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GAZETTE CITYGROUP CLERMONT FD 2012 Par les militants du PSE Ouverture de la convention PSE - Bruxelles novembre2011 Leaders du PSE avec Poul Nyrup Rasmussen président du PSE de 2004 à 2011 Numéro 1 Il est toujours difficile d'écrire les premières phrases d'un nouveau support de réflexion. Soigneusement pesés et choisis, puis méticuleusement scrutés et interprétés, les mots et les textes argumentés, dont on annonce partout la dégénérescence au profit d'une nouvelle langue de bois, prennent tout leur sens dans la tradition démocratique et militante de la Gauche. C'est depuis fin 2008 que le Citygroup de Clermont, section locale du Parti Socialiste Européen, s'est fondé et se développe sur ces valeurs : débat argumenté, militant et horizontal sur les orientations politiques que la Gauche Européenne doit porter et assumer devant ses militants et ses sympathisants. Aujourd'hui, nous aspirons à un nouveau modèle de la gauche, qui s'appuie sur les conquêtes et victoires sociales qu'elle porte depuis toujours. Mais nous aspirons également à une Gauche qui doit savoir tirer les leçons de ses échecs, et notamment les échecs successifs qu'elle connait, élection après élection dans les pays européens. C'est de cette volonté de débattre de politique que naît aujourd'hui cette gazette du Citygroup de Clermont. Une naissance dans un contexte européen mouvementé : crise du modèle économique libéral, crise des valeurs sociales, crise de la représentation et de la participation démocratique. Une contribution supplémentaire, appelant tous nos camarades à participer et à débattre avec nous Nous vous donnons donc rendez-vous, sur le site du Clermont Citygroup www.clermontcitygroup.eu , sur cette gazette, dans nos réunions, pour discuter des propositions et des visions que la Gauche européenne doit défendre. Longue vie à cette gazette, et rendez-vous au Numéro 2. Alexandre Alaphilippe

Gazette citygroup janvier2012

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1er janvier 2012 [

GAZETTE CITYGROUP CLERMONT FD 2012

Par les militants du PSE

Ouverture de la convention PSE - Bruxelles novembre2011

Leaders du PSE avec Poul Nyrup Rasmussen

président du PSE de 2004 à 2011

Numéro 1

Il est toujours difficile d'écrire les premières phrases d'un nouveau support de réflexion. Soigneusement pesés et choisis, puis méticuleusement scrutés et interprétés, les mots et les textes argumentés, dont on annonce partout la dégénérescence au profit d'une nouvelle langue de bois, prennent tout leur sens dans la tradition démocratique et militante de la Gauche. C'est depuis fin 2008 que le Citygroup de Clermont, section locale du Parti Socialiste Européen, s'est fondé et se développe sur ces valeurs : débat argumenté, militant et horizontal sur les orientations politiques que la Gauche Européenne doit porter et assumer devant ses militants et ses sympathisants. Aujourd'hui, nous aspirons à un nouveau modèle de la gauche, qui s'appuie sur les conquêtes et victoires sociales qu'elle porte depuis toujours. Mais nous aspirons également à une Gauche qui doit savoir tirer les leçons de ses échecs, et notamment les échecs successifs qu'elle connait, élection après élection dans les pays européens. C'est de cette volonté de débattre de politique que naît aujourd'hui cette gazette du Citygroup de Clermont. Une naissance dans un contexte européen mouvementé : crise du modèle économique libéral, crise des valeurs sociales, crise de la représentation et de la participation démocratique. Une contribution supplémentaire, appelant tous nos camarades à participer et à débattre avec nous Nous vous donnons donc rendez-vous, sur le site du Clermont Citygroup www.clermontcitygroup.eu, sur cette gazette, dans nos réunions, pour discuter des propositions et des visions que la Gauche européenne doit défendre. Longue vie à cette gazette, et rendez-vous au Numéro 2. Alexandre Alaphilippe

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L’Europe aujourd’hui et

demain : oui à l’Europe

démocratique !

Intervention d’Alexandre à la convention PSE Bruxelles-

novembre 2012

Les chefs d'Etat et de gouvernement des vingt sept

pays de l'Union européenne se sont réunis pour le

sommet de la « dernière chance » début décembre

afin d'examiner des solutions permettant de sortir

de la crise des dettes souveraines à Bruxelles. Ce

sommet a plongé l’Europe et ses habitants dans un

climat de tension sur l’avenir de la gouvernance

économique de l’Union monétaire, tandis que des

pays payent au prix fort pour lever des fonds et

imposent des mesures drastiques de purge dans

les politiques publiques de leurs nations. Un

tournant majeur s’annonce dans la vie

démocratique de l’Union Européenne : une

réforme des traités est inévitable.

L’Europe est aussi le terrain d’affrontement entre progressistes et conservateurs. La crise financière des subprimes en 2008 où les états ont dû procéder au sauvetage des banques, a mis au grand jour les pratiques frauduleuses du monde financier et le vide politique. Cette crise qui dure a aussi figé le mécanisme de l'endettement des pays aux frais des générations futures. Trois ans après, peu de progrès quant à la régulation des dérives financières: les tentatives insuffisantes des gouvernements majoritairement conservateurs d’enrayer les dettes publiques européennes ont fini par laisser une marge de manœuvre aux marchés pour spéculer à tout vent contre nos économies. La vision idéologique de la crise et le vide politique ont amplifié les difficultés. Les marchés ont mis à l'épreuve la solidarité

européenne qui n'a pas fonctionné, la spéculation s'est engouffrée dans ce vide politique.

La situation est dominée par le couple franco-allemand « Merkosy » qui s’arroge les décisions importantes pour l’UE. Paris et Berlin veulent imposer un renforcement la discipline budgétaire en donnant à la Commission Européenne un plus grand contrôle européen sur les budgets des états membres avec obligation de soumettre son projet de budget à Bruxelles. Le cas échéant, il y aurait rejet du projet de budget d'un pays en situation de déficit excessif qui rendrait automatique l'ouverture d'une procédure pouvant mener à des sanctions.

Un rôle plus important de la Banque centrale Européenne est réclamé afin de rassurer les marchés et la création d’euro-obligations pour mutualiser la dette européenne. Sur ce sujet de très fortes tensions existent du fait des craintes de l’Allemagne d’une hyperinflation (« la planche à billet »). Une autre divergence est que la France reste réticente à un abandon de souveraineté en faveur de l'exécutif européen.

Sans accord possible avec les vingt Sept pays, l'axe franco-allemand souhaite avancer avec les seuls membres de la zone euro, voire une partie d'entre eux seulement en cas de difficulté, un véritable déni des principes d’union et de solidarité.

Autre fait plus grave encore : les deux pays sont d’accord sur un point : il est hors de question de donner un quelconque pouvoir au Parlement européen sur les budgets des états. La démocratie en Europe semble reculer une fois de plus face aux mastodontes du néolibéralisme.

Militant espagnol du mouvement des Indignés, convention PSE Bruxelles novembre 2011

La démocratie européenne est rabotée lentement comme par exemple avec la présence d’une gouvernance technique appelée « Troïka » composé de techniciens financiers du FMI, de la BCE et de la Commission Européenne. Ce groupement hors de tout contrôle démocratique est aux commandes des gouvernements en faillite: la Grèce et l’Italie et bientôt d’autres pays. 60 ans

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après sa naissance sur les ruines de la 2em Guerre Mondiale, l'Union Européenne traverse un changement décisif d’époque, une mutation du fait d’une crise devenue systémique. Dans une société normale, le politique dispose d’une autorité et d’une responsabilité de pilotage et de régulation entre les divers groupes d’acteurs qui composent une société, mais nous constatons que les décisions et les positions de nos dirigeants manquent de courage et d’ambition pour perpétuer la paix civile (en stigmatisant les immigrés, les déviants et les pauvres) et la prospérité des peuples, l’Europe sociale : accès à l’emploi, à un salaire décent, à la couverture maladie, l’accès aux droits..

Désormais, nous sommes installés dans le cercle infernal des dettes et de discours culpabilisants sur fond de sécurité à outrance. Nous vivons dans des rapports délirants où les agences de notations notent « les bons les mauvais élèves » de l’Europe,

devenue une donnée statistique et numéraire au

détriment de 500 millions d’habitants.

Les élites politiques doivent prendre leurs responsabilité, au lieu d’éviter le dialogue, apporter d’autres solutions que la répression, le mensonge. Les grèves générales, des émeutes urbaines et de graves soulèvements des populations dans plusieurs pays ne sont que les manifestations de victimes, entre indignation, soumission et culpabilité. Certes, tous les gouvernements concernés par la crise sont paralysés face au dilemme: d'une part la spirale de l’endettement, le remboursement des banques et d’autre part la perte de légitimité qui les menace auprès de leurs populations frustrées d’un avenir plombé par des dettes. Pendant ce temps, les mouvements populistes se délectent de la crise et cueillent patiemment tel des vautours les victimes de la finance mondialisée. N’oublions pas que l’extrême droite est entrée dans le gouvernement grec après l’échec du referendum en novembre.

Apéritif auvergnat pour le départ de Poul Nyrup Rasmussen

N’oublions pas que la peur appelle le courage et la lutte à travers la coordination des idées progressistes. Les mensonges de notre président français en campagne électorale, nous ne les acceptons plus. Aujourd’hui il préconise la discipline budgétaire et plus de solidarité !!! Mais comment discipline budgétaire et solidarité peuvent ils aller ensemble de la part d’un gouvernement qui a offert plus de 75 milliards d’euros en avantage fiscaux pour les plus riches ?

Nous savons tous que les sommes versées par le FMI et l’UE n’ont donc qu’une seule destination : le remboursement des créanciers de la dette publique, les banques !

Pourtant selon l’Observatoire français des

conjonctures économiques, la généralisation des

plans d’austérité entraînerait l’Union européenne dans une récession de l’ordre de - 1,7 % du PIB en moyenne, en 2012. Ces plans de rigueur sont donc dépassés. Récession = diminution des recettes fiscales= augmentation des dépenses sociales (chômage, allocations). Conséquence ? Les déficits publics explosent ! Ceux qui payent seront les classes moyennes et les classes pauvres, voir la

scandaleuse « tva sociale » en France.

Les militants du PSE présents à la convention : marie Thérèse, Alexandre, Audrey, Boris, Paulette, Lyria, Hada, Sébastien, Jean

Claude

Nos élites veulent un fédéralisme exécutif de crainte de transformer le projet européen en un combat d’opinions argumenté et surtout public ! Nous voulons ce dialogue, c’est un de nos objectifs militants. La peur pour notre avenir, de nos emplois et nos retraites est justifiée mais la peur n’est pas là où on le croit.

Les réactions du président français et de la chancelière lors de l’annonce du referendum grec en octobre nous démontrent que leurs craintes des peuples, de la démocratie, la peur que la majorité silencieuse prenne part à la table ronde des négociations ! Les mobilisations sociales n’en sont qu’à leur début et ne pourront que s’amplifier et se coordonner au niveau européen. .

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L’UE ne peut s’affirmer contre la spéculation financière que si elle obtient les compétences politiques de guidage nécessaire à une convergence des développements économiques et sociaux. Le traité de Rome, dans son préambule, définissait l'Europe comme « union des peuples européens » pour «la paix, la liberté, le progrès économique et social, l'amélioration des conditions de vie et d'emploi des peuples...» Ordinairement, tout projet auquel on adhère, toute solidarité, toute présence forte donne du courage. Quel courage donne l'Europe à nos peuples ? L'Europe aujourd'hui est-elle cet espoir, cette force? On propose aux peuples un pacte de stabilité financière, pourquoi pas?

25 novembre journée internationale de lutte contre les violences : Marie Thérèse et Zita Gurmai, eurodéputée et

présidente du PSE Femmes

Proposons aussi un pacte social communautaire. Une taxe sur les transactions financières envisagée, évoquée, partiellement approuvée ne voit jamais le jour. On organise la baisse des salaires et des protections sociales dans certains pays, jamais suffisante d'ailleurs, la réussite économique semble exiger le travail « gratuit des travailleurs ». La réussite économique au prix d'une baisse des salaires et des protections sociales de certains pays, au prix du chômage, de la précarité, mais alors la réussite économique, pourquoi, quelle réussite économique ? Tout dépend de nos objectifs, de nos choix, ces choix sont politiques. On ne peut imaginer un monde où il y ait une économie qui ne soit pas dirigée par une politique. Cette politique, si l'on s'en tient au préambule du traité de Rome, se veut économique et sociale. La politique fait le lien, conformément à son étymologie entre polis « cité organisée » et polileia « constitution et ensemble des citoyens », dans ce cas là, elle est démocratique et riche de la force fédérée de chaque citoyen. La période de crise que nous traversons est le moment crucial où de nombreuses questions se posent, la plus importante est celle du sauvetage de l’euro, mais sauver l'Euro, c’est sauver l'Europe? La vraie question à poser est « Pourquoi l’'Europe? »

Alors la politique doit l'emporter sur la finance et le marché. L’Europe aujourd’hui et demain : oui à l’Europe démocratique ! Nous, européens des City Groups du PSE, estimons que nous avons notre place dans cette phase pour y prendre notre

responsabilité de citoyens européens : dans une

Europe consistante, basée sur un projet politique articulé, et non sur un marché ouvert à tous les

vents et à tous les comportements. Dans une

Europe solidaire dans les faits et non seulement

dans les discours , où la solidarité engage tous les

acteurs (politiques, économiques et sociaux) dans un équilibre dynamique entre les produits (les bénéfices) et les charges (les obligations) ; dans une Europe démocratique basée sur la consultation des citoyens et le rôle d’un Parlement qui ne soit pas seulement un organe décoratif et consultatif ; dans une Europe volontaire, qui ne soit plus un ectoplasme mou livré aux jeux des lobbies et des minorités ploutocratiques et qui dénie le droit d’expression aux citoyens.

Pour établir cette Europe, nous sommes disposés à

faire les efforts de persévérance, de militance et de

formation, qui nous permettent de devenir des

citoyens compétents, actifs et responsables. Nous

nous sentons autorisés à poser les questions

suivantes : le rôle politique de pilotage et de

régulation est-il exercé par les responsables divers

dans le respect et pour le service des citoyens ? Le

passage à une Europe consistante est possible par

le franchissement d’un degré supplémentaire

d’intégration, de fédéralisme, et de cohérence

entre les droits et devoirs des Etats qui la

composent, des Entreprises qui y sont actives, des

Citoyens qui la constituent .

En conclusion de ce texte, voici le préambule du

Parti socialiste Européen, ces phrases sont le socle

de nos actions : « le socialisme et la social-

démocratie sont les héritiers d’une longue et riche

histoire, pavée de combats incessants pour

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améliorer la vie de millions de personnes et sur

plusieurs générations. L’Etat providence, la

couverture maladie universelle, l’enseignement

gratuit et la lutte pour les droits fondamentaux

sont des batailles politiques »

Débat sur le logement en Europe lors de la Convention PSE

Bruxelles novembre 2011

Aujourd’hui, les combats continuent et nous

obligent à nous surpasser, guidés par les valeurs

fondamentales que sont la Liberté, la solidarité et

la justice. Ce sont des valeurs universelles et

inaliénables. En tant que militants européens, c’est

notre devoir de le rappeler. La relance du projet

européen est au cœur de nos préoccupations.

Après-guerre, la construction européenne a garanti

la paix, nous nous battons à présent pour

l’émergence d’une Europe politique qui permette

de construire l’Europe sociale. Nous ne voulons

pas d’une Europe qui soit limitée à un espace de

libre-échange économique, sans règles, ni

protections sociales. Nous ne voulons plus du

dumping social et de la casse des services publics.

Pour cela, nous portons un projet fort d’Europe

sociale et politique, en étroite collaboration avec

les 31 partis socialistes, sociaux-démocrates et

travaillistes de l’Union Européenne et les forces

progressistes européennes.

*

Rédacteurs : B.Hugues, A.Alaphilippe, H.Bourzama,

P.Daviet

Crédits photos jean Claude Labourier

Nous Contacter [email protected].

Site web www.clermontcitygroup.eu.

AGENDA Des prochains événements du Citygroup

Clermont

Mars 2012, Café Europe : débat public avec des

eurodéputés 9 mai 2012, Journée de

l’Europe

25, 26,27 Mai 2012 Journées du Manifesto Days : ouvert au public avec

rencontre de militants de toute

l’Europe, ateliers, débats, concerts

au festival Europavox

Militants européens lors de notre apéro auvergnat à Bruxelles

novembre 2011