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mercredi 26 août 2015 Q uelles grandes espérances la promesse des nouvelles technologies crée-t-elle ? Daniela Cerqui : Elles créent un puissant ima- ginaire d’égalité, avec la in supposée des structures pyramidales. Dans le monde de l’entreprise, il n’y a théoriquement plus un dirigeant mais un ensemble de co-diri- geants. Dans le champ de la production du savoir, Internet permet dans l’idéal un accès au savoir universel, ainsi qu’une participation de tous. L’idée s’installe sur le Net que chacun a droit à la parole, que les points de vue se valent. Mais c’est une vision du monde qui s’appuie un raccourci de taille : si j’ai un ordinateur sous la main, j’ai forcément accès au réseau et donc à l’information et au savoir. Or, l’accès à l’in- formation ne dispense pas de son appren- tissage. Ce n’est pas parce que j’ai une encyclopédie médicale sur la table que je vais devenir médecin pour autant. J’ai le sentiment qu’on met la charrue avant les bœufs, puisque la rélexion sur l’accès au savoir porte avant tout sur la réduction de la fracture numérique. Signe que l’on a entériné la nécessité d’un accès de tous à l’Internet, promesse de l’accès universel au savoir. Mais avant de résoudre cette question, qui est importante, je pense qu’il faut faire un détour et s’interroger sur la direction prise par la société une fois que nous serons tous connectés. Après avoir livré cette rélexion lors d’un cours donné à des humanitaires venus d’Afrique, l’un d’eux m’a objecté que cela n’allait pas l’aider à comprendre comment utiliser Internet pour sauver son village… Pourquoi ne se demande-t-il pas plutôt comment sauver son village, où le raccor- dement à l’eau courante et l’électricité sont défectueux, autrement qu’avec l’Internet ? La réflexion sur le Net relève vraiment parfois de la pensée magique. L’Internet n’est-il pas la promesse d’échanges d’informations et de biens plus simples, plus pratiques ? D. C. : C’est tellement vrai que je n’ar- rive même plus à travailler sans. Mais le problème, c’est que notre imaginaire est celui d’un horizon illimité. Les seules bar- rières que nous voyons sont technolo- giques. Comme les connaissances pro- gressent sans cesse, les limites sont appelées à être repoussées. Il y a vingt ans, un travail d’étudiant de dix pages bien construit, posant les bonnes questions et agrémenté de trois références, était jugé bon par les professeurs. Au- jourd’hui, la même copie sera jugée in- suisante et le petit nombre de sources lui sera reproché. Le corps enseignant part de l’idée qu’avec le Net, davantage d’in- formations peuvent être trouvées pour enrichir un travail. Or, les scientiiques n’étaient pas plus bêtes avant Internet. Les historiens de la Grèce antique avan- cent que les Grecs avaient les mêmes potentialités techniques que nous, mais qu’elles étaient cadrées, au service d’un but social, religieux ou politique. Chez nous, la technologie est quasiment deve- nue un but en soi. La charte de Wikipédia, en exigeant de ses contributeurs qu’ils citent leurs sources d’information, ne fait-elle pas la pédagogie de la construction du savoir ? D. C. : C’est vrai en théorie. Mais en pratique, seule une inime frange de la population est capable de faire cela. Sont exclus tous ceux qui ont quitté l’école trop tôt pour apprendre ce qu’est une ré- férence et comment l’utiliser. On laisse penser, d’une part, que l’encyclopédie en ligne peut être alimentée par tous, tout en rappelant, d’autre part, des règles qui ne sont pas compréhensibles par tous. L’accès au savoir par le Web n’est-il pas porteur d’une promesse de liberté politique ? D. C. : Les valeurs portées par le Web sont contradictoires. D’un côté, le réseau véhicule des valeurs de liberté et d’égalité qui vont d’ailleurs avec l’idée de protection de la sphère privée. Mais de l’autre côté, La promesse technologique, une quête insatiable « L’idéal de l’accès pour tous à toutes les informations se brise sur le mur de la réalité. » le réseau ne met pas de limite à l’accès aux données, y compris personnelles. Jusqu’à récemment, on arrivait à concilier les deux visions. Mais le conlit qui les oppose est devenu lagrant. Je ne peux pas à la fois mettre un paravent devant mes données et espérer pouvoir accéder à celles de tous les autres. L’idéal de l’accès pour tous à toutes les informations se brise sur le mur de la réalité. Un mur qui peut devenir muraille, comme c’est le cas dans la Chine qui iltre étroitement l’accès au Web. Il y a un enjeu de pouvoir car, comme l’expliquait Michel Foucault, le savoir et le pouvoir vont main dans la main. Le propre de la technologie n’est-il pas de créer des contrepoids à ses propres abus ? D. C. : Je serais moins optimiste. Lors d’un colloque sur la protection de la vie privée auquel j’ai assisté, la question por- tait sur des solutions techniques et non sur les raisons pour lesquelles les inter- nautes conient leurs données à Facebook ou Google. Est-on encore capable de pen- ser le lien social autrement qu’avec des solutions technologiques ? Et la tendance à la déconnexion, la prise de distance par rapport aux réseaux sociaux à laquelle on assiste en ce moment, reste trop coniden- tielle pour que l’on inverse la tendance. ppp D. C. : Oui. Pour moi, l’expérience de Kevin Warwick n’est qu’un pas de plus vers le rapprochement de la technologie avec le corps, un mouvement qui s’accom- pagne d’une miniaturisation de ces ap- pareils : après le téléphone, la montre, les lunettes et la lentille, la puce connectée est une évolution logique. Les humains deviennent des terminaux. Quand je m’en indigne, Kevin Warwick me demande si je pourrais me passer de mon smartphone. Il n’a pas tort… Je suis moi-même un prototype que je vois évo- luer. Ce qui n’était pas acceptable hier l’est aujourd’hui. Il est d’ailleurs amusant que l’on utilise le terme de prothèse, car il s’agit un ap- pareil qui vient combler un handicap. Cela suppose que l’humain, naturellement incomplet, se compléterait par la tech- nologie. Or, c’est notre nature humaine dans sa initude qui est un handicap… Un historien allemand, Reinhart Ko- selleck, a développé une théorie intéres- sante à ce sujet. Dans les sociétés « théo- centrées », l’horizon des espérances était d’avoir une vie meilleure après la mort. À partir du siècle des Lumières, il s’est élargi à la vie vécue ici et maintenant, la technologie aidant à améliorer la condi- tion humaine. La technologie n’est-elle toutefois pas la promesse d’avancées thérapeutiques ? D. C. : L’Union européenne inance en ce moment à hauteur de 1 milliard d’euros le Human Brain Project (Projet du cerveau humain), qui consiste à simuler le fonc- tionnement d’un cerveau sur un ordina- teur et à apprendre comment fonctionnent les pathologies neurologiques, comme l’Alzheimer, pour mieux les soigner. Comme s’il ne se passait rien de plus dans le cerveau humain que dans le cerveau virtuel… Alors que l’humain est « machi- nisé », la machine est humanisée. Il y a une indiférenciation croissante entre le vivant et le non-vivant. Cette vision ne relève-t-elle pas de la science-fiction ? D. C. : Il faut se poser cette question de la même façon que les Grecs l’ont fait avec la parabole du bateau de hésée. Après avoir vaincu le Minotaure, le héros revient à Athènes. Son navire est entretenu si long- temps, ses pièces étant progressivement toutes remplacées, que certains se sont de- mandé s’il s’agissait encore du même bateau. En faisant ma thèse, j’allais voir des scientiiques qui étaient focalisés sur un membre ou une fonction organique. Ils n’avaient aucune prétention à changer l’être humain dans son ensemble. Mais si un seul homme bénéiciait de toutes ces avancées, serait-il encore humain ? L’algorithme est-il pour certains scientifiques la promesse de l’explication de tout phénomène, y compris de la mort ? D. C. : La foi en l’algorithme est iné- branlable, car ses concepteurs ont le sen- timent qu’ils peuvent tout expliquer, que rien ne peut résister au processus de mise en boîte de la connaissance. En termes de promesse, tout est possible. La mort est perçue comme un échec de la « technoscience » avant d’être un pro- blème métaphysique ou spirituel. Google a d’ailleurs racheté une entreprise dont le but est de « tuer la mort ». Un rêve démiur- gique ! Mais il faut se demander comment nous vivrons dans 2 000 ans si nous allon- geons indéiniment la durée de vie. La promesse scientiste ne bute-t-elle pas sur un futur imprévisible, sur l’épuisement de la Terre par exemple ? D. C. : Une catastrophe, climatique par exemple, peut nous forcer à remettre en question notre mode de pensée. Mais pour l’instant, les seules solutions choisies pour résoudre le réchaufement climatique sont techniques. Si ce n’est pas de la foi, ça ! Quels espoirs reste-t-il ? Une autorité internationale de bioéthique réclamée par certains serait-elle un engagement encourageant ? D. C. : Les comités d’éthique arrivent comme la grêle après la vendange. Après le clonage de la brebis Dolly, leurs discus- sions portaient sur le clonage humain, qu’on cherchait à em- pêcher. Cinq ans plus tard, le débat s’est dé- placé et oppose dé- sormais clonage humain non thérapeutique et thérapeutique, ce dernier étant devenu acceptable. Être conscient de cela est déjà un pas. Il faut arrêter d’être en réaction et dévelop- per une éthique « anticipative ». Nous sommes maîtres de la technologie et de- vons la déinir en formulant le projet de société que nous voulons. Cette rélexion gagnerait à être menée avec des philo- sophes et des religieux. Nous avons besoin de redonner du sens à ces évolutions. RECUEILLI PAR STÉPHANE DREYFUS ANNOTE PAR ERIC LEGER « La mort est perçue comme un échec de la ”technoscience”. » Kevin Warwick, avec lequel vous travaillez, s’est implanté une puce dans le bras et l’a relié à son système ner veux, en promettant qu’il pourrait bientôt communiquer par télépathie avec un autre individu ainsi appa reillé. Les montres et lunettes connec tées sont-elles un avant-goût des prothèses plus intimes du futur ? ppp

La technoscience au coeur du projet de notre société future !

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Page 1: La technoscience au coeur du projet de notre société future !

mercredi 26 août 2015

Quelles grandes espérances la promesse des nouvelles technologies crée-t-elle ? Daniela Cerqui : Ellescréent un puissant ima-

ginaire d’égalité, avec la in supposée des structures pyramidales. Dans le monde de l’entreprise, il n’y a théoriquement plus un dirigeant mais un ensemble de co-diri-geants. Dans le champ de la production du savoir, Internet permet dans l’idéal un accès au savoir universel, ainsi qu’une participation de tous. L’idée s’installe sur le Net que chacun a droit à la parole, que les points de vue se valent. Mais c’est une vision du monde qui s’appuie un raccourci de taille : si j’ai un ordinateur sous la main, j’ai forcément accès au réseau et donc à l’information et au savoir. Or, l’accès à l’in-formation ne dispense pas de son appren-tissage. Ce n’est pas parce que j’ai une encyclopédie médicale sur la table que je vais devenir médecin pour autant.

J’ai le sentiment qu’on met la charrue avant les bœufs, puisque la rélexion sur l’accès au savoir porte avant tout sur la réduction de la fracture numérique. Signe que l’on a entériné la nécessité d’un accès de tous à l’Internet, promesse de l’accès universel au savoir. Mais avant de résoudre cette question, qui est importante, je pense qu’il faut faire un détour et s’interroger sur la direction prise par la société une

fois que nous serons tous connectés.Après avoir livré cette rélexion lors d’un

cours donné à des humanitaires venus d’Afrique, l’un d’eux m’a objecté que cela n’allait pas l’aider à comprendre comment utiliser Internet pour sauver son village… Pourquoi ne se demande-t-il pas plutôt comment sauver son village, où le raccor-dement à l’eau courante et l’électricité sont défectueux, autrement qu’avec l’Internet ? La réflexion sur le Net relève vraiment parfois de la pensée magique.

L’Internet n’est-il pas la promesse d’échanges d’informations et de biens plus simples, plus pratiques ?

D. C. : C’est tellement vrai que je n’ar-rive même plus à travailler sans. Mais le problème, c’est que notre imaginaire est celui d’un horizon illimité. Les seules bar-rières que nous voyons sont technolo-giques. Comme les connaissances pro-gressent sans cesse, les limites sont appelées à être repoussées.

Il y a vingt ans, un travail d’étudiant de dix pages bien construit, posant les bonnes questions et agrémenté de trois références, était jugé bon par les professeurs. Au-jourd’hui, la même copie sera jugée in-suisante et le petit nombre de sources lui sera reproché. Le corps enseignant part de l’idée qu’avec le Net, davantage d’in-formations peuvent être trouvées pour enrichir un travail. Or, les scientiiques n’étaient pas plus bêtes avant Internet.

Les historiens de la Grèce antique avan-cent que les Grecs avaient les mêmes potentialités techniques que nous, mais qu’elles étaient cadrées, au service d’un but social, religieux ou politique. Chez nous, la technologie est quasiment deve-nue un but en soi.

La charte de Wikipédia, en exigeant de ses contributeurs qu’ils citent leurs sources d’information, ne fait-elle pas la pédagogie de la construction du savoir ?

D. C. : C’est vrai enthéorie. Mais en pratique, seule une inime frange de la population est capable de faire cela. Sont exclus tous ceux qui ont quitté l’école trop tôt pour apprendre ce qu’est une ré-férence et comment l’utiliser. On laisse penser, d’une part, que l’encyclopédie en ligne peut être alimentée par tous, tout en rappelant, d’autre part, des règles qui ne sont pas compréhensibles par tous.

L’accès au savoir par le Web n’est-il pas porteur d’une promesse de liberté politique ?

D. C. : Les valeurs portées par le Web sont contradictoires. D’un côté, le réseau véhicule des valeurs de liberté et d’égalité qui vont d’ailleurs avec l’idée de protection de la sphère privée. Mais de l’autre côté,

La promesse technologique, une quête insatiable

« L’idéal de l’accès pour tous à toutes les informations se brise sur le mur de la réalité. »

le réseau ne met pas de limite à l’accès aux données, y compris personnelles. Jusqu’à récemment, on arrivait à concilier les deux visions. Mais le conlit qui les oppose est devenu lagrant. Je ne peux pas à la fois mettre un paravent devant mes données et espérer pouvoir accéder à celles de tous les autres. L’idéal de l’accès pour tous à toutes les informations se brise sur le mur de la réalité. Un mur qui peut devenir muraille, comme c’est le cas dans la Chine qui iltre étroitement l’accès au Web. Il y a un enjeu de pouvoir car, comme l’expliquait Michel Foucault, le savoir et le pouvoir vont main dans la main.

Le propre de la technologie n’est-il pas de créer des contrepoids à ses propres abus ?

D. C. : Je serais moins optimiste. Lors d’un colloque sur la protection de la vie privée auquel j’ai assisté, la question por-tait sur des solutions techniques et non sur les raisons pour lesquelles les inter-nautes conient leurs données à Facebook ou Google. Est-on encore capable de pen-ser le lien social autrement qu’avec des solutions technologiques ? Et la tendance à la déconnexion, la prise de distance par rapport aux réseaux sociaux à laquelle on assiste en ce moment, reste trop coniden-tielle pour que l’on inverse la tendance.

ppp

D. C. : Oui. Pour moi, l’expérience de Kevin Warwick n’est qu’un pas de plus vers le rapprochement de la technologie avec le corps, un mouvement qui s’accom-pagne d’une miniaturisation de ces ap-pareils : après le téléphone, la montre, les lunettes et la lentille, la puce connectée est une évolution logique. Les humains deviennent des terminaux.

Quand je m’en indigne, Kevin Warwick me demande si je pourrais me passer de mon smartphone. Il n’a pas tort… Je suis moi-même un prototype que je vois évo-luer. Ce qui n’était pas acceptable hier l’est aujourd’hui.

Il est d’ailleurs amusant que l’on utilise le terme de prothèse, car il s’agit un ap-pareil qui vient combler un handicap. Cela suppose que l’humain, naturellement incomplet, se compléterait par la tech-nologie. Or, c’est notre nature humaine dans sa initude qui est un handicap…

Un historien allemand, Reinhart Ko-selleck, a développé une théorie intéres-sante à ce sujet. Dans les sociétés « théo-cen trées », l’horizon des espérances était

d’avoir une vie meilleure après la mort. À partir du siècle des Lumières, il s’est élargi à la vie vécue ici et maintenant, la technologie aidant à améliorer la condi-tion humaine.

La technologie n’est-elle toutefois pas la promesse d’avancées thérapeutiques ?

D. C. : L’Union européenne inance en ce moment à hauteur de 1 milliard d’euros le Human Brain Project (Projet du cerveau humain), qui consiste à simuler le fonc-tionnement d’un cerveau sur un ordina-teur et à apprendre comment fonctionnent les pathologies neurologiques, comme l’Alzheimer, pour mieux les soigner. Comme s’il ne se passait rien de plus dans le cerveau humain que dans le cerveau virtuel… Alors que l’humain est « machi-nisé », la machine est humanisée. Il y a une indiférenciation croissante entre le vivant et le non-vivant.

Cette vision ne relève-t-elle pas de la science-fiction ?

D. C. : Il faut se poser cette question de la même façon que les Grecs l’ont fait avec la parabole du bateau de hésée. Après avoir vaincu le Minotaure, le héros revient à Athènes. Son navire est entretenu si long-temps, ses pièces étant progressivement toutes remplacées, que certains se sont de-

mandé s’il s’agissait encore du même bateau.En faisant ma thèse, j’allais voir des

scientiiques qui étaient focalisés sur un membre ou une fonction organique. Ils n’avaient aucune prétention à changer l’être humain dans son ensemble. Mais si un seul homme bénéiciait de toutes ces avancées, serait-il encore humain ?

L’algorithme est-il pour certains scientifiques la promesse de l’explication de tout phénomène, y compris de la mort ?

D. C. : La foi en l’algorithme est iné-branlable, car ses concepteurs ont le sen-timent qu’ils peuvent tout expliquer, que rien ne peut résister au processus de mise en boîte de la connaissance. En termes de promesse, tout est possible.

La mort est perçue comme un échec de la « technoscience » avant d’être un pro-blème métaphysique ou spirituel. Google a d’ailleurs racheté une entreprise dont le but est de « tuer la mort ». Un rêve démiur-gique ! Mais il faut se demander comment nous vivrons dans 2 000 ans si nous allon-geons indéiniment la durée de vie.

La promesse scientiste ne bute-t-elle pas sur un futur imprévisible, sur l’épuisement de la Terre par exemple ?

D. C. : Une catastrophe, climatique par

exemple, peut nous forcer à remettre en question notre mode de pensée. Mais pour l’instant, les seules solutions choisies pour résoudre le réchaufement climatique sont techniques. Si ce n’est pas de la foi, ça !

Quels espoirs reste-t-il ? Une autorité internationale de bioéthique réclamée par certains serait-elle un engagement encourageant ?

D. C. : Les comités d’éthique arrivent comme la grêle après la vendange. Après le clonage de la brebis Dolly, leurs discus-sions portaient sur le clonage humain, qu’on cherchait à em-pêcher. Cinq ans plus tard, le débat s’est dé-placé et oppose dé-sormais clonage humain non thérapeutique et thérapeutique, ce dernier étant devenu acceptable.

Être conscient de cela est déjà un pas. Il faut arrêter d’être en réaction et dévelop-per une éthique « anticipative ». Nous sommes maîtres de la technologie et de-vons la déinir en formulant le projet de société que nous voulons. Cette rélexion gagnerait à être menée avec des philo-sophes et des religieux. Nous avons besoin de redonner du sens à ces évolutions.

RECUEILLI PAR STÉPHANE DREYFUSANNOTE PAR ERIC LEGER

« La mort est perçue comme un échec de la ”technoscience”. »

Kevin Warwick, avec lequel vous travaillez, s’est implanté une puce dans le bras et l’a relié à son système nerveux, en promettant qu’il pourrait bientôt communiquer par télépathie avec un autre individu ainsi appareillé. Les montres et lunettes connectées sont-elles un avant-goût des prothèses plus intimes du futur ?

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Eric LEGER
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Eric LEGER
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