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7 e Rencontres nationales de la presse territoriale Donner du rythme et de la lisibilité à son journal grâce à l’iconographie Philippe Bissières Graphiste, conseil éditorial [email protected] #PresseTerr

Donner du rythme à travers l'iconographie

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Page 1: Donner du rythme à travers l'iconographie

7e Rencontres nationales de la presse territoriale

Donner du rythme et de la lisibilité à son journal grâce à l’iconographie Philippe Bissières Graphiste, conseil éditorial [email protected]

#PresseTerr

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Le magazine, un média de l’image tout autant que de l’écrit

•  Chemindeferéquilibré

•  Variétédestraitements

•  Originalité•  Par8-prisvisuel•  Légende(s)•  …

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•  Regardez-vous faire lorsque vous feuilletez un journal. Presque toujours votre œil se dirige d’abord vers la photo; presque toujours vous lisez la légende qui l’accompagne.

•  Constat 1 : la photo est souvent la première entrée dans le sujet.

•  2 : La légende est souvent la première entrée rédactionnelle après le titre.

•  3 : si la légende existe, c’est bien que la photo ne se suffit pas elle-même.

La photo, puissant activateur d’intérêt La photo n’est pas qu’une illustration. Information à part entière, elle fait aussi « teasing » vers le texte. Dans le processus de mémoire, elle occupe une place privilégiée : on se souvient parfois d’un sujet par la photo qui l’informait.

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Le chemin de fer C’est en construisant le chemin de fer par l’alternance des masses – illustrations et textes – que se met en place le rythme du magazine. Sommaire attractif, attaques fortes, relances visuelles régulières, etc.

L’équilibre texte/image Mises à part les tribunes des partis, on devine une parité presque exacte entre texte et images. Par ailleurs, en dehors de la publicité avec un fond rouge, la photographie est le contrepoint exclusif du texte avec quatre grands formats, Une comprise.

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L’image, parent pauvre Les fonds couleurs font illusion : ils sont le contrepoint principal des textes. Deux grands formats de photos seulement et, hormis en page 5, uniquement des petits formats. La diversité des modes de traitement est faible. L’alignement de tous les rubriques – en capitales et dans un corps considérable par rapport aux titres* – contribue à l’uniformité des pages. * Une erreur de conception : le contenant de classement prend le pas sur le contenu de l’information d’actualité.

L’échelle des illustrations Le rythme d’un magazine est aussi lié à la diversité de l’échelle des photographies : double page, page entière, trois-quart de page, demie, etc.

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Diversité et pertinence, les piliers de l’édition magazine L’originalité d’un mode de traitement illustratif ne suffit pas à rendre passionnant le feuilletage et la lecture d’un magazine. C’est la diversité et la pertinence des solutions d’illustration qui fait l’intérêt, la prise en main du lecteur. Associés à une bonne mise en page – mais cela va généralement de pair, car les bons graphistes sont souvent partenaires éditoriaux – et à l’exigence sur les contenus, cela produit de l’excellence éditoriale. Ce sont les lecteurs qui plébiscitent alors le magazine, avant Capcom ! Le rythme et la lisibilité du projet sont corollaires de cette diversité. Quand à la lisibilité visuelle proprement dite, elle est technique : affaire de typographie et de qualité de contraste.

Un effet bœuf ! Quid après l’effet optique ébouriffant ? « Ça bouge », certes, mais encore, en matière d’info et de sens ?

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Les modes de traitement illustratifs de magazine

•  Laphotolégendée•  LAphotoreportage•  Laphotodesélus•  L’info-graphie•  Laprésencehumaine

•  Lesformats

•  Lesconcep8onscoupléestexte/image

•  Lesphotosdegroupe•  L’usageduflash•  Lesphotosprétextes•  Lesdétourages

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La photo légendée C’est un mode fréquent de traitement des rubriques d’actualité. Il peut être mis à profit pour des reportages. Un plus fort impact sera donné si ces longues légendes sont titrées.

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Un reportage en une photo Exemple original d’un reportage sur un équipement départemental. La photo est très composée et réuni tous les acteurs du projet. L’usage d’un temps de pose long (filé sur les enfants) ajoute une touche de créativité.

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La photo des maires en édito Sur 18 magazines consultés, un seul présente l’édile en situation de relation soci ale, de contact, d’écoute, ce pour quoi il-elle est en grande partie élu-e. Photos statiques, hors de tous contexte : la plus mauvaises façon de démarrer la lecture d’un magazine de proximité.

Etc.

Lointain ou proche ? La même photo du maire publiée à chaque parution est un non sens par rapport à la nature de sa fonction. L’édile devrait être représenté chaque fois en prise avec un événement de terrain différent.

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La scénarisation de l’info Dans chaque numéro, on peut réserver un traitement illustratif particulier à une ou plusieurs rubriques. Les variables sont minutieusement définies et, une fois choisi, ce registre de traitement est toujours le même. Sa constance caractérise la rubrique : – photo, illustration, infographie – permanence des auteurs pour une série de parutions (6 mois, 1 an…), – traitements rédactionnels récurrents (mots-clés, chiffres…) – etc.

Mise en scène, Regrouper des chiffres et indices pour faire sens est bien. Les mettre en scène apporte le « plus ». Le bon scénario fait la bonne série… pas seulement à la télé !

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La Ville est faite pour l’Homme La préoccupation de l’homme est en général au cœur de l’information. Cela se manifeste d’emblée par le choix des photos. Toutes doivent être animées par un personnage, qu’il soit acteur ou témoin, connu ou anonyme, dynamique ou passif. Dans un chantier en cours ou réalisé, dans un site touché par une catastrophe, c’est l’homme qui donne à la fois l’échelle des travaux ou du sinistre et sa dimension émotionnelle.

Avec et sans, La présence humaine est une indication d’usage, de familiarité, d’appropriation des lieux par les citoyens.

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Les formats Dans une page, à moins d’en faire le parti pris de traitement d’une rubrique, on évitera que des formats trop proches se côtoient. Grands formats et petits formats, gros plans et plans d’ensemble sont associés. La page n’en est que plus animée. Le grand format n’est pas seulement réservé aux plans d’ensemble et le petit aux portraits : un beau portrait sur une largeur de page informe certainement autant – ou en tout cas autrement – sur le caractère d’un interviewé que l’équivalent en texte.

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Conception conjointe texte/image Il va de soi que la conception éditoriale associe étroitement les traitements rédactionnels et illustratifs. Leur adéquation établit l’originalité de la rubrique.

La découpe en arguments ou mots-clés Sur un fond photo, on abandonnerait rapidement la lecture d’un long texte. Sa découpe en items graphiquement soulignés permet au lecteur de rebondir d’un paragraphe à l’autre. Le contraste doit être prévu à la prise de vue pour permettre une bonne lisibilité, risque majeur de cette formule.

La priorité à l’image Deux portraits, deux approches radicalement différentes. Celle-ci-dessus est élégante et classique. Les deux exigent l’excellence photographique.

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La contribution des habitants On faisait rubrique autrefois des recettes des habitant-e-s. Aujourd’hui, se mettre en scène sur les réseaux sociaux est à la mode. Sympathique, mais attention toutefois à la vacuité des messages quand on imite les banques d’images…

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Les photos de groupe La valeur d’une photo locale est souvent localement appréciée à l’aune de la quantité de figurants. De ceux qu’on montre on espère peut-être qu’ils seront reconnaissables... et qu’ils se reconnaîtront. Le genre a ses limites : émiettement de la représentation, difficultés d’identification, conformisme et platitude des plans frontaux... L’idéal serait de pouvoir réserver ce traitement photo à des rubriques particulières et d’en faire un style de traitement, l’efficacité venant dans ce cas de l’accumulation.

L’usage du flash - 1 Ici, un usage primaire et maladroit du flash sape le traitement éditorial. Il n’y a plus d’ambiance. Avec la sensibilité des appareils d’aujourd’hui, le flash est rarement nécessaire.

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L’usage du flash - 2 Intéressant contre-exemple concernant le bannissement souvent nécessaire du flash dans les prises de vues. Maitrisée par un bon professionnel, l’usage de l’open flash (flash doublé d’un temps d’exposition plus long que celui du flash) est spectaculaire. Il éclaire le contre-jour en respectant l’ambiance, avec une touche de fantaisie apportée par la flore. Noter l’originalité du point de vue : le photographe est à plat ventre…

Page 18: Donner du rythme à travers l'iconographie

La vacuité des photos « d’illustration » Trois exemples d’usage de photos prétextes qui n’apportent rien, ni à l’information du sujet, ni à l’agrément de lecture. La première, d’une esthétique ripolinée, est lointaine des usagers et du sujet de l’info. La seconde, dans un esprit publicitaire euphorisant, loin de crédibiliser l’info, frôle le ridicule. La troisième, exagérément blanchie pour permettre la lisibilité (et encore…) est hors contexte. Ce sont des illustrations-tapisserie, inutiles et paresseuses. Le lecteur n’est sûrement pas dupe…

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L’évacuation du réel par le cadrage Certains traitements graphiques, intéressants ou anodins dans un numéro zéro, apparaissent à l’usage impossibles à gérer en matière d’information. La recherche de documents permettant ici la découpe devient un casse-tête régulier, au risque du plantage (!) : la plantation d’un arbre, sujet de l’info, disparaît avec la coupe de l’enfant et des mains qui tiennent le plant. On a oublié que la photo était un pilier de l’information – et non un motif décoratif – et que la maquette est chargée de mettre en valeur le sens.

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Le détourage des photos En matière d’information, la valeur d’une photo tient pour beaucoup à sa contextualisation. C’est dire que sujet et décor sont le plus souvent indissociables. Parfois même, un sujet isolé de son contexte, détouré, peut être interprété comme « déconnecté » de la réalité. L’usage du détourage pour des personnalités politiques (édito…) est ainsi contre-productif. Dans certains cas cependant (objets, culture, fonds unis et neutres…) le détourage amène une animation intéressante de la page. Cette technique gagne à être confrontée avec des traitements plus classiques de la photo.

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Les légendes utilité, rédaction, placement

•  Rédac8on•  Rôle•  Inscrip8on

dansl’image

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La rédaction des légendes Une photo doit toujours être légendée et si possible datée. Un portrait, même d’une personnalité connue de tous, également. La légende confirme le lecteur dans son identification. On évitera néanmoins la redondance. Inutile de raconter ce que montre explicitement la photo. Ou d’écrire pour ne rien dire. Combien de « public de connaisseurs » ou « une assistance nombreuse » pour un spectacle quelconque. La légende doit informer, expliquer, lever toute ambiguïté s’il en existe une, amuser, plaire. Elle doit être travaillée. Une bonne solution consiste à rédiger la légende en deux parties complémentaires et consécutives qui seront différenciées par un traitement typographique ( gras / maigre, romain / italique, etc.) : – le lieu, la date et l’information factuelle, l’événement, – la signification ou la mise en perspective de l’événement (le coût…). Selon la nature de la publication, l’une ou l’autre des parties seront installées en premier ou en second.

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Les photos mal ou non légendées La curiosité des lecteurs ne se limite pas aux angles des sujets proposés par les rédactions. C’est le rôle de la légende que que de rappeler l’essentiel du sujet, mais aussi d’élargir le registre du sens véhiculé par la photo. C’est une possibilité – une chance – de rattraper un lecteur que le sujet n’intéresserait pas a priori.

L’oubli du sujet 6 pages port folio consacrées à un photographe n’auraient pas dû faire oublier les athlètes, remarquables s’ils ont été photographiés. C’est une question de droit sur l’image des sujets et d’attention pour les lecteurs curieux. Ici, noms, dates et lieux étaient indis- pensables.

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L’inscription dans l’image Toujours difficiles à lire, elles sont élégantes mais exigent des textes courts. On peut foncer les parties claires dans le respect de l’intégrité de l’image, mais mieux vaut choisir une image à fond relativement uni et fortement contrasté.

Rupture de contraste Impossible ici de foncer la perche blanche, La gêne est supportable au vu de l’étroitesse de la zone d’illisibilité.

Une lecture très difficile Un excès de texte noir-au-blanc dissuade la plupart des lecteurs. Cela doit rester un mode de traitement exceptionnel.

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Philippe Bissières graphiste, conseil éditorial [email protected]