d'imposer aux grandes installations des réserves de terrain pourpréparer le stockage de carbone, il vaudrait mieux imposer un plafond d'émis-sions de carbone pour toutes les centrales électriques. La réduction de CO2estautres gaz à effets de serre doit être la priorité absolue.

MARIE-NOËLLE LIENEMANN à votre écoute

En lui écrivant� Parlement européen 47-53 Rue Wiertz ASP 14G101 1047Bruxelles, Belgique tél. +32 2 284 71 02 - Fax +32 2 284 91 02

� Hôtel de ville BP109 62252 Hénin-Beaumont

En lui envoyant un message par email :[email protected]

ETRE INFORMÉ en consultant sur son site internet :http://www.marie-noelle-lienemann.fr

Participez à son blog :http://blog.marie-noelle-lienemann.fr

@

Au-delà de ces 5 directives, l'Union Européenne doitimpérativement :

- RENDRE CONTRAIGNANT L'OBJECTIF DE RÉDUCTION DE 20% DE SACONSOMMATION ENERGÉTIQUE c'est d'autant plus urgent que le prixdu pétrole, du gaz et autres énergies a fortement augmenté. Et celava se poursuivre.

- RENFORCER SES NORMES EUROPÉENNES D'EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE(bâtiments, transports, éco-conception)

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CLIMAT - ENERGIEÇa se décide en Europe

Marie-Noëlle LIENEMANNles socialistes agissent au Parlement européen,

vous consultent

Marie-Noëlle Lienemann, ancien ministre, première adjointeà la mairie d'Henin-Beaumont(62), vice-présidente de la RégionNord-Pas de Calais, membre de la commission de l'environ-nement du Parlement européen.Elle a été nommée à la commission spéciale chargée du chan-gement climatique.

VOUS POUVEZ DIALOGUER AVEC ELLE SUR SON BLOGhttp://blog.marie-noelle-lienemann.fr

Elle siège au sein du Groupe Socialiste du Parlement européen

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