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Séismes part2

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  • 1. TmoignageAurlie tait Port au Prince le 10 janvier 2010, voici son tmoignage.Jtais Port au Prince, dans mon bureau. Ctait en fin daprs-midi, 5heures moins 3 prcisment. [. . .]Ca a trembl petit petit sauf que a sintensifiait, a sintensifiait, asintensifiait. [. . .]Jtais accroch mon bureau en train de bouger latralement dun mtreenviron, lhorizontal. Les secondes sont des heures. On a peur et on sedit quon va peut-tre mourir. Ca nous traverse lesprit ce moment-l. Aumoment o jai ralis que ctait peut-tre un tremblement de terre etque ma vie en tait en danger, jai tent de me lever mais en fait lesmouvements du sol taient tellement grands que je nai pas pu medplacer, je suis directement tombe. Donc jai ragi trop tard pourpouvoir mchapper. Heureusement le btiment, assez endommag, nesest pas effondr. Les murs latraux se sont compltements effondrs.Heureusement a sest arrt. On essaie de sortir mais je ny suis pasarrive. Les murs se sont affaisss et je narrivais pas ouvrir la porte.Jai appel laide et un collgue, dont la porte tait reste ouverte, arussi ouvrir ma porte. Une fois dehors, on sest dit Je narrive pas y croire, cest pas possible. On sort peine du bureau, on ne sait pas cequi se passe. On se dit quil vient de se passer quelque chose de grave eton du mal y croire.Au moment o je suis sortie de monbureau, jai vu ce nuage de fumeslever de la ville. Ctait lapoussire de toutes les pierres, detoutes les constructions qui se sonteffondres. Ctait chaotique.

2. En sortant, on a ralis quune famille de 5 personnes tait coince etavec mes collgues, on a russi les remonter Ctait risqu, stressant.Les gens ont fait preuve dun courage exceptionnel Les enfants de lafamille se sont laiss faire. Mais quand on est sorti dans la rue, a a tautre chose. Ctait un petit peu lapocalypse. Tout le monde tait dans larue, paniqu, beaucoup de cris, de pleurs parce que les gens ont eu letemps de raliser ce qui se passait, de se rendre compte, pour certains,quils avaient perdu des proches, quils avaient souvent tout perdu. Lessecousses continuaient, le 1er rflexe a t de se dire : on ne va pasrester proche des btiments, o est-ce quon va aller passer la nuit ? Onne va pas rester proche des btiments. O est-ce quon va aller passer lanuit ?A un endroit o on pourraittre en scurit. Le directeur apens la rsidence, il y a ungrand jardin, cest une grandepelouse, on peut essayer dyentrer et dy rester pour lanuit. On a russi y rentrer etdautres personnes de lacommunaut franaise ont eu lamme ide. On essaie dechercher des informations. Onva aller chercher dautres personnes mais ce nest pas prudent dans lanuit. Donc on essaie de rester regroup avec dautres personnes puis lesrassurer. On va chercher un peu de nourriture pour les enfants, un petitpeu boire pour tout le monde. Il y a de la solidarit. La nuit se passe. Lelendemain, on essaie de capter la radio, on arrive avoir des informations,on veut savoir ce qui se passe, ce qui va se passer, quelles sont lesnouvelles, etc. . . On reste connect avec le peu dnergie quil y a de dedisponible ce moment-l pour avoir des informations. Les tlphones nefonctionnent plus. Impossible pour les trangers de prvenir leur famille.Le lendemain matin, le premier rflexe est daller chercher ses proches,ses amis aux endroits o ils taient supposs tre et aussi de retournerchez soi pour savoir ce qui stait pass. On tait dans un immeuble, on vadire confortable, rcent, de 4 tages. On fait tout le trajet pied, lesrues taient compltement bloques. La vision est terrible, il y a labsence 3. dun norme immeuble et ce moment-l, on ralise que limmeuble na pastenu. Il ne restait quun tas de gravats. Impossible de retrouver quoiquece soit. Ma premire occupation a t de savoir o taient les personnesqui vivaient proches de la maison. Il y a eu une victime, une amie. On ne ralise pas tout de suite lachance quon a. On pense dabordaux autres et on se rend compteplus tard, quand jai pu voir mafamille, quon a de la chance ainsique notre famille.On navait plus de papier, plus devtement, plus rien. On tait unecharge en nourriture, en eau. Ctaitraisonnable que notre directeurprenne la dcision de nous rapatrier. Je dcide de revenir au plus vite enHati parce que ce dpart, pour moi, mme sil tait raisonnable, je ne laipas choisi.Nathaniel, 6me