Nous sommes si différemment identiques

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  • 28 u Libration Lundi 14 Dcembre 2015

    Front de gauche:merci pour ces lections!Pour la gauche de la gauche, les rgionales sont un checcuisant. Au gr des reculs lectoraux, les appareils du Frontde gauche ne dfendent plus, dans ces fusions, que leurpropre survie: comment incarner alors une alternative?

    E videmment, les rsultats des lec-tions rgionales sont durs avaler.Dans un ocan dabstention, lapousse du Front national est au centre dudbat. Mais qui ne sattendait pas cettedbcle programme? Bien sr, cet checest dabord celui de la politique librale dugouvernement socialiste. Mais soyonshonntes: cet chec, cest aussi celui de lagauche de la gauche. Alors que les alter-nances se suivent et se ressemblent, alorsque le Parti socialiste comme lUMP appli-quent, tour tour, les mmes politiquesdaustrit, alors que le chmage et la pr-carit continuent daugmenter, alors queles crises financires senchanent, alorsque le drglement climatique saggrave,alors que, plus que jamais, il y a besoindune alternative, le Front de gauche na

    pas su lincarner. Pourquoi en six ans na-t-il pas russi son pari initial : passer entte de la gauche et devenir majoritaire?On arrte tout et on rflchit. Ctait lemot dordre de lAn 01 en 1970. Finis-sons-en avec le Front de gauche, et tra-vaillons enfin autre chose!Cartel lectoral sans cohrence politiqueforte, le Front de gauche na sans doutejamais russi se positionner clairementdans lespace politique. Quand certains servent aux portes du pouvoir, dautres sesatisfont trs bien de ntre que la vita-mine de la gauche, ceux que lon choisit aupremier tour pour envoyer un message.Les critiques les plus radicales des renonce-ments du gouvernement Hollande nemp-chent pas, en effet, lappel systmatique etillisible se rassembler autour du PS au se-cond tour. Certes, la puret idologique napas suffi pour faire de Lutte ouvrire ou duNPA des partis de masse, mais le position-nement en dehors de lchiquier politiqueclassique est nettement un ressort fort de ladynamique du FN. Au gr des reculs lecto-raux, les appareils du Front de gauche ne

    dfendent plus, dans ces fusions, que leurpropre survie: comment incarner alors unevraie alternative, une force qui va?A Bobigny: 73% dabstention. Les classespopulaires ne sont majoritairement pasalles voter dimanche 6 dcembre. Cetteabstention est logique, la gauche ne les re-prsente plus. La sociologie des organisa-tions du Front de gauche sest, comme celledu PS, dangereusement loigne de leurbase populaire. Conscient de ce dcalage, leFront de gauche a eu recours, comme tousles autres partis, la vieille ficelle du ci-toyennisme. On affiche quelques citoyens(les guillemets sont ncessaires) comme onaffiche quelques reprsentants des mino-rits. Plus profondment, le Front de gau-che narrive pas clarifier qui il sadresse.Il a hrit de la gauche des annes 80 ce tra-vers du misrabilisme: ne plus penser lasocit en terme de lutte des classes, il secantonne dfendre les opprims, lespauvres, les exclus. Il aurait pourtant euvocation mettre les classes populaires,majoritaires dans le pays, au centre de sonprojet. A partir de l, il aurait pu rassembler

    ParSYLVIEAEBISHERet FABIENMARCOT

    Anciens militants du Front de gauche

    Manifestation lappel du

    Front de gauchepour dnoncer

    laustritet la financeet appeler

    un changementde rpublique, Paris, le 5mai

    2013.

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  • Libration Lundi 14 Dcembre 2015 u 29

    une majorit sociale, en dfendant tousceux qui le systme actuel ne promet quedclassement, des classes populaires auxprofessions intermdiaires voire aux clas-ses moyennes suprieures. Il en est loin.Mais devenir majoritaire lectoralement,cest dabord conqurir les curs et lesconsciences. Ce sont des dizaines dan-nes de bataille culturelle pour mettre enavant des thmes scuritaires et la peurdes trangers, relays par les mdias etune grande partie de la classe politique,qui fait aujourdhui la force du FN. Ce sontles dizaines dannes de bataille idolo-gique mene par les partisans du nolib-ralisme, martelant le TINA (There is NoAlternative!), la rptition des dfaitessociales qui psent sur les consciences etcrent la rsignation. Etre une vraie forcepolitique, cest dabord convaincrequil existe une alternative, cest sextrairedes thmes que nos adversaires nous im-posent. Mais depuis les annes 80, la gau-che ne veut plus changer la vie. Elle nepropose plus que de rsister laustrit,autant dire simplement ralentir la catas-trophe. Mme le Programme communavec Mitterrand allait plus loin que Lhu-main dabord! Qui croit que des forcespolitiques dont le programme tient en undrapeau, quelques slogans de manif(Non la loi Macron!, La retraite 60 ans!) et une srie de mesures parasyn-dicales peut raisonnablement incarnerune alternative? Les mots, les slogans,jamais remis en cause et rpts en boucleentre convaincus, ne parlent plus per-sonne. Qui espre vraiment convaincre entendant un tract Contre la marchandisa-tion!, Non laustrit!?Cest avec lenvie quil faudrait renouer.Lenvie dy croire. Lenvie de construire unprojet ensemble. Lenvie de simpliquer.Lenvie daller voter. Lenvie sancre dansun projet positif, partant des proccupa-tions concrtes quotidiennes pour cons-truire un tout cohrent. Un projet qui se-rait radical parce quil sattaque la racinedes problmes et non parce quil est contretout. A quand un mouvement dont les pro-positions seraient plus fortes que ce quilconteste? Remisons enfin nos mots demilitants qui glissent sur les consciencessans jamais toucher ceux qui ils sadres-sent. Osons ne pas assner nos symbolescomme un pralable. Parlons pour treentendus. Dans ce domaine, Podemosaura au moins eu le mrite de lancer despistes. Il faut prendre conscience de com-bien se joue sur ce que lon incarne: plusquun programme trs dtaill, ce sont cesquelques adjectifs qui nous sont accolsqui nous identifient. Nous avons besoin defracheur! Du fond la forme, tout doitconcorder pour incarner une force posi-tive, nouvelle et radicale. Pour y arriver,il nous faudra oser un jour de nouveauxoutils et de nouvelles ttes, vraimentreprsentatives et incarnant lavenir.Le Front de gauche est mort. Il aura permis la gauche parpille de relever la tte maisil ne suffit plus. Le score dEurope Ecologie-les Verts (EE-LV), mme alli au Front degauche, montre que ce nest pas dun re-groupement de toute lopposition de gau-che que viendra lalternative. Cest dunevraie recomposition dont nous avons be-soin, qui fasse bouger les lignes et se passepar-del les appareils politiques actuels,sancrant profondment dans la socit.2017 est dj dans toutes les ttes, inutilepourtant desprer avoir russi cette recom-position dici l. Une telle recompositionprendra du temps: prenons-le, osons-le,vraiment.

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  • 0123 JEUDI 17 DCEMBRE 2015 Courir derrire le FN est une fuite Pour Jean-Pierre Raffarin, la droite doit abandonner les drives populistes

    ENTRETIEN

    JeanPierre Raffarin, snateur de la Vienne et ancienpremier ministre, incarne lecourant humaniste au seindu parti Les Rpublicains

    (LR). Il tire les enseignements duscrutin des rgionales.

    Comment interprtez-vous lviction de Nathalie Koscius-ko-Morizet de son poste denumro deux des Rpublicains et son remplacementpar Laurent Wauquiez ?

    Ce nest pas un bon signal.Lviction est une mauvaise solution. Lapaisement est le pralableau rassemblement.

    Est-il encore possible davoir un avis divergent chez LR ?

    Chacun peut et doit assumer salibert dopinion. Je ne vois pas demanquements lthique de la di-versit chez NKM.

    Votre refus de rester prsident du conseil national du partia-t-il un lien avec votredsaccord avec Nicolas Sarkozy sur le ni-ni ?

    Quand Nicolas Sarkozy a an-nonc lorganisation dun conseil national en fvrier 2016, jai dit que je ne le prsiderai pas. Dans lapriode qui souvre, je souhaite rester libre, sans occuper une fonction qui puisse me priver demes liberts dexpression etmempcher de mengager dans lacampagne de la primaire. Cestune force que dtre dsintress.

    La pousse du FN aux lections rgionales doit-elle aboutir une recomposition politique ?

    Oui. Il faut avoir conscience ducontexte dextrme gravit danslequel nous sommes. Nous vi-vons trois crises simultanes. Noublions pas, dabord, que noussommes dans une situation de guerre. Les menaces terroristes restent fortes contre notre pays. Ensuite, la crise conomique etsociale est, elle aussi, profonde. Lasituation de lemploi est particu-lirement proccupante car il nya pas de perspectives dclaircie. Enfin, nous sommes confronts une crise politique, avec un FN

    haut et en position de se qualifier au second tour en 2017, ce qui doitnous interpeller durablement.

    Il nous faut combattre limpuis-sance politique. Pour cela, le PS devrait rompre dabord avec le Front de gauche puis avec ses frondeurs pour devenir un vraiparti social-dmocrate. De notre ct, nous devrions regagner la confiance des lecteurs en aban-donnant les promesses intena-bles et les drives populistes. Riennest gagn pour 2017.

    Pourquoi souhaitez-vousque la droite travailleavec le gouvernement ?

    Il ne sagit pas de faire un gou-vernement dunion nationale, LR et le PS sont dfinitivement ri-vaux. Mais si lon veut viter que le FN soit la cl de llection de 2017, il faut engager de manire prioritaire une action contre le chmage, premire source duvote FN.

    Lopposition devrait soutenir legouvernement sur un projet am-bitieux. Pour cela, Manuel Vallsdevrait associer lopposition llaboration des mesures desti-nes faire reculer le chmage. Cesujet doit runir lensemble de la classe politique pour que lon mette en uvre un plan rpubli-cain pour lemploi ds le mois dejanvier 2016, avec un dveloppe-ment de lapprentissage, des faci-lits pour les investissementsdans les entreprises, un vrai all-gement des complexits

    Beaucoup dlus LRy sont opposs

    La bataille politicienne sur ce su-jet est irresponsable car elle nour-rit le FN. Parier sur lchec des so-cialistes en matire demploi se-rait pour lopposition une erreur car la carte du vote FN et celle duchmage sont quasiment super-posables. Le sursaut politique r-publicain observ dans les urnes peut tre prolong par un sursautconomique rpublicain. Cest une rponse de fond et daction la monte de lextrme droite.

    Pourquoi vous tes-vousoppos la ligne du ni-ni porte par Nicolas Sarkozy ?

    Il fallait montrer que nous vou-

    lions absolument viter quune rgion de France tombe dans les mains du FN. Nous aurions pu af-ficher clairement cette priorit.

    Il nous faut une thique rpubli-caine : les socialistes sont nos ad-versaires mais notre attitude nepeut pas tre la mme lgard dun rpublicain et dun extr-miste.

    La ligne droitire de Nicolas Sarkozy peut-elle mener votre camp la victoire en 2017 ?

    En tant que reprsentant de lex-UDF, avec des convictions libra-les et humanistes, jai videm-ment des diffrences politiquesavec Nicolas Sarkozy. Je reconnais sa puissance et sa capacit dauto-rit. Sa ligne politique est une par-tie forte de notre mouvement mais ne peut pas reprsenter toutle mouvement.

    A-t-il raison de reprendredes thmes du FN pour sduire ses lecteurs ?

    Courir derrire le FN est unefuite et une stratgie fragile. On doit formuler des propositions suffisamment fortes, crdibles et incarnes pour faire venir les lec-teurs sur nos ides, au lieu daller vers ce que propose le FN. On ne doit pas aller chercher les lec-teurs frontistes en disant votre colre est lgitime mais en d-montrant que nous avons les bonnes rponses pour eux.

    Y a-t-il un risque dimplosion de LR, entre les droitiers et les modrs ?

    Le rassemblement est ncessairecar il faut qualifier notre candidat pour le second tour de la prsiden-tielle. Or, ce nest plus acquis par lefait nouveau que le FN sest mis en

    position probable datteindre le second tour en 2017. En 2002, la cration de lUMP permettait de qualifier notre candidat. Depuis, laculture centriste-librale a t en partie dissoute dans lensemble. Cest une faiblesse. La culture du volontarisme et celle de la temp-rance doivent cohabiter et coexis-ter. Si cela ne devait pas tre le cas lavenir, la qualification de notre candidat au second tour de la pr-sidentielle deviendrait incertaine.

    Manuel Valls

    devrait associer

    lopposition

    llaboration dun

    plan rpublicain

    pour lemploi

    Jugez-vous Franois Hollande renforc aprs les attentats, la COP21 et les rgionales ?

    Le prsident fait preuve dunehabilet redoutable. Il est plus forten politique quen conomie. Il a parfaitement gr la COP21, a t la hauteur lors du drame national il y a un mois et a ralis un coup de matre politique, en retirant ses candidats aux rgionales en PACA et dans le Nord. Cet acte dapparence dsintresse, cestce que demandent les Franais lapolitique. Je mesure les arrire-penses et la part de malice deFranois Hollande, dont il ne faut pas sous-estimer lhabilet pour 2017. Russir sortir le chmagedes radars de lopinion publique fut trs efficace. Vigilance. p

    propos recueillis par

    matthieu goar

    et alexandre lemari

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  • Mercredi 16 dcembre 2015Les Echos

    Laverticaleduconformisme

    D epuisdessicles, lasocit fran-aise est organise en grandsappareils verticaux, ce qui larend difficile rformer.

    Tel est le cas dans lordre institution-nelo,depuis1962,llectionausuffrageuniversel du prsident de la Rpubliquevientcouronnerunelonguetraditiondepouvoir centralis. Le chef de lexcutifincarnelasouverainetpopulaire,privi-lge quil partage avec le lgislateur.Quest-cequelintrtgnral ?Lexpres-sion de la volont du peuple rpondaitRousseau, depuis lequel le concept napastmodifi.LEtatensonsommetestdonc le seul gardien de lintrt gnral.

    De faon plus gnrale, notre sys-tme politique est verticalispar lorga-nisation mme des partis, qui sontreconnusparlaConstitution.Leurshi-rarchies internes, toutes similaires,sont ajustes sur la trajectoire idaledune carrire visant conduire leursmeilleurs lments aux plus hautesfonctions : militant de base, responsa-bledunesectionlocale,secrtairedunefdration dpartementale, membredun conseil national, puis dun bureaupolitique, enfin, chef de parti. A ceniveauondevient,commesoutiendansla majorit, comme adversaire danslopposition, un interlocuteur du gou-vernement et un invitdes mdias.

    Les appareils syndicaux sont btis lidentique. Un chef syndical doit sui-

    vre, dans lordre conomique et social,un parcours similaire celui de sonhomologue en politique. A lintrieurde chaque centrale syndicale, les pro-motionssefontdansdesconditionsquine sont pas trs diffrentes de celles envigueur dans les partis. Et llection intervalles rguliers des reprsentantsdu personnel dans les entreprisesdonne aux responsables lus une aurade lgitimit qui sapparente celledont se prvalent les politiques.

    Pouvoir politique et contre-pouvoirsocial, issus de deux matrices similai-res, discutent donc et, le cas chant,saffrontent, chacun au nom de lint-rt gnral, du haut de leurs pyrami-des respectives. Le dialogue social sedroule entre grands dirigeants, aus o m m e t d e l a m o n t a g n e . C e l a ,dautant que le monde de lentrepriselui-mme a accept dentrer dans cemodle. De manire paritaire, les par-tenaires sociaux ont divis le systmeproductif en sept cents branches, cha-cune ayant vocation crire sa con-vention collective, comme si les struc-turesdelconomietaient intangibleset les frontires entre activits figespour lternit. Dans ce superbe jardin la franaise, les normes descendentdu ciel vers la terre : dabord la loi(lEtat), puis laccord interprofession-nel (niveau du patron du Medef et desleaders des confdrations syndica-les), puis les accords de branche (fd-rations), puis dentreprise (sections).

    Cette verticalitgnralise a une tri-ple consquence. Tout dabord, lentre-prise constitue et le salariat y sont par-faitement reprsents, jusquau plushautniveau.Maislesprofessionsquinerelvent ni de lune, ni de lautre et nontpas su organiser leur reprsentation en

    pyramides de mme hauteur sontstructurellement dclasses. Tel est lecas des professions librales, des mde-cins,desavocats,desartisans,desentre-preneurs individuels : lorsquils apos-trophent lEtat, den dessous si je puisdire, ils donnent limpression de dfen-dre des intrts particuliers, contrelintrt gnral. Donc ils sont suspectsavant mme deparler.Quantceuxquinont pas de reprsentation propre (leschmeurs), ils nexistent pas.

    Deuxime consquence, comme lesstructures productives sont immuablesetquelessalarisleursontattachsvie(ou vus comme tels), notre systme deprotection sociale est fond sur lentre-prise ou la branche, jamais sur lindi-vidu. Formation professionnelle, sant,prvoyance, retraites complmentai-

    res,lemployeurdoittoutnaturellementfinancer lentretien dune force de tra-vail qui ne dpend que de lui et na pasdautre destine. Jean Jaurs voyait djle salariat comme une forme amlioredu servage. Donc, que le patron paye !

    Dernire consquence, sans doute laplus grave, ces pyramides sont desmachinesfaireremonterlesdivergen-cesaunomdeconceptionsopposesdelintrtgnral, jamaisoupresque lesrsoudre de manire transverse, auxniveauxlesplusdcentraliss.Chacuneest porteuse dune idologie propre, caractre bien tabli et stable dans letemps. Pour y faire carrire et monterles chelons, il faut donc en pouser lesprincipes : les promus sont les pluszls au service de lorganisation et desides qui laniment. Le politiquementcorrect est localement dominateur,les penses nouvelles partout suspec-tes.Ainsilesappareilsverticauxsont-ilspar nature conformistes, peu capablesdimagination et donc vous par natureau conservatisme et la sclrose.

    Or ce modle est inadaptau mondedaujourdhui. La souverainethexago-nale de lEtat est sans effet au-del desfrontires, dans une conomie mon-dialise o seule la comptitivit deloffre a quelque vertu. Dans lordreinterne, linnovation digitale et lanumrisation de lconomie boulever-sent lorganisation de la production etcassent les sparations de plus en plusartificielles entre branches. Le systmefranais va devoir pouser ces nouvel-les donnes, sous peine dune vritablergression collective, dont la tentationest malheureusement visible. La verti-calitde nos structures rend la rformeimprobable. Elle est cependant inluc-table. Il va falloir, dune manire ou delautre, remettre de la transversalitdans nos fonctionnements par unevraie dcentralisation du dialogueentre les intrts concerns et asseoirnotre systme de protection sociale surlindividu tout au long de ses diversemplois, plus que sur des branches etdes mtiers dont la prennit nest pas assure. Comment mettre de la moder-nit l o rgne aujourdhui le confor-misme ? La rponse nest pas simple

    Jean Peyrelevade est prsidentde la banque Degroof Petercam France.

    Notre modle produitdes divergences au nomde conceptions opposesde lintrt gnral.

    Aujourdhui,les problmes doiventtre abords de faontransverse, dcentralise.

    LACHRONIQUEde JeanPeyrelevade

    Lorganisation verticale de notre appareil politique et social produit desnormes descendant du ciel vers la terre. Chaque ide nouvelle y est suspecteau sein de corps hirarchiss. Un modle inadapt au monde moderne.

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    ChangementLiberation_14Decembre2015_Front.GaucheLiberation/Paris-1 ... 14/12/2015Ides28 - IDE-00128 - IDE-001