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LA PROPHETIE D’ISAÏE, LUMIERE POUR TOUS LES HUMAINS

La prophétie d’Isaïe, lumière pour tous les humains I [éd.2000] (pp.1-186) La prophétie d’Isaïe, lumière pour tous les humains II [éd.2001] (pp.187-366)

Qui était Isaïe ?

SIGNIFICATION DE SON NOM : “ Salut de Jéhovah ” FAMILLE : marié, au moins deux fils LIEU DE RÉSIDENCE : Jérusalem ANNÉES DE SERVICE : au moins 46 ans, d’environ 778 à après 732 avant notre ère ROIS DE JUDA CONTEMPORAINS : Ouzziya, Yotham, Ahaz, Hizqiya PROPHÈTES CONTEMPORAINS : Mika, Hoshéa, Oded

*** ip-1 chap. 1 p. 5-10 ***

Un prophète ancien au message moderne

Isaïe 1:1

Qui aujourd’hui n’aspire pas à la disparition des fléaux qui ravagent l’humanité ? Que de fois pourtant nos espérances sont déçues ! Nous rêvons de paix, mais nous sommes affligés par la guerre. Nous sommes attachés à la loi et à l’ordre, mais nous ne parvenons pas à endiguer le flot croissant de vols, de viols et de meurtres. Nous voudrions faire confiance à notre voisin, mais nous sommes obligés de nous protéger en verrouillant nos portes. Nous aimons nos enfants et nous nous efforçons de leur inculquer de nobles valeurs, mais trop souvent nous les voyons céder à l’influence indésirable de leurs camarades sans rien pouvoir y changer.

2 Sans doute sommes-nous d’accord avec Job, qui déclara que la courte vie de l’homme est ‘ gorgée d’agitation ’. (Job 14:1.) Ses paroles semblent particulièrement vraies de nos jours, car la société se désagrège comme jamais auparavant. Un sénateur américain a d’ailleurs fait cette remarque : “ Certes, la guerre froide est à présent terminée, mais force est de constater que le

monde est devenu plus propice à la vengeance et à la sauvagerie que déclenchent des facteurs ethniques, tribaux et religieux. [...] Nous avons abaissé le niveau de nos principes moraux au point que nombre de nos jeunes sont perdus, découragés et profondément perturbés. Nous récoltons le fruit de la négligence parentale, du divorce, des agressions d’enfants, des grossesses d’adolescentes, des scolarités interrompues, de la drogue et de la violence présente à chaque coin de rue. C’est comme si notre maison avait résisté au grand tremblement de terre que nous appelons la guerre froide pour finalement se faire manger par des termites. ”

3 Cependant, tout n’est pas perdu. Il y a quelque 2 700 ans, Dieu inspira à un homme du Proche-Orient des prophéties qui revêtent à notre époque un sens particulier. Ces messages sont rapportés dans le livre de la Bible qui porte le nom du prophète en question : Isaïe. Qui était-il, et qu’est-ce qui permet d’affirmer que sa prophétie, vieille de presque trois millénaires, constitue aujourd’hui une lumière pour tous les humains ?

~

Un homme juste à une époque mouvementée

4 Dans le premier verset de son livre, Isaïe se présente comme “ le fils d’Amots ” [Note : Il ne faut pas confondre

Amots, le père d’Isaïe, avec Amos, qui prophétisa au début du règne d’Ouzziya et qui

écrivit le livre de la Bible qui porte son nom.] et indique qu’il fut prophète de Dieu “ aux jours d’Ouzziya, de Yotham, d’Ahaz et de Hizqiya, rois de Juda ”. (Isaïe 1:1.) Cela voudrait dire qu’Isaïe demeura prophète de Dieu pour la nation de Juda pendant pas moins de 46 ans, probablement à partir de la fin du règne d’Ouzziya, vers l’an 778 avant notre ère.

5 En comparaison de ce que nous connaissons sur d’autres prophètes, nous connaissons peu de choses de la vie d’Isaïe. Nous savons qu’il était marié et qu’il appelait sa femme “ la prophétesse ”. (Isaïe 8:3.) D’après une encyclopédie biblique (Cyclopedia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Literature, par J. McClintock et J. Strong), ce terme révèle que la vie conjugale d’Isaïe “ n’était pas seulement influencée par sa vocation, mais qu’elle y était étroitement liée ”. Il se peut très bien que, comme d’autres femmes attachées à Dieu dans l’Israël antique, la femme d’Isaïe ait elle-même reçu une mission prophétique. — Juges 4:4 ; 2 Rois 22:14.

6 Isaïe et sa femme eurent au moins deux fils, auxquels ils donnèrent un nom ayant une signification prophétique. Le premier-né, Shéar-Yashoub, accompagna Isaïe quand il porta les messages de Dieu au méchant roi Ahaz (Isaïe 7:3). Manifestement, le prophète et sa femme faisaient du culte de Dieu une affaire familiale ; c’est un bel exemple pour les couples d’aujourd’hui.

7 Isaïe et sa famille vécurent à une époque mouvementée de l’histoire de Juda. Les troubles politiques étaient fréquents, les jugements étaient pervertis par des pots-de-vin, et l’hypocrisie gangrenait l’ossature religieuse de la société. Les sommets des collines étaient couverts d’autels dédiés à de faux dieux. Même des rois encouragèrent le culte païen. Par exemple, non content de tolérer l’idolâtrie parmi ses sujets, Ahaz la pratiqua ; il “ fit passer par le feu ” ses propres descendants, en sacrifice rituel au dieu cananéen Molek [Note : Certains

prétendent que l’expression ‘ faire passer par le feu ’ se rapporte simplement à une cérémonie de purification. Il semble pourtant que dans le contexte elle ait trait à un sacrifice au sens propre. Il ne fait aucun doute que les Cananéens et les Israélites apostats pratiquaient les sacrifices d’enfants. — Deutéronome 12:31 ;

Psaume 106:37, 38.] (2 Rois 16:3, 4 ; 2 Chroniques 28:3, 4). Quand on pense que tout cela existait chez un peuple qui était en relation d’alliance avec Jéhovah ! — Exode 19:5-8.

8 Heureusement, certains contemporains d’Isaïe (dont quelques chefs) s’efforcèrent de soutenir le vrai culte. Ce fut le cas du roi Ouzziya, qui faisait “ ce qui est droit aux yeux de Jéhovah ”. Cela n’empêcha pas le peuple, sous son règne, ‘ de sacrifier et de faire de la fumée sacrificielle sur les hauts lieux ’. (2 Rois 15:3, 4.) Le roi Yotham aussi “ faisait ce qui est droit aux yeux de Jéhovah ”. Néanmoins, “ le peuple agissait encore d’une manière perverse ”. (2 Chroniques 27:2.) Ainsi, pendant une grande partie du ministère prophétique d’Isaïe, le royaume de Juda fut dans un état spirituel et moral déplorable. Dans sa majorité, le peuple ne fut pas sensible à l’influence de ses bons rois. On comprend dès lors qu’il n’était pas facile d’être le porteur des

messages de Dieu à ce peuple obstiné. Pourtant, quand Jéhovah demanda : “ Qui enverrai-je et qui ira pour nous ? ” Isaïe n’hésita pas une seconde. Il s’exclama : “ Me voici ! Envoie-moi. ” — Isaïe 6:8.

Un message de salut

9 Le nom Isaïe signifie “ Salut de Jéhovah ” ; on pourrait tout à fait donner ce thème à son message. Il est vrai que certaines prophéties d’Isaïe constituent des jugements. Il n’en demeure pas moins que le thème du salut ressort sans équivoque. À maintes reprises, Isaïe expliqua qu’en temps voulu Jéhovah libérerait les Israélites de la captivité à Babylone et permettrait à un reste d’entre eux de retourner à Sion afin de rendre au pays sa splendeur passée. Le privilège d’énoncer et d’écrire des prophéties concernant la restauration de sa chère Jérusalem dut transporter Isaïe de joie.

10 Mais en quoi ces messages de jugement et de salut nous concernent-ils ? Il est heureux qu’Isaïe n’ait pas prophétisé uniquement au profit du royaume de Juda, composé de deux tribus. Ses messages ont incontestablement une signification particulière pour notre époque. Isaïe peint un tableau glorieux des grandes bénédictions que le Royaume de Dieu procurera sous peu à la terre. À cet égard, une grande partie des écrits d’Isaïe ont trait au Messie annoncé, qui serait le Roi du Royaume de Dieu

(Daniel 9:25 ; Jean 12:41). Ce n’est certainement pas par hasard que les noms Jésus et Isaïe évoquent pour ainsi dire la même pensée, puisque le nom Jésus signifie “ Jéhovah est salut ”.

11 Bien entendu, Jésus naquit sept siècles environ après l’époque d’Isaïe. Pourtant, les prophéties messianiques renfermées dans le livre d’Isaïe sont si détaillées et si précises qu’on dirait le récit d’un témoin oculaire de la vie de Jésus sur la terre. C’est la raison pour laquelle, selon un ouvrage, le livre d’Isaïe est parfois appelé le “ cinquième Évangile ”. Il n’est donc pas étonnant que ce livre ait été le plus cité par Jésus et ses apôtres pour établir clairement l’identité du Messie.

12 Isaïe dépeint en termes glorieux “ de nouveaux cieux et une nouvelle terre ” dans lesquels “ un roi régnera pour la justice ” et des princes gouverneront pour le droit (Isaïe 32:1, 2 ; 65:17, 18 ; 2 Pierre 3:13). Par conséquent, le livre d’Isaïe fait allusion à l’espérance réconfortante du Royaume de Dieu, dirigé par le Messie, Jésus Christ, établi Roi. Quel encouragement pour nous à vivre chaque jour dans l’attente joyeuse du “ salut ” de Jéhovah (Isaïe 25:9 ; 40:28-31) ! Examinons donc avec intérêt le précieux message que contient le livre d’Isaïe. Notre confiance dans les promesses de Dieu s’en trouvera grandement renforcée. Et nous serons plus convaincus que jamais que Jéhovah est le Dieu de notre salut.

*** ip-1 chap. 2 p. 11-21 ***

Un père et ses fils rebelles

Isaïe 1:2-9

Il prit bien soin d’eux, comme tout père qui aime ses enfants. Pendant des années, il veilla à ce qu’ils soient nourris, habillés, à ce qu’ils aient un toit. Quand c’était nécessaire, il les

disciplinait. Mais il ne les punissait jamais trop sévèrement ; il les disciplinait toujours “ dans une juste mesure ”. (Jérémie 30:11.) On peut dès lors imaginer la peine ressentie par ce père plein d’amour, contraint de tenir ces propos : “ J’ai élevé des fils, je les ai fait grandir, mais eux se sont révoltés contre moi. ” — Isaïe 1:2b.

2 Les fils rebelles mentionnés ici sont les habitants de Juda, et le père affligé, c’est Jéhovah Dieu. N’est-ce pas navrant ? Jéhovah a nourri les Judéens et les a élevés au-dessus des autres nations. “ Je t’ai habillée d’un vêtement brodé et chaussée de peau de phoque, je t’ai enveloppée dans du fin lin et couverte d’étoffes précieuses ”, rappelle-t-il par la suite à la nation par l’intermédiaire du prophète Ézékiel (Ézékiel 16:10). Pourtant, la plupart des habitants de Juda ne sont pas reconnaissants de ce que Jéhovah a fait pour eux. Au contraire, ils se rebellent, ils se révoltent.

3 À juste titre, Jéhovah commence les propos qu’il tient au sujet de ses fils rebelles par cette déclaration : “ Entendez, ô cieux, et prête l’oreille, ô terre, car Jéhovah lui-même a parlé. ” (Isaïe 1:2a). Des siècles plus tôt, les cieux et la terre avaient entendu, figurément, les Israélites recevoir des avertissements explicites sur les conséquences de la désobéissance. Moïse avait déclaré : “ Oui je prends aujourd’hui à témoin contre vous les cieux et la terre que vous disparaîtrez bien vite et totalement de dessus le pays vers lequel vous traversez le Jourdain pour en prendre possession. ” (Deutéronome 4:26). À présent, aux jours d’Isaïe, Jéhovah prend les cieux invisibles et la terre visible à témoin de la révolte de Juda.

4 La gravité de la situation exige qu’on l’aborde directement. Notons cependant que, même dans ces circonstances graves, Jéhovah se présente à Juda comme un père plein d’amour, et pas simplement comme son propriétaire qui l’a acheté. N’est-ce pas réconfortant ? Oui, Jéhovah invite son peuple à considérer la question du point de vue d’un père qui s’inquiète de ses fils rebelles. Peut-être certains parents judéens sont-ils passés par la même situation pénible et sont-ils sensibles à l’analogie. Quoi qu’il en soit, Jéhovah est sur le point de rendre son verdict concernant Juda.

Les bêtes font mieux

5 Jéhovah déclare par l’intermédiaire d’Isaïe : “ Le taureau connaît bien son acheteur, et l’âne la mangeoire de son propriétaire ; Israël, lui, n’a pas connu, mon peuple ne s’est pas montré intelligent. ” (Isaïe 1:3). [Note :

Dans ce contexte, “ Israël ” désigne le royaume

de Juda composé de deux tribus.] Le taureau et l’âne sont des animaux de trait familiers aux habitants du Proche-Orient. Les Judéens ne pouvaient nier que même ces humbles bêtes ont un certain sens de la fidélité, qu’elles sont tout à fait conscientes d’appartenir à un maître. Sous ce rapport, voyez ce qu’un chercheur dans le domaine biblique a vu de ses yeux à la fin d’une journée dans une ville du Proche-Orient : “ Le troupeau n’était pas plus tôt entré à l’intérieur des murs qu’il a commencé à se disperser. Chaque bœuf connaissait parfaitement son propriétaire et le chemin de sa maison ; pas un seul instant il n’était dérouté par le dédale de ruelles étroites et sinueuses. Quant à l’âne, il s’est rendu tout droit à la porte et est monté à ‘ la crèche de son maître ’. ”

6 Étant donné que de telles scènes sont sans aucun doute courantes aux jours d’Isaïe, le sens du message divin est clair : si même une bête reconnaît son maître et sa mangeoire, quelle excuse le peuple de Juda peut-il invoquer pour expliquer son abandon de Jéhovah ? Franchement, il “ ne s’est pas montré intelligent ”. On dirait que ce peuple ne se rend pas compte que sa prospérité, son existence même, dépendent de Jéhovah. Jéhovah est vraiment miséricordieux pour appeler encore les Judéens “ mon peuple ” !

7 N’ayons jamais l’inintelligence de manquer de reconnaissance pour tout ce que Jéhovah fait en notre faveur. Imitons plutôt le psalmiste David, qui déclara : “ Je veux te louer, ô Jéhovah, de tout mon cœur ; je veux proclamer toutes tes œuvres prodigieuses. ” (Psaume 9:1). Nous y serons encouragés si nous approfondissons sans discontinuer notre connaissance de Jéhovah ; la Bible ne dit-elle pas que “ la connaissance du Très-Saint, voilà ce qu’est l’intelligence ” ? (Proverbes 9:10.) Méditons quotidiennement sur les bénédictions que Jéhovah nous accorde : cela entretiendra notre gratitude et nous ne ferons pas peu de cas de notre Père céleste (Colossiens 3:15). “ Celui qui offre pour son sacrifice l’action de grâces, celui-là me glorifie, dit Jéhovah ; quant à celui qui suit une voie fixée, oui je lui ferai voir le salut de Dieu. ” — Psaume 50:23.

Une insulte choquante au “ Saint d’Israël ”

8 Isaïe poursuit son message par des paroles cinglantes à l’adresse de la nation de Juda : “ Malheur à la nation pécheresse, au peuple chargé de fautes, semence qui fait le mal, fils funestes ! Ils ont quitté Jéhovah, ils

ont traité sans respect le Saint d’Israël, ils se sont retirés en arrière. ” (Isaïe 1:4). Les actions méchantes peuvent s’accumuler au point de ressembler à un poids écrasant. Aux jours d’Abraham, Jéhovah qualifia les péchés de Sodome et Gomorrhe de ‘ très lourds ’. (Genèse 18:20.) Le peuple de Juda se trouve à présent dans une situation semblable, puisqu’Isaïe dit qu’il est “ chargé de fautes ”. En outre, il taxe les Judéens de “ semence qui fait le mal, fils funestes ”. Sans conteste, ceux-ci sont comparables à des enfants délinquants. Ils “ se sont retirés en arrière ” ou, pour reprendre les termes de la Bible du Semeur, ils ont “ tourné le dos ” à leur Père.

9 En se rebellant, les habitants de

Juda trahissent un irrespect inqualifiable envers “ le Saint d’Israël ”. Que signifie cette expression, qui figure 25 fois dans le livre d’Isaïe ? Être saint, c’est être pur. Jéhovah est saint au plus haut degré (Révélation 4:8). Les Israélites se le rappellent chaque fois qu’ils voient les mots gravés sur la plaque brillante en or qui est attachée au turban du grand prêtre : “ La sainteté appartient à Jéhovah. ” (Exode 39:30). Par conséquent, en appelant Jéhovah “ le Saint d’Israël ”, Isaïe souligne la gravité du péché des Judéens. Ces rebelles ne violent-ils pas directement ce commandement donné à leurs ancêtres : “ Vous devez vous sanctifier et vous devez vous montrer saints, car je suis saint. ” — Lévitique 11:44.

10 De nos jours, les chrétiens doivent à tout prix ne pas devenir comme Juda, irrespectueux envers “ le Saint d’Israël ”. Ils doivent imiter la sainteté de Jéhovah (1 Pierre 1:15, 16). Et il leur faut ‘ haïr ce qui est mauvais ’. (Psaume 97:10.) Des pratiques impures comme l’immoralité

sexuelle, l’idolâtrie, le vol et l’ivrognerie pourraient corrompre la congrégation chrétienne. C’est pourquoi ceux qui refusent de les abandonner sont exclus de la congrégation. En dernier ressort, ceux qui vivent dans l’impureté et qui ne se repentent pas ne bénéficieront pas des bénédictions qu’apportera le Royaume de Dieu. Oui, vraiment, toutes ces œuvres méchantes constituent une insulte choquante au “ Saint d’Israël ”. — Romains 1:26, 27 ; 1 Corinthiens 5:6-11 ; 6:9, 10.

Malades de la tête aux pieds

11 Isaïe essaie ensuite de raisonner avec les habitants de Juda en attirant leur attention sur leur état de santé. Il déclare : “ Où serez-vous frappés encore, étant donné que vous ajoutez de nouvelles révoltes ? ” En somme, Isaïe leur demande : ‘ N’avez-vous pas assez souffert ? Pourquoi continuer à attirer le mal sur vous en vous rebellant encore ? ’ Isaïe poursuit : “ Toute la tête est dans un état de maladie, et tout le cœur est défaillant. De la plante du pied jusqu’à la tête, rien en lui n’est intact. ” (Isaïe 1:5, 6a). Juda est mal en point, dans un état répugnant, malade spirituellement de la tête aux pieds. Bien sombre diagnostic !

12 Devons-nous plaindre Juda ? Certainement pas. Des siècles plus tôt, la nation d’Israël tout entière a été clairement mise en garde contre la punition que lui vaudrait la désobéissance. Il lui a été spécifié notamment : “ Jéhovah te frappera de furoncles malins sur les deux genoux et sur les deux cuisses, dont tu ne pourras guérir, depuis la plante de ton pied jusqu’au sommet de ta tête. ” (Deutéronome 28:35). Au sens figuré, Juda souffre à présent des conséquences de son obstination. Or, il

aurait suffi pour les éviter que ses habitants obéissent à Jéhovah.

13 Isaïe poursuit la description de l’état pitoyable de Juda : “ Blessures, meurtrissures et plaies fraîches — elles n’ont été ni pressées ni bandées, et on ne les a pas adoucies avec de l’huile. ” (Isaïe 1:6b). Le prophète mentionne ici trois sortes de maux : les blessures (les coupures, faites par exemple avec une épée ou un couteau), les meurtrissures (les contusions dues à des coups) et les plaies fraîches (les ouvertures récentes dans les chairs qui semblent inguérissables). L’image évoquée est celle d’un homme qui a été sévèrement puni de toutes les manières imaginables, dont le corps entier a été maltraité. Juda est vraiment dans un triste état.

14 La condition misérable de Juda l’incite-t-elle à retourner vers Jéhovah ? Non. Juda ressemble au rebelle décrit en Proverbes 29:1 : “ Un homme qui a été repris maintes fois, mais qui durcit son cou, sera brisé soudain, et cela sans guérison. ” Oui, la nation paraît incurable. Comme le dit Isaïe, ses blessures “ n’ont été ni pressées ni bandées, et on ne les a pas adoucies avec de l’huile ”. [Note : Les paroles d’Isaïe

correspondent aux pratiques médicales de l’époque. Edward Plumptre, spécialiste de la Bible, fait cette remarque : “ La première méthode qu’on essayait pour faire sortir l’humeur d’une plaie purulente consistait à la ‘ presser ’ ; ensuite, comme dans le cas de Hizqiya (chap. XXVIII. 21), on la ‘ bandait ’ avec un cataplasme, puis on y appliquait une huile ou un onguent fortifiants, probablement, comme en Luc x. 34, de l’huile et du vin, afin de guérir l’ulcère. ”] Dans un sens, Juda est comparable à une plaie ouverte, qu’on ne bande pas, qui recouvre tout le corps.

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15 L’histoire de Juda nous enseigne une leçon : nous devons nous méfier de la maladie spirituelle. De même que la maladie physique, elle peut frapper n’importe qui parmi nous. Lequel d’entre nous est immunisé contre les désirs de la chair ? L’avidité et le désir de jouir des plaisirs à outrance peuvent s’enraciner dans notre cœur. C’est pourquoi nous devons prendre l’habitude d’‘ avoir en aversion ce qui est mauvais ’ et de ‘ nous attacher à ce qui est bon ’. (Romains 12:9.) Nous devons également cultiver les fruits de l’esprit de Dieu dans notre vie quotidienne (Galates 5:22, 23). Ce faisant, nous ne connaîtrons pas la même affliction que Juda : nous ne tomberons pas spirituellement malades de la tête aux pieds.

Un pays désolé

16 Isaïe abandonne maintenant sa comparaison médicale pour passer à la condition de la terre de Juda. Comme s’il contemplait une plaine ravagée par une bataille, il s’exclame : “ Votre pays est une désolation, vos villes sont brûlées par le feu ; votre sol — devant vous des étrangers le dévorent, et la désolation est comme un renversement causé par des étrangers. ” (Isaïe 1:7). Certains biblistes affirment que, même si elles figurent au début du livre d’Isaïe, ces paroles furent probablement énoncées plus tard au cours de la carrière du prophète, peut-être sous le règne du méchant roi Ahaz. Selon eux, le règne d’Ouzziya fut trop prospère pour justifier une description aussi lugubre. Il est vrai qu’on ne peut certifier si le livre d’Isaïe est rédigé dans l’ordre chronologique. Toutefois, les paroles du prophète concernant la désolation sont probablement prophétiques. Lorsqu’il fait la déclaration ci-dessus, il emploie

certainement une technique qu’on retrouve ailleurs dans la Bible, qui consiste à décrire un événement futur comme s’il avait déjà eu lieu, ce qui renforce l’assurance qu’une prophétie s’accomplira. — Voir Révélation 11:15.

17 En tout état de cause, la description prophétique de la désolation de Juda ne devrait pas surprendre ce peuple obstiné et désobéissant. Des siècles auparavant, Jéhovah l’a averti en ces termes de ce qui arriverait s’il se rebellait : “ Moi, de mon côté, je désolerai le pays, et vos ennemis qui y habitent seront absolument stupéfaits en voyant cela. Et vous, je vous disperserai parmi les nations ; oui, je dégainerai l’épée derrière vous ; votre pays devra devenir une désolation et vos villes deviendront des ruines désolées. ” — Lévitique 26:32, 33 ; 1 Rois 9:6-8.

18 Les paroles contenues en Isaïe 1:7, 8 s’accomplissent apparemment avec les invasions des Assyriens qui provoquent la destruction d’Israël et, en Juda, une grande destruction et beaucoup de souffrances (2 Rois 17:5, 18 ; 18:11, 13 ; 2 Chroniques 29:8, 9). Cependant, Juda ne disparaît pas complètement. Isaïe déclare : “ La fille de Sion est restée comme une hutte dans une vigne, comme une cabane de guet dans un champ de concombres, comme une ville encerclée. ” — Isaïe 1:8.

19 Au milieu de la dévastation, “ la fille de Sion ”, Jérusalem, restera debout. Mais elle semblera très vulnérable, au même titre qu’une cabane dans une vigne ou que la hutte d’un guetteur dans un champ de concombres. En descendant le Nil au cours d’un voyage, un bibliste du XIXe siècle s’est souvenu des paroles d’Isaïe à la vue de huttes de ce genre ; il

a raconté qu’elles n’étaient “ guère plus qu’une barrière contre le vent du nord ”. Quand la moisson était terminée en Juda, on laissait ces huttes se désagréger et tomber. Néanmoins, toute frêle qu’elle paraisse devant l’armée invincible des Assyriens, Jérusalem survivra.

20 Isaïe conclut ainsi sa déclaration prophétique : “ Si Jéhovah des armées lui-même ne nous avait laissé quelques survivants, nous serions devenus comme Sodome, nous aurions ressemblé à Gomorrhe. ” (Isaïe 1:9). [Note : On lit dans Commentary on

the Old Testament, par C. Keil et F. Delitzsch : “ Le discours du prophète marque ici une pause. Le fait qu’il est divisé à cet endroit en deux parties distinctes est indiqué dans le texte par l’espace laissé entre les vers. 9 et 10. Cette façon de signaler les parties grandes ou petites, soit en laissant des espaces, soit en interrompant la ligne, est antérieure aux points-voyelles et aux accents, et repose sur une tradition qui remonte à la plus haute Antiquité. ”] Jéhovah viendra finalement au secours de Juda contre la puissance assyrienne. À l’inverse de Sodome et Gomorrhe, la nation de Juda ne sera pas éliminée. Elle vivra.

21 Plus d’un siècle après, Juda était de nouveau menacé. Le peuple n’avait pas tiré leçon de la discipline qu’il avait reçue par l’intermédiaire de l’Assyrie. “ Sans cesse ils raillaient les messagers du vrai Dieu, méprisaient ses paroles et se moquaient de ses prophètes. ” En conséquence, ‘ la fureur de Jéhovah monta contre son peuple, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de guérison ’. (2 Chroniques 36:16.) Le monarque babylonien Neboukadnetsar conquit Juda et, cette fois, il ne resta rien qui ressemble à “ une hutte dans une vigne ”. Même Jérusalem fut détruite (2 Chroniques 36:17-21). Néanmoins, Jéhovah ‘ laissa quelques survivants ’.

Bien que Juda ait subi 70 ans d’exil, Jéhovah veilla à ce que la nation subsiste, et en particulier la lignée davidique, qui produirait le Messie promis.

22 Au Ier siècle, Israël, le peuple de l’alliance de Dieu, traversa sa dernière crise. Quand Jésus se présenta comme le Messie promis, la nation le rejeta, si bien que Jéhovah la rejeta à son tour (Matthieu 21:43 ; 23:37-39 ; Jean 1:11). Jéhovah n’aurait-il plus pour autant de nation particulière sur la terre ? Si. L’apôtre Paul montra qu’Isaïe 1:9 avait encore un autre accomplissement. Citant la Septante, il écrivit : “ Comme Isaïe l’avait dit jadis : ‘ Si Jéhovah des armées ne nous avait laissé une semence, nous serions devenus comme Sodome, et nous aurions été rendus semblables à Gomorrhe. ’ ” — Romains 9:29.

23 Cette fois, les survivants furent les chrétiens oints, qui avaient foi en Jésus Christ. Les premiers de ces chrétiens furent des Juifs croyants. Par la suite, des Gentils qui exerçaient la foi s’associèrent à eux. Ensemble, ils composèrent un nouvel Israël, “ l’Israël de Dieu ”. (Galates 6:16 ; Romains 2:29.) Cette “ semence ” survécut à la destruction du système de choses juif en 70 de notre ère. Incontestablement, “ l’Israël de Dieu ” est toujours avec nous aujourd’hui. À lui se sont associés des millions de croyants issus des nations qui forment “ une grande foule que personne ne [peut] compter, de toutes nations et tribus et peuples et langues ”. — Révélation 7:9.

24 Bientôt, le monde actuel vivra la bataille d’Har-Maguédôn (Révélation 16:14, 16). Ce sera un coup plus terrible que l’invasion de Juda par les Assyriens ou les Babyloniens, plus terrible même

que la dévastation de la Judée par les Romains en 70 ; pourtant, il y aura des survivants (Révélation 7:14). Il est dès lors vital pour tous les humains de réfléchir aux paroles qu’Isaïe adressa à

Juda. À l’époque, elles valurent aux fidèles de survivre. Et aujourd’hui, elles peuvent signifier la survie pour les croyants.

*** ip-1 chap. 3 p. 22-36 ***

“ Remettons les choses en ordre ”

Isaïe 1:10-31

Après avoir entendu les invectives rapportées en Isaïe 1:1-9, les habitants de Jérusalem ont peut-être envie de se justifier. Ils aimeraient certainement invoquer fièrement tous les sacrifices qu’ils offrent à Jéhovah. Mais les versets 10 à 15 révèlent la réponse cinglante de Jéhovah devant un tel état d’esprit. Elle commence ainsi : “ Entendez la parole de Jéhovah, dictateurs de Sodome ! Prêtez l’oreille à la loi de notre Dieu, peuple de Gomorrhe ! ” — Isaïe 1:10.

2 Les habitants de Sodome et Gomorrhe furent détruits non seulement à cause de leurs pratiques sexuelles perverties, mais aussi en raison de leur dureté de cœur et de leur orgueil (Genèse 18:20, 21 ; 19:4, 5, 23-25 ; Ézékiel 16:49, 50). Les auditeurs d’Isaïe doivent être outrés de s’entendre comparer aux habitants de ces villes maudites. [Note : D’après la tradition juive

antique, le méchant roi Manassé fit exécuter Isaïe en le sciant en deux (voir Hébreux 11:37). Un ouvrage précise que, pour qu’Isaïe soit condamné à mort, un faux prophète porta contre lui l’accusation suivante : “ Il a appelé Jérusalem Sodome, et il a dit que les princes de Juda et de Jérusalem étaient le peuple de Gomorrhe. ”] Mais Jéhovah voit son peuple tel qu’il est, et Isaïe n’atténue pas le message divin pour “ caresser les oreilles ”. — 2 Timothée 4:3.

3 Voyez ce que Jéhovah pense du culte formaliste de son peuple : “ ‘ À quoi me sert la multitude de vos sacrifices ? ’ dit Jéhovah. ‘ Oui, j’en ai assez des holocaustes de béliers et de la graisse des animaux bien nourris ; je ne prends pas plaisir au sang des jeunes taureaux, des agneaux et des boucs. ’ ” (Isaïe 1:11). Les habitants du pays ont oublié que Jéhovah n’est pas dépendant de leurs sacrifices (Psaume 50:8-13). Il n’a pas besoin des offrandes des humains, quelles qu’elles soient. Si les habitants de Juda pensent qu’ils font une faveur à Dieu avec leurs sacrifices présentés à contrecœur, ils se trompent. Jéhovah emploie une figure de rhétorique éloquente. L’expression “ j’en ai assez ” peut également se traduire par “ je suis rassasié ” ou “ je suis dégoûté ”. Vous est-il déjà arrivé d’avoir tant mangé que la vue même de la nourriture vous répugnait ? Jéhovah ressentait la même chose devant ces offrandes : elles lui répugnaient.

4 Jéhovah poursuit : “ Quand sans arrêt vous venez pour voir ma face, qui a réclamé de votre main ceci : piétiner mes cours ? ” (Isaïe 1:12). N’est-ce pas la loi même de Jéhovah qui exige du peuple qu’il ‘ vienne voir sa face ’, c’est-à-dire qu’il se rende au temple à Jérusalem (Exode 34:23, 24) ? Certes, mais les Judéens y viennent par pur formalisme, uniquement parce qu’ils pratiquent machinalement le culte pur ; ils ne sont pas animés de mobiles purs. Pour Jéhovah, leurs nombreuses visites dans ses cours revenaient à simplement

les “ piétiner ” ; elles n’apportaient pas plus que s’ils avaient usé le sol.

5 Il n’est pas étonnant que Jéhovah hausse le ton à présent : “ Cessez d’apporter encore des offrandes de grain sans valeur. L’encens — c’est une chose détestable pour moi. Nouvelle lune, sabbat, convocation d’assemblée... je ne puis endurer le recours aux pouvoirs magiques avec l’assemblée solennelle. Vos nouvelles lunes et vos époques de fêtes, mon âme les hait vraiment. Pour moi elles sont devenues un fardeau ; oui, je me suis fatigué de les supporter. ” (Isaïe 1:13, 14). Les offrandes de grain, l’encens, les sabbats et les assemblées solennelles, tout cela est prévu par la Loi donnée par Dieu à Israël. Quant aux “ nouvelles lunes ”, la Loi dit simplement de les observer, mais des traditions louables se sont peu à peu implantées autour de cette observance (Nombres 10:10 ; 28:11). La nouvelle lune est placée au rang du sabbat mensuel, où le peuple laisse son travail de côté et même se rassemble pour être instruit par les prophètes et les prêtres (2 Rois 4:23 ; Ézékiel 46:3 ; Amos 8:5). Ces observances ne sont pas mauvaises. Le problème réside dans le fait que les Juifs ne les suivent que pour la façade. En outre, ils recourent aux “ pouvoirs magiques ”, des pratiques spirites, en même temps qu’ils observent pour la forme la Loi de Dieu. [Note : Le mot hébreu qui signifie

“ pouvoirs magiques ” est également rendu par “ méfait ”, “ choses magiques ” et “ erroné ”. Selon un dictionnaire biblique (Theological Dictionary of the Old Testament), les prophètes hébreux utilisaient ce mot pour dénoncer “ le mal

causé par l’abus de pouvoir ”.] C’est pourquoi leurs actes d’adoration sont “ un fardeau ” aux yeux de Jéhovah.

6 Mais en quel sens Jéhovah se sentait-il “ fatigué ” ? Car il possède une ‘ abondance d’énergie vive [...]. Il ne s’épuise ni ne se lasse ’. (Isaïe 40:26, 28.) Jéhovah utilise une figure de rhétorique évocatrice afin que nous saisissions ses sentiments. Avez-vous déjà porté une charge lourde si longtemps que vous étiez épuisé et que vous n’aviez qu’une envie, la jeter ? Voilà ce que Jéhovah éprouve vis-à-vis des actes d’adoration hypocrites de ses serviteurs.

7 Jéhovah s’arrête maintenant sur l’acte d’adoration le plus intime, le plus personnel qui soit. “ Quand vous étendez vos paumes, je cache mes yeux loin de vous. Quand bien même vous multipliez les prières, je n’écoute pas ; vos mains se sont remplies de meurtres. ” (Isaïe 1:15). Étendre les paumes, tendre les mains les paumes en l’air, est un geste de supplication. Pour Jéhovah, cette posture a perdu tout sens, car son peuple a les mains pleines de meurtres. La violence a envahi le pays. Partout on opprime les faibles. Il est indécent que des gens égoïstes, qui maltraitent les autres, prient Jéhovah et lui demandent de les bénir. Il n’est pas étonnant que Jéhovah dise : “ Je n’écoute pas. ”

8 De nos jours, la chrétienté n’a pas mieux gagné la faveur de Dieu par la répétition continuelle de vaines prières et par ses autres “ œuvres ”. (Matthieu 7:21-23.) Il est capital que nous ne tombions pas dans le même travers. Il arrive qu’un chrétien se mette à pratiquer un péché grave, puis se convainque qu’en cachant sa mauvaise conduite et en augmentant son activité dans la congrégation chrétienne ses bonnes actions compenseront d’une façon ou d’une autre son péché. Mais les œuvres formalistes ne plaisent pas à

Jéhovah. Il n’existe qu’un moyen de soigner la maladie spirituelle ; c’est ce qu’indiquent les versets suivants d’Isaïe.

Le remède à la maladie spirituelle

9 Jéhovah, le Dieu compatissant, adopte maintenant un ton plus chaleureux, plus suppliant. “ Lavez-vous, purifiez-vous ; ôtez de devant mes yeux la méchanceté de vos manières d’agir ; cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien ; recherchez le droit, redressez l’oppresseur ; rendez jugement pour l’orphelin de père, plaidez la cause de la veuve. ” (Isaïe 1:16, 17). On trouve ici l’énumération de neuf impératifs, neuf commandements. Les quatre premiers sont négatifs, en ce sens qu’ils impliquent l’élimination du péché ; les cinq derniers correspondent à des actions positives, qui amènent à recevoir la bénédiction de Jéhovah.

10 Depuis toujours, il est essentiel dans le culte pur de se laver et d’être propre (Exode 19:10, 11 ; 30:20 ; 2 Corinthiens 7:1). Mais Jéhovah veut que la purification soit profonde, qu’elle pénètre jusqu’au cœur de ses adorateurs. Il tient par-dessus tout à la pureté morale et spirituelle ; c’est d’ailleurs ce à quoi il fait allusion. Les deux premiers commandements du verset 16 ne constituent pas une simple répétition. Un grammairien de l’hébreu explique que le premier, “ lavez-vous ”, se rapporte à un acte initial de purification, tandis que le deuxième, “ purifiez-vous ”, a trait aux efforts que l’on continue de fournir pour conserver sa pureté.

11 On ne peut rien cacher à Jéhovah (Job 34:22 ; Proverbes 15:3 ; Hébreux 4:13). Par conséquent, son commandement “ ôtez de devant mes yeux la méchanceté de vos manières

d’agir ” ne peut avoir qu’un sens : cessez de pratiquer le mal. Cela implique de ne pas chercher à cacher des péchés graves, car un tel comportement est un péché en soi. Proverbes 28:13 contient en effet cet avertissement : “ Qui couvre ses transgressions ne réussira pas, mais qui les confesse et les quitte, à celui-là il sera fait miséricorde. ”

12 Il y a beaucoup à apprendre des actions positives que Jéhovah commande au verset 17 du chapitre 1. Remarquez qu’il ne dit pas seulement “ faites le bien ”, mais “ apprenez à faire le bien ”. Il faut passer par l’étude individuelle de la Parole de Dieu pour comprendre ce qui est bien aux yeux de Dieu et pour vouloir le faire. Ensuite, Jéhovah ne dit pas simplement “ pratiquez le droit ”, mais “ recherchez le droit ”. Même des anciens expérimentés ont besoin de fouiller la Parole de Dieu pour déterminer quelle est la bonne ligne de conduite dans les affaires compliquées. Ils ont par ailleurs la responsabilité de ‘ redresser l’oppresseur ’, conformément au commandement suivant de Jéhovah. Ces directives sont capitales pour les bergers chrétiens d’aujourd’hui, car ils ont à cœur de protéger le troupeau des “ loups tyranniques ”. — Actes 20:28-30.

13 Les deux derniers

commandements concernent certains des serviteurs de Dieu les plus vulnérables : les orphelins et les veuves. Le monde n’hésite pas à profiter de telles personnes ; il ne doit pas en être de même parmi les serviteurs de Dieu. Les anciens bienveillants ‘ rendent jugement ’ pour les orphelins et les orphelines de père dans la congrégation : ils les aident à obtenir justice et protection dans un monde qui ne pense qu’à abuser de leur situation et

à les corrompre. Les anciens ‘ plaident la cause ’ de la veuve ou, selon un autre sens du mot hébreu, “ se bagarrent ” pour ses intérêts. En réalité, tous les chrétiens veulent être un refuge, un réconfort, une protection pour les indigents, parce que ces derniers sont précieux aux yeux de Jéhovah. — Mika 6:8 ; Jacques 1:27.

14 Quel message ferme et constructif de la part de Jéhovah dans ces neuf commandements ! Quelquefois, ceux qui commettent des péchés se persuadent qu’il leur est tout bonnement impossible de faire le bien. De telles pensées sont décourageantes. Sans compter qu’elles sont fausses. Jéhovah sait (et il veut que nous le sachions) qu’avec son aide n’importe quel pécheur peut quitter son péché, se retourner et se mettre à faire le bien.

Une invitation compatissante et juste

15 Le ton de Jéhovah devient à présent encore plus chaleureux et compatissant. “ ‘ Venez donc et remettons les choses en ordre entre nous ’, dit Jéhovah. ‘ Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme de l’étoffe cramoisie, ils deviendront comme de la laine. ’ ” (Isaïe 1:18). L’invitation par laquelle ce magnifique verset commence est souvent mal comprise. On lit par exemple dans la Bible en français courant : “ Nous allons nous expliquer ”, comme si les deux parties devaient faire des concessions pour parvenir à un accord. Il n’en est rien. Jéhovah n’a rien à se reprocher, encore moins dans ses relations avec son peuple rebelle et hypocrite (Deutéronome 32:4, 5). Le verset ne parle pas d’une discussion d’égal à égal entre personnes qui devraient chacune

en rabattre ; il parle d’une tribune réunie pour rendre la justice. C’est comme si Jéhovah intentait un procès à Israël.

16 Évidemment, cette idée pourrait être inquiétante ; mais Jéhovah est le Juge le plus miséricordieux et le plus compatissant qui soit. Sa capacité de pardonner est sans égale (Psaume 86:5). Lui seul est capable de laver les péchés d’Israël qui sont “ comme l’écarlate ”, de les rendre “ blancs comme la neige ”. Aucun effort humain, aucune sorte d’œuvres, de sacrifices ou de prières ne peut enlever la tache laissée par le péché. Seul le pardon de Jéhovah peut l’effacer, et ce pardon, il l’accorde aux conditions qu’il pose, entre autres une repentance sincère.

17 Cette vérité revêt une telle importance que Jéhovah la répète sous une forme poétique : des péchés ‘ cramoisis ’ deviendront comme de la laine neuve, blanche, qui n’a pas été teinte. Jéhovah tient à ce que nous sachions qu’il pardonne vraiment les péchés, même les plus graves, à condition de nous trouver sincèrement repentants. Ceux qui ont du mal à croire que ce soit possible dans leur cas devraient considérer des exemples comme celui de Manassé. Il commit des péchés abominables, et ce pendant des années. Pourtant, il se repentit et fut pardonné (2 Chroniques 33:9-16). Jéhovah veut que nous sachions tous, y compris ceux qui ont commis des péchés graves, qu’il n’est pas trop tard pour ‘ remettre les choses en ordre ’ avec lui.

18 Jéhovah rappelle à ses serviteurs qu’ils ont un choix à faire. “ Si vous témoignez de la bonne volonté et si vous écoutez, vous mangerez le bon du pays. Mais si vous refusez et si vraiment vous êtes rebelles, par

l’épée vous serez dévorés ; car la bouche même de Jéhovah l’a dit. ” (Isaïe 1:19, 20). Jéhovah souligne ici l’importance de l’état d’esprit, et il emploie une autre figure de rhétorique pour que son message soit bien clair. Le choix qui se présente à Juda est le suivant : manger ou être mangé. Si les Juifs se montrent disposés à écouter Jéhovah et à lui obéir, ils mangeront le bon produit du pays. En revanche, s’ils persistent dans leur rébellion, ils seront mangés, par l’épée de leurs ennemis. Il semble presque inimaginable qu’un peuple préfère l’épée de ses ennemis à la miséricorde et à la générosité d’un Dieu qui pardonne. C’est pourtant le choix de Jérusalem, comme l’indiquent les versets suivants d’Isaïe.

Chant funèbre sur la ville bien-aimée

19 Isaïe 1:21-23 dévoile l’étendue de la méchanceté de Jérusalem à l’époque. Isaïe commence là un poème inspiré dont le genre est le chant funèbre, autrement dit la lamentation. “ Ah ! comme elle est devenue une prostituée, la cité fidèle ! Elle était pleine d’équité ; la justice y logeait, mais maintenant, des assassins. ” — Isaïe 1:21.

20 Comme la ville, Jérusalem, est tombée bas ! Elle qui était jadis une épouse fidèle, elle est devenue une prostituée. Quel terme pourrait rendre avec plus de force le sentiment de trahison et de déception que Jéhovah éprouve ? “ La justice y logeait ”, dans cette ville. À quelle époque ? Avant même qu’Israël n’existe, aux jours d’Abraham, cette ville portait le nom de Salem. Elle était dirigée par un homme qui était à la fois roi et prêtre. Son nom, Melkisédec, signifie “ Roi de justice ”, ce qui sans doute lui allait bien (Hébreux 7:2 ; Genèse 14:18-20). Environ

1 000 ans après l’époque de Melkisédec, Jérusalem atteignit son apogée sous les royautés de David et de Salomon. “ La justice y logeait ”, particulièrement quand ses rois donnaient l’exemple au peuple en marchant dans les voies de Jéhovah. Malheureusement, du temps d’Isaïe, ces époques n’étaient plus que de lointains souvenirs.

21 Il semble que les chefs parmi le peuple soient en grande partie responsables de la situation. Isaïe poursuit sa lamentation : “ Ton argent est devenu scories. Ta bière de blé est coupée d’eau. Tes princes sont obstinés et ils partagent avec des voleurs. Chacun d’eux aime le pot-de-vin et court après les cadeaux. Ils ne rendent pas jugement pour l’orphelin de père, et le procès de la veuve ne parvient pas jusqu’à eux. ” (Isaïe 1:22, 23). Deux images frappantes énoncées coup sur coup donnent le ton à la suite qui s’impose. Dans son atelier, le forgeron écume les scories de l’argent en fusion et les jette. Les princes et les juges d’Israël sont comparables aux scories, pas à l’argent. Il faut les éliminer. Ils n’ont pas plus d’utilité que de la bière qu’on a coupée d’eau et qui a perdu sa saveur. Une telle boisson n’est bonne qu’à être versée aux égouts.

22 Le verset 23 révèle pourquoi les

chefs méritent une telle description. En mettant le peuple de Dieu à part des autres nations, la Loi mosaïque l’ennoblissait. Elle l’élevait par exemple en exigeant que soient protégés les orphelins et les veuves (Exode 22:22-24). Mais aux jours d’Isaïe, un orphelin de père a peu de chances d’obtenir un jugement favorable. Quant à la veuve, elle ne trouve personne qui accepte ne serait-ce que d’écouter ses doléances, encore moins qui ‘ se bagarre ’ pour ses

intérêts. Les juges et les chefs sont décidément trop occupés à rechercher leurs propres intérêts, à quémander des pots-de-vin, à courir après des cadeaux et à s’acoquiner avec des voleurs (sans doute en protégeant les criminels et en laissant souffrir leurs victimes). Le pire, c’est qu’ils sont “ obstinés ”, ils se sont endurcis dans leur mauvaise voie. Quelle situation déplorable !

Jéhovah affinera son peuple

23 Jéhovah ne tolérera pas indéfiniment de tels abus de pouvoir. Isaïe dit ensuite : “ C’est pourquoi voici ce que déclare le vrai Seigneur, Jéhovah des armées, le Puissant d’Israël : ‘ Ah ah ! je me débarrasserai de mes adversaires, et je veux me venger sur mes ennemis. ’ ” (Isaïe 1:24). Dans ce verset, trois titres sont donnés à Jéhovah ; ils mettent en relief la légitimité de sa domination et l’étendue de son pouvoir. L’exclamation “ Ah ah ! ” indique probablement que la pitié de Jéhovah est maintenant mêlée à de la détermination à écouter sa colère. Il a certainement de bonnes raisons de le faire.

24 Les propres serviteurs de Jéhovah se sont faits ses ennemis. Ils méritent pleinement la vengeance divine. Jéhovah se ‘ débarrassera ’ d’eux. Est-ce à dire qu’il éliminera complètement et définitivement le peuple qui porte son nom ? Non, car il déclare ensuite : “ Je veux ramener ma main sur toi, et je fondrai tes scories comme avec de la lessive, et je veux ôter tous tes déchets. ” (Isaïe 1:25). Jéhovah prend à présent pour image l’affinage du métal. Dans l’Antiquité, un affineur prenait souvent de la lessive pour activer la séparation entre les scories et un métal précieux. De la même manière, Jéhovah, qui ne considère pas son

peuple comme radicalement méchant, ‘ le châtiera dans une juste mesure ’. Il n’ôtera de lui que les “ déchets ”, les éléments obstinés, indésirables, qui refusent d’apprendre et d’obéir [Note :

L’expression “ je veux ramener ma main sur toi ” signifie que Jéhovah cessera de soutenir son

peuple et le punira.] (Jérémie 46:28). Par ces paroles, Isaïe a le privilège d’écrire l’Histoire à l’avance.

25 Jéhovah affina effectivement son peuple : il ôta les scories qu’étaient les chefs corrompus et autres rebelles. En 607 avant notre ère, bien après l’époque d’Isaïe, Jérusalem fut détruite et ses habitants furent emmenés en exil à Babylone pour 70 ans. Sous certains rapports, cet événement trouve un parallèle dans une action menée par Dieu bien plus tard. La prophétie contenue en Malaki 3:1-5, rédigée longtemps après l’Exil, montrait que Dieu accomplirait de nouveau un affinage. Elle annonçait le moment où Jéhovah Dieu viendrait à son temple spirituel accompagné de son “ messager de l’alliance ”, Jésus Christ. Cela s’est de toute évidence produit à la fin de la Première Guerre mondiale. Jéhovah a inspecté tous ceux qui se prétendaient chrétiens et a séparé les vrais des faux. Avec quel résultat ?

26 Jéhovah répond : “ Je veux ramener des juges pour toi, comme au commencement, et des conseillers pour toi, comme au début. Après cela, on t’appellera Ville de la Justice, Cité Fidèle. Sion sera rachetée par le droit, et ceux des siens qui reviendront le seront par la justice. ” (Isaïe 1:26, 27). La Jérusalem antique connut un premier accomplissement de cette prophétie. Quand les exilés retournèrent dans leur chère ville en 537 avant notre ère, il y eut de nouveau des juges et des conseillers fidèles,

comme ceux du passé. Les prophètes Haggaï et Zekaria, le prêtre Yoshoua, le scribe Ezra et le gouverneur Zorobabel guidaient et dirigeaient le reste fidèle, qui était de retour, de façon qu’il marche dans les sentiers de Jéhovah. Toutefois, un accomplissement encore plus important s’est produit au XXe siècle.

27 En 1919, le peuple de Jéhovah est sorti d’une période d’épreuve. Ses membres ont été délivrés de l’asservissement spirituel à Babylone la Grande, l’empire universel de la fausse religion. La distinction entre le fidèle reste oint et le clergé apostat de la chrétienté est devenue évidente. Dieu bénissait de nouveau ses serviteurs : il ‘ ramenait pour eux des juges et des conseillers ’, des hommes fidèles qui leur donnaient des conseils conformes à sa Parole, et non aux traditions des hommes. Aujourd’hui, parmi le “ petit troupeau ” dont le nombre diminue et ses millions de compagnons, les “ autres brebis ”, dont le nombre augmente, on trouve des milliers d’hommes de ce genre. — Luc 12:32 ; Jean 10:16 ; Isaïe 32:1, 2 ; 60:17 ; 61:3, 4.

28 Les anciens n’oublient pas qu’il leur arrive de tenir le rôle de “ juges ” dans la congrégation afin de la garder pure sur les plans moral et spirituel, et de reprendre ceux qui ont commis le mal. Ils se soucient vivement de faire les choses à la manière de Dieu, en imitant son sens de la justice, miséricordieux et équilibré. Mais la plupart du temps, ils tiennent lieu de “ conseillers ”. Ils sont bien entendu loin d’être des princes ou des tyrans, et ils font tout leur possible pour ne jamais donner ne serait-ce que l’impression de ‘ commander en maîtres ceux qui sont l’héritage de Dieu ’. — 1 Pierre 5:3.

29 Que dire des “ scories ” mentionnées dans la prophétie d’Isaïe ? Qu’arrive-t-il à ceux qui refusent de bénéficier de l’affinage suscité par Dieu ? Isaïe poursuit : “ L’écroulement des révoltés et celui des pécheurs auront lieu en même temps, et ceux qui quittent Jéhovah disparaîtront. Car ils auront honte des arbres puissants que vous avez désirés, et vous serez confus à cause des jardins que vous avez choisis. ” (Isaïe 1:28, 29). Inévitablement, ceux qui se révoltent contre Jéhovah et qui pèchent contre lui en ne tenant aucun compte des messages d’avertissement de ses prophètes jusqu’au moment où il est trop tard, ceux-là ‘ s’écroulent ’ et ‘ disparaissent ’. Cet écroulement se produit en 607 avant notre ère. Mais que signifie la mention d’arbres et de jardins ?

30 Les Judéens ont un problème chronique d’idolâtrie. Leurs pratiques abjectes ont fréquemment lieu sous des arbres, dans des jardins et dans des bosquets. Par exemple, les adorateurs de Baal et d’Ashtoreth, sa parèdre, croient que durant la saison sèche les deux divinités meurent et sont enterrées. Pour les inciter à se réveiller et à s’unir, ce qui est censé rendre le pays fertile, les idolâtres se rassemblent et se livrent à des actes sexuels pervertis sous des arbres “ sacrés ” dans des bosquets ou des jardins. Quand il pleut sur le pays et qu’il est fertile, les idolâtres l’attribuent aux faux dieux ; et ils sont confortés dans leurs superstitions. Toutefois, lorsque Jéhovah fait venir l’écroulement sur les idolâtres rebelles, aucune idole ne les protège. Les rebelles ont “ honte ” de leurs arbres et de leurs jardins dénués de pouvoir.

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31 Néanmoins, les Judéens idolâtres vont au-devant de quelque chose de pire que la honte. Jéhovah transpose l’image : il compare à présent l’idolâtre lui-même à un arbre. “ Car vous deviendrez comme un grand arbre dont le feuillage se flétrit, et comme un jardin qui n’a pas d’eau. ” (Isaïe 1:30). Sous le climat chaud et sec du Proche-Orient, l’image est appropriée. Aucun arbre, aucun jardin ne prospère longtemps sans une réserve d’eau permanente. Une fois sèche, la végétation est particulièrement vulnérable au feu. L’image du verset 31 suit donc tout naturellement.

32 “ L’homme vigoureux deviendra de l’étoupe, et le résultat de son activité une étincelle ; oui, tous deux flamberont en même temps, sans personne pour éteindre. ” (Isaïe 1:31). Qui est cet “ homme vigoureux ” ? Le mot hébreu évoque l’idée de force et de richesse. Il désigne probablement l’adorateur de faux dieux prospère et sûr de lui. À l’époque d’Isaïe, les hommes qui rejettent Jéhovah et son culte pur ne manquent pas ; il en va du reste toujours de même aujourd’hui. Et certains semblent même bien s’en porter. Cependant, Jéhovah avertit ces hommes qu’ils deviendront comme de “ l’étoupe ”, des fibres de lin brutes si

fragiles et si sèches qu’elles s’effilochent pour ainsi dire rien qu’en sentant le feu (Juges 16:8, 9). Le résultat de l’activité de l’idolâtre, qu’il s’agisse de ses idoles, de sa richesse ou de quoi que ce soit d’autre qu’il adore à la place de Jéhovah, sera comme l’“ étincelle ” qui allume le feu. L’étincelle comme l’étoupe seront consumées, éliminées dans un feu que personne ne pourra éteindre. Aucune puissance dans l’univers n’est capable de contrecarrer les jugements parfaits de Jéhovah.

33 Ce dernier message est-il compatible avec le message de miséricorde et de pardon du verset 18 ? Absolument ! C’est parce qu’il est miséricordieux que Jéhovah fait écrire ces avertissements et les fait transmettre par ses serviteurs. Car “ il ne veut pas que qui que ce soit périsse, mais il veut que tous parviennent à la repentance ”. (2 Pierre 3:9.) Aujourd’hui, chaque vrai chrétien a le privilège de proclamer les messages d’avertissement de Dieu aux humains, afin que ceux qui se repentent bénéficient de son pardon généreux et vivent éternellement. Quelle bonté de la part de Dieu : il offre aux humains la possibilité de ‘ remettre les choses en ordre ’ avec lui avant qu’il ne soit trop tard !

*** ip-1 chap. 4 p. 37-48 *** L’élévation de la maison de Jéhovah

Isaïe 2:1-5

“ Ils devront forger leurs épées en socs et leurs lances en cisailles. Une nation ne lèvera pas l’épée contre une nation, et ils n’apprendront plus la guerre. ” Ces paroles sont inscrites sur

un mur de l’esplanade de l’Organisation des Nations unies, à New York. Pendant des décennies, l’origine de cette citation n’a pas été indiquée. Puisque le but de l’ONU est de favoriser la paix mondiale, il était facile de conclure que cette citation avait été inventée par ses fondateurs, en 1945.

2 Toutefois, en 1975, on a gravé le nom d’Isaïe sous la citation. Il apparaissait désormais que les paroles citées n’étaient pas récentes, mais qu’il s’agissait d’une prophétie consignée plus de 2 700 ans auparavant dans ce qui est à présent le 2e chapitre du livre d’Isaïe. Pendant des millénaires, les amis de la paix se sont demandé comment et quand la prédiction d’Isaïe se réaliserait. Il n’est plus nécessaire de s’interroger. Nous voyons aujourd’hui, sous nos yeux, l’accomplissement remarquable de cette prophétie antique.

3 Quelles sont les nations qui forgent leurs épées en socs ? Manifestement pas les nations politiques et les gouvernements actuels. En effet, jusqu’à ce jour ces nations n’ont cessé de mettre au point des épées, c’est-à-dire des armes, pour faire la guerre et pour maintenir la “ paix ” par la force. À vrai dire, les nations ont plutôt tendance, depuis toujours, à forger leurs socs en épées ! C’est donc chez des représentants de toutes les nations que la prophétie d’Isaïe s’accomplit, chez des personnes qui adorent Jéhovah, “ le Dieu de paix ”. — Philippiens 4:9.

Les nations qui affluent vers le culte pur

4 Isaïe chapitre 2 commence par ces mots : “ La chose qu’Isaïe le fils d’Amots a vue en vision au sujet de Juda et de Jérusalem : Et il arrivera sans faute, dans la période finale des jours, que la montagne de la maison de Jéhovah s’établira solidement au-dessus du sommet des montagnes, oui elle s’élèvera au-dessus des collines ; et vers elle devront affluer toutes les nations. ” — Isaïe 2:1, 2.

5 Remarquez qu’Isaïe n’annonce pas de simples spéculations. Il lui est dit de rapporter des événements qui

‘ arriveront sans faute ’. Quoi que Jéhovah prévoie, cela a du succès “ à coup sûr ”. (Isaïe 55:11.) Sans doute dans le but d’attester que sa promesse est digne de foi, Dieu inspira le prophète Mika, un contemporain d’Isaïe, pour qu’il écrivît dans son livre la même prophétie que celle contenue en Isaïe 2:2-4. — Mika 4:1-3.

6 Quand la prophétie d’Isaïe doit-elle s’accomplir ? “ Dans la période finale des jours. ” On lit dans La Bible de Lethielleux : “ Dans les derniers jours. ” Les Écritures grecques chrétiennes ont prédit des caractéristiques qui rendraient cette période reconnaissable, notamment des guerres, des tremblements de terre, des pestes, des disettes et “ des temps critiques, difficiles à supporter ”. (2 Timothée 3:1-5 ; Luc 21:10, 11.) L’accomplissement de ce genre de prophéties fournit des preuves abondantes que nous vivons “ dans la période finale des jours ”, les derniers jours de l’actuel système mondial. Logiquement, par conséquent, les choses prédites par Isaïe devraient se réaliser à notre époque.

Une montagne dans laquelle adorer

7 En peu de mots, Isaïe campe une image prophétique évocatrice. Nous voyons une haute montagne, couronnée d’une maison glorieuse, le temple de Jéhovah. Cette montagne domine les montagnes et les collines environnantes. Pour autant, elle n’est ni sinistre ni effrayante ; elle est attirante. Des gens de toutes les nations ont envie de monter à la montagne de la maison de Jéhovah ; ils affluent vers elle. Il n’est pas difficile de se représenter la scène, mais que signifie-t-elle ?

8 Aux jours d’Isaïe, les collines et les montagnes ont souvent un lien avec le culte. Par exemple, on y pratique un

culte idolâtrique et on y élève des sanctuaires consacrés aux faux dieux (Deutéronome 12:2 ; Jérémie 3:6). En revanche, la maison, ou temple, de Jéhovah orne le sommet du mont Moria à Jérusalem. Trois fois par an, les Israélites fidèles se rendent à Jérusalem et montent au mont Moria pour y adorer le vrai Dieu (Deutéronome 16:16). Ainsi, l’afflux des nations vers “ la montagne de la maison de Jéhovah ” figure le rassemblement de nombreuses personnes vers le vrai culte.

9 Il va de soi qu’aujourd’hui les serviteurs de Dieu ne se rassemblent plus dans une montagne surmontée d’un temple de pierres. Le temple de Jéhovah à Jérusalem a été détruit par les armées romaines en 70 de notre ère. De plus, l’apôtre Paul a expliqué que le temple de Jérusalem et le tabernacle avant lui étaient des symboles. Ils représentaient une réalité plus grandiose, spirituelle, “ la tente véritable que Jéhovah a dressée, et non pas l’homme ”. (Hébreux 8:2.) Cette tente spirituelle est le moyen d’accéder auprès de Jéhovah pour l’adorer sur la base du sacrifice rédempteur de Jésus Christ (Hébreux 9:2-10, 23). Dans le même ordre d’idées, “ la montagne de la maison de Jéhovah ” mentionnée en Isaïe 2:2 figure le culte pur et élevé de Jéhovah à notre époque. Ceux qui embrassent le culte pur ne se rassemblent pas dans un lieu géographique quelconque ; ils se rassemblent dans l’unité de culte.

L’élévation du culte pur

10 Le prophète déclare que “ la montagne de la maison de Jéhovah ”, autrement dit le culte pur, “ s’établira solidement au-dessus du sommet des montagnes ” et “ s’élèvera au-dessus des collines ”. Bien avant l’époque

d’Isaïe, le roi David a apporté l’arche de l’alliance sur le mont Sion à Jérusalem, mont qui s’élevait à 760 mètres au-dessus du niveau de la mer. L’Arche y resta jusqu’à ce qu’on la transfère dans le temple terminé, sur le mont Moria (2 Samuel 5:7 ; 6:14-19 ; 2 Chroniques 3:1 ; 5:1-10). Ainsi, aux jours d’Isaïe, l’arche sacrée a déjà été élevée physiquement et placée dans le temple, à une position plus élevée que celle des nombreuses collines d’alentour sur lesquelles on pratique le faux culte.

11 Bien entendu, au sens spirituel le culte de Jéhovah a toujours été supérieur aux pratiques religieuses de ceux qui servent de faux dieux. Cependant, à notre époque, Jéhovah a élevé son culte jusqu’au ciel, au-dessus de toutes les formes de culte impur, oui, bien au-dessus de toutes les “ collines ” et du “ sommet des montagnes ”. Comment s’y est-il pris ? En grande partie en rassemblant ceux qui veulent l’adorer “ avec l’esprit et la vérité ”. — Jean 4:23.

12 Christ Jésus expliqua que “ l’achèvement d’un système de choses ” serait une époque de moisson où les anges rassembleraient “ les fils du royaume ”, ceux qui ont l’espérance de régner avec Jésus dans la gloire céleste (Matthieu 13:36-43). Depuis 1919, Jéhovah charge le “ reste ” de ces fils de participer avec les anges à la moisson (Révélation 12:17). Donc, dans un premier temps, ce sont “ les fils du royaume ”, les frères oints de Jésus, qui sont rassemblés. Ensuite, ils participent à un autre rassemblement.

13 Au cours de la moisson, Jéhovah a progressivement aidé le reste oint à comprendre et à appliquer sa Parole, la Bible, ce qui a également contribué à l’élévation du culte pur. Bien que ‘ les

ténèbres couvrent la terre, et une obscurité épaisse les communautés nationales ’, les oints ‘ brillent comme des foyers de lumière ’ parmi les humains, car ils ont été purifiés et affinés par Jéhovah (Isaïe 60:2 ; Philippiens 2:15). “ Remplis de la connaissance exacte de sa volonté en toute sagesse et compréhension spirituelle ”, ces chrétiens oints de l’esprit ‘ resplendissent comme le soleil dans le royaume de leur Père ’. — Colossiens 1:9 ; Matthieu 13:43.

14 D’autres personnes affluent vers “ la montagne de la maison de Jéhovah ”. Appelées par Jésus ses “ autres brebis ”, elles ont l’espérance de vivre éternellement sur la terre transformée en paradis (Jean 10:16 ; Révélation 21:3, 4). À partir des années 1930, elles sont apparues par milliers, puis par centaines de milliers, et maintenant elles sont des millions. Dans une vision donnée à l’apôtre Jean, il en est question comme d’“ une grande foule que personne ne pouvait compter, de toutes nations et tribus et peuples et langues ”. — Révélation 7:9.

15 Le prophète Haggaï prédit l’apparition de cette grande foule. Il écrivit : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah des armées : ‘ Encore une fois — c’est un peu de temps — et j’ébranle les cieux, et la terre, et la mer, et le sol ferme. Oui, j’ébranlerai toutes les nations, et les choses désirables de toutes les nations [ceux qui embrassent le culte pur aux côtés des chrétiens oints] devront arriver ; et vraiment je remplirai de gloire cette maison ’, a dit Jéhovah des armées. ” (Haggaï 2:6, 7). L’existence de cette “ grande foule ” qui continue de grossir et de ses compagnons oints élève, glorifie, le culte pur dans la maison de Jéhovah. Jamais on n’a compté autant de personnes unies dans

le culte du vrai Dieu, ce qui contribue à la gloire de Jéhovah et de son Roi intronisé, Jésus Christ. Le roi Salomon écrivit en effet : “ Dans la multitude du peuple il y a l’ornement d’un roi. ” — Proverbes 14:28.

Le culte élevé dans la vie des gens

16 C’est à Jéhovah que revient tout le mérite de l’élévation du culte pur à notre époque. Néanmoins, ceux qui s’avancent vers lui reçoivent le privilège de participer à son œuvre. De même qu’il faut fournir des efforts pour gravir une montagne, de même il faut faire des efforts pour apprendre les normes divines et vivre en accord avec elles. Comme les chrétiens du Ier siècle, les serviteurs de Dieu d’aujourd’hui ont abandonné des modes de vie et des pratiques incompatibles avec le vrai culte. Des fornicateurs, des idolâtres, des adultères, des voleurs, des gens avides, des ivrognes et d’autres ont changé de conduite et ont été “ lavés ” aux yeux de Dieu. — 1 Corinthiens 6:9-11.

17 L’histoire suivante, celle d’une jeune femme, en est un exemple. Elle a écrit : “ Avant, j’étais perdue, je n’avais aucune espérance. Je vivais dans l’immoralité sexuelle et je buvais. Je souffrais de maladies sexuellement transmissibles. Je vendais aussi de la drogue et tout m’indifférait. ” Après avoir étudié la Bible, elle a procédé à de grands changements dans le but de se conformer aux normes de Dieu. Elle déclare à présent : “ J’ai la paix de l’esprit, l’estime de moi-même, un espoir pour l’avenir, une véritable famille et, surtout, des relations avec notre Père, Jéhovah. ”

18 Même après avoir obtenu l’approbation de Jéhovah, tous les humains doivent continuer d’élever le

culte pur en lui donnant une place de choix dans leur vie. Il y a des milliers d’années, par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah indiqua qu’il était certain que de nos jours des multitudes désireraient faire passer son culte avant toute autre chose dans leur vie. Êtes-vous de leur nombre ?

Un peuple à qui est enseignée la voie de Jéhovah

19 Isaïe nous en apprend davantage sur ceux qui embrassent le culte pur aujourd’hui. Il déclare : “ Oui, des peuples nombreux iront et diront : ‘ Venez et montons à la montagne de Jéhovah, à la maison du Dieu de Jacob ; et il nous instruira de ses voies, et nous voulons marcher dans ses sentiers. ’ Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de Jéhovah. ” — Isaïe 2:3.

20 Jéhovah ne laisse pas ses serviteurs errer comme des brebis perdues. Au moyen de la Bible et de publications bibliques, il leur transmet sa “ loi ” et sa “ parole ” afin qu’ils apprennent ses voies. Cette connaissance leur permet de “ marcher dans ses sentiers ”. Le cœur rempli de gratitude et conformément à la direction divine, ils se parlent les uns aux autres des voies de Jéhovah. Ils se réunissent en de grandes assemblées et en groupes plus petits, dans des Salles du Royaume et chez des particuliers, pour écouter et pour apprendre les voies de Dieu (Deutéronome 31:12, 13). Ils suivent ainsi l’exemple des premiers chrétiens, qui se rassemblaient en vue de s’encourager et de s’inciter mutuellement à abonder ‘ en amour et en belles œuvres ’. — Hébreux 10:24, 25.

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21 Ils invitent autrui à ‘ monter ’ vers le culte élevé de Jéhovah Dieu. Ils sont en cela en plein accord avec le commandement que Jésus donna à ses disciples juste avant son ascension. Il leur dit : “ Allez donc et faites des disciples de gens d’entre toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et de l’esprit saint, leur enseignant à observer tout ce que je vous ai commandé. ” (Matthieu 28:19, 20). Obéissants et soutenus par Dieu, les Témoins de Jéhovah parcourent la terre en enseignant et en faisant des disciples qu’ils baptisent.

Les épées en socs

22 Nous arrivons au verset suivant, qui est reproduit en partie sur le mur de l’esplanade de l’ONU. Isaïe écrit : “ Oui, il rendra jugement au milieu des nations et remettra les choses en ordre concernant des peuples nombreux. Et ils devront forger leurs épées en socs et leurs lances en cisailles. Une nation ne lèvera pas l’épée contre une nation, et ils n’apprendront plus la guerre. ” — Isaïe 2:4.

23 Ce ne serait pas une mince affaire d’atteindre ce but. Federico Mayor, directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, a dit un jour : “ Toutes les horreurs de la guerre, pourtant si présentes aujourd’hui grâce aux progrès de l’audiovisuel, semblent impuissantes à arrêter la gigantesque machine de la guerre qui n’a cessé de se renforcer au cours des siècles. C’est aux générations actuelles qu’incombe la tâche quasi impossible demandée dans la Bible de ‘ forger des charrues avec les épées ’ et de transformer l’instinct de guerre — qui remonte à la nuit des temps — en une conscience de paix. Ce

serait l’acte le meilleur et le plus noble que pourrait réaliser le ‘ village [planétaire] ’ et le plus beau cadeau à faire à nos descendants. ”

24 L’ensemble des nations n’atteindront jamais ce but louable. Il est tout bonnement hors de leur portée. Les paroles d’Isaïe sont réalisées par des membres de nombreuses nations qui sont unis dans le culte pur. Jéhovah a ‘ remis les choses en ordre ’ parmi eux. Il a appris à ses serviteurs à vivre en paix. Au sein d’un monde divisé et ravagé par les luttes, ils ont réussi, figurément, à forger “ leurs épées en socs et leurs lances en cisailles ”. En quel sens ?

25 D’abord, ils ne prennent pas parti dans les guerres des nations. Peu avant la mort de Jésus, des hommes armés vinrent l’arrêter. Au moment où Pierre dégaina une épée pour défendre son Maître, Jésus lui dit : “ Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée. ” (Matthieu 26:52). Depuis lors, les disciples de Jésus forgent leurs épées en socs et refusent de prendre les armes pour tuer leur semblable ou de soutenir un effort de guerre d’autres manières. Ils ‘ poursuivent la paix avec tous ’. — Hébreux 12:14.

À la poursuite de la paix

26 La paix des serviteurs de Dieu va beaucoup plus loin que le refus de participer aux guerres. Bien qu’ils vivent dans plus de 230 pays et territoires, et qu’ils représentent d’innombrables langues et cultures, ils sont en paix les uns avec les autres. Chez eux s’accomplissent aujourd’hui les paroles suivantes, que Jésus adressa à ses disciples au Ier siècle : “ Par là tous sauront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous. ” (Jean

13:35). Les chrétiens de notre époque sont des “ faiseurs de paix ”. (Matthieu 5:9, note.) Ils ‘ cherchent la paix et la poursuivent ’. (1 Pierre 3:11.) Ils ont le soutien de Jéhovah, “ le Dieu qui donne la paix ”. — Romains 15:33.

27 Certains de ceux qui sont devenus des faiseurs de paix ont un parcours peu commun. Un jeune homme écrit au sujet du début de sa vie : “ Les difficultés m’ont appris à me défendre. Elles m’ont endurci et m’ont rendu amer. Je finissais systématiquement par me battre. Tous les jours, je m’en prenais à un gars différent du voisinage, parfois avec les poings, parfois avec des pierres ou des bouteilles. Je suis devenu très violent. ” Néanmoins, il a fini par répondre à l’invitation d’aller à “ la montagne de la maison de Jéhovah ”. Il a appris les voies de Dieu et il est devenu un serviteur pacifique de Dieu.

28 La plupart des serviteurs de Jéhovah n’ont pas des antécédents aussi violents. Toutefois, même dans des choses relativement petites (en étant bons, en pardonnant et en faisant preuve de compassion), ils s’attachent à favoriser la paix avec autrui. En dépit de leur imperfection, ils s’efforcent d’appliquer le conseil biblique de ‘ continuer à se supporter les uns les autres et à se pardonner volontiers les uns aux autres, si quelqu’un a un sujet de plainte contre un autre ’. — Colossiens 3:13.

Un avenir de paix

29 Jéhovah a réalisé une chose prodigieuse à notre époque, “ la période finale des jours ”. Il a rassemblé d’entre toutes les nations des humains qui veulent le servir. Il leur a appris à marcher dans ses voies, des voies de paix. Ces humains sont ceux qui survivront bientôt à la “ grande

tribulation ”, et qui entreront dans un monde nouveau paisible où la guerre sera définitivement abolie. — Révélation 7:14.

30 Les épées, c’est-à-dire les armes, ne seront plus. Le psalmiste écrivit à propos de cette époque : “ Venez, voyez les actes de Jéhovah, comment il a mis des événements stupéfiants sur la terre. Il fait cesser les guerres jusqu’à l’extrémité de la terre. L’arc, il le brise, oui il met en pièces la lance ; il brûle les

chariots au feu. ” (Psaume 46:8, 9). Si on pense à cette perspective, l’exhortation suivante lancée par Isaïe est tout aussi appropriée aujourd’hui qu’à l’époque où il l’écrivit : “ Ô hommes de la maison de Jacob, venez et marchons dans la lumière de Jéhovah. ” (Isaïe 2:5). Oui, que la lumière de Jéhovah éclaire notre sentier dès maintenant, et nous marcherons dans sa voie pendant toute l’éternité ! — Mika 4:5.

*** ip-1 chap. 5 p. 49-60 ***

Jéhovah humilie les orgueilleux

Isaïe 2:6–4:1

Dégoûté par l’état dans lequel se trouvent Jérusalem et Juda, le prophète Isaïe se tourne à présent vers Jéhovah Dieu et déclare : “ Tu as abandonné ton peuple, la maison de Jacob. ” (Isaïe 2:6a). Pourquoi Dieu a-t-il rejeté le peuple qu’il a lui-même choisi pour “ bien particulier ” ? — Deutéronome 14:2.

2 Les propos par lesquels Isaïe blâme les Juifs de son époque revêtent un grand intérêt pour nous. Pour quelles raisons ? Parce que la situation de la chrétienté aujourd’hui ressemble fort à celle du peuple d’Isaïe, de même que le jugement prononcé par Jéhovah. En prêtant attention à la proclamation d’Isaïe, nous comprendrons clairement ce que Dieu condamne et cela nous aidera à rejeter les pratiques qu’il désapprouve. Empressons-nous donc de considérer la parole prophétique de Jéhovah rapportée en Isaïe 2:6–4:1.

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Ils se prosternent par orgueil

3 Isaïe confesse en ces termes la faute de son peuple : “ Ils sont devenus pleins de ce qui vient de l’Orient, et ce sont des magiciens comme les Philistins, et ils regorgent d’enfants d’étrangers. ” (Isaïe 2:6b). Quelque 800 ans plus tôt, Jéhovah avait ordonné au peuple qu’il s’était choisi : “ Ne vous rendez impurs par aucune de ces choses, car c’est par toutes ces choses que se sont rendues impures les nations que je chasse de devant vous. ” (Lévitique 18:24). Jéhovah força Balaam à dire au sujet de ceux dont il avait fait son bien particulier : “ Du sommet des rochers je les vois, et des collines je les aperçois. Là, comme peuple, ils continuent de camper à l’écart, et ils ne se rangent pas parmi les nations. ” (Nombres 23:9, 12). Cependant, aux jours d’Isaïe, ceux que Jéhovah a choisis ont adopté les pratiques abominables des nations qui les entourent et ils sont “ pleins de ce qui vient de l’Orient ”. Au lieu d’avoir foi en Jéhovah et en sa parole, ils sont des “ magiciens comme les Philistins ”. Ils sont loin de se tenir séparés des nations : le pays ‘ regorge d’enfants d’étrangers ’, sans aucun doute des

étrangers qui introduisent des pratiques impies parmi les serviteurs de Dieu.

4 Isaïe signale la prospérité économique et la puissance militaire de Juda sous le roi Ouzziya ; il déclare : “ Leur pays est rempli d’argent et d’or, et il n’y a pas de limite à leurs trésors. Leur pays est rempli de chevaux, et il n’y a pas de limite à leurs chars. ” (Isaïe 2:7). Les Juifs remercient-ils Jéhovah de cette richesse et de cette puissance militaire (2 Chroniques 26:1, 6-15) ? Tant s’en faut ! Au contraire, ils mettent leur confiance dans cette richesse et se détournent de sa Source, Jéhovah Dieu. Avec quelles conséquences ? “ Leur pays est rempli de dieux sans valeur. Ils se prosternent devant l’œuvre des mains de l’homme, devant ce que ses doigts ont fait. Et l’homme tiré du sol se courbe, et l’homme est abaissé, et tu ne saurais leur pardonner. ” (Isaïe 2:8, 9). Ils se détournent du Dieu vivant pour se prosterner devant des idoles inertes.

5 On peut se prosterner en signe d’humilité. Mais il est futile de le faire devant des objets inertes ; cela ‘ abaisse ’ l’adorateur, cela l’avilit. Comment Jéhovah peut-il pardonner un tel péché ? Que feront ce genre d’idolâtres lorsque Jéhovah leur demandera des comptes ?

‘ Les yeux fiers seront abaissés ’

6 Isaïe poursuit : “ Entre dans le rocher et cache-toi dans la poussière, à cause de la force redoutable de Jéhovah, et loin de la splendeur de sa supériorité. ” (Isaïe 2:10). Mais aucun rocher ne sera assez gros pour abriter les adorateurs de faux dieux, aucune protection ne sera assez épaisse pour les cacher de Jéhovah, le Tout-Puissant. Quand il viendra exécuter son jugement,

“ oui, les yeux fiers de l’homme tiré du sol seront abaissés, et la morgue des hommes devra se courber ; oui, Jéhovah seul sera élevé en ce jour-là ”. — Isaïe 2:11.

7 “ Le jour qui appartient à Jéhovah des armées ” approche. À ce moment-là, Dieu exprimera sa colère “ sur tous les cèdres du Liban qui sont hauts et élevés et sur tous les gros arbres de Bashân ; sur toutes les hautes montagnes et sur toutes les collines qui sont élevées ; sur chaque tour haute et sur toute muraille fortifiée ; sur tous les navires de Tarsis et sur tous les bateaux désirables ”. (Isaïe 2:12-16.) Ainsi, au jour de sa colère, Jéhovah s’occupera de toutes les organisations mises en place par l’homme en symbole de son orgueil, ainsi que de tous les impies. En conséquence, “ la fierté de l’homme tiré du sol devra se courber, et vraiment la morgue des hommes sera abaissée ; oui, Jéhovah seul sera élevé en ce jour-là ”. — Isaïe 2:17.

8 Le jour de jugement prédit arrive sur les Juifs en 607 avant notre ère, quand Neboukadnetsar, roi de Babylone, détruit Jérusalem. Les habitants voient leur chère ville en flammes, ses imposants bâtiments démolis, sa puissante muraille renversée. Le temple de Jéhovah n’est plus qu’un amas de décombres. Ni leurs trésors ni leurs chars n’ont de valeur au “ jour qui appartient à Jéhovah des armées ”. Et leurs idoles ? Il leur advient exactement ce qu’Isaïe annonce : “ Les dieux sans valeur eux-mêmes disparaîtront complètement. ” (Isaïe 2:18). Les Juifs (y compris les princes et les hommes puissants) sont emmenés en exil à Babylone. Jérusalem demeure désolée pendant 70 ans.

9 La situation de la chrétienté ressemble étrangement à celle de Jérusalem et de Juda au temps d’Isaïe. En effet, la chrétienté entretient incontestablement des relations étroites avec les nations du monde. Elle soutient avec enthousiasme les Nations unies, et elle a rempli sa maison d’idoles et de pratiques contraires aux Écritures. Ses membres sont matérialistes et mettent leur confiance dans la puissance militaire. Et ne jugent-ils pas le clergé digne de grandes distinctions ? Ne comblent-ils pas les ecclésiastiques de titres et d’honneurs ? L’orgueil de la chrétienté sera à coup sûr réduit à rien. Mais quand ?

Le “ jour de Jéhovah ” est imminent

10 Les Écritures annoncent un “ jour de Jéhovah ” qui aura une incidence bien plus grande que le jour de jugement survenu sur Jérusalem et Juda dans l’Antiquité. Sous inspiration, l’apôtre Paul associa le “ jour de Jéhovah ” à venir avec la présence du Roi intronisé Jésus Christ (2 Thessaloniciens 2:1, 2). Pierre établit un lien entre ce jour et l’établissement ‘ de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre, dans lesquels habitera la justice ’. (2 Pierre 3:10-13.) Il s’agit du jour où Jéhovah exécutera son jugement sur tout le système de choses méchant, y compris sur la chrétienté.

11 “ Hélas pour ce jour ! dit le prophète Yoël, parce que le jour de Jéhovah est proche, et comme un pillage venant du Tout-Puissant, il arrivera. ” Étant donné l’imminence de ce “ jour ”, tous les humains ne devraient-ils pas s’inquiéter de leur sécurité durant cette époque redoutable ? “ Qui pourra le supporter ? ” demande Yoël. Et il répond : “ Jéhovah sera un refuge pour

son peuple. ” (Yoël 1:15 ; 2:11 ; 3:16). Jéhovah Dieu sera-t-il un refuge pour les orgueilleux, pour ceux qui mettent leur confiance dans la richesse, la puissance militaire et des dieux fabriqués par l’homme ? C’est impossible, évidemment, puisque Dieu a abandonné même ceux qu’il avait choisis parce qu’ils avaient agi ainsi. Il est donc capital que tous les serviteurs de Jéhovah ‘ cherchent la justice, cherchent l’humilité ’ et réfléchissent sérieusement à la place que son culte occupe dans leur vie. — Tsephania 2:2, 3.

“ Aux musaraignes et aux chauves-souris ”

12 Comment les adorateurs d’idoles considéreront-ils celles-ci au cours du grand jour de Jéhovah ? Isaïe répond : “ On entrera dans les grottes des rochers et dans les trous de la poussière, à cause de la force redoutable de Jéhovah et loin de la splendeur de sa supériorité, quand il se lèvera pour que la terre tremble. En ce jour-là, l’homme tiré du sol jettera ses dieux d’argent inutiles et ses dieux d’or sans valeur [...] aux musaraignes et aux chauves-souris, afin d’entrer dans les creux des rochers et dans les crevasses des rocs, à cause de la force redoutable de Jéhovah et loin de la splendeur de sa supériorité, quand il se lèvera pour que la terre tremble. Par égard pour vous, tenez-vous à distance de l’homme tiré du sol, dont le souffle est dans ses narines ; pour quelle raison, en effet, tiendrait-on compte de lui ? ” — Isaïe 2:19-22.

13 Les musaraignes vivent dans des trous creusés dans le sol, et les chauves-souris se perchent dans des grottes sombres et désertes. En outre, dans les endroits où nichent un grand

nombre de chauves-souris règne une odeur repoussante et leurs déjections s’accumulent en couches épaisses. Voilà un cadre tout indiqué pour se débarrasser d’idoles. Un lieu sombre et impur est tout ce qu’elles méritent. Quant aux humains, ils chercheront refuge dans des grottes et des crevasses de rochers au jour du jugement de Jéhovah. Les idoles et leurs adorateurs connaîtront donc le même sort. La prophétie d’Isaïe avait dit vrai : les idoles inertes ne sauvèrent ni leurs adorateurs ni Jérusalem de la main de Neboukadnetsar en 607 avant notre ère.

14 Que feront les gens pendant le jour du jugement de Jéhovah qui approche, lorsque le jugement divin s’abattra sur la chrétienté et sur les autres éléments de l’empire universel de la fausse religion ? En voyant la situation se dégrader sur la terre entière, la plupart se rendront probablement compte de la futilité de leurs idoles. Ils chercheront peut-être refuge et protection, non plus auprès d’elles, mais dans des organisations terrestres et profanes, par exemple les Nations unies, la “ bête sauvage de couleur écarlate ” de Révélation chapitre 17. Ce sont “ les dix cornes ” de cette bête sauvage symbolique qui détruiront Babylone la Grande, l’empire universel de la fausse religion, dont la chrétienté est un élément majeur. — Révélation 17:3, 8-12, 16, 17.

15 La dévastation et l’incendie de Babylone la Grande seront sans doute l’œuvre directe des dix cornes symboliques, mais en réalité ces actions correspondront à l’exécution du jugement de Jéhovah. Révélation 18:8 dit à propos de Babylone la Grande : “ Voilà pourquoi en un seul jour ses plaies viendront : mort et deuil et famine, et elle sera complètement brûlée par le

feu parce que Jéhovah Dieu, qui l’a jugée, est fort. ” C’est donc à Jéhovah Dieu, le Tout-Puissant, que reviendra le mérite d’avoir affranchi l’humanité de la domination de la fausse religion. Comme le dit Isaïe, “ Jéhovah seul sera élevé en ce jour-là. Car c’est le jour qui appartient à Jéhovah des armées ”. — Isaïe 2:11b, 12a.

“ Ceux qui te conduisent te font errer ”

16 Pour qu’une société humaine soit stable, il lui faut “ soutien et appui ”, c’est-à-dire des choses nécessaires comme la nourriture et l’eau, mais, surtout, des chefs dignes de confiance capables de guider le peuple et de maintenir l’ordre social. Or, Isaïe prédit concernant l’Israël antique : “ Voici que le vrai Seigneur, Jéhovah des armées, ôte de Jérusalem et de Juda soutien et appui, tout soutien de pain et tout soutien d’eau, homme fort et guerrier, juge et prophète, devin et homme d’âge mûr, chef de cinquante, homme hautement considéré et conseiller, expert en arts magiques et habile charmeur. ” (Isaïe 3:1-3). De simples garçons deviendront princes et gouverneront au gré de leurs caprices. Non seulement les dirigeants opprimeront le peuple, mais encore “ les gens se tyranniseront l’un l’autre [...]. Ils se déchaîneront, le garçon contre le vieillard, l’homme peu considéré contre celui qu’on doit honorer ”. (Isaïe 3:4, 5.) Les enfants “ se déchaîneront ” contre leurs aînés, sans respect pour eux. Les conditions de vie seront tombées si bas qu’un homme dira à un autre qui n’est pas en mesure de gouverner : “ Tu as un manteau. Il faut que tu deviennes pour nous un dictateur ; il faut que cette masse qu’on a renversée soit sous ta main. ” (Isaïe 3:6). Mais ceux

qui recevront cette invitation la refuseront ; ils expliqueront qu’ils n’ont ni la capacité de guérir le pays blessé, ni la richesse voulue pour assumer pareille responsabilité. Ils déclareront : “ Je ne deviendrai pas un homme qui panse les plaies, et dans ma maison il n’y a ni pain ni manteau. Non, ne m’établissez pas comme dictateur sur le peuple. ” — Isaïe 3:7.

17 Isaïe continue : “ Jérusalem a trébuché, et Juda est tombé, parce que leur langue et leurs manières d’agir sont contre Jéhovah, en se montrant rebelles aux yeux de sa gloire. Oui, l’expression de leur visage témoigne contre eux, et ils proclament leur péché qui est comme celui de Sodome. Ils ne l’ont pas caché. Malheur à leur âme ! Car ils se sont attiré le malheur. ” (Isaïe 3:8, 9). Les serviteurs du vrai Dieu se sont rebellés contre lui en paroles et en actes. Leur visage n’exprime aucune honte, aucun repentir ; ce détail, à lui seul, trahit leurs péchés, des péchés aussi répugnants que ceux de Sodome. Ils ont beau avoir contracté une alliance avec Jéhovah Dieu, lui ne changera pas ses normes pour eux. “ Tout ira bien pour le juste, car ils mangeront le fruit de leurs manières d’agir. Malheur au méchant ! — Malheur, car le traitement qu’ont infligé ses mains lui sera infligé ! Quant à mon peuple, ses préposés aux corvées sévissent, oui des femmes dominent sur lui. Ô mon peuple, ceux qui te conduisent te font errer, et ils ont embrouillé le chemin de tes sentiers. ” — Isaïe 3:10-12.

18 Jéhovah ‘ prononce une sentence ’ et ‘ entre en jugement ’ contre les anciens et les princes de Juda : “ Vous, vous avez incendié la vigne. Ce qui a été volé à l’affligé est dans vos

maisons. Qu’avez-vous à écraser mon peuple et à broyer le visage des affligés ? ” (Isaïe 3:13-15). Au lieu de travailler au bien du peuple, les chefs pratiquent la tromperie. Ils abusent de leur autorité en s’enrichissant au détriment des pauvres et des indigents. Mais ces chefs doivent répondre à Jéhovah des armées de l’oppression des affligés. Quelle mise en garde pour ceux qui ont des responsabilités aujourd’hui ! Ils doivent toujours veiller à ne pas abuser de leur autorité.

19 La chrétienté, particulièrement son clergé et ceux qui sont à sa tête, s’est emparée frauduleusement de la plupart des possessions du peuple, qu’elle a opprimé et continue d’opprimer. En outre, elle bat, elle persécute, elle maltraite le peuple de Dieu, et elle couvre d’opprobre le nom de Jéhovah. En temps voulu, Jéhovah ne manquera pas d’entrer en jugement contre elle.

“ Une marque au feu au lieu de beauté ”

20 Après avoir condamné les méfaits commis par les chefs, Jéhovah s’en prend à la femme qu’est Sion, ou Jérusalem. Apparemment parce que c’est la mode, “ les filles de Sion ” portent des “ chaînettes ” aux pieds (c’est-à-dire attachées aux chevilles) qui tintent mélodieusement. En mesurant ainsi leurs enjambées et en marchant “ à petits pas ”, les femmes se donnent une allure peut-être considérée comme distinguée et féminine. Où est le mal, après tout ? Le mal réside dans la mentalité de ces femmes. Jéhovah précise : “ Les filles de Sion se sont enorgueillies et [...] elles vont le cou tendu en lançant des œillades. ” (Isaïe 3:16). Un tel orgueil mérite d’être puni.

21 C’est la raison pour laquelle, lorsque le jugement de Jéhovah viendra sur le pays, ces orgueilleuses “ filles de Sion ” perdront tout, jusqu’à la beauté dont elles sont si fières. Jéhovah prophétise en effet : “ Oui Jéhovah couvrira alors de dartres le crâne des filles de Sion, et Jéhovah lui-même dénudera leur front. En ce jour-là, Jéhovah ôtera la beauté des anneaux, et les bandeaux et les ornements en forme de lune, les pendants d’oreilles, les bracelets et les voiles, les coiffures, les chaînettes des pieds et les ceintures, les ‘ maisons de l’âme ’ [probablement des récipients contenant du parfum] et les coquillages bruissants [ou : amulettes] qui servent d’ornements, les bagues et les anneaux de nez, les habits d’apparat, les larges tuniques, les capes et les bourses, les miroirs à main, les vêtements de dessous, les turbans et les grands voiles. ” (Isaïe 3:17-23 ; voir les notes). Quel tragique revirement de situation !

22 Le message prophétique continue en ces termes : “ Au lieu d’huile de baumier il y aura une odeur de moisi ; au lieu de ceinture, une corde ; au lieu de cheveux arrangés avec art, la calvitie ; au lieu d’un vêtement somptueux, une toile de sac qu’on ceint autour des reins ; une marque au feu au lieu de beauté. ” (Isaïe 3:24). En 607 avant notre ère, les orgueilleuses habitantes de Jérusalem passent de l’opulence à la pauvreté. Elles perdent leur liberté et reçoivent “ une marque au feu ” en signe de leur condition d’esclaves.

“ À coup sûr, elle sera nettoyée ”

23 S’adressant cette fois à la ville de Jérusalem, Jéhovah proclame : “ Tes hommes tomberont par l’épée, et ta

force par la guerre. Oui, ses entrées gémiront et mèneront deuil, et, à coup sûr, elle sera nettoyée. Elle s’assiéra à terre. ” (Isaïe 3:25, 26). Les hommes de Jérusalem, même ses hommes forts, seront tués à la bataille. La ville sera rasée. Pour “ ses entrées ”, ce sera une époque ‘ de gémissement et de deuil ’. Jérusalem sera “ nettoyée ” et désolée.

24 La perte des hommes tués par l’épée aura des conséquences désastreuses pour les femmes de Jérusalem. Isaïe conclut cette partie de son livre prophétique en annonçant : “ Sept femmes saisiront un seul homme en ce jour-là, en disant : ‘ Nous mangerons notre propre pain et nous nous vêtirons de nos propres manteaux ; puissions-nous seulement être appelées de ton nom pour enlever notre opprobre. ’ ” (Isaïe 4:1). Le manque d’hommes à marier se fera tant sentir que plusieurs femmes s’attacheront à un seul afin d’être appelées de son nom, c’est-à-dire d’être connues publiquement comme ses épouses ; elles voudront s’épargner ainsi la honte de ne pas avoir de mari. La Loi mosaïque exigeait d’un mari qu’il procure à sa femme nourriture et vêtement (Exode 21:10). Mais ces femmes sont prêtes ‘ à manger leur propre pain et à se vêtir de leurs propres manteaux ’, autrement dit à dispenser l’homme des obligations que lui impose la Loi. Une situation bien critique pour les “ filles de Sion ” auparavant pétries d’orgueil !

25 Jéhovah humilie les orgueilleux. En 607 avant notre ère, il fait effectivement “ se courber ” la fierté du peuple qu’il a choisi et ‘ abaisse ’ sa “ morgue ”. Puissent les vrais chrétiens

ne jamais oublier que “ Dieu s’oppose aux orgueilleux, mais [qu’]aux humbles il

donne la faveur imméritée ” ! — Jacques 4:6.

*** ip-1 chap. 6 p. 61-72 ***

Jéhovah Dieu a pitié d’un reste

Isaïe 4:2-6

Une violente tempête s’abat sur une région très peuplée. Des vents impétueux, des pluies torrentielles et un flot dévastateur ouvrent une large trouée d’un bout à l’autre du pays ; ils entraînent les maisons, détruisent les récoltes et emportent des vies. Mais rapidement la tempête passe, et dans son sillage une période de calme s’installe. Pour les survivants, c’est le moment de restaurer et de rebâtir.

2 Le prophète Isaïe annonce quelque chose de similaire au sujet de Juda et de Jérusalem. Les nuages du jugement divin s’amoncellent dangereusement. À juste titre, du reste, car la culpabilité de la nation est grande. Tant les chefs que le peuple ont rempli le pays d’injustice et de meurtres. C’est pourquoi, par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah dévoile la culpabilité de Juda et prévient cette nation fautive qu’il exécutera son jugement sur elle (Isaïe 3:25). La tempête laissera le pays de Juda complètement désolé. Une perspective qui doit attrister Isaïe.

3 Il y a toutefois une bonne nouvelle ! La tempête, qui représente le jugement juste de Jéhovah, passera, et un reste survivra. Le jugement porté par Jéhovah contre Juda sera en effet tempéré par sa miséricorde. Le message inspiré consigné par Isaïe en Isaïe 4:2-6 nous transporte à cette époque heureuse. Heureuse parce qu’en quelque sorte le soleil perce soudain les nuages et la

scène change : après l’exécution du jugement, terrible à voir et à entendre (décrit en Isaïe 2:6–4:1), on découvre un pays et un peuple remarquablement transformés.

4 La prophétie d’Isaïe concernant le rétablissement d’un reste et la sécurité qu’il connaît ensuite a également un accomplissement à notre époque, dans “ la période finale des jours ”. (Isaïe 2:2-4.) Examinons ce message d’actualité, car il n’a pas seulement une signification prophétique ; il nous renseigne aussi sur la miséricorde de Jéhovah et révèle comment on peut en bénéficier.

‘ La germination de Jéhovah ’

5 Tandis qu’il regarde par-delà la tempête à venir, vers une époque plus paisible, le ton d’Isaïe prend un tour chaleureux. Il écrit : “ En ce jour-là, ce que Jéhovah fera germer [“ la germination (le germe) de Jéhovah ”, note] sera pour la parure et pour la gloire, et le fruit du pays sera quelque chose dont on pourra être fier et quelque chose de magnifique pour les rescapés d’Israël. ” — Isaïe 4:2.

6 Isaïe parle ici de restauration. Le nom hébreu rendu par “ germe ” désigne ‘ tout ce qui pousse de la terre, un rejeton, une branche ’. Il évoque la prospérité, l’accroissement et des bénédictions de la part de Jéhovah. Isaïe dépeint donc un tableau d’espoir : la désolation qui approche ne durera pas indéfiniment. Grâce à la bénédiction de Jéhovah, le pays de Juda autrefois prospère donnera de nouveau du fruit en abondance. [Note : Certains biblistes

pensent que l’expression ‘ germe de Jéhovah ’ est une allusion au Messie, qui n’apparaîtrait

qu’après la restauration de Jérusalem. Dans les targoums, on trouve une paraphrase de cette expression : “ Le Messie (Christ) de Jéhovah. ” Il est à noter que Jérémie emploiera plus tard le même nom hébreu (tsèmaḥ) quand il qualifiera le Messie de “ germe juste ” suscité à David. —

Jérémie 23:5 ; 33:15.] — Lévitique 26:3-5.

7 Isaïe décrit en termes éloquents la magnificence de la transformation qui aura lieu. La germination de Jéhovah “ sera pour la parure et pour la gloire ”. Le mot “ parure ” rappelle la beauté de la Terre promise au moment où Jéhovah la donna à Israël, des siècles plus tôt. Elle était si belle qu’on la considérait comme “ la parure [“ le joyau ”, Bible d’Osty] de tous les pays ”. (Ézékiel 20:6.) Les propos d’Isaïe donnent donc au peuple l’assurance que le pays de Juda retrouvera sa gloire et sa beauté passées. Il aura l’allure d’un joyau qui embellit la terre.

8 Mais qui sera là pour profiter de la beauté retrouvée du pays ? “ Les rescapés d’Israël ”, écrit Isaïe. Effectivement, certains survivront à la destruction humiliante prédite précédemment (Isaïe 3:25, 26). Un reste des survivants retournera en Juda et participera à sa restauration. Pour ces Juifs qui reviendront (“ les rescapés ”), le produit abondant de leur pays rétabli deviendra “ quelque chose dont on pourra être fier et quelque chose de magnifique ”. (Isaïe 4:2.) L’humiliation causée par la désolation cédera la place à un sentiment de fierté renouvelée.

9 Isaïe avait dit vrai : la tempête du jugement s’abattit en 607 avant notre ère, lorsque les Babyloniens détruisirent Jérusalem et que de nombreux Israélites moururent. Certains survécurent et furent emmenés en exil à Babylone ; toutefois, sans la pitié et la miséricorde divines, il n’y aurait pas eu un seul survivant (Nehémia 9:31). Finalement,

Juda fut laissé dans une désolation complète (2 Chroniques 36:17-21). Puis, en 537, le Dieu de miséricorde permit à des “ rescapés ” de retourner en Juda afin de rétablir le vrai culte [Note : Les

“ rescapés ” comprenaient des Israélites nés en exil. On pouvait les tenir pour tels dans la mesure où ils ne seraient jamais venus à l’existence si leurs ancêtres n’avaient pas survécu à la destruction. — Ezra 9:13-15 ; voir

aussi Hébreux 7:9, 10.] (Ezra 1:1-4 ; 2:1). La repentance sincère de ces exilés revenus dans leur pays est magnifiquement exprimée dans le Psaume 137, qui fut probablement écrit pendant la captivité ou peu après. De retour en Juda, ils labourèrent la terre et l’ensemencèrent. Imaginez leurs sentiments en voyant que Jéhovah bénissait leurs efforts, puisqu’il faisait germer et rendait la terre fertile comme “ le jardin d’Éden ”. — Ézékiel 36:34-36.

10 Un rétablissement similaire a eu lieu de nos jours. Au début du XXe siècle, les Étudiants de la Bible (c’est le nom qu’on donnait alors aux Témoins de Jéhovah) se sont retrouvés spirituellement captifs de “ Babylone la Grande ”, l’empire universel de la fausse religion (Révélation 17:5). Bien qu’ils aient rejeté bon nombre d’enseignements de la fausse religion, ils étaient toujours souillés par des idées et des pratiques d’origine babylonienne. À cause de l’opposition suscitée par le clergé, certains d’entre eux ont été emprisonnés au sens propre. Leur pays spirituel (leur domaine religieux ou spirituel) était en désolation.

11 Mais au printemps 1919, Jéhovah a eu pitié de ce reste d’Israélites spirituels (Galates 6:16). Il a vu leur repentance et leur désir de l’adorer en vérité, si bien qu’il a fait en sorte qu’ils soient libérés de prison et, surtout, libérés de la captivité spirituelle. Ces

“ rescapés ” ont été rétablis dans le domaine spirituel que Dieu leur avait donné et qu’il a alors fait germer en abondance. Ce domaine spirituel a également revêtu un aspect attirant qui a poussé des millions de personnes qui craignaient Dieu à se joindre au reste dans le vrai culte.

12 Les paroles d’Isaïe dans ce passage magnifient la pitié ou miséricorde que Dieu manifeste envers son peuple. Même si à l’échelle de la nation les Israélites s’étaient tournés contre lui, Jéhovah eut pitié d’un reste repentant. N’est-il pas réconfortant de savoir que même ceux qui commettent une faute grave peuvent revenir vers Jéhovah avec espoir ? Ceux qui se repentent ne doivent pas penser qu’il leur est impossible de bénéficier de la miséricorde de Dieu, car il ne rejette pas un cœur contrit (Psaume 51:17). La Bible nous donne cette assurance : “ Jéhovah est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et abondant en bonté de cœur. Comme un père fait miséricorde à ses fils, Jéhovah a fait miséricorde à ceux qui le craignent. ” (Psaume 103:8, 13). Incontestablement, un Dieu aussi miséricordieux mérite toute notre louange.

Un reste devient saint pour Jéhovah

13 Nous avons déjà découvert le reste dont Jéhovah aurait pitié, mais à présent Isaïe le décrit plus en détail : “ Il arrivera que ceux qui resteront dans Sion et ceux qui seront laissés dans Jérusalem, de ceux-là on dira qu’ils sont saints pour lui, tous ceux qui sont inscrits pour la vie à Jérusalem. ” — Isaïe 4:3.

14 Qui sont “ ceux qui resteront ” et “ ceux qui seront laissés ” ? Il s’agit des rescapés mentionnés dans le verset

précédent, les exilés juifs autorisés à retourner en Juda. Maintenant, Isaïe révèle pourquoi Jéhovah aura pitié d’eux : ils seront “ saints pour lui ”. La sainteté est la “ pureté religieuse ”. Pour être saint, il faut être pur en paroles et en actes, il faut se conformer à ce que Jéhovah estime juste et convenable. Jéhovah aura pitié de ceux qui seront “ saints pour lui ”, et il leur permettra de retourner dans “ la ville sainte ”, Jérusalem. — Nehémia 11:1.

15 Les membres de ce reste fidèle demeureront-ils là ? Ils seront “ inscrits pour la vie à Jérusalem ”, promet Isaïe. Cette expression nous rappelle que les Juifs avaient coutume de tenir soigneusement des registres des familles et des tribus d’Israël (Nehémia 7:5). Si quelqu’un était inscrit dans un registre, cela indiquait qu’il était en vie, car à sa mort son nom était effacé. Dans d’autres parties de la Bible, il est question d’un registre ou d’un livre figuré qui contient les noms des humains à qui Jéhovah accorde la vie. Mais les noms sont inscrits dans ce livre sous condition ; en effet, Jéhovah peut en ‘ effacer ’. (Exode 32:32, 33 ; Psaume 69:28.) Par conséquent, les paroles d’Isaïe constituent une mise en garde qui donne à réfléchir : ceux qui seront revenus dans leur pays rétabli ne continueront d’y vivre qu’à condition de demeurer saints aux yeux de Dieu.

16 En 537 avant notre ère, le reste qui rentra à Jérusalem le fit avec un mobile pur : rétablir le vrai culte. Aucun individu souillé par des pratiques religieuses païennes ou par la conduite impure qu’Isaïe avait fustigée avec tant de force n’eut le droit de revenir (Isaïe 1:15-17). Seuls ceux que Jéhovah considérait comme saints purent prendre le chemin du retour en Juda (Isaïe 35:8). Pareillement, depuis sa libération de la

captivité spirituelle en 1919, le reste oint, que soutiennent aujourd’hui des millions d’“ autres brebis ” (les humains qui ont l’espérance de vivre éternellement sur la terre), fait tout son possible pour être saint au regard de Dieu (Jean 10:16). Il s’est débarrassé des pratiques et des enseignements d’origine babylonienne. Chaque membre du reste s’efforce de suivre les normes élevées de Dieu en matière de moralité (1 Pierre 1:14-16). Dieu n’a pas eu pitié d’eux en vain.

17 Souvenez-vous que Jéhovah remarqua quels Israélites étaient saints et qu’il ‘ inscrivit leurs noms pour la vie ’. De nos jours aussi, Jéhovah voit les efforts que nous fournissons pour être saints au plan spirituel et au plan physique quand nous ‘ présentons nos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu ’. (Romains 12:1.) Et tous ceux qui fournissent ces efforts, il les inscrit dans son “ livre de vie ”, le registre figuré contenant les noms de ceux qui sont en position pour recevoir la vie éternelle, soit au ciel, soit sur la terre (Philippiens 4:3 ; Malaki 3:16). Faisons donc tout ce qui est en notre pouvoir pour rester saints aux yeux de Dieu, car alors nous aurons des chances de conserver notre nom dans ce précieux “ livre ”. — Révélation 3:5.

Dieu promet de prendre soin d’un reste avec amour

18 Ensuite, Isaïe explique comment les habitants du pays rétabli deviendront saints et quelles bénédictions les attendent. Il déclare : “ Lorsque Jéhovah aura lavé les excréments des filles de Sion et qu’il rincera de chez elle le sang qu’a versé Jérusalem — par l’esprit du jugement et par l’esprit de l’incendie —, alors, à coup sûr, Jéhovah créera au-dessus de tout lieu fixe du mont Sion et au-

dessus de son lieu d’assemblée un nuage le jour et une fumée, et, la nuit, la clarté d’un feu flamboyant ; car par-dessus toute la gloire il y aura un abri. ” — Isaïe 4:4, 5.

19 Précédemment, Isaïe a réprimandé les “ filles de Sion ” qui masquaient leur corruption morale sous des ornements voyants. Il a également dénoncé les meurtres du peuple en général et l’a encouragé à se laver (Isaïe 1:15, 16 ; 3:16-23). Mais ici, il regarde vers l’avenir, vers l’époque où Dieu en personne aura “ lavé les excréments ”, la souillure morale, et ‘ enlevé les taches de sang ’. (Isaïe 4:4, Bible Pirot-Clamer.) Comment ce nettoyage s’opérera-t-il ? Par “ l’esprit du jugement ” et par “ l’esprit de l’incendie ”. La destruction de Jérusalem et l’exil à Babylone qui attendent les Juifs seront les effets du jugement de Dieu et de sa colère ardente contre leur nation impure. Le reste qui survivra à ces malheurs et retournera dans son pays aura été humilié, affiné. C’est pourquoi il sera saint aux yeux de Jéhovah et bénéficiera de sa miséricorde. — Voir Malaki 3:2, 3.

20 Par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah promet qu’il prendra soin avec amour de ce reste purifié. Les expressions “ un nuage ”, “ une fumée ” et “ un feu flamboyant ” sont des réminiscences de la manière dont Jéhovah s’occupa des Israélites après leur sortie d’Égypte. Une “ colonne de feu et de nuage ” les protégeait des Égyptiens qui les poursuivaient ; elle les guidait aussi dans le désert (Exode 13:21, 22 ; 14:19, 20, 24). Lorsque Jéhovah se manifesta au mont Sinaï, ce mont “ était tout fumant ”. (Exode 19:18.) Les exilés purifiés n’auront donc rien à craindre. Jéhovah sera leur Protecteur. Il sera avec eux, qu’ils se réunissent dans leur

foyer ou qu’ils se retrouvent en de saintes assemblées.

21 Isaïe conclut sa description de la protection divine en parlant de la vie quotidienne. Il écrit : “ Il y aura une hutte pour servir d’ombre le jour contre la chaleur sèche, de refuge et de cachette contre la tempête de pluie et contre les précipitations. ” (Isaïe 4:6). On construisait souvent une hutte dans les vignes ou dans les champs pour s’abriter du soleil brûlant à la saison sèche, et du froid et des tempêtes à la saison des pluies. — Voir Yona 4:5.

22 Soumis à la chaleur torride de la persécution et aux tempêtes de l’opposition, les membres du reste purifié constateront que Jéhovah est pour eux la Source de la protection, de la sécurité et du refuge (Psaumes 91:1, 2 ; 121:5). Ainsi, une magnifique perspective s’offre à eux : s’ils abandonnent les croyances et les pratiques impures de Babylone, s’ils se soumettent à la purification provoquée par le jugement de Jéhovah et s’ils s’appliquent à rester saints, ils demeureront en sécurité, comme protégés par Dieu dans “ une hutte ”.

23 Notez qu’en premier survient la purification, et ensuite les bénédictions. C’est ce qui s’est produit de nos jours. En 1919, le reste oint a humblement accepté d’être affiné, et Jéhovah a “ lavé ” son impureté. Depuis, “ une grande foule ” d’autres brebis se sont également laissé purifier par Jéhovah (Révélation 7:9). Une fois purifiés, le reste et ses compagnons ont été bénis : Jéhovah les a pris sous sa protection. Certes, il n’écarte pas miraculeusement d’eux la chaleur de la persécution ou les

tempêtes de l’opposition. En revanche, il les protège, comme s’il élevait au-dessus d’eux ‘ une hutte pour servir d’ombre et de cachette contre la tempête de pluie ’. Comment cela ?

24 Réfléchissez : certains des gouvernements les plus puissants de l’Histoire ont interdit la prédication des Témoins de Jéhovah ou ont essayé de les exterminer. Pourtant, les Témoins sont restés fermes et n’ont cessé de prêcher. Pourquoi des nations puissantes ont-elles été incapables de mettre un terme à l’activité de ce groupe relativement petit et apparemment sans défense ? Parce que Jéhovah a placé ses serviteurs purs sous une “ hutte ”, sa protection, qu’aucun humain ne peut démolir.

25 Qu’en est-il de nous au plan individuel ? Ce n’est pas parce que Jéhovah est notre Protecteur que nous échappons aux difficultés de la vie dans le système de choses actuel. De nombreux chrétiens fidèles affrontent des situations terribles : la pauvreté, les catastrophes naturelles, la guerre, la maladie et la mort. Quand nous traversons ce genre d’épreuves, n’oublions jamais que notre Dieu est avec nous. Il nous protège spirituellement, en nous fournissant ce dont nous avons besoin, jusqu’à une “ puissance qui passe la normale ”, pour endurer les épreuves et rester fidèles (2 Corinthiens 4:7). En sa présence, nous sommes en sécurité, nous n’avons rien à craindre. Car tant que nous ferons tout notre possible pour rester saints à ses yeux, rien “ ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu ”. — Romains 8:38, 39.

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*** ip-1 chap. 7 p. 73-86 *** Malheur à la vigne infidèle !

Isaïe 5:1-30

“ Étant donné la grande beauté de son vocabulaire et l’habileté consommée avec laquelle elle communique un message, cette parabole est presque sans égale. ” Telle est l’opinion d’un commentateur de la Bible au sujet des premiers versets d’Isaïe chapitre 5. Mais ces paroles d’Isaïe sont davantage encore qu’un chef-d’œuvre : elles brossent un tableau touchant du soin bienveillant que Jéhovah prend de son peuple. Dans le même temps, elles nous mettent en garde contre des choses qui lui déplaisent.

2 La parabole d’Isaïe commence

ainsi : “ Que je chante, s’il vous plaît, pour mon bien-aimé un chant de celui que j’aime — à propos de sa vigne. Mon bien-aimé avait une vigne sur un coteau fertile. Et il la bêcha, ôta les pierres et la planta d’un cépage rouge de choix, puis il bâtit une tour au milieu d’elle. Il y creusa aussi un pressoir. Il espérait qu’elle produirait des raisins, mais elle produisit finalement des raisins sauvages. ” — Isaïe 5:1, 2 ; voir aussi Marc 12:1.

Les soins donnés à la vigne

3 Qu’Isaïe chante littéralement ou non cette parabole à ses auditeurs, en tout cas elle retient sûrement leur attention. La plupart connaissent probablement le travail que réclame la plantation d’une vigne, et la description d’Isaïe est vivante et réaliste. Comme les viticulteurs aujourd’hui, le propriétaire de la vigne ne plante pas des pépins de raisin, mais “ un cépage rouge de choix ” (de première qualité), autrement dit une bouture, un plant

d’une autre vigne. Évidemment, il plante cette vigne “ sur un coteau fertile ”, un endroit propice à son épanouissement.

4 Il faut se donner de la peine pour rendre une vigne productive. Isaïe décrit le travail fastidieux et fatigant du propriétaire qui ‘ la bêche et ôte les pierres ’. Il se sert sans doute des plus grosses pierres pour ‘ bâtir une tour ’. Dans l’Antiquité, des gardiens se postaient dans de telles tours d’où ils protégeaient les récoltes contre les voleurs et les animaux. [Note : Certains

biblistes pensent qu’il était bien plus courant de construire des bâtiments temporaires, moins coûteux, tels que des huttes ou des cabanes, plutôt que des tours de pierres (Isaïe 1:8). La présence d’une tour montre donc que le propriétaire s’est donné particulièrement du mal

pour sa “ vigne ”.] Par ailleurs, il élève un mur de pierres qui délimite les terrasses de la vigne (Isaïe 5:5). Il était courant de le faire pour empêcher la pluie de raviner la si précieuse couche de terre arable.

5 Après un si dur labeur pour protéger sa vigne, le propriétaire s’attend légitimement à ce qu’elle porte du fruit. En prévision de ce résultat, il creuse un pressoir. Mais la récolte espérée vient-elle ? Non ; la vigne produit des raisins sauvages.

La vigne et son propriétaire

6 Qui est le propriétaire, et qu’est-ce

que la vigne ? Le propriétaire de la vigne apporte la réponse à ces questions lorsqu’il prend la parole : “ Maintenant, ô habitants de Jérusalem et hommes de Juda, jugez, s’il vous plaît, entre moi et ma vigne. Qu’y a-t-il encore à faire pour ma vigne que je n’y aie déjà fait ? Pourquoi ai-je espéré qu’elle produirait des raisins et a-t-elle produit finalement des raisins sauvages ? Et maintenant, s’il vous plaît, puis-je vous faire connaître ce

que je fais à ma vigne ? On enlèvera sa haie, et vraiment elle devra être brûlée. Oui, on démolira son mur de pierres, et elle devra devenir un lieu qu’on piétine. ” — Isaïe 5:3-5.

7 C’est donc Jéhovah le propriétaire de la vigne, qui se place en quelque sorte dans un tribunal et demande qu’on juge entre lui et sa vigne décevante. Mais qu’est-ce que cette vigne ? Son propriétaire explique : “ La vigne de Jéhovah des armées, c’est la maison d’Israël, et les hommes de Juda sont la plantation à laquelle il était attaché. ” — Isaïe 5:7a.

8 Isaïe appelle Jéhovah, le propriétaire de la vigne, “ mon bien-aimé ”. (Isaïe 5:1.) Si Isaïe se permet de parler de Dieu d’une façon aussi intime, c’est uniquement parce que des liens étroits l’attachent à Lui (voir Job 29:4 ; Psaume 25:14). Malgré tout, l’amour du prophète envers Dieu n’est rien en comparaison de l’amour que Dieu a manifesté à sa “ vigne ”, la nation qu’il a ‘ plantée ’. — Voir Exode 15:17 ; Psaume 80:8, 9.

9 Jéhovah “ planta ” sa nation dans le pays de Canaan et lui donna des lois et des prescriptions, qui tenaient lieu de mur protecteur, qui l’empêchaient d’être corrompue par les autres nations (Exode 19:5, 6 ; Psaume 147:19, 20 ; Éphésiens 2:14). En outre, Jéhovah lui donna des juges, des prêtres et des prophètes qui l’instruisaient (2 Rois 17:13 ; Malaki 2:7 ; Actes 13:20). À chaque fois qu’Israël était menacé d’agression militaire, Jéhovah suscitait des libérateurs (Hébreux 11:32, 33). Jéhovah demande donc à juste titre : “ Qu’y a-t-il encore à faire pour ma vigne que je n’y aie déjà fait ? ”

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Qui est la vigne de Dieu aujourd’hui ?

10 Jésus pensait peut-être aux paroles d’Isaïe quand il énonça la parabole des cultivateurs meurtriers : “ Il y avait un homme, un maître de maison, qui avait planté une vigne et l’avait entourée d’une clôture, et y avait creusé un pressoir et érigé une tour ; puis il l’a louée à des cultivateurs et il est parti en voyage à l’étranger. ” Malheureusement, les cultivateurs ont trahi le propriétaire de la vigne et ont même tué son fils. Jésus montra ensuite que cette parabole ne concernait pas simplement la nation d’Israël ; il dit en effet : “ Le royaume de Dieu vous sera enlevé [à l’Israël selon la chair] et sera donné à une nation qui en produira les fruits. ” — Matthieu 21:33-41, 43.

11 Cette nouvelle “ nation ” s’avéra être “ l’Israël de Dieu ”, une nation spirituelle de chrétiens oints qui compterait 144 000 membres (Galates 6:16 ; 1 Pierre 2:9, 10 ; Révélation 7:3, 4). Jésus compara ces disciples à des “ sarments ” sur “ la vraie vigne ”, qui n’était autre que lui-même. Naturellement, on s’attend à ce que ces sarments portent du fruit (Jean 15:1-5). Ils doivent manifester des qualités semblables à celles du Christ et prendre part à la prédication de “ cette bonne nouvelle du royaume ”. (Matthieu 24:14 ; Galates 5:22, 23.) Toutefois, depuis la mort des 12 apôtres, la grande majorité de ceux qui prétendent être des sarments de “ la vraie vigne ” ont montré qu’ils étaient des contrefaçons ; ils produisent des raisins sauvages au lieu de bons fruits. — Matthieu 13:24-30, 38, 39.

12 Par conséquent, la condamnation adressée à Juda par Isaïe s’applique aujourd’hui à la chrétienté. L’étude de son histoire, avec ses guerres, ses

croisades, son Inquisition, révèle à quel point ses fruits sont aigres. Néanmoins, la vraie vigne que composent les chrétiens oints et leurs compagnons de la “ grande foule ” doit tenir compte des paroles d’Isaïe (Révélation 7:9). S’ils veulent plaire au propriétaire de la vigne, ces chrétiens doivent, tant individuellement que collectivement, produire des fruits qui aient son approbation.

“ Des raisins sauvages ”

13 Jéhovah, qui s’est dépensé sans compter pour soigner et cultiver sa vigne, attend d’elle à bon droit qu’elle devienne “ une vigne au vin écumant ”. (Isaïe 27:2.) Or, au lieu de produire un fruit comestible, elle donne “ des raisins sauvages ”, littéralement des “ choses puantes ” ou des “ baies putrides (pourries) ”. (Isaïe 5:2 ; note ; Jérémie 2:21.) En conséquence, Jéhovah déclare qu’il enlèvera sa “ haie ” protectrice autour de la nation, qui sera ‘ mise comme une chose qu’on a détruite ’ et connaîtra l’abandon et la sécheresse (lire Isaïe 5:6). Moïse avait averti les Israélites qu’ils subiraient ce genre de conséquences s’ils désobéissaient à la Loi de Dieu. — Deutéronome 11:17 ; 28:63, 64 ; 29:22, 23.

14 Dieu attend de la nation qu’elle produise de bons fruits. Mika, un contemporain d’Isaïe, explique : “ Qu’est-ce que Jéhovah réclame de toi, sinon de pratiquer la justice, d’aimer la bonté et de marcher modestement avec ton Dieu ? ” (Mika 6:8 ; Zekaria 7:9). Cependant, la nation ne tient pas compte de l’exhortation de Jéhovah. “ [Dieu] espérait le jugement, mais voici la violation de la loi ; la justice, mais voici une clameur. ” (Isaïe 5:7b). Moïse prédit que la nation infidèle

produirait des raisins vénéneux provenant de “ la vigne de Sodome ”. (Deutéronome 32:32.) Les Juifs dévient donc probablement de la Loi de Dieu en s’adonnant à l’immoralité sexuelle, notamment à l’homosexualité (Lévitique 18:22). L’expression “ la violation de la loi ” peut également se rendre par “ le flux [ou effusion] de sang ”. Un comportement aussi brutal provoqua sans aucun doute “ une clameur ” chez les victimes, une clameur qui atteignit les oreilles de Celui qui avait planté la vigne. — Voir Job 34:28.

15 Jéhovah Dieu “ aime la justice et le droit ”. (Psaume 33:5.) Il donna cet ordre aux Juifs : “ Vous ne devez pas commettre d’injustice dans le jugement. Tu ne dois pas te montrer partial envers le petit, et tu ne dois pas avoir de préférence pour la personne du grand. Avec justice tu jugeras ton compagnon. ” (Lévitique 19:15). Nous devons par conséquent bannir la partialité de nos relations les uns avec les autres ; nous ne devons jamais laisser par exemple la race, l’âge, la richesse ou la pauvreté de quelqu’un influencer le jugement que nous portons sur lui (Jacques 2:1-4). Il est particulièrement important que ceux qui sont chargés de surveillance ‘ ne fassent rien par inclination partiale ’, qu’ils écoutent systématiquement les deux parties avant de juger une affaire. — 1 Timothée 5:21 ; Proverbes 18:13.

16 D’autre part, étant donné que nous vivons dans un monde qui ne respecte pas les lois, des chrétiens pourraient facilement en venir à déconsidérer les normes divines ou à les rejeter. Mais les vrais chrétiens doivent être ‘ disposés à obéir ’ aux lois de Dieu (Jacques 3:17). En raison de l’immoralité sexuelle et de la violence répandues dans le “ présent système de choses ”, il leur faut ‘ prendre bien garde comment ils

marchent : que ce soit non pas comme des gens dépourvus de sagesse, mais comme des sages ’. (Galates 1:4 ; Éphésiens 5:15.) Ils se refusent à devenir permissifs dans le domaine sexuel ; lorsque des désaccords surgissent, ils se font un devoir de les régler sans ‘ fureur, ni colère, ni cri, ni injure ’. (Éphésiens 4:31.) En recherchant la justice, les vrais chrétiens honorent Dieu et obtiennent sa faveur.

Le prix de l’avidité

17 Au verset 8, Isaïe cesse de citer Jéhovah. Il condamne certains des “ fruits sauvages ” produits en Juda en prononçant personnellement le premier de six malheurs : “ Malheur à ceux qui joignent maison à maison, et à ceux qui annexent champ à champ, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place et que vous habitiez seuls au milieu du pays ! À mes oreilles Jéhovah des armées a juré que de nombreuses maisons, quoique grandes et bonnes, deviendront un objet de stupéfaction, sans habitant. Car dix arpents de vigne ne produiront qu’un seul bath, et un homer de semence ne produira qu’un épha. ” — Isaïe 5:8-10.

18 Dans l’Israël antique, tout le pays appartenait en fin de compte à Jéhovah. Chaque famille possédait un héritage qui lui venait de Dieu, qu’elle avait le droit de louer ou de prêter, mais en aucun cas de vendre “ à perpétuité ”. (Lévitique 25:23.) Cette loi empêchait les abus, comme la monopolisation de biens fonciers. Elle empêchait également que des familles ne s’enfoncent trop dans la pauvreté. Mais certains habitants de Juda, avides, enfreignaient les lois de Dieu relatives à la propriété. Mika écrivit : “ Ils ont désiré des champs et ils s’en sont emparés ; des maisons aussi, et ils les ont prises ;

ils ont spolié un homme robuste et sa maisonnée, un homme et sa possession héréditaire. ” (Mika 2:2). Cependant, Proverbes 20:21 contient cette mise en garde : “ Un héritage s’acquiert par l’avidité tout d’abord, mais son avenir ne sera pas béni. ”

19 Jéhovah promet d’arracher à ces individus avides ce qu’ils ont usurpé. Les maisons qu’ils extorquent seront “ sans habitant ”. Les terres qu’ils convoitent ne produiront qu’une fraction de ce qu’elles peuvent produire. Il n’est pas précisé comment et quand exactement cette malédiction prendra effet. Elle se rapporte probablement, au moins en partie, aux conditions qu’engendrera l’exil à Babylone. — Isaïe 27:10.

20 Les chrétiens d’aujourd’hui doivent abhorrer l’avidité insatiable dont firent preuve certains Israélites (Proverbes 27:20). Quand les biens matériels prennent trop d’importance, on s’abaisse facilement à acquérir de l’argent par des moyens peu scrupuleux. On pourrait aisément s’embarquer dans des transactions louches ou dans des projets irréalistes qui font miroiter un enrichissement rapide. “ Qui se hâte pour acquérir des richesses ne restera pas innocent. ” (Proverbes 28:20). Il est incontestablement capital de se contenter de ce que l’on possède. — 1 Timothée 6:8.

Le piège des divertissements douteux

21 On découvre ensuite le deuxième malheur énoncé par Isaïe : “ Malheur à ceux qui se lèvent de bon matin pour chercher des boissons enivrantes, qui s’attardent au crépuscule du soir, si bien que le vin les enflamme ! Et immanquablement il y a la harpe et l’instrument à cordes, le tambourin et

la flûte ainsi que le vin à leurs festins ; mais l’action de Jéhovah, ils ne la regardent pas, et ils n’ont pas vu l’œuvre de ses mains. ” — Isaïe 5:11, 12.

22 Jéhovah est le “ Dieu heureux ” et il ne prive pas ses serviteurs d’une détente raisonnable (1 Timothée 1:11). Mais ces jouisseurs dépassent franchement les bornes ! En effet, “ ceux qui s’enivrent s’enivrent généralement la nuit ”, dit la Bible (1 Thessaloniciens 5:7). Or, les ripailleurs de la prophétie commencent leurs beuveries au lever du jour et continuent de boire jusqu’au soir ! Ils agissent comme si Dieu n’existait pas, comme s’il ne leur demanderait aucun compte pour leurs actions. Isaïe prédit un avenir sombre à ces individus. “ Mon peuple devra aller en exil, faute de connaissance ; et sa gloire, ce seront des hommes affamés, et sa foule sera desséchée par la soif. ” (Isaïe 5:13). Parce qu’ils refusent d’appliquer la vraie connaissance, tous les membres du peuple en alliance avec Dieu, tant le grand que le petit, descendront au shéol. — Lire Isaïe 5:14-17.

23 Les “ orgies ” ou “ ripailles ” constituaient également un problème parmi certains chrétiens du Ier siècle (Galates 5:21 ; Bible de Jérusalem ; 2 Pierre 2:13). Il n’est dès lors pas surprenant que de nos jours des chrétiens voués à Dieu manquent de bon sens sous le rapport des soirées récréatives. Il est arrivé que l’usage immodéré de boissons alcooliques rende certains bruyants et agités (Proverbes 20:1). D’autres ont eu un comportement immoral sous l’influence de trop d’alcool, et certaines soirées ont duré presque toute la nuit, ce qui a eu des répercussions sur les activités chrétiennes du lendemain.

24 Les chrétiens équilibrés, quant à eux, produisent des fruits conformes à la volonté de Dieu ; ils font preuve de retenue et de modération dans le choix de leurs divertissements. Ils tiennent compte du conseil de Paul renfermé en Romains 13:13 : “ Comme en plein jour, marchons avec décence : non pas dans les orgies ni dans les soûleries. ”

Haïssons le péché et aimons la vérité

25 Écoutons à présent les troisième et quatrième malheurs prononcés par Isaïe : “ Malheur à ceux qui tirent la faute avec les cordes du mensonge et le péché comme avec les traits du chariot ; à ceux qui disent : ‘ Que son œuvre se hâte ; qu’elle vienne vite, afin que nous la voyions ; qu’il s’approche et qu’il vienne, le conseil du Saint d’Israël, pour que nous le connaissions ! ’ Malheur à ceux qui disent que le bien est mal et que le mal est bien, à ceux qui mettent les ténèbres pour la lumière et la lumière pour les ténèbres, à ceux qui mettent l’amer pour le doux et le doux pour l’amer ! ” — Isaïe 5:18-20.

26 Quel portrait frappant des pratiquants du péché ! Ils sont attachés au péché comme des animaux de trait le sont à des chariots ! Ces pécheurs n’ont même pas peur d’un éventuel jour de jugement. Ils lancent, moqueurs : “ Que son œuvre [celle de Dieu] se hâte ! ” Au lieu de se soumettre à la Loi de Dieu, ils tordent les choses, ils affirment “ que le bien est mal et que le mal est bien ”. — Voir Jérémie 6:15 ; 2 Pierre 3:3-7.

27 Les chrétiens d’aujourd’hui doivent rejeter à tout prix un tel état d’esprit. Par exemple, ils n’adhèrent pas à l’opinion du monde qui juge la fornication et l’homosexualité acceptables (Éphésiens 4:18, 19). Il arrive, il est vrai, qu’un chrétien ‘ fasse un faux pas ’ qui l’amène

à commettre un péché grave (Galates 6:1). Mais les anciens dans la congrégation sont prêts à aider celui qui a chuté et qui a besoin d’aide (Jacques 5:14, 15). Grâce à des prières et à des conseils bibliques, il est possible au pécheur de se rétablir spirituellement. S’il ne le fait pas, il risque de devenir “ esclave du péché ”. (Jean 8:34.) Loin de se moquer de Dieu et de perdre de vue la proximité du jour du jugement, les chrétiens s’efforcent de demeurer “ sans tache et sans défaut ” devant Jéhovah. — 2 Pierre 3:14 ; Galates 6:7, 8.

28 À juste titre, Isaïe ajoute ces derniers malheurs : “ Malheur à ceux qui sont sages à leurs propres yeux et avisés devant leur face ! Malheur à ceux qui sont forts quand il s’agit de boire du vin, et aux hommes pleins d’énergie vitale pour mélanger les boissons enivrantes, à ceux qui déclarent juste le méchant, moyennant un pot-de-vin, et qui la lui enlèvent, la justice du juste ! ” (Isaïe 5:21-23). Ces paroles s’adressent sans doute à ceux qui exercent la fonction de juges dans le pays. Aujourd’hui, les anciens des congrégations veillent à ne pas paraître “ sages à leurs propres yeux ”. Ils acceptent humblement les conseils des autres anciens et suivent scrupuleusement les instructions qui leur sont données en matière d’organisation (Proverbes 1:5 ; 1 Corinthiens 14:33). Leur consommation de boissons alcooliques est modérée et ils ne boivent jamais avant d’assumer leurs responsabilités dans la congrégation (Hoshéa 4:11). De plus, les anciens ne veulent pas faire de favoritisme ni même en donner l’impression (Jacques 2:9). Quelle différence avec le clergé de la chrétienté ! Nombre de ses membres blanchissent les pécheurs influents et riches parmi eux, au mépris total des

avertissements énoncés par l’apôtre Paul en Romains 1:18, 26, 27 ; 1 Corinthiens 6:9, 10 et Éphésiens 5:3-5.

29 Isaïe conclut son message prophétique en prédisant une fin tragique à ceux qui “ ont rejeté la loi de Jéhovah ” et qui n’ont pas produit du fruit juste (Isaïe 5:24, 25 ; Hoshéa 9:16 ; Malaki 4:1). Il déclare : “ [Jéhovah] a levé un signal pour une grande nation au loin, et il a sifflé vers elle, à l’extrémité de la terre ; et, voyez, elle viendra rapidement, en toute hâte. ” — Isaïe 5:26 ; Deutéronome 28:49 ; Jérémie 5:15.

30 Dans l’Antiquité, on dressait parfois un poteau sur une hauteur en guise de “ signal ”, de point de ralliement pour des gens ou des armées (voir Isaïe 18:3 ; Jérémie 51:27). Cette fois, Jéhovah lui-même ralliera une “ grande nation ” dont le nom n’est pas révélé, afin qu’elle exécute son jugement. [Note :

Dans d’autres prophéties, Isaïe identifie Babylone à la nation qui exécute le jugement

dévastateur de Jéhovah sur Juda.] Il ‘ sifflera vers elle ’, autrement dit il attirera l’attention de cette nation sur son peuple rebelle, il lui montrera que son peuple vaut la peine d’être conquis. Le prophète dépeint ensuite l’attaque fulgurante et terrifiante de ces conquérants semblables à des lions : ils “ saisiront la proie ”, la nation de Dieu, et “ l’emporteront en lieu sûr ”, en captivité (lire Isaïe 5:27-30a). Quelles tristes conséquences pour le pays du peuple de Jéhovah ! “ On regardera le pays, et voici qu’il y a des ténèbres angoissantes ; et même la lumière s’est obscurcie à cause des gouttes qui tombent dessus. ” — Isaïe 5:30b.

31 Ainsi, la vigne que Dieu a plantée avec tant d’amour s’avère stérile ; elle

n’est bonne qu’à être détruite. Les paroles d’Isaïe enseignent donc une leçon puissante à tous les serviteurs de

Jéhovah d’aujourd’hui. Qu’ils s’efforcent de ne produire que des fruits justes, à la louange de Jéhovah et pour leur salut !

*** ip-1 chap. 8 p. 87-100 ***

Jéhovah Dieu est dans son saint temple

Isaïe 6:1-13

“ Dans l’année où mourut le roi Ouzziya, moi, cependant, je vis Jéhovah, siégeant sur un trône haut et élevé, et les pans de son vêtement remplissaient le temple. ” (Isaïe 6:1). Sur ces paroles du prophète s’ouvre le 6e chapitre du livre d’Isaïe. Nous sommes en 778 avant notre ère.

2 Le règne d’Ouzziya sur Juda, qui dura 52 ans, fut en majeure partie une brillante réussite. Étant donné qu’il faisait “ ce qui est droit aux yeux de Jéhovah ”, Dieu le soutenait dans ses entreprises militaires, architecturales et agricoles. Mais sa réussite causa aussi sa perte. Son cœur finit par s’enorgueillir, “ de sorte qu’il se montra infidèle envers Jéhovah son Dieu et entra dans le temple de Jéhovah pour brûler de l’encens ”. À cause de son action présomptueuse et de la colère dans laquelle il entra contre les prêtres qui le reprenaient, Ouzziya mourut lépreux (2 Chroniques 26:3-22). C’est aux environs de cette époque qu’Isaïe commença son service de prophète.

3 Il n’est pas précisé où Isaïe se tient quand il contemple la vision. Mais ce qu’il voit de ses yeux est manifestement une vision ; il est impossible qu’il voie réellement le Tout-Puissant, puisqu’“ aucun homme n’a jamais vu Dieu ”. (Jean 1:18 ; Exode 33:20.) Néanmoins, regarder le Créateur,

Jéhovah, ne serait-ce qu’en vision, est impressionnant. Le Chef de l’univers et la Source de tout gouvernement légitime est assis sur un trône élevé, qui symbolise son rôle de Roi et Juge éternel. Les pans de son long vêtement flottant remplissent le temple. Isaïe est invité à accomplir un service de prophète qui magnifiera la puissance et la justice souveraines de Jéhovah. Pour le préparer, Dieu va lui donner une vision de sa sainteté.

4 Isaïe ne parle pas de l’aspect qu’a Jéhovah dans sa vision, à l’inverse d’Ézékiel, de Daniel et de Jean dans les visions qu’ils rapportent. Et chacun de leurs récits dépeint des choses différentes vues dans le ciel (Ézékiel 1:26-28 ; Daniel 7:9, 10 ; Révélation 4:2, 3). Toutefois, il ne faut pas oublier la nature et le but de ces visions. Il ne s’agit pas de descriptions littérales de la présence de Jéhovah. L’œil physique ne peut voir ce qui est spirituel, pas plus que l’esprit humain, avec ses limites, ne peut appréhender le monde des esprits. Par conséquent, les visions présentent en termes humains les renseignements dont la divulgation est nécessaire (voir Révélation 1:1). Dans la vision d’Isaïe, une description de l’aspect de Dieu n’est pas indispensable. La vision informe Isaïe que Jéhovah est dans son saint temple, qu’il est saint et que ses jugements sont purs.

Les séraphins

5 Écoutez ! Isaïe poursuit : “ Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Chacun avait six ailes. Avec deux il tenait sa face couverte, et avec

deux il tenait ses pieds couverts, et avec deux il volait. ” (Isaïe 6:2). Isaïe chapitre 6 est le seul passage de la Bible où les séraphins sont mentionnés. De toute évidence, il s’agit de créatures angéliques au service de Jéhovah qui ont de très grands privilèges et un rang très élevé, puisqu’ils se tiennent près du trône céleste de Dieu. Contrairement à l’orgueilleux roi Ouzziya, ils occupent leur position en toute humilité et modestie. Étant en présence du Souverain céleste, ils couvrent leur face avec une paire de leurs ailes ; et par respect pour le lieu saint où ils se trouvent, ils couvrent leurs pieds d’une autre paire d’ailes. Les séraphins s’effacent d’autant plus qu’ils sont proches du Souverain de l’univers : ils ne veulent pas détourner l’attention de la gloire de Dieu. Le terme “ séraphins ”, qui signifie “ les ardents ” ou “ les brûlants ”, évoque la clarté qu’ils répandent ; cependant, ils cachent leur face de la gloire et de l’éclat plus grands de Jéhovah.

6 Les séraphins se servent de leur troisième paire d’ailes pour voler et, sans nul doute, pour planer, ou ‘ se tenir ’ à leur place (voir Deutéronome 31:15). Le professeur Franz Delitzsch fait le commentaire suivant au sujet de leur position : “ Les seraphim ne dominaient certainement pas la tête de Celui qui était assis sur le trône, mais ils planaient au-dessus du vêtement qui Lui appartenait et dont la salle était remplie. ” (Commentary on the Old Testament). L’explication semble logique. Ils ‘ se tiennent au-dessus ’, non en supérieurs à Jéhovah, mais dans l’attente de lui, obéissants et prêts à le servir.

7 Écoutez maintenant ces séraphins privilégiés. “ Celui-ci appelait celui-là et disait : ‘ Saint, saint, saint est

Jéhovah des armées. La plénitude de toute la terre est sa gloire. ’ ” (Isaïe 6:3). Leur tâche consiste à s’assurer que la sainteté de Jéhovah est proclamée et que sa gloire est reconnue dans tout l’univers, dont la terre fait partie. La gloire de Dieu ressort de tout ce qu’il a créé et s’imposera bientôt à tous les habitants de la terre (Nombres 14:21 ; Psaume 19:1-3 ; Habaqouq 2:14). La triple déclaration “ saint, saint, saint ” n’est pas un argument en faveur de la Trinité. Elle souligne simplement à trois reprises la sainteté de Dieu (voir Révélation 4:8). Jéhovah est saint au plus haut degré.

8 Bien que le nombre de séraphins ne soit pas mentionné, il se peut que ces créatures soient postées près du trône par groupes. En un chant mélodieux, ils proclament l’un après l’autre la sainteté et la gloire de Dieu. Quel en est l’effet ? Écoutez de nouveau Isaïe : “ Les pivots des seuils se mirent à frémir à la voix de celui qui appelait, et la maison se remplissait de fumée. ” (Isaïe 6:4). Dans la Bible, la fumée ou un nuage offrent souvent un signe visible de la présence de Dieu (Exode 19:18 ; 40:34, 35 ; 1 Rois 8:10, 11 ; Révélation 15:5-8). Ils dénotent une gloire que nous, créatures humaines, ne pouvons approcher.

Indigne, et pourtant purifié

9 Cette vision du trône de Jéhovah remue profondément Isaïe. Il raconte : “ Je dis alors : ‘ Malheur à moi ! Car je suis pour ainsi dire réduit au silence, parce que je suis un homme impur des lèvres et que j’habite au milieu d’un peuple impur des lèvres ; car mes yeux ont vu le Roi, Jéhovah des armées lui-même ! ’ ” (Isaïe 6:5). Quel contraste entre Isaïe et le roi Ouzziya ! Ouzziya usurpa la position des

prêtres oints et pénétra au mépris de Dieu dans le Saint du temple. Même si Ouzziya vit les porte-lampes en or, l’autel de l’encens en or et les tables du “ pain de la Présence ”, il ne vit pas la face approbatrice de Jéhovah ni ne reçut de lui aucune mission particulière (1 Rois 7:48-50 ; note). Le prophète Isaïe, quant à lui, n’évince pas la prêtrise ni ne s’introduit indûment dans le temple. En revanche, il voit en vision Jéhovah dans son saint temple et a l’honneur de recevoir une mission directement de lui. Alors que les séraphins ne se permettent pas de regarder le Seigneur du temple sur son trône, Isaïe est autorisé, en vision, à regarder “ le Roi, Jéhovah des armées lui-même ”.

10 Percevant le gouffre qui sépare la

sainteté de Dieu de son état de pécheur, Isaïe se sent des plus impur. Gagné par la crainte, il pense qu’il va mourir (Exode 33:20). Il entend les séraphins louer Dieu avec des lèvres pures, mais ses lèvres à lui sont impures, et encore plus souillées du fait de l’impureté des lèvres du peuple au milieu duquel il habite et qu’il entend parler. Jéhovah est saint, et ses serviteurs doivent refléter cette qualité (1 Pierre 1:15, 16). Bien qu’il soit déjà choisi comme porte-parole de Dieu, Isaïe est frappé par l’idée qu’il est pécheur ; il ne possède pas les lèvres pures qui conviendraient à un porte-parole du Roi glorieux et saint. Quelle sera la réponse du ciel ?

11 Au lieu de chasser l’humble Isaïe de devant la présence de Jéhovah, les séraphins viennent à son secours. Le récit rapporte : “ Mais l’un des séraphins vola vers moi, et dans sa main il y avait une braise qu’il avait prise avec des pinces de dessus l’autel. Alors il toucha ma bouche et dit : ‘ Vois ! Ceci a touché tes lèvres,

et ta faute s’est éloignée, et propitiation est faite pour ton péché. ’ ” (Isaïe 6:6, 7). Au sens symbolique, le feu a un pouvoir purificateur. En appliquant sur les lèvres d’Isaïe la braise prise du saint feu de l’autel, le séraphin lui donne l’assurance que propitiation a été faite pour ses péchés dans une mesure suffisante pour lui permettre de recevoir la faveur de Dieu et une mission. N’est-ce pas rassurant en ce qui nous concerne ? Nous aussi nous sommes pécheurs et indignes d’approcher Dieu. Mais nous avons été rachetés par le mérite du sacrifice de Jésus, si bien que nous pouvons recevoir la faveur de Dieu et accéder auprès de lui dans la prière. — 2 Corinthiens 5:18, 21 ; 1 Jean 4:10.

12 Un autre détail nous rappelle que

nous avons affaire à une vision : il y est question de “ l’autel ”. (Voir Révélation 8:3 ; 9:13.) Il y avait deux autels dans le temple de Jérusalem. Juste devant le rideau du Très-Saint se trouvait le petit autel de l’encens, et devant l’entrée du sanctuaire se dressait le grand autel du sacrifice, sur lequel on entretenait un feu constamment (Lévitique 6:12, 13 ; 16:12, 13). Mais ces autels terrestres étaient des types ; ils représentaient des choses plus grandes (Hébreux 8:5 ; 9:23 ; 10:5-10). Lorsque le roi Salomon inaugura le temple, c’est du feu descendu du ciel qui consuma l’holocauste déposé sur l’autel (2 Chroniques 7:1-3). Et à présent, c’est du feu pris sur l’autel véritable, l’autel céleste, qui ôte l’impureté des lèvres d’Isaïe.

13 Mais tendons l’oreille avec Isaïe. “ J’entendis la voix de Jéhovah qui disait : ‘ Qui enverrai-je et qui ira pour nous ? ’ Alors je dis : ‘ Me voici ! Envoie-moi. ’ ” (Isaïe 6:8). La question soulevée par Jéhovah a indéniablement

pour but de susciter une réponse de la part d’Isaïe ; en effet, aucun autre prophète humain n’apparaît dans la vision. Cette question est sans doute possible une invitation lancée à Isaïe à devenir le messager de Jéhovah. Mais pourquoi Jéhovah demande-t-il : “ Qui ira pour nous ? ” En passant du pronom personnel singulier “ je ” au pronom pluriel “ nous ”, Jéhovah inclut au moins une autre personne. De qui s’agit-il ? Ne parle-t-il pas de son Fils unique-engendré, qui deviendra par la suite l’homme Jésus Christ ? C’est de toute évidence à ce même Fils que Dieu déclara : “ Faisons l’homme à notre image. ” (Genèse 1:26 ; Proverbes 8:30, 31). Aux côtés de Jéhovah dans les cours célestes se trouve son Fils unique-engendré. — Jean 1:14.

14 Isaïe répond sans aucune hésitation. Sans se soucier de la teneur du message, il lance sur-le-champ : “ Me voici ! Envoie-moi. ” Il ne demande pas non plus ce qu’il gagnera s’il accepte la mission. Son volontariat constitue un bel exemple pour tous les serviteurs de Dieu d’aujourd’hui, qui sont chargés de prêcher la ‘ bonne nouvelle du royaume dans toute la terre habitée ’. (Matthieu 24:14.) Comme Isaïe, ils s’acquittent fidèlement de leur mission et ils donnent un “ témoignage pour toutes les nations ” malgré l’indifférence générale. Et comme Isaïe, ils vont de l’avant avec confiance : ils savent que leur mission leur vient de la plus haute autorité qui soit.

La mission d’Isaïe

15 Jéhovah donne maintenant à Isaïe un aperçu de ce qu’il va devoir dire et de la manière dont son message sera perçu : “ Va, et tu devras dire à ce peuple : ‘ Entendez encore et encore, mais ne comprenez pas ; voyez

encore et encore, mais n’apprenez pas. ’ Rends insensible le cœur de ce peuple, endurcis leurs oreilles et colle-leur les yeux, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, que leur cœur ne comprenne et que vraiment ils ne reviennent et n’obtiennent pour eux la guérison. ” (Isaïe 6:9, 10). Est-ce à dire qu’Isaïe doit être brutal et sans tact vis-à-vis des Juifs, qu’il doit les rebuter, qu’il doit les brouiller avec Jéhovah ? Absolument pas ! Ils constituent le peuple du prophète, dont ce dernier se sent proche. Les paroles de Jéhovah indiquent plutôt quelle sera la réaction du peuple à son message, et ce quelle que soit la fidélité avec laquelle Isaïe s’acquittera de sa tâche.

16 Le problème vient du peuple. Isaïe

parlera à ses contemporains “ encore et encore ”, mais ils n’accepteront pas son message, ni ne le comprendront. La majorité seront obstinés et indifférents, comme s’ils étaient complètement aveugles et sourds. En allant vers les membres de “ ce peuple ” à maintes reprises, Isaïe leur montrera qu’ils ne veulent pas comprendre. Ils prouveront qu’ils ferment leur esprit et leur cœur au message d’Isaïe, au message de Dieu en fait. On retrouve exactement le même phénomène aujourd’hui. Énormément de gens refusent d’écouter les Témoins de Jéhovah, qui prêchent la bonne nouvelle du Royaume de Dieu à venir.

17 Isaïe s’inquiète. “ Je dis alors : ‘ Jusqu’à quand, ô Jéhovah ? ’ Alors il dit : ‘ Oui, jusqu’à ce que les villes s’effondrent en ruines, pour être sans un habitant, et que les maisons soient sans un homme tiré du sol, et que le sol soit ravagé et réduit en désolation ; oui, jusqu’à ce que Jéhovah éloigne les hommes tirés du

sol, et que l’abandon devienne réellement très grand au milieu du pays. ’ ” (Isaïe 6:11, 12). Lorsqu’il demande : “ Jusqu’à quand ? ” Isaïe ne cherche pas à savoir combien de temps il devra continuer de prêcher à un peuple indifférent. Il se soucie plutôt des gens ; il demande combien de temps encore ils resteront dans un état spirituel lamentable et combien de temps le nom de Jéhovah sera déshonoré sur la terre (voir Psaume 74:9-11). Autrement dit, combien de temps cette situation anormale durera-t-elle ?

18 Hélas ! La réponse de Jéhovah indique que le peuple demeurera dans son état spirituel lamentable jusqu’à ce qu’il subisse les pleines conséquences de sa désobéissance à Dieu, telles qu’il les avait exposées dans son alliance (Lévitique 26:21-33 ; Deutéronome 28:49-68). La nation ira à sa ruine, le peuple sera déporté et le pays sera désolé. Même s’il prophétisera pendant plus de 40 ans, jusque sous le règne de Hizqiya, l’arrière-petit-fils du roi Ouzziya, Isaïe ne vivra pas assez longtemps pour voir la destruction de Jérusalem et de son temple par l’armée babylonienne en 607 avant notre ère. Néanmoins, il s’acquittera fidèlement de sa mission jusqu’à sa mort, plus de 100 ans avant le désastre national.

19 La destruction qui laissera Juda

“ réduit en désolation ” surviendra immanquablement, mais tout espoir n’est pas perdu (2 Rois 25:1-26). Jéhovah donne cette assurance à Isaïe : “ Il y aura encore là un dixième, et vraiment il deviendra de nouveau une chose à incendier, comme un grand arbre et comme un gros arbre, chez lesquels, lorsqu’on les abat, il y a une souche ; une semence sainte en sera la souche. ” (Isaïe 6:13). Ainsi, il restera “ un dixième, [...] une semence

sainte ”, telle la souche d’un gros arbre qu’on a abattu. Cette assurance réconforte sans aucun doute Isaïe : un reste saint sera trouvé dans son peuple. Même si la nation est de nouveau incendiée, comme un grand arbre qu’on abat pour avoir du combustible, il restera une souche indispensable de l’arbre symbolique, Israël. Cette semence, ou descendance, sera sainte aux yeux de Jéhovah. Avec le temps, elle bourgeonnera de nouveau, et l’arbre repoussera. — Voir Job 14:7-9 ; Daniel 4:26.

20 La prophétie disait-elle vrai ? Absolument. Soixante-dix ans après la désolation du pays de Juda, un reste qui craignait Dieu revint de son exil, de Babylone. Ce reste rebâtit le temple et la ville, et il rétablit le vrai culte dans le pays. La restauration des Juifs dans le pays que Dieu leur avait donné rendit possible un deuxième accomplissement de cette prophétie transmise par Jéhovah à Isaïe. Quel serait-il ? — Ezra 1:1-4.

D’autres accomplissements

21 La tâche de prophète d’Isaïe préfigurait l’œuvre que le Messie, Jésus Christ, effectuerait quelque 800 années plus tard (Isaïe 8:18 ; 61:1, 2 ; Luc 4:16-21 ; Hébreux 2:13, 14). Tout en étant plus grand qu’Isaïe, Jésus était tout aussi disposé à être envoyé par son Père céleste ; il déclara : “ Vois ! Je suis venu pour faire ta volonté. ” — Hébreux 10:5-9 ; Psaume 40:6-8.

22 Comme Isaïe, Jésus s’acquitta fidèlement de l’œuvre qui lui était confiée et il se heurta à la même réaction. Les Juifs de son époque n’étaient pas plus disposés à accepter le message que ceux à qui le prophète Isaïe avait prêché (Isaïe 1:4). Dans son ministère, Jésus employait souvent des

exemples, si bien que ses disciples lui demandèrent : “ Pourquoi leur parles-tu en te servant d’exemples ? ” Jésus répondit : “ À vous il est accordé de comprendre les saints secrets du royaume des cieux, mais à ces gens-là cela n’est pas accordé. C’est pourquoi je leur parle en utilisant des exemples, parce que, regardant, ils regardent en vain, et entendant, ils entendent en vain, et ils n’en saisissent pas non plus le sens ; et à leur égard s’accomplit la prophétie d’Isaïe, qui dit : ‘ En entendant, vous entendrez, mais en aucune façon vous n’en saisirez le sens ; et, regardant, vous regarderez, mais vous ne verrez absolument pas. Car le cœur de ce peuple est devenu insensible, et de leurs oreilles ils ont entendu avec indifférence, et ils ont fermé leurs yeux ; de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, et n’entendent de leurs oreilles, et n’en saisissent le sens avec leur cœur, et ne reviennent, et que je ne les guérisse. ’ ” — Matthieu 13:10, 11, 13-15 ; Marc 4:10-12 ; Luc 8:9, 10.

23 En citant la prophétie d’Isaïe, Jésus montrait qu’elle avait un accomplissement à son époque. Le peuple dans son ensemble avait le même état de cœur que les Juifs du temps d’Isaïe. Les contemporains de Jésus se rendaient eux-mêmes aveugles et sourds à son message, et ils subirent pareillement la destruction (Matthieu 23:35-38 ; 24:1, 2). Celle-ci eut lieu lorsque les armées romaines conduites par le général Titus assaillirent Jérusalem en 70 de notre ère et la démolirent avec son temple. Néanmoins, certains avaient écouté Jésus et étaient devenus ses disciples. Jésus les avait déclarés “ heureux ”. (Matthieu 13:16-23, 51.) Il les avait avertis que lorsqu’ils verraient

“ Jérusalem entourée par des armées qui campent ” ils devraient ‘ se mettre à fuir vers les montagnes ’. (Luc 21:20-22.) C’est ainsi que la “ semence sainte ” qui exerçait la foi et qui avait été constituée en nation spirituelle, “ l’Israël de Dieu ”, fut sauvée. [Note : En 66 de notre

ère, à cause d’une révolte des Juifs, les armées romaines ayant à leur tête Cestius Gallus entourèrent Jérusalem et pénétrèrent jusqu’aux murs du temple. Elles se retirèrent ensuite, ce qui permit aux disciples de Jésus de s’enfuir dans les montagnes de Pérée avant le retour

des Romains en 70.] — Galates 6:16.

24 Vers 60 de notre ère, l’apôtre Paul était assigné à résidence à Rome. Il tint une réunion avec “ les principaux personnages d’entre les Juifs ” ainsi que d’autres personnes, et il leur donna “ pleinement témoignage au sujet du royaume de Dieu ”. Comme beaucoup n’acceptaient pas son message, Paul expliqua que leur attitude réalisait la prophétie d’Isaïe (Actes 28:17-27 ; Isaïe 6:9, 10). Ainsi, les disciples de Jésus s’acquittèrent d’une mission comparable à celle d’Isaïe.

25 De la même manière aujourd’hui, les Témoins de Jéhovah discernent que Jéhovah Dieu est dans son saint temple (Malaki 3:1). À l’exemple d’Isaïe, ils lancent : “ Me voici ! Envoie-moi. ” Avec zèle, ils font retentir le message d’avertissement concernant la fin imminente de l’actuel système de choses méchant. Mais, conformément aux paroles de Jésus, relativement peu de personnes ouvrent leurs yeux et leurs oreilles pour voir et pour entendre, et pour être sauvées (Matthieu 7:13, 14). C’est pourquoi, heureux sont ceux qui inclinent leur cœur à écouter et qui “ obtiennent pour eux la guérison ” ! — Isaïe 6:8, 10.

*** ip-1 chap. 9 p. 101-116 *** La confiance en Jéhovah

dans l’adversité

Isaïe 7:1–8:18

Les chapitres 7 et 8 d’Isaïe sont riches en contrastes. Isaïe et Ahaz étaient tous deux membres d’une nation vouée à Jéhovah ; tous deux s’étaient vu confier une mission par Dieu, l’un comme prophète, l’autre comme roi de Juda ; et tous deux faisaient face à la même menace : l’invasion de Juda par des armées ennemies supérieures en nombre. Pourtant, Isaïe affrontait cette menace confiant en Jéhovah, tandis qu’Ahaz cédait à la peur. Pourquoi avaient-ils des réactions différentes ? Aujourd’hui, les chrétiens sont également entourés de forces hostiles ; ils ont donc tout intérêt à rechercher dans ces deux chapitres d’Isaïe des leçons à tirer.

Une décision à prendre

2 À l’exemple d’un artiste qui ébauche en quelques grands traits les contours d’un nouveau tableau, Isaïe commence son récit par quelques données générales qui situent le début et la fin des événements qu’il va raconter : “ Il arriva aux jours d’Ahaz le fils de Yotham le fils d’Ouzziya, le roi de Juda, que Retsîn le roi de Syrie et Péqah le fils de Remalia, le roi d’Israël, montèrent à Jérusalem pour la guerre contre elle, mais il ne put faire la guerre contre elle. ” — Isaïe 7:1.

3 Nous sommes au VIIIe siècle avant notre ère. Ahaz a succédé à Yotham, son père, sur le trône de Juda. Retsîn, le roi de Syrie, et Péqah, le roi d’Israël (le royaume du Nord), envahissent Juda, et leurs armées frappent fort. Ils finiront par

mettre le siège devant Jérusalem elle-même. Toutefois, ce siège sera un échec (2 Rois 16:5, 6 ; 2 Chroniques 28:5-8). Pourquoi ? Nous l’apprendrons plus loin.

4 Précédemment dans cette guerre, “ on informa la maison de David, en ces mots : ‘ La Syrie s’est appuyée sur Éphraïm. ’ Et son cœur et le cœur de son peuple se mirent à frémir, comme le frémissement des arbres de la forêt à cause du vent ”. (Isaïe 7:2.) Ahaz et son peuple sont effrayés d’apprendre que les Syriens et les Israélites se sont alliés et que leurs armées campent en ce moment même sur le sol d’Éphraïm (Israël). Les ennemis ne sont qu’à deux ou trois jours de marche de Jérusalem.

5 Jéhovah dit à Isaïe : “ S’il te plaît, sors à la rencontre d’Ahaz, toi et Shéar-Yashoub ton fils, vers l’extrémité du canal de la piscine supérieure, près de la grande route du champ du blanchisseur. ” (Isaïe 7:3). Vous rendez-vous compte ? À un moment où le roi devrait rechercher le prophète de Jéhovah pour demander conseil, c’est le prophète qui doit aller trouver le roi ! Malgré tout, Isaïe obéit de bon gré à Jéhovah. Pareillement, de nos jours, les serviteurs de Dieu vont volontiers à la recherche des personnes effrayées par les difficultés de la vie actuelle (Matthieu 24:6, 14). Il est très réjouissant de voir chaque année des centaines de milliers d’humains accueillir favorablement les visites de ces prédicateurs de la bonne nouvelle et saisir la main protectrice de Jéhovah.

6 Isaïe trouve Ahaz à l’extérieur des murailles de Jérusalem ; en vue du siège auquel il s’attend, le roi inspecte les réserves d’eau de la ville. Isaïe lui transmet le message de Jéhovah :

“ Prends garde et reste calme. N’aie pas peur et que ton cœur ne soit pas lâche à cause de ces deux bouts de tisons fumants, à cause de la brûlante colère de Retsîn et de la Syrie, et du fils de Remalia. ” (Isaïe 7:4). Lorsque les attaquants ont ravagé Juda, leur colère brûlait comme des flammes. À présent, ils ne sont plus que “ deux bouts de tisons fumants ”. Ahaz n’a pas lieu de craindre Retsîn, le roi de Syrie, ni Péqah, le fils de Remalia, le roi d’Israël. Il en va de même aujourd’hui. Pendant des siècles, les chefs de la chrétienté ont fait subir aux vrais chrétiens une persécution ardente. Mais actuellement, la chrétienté ressemble à un tison près de s’éteindre. Ses jours sont comptés.

7 Aux jours d’Ahaz, non seulement le

message d’Isaïe, mais encore la signification de son nom et celle du nom de son fils, donnent espoir à ceux qui mettent leur confiance en Jéhovah. Il est vrai que Juda est en danger, mais le nom Isaïe, qui veut dire “ Salut de Jéhovah ”, indique que Jéhovah délivrera son peuple. Jéhovah demande à Isaïe d’emmener son fils Shéar-Yashoub, dont le nom signifie “ Un reste seulement Retournera ”. Même quand au bout du compte le royaume de Juda disparaîtra, Dieu, dans sa miséricorde, ramènera un reste dans le pays.

Plus qu’une guerre entre nations

8 Par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah dévoile la stratégie des ennemis de Juda. Voici ce qu’ils projettent : “ Montons contre Juda, déchirons-le et, par des brèches, emparons-nous-en ; et faisons régner en son sein un autre roi, le fils de Tabéel. ” (Isaïe 7:5, 6). La ligue syro-israélite complote de conquérir Juda et de remplacer Ahaz, un fils de David, par son homme.

Manifestement, l’attaque lancée contre Jérusalem est désormais plus qu’une guerre entre nations. Elle est devenue un combat entre Satan et Jéhovah. Pour quelle raison ? Parce que Jéhovah Dieu a conclu une alliance avec le roi David, aux termes de laquelle il l’a assuré que ses fils régneraient sur Son peuple (2 Samuel 7:11, 16). Quel triomphe ce serait pour Satan s’il parvenait à installer sur le trône, à Jérusalem, une autre dynastie ! Peut-être même contrecarrerait-il le dessein de Jéhovah, qui voulait que la lignée de David produise un héritier permanent, le “ Prince de paix ”. — Isaïe 9:6, 7.

Avec amour, Jéhovah donne des assurances à ses serviteurs

9 Le complot de la Syrie et d’Israël réussira-t-il ? Non. Jéhovah déclare en effet : “ Cela ne tiendra pas, cela n’aura pas lieu. ” (Isaïe 7:7). Par la bouche d’Isaïe, Jéhovah révèle non seulement que le siège de Jérusalem échouera, mais encore que “ dans un délai de soixante-cinq ans Éphraïm sera mis en pièces et cessera d’être un peuple ”. (Isaïe 7:8.) D’ici 65 ans, donc, Israël n’existera plus en tant que peuple. [Note : Vous trouverez des détails

supplémentaires sur l’accomplissement de cette prophétie dans Étude perspicace des Écritures, volume 1, pages 61 et 791, publié par les

Témoins de Jéhovah.] Cette assurance, assortie d’un délai précis, devrait insuffler du courage à Ahaz. De la même manière, les serviteurs de Dieu aujourd’hui sont fortifiés à l’idée que le temps qui reste au monde de Satan est presque écoulé.

10 Peut-être le visage d’Ahaz trahit-il

son incrédulité, car Jéhovah déclare par l’intermédiaire d’Isaïe : “ Si vous n’avez pas foi, alors vous ne serez pas de longue durée. ” Dans sa patience, Jéhovah “ parla encore à Ahaz ”.

(Isaïe 7:9, 10.) Quel exemple ! Bien qu’à notre époque de nombreuses personnes ne soient pas avides d’écouter le message du Royaume, nous devons imiter Jéhovah en leur ‘ parlant encore ’, en leur rendant visite inlassablement. Jéhovah dit ensuite à Ahaz : “ Demande pour toi un signe de la part de Jéhovah ton Dieu, le rendant aussi profond que le shéol ou le rendant aussi élevé que les régions supérieures. ” (Isaïe 7:11). Ahaz a la possibilité de demander un signe, et Jéhovah l’accomplira en gage de la protection qu’il accordera à la maison de David.

11 Remarquez que Jéhovah spécifie : ‘ Demande un signe de la part de ton Dieu. ’ Jéhovah est vraiment bon. Car il est déjà notoire qu’Ahaz adore de faux dieux et se livre à des pratiques païennes immondes (2 Rois 16:3, 4). Or, malgré ce fait et malgré la peur d’Ahaz, Jéhovah se qualifie de Dieu d’Ahaz. N’est-ce pas l’assurance que Jéhovah ne rejette pas lestement les humains ? Il désire tendre la main à ceux qui sont dans l’erreur ou dont la foi s’est affaiblie. Cette assurance de l’amour divin poussera-t-elle Ahaz à saisir la main de Jéhovah ?

Du doute à la désobéissance

12 Ahaz répond d’un ton provocant : “ Je ne demanderai pas, et je ne mettrai pas Jéhovah à l’épreuve. ” (Isaïe 7:12). En l’occurrence, Ahaz n’est pas en train d’appliquer ces paroles de la Loi : “ Vous ne devez pas mettre Jéhovah votre Dieu à l’épreuve. ” (Deutéronome 6:16). Des siècles plus tard, Jésus citera cette loi quand Satan le tentera (Matthieu 4:7). Mais pour ce qui est d’Ahaz, c’est Jéhovah qui l’invite à revenir au vrai culte et qui lui propose de fortifier sa foi en produisant un signe.

Malheureusement, Ahaz préfère chercher protection ailleurs. Peut-être est-ce à ce moment-là qu’il envoie une grosse somme d’argent à l’Assyrie pour acheter son soutien contre les ennemis du nord (2 Rois 16:7, 8). Dans l’intervalle, l’armée syro-israélite encercle Jérusalem et met le siège devant elle.

13 En pensant au manque de foi du roi, Isaïe lance : “ Écoutez, s’il vous plaît, ô maison de David ! Est-ce si peu de chose pour vous d’épuiser les hommes, que vous épuisiez aussi mon Dieu ? ” (Isaïe 7:13). Oui, Jéhovah peut s’épuiser à force d’être provoqué. Notez également que le prophète dit maintenant “ mon Dieu ” et plus “ ton Dieu ”. Ce changement ne présage rien de bon. En rejetant Jéhovah et en se tournant vers l’Assyrie, Ahaz perd une occasion inespérée de renouer avec Dieu. Ne sacrifions jamais nos relations avec Dieu en transigeant avec nos croyances conformes aux Écritures pour obtenir des avantages temporaires.

Le signe d’Emmanuel

14 Jéhovah reste fidèle à son alliance avec David. Il a proposé un signe, il va donner un signe. Isaïe poursuit : “ Jéhovah lui-même vous donnera un signe : Voyez ! La jeune fille deviendra bel et bien enceinte, et elle met au monde un fils, et, à coup sûr, elle l’appellera du nom d’Emmanuel. Il mangera du beurre et du miel au temps où il saura rejeter le mal et choisir le bien. Car, avant que le garçon sache rejeter le mal et choisir le bien, le sol des deux rois devant qui tu ressens un effroi mêlé d’aversion sera complètement abandonné. ” — Isaïe 7:14-16.

15 Voilà une bonne nouvelle pour quiconque craindrait que les envahisseurs ne mettent un terme à la dynastie de David. “ Emmanuel ” signifie “ Avec nous est Dieu ”. Dieu est avec Juda et ne permettra pas que son alliance avec David soit invalidée. De plus, il révèle à Ahaz et à son peuple non seulement ce qu’il va faire, mais encore quand il va le faire. Avant que le garçon, Emmanuel, ne soit assez grand pour distinguer le bien du mal, les nations ennemies seront détruites. Et ces paroles se réalisent !

16 La Bible n’indique pas de qui Emmanuel est l’enfant. Mais étant donné que ce jeune Emmanuel doit servir de signe et qu’Isaïe dit plus tard que ses enfants et lui ‘ sont pour signes ’, Emmanuel est peut-être un fils du prophète (Isaïe 8:18). Il se peut que Jéhovah ne révèle pas l’identité de l’Emmanuel des jours d’Ahaz afin de ne pas détourner l’attention des générations suivantes du Grand Emmanuel. Qui est-il ?

17 En dehors du livre d’Isaïe, le nom Emmanuel n’apparaît qu’une fois dans la Bible, en Matthieu 1:23. Jéhovah inspira Matthieu de façon qu’il applique la prophétie concernant la naissance d’Emmanuel à la naissance de Jésus, l’Héritier légitime du trône de David (Matthieu 1:18-23). La naissance du premier Emmanuel constituait un signe que Dieu n’avait pas abandonné la maison de David. De même, la naissance de Jésus, le Grand Emmanuel, constituait un signe que Dieu n’avait pas abandonné l’humanité ni son alliance pour un Royaume conclue avec la maison de David (Luc 1:31-33). Puisque le principal représentant de Jéhovah était parmi les humains, Matthieu était fondé à dire : “ Avec nous est Dieu. ” Aujourd’hui,

Jésus est Roi au ciel et il est avec sa congrégation terrestre (Matthieu 28:20). Aussi les serviteurs de Dieu ont-ils une raison supplémentaire de s’écrier hardiment : “ Avec nous est Dieu ” !

D’autres conséquences de l’infidélité

18 Toutes réconfortantes que soient ses dernières paroles, Isaïe déclare ensuite quelque chose qui sème la terreur chez ses auditeurs : “ Jéhovah fera venir contre toi, contre ton peuple et contre la maison de ton père, des jours tels qu’il n’en est pas venu depuis le jour où Éphraïm s’est détourné d’auprès de Juda, à savoir le roi d’Assyrie. ” (Isaïe 7:17). Un désastre est donc imminent, qui sera provoqué par le roi d’Assyrie. À la perspective d’être dominés par les Assyriens, réputés pour leur cruauté, Ahaz et son peuple doivent passer bien des nuits sans sommeil. Ahaz a calculé qu’en mettant l’Assyrie de son côté il se débarrasserait d’Israël et de la Syrie. Effectivement, le roi d’Assyrie va accéder à la requête d’Ahaz ; il attaquera finalement Israël et la Syrie (2 Rois 16:9). C’est probablement pour cette raison que Péqah et Retsîn seront contraints à lever le siège de devant Jérusalem. Ainsi, la ligue syro-israélite aura été incapable de prendre Jérusalem (Isaïe 7:1). Mais voilà qu’Isaïe annonce à ses auditeurs stupéfaits que l’Assyrie, le protecteur sur lequel ils comptent, va devenir leur oppresseur. — Voir Proverbes 29:25.

19 Pour les chrétiens d’aujourd’hui, ce récit historique renferme un avertissement. Accablés par des difficultés, nous risquons d’être tentés d’enfreindre les principes chrétiens, et donc de refuser la protection de Jéhovah. Ce serait voir à court terme ; ce serait même suicidaire, comme le

démontrent les paroles suivantes d’Isaïe. Le prophète va en effet décrire les conséquences de l’invasion assyrienne sur le pays et sur ses habitants.

20 Isaïe divise ses déclarations en quatre parties ; chacune annonce ce qui arrivera “ en ce jour-là ”, c’est-à-dire le jour où l’Assyrie attaquera Juda. “ Il arrivera en ce jour-là que Jéhovah sifflera les mouches qui sont à l’extrémité des canaux du Nil d’Égypte et les abeilles qui sont au pays d’Assyrie, et vraiment elles viendront et se poseront, elles toutes, sur les ouadis abrupts, sur les fentes des rochers, sur tous les fourrés d’épines et sur tous les abreuvoirs. ” (Isaïe 7:18, 19). Les armées d’Égypte et d’Assyrie, tels des essaims de mouches et d’abeilles, seront attirées vers la Terre promise. Leur invasion ne sera pas passagère. “ Les mouches ” et “ les abeilles ” se poseront ; elles infesteront le moindre recoin du pays.

21 Isaïe poursuit : “ En ce jour-là, au moyen d’un rasoir loué dans la région du Fleuve, oui par le moyen du roi d’Assyrie, Jéhovah rasera la tête et les poils des pieds, et le rasoir supprimera même la barbe. ” (Isaïe 7:20). Cette fois, seule l’Assyrie, qui constitue la menace principale, est mentionnée. Ahaz loue les services du roi assyrien pour qu’il ‘ rase ’ la Syrie et Israël. Mais ce “ rasoir loué ” venu de la région de l’Euphrate s’en prendra à “ la tête ” de Juda et la rasera complètement ; il enlèvera même la barbe !

22 Quelles en seront les conséquences ? “ Il arrivera en ce jour-là que quelqu’un gardera en vie une jeune vache du troupeau et deux brebis. Oui, il arrivera que, par suite

de l’abondance de production en lait, il mangera du beurre ; car c’est du beurre et du miel que mangeront tous ceux qui seront restés au milieu du pays. ” (Isaïe 7:21, 22). Une fois que les Assyriens auront ‘ rasé ’ le pays, il restera si peu d’habitants qu’un petit nombre d’animaux suffira à les nourrir. Ils mangeront “ du beurre et du miel ”, rien d’autre, ni vin, ni pain, ni autres aliments de base. Comme s’il voulait souligner l’ampleur de la désolation, Isaïe dit à trois reprises qu’aux endroits où la terre était riche et productive pousseront dorénavant des buissons d’épines et des mauvaises herbes. Ceux qui s’aventureront dans la campagne devront se munir ‘ de flèches et d’un arc ’ pour se défendre contre les animaux sauvages tapis dans les fourrés. Les champs en friche deviendront un sol que piétineront bœufs et moutons (Isaïe 7:23-25). Cette prophétie commence à s’accomplir aux jours mêmes d’Ahaz. — 2 Chroniques 28:20.

Des prédictions précises

23 Isaïe revient maintenant à la situation présente. Alors que Jérusalem est toujours assiégée par la coalition syro-israélite, il rapporte : “ Jéhovah me dit : ‘ Prends pour toi une grande tablette et écris dessus avec le stylet du mortel : “ Maher-Shalal-Hash-Baz. ” Et que j’aie pour moi l’attestation de témoins fidèles, Ouriya le prêtre et Zekaria le fils de Yebérékia. ’ ” (Isaïe 8:1, 2). Le nom Maher-Shalal-Hash-Baz signifie “ Dépêche-toi, ô Butin ! Il s’est hâté au Pillage ”. Isaïe demande à deux hommes respectés de la communauté d’attester qu’il a écrit ce nom sur une grande tablette, de façon qu’ils puissent par la suite confirmer l’authenticité du

document. Mais ce signe doit être confirmé par un deuxième signe.

24 Isaïe déclare : “ Puis je m’approchai de la prophétesse, elle devint enceinte et par la suite mit au monde un fils. Alors Jéhovah me dit : ‘ Appelle-le du nom de Maher-Shalal-Hash-Baz, car avant que le garçon sache crier : “ Mon père ! ” et : “ Ma mère ! ” on emportera les ressources de Damas et le butin de Samarie devant le roi d’Assyrie. ’ ” (Isaïe 8:3, 4). Tant la grande tablette que le nouveau-né serviront de signes certifiant que l’Assyrie pillera bientôt la Syrie et Israël, les oppresseurs de Juda. Quand exactement ? Avant que le garçon ne soit capable de prononcer les premiers mots que la plupart des bébés apprennent : “ père ” et “ mère ”. La précision de cette prédiction devrait inciter le peuple à mettre sa confiance en Jéhovah. Quoiqu’elle risque d’amener certains à se moquer d’Isaïe et de ses fils. Peu importe, les paroles prophétiques d’Isaïe s’accompliront. — 2 Rois 17:1-6.

25 Les chrétiens peuvent tirer un enseignement des avertissements répétés d’Isaïe. L’apôtre Paul révéla que, dans cette préfiguration historique, Isaïe représentait Jésus Christ et les fils du prophète annonçaient les disciples oints de Jésus (Hébreux 2:10-13). Par le moyen de ses disciples oints sur la terre, Jésus ne cesse de rappeler aux vrais chrétiens la nécessité de ‘ se tenir éveillés ’ durant les temps critiques que nous vivons (Luc 21:34-36). Parallèlement, les opposants qui ne se repentent pas sont avertis de la destruction qui les attend, même si souvent ils tournent ces avertissements en ridicule (2 Pierre 3:3, 4). La réalisation, à l’époque d’Isaïe, de prophéties qui donnaient des repères

temporels garantit que Dieu respectera son calendrier à notre époque, que sa parole “ se réalisera à coup sûr. Elle ne sera pas en retard ”. — Habaqouq 2:3.

Des “ eaux ” dévastatrices

26 Isaïe continue ses avertissements : “ Parce que ce peuple a rejeté les eaux de Shiloah, qui vont doucement, et parce que c’est l’allégresse au sujet de Retsîn et du fils de Remalia, oui à cause de cela, voyez ! Jéhovah fait monter contre eux les eaux puissantes et nombreuses du Fleuve, le roi d’Assyrie et toute sa gloire. Oui, il montera par-dessus tous ses lits et ira par-dessus toutes ses rives, et il se déplacera à travers Juda. Oui, il inondera et passera. Il atteindra jusqu’au cou. Et vraiment il arrivera que le déploiement de ses ailes remplira la largeur de ton pays, ô Emmanuel ! ” — Isaïe 8:5-8.

27 “ Ce peuple ”, les hommes d’Israël, le royaume du Nord, rejette l’alliance que Jéhovah a contractée avec David (2 Rois 17:16-18). Aux yeux de ces hommes, cette alliance semble aussi anodine que les eaux de Shiloah, la réserve de Jérusalem, qui coulent faiblement. Leur guerre contre Juda les transporte d’allégresse. Mais leur mépris ne restera pas impuni. Jéhovah permettra aux Assyriens d’‘ inonder ’ ou envahir la Syrie et Israël, de même qu’il permettra bientôt à l’actuelle partie politique du monde d’inonder le domaine de la fausse religion (Révélation 17:16 ; voir aussi Daniel 9:26). Ensuite, ajoute Isaïe, les “ eaux ” impétueuses ‘ se déplaceront à travers Juda ’ et atteindront “ jusqu’au cou ”, jusqu’à Jérusalem, où règne la tête (le roi) de Juda. [Note : L’Assyrie est également

comparée à un oiseau dont les ailes déployées ‘ remplissent la largeur du pays ’. Par conséquent, absolument tout le pays sera

occupé par l’armée assyrienne.] À notre époque, les exécuteurs politiques de la fausse religion serreront également de près les serviteurs de Jéhovah ; ils les entoureront “ jusqu’au cou ”. (Ézékiel 38:2, 10-16.) À quoi leur attaque aboutira-t-elle ? La réponse est simple : qu’arrive-t-il du temps d’Isaïe ? Les Assyriens déferlent-ils par-dessus les murailles de la ville et exterminent-ils les serviteurs de Dieu ? Non. Dieu est avec eux.

N’ayez pas peur : “ Dieu est avec nous ! ”

28 Isaïe lance cette mise en garde : “ Soyez néfastes, ô peuples [opposés au peuple de l’alliance de Dieu], et soyez mis en pièces ; prêtez l’oreille, vous tous, dans les régions lointaines de la terre ! Ceignez-vous et soyez mis en pièces ! Ceignez-vous et soyez mis en pièces ! Formez un projet, et il sera rompu ! Dites une parole, et elle ne tiendra pas, car Dieu est avec nous ! ” (Isaïe 8:9, 10). Ces paroles se réalisent quelques années plus tard, sous le règne du fidèle Hizqiya, le fils d’Ahaz. Quand les Assyriens menacent Jérusalem, l’ange de Jéhovah abat 185 000 d’entre eux. De toute évidence, Dieu est avec son peuple et avec la lignée royale de David (Isaïe 37:33-37). Durant la bataille d’Har-Maguédôn, qui approche, Jéhovah enverra pareillement le Grand Emmanuel non seulement mettre Ses ennemis en pièces, mais encore sauver tous ceux qui placent leur confiance en Lui. — Psaume 2:2, 9, 12.

29 Contrairement aux Juifs de l’époque de Hizqiya, les contemporains d’Ahaz manquent de foi dans la protection de Jéhovah. Ils préfèrent une coalition, une “ conspiration ”, avec les Assyriens pour se défendre contre la

ligue syro-israélite. Cependant, la “ main ” de Jéhovah pousse Isaïe à condamner “ la voie de ce peuple ”, sa tendance. Il prévient ainsi les Juifs : “ L’objet de sa crainte, vous ne devez pas le craindre, vous ne devez pas non plus trembler. Jéhovah des armées — c’est Lui que vous devez tenir pour saint, et il doit être l’objet de votre crainte, et c’est Lui qui doit vous faire trembler. ” (Isaïe 8:11-13). Les serviteurs de Jéhovah d’aujourd’hui ne l’oublient pas ; c’est pourquoi ils se gardent de conspirer avec des conciles religieux ou des ligues politiques, et de mettre leur confiance en eux. Les serviteurs de Jéhovah ont une entière confiance dans le pouvoir protecteur de Dieu. Car si ‘ Jéhovah est avec nous, que peut nous faire l’homme tiré du sol ’ ? — Psaume 118:6.

30 Isaïe répète ensuite que Jéhovah se montrera “ un lieu sacré ”, une protection, pour ceux qui mettent leur confiance en lui. En revanche, ceux qui le rejettent “ trébucheront ; oui, ils tomberont et se briseront, ils seront pris au piège et capturés ”, cinq verbes évocateurs qui ne laissent aucun doute sur le sort que subiront ceux qui n’ont pas confiance en Jéhovah (Isaïe 8:14, 15). Au Ier siècle, ceux qui rejetèrent Jésus trébuchèrent et tombèrent également (Luc 20:17, 18). Une fin semblable attend ceux qui aujourd’hui ne font pas allégeance au Roi intronisé dans les cieux, Jésus. — Psaume 2:5-9.

31 À l’époque d’Isaïe, tous ne trébuchent pas. Il déclare : “ Enroule l’attestation, mets un sceau autour de la loi parmi mes disciples. Oui, je resterai dans l’attente de Jéhovah, qui cache sa face à la maison de Jacob ; oui, j’espérerai en lui. ” (Isaïe 8:16, 17). Isaïe et ceux qui tiennent

compte de son enseignement n’abandonneront pas la Loi de Dieu. Ils gardent confiance en Jéhovah, même si leurs compatriotes délinquants s’y refusent, si bien que Jéhovah leur cache sa face. Puissions-nous suivre l’exemple de ceux qui mettaient leur confiance en Jéhovah et adhérer au culte pur avec la même détermination ! — Daniel 12:4, 9 ; Matthieu 24:45 ; voir aussi Hébreux 6:11, 12.

Des “ signes ” et des “ miracles ”

32 Isaïe proclame à présent : “ Voyez ! Moi et les enfants que Jéhovah m’a donnés, nous sommes pour signes et pour miracles en Israël de la part de Jéhovah des armées qui réside au mont Sion. ” (Isaïe 8:18). Ainsi, Isaïe, Shéar-Yashoub et Maher-Shalal-Hash-Baz sont des signes en rapport avec les desseins de Jéhovah à l’égard de Juda. Aujourd’hui, Jésus et ses frères oints servent pareillement de signes (Hébreux 2:11-13), aidés dans leur œuvre par “ une grande foule ”

d’“ autres brebis ”. (Révélation 7:9, 14 ; Jean 10:16.) Bien entendu, un signe n’a de valeur que s’il tranche avec ce qui l’entoure. De même, les chrétiens ne s’acquittent de leur mission consistant à être des signes que s’ils tranchent avec le monde, en mettant totalement leur confiance en Jéhovah et en proclamant hardiment ses desseins.

33 Respectons donc tous les normes de Dieu, et non celles du monde. Continuons à trancher sans crainte, tels des signes, en accomplissant la mission que nous a donnée le Grand Isaïe, Jésus Christ : “ proclamer l’année de bienveillance [...] et le jour de vengeance de la part de notre Dieu. ” (Isaïe 61:1, 2 ; Luc 4:17-21). Et assurément, lorsque l’inondation assyrienne déferlera sur la terre, même si elle atteint jusqu’au cou, les vrais chrétiens ne seront pas emportés. Nous tiendrons ferme parce que “ Dieu est avec nous ”.

*** ip-1 chap. 10 p. 117-132 ***

La promesse d’un Prince de paix

Isaïe 8:19–9:7

Il y a quelque six mille ans naquit le premier bébé humain. On l’appela Caïn. Sa naissance était très particulière : ni ses parents, ni les anges, ni même le Créateur n’avaient vu jusqu’alors de bébé humain. Ce nouveau-né aurait pu être porteur d’espoir pour le genre humain condamné. Aussi quelle déception quand, parvenu à l’âge adulte, il devint un meurtrier (1 Jean 3:12) ! Depuis, l’humanité a été témoin d’innombrables autres meurtres. Ayant un penchant au mal, les humains ne

sont en paix ni entre eux ni avec Dieu. — Genèse 6:5 ; Isaïe 48:22.

2 Environ quatre millénaires après la naissance de Caïn naquit un autre bébé. On l’appela Jésus. Sa naissance aussi était très particulière. Il était né d’une vierge, par la puissance de l’esprit saint ; ce fut du reste la seule naissance de ce genre dans l’Histoire. Au moment de sa naissance, une multitude d’anges joyeux chantèrent les louanges de Dieu ; ils disaient : “ Gloire à Dieu là-haut dans les hauteurs, et sur terre paix parmi les hommes de bienveillance ! ” (Luc 2:13, 14). Loin d’être un meurtrier, Jésus fraya aux humains le chemin vers la paix avec Dieu et la vie éternelle. — Jean 3:16 ; 1 Corinthiens 15:55.

3 Isaïe prédit qu’on nommerait Jésus “ Prince de paix ”. (Isaïe 9:6.) Jésus offrirait sa propre vie en faveur de l’humanité, ce qui rendrait possible le pardon des péchés (Isaïe 53:11). Aujourd’hui, on peut être en paix avec Dieu et obtenir le pardon de ses péchés en raison de la foi en Jésus Christ. Toutefois, l’obtention de tels bienfaits n’est pas automatique (Colossiens 1:21-23). Ceux qui veulent les recevoir doivent apprendre à obéir à Jéhovah Dieu (1 Pierre 3:11 ; voir aussi Hébreux 5:8, 9). Aux jours d’Isaïe, Israël et Juda font exactement le contraire.

Ils se tournent vers les démons

4 À cause de leur désobéissance, les contemporains d’Isaïe sont dans un état de moralité déplorable, dans une véritable fosse d’obscurité spirituelle. Même Juda, le royaume du Sud, où se trouve le temple de Dieu, n’est pas en paix. L’infidélité des habitants de Juda leur vaut d’être menacés d’invasion par les Assyriens ; des jours difficiles les attendent. Auprès de qui cherchent-ils secours ? Malheureusement, nombre d’entre eux se tournent vers Satan, et non vers Jéhovah. Certes, ils n’invoquent pas Satan par son nom, mais, comme le roi Saül naguère, ils se livrent au spiritisme, ils tâchent de résoudre leurs difficultés en essayant de communiquer avec les morts. — 1 Samuel 28:1-20.

5 Certains vont jusqu’à encourager cette pratique. Isaïe dénonce leur apostasie en déclarant : “ S’ils vous disent : ‘ Adressez-vous aux médiums ou à ceux qui ont un esprit de prédiction, qui pépient et s’expriment à voix basse ’, n’est-ce pas à son Dieu que tout peuple doit s’adresser ? Doit-on s’adresser aux morts en faveur des vivants ? ” (Isaïe

8:19). Les médiums peuvent tromper les gens ‘ en pépiant et en s’exprimant à voix basse ’. Il leur suffit de talents de ventriloque pour produire de tels effets sonores, attribués aux esprits des morts. Quoiqu’il arrive que des démons se manifestent directement et se fassent passer pour les défunts ; ce fut apparemment le cas lorsque Saül interrogea la sorcière d’En-Dor. — 1 Samuel 28:8-19.

6 Tout cela a cours en Juda alors que Jéhovah a interdit la pratique du spiritisme. Sous la Loi mosaïque, le spiritisme constitue un crime capital (Lévitique 19:31 ; 20:6, 27 ; Deutéronome 18:9-12). Pourquoi un peuple qui est la propriété particulière de Jéhovah commet-il une transgression aussi grave ? La raison en est que ce peuple a tourné le dos à la Loi et aux conseils de Jéhovah, et qu’il ‘ s’est endurci par le pouvoir trompeur du péché ’. (Hébreux 3:13.) “ Leur cœur est devenu insensible comme la graisse ” et ils se sont éloignés de leur Dieu. — Psaume 119:70. [Note : Beaucoup sont

d’avis que le Psaume 119 fut rédigé par Hizqiya avant qu’il ne devienne roi. S’ils ont raison, ce psaume fut certainement écrit à l’époque où Isaïe prophétisait.]

7 Les Israélites pensent probablement : ‘ À quoi nous sert la Loi de Jéhovah alors que les Assyriens sont sur le point de nous attaquer ? ’ Ils veulent une solution rapide et facile à leur souci du moment, et ils ne sont pas disposés à attendre que Jéhovah accomplisse sa volonté. De nos jours également, beaucoup font fi de la loi de Jéhovah et consultent des médiums, lisent les horoscopes et tentent de régler leurs problèmes au moyen d’autres formes d’occultisme. Cependant, il est tout aussi ridicule que jadis pour les vivants de chercher des réponses

auprès des morts. Ceux qui pratiquent de telles choses et ne s’en repentent pas connaîtront le même avenir que ‘ les meurtriers, les fornicateurs, les idolâtres, et tous les menteurs ’. Ils n’ont pas d’avenir. — Révélation 21:8.

‘ La loi et l’attestation ’ de Dieu

8 Au même titre que les autres commandements de Dieu, sa loi qui condamne le spiritisme n’est pas secrète en Juda. Elle est couchée par écrit. À notre époque, la Parole de Jéhovah est disponible en entier sous forme écrite. Il s’agit de la Bible, qui comprend non seulement un recueil des lois et des prescriptions divines, mais encore le récit des manières d’agir de Dieu envers son peuple. Le récit biblique des manières d’agir de Jéhovah constitue une attestation, un témoignage, qui nous renseigne sur Sa nature et sur Ses qualités. Au lieu de consulter les morts, où les Israélites devraient-ils rechercher une direction ? Isaïe répond : “ À la loi et à l’attestation ! ” (Isaïe 8:20a). Oui, ceux qui désirent être véritablement éclairés doivent se tourner vers la Parole écrite de Dieu.

9 Certains Israélites qui trempent dans le spiritisme prétendent peut-être respecter la Parole écrite de Dieu. Mais leurs prétentions sont gratuites et hypocrites. Isaïe dit : “ Sûrement, ils continueront à dire ce qui est selon cette déclaration qui n’aura pas d’aurore. ” (Isaïe 8:20b). À quelle déclaration Isaïe fait-il allusion ici ? Peut-être à celle-ci : “ À la loi et à l’attestation ! ” Il se peut que des Israélites apostats se réfèrent à la Parole de Dieu, de même qu’aujourd’hui des apostats et d’autres citent l’Écriture. Mais ce ne sont que des paroles. On n’accède à aucune “ aurore ”, à aucune lumière venant de Jéhovah, en se

contentant de citer l’Écriture. [Note : Il se

peut également que l’expression “ cette déclaration ” en Isaïe 8:20 se rapporte à la déclaration concernant le spiritisme citée en Isaïe 8:19. Si tel est le cas, Isaïe est en train d’expliquer que les tenants du spiritisme en Juda continueront d’encourager la consultation des médiums, ce qui ne leur vaudra aucune lumière

de la part de Jéhovah.] Il faut aussi faire la volonté de Jéhovah et rejeter les pratiques impures.

“ Une faim, non pas de pain ”

10 La désobéissance à Jéhovah engendre l’obscurité mentale (Éphésiens 4:17, 18). D’un point de vue spirituel, les habitants de Juda sont devenus aveugles, sans intelligence (1 Corinthiens 2:14). Isaïe décrit leur situation : “ Chacun passera par le pays, accablé et affamé. ” (Isaïe 8:21a). À cause de l’infidélité de la nation, particulièrement sous le règne d’Ahaz, la survie de Juda en tant que royaume indépendant est menacée. La nation est entourée d’ennemis. L’armée assyrienne attaque les villes judéennes l’une après l’autre. L’ennemi ravage le sol productif, à cause de quoi la nourriture se fait rare. Beaucoup sont ‘ accablés et affamés ’. Mais une autre sorte de faim afflige aussi le pays. Quelques décennies plus tôt, Amos a prophétisé : “ ‘ Voyez : des jours viennent ’, c’est là ce que déclare le Souverain Seigneur Jéhovah, ‘ et vraiment j’enverrai une famine dans le pays, une faim, non pas de pain, et une soif, non pas d’eau, mais d’entendre les paroles de Jéhovah. ’ ” (Amos 8:11). Juda est précisément en proie à une telle faim spirituelle.

11 Juda en tirera-t-il une leçon et reviendra-t-il à Jéhovah ? Ses habitants se détourneront-ils du spiritisme et de l’idolâtrie, et retourneront-ils “ à la loi et à l’attestation ” ? Jéhovah voit d’avance la

réaction du peuple : “ Voici ce qui arrivera à coup sûr : parce qu’il est affamé et s’est indigné, il appellera bel et bien le mal sur son roi et sur son Dieu ; oui, il tournera ses regards en haut. ” (Isaïe 8:21b). Beaucoup accuseront donc leur roi terrestre de les avoir mis dans cette situation. Certains même, dans leur folie, reprocheront leurs malheurs à Jéhovah (voir Jérémie 44:15-18). De nos jours, beaucoup de gens ont la même réaction : ils imputent à Dieu les tragédies que cause la méchanceté des hommes.

12 Les habitants de Juda obtiendront-ils la paix en appelant le mal sur Dieu ? Certainement pas. Isaïe prédit : “ Il regardera vers la terre, et voici : détresse et ténèbres, noirceur, temps difficiles et obscurité sans clarté. ” (Isaïe 8:22). Après avoir levé les yeux au ciel pour s’en prendre à Dieu, ils regardent la terre, ils regardent leur avenir sans espoir. En se détournant de Dieu, ils se sont attiré le malheur (Proverbes 19:3). Mais qu’en est-il des promesses faites par Dieu à Abraham, à Isaac et à Jacob (Genèse 22:15-18 ; 28:14, 15) ? Jéhovah ne les tiendra-t-il pas ? Les Assyriens ou une autre puissance militaire mettront-ils fin à la lignée royale promise à Juda et à David (Genèse 49:8-10 ; 2 Samuel 7:11-16) ? Les Israélites seront-ils condamnés aux ténèbres pour toujours ?

Un pays ‘ traité avec mépris ’

13 Isaïe fait maintenant référence à l’une des pires catastrophes survenues aux descendants d’Abraham : “ L’obscurité ne sera pas comme lorsque le pays était dans l’angoisse, comme dans le temps passé, lorsqu’on traitait avec mépris le pays de Zéboulôn et le pays de Naphtali, et lorsque, dans le temps qui suivait, on

le faisait honorer — le chemin près de la mer, dans la région du Jourdain, Galilée des nations. ” (Isaïe 9:1). La Galilée est un territoire d’Israël, le royaume du Nord. Dans la prophétie d’Isaïe, elle comprend “ le pays de Zéboulôn et le pays de Naphtali ” ainsi que “ le chemin près de la mer ”, une route qui, dans l’Antiquité, longeait la mer de Galilée et menait à la Méditerranée. Du temps d’Isaïe, on appelle la région “ Galilée des nations ”, probablement parce que nombre de ses villes sont habitées par des non-Israélites. [Note : Certains ont émis l’idée que

les 20 villes de Galilée que le roi Salomon offrit à Hiram le roi de Tyr étaient habitées par des non-

Israélites. — 1 Rois 9:10-13.] En quel sens ce pays est-il ‘ traité avec mépris ’ ? Les Assyriens, des païens, s’en emparent, emmènent les Israélites en exil et repeuplent toute la région de païens, qui ne descendent pas d’Abraham. C’est ainsi que le royaume du Nord, composé de dix tribus, disparaît de l’Histoire en tant que nation à part entière. — 2 Rois 17:5, 6, 18, 23, 24.

14 Juda aussi est menacé par les Assyriens. Sombrera-t-il dans une “ obscurité ” définitive, comme le royaume des dix tribus représenté par Zéboulôn et Naphtali ? Non. Dans un ‘ temps qui suit ’, Jéhovah bénira la région occupée par Juda, le royaume du Sud, et même le pays dirigé auparavant par le royaume du Nord. Comment cela ?

15 L’apôtre Matthieu répond à cette question dans le récit inspiré qu’il a tracé du ministère terrestre de Jésus. Il raconte au sujet des premiers jours de ce ministère : “ Après avoir quitté Nazareth, [Jésus] vint s’établir à Capernaüm, au bord de la mer, dans le territoire de Zéboulôn et de Naphtali, pour que s’accomplisse ce qui avait été

prononcé par l’intermédiaire d’Isaïe le prophète, quand il a dit : ‘ Ô pays de Zéboulôn et pays de Naphtali, au bord de la route de la mer, de l’autre côté du Jourdain, Galilée des nations ! le peuple assis dans les ténèbres a vu une grande lumière, et quant à ceux qui sont assis dans une région d’ombre mortelle, sur eux s’est levée la lumière. ’ ” — Matthieu 4:13-16.

16 Par conséquent, “ le temps qui suivait ” prédit par Isaïe est l’époque où le Christ accomplirait son ministère sur la terre. Jésus passa la plus grande partie de sa vie sur la terre en Galilée. C’est dans le district de Galilée qu’il commença son ministère et se mit à proclamer : “ Le royaume des cieux s’est approché. ” (Matthieu 4:17). C’est en Galilée qu’il prononça son célèbre Sermon sur la montagne, qu’il choisit ses apôtres, qu’il accomplit son premier miracle et qu’il apparut à quelque 500 disciples après sa résurrection (Matthieu 5:1–7:27 ; 28:16-20 ; Marc 3:13, 14 ; Jean 2:8-11 ; 1 Corinthiens 15:6). De cette manière, Jésus réalisa la prophétie d’Isaïe : il honora “ le pays de Zéboulôn et le pays de Naphtali ”. Bien entendu, Jésus ne limita pas son ministère aux habitants de la Galilée. En prêchant la bonne nouvelle dans tout le pays, il ‘ fit honorer ’ toute la nation d’Israël, y compris Juda.

La “ grande lumière ”

17 Mais que dire de la mention par Matthieu d’“ une grande lumière ” en Galilée ? Là encore, il citait la prophétie d’Isaïe, qui avait écrit : “ Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Quant à ceux qui habitaient dans le pays de l’ombre profonde, sur eux la lumière a brillé. ” (Isaïe 9:2). Au Ier siècle de notre ère, la lumière de la vérité était cachée par des

mensonges païens. Les chefs religieux juifs avaient compliqué les choses en s’attachant à leur tradition religieuse par laquelle ils avaient “ annulé la parole de Dieu ”. (Matthieu 15:6.) Les humbles étaient opprimés et embrouillés, car ils suivaient des “ guides aveugles ”. (Matthieu 23:2-4, 16.) Quand Jésus le Messie apparut, les yeux de beaucoup de gens humbles s’ouvrirent extraordinairement (Jean 1:9, 12). L’œuvre que Jésus accomplit sur la terre et les bienfaits que procura son sacrifice sont à juste titre assimilés à “ une grande lumière ” dans la prophétie d’Isaïe. — Jean 8:12.

18 Ceux qui accueillirent favorablement la lumière eurent bien des raisons de se réjouir. Isaïe continua : “ Tu as rendu la nation populeuse ; pour elle tu as rendu grande la joie. Ils se sont réjouis devant toi comme de la joie au temps de la moisson, comme ceux qui sont joyeux quand ils partagent le butin. ” (Isaïe 9:3). Grâce à la prédication de Jésus et de ses disciples, les personnes sincères se révélèrent ; elles montrèrent qu’elles désiraient adorer Jéhovah avec l’esprit et la vérité (Jean 4:24). En moins de quatre ans, des multitudes embrassèrent le christianisme. Trois mille personnes se firent baptiser le jour de la Pentecôte 33 de notre ère. Peu après, “ le nombre des hommes s’éleva à environ cinq mille ”. (Actes 2:41 ; 4:4.) Étant donné que les disciples reflétaient la lumière avec zèle, leur nombre “ se multipliait considérablement à Jérusalem ; et une grande foule de prêtres obéissaient à la foi ”. — Actes 6:7.

19 Comme ceux qui se réjouissent d’une récolte abondante ou ceux qu’enchante le partage d’un riche butin après une grande victoire militaire, les

disciples de Jésus se réjouirent de l’accroissement (Actes 2:46, 47). Par la suite, Jéhovah fit briller la lumière parmi les nations (Actes 14:27). Ainsi, des gens de toutes races se réjouirent de ce que la voie d’accès auprès de Dieu leur ait été ouverte. — Actes 13:48.

“ Comme au jour de Madiân ”

20 Les effets produits par l’activité du Messie sont permanents, ce que montrent les paroles suivantes d’Isaïe : “ Le joug de leur charge et la baguette sur leurs épaules, le bâton de celui qui les poussait au travail, tu les as mis en pièces comme au jour de Madiân. ” (Isaïe 9:4). Des siècles avant l’époque d’Isaïe, les Madianites conspirèrent avec les Moabites pour entraîner Israël dans le péché (Nombres 25:1-9, 14-18 ; 31:15, 16). Plus tard, les Madianites terrorisèrent les Israélites pendant sept ans en faisant des incursions dans leurs villages et dans leurs fermes, et en les pillant (Juges 6:1-6). Mais ensuite, par le moyen de son serviteur Guidéôn, Jéhovah mit les armées de Madiân en déroute. Après ce “ jour de Madiân ”, rien n’indique que le peuple de Jéhovah ait encore souffert à cause des Madianites (Juges 6:7-16 ; 8:28). Dans un avenir proche, Jésus Christ, le Grand Guidéôn, portera un coup mortel aux ennemis modernes du peuple de Jéhovah (Révélation 17:14 ; 19:11-21). Alors, grâce à la puissance de Jéhovah, et non à un exploit humain, “ comme au jour de Madiân ” une victoire complète et définitive sera remportée (Juges 7:2-22). Plus jamais le peuple de Dieu ne souffrira sous le joug de l’oppression.

21 Les manifestations de la puissance divine n’ont pas pour but d’exalter la guerre. Jésus ressuscité est le Prince de paix ; en détruisant ses ennemis, il

instaurera une paix éternelle. Isaïe explique maintenant que l’équipement militaire est entièrement détruit par le feu : “ Toute botte de celui qui piétine avec des trépidations et le manteau roulé dans le sang sont devenus bons à brûler, comme aliment pour le feu. ” (Isaïe 9:5). On ne sentira jamais plus les trépidations causées par le piétinement des bottes de soldats en marche. On ne verra plus les habits tachés de sang de guerriers endurcis au combat. La guerre ne sera plus ! — Psaume 46:9.

“ Conseiller merveilleux ”

22 À sa naissance miraculeuse, celui qui deviendrait le Messie reçut le nom de Jésus, qui signifie “ Jéhovah est salut ”. Mais il possède d’autres noms, des noms prophétiques qui évoquent son rôle essentiel et sa position élevée. L’un de ces noms est Emmanuel, qui a pour sens “ Avec nous est Dieu ”. (Isaïe 7:14, note.) Isaïe détaille à présent un autre nom prophétique : “ Un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; et la domination princière sera sur son épaule. Et on l’appellera du nom de Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père éternel, Prince de paix. ” (Isaïe 9:6). Attardons-nous sur la richesse du sens de ce nom prophétique multiple.

23 Un conseiller est une personne qui donne des conseils. Quand il était sur la terre, Jésus Christ donna des conseils merveilleux. On lit dans la Bible que “ les foules étaient frappées de sa manière d’enseigner ”. (Matthieu 7:28.) Il est un Conseiller sage et compatissant, qui possède une connaissance extraordinaire de la nature humaine. Ses conseils ne consistent pas seulement en réprimandes ou en punitions. Le plus souvent, ils prennent la forme d’un

enseignement et de recommandations bienveillantes. Les conseils de Jésus sont merveilleux en ce qu’ils sont invariablement sages, parfaits et infaillibles. Ils mènent ceux qui les suivent à la vie éternelle. — Jean 6:68.

24 Les conseils de Jésus ne sont pas simplement le fruit de son esprit brillant. Il précise au contraire : “ Ce que j’enseigne n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. ” (Jean 7:16). Comme chez Salomon, c’est Jéhovah Dieu qui est la Source de la sagesse de Jésus (1 Rois 3:7-14 ; Matthieu 12:42). L’exemple de Jésus devrait pousser les enseignants et les conseillers de la congrégation chrétienne à toujours fonder leur enseignement sur la Parole de Dieu. — Proverbes 21:30.

“ Dieu fort ” et “ Père éternel ”

25 Jésus est également appelé “ Dieu fort ” et “ Père éternel ”. Cela ne veut pas dire qu’il usurpe l’autorité et la position de Jéhovah, qui est “ Dieu notre Père ”. (2 Corinthiens 1:2.) Il “ n’a pas songé à une usurpation, c’est-à-dire : pour qu’il soit égal à Dieu ”. (Philippiens 2:6.) Il est appelé Dieu fort, et non Dieu Tout-Puissant. Jésus ne s’est jamais considéré comme le Dieu Tout-Puissant ; il a en effet dit de son Père qu’il était “ le seul vrai Dieu ”, c’est-à-dire le seul Dieu qu’on doive adorer (Jean 17:3 ; Révélation 4:11). Dans les Écritures, le mot “ dieu ” peut vouloir dire “ puissant ” ou “ fort ”. (Exode 12:12 ; Psaume 8:5 ; 2 Corinthiens 4:4.) Avant de venir sur la terre, Jésus était “ un dieu ”, “ se trouvant dans la forme de Dieu ”. Après sa résurrection, il retourna dans les cieux où il reçut une position encore plus élevée (Jean 1:1 ; Philippiens 2:6-11). En outre, le terme “ dieu ” implique une autre idée. En Israël, les juges étaient appelés

“ dieux ” ; ils le furent même une fois par Jésus en personne (Psaume 82:6 ; Jean 10:35). Jésus est le Juge, établi par Jéhovah, “ qui doit juger les vivants et les morts ”. (2 Timothée 4:1 ; Jean 5:30.) En somme, il porte bien le nom de Dieu fort.

26 Le titre de “ Père éternel ” se rapporte à la puissance et au pouvoir que détient le Roi messianique de donner aux humains la perspective de vivre éternellement sur la terre (Jean 11:25, 26). Notre premier père, Adam, nous a légué la mort. Jésus, le dernier Adam, “ est devenu un esprit donnant la vie ”. (1 Corinthiens 15:22, 45 ; Romains 5:12, 18.) De même que Jésus, le Père éternel, vivra toujours, de même les humains obéissants profiteront éternellement des bienfaits de sa paternité. — Romains 6:9.

“ Prince de paix ”

27 En plus de la vie éternelle, l’homme a besoin de la paix, tant avec Dieu qu’avec son semblable. Aujourd’hui déjà, ceux qui se soumettent à la domination du “ Prince de paix ” ont ‘ forgé leurs épées en socs et leurs lances en cisailles ’. (Isaïe 2:2-4.) Ils ne nourrissent pas de haine suscitée par des disparités politiques, territoriales, raciales ou économiques. Ils sont unis dans le culte du seul vrai Dieu, Jéhovah, et ils cherchent à entretenir des relations paisibles avec leur prochain, à l’intérieur comme à l’extérieur de la congrégation. — Galates 6:10 ; Éphésiens 4:2, 3 ; 2 Timothée 2:24.

28 Au moment voulu par Dieu, Christ établira sur la terre une paix qui sera mondiale, fermement établie et permanente (Actes 1:7). “ À l’abondance de la domination princière et à la paix il n’y aura pas de fin, sur le trône de David et sur son

royaume, pour l’établir solidement et le soutenir par le moyen du droit et par le moyen de la justice, dès maintenant et pour des temps indéfinis. ” (Isaïe 9:7a). Dans l’exercice de son autorité de Prince de paix, Jésus ne recourra pas à des méthodes tyranniques. Il ne privera pas ses sujets de leur libre arbitre ni ne les soumettra par la force. Au contraire, tout ce qu’il fera, il le fera “ par le moyen du droit et par le moyen de la justice ”. Quel changement réconfortant !

29 Quand on réfléchit aux implications enthousiasmantes du nom prophétique

de Jésus, on se dit que la conclusion d’Isaïe à cette partie de sa prophétie est vraiment saisissante. Il écrit : “ Le zèle même de Jéhovah des armées fera cela. ” (Isaïe 9:7b). Oui, Jéhovah est zélé. Il ne fait rien à moitié. Nous pouvons être certains qu’il accomplira ses promesses à la lettre, quelles qu’elles soient. Si donc quelqu’un aspire à une paix éternelle, qu’il serve Jéhovah de tout son cœur ! À l’exemple de Jéhovah Dieu et de Jésus, le Prince de paix, que tous les serviteurs de Dieu soient ‘ zélés pour les belles œuvres ’ ! — Tite 2:14.

*** ip-1 chap. 11 p. 133-143 ***

Malheur aux rebelles !

Isaïe 9:8–10:4

Lorsque le peuple de l’alliance de Jéhovah fut séparé en deux royaumes, le royaume du Nord, composé de dix tribus, passa sous la domination de Yarobam. Le nouveau roi était un dirigeant capable et énergique. Cependant, il n’avait pas véritablement foi en Jéhovah, ce qui l’amena à commettre une faute gravissime qui eut des répercussions sur toute l’histoire du royaume du Nord. Sous la Loi mosaïque, les Israélites avaient l’ordre de se rendre trois fois par an au temple à Jérusalem, qui se trouvait désormais en Juda, le royaume du Sud (Deutéronome 16:16). Craignant qu’à cause de ces déplacements réguliers ses sujets n’envisagent la réunification avec leurs frères du Sud, Yarobam “ fit deux veaux d’or, et il dit au peuple : ‘ C’est trop pour vous de monter à Jérusalem. Voici ton Dieu, ô Israël, qui t’a fait monter du pays d’Égypte. ’ Alors il

plaça l’un d’eux à Béthel, et l’autre, il le mit à Dân ”. — 1 Rois 12:28, 29.

2 À court terme, le plan de Yarobam sembla fonctionner. Peu à peu, le peuple cessa d’aller à Jérusalem et s’habitua à adorer devant les deux veaux (1 Rois 12:30). Toutefois, cette pratique religieuse apostate corrompit le royaume des dix tribus. Des années plus tard, même Yéhou, qui pourtant avait fait montre d’un zèle louable en éliminant d’Israël le culte de Baal, continua de se prosterner devant les veaux d’or (2 Rois 10:28, 29). Quelles furent les autres conséquences de la décision terriblement mauvaise de Yarobam ? L’instabilité politique et la souffrance parmi le peuple.

3 Puisque Yarobam avait apostasié, Jéhovah décréta que sa semence ne régnerait pas sur le pays, et qu’au bout du compte le royaume du Nord subirait un désastre terrible (1 Rois 14:14, 15). La parole de Jéhovah se réalisa. Sept rois d’Israël ne régnèrent que deux ans ou moins (certains quelques jours seulement). Un roi se suicida, et six furent assassinés par des hommes

ambitieux qui usurpèrent le trône. Surtout après le règne de Yarobam II, qui prit fin vers 804 avant notre ère tandis qu’Ouzziya régnait en Juda, Israël fut ravagé par des troubles, la violence et des assassinats. C’est sur cette toile de fond que, par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah envoie un avertissement direct, une “ parole ”, au royaume du Nord. “ Jéhovah a envoyé une parole contre Jacob, et elle est tombée sur Israël. ” — Isaïe 9:8. [Note : Isaïe 9:8–10:4 se

compose de quatre strophes (parties d’un passage rythmé) qui se terminent par ce même refrain inquiétant : “ Étant donné tout cela, sa colère ne s’en est pas retournée, mais sa main est encore tendue. ” (Isaïe 9:12, 17, 21 ; 10:4). Ce procédé littéraire a pour effet de lier Isaïe 9:8–10:4 en une seule “ parole ” composée (Isaïe 9:8). Notez également que la “ main [de Jéhovah] est encore tendue ” non pour proposer la réconciliation, mais pour juger. — Isaïe 9:13.]

L’orgueil et l’insolence provoquent la colère de Dieu

4 Personne n’ignorera la “ parole ” de Jéhovah. “ À coup sûr, le peuple la connaîtra, oui eux tous, Éphraïm et l’habitant de Samarie, à cause de leur orgueil et à cause de l’insolence de leur cœur. ” (Isaïe 9:9). Les termes “ Jacob ”, “ Israël ”, “ Éphraïm ” et “ Samarie ” désignent tous Israël, le royaume du Nord, dont Éphraïm est la tribu dominante et Samarie la capitale. La parole divine contre ce royaume est un verdict sévère, car Éphraïm s’est endurci dans l’apostasie et se montre effrontément insolent envers Jéhovah. Dieu n’épargnera pas aux Israélites les conséquences de leurs voies mauvaises. Ils seront contraints d’écouter sa parole, d’y prêter attention. — Galates 6:7.

5 À mesure que les conditions se détériorent, le peuple subit de lourdes pertes ; il perd notamment ses maisons, souvent faites de briques crues et de

bois bon marché. Le cœur des Israélites s’adoucit-il pour autant ? Écouteront-ils les prophètes de Jéhovah et reviendront-ils au vrai Dieu ? [Note : Les

prophètes que Jéhovah envoie en Israël, le royaume du Nord, sont Yéhou (pas le roi), Éliya, Mikaïa, Élisha, Yona, Oded, Hoshéa, Amos et

Mika.] Isaïe rapporte leur réponse insolente : “ Des briques sont tombées, mais nous bâtirons en pierres de taille. Des sycomores ont été abattus, mais nous les remplacerons par des cèdres. ” (Isaïe 9:10). Les Israélites défient Jéhovah et repoussent ses prophètes, qui leur expliquent la raison de leurs difficultés. En quelque sorte, ils pensent : ‘ D’accord, nous perdons des maisons en briques crues, friables, et en bois bon marché, mais nous compenserons largement ces pertes en rebâtissant avec de meilleurs matériaux, des pierres taillées et du cèdre ! ’ (Voir Job 4:19). Ils ne laissent à Jéhovah d’autre solution que de continuer à les discipliner. — Voir Isaïe 48:22.

6 Isaïe poursuit : “ Jéhovah élèvera les adversaires de Retsîn contre lui. ” (Isaïe 9:11a). Le roi Péqah d’Israël et le roi Retsîn de Syrie sont alliés. Ils projettent de conquérir le royaume de Juda, composé de deux tribus, et de mettre sur le trône de Jéhovah à Jérusalem un roi fantoche, un certain “ fils de Tabéel ”. (Isaïe 7:6.) Mais leur conspiration est vouée à l’échec. Retsîn a des ennemis puissants, et Jéhovah “ élèvera ” ces ennemis contre “ lui ”, Israël. Par ‘ élever ’ les adversaires, il faut entendre leur permettre de mener une guerre victorieuse qui aboutira à la destruction de l’alliance et de ses objectifs.

7 La dissolution de l’alliance commence au moment où l’Assyrie attaque la Syrie. “ Le roi d’Assyrie monta

vers Damas [la capitale de la Syrie] et s’en empara, puis il conduisit ses habitants en exil à Qir et mit à mort Retsîn. ” (2 Rois 16:9). Péqah ayant perdu son puissant allié, ses projets contre Juda sont contrariés. D’ailleurs, peu après la mort de Retsîn, Péqah est assassiné à son tour par Hoshéa, qui usurpe le trône de Samarie. — 2 Rois 15:23-25, 30.

8 La Syrie, ex-alliée d’Israël, est désormais vassale de l’Assyrie, la puissance dominante de la région. Isaïe prophétise la manière dont Jéhovah se servira de cette nouvelle répartition politique : “ Il [Jéhovah] aiguillonnera les ennemis de celui-ci [Israël], la Syrie par l’est et les Philistins par-derrière, et ils dévoreront Israël à gueule ouverte. Étant donné tout cela, sa colère ne s’en est pas retournée, mais sa main est encore tendue. ” (Isaïe 9:11b, 12). Ainsi, la Syrie se retrouve ennemie d’Israël, de sorte qu’Israël doit se préparer à être attaqué par l’Assyrie et la Syrie. L’invasion réussit. L’Assyrie assujettit l’usurpateur Hoshéa et exige un lourd tribut. (Quelques décennies plus tôt, l’Assyrie a reçu une grosse somme d’argent du roi Ménahem d’Israël.) Hoshéa, le prophète, ne s’était donc pas trompé quand il avait dit : “ Des étrangers ont dévoré sa force [celle d’Éphraïm]. ” — Hoshéa 7:9 ; 2 Rois 15:19, 20 ; 17:1-3.

9 Isaïe ne précise-t-il pas que les Philistins envahiront “ par-derrière ” ? Absolument. Avant l’invention de la boussole, les Hébreux indiquaient les directions en se plaçant du point de vue d’une personne regardant le levant. En conséquence, “ l’est ” était en face, et l’ouest, la côte où habitaient les Philistins, se trouvait “ derrière ”. L’“ Israël ” mentionné en Isaïe 9:12

comprend peut-être Juda, puisque les Philistins envahirent Juda sous le règne d’Ahaz, contemporain de Péqah, et prirent puis occupèrent un certain nombre de villes et de forteresses judéennes. Comme Éphraïm au nord, Juda mérite cette discipline de la part de Jéhovah, car lui aussi est rongé par l’apostasie. — 2 Chroniques 28:1-4, 18, 19.

De ‘ la tête à la queue ’, une nation de rebelles

10 Malgré toutes les souffrances qu’il a subies, et malgré les déclarations énergiques des prophètes de Jéhovah, le royaume du Nord persiste à se rebeller contre Dieu. “ Le peuple n’est pas revenu à Celui qui les frappait, et ils n’ont pas cherché Jéhovah des armées. ” (Isaïe 9:13). C’est pourquoi le prophète déclare : “ Jéhovah retranchera d’Israël tête et queue, pousse et jonc, en un seul jour. Le vieillard et l’homme hautement considéré, c’est la tête, et le prophète qui dispense un enseignement mensonger, c’est la queue. Et ceux qui conduisent ce peuple sont ceux qui le font errer ; et ceux d’entre eux qu’on conduit, ceux qu’on embrouille. ” — Isaïe 9:14-16.

11 La “ tête ” et la “ pousse ” représentent “ le vieillard, et l’homme hautement considéré ” les chefs de la nation. La “ queue ” et le “ jonc ” désignent les faux prophètes qui énoncent des paroles agréables à leurs chefs. Un bibliste écrit : “ Les faux prophètes sont appelés la queue parce que sur le plan moral ils étaient les plus ignobles des hommes, et parce qu’ils étaient les tenants et les partisans serviles des chefs mauvais. ” Le professeur Edward Young dit au sujet de ces faux prophètes : “ Ils n’étaient pas

chefs, mais en suivant les chefs où ils les menaient, ils ne faisaient que les flatter et les courtiser, telle la queue frétillante d’un chien. ” — Voir 2 Timothée 4:3.

Même ‘ les veuves et les orphelins de père ’ sont rebelles

12 Jéhovah est le Défenseur des veuves et des orphelins de père (Exode 22:22, 23). Pourtant, écoutez ce qu’Isaïe déclare à présent : “ Jéhovah ne se réjouira pas au sujet de leurs jeunes gens, et il n’aura pas pitié de leurs orphelins de père et de leurs veuves, car eux tous sont des apostats et des malfaiteurs, et toute bouche profère la folie. Étant donné tout cela, sa colère ne s’en est pas retournée, mais sa main est encore tendue. ” (Isaïe 9:17). L’apostasie a gangrené toutes les couches de la société, y compris les veuves et les orphelins de père. Patiemment, Jéhovah envoie ses prophètes, dans l’espoir que le peuple changera ses manières d’agir. “ Reviens donc, ô Israël, à Jéhovah ton Dieu, car tu as trébuché dans ta faute ”, supplie Hoshéa (Hoshéa 14:1). On imagine à quel point le Défenseur des veuves et des orphelins de père doit être peiné de devoir exécuter le jugement contre eux !

13 Comme Isaïe, nous vivons des temps critiques avant le jour du jugement de Jéhovah contre les méchants (2 Timothée 3:1-5). Il est par conséquent indispensable que les vrais chrétiens, quelle que soit leur situation, restent purs sur les plans spirituel, moral et mental s’ils veulent conserver la faveur de Dieu. Protégeons jalousement nos relations avec Jéhovah. Qu’aucun de ceux qui ont fui de “ Babylone la Grande ” ne recommence à “ participer avec elle à ses péchés ” ! — Révélation 18:2, 4.

Le faux culte nourrit la violence

14 Le faux culte est en somme le culte des démons (1 Corinthiens 10:20). Or, il a été démontré avant le déluge que l’influence des démons engendre la violence (Genèse 6:11, 12). Il n’est dès lors pas surprenant que, lorsqu’Israël tombe dans l’apostasie et se met à adorer les démons, la violence et la méchanceté envahissent le pays. — Deutéronome 32:17 ; Psaume 106:35-38.

15 Isaïe décrit en termes frappants la généralisation de la méchanceté et de la violence en Israël : “ La méchanceté s’est embrasée comme un feu ; elle dévorera les buissons d’épines et les mauvaises herbes. Et elle se mettra à flamber dans les fourrés de la forêt, et ils seront enlevés dans les airs comme les tourbillons de fumée. Dans la fureur de Jéhovah des armées le pays s’est embrasé, et le peuple deviendra comme un aliment pour le feu. Nul n’aura pitié de son frère. On taillera à droite et vraiment on aura faim ; on mangera à gauche, et ils ne seront nullement rassasiés. Ils mangeront chacun la chair de son bras, Manassé, Éphraïm, et Éphraïm, Manassé. Ensemble ils seront contre Juda. Étant donné tout cela, sa colère ne s’en est pas retournée, mais sa main est encore tendue. ” — Isaïe 9:18-21.

16 Telle une flamme qui se propage de buisson d’épines en buisson d’épines, la violence se répand, impossible à maîtriser, et a tôt fait de gagner “ les fourrés de la forêt ”, de provoquer un incendie de forêt ravageur, d’exploser. C. Keil et F. Delitzsch, commentateurs de la Bible, dépeignent le degré de violence atteint comme “ l’autodestruction la plus inhumaine

durant une guerre civile anarchique. Ayant perdu tout sentiment tendre, ils se dévoraient les uns les autres insatiablement ”. Les tribus d’Éphraïm et de Manassé sont sans doute mentionnées spécifiquement dans ce passage parce qu’elles sont les représentantes principales du royaume du Nord et parce que, issues des deux fils de Joseph, elles sont, des dix tribus, les deux plus proches. Malgré leur lien, pourtant, elles ne cessent d’exercer leur violence fratricide que lorsqu’elles combattent Juda au sud. — 2 Chroniques 28:1-8.

Les juges corrompus rencontrent leur Juge

17 Jéhovah pose à présent son regard de juge sur les juges et autres fonctionnaires corrompus d’Israël. Ils abusent de leur pouvoir en pillant les petits et les affligés qui viennent vers eux dans l’espoir que justice leur soit faite. Isaïe déclare : “ Malheur à ceux qui promulguent des prescriptions malfaisantes et à ceux qui, rédigeant constamment, ont transcrit le malheur, pour écarter du procès les petits et arracher la justice aux affligés de mon peuple, pour que les veuves deviennent leur butin et pour qu’ils puissent piller les orphelins de père ! ” — Isaïe 10:1, 2.

18 La Loi de Jéhovah interdit toute forme d’injustice : “ Vous ne devez pas commettre d’injustice dans le jugement. Tu ne dois pas te montrer partial envers le petit, et tu ne dois pas avoir de préférence pour la personne du grand. ” (Lévitique 19:15). Or, les fonctionnaires passent outre à cette loi : ils établissent leurs propres “ prescriptions malfaisantes ” dans le but de légitimer des actions qui reviennent purement et simplement à un vol de la pire espèce,

puisqu’ils prennent leurs maigres possessions aux veuves et aux orphelins de père. Il va de soi que les faux dieux d’Israël sont aveugles à cette injustice, mais pas Jéhovah. Par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah porte à présent son attention sur ces juges méchants.

19 “ Que ferez-vous le jour où l’on s’occupera de vous et lors de la ruine, quand elle viendra de loin ? Vers qui fuirez-vous pour de l’aide, et où laisserez-vous votre gloire, à moins qu’on ne doive se courber sous les prisonniers et que les gens continuent à tomber sous ceux qui ont été tués ? ” (Isaïe 10:3, 4a). Les veuves et les orphelins de père n’ont pas de juges honnêtes à qui faire appel. N’est-il donc pas approprié que Jéhovah demande à ces juges israélites corrompus vers qui ils vont se tourner, maintenant que lui-même va leur demander des comptes ? Car ils sont sur le point d’apprendre que “ c’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant ”. — Hébreux 10:31.

20 La “ gloire ” de ces juges méchants, autrement dit le prestige, l’honneur et le pouvoir que leur valent leur richesse et leur position, sera éphémère. Certains seront faits prisonniers de guerre, ils ‘ se courberont ’, ils s’accroupiront parmi d’autres prisonniers, tandis que le reste de ces méchants seront tués et que leurs cadavres seront recouverts par les tués au combat. Leur “ gloire ” comprend également leurs richesses mal acquises, qui seront pillées par l’ennemi.

21 Isaïe termine cette dernière strophe par un sombre avertissement : “ Étant donné tout cela [tout le malheur que la nation a subi

jusqu’alors], sa colère ne s’en est pas retournée, mais sa main est encore tendue. ” (Isaïe 10:4). Oui, Jéhovah n’a pas dit son dernier mot à Israël. Il ne ramènera pas sa main tendue avant d’avoir porté un dernier coup, un coup dévastateur, au royaume rebelle du Nord.

Ne devenons jamais la proie de la fausseté et de l’égoïsme

22 La parole que Jéhovah énonça par l’intermédiaire d’Isaïe tomba sur Israël et ‘ ne revint pas vers lui sans résultat ’. (Isaïe 55:10, 11.) L’Histoire rapporte la fin tragique que connut Israël, le royaume du Nord, et nous imaginons les souffrances endurées par ses habitants. Tout aussi sûrement, la parole de Dieu s’accomplira sur le système de choses

actuel, en particulier sur la chrétienté apostate. Il est donc capital que les chrétiens ferment l’oreille à la propagande anti-Dieu, une propagande mensongère. Grâce à la Parole de Dieu, voilà longtemps que les tactiques habiles de Satan sont dévoilées, si bien que nous ne sommes pas obligés d’en être dupes comme le furent les Israélites de l’Antiquité (2 Corinthiens 2:11). Qu’aucun d’entre nous ne cesse jamais d’adorer Jéhovah “ avec l’esprit et la vérité ”. (Jean 4:24.) Ainsi, sa main tendue ne frappera pas ses adorateurs comme elle frappa l’Éphraïm rebelle ; mais plutôt ses bras les entoureront affectueusement, et il les soutiendra tout au long du chemin qui mène à la vie éternelle sur une terre transformée en paradis. — Jacques 4:8.

*** ip-1 chap. 12 p. 144-156 ***

N’aie pas peur de l’Assyrien

Isaïe 10:5-34

Au milieu du IXe siècle avant notre ère, le prophète hébreu Yona, fils d’Amittaï, s’aventura dans Ninive, la capitale de l’Empire assyrien. Il avait un message de poids à transmettre, puisque Jéhovah lui avait dit : “ Lève-toi, va à Ninive la grande ville, et proclame contre elle que leur méchanceté est montée devant moi. ” — Yona 1:2, 3.

2 Quand il reçut sa mission, dans un premier mouvement Yona s’enfuit dans la direction opposée, vers Tarsis. D’un point de vue humain, sa réticence s’expliquait. Les Assyriens étaient en effet un peuple cruel. Notez à titre d’exemple quel traitement un monarque de cette nation réserva un jour à ses ennemis : “ Je brûlai beaucoup de

prisonniers parmi eux. Je capturai beaucoup de soldats vivants. De certains, je coupai les bras ou les mains ; d’autres, je coupai le nez. ” Néanmoins, lorsqu’au bout du compte Yona transmit le message de Jéhovah, les Ninivites se repentirent de leurs péchés, si bien que Jéhovah épargna la ville à ce moment-là. — Yona 3:3-10 ; Matthieu 12:41.

Jéhovah prend “ le bâton ”

3 Et les Israélites, à qui Yona prêcha également, se reprennent-ils (2 Rois 14:25) ? Non. Ils tournent le dos au culte pur. Ils vont même jusqu’à ‘ se prosterner devant toute l’armée des cieux et à servir Baal ’. Qui plus est, ‘ ils font passer leurs fils et leurs filles par le feu, pratiquent la divination et cherchent les présages, et ils se vendent pour faire ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah, pour l’offenser ’. (2 Rois 17:16, 17.) À l’inverse des Ninivites, les

Israélites ne changent pas quand Jéhovah envoie des prophètes les mettre en garde. C’est pourquoi Dieu se résout à prendre des mesures plus sévères.

4 Pendant un certain temps après que Yona s’est rendu à Ninive, les Assyriens se montrent moins agressifs. [Note : Voir Étude perspicace des Écritures,

volume 1, page 212.] Au début du VIIIe siècle avant notre ère, cependant, l’Assyrie se pose de nouveau en puissance militaire, et Jéhovah l’utilise d’une manière surprenante. Le prophète Isaïe adresse à Israël, le royaume du Nord, un avertissement de la part de Jéhovah : “ Ah ah ! l’Assyrien, le bâton pour ma colère, et la baguette qui est en leur main pour mes invectives ! Je l’enverrai contre une nation apostate, et je lui donnerai un ordre contre le peuple de ma fureur, pour prendre d’abondantes dépouilles, et pour prendre un grand butin, et pour en faire un lieu qu’on piétine comme l’argile des rues. ” — Isaïe 10:5, 6.

5 Quelle humiliation pour les Israélites ! Dieu se sert d’une nation païenne, “ l’Assyrien ”, comme d’un “ bâton ” pour les punir. En 742 avant notre ère, le roi d’Assyrie Salmanasar V met le siège devant Samarie, la capitale de la nation apostate d’Israël. Grâce à sa position stratégique (puisqu’elle s’élève sur une colline de quelque 90 mètres de haut), Samarie repousse l’ennemi pendant près de trois ans. Mais aucune stratégie humaine ne peut arrêter le dessein de Dieu. En 740, Samarie tombe, piétinée par l’Assyrie. — 2 Rois 18:10.

6 Bien que Jéhovah se serve d’eux pour donner une leçon à son peuple, les Assyriens, pour leur part, ne

reconnaissent pas son existence. C’est la raison pour laquelle il ajoute : “ Même si [l’Assyrien] n’est pas ainsi, il s’y sentira porté ; même si son cœur n’est pas ainsi, il méditera, parce que dans son cœur il y a ceci : anéantir et retrancher des nations, pas en petit nombre. ” (Isaïe 10:7). Jéhovah a l’intention de faire de l’Assyrien un instrument en sa main. Mais l’Assyrien se sent porté à être autre chose. Son cœur le pousse à caresser un projet plus ambitieux : conquérir le monde connu d’alors !

7 Nombre des villes non israélites conquises par l’Assyrien étaient auparavant dirigées par des rois. Ces anciens rois sont contraints à présent de se soumettre au roi d’Assyrie au titre de princes vassaux, de sorte que ce dernier est fondé à se vanter en ces termes : “ Mes princes ne sont-ils pas en même temps rois ? ” (Isaïe 10:8). Les faux dieux des grandes villes des nations ont été incapables d’épargner la destruction à leurs adorateurs. Les dieux qu’adorent les habitants de Samarie, notamment Baal, Molek et les veaux d’or, ne protégeront pas davantage leur ville. Puisqu’elle a abandonné Jéhovah, Samarie n’a aucune raison de s’attendre à ce qu’il intervienne. Que tous ceux qui abandonnent Jéhovah aujourd’hui réfléchissent au sort de Samarie ! L’Assyrien peut à bon droit se vanter au sujet de Samarie et des autres villes qu’il a conquises : “ Kalno n’est-elle pas comme Karkémish ? Hamath n’est-elle pas comme Arpad ? Samarie n’est-elle pas comme Damas ? ” (Isaïe 10:9). Elles sont toutes pareilles aux yeux de l’Assyrien : rien que du butin à prendre.

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8 Toutefois, l’Assyrien commet l’erreur de trop se vanter. Il déclare : “ Quand ma main aura atteint les royaumes du dieu sans valeur dont les images taillées sont plus que celles de Jérusalem et de Samarie, est-ce qu’il n’arrivera pas que, tout comme j’aurai fait à Samarie et à ses dieux sans valeur, ainsi je ferai à Jérusalem et à ses idoles ? ” (Isaïe 10:10, 11). Les royaumes que l’Assyrien a déjà vaincus possédaient bien plus d’idoles que Jérusalem, et même plus que Samarie. ‘ Qu’est-ce qui m’empêchera, se dit-il, de faire subir à Jérusalem le même sort qu’à Samarie ? ’

9 Le vantard ! Jéhovah ne le laissera pas prendre Jérusalem. Il est exact que Juda n’a pas soutenu le vrai culte inconditionnellement (2 Rois 16:7-9 ; 2 Chroniques 28:24). D’ailleurs, Jéhovah a prévenu Juda que son infidélité lui vaudra de grandes souffrances durant l’invasion assyrienne. Toutefois, Jérusalem subsistera (Isaïe 1:7, 8). Au moment où l’Assyrien envahit le pays, c’est Hizqiya qui est roi à Jérusalem. Hizqiya n’est pas comme son père, Ahaz. La preuve en est que, le premier mois de son règne, il rouvre les portes du temple et rétablit le culte pur. — 2 Chroniques 29:3-5.

10 Ainsi, l’attaque que l’Assyrie

projette de lancer contre Jérusalem n’a pas l’approbation de Jéhovah. Jéhovah promet de demander des comptes à cette puissance mondiale insolente : “ Il arrivera à coup sûr, quand Jéhovah achèvera toute son œuvre au mont Sion et à Jérusalem, que je ferai rendre des comptes pour le fruit du cœur insolent du roi d’Assyrie et pour la présomption de ses yeux hautains. ” — Isaïe 10:12.

À l’assaut de Juda et de Jérusalem !

11 Huit ans après la chute du royaume du Nord en 740 avant notre ère, un nouveau monarque assyrien, Sennakérib, marche sur Jérusalem. En termes poétiques, Isaïe dépeint le plan ambitieux formé par Sennakérib : “ J’ôterai les frontières des peuples et, à coup sûr, je pillerai leurs réserves ; comme un puissant, je ferai descendre les habitants. Comme si c’était un nid, ma main atteindra les ressources des peuples ; comme lorsqu’on ramasse des œufs abandonnés, moi je ramasserai bel et bien toute la terre, et vraiment il n’y aura personne qui batte des ailes, ou qui ouvre la bouche, ou qui pépie. ” (Isaïe 10:13, 14). Sennakérib se dit que d’autres villes sont tombées et que Samarie n’est plus ; Jérusalem sera donc une proie facile. La ville combattra peut-être faiblement, mais en lançant à peine un pépiement ses habitants seront vite assujettis et leurs ressources ramassées comme des œufs dans un nid abandonné.

12 Cependant, Sennakérib oublie un détail. En raison de son apostasie, Samarie méritait la punition qu’elle a reçue. En revanche, sous le roi Hizqiya, Jérusalem est redevenue un bastion du culte pur. Quiconque essaie de toucher Jérusalem aura affaire à Jéhovah. Indigné, Isaïe demande : “ La hache se glorifiera-t-elle aux dépens de celui qui taille avec ? Ou la scie se grandira-t-elle aux dépens de celui qui la fait mouvoir ? Comme si le bâton faisait mouvoir ceux qui le lèvent, comme si la baguette soulevait celui qui n’est pas du bois ! ” (Isaïe 10:15). L’Empire assyrien n’est qu’un instrument dans la main de Jéhovah, comme une hache, une scie ou un bâton utilisés par un bûcheron, un

scieur ou un berger. Comment le bâton ose-t-il se grandir aux dépens de celui qui le manie ?

13 Qu’arrivera-t-il à l’Assyrien ? “ Le vrai Seigneur, Jéhovah des armées, continuera d’envoyer la consomption sur ses hommes gras, et, sous sa gloire, un embrasement restera embrasé comme l’embrasement d’un feu. Oui, la Lumière d’Israël deviendra un feu et son Saint une flamme ; oui, elle se mettra à flamber et à dévorer ses mauvaises herbes et ses buissons d’épines en un seul jour. Et la gloire de sa forêt et de son verger, il la supprimera, depuis l’âme jusqu’à la chair ; oui, elle deviendra comme lorsque fond un malade. Et le reste des arbres de sa forêt — ils deviendront un si petit nombre qu’un garçon pourra les inscrire. ” (Isaïe 10:16-19). Jéhovah raccourcira donc le “ bâton ” assyrien. Les “ hommes gras ” de l’armée assyrienne, ses soldats vigoureux, seront frappés de “ consomption ”. Ils n’auront plus l’air aussi forts. Comme autant de mauvaises herbes et de buissons d’épines, son infanterie sera brûlée par la Lumière d’Israël, Jéhovah Dieu. Et “ la gloire de sa forêt ”, ses officiers, ira à sa fin. Quand Jéhovah en aura terminé avec l’Assyrien, il restera si peu d’officiers qu’un jeune garçon sera capable de les compter sur ses doigts. — Voir aussi Isaïe 10:33, 34.

14 Cependant, les Juifs qui habitent à Jérusalem en 732 avant notre ère doivent avoir du mal à croire que l’Assyrien sera vaincu. En effet, l’immense armée assyrienne avance inexorablement. Écoutez la liste des villes de Juda qui sont déjà tombées : “ Il est arrivé sur Aïath [...] Migrôn [...] Mikmash [...] Guéba [...] Rama [...] Guibéa de Saül [...] Gallim [...] Laïsha

[...] Anathoth [...] Madména [...] Guébim [...] Nob. ” (Isaïe 10:28-32a). [Note : Dans un souci de clarté, Isaïe 10:28-32 est examiné avant Isaïe 10:20-27.] Finalement, les envahisseurs parviennent à Lakish, à 50 kilomètres seulement de Jérusalem. Bientôt, une immense armée assyrienne menace la ville. “ Il agite sa main de façon menaçante contre la montagne de la fille de Sion, la colline de Jérusalem. ” (Isaïe 10:32b). Qu’est-ce qui peut arrêter l’Assyrien ?

15 Dans son palais à l’intérieur de la ville, le roi Hizqiya est de plus en plus inquiet. Il déchire ses vêtements et se couvre d’une toile de sac (Isaïe 37:1). Il envoie des hommes auprès du prophète Isaïe pour qu’il interroge Jéhovah en faveur de Juda. Les hommes ne tardent pas à revenir avec la réponse de Jéhovah : “ N’aie pas peur [...]. À coup sûr, je défendrai cette ville. ” (Isaïe 37:6, 35). Il n’empêche que les Assyriens menacent toujours et sont tout à fait sûrs d’eux.

16 La foi : voilà ce qui va soutenir le roi Hizqiya tout au long de cette mauvaise passe. La foi est “ la démonstration évidente de réalités que pourtant on ne voit pas ”. (Hébreux 11:1.) Elle demande de voir au-delà de l’apparence. En revanche, elle est fondée sur la connaissance. Hizqiya se souvient certainement que Jéhovah a prononcé à l’avance ces paroles réconfortantes : “ N’aie pas peur, ô mon peuple qui habites à Sion, à cause de l’Assyrien [...]. Car encore un peu, très peu de temps — et les invectives seront parvenues à leur terme, ainsi que ma colère, dans leur disparition. Oui, Jéhovah des armées brandira un fouet contre lui, comme à la défaite de Madiân au rocher d’Oreb ; et son bâton sera sur la mer,

et à coup sûr il le lèvera comme il a fait avec l’Égypte. ” (Isaïe 10:24-26). Le peuple de Dieu n’a-t-il pas traversé des situations pénibles par le passé ? Les ancêtres de Hizqiya ne semblaient-ils pas désespérément petits devant l’armée égyptienne à la mer Rouge ?

Des siècles plus tôt, Guidéôn n’était-il pas en position d’infériorité écrasante quand Madiân et Amaleq ont envahi Israël ? Et pourtant, ces deux fois, Jéhovah a délivré son peuple. — Exode 14:7-9, 13, 28 ; Juges 6:33 ; 7:21, 22.

Encadré/Illustrations, pages 155, 156 : ISAÏE REGARDE PLUS LOIN Isaïe 10:20-23 Le 10e chapitre d’Isaïe raconte essentiellement de quelle manière Jéhovah se servira de l’invasion assyrienne pour exécuter son jugement sur Israël et rapporte la promesse divine de défendre Jérusalem. Compte tenu que les versets 20 à 23 se situent au milieu de cette prophétie, on peut considérer qu’ils ont un accomplissement général à la même période (voir Isaïe 1:7-9). Toutefois, le contenu de ces versets indique qu’ils s’appliquent plus précisément à des périodes ultérieures où Jérusalem aussi devra répondre des péchés de ses habitants. Le roi Ahaz tente d’assurer sa sécurité en recherchant l’aide de l’Assyrie. Le prophète Isaïe prédit qu’il viendra un temps où les survivants de la maison d’Israël n’agiront plus jamais de cette façon insensée. Selon Isaïe 10:20, les Israélites “ s’appuieront vraiment sur Jéhovah, le Saint d’Israël, avec fidélité ”. Le verset 21 précise toutefois que seul un petit nombre le fera : “ Un reste seulement reviendra. ” Cela rappelle le fils d’Isaïe, Shéar-Yashoub, qui est un signe en Israël et dont le nom signifie : “ Un reste seulement Retournera. ” (Isaïe 7:3). Le verset 22 du chapitre 10 annonce une “ extermination ” qui a été décidée. Cette extermination sera juste, puisqu’elle est la punition méritée d’un peuple rebelle. En conséquence, sur une nation très nombreuse qui est “ comme les grains de sable de la mer ”, seul un reste retournera. Le verset 23 prévient que l’extermination à venir s’abattra sur tout le pays. Cette fois, Jérusalem ne sera pas épargnée. Ces versets décrivent avec exactitude ce qui survint en 607 avant notre ère, quand Jéhovah se servit de l’Empire babylonien comme d’un “ bâton ”. Tout le pays, y compris Jérusalem, fut conquis par l’envahisseur. Les Juifs furent emmenés captifs à Babylone où ils resteraient 70 ans. Après cela, toutefois, quelques-uns d’entre eux, même s’il s’agissait d’“ un reste seulement ”, retournèrent rétablir le vrai culte à Jérusalem.

La prophétie d’Isaïe 10:20-23 connut un autre accomplissement au Ier siècle, comme le révèle Romains 9:27, 28 (voir aussi Isaïe 1:9 ; Romains 9:29). Paul explique que, dans un sens spirituel, un “ reste ” de Juifs ‘ revint ’ à Jéhovah au Ier siècle de notre ère, puisqu’un petit nombre de Juifs fidèles devinrent disciples de Jésus Christ et se mirent à adorer Jéhovah “ avec l’esprit et la vérité ”. (Jean 4:24.) Ils furent ensuite ralliés par des Gentils qui croyaient en Dieu, et ensemble ils formèrent une nation spirituelle, “ l’Israël de Dieu ”. (Galates 6:16.) C’est alors que se réalisèrent les paroles contenues en Isaïe 10:20 : il n’arriva “ plus ” qu’une nation vouée à Jéhovah se détourne de lui pour chercher secours auprès de simples humains.

17 Jéhovah refera-t-il ce qu’il a fait ces deux fois ? Oui. Il le promet : “ Oui, il arrivera en ce jour-là que sa charge se retirera de dessus ton épaule, et son joug de dessus ton cou, et à coup sûr le joug sera aboli à cause de l’huile. ” (Isaïe 10:27). Le joug assyrien sera enlevé de l’épaule et du cou du peuple de l’alliance de Dieu. Ce joug sera “ aboli ”, et il l’est, aboli. Car en une seule nuit l’ange de Jéhovah tue 185 000 Assyriens. La menace disparaît alors et les Assyriens quittent le sol de Juda pour toujours (2 Rois 19:35, 36). Pour quelle raison ? “ À cause de l’huile. ” Peut-être est-il question de l’huile avec laquelle Hizqiya a été oint comme roi de la lignée de David. Ainsi, Jéhovah tient sa promesse : “ À coup sûr, je défendrai cette ville pour la sauver, à cause de moi et à cause de David mon serviteur. ” — 2 Rois 19:34.

18 Le récit d’Isaïe examiné dans ce chapitre traite d’événements qui se produisirent en Juda il y a plus de 2 700 ans. Ces événements sont néanmoins de la plus haute importance aujourd’hui (Romains 15:4). Est-ce à dire que les acteurs principaux de cette histoire captivante (les habitants de Samarie et de Jérusalem ainsi que les Assyriens) ont des pendants modernes ? Tout à fait. De même que la Samarie idolâtre, la chrétienté prétend adorer Jéhovah, mais elle est apostate jusqu’à la moelle. Dans l’ouvrage Développement de la doctrine chrétienne, John Henry Newman, un cardinal catholique, reconnaît que des objets que la chrétienté utilise depuis des siècles, par exemple l’encens, les flambeaux, l’eau sainte, les habillements sacerdotaux et les images, “ sont [...] d’origine païenne ”. Jéhovah n’agrée pas davantage le culte paganisé de la

chrétienté qu’il n’agréait l’idolâtrie de Samarie.

19 Depuis des années, les Témoins de Jéhovah avertissent la chrétienté du mécontentement de Jéhovah. En 1955 par exemple, un discours public intitulé “ Qui est ‘ la lumière du monde ’, la chrétienté ou le christianisme ? ” a été présenté dans le monde entier. Ce discours expliquait avec force comment la chrétienté s’était écartée de la doctrine et de la pratique chrétienne authentique. Ensuite, des exemplaires de ce discours puissant ont été envoyés à des ecclésiastiques dans de nombreux pays. En tant qu’organisation, la chrétienté n’a pas tenu compte de cet avertissement. Elle ne laisse à Jéhovah d’autre solution que de la discipliner avec un “ bâton ”.

20 De qui Jéhovah se servira-t-il pour discipliner la chrétienté rebelle ? Nous trouvons la réponse dans le 17e chapitre de la Révélation. On y découvre une prostituée, “ Babylone la Grande ”, qui représente toutes les fausses religions du monde, y compris celles de la chrétienté. La prostituée chevauche une bête sauvage de couleur écarlate qui a sept têtes et dix cornes (Révélation 17:3, 5, 7-12). Cette bête sauvage figure l’Organisation des Nations unies. [Note :

On trouve d’autres renseignements sur l’identité de la prostituée et de la bête sauvage de couleur écarlate dans les chapitres 34 et 35 du livre La Révélation : le grand dénouement est proche !

publié par les Témoins de Jéhovah.] De même que l’Assyrien de l’Antiquité détruisit Samarie, de même la bête sauvage de couleur écarlate ‘ haïra la prostituée et la rendra dévastée et nue, et mangera ses chairs et la brûlera complètement par le feu ’. (Révélation 17:16.) Par conséquent, l’Assyrien moderne (les nations associées à l’ONU) portera un

coup puissant à la chrétienté et la fera disparaître.

21 Les Témoins de Jéhovah fidèles périront-ils avec Babylone la Grande ? Non. Dieu n’est pas mécontent d’eux. Le culte pur survivra. Par contre, la bête sauvage qui détruit Babylone la Grande jette aussi un œil avide en direction des serviteurs de Dieu. Ce faisant, elle exécute, non la pensée de Dieu, mais la pensée de quelqu’un d’autre. De qui donc ? De Satan le Diable.

22 Jéhovah dévoile le projet ambitieux de Satan : “ Il arrivera en ce jour-là que des choses te monteront au cœur [celui de Satan] et, à coup sûr, tu méditeras un projet funeste ; oui, tu diras : ‘ [...] Je viendrai sur des gens qui vivent dans le calme, qui habitent en sécurité, habitant tous sans muraille [protectrice] [...]. ’ Ce sera pour prendre un butin considérable et procéder à un grand pillage. ” (Ézékiel 38:10-12). Satan se dira : ‘ Après tout, pourquoi ne pas pousser les nations à attaquer les Témoins de Jéhovah ? Ils sont vulnérables, personne ne les protège, ils n’ont pas d’influence politique. Ils n’offriront aucune résistance. Ce sera aussi facile que de ramasser des œufs dans un nid sans protection. ’

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23 Mais prenez garde, nations ! Sachez que si vous touchez aux serviteurs de Jéhovah vous aurez affaire à Dieu lui-même. Jéhovah aime ses serviteurs, et il combattra pour eux aussi sûrement qu’il combattit pour Jérusalem aux jours de Hizqiya. Lorsque l’Assyrien moderne essaiera d’anéantir les serviteurs de Jéhovah, c’est en réalité contre Jéhovah Dieu et contre l’Agneau, Jésus Christ, qu’il se battra. Et cette bataille, “ l’Assyrien ” ne pourra pas la remporter. “ Parce qu’il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois, dit la Bible, l’Agneau les vaincra. ” (Révélation 17:14 ; voir aussi Matthieu 25:40). Comme l’Assyrien de jadis, la bête sauvage de couleur écarlate ‘ s’en ira à la destruction ’. Personne ne la craindra plus. — Révélation 17:11.

24 Les vrais chrétiens peuvent regarder l’avenir sans crainte s’ils conservent des relations solides avec Jéhovah et s’ils font de l’accomplissement de sa volonté leur principale préoccupation (Matthieu 6:33). Ils n’ont alors ‘ à craindre aucun mal ’. (Psaume 23:4.) Avec les yeux de la foi, ils verront le puissant bras de Dieu levé bien haut non pour les punir, mais pour les protéger de ses ennemis. Et leurs oreilles entendront ces paroles rassurantes : “ N’aie pas peur. ” — Isaïe 10:24.

*** ip-1 chap. 13 p. 157-171 *** Salut et joie sous le règne du Messie

Isaïe 11:1–12:6

Aux jours d’Isaïe, le peuple de l’alliance de Dieu était dans un triste état sur le plan spirituel. Même sous le règne de rois fidèles, comme Ouzziya et

Yotham, de nombreux Juifs adoraient sur les hauts lieux (2 Rois 15:1-4, 34, 35 ; 2 Chroniques 26:1, 4). Quand il devint roi, Hizqiya dut éliminer du pays ce qui se rattachait au culte de Baal (2 Chroniques 31:1). Rien d’étonnant que Jéhovah ait invité son peuple à revenir à lui et l’ait averti de la discipline qui l’attendait.

2 Néanmoins, tous les Juifs n’étaient pas des rebelles invétérés. Jéhovah avait des prophètes qui lui étaient fidèles, et certains Juifs les écoutaient probablement. Jéhovah adressa à ceux-là des paroles réconfortantes. Après avoir décrit les terribles dégâts que Juda subirait pendant l’invasion assyrienne, le prophète Isaïe, sous inspiration, rédigea l’un des plus beaux passages de toute la Bible, une description des bénédictions qu’apporterait le règne du Messie. [Note :

“ Messie ” vient du mot hébreu mashiaḥ, qui signifie “ Oint ”. Le mot grec équivalent est Khristos, Christ. — Matthieu 2:4, note. {*** Rbi8 Matthieu 2:4 *** “ le Christ ”. Gr. : ὁ χριστός (ho Khristos) ; J

1-14,16-18,22(héb.) : המשיח

(hamMashiaḥ, “ le Messie, l’Oint ”).}] Sous certains rapports et à une petite échelle, ces bénédictions devinrent réalité lorsque les Juifs rentrèrent de la captivité à Babylone. Mais la prophétie dans son ensemble trouve son accomplissement principal aujourd’hui. Certes, Isaïe et les autres Juifs fidèles de son époque ne sont plus là pour voir ces bénédictions. Mais parce qu’ils avaient la foi, ils les attendirent avec impatience, et ils verront la réalisation des paroles d’Isaïe à la résurrection. — Hébreux 11:35.

3 Aujourd’hui, les serviteurs de Jéhovah ont également besoin d’encouragements. Ils se heurtent tous à la dégradation rapide des valeurs morales dans le monde, à l’opposition acharnée au message du Royaume et à leurs faiblesses personnelles. Les paroles formidables d’Isaïe concernant le Messie et son règne peuvent les fortifier et les aider à surmonter leurs épreuves.

Le Messie, un Guide capable

4 Des siècles avant l’époque d’Isaïe, d’autres rédacteurs hébreux de la Bible parlèrent de la venue du Messie, le vrai

Guide, que Jéhovah enverrait à Israël (Genèse 49:10 ; Deutéronome 18:18 ; Psaume 118:22, 26). À présent, par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah révèle d’autres détails. Isaïe écrit : “ Une jeune pousse sortira à coup sûr de la souche de Jessé ; et un rejeton issu de ses racines sera fécond. ” (Isaïe 11:1 ; voir aussi Psaume 132:11). Les termes “ jeune pousse ” et “ rejeton ” indiquent l’un et l’autre que le Messie sera le descendant de Jessé par son fils David, qui fut oint d’huile comme roi d’Israël (1 Samuel 16:13 ; Jérémie 23:5 ; Révélation 22:16). Quand le vrai Messie arrivera, ce “ rejeton ” de la maison de David devra produire de bons fruits.

5 Le Messie promis est Jésus. L’évangéliste Matthieu expliqua que les paroles des prophètes s’accomplissaient lorsqu’on appelait Jésus “ Nazaréen ” ; il faisait alors allusion aux paroles d’Isaïe 11:1. Du fait qu’il avait été élevé dans la ville de Nazareth, on qualifiait Jésus de Nazaréen, un nom apparemment lié au mot hébreu employé en Isaïe 11:1 pour “ rejeton ”. [Note : Le mot hébreu traduit par

“ rejeton ” est nétsèr, et celui qui est rendu par

“ Nazaréen ” est Notsri.] — Matthieu 2:23, note ; Luc 2:39, 40.

6 Quel genre de dirigeant le Messie sera-t-il ? Ressemblera-t-il à l’Assyrien cruel et entêté, au destructeur d’Israël, le royaume du Nord composé de dix tribus ? Évidemment non. Isaïe déclare au sujet du Messie : “ Sur lui se posera l’esprit de Jéhovah, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et de crainte de Jéhovah ; et son plaisir sera dans la crainte de Jéhovah. ” (Isaïe 11:2, 3a). Le Messie est oint, non pas d’huile, mais de l’esprit saint de Dieu. Son onction a lieu lors de son baptême, quand Jean le baptiseur voit l’esprit saint de Dieu

descendre sur Jésus sous la forme d’une colombe (Luc 3:22). L’esprit de Jéhovah ‘ se pose ’ sur Jésus, ce que Jésus démontre en agissant avec sagesse, intelligence, conseil, force et connaissance, autant de qualités désirables chez un dirigeant.

7 Les disciples de Jésus également peuvent recevoir l’esprit saint. Jésus déclara en effet dans l’un de ses discours : “ Si donc vous, bien que vous soyez méchants, vous savez donner des dons qui sont bons à vos enfants, combien plus le Père au ciel donnera-t-il de l’esprit saint à ceux qui le lui demandent ! ” (Luc 11:13). Par conséquent, nous ne devrions jamais hésiter à demander de l’esprit saint à Dieu, ni cesser de cultiver son fruit excellent : “ amour, joie, paix, patience, bienveillance, bonté, foi, douceur, maîtrise de soi. ” (Galates 5:22, 23). Jéhovah promet d’accéder à la requête des disciples de Jésus qui sollicitent “ la sagesse d’en haut ” pour surmonter les difficultés de la vie. — Jacques 1:5 ; 3:17.

8 Qu’est-ce que la crainte de Jéhovah manifestée par le Messie ? De toute évidence, Jésus n’est pas terrifié par Dieu ; il n’a pas peur qu’il le condamne. C’est plutôt une crainte révérencielle et respectueuse de Dieu que le Messie éprouve, une vénération empreinte d’amour. Une personne qui craint Dieu désire en toutes circonstances ‘ faire les choses qui lui plaisent ’, comme Jésus (Jean 8:29). Par la parole et par l’exemple, Jésus enseigne qu’il n’est pas de joie plus grande que de marcher chaque jour dans la crainte salutaire de Jéhovah.

Un Juge juste et miséricordieux

9 Isaïe prédit d’autres caractéristiques du Messie : “ Il ne

jugera pas sur ce qui se montrera à ses yeux, et il ne reprendra pas d’après ce qu’entendront ses oreilles. ” (Isaïe 11:3b). Si vous deviez comparaître devant un tribunal, ne seriez-vous pas reconnaissant d’avoir un tel juge ? Dans son rôle de Juge de toute l’humanité, le Messie n’est pas influencé par des arguments mensongers, par d’astucieuses tactiques de magistrats, par des rumeurs ou par des facteurs superficiels tels que la richesse. Son œil perce la tromperie et il regarde au-delà des apparences peu flatteuses ; il discerne “ la personne cachée du cœur ”, “ l’homme caché ”. (1 Pierre 3:4, note.) L’exemple par excellence laissé par Jésus constitue le modèle à suivre pour tous ceux qui sont appelés à juger des affaires dans la congrégation chrétienne. — 1 Corinthiens 6:1-4.

10 Quelle influence les qualités sans pareilles du Messie auront-elles sur ses décisions judiciaires ? Isaïe explique : “ Vraiment il jugera les petits avec justice ; et il reprendra avec droiture en faveur des humbles de la terre. Oui, il frappera la terre avec le bâton de sa bouche ; et de l’esprit de ses lèvres il fera mourir le méchant. Et la justice sera réellement la ceinture de ses hanches, et la fidélité la ceinture de ses reins. ” — Isaïe 11:4, 5.

11 Quand ses disciples ont besoin d’être corrigés, Jésus les corrige de la manière qui leur est la plus bénéfique, ce qui constitue un excellent exemple pour les chrétiens qui sont anciens. En revanche, ceux qui pratiquent la méchanceté peuvent s’attendre à un jugement sévère. Le jour où Dieu demandera des comptes au système de choses, le Messie revêtu de l’autorité “ frappera la terre ” de sa voix, en ce sens qu’il condamnera tous les

méchants à la destruction (Psaume 2:9 ; voir aussi Révélation 19:15). En définitive, il ne restera plus aucun méchant pour troubler la paix de l’humanité (Psaume 37:10, 11). Les hanches et les reins ceints de justice et de fidélité, Jésus a le pouvoir d’agir ainsi. — Psaume 45:3-7.

De nouvelles conditions de vie sur la terre

12 Imaginez un Israélite qui vient d’apprendre que Cyrus a émis un décret autorisant les Juifs à retourner à Jérusalem et à rebâtir le temple. Abandonnera-t-il la sécurité qui règne à Babylone pour entreprendre le long voyage de retour ? Pendant les 70 années qu’a duré l’absence d’Israël, les champs à l’abandon ont été envahis par les mauvaises herbes. Des loups, des léopards, des lions et des ours y rôdent librement. Même des cobras y ont élu domicile. Les Juifs qui rentreront auront besoin d’animaux domestiques pour survivre : les troupeaux de petit et de gros bétail leur fourniront du lait, de la laine et de la viande ; les bœufs tireront la charrue. Ces animaux seront-ils la proie de prédateurs ? Les jeunes enfants seront-ils mordus par des serpents ? Sans parler du danger de tomber dans des embuscades au cours du voyage.

13 Isaïe passe à une description réconfortante des conditions que Dieu instaurera dans le pays. Il dit : “ Le loup résidera quelque temps avec l’agneau, et le léopard se couchera avec le chevreau, et le veau et le jeune lion à crinière et l’animal bien nourri, tous ensemble ; et un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse pâtureront ; ensemble se coucheront leurs petits. Et même le lion mangera de la paille comme le

taureau. Oui, le nourrisson jouera sur le trou du cobra ; et sur la lucarne du serpent venimeux l’enfant sevré mettra vraiment sa main. On ne fera aucun mal et on ne causera aucun ravage dans toute ma montagne sainte, car vraiment la terre sera remplie de la connaissance de Jéhovah comme les eaux recouvrent la mer. ” (Isaïe 11:6-9). Ces paroles ne sont-elles pas touchantes ? Remarquez que la paix dépeinte dans ce passage provient de la connaissance de Jéhovah. Par conséquent, il n’est pas question seulement de ne rien craindre des animaux sauvages. La connaissance de Jéhovah ne changera pas les animaux ; c’est sur les gens qu’elle aura une incidence. Que ce soit sur le chemin du retour ou dans leur pays restauré, les Israélites n’auront à craindre ni les bêtes sauvages ni les hommes comparables à des bêtes. — Ezra 8:21, 22 ; Isaïe 35:8-10 ; 65:25.

14 Toutefois, cette prophétie a un accomplissement plus grand. En 1914, Jésus, le Messie, a été intronisé sur le mont Sion céleste. En 1919, le reste des membres de “ l’Israël de Dieu ” ont été libérés de la captivité babylonienne et ont pris part au rétablissement du vrai culte (Galates 6:16). Les conditions étaient réunies pour qu’ait lieu un accomplissement moderne de la prophétie d’Isaïe relative au Paradis. “ La connaissance exacte ”, la connaissance de Jéhovah, a changé des personnalités (Colossiens 3:9, 10). Des gens auparavant violents sont devenus pacifiques (Romains 12:2 ; Éphésiens 4:17-24). Ces changements se sont à présent opérés chez des millions de personnes, car la prophétie d’Isaïe a également touché des chrétiens dont l’espérance est terrestre et dont le nombre augmente rapidement

(Psaume 37:29 ; Isaïe 60:22). Ces chrétiens ont appris à attendre l’époque où toute la terre sera redevenue un paradis sûr et paisible, conformément au dessein originel de Dieu. — Matthieu 6:9, 10 ; 2 Pierre 3:13.

15 Dans ce Paradis rétabli, la prophétie d’Isaïe aura-t-elle un autre accomplissement, plus littéral peut-être ? Il semble logique de le penser. La prophétie donne à tous ceux qui vivront sous la domination du Messie la même assurance qu’aux Israélites de retour dans leur pays : leurs enfants et eux ne craindront aucun mal d’aucune origine, ni humaine, ni animale. Dans le Royaume dirigé par le Messie, tous les habitants de la terre connaîtront la même paix qu’Adam et Ève en Éden. Certes, les Écritures ne révèlent pas en détail à quoi ressemblait la vie en Éden, et elles ne s’étendent pas non plus sur ce que sera la vie dans le Paradis. Mais nous pouvons être certains que, sous la domination sage et bienveillante du Roi Jésus Christ, tout sera exactement comme il faudra.

La restauration du culte pur grâce au Messie

16 Le culte pur subit sa première attaque en Éden, quand Satan réussit à pousser Adam et Ève à désobéir à Jéhovah. Jusqu’à présent, Satan n’a pas abandonné son objectif, qui est de détourner de Dieu le plus d’humains possible. Mais Jéhovah ne permettra jamais que le culte pur disparaisse de la terre. D’une part son nom est impliqué, et d’autre part il se soucie de ceux qui le servent. C’est pourquoi, par l’intermédiaire d’Isaïe, il fait une promesse frappante : “ Voici ce qui arrivera en ce jour-là : il y aura la racine de Jessé qui se dressera comme un signal pour les peuples.

Vers lui les nations se tourneront d’un air interrogateur, et son lieu de repos deviendra bel et bien glorieux. ” (Isaïe 11:10). En 537 avant notre ère, Jérusalem, dont David avait fait la capitale de la nation, tenait lieu de signal, invitant un reste de fidèles parmi les Juifs dispersés à revenir rebâtir le temple.

17 Toutefois, la prophétie ne concerne pas que cela. Comme nous l’avons vu, elle a trait au règne du Messie, le seul véritable Guide pour les humains de toutes les nations. L’apôtre Paul cita Isaïe 11:10 pour montrer qu’à son époque des gens des nations auraient une place dans la congrégation chrétienne. Il écrivit, reprenant la traduction de ce verset dans la Septante : “ Isaïe dit encore : ‘ Il y aura la racine de Jessé, et il y en aura un qui se lèvera pour gouverner les nations ; c’est en lui que les nations mettront leur espérance. ’ ” (Romains 15:12). Et la prophétie se rapporte à une époque plus lointaine encore, à notre époque, où des gens des nations manifestent leur amour pour Jéhovah en soutenant les frères oints du Messie. — Isaïe 61:5-9 ; Matthieu 25:31-40.

18 Dans l’accomplissement moderne de la prophétie, “ ce jour-là ” dont parlait Isaïe a commencé lorsque le Messie a été intronisé Roi du Royaume céleste de Dieu en 1914 (Luc 21:10 ; 2 Timothée 3:1-5 ; Révélation 12:10). Depuis, Jésus Christ constitue un signal clair, un point de ralliement, pour l’Israël spirituel et pour les gens de toutes les nations qui aspirent à un gouvernement juste. Sous la direction du Messie, la bonne nouvelle du Royaume est portée à toutes les nations, comme Jésus l’annonça (Matthieu 24:14 ; Marc 13:10). Cette bonne nouvelle a un effet puissant. “ Une grande foule que personne ne

[peut] compter, de toutes nations ”, se soumet au Messie en embrassant le culte pur aux côtés du reste oint (Révélation 7:9). À mesure qu’ils se joignent à ce reste dans la “ maison de prière ” spirituelle de Jéhovah, les nombreux nouveaux ajoutent à la gloire du “ lieu de repos ” du Messie, le grand temple spirituel de Dieu. — Isaïe 56:7 ; Haggaï 2:7.

Un peuple uni sert Jéhovah

19 Isaïe rappelle ensuite aux Israélites que Jéhovah les a déjà sauvés, lorsque la nation était opprimée par un ennemi puissant. Cet épisode de l’histoire d’Israël, sa libération par Jéhovah de la captivité en Égypte, est cher au cœur de tous les Juifs fidèles. Isaïe écrit : “ Il arrivera à coup sûr en ce jour-là que Jéhovah tendra de nouveau sa main, une deuxième fois, pour acquérir le reste de son peuple qui restera d’Assyrie et d’Égypte, de Pathros et de Koush, d’Élam, de Shinéar, de Hamath et des îles de la mer. Oui, il lèvera un signal pour les nations et réunira les dispersés d’Israël ; il rassemblera les disséminés de Juda des quatre extrémités de la terre. ” (Isaïe 11:11, 12). Comme s’il les prenait par la main, Jéhovah fera sortir des nations où ils ont été disséminés un reste de fidèles tant d’Israël que de Juda, et il les ramènera en sécurité chez eux. Cela se produit sur une petite échelle en 537 avant notre ère. Mais l’accomplissement principal de ce passage est autrement plus glorieux. En 1914, Jéhovah a levé Jésus Christ intronisé comme “ un signal pour les nations ”. À partir de 1919, le reste des membres de “ l’Israël de Dieu ” ont afflué vers ce signal, désireux de pratiquer le culte pur sous le Royaume de Dieu. Cette nation spirituelle unique

est issue “ de toute tribu, et langue, et peuple, et nation ”. — Révélation 5:9.

20 Isaïe dépeint à présent l’unité de la nation rétablie. Appelant le royaume du Nord Éphraïm et le royaume du Sud Juda, il dit : “ La jalousie d’Éphraïm s’éloignera vraiment, et ceux qui se montrent hostiles envers Juda seront retranchés. Éphraïm ne sera pas jaloux de Juda, et Juda ne se montrera pas hostile envers Éphraïm. Oui, ils voleront contre l’épaule des Philistins à l’ouest ; ensemble ils pilleront les fils de l’Orient. Sur Édom et Moab ils avanceront la main, et les fils d’Ammôn seront leurs sujets. ” (Isaïe 11:13, 14). Quand ils reviendront de Babylone, les Juifs ne seront plus divisés en deux nations. Les membres de toutes les tribus d’Israël retourneront unis dans leur pays (Ezra 6:17). Ils n’éprouveront plus de ressentiment ni d’hostilité les uns envers les autres. Unis en un seul peuple, ils triompheront de leurs ennemis des nations avoisinantes.

21 L’unité de “ l’Israël de Dieu ” est encore plus impressionnante. Les membres des 12 tribus symboliques de cet Israël spirituel sont depuis près de 2 000 ans unis grâce à leur amour pour Dieu et pour leurs frères et sœurs spirituels (Colossiens 3:14 ; Révélation 7:4-8). Aujourd’hui, les serviteurs de Jéhovah, aussi bien les Israélites spirituels que ceux qui ont une espérance terrestre, sont en paix et unis sur la terre entière sous la domination du Messie, une condition que ne connaissent pas les Églises de la chrétienté. Les Témoins de Jéhovah présentent un front spirituel uni à Satan, qui cherche à entraver leur culte. Comme un seul, ils s’acquittent de la mission confiée par Jésus de prêcher et d’enseigner la bonne nouvelle du

Royaume messianique dans toutes les nations. — Matthieu 28:19, 20.

Les barrières tomberont

22 De nombreuses barrières, littérales et figurées, empêchent les Israélites de revenir d’exil. Comment tomberont-elles ? Isaïe explique : “ Jéhovah retranchera la langue de la mer d’Égypte, il agitera sa main contre le Fleuve dans l’ardeur de son esprit. Oui, il le frappera en ses sept torrents, et vraiment il fera marcher les gens avec leurs sandales. ” (Isaïe 11:15). C’est Jéhovah qui ôtera tous les obstacles au retour de son peuple. Même une barrière aussi insurmontable qu’une langue de la mer Rouge (comme le golfe de Suez) ou aussi infranchissable que le puissant Euphrate sera en quelque sorte asséchée, si bien qu’on pourra la traverser sans retirer ses sandales.

23 Aux jours de Moïse, Jéhovah prépara à Israël un moyen de fuir l’Égypte et de marcher vers la Terre promise. Il fera quelque chose de comparable : “ Il y aura bel et bien une grande route sortant d’Assyrie pour le reste de son peuple qui restera, comme il y en eut une pour Israël le jour où il monta du pays d’Égypte. ” (Isaïe 11:16). Jéhovah guidera les exilés sur le chemin du retour ; ils marcheront pour ainsi dire sur une grande route depuis le lieu de leur exil jusqu’à leur pays. Des opposants essaieront de les arrêter, mais leur Dieu, Jéhovah, sera avec eux. Pareillement aujourd’hui, les chrétiens oints et leurs compagnons sont l’objet d’attaques malveillantes, mais ils vont de l’avant courageusement. Ils sont sortis de l’Assyrie moderne, le monde de Satan, et ils aident d’autres personnes à les imiter. Ils savent que le culte pur l’emportera et fleurira, car leur

œuvre n’est pas une œuvre humaine, mais celle de Dieu.

Les sujets du Messie se réjouiront éternellement

24 Dans un langage joyeux, Isaïe décrit maintenant l’allégresse des serviteurs de Jéhovah qui voient la parole divine s’accomplir : “ En ce jour-là tu diras vraiment : ‘ Je te remercie, ô Jéhovah, car bien que tu te sois irrité contre moi, ta colère finalement s’en est retournée, et tu as entrepris de me consoler. ’ ” (Isaïe 12:1). La discipline que Jéhovah administre à son peuple rebelle est sévère. Mais elle atteint son but, qui est d’assainir les relations que la nation entretient avec lui et de rétablir le culte pur. Jéhovah donne de nouveau l’assurance à ses adorateurs fidèles qu’au bout du compte il les sauvera. Il n’est donc pas surprenant qu’ils expriment leur reconnaissance.

25 Les Israélites de retour retrouvent complètement leur confiance en Jéhovah, si bien qu’ils s’exclament : “ ‘ Voyez ! Dieu est mon salut. J’aurai confiance et je ne serai pas dans l’effroi, car Yah Jéhovah est ma force et ma puissance, et il est devenu pour moi le salut. ’ À coup sûr, vous puiserez de l’eau avec allégresse aux sources du salut. ” (Isaïe 12:2, 3). Le mot hébreu traduit par “ puissance ” au verset 2 est rendu par “ louange ” dans la Septante. Les adorateurs entonnent des chants de louange à propos du salut accordé par “ Yah Jéhovah ”. “ Yah ”, une forme abrégée du nom Jéhovah, dénote dans la Bible des sentiments intenses de louange et de gratitude. L’emploi de l’expression “ Yah Jéhovah ”, où le nom divin est redoublé, accentue encore l’intensité de la louange adressée à Dieu.

26 Les adorateurs sincères de Jéhovah ne peuvent garder leur joie pour eux. Isaïe prédit : “ Vous direz en ce jour-là : ‘ Rendez grâces à Jéhovah. Invoquez son nom. Faites connaître parmi les peuples ses manières d’agir. Mentionnez que son nom est élevé. Exécutez des mélodies pour Jéhovah, car il a agi d’une manière incomparable. Cela, on le fait connaître dans toute la terre. ’ ” (Isaïe 12:4, 5). Depuis 1919, les chrétiens oints (aidés plus tard par leurs compagnons, les “ autres brebis ”) ‘ annoncent les vertus de celui qui les a appelés des ténèbres à sa prodigieuse lumière ’. Ils sont “ une race choisie, [...] une nation sainte ”, mise à part dans ce but (Jean 10:16 ; 1 Pierre 2:9). Les oints expliquent que le saint nom de Jéhovah est élevé et ils le font connaître dans toute la terre. Ils poussent tous les adorateurs de Jéhovah à se réjouir des dispositions qu’il a prises en vue de leur salut. En somme, ils reprennent l’exclamation d’Isaïe : “ Pousse des cris stridents et crie de joie, ô habitante de Sion, car grand est au

milieu de toi le Saint d’Israël. ” (Isaïe 12:6). Le Saint d’Israël est Jéhovah Dieu lui-même.

Regardons l’avenir avec confiance

27 Aujourd’hui, des millions d’humains ont afflué vers le “ signal pour les peuples ”, Jésus Christ intronisé dans le Royaume de Dieu. Ils sont heureux d’être les sujets de ce Royaume et sont comblés de connaître Jéhovah Dieu et son Fils (Jean 17:3). Ils se réjouissent profondément d’être unis à leurs compagnons chrétiens et font tout leur possible pour préserver la paix qui caractérise les véritables serviteurs de Jéhovah (Isaïe 54:13). Convaincus que Yah Jéhovah est un Dieu qui tient ses promesses, ils sont sûrs de leur espérance et éprouvent un grand plaisir à la faire connaître. Puisse chaque adorateur de Jéhovah continuer d’employer toute sa force à servir Dieu et à aider autrui à faire de même ! Que tous prennent à cœur les paroles d’Isaïe et se réjouissent dans le salut qui viendra par le Messie de Jéhovah !

*** ip-1 chap. 14 p. 172-188 *** Jéhovah humilie une ville arrogante

Isaïe 13:1–14:23

Le livre prophétique d’Isaïe fut rédigé au VIIIe siècle avant notre ère, alors que les Assyriens envahissaient la Terre promise. Comme l’ont montré les chapitres précédents du présent ouvrage, Isaïe prédit avec une exactitude remarquable le cours que prendront les événements. Cependant, son livre va au-delà de la période de suprématie assyrienne. Il prédit le retour du peuple de l’alliance de Jéhovah, en

exil dans maints pays, dont Shinéar, où se situe Babylone (Isaïe 11:11). On trouve en Isaïe chapitre 13 une prophétie admirable dont l’accomplissement ouvrira la voie à ce retour. Cette prophétie est introduite par les mots suivants : “ La déclaration contre Babylone, qu’a vue en vision Isaïe le fils d’Amots. ” — Isaïe 13:1.

“ J’abaisserai l’arrogance ”

2 Des relations s’instaurent entre Juda et Babylone du vivant d’Isaïe. Le roi Hizqiya tombe gravement malade, puis se remet. Des ambassadeurs viennent de Babylone le féliciter de sa

guérison, probablement dans le but secret d’en faire un allié dans leur guerre contre l’Assyrie. Le roi Hizqiya commet l’erreur de leur montrer tous ses trésors. Isaïe l’informe alors qu’après sa mort (celle du roi) toute cette richesse sera emportée à Babylone (Isaïe 39:1-7). Ses paroles se réalisent en 607 avant notre ère, lorsque Jérusalem est détruite et que la nation est emmenée en exil. Néanmoins, le peuple choisi par Dieu ne restera pas à Babylone indéfiniment. Jéhovah annonce comment il rendra son retour possible. Il commence ainsi : “ Sur une montagne aux rochers dénudés levez un signal. Élevez la voix vers eux, agitez la main, pour qu’ils entrent dans les portes des nobles. ” (Isaïe 13:2). Le “ signal ” est une puissance mondiale qui monte et qui délogera Babylone de sa position éminente. Cette puissance sera levée “ sur une montagne aux rochers dénudés ”, visible au loin. Lorsqu’elle recevra l’ordre d’attaquer Babylone, cette nouvelle puissance mondiale franchira “ les portes des nobles ”, les portes de la grande ville, et elle la conquerra.

3 Jéhovah déclare à présent : “ Moi, j’ai donné l’ordre à mes sanctifiés. J’ai aussi appelé mes forts pour manifester ma colère, mes personnes qu’anime une joie extrême. Écoutez ! Une foule dans les montagnes, quelque chose comme un peuple nombreux ! Écoutez ! Le tumulte des royaumes, des nations réunies ! Jéhovah des armées passe en revue l’armée de guerre. ” (Isaïe 13:3, 4). Qui sont ces “ sanctifiés ” chargés de rabaisser l’arrogante Babylone ? Il s’agit d’armées coalisées de différentes nations, “ des nations réunies ”. Ils descendent d’une lointaine région montagneuse contre Babylone. “ Ils

viennent du pays lointain, de l’extrémité des cieux. ” (Isaïe 13:5). En quel sens sont-ils sanctifiés ? Certainement pas dans le sens où ils seraient saints. Ils constituent en effet des armées païennes qui n’ont rien à faire du service de Jéhovah. Toutefois, dans les Écritures hébraïques, “ sanctifié ” signifie “ mis à part afin d’être employé par Dieu ”. Jéhovah peut sanctifier les armées des nations et se servir de leurs ambitions égoïstes pour exprimer sa colère. Il s’est servi de l’Assyrie de cette manière. C’est ainsi qu’il se servira de Babylone (Isaïe 10:5 ; Jérémie 25:9). Et il se servira d’autres nations pour punir Babylone.

4 Babylone n’est pas encore la puissance mondiale dominante. Pourtant, dans une proclamation qu’il émet par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah parle de la période où elle occupera cette position, et il prédit sa chute. Il dit : “ Hurlez, car le jour de Jéhovah est proche ! Comme un pillage venant du Tout-Puissant, il arrivera. ” (Isaïe 13:6). Ainsi, la vantardise de Babylone cédera la place à un hurlement de douleur. Pour quelle raison ? À cause du “ jour de Jéhovah ”, du jour où Jéhovah exécutera son jugement contre elle.

5 Mais comment sera-t-il possible que Babylone soit pillée ? Quand l’heure du pillage fixée par Jéhovah sonnera, la ville paraîtra imprenable. Les armées de l’envahisseur devront d’abord se frotter aux défenses naturelles assurées par l’Euphrate, qui traverse le centre de la ville et qui, par un raccordement, remplit un fossé protecteur et alimente la ville en eau potable. Ensuite se présenteront les imposantes murailles de Babylone, des murailles doubles apparemment infranchissables. De plus, la ville sera bien approvisionnée. L’ouvrage Daily Bible Illustrations explique que

Nabonide, le dernier roi de Babylone, “ n’avait pas ménagé ses efforts pour stocker des provisions dans la ville, au point qu’elle aurait contenu suffisamment [de nourriture] pour que ses habitants subsistent pendant vingt ans ”.

6 Cependant, les apparences peuvent être trompeuses. Isaïe déclare : “ C’est pourquoi toutes les mains retomberont, et tout le cœur du mortel fondra. Les gens se sont troublés. Convulsions et douleurs les saisissent ; ils souffrent comme une femme qui accouche. Ils se regardent l’un l’autre avec stupeur. Leurs visages sont des visages enflammés. ” (Isaïe 13:7, 8). Lorsque les armées des conquérants investiront la ville, la quiétude de ses habitants sera remplacée par des douleurs aussi soudaines et intenses que celles qui prennent une femme en passe d’accoucher. Leur cœur fondra à cause de leur peur. Paralysées, leurs mains retomberont, incapables de les défendre. Leurs visages seront “ enflammés ” de peur et d’angoisse. Ils se regarderont l’un l’autre avec stupeur, en se demandant comment leur grande ville a pu tomber.

7 Quoi qu’il en soit, Babylone tombera. Il arrivera un jour où elle devra rendre des comptes, un “ jour de Jéhovah ” qui sera inévitablement pénible. Le Juge suprême exprimera sa colère et infligera aux habitants pécheurs de Babylone un jugement mérité. La prophétie annonce : “ Voyez ! Le jour de Jéhovah arrive, cruel avec fureur et avec ardente colère, pour faire du pays un objet de stupéfaction et pour en anéantir les pécheurs du pays. ” (Isaïe 13:9). L’avenir de Babylone est bien sombre, comme si le soleil, la lune et les étoiles

cessaient de donner leur lumière. “ Car les étoiles des cieux et leurs constellations de Kesil ne feront pas briller leur lumière ; oui, le soleil s’obscurcira dès sa sortie, et la lune ne fera pas luire sa lumière. ” — Isaïe 13:10.

8 Pourquoi cette ville orgueilleuse subira-t-elle un tel sort ? Jéhovah répond : “ À coup sûr, je ferai subir au sol productif les conséquences de sa méchanceté et aux méchants la peine de leur faute. Oui, je ferai cesser l’orgueil des présomptueux, et j’abaisserai l’arrogance des tyrans. ” (Isaïe 13:11). La colère de Jéhovah sera déversée en punition pour la cruauté de Babylone envers Son peuple. Tout le pays souffrira à cause de la méchanceté des Babyloniens. Ces tyrans orgueilleux ne défieront plus Jéhovah.

9 Jéhovah ajoute : “ Je rendrai le mortel plus rare que l’or affiné, et l’homme tiré du sol plus rare que l’or d’Ophir. ” (Isaïe 13:12). La ville sera donc vidée, dévastée. Jéhovah poursuit : “ C’est pourquoi je ferai s’agiter le ciel, et la terre remuera de sa place, sous la fureur de Jéhovah des armées et au jour de son ardente colère. ” (Isaïe 13:13). Le “ ciel ” de Babylone, ses innombrables dieux et déesses, sera agité, incapable de secourir la ville au moment où elle en aura besoin. “ La terre ”, l’Empire babylonien, remuera de sa place ; cet empire ne sera dans l’Histoire qu’un empire déchu de plus. “ Il arrivera ceci : comme une gazelle qu’on a chassée et comme un troupeau que personne ne rassemble, ils se tourneront, chacun vers son peuple ; et ils fuiront, chacun vers son pays. ” (Isaïe 13:14). Tous les alliés étrangers de Babylone l’abandonneront et fuiront dans l’espoir de nouer de nouvelles

relations avec la puissance mondiale triomphante. Finalement, Babylone connaîtra les souffrances d’une ville conquise, les souffrances qu’elle a infligées à tant d’autres à son heure de gloire. “ Tous ceux qu’on trouvera seront transpercés, et tous ceux qui seront pris dans la rafle tomberont par l’épée ; leurs enfants seront mis en pièces sous leurs yeux. Leurs maisons seront pillées et leurs femmes violées. ” — Isaïe 13:15, 16.

L’instrument de la destruction divine

10 De quelle puissance Jéhovah se servira-t-il pour provoquer la chute de Babylone ? Quelque 200 ans à l’avance, il donne la réponse : “ Voici que je suscite contre eux les Mèdes, qui tiennent pour rien l’argent et qui, en ce qui concerne l’or, n’y prennent pas plaisir. Leurs arcs mettront en pièces les jeunes gens. Du fruit du ventre ils n’auront pas pitié ; leur œil ne s’apitoiera pas sur des fils. Et vraiment Babylone, la parure des royaumes, la beauté de l’orgueil des Chaldéens, deviendra comme lorsque Dieu renversa Sodome et Gomorrhe. ” (Isaïe 13:17-19). Babylone la magnifique tombera, et l’instrument avec lequel Jéhovah provoquera sa chute, ce seront les armées d’un lointain pays montagneux, la Médie. [Note : Isaïe

ne nomme que les Mèdes, mais plusieurs nations s’allieront contre Babylone : la Médie, la Perse, l’Élam et d’autres plus petites (Jérémie 50:9 ; 51:24, 27, 28). Les nations de la région désignent les Mèdes comme les Perses par le terme “ le Mède ”. En outre, aux jours d’Isaïe, la Médie est la puissance dominante. Ce n’est que

sous Cyrus que la Perse prendra le dessus.] Au bout du compte, Babylone sera dans le même état de désolation que les villes foncièrement immorales de Sodome et Gomorrhe. — Genèse 13:13 ; 19:13, 24.

11 À l’époque d’Isaïe, tant la Médie que Babylone sont sous le joug assyrien. Environ un siècle plus tard, en 632 avant notre ère, la Médie et Babylone s’unissent et renversent Ninive, la capitale de l’Assyrie. C’est le premier pas de Babylone vers l’hégémonie mondiale. Elle est loin de se douter qu’environ 100 ans après la Médie la détruira. Qui d’autre que Jéhovah Dieu pouvait énoncer une prédiction aussi audacieuse ?

12 Lorsqu’il révèle quel instrument de destruction il a choisi, Jéhovah précise que les armées de Médie “ tiennent pour rien l’argent et [...], en ce qui concerne l’or, n’y prennent pas plaisir ”. Un trait plutôt inhabituel pour des soldats rompus à la guerre. Le bibliste Albert Barnes déclare : “ Rares étaient les armées d’envahisseurs qui n’étaient pas motivées par l’espoir d’un butin. ” Les armées mèdes sont-elles à cet égard telles que Jéhovah les décrit ? Oui. Voyez le commentaire suivant qu’on lit dans un ouvrage (The Bible-Work) rédigé par J. Butler : “ À l’inverse de la plupart des nations qui menèrent des guerres, les Mèdes, et surtout les Perses, pensaient moins à l’or qu’à la conquête et à la gloire. [Note : Il apparaît

toutefois que par la suite les Mèdes et les Perses se passionnèrent pour le luxe. — Esther

1:1-7.] ” Du coup, il n’est pas surprenant que, lorsqu’il libère les Israélites de l’exil à Babylone, le dirigeant perse Cyrus leur rende des milliers de récipients en or et en argent pillés dans le temple de Jérusalem par Neboukadnetsar. — Ezra 1:7-11.

13 S’ils ne sont guère avides de butin, les guerriers mèdes et perses sont en revanche ambitieux. Ils n’entendent pas rester au second plan sur la scène mondiale. En outre, Jéhovah leur met au cœur l’envie d’un “ pillage ” (Isaïe 13:6),

si bien qu’avec leurs arcs solides (à l’aide desquels ils décochent des flèches qui “ mettront en pièces ” les soldats ennemis, enfants de mères babyloniennes) ils sont déterminés à conquérir Babylone.

14 Cyrus, le commandant des armées médo-perses, ne se laissera pas rebuter par les fortifications de Babylone. La nuit du 5 au 6 octobre 539 avant notre ère, il ordonnera de dévier les eaux de l’Euphrate. Dès que le niveau de l’eau aura baissé, les envahisseurs avanceront le long du lit du fleuve, de l’eau jusqu’aux cuisses, et pénétreront furtivement dans la ville. Les habitants de Babylone seront pris de court, et la ville sera renversée (Daniel 5:30). Jéhovah Dieu inspire Isaïe pour qu’il prophétise ces événements ; il est ainsi hors de doute que c’est Lui qui les dirige.

15 Quelle sera l’étendue de la destruction de Babylone ? Écoutez la déclaration de Jéhovah : “ Elle ne sera jamais habitée, elle ne résidera pas de génération en génération. L’Arabe n’y dressera pas sa tente et les bergers n’y feront pas coucher leurs troupeaux. Oui, les hôtes des régions arides y coucheront, et vraiment leurs maisons seront remplies de grands ducs. Oui, les autruches y résideront, et les démons en forme de boucs y bondiront. Oui, les chacals hurleront dans ses tours d’habitation, et le gros serpent sera dans les palais de délices. Son temps est près d’arriver et ses jours ne seront pas prolongés. ” (Isaïe 13:20-22). La ville sera complètement désolée.

16 Cela ne se produisit pas immédiatement en 539 avant notre ère. Néanmoins, il est très clair aujourd’hui que les prédictions d’Isaïe concernant

Babylone se réalisèrent dans le moindre détail. Babylone “ offre à présent, et ce depuis des siècles, le spectacle d’une vaste désolation ; elle n’est qu’un tas de ruines ”, dit un commentateur de la Bible. Il ajoute : “ Il est impossible de regarder ce spectacle sans penser à la précision avec laquelle les prédictions d’Isaïe et de Jérémie se sont accomplies. ” Incontestablement, aucun contemporain d’Isaïe n’était en mesure de prédire la chute de Babylone suivie de sa désolation. N’oublions pas que Babylone tomba aux mains des Mèdes et des Perses quelque 200 ans après qu’Isaïe eut rédigé son livre, et que sa désolation finale fut effective des siècles plus tard. Cela ne renforce-t-il pas notre foi dans la Bible ? Cela n’atteste-t-il pas qu’elle est la Parole inspirée de Dieu (2 Timothée 3:16) ? Sans compter que, puisque Jéhovah réalisa ses prophéties dans le passé, nous pouvons avoir la certitude absolue que les prophéties bibliques qui ne sont pas encore accomplies le seront au moment prévu par Dieu.

“ Le repos du côté de ta douleur ”

17 La chute de Babylone soulagera Israël. Elle sera synonyme de libération et de retour possible en Terre promise. C’est pourquoi Isaïe dit maintenant : “ Jéhovah fera miséricorde à Jacob, et, à coup sûr, il choisira encore Israël ; et vraiment il leur procurera le repos sur leur sol ; oui, le résident étranger sera joint à eux, et ils devront s’attacher à la maison de Jacob. Oui, des peuples les prendront et les amèneront vers leur lieu, et la maison d’Israël devra se les approprier sur le sol de Jéhovah, comme serviteurs et comme servantes ; oui, ils deviendront ceux qui font captifs ceux qui les tenaient captifs, et vraiment ils tiendront dans

la soumission ceux qui les poussaient au travail. ” (Isaïe 14:1, 2). “ Jacob ” désigne ici l’ensemble d’Israël, les 12 tribus. Jéhovah fera miséricorde à “ Jacob ” en permettant à la nation de regagner son pays. Les Israélites seront accompagnés de milliers d’étrangers, dont beaucoup les serviront en tant que serviteurs au temple. Quelques Israélites auront même autorité sur leurs anciens maîtres. [Note : Daniel, par exemple,

fut nommé haut fonctionnaire à Babylone sous les Mèdes et les Perses. Et environ 60 ans plus tard, Esther fut choisie comme reine par le roi de Perse Assuérus, et Mordekaï devint premier ministre de tout l’Empire perse.]

18 Disparue, l’angoisse de la vie en exil. À la place, Jéhovah procurera à ses serviteurs ‘ le repos du côté de leur douleur, de leur agitation et du dur esclavage dans lequel on les avait rendus esclaves ’. (Isaïe 14:3.) Lorsqu’ils ne seront plus obligés de porter des fardeaux, ce qu’on demande à des esclaves, les Israélites seront affranchis de la douleur et de l’agitation qu’ils éprouvaient parce qu’ils devaient vivre parmi des adorateurs de faux dieux (Ezra 3:1 ; Isaïe 32:18). À ce sujet, un livre (Lands and Peoples of the Bible) contient ce commentaire : “ Pour le Babylonien, ses dieux étaient parfaitement semblables à lui ; il retrouvait chez eux tous ses pires défauts. C’étaient des lâches, des ivrognes et des imbéciles. ” Quel soulagement de quitter un environnement religieux aussi vil !

19 Cependant, la miséricorde de Jéhovah ne s’obtient pas sans condition. Ses serviteurs doivent exprimer des remords de leur méchanceté, qui a poussé Dieu à les punir aussi sévèrement (Jérémie 3:25). S’ils se confessent ouvertement et sincèrement, ils bénéficieront du pardon de Jéhovah

(voir Nehémia 9:6-37 ; Daniel 9:5). Le même principe est valable aujourd’hui. Puisqu’“ il n’y a pas d’homme qui ne pèche ”, nous avons tous besoin de la miséricorde de Jéhovah (2 Chroniques 6:36). Jéhovah, le Dieu miséricordieux, nous invite avec amour à lui confesser nos péchés, à nous repentir et à quitter toute voie mauvaise, afin que nous soyons guéris (Deutéronome 4:31 ; Isaïe 1:18 ; Jacques 5:16). Cela nous permet non seulement de retrouver sa faveur, mais encore d’être consolés. — Psaume 51:1 ; Proverbes 28:13 ; 2 Corinthiens 2:7.

Une “ parole proverbiale ” contre Babylone

20 Plus de 100 ans avant que Babylone n’accède à la position de puissance mondiale dominante, Isaïe prédit la réaction que le monde aura lors de sa chute. Dans sa prophétie, il ordonne à l’Israélite libéré de la captivité babylonienne : “ Tu proféreras cette parole proverbiale contre le roi de Babylone et tu diras : ‘ Comme il s’est arrêté, celui qui poussait les autres au travail, comme l’oppression s’est arrêtée ! Jéhovah a brisé la baguette des méchants, le bâton des chefs, celui qui frappait les peuples avec fureur d’un coup continuel, celui qui soumettait les nations avec colère par une persécution sans retenue. ’ ” (Isaïe 14:4-6). L’Empire babylonien s’est taillé une réputation de conquérant, d’oppresseur qui réduit des peuples libres en esclavage. On comprend que sa chute soit célébrée par une “ parole proverbiale ” adressée principalement à la dynastie babylonienne (qui a commencé avec Neboukadnetsar et a pris fin avec Nabonide et Belshatsar), dynastie qui a présidé aux jours de gloire de la grande ville.

21 Sa chute va tout changer. “ Toute la terre s’est apaisée, elle a trouvé le calme. On s’est égayé par des cris de joie. Même les genévriers se sont également réjouis à ton sujet, les cèdres du Liban, en disant : ‘ Depuis que tu t’es couché, aucun bûcheron ne monte contre nous. ’ ” (Isaïe 14:7, 8). Les rois des nations d’alentour n’étaient, aux yeux des souverains de Babylone, ni plus ni moins que des arbres bons à être abattus, puis à servir leurs fins. Eh bien, ce temps-là est révolu. Le bûcheron babylonien a abattu son dernier arbre.

22 La chute de Babylone est si stupéfiante que la tombe elle-même réagit : “ Même le shéol, en bas, s’est agité à ton sujet, pour t’accueillir à ton arrivée. Il a réveillé à ton sujet ceux qui sont sans force dans la mort, tous les guides de la terre comparables à des boucs. Il a fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. Eux tous prennent la parole et te disent : ‘ Es-tu, toi aussi, devenu faible comme nous ? Es-tu devenu comparable à nous ? Au shéol on a fait descendre ton orgueil, le vacarme de tes instruments à cordes. Sous toi s’étendent les larves, comme un lit, et les vers sont ta couverture. ’ ” (Isaïe 14:9-11). Quelle image poétique évocatrice ! La tombe commune aux hommes réveille en quelque sorte tous les rois qui ont précédé la dynastie babylonienne dans la mort afin qu’ils accueillent la nouvelle venue. Ceux-ci se moquent de la puissance babylonienne désormais inoffensive, qui se couche sur un lit de larves au lieu d’un divan précieux et se couvre de vers au lieu de lin coûteux.

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“ Comme un cadavre foulé aux pieds ”

23 Isaïe poursuit la parole proverbiale : “ Ah ! comme tu es tombé du ciel, toi, brillant, fils de l’aurore ! Comme tu as été abattu à terre, toi qui affaiblissais les nations ! ” (Isaïe 14:12). Un orgueil égoïste pousse les rois de Babylone à s’élever au-dessus de ceux qui les entourent. Comme une étoile qui brille avec éclat dans le ciel du petit matin, ils exercent leur pouvoir et leur autorité avec arrogance. Ils sont particulièrement fiers de la prise de Jérusalem qu’ils doivent à Neboukadnetsar, car c’est un exploit que l’Assyrie n’a pas à son actif. La parole proverbiale met ces propos dans la bouche de l’orgueilleuse dynastie de Babylone : “ Je monterai aux cieux. Au-dessus des étoiles de Dieu j’élèverai mon trône, et je m’assiérai sur la montagne de réunion, dans les parties les plus reculées du nord. Je monterai au-dessus des hauteurs des nuages ; je me rendrai semblable au Très-Haut. ” (Isaïe 14:13, 14). N’est-ce pas le comble de l’outrage ?

24 Dans la Bible, les rois de la lignée de David sont comparés à des étoiles (Nombres 24:17). À partir de David, ces “ étoiles ” régnèrent depuis le mont Sion. Après que Salomon eut bâti le temple à Jérusalem, le nom Sion désigna la ville entière. Sous l’alliance de la Loi, tous les Israélites de sexe masculin étaient tenus de se rendre à Sion trois fois par an. C’est ainsi que Sion devint “ la montagne de réunion ”. En décidant de soumettre les rois judéens, puis de les ôter de cette montagne, Neboukadnetsar exprime son intention de s’élever au-dessus de ces “ étoiles ”. Ce n’est pas à Jéhovah qu’il attribue le mérite de sa victoire sur elles. Au

contraire, avec arrogance il s’approprie la place de Jéhovah.

25 Quel revirement attend l’orgueilleuse dynastie babylonienne ! Babylone est loin d’être élevée au-dessus des étoiles de Dieu. Jéhovah dit plutôt : “ C’est au shéol qu’on te fera descendre, dans les parties les plus reculées de la fosse. Ceux qui te verront te regarderont ; ils t’examineront attentivement, en disant : ‘ Est-ce là l’homme qui faisait s’agiter la terre, qui faisait trembler les royaumes, qui rendait le sol productif pareil au désert et qui renversait ses villes, qui n’ouvrait pas à ses prisonniers le chemin du retour ? ’ ” (Isaïe 14:15-17). La dynastie ambitieuse descendra dans l’hadès (shéol), au même titre que n’importe quel humain.

26 Où sera alors la puissance qui conquit des royaumes, qui ravagea des sols productifs et qui renversa d’innombrables villes ? Où sera la puissance mondiale qui faisait des captifs et ne les laissait jamais rentrer chez eux ? Rendez-vous compte : la dynastie babylonienne n’aura même pas d’enterrement décent ! Jéhovah déclare en effet : “ Tous les autres rois des nations, oui eux tous, se sont couchés avec gloire, chacun dans sa maison. Mais toi, on t’a jeté — pas de tombe pour toi — comme un rejeton détesté, revêtu d’hommes tués, transpercés par l’épée, qui descendent jusqu’aux pierres d’une fosse, comme un cadavre foulé aux pieds. Tu ne t’uniras pas à eux dans une tombe, car tu as causé la ruine de ton pays, tu as tué ton peuple. La descendance des malfaiteurs ne sera pas nommée, et cela pour des temps indéfinis. ” (Isaïe 14:18-20). Dans le monde antique, il était honteux pour un

roi d’être privé d’une tombe honorable. Qu’en sera-t-il donc de la dynastie royale de Babylone ? Il est vrai que des rois sont probablement enterrés avec les honneurs, mais la dynastie impériale issue de Neboukadnetsar est rejetée “ comme un rejeton détesté ”. Cette dynastie est en quelque sorte jetée dans une tombe anonyme, comme un simple fantassin tué à la bataille. Quelle humiliation !

27 La parole proverbiale se termine par des ordres adressés aux Mèdes et aux Perses, les conquérants : “ Préparez pour ses fils un billot pour le massacre, à cause de la faute de leurs ancêtres, de peur qu’ils ne se lèvent et ne prennent bel et bien possession de la terre, qu’ils ne remplissent de villes la face du sol productif. ” (Isaïe 14:21). La chute de Babylone sera définitive. La dynastie babylonienne sera déracinée. Elle ne renaîtra pas. Les générations futures de Babyloniens souffriront à cause de “ la faute de leurs ancêtres ”.

28 Le jugement prononcé contre la dynastie babylonienne recèle une leçon précieuse pour nous. La cause fondamentale du péché des rois de Babylone était en somme leur ambition insatiable (Daniel 5:23). La soif de pouvoir embrasait leur cœur. Ils voulaient dominer (Isaïe 47:5, 6). Et ils recherchaient la gloire qui vient des hommes, alors qu’elle revient de droit à Dieu (Révélation 4:11). Cela constitue un avertissement pour quiconque détient une autorité, même dans la congrégation chrétienne. L’ambition et l’orgueil égoïste sont des défauts que Jéhovah ne tolérera pas, ni chez des individus, ni dans des nations.

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29 L’orgueil des souverains babyloniens reflétait l’esprit du “ dieu de ce système de choses ”, Satan le Diable (2 Corinthiens 4:4). Lui aussi recherche le pouvoir et voudrait s’élever au-dessus de Jéhovah Dieu. Comme dans le cas du roi de Babylone et du peuple qu’il avait assujetti, l’ambition impie de Satan a provoqué le malheur et la souffrance de toute l’humanité.

30 Par ailleurs, il est question dans le livre de la Révélation d’une autre Babylone, “ Babylone la Grande ”. (Révélation 18:2.) Cette organisation, l’empire universel de la fausse religion, se montre également orgueilleuse, oppressive et cruelle. En conséquence, elle aussi doit affronter un “ jour de Jéhovah ” et être détruite au moment prévu par Dieu (Isaïe 13:6). Depuis 1919, ce message retentit autour de la terre : “ Babylone la Grande est tombée [...] ! ” (Révélation 14:8). Lorsqu’elle a été incapable de retenir captif le peuple de Dieu, elle est tombée. Et bientôt elle sera complètement détruite. Jéhovah ordonna à propos de

la Babylone antique : “ Rendez-lui selon son action. Faites-lui selon tout ce qu’elle a fait. Car c’est contre Jéhovah qu’elle s’est montrée présomptueuse, contre le Saint d’Israël. ” (Jérémie 50:29 ; Jacques 2:13). Babylone la Grande recevra un jugement similaire.

31 De ce fait, la dernière déclaration de Jéhovah dans cette prophétie du livre d’Isaïe s’applique non seulement à la Babylone antique, mais encore à Babylone la Grande : “ Je me lèverai contre eux [...]. Oui, je retrancherai de Babylone nom et reste, lignée et postérité [...]. Oui, j’en ferai la possession des porcs-épics et des étangs d’eau couverts de roseaux ; oui, je la balaierai avec le balai de l’anéantissement. ” (Isaïe 14:22, 23). Les ruines désolées de la Babylone antique montrent ce que Jéhovah fera bientôt à Babylone la Grande. Quel réconfort pour les humains qui aiment le vrai culte ! Quel encouragement à ne jamais laisser s’implanter en nous les défauts sataniques que sont l’orgueil, l’arrogance ou la cruauté !

*** ip-1 chap. 15 p. 189-207 ***

Le conseil de Jéhovah contre les nations

Isaïe 14:24–19:25

JÉHOVAH se sert parfois des nations pour discipliner ses serviteurs en raison de leur méchanceté. Même dans ces circonstances, toutefois, il n’admet pas que les nations se montrent inutilement cruelles, orgueilleuses ou hostiles au vrai culte. C’est pourquoi, longtemps à l’avance, il inspire Isaïe afin que celui-ci rédige “ la déclaration contre Babylone ”. (Isaïe 13:1.) Cela dit,

Babylone ne constituera une menace que plus tard. Aux jours d’Isaïe, c’est l’Assyrie qui opprime le peuple de l’alliance de Dieu. L’Assyrie détruit Israël, le royaume du Nord, et dévaste une bonne partie de Juda. Mais son triomphe a ses limites. Isaïe écrit en effet : “ Jéhovah des armées l’a juré, en disant : ‘ Vraiment, comme je l’ai imaginé, ainsi cela arrivera sans faute ; [...] afin de briser l’Assyrien dans mon pays et pour que je le foule aux pieds sur mes montagnes ; pour que son joug se retire bel et bien de dessus eux et que sa charge se retire de dessus leur épaule. ’ ” (Isaïe 14:24,

25). Peu après qu’Isaïe a énoncé cette prophétie, la menace assyrienne cesse de planer sur Juda.

2 Qu’en est-il des autres nations ennemies du peuple de l’alliance de Dieu ? Elles aussi seront jugées. Isaïe déclare : “ Voilà le conseil qui est conseillé contre toute la terre, et voilà la main qui est tendue contre toutes les nations. Car Jéhovah des armées lui-même l’a conseillé, et qui peut l’annuler ? Sa main est tendue, et qui peut la faire retourner en arrière ? ” (Isaïe 14:26, 27). Le “ conseil ” de Jéhovah n’est pas une simple opinion sur ce qu’il convient de faire. Il s’agit de sa ferme détermination, de son décret (Jérémie 49:20, 30). La “ main ” de Dieu est sa force en action. Dans les derniers versets d’Isaïe chapitre 14 et aux chapitres 15 et 19, le conseil de Jéhovah porte contre la Philistie, Moab, Damas, l’Éthiopie et l’Égypte.

3 Cependant, Isaïe spécifie que la main de Jéhovah est tendue contre “ toutes les nations ”. Par conséquent, bien que ces prophéties d’Isaïe s’accomplissent en premier lieu dans l’Antiquité, dans le principe elles s’appliquent également durant “ le temps de la fin ”, où Jéhovah tend sa main contre tous les royaumes de la terre (Daniel 2:44 ; 12:9 ; Romains 15:4 ; Révélation 19:11, 19-21). Longtemps à l’avance, le Dieu Tout-Puissant, Jéhovah, révèle son conseil avec confiance. Personne ne peut faire retourner en arrière la main qu’il a tendue. — Psaume 33:11 ; Isaïe 46:10.

“ Un serpent brûlant qui vole ” contre la Philistie

4 Les Philistins sont les premiers mentionnés. “ Dans l’année où mourut le roi Ahaz il y eut cette déclaration : ‘ Ne te réjouis pas, ô Philistie, aucun

des tiens, de ce qu’a été brisé le bâton de celui qui te frappait. Car de la racine du serpent sortira un serpent venimeux, et son fruit sera un serpent brûlant qui vole. ’ ” — Isaïe 14:28, 29.

5 Le roi Ouzziya était assez fort pour contenir la menace que constituait la Philistie (2 Chroniques 26:6-8). Pour les Philistins, il était comme un serpent, et son bâton frappait ces voisins hostiles. Après la mort d’Ouzziya (‘ son bâton fut brisé ’), le fidèle Yotham régna, mais “ le peuple agissait encore d’une manière perverse ”. Ensuite, Ahaz devint roi. La situation changea, si bien que les Philistins firent des incursions militaires victorieuses en Juda (2 Chroniques 27:2 ; 28:17, 18). À présent, la situation change de nouveau. En 746 avant notre ère, le roi Ahaz meurt et le jeune Hizqiya monte sur le trône. S’ils pensent qu’ils vont garder le dessus, les Philistins se trompent lourdement. Hizqiya s’avère être un ennemi implacable. Lui, qui descend d’Ouzziya (le “ fruit ” de sa “ racine ”), est semblable à “ un serpent brûlant qui vole ” : il attaque soudainement, il mord à la vitesse de l’éclair et il produit une sensation de brûlure, comme s’il injectait du venin à ses victimes.

6 Cette description convient on ne peut mieux au nouveau roi. “ C’est [Hizqiya] qui abattit les Philistins jusqu’à Gaza ainsi que ses territoires. ” (2 Rois 18:8). D’après les annales de Sennakérib, roi d’Assyrie, les Philistins devinrent les sujets de Hizqiya. Les “ gens d’humble condition ” (le royaume de Juda affaibli) vivent dans la sécurité et dans l’abondance, tandis que la Philistie souffre de la famine. — Lire Isaïe 14:30, 31.

7 Il semble que des ambassadeurs soient présents en Juda, peut-être en quête d’une alliance contre l’Assyrie. Que faut-il leur dire ? “ Que répondra-t-on aux messagers de la nation ? ” Hizqiya doit-il rechercher la sécurité dans des alliances avec des étrangers ? Certainement pas. Il doit dire aux messagers “ que Jéhovah lui-même a posé les fondations de Sion et qu’en elle se réfugieront les affligés de son peuple ”. (Isaïe 14:32.) Le roi doit avoir une confiance totale en Jéhovah. Les fondations de Sion sont solides. La ville demeurera un refuge sûr devant la menace assyrienne. — Psaume 46:1-7.

8 Comme la Philistie, des nations aujourd’hui s’opposent farouchement aux adorateurs de Dieu. Les chrétiens Témoins de Jéhovah ont été enfermés dans des prisons et des camps de concentration. On les a interdits. Un certain nombre ont été tués. Des opposants continuent de ‘ lancer de vives attaques contre l’âme du juste ’. (Psaume 94:21.) Aux yeux de leurs ennemis, le groupe des Témoins paraît peut-être “ d’humble condition ” et ‘ pauvre ’. N’empêche que, grâce à Jéhovah, il est dans l’abondance sur le plan spirituel, tandis que ses ennemis souffrent de la famine (Isaïe 65:13, 14 ; Amos 8:11). Lorsque Jéhovah tendra sa main contre les Philistins modernes, ces “ gens d’humble condition ” seront en sécurité. Où cela ? Aux côtés de “ la maisonnée de Dieu ”, dont Jésus est la solide pierre angulaire de fondement (Éphésiens 2:19, 20). Et ils seront sous la protection de “ la Jérusalem céleste ”, le Royaume céleste de Jéhovah, qui a Jésus Christ pour Roi. — Hébreux 12:22 ; Révélation 14:1.

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Moab est réduit au silence

9 À l’est de la mer Morte vit un autre voisin d’Israël, Moab. Contrairement aux Philistins, les Moabites ont un lien de parenté avec Israël, puisqu’ils descendent de Lot, le neveu d’Abraham (Genèse 19:37). En dépit de ce lien, Moab est un ennemi séculaire d’Israël. Aux jours de Moïse, par exemple, le roi de Moab soudoya le prophète Balaam dans l’espoir qu’il maudisse les Israélites. Sa tentative ayant échoué, Moab tendit à Israël le piège de l’immoralité sexuelle et du culte de Baal (Nombres 22:4-6 ; 25:1-5). Il n’est donc pas étonnant que Jéhovah pousse maintenant Isaïe à écrire sous inspiration “ la déclaration contre Moab ”. — Isaïe 15:1a.

10 La prophétie d’Isaïe est énoncée à l’encontre de nombreux lieux et villes de Moab, dont Ar, Qir (ou Qir-Haréseth) et Dibôn (Isaïe 15:1b, 2a). Les Moabites gémiront pour les gâteaux de raisins secs de Qir-Haréseth, peut-être une spécialité de la ville (Isaïe 16:6, 7). Sibma et Yazer, célèbres par leur viticulture, seront frappées (Isaïe 16:8-10). Églath-Shelishiya, dont le nom signifie peut-être “ Une Génisse de Trois ans ”, sera comme une jeune vache robuste qui émet de pitoyables cris d’angoisse (Isaïe 15:5). L’herbe du pays se desséchera tandis que “ les eaux de Dimôn ” deviendront pleines de sang à cause du massacre des Moabites. “ Les eaux de Nimrim ” deviendront “ des désolations ”, soit au sens figuré, soit au sens littéral, probablement parce que des forces ennemies boucheront leurs cours d’eau. — Isaïe 15:6-9.

11 Les Moabites se ceindront d’une toile de sac, le vêtement de deuil. Ils se raseront la tête en symbole de honte et de lamentation. Leur barbe sera

“ coupée ”, ce qui montrera l’immensité de leur chagrin et de leur humiliation (Isaïe 15:2b-4). Isaïe lui-même, qui est certain de l’accomplissement de ces jugements, se sent vivement ému. Telles les cordes d’une harpe qui vibrent, ses entrailles sont remuées par la pitié, à cause du message de malheur contre Moab. — Isaïe 16:11, 12.

12 Quand cette prophétie s’accomplira-t-elle ? Sous peu. “ Voilà la parole que Jéhovah avait prononcée autrefois au sujet de Moab. Et maintenant Jéhovah a parlé, en disant : ‘ Dans un délai de trois ans — selon les années d’un salarié —, oui la gloire de Moab sera, elle aussi, déshonorée par beaucoup de tumultes de toutes sortes, et ceux qui resteront seront en tout petit nombre, pas puissants. ’ ” (Isaïe 16:13, 14). Les vestiges archéologiques attestent ces paroles ; ils montrent qu’au VIIIe siècle avant notre ère Moab traversa une période difficile et que nombre de ses agglomérations se vidèrent de leurs habitants. Tiglath-Piléser III cita Salamanu de Moab parmi les dirigeants qui lui payaient tribut. Sennakérib percevait un tribut de Kamusunadbi, roi de Moab. Les monarques assyriens Ésar-Haddôn et Assourbanipal parlaient des rois moabites Muçuri et Kamashaltu comme de leurs vassaux. Il y a des siècles que les Moabites ont cessé d’exister en tant que peuple. On a bien trouvé des ruines de villes qu’on pense avoir été moabites, mais jusqu’à présent on a exhumé peu de traces de l’existence de cet ennemi d’Israël jadis puissant.

La fin du “ Moab ” moderne

13 Il existe aujourd’hui une organisation mondiale semblable au Moab antique. Il s’agit de la chrétienté,

l’élément principal de “ Babylone la Grande ”. (Révélation 17:5.) Moab comme Israël descendaient de Térah, le père d’Abraham. Pareillement, la chrétienté, de même que la congrégation des chrétiens oints aujourd’hui, affirme tirer son origine de la congrégation chrétienne du Ier siècle (Galates 6:16). Toutefois, la chrétienté, comme Moab, est corrompue : elle encourage l’immoralité spirituelle et le culte d’autres dieux que le seul vrai Dieu, Jéhovah (Jacques 4:4 ; 1 Jean 5:21). En tant que classe, les chefs de la chrétienté s’opposent à ceux qui prêchent la bonne nouvelle du Royaume. — Matthieu 24:9, 14.

14 Moab fut finalement réduit au silence. Il en sera de même de la chrétienté. En se servant d’un équivalent moderne de l’Assyrie, Jéhovah causera sa désolation (Révélation 17:16, 17). Néanmoins, il existe un espoir pour les gens qui font partie du “ Moab ” actuel. Au milieu de sa prophétie contre Moab, Isaïe déclare : “ Dans la bonté de cœur, un trône sera solidement établi ; et quelqu’un devra s’asseoir dessus avec fidélité dans la tente de David, jugeant et cherchant le droit et étant prompt à la justice. ” (Isaïe 16:5). En 1914, Jéhovah a fermement établi le trône de Jésus, un Chef issu du roi David. La royauté de Jésus est une expression de la bonté de cœur de Jéhovah ; et en vertu de l’alliance conclue par Dieu avec le roi David, elle durera toujours (Psaumes 72:2 ; 85:10, 11 ; 89:3, 4 ; Luc 1:32). Beaucoup d’humains humbles ont quitté le “ Moab ” moderne et se sont soumis à Jésus afin d’obtenir la vie (Révélation 18:4). Comme il est réconfortant pour eux de savoir que Jésus “ fera comprendre aux nations ce qu’est la justice ” ! — Matthieu 12:18 ; Jérémie 33:15.

Damas devient une ruine qui s’écroule

15 Ensuite, Isaïe rapporte “ la déclaration contre Damas ”. (Lire Isaïe 17:1-6.) Damas, au nord d’Israël, est “ la tête de la Syrie ”. (Isaïe 7:8.) Sous le règne d’Ahaz de Juda, Retsîn de Damas s’allie avec Péqah d’Israël et envahit Juda. Mais, sur la demande d’Ahaz, l’Assyrien Tiglath-Piléser III entre en guerre contre Damas, la conquiert et exile une grande partie de ses habitants. Après cette intervention, Damas cesse d’être une menace pour Juda. — 2 Rois 16:5-9 ; 2 Chroniques 28:5, 16.

16 Probablement à cause de l’alliance qu’Israël a contractée avec Damas, la déclaration de Jéhovah contre Damas comporte des jugements à l’encontre du royaume du Nord infidèle (Isaïe 17:3-6). Israël deviendra comme un champ à l’époque de la moisson dans lequel il ne reste que très peu de grain, ou comme un olivier sur les branches duquel la plupart des olives ont été gaulées (Isaïe 17:4-6). Voilà un exemple qui donne à réfléchir aux humains voués à Jéhovah. Il attend d’eux un attachement exclusif et n’accepte qu’un service sacré sincère. De plus, il hait ceux qui se dressent contre leurs frères. — Exode 20:5 ; Isaïe 17:10, 11 ; Matthieu 24:48-50.

Une confiance totale en Jéhovah

17 Isaïe dit à présent : “ En ce jour-là, l’homme tiré du sol portera ses regards sur son Auteur, et ses yeux contempleront le Saint d’Israël lui-même. Et il ne portera pas ses regards vers les autels, l’œuvre de ses mains ; il ne contemplera pas ce que ses doigts ont fait : les poteaux sacrés ou les autels à encens. ” (Isaïe 17:7, 8). Des Israélites tiennent donc compte de l’avertissement de Jéhovah.

Par exemple, quand Hizqiya invite les habitants d’Israël à se joindre à Juda pour célébrer la Pâque, des Israélites acceptent et descendent pratiquer le culte pur aux côtés de leurs frères (2 Chroniques 30:1-12). Néanmoins, la majorité des habitants d’Israël se moquent des messagers qui les invitent. L’apostasie du pays est incurable. C’est pourquoi s’accomplit le conseil de Jéhovah contre lui. L’Assyrie détruit les villes d’Israël, le pays est réduit en solitude, les pâturages ne sont plus productifs. — Lire Isaïe 17:9-11.

18 Quelle est la situation aujourd’hui ? Israël était une nation apostate. Dès lors, la tentative de Hizqiya d’aider les membres de cette nation à renouer avec le vrai culte nous rappelle le mal que se donnent de nos jours les vrais chrétiens pour aider les membres de la chrétienté apostate. À compter de 1919, des messagers dépêchés par “ l’Israël de Dieu ” ont parcouru la chrétienté en invitant ses membres à prendre part au culte pur (Galates 6:16). La plupart ont refusé. Beaucoup se sont moqués des messagers. Mais certains ont bien réagi. Ils se comptent à présent par millions, et ils ont plaisir à ‘ contempler le Saint d’Israël ’ en étant instruits par lui (Isaïe 54:13). Ils abandonnent le culte qu’ils pratiquaient sur des autels sacrilèges (l’attachement à des dieux fabriqués par l’homme et la confiance en ces dieux), et ils se tournent avec empressement vers Jéhovah (Psaume 146:3, 4). Comme Mika, contemporain d’Isaïe, chacun d’eux déclare : “ Pour moi, c’est Jéhovah que je guetterai. Je veux rester dans l’attente du Dieu de mon salut. Mon Dieu m’entendra. ” — Mika 7:7.

19 Quel contraste avec ceux qui mettent leur confiance en l’homme mortel ! À notre époque, les derniers jours, des vagues impétueuses de

violence et de troubles déferlent sur l’humanité. “ La mer ” qu’est l’humanité agitée et rebelle roule le mécontentement et la révolution (Isaïe 57:20 ; Révélation 8:8, 9 ; 13:1). Jéhovah “ réprimandera ” cette foule bruyante. Son Royaume céleste détruira toute organisation et tout individu perturbateurs, si bien qu’ils ‘ fuiront au loin comme un tourbillon de chardon devant l’ouragan ’. — Isaïe 17:12, 13 ; Révélation 16:14, 16.

20 Que s’ensuivra-t-il ? Isaïe répond : “ Au temps du soir, eh bien, voyez, c’est une terreur soudaine. Avant le matin — cela n’est plus. Voilà la part de ceux qui nous saccagent, et le lot appartenant à ceux qui nous pillent. ” (Isaïe 17:14). Beaucoup pillent le peuple de Jéhovah en ce qu’ils le traitent durement et sans respect. Parce qu’ils ne font pas partie des religions dominantes du monde (et ne le souhaitent pas, du reste), les vrais chrétiens passent pour des proies faciles aux yeux des critiques tortueux et des opposants fanatiques. Malgré tout, les serviteurs de Dieu ont confiance que le “ matin ” où leurs tribulations prendront fin approche à grands pas. — 2 Thessaloniciens 1:6-9 ; 1 Pierre 5:6-11.

L’Éthiopie apporte un don à Jéhovah

21 Au moins à deux reprises, l’Éthiopie, au sud de l’Égypte, a participé à une action militaire contre Juda (2 Chroniques 12:2, 3 ; 14:1, 9-15 ; 16:8). Isaïe prédit maintenant le jugement qui attend cette nation : “ Ah ! le pays des insectes ailés bruissants, qui se trouve dans la région des fleuves d’Éthiopie ! ” (Lire Isaïe 18:1-6). [Note : Certains biblistes sont d’avis que

l’expression “ pays des insectes ailés bruissants ” fait allusion aux sauterelles qui pullulent parfois en Éthiopie. D’autres font

remarquer que le mot hébreu traduit par “ bruissants ”, tselatsal, a une sonorité ressemblant à celle du nom donné à la mouche tsé-tsé, tsaltsalya, par les Gallas, un peuple chamitique qui vit dans l’Éthiopie d’aujourd’hui.] Jéhovah décrète que l’Éthiopie sera ‘ retranchée, ôtée et coupée ’.

22 L’histoire profane montre que, dans la deuxième moitié du VIIIe siècle avant notre ère, l’Éthiopie conquit l’Égypte et la domina pendant quelque 60 ans. Les empereurs assyriens Ésar-Haddôn et Assourbanipal l’envahirent à leur tour. Lorsqu’Assourbanipal détruisit Thèbes, l’Assyrie soumit l’Égypte, ce qui mit fin à la domination de la vallée du Nil par l’Éthiopie (voir aussi Isaïe 20:3-6). Qu’en est-il à notre époque ?

23 Dans la prophétie de Daniel concernant le “ temps de la fin ”, il est dit que le “ roi du Nord ” agressif a l’Éthiopie et la Libye “ sur ses pas ”, c’est-à-dire qu’elles sont soumises à son autorité (Daniel 11:40-43). L’Éthiopie est également mentionnée parmi les forces de combat de “ Gog du pays de Magog ”. (Ézékiel 38:2-5, 8.) Les armées de Gog, y compris le roi du Nord, seront détruites lorsqu’elles attaqueront la nation sainte de Jéhovah. Ainsi, la main de Jéhovah sera également tendue contre l’“ Éthiopie ”, parce qu’elle se sera opposée à la souveraineté divine. — Ézékiel 38:21-23 ; Daniel 11:45.

24 Toutefois, la prophétie précise : “ En ce temps-là, on apportera un don à Jéhovah des armées, de la part d’un peuple étiré et frotté, oui de la part d’un peuple redoutable en tous lieux, [...] vers le lieu du nom de Jéhovah des armées, le mont Sion. ” (Isaïe 18:7). Bien qu’elles ne reconnaissent pas la souveraineté de Jéhovah, les nations ont parfois agi au profit du peuple de Dieu. Dans certains

pays, les autorités ont promulgué des lois et rendu des verdicts qui ont conféré des droits aux adorateurs fidèles de Jéhovah (Actes 5:29 ; Révélation 12:15, 16). Il y a aussi d’autres dons. “ Des rois t’apporteront des dons. [...] Des objets en bronze viendront d’Égypte ; Koush [l’Éthiopie] tendra bien vite ses mains vers Dieu avec des dons. ” (Psaume 68:29-31). Aujourd’hui, des millions d’“ Éthiopiens ” qui craignent Jéhovah apportent “ un don ” sous la forme de leur culte (Malaki 1:11). Ils participent à la tâche colossale qui consiste à prêcher la bonne nouvelle du Royaume dans toute la terre (Matthieu 24:14 ; Révélation 14:6, 7). N’est-ce pas un don magnifique à offrir à Jéhovah ? — Hébreux 13:15.

Le cœur de l’Égypte fond

25 Au sud, le voisin direct de Juda est l’Égypte, qui est de longue date un ennemi du peuple de l’alliance de Dieu. Isaïe chapitre 19 révèle l’instabilité qui règne en Égypte du vivant du prophète. Une guerre civile fait rage, “ ville contre ville, royaume contre royaume ”. (Isaïe 19:2, 13, 14.) Les historiens pensent que des dynasties rivales dirigeaient en même temps différentes parties du pays. La sagesse tant vantée de l’Égypte ainsi que ‘ ses dieux sans valeur et ses charmeurs ’ ne la protègent pas de “ la main d’un maître dur ”. (Isaïe 19:3, 4.) L’Égypte est en effet successivement conquise par l’Assyrie, Babylone, la Perse, la Grèce et Rome. Tous ces événements accomplissent les prophéties contenues en Isaïe 19:1-11.

26 Dans la Bible, cependant, l’Égypte symbolise souvent le monde de Satan (Ézékiel 29:3 ; Yoël 3:19 ; Révélation 11:8). “ La déclaration contre l’Égypte ” énoncée par Isaïe a-t-elle donc un accomplissement plus grand ?

Absolument. Les premiers mots de la prophétie devraient pousser tous ceux qui les entendent à prêter attention : “ Voyez ! Jéhovah est monté sur un nuage rapide et il arrive en Égypte. À coup sûr, les dieux sans valeur de l’Égypte frémiront à cause de lui, et le cœur de l’Égypte fondra au milieu d’elle. ” (Isaïe 19:1). Jéhovah agira bientôt contre l’organisation de Satan. À ce moment-là, il apparaîtra que les dieux de l’actuel système de choses sont sans valeur (Psaumes 96:5 ; 97:7). “ Le cœur de l’Égypte fondra ” de peur. Jésus annonça cette époque : “ Il y aura [...] angoisse des nations, ne sachant que faire à cause du mugissement de la mer et de son agitation, tandis que les hommes défailliront par peur et attente des choses venant sur la terre habitée. ” — Luc 21:25, 26.

27 À propos de l’époque qui aboutira à l’exécution de son jugement, Jéhovah prophétise : “ J’aiguillonnerai les Égyptiens contre les Égyptiens, et vraiment ils feront la guerre chacun contre son frère, chacun contre son compagnon, ville contre ville, royaume contre royaume. ” (Isaïe 19:2). Depuis l’établissement du Royaume de Dieu en 1914, on voit “ le signe de [la] présence ” de Jésus : nation se lève contre nation, royaume contre royaume. Des massacres intertribaux, des génocides sanglants et de prétendues purifications ethniques ont fauché des millions de vies au cours des derniers jours. Ces “ douleurs ” iront malheureusement en s’aggravant à l’approche de la fin. — Matthieu 24:3, 7, 8.

28 “ L’esprit de l’Égypte s’affolera au milieu d’elle, et j’embrouillerai son conseil. Et à coup sûr ils s’adresseront aux dieux sans valeur et aux charmeurs, aux médiums et à

ceux qui font métier de prédire les événements. ” (Isaïe 19:3). Lorsque Moïse se présenta devant Pharaon, les prêtres d’Égypte furent humiliés, car ils ne purent se mesurer à la puissance de Jéhovah (Exode 8:18, 19 ; Actes 13:8 ; 2 Timothée 3:8). De même, au jour du jugement, la fausse religion sera incapable de sauver l’actuel système corrompu (voir Isaïe 47:1, 11-13). Finalement, l’Égypte fut assujettie par “ un maître dur ”, l’Assyrie (Isaïe 19:4). Cela préfigure l’avenir sombre qui attend le système de choses actuel.

29 Mais qu’en sera-t-il des dirigeants politiques ? Seront-ils d’un secours quelconque ? “ Les princes de Tsoân sont vraiment sots. Quant aux sages parmi les conseillers de Pharaon, leur conseil est quelque chose de déraisonnable. ” (Lire Isaïe 19:5-11). Comme il est déraisonnable d’espérer que des conseillers humains soient de quelque utilité au jour du jugement ! Même avec toute la connaissance du monde à leur disposition, il leur manque la sagesse divine (1 Corinthiens 3:19). Ils rejettent Jéhovah et se tournent vers ce qu’ils appellent la science, vers la philosophie, l’argent, les plaisirs et d’autres substituts de dieux. En conséquence, ils sont totalement ignorants des desseins divins. Ils sont trompés et déconcertés. Leurs œuvres sont vaines (lire Isaïe 19:12-15). “ Les sages sont devenus honteux. Ils ont été saisis de terreur et seront capturés. Voyez ! Ils ont rejeté la parole de Jéhovah, et quelle sagesse ont-ils ? ” — Jérémie 8:9.

Un signe et un témoin pour Jéhovah

30 Cependant, même si les dirigeants de l’“ Égypte ” sont faibles, “ comme des femmes ”, il reste des personnes qui recherchent la sagesse divine. Les

oints de Jéhovah et leurs compagnons ‘ annoncent les vertus de Dieu ’. (Isaïe 19:16 ; 1 Pierre 2:9.) Ils font leur possible pour avertir les gens du démantèlement prochain de l’organisation de Satan. Anticipant cette situation, Isaïe dit : “ Le sol de Juda deviendra pour l’Égypte une cause de vertige. Tous ceux auxquels on en fait mention sont dans l’effroi à cause du conseil de Jéhovah des armées qu’il conseille contre lui. ” (Isaïe 19:17). Les fidèles messagers de Jéhovah répandent la vérité ; ils annoncent notamment les plaies prédites par Jéhovah (Révélation 8:7-12 ; 16:2-12). Cette activité contrarie les chefs religieux du monde.

31 Quel est l’effet surprenant de cette proclamation ? “ En ce jour-là, il y aura cinq villes au pays d’Égypte qui parleront la langue de Canaan et prêteront serment à Jéhovah des armées. La Ville de la Démolition : voilà comment s’appellera une ville. ” (Isaïe 19:18). Dans l’Antiquité, cette prophétie s’accomplit apparemment lorsque des Juifs parlèrent hébreu dans des villes égyptiennes où ils s’étaient enfuis (Jérémie 24:1, 8-10 ; 41:1-3 ; 42:9–43:7 ; 44:1). Aujourd’hui, des personnes qui vivent dans le territoire de l’“ Égypte ” moderne ont appris à parler la “ langue pure ”, la vérité biblique (Tsephania 3:9). L’une des cinq villes figurées est appelée “ La Ville de la Démolition ”, ce qui indique qu’une partie de la “ langue pure ” sert à dévoiler l’organisation de Satan et à la ‘ démolir ’.

32 Grâce à la proclamation effectuée par les serviteurs de Jéhovah, le grand nom divin sera à coup sûr connu dans le présent système de choses. “ En ce jour-là, il y aura un autel pour Jéhovah au milieu du pays d’Égypte,

et près de sa frontière une colonne pour Jéhovah. ” (Isaïe 19:19). Ces paroles se rapportent à la position des chrétiens oints, qui sont dans des relations d’alliance avec Dieu (Psaume 50:5). En qualité d’“ autel ”, ils offrent leurs sacrifices ; en qualité de “ colonne et soutien de la vérité ”, ils rendent témoignage à Jéhovah (1 Timothée 3:15 ; Romains 12:1 ; Hébreux 13:15, 16). Ils sont “ au milieu du pays ” en ce sens qu’on les trouve (avec leurs compagnons, les “ autres brebis ”) dans plus de 230 pays et territoires. Toutefois, ils ne “ font pas partie du monde ”. (Jean 10:16 ; 17:15, 16.) Ils sont en quelque sorte à la frontière entre le monde et le Royaume de Dieu, prêts à passer cette frontière et à recevoir leur récompense céleste.

33 Isaïe poursuit : “ Il devra servir de signe et de témoignage pour Jéhovah des armées dans le pays d’Égypte ; car ils crieront vers Jéhovah à cause des oppresseurs, et il leur enverra un sauveur, oui un grand sauveur, qui les délivrera vraiment. ” (Isaïe 19:20). Étant un “ signe ” et un “ témoignage ”, les oints sont le fer de lance de la prédication et ils exaltent le nom de Jéhovah dans le système de choses actuel (Isaïe 8:18 ; Hébreux 2:13). Dans le monde entier s’élèvent les cris de personnes opprimées, mais, tous autant qu’ils sont, les gouvernements humains sont incapables de les aider. En revanche, Jéhovah enverra un Grand Sauveur, le Roi Jésus Christ, libérer tous les humbles. Quand les derniers jours que nous vivons s’achèveront lors de la guerre d’Har-Maguédôn, Jésus procurera le soulagement et des bénédictions éternelles aux humains qui craignent Dieu. — Psaume 72:2, 4, 7, 12-14.

34 En attendant, Dieu veut que toutes sortes d’hommes acquièrent la connaissance exacte et soient sauvés (1 Timothée 2:4). C’est pourquoi Isaïe écrit : “ À coup sûr, Jéhovah se fera connaître des Égyptiens ; et les Égyptiens devront connaître Jéhovah en ce jour-là, et ils devront offrir sacrifice et don ; ils devront faire un vœu à Jéhovah et s’en acquitter. Oui, Jéhovah portera un coup à l’Égypte. On portera un coup et on guérira ; ils devront revenir à Jéhovah, et vraiment il se laissera implorer par eux et les guérira. ” (Isaïe 19:21, 22). Des gens issus de toutes les nations qui composent le monde de Satan, des “ Égyptiens ”, en viennent à connaître Jéhovah et à lui offrir un sacrifice, “ le fruit de lèvres qui font une déclaration publique pour son nom ”. (Hébreux 13:15.) Ils font un vœu à Jéhovah en se vouant à lui, et ils s’acquittent de ce vœu en le servant fidèlement tout au long de leur vie. Après avoir porté un “ coup ” au présent système de choses à Har-Maguédôn, Jéhovah se servira de son Royaume pour guérir les humains. Au cours du Règne millénaire de Jésus, l’humanité sera élevée à la perfection spirituelle, mentale, morale et physique : une véritable guérison. — Révélation 22:1, 2.

‘ Béni soit mon peuple ’

35 Le prophète voit ensuite à l’avance un revirement remarquable : “ En ce jour-là, il y aura une grande route allant d’Égypte en Assyrie ; oui, l’Assyrie viendra en Égypte et l’Égypte en Assyrie ; et vraiment ils feront du service, l’Égypte avec l’Assyrie. En ce jour-là, Israël deviendra le troisième avec l’Égypte et avec l’Assyrie, c’est-à-dire une bénédiction au milieu de la terre, car Jéhovah des armées aura béni cela,

en disant : ‘ Bénis soient mon peuple, l’Égypte, et l’œuvre de mes mains, l’Assyrie, et mon héritage, Israël ! ’ ” (Isaïe 19:23-25). Ainsi, un jour l’Égypte et l’Assyrie entretiendront des relations amicales. Comment cela ?

36 Lorsque, dans le passé, il sauva son peuple des nations, Jéhovah fit pour lui en quelque sorte de grandes routes vers la liberté (Isaïe 11:16 ; 35:8-10 ; 49:11-13 ; Jérémie 31:21). Cette prophétie se réalisa dans une certaine mesure après la défaite de Babylone, quand des exilés furent ramenés d’Assyrie et d’Égypte, ainsi que de Babylone, en Terre promise (Isaïe 11:11). Mais qu’en est-il à notre époque ?

37 Aujourd’hui, le reste des Israélites spirituels oints sont “ une bénédiction au milieu de la terre ”. Ils défendent le vrai culte et proclament le message du Royaume aux humains de toutes les nations. Certaines de ces nations sont comme l’Assyrie, très militarisées. D’autres nations sont plus libérales, un peu comme l’Égypte, qui fut à une époque “ le roi du Sud ” de la prophétie de Daniel (Daniel 11:5, 8). Des millions de membres de nations militarisées et de nations plus libérales se sont engagés sur le chemin du vrai culte, si bien que des gens de toutes les nations ‘ font du service ’ dans l’unité. Il n’existe pas de divisions nationalistes parmi eux.

Ils s’aiment les uns les autres, ce qui permet d’affirmer que ‘ l’Assyrie vient en Égypte et l’Égypte en Assyrie ’. En somme, une grande route va de l’une à l’autre. — 1 Pierre 2:17.

38 Mais en quel sens Israël ‘ devient-il le troisième avec l’Égypte et avec l’Assyrie ’ ? Au début du “ temps de la fin ”, la plupart de ceux qui servaient Jéhovah sur la terre étaient membres de “ l’Israël de Dieu ”. (Daniel 12:9 ; Galates 6:16.) Depuis les années 1930, une grande foule d’“ autres brebis ”, dont l’espérance est terrestre, est apparue (Jean 10:16a ; Révélation 7:9). Elles viennent des nations (préfigurées par l’Égypte et l’Assyrie), affluent vers la maison du culte de Jéhovah, et invitent autrui à se joindre à elles (Isaïe 2:2-4). Elles accomplissent la même œuvre que leurs frères oints, la prédication, elles endurent les mêmes épreuves, elles font montre de la même fidélité et de la même intégrité, et elles se nourrissent à la même table spirituelle. Incontestablement, les oints et les “ autres brebis ” constituent “ un seul troupeau, un seul berger ”. (Jean 10:16b.) Peut-on douter qu’à la vue de leur zèle et de leur endurance Jéhovah prenne plaisir à leur activité ? Il n’est pas étonnant qu’il prononce une bénédiction sur eux, en ces termes : ‘ Béni soit mon peuple ! ’

*** ip-1 chap. 16 p. 208-214 ***

La confiance dans la direction et la protection de Jéhovah

Isaïe 20:1-6

Ainsi que l’ont montré les chapitres précédents du présent ouvrage, au VIIIe siècle avant notre ère le peuple de Dieu est l’objet d’une menace effrayante. Les Assyriens sanguinaires ravagent un pays après l’autre. Juda, le royaume du Sud, sera attaqué à son

tour ; ce n’est qu’une question de temps. Auprès de qui les habitants du pays chercheront-ils protection ? Étant liés à Jéhovah par une alliance, ils devraient compter sur son aide (Exode 19:5, 6). C’est ce que fit le roi David. Il déclara en effet : “ Jéhovah est mon rocher, ma forteresse et Celui qui me fait échapper. ” (2 Samuel 22:2). Mais au VIIIe siècle avant notre ère, il est manifeste que beaucoup ne mettent pas leur confiance en Jéhovah, et qu’il n’est pas leur forteresse. Ils préfèrent se fier à l’Égypte et à l’Éthiopie, en espérant que ces deux nations offriront un rempart contre l’invasion assyrienne qui point à l’horizon. Ils se trompent lourdement.

2 Par l’intermédiaire de son prophète Isaïe, Jéhovah prévient son peuple qu’il court au désastre en cherchant refuge auprès de l’Égypte ou de l’Éthiopie. Les paroles inspirées du prophète donnent une leçon salutaire à ses contemporains et renferment une leçon précieuse pour nous sur l’importance de mettre sa confiance en Jéhovah.

Un pays meurtrier

3 Les Assyriens étaient renommés pour leur puissance militaire. On lit dans le livre Ancient Cities : “ Ils rendaient un culte à la force et n’adressaient leurs prières qu’à de colossales statues de pierre, lions et taureaux, dont les membres massifs, les ailes d’aigles et les têtes humaines étaient des symboles de force, de courage et de victoire. Combattre était l’affaire de la nation, et les prêtres ne cessaient de fomenter la guerre. ” Ce n’est pas pour rien que Nahoum, un des prophètes de la Bible, qualifie Ninive, la capitale de l’Assyrie, de “ ville meurtrière ”. — Nahoum 3:1.

4 À la guerre, les Assyriens étaient d’une cruauté hors du commun. Des reliefs de l’époque représentent des

guerriers assyriens conduisant leurs captifs au bout de crochets qui leur transpercent le nez ou les lèvres. Avec leurs lances, ils rendaient aveugles certains prisonniers. Une inscription raconte une conquête au cours de laquelle l’armée assyrienne découpa ses captifs en morceaux et fit deux tas en dehors de la ville, un tas de têtes et un de membres. Les enfants des vaincus étaient passés par le feu. La crainte qu’inspirait leur cruauté donnait sans aucun doute un avantage militaire aux Assyriens, car elle dissuadait de résister ceux qui se trouvaient sur le chemin de leurs armées.

La guerre contre Ashdod

5 Aux jours d’Isaïe, l’Empire assyrien atteignit un apogée sous le règne de Sargon. [Note : Les historiens appellent ce roi

Sargon II. Un roi précédent, non d’Assyrie, mais

de Babylone, est nommé “ Sargon Ier

”.] Les critiques ont douté pendant des années de l’existence de ce monarque, car ils n’avaient vu aucune mention de lui dans les documents profanes. Mais les archéologues ont fini par mettre au jour les ruines du palais de Sargon, ce qui a prouvé l’exactitude du récit biblique.

6 Isaïe retrace brièvement une des campagnes militaires de Sargon : “ Tartân vint à Ashdod, quand Sargon le roi d’Assyrie l’envoya, et [...] il entreprit de faire la guerre contre Ashdod et de s’en emparer. ” (Isaïe 20:1 [Note : “ Tartân ” n’est pas un nom, mais

un titre qui désigne le commandant en chef de l’armée assyrienne, probablement le deuxième

personnage le plus puissant de l’empire.]). Pourquoi Sargon ordonne-t-il d’attaquer la ville philistine d’Ashdod ? D’une part, la Philistie est alliée à l’Égypte, et Ashdod, où se dresse un temple de Dagôn, se situe sur la route qui longe la côte depuis l’Égypte jusqu’en Palestine. La ville se trouve donc à un endroit

stratégique. Sa prise peut être considérée comme une étape vers la conquête de l’Égypte. D’autre part, d’après les annales assyriennes, Azouri, le roi d’Ashdod, conspirait contre l’Assyrie. En conséquence, Sargon dépose le roi rebelle et le remplace par le jeune frère d’Azouri, Ahimiti. Cette mesure ne règle toutefois pas les choses. Une autre révolte éclate et, cette fois, Sargon intervient plus énergiquement. Il ordonne l’assaut d’Ashdod, qui est assiégée, puis conquise. Isaïe 20:1 fait probablement allusion à cet épisode.

7 La chute d’Ashdod jette une ombre sinistre sur ses voisins, notamment sur Juda. Jéhovah sait que son peuple a tendance à s’appuyer sur “ un bras de chair ”, sur l’Égypte ou sur l’Éthiopie au sud. C’est pourquoi il charge Isaïe de mettre en scène un avertissement véhément. — 2 Chroniques 32:7, 8.

“ Nu et pieds nus ”

8 Jéhovah dit à Isaïe : “ Va, et tu devras dénouer la toile de sac de dessus tes hanches ; tu devras retirer tes sandales de dessus tes pieds. ” Isaïe obéit à l’ordre de Jéhovah. “ Il se mit à faire ainsi, circulant nu et pieds nus. ” (Isaïe 20:2). La toile de sac est un vêtement grossier que portaient les prophètes, quelquefois lorsqu’ils transmettaient un message d’avertissement. On la portait aussi en période de crise ou après avoir appris une nouvelle catastrophique (2 Rois 19:2 ; Psaume 35:13 ; Daniel 9:3). Isaïe circule-t-il nu dans le sens où il ne porte absolument rien qui le protège ? Pas nécessairement. Le mot hébreu traduit par “ nu ” peut également s’appliquer à quelqu’un qui n’est vêtu qu’en partie ou légèrement (1 Samuel 19:24, note). Il se peut donc qu’Isaïe ait simplement

enlevé son vêtement de dessus et qu’il ait conservé la tunique courte qui se portait d’ordinaire à même le corps. Les hommes captifs sont souvent représentés dans cette tenue sur les sculptures assyriennes.

9 La signification de l’action inhabituelle d’Isaïe ne reste pas inexpliquée : “ Puis Jéhovah dit : ‘ De même que mon serviteur Isaïe a circulé nu et pieds nus pendant trois ans, en signe et présage contre l’Égypte et contre l’Éthiopie, ainsi le roi d’Assyrie conduira le groupe des captifs de l’Égypte et les exilés de l’Éthiopie, garçons et vieillards, nus et pieds nus, et les fesses dénudées, la nudité de l’Égypte. ’ ” (Isaïe 20:3, 4). Ainsi, les Égyptiens et les Éthiopiens seront sous peu emmenés captifs. Aucun n’y échappera. Même ‘ les garçons et les vieillards ’, autrement dit les enfants et les personnes âgées, seront dépouillés de tous leurs biens et emmenés en exil. Au moyen de cette image sinistre, Jéhovah avertit les habitants de Juda de l’inutilité de mettre leur confiance dans l’Égypte et l’Éthiopie. La chute de ces nations mènera à leur “ nudité ”, leur humiliation complète.

L’espoir s’évanouit, la beauté se flétrit

10 Ensuite, Jéhovah dépeint prophétiquement la réaction de ses serviteurs lorsqu’ils s’apercevront que l’Égypte et l’Éthiopie, en qui ils auront pensé se réfugier, sont impuissantes devant les Assyriens. “ Ils seront terrifiés et auront honte de l’Éthiopie vers qui ils regardaient avec espoir, et de l’Égypte, leur beauté. Et l’habitant de ce pays côtier ne manquera pas de dire en ce jour-là : ‘ Voilà où en est ce vers quoi nous

regardions avec espoir, ce vers quoi nous fuyions pour de l’aide, afin d’être délivrés, à cause du roi d’Assyrie ! Et nous, comment échapperons-nous ? ’ ” — Isaïe 20:5, 6.

11 En comparaison des puissances égyptienne et éthiopienne, Juda a l’allure d’une simple bande de pays côtier. Peut-être certains habitants de “ ce pays côtier ” sont-ils séduits par la beauté de l’Égypte : ses pyramides impressionnantes, ses temples imposants et ses villas spacieuses entourées de jardins, de vergers et de bassins. La splendide architecture de l’Égypte semble être un gage de stabilité et de permanence. Il est certainement impossible que ce pays soit dévasté. Les Juifs sont probablement éblouis aussi par les archers, les chars et les cavaliers d’Éthiopie.

12 Avec l’avertissement mis en scène par Isaïe et les paroles prophétiques de Jéhovah, tous ceux qui prétendent servir Dieu et qui sont tentés de mettre leur confiance dans l’Égypte et l’Éthiopie ont de quoi réfléchir sérieusement. Il vaut tellement mieux placer sa confiance en Jéhovah qu’en l’homme tiré du sol (Psaumes 25:2 ; 40:4) ! Les événements se succèdent. Juda souffre terriblement entre les mains du roi d’Assyrie ; par la suite, la nation voit son temple et sa capitale détruits par Babylone. Néanmoins, “ un dixième ”, “ une semence sainte ”, subsiste, comme la souche d’un gros arbre (Isaïe 6:13). Au moment venu, le message d’Isaïe fortifiera grandement la foi de ce petit groupe qui garde confiance en Jéhovah.

Mettez votre confiance en Jéhovah

13 L’avertissement du livre d’Isaïe concernant l’inutilité de mettre sa confiance dans l’Égypte et l’Éthiopie

n’est pas seulement historique. Il a une valeur pratique pour notre époque. Nous vivons “ des temps critiques, difficiles à supporter ”. (2 Timothée 3:1.) Les crises financières, la pauvreté généralisée, l’instabilité politique, les troubles civils et les guerres à grande ou à petite échelle ont des effets dévastateurs non seulement sur ceux qui rejettent la domination de Dieu, mais encore sur les adorateurs de Jéhovah. La question qui se pose à chacun est donc : ‘ Auprès de qui rechercherai-je de l’aide ? ’

14 Certains sont peut-être impressionnés par les génies de la finance, les hommes politiques ou les scientifiques qui se font fort de résoudre les problèmes de l’homme grâce à l’ingéniosité et à la technologie humaines. Pourtant, la Bible dit franchement : “ Mieux vaut se réfugier en Jéhovah que mettre sa confiance dans les nobles. ” (Psaume 118:9). Tous les projets humains visant à établir la paix et la sécurité échoueront pour cette bonne raison énoncée par le prophète Jérémie : “ Je sais bien, ô Jéhovah, qu’à l’homme tiré du sol n’appartient pas sa voie. Il n’appartient pas à l’homme qui marche de diriger son pas. ” — Jérémie 10:23.

15 Il est donc impératif que les serviteurs de Dieu ne se laissent pas impressionner par la force ou la sagesse apparentes du monde (Psaume 33:10 ; 1 Corinthiens 3:19, 20). L’unique espoir pour l’humanité en détresse réside en son Créateur, Jéhovah. Ceux qui mettent leur confiance en lui seront sauvés, car l’apôtre Jean écrivit sous inspiration : “ Le monde est en train de passer, et son désir aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours. ” — 1 Jean 2:17.

*** ip-1 chap. 17 p. 215-229 ***

“ Babylone est tombée ! ”

Isaïe 21:1-17

En un sens, la Bible ressemble à une grande œuvre musicale qui comporte un thème dominant et des thèmes mineurs introduits pour ajouter à la particularité de l’ensemble. La Bible comporte en effet un thème principal : la justification de la souveraineté de Jéhovah par le moyen du Royaume messianique. Et elle contient par ailleurs d’autres thèmes importants qui reviennent. L’un d’eux est la chute de Babylone.

2 Ce thème est présenté pour la première fois en Isaïe chapitres 13 et 14. Il revient au chapitre 21, puis de nouveau aux chapitres 44 et 45. Un siècle plus tard, Jérémie s’étend sur le même thème, auquel le livre de la Révélation apporte une conclusion retentissante (Jérémie 51:60-64 ; Révélation 18:1–19:4). Tout étudiant de la Bible sérieux doit s’intéresser à ce thème subsidiaire, mais important, de la Parole de Dieu. Isaïe chapitre 21 est utile sous ce rapport, puisqu’il renferme des détails fascinants sur la chute prophétisée de cette grande puissance mondiale. Nous verrons par la suite qu’Isaïe chapitre 21 met en évidence un autre thème important de la Bible, un thème qui aide les chrétiens d’aujourd’hui à jauger leur vigilance.

“ Une vision sévère ”

3 Isaïe chapitre 21 s’ouvre sur une note alarmante : “ La déclaration contre le désert de la mer : Comme des ouragans dans le sud quand ils passent, cela vient du désert, d’un pays redoutable. ” (Isaïe 21:1).

Babylone est à cheval sur l’Euphrate ; sa moitié orientale s’étend entre les deux grands fleuves que sont l’Euphrate et le Tigre. Elle est assez éloignée de la mer. Pourquoi, dans ce cas, est-elle appelée “ le désert de la mer ” ? Parce que dans la région de Babylone avait lieu une crue annuelle, qui créait une vaste “ mer ” marécageuse. Toutefois, les Babyloniens ont maîtrisé ce désert d’eau en mettant au point un système complexe de digues, d’écluses et de canaux. Ils se servent ingénieusement des eaux dans le système de défense de la ville. Néanmoins, aucun ouvrage humain ne fera échapper Babylone au jugement divin. Elle était un désert, elle redeviendra un désert. Le malheur est en route ; il se prépare comme l’une de ces violentes tempêtes venant du désert redoutable au sud qui se déchaînent parfois sur Israël. — Voir Zekaria 9:14.

4 Comme nous l’avons appris au chapitre 14 du présent ouvrage, la Babylone antique a un pendant moderne, “ Babylone la Grande ”, l’empire universel de la fausse religion. Dans le livre de la Révélation, un lien est également établi entre Babylone la Grande d’une part, et “ un désert ” et des “ eaux ” d’autre part. Un ange transporte l’apôtre Jean dans un désert pour lui montrer Babylone la Grande. Il lui dit qu’elle “ est assise sur les eaux nombreuses ”, qui représentent “ des peuples, et des foules, et des nations, et des langues ”. (Révélation 17:1-3, 5, 15.) Depuis toujours, le soutien populaire est essentiel à la survie de la fausse religion, mais ces “ eaux ” ne la protégeront pas à la fin. Comme son pendant antique, elle finira vide, abandonnée et désolée.

5 Aux jours d’Isaïe, Babylone n’est pas encore la puissance mondiale dominante, mais Jéhovah sait déjà que lorsque son tour viendra elle abusera de son pouvoir. Isaïe poursuit : “ Une vision sévère m’a été révélée : Le traître trahit, le pillard pille. ” (Isaïe 21:2a). Babylone pillera effectivement et trahira les nations qu’elle conquerra, y compris Juda. Les Babyloniens mettront Jérusalem à sac, saccageront son temple et emmèneront ses habitants en captivité à Babylone. Là, on trahira les captifs impuissants, on se moquera de leur foi et on ne leur donnera aucun espoir de retourner dans leur pays. — 2 Chroniques 36:17-21 ; Psaume 137:1-4.

6 Babylone mérite donc amplement cette “ vision sévère ”, qui impliquera des temps difficiles pour elle. Isaïe ajoute : “ Monte, ô Élam ! Assiège, ô Médie ! J’ai fait cesser tous les soupirs causés par elle. ” (Isaïe 21:2b). Ceux que l’empire traître opprime connaîtront le soulagement. Enfin, leurs soupirs vont cesser (Psaume 79:11, 12) ! Par quel moyen le soulagement viendra-t-il ? Isaïe cite deux nations qui attaqueront Babylone : l’Élam et la Médie. Deux siècles plus tard, en 539 avant notre ère, Cyrus le Perse conduira une armée de Perses et de Mèdes coalisés contre Babylone. Quant à l’Élam, les monarques perses posséderont au moins une partie de ce pays avant 539. [Note : Le roi de Perse Cyrus

était parfois appelé “ roi d’Anshan ”. Anshan était une région ou une ville en Élam. Peut-être les Israélites de l’époque d’Isaïe (le VIII

e siècle

avant notre ère) ne connaissaient-ils pas la Perse, alors qu’ils connaissaient l’Élam. Cela expliquerait qu’en l’occurrence Isaïe mentionne

l’Élam au lieu de la Perse.] Les armées perses comprendront donc des Élamites.

7 Remarquez à présent en quels termes Isaïe décrit l’effet que la vision produit sur lui : “ C’est pourquoi mes hanches sont devenues pleines de douleurs violentes. Des convulsions m’ont saisi, comme les convulsions d’une femme qui accouche. J’ai perdu contenance, si bien que je n’entends pas ; je me suis troublé, si bien que je ne vois pas. Mon cœur a erré ; un frisson m’a épouvanté. Le crépuscule — que j’aimais — s’est changé pour moi en tremblement. ” (Isaïe 21:3, 4). Le prophète semble aimer le crépuscule, un moment propice à réfléchir tranquillement. Mais la tombée de la nuit a maintenant perdu son charme ; elle n’apporte que peur, douleur et tremblement. Le prophète souffre de convulsions semblables à celles d’une femme en travail, et son cœur “ a erré ”. Un bibliste rend cette phrase par “ mon cœur bat violemment ”, en faisant remarquer que l’expression désigne “ un battement fiévreux et irrégulier du pouls ”. Pourquoi une telle détresse ? Les sentiments d’Isaïe sont sans doute prophétiques. La nuit du 5 au 6 octobre 539 avant notre ère, les Babyloniens seront pris d’une terreur similaire.

8 Lorsque la nuit tombe en cette soirée fatidique, la terreur est bien le dernier sentiment que les Babyloniens éprouvent. Quelque deux siècles à l’avance, Isaïe prédit : “ Qu’on dresse la table, qu’on fixe l’emplacement des sièges, qu’on mange, qu’on boive ! ” (Isaïe 21:5a). L’arrogant roi Belshatsar donne un festin. On place des sièges pour mille de ses grands, ainsi que pour de nombreuses épouses et concubines (Daniel 5:1, 2). Les ripailleurs savent qu’une armée campe devant les murailles, mais ils sont persuadés que leur ville est imprenable. Il est

impossible de la renverser, avec ses murailles imposantes et son fossé profond ; c’est impensable, avec tous les dieux qu’elle possède. Puisqu’il en est ainsi, “ qu’on mange, qu’on boive ” ! Belshatsar s’enivre, et il n’est probablement pas le seul. Les hauts fonctionnaires semblent en effet hébétés, puisqu’il faut les secouer d’après la suite des paroles prophétiques d’Isaïe.

9 “ Levez-vous, princes, oignez le bouclier. ” (Isaïe 21:5b). D’un coup, la fête est terminée. Les princes doivent se secouer. Le vieux prophète Daniel a été demandé, si bien qu’il voit le roi de Babylone, Belshatsar, jeté par Jéhovah dans une terreur telle que la décrit Isaïe. Les grands du roi sont plongés dans la confusion au moment où les armées coalisées des Mèdes, des Perses et des Élamites passent les défenses de la ville. Babylone tombe en peu de temps. Mais que signifie “ oignez le bouclier ” ? La Bible qualifie quelquefois de bouclier le roi d’une nation, car le roi est le défenseur et le protecteur du pays [Note :

De nombreux commentateurs de la Bible pensent que l’expression “ oignez le bouclier ” se rapporte à l’habitude des soldats de l’Antiquité d’huiler leurs boucliers en cuir avant une bataille afin que les projectiles ricochent dessus. Cette interprétation est plausible, mais on notera que la nuit où la ville tomba les Babyloniens n’eurent guère le temps d’engager un combat, encore moins de s’y préparer en graissant leurs

boucliers.] (Psaume 89:18). Dans ce verset, par conséquent, Isaïe prédit certainement qu’il faudra un nouveau roi. Pour quelle raison ? Parce que Belshatsar est tué “ cette nuit-là ”. Il est donc nécessaire d’‘ oindre le bouclier ’, d’établir un nouveau roi. — Daniel 5:1-9, 30.

10 Tous ceux qui aiment le vrai culte trouvent ce récit réconfortant. La Babylone moderne, Babylone la Grande,

se caractérise autant par la traîtrise et le pillage que son pendant antique. Aujourd’hui encore, les chefs religieux conspirent pour que les Témoins de Jéhovah soient interdits, persécutés et soumis à des taxes punitives. Mais cette prophétie nous rappelle que Jéhovah voit toute cette traîtrise, et qu’il ne la laissera pas impunie. Il anéantira toutes les religions qui donnent une mauvaise image de lui et qui maltraitent son peuple (Révélation 18:8). Est-ce possible ? Il nous suffit, pour bâtir notre foi, d’examiner comment ses avertissements concernant la chute de la Babylone antique et de son pendant moderne se sont déjà accomplis.

“ Elle est tombée ! ”

11 Jéhovah s’adresse maintenant au prophète. Isaïe raconte : “ Voici ce que m’a dit Jéhovah : ‘ Va, poste un guetteur, pour qu’il annonce ce qu’il voit. ’ ” (Isaïe 21:6). Ces paroles introduisent un autre thème important de ce chapitre : celui du guetteur ou garde. Ce thème intéresse tous les vrais chrétiens d’aujourd’hui, car Jésus a encouragé ses disciples à ‘ veiller ’. “ L’esclave fidèle et avisé ” n’a jamais cessé de dire ce qu’il voit au sujet de la proximité du jour de jugement de Dieu et des dangers que comporte le monde corrompu (Matthieu 24:42, 45-47). Que voit le guetteur de la vision d’Isaïe ? “ Il vit un char avec une paire de coursiers, un char avec des ânes, un char avec des chameaux. Et il prêta bien attention, avec grande attention. ” (Isaïe 21:7). Ces chars, un de chaque sorte, représentent probablement des colonnes de chars qui avancent en formation de combat à la vitesse de coursiers entraînés. Le char avec des ânes et celui avec des chameaux représentent pertinemment les deux puissances, la Médie et la

Perse, qui s’uniront pour attaquer. L’Histoire confirme en outre que l’armée perse utilisait des ânes et des chameaux à la guerre.

12 Ensuite, le guetteur reçoit l’ordre de faire un rapport : “ Il cria, comme un lion : ‘ Sur la tour de garde, ô Jéhovah, je me tiens constamment pendant le jour, et à mon poste de garde je suis posté toutes les nuits. Mais voici qu’arrive un char avec des hommes, avec une paire de coursiers ! ’ ” (Isaïe 21:8, 9a). Le guetteur de la vision crie courageusement, “ comme un lion ”. Il faut du courage pour crier un message de jugement contre une nation aussi redoutable que Babylone. Il faut autre chose encore : de l’endurance. Le guetteur reste à son poste jour et nuit ; il ne relâche jamais sa vigilance. Pareillement, au cours des derniers jours, il faut du courage et de l’endurance à la classe du guetteur (Révélation 14:12). Tous les vrais chrétiens ont besoin de ces qualités.

13 Le guetteur de la vision d’Isaïe voit un char qui avance. Quelle est la nouvelle ? “ Il prit la parole et dit : ‘ Elle est tombée ! Babylone est tombée, et toutes les images taillées de ses dieux, il les a brisées à terre ! ’ ” (Isaïe 21:9b). Quel rapport enthousiasmant ! Enfin, la traîtresse qui pillait le peuple de Dieu est tombée ! [Note : La prophétie d’Isaïe relative à la chute de Babylone est si précise que certains critiques de la Bible ont avancé qu’elle dut être écrite après coup. Mais, comme l’indique l’hébraïsant Franz Delitzsch, une telle spéculation n’a pas lieu d’être si l’on admet qu’un prophète puisse être inspiré pour prédire des événements des siècles

à l’avance.] En quel sens, toutefois, les images taillées et les idoles de Babylone sont-elles brisées ? Les envahisseurs médo-perses pénétreront-ils dans les temples de la ville pour réduire en

poussière ses idoles innombrables ? Non, rien de pareil ne s’impose. Les dieux de Babylone seront brisés en ce sens que leur incapacité de protéger la ville sera révélée au grand jour. Et Babylone tombera lorsqu’elle ne pourra plus opprimer le peuple de Dieu.

14 Qu’en est-il de Babylone la Grande ? En orchestrant l’oppression des serviteurs de Dieu durant la Première Guerre mondiale, elle a réussi à les tenir en exil pendant un temps. Leur prédication s’est pour ainsi dire arrêtée. Le président de la Société Watch Tower et d’autres administrateurs ayant de grandes responsabilités ont été emprisonnés sur de fausses accusations. Mais en 1919 s’est produit un revirement stupéfiant. Les administrateurs ont été libérés de prison, le siège a été rouvert et la prédication est repartie. Babylone la Grande est alors tombée, en ce que l’emprise qu’elle avait sur le peuple de Dieu a été brisée. [Note : Voir La Révélation : le grand

dénouement est proche ! pages 164-9.] Dans la Révélation, cette chute est à deux reprises proclamée par un ange qui reprend la déclaration d’Isaïe 21:9. — Révélation 14:8 ; 18:2.

15 Isaïe conclut son message prophétique par une note compatissante à l’adresse de son peuple. Il déclare : “ Ô vous mes battus que l’on bat comme le grain et le fils de mon aire de battage, ce que j’ai entendu de la part de Jéhovah des armées, le Dieu d’Israël, je vous l’ai annoncé. ” (Isaïe 21:10). Dans la Bible, le battage du grain constitue souvent un symbole de la discipline et de l’affinage administrés au peuple de Dieu. Les membres du peuple de l’alliance de Dieu deviendront ‘ les fils de l’aire de battage ’ sur laquelle le blé est par la force séparé de la bale de sorte qu’il reste seulement les grains

affinés et désirables. Isaïe ne jubile pas à l’idée de cette discipline. Il éprouve au contraire de la compassion pour ces futurs ‘ fils de l’aire de battage ’, dont certains passeront leur vie entière en captivité à l’étranger.

16 N’est-ce pas un rappel utile à chacun de nous ? Dans la congrégation chrétienne aujourd’hui, certains ont peut-être tendance à manquer de compassion envers ceux qui agissent mal. Et il est fréquent que ceux qui sont disciplinés prennent mal cette discipline. Mais si nous gardons présent à l’esprit que Jéhovah discipline son peuple dans le but de l’affiner, nous ne déprécierons ni la discipline ni ceux qui la subissent humblement, et nous ne lui résisterons pas quand nous en serons l’objet. Acceptons la discipline de Dieu comme une expression de son amour. — Hébreux 12:6.

Interrogeons le guetteur

17 Le deuxième message prophétique d’Isaïe chapitre 21 met en avant le personnage du guetteur ou garde. Il commence ainsi : “ La déclaration contre Douma : On me crie de Séïr : ‘ Garde, où en est la nuit ? Garde, où en est la nuit ? ’ ” (Isaïe 21:11). Où est cette Douma ? Sans doute plusieurs villes portaient-elles ce nom aux temps bibliques, mais il n’est question d’aucune d’entre elles ici. Douma ne se trouve pas en Séïr, qui est un autre nom d’Édom. En revanche, “ Douma ” signifie “ Silence ”. Il semble donc que, comme dans la déclaration précédente, la région reçoive un nom présageant de son avenir. Édom, depuis longtemps un ennemi vindicatif du peuple de Dieu, finira dans le silence, le silence de la mort. Auparavant, toutefois, certains s’interrogeront avec inquiétude sur l’avenir.

18 Au moment de la rédaction d’Isaïe, Édom se trouve sur le chemin de la puissante armée assyrienne. Certains habitants d’Édom aimeraient vivement savoir quand la nuit de l’oppression prendra fin pour eux. Quelle est la réponse ? “ Le garde a dit : ‘ Le matin doit venir, et la nuit aussi. ’ ” (Isaïe 21:12a). Cela ne présage rien de bon pour Édom. Un semblant de matin s’annoncera à l’horizon, mais il sera bref, illusoire. La nuit (une nouvelle période sombre d’oppression) suivra rapidement le matin. L’image convient tout à fait à l’avenir d’Édom. L’oppression de l’Assyrie prendra fin, mais Babylone sera la puissance mondiale suivante et décimera Édom (Jérémie 25:17, 21 ; 27:2-8). Ce cycle se répétera. L’oppression babylonienne sera suivie de l’oppression perse, puis de l’oppression grecque. Il y aura ensuite un bref “ matin ” à l’époque romaine, lorsque les Hérodes (d’origine édomite) obtiendront le pouvoir à Jérusalem. Mais ce “ matin ” ne durera pas. Au bout du compte, Édom tombera définitivement dans le silence, disparaîtra de l’Histoire. Le nom Douma correspondra parfaitement à sa condition finale.

19 Le garde termine son bref message par ces paroles : “ Si vous voulez interroger, interrogez. Revenez ! ” (Isaïe 21:12b). L’expression “ Revenez ! ” se rapporte peut-être à la succession interminable de ‘ nuits ’ qui attend Édom. Ou bien le prophète invite peut-être les Édomites qui veulent échapper au sort de la nation à se repentir et à ‘ revenir ’ vers Jéhovah. Dans les deux cas, le garde invite à interroger encore.

20 Cette courte déclaration compte beaucoup pour les serviteurs de Jéhovah des temps modernes. [Note : Les

59 premières années où il a été publié, le périodique La Tour de Garde portait Isaïe 21:11 sur sa couverture. Le même verset a constitué le thème du dernier sermon écrit par Charles Russell, premier président de la Société Watch Tower (voir l’illustration de la page précédente).] Nous comprenons que l’humanité est plongée dans la nuit profonde de la cécité spirituelle et de l’éloignement de Dieu, qui aboutira à la destruction du système de choses actuel (Romains 13:12 ; 2 Corinthiens 4:4). Pendant cette nuit, toutes les étincelles d’espoir que les humains font jaillir en ce qui concerne la paix et la sécurité sont pareilles aux lueurs de l’aube, des lueurs illusoires que suivent des temps encore plus sombres. Une aube véritable approche : l’aube du Règne millénaire de Christ sur la terre. Mais tant que dure la nuit, nous devons suivre les directives de la classe du guetteur en demeurant vigilants sur le plan spirituel et en annonçant courageusement la proximité de la fin du présent système de choses corrompu. — 1 Thessaloniciens 5:6.

La nuit tombe sur la plaine désertique

21 La dernière déclaration d’Isaïe chapitre 21 se rapporte à “ la plaine désertique ”. Elle commence par ces mots : “ La déclaration contre la plaine désertique : Dans la forêt, dans la plaine désertique, vous passerez la nuit, ô caravanes des hommes de Dedân ! ” (Isaïe 21:13). La plaine désertique évoquée est sans doute l’Arabie, dans la mesure où la déclaration s’adresse à un certain nombre de tribus arabes. Le terme correspondant à “ plaine désertique ” est parfois rendu par “ soir ”, un mot très proche en hébreu. Certains sont d’avis qu’il s’agit d’un jeu de mots, comme si un soir sombre, une époque de troubles, allait tomber sur cette région. La déclaration s’ouvre sur une scène

nocturne dans laquelle passent les caravanes des hommes de Dedân, une des principales tribus arabes. Ces caravanes suivent les routes commerciales d’oasis en oasis, transportant des épices, des perles et d’autres richesses. Mais dans ce verset, nous les voyons obligées de quitter les chemins fréquentés pour se cacher pendant les nuits. Pourquoi ?

22 Isaïe explique : “ À la rencontre de l’assoiffé, apportez de l’eau. Ô habitants du pays de Téma, abordez le fugitif avec du pain pour lui. Car à cause des épées ils ont pris la fuite, à cause de l’épée dégainée, à cause de l’arc tendu et à cause du poids de la guerre. ” (Isaïe 21:14, 15). Ainsi, le fardeau écrasant de la guerre tombera sur ces tribus arabes. Téma, situé près d’une des oasis les mieux arrosées de la région, est contraint d’apporter de l’eau et du pain aux infortunés réfugiés réchappés de la guerre. Quand ces troubles surviendront-ils ?

23 Isaïe poursuit : “ Voici ce que m’a dit Jéhovah : ‘ Dans un délai d’une année encore — selon les années d’un salarié —, oui toute la gloire de Qédar prendra fin. Et ceux qui resteront du nombre des archers, les hommes forts des fils de Qédar, deviendront peu nombreux, car Jéhovah lui-même, le Dieu d’Israël, l’a dit. ’ ” (Isaïe 21:16, 17). La tribu de Qédar est si importante qu’elle représente parfois l’Arabie entière. Jéhovah a décidé que le nombre des archers et des hommes forts de cette tribu diminuera, au point qu’ils ne seront plus qu’un reste. Quand cela ? “ Dans un délai d’une année encore ”, pas davantage, de même qu’un salarié ne travaille que le temps pour lequel il est payé. On ne sait pas exactement comment toutes ces paroles

s’accomplirent. Deux souverains assyriens, Sargon II et Sennakérib, prétendirent avoir soumis l’Arabie. L’un ou l’autre décima peut-être les fières tribus arabes, conformément à la prédiction.

24 En tout état de cause, nous pouvons être sûrs que cette prophétie se réalisa à la lettre. Rien ne peut l’attester avec plus de force que les paroles de conclusion de la déclaration : “ Jéhovah lui-même, le Dieu d’Israël, l’a dit. ” Aux yeux des contemporains d’Isaïe, il est peut-être improbable que Babylone prenne la place de l’Assyrie, puis perde le pouvoir au cours d’une seule soirée de réjouissances et de débauche. Il leur semble peut-être tout aussi improbable que le puissant Édom finisse dans le silence de la mort ou qu’une nuit de difficultés et de privations tombe sur les riches tribus arabes. Mais

Jéhovah dit que cela aura lieu, et cela a lieu. Aujourd’hui, Jéhovah nous dit que l’empire universel de la fausse religion sera réduit à rien. Ce n’est pas une simple éventualité ; c’est une certitude. Jéhovah lui-même l’a dit.

25 Imitons donc le guetteur. Demeurons vigilants, comme si nous étions postés sur une tour de garde élevée, scrutant tout signe de danger à l’horizon. Collaborons étroitement avec la classe fidèle du guetteur, le reste des chrétiens oints qui vivent sur la terre aujourd’hui. À leurs côtés, crions courageusement ce que nous voyons : les signes convaincants que Christ règne au ciel, qu’il mettra bientôt fin à la longue et sombre nuit d’éloignement de Dieu et qu’ensuite il inaugurera l’aube véritable, le Règne millénaire sur la terre transformée en paradis.

*** ip-1 chap. 18 p. 230-243 ***

Des leçons relatives à l’infidélité

Isaïe 22:1-25

Imaginez ce que représentait se trouver à l’intérieur d’une ville assiégée dans l’Antiquité. L’ennemi se tient devant les murailles ; il est fort et impitoyable. Vous savez qu’il a déjà renversé d’autres villes. Il est maintenant déterminé à conquérir et à piller la vôtre, à violer et à tuer ses habitants. Ses armées sont bien trop puissantes pour que vous vous mesuriez à elles ; il ne vous reste qu’à espérer que les murailles de la ville les tiendront à distance. En jetant un œil par-dessus les murailles, vous voyez les tours de siège que l’ennemi a apportées. Il a aussi des engins de siège qui peuvent lancer de grosses pierres et

démolir vos défenses. Vous voyez ses béliers et ses échelles d’escalade, ses archers et ses chars, ses hordes de soldats. Le spectacle est terrifiant.

2 En Isaïe chapitre 22, il est question d’un tel siège, d’un siège contre Jérusalem. Quand a-t-il lieu ? Il est difficile de désigner un siège qui ait correspondu à tous les détails dépeints. La prophétie s’entend sans doute mieux comme une description générique des divers sièges que subira Jérusalem, comme un avertissement général de ce qui l’attend.

3 Que font les habitants de Jérusalem lorsque le siège décrit par Isaïe est mis devant leur ville ? Crient-ils vers Jéhovah, le supplient-ils de les sauver, puisqu’ils sont en alliance avec lui ? Non, ils se montrent des plus

insensés, comme nombre de ceux qui prétendent adorer Dieu aujourd’hui.

Une ville assiégée

4 Dans le chapitre 21 d’Isaïe, chacun des trois messages de jugement a été introduit par l’expression “ la déclaration ”. (Isaïe 21:1, 11, 13.) Le chapitre 22 commence de la même manière : “ La déclaration concernant la vallée de la vision : Qu’as-tu donc que tu sois montée tout entière sur les toits ? ” (Isaïe 22:1). “ La vallée de la vision ” désigne Jérusalem. La ville est qualifiée de vallée parce que, bien qu’elle se situe en hauteur, elle est entourée de montagnes plus hautes. Elle est associée à “ la vision ” étant donné que Dieu y transmet de nombreuses visions et révélations. Pour cette raison, ses habitants devraient prêter attention aux paroles de Jéhovah. Mais ils ne tiennent pas compte de lui et se sont égarés dans le faux culte. L’ennemi qui assiège la ville est un instrument avec lequel Dieu exécute son jugement contre son peuple rebelle. — Deutéronome 28:45, 49, 50, 52.

5 Remarquez que les habitants de Jérusalem ‘ sont montés tout entiers sur les toits ’ de leurs maisons. Dans l’Antiquité, les toits des habitations israélites étaient plats, et les familles s’y réunissaient souvent. Isaïe ne précise pas pourquoi les habitants de Jérusalem le font en la circonstance, mais ses paroles montrent qu’il le désapprouve. Ils sont donc probablement montés sur les toits pour invoquer leurs faux dieux. Ils ont cette habitude dans les années qui précèdent 607 avant notre ère, date de la destruction de Jérusalem. — Jérémie 19:13 ; Tsephania 1:5.

6 Isaïe continue : “ Tu étais pleine de tumulte, ville agitée, cité en liesse. Tes tués ne sont pas les tués par

l’épée, ni les morts au combat. ” (Isaïe 22:2). Des multitudes ont afflué dans la ville, si bien qu’elle est en tumulte. Les gens qui circulent dans les rues sont bruyants et ont peur. Certains sont néanmoins en liesse, peut-être parce qu’ils se sentent en sécurité ou parce qu’ils pensent que le danger s’éloigne. [Note : En 66 de notre ère, de

nombreux Juifs furent en liesse quand les armées romaines qui assiégeaient Jérusalem se

retirèrent.] Mais c’est de la folie d’exulter en un moment pareil. Beaucoup de ceux qui sont dans la ville vont mourir d’une mort bien plus cruelle que du tranchant de l’épée. Une ville assiégée n’est plus ravitaillée. Les réserves qu’elle contient s’amenuisent. La famine et la surpopulation favorisent des épidémies. Nombre des occupants de Jérusalem mourront de faim et de maladie. Cette situation se reproduit en 607 avant notre ère et en 70 de notre ère. — 2 Rois 25:3 ; Lamentations 4:9, 10 [Note : D’après

Josèphe, historien du Ier

siècle, la famine fut si grave dans Jérusalem en 70 de notre ère que les gens mangeaient du cuir, de l’herbe et du foin. Dans au moins un cas, une mère fit rôtir

son propre fils pour le manger.].

7 Quel exemple les chefs de Jérusalem donnent-ils en cette période critique ? Isaïe répond : “ Tous tes dictateurs ont fui en même temps. Sans qu’on ait eu à tirer de l’arc, ils ont été faits prisonniers. Tous ceux des tiens qu’on a trouvés ont été faits prisonniers ensemble. Ils s’étaient enfuis au loin. ” (Isaïe 22:3). Les chefs et les hommes forts s’enfuient, puis se font prendre. Sans même qu’on bande un arc contre eux, ils sont capturés et emmenés prisonniers. Cela se produit en 607 avant notre ère. Après qu’une brèche est pratiquée dans la muraille de Jérusalem, le roi Tsidqiya s’enfuit de nuit avec ses hommes forts. L’ennemi l’apprend, les poursuit et les rattrape

dans les plaines de Jéricho. Les hommes forts se dispersent. On se saisit de Tsidqiya, on le rend aveugle, on le lie avec des entraves de cuivre, puis on l’emmène à Babylone (2 Rois 25:2-7). Son infidélité a des conséquences bien tragiques.

La consternation devant le malheur

8 Cette prophétie remue profondément Isaïe. Il déclare : “ Détournez de moi vos regards. Je veux exprimer mon amertume par des pleurs. N’insistez pas pour me consoler au sujet du pillage de la fille de mon peuple. ” (Isaïe 22:4). Isaïe a été attristé par le sort prophétisé pour Moab et Babylone (Isaïe 16:11 ; 21:3). Sa consternation, sa lamentation sont encore plus intenses à l’idée du désastre qui va fondre sur son peuple. Il est inconsolable. Pourquoi ? “ Car c’est le jour de confusion, d’écrasement et de désarroi, que le Souverain Seigneur, Jéhovah des armées, a dans la vallée de la vision. Il y a celui qui démantèle la muraille, et le cri vers la montagne. ” (Isaïe 22:5). Jérusalem sera dans la confusion la plus totale. Les gens erreront, pris de panique. Quand l’ennemi commencera à ouvrir une brèche dans les murailles, on entendra un “ cri vers la montagne ”. Cela signifie-t-il que les habitants de la ville crieront vers Dieu dans son saint temple sur le mont Moria ? Peut-être. Toutefois, étant donné leur infidélité, cela signifie sans doute simplement que leurs cris de terreur se répercuteront dans les montagnes voisines.

9 Quelle sorte d’ennemi menace Jérusalem ? Isaïe le précise : “ Élam a pris le carquois, dans le char de l’homme tiré du sol, avec des coursiers ; oui, Qir met le bouclier à découvert. ” (Isaïe 22:6). Les ennemis

sont armés de la tête aux pieds. Leurs archers ont les carquois remplis de flèches. Les guerriers préparent leurs boucliers pour la bataille. Ils ont des chars et des chevaux habitués à la guerre. L’armée comprend des soldats de l’Élam, situé au nord de ce qui est aujourd’hui le golfe Persique, et de Qir, probablement proche de l’Élam. La mention de ces pays révèle que les envahisseurs viennent de très loin. Elle indique aussi que les archers élamites ont peut-être fait partie de l’armée qui a menacé Jérusalem aux jours de Hizqiya.

Les tentatives de défense

10 Isaïe décrit la situation qui se met en place : “ Il arrivera que les meilleures de tes basses plaines se rempliront bel et bien de chars, que vraiment les coursiers prendront position à la porte et qu’on enlèvera le voile de Juda. ” (Isaïe 22:7, 8a). Les plaines des environs de Jérusalem grouillent de chars et de chevaux, qui se préparent à attaquer les portes de la ville. Qu’est-ce que “ le voile de Juda ” qui est enlevé ? Il s’agit certainement d’une porte de la ville, dont la prise est mauvais signe pour les défenseurs. [Note : “ Le voile de Juda ” peut aussi désigner une autre chose qui protège la ville, par exemple les forteresses dans lesquelles les armes sont

entreposées et les soldats cantonnés.] Quand ce voile défensif est enlevé, la ville est à la merci de ses attaquants.

11 Isaïe s’arrête à présent sur ce que les Juifs tentent pour se défendre. La première idée qui leur vient est : des armes ! “ Tu regarderas en ce jour-là vers l’arsenal de la maison de la forêt et, à coup sûr, vous verrez les brèches de la Cité de David, car elles seront vraiment nombreuses. Vous amasserez les eaux de la piscine inférieure. ” (Isaïe 22:8b, 9). Les armes sont entreposées dans l’arsenal de la

maison de la forêt. Cet arsenal a été construit par Salomon. Étant donné qu’il l’a été avec des cèdres du Liban, on l’a appelé “ la Maison de la Forêt du Liban ”. (1 Rois 7:2-5.) On examine les brèches dans la muraille. On amasse de l’eau, une mesure défensive indispensable, car les gens ont besoin d’eau pour vivre ; sans eau, une ville ne peut résister. Notez toutefois qu’on ne lit nulle part que le peuple recherche la délivrance auprès de Jéhovah. Il compte plutôt sur ses ressources. Ne commettons jamais cette erreur ! — Psaume 127:1.

12 Que peut-on faire à ces brèches dans la muraille ? “ Oui, vous compterez les maisons de Jérusalem. Vous abattrez aussi les maisons pour rendre inaccessible la muraille. ” (Isaïe 22:10). On examine les maisons pour déterminer lesquelles démolir afin d’avoir des matériaux pour réparer les brèches. On espère empêcher ainsi l’ennemi de se rendre entièrement maître de la muraille.

Un peuple sans foi

13 “ Vous devrez faire un bassin collecteur entre les deux murs pour les eaux de l’ancienne piscine. Mais vous ne regarderez nullement le Grand Auteur de tout cela, et celui qui le formait depuis longtemps, non vous ne le verrez pas. ” (Isaïe 22:11). Les efforts fournis pour amasser de l’eau, mentionnés ici et au verset 9, rappellent la mesure prise par le roi Hizqiya en vue de protéger la ville contre les envahisseurs assyriens (2 Chroniques 32:2-5). Cependant, les habitants de la ville dans cette prophétie d’Isaïe sont résolument sans foi. Ils cherchent à défendre leur ville, mais, contrairement à Hizqiya, ils ne pensent pas du tout au Créateur.

14 Isaïe continue : “ Le Souverain Seigneur, Jéhovah des armées, appellera en ce jour-là aux pleurs et au deuil, à la calvitie et à se ceindre d’une toile de sac. Mais, voyez : l’allégresse et la joie ! On tue des bovins et on abat des moutons, on mange de la viande et on boit du vin : ‘ Qu’on mange et qu’on boive, car demain nous mourrons. ’ ” (Isaïe 22:12, 13). Les habitants de Jérusalem ne manifestent aucun remords de s’être rebellés contre Jéhovah. Ils ne pleurent pas, ne se coupent pas les cheveux ni ne portent de toile de sac en signe de repentir. S’ils le faisaient, Jéhovah leur épargnerait probablement les horreurs qui les attendent. Ils préfèrent s’abandonner aux plaisirs des sens. On retrouve aujourd’hui le même état d’esprit chez de nombreuses personnes qui n’ont pas foi en Dieu. Comme elles n’ont aucune espérance, ni de ressusciter, ni de vivre sur la terre transformée en paradis, elles ne se refusent rien, en disant : “ Mangeons et buvons, car demain il nous faudra mourir. ” (1 Corinthiens 15:32). Que ces gens sont myopes ! Si seulement ils mettaient leur confiance en Jéhovah ! Ils auraient une espérance solide. — Psaume 4:6-8 ; Proverbes 1:33.

15 Les habitants assiégés de Jérusalem ne connaîtront pas la sécurité. Isaïe déclare : “ Jéhovah des armées s’est révélé à mes oreilles : ‘ “ Pour cette faute propitiation ne sera pas faite en votre faveur jusqu’à ce que vous mouriez ”, a dit le Souverain Seigneur, Jéhovah des armées. ’ ” (Isaïe 22:14). Le peuple a le cœur tellement endurci qu’il ne sera pas pardonné. Il mourra à coup sûr. C’est une certitude. Le Souverain Seigneur, Jéhovah des armées, l’a dit. En accomplissement des paroles

prophétiques d’Isaïe, le malheur frappe deux fois la Jérusalem infidèle. Elle est détruite par les armées de Babylone, et plus tard par celles de Rome. De la même manière, le malheur frappera la chrétienté infidèle, dont les membres prétendent adorer Dieu, mais en réalité le renient par leurs œuvres (Tite 1:16). Les péchés de la chrétienté, comme ceux des autres religions du monde qui font fi des voies justes de Dieu, “ se sont amoncelés jusqu’au ciel ”. De même que la faute de la Jérusalem apostate, leur faute est si grande qu’il est impossible de faire propitiation pour elles. — Révélation 18:5, 8, 21.

Un intendant égoïste

16 Le prophète passe maintenant d’un peuple infidèle à un individu infidèle. Il écrit : “ Voici ce qu’a dit le Souverain Seigneur, Jéhovah des armées : ‘ Va, entre chez cet intendant, chez Shebna, qui est au-dessus de la maison : “ Qu’est-ce qui t’intéresse ici, et qui t’intéresse ici, pour que tu te sois creusé ici une tombe ? ” Sur une hauteur il creuse sa tombe ; dans un rocher il se taille une demeure. ’ ” — Isaïe 22:15, 16.

17 Shebna est ‘ intendant au-dessus de la maison ’, probablement la maison du roi Hizqiya. Il a donc une position influente, étant le plus important après le roi. On attend beaucoup de lui (1 Corinthiens 4:2). Or, alors qu’il devrait se consacrer essentiellement aux affaires de la nation, Shebna recherche la gloire pour lui. Il se fait creuser une tombe luxueuse, semblable à celle d’un roi, en haut d’un rocher. Jéhovah, qui observe son action, inspire à Isaïe l’avertissement suivant adressé à l’intendant infidèle : “ Vois ! Jéhovah te jette à terre d’un jet violent, ô homme robuste, et il t’empoigne

vigoureusement. À coup sûr, il t’enroulera solidement, comme une balle pour un vaste pays. Là tu mourras, et là les chars de ta gloire seront le déshonneur de la maison de ton maître. Oui, je te pousserai hors de ta place ; et de ta position officielle on te démolira. ” (Isaïe 22:17-19). Puisqu’il ne pense qu’à sa personne, Shebna n’aura même pas de tombe ordinaire à Jérusalem. On le jettera comme une balle et il mourra dans un pays lointain. Ces paroles renferment un avertissement pour tous ceux qui sont investis d’une autorité au sein du peuple de Dieu. Qui abuse de son pouvoir perdra son autorité et risque d’être banni.

18 Mais comment Shebna perdra-t-il sa position ? Jéhovah explique, par l’intermédiaire d’Isaïe : “ Il arrivera sans faute en ce jour-là que j’appellerai vraiment mon serviteur, c’est-à-dire Éliaqim le fils de Hilqia. Oui, je le revêtirai de ta robe, je lierai solidement sur lui ton écharpe, et ta domination, je la remettrai en sa main ; et il devra devenir un père pour l’habitant de Jérusalem et pour la maison de Juda. Oui, je mettrai la clé de la maison de David sur son épaule, et il devra ouvrir sans que personne ferme, il devra fermer sans que personne ouvre. ” (Isaïe 22:20-22). Éliaqim remplacera Shebna ; il recevra les vêtements officiels d’intendant ainsi que la clé de la maison de David. La Bible utilise le mot “ clé ” pour symboliser l’autorité, le gouvernement ou le pouvoir (voir Matthieu 16:19). Dans l’Antiquité, un conseiller du roi, à qui les clés étaient confiées, pouvait surveiller les appartements royaux et même choisir ceux qui entraient au service du roi (voir Révélation 3:7, 8). La charge d’intendant

est donc importante, et on attend beaucoup de celui qui l’occupe (Luc 12:48). Shebna est peut-être compétent, mais à cause de son infidélité Jéhovah le remplacera.

Deux piquets symboliques

19 Finalement, Jéhovah décrit dans un langage symbolique la passation des pouvoirs de Shebna à Éliaqim. Il déclare : “ ‘ Je l’enfoncerai [Éliaqim] comme un piquet en un lieu durable, et il devra devenir comme un trône de gloire pour la maison de son père. C’est à lui qu’on devra suspendre toute la gloire de la maison de son père, les descendants et les rejetons, tous les récipients de petite forme, les récipients de la catégorie des bols, ainsi que tous les récipients que sont les grandes jarres. En ce jour-là ’, c’est là ce que déclare Jéhovah des armées, ‘ le piquet [Shebna] qui est enfoncé en un lieu durable sera ôté, il devra être abattu et tomber, et la charge qui est sur lui devra être retranchée, car Jéhovah lui-même l’a dit. ’ ” — Isaïe 22:23-25.

20 Dans ces versets, le premier piquet est Éliaqim. Il deviendra “ un trône de gloire ” pour la maison de son père, Hilqia. À l’inverse de Shebna, il ne déshonorera pas la maison de son père ni ne salira sa réputation. Éliaqim sera un support durable pour les récipients de la maisonnée, c’est-à-dire pour les autres serviteurs du roi (2 Timothée 2:20, 21). Le deuxième piquet, en revanche, correspond à Shebna. Il a beau sembler solide, il sera ôté. Qui continue de compter sur lui tombera.

21 Ce qui arriva à Shebna nous rappelle que, parmi les humains qui affirment adorer Dieu, ceux qui acceptent des privilèges de service doivent les utiliser pour servir les autres

et pour louer Jéhovah. Ils ne doivent pas profiter de leur fonction pour s’enrichir ou se mettre en évidence. Par exemple, la chrétienté se proclame depuis longtemps un intendant établi, le représentant de Jésus Christ sur la terre. Toutefois, de même que Shebna déshonora son père en recherchant sa propre gloire, de même les chefs de la chrétienté déshonorent le Créateur en amassant des richesses et en accaparant le pouvoir. C’est pourquoi, quand le moment du jugement qui “ commence par la maison de Dieu ” est venu en 1918, Jéhovah a ôté la chrétienté. Un autre intendant a été identifié, “ l’intendant fidèle, l’avisé ”, et établi au-dessus de la maisonnée terrestre de Jésus (1 Pierre 4:17 ; Luc 12:42-44). Cette classe s’est montrée digne de porter sur son épaule la “ clé ” royale de la maison de David. Tel un “ piquet ” fiable, l’intendant s’est révélé être un support sûr pour tous les différents “ récipients ”, les chrétiens oints qui sont investis de diverses responsabilités et qui veillent à l’alimentation spirituelle. Les “ autres brebis ” aussi, tel ‘ le résident étranger dans les portes ’ de la Jérusalem antique, s’appuient sur ce “ piquet ”, l’Éliaqim moderne. — Jean 10:16 ; Deutéronome 5:14.

22 Éliaqim remplaça Shebna alors que Sennakérib et ses armées menaçaient Jérusalem. Pareillement, “ l’intendant fidèle, l’avisé ”, a été établi au temps de la fin, lequel arrivera à son terme lorsque Satan et ses hordes lanceront une dernière attaque contre “ l’Israël de Dieu ” et ses compagnons, les brebis (Galates 6:16). Comme à l’époque de Hizqiya, cette attaque aboutira à la destruction des ennemis de la justice. Ceux qui se fient au “ piquet en un lieu durable ”, l’intendant fidèle,

survivront, de même que les habitants fidèles de Jérusalem survécurent à l’invasion de Juda par les Assyriens. Qu’il est sage, dès lors, de ne pas se suspendre au “ piquet ” discrédité qu’est la chrétienté !

23 Qu’arrive-t-il à Shebna ? Nous ignorons comment la prophétie le concernant, rapportée en Isaïe 22:18, se réalisa. S’il rappelle la chrétienté en ce qu’il s’élève, puis est destitué, néanmoins il tire peut-être leçon de la discipline reçue. Sous ce rapport, il est très différent de la chrétienté. Lorsque l’Assyrien Rabshaqé exige la reddition de Jérusalem, Éliaqim, le nouvel

intendant de Hizqiya, conduit la délégation qui sort à sa rencontre. Shebna est à ses côtés en qualité de secrétaire du roi. Il est donc toujours au service du roi (Isaïe 36:2, 22). Quelle belle leçon pour ceux qui perdent une charge dans l’organisation de Dieu ! Au lieu de s’aigrir, ils font preuve de sagesse en continuant de servir Jéhovah à la fonction qu’il leur permet d’avoir (Hébreux 12:6). Ce faisant, ils ne subiront pas le désastre qui frappera la chrétienté. Ils bénéficieront de la faveur et de la bénédiction de Dieu pour l’éternité.

*** ip-1 chap. 19 p. 244-258 ***

Jéhovah profane l’orgueil de Tyr

Isaïe 23:1-18

Elle était “ merveilleusement belle ” et abondait en “ richesses de toutes sortes ”. (Ézékiel 27:4, 12, Bible de Crampon [1905].) Sa grande flotte traversait la mer vers des destinations lointaines. Elle devint “ fort glorieuse au cœur de la haute mer ” et avec ses “ choses de valeur ” elle ‘ enrichissait les rois de la terre ’. (Ézékiel 27:25, 33.) Telle était au VIIe siècle avant notre ère la situation de Tyr, une ville phénicienne à l’extrémité orientale de la Méditerranée.

2 Pourtant, la destruction de Tyr se profilait à l’horizon. Quelque 100 ans avant qu’Ézékiel ne la décrive, le prophète Isaïe prédit la chute de cette forteresse phénicienne et le chagrin de ceux qui vivaient grâce à elle. Isaïe prophétisa également qu’au bout d’un certain temps Dieu s’occuperait de la ville et lui accorderait une nouvelle prospérité. Comment les paroles du

prophète s’accomplirent-elles ? Et que pouvons-nous apprendre de tout ce qui arriva à Tyr ? Si nous comprenons précisément ce qui lui arriva et pourquoi cela arriva, notre foi en Jéhovah et en ses promesses s’en trouvera renforcée.

“ Hurlez, navires de Tarsis ”

3 Sous le titre “ La déclaration concernant Tyr ”, Isaïe proclame : “ Hurlez, navires de Tarsis, car elle a été pillée : ce n’est plus un port, ce n’est plus un lieu pour y entrer. ” (Isaïe 23:1a). On pense que Tarsis était une partie de l’Espagne, bien loin de Tyr et de l’est de la Méditerranée. [Note : Des

biblistes identifient Tarsis à la Sardaigne, une île de la Méditerranée occidentale. La Sardaigne

aussi était éloignée de Tyr.] Néanmoins, les Phéniciens étaient des marins chevronnés ; leurs bateaux étaient grands et adaptés au large. D’après certains historiens, les Phéniciens furent les premiers à remarquer le lien entre la lune et les marées, et à se servir de l’astronomie pour naviguer. La longue distance qui séparait Tyr de Tarsis ne les arrêtait donc pas.

4 Aux jours d’Isaïe, la lointaine Tarsis est un lieu où Tyr fait du commerce, peut-être sa principale source de revenus à une époque de son histoire. L’Espagne compte de riches mines d’argent, de fer, d’étain et d’autres métaux (voir Jérémie 10:9 ; Ézékiel 27:12). Les “ navires de Tarsis ”, probablement les navires venant de Tyr qui commercent avec Tarsis, auront de bonnes raisons de ‘ hurler ’, de se lamenter sur la destruction de leur port d’attache.

5 Comment, en mer, les marins apprendront-ils la chute de Tyr ? Isaïe répond : “ C’est du pays de Kittim que cela leur a été révélé. ” (Isaïe 23:1b). Le “ pays de Kittim ” désigne sans doute l’île de Chypre, située à une centaine de kilomètres à l’ouest de la côte phénicienne. C’est pour les navires arrivant de Tarsis la dernière halte avant Tyr. Les matelots apprendront donc en faisant escale à Chypre que leur cher port d’attache est renversé. Quel choc ce sera pour eux ! Accablés de chagrin, ils ‘ hurleront ’ de consternation.

6 La consternation frappera peut-être aussi les habitants de la côte phénicienne. Le prophète déclare en effet : “ Faites silence, habitants du pays côtier ! Les marchands de Sidon, ceux qui traversent la mer — ils t’ont remplie. Et sur les eaux nombreuses a été la semence de Shihor, la moisson du Nil, son revenu ; et cela est devenu le gain des nations. ” (Isaïe 23:2, 3). Les “ habitants du pays côtier ”, les voisins de Tyr, feront silence tellement ils seront atterrés par la chute catastrophique de Tyr. Qui sont “ les marchands de Sidon ” qui ‘ ont rempli ’ ces habitants, autrement dit les ont enrichis ? À l’origine, Tyr était une colonie de Sidon, une ville portuaire à seulement

35 kilomètres au nord. Sur ses pièces de monnaie, Sidon se qualifiait de mère de Tyr. Bien qu’elle ait éclipsé Sidon par sa richesse, Tyr est toujours une “ fille de Sidon ” et ses habitants se donnent toujours le nom de Sidoniens (Isaïe 23:12). Par conséquent, l’expression “ les marchands de Sidon ” se rapporte probablement aux habitants de Tyr, des commerçants.

7 Pour les besoins de leur négoce, les riches marchands sidoniens traversent la Méditerranée. Ils transportent à de nombreux endroits la semence (le grain) de Shihor, le bras du Nil le plus à l’est dans le delta d’Égypte (voir Jérémie 2:18). “ La moisson du Nil ” comprend d’autres produits d’Égypte. Le commerce et le troc de ces produits rapportent beaucoup à ces marchands au long cours ainsi qu’aux nations avec lesquelles ils font des affaires. Les commerçants sidoniens remplissent Tyr de revenu. Ils éprouveront vraiment du chagrin lorsqu’elle sera désolée !

8 Isaïe s’adresse ensuite à Sidon par ces mots : “ Sois honteuse, ô Sidon, car la mer, ô forteresse de la mer, a dit : ‘ Je n’ai pas eu les douleurs, je n’ai pas accouché, je n’ai pas élevé de jeunes gens, je n’ai pas fait grandir de vierges. ’ ” (Isaïe 23:4). Après la destruction de Tyr, la côte où la ville se tenait aura un aspect nu et désolé. La mer donnera l’impression de crier d’angoisse, comme une mère qui a perdu ses enfants et qui est si désespérée qu’elle nie les avoir jamais eus. Sidon aura honte de ce qui sera arrivé à sa fille.

9 Ainsi, la nouvelle de la destruction de Tyr répandra partout le chagrin. Isaïe dit : “ Tout comme à la nouvelle concernant l’Égypte, on sera de même dans de violentes douleurs à la

nouvelle sur Tyr. ” (Isaïe 23:5). La douleur des endeuillés sera comparable à la douleur provoquée par la nouvelle relative à l’Égypte. À quelle nouvelle le prophète pense-t-il ? Peut-être à l’accomplissement de la “ déclaration contre l’Égypte ” [Note : Voir le chapitre 15 du

présent ouvrage, pages 200-207.] qu’il a énoncée précédemment (Isaïe 19:1-25), ou bien à la nouvelle de la destruction de l’armée de Pharaon au temps de Moïse, nouvelle consternante qui s’était répandue (Exode 15:4, 5, 14-16 ; Josué 2:9-11). Quoi qu’il en soit, ceux qui entendront la nouvelle de la destruction de Tyr seront dans de violentes douleurs. Ils sont invités à chercher refuge au loin, à Tarsis, et reçoivent l’ordre d’exprimer bruyamment leur chagrin : “ Traversez jusqu’à Tarsis ; hurlez, habitants du pays côtier ! ” — Isaïe 23:6.

En liesse “ depuis ses premiers temps ”

10 Tyr est une ville ancienne ; Isaïe le rappelle quand il demande : “ Est-ce là votre ville qui était en liesse depuis les jours d’autrefois, depuis ses premiers temps ? ” (Isaïe 23:7a). L’histoire de la prospérité de Tyr remonte au moins à l’époque de Josué (Josué 19:26). Au fil du temps, Tyr s’est rendue célèbre par la fabrication d’objets en métal et en verre, ainsi que par la teinture pourpre. Les robes de pourpre tyrienne se vendent extrêmement cher, et les tissus coûteux de Tyr sont recherchés par les nobles (voir Ézékiel 27:7, 24). Tyr est aussi un centre de commerce pour les caravanes et un important carrefour d’importation-exportation.

11 Par ailleurs, la ville est forte sur le plan militaire. L. Sprague de Camp écrit : “ Même s’ils n’étaient pas

particulièrement portés à la guerre (ils étaient commerçants, pas soldats), les Phéniciens défendaient leurs villes avec un courage et une obstination fanatiques. Ces qualités, alliées à leur puissance navale, permirent aux Tyriens de résister à l’armée assyrienne, la plus forte de l’époque. ”

12 Tyr marque incontestablement le monde méditerranéen de son empreinte. “ Ses pieds l’amenaient au loin pour y résider comme étrangère. ” (Isaïe 23:7b). Les Phéniciens parcourent de longues distances, fondent des comptoirs et des ports d’escale qui parfois deviennent des colonies. Carthage, par exemple, sur la côte nord de l’Afrique, est une colonie de Tyr. Avec le temps, cette ville surpassera Tyr et rivalisera d’influence avec Rome dans le monde méditerranéen.

Son orgueil sera profané

13 Sachant que Tyr est ancienne et riche, on comprend la question suivante : “ Qui a donné ce conseil contre Tyr, la distributrice des couronnes, dont les commerçants étaient des princes, dont les marchands étaient les gens honorables de la terre ? ” (Isaïe 23:8). Qui ose élever la voix contre la ville qui investit des personnages puissants d’une grande autorité dans ses colonies et ailleurs, se faisant ainsi “ la distributrice des couronnes ” ? Qui ose élever la voix contre la métropole dont les commerçants sont des princes et dont les marchands sont des hommes honorables ? Maurice Chéhab, ancien directeur des antiquités au musée national de Beyrouth, au Liban, a dit : “ Entre le IXe et le VIe siècle [avant notre ère], Tyr fut ce qu’a été Londres au XIXe s[iècle] et au début de notre

siècle. ” Qui ose donc élever la voix contre cette ville ?

14 La réponse divinement inspirée jettera la consternation dans Tyr. Isaïe déclare : “ C’est Jéhovah des armées lui-même qui a donné ce conseil, pour profaner l’orgueil de toute beauté, pour traiter avec mépris tous les gens honorables de la terre. ” (Isaïe 23:9). Pourquoi Jéhovah prononce-t-il un jugement contre cette ville riche et ancienne ? Est-ce parce que ses habitants adorent le faux dieu Baal ? Est-ce à cause de son lien avec Jézabel, la fille d’Ethbaal le roi de Sidon ainsi que de Tyr, qui s’est mariée au roi Ahab d’Israël et qui a massacré les prophètes de Jéhovah (1 Rois 16:29, 31 ; 18:4, 13, 19) ? La réponse à ces deux questions est non. Tyr est condamnée à cause de son orgueil ; elle s’est engraissée aux dépens des autres peuples, notamment des Israélites. Au IXe siècle avant notre ère, Jéhovah dit à Tyr et à d’autres villes par l’intermédiaire du prophète Yoël : “ Vous avez vendu aux fils des Grecs les fils de Juda et les fils de Jérusalem, afin de les éloigner de leur territoire. ” (Yoël 3:6). Dieu peut-il sans sourciller laisser Tyr traiter comme une simple marchandise le peuple avec qui il a contracté une alliance ?

15 Un siècle passera sans que Tyr ne change. Lorsque l’armée de Neboukadnetsar, roi de Babylone, détruira Jérusalem en 607 avant notre ère, Tyr exultera : “ Ah ah ! elle [Jérusalem] a été brisée, les portes des peuples ! À coup sûr, on va se tourner vers moi. Je serai remplie — elle a été dévastée. ” (Ézékiel 26:2). Tyr se réjouira ; elle espérera tirer profit de la destruction de Jérusalem. Elle espérera faire davantage de commerce, puisque la capitale judéenne ne la concurrencera plus. Jéhovah traitera avec mépris ceux

qui s’autoproclament “ honorables ”, qui se rangent orgueilleusement du côté des ennemis de son peuple.

16 Isaïe poursuit la condamnation de Tyr par Jéhovah : “ Traverse ton pays comme le Nil, ô fille de Tarsis ! Il n’y a plus de chantier maritime. Il a tendu sa main sur la mer ; il a fait s’agiter des royaumes. Jéhovah lui-même a donné un ordre contre la Phénicie, celui d’anéantir ses forteresses. Et il dit : ‘ Non, tu ne recommenceras plus à exulter, ô opprimée, la vierge, fille de Sidon ! Lève-toi, traverse jusqu’à Kittim. Même là ce ne sera pas reposant pour toi. ’ ” — Isaïe 23:10-12.

17 Pourquoi Tyr est-elle appelée la “ fille de Tarsis ” ? Peut-être parce que, après la défaite de Tyr, Tarsis sera la plus puissante des deux [Note : Sinon, la

“ fille de Tarsis ” peut désigner les habitants de Tarsis. Un ouvrage de référence déclare : “ Les natifs de Tarsis sont désormais libres de voyager et de commercer aussi librement que le Nil qui coule dans toutes les directions. ” Néanmoins, l’accent est mis sur les

répercussions terribles de la chute de Tyr.]. Tyr en ruines, ses habitants seront dispersés comme un fleuve en crue dont les rives sont emportées et dont les eaux submergent toutes les plaines environnantes. Le message adressé par Isaïe à la “ fille de Tarsis ” accentue la gravité de ce qui arrivera à Tyr. Jéhovah lui-même tend sa main et donne l’ordre. Personne ne peut changer l’issue.

18 Isaïe qualifie également Tyr de “ vierge, fille de Sidon ”, ce qui indique qu’elle n’a jamais été capturée et dépouillée par des conquérants étrangers et qu’elle n’est encore soumise à personne (voir 2 Rois 19:21 ; Isaïe 47:1 ; Jérémie 46:11). Mais maintenant elle doit être anéantie et, comme des réfugiés, certains de ses

habitants feront la traversée jusqu’à la colonie phénicienne de Kittim. Seulement, du fait qu’ils auront perdu leur pouvoir économique, ils n’y trouveront pas le repos.

Les Chaldéens la pilleront

19 Quelle puissance politique exécutera le jugement de Jéhovah sur Tyr ? Isaïe proclame : “ Voyez ! Le pays des Chaldéens. Voici le peuple — l’Assyrie ne le fut pas — ils l’ont fondée pour les hôtes du désert. Ils ont érigé leurs tours de siège ; ils ont dénudé ses tours d’habitation ; on l’a mise comme une ruine qui se désagrège. Hurlez, navires de Tarsis, car votre forteresse a été pillée. ” (Isaïe 23:13, 14). Ce sont les Chaldéens, et non les Assyriens, qui prendront Tyr. Ils érigeront leurs tours de siège, raseront les lieux d’habitation de Tyr et feront de la forteresse des navires de Tarsis un tas de ruines qui se désagrègent.

20 Conformément à la prophétie, peu après la chute de Jérusalem, Tyr se rebelle contre Babylone, si bien que Neboukadnetsar met le siège devant la ville. Tyr se croit imprenable ; elle résiste. Au cours du siège, les têtes des soldats babyloniens sont “ rendues chauves ” par le frottement de leurs casques, et leurs épaules sont “ dénudées ” à force de transporter des matériaux pour construire des ouvrages de siège (Ézékiel 29:18). Le siège coûte cher à Neboukadnetsar. Il détruit la ville continentale de Tyr, mais le butin qu’elle renferme lui échappe. Le gros des trésors de Tyr a été transféré dans une petite île éloignée d’environ 800 mètres du rivage. N’ayant pas de flotte, le roi chaldéen ne peut s’emparer de l’île. Au bout de 13 années, Tyr capitule, mais

elle survivra et verra l’accomplissement d’autres prophéties.

“ Elle devra retourner à son salaire ”

21 Isaïe continue de prophétiser : “ Il arrivera sans faute en ce jour-là que Tyr sera bel et bien oubliée pendant soixante-dix ans, comme les jours d’un roi. ” (Isaïe 23:15a). Après la destruction de la ville continentale par les Babyloniens, la ville insulaire de Tyr ‘ sera oubliée ’. La prophétie est exacte : le temps d’“ un roi ”, l’Empire babylonien, la Tyr insulaire ne sera pas une puissance financière importante. Par l’intermédiaire de Jérémie, Jéhovah inclut Tyr parmi les nations qui seront contraintes de boire le vin de sa colère. Il déclare : “ Ces nations devront servir le roi de Babylone soixante-dix ans. ” (Jérémie 25:8-17, 22, 27). Certes, la ville insulaire de Tyr n’est pas soumise à Babylone pendant 70 années entières, puisque l’Empire babylonien tombe en 539 avant notre ère. De toute évidence, les 70 ans représentent la période où la Babylonie domine sans partage, pendant laquelle la dynastie royale de Babylone se vante d’avoir élevé son trône même au-dessus des “ étoiles de Dieu ”. (Isaïe 14:13.) Diverses nations tombent sous cette domination à différents moments. Mais au bout de 70 ans, cette domination se désagrégera. Qu’arrivera-t-il alors à Tyr ?

22 Isaïe poursuit : “ Au bout de soixante-dix ans, il en sera pour Tyr comme dans la chanson d’une prostituée : ‘ Prends une harpe, fais le tour de la ville, ô prostituée oubliée ! Fais vibrer les cordes de ton mieux ; multiplie tes chansons, afin qu’on se souvienne de toi. ’ Oui, il arrivera au bout de soixante-dix ans que Jéhovah s’occupera de Tyr, et

elle devra retourner à son salaire et se livrer à la prostitution avec tous les royaumes de la terre sur la surface du sol. ” — Isaïe 23:15b-17.

23 Après la chute de Babylone en 539, la Phénicie devient une satrapie de l’Empire médo-perse. Le monarque perse, Cyrus le Grand, est un souverain tolérant. Sous cette nouvelle domination, Tyr reprendra son ancienne activité ; elle s’évertuera à retrouver sa position de centre commercial mondial, de même qu’une prostituée qu’on a oubliée et qui a perdu sa clientèle cherche à attirer de nouveaux clients en faisant le tour de la ville, jouant de la harpe et chantant des chansons. Tyr atteindra-t-elle son objectif ? Oui. Jéhovah le lui permettra. Avec le temps, la ville insulaire deviendra si prospère que vers la fin du VIe siècle avant notre ère le prophète Zekaria dira : “ Tyr a entrepris de se bâtir un rempart, elle s’est mise à entasser de l’argent comme de la poussière et de l’or comme la boue des rues. ” — Zekaria 9:3.

‘ Son gain deviendra chose sainte ’

24 Les paroles prophétiques suivantes sont remarquables. “ Son gain et son salaire deviendront chose sainte pour Jéhovah. Cela ne sera ni amassé ni mis en réserve, car son salaire sera pour ceux qui habitent devant Jéhovah, pour qu’ils mangent à satiété et pour la couverture magnifique. ” (Isaïe 23:18). En quel sens le gain matériel de Tyr devient-il chose sainte ? Jéhovah dirige les événements de façon à ce que ce gain soit utilisé selon sa volonté, pour que ses serviteurs mangent à satiété et qu’ils aient une couverture. Cela se produit une fois les Israélites revenus de leur exil à Babylone. Les habitants de Tyr les aident en leur fournissant du bois de

cèdre pour rebâtir le temple. Ils reprennent aussi le commerce avec la ville de Jérusalem. — Ezra 3:7 ; Nehémia 13:16.

25 Malgré cela, Jéhovah inspire une nouvelle déclaration contre Tyr. Zekaria prophétise au sujet de la ville insulaire maintenant riche : “ Voyez ! Jéhovah lui-même la dépossédera, oui il abattra dans la mer ses forces militaires ; et elle-même sera dévorée dans le feu. ” (Zekaria 9:4). Ces paroles se réalisent en juillet 332 avant notre ère, lorsqu’Alexandre le Grand démolit l’orgueilleuse maîtresse de la mer.

Rejetons le matérialisme et l’orgueil

26 Jéhovah condamna Tyr en raison de son orgueil, un défaut qu’il méprise. “ Des yeux hautains ” sont en effet cités en premier parmi les sept choses que Jéhovah hait (Proverbes 6:16-19). Paul associa l’orgueil à Satan le Diable, et la description de l’orgueilleuse Tyr par Ézékiel contient des éléments qui correspondent à Satan lui-même (Ézékiel 28:13-15 ; 1 Timothée 3:6). Pourquoi Tyr était-elle orgueilleuse ? S’adressant à elle, Ézékiel déclare : “ Ton cœur s’est alors enorgueilli à cause de ta fortune. ” (Ézékiel 28:5). La ville était vouée au commerce et à l’acquisition d’argent. La réussite de Tyr la rendit insupportablement orgueilleuse. Par l’intermédiaire d’Ézékiel, Jéhovah dit au “ guide de Tyr ” : “ Ton cœur s’est enorgueilli et [...] tu continues à dire : ‘ Je suis un dieu. Sur le siège de dieu je me suis assis. ’ ” — Ézékiel 28:2.

27 Les nations cèdent parfois à l’orgueil et à une mauvaise opinion sur la richesse... et il peut en aller de même des individus. Jésus énonça une parabole qui montre à quel point ce piège peut être subtil. Il parla d’un homme riche dont les champs avaient

très bien rapporté. Enchanté, l’homme projeta de bâtir des magasins plus grands pour ses produits et se réjouit à la perspective de mener une longue vie confortable. Mais ses projets ne se concrétisèrent pas. Dieu lui dit : “ Homme déraisonnable, cette nuit même on te réclame ton âme. Alors, les choses que tu as entassées, qui les aura ? ” L’homme mourut, et sa richesse ne lui servit à rien. — Luc 12:16-20.

28 Jésus conclut la parabole par ces mots : “ Ainsi en est-il de l’homme qui amasse un trésor pour lui-même, mais qui n’est pas riche à l’égard de Dieu. ” (Luc 12:21). Être riche n’était pas mal en soi, et engranger une bonne récolte n’était pas un péché. La faute de l’homme résidait dans ce qu’il faisait de ces choses les plus importantes de sa vie. Il mettait toute sa confiance dans ses richesses. Quand il songeait à l’avenir, il ne tenait aucun compte de Jéhovah Dieu.

29 Jacques établit la même idée avec force. Il déclara : “ Allons, maintenant, vous qui dites : ‘ Aujourd’hui ou demain nous irons dans cette ville, nous y passerons une année, nous nous lancerons dans les affaires et nous ferons des bénéfices ’, alors que vous ne savez pas ce que votre vie sera demain. Car vous êtes une brume qui apparaît pour un peu de temps et puis disparaît. Au lieu de cela, vous devriez dire : ‘ Si Jéhovah le veut, nous vivrons et ferons aussi ceci ou cela. ’ ” (Jacques 4:13-15). Jacques montra ensuite le lien qui existe entre la richesse et l’orgueil, en ces termes : “ Vous tirez fierté de vos vantardises arrogantes. Toute fierté de ce genre est mauvaise. ” — Jacques 4:16.

30 Encore une fois, ce n’est pas un péché de faire des affaires. Le péché,

c’est l’orgueil, l’arrogance, la confiance en soi que l’acquisition de richesses peut engendrer. Un vieux et sage proverbe dit : “ Ne me donne ni pauvreté ni richesse. ” La pauvreté peut rendre la vie très difficile. Mais la richesse peut amener quelqu’un à ‘ renier Dieu et à dire : “ Qui est Jéhovah ? ” ’ — Proverbes 30:8, 9.

31 Nous vivons dans un monde où beaucoup sont tombés dans l’avidité et l’égoïsme. L’heure est au mercantilisme ; on met beaucoup l’accent sur la richesse. Un chrétien fait donc bien de s’examiner, de s’assurer qu’il n’est pas en train de tomber dans le même piège que la ville de Tyr qui était vouée au commerce. Consacre-t-il tant de temps et d’énergie à la recherche des biens matériels qu’il est, si on regarde les choses en face, esclave des richesses (Matthieu 6:24) ? Envie-t-il certains qui ont des biens en plus grande quantité ou de plus grande valeur que les siens (Galates 5:26) ? S’il est riche, pense-t-il orgueilleusement qu’il mérite plus d’attention ou de privilèges que les autres (voir Jacques 2:1-9) ? S’il n’est pas riche, est-il ‘ bien décidé à être riche ’, quoi qu’il en coûte (1 Timothée 6:9) ? Est-il tellement pris par ses affaires qu’il ne consacre que des miettes au service de Dieu (2 Timothée 2:4) ? Est-il accaparé par la recherche des richesses au point d’enfreindre les principes chrétiens dans le cadre de ses affaires ? — 1 Timothée 6:10.

32 Quelle que soit notre situation matérielle, le Royaume devrait rester à la première place dans notre vie. Il est indispensable que nous ne perdions jamais de vue ces paroles de l’apôtre Jean : “ N’aimez pas le monde ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du

Père n’est pas en lui. ” (1 Jean 2:15). Il est vrai que, pour survivre, nous sommes obligés de nous servir du système économique du monde (2 Thessaloniciens 3:10). C’est pourquoi nous ‘ usons du monde ’ ; cependant, nous n’en usons pas “ pleinement ”. (1 Corinthiens 7:31.) Si nous aimons à l’excès les choses matérielles, les choses qui sont dans le monde, nous n’aimons plus Jéhovah. On ne peut rechercher “ le désir de la chair et le désir des yeux et l’orgueilleux étalage de ses moyens d’existence ” en même temps que l’on accomplit la volonté de Dieu [Note : “ Orgueilleux étalage ” traduit le

mot grec alazonia, qui est défini comme “ une présomption impie et sans fondement qui croit en la stabilité des choses de la terre ”. — The

New Thayer’s Greek-English Lexicon.]. Les deux sont inconciliables. Or, c’est

l’accomplissement de la volonté de Dieu qui mène à la vie éternelle. — 1 Jean 2:16, 17.

33 Tyr tomba dans le piège qui consiste à faire passer la recherche des biens matériels avant tout le reste. Elle réussit sur le plan matériel, devint très fière et fut punie pour son orgueil. Son cas tient lieu d’avertissement aux nations et aux individus aujourd’hui. Il vaut mieux, et de loin, suivre le conseil de l’apôtre Paul. Il dit aux chrétiens “ de ne pas être orgueilleux, et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais en Dieu, qui nous procure richement toutes choses pour que nous en jouissions ”. — 1 Timothée 6:17.

*** ip-1 chap. 20 p. 259-270 ***

Jéhovah est roi

Isaïe 24:1-23

Babylone, la Philistie, Moab, la Syrie, l’Éthiopie, l’Égypte, Édom, Tyr, l’Assyrie, toutes ces nations et ces villes hostiles subiront la colère de Jéhovah. Isaïe a prédit les malheurs qui les frapperont. Mais qu’en est-il de Juda ? Les habitants de Juda resteront-ils donc impunis de leurs péchés ? L’Histoire répond par un non retentissant.

2 Considérez ce qui arriva à Samarie, la capitale d’Israël, le royaume des dix tribus. La nation ne respecta pas son alliance avec Dieu. Elle ne se garda pas des pratiques obscènes auxquelles se livraient les nations qui l’entouraient. Au contraire, les habitants de Samarie “ faisaient des choses mauvaises pour offenser Jéhovah. [...] Alors Jéhovah

s’est fortement irrité contre Israël, si bien qu’il les a ôtés de sa vue ”. Ôté de force de son pays, “ Israël partit donc en exil de dessus son sol, en Assyrie ”. (2 Rois 17:9-12, 16-18, 23 ; Hoshéa 4:12-14.) Le sort subi par Israël ne présage rien de bon pour sa “ sœur ”, le royaume de Juda.

Isaïe prédit la désolation de Juda

3 Quelques rois de Juda furent fidèles, mais la majorité ne le furent pas. Même sous un roi fidèle, tel que Yotham, le peuple ne se détourna pas complètement du faux culte (2 Rois 15:32-35). La méchanceté de Juda atteint un sommet sous le règne de Manassé, roi sanguinaire qui, d’après la tradition juive, assassine le fidèle prophète Isaïe en ordonnant qu’il soit scié en deux (voir Hébreux 11:37). Ce roi méchant ‘ entraîne Juda et les habitants de Jérusalem à agir plus mal

que les nations que Jéhovah a anéanties de devant les fils d’Israël ’. (2 Chroniques 33:9.) Sous la domination de Manassé, le pays est encore plus profané qu’à l’époque où les Cananéens en étaient maîtres. C’est pourquoi Jéhovah décrète : “ Voici que je fais venir sur Jérusalem et Juda un malheur tel que quiconque l’apprendra, les deux oreilles lui tinteront. [...] Je nettoierai bel et bien Jérusalem comme on nettoie le bol sans anse, le nettoyant et le retournant sens dessus dessous. Oui, j’abandonnerai le reste de mon héritage, je les livrerai en la main de leurs ennemis et vraiment ils deviendront butin et dépouilles pour tous leurs ennemis, parce qu’ils ont fait ce qui est mauvais à mes yeux et qu’ils n’ont cessé de m’offenser. ” — 2 Rois 21:11-15.

4 Comme un bol qu’on retourne sens dessus dessous, si bien que tout son contenu se répand, le pays sera vidé des humains qui l’habitent. Cette désolation qui attend Juda et Jérusalem est de nouveau l’objet de la prophétie d’Isaïe. Il commence ainsi : “ Voyez ! Jéhovah vide le pays et le réduit en solitude, il en a tordu la face et en a dispersé les habitants. ” (Isaïe 24:1). Cette prophétie s’accomplit lorsque Jérusalem et son temple sont détruits par les armées d’invasion babyloniennes dirigées par le roi Neboukadnetsar et que les habitants de Juda sont décimés par l’épée, par la famine et par la peste. La plupart des survivants juifs sont emmenés captifs à Babylone, et la poignée de ceux qui sont laissés s’enfuient en Égypte. Le territoire de Juda est donc ravagé et complètement dépeuplé. Il ne reste même pas d’animaux domestiques. Le pays abandonné devient un désert aux ruines

lugubres habitées seulement de bêtes sauvages et d’oiseaux.

5 L’un ou l’autre des habitants de Juda recevra-t-il un traitement de faveur lors du jugement à venir ? Isaïe répond : “ Il en sera du peuple comme du prêtre, du serviteur comme de son maître, de la servante comme de sa maîtresse, de l’acheteur comme du vendeur, du prêteur comme de l’emprunteur, de celui qui touche l’intérêt comme de celui qui paie l’intérêt. À coup sûr le pays sera vidé, à coup sûr il sera pillé, car Jéhovah lui-même a prononcé cette parole. ” (Isaïe 24:2, 3). La richesse et les privilèges de service au temple ne feront aucune différence. Il n’y aura pas d’exception. Le pays est si corrompu que tous ceux qui survivront, prêtres, serviteurs et maîtres, acheteurs et vendeurs, devront partir en exil.

6 Afin d’éviter tout malentendu, Isaïe montre que ce désastre imminent sera total et explique sa raison d’être : “ Le pays s’est mis en deuil, il a dépéri. Le sol productif s’est flétri, il a dépéri. Ceux qui sont élevés parmi le peuple du pays se sont flétris. Le pays a été profané sous ses habitants, car ils ont tourné les lois, altéré la prescription, rompu l’alliance de durée indéfinie. C’est pourquoi l’imprécation a dévoré le pays, et ceux qui l’habitent sont tenus pour coupables. C’est pourquoi les habitants du pays ont diminué en nombre, et il n’est resté que très peu de mortels. ” (Isaïe 24:4-6). Quand ils reçurent le pays de Canaan, les Israélites découvrirent “ un pays ruisselant de lait et de miel ”. (Deutéronome 27:3.) Néanmoins, ils avaient toujours besoin de la bénédiction de Jéhovah. S’ils gardaient fidèlement ses ordonnances et ses

commandements, la terre ‘ donnerait sa production ’ ; mais s’ils tournaient ses lois et ses commandements, ils ‘ s’épuiseraient pour rien ’ et la terre ‘ ne donnerait pas son fruit ’ lorsqu’ils la cultiveraient (Lévitique 26:3-5, 14, 15, 20). La malédiction de Jéhovah ‘ mangerait la terre ’. (Deutéronome 28:15-20, 38-42, 62, 63.) À présent, Juda doit s’attendre à subir cette malédiction.

7 Quelque 800 ans avant l’époque d’Isaïe, les Israélites entrèrent volontairement dans une relation d’alliance avec Jéhovah et acceptèrent de se conformer à cette alliance (Exode 24:3-8). Les termes de l’alliance de la Loi stipulaient que, s’ils obéissaient aux commandements de Jéhovah, ils seraient abondamment bénis par lui, mais que, s’ils transgressaient l’alliance, ils perdraient sa bénédiction et seraient emmenés captifs par leurs ennemis (Exode 19:5, 6 ; Deutéronome 28:1-68). Cette alliance de la Loi, transmise par l’intermédiaire de Moïse, devait rester en vigueur pendant une période non définie, non spécifiée. Elle sauvegarderait les Israélites jusqu’à l’apparition du Messie. — Galates 3:19, 24.

8 Mais les Israélites ont “ rompu l’alliance de durée indéfinie ”. Ils ont “ tourné les lois ” données par Dieu, ils ne les ont pas respectées. Ils ont “ altéré la prescription ” en adoptant en matière de loi des pratiques différentes de celles décidées par Jéhovah (Exode 22:25 ; Ézékiel 22:12). Le peuple sera par conséquent ôté du pays. Le jugement qui vient sera appliqué sans miséricorde. Parmi les premiers à ‘ se flétrir ’ du fait que Jéhovah retirera sa protection et sa faveur figureront “ ceux qui sont élevés ”, les nobles. Conformément à ces paroles, tandis que

la destruction de Jérusalem approche, d’abord les Égyptiens, puis les Babyloniens, font des rois judéens leurs vassaux. Par la suite, le roi Yehoïakîn et d’autres membres de la famille royale sont parmi les premiers à être emmenés en captivité à Babylone. — 2 Chroniques 36:4, 9, 10.

L’allégresse quitte le pays

9 La nation d’Israël est une société agricole. Depuis leur entrée en Terre promise, les Israélites se sont sédentarisés : ils pratiquent la culture et l’élevage. L’agriculture occupe donc une place importante dans la législation donnée à Israël. Un repos sabbatique obligatoire est imposé au pays tous les sept ans afin que le sol retrouve sa fertilité (Exode 23:10, 11 ; Lévitique 25:3-7). Les trois fêtes annuelles que la nation reçoit l’ordre de célébrer coïncident avec les saisons agricoles. — Exode 23:14-16.

10 Les vignes abondent d’un bout à l’autre du pays. Les Écritures expliquent que le vin, un produit de la vigne, est un don de Dieu qui “ réjouit le cœur du mortel ”. (Psaume 104:15.) Chacun est ‘ assis sous sa vigne et sous son figuier ’, image évocatrice de la prospérité, de la paix et de la sécurité qui règnent sous la domination juste de Dieu (1 Rois 4:25 ; Mika 4:4). Une bonne vendange est considérée comme une bénédiction et une raison de chanter, de se réjouir (Juges 9:27 ; Jérémie 25:30). L’inverse est également vrai : quand les ceps dépérissent ou ne produisent pas de raisin, quand les vignes deviennent des solitudes désolées où poussent les épines, c’est le signe que Jéhovah a retiré sa bénédiction ; c’est une époque de profonde tristesse.

11 Il est donc judicieux qu’Isaïe illustre par l’image des vignes et de leurs produits les conditions qui auront cours dans le pays après que Jéhovah en aura retiré sa bénédiction : “ Le vin nouveau s’est mis en deuil, la vigne s’est flétrie, tous ceux qui avaient le cœur joyeux se sont mis à soupirer. L’allégresse des tambourins a cessé, le vacarme des gens en liesse a pris fin, l’allégresse de la harpe a cessé. On boit le vin — sans aucun chant ; la boisson enivrante paraît amère à ceux qui la boivent. La ville désertée a été démolie ; toutes les maisons ont été fermées, on n’y entre plus. Il y a une clameur dans les rues parce que le vin manque. Toute joie a disparu ; l’allégresse du pays s’est évanouie. Dans la ville, on a tout laissé dans un état stupéfiant ; la porte a été écrasée et réduite en un tas de décombres. ” — Isaïe 24:7-12.

12 Le tambourin et la harpe sont des instruments agréables avec lesquels on loue Jéhovah et on exprime sa joie (2 Chroniques 29:25 ; Psaume 81:2). On n’entendra pas leur musique à l’époque où tombera la punition divine. Il n’y aura pas de vendanges joyeuses. On n’entendra pas de bruits traduisant le bonheur dans les ruines désolées de Jérusalem, dont la porte aura été “ écrasée et réduite en un tas de décombres ” et dont les maisons auront été “ fermées ”, si bien que personne ne pourra y entrer. Quelles sombres perspectives pour les habitants d’un pays si fertile par nature !

Un reste ‘ pousse des cris de joie ’

13 Pour récolter les olives, les Israélites gaulent les arbres avec des bâtons. D’après la Loi de Dieu, il leur est interdit de repasser dans les branches pour ramasser les olives qui restent. Ils

ne doivent pas non plus grappiller après les vendanges. Ce qui reste des récoltes doit être laissé pour les pauvres, “ pour le résident étranger, pour l’orphelin de père et pour la veuve ”. (Deutéronome 24:19-21.) Isaïe recourt à ces lois familières pour illustrer l’idée consolante qu’il y aura des survivants au jugement de Jéhovah à venir : “ Car il en sera ainsi au milieu du pays, parmi les peuples ; ce sera comme le gaulage de l’olivier, comme le grappillage quand la vendange est achevée. Eux, ils élèveront la voix, ils pousseront des cris de joie. Dans la supériorité de Jéhovah, oui ils pousseront des cris stridents depuis la mer. C’est pourquoi, dans la région de la lumière, ils glorifieront vraiment Jéhovah, dans les îles de la mer, le nom de Jéhovah, le Dieu d’Israël. De l’extrémité du pays nous avons entendu des mélodies : ‘ Parure pour le Juste ! ’ ” — Isaïe 24:13-16a.

14 De même qu’il reste quelques fruits sur un arbre ou sur une vigne après la récolte, de même quelques humains subsisteront après l’exécution du jugement de Jéhovah : “ le grappillage quand la vendange est achevée ”. Comme le rapporte le verset 6, le prophète a déjà parlé de ces humains, en précisant qu’“ il n’est resté que très peu de mortels ”. Peu, certes, mais il y aura des survivants à la destruction de Jérusalem et de Juda, et par la suite un reste rentrera de captivité pour repeupler le pays (Isaïe 4:2, 3 ; 14:1-5). Si les hommes droits traverseront des moments difficiles, des moments d’épreuves, pour autant ils peuvent être sûrs que la délivrance et la joie sont au bout. Les survivants verront la parole prophétique de Jéhovah se concrétiser et se rendront compte qu’Isaïe était un vrai prophète de Dieu.

Ils seront inondés de joie lorsqu’ils verront de leurs yeux la réalisation des prophéties de restauration. Quel que soit le lieu où ils auront été dispersés, que ce soit dans les îles de la Méditerranée à l’ouest, à Babylone dans “ la région de la lumière ” (le levant, l’Est), ou à n’importe quel endroit lointain, ils loueront Dieu parce qu’ils seront en vie, et ils chanteront : “ Parure pour le Juste ! ”

On n’échappe pas au jugement de Jéhovah

15 Pour l’instant, cependant, il est prématuré de se réjouir. Isaïe ramène ses contemporains à la réalité en déclarant : “ Mais je dis : ‘ Pour moi c’est la maigreur, pour moi c’est la maigreur ! Malheur à moi ! Les traîtres ont trahi. De trahison les traîtres ont trahi. ’ Effroi, trou et piège sont sur toi, habitant du pays ! Oui, voici ce qui arrivera : qui fuira au bruit de la chose redoutée tombera dans le trou, et qui remontera du fond du trou sera pris dans le piège. Car les écluses d’en haut seront bel et bien ouvertes et les fondements du pays trembleront. Le pays s’est entièrement brisé en morceaux ; le pays a été entièrement ébranlé de secousses ; le pays a entièrement chancelé. Le pays vacille entièrement, comme un homme ivre, et il s’est balancé comme une cabane de guet. Et sa transgression s’est mise à peser sur lui, et à coup sûr il tombera, si bien qu’il ne se relèvera plus. ” — Isaïe 24:16b-20.

16 Isaïe est envahi par le chagrin à l’idée de ce que son peuple va subir. La situation autour de lui le rend malade ; il la ressent comme un malheur. Les traîtres sont légion et sèment l’effroi chez les habitants du pays. Quand

Jéhovah retirera sa protection, les habitants infidèles de Juda vivront dans la terreur jour et nuit. Ils auront peur de mourir. Ils n’auront aucun moyen d’échapper au désastre qui les frappera parce qu’ils ont abandonné les commandements de Jéhovah et ne tiennent aucun compte de sa sagesse (Proverbes 1:24-27). Des traîtres ont beau essayer de convaincre le peuple que tout ira bien, en usant de mensonge et de tromperie pour le mener à la destruction, le malheur s’abattra sur le pays (Jérémie 27:9-15). Des ennemis viendront de dehors, pilleront les habitants et les emmèneront captifs. Tout cela angoisse beaucoup Isaïe.

17 Néanmoins, le prophète est tenu de déclarer qu’il n’y aura aucun moyen de s’esquiver. Où que les gens fuient, ils seront pris. Certains échapperont peut-être à un malheur, mais ils seront atteints par un autre ; il n’y aura pas de lieu sûr. Ils seront comme un animal pourchassé qui parvient à éviter une fosse, mais qui tombe dans un piège (voir Amos 5:18, 19). La puissance punitive de Jéhovah sera lâchée des cieux et secouera les fondements mêmes du pays. Comme un homme ivre, le pays vacille et tombe, chargé de péchés et incapable de se relever (Amos 5:2). Le jugement de Jéhovah est définitif. Une destruction et une ruine complètes ravageront le pays.

Jéhovah régnera dans la gloire

18 La prophétie d’Isaïe étend à présent sa portée ; elle parle de l’accomplissement final du dessein de Jéhovah : “ Il arrivera en ce jour-là que Jéhovah s’occupera de l’armée de la hauteur, dans la hauteur, et des rois du sol, sur le sol. À coup sûr, ils seront réunis, comme on réunit des prisonniers dans la fosse, et ils

seront enfermés dans le cachot ; et, après une abondance de jours, on s’occupera d’eux. La pleine lune est devenue confuse et le soleil brûlant est devenu honteux, car Jéhovah des armées est devenu roi au mont Sion et à Jérusalem, et devant ses hommes d’âge mûr, avec gloire. ” — Isaïe 24:21-23.

19 “ L’armée de la hauteur ” désigne peut-être les démons, “ les maîtres mondiaux de ces ténèbres, [...] les forces spirituelles méchantes dans les lieux célestes ”. (Éphésiens 6:12.) Ils exercent depuis longtemps une grande influence sur les puissances mondiales (Daniel 10:13, 20 ; 1 Jean 5:19). Leur objectif est de détourner les humains de Jéhovah et de son culte pur. Ils réussissent d’ailleurs adroitement à empêtrer les Israélites dans les pratiques corrompues des nations qui les entourent, si bien que ces derniers encourent le jugement de Dieu. Mais Satan et ses démons devront rendre des comptes à Dieu le jour où il s’occupera d’eux et des chefs de la terre, les “ rois du sol, sur le sol ”, qu’ils poussent à se tourner contre Dieu et à transgresser ses lois (Révélation 16:13, 14). En termes symboliques, Isaïe dit qu’ils seront réunis et “ enfermés dans le cachot ”. “ Après une abondance de jours ”, peut-être lorsque Satan et ses démons (mais pas les “ rois du sol, sur le sol ”) seront temporairement relâchés à la fin du Règne millénaire de Jésus Christ, Dieu leur infligera la punition définitive qu’ils méritent. — Révélation 20:3, 7-10.

20 Cette partie de la prophétie d’Isaïe donnait donc aux Juifs une assurance formidable. Au moment qu’il aurait prévu, Jéhovah provoquerait la chute de la Babylone antique et rétablirait les Juifs dans leur pays. En 537 avant notre ère, quand il démontra son pouvoir et sa souveraineté de cette manière en faveur de son peuple, on put dire sans hésiter à Israël : “ Ton Dieu est devenu roi ! ” (Isaïe 52:7). De nos jours, Jéhovah “ est devenu roi ” en 1914 quand il a installé Jésus Christ Roi dans son Royaume céleste (Psaume 96:10). Il est encore “ devenu roi ” en 1919 quand il a démontré le pouvoir de sa royauté en libérant l’Israël spirituel de l’asservissement à Babylone la Grande.

21 Jéhovah ‘ deviendra roi ’ encore une fois quand il anéantira Babylone la Grande et le reste de l’actuel système de choses méchant (Zekaria 14:9 ; Révélation 19:1, 2, 19-21). Ensuite, la domination royale de Jéhovah sera si éblouissante que ni la pleine lune éclatante de nuit ni le soleil brûlant au zénith n’égaleront sa gloire (voir Révélation 22:5). Ils seront en quelque sorte honteux de se comparer à la gloire de Jéhovah des armées. Jéhovah régnera au-dessus de tout. Sa toute-puissance et sa gloire seront évidentes pour tous (Révélation 4:8-11 ; 5:13, 14). Quelle perspective merveilleuse ! À cette époque-là, l’appel lancé en Psaume 97:1 retentira par toute la terre, dans son accomplissement le plus grand : “ Jéhovah lui-même est devenu roi ! Que la terre soit en joie. Que les îles nombreuses se réjouissent. ”

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*** ip-1 chap. 21 p. 271-286 ***

La main de Jéhovah devient haute

Isaïe 25:1–27:13

Isaïe aime profondément Jéhovah et prend plaisir à le louer. Il s’écrie : “ Ô Jéhovah, tu es mon Dieu. Je t’exalte, je loue ton nom. ” Comment se fait-il que le prophète soit aussi attaché à son Créateur ? L’un de ses principaux motifs est qu’il connaît Jéhovah et ses actions. Ses paroles suivantes le révèlent : “ Car tu as fait des choses merveilleuses, des conseils arrêtés depuis les temps anciens, avec fidélité, avec loyauté. ” (Isaïe 25:1). Comme Josué avant lui, Isaïe sait que Jéhovah est fidèle et que tous ses “ conseils ”, ses desseins, se réalisent. — Josué 23:14.

2 Les conseils de Jéhovah englobent ses déclarations de jugement à l’encontre des ennemis d’Israël. Isaïe prononce à présent l’une d’elles : “ Tu as fait d’une ville un tas de pierres, d’une cité fortifiée une ruine qui se désagrège ; d’une tour d’habitation pleine d’étrangers, qu’elle ne soit plus une ville : pour des temps indéfinis, elle ne sera pas rebâtie. ” (Isaïe 25:2). Quelle est cette ville qui n’est pas nommée ? Isaïe parle peut-être d’Ar de Moab, Moab étant depuis longtemps ennemi du peuple de Dieu [Note : Le nom Ar signifie probablement

“ Ville ”.]. Il se peut aussi qu’il parle d’une autre ville, plus forte : Babylone. — Isaïe 15:1 ; Tsephania 2:8, 9.

3 Quelle sera la réaction des ennemis de Jéhovah quand son conseil contre leur ville forte prendra effet ? “ Ceux qui sont un peuple fort te glorifieront ; la cité des nations tyranniques : ils te craindront. ” (Isaïe 25:3). Les ennemis du Dieu Tout-Puissant le craindront ;

cela se comprend. Mais en quel sens le glorifieront-ils ? Abandonneront-ils leurs faux dieux pour adopter le culte pur ? Difficile à croire. Ils glorifieront plutôt Jéhovah à la manière de Pharaon et de Neboukadnetsar : ils seront contraints de reconnaître sa supériorité sans égale. — Exode 10:16, 17 ; 12:30-33 ; Daniel 4:37.

4 Aujourd’hui, “ la cité des nations tyranniques ” est “ la grande ville qui a un royaume sur les rois de la terre ”, c’est-à-dire “ Babylone la Grande ”, l’empire universel de la fausse religion (Révélation 17:5, 18). L’élément principal de cet empire est la chrétienté. En quel sens les chefs religieux de la chrétienté glorifient-ils Jéhovah ? En admettant à contrecœur les choses merveilleuses qu’il a accomplies en faveur de ses Témoins. Particulièrement en 1919, année où Jéhovah a rendu ses serviteurs à une activité énergique après les avoir libérés de leur asservissement spirituel à Babylone la Grande, ces chefs ‘ ont été saisis de peur et ont rendu gloire au Dieu du ciel ’. — Révélation 11:13 [Note : Voir La Révélation :

le grand dénouement est proche ! page 170.].

5 S’il paraît terrifiant à ses ennemis, en revanche Jéhovah est un refuge pour les humbles qui veulent le servir. Les tyrans religieux et politiques ont beau essayer par tous les moyens de briser la foi des vrais adorateurs de Dieu, ils échouent parce que ceux-ci ont une confiance absolue en lui. Au bout du compte, avec aisance, Jéhovah réduira au silence ses opposants, comme s’il couvrait d’un nuage le soleil brûlant dans le désert ou s’il retenait avec un mur la fureur d’une tempête de pluie. — Lire Isaïe 25:4, 5.

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‘ Un banquet pour tous les peuples ’

6 Tel un père plein d’amour, Jéhovah non seulement protège ses enfants, mais encore les nourrit, en particulier dans le domaine spirituel. Après avoir libéré ses serviteurs en 1919, il a placé devant eux un banquet de victoire, de la nourriture spirituelle en abondance : “ Oui, Jéhovah des armées fera pour tous les peuples, dans cette montagne, un banquet de mets ruisselants d’huile, un banquet de vins qu’on a laissé reposer sur leur lie, de mets ruisselants d’huile, pleins de moelle, de vins qu’on a laissé reposer sur leur lie et qu’on a filtrés. ” — Isaïe 25:6.

7 Le banquet est servi dans la “ montagne ” de Jéhovah. Qu’est-ce que cette montagne ? Il s’agit de “ la montagne de la maison de Jéhovah ” vers laquelle toutes les nations affluent “ dans la période finale des jours ”. Il s’agit de la “ montagne sainte ” de Jéhovah, où ses adorateurs fidèles ne font aucun mal et ne causent aucun ravage (Isaïe 2:2 ; 11:9). Dans ce lieu de culte élevé, Jéhovah sert son banquet copieux aux fidèles. Et les bonnes choses spirituelles qu’il offre si généreusement à l’heure actuelle préfigurent les bonnes choses physiques qu’il accordera lorsque son Royaume sera l’unique gouvernement des humains. La faim aura alors disparu. “ Il y aura abondance de grain sur la terre ; sur le sommet des montagnes, ce sera la profusion. ” — Psaume 72:8, 16.

8 Ceux qui ont part aujourd’hui au festin spirituel offert par Dieu ont de glorieuses perspectives. Écoutez les paroles suivantes d’Isaïe. Il compare le péché et la mort à un “ tissu ”, une “ enveloppe ”, qui étouffe, et il dit : “ [Jéhovah] engloutira dans cette

montagne la face de l’enveloppe étendue sur tous les peuples et qui les enveloppe, ainsi que le tissu qui est tissé sur toutes les nations. Oui, il engloutira la mort pour toujours ; oui, le Souverain Seigneur Jéhovah essuiera les larmes de dessus tous les visages. ” — Isaïe 25:7, 8a.

9 Vous avez bien lu : plus de péché ni de mort (Révélation 21:3, 4) ! En outre, l’opprobre mensonger que les serviteurs de Jéhovah subissent depuis des milliers d’années sera également enlevé. “ L’opprobre de son peuple, il l’ôtera de dessus toute la terre, car Jéhovah lui-même l’a dit. ” (Isaïe 25:8b). Comment cela se produira-t-il ? Jéhovah éliminera la cause de cet opprobre, Satan et sa semence (Révélation 20:1-3). Il ne sera pas étonnant que le peuple de Dieu soit poussé à s’exclamer : “ Regardez ! Voici notre Dieu. Nous avons espéré en lui, et il nous sauvera. Voici Jéhovah. Nous avons espéré en lui. Soyons dans la joie et réjouissons-nous en son salut. ” — Isaïe 25:9.

Les orgueilleux sont abaissés

10 Jéhovah sauve les membres de son peuple qui manifestent l’humilité. Pour sa part, Moab, voisin d’Israël, est hautain ; or, Jéhovah déteste l’orgueil (Proverbes 16:18). C’est pourquoi Moab est voué à l’humiliation. “ La main de Jéhovah se posera sur cette montagne, et Moab sera bel et bien foulé en son lieu, comme lorsqu’on foule un tas de paille sur un emplacement à fumier. Oui, il tendra ses mains, au milieu de cela, comme un nageur les tend pour nager, et vraiment il abaissera son orgueil avec les mouvements rusés de ses mains. Et la ville fortifiée, avec tes hautes murailles de sécurité, oui il la jettera à

bas ; oui, il l’abaissera, lui fera toucher la terre, jusque dans la poussière. ” — Isaïe 25:10-12.

11 La main de Jéhovah “ se posera ” sur sa montagne sainte pour la protéger. Quant à l’orgueilleux Moab, il sera frappé et foulé comme “ sur un emplacement à fumier ”. À l’époque d’Isaïe, avec les pieds on mélange de la paille à des tas d’excréments pour fabriquer de l’engrais ; Isaïe prédit donc l’humiliation de Moab, malgré ses murailles élevées et apparemment sûres.

12 Pourquoi Jéhovah adresse-t-il un conseil aussi dur précisément à Moab ? Les Moabites descendent de Lot, neveu d’Abraham et adorateur de Jéhovah. Ils ne sont donc pas seulement des voisins de la nation qui est en alliance avec Dieu, mais aussi des parents. Pourtant, ils se sont attachés à de faux dieux et se montrent des ennemis jurés d’Israël. Ils méritent le sort qui les attend. Sous ce rapport, Moab est comparable aux ennemis des serviteurs de Jéhovah d’aujourd’hui. Ce pays correspond particulièrement à la chrétienté, qui prétend remonter à la congrégation chrétienne du Ier siècle, mais qui, comme on l’a vu précédemment, est l’élément principal de Babylone la Grande.

Un chant de salut

13 Que dire des serviteurs de Dieu ? Ravis de bénéficier de la faveur et de la protection de Jéhovah, ils élèvent leurs voix dans un chant. “ En ce jour-là, ce chant sera chanté dans le pays de Juda : ‘ Nous avons une ville forte. Il met le salut pour murailles et pour rempart. Ouvrez les portes, pour qu’entre la nation juste, qui garde une conduite fidèle. ’ ” (Isaïe 26:1, 2). Ces paroles eurent sans aucun doute un

accomplissement dans l’Antiquité, mais à l’évidence elles s’accomplissent également aujourd’hui. La “ nation juste ” de Jéhovah, l’Israël spirituel, est dotée d’une organisation forte, pareille à une ville. N’est-ce pas une bonne raison de se réjouir, de chanter ?

14 Quelle sorte de gens viennent dans cette “ ville ” ? Le chant renferme la réponse : “ L’inclination qui est bien étayée, tu [Dieu] la préserveras dans une paix constante, car c’est en toi qu’on met sa confiance. Mettez votre confiance en Jéhovah pour toujours, car en Yah Jéhovah est le Rocher des temps indéfinis. ” (Isaïe 26:3, 4). L’“ inclination ” que Jéhovah étaye est le désir d’obéir à ses principes justes et de mettre sa confiance en lui plutôt que dans les systèmes commercial, politique et religieux du monde, des systèmes en perdition. “ Yah Jéhovah ” est le seul Rocher sûr, digne de confiance. Ceux qui ont une confiance totale en Jéhovah bénéficient de sa protection et d’une “ paix constante ”. — Proverbes 3:5, 6 ; Philippiens 4:6, 7.

15 Quel contraste avec ce qui arrive aux ennemis du peuple de Dieu ! “ Il a jeté à bas ceux qui habitaient la hauteur, la cité élevée. Il l’abaisse, il l’abaisse jusqu’à terre ; il lui fait toucher la poussière. Le pied la piétinera, les pieds de l’affligé, les pas des petits. ” (Isaïe 26:5, 6). De nouveau, Isaïe fait peut-être allusion à une “ cité élevée ” en Moab, à moins qu’il ne pense à une autre ville, à Babylone par exemple, qui est incontestablement élevée sous le rapport de son orgueil. Toujours est-il que Jéhovah renverse la situation de “ la cité élevée ”, et ‘ ses petits et ses affligés ’ la piétinent. À notre époque, cette prophétie s’applique parfaitement à Babylone la Grande, surtout à la

chrétienté. En 1919, cette “ cité élevée ” a été contrainte de libérer les serviteurs de Jéhovah, ce qui a constitué une chute humiliante, après quoi ces derniers se sont attelés à piétiner celle qui les avait tenus captifs (Révélation 14:8). De quelle façon ? En proclamant publiquement la vengeance que Jéhovah est sur le point de faire venir sur elle. — Révélation 8:7-12 ; 9:14-19.

Le désir se porte vers la justice et vers le “ mémorial ” de Jéhovah

16 Après ce chant de triomphe, Isaïe révèle la profondeur de son attachement à Dieu et les récompenses qu’on obtient en servant le Dieu de justice (lire Isaïe 26:7-9). Le prophète donne un excellent exemple pour ce qui est d’‘ espérer en Jéhovah ’ et de porter un vif désir vers le “ nom ” et le “ mémorial ” de Jéhovah. Qu’est-ce que le mémorial de Jéhovah ? Exode 3:15 déclare : “ ‘ Jéhovah [...]. ’ C’est là mon nom pour des temps indéfinis et c’est là mon mémorial de génération en génération. ” Isaïe chérit le nom de Jéhovah et tout ce qu’il représente, notamment ses normes et ses voies justes. Ceux qui cultivent le même amour pour Jéhovah sont certains de recevoir sa bénédiction. — Psaumes 5:8 ; 25:4, 5 ; 135:13 ; Hoshéa 12:5.

17 Cependant, tous n’aiment pas Jéhovah et ses normes élevées (lire Isaïe 26:10). Même si on les y invite, les méchants refusent obstinément d’apprendre la justice afin d’entrer dans le “ pays de la droiture ”, le pays occupé par les serviteurs de Jéhovah, qui sont droits sur les plans moral et spirituel. En conséquence, les méchants ‘ ne verront pas la grandeur de Jéhovah ’. Ils ne vivront pas, ils ne profiteront pas du flot de bénédictions qui combleront les humains une fois que

le nom de Jéhovah aura été sanctifié. Même dans le monde nouveau, quand la terre entière sera un “ pays de la droiture ”, certains seront insensibles à la bonté de cœur de Jéhovah. Leur nom ne sera pas inscrit dans le livre de vie. — Isaïe 65:20 ; Révélation 20:12, 15.

18 “ Ô Jéhovah, ta main est devenue haute, mais ils ne la regardent pas. Ils regarderont et seront honteux en voyant le zèle pour ton peuple. Oui, le feu destiné à tes adversaires les dévorera. ” (Isaïe 26:11). Aux jours d’Isaïe, la main de Jéhovah s’est révélée élevée quand il a protégé ses serviteurs en agissant contre leurs ennemis. Seulement, la plupart de ces ennemis ne l’ont pas reconnu. Ils sont spirituellement aveugles par choix, mais au bout du compte ils seront forcés à ‘ regarder ’, à reconnaître Jéhovah lorsqu’ils seront dévorés par le feu de son zèle (Tsephania 1:18). Dieu déclare par la suite à Ézékiel : “ Il faudra qu’elles [les nations] sachent que je suis Jéhovah. ” — Ézékiel 38:23.

“ Celui que Jéhovah aime, il le discipline ”

19 Isaïe sait que la paix et la prospérité dont jouissent ses compatriotes sont dues à la bénédiction de Jéhovah. “ Ô Jéhovah, tu nous assigneras la paix, car même toutes nos œuvres, tu les as accomplies pour nous. ” (Isaïe 26:12). Malgré cela et malgré la possibilité que Jéhovah a offerte à son peuple de devenir “ un royaume de prêtres et une nation sainte ”, Juda a eu une histoire mouvementée (Exode 19:6). À maintes reprises, ses habitants ont adopté le culte de faux dieux. Cela leur a valu à chaque fois d’être disciplinés. Mais cette discipline démontre l’amour de Jéhovah,

puisque “ celui que Jéhovah aime, il le discipline ”. — Hébreux 12:6.

20 Souvent, Jéhovah discipline ses serviteurs en permettant à d’autres nations, “ d’autres maîtres ”, de les dominer (lire Isaïe 26:13). En 607 avant notre ère, il laisse les Babyloniens les emmener en exil. Cela leur est-il profitable ? En soi, la souffrance ne profite à personne. Mais si celui qui souffre tire leçon de ce qui lui arrive, se repent et voue à Jéhovah un attachement exclusif, alors il en tire profit (Deutéronome 4:25-31). Des Juifs manifestent-ils la repentance conforme à la volonté de Dieu ? Oui. Isaïe dit prophétiquement : “ Par toi seul nous ferons mention de ton nom. ” Après leur retour d’exil en 537 avant notre ère, les Juifs ont souvent besoin d’être disciplinés pour d’autres péchés, mais jamais plus ils ne succombent au culte de dieux de pierre.

21 Qu’en est-il de ceux qui tiennent Juda captif ? “ Sans force dans la mort, ils ne se relèveront pas. C’est pourquoi tu t’es occupé d’eux pour les anéantir et détruire toute mention d’eux. ” (Isaïe 26:14). Babylone souffrira pour les cruautés qu’elle a infligées à la nation choisie par Dieu. Par le moyen des Mèdes et des Perses, Jéhovah renversera l’orgueilleuse Babylone et libérera son peuple exilé. Cette grande ville, Babylone, deviendra sans force, pour ainsi dire morte. Finalement, elle cessera d’exister.

22 Dans l’accomplissement moderne, un reste de l’Israël spirituel puni a été libéré de Babylone la Grande et rétabli dans le service de Jéhovah en 1919. Revivifiés, les chrétiens oints se sont lancés dans l’œuvre qui leur incombait, la prédication (Matthieu 24:14). De son côté, Jéhovah les a bénis en leur

donnant de l’accroissement, en poussant même une grande foule d’“ autres brebis ” à le servir avec eux (Jean 10:16). “ Tu as ajouté à la nation ; ô Jéhovah, tu as ajouté à la nation ; tu t’es glorifié. Tu as reculé tous les confins du pays. Ô Jéhovah, pendant la détresse, ils se sont occupés de toi ; ils ont versé un chuchotement de prière quand ta discipline était sur eux. ” — Isaïe 26:15, 16.

“ Ils se relèveront ”

23 Isaïe revient à la situation de la nation de Juda toujours captive de Babylone. Il compare cette nation à une femme qui est en travail, mais qui sans aide ne peut accoucher (lire Isaïe 26:17, 18). Cette aide arrive en 537, si bien que le peuple de Jéhovah rentre dans son pays, impatient de rebâtir le temple et de rétablir le vrai culte. En quelque sorte, la nation est relevée d’entre les morts. ‘ Tes morts vivront. Un cadavre à moi — ils se relèveront. Réveillez-vous et poussez des cris de joie, vous qui résidez dans la poussière ! Car ta rosée est comme la rosée des mauves, et la terre fera tomber, c’est-à-dire enfantera, même ceux qui sont sans force dans la mort. ’ (Isaïe 26:19). Quelle démonstration de la puissance de Jéhovah ! Quelle démonstration magistrale encore quand ces paroles se sont réalisées au sens spirituel en 1919 (Révélation 11:7-11) ! Et avec quelle impatience nous attendons le moment où elles s’accompliront littéralement dans le monde nouveau, le moment où ceux qui sont sans force dans la mort ‘ entendront la voix de Jésus et sortiront ’ des tombes de souvenir ! — Jean 5:28, 29.

24 Cependant, s’ils veulent recevoir les bénédictions spirituelles promises par l’intermédiaire d’Isaïe, les fidèles doivent obéir aux commandements de Jéhovah. “ Va, mon peuple, entre dans tes chambres intérieures, et ferme tes portes derrière toi. Cache-toi pour un instant seulement, jusqu’à ce que passent les invectives. Car voici que Jéhovah sort de son lieu pour s’en prendre à la faute de l’habitant du pays — contre lui —, et à coup sûr le pays mettra à nu le sang qu’on y a versé et ne couvrira plus ses tués. ” (Isaïe 26:20, 21 ; voir aussi Tsephania 1:14). Ce passage a peut-être un premier accomplissement lorsque les Mèdes et les Perses, dirigés par le roi Cyrus, conquièrent Babylone en 539 avant notre ère. D’après l’historien grec Xénophon, quand Cyrus pénètre dans Babylone, il ordonne à tous les habitants de rester chez eux, car ses cavaliers ont pour “ instructions préalables de tuer toute personne prise dehors ”. Aujourd’hui, les “ chambres intérieures ” de cette prophétie font penser aux dizaines de milliers de congrégations de serviteurs de Jéhovah dans le monde. Ces congrégations continueront de jouer un rôle essentiel dans notre vie, même au cours de “ la grande tribulation ”. (Révélation 7:14.) Il est par conséquent indispensable que nous conservions un bon état d’esprit vis-à-vis de la congrégation et que nous la fréquentions régulièrement. — Hébreux 10:24, 25.

25 Bientôt surviendra la fin du monde de Satan. Nous ne savons pas encore de quelle manière Jéhovah protégera son peuple durant cette période redoutable (Tsephania 2:3). Ce que nous savons, en revanche, c’est que notre survie dépendra de notre foi en

Jéhovah, ainsi que de notre fidélité et de notre obéissance à son égard.

26 En pensant à cette époque, Isaïe prophétise : “ En ce jour-là, Jéhovah — avec sa dure, grande et forte épée — s’occupera de Léviathan, le serpent glissant, oui de Léviathan, le serpent tortueux, et, à coup sûr, il tuera le monstre marin qui est dans la mer. ” (Isaïe 27:1). Dans le premier accomplissement, “ Léviathan ” désigne les pays dans lesquels Israël a été dispersé, notamment Babylone, l’Égypte et l’Assyrie. Ces pays seront incapables d’empêcher le retour des serviteurs de Jéhovah dans leur pays à eux au moment voulu. Mais qui est le Léviathan moderne ? Il apparaît qu’il s’agit de Satan, “ le serpent originel ”, et de son système de choses méchant sur la terre, l’instrument avec lequel il fait la guerre à l’Israël spirituel (Révélation 12:9, 10 ; 13:14, 16, 17 ; 18:24). “ Léviathan ” a perdu sa mainmise sur le peuple de Dieu en 1919, et bientôt il disparaîtra lorsque, “ à coup sûr, [Jéhovah] tuera le monstre marin ”. En attendant, rien de ce que “ Léviathan ” tentera contre le peuple de Jéhovah n’aura vraiment de succès. — Isaïe 54:17.

“ Une vigne au vin écumant ”

27 Par un autre chant, Isaïe illustre à présent en termes magnifiques la fécondité du peuple de Jéhovah libéré : “ En ce jour-là, chantez pour elle : ‘ Une vigne au vin écumant ! Moi, Jéhovah, je la préserve. À tout instant je l’arroserai. Pour que nul ne s’occupe d’elle à son détriment, je la protégerai nuit et jour. ’ ” (Isaïe 27:2, 3). Le reste de l’Israël spirituel et ses compagnons dévoués ont incontestablement rempli la terre entière de produits spirituels. Voilà une bonne raison de faire une fête, de chanter. Tout

le mérite revient à Jéhovah, celui qui prend soin de sa vigne avec amour. —

Voir Jean 15:1-8.

Encadré, page 285 : “ Un grand cor ” proclame la liberté En 607 avant notre ère, les douleurs de Juda augmentent lorsque Jéhovah discipline sa nation rebelle en la frappant de l’exil (lire Isaïe 27:7-11). La faute de la nation est trop grande pour que des sacrifices d’animaux fassent propitiation pour elle. C’est pourquoi, tout comme on peut disperser des brebis ou des chèvres avec “ un cri effrayant ” ou qu’on peut ‘ souffler ’ sur des feuilles et les emporter avec un vent fort, Jéhovah expulse Israël de son pays. Ensuite, même des personnes faibles, symbolisées par les femmes, sont capables d’exploiter ce qui reste dans le pays.

Toutefois, il vient un moment où Jéhovah délivre ses serviteurs captifs. Il les libère à l’image d’un cultivateur qui libère des olives en quelque sorte prisonnières des arbres. “ Il arrivera en ce jour-là que Jéhovah gaulera les fruits, depuis le courant du Fleuve [l’Euphrate] jusqu’au ouadi d’Égypte, et ainsi vous serez ramassés l’un après l’autre, ô fils d’Israël ! Oui, il arrivera en ce jour-là qu’on sonnera avec un grand cor, et ceux qui sont en train de périr au pays d’Assyrie et ceux qui sont dispersés au pays d’Égypte, ceux-là viendront à coup sûr se prosterner devant Jéhovah, dans la montagne sainte, à Jérusalem. ” (Isaïe 27:12, 13). Après sa victoire en 539 avant notre ère, Cyrus émet un décret qui libère tous les Juifs de son empire, y compris ceux qui sont en Assyrie et en Égypte (Ezra 1:1-4). C’est comme si “ un grand cor ” retentissait, faisant écho à l’hymne à la liberté du peuple de Dieu.

28 Nul doute, la colère de Jéhovah a

cédé la place à la joie. “ Je n’ai pas de fureur. Qui me donnera buissons d’épines et mauvaises herbes dans la bataille ? Oui, je marcherai dessus. Oui, j’y mettrai le feu en même temps. Sinon, qu’il saisisse ma forteresse, qu’il fasse la paix avec moi ; la paix, qu’il la fasse avec moi. ” (Isaïe 27:4, 5). Voulant que sa vigne continue de produire en abondance du “ vin écumant ”, Jéhovah écrase et brûle comme par le feu toute influence semblable à de la mauvaise herbe qui risque de la corrompre. Que personne, donc, ne menace la tranquillité de la congrégation chrétienne ! Que tous, plutôt, ‘ saisissent la forteresse de Jéhovah ’ en recherchant sa faveur et sa protection ! De cette façon, ils feront la

paix avec Dieu, ce qui est tellement important qu’Isaïe en parle deux fois. Quel en est l’effet ? “ Dans les jours à venir, Jacob prendra racine, Israël poussera des fleurs et bourgeonnera réellement ; oui, ils rempliront de produits la surface du sol productif. ” (Isaïe 27:6) [Note : Isaïe 27:7-13 est examiné

dans l’encadré de la page 285. {{ voir ci-dessus

}}]. La réalisation de ce verset fournit une preuve extraordinaire de la puissance de Jéhovah. Depuis 1919, les chrétiens oints remplissent la terre de “ produits ”, d’une nourriture spirituelle consistante. Cela leur a valu d’être rejoints par des millions d’autres brebis fidèles, qui à leurs côtés “ offrent [à Dieu] un service sacré jour et nuit ”. (Révélation 7:15.) Au milieu d’un monde corrompu, ces chrétiens respectent avec joie les

normes élevées de Dieu. Et Jéhovah continue de les bénir en leur donnant de l’accroissement. Ne perdons jamais de vue l’immense privilège que nous avons

de bénéficier de ces “ produits ” et d’en faire profiter d’autres grâce au cri de louange que nous lançons.

*** ip-1 chap. 22 p. 287-301 ***

Isaïe prédit l’‘ action étrange ’ de Jéhovah

Isaïe 28:1–29:24

Pendant une courte période, Israël et Juda se sentent en sécurité. Leurs chefs ont conclu des alliances politiques avec des nations plus grandes et plus puissantes, en vue de trouver la sécurité dans un monde dangereux. Samarie, la capitale d’Israël, s’est tournée vers la Syrie, sa voisine, tandis que Jérusalem, la capitale de Juda, a fondé ses espoirs en la cruelle Assyrie.

2 Tout en mettant leur confiance dans de nouveaux alliés politiques, certains membres du royaume du Nord s’attendent peut-être à ce que Jéhovah les protège... alors qu’ils rendent toujours un culte à des veaux d’or. Juda aussi est convaincu de pouvoir compter sur la protection de Jéhovah. Après tout, le temple de Jéhovah ne s’élève-t-il pas à Jérusalem, sa capitale ? Mais les deux nations vont vivre des événements inattendus. Jéhovah inspire Isaïe pour qu’il prédise des péripéties qui paraîtront vraiment étranges à son peuple rebelle. Et ses paroles renferment des leçons capitales pour tous aujourd’hui.

Les “ ivrognes d’Éphraïm ”

3 Isaïe commence sa prophétie par des paroles déroutantes : “ Malheur à la couronne de grandeur des ivrognes d’Éphraïm, à la fleur fanée de sa parure de beauté qui est sur le sommet de la vallée fertile des gens

terrassés par le vin ! Voyez ! Jéhovah a quelqu’un de fort et de vigoureux. Comme un orage de grêle, [...] à coup sûr il jettera à terre avec force. Elles seront foulées aux pieds, les couronnes de grandeur des ivrognes d’Éphraïm. ” — Isaïe 28:1-3.

4 Éphraïm, la plus éminente des dix tribus du Nord, en est venue à représenter tout le royaume d’Israël. Samarie, sa capitale, se dresse à un endroit ravissant et stratégique, sur “ le sommet de la vallée fertile ”. Les chefs d’Éphraïm sont fiers de leur “ couronne de grandeur ”, indépendants qu’ils sont de la royauté davidique établie à Jérusalem. Mais ce sont des “ ivrognes ”, ivres spirituellement en raison de leur alliance avec la Syrie contre Juda. Tout ce à quoi ils accordent de la valeur est sur le point d’être foulé aux pieds par des envahisseurs. — Voir Isaïe 29:9.

5 Éphraïm n’a pas conscience de la précarité de sa position. Isaïe poursuit : “ La fleur fanée de sa parure de beauté qui est sur le sommet de la vallée fertile deviendra comme la figue précoce avant l’été : quand celui qui regarde l’aperçoit, alors qu’elle est encore dans sa paume, il l’avale. ” (Isaïe 28:4). Éphraïm tombera dans la main de l’Assyrie, telle une friandise engloutie en une bouchée. N’y a-t-il donc aucun espoir ? En réalité, comme très souvent, les prophéties de jugement d’Isaïe sont tempérées par l’espoir. Même si la nation est anéantie, grâce à l’aide de Jéhovah des individus fidèles survivront. “ Jéhovah des

armées deviendra comme une couronne de parure et comme une guirlande de beauté pour ceux qui resteront de son peuple, comme un esprit de justice pour celui qui siège au jugement et comme une force pour ceux qui repoussent la bataille loin de la porte. ” — Isaïe 28:5, 6.

“ Ils se sont égarés ”

6 Pour Samarie, l’heure de rendre des comptes sonne en 740 avant notre ère : les Assyriens dévastent le pays, et le royaume du Nord cesse d’exister en tant que nation indépendante. Qu’en est-il de Juda ? Son pays sera envahi par l’Assyrie, et plus tard Babylone détruira sa capitale. Mais du vivant d’Isaïe, le temple et la prêtrise de Juda resteront en fonction et ses prophètes continueront de prophétiser. Juda doit-il se féliciter du renversement prochain de son voisin du Nord ? Certainement pas. Jéhovah réglera aussi ses comptes avec Juda et ses chefs en raison de leur désobéissance et de leur manque de foi.

7 À l’adresse de Juda, Isaïe ajoute : “ Et ceux-ci aussi — à cause du vin ils se sont égarés et à cause de la boisson enivrante ils ont erré. Prêtre et prophète — ils se sont égarés à cause de la boisson enivrante, ils se sont embrouillés sous l’effet du vin, ils ont erré sous l’effet de la boisson enivrante ; ils se sont égarés dans leurs visions, ils ont vacillé quant à la décision. Car toutes les tables sont devenues pleines de vomissements infects — il n’y a pas une place qui soit nette. ” (Isaïe 28:7, 8). N’est-ce pas dégoûtant ? S’enivrer dans la maison de Dieu est déjà condamnable. Mais les prêtres et les prophètes sont ivres spirituellement, leur esprit est embrumé par la confiance totale qu’ils placent dans les alliances humaines. Ils

se trompent eux-mêmes en pensant que leur façon d’agir est la seule qui soit réaliste ; peut-être se disent-ils qu’ils ont un plan de rechange au cas où la protection de Jéhovah ne suffirait pas. Dans leur ébriété spirituelle, les chefs religieux vomissent des propos révoltants, impurs, qui trahissent leur grave manque de foi dans les promesses de Dieu.

8 Comment les chefs de Juda réagissent-ils à la mise en garde de Jéhovah ? Ils se moquent d’Isaïe ; ils lui reprochent de leur parler comme à des enfants : “ À qui enseignera-t-on la connaissance, et à qui fera-t-on comprendre ce qu’on a entendu ? À ceux qui ont été sevrés du lait, à ceux qui ont été éloignés des seins ? C’est en effet ‘ ordre sur ordre, ordre sur ordre, cordeau sur cordeau, cordeau sur cordeau, ici un peu, là un peu ’. ” (Isaïe 28:9, 10). À leurs oreilles, Isaïe se répète bizarrement. Il ne cesse de dire : ‘ C’est ce que Jéhovah a ordonné ! C’est ce que Jéhovah a ordonné ! C’est ce que Jéhovah exige ! C’est ce que Jéhovah exige ! ’ [Note : Dans le texte

hébreu, Isaïe 28:10 est un couplet à rimes répétitives, semblables aux rimes d’une chanson enfantine. Voilà comment les chefs religieux voyaient le message d’Isaïe : comme des propos

répétitifs qui n’étaient qu’enfantillages.] Mais sous peu Jéhovah “ parlera ” aux habitants de Juda au moyen d’une action. Il enverra contre eux les armées de Babylone, des étrangers qui, pour la peine, parlent une autre langue. Ces armées exécuteront à coup sûr “ ordre sur ordre ” de Jéhovah, et Juda tombera. — Lire Isaïe 28:11-13.

Les ivrognes spirituels aujourd’hui

9 Les prophéties d’Isaïe s’accomplirent-elles seulement en Israël et en Juda dans l’Antiquité ? Certainement pas. Tant Jésus que Paul

citèrent ses paroles et les appliquèrent à la nation de leur époque (Isaïe 29:10, 13 ; Matthieu 15:8, 9 ; Romains 11:8). De nos jours aussi s’est développée une situation semblable à celle du temps d’Isaïe.

10 Cette fois, ce sont les chefs religieux de la chrétienté qui mettent leur confiance dans les hommes politiques. Ils titubent comme les ivrognes d’Israël et de Juda, ils s’immiscent dans les affaires politiques et ils aiment être consultés par ceux qu’on appelle les grands de ce monde. Au lieu d’énoncer la vérité biblique, qui est pure, ils tiennent des propos impurs. Leur vue spirituelle étant trouble, ils ne sont pas des guides sûrs pour l’humanité. — Matthieu 15:14.

11 Comment les chefs de la chrétienté réagissent-ils lorsque les Témoins de Jéhovah attirent leur attention sur la seule espérance véritable, le Royaume de Dieu ? Ils ne comprennent pas. Pour eux, les Témoins semblent babiller, se répéter, comme des bébés. Les chefs religieux prennent ces messagers de haut et se moquent d’eux. De même que les Juifs du temps de Jésus, ils ne veulent pas du Royaume de Dieu et ne veulent pas que leurs ouailles en entendent parler (Matthieu 23:13). C’est pourquoi Jéhovah les avise qu’il ne parlera pas toujours par l’intermédiaire de ses messagers inoffensifs. Le moment viendra où ceux qui ne se soumettent pas au Royaume de Dieu seront “ brisés, pris au piège et capturés ”, autrement dit, entièrement détruits.

“ Une alliance avec la Mort ”

12 Isaïe poursuit sa déclaration : “ Vous avez dit : ‘ Nous avons conclu une alliance avec la Mort ; et avec le Shéol nous avons réalisé une vision ;

le flot torrentiel débordant, s’il vient à passer, n’arrivera pas jusqu’à nous, car nous avons fait du mensonge notre refuge et nous nous sommes cachés dans la fausseté. ’ ” (Isaïe 28:14, 15). Les chefs de Juda se targuent d’être préservés de la défaite par leurs alliances politiques. Ils sont persuadés d’avoir contracté “ une alliance avec la Mort ” afin qu’elle les laisse tranquilles. Mais leur refuge chimérique ne les protégera pas. Leurs alliances sont un mensonge, une fausseté. Pareillement aujourd’hui, la chrétienté a beau entretenir des relations étroites avec les chefs du monde, elle ne sera pas protégée quand viendra le moment où Jéhovah lui demandera des comptes. Au contraire, ces relations causeront sa perte. — Révélation 17:16, 17.

13 Où les chefs religieux devraient-ils donc se tourner ? Isaïe rapporte maintenant la promesse de Jéhovah : “ Voici que je pose comme fondement en Sion une pierre, une pierre éprouvée, l’angle précieux d’un fondement sûr. Celui qui exerce la foi ne sera pas pris d’affolement. Oui, je ferai du droit le cordeau et de la justice le niveau ; la grêle devra balayer le refuge du mensonge et les eaux inonderont la cachette. ” (Isaïe 28:16, 17). Peu après qu’Isaïe prononce ces paroles, le fidèle roi Hizqiya est intronisé à Sion et son royaume est sauvé, non par des alliés voisins, mais par l’intervention de Jéhovah. Cependant, ces paroles inspirées ne se réalisent pas sur Hizqiya. L’apôtre Pierre cita les paroles d’Isaïe et montra que Jésus Christ, un lointain descendant de Hizqiya, est la “ pierre éprouvée ”, et que quiconque exerce la foi en lui n’a aucune raison d’avoir peur (1 Pierre 2:6). Quel dommage que les chefs de la

chrétienté, alors qu’ils affirment être chrétiens, fassent ce que Jésus refusa de faire ! Ils recherchent la notoriété et le pouvoir dans le monde au lieu d’attendre que Jéhovah instaure son Royaume ayant Jésus Christ pour Roi. — Matthieu 4:8-10.

14 Quand “ le flot torrentiel débordant ” que sont les armées de Babylone passera à travers le pays, Jéhovah révélera au grand jour que le refuge politique de Juda n’est qu’un mensonge. “ Votre alliance avec la Mort sera dissoute, dit Jéhovah. Le flot torrentiel débordant, lorsqu’il passera — vous aussi, vous devrez devenir pour lui un lieu qu’on piétine. Chaque fois qu’il passera, [...] cela ne deviendra qu’une raison de trembler quand il s’agira de faire comprendre à autrui ce qu’on a entendu. ” (Isaïe 28:18, 19). Il y a bel et bien une leçon puissante à tirer de ce qui arrive à ceux qui déclarent servir Jéhovah, mais dont la confiance réside dans des alliances avec les nations.

15 Considérez la position dans laquelle les chefs de Juda se trouvent à présent : “ Le lit s’est révélé trop court pour qu’on s’y étende, et le drap tissé est trop étroit quand on s’en enveloppe. ” (Isaïe 28:20). C’est comme s’ils se couchaient pour se mettre à l’aise, mais qu’ils n’y parvenaient pas. Soit leurs pieds dépassent dans le froid, soit ils plient les jambes, et la couverture est trop étroite pour les envelopper et les tenir au chaud. Telle était la situation inconfortable aux jours d’Isaïe. Et c’est aujourd’hui la situation dans laquelle se trouve quiconque place sa confiance dans le refuge qu’est la chrétienté, un mensonge. En se mêlant de politique, certains chefs de la chrétienté ont été impliqués dans des atrocités sans nom,

notamment des purifications ethniques et des génocides. N’est-ce pas répugnant ?

L ’‘ action étrange ’ de Jéhovah

16 L’issue sera aux antipodes de ce que les chefs religieux de Juda espèrent. Jéhovah fera aux ivrognes spirituels de Juda quelque chose d’étrange. “ Jéhovah se lèvera comme au mont Peratsim, il s’agitera comme dans la basse plaine près de Guibéôn, pour faire son action — son action est étrange — et pour opérer son œuvre — son œuvre est insolite. ” (Isaïe 28:21). Aux jours du roi David, Jéhovah donna à son peuple des victoires retentissantes sur les Philistins au mont Peratsim et dans la basse plaine de Guibéôn (1 Chroniques 14:10-16). Aux jours de Josué, il fit même s’arrêter le soleil sur Guibéôn afin que la victoire d’Israël sur les Amorites soit complète (Josué 10:8-14). C’était réellement insolite ! À présent, Jéhovah est sur le point de combattre de nouveau, mais cette fois contre ceux qui prétendent être ses serviteurs. Quoi de plus étrange ou insolite ? Rien si on se rappelle que Jérusalem est le centre du culte de Jéhovah et la ville de son roi oint. Jusqu’alors, la maison royale de David à Jérusalem n’a jamais été renversée. Néanmoins, Jéhovah accomplira à coup sûr son ‘ action étrange ’. — Voir Habaqouq 1:5-7.

17 C’est pourquoi Isaïe prévient : “ Ne vous comportez pas en railleurs, de peur que vos liens ne se renforcent, car il y a une extermination, oui une chose décidée — je l’ai appris du Souverain Seigneur, Jéhovah des armées —, pour tout le pays. ” (Isaïe 28:22). Bien que les chefs raillent, le message d’Isaïe est exact. Il le tient de Jéhovah, avec qui ces chefs sont dans

des relations d’alliance. Pareillement aujourd’hui, les chefs de la chrétienté raillent en entendant parler de l’‘ action étrange ’ de Jéhovah. Ils fulminent même. Mais le message que les Témoins de Jéhovah proclament est exact. Il se trouve dans la Bible, un livre que ces chefs disent représenter.

18 Les personnes sincères qui ne suivent pas ces chefs, quant à elles, Jéhovah les redressera et leur redonnera sa faveur (lire Isaïe 28:23-29). De même qu’un cultivateur bat avec des méthodes plus douces un grain plus délicat, le cumin par exemple, de même Jéhovah adapte sa discipline à son bénéficiaire et aux circonstances. Il n’agit jamais arbitrairement ou durement, mais en vue du rétablissement des égarés. Si quelqu’un répond à l’appel de Jéhovah, il a un espoir. Pareillement aujourd’hui, bien que le sort de la chrétienté dans son ensemble soit décidé, toute personne qui se soumet au Royaume de Jéhovah peut échapper au jugement défavorable qui approche.

Malheur à Jérusalem !

19 Mais de quoi Jéhovah parle-t-il à présent ? “ Malheur à Ariël, à Ariël, la cité où David a campé ! Ajoutez année à année ; que les fêtes parcourent leur cycle. Et je devrai réduire Ariël à l’angoisse ; oui, il y aura deuil et gémissements ; et vraiment elle deviendra pour moi comme le foyer de l’autel de Dieu. ” (Isaïe 29:1, 2). “ Ariël ” signifie peut-être “ Foyer de l’autel de Dieu ” et ici désigne sans doute Jérusalem. C’est là en effet que se dressent le temple et son autel des sacrifices. Les Juifs ont coutume d’y célébrer les fêtes et d’y offrir des sacrifices, mais Jéhovah ne prend pas plaisir à leur culte (Hoshéa 6:6).

D’ailleurs, il décrète que la ville elle-même deviendra un “ foyer de l’autel ” dans un autre sens. Comme un autel, elle ruissellera de sang et sera livrée au feu. Jéhovah décrit même comment cela se produira : “ À coup sûr, je camperai contre toi de tous côtés, je t’assiégerai avec une palissade et je dresserai contre toi des ouvrages de siège. Oui, tu seras abaissée, si bien que tu parleras depuis la terre, et comme venant de la poussière ta parole n’arrivera qu’assourdie. ” (Isaïe 29:3, 4). Ces paroles se réalisent sur Juda et Jérusalem en 607 avant notre ère, quand l’armée babylonienne assiège la ville, la détruit, et incendie le temple. Jérusalem est abaissée jusqu’au sol sur lequel on l’a bâtie.

20 Avant ce moment fatidique, Juda a

de temps à autre un roi qui obéit à la Loi de Jéhovah. Que se passe-t-il alors ? Jéhovah combat en faveur de son peuple. Même s’ils recouvrent le pays, les ennemis deviennent comme “ une fine poudre ” et “ la bale ”. Au moment qu’il fixe, Jéhovah les disperse “ avec tonnerre, tremblement de terre et grand bruit, avec ouragan, tempête et flamme d’un feu dévorant ”. — Isaïe 29:5, 6.

21 Des armées hostiles attendent peut-être avec impatience de mettre Jérusalem à sac et de se gorger de butin. Mais leur réveil sera terrible. Comme un homme souffrant de la faim qui rêve qu’il fait un festin, puis se réveille plus affamé que jamais, les ennemis de Juda ne se délecteront pas du festin qu’ils convoitent si impatiemment (lire Isaïe 29:7, 8). Considérez la mésaventure de l’armée assyrienne sous Sennakérib lorsqu’elle menace Jérusalem aux jours du fidèle roi Hizqiya (Isaïe, chapitres 36 et 37). En une seule nuit, sans qu’aucune main

humaine [[ne]] se lève, l’effroyable machine de guerre assyrienne est démantelée ; 185 000 de ses vaillants guerriers meurent. Les rêves de conquête seront de nouveau déçus quand la machine de guerre de Gog de Magog se mettra en branle contre le peuple de Jéhovah dans le proche avenir. — Ézékiel 38:10-12 ; 39:6, 7.

22 Au moment où Isaïe énonce cette partie de sa prophétie, les chefs de Juda n’ont pas la même foi que Hizqiya. Ils se sont enivrés, ils se sont engourdis spirituellement au moyen d’alliances qu’ils ont conclues avec des nations impies. “ Attardez-vous et soyez stupéfaits ; aveuglez-vous et soyez aveuglés. Ils se sont enivrés, mais non pas de vin ; ils ont vacillé, mais non à cause de la boisson enivrante. ” (Isaïe 29:9). Ivres spirituellement, ces chefs sont incapables de cerner la portée de la vision donnée au véritable prophète de Jéhovah. Isaïe déclare : “ Jéhovah a versé sur vous un esprit de profond sommeil ; il ferme vos yeux — les prophètes —, il a couvert vos têtes — les visionnaires. Et pour vous la vision de tout devient comme les paroles du livre qui a été scellé et qu’on donne à quelqu’un qui connaît l’écriture, en disant : ‘ Lis ceci à haute voix, s’il te plaît ’, et il lui faut dire : ‘ Je ne peux pas, car il est scellé ’ ; et on doit donner le livre à quelqu’un qui ne connaît pas l’écriture, en disant : ‘ Lis ceci à haute voix, s’il te plaît ’, et il lui faut dire : ‘ Je ne connais pas du tout l’écriture. ’ ” — Isaïe 29:10-12.

23 Les chefs religieux de Juda se targuent d’être avisés sur le plan spirituel, mais ils ont quitté Jéhovah. Ils enseignent plutôt leurs idées tordues sur le bien et le mal pour se justifier ; leurs

actions, en effet, sont dénuées de foi et immorales, et ils ont attiré la défaveur de Dieu sur le peuple. Jéhovah leur demandera des comptes pour leur hypocrisie au moyen de “ quelque chose de prodigieux ” : son ‘ action étrange ’. Il dit : “ Parce que ce peuple s’est approché avec sa bouche, et qu’ils ne m’ont glorifié que de leurs lèvres, et qu’ils ont éloigné de moi leur cœur, et que leur crainte à mon égard devient un commandement d’hommes, un commandement qu’on enseigne, c’est pourquoi me voici, Celui qui agira encore de façon prodigieuse avec ce peuple, d’une manière prodigieuse et avec quelque chose de prodigieux ; et la sagesse de ses sages devra périr, et l’intelligence de ses hommes avisés se cachera. ” (Isaïe 29:13, 14). La sagesse et l’intelligence que Juda revendique périront lorsque Jéhovah dirigera les événements de sorte que tout son système religieux apostat sera éliminé par la Puissance mondiale babylonienne. La même chose se produisit au Ier siècle, après que les chefs des Juifs imbus de leur sagesse eurent égaré la nation. Et la même chose encore arrivera à notre époque à la chrétienté. — Matthieu 15:8, 9 ; Romains 11:8.

24 Pour l’instant, cependant, les chefs vantards de Juda sont persuadés d’être assez intelligents pour échapper aux conséquences de leur perversion du vrai culte. Le sont-ils vraiment ? Isaïe arrache leur masque ; il révèle qu’ils ne craignent pas sincèrement Dieu et donc ne possèdent pas la vraie sagesse : “ Malheur à ceux qui s’enfoncent très profond pour cacher leur conseil à Jéhovah lui-même et dont les actions se sont faites dans un lieu obscur, tandis qu’ils disent : ‘ Qui nous voit et

qui nous connaît ? ’ Quelle perversité que la vôtre ! Le potier doit-il être considéré comme de l’argile ? Car la chose faite doit-elle dire de celui qui l’a faite : ‘ Il ne m’a pas faite ’ ? Oui, la chose formée dit-elle de celui qui l’a formée : ‘ Il n’a pas montré d’intelligence ’ ? ” (Isaïe 29:15, 16 ; voir aussi Psaume 111:10). Même s’ils pensent être bien cachés, ils sont ‘ nus et mis à découvert ’ aux yeux de Dieu. — Hébreux 4:13.

“ Les sourds entendront ”

25 Toutefois, ceux qui exercent la foi obtiendront le salut (lire Isaïe 29:17-24 ; voir aussi Luc 7:22). “ Les sourds entendront les paroles du livre ”, le message tiré de la Parole de Dieu. Par conséquent, il n’est pas question ici de la guérison de la surdité physique. La guérison évoquée est spirituelle. Isaïe fait une nouvelle fois allusion à l’établissement du Royaume messianique et à la restauration du vrai culte sur la terre grâce à la domination du Messie. Cela se passe à notre époque ; des millions d’humains sincères se laissent corriger par Jéhovah et apprennent à le louer. Quel accomplissement enthousiasmant ! Au bout du compte, le jour viendra où tout le monde, tout ce qui respire, louera Jéhovah et sanctifiera son saint nom. — Psaume 150:6.

26 Qu’apprennent les “ sourds ” qui entendent la Parole de Dieu aujourd’hui ? Que tous les chrétiens, et surtout ceux que la congrégation tient pour des exemples, doivent scrupuleusement veiller à ne pas ‘ s’égarer à cause de la boisson enivrante ’. (Isaïe 28:7.) Nous ne devons jamais non plus nous lasser d’entendre les rappels de Dieu, indispensables pour avoir un point de vue spirituel sur toutes

choses. Certes, les chrétiens se soumettent aux autorités gouvernementales, ce qui convient, et attendent d’elles certains services ; mais le salut vient de Jéhovah Dieu, et non du monde. De plus, n’oublions jamais qu’au même titre que son jugement sur la Jérusalem apostate le jugement de Dieu sur la génération actuelle est irrévocable. Avec l’aide de Jéhovah, nous pouvons continuer de proclamer son avertissement malgré l’opposition, à l’exemple d’Isaïe. — Isaïe 28:14, 22 ; Matthieu 24:34 ; Romains 13:1-4.

27 Les anciens et les parents peuvent s’inspirer de la manière dont Jéhovah administre la discipline. Dieu ne cherche pas d’abord à punir ceux qui ont mal agi, mais toujours à leur faire retrouver sa faveur (Isaïe 28:26-29 ; voir aussi Jérémie 30:11). Et il est rappelé à tous, y compris aux jeunes, l’importance de servir Jéhovah de tout cœur, pas seulement en suivant machinalement les habitudes chrétiennes dans le but de plaire aux hommes (Isaïe 29:13). Nous devons montrer qu’à l’inverse des habitants sans foi de Juda nous éprouvons une crainte salutaire de Jéhovah et un profond respect envers lui (Isaïe 29:16). En outre, il nous faut montrer que nous sommes disposés à être corrigés et enseignés par Jéhovah. — Isaïe 29:24.

28 Il est vital d’avoir foi et confiance en Jéhovah, ainsi que dans sa manière de faire les choses (voir Psaume 146:3). Le message d’avertissement que nous prêchons paraît enfantin à la plupart des gens. L’idée que la chrétienté, une organisation qui affirme servir Dieu, soit un jour détruite est étrange, insolite. Pourtant, Jéhovah accomplira son ‘ action étrange ’. Il n’y a aucun doute possible. C’est pourquoi, tout au long

des derniers jours de l’actuel système de choses, les serviteurs de Dieu mettent leur entière confiance dans son Royaume et dans le Roi qu’Il a établi, Jésus Christ. Ils savent que les actes

sauveurs de Jéhovah, qu’il accomplira en parallèle avec son ‘ œuvre insolite ’, vaudront des bienfaits éternels à tous les humains obéissants.

*** ip-1 chap. 23 p. 302-315 ***

Continuez d’attendre Jéhovah

Isaïe 30:1-33

En Isaïe chapitre 30 figurent d’autres déclarations de Dieu contre les méchants. Néanmoins, cette partie de la prophétie d’Isaïe met en évidence certaines des qualités attirantes de Jéhovah. Les caractéristiques de Jéhovah y sont même décrites en termes si évocateurs que, pour ainsi dire, on voit sa présence qui console, on entend sa voix qui donne une direction et on sent son toucher qui guérit. — Isaïe 30:20, 21, 26.

2 Malgré tout, les compatriotes d’Isaïe, les habitants apostats de Juda, refusent de revenir à Jéhovah. Ils préfèrent placer leur confiance en l’homme. Qu’en pense Jéhovah ? Et en quoi cette partie de la prophétie d’Isaïe aide-t-elle les chrétiens d’aujourd’hui à continuer d’attendre Jéhovah (Isaïe 30:18) ? Étudions ces questions.

Folie et fatalité

3 Depuis quelque temps, les chefs de Juda complotent ; ils recherchent un moyen de ne pas tomber sous le joug de l’Assyrie. Mais Jéhovah les observe. Il révèle à présent leur projet : “ ‘ Malheur aux fils obstinés ’, c’est là ce que déclare Jéhovah, ‘ ceux qui sont disposés à exécuter le conseil, mais non pas celui qui vient de moi ; à verser une libation, mais non avec

mon esprit, afin d’ajouter péché à péché ; ceux qui se mettent en route pour descendre en Égypte. ’ ” — Isaïe 30:1, 2a.

4 Quel choc pour ces chefs qui combinent un plan d’entendre que celui-ci est dévoilé ! En se rendant en Égypte afin de conclure une alliance avec elle, ils ne se montrent pas seulement hostiles à l’Assyrie ; ils se rebellent contre Jéhovah Dieu. À l’époque du roi David, la nation considérait Jéhovah comme une forteresse et se réfugiait ‘ à l’ombre de ses ailes ’. (Psaumes 27:1 ; 36:7.) Maintenant, elle ‘ s’abrite dans la forteresse de Pharaon et se réfugie à l’ombre de l’Égypte ’. (Isaïe 30:2b.) Elle met l’Égypte à la place de Dieu. Quelle trahison ! — Lire Isaïe 30:3-5.

5 Comme s’il voulait prévenir l’argument selon lequel la mission en Égypte ne serait qu’une visite effectuée par hasard, Isaïe ajoute des détails. “ La déclaration contre les bêtes du sud : À travers le pays de la détresse et des conditions difficiles, du lion et du léopard qui gronde, de la vipère et du serpent brûlant qui vole, ils transportent leurs ressources sur les épaules des ânes adultes, leurs réserves sur la bosse des chameaux. ” (Isaïe 30:6a). De toute évidence, le voyage est organisé. Les envoyés réunissent une caravane de chameaux et d’ânes, sur lesquels ils chargent des marchandises précieuses et qu’ils mènent en Égypte à travers un désert aride infesté de lions qui grondent

et de serpents venimeux. Ils finissent par atteindre leur destination et remettent leurs trésors aux Égyptiens. Ils ont acheté leur protection... du moins le pensent-ils. Cependant, Jéhovah déclare : “ Pour le peuple elles ne seront d’aucun profit. Les Égyptiens ne sont que vanité, ils aideront tout simplement pour rien. C’est pourquoi j’ai appelé celle-ci : ‘ Rahab — ils veulent rester tranquilles. ’ ” (Isaïe 30:6b, 7). “ Rahab ”, un “ monstre marin ”, en vint à symboliser l’Égypte (Isaïe 51:9, 10). Elle promet tout, mais ne fait rien. L’alliance de Juda avec elle est une erreur fatale.

6 À mesure qu’Isaïe raconte le voyage des envoyés, ses auditeurs se rappellent peut-être un voyage similaire effectué aux jours de Moïse. Leurs ancêtres traversèrent à pied ce même “ redoutable désert ”. (Deutéronome 8:14-16.) À l’époque de Moïse, toutefois, les Israélites venaient d’Égypte et étaient libérés. Cette fois, les envoyés se rendent en Égypte et, en somme, pour se soumettre. Quelle folie ! Ne prenons jamais une décision aussi mauvaise : n’échangeons jamais notre liberté spirituelle contre l’esclavage ! — Voir Galates 5:1.

Opposition au message du prophète

7 Jéhovah dit à Isaïe d’écrire le message qu’il vient de transmettre afin “ que cela serve, pour un jour à venir, de témoignage pour des temps indéfinis ”. (Isaïe 30:8.) Jéhovah désapprouve qu’on préfère conclure des alliances avec l’homme plutôt que de lui faire confiance, et il faut l’indiquer par écrit dans l’intérêt des générations futures, y compris la nôtre (2 Pierre 3:1-4). Mais une trace écrite s’impose pour une raison plus immédiate. “ C’est un peuple rebelle, ce sont des fils

menteurs, des fils qui ont refusé d’entendre la loi de Jéhovah. ” (Isaïe 30:9). Le peuple rejette les conseils de Dieu. C’est pourquoi il faut coucher le message par écrit ; ainsi, le peuple ne pourra pas dire plus tard qu’il n’a pas été averti. — Proverbes 28:9 ; Isaïe 8:1, 2.

8 Isaïe cite à présent un exemple qui témoigne de la mentalité rebelle de ses compatriotes. Ils “ ont dit à ceux qui voient : ‘ Vous ne devez pas voir ’, et à ceux qui ont des visions : ‘ Vous ne devez pas contempler pour nous des choses droites. Dites-nous des choses douces ; contemplez des choses trompeuses. ’ ” (Isaïe 30:10). En ordonnant aux prophètes fidèles d’arrêter de dire ce qui est ‘ droit ’, c’est-à-dire vrai, et de raconter à la place “ des choses douces ” et “ trompeuses ”, autrement dit fausses, les chefs de Juda montrent qu’ils veulent se faire caresser les oreilles. Ils veulent qu’on les loue, pas qu’on les condamne. À leur avis, un prophète qui ne veut pas énoncer des prophéties à leur goût doit ‘ s’écarter du chemin, dévier du sentier ’. (Isaïe 30:11a.) Il doit soit dire des choses qui plaisent aux oreilles, soit tout bonnement cesser de prêcher.

9 Les opposants d’Isaïe insistent : “ Faites disparaître le Saint d’Israël à cause de nous. ” (Isaïe 30:11b). Qu’Isaïe cesse de parler au nom de Jéhovah, “ le Saint d’Israël ” ! Ce titre même les irrite, car les normes élevées de Jéhovah attestent leur condition méprisable. Quelle est la réaction d’Isaïe ? Il déclare : “ Voici ce qu’a dit le Saint d’Israël. ” (Isaïe 30:12a). Sans hésiter, Isaïe prononce précisément les paroles que ses opposants détestent entendre. Il ne se laissera pas intimider. Quel exemple pour nous ! Pour ce qui est de proclamer le message de Dieu, les chrétiens ne doivent jamais accepter

de compromis (Actes 5:27-29). Comme Isaïe, ils continuent de proclamer : ‘ Voici ce qu’a dit Jéhovah. ’

Les conséquences de la rébellion

10 Juda a rejeté la parole de Dieu, s’est fié à un mensonge et s’est reposé sur “ ce qui est plein de détours ”. (Isaïe 30:12b.) Quelles en seront les conséquences ? Au lieu de laisser la situation dans l’état que souhaite la nation, Jéhovah fera disparaître cette dernière. Sa disparition sera soudaine et complète, ce qu’Isaïe souligne par un exemple. L’esprit de rébellion de la nation est comme “ une partie lézardée sur le point de tomber, un renflement dans une muraille très élevée, dont l’effondrement peut arriver soudain, en un instant ”. (Isaïe 30:13.) De même que le bombement d’une haute muraille, s’il s’accentue, finira par causer son écroulement, de même, à cause de l’esprit de rébellion de plus en plus marqué des contemporains d’Isaïe, la nation s’écroulera.

11 Isaïe montre par un autre exemple que la destruction à venir sera complète : “ On la brisera comme on brise une grande jarre des potiers, que l’on met en pièces sans ménagement, si bien qu’on ne peut trouver parmi ses débris un tesson pour prendre le feu au foyer ou pour recueillir de l’eau dans un marécage. ” (Isaïe 30:14). La destruction de Juda sera si complète qu’il ne restera rien de valeur, pas même un tesson assez gros pour retirer des cendres chaudes d’un foyer ou pour recueillir de l’eau dans un marécage. Quelle fin honteuse ! La destruction qui attend ceux qui se rebellent contre le vrai culte aujourd’hui sera tout aussi soudaine et complète. — Hébreux 6:4-8 ; 2 Pierre 2:1.

La proposition de Jéhovah est rejetée

12 Néanmoins, la destruction n’est pas inévitable. Les auditeurs d’Isaïe peuvent y échapper. Le prophète explique : “ Voici ce qu’a dit le Souverain Seigneur Jéhovah, le Saint d’Israël : ‘ C’est en revenant et en vous tenant en repos que vous serez sauvés. Votre force résidera en ceci : dans le fait de rester calmes et aussi dans la confiance. ’ ” (Isaïe 30:15a). Jéhovah est prêt à sauver ses serviteurs, pourvu qu’ils montrent leur foi ; il leur faut à cet effet ‘ se tenir en repos ’, c’est-à-dire ne pas essayer d’assurer leur salut au moyen d’alliances humaines, et ‘ rester calmes ’, autrement dit démontrer leur confiance dans le pouvoir protecteur de Dieu en ne cédant pas à la peur. “ Mais, dit Isaïe au peuple, vous n’avez pas voulu. ” — Isaïe 30:15b.

13 Isaïe précise ensuite : “ Vous avez dit alors : ‘ Non, mais nous fuirons sur des chevaux ! ’ C’est pourquoi vous fuirez. ‘ Nous monterons sur des chevaux rapides ! ’ C’est pourquoi ceux qui vous poursuivront seront rapides. ” (Isaïe 30:16). Les Judéens pensent que des chevaux rapides, plutôt que Jéhovah, leur vaudront le salut (Deutéronome 17:16 ; Proverbes 21:31). Toutefois, rétorque le prophète, leur confiance ne sera qu’un leurre, car leurs ennemis les rattraperont. Même leur grand nombre ne sera d’aucune aide. “ Mille trembleront à cause de la réprimande d’un seul ; à cause de la réprimande de cinq vous fuirez. ” (Isaïe 30:17a). Les armées de Juda paniqueront et fuiront au cri d’une simple poignée d’ennemis. [Note : Notez que si

Juda avait été fidèle il aurait pu se produire

exactement l’inverse. — Lévitique 26:7, 8.] À la fin, un reste uniquement demeurera,

seul, “ comme un mât au sommet d’une montagne et comme un signal sur une colline ”. (Isaïe 30:17b.) Conformément à cette prophétie, lorsque Jérusalem est détruite en 607 avant notre ère, seul un reste survit. — Jérémie 25:8-11.

Une consolation dans la condamnation

14 Ces paroles qui donnent à réfléchir vibrent encore aux oreilles des auditeurs d’Isaïe que le ton de son message change. La menace de désastre s’efface devant une promesse de bénédictions. “ C’est pourquoi Jéhovah continuera d’attendre pour vous témoigner de la faveur, et c’est pourquoi il se lèvera pour vous faire miséricorde. Car Jéhovah est un Dieu de jugement. Heureux tous ceux qui continuent de l’attendre. ” (Isaïe 30:18). Quelles paroles encourageantes ! Jéhovah est un Père compatissant qui désire aider ses enfants. Il prend plaisir à faire miséricorde. — Psaume 103:13 ; Isaïe 55:7.

15 Ces paroles rassurantes s’appliquent au reste juif à qui il est miséricordieusement permis de survivre à la destruction de Jérusalem en 607 avant notre ère, et aux quelques Juifs qui retournent en Terre promise en 537. Cependant, les paroles du prophète consolent également les chrétiens aujourd’hui. Elles nous rappellent que Jéhovah “ se lèvera ” en notre faveur, qu’il mettra un terme au monde méchant. Ses adorateurs fidèles peuvent être certains que Jéhovah, “ un Dieu de jugement ”, ne laissera pas le monde de Satan exister un jour de plus que ce que la justice requiert. Par conséquent, ceux “ qui continuent de l’attendre ” ont de nombreuses raisons d’être heureux.

Jéhovah console ses serviteurs en répondant à leurs prières

16 Toutefois, certains sont peut-être découragés parce que la délivrance n’est pas venue aussi rapidement qu’ils l’espéraient (Proverbes 13:12 ; 2 Pierre 3:9). Souhaitons qu’ils trouvent la consolation dans les paroles suivantes d’Isaïe, qui soulignent un aspect particulier de la personnalité de Jéhovah. “ Quand le peuple en Sion habitera à Jérusalem, tu ne pleureras certainement pas. Il ne manquera pas de te témoigner de la faveur au bruit de ta clameur ; dès qu’il l’entendra, il te répondra vraiment. ” (Isaïe 30:19). Isaïe met de la tendresse dans ces paroles en passant du pluriel, “ vous ”, dans le verset 18, au singulier, “ tu ”, dans le verset 19. Lorsqu’il console ceux qui sont dans la détresse, Jéhovah s’occupe de chaque personne individuellement. Tel un Père, il ne demande pas à un fils découragé : ‘ Pourquoi donc n’es-tu pas fort, comme ton frère ? ’ (Galates 6:4). Non, il écoute attentivement chacun. D’ailleurs, ‘ dès qu’il entendra, il répondra vraiment ’. Quels propos rassurants ! S’ils prient Jéhovah, ceux qui sont découragés peuvent être grandement fortifiés. — Psaume 65:2.

Écoutons la voix de Dieu qui nous guide : lisons sa Parole

17 Dans la suite de son discours, Isaïe rappelle à ses auditeurs que la détresse viendra. Les Juifs recevront “ du pain sous forme de la détresse et de l’eau sous forme de l’oppression ”. (Isaïe 30:20a.) La détresse et l’oppression qu’ils connaîtront lorsqu’ils seront assiégés deviendront aussi communes que le pain et l’eau. Même alors, Jéhovah est disposé à venir au secours des hommes

droits. “ Ton Grand Instructeur ne se cachera plus, et tes yeux deviendront réellement des yeux qui verront ton Grand Instructeur. Tes oreilles entendront une parole derrière toi, disant : ‘ Voici le chemin. Marchez-y ’, si vous devez aller à droite ou si vous devez aller à gauche. ” — Isaïe 30:20b, 21 [Note : C’est le seul endroit de la

Bible où Jéhovah est appelé “ Grand

Instructeur ”.].

18 Jéhovah est le “ Grand Instructeur ”. Il est sans égal pour ce qui est d’enseigner. Mais comment les humains peuvent-ils le ‘ voir ’ et l’‘ entendre ’ ? Jéhovah révèle qui il est par l’intermédiaire de ses prophètes, dont les paroles sont rapportées dans la Bible (Amos 3:6, 7). Aujourd’hui, quand les adorateurs fidèles de Dieu lisent la Bible, c’est comme si sa voix paternelle leur indiquait le chemin à suivre et les exhortait à changer de conduite afin d’y marcher. Chaque chrétien devrait écouter attentivement lorsque Jéhovah parle dans les pages de la Bible et dans les publications bibliques fournies par “ l’esclave fidèle et avisé ”. (Matthieu 24:45-47.) Que chacun s’applique à lire la Bible, car ‘ cela signifie sa vie ’. — Deutéronome 32:46, 47 ; Isaïe 48:17.

Songeons aux bénédictions futures

19 Ceux qui écouteront la voix du Grand Instructeur disperseront leurs images taillées ; elles seront immondes à leurs yeux (lire Isaïe 30:22). Ensuite, ils recevront des bénédictions extraordinaires. Celles-ci sont décrites par Isaïe en Isaïe 30:23-26, une magnifique prophétie de restauration dont le premier accomplissement a lieu lorsqu’un reste de Juifs revient de captivité en 537 avant notre ère. Aujourd’hui, cette prophétie nous aide à discerner les bénédictions magnifiques

que le Messie offre dès à présent dans le paradis spirituel et qu’il apportera dans le Paradis à venir.

20 “ À coup sûr, il donnera la pluie pour ta semence dont tu ensemences le sol, et, comme produit du sol, le pain, qui devra devenir gras et huileux. Ton bétail pâturera en ce jour-là dans un pré immense. Les bovins et les ânes adultes qui travaillent le sol mangeront un fourrage additionné d’oseille, qu’on aura vanné avec la pelle et la fourche. ” (Isaïe 30:23, 24). Du pain “ gras et huileux ”, c’est-à-dire des aliments nourrissants, constituera la nourriture quotidienne de l’homme. Le pays sera tellement productif que même les animaux y auront part. Le bétail sera nourri avec “ un fourrage additionné d’oseille ”, un fourrage succulent servi dans les grandes occasions. Cet aliment aura même été “ vanné ”, un traitement réservé normalement au grain destiné à la consommation des humains. Que de détails savoureux Isaïe donne ici pour montrer la richesse des bénédictions que Jéhovah accordera aux humains fidèles !

21 “ Sur toute haute montagne et sur toute colline élevée il y aura des ruisseaux. ” (Isaïe 30:25a [Note : On lit en

Isaïe 30:25b : “ Au jour de la grande tuerie, quand tomberont les tours. ” Dans son premier accomplissement, ce passage se rapporte peut-être à la chute de Babylone, qui permit à Israël de profiter des bénédictions prédites en Isaïe 30:18-26 (voir le paragraphe 19). Il s’applique peut-être aussi à la destruction qui aura lieu à Har-Maguédôn, et qui rendra possible l’accomplissement en grand de ces bénédictions

dans le monde nouveau.]). Par une image judicieuse, Isaïe indique que les bénédictions de Jéhovah seront complètes. L’eau ne manquera pas ; cet élément précieux coulera non seulement dans le bas-pays, mais encore sur toute

montagne, et même “ sur toute haute montagne et sur toute colline élevée ”. La faim appartiendra au passé (Psaume 72:16). Ensuite, l’attention du prophète se porte sur des choses plus hautes encore que les montagnes. “ Vraiment la lumière de la pleine lune deviendra comme la lumière du soleil brûlant ; et la lumière du soleil brûlant deviendra sept fois autant, comme la lumière de sept jours, au jour où Jéhovah pansera l’effondrement de son peuple et guérira la grave blessure due au coup infligé par lui. ” (Isaïe 30:26). Quel dénouement électrisant pour cette prophétie exaltante ! La gloire de Dieu rayonnera dans toute sa splendeur. Les bénédictions qui attendent les serviteurs fidèles de Dieu dépasseront largement (de sept fois) tout ce qu’ils auront connu jusqu’alors.

Jugement et joie

22 Le ton du message d’Isaïe change de nouveau. “ Voyez ! dit-il comme pour capter l’attention de ses auditeurs, le nom de Jéhovah vient de loin, brûlant de sa colère et avec d’épais nuages. Quant à ses lèvres, elles sont devenues pleines d’invectives, et sa langue est comme un feu dévorant. ” (Isaïe 30:27). Jusqu’à présent, Jéhovah s’est tenu à l’écart ; il a laissé les ennemis de son peuple suivre leur voie. Maintenant, il arrive, tel un orage qui se rapproche inexorablement, pour exécuter son jugement. “ Son esprit est comme un torrent inondant qui atteint jusqu’au cou, pour secouer les nations avec le crible du néant ; un mors qui vous fait errer sera entre les mâchoires des peuples. ” (Isaïe 30:28). Les ennemis du peuple de Dieu seront entourés par “ un torrent inondant ”, secoués violemment ‘ avec

un crible ’ et contenus avec “ un mors ”. Ils seront détruits.

23 Une nouvelle fois, le ton d’Isaïe change ; il décrit le bonheur des adorateurs fidèles qui retourneront un jour dans leur pays. “ Vous aurez un chant comme celui qu’on chante dans la nuit où l’on se sanctifie pour une fête, et une joie de cœur comme celle de quelqu’un qui marche au son d’une flûte pour entrer dans la montagne de Jéhovah, vers le Rocher d’Israël. ” (Isaïe 30:29). Les vrais chrétiens d’aujourd’hui éprouvent la même “ joie de cœur ” lorsqu’ils pensent au jugement du monde de Satan, à la protection que leur accorde Jéhovah, le “ Rocher de salut ”, et aux bénédictions que le Royaume procurera. — Psaume 95:1.

24 Après cette expression de joie, Isaïe revient au thème du jugement et identifie l’objet de la colère divine. “ À coup sûr, Jéhovah fera entendre la dignité de sa voix et fera voir la descente de son bras, dans la fureur de la colère et la flamme d’un feu dévorant, dans la trombe d’eau, la tempête de pluie et les pierres de grêle. Car à cause de la voix de Jéhovah l’Assyrie sera terrifiée ; il la frappera avec un bâton. ” (Isaïe 30:30, 31). Par cette description évocatrice, Isaïe souligne la réalité du jugement de l’Assyrie par Dieu. L’Assyrie se tient en quelque sorte devant Dieu et tremble à la vue de “ la descente de son bras ”, son jugement.

25 Le prophète poursuit : “ À chaque coup de sa baguette de châtiment que Jéhovah fera se poser sur l’Assyrie, oui cela aura lieu au son des tambourins et des harpes ; et par des batailles, les armes brandies, il combattra bel et bien contre eux. Car

son Topheth est disposé depuis ces derniers temps ; celui-ci est aussi préparé pour le roi lui-même. Il en a rendu profond le bûcher. Le feu et le bois sont en abondance. Le souffle de Jéhovah, comme un torrent de soufre, brûle contre lui. ” (Isaïe 30:32, 33). Topheth, dans la vallée de Hinnom, représente ici un endroit figuré, embrasé de feu. En indiquant que l’Assyrie prendra fin là, Isaïe met l’accent sur la destruction soudaine et complète qui doit venir sur cette nation. — Voir 2 Rois 23:10.

26 Bien que ce message de jugement concerne l’Assyrie, la prophétie d’Isaïe a une portée plus grande (Romains 15:4). Jéhovah reviendra d’un endroit lointain,

en quelque sorte, inonder, secouer, et contenir avec un mors tous ceux qui oppriment son peuple (Ézékiel 38:18-23 ; 2 Pierre 3:7 ; Révélation 19:11-21). Vivement ce jour ! Les chrétiens attendent impatiemment le jour où ils seront délivrés. Ils trouvent de la force en réfléchissant aux paroles expressives rapportées en Isaïe chapitre 30. Ces paroles encouragent les serviteurs de Dieu à chérir le privilège de la prière, à étudier assidûment la Bible et à méditer sur les bénédictions que le Royaume apportera (Psaume 42:1, 2 ; Proverbes 2:1-6 ; Romains 12:12). Ainsi, les paroles d’Isaïe nous aident tous à continuer d’attendre Jéhovah.

*** ip-1 chap. 24 p. 316-328 ***

Aucune aide de la part du monde

Isaïe 31:1-9

Les habitants de Jérusalem sont terrifiés, et ils ont raison de l’être. L’Assyrie, l’empire le plus puissant de l’époque, a attaqué ‘ toutes les villes fortifiées de Juda, puis s’en est emparé ’. Et voilà que la machine militaire assyrienne menace la capitale de Juda (2 Rois 18:13, 17). Que vont faire le roi Hizqiya et les habitants de Jérusalem ?

2 Étant donné que les autres villes de son pays sont déjà tombées, Hizqiya sait que Jérusalem ne fait pas le poids contre les puissantes forces militaires de l’Assyrie. En outre, les Assyriens ont la réputation d’être cruels et violents comme personne. L’armée de cette nation inspire tant d’effroi que parfois ses ennemis s’enfuient sans avoir

combattu ! Dans ces circonstances terribles, où les habitants de Jérusalem peuvent-ils chercher de l’aide ? Y a-t-il un moyen d’échapper à l’armée assyrienne ? Et comment les serviteurs de Dieu se sont-ils retrouvés dans cette situation ? Pour répondre à ces questions, nous devons faire un retour en arrière et examiner les manières d’agir de Jéhovah envers la nation avec laquelle il avait conclu une alliance des années plus tôt.

L’apostasie en Israël

3 Entre le moment où Israël quitta l’Égypte et la mort de Salomon le fils de David, soit à peine plus de 500 ans, les 12 tribus d’Israël constituèrent une nation unie. Après la mort de Salomon, Yarobam poussa les dix tribus du Nord à se rebeller contre la maison de David, après quoi la nation se scinda en deux royaumes. Cette scission eut lieu en l’an 997 avant notre ère.

4 Yarobam fut le premier roi d’Israël, le royaume du Nord. Il entraîna ses sujets dans l’apostasie en remplaçant la prêtrise aaronique et le culte de Jéhovah conforme à la Loi par une prêtrise illégitime et le culte du veau (1 Rois 12:25-33). C’était odieux à Jéhovah (Jérémie 32:30, 35). Pour cette raison et d’autres, Dieu laissa l’Assyrie assujettir Israël (2 Rois 15:29). Le roi Hoshéa essaya de briser le joug assyrien en conspirant avec l’Égypte, mais son projet échoua. — 2 Rois 17:4.

Israël se tourne vers un refuge illusoire

5 Jéhovah veut ramener les Israélites à la raison. [Note : Les trois premiers versets

d’Isaïe chapitre 31 s’adressent sans doute principalement à Israël. Les six derniers versets

semblent s’appliquer à Juda.] Il envoie donc le prophète Isaïe porter l’avertissement suivant : “ Malheur à ceux qui descendent en Égypte pour de l’aide, ceux qui comptent sur les chevaux et qui placent leur confiance dans les chars, parce qu’ils sont nombreux, et dans les coursiers, parce qu’ils sont très forts, mais qui n’ont pas regardé vers le Saint d’Israël et n’ont pas recherché Jéhovah lui-même. ” (Isaïe 31:1). Quelle misère ! Israël a davantage confiance dans les chevaux et les chars qu’en Jéhovah, le Dieu vivant. Dans le raisonnement charnel d’Israël, les chevaux de l’Égypte sont nombreux et forts. L’Égypte sera assurément une alliée précieuse contre l’armée assyrienne. Cependant, les Israélites se rendront vite compte que leur alliance charnelle avec l’Égypte est vaine.

6 Par l’alliance de la Loi, les habitants tant d’Israël que de Juda sont voués à Jéhovah (Exode 24:3-8 ; 1 Chroniques 16:15-17). En recherchant l’aide de

l’Égypte, Israël trahit son manque de foi en Jéhovah et son mépris des lois inhérentes à cette sainte alliance. Pourquoi ? Parce que, selon les termes de cette alliance, Jéhovah promet de protéger ses serviteurs s’ils lui vouent un attachement exclusif (Lévitique 26:3-8). Jéhovah a tenu sa promesse : à maintes reprises il s’est révélé être une “ forteresse au temps de la détresse ”. (Psaume 37:39 ; 2 Chroniques 14:2, 9-12 ; 17:3-5, 10.) De plus, par l’intermédiaire de Moïse, le médiateur de l’alliance de la Loi, Jéhovah demanda aux futurs rois d’Israël de ne pas accroître pour eux le nombre des chevaux (Deutéronome 17:16). En obéissant à cette prescription, les rois montreraient qu’ils comptaient sur la protection du “ Saint d’Israël ”. Malheureusement, les chefs d’Israël n’ont pas ce genre de foi.

7 Il y a ici une leçon pour les chrétiens d’aujourd’hui. Israël regarda vers le soutien visible de l’Égypte plutôt que vers le soutien tellement plus puissant que Jéhovah accorde. Pareillement de nos jours, les chrétiens peuvent être tentés de placer leur confiance dans ce qui, d’un point de vue charnel, assure la sécurité (des comptes en banque, une position sociale, des relations dans le monde) plutôt qu’en Jéhovah. Naturellement, les chefs de famille chrétiens prennent au sérieux leur responsabilité de pourvoir aux besoins matériels des leurs (1 Timothée 5:8). Mais ils ne mettent pas leur confiance dans les biens matériels. Et ils se gardent de “ toute espèce de convoitise ”. (Luc 12:13-21.) L’unique “ hauteur sûre dans les temps de détresse ” est Jéhovah Dieu. — Psaume 9:9 ; 54:7.

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8 Isaïe se moque en quelque sorte des chefs israélites qui ont forgé le traité avec l’Égypte : “ Et il est sage, lui aussi, et fera venir le malheur, et il n’a pas retiré ses paroles ; oui, il se dressera contre la maison des malfaiteurs et contre l’aide de ceux qui pratiquent ce qui est malfaisant. ” (Isaïe 31:2). Les chefs d’Israël pensent peut-être qu’ils sont sages. Mais le Créateur de l’univers n’est-il pas suprêmement sage ? Sur le plan stratégique, le projet d’Israël de rechercher l’aide de l’Égypte semble valable. Néanmoins, la conclusion d’une telle alliance politique constitue un adultère spirituel aux yeux de Jéhovah (Ézékiel 23:1-10). En conséquence, Isaïe explique que Jéhovah “ fera venir le malheur ”.

9 Il est notoire que les promesses des hommes ne sont pas fiables et que la protection qu’ils accordent est incertaine. Jéhovah, en revanche, n’a pas besoin de ‘ retirer ses paroles ’. Il fera sans faute ce qu’il promet. Sa parole ne revient pas vers lui sans résultat. — Isaïe 55:10, 11 ; 14:24.

10 Les Égyptiens protégeront-ils efficacement Israël ? Non. Isaïe dit en effet à Israël : “ Les Égyptiens, cependant, sont des hommes tirés du sol et non Dieu ; leurs chevaux sont chair et non esprit. Jéhovah lui-même tendra sa main, et celui qui secourt ne manquera pas de trébucher, et celui qui est secouru ne manquera pas de tomber, et ils disparaîtront, eux tous, en même temps. ” (Isaïe 31:3). Celui qui secourra (l’Égypte) comme celui qui sera secouru (Israël) trébucheront, tomberont et disparaîtront lorsque Jéhovah tendra sa main pour exécuter son jugement au moyen de l’Assyrie.

La chute de Samarie

11 Dans sa miséricorde, Jéhovah envoie plus d’une fois des prophètes encourager Israël à se repentir et à revenir au culte pur (2 Rois 17:13). Pourtant, Israël ajoute à son péché : en plus de s’adonner au culte du veau, la nation pratique la divination et le culte immoral de Baal, et elle utilise poteaux sacrés et hauts lieux. Les Israélites font même “ passer leurs fils et leurs filles par le feu ” ; ils sacrifient le fruit de leur chair à des démons (2 Rois 17:14-17 ; Psaume 106:36-39 ; Amos 2:8). Pour mettre un terme à la méchanceté d’Israël, Jéhovah décrète : “ Samarie et son roi seront réduits au silence, comme un rameau qu’on a arraché dérive à la surface des eaux. ” (Hoshéa 10:1, 7). En 742 avant notre ère, les forces assyriennes attaquent Samarie, la capitale d’Israël. Après un siège de trois ans, Samarie est renversée, et en 740 le royaume des dix tribus disparaît.

12 À notre époque, Jéhovah a mis sur pied une œuvre mondiale de prédication afin d’avertir les “ humains qu’ils doivent tous, en tous lieux, se repentir ”. (Actes 17:30 ; Matthieu 24:14.) Ceux qui rejettent le moyen de salut décidé par Dieu deviendront comme “ un rameau qu’on a arraché ” ; ils seront détruits comme la nation apostate d’Israël. Ceux qui espèrent en Jéhovah, quant à eux, “ posséderont la terre, et sur elle ils résideront pour toujours ”. (Psaume 37:29.) Il est donc sage de ne pas commettre les mêmes erreurs que le royaume d’Israël dans l’Antiquité. Mettons notre entière confiance en Jéhovah pour obtenir le salut.

Le pouvoir salvateur de Jéhovah

13 À quelques kilomètres de la frontière sud d’Israël s’élève Jérusalem, la capitale de Juda. Les habitants de

Jérusalem savent pertinemment ce qui est arrivé à Samarie. À présent, ils sont menacés par le même ennemi terrifiant qui a anéanti leur voisin du nord. Tireront-ils leçon du sort de Samarie ?

14 Les paroles suivantes d’Isaïe consolent les habitants de Jérusalem. Le prophète leur donne l’assurance que Jéhovah aime toujours son peuple, le peuple de l’alliance : “ Voici ce que m’a dit Jéhovah : ‘ De même que gronde le lion, oui le jeune lion à crinière, sur sa proie, lorsqu’une troupe de bergers au complet est convoquée contre lui, et que malgré leur voix il ne se laisse pas terrifier, et que malgré leur tumulte il ne cède pas, ainsi Jéhovah des armées descendra pour faire la guerre au sujet du mont Sion et au sujet de sa colline. ’ ” (Isaïe 31:4). Comme un jeune lion qui se tient au-dessus de sa proie, Jéhovah protégera jalousement sa ville sainte, Sion. Les troupes assyriennes auront beau se vanter, menacer, faire du tumulte, rien ne détournera Jéhovah de son dessein.

15 Remarquez à présent avec quelle tendresse et quelle compassion Jéhovah traitera les habitants de Jérusalem : “ Comme des oiseaux qui volent, ainsi Jéhovah des armées défendra Jérusalem. La défendant, oui il la délivrera aussi. L’épargnant, oui il la fera aussi échapper. ” (Isaïe 31:5). Chez les oiseaux, la mère défend ses petits avec une vigilance constante. Les ailes déployées, elle plane au-dessus de sa progéniture et, les yeux à l’affût, elle scrute le moindre signe de danger. Si un prédateur s’approche, elle fond aussitôt au secours de ses oisillons. Pareillement, Jéhovah prendra tendrement soin des habitants de Jérusalem à cause des envahisseurs assyriens.

“ Revenez ”

16 Jéhovah rappelle maintenant à ses serviteurs qu’ils ont péché et il les encourage à revenir de leur égarement : “ Revenez à Celui contre qui les fils d’Israël se sont enfoncés profond dans leur révolte. ” (Isaïe 31:6). Israël, le royaume des dix tribus, n’est pas le seul à s’être rebellé. Les habitants de Juda, eux aussi des “ fils d’Israël ”, se sont enfoncés “ profond dans leur révolte ”. Ce sera particulièrement évident peu après qu’Isaïe aura terminé son message prophétique, lorsque Manassé, le fils de Hizqiya, deviendra roi. D’après le récit biblique, “ Manassé entraînait Juda et les habitants de Jérusalem à agir plus mal que les nations que Jéhovah avait anéanties ”. (2 Chroniques 33:9.) Vous rendez-vous compte ? Jéhovah anéantit des nations païennes parce qu’elles sont immondes dans leur saleté, et les habitants de Juda, qui sont dans des relations d’alliance avec lui, sont encore pires que ces nations !

17 À l’aube du XXIe siècle, la situation ressemble sous bien des rapports à celle qui existait en Juda aux jours de Manassé. Le monde est de plus en plus déchiré par des haines religieuses, raciales et ethniques. Des millions d’humains ont été victimes d’actes horribles, meurtres, tortures, viols, et de prétendues purifications ethniques. À l’évidence, les gens et les nations (surtout les nations de la chrétienté) se sont enfoncés “ profond dans leur révolte ”. Toutefois, nous pouvons être certains que Jéhovah ne tolérera pas la méchanceté indéfiniment. Pourquoi ? En raison des événements de l’époque d’Isaïe.

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Jérusalem est délivrée

18 Les rois d’Assyrie attribuaient à leurs dieux leurs victoires sur les champs de bataille. Le livre Ancient Near Eastern Texts renferme des écrits d’Assourbanipal, un monarque assyrien qui se prétendait guidé “ par Assour, Bel, Nebo, les grands dieux, [ses] seigneurs, qui (toujours) marchent à [ses] côtés, [quand il] vainquit les soldats (rompus) au combat [...] lors d’une grande bataille ”. Aux jours d’Isaïe, Rabshaqé, qui représente le roi Sennakérib d’Assyrie, montre dans son discours au roi Hizqiya qu’il croit également en l’intervention des dieux dans les guerres des hommes. Il déconseille au roi juif de compter sur Jéhovah pour être sauvé, puisque, dit-il, les dieux des autres nations n’ont pas réussi à protéger leurs fidèles contre la puissante machine de guerre assyrienne. — 2 Rois 18:33-35.

19 Quelle est la réaction du roi Hizqiya ? Le récit biblique raconte : “ Dès que le roi Hizqiya entendit cela, aussitôt il déchira ses vêtements, se couvrit d’une toile de sac et entra dans la maison de Jéhovah. ” (2 Rois 19:1). Hizqiya reconnaît qu’Un seul peut l’aider dans cette situation effrayante. Il s’humilie et recherche la direction de Jéhovah.

20 Jéhovah lui accorde la direction qu’il recherche. Il déclare par l’intermédiaire du prophète Isaïe : “ En ce jour-là ils rejetteront chacun ses dieux d’argent inutiles et ses dieux d’or sans valeur, ceux que vos mains ont faits pour vous comme un péché. ” (Isaïe 31:7). Quand Jéhovah combattra en faveur de son peuple, les dieux de Sennakérib apparaîtront tels qu’ils sont : inutiles. C’est une leçon que les habitants de Juda devraient retenir.

Malgré la fidélité du roi Hizqiya, le pays de Juda, comme Israël, est rempli d’idoles (Isaïe 2:5-8). S’ils veulent renouer des relations avec Jéhovah, les habitants de Juda devront se repentir de leurs péchés et rejeter “ chacun ses dieux [...] inutiles ”. — Voir Exode 34:14.

21 Ensuite, Isaïe dépeint prophétiquement l’exécution par Jéhovah de l’ennemi terrifiant de Juda : “ L’Assyrien tombera par l’épée, non pas celle d’un homme ; et une épée, non pas celle de l’homme tiré du sol, le dévorera. Il devra fuir à cause de l’épée, et ses jeunes gens deviendront bons pour le travail forcé. ” (Isaïe 31:8). Au moment de l’épreuve de force, les habitants de Jérusalem n’ont même pas besoin de dégainer leurs épées. L’élite des troupes assyriennes est dévorée non par des épées d’hommes, mais par l’épée de Jéhovah. Quant au roi d’Assyrie, Sennakérib, ‘ il doit fuir à cause de l’épée ’. Après la mort de 185 000 de ses guerriers causée par l’ange de Jéhovah, il rentre chez lui. Il est plus tard assassiné par ses propres fils alors qu’il se prosterne devant son dieu Nisrok. — 2 Rois 19:35-37.

22 Personne, pas même Hizqiya, ne se doutait de la manière dont Jéhovah délivrerait Jérusalem de l’armée assyrienne. Néanmoins, la réaction de Hizqiya en temps de crise fournit un bel exemple à ceux qui traversent des épreuves aujourd’hui (2 Corinthiens 4:16-18). Hizqiya avait peur, ce qui se comprend quand on connaît la réputation effroyable des Assyriens qui menaçaient Jérusalem (2 Rois 19:3). Il n’empêche qu’il avait foi en Jéhovah et qu’il recherchait sa direction, et non celle de l’homme. Heureusement, car Jérusalem en fut bénie. Les chrétiens qui craignent Dieu à notre époque sont

parfois, eux aussi, en proie à une grande émotion face à un danger. Dans bien des situations, la peur se comprend. Néanmoins, si nous ‘ rejetons sur Jéhovah toute notre inquiétude ’, il se souciera de nous (1 Pierre 5:7). Il nous aidera à surmonter notre peur et nous fortifiera afin que nous endurions la situation qui nous perturbe.

23 Au bout du compte, c’est Sennakérib, et non Hizqiya, qui est saisi de peur. Vers qui peut-il se tourner ? Isaïe prédit : “ ‘ Son rocher disparaîtra de frayeur, et à cause du signal ses princes seront vraiment terrifiés ’, c’est là ce que déclare Jéhovah, dont la lumière est dans Sion et dont le four est à Jérusalem. ” (Isaïe 31:9). Les dieux de Sennakérib, son “ rocher ”, le refuge dans lequel il place sa

confiance, l’abandonnent. En quelque sorte, ils ‘ disparaissent de frayeur ’. En outre, même les princes de Sennakérib ne lui sont pas très utiles. Eux aussi sont frappés de terreur.

24 Cette partie de la prophétie d’Isaïe énonce un message clair à l’adresse de quiconque voudrait s’opposer à Dieu. Aucune arme, aucun pouvoir, aucun projet ne peut contrecarrer les desseins de Jéhovah (Isaïe 41:11, 12). Par ailleurs, ceux qui prétendent servir Dieu tout en se détournant de lui pour chercher la sécurité dans des choses charnelles seront déçus. Qui n’a “ pas regardé vers le Saint d’Israël ” verra Jéhovah ‘ faire venir le malheur ’. (Isaïe 31:1, 2.) Incontestablement, le seul refuge véritable et durable est Jéhovah Dieu. — Psaume 37:5.

*** ip-1 chap. 25 p. 329-341 ***

Le roi et ses princes

Isaïe 32:1-20

Vers la fin des années 40, on a découvert dans des grottes près de la mer Morte, en Palestine, une collection remarquable de rouleaux. On les a appelés les Rouleaux de la mer Morte. On pense qu’ils furent écrits entre 200 avant notre ère et 70 de notre ère. L’un d’eux est très connu : il s’agit d’un rouleau d’Isaïe écrit en hébreu sur du cuir solide. Il est presque complet et son texte ne présente que très peu de différences avec celui des manuscrits du texte massorétique, postérieur d’environ 1 000 ans. Il démontre par conséquent que le texte de la Bible a été transmis sans être altéré.

2 Un détail concernant le Rouleau d’Isaïe de la mer Morte mérite d’être signalé : la partie qui constitue aujourd’hui Isaïe chapitre 32 est mise en évidence par un “ X ” qu’un scribe a griffonné dans la marge. Nous ignorons pourquoi ce scribe a apposé cette marque, mais nous savons que cette partie de la Sainte Bible a une particularité.

Un gouvernement pour la justice et le droit

3 Isaïe chapitre 32 s’ouvre sur une prophétie captivante qui s’accomplit remarquablement à notre époque : “ Voyez ! Un roi régnera pour la justice ; et quant aux princes, ils gouverneront comme princes pour le droit. ” (Isaïe 32:1). “ Voyez ! ” est-il dit. Cette exclamation fait penser à une exclamation similaire qu’on trouve dans

le dernier livre prophétique de la Bible : “ Celui qui était assis sur le trône a dit : ‘ Voyez ! Je suis en train de faire toutes choses nouvelles. ’ ” (Révélation 21:5). Les livres bibliques d’Isaïe et de la Révélation, écrits à quelque 900 ans d’intervalle, renferment tous deux la description radieuse d’une nouvelle administration (“ un nouveau ciel ” composé du Roi, Christ Jésus, intronisé dans les cieux en 1914, et de 144 000 dirigeants adjoints “ achetés d’entre les humains ”) ainsi que d’“ une nouvelle terre ”, une société humaine mondiale unie [Note : Le “ roi ” mentionné en

Isaïe 32:1 désignait peut-être en premier le roi Hizqiya. Mais l’accomplissement principal d’Isaïe chapitre 32 se rapporte au Roi Christ Jésus.] (Révélation 14:1-4 ; 21:1-4 ; Isaïe 65:17-25). Cette disposition tout entière est rendue possible par le sacrifice rédempteur de Christ.

4 Après avoir vu en vision le scellement final des 144 000 dirigeants adjoints, l’apôtre Jean rapporte : “ J’ai vu, et regardez ! une grande foule que personne ne pouvait compter, de toutes nations et tribus et peuples et langues, se tenant debout devant le trône et devant l’Agneau. ” Tel est le noyau de la nouvelle terre : une grande foule qui se compte à présent en millions et qui est rassemblée aux côtés des quelques derniers membres des 144 000, dont la plupart sont âgés. Cette grande foule survivra à la grande tribulation qui approche à grands pas et, sur la terre devenue paradis, elle sera rejointe par les fidèles ressuscités ainsi que par des milliards d’autres humains à qui sera offerte la possibilité d’exercer la foi. Tous ceux qui l’exerceront recevront la vie éternelle. — Révélation 7:4, 9-17.

5 Toutefois, tant qu’existe le monde actuel ravagé par la haine, les membres de la grande foule ont besoin de

protection. Dans une large mesure, elle est fournie par les “ princes ” qui ‘ gouvernent pour le droit ’. Quelle disposition extraordinaire ! Ces “ princes ” sont dépeints plus en détail dans ces paroles chaleureuses de la prophétie d’Isaïe : “ Chacun devra être comme une cachette contre le vent et une retraite contre la tempête de pluie, comme des ruisseaux d’eau dans une terre aride, comme l’ombre d’un rocher massif dans une terre épuisée. ” — Isaïe 32:2.

6 Dès aujourd’hui, alors que le monde entier est dans la détresse, on a besoin de “ princes ”, d’anciens disposés à ‘ faire attention à tout le troupeau ’, à prendre soin des brebis de Jéhovah et à faire régner la justice conformément aux principes justes de Dieu (Actes 20:28). Ces “ princes ” doivent remplir les conditions énoncées en 1 Timothée 3:2-7 et Tite 1:6-9.

7 Dans sa grande prophétie où il décrivit “ l’achèvement du système de choses ”, une période de détresse, Jésus déclara : “ Veillez à ne pas être terrifiés. ” (Matthieu 24:3-8). Pourquoi les disciples de Jésus ne sont-ils pas terrifiés par les conditions dangereuses qui existent dans le monde aujourd’hui ? L’une des raisons est que les “ princes ”, qu’ils soient oints ou membres des “ autres brebis ”, protègent fidèlement le troupeau (Jean 10:16). Sans crainte, ils prennent soin de leurs frères et sœurs, même dans des circonstances aussi horribles qu’une guerre ethnique ou un génocide. Dans un monde anémié sur le plan spirituel, ils veillent à ce que les âmes déprimées soient réconfortées par les vérités constructives de la Parole de Dieu, la Bible.

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8 Au cours des 50 dernières années, les “ princes ” ont joué un rôle de plus en plus évident. Les “ princes ” qui font partie des autres brebis sont en train d’être formés en une classe du “ chef ” qui prend de l’ampleur ; de cette manière, après la grande tribulation, certains d’entre eux ayant les compétences voulues seront prêts pour assumer des fonctions administratives dans la “ nouvelle terre ”. (Ézékiel 44:2, 3 ; 2 Pierre 3:13.) En offrant une direction spirituelle et du réconfort tout en donnant l’exemple dans le service du Royaume, ils se montrent “ comme l’ombre d’un rocher massif ”, car ils soulagent le troupeau dans le cadre du culte [Note : Voir La Tour de Garde du

1er

mars 1999, pages 13-18, publiée par les

Témoins de Jéhovah.].

9 Au cours des derniers jours du monde méchant de Satan, des jours dangereux, les chrétiens voués à Dieu ont désespérément besoin de cette protection (2 Timothée 3:1-5, 13). Les vents que sont les fausses doctrines et la propagande sournoise soufflent avec force. Des tempêtes font rage sous forme de guerres entre nations ou civiles, ainsi que d’attaques directes contre les adorateurs fidèles de Jéhovah Dieu. Dans un monde rendu aride par la sécheresse spirituelle, les chrétiens ont impérieusement besoin des cours d’eau de la vérité pure, non frelatée, afin d’étancher leur soif spirituelle. Par bonheur, Jéhovah a promis que son Roi en place, par l’intermédiaire de ses frères oints et des “ princes ” d’entre les autres brebis qui les soutiennent, fournirait encouragement et direction à ceux qui seraient déprimés et découragés à cette époque difficile. Jéhovah veillerait donc à ce que la justice et le droit aient cours.

Soyons attentifs avec les yeux, les oreilles et le cœur

10 Comment la grande foule considère-t-elle les dispositions théocratiques prises par Jéhovah ? La prophétie poursuit : “ Les yeux de ceux qui voient ne seront pas collés, et les oreilles de ceux qui entendent seront attentives. ” (Isaïe 32:3). Au fil des années, Jéhovah a fourni ce qui était nécessaire pour instruire ses chers serviteurs et pour les porter à la maturité. L’École du ministère théocratique et d’autres réunions organisées dans les congrégations des Témoins de Jéhovah du monde entier, les assemblées de district, les assemblées nationales et internationales, et la formation particulière des “ princes ” afin qu’ils prennent soin du troupeau avec tendresse, tout cela a contribué à la constitution d’une famille de millions de frères et de sœurs unis sur toute la terre. Partout où ils vivent dans le monde, ces bergers ont les oreilles grandes ouvertes aux rectifications apportées à la compréhension de la parole de vérité, qui n’est pas statique. La conscience éduquée par la Bible, ils sont prêts en permanence à écouter et à obéir. — Psaume 25:10.

11 La prophétie contient ensuite cette mise en garde : “ Le cœur de ceux qui agissent avec précipitation tiendra compte de la connaissance, et la langue des bègues sera prompte à dire des choses claires. ” (Isaïe 32:4). Que personne ne tire avec précipitation des conclusions sur ce qui est bien et ce qui est mal. La Bible dit : “ As-tu vu un homme précipité dans ses paroles ? Il y a plus d’espoir pour quelqu’un qui est stupide que pour lui. ” (Proverbes 29:20 ; Ecclésiaste 5:2). Avant 1919, même les serviteurs de Jéhovah étaient

contaminés par des idées babyloniennes. Mais, à partir de cette année-là, Jéhovah leur a donné une compréhension plus nette de ses desseins. Ils ont constaté que les vérités qu’il a révélées sont, non pas énoncées avec précipitation, mais bien pensées, et ils parlent à présent avec conviction ; ils ne bégaient pas par incertitude.

“ L’insensé ”

12 La prophétie d’Isaïe établit ensuite un contraste : “ L’insensé ne sera plus appelé généreux ; quant à l’homme sans principes, on ne dira pas de lui qu’il est noble ; car l’insensé proférera la folie. ” (Isaïe 32:5, 6a). Qui est “ l’insensé ” ? Comme s’il voulait insister, le roi David fournit deux fois la réponse : “ L’insensé a dit dans son cœur : ‘ Il n’y a pas de Jéhovah. ’ Ils ont agi d’une manière perverse, ils se sont montrés détestables dans leur conduite. Il n’y en a pas un qui fasse le bien. ” (Psaumes 14:1 ; 53:1). Bien entendu, les athées convaincus affirment qu’il n’y a pas de Jéhovah. C’est aussi, en quelque sorte, l’attitude des “ intellectuels ” et d’autres qui agissent comme si Dieu n’existait pas, qui pensent qu’ils n’ont de comptes à rendre à personne. La vérité n’est pas en eux. Ils n’ont pas le cœur généreux. Ils n’ont aucun évangile d’amour. Aux antipodes des chrétiens véritables, ils hésitent à aider les indigents dans la détresse, quand ils ne s’abstiennent pas complètement de le faire.

13 De nombreux insensés en viennent à haïr ceux qui défendent la vérité de Dieu. “ Son cœur travaillera à ce qui est malfaisant, pour travailler à l’apostasie et pour proférer contre Jéhovah des propos aberrants. ” (Isaïe 32:6b). Ces paroles s’appliquent incontestablement aux apostats de notre

époque. Dans un certain nombre de pays d’Europe et d’Asie, les apostats unissent leurs forces à celles d’autres opposants à la vérité et racontent des mensonges éhontés aux autorités, dans le but que celles-ci interdisent les Témoins de Jéhovah ou leur imposent des restrictions. Ils manifestent l’état d’esprit du “ mauvais esclave ” au sujet duquel Jésus prophétisa : “ Si jamais ce mauvais esclave dit dans son cœur : ‘ Mon maître tarde ’, et qu’il commence à battre ses coesclaves, qu’il mange et boive avec les buveurs invétérés, le maître de cet esclave viendra en un jour qu’il n’attend pas et à une heure qu’il ne connaît pas, et il le punira avec la plus grande sévérité et lui assignera sa part avec les hypocrites. C’est là que seront ses pleurs et ses grincements de dents. ” — Matthieu 24:48-51.

14 En attendant, les apostats ‘ laissent vide l’âme de l’affamé, et ils laissent manquer de boisson celui qui a soif ’. (Isaïe 32:6c.) Les ennemis de la vérité essaient de priver de nourriture spirituelle les personnes affamées de vérité, et ils essaient d’empêcher les assoiffés de boire les eaux revigorantes du message du Royaume. Mais l’issue sera celle que Jéhovah annonce à son peuple par l’intermédiaire d’un autre de ses prophètes : “ À coup sûr ils combattront contre toi, mais ils ne l’emporteront pas sur toi, car ‘ je suis avec toi ’, c’est là ce que déclare Jéhovah, ‘ pour te délivrer ’. ” — Jérémie 1:19 ; Isaïe 54:17.

15 Depuis le milieu du XXe siècle, l’immoralité sexuelle se répand à grande vitesse dans les pays de la chrétienté. Pour quelles raisons ? La prophétie en prédit une : “ Quant à l’homme sans principes, ses instruments sont mauvais ; il a conseillé des actes de conduite déréglée, pour démolir les

affligés par des paroles mensongères, même quand quelqu’un de pauvre dit ce qui est juste. ” (Isaïe 32:7). Ces paroles se réalisent : de nombreux membres du clergé, en particulier, tolèrent les relations sexuelles avant le mariage, le concubinage, l’homosexualité... en un mot, “ fornication et impureté sous toutes ses formes ”. (Éphésiens 5:3.) De cette façon, ils ‘ démolissent ’ leurs ouailles par leurs paroles mensongères.

16 À l’inverse, l’accomplissement des paroles suivantes du prophète est on ne peut plus réconfortant. “ Quant à l’homme généreux, ce sont des choses généreuses qu’il a conseillées ; et lui, c’est en faveur de choses généreuses qu’il se lèvera. ” (Isaïe 32:8). Jésus lui-même encouragea la générosité en ces termes : “ Ayez l’habitude de donner, et on vous donnera. On versera dans votre giron une belle mesure, tassée, secouée et débordante. Car c’est avec la mesure dont vous mesurez qu’on mesurera pour vous en retour. ” (Luc 6:38). L’apôtre Paul aussi évoqua les bienfaits qu’obtiennent les gens généreux lorsqu’il déclara : “ Vous devez vous rappeler les paroles du Seigneur Jésus, qui a dit lui-même : ‘ Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. ’ ” (Actes 20:35). Ce qui rend les vrais chrétiens heureux, ce n’est pas d’être riches ou d’avoir une position sociale, mais d’être généreux, tout comme leur Dieu, Jéhovah, est généreux (Matthieu 5:44, 45). Ce qui leur procure le plus de joie, c’est d’accomplir la volonté de Dieu, en donnant généreusement de leur personne afin de faire connaître “ la glorieuse bonne nouvelle du Dieu heureux ”. — 1 Timothée 1:11.

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17 La prophétie d’Isaïe poursuit : “ Femmes qui vivez tranquilles, levez-vous, écoutez ma voix ! Filles insouciantes, prêtez l’oreille à ma parole ! Dans un an et quelques jours, vous vous agiterez, femmes insouciantes, car la vendange sera achevée, mais la récolte des fruits ne viendra pas. Tremblez, femmes qui vivez tranquilles ! Agitez-vous, femmes insouciantes ! ” (Isaïe 32:9-11a). L’état d’esprit de ces femmes nous rappelle peut-être celui des humains qui aujourd’hui affirment servir Dieu, mais ne le servent pas avec zèle. Ils font partie des religions de “ Babylone la Grande, la mère des prostituées ”. (Révélation 17:5.) Par exemple, certains membres des religions de la chrétienté correspondent tout à fait à la description qu’Isaïe livre de ces “ femmes ”. Ils sont “ tranquilles ”, ils ne se soucient ni du jugement ni de l’agitation qui sont sur le point de les atteindre.

18 L’appel suivant est alors lancé à la fausse religion : “ Déshabillez-vous et mettez-vous nues ; ceignez des toiles de sac sur les reins. Frappez-vous la poitrine en gémissant sur les champs désirables, sur la vigne qui porte du fruit. Sur le sol de mon peuple croissent des épines, des buissons hérissés de piquants, car ils sont sur toutes les maisons d’allégresse, oui sur la ville en liesse. ” (Isaïe 32:11b-13). L’expression “ déshabillez-vous et mettez-vous nues ” n’implique apparemment pas de se mettre entièrement nu. On avait coutume dans l’Antiquité de porter un vêtement de dessus sur un vêtement de dessous. Le vêtement de dessus était souvent un moyen d’identification (2 Rois 10:22, 23 ; Révélation 7:13, 14). La prophétie ordonne donc aux membres des fausses religions d’enlever leur vêtement de

dessus (ce qui, d’après eux, les identifie à des serviteurs de Dieu) et de mettre à la place des vêtements en toile de sac, symboles de leur deuil à cause de leur jugement imminent (Révélation 17:16). Les organisations religieuses de la chrétienté, qui se prétend “ la ville en liesse ” de Dieu, ne portent aucun fruit conforme à la volonté divine, pas plus que les autres membres de l’empire universel de la fausse religion. Leurs actions ne produisent que “ des épines, des buissons hérissés de piquants ”, négligence et abandon.

19 Le spectre de la tristesse s’étend à toutes les parties de la “ Jérusalem ” apostate : “ La tour d’habitation a été délaissée, le tumulte de la ville a été abandonné ; l’Ophel et la tour de garde sont devenus des champs dénudés, pour des temps indéfinis l’allégresse des zèbres, la pâture des troupeaux. ” (Isaïe 32:14). Ainsi, même l’Ophel est touché. L’Ophel est un endroit élevé de Jérusalem qui offre une solide position défensive. Dire que l’Ophel devient un champ dénudé évoque la désolation complète de la ville. Les paroles d’Isaïe indiquent que la “ Jérusalem ” apostate, la chrétienté, n’a pas pour souci premier d’accomplir la volonté de Dieu. Elle est aride spirituellement, éloignée de la vérité et de la justice, bestiale à l’extrême.

Un contraste glorieux

20 Isaïe présente maintenant un espoir réconfortant pour ceux qui font la volonté de Jéhovah. Si le peuple de Dieu est en désolation, cela ne durera que ‘ jusqu’à ce que l’esprit soit répandu d’en haut sur lui, et que le désert soit devenu un verger, et que le verger soit considéré comme une véritable forêt ’. (Isaïe 32:15.) Depuis 1919, l’esprit de Jéhovah est

répandu en abondance sur ses serviteurs ; il a rétabli en quelque sorte un verger productif de Témoins oints, puis une forêt croissante d’autres brebis. La prospérité et l’accroissement caractérisent son organisation sur la terre aujourd’hui. Dans le paradis spirituel rétabli, “ la gloire de Jéhovah, la splendeur de notre Dieu ”, est reflétée par ses serviteurs qui proclament dans le monde entier son Royaume à venir. — Isaïe 35:1, 2.

21 Écoutez à présent la promesse glorieuse de Jéhovah : “ Oui, dans le désert résidera le droit, et dans le verger habitera la justice. Oui, l’œuvre de la vraie justice deviendra la paix, et le service de la vraie justice, le calme et la sécurité pour des temps indéfinis. ” (Isaïe 32:16, 17). Cette description ne convient-elle pas à la condition spirituelle des serviteurs de Jéhovah aujourd’hui ? À la nette différence de la majorité des humains, qui sont divisés par la haine, la violence et une pauvreté spirituelle révoltante, les vrais chrétiens sont unis par toute la terre, même s’ils sont issus “ de toutes nations et tribus et peuples et langues ”. Ils vivent, travaillent et servent Dieu en harmonie avec sa justice et confiants qu’ils jouiront finalement de la paix et de la sécurité véritables pour des temps indéfinis. — Révélation 7:9, 17.

22 Dans le paradis spirituel, Isaïe 32:18 est déjà en train de s’accomplir. On y lit : “ Mon peuple habitera dans une demeure de paix, dans des habitations tout à fait sûres et dans de tranquilles lieux de repos. ” En revanche, pour les pseudo-chrétiens, “ à coup sûr, il grêlera quand la forêt croulera et que la ville sera abaissée dans un état d’abaissement ”. (Isaïe 32:19.) Oui, tel un violent orage de grêle, le jugement de Jéhovah est sur le

point de s’abattre sur la contrefaçon de ville qu’est la fausse religion ; ce jugement abaissera sa “ forêt ” de partisans en les anéantissant pour toujours.

23 Cette partie de la prophétie se termine en ces termes : “ Heureux vous qui semez le long de toutes les eaux, envoyant les pieds du taureau et de l’âne. ” (Isaïe 32:20). Le taureau et l’âne étaient des bêtes de somme que les serviteurs de Dieu du passé utilisaient pour labourer et semer. De nos jours, pour imprimer et diffuser des milliards de publications bibliques, les

serviteurs de Jéhovah se servent de matériel d’imprimerie, d’outils électroniques, de bâtiments et de moyens de transport modernes et, surtout, d’une organisation théocratique unie. Des volontaires emploient ces instruments pour semer les graines de la vérité du Royaume dans le monde entier, littéralement “ le long de toutes les eaux ”. Des millions d’hommes et de femmes qui craignent Dieu ont déjà été récoltés, et d’autres se joignent à eux, en multitude (Révélation 14:15, 16). Tous sont vraiment à considérer comme “ heureux ” !

*** ip-1 chap. 26 p. 342-355 ***

Aucun habitant ne dira : “ ‘ Je suis malade. ’ ”

Isaïe 33:1-24

“ Toute la création ne cesse de gémir ensemble et de souffrir ensemble. ” Ainsi s’exprima l’apôtre Paul (Romains 8:22). Malgré les progrès de la médecine, la maladie et la mort continuent de frapper le genre humain. La promesse qui termine cette partie de la prophétie d’Isaïe n’en est que plus extraordinaire. Imaginez l’époque où “ aucun habitant ne dira : ‘ Je suis malade. ’ ” (Isaïe 33:24). Quand et comment cette promesse s’accomplira-t-elle ?

2 Isaïe écrit à une époque où le peuple de l’alliance de Dieu est malade sur le plan spirituel (Isaïe 1:5, 6). Les serviteurs de Jéhovah Dieu se sont enfoncés si profondément dans l’apostasie et l’immoralité qu’il lui faut les discipliner sévèrement. L’Assyrie est le “ bâton ” avec lequel Jéhovah administre

cette discipline (Isaïe 7:17 ; 10:5, 15). En premier lieu tombe Israël, le royaume du Nord composé de dix tribus ; il est renversé par les Assyriens en l’an 740 avant notre ère (2 Rois 17:1-18 ; 18:9-11). Quelques années plus tard, le roi Sennakérib d’Assyrie lance une attaque vigoureuse contre Juda, le royaume du Sud (2 Rois 18:13 ; Isaïe 36:1). Les forces assyriennes envahissent irrésistiblement le pays, à tel point que l’anéantissement total de Juda semble inexorable.

3 Mais l’Assyrie outrepasse sa mission consistant à discipliner le peuple de Dieu ; elle se met à assouvir son ambition avide de conquérir le monde (Isaïe 10:7-11). Jéhovah la laissera-t-il maltraiter brutalement son peuple sans la punir ? La nation de Juda guérira-t-elle de sa maladie spirituelle ? On trouve en Isaïe chapitre 33 les réponses de Jéhovah à ces questions.

Le pilleur pillé

4 La prophétie commence par ces mots : “ Malheur à toi qui pilles sans que l’on te pille, à toi qui trahis sans

que d’autres t’aient trahi ! Dès que tu auras achevé de piller, tu seras pillé. Dès que tu auras cessé de trahir, on te trahira. ” (Isaïe 33:1). Isaïe s’adresse directement au pilleur, l’Assyrie. Cette nation agressive à l’apogée de sa puissance paraît invincible. Elle a ‘ pillé sans qu’on la pille ’ : elle a ravagé les villes de Juda, elle a même dépouillé la maison de Jéhovah de sa richesse et ce, apparemment, en toute impunité (2 Rois 18:14-16 ; 2 Chroniques 28:21). Néanmoins, le vent va tourner. “ Tu seras pillé ”, déclare Isaïe avec hardiesse. Cette prophétie est d’un grand réconfort pour les fidèles.

5 Durant cette période effrayante, les adorateurs de Jéhovah fidèles auront besoin de chercher secours auprès de lui. Isaïe prie donc en ces termes : “ Ô Jéhovah, témoigne-nous de la faveur. Nous avons espéré en toi. Deviens notre bras [notre force et notre soutien] chaque matin, oui notre salut au temps de la détresse. Au bruit du tumulte, les peuples ont fui. Quand tu t’es levé, les nations se sont dispersées. ” (Isaïe 33:2, 3). Vu les circonstances, Isaïe prie Jéhovah de délivrer Son peuple, comme il l’a fait à maintes reprises dans le passé (Psaumes 44:3 ; 68:1). Et Isaïe n’a pas plus tôt prononcé cette prière qu’il prédit la réponse que Jéhovah y apportera.

6 “ Vos dépouilles [celles des Assyriens] seront bel et bien rassemblées comme les blattes quand elles se rassemblent, comme une ruée d’essaims de sauterelles qui se rue sur vous. ” (Isaïe 33:4). Juda a l’habitude des invasions dévastatrices d’insectes. Cette fois, cependant, ce sont les ennemis de Juda qui seront dévastés. L’Assyrie subira une défaite humiliante et ses soldats seront forcés de s’enfuir en abandonnant un grand

butin aux habitants de Juda. Ce ne sera que justice que l’Assyrie, réputée pour sa cruauté, soit pillée. — Isaïe 37:36.

L’Assyrien moderne

7 Quelle est l’application de la prophétie d’Isaïe à notre époque ? La nation d’Israël, spirituellement malade, peut être comparée à la chrétienté infidèle. De même qu’il se servit de l’Assyrie comme d’un “ bâton ” pour punir Israël, de même Jéhovah se servira d’un “ bâton ” pour punir la chrétienté, ainsi, d’ailleurs, que le reste de l’empire universel de la fausse religion, “ Babylone la Grande ”. (Isaïe 10:5 ; Révélation 18:2-8.) Ce “ bâton ” sera les nations membres des Nations unies, une organisation représentée dans la Révélation sous les traits d’une bête sauvage de couleur écarlate à sept têtes et dix cornes. — Révélation 17:3, 15-17.

8 Lorsque l’Assyrien moderne se livrera au saccage dans le territoire de la fausse religion, il paraîtra impossible de l’arrêter. Mû par le même état d’esprit que Sennakérib, Satan le Diable s’enhardira à frapper, à frapper non seulement les organisations apostates qui mériteront leur punition, mais encore les vrais chrétiens. Aux côtés des derniers fils spirituels oints de Jéhovah, des millions d’humains sortis du monde de Satan, donc de Babylone la Grande également, auront pris position en faveur du Royaume de Jéhovah. Irrité par le refus des vrais chrétiens de lui rendre hommage, “ le dieu de ce système de choses ”, Satan, déclenchera contre eux une attaque forcenée (2 Corinthiens 4:4 ; Ézékiel 38:10-16). Cette attaque sera sans aucun doute terrifiante, mais les serviteurs de Jéhovah n’auront pas lieu de se laisser abattre par la peur (Isaïe

10:24, 25). Dieu leur donne en effet l’assurance qu’il sera leur “ salut au temps de la détresse ”. Il interviendra ; il dévastera Satan et sa foule (Ézékiel 38:18-23). Comme dans l’Antiquité, ceux qui essaieront de piller le peuple de Dieu seront eux-mêmes pillés (voir Proverbes 13:22b) ! Le nom de Jéhovah sera sanctifié, et les survivants seront récompensés d’avoir recherché “ sagesse et connaissance [et] la crainte de Jéhovah ”. — Lire Isaïe 33:5, 6.

Un avertissement pour les individus sans foi

9 Mais quel sera le sort des habitants sans foi de Juda ? Isaïe brosse un tableau sinistre du traitement que va leur infliger l’Assyrie (lire Isaïe 33:7). Les “ héros ” militaires de Juda crieront de peur devant l’avance assyrienne. Des “ messagers de paix ”, des diplomates envoyés pour négocier la paix avec les Assyriens belliqueux, subiront moquerie et humiliation. Ils pleureront amèrement à cause de leur échec (voir Jérémie 8:15). Le cruel Assyrien n’aura pas pitié d’eux (lire Isaïe 33:8, 9). Il bafouera sans vergogne les alliances qu’il aura conclues avec les habitants de Juda (2 Rois 18:14-16). L’Assyrien ‘ méprisera les villes ’ de Juda : il les regardera avec mépris, avec dédain, sans égard pour les vies humaines. La dévastation sera telle que le pays lui-même sera en quelque sorte en deuil. Le Liban, le Sharôn, le Bashân et le Carmel seront également en deuil à cause de la désolation.

10 Une situation similaire prendra sans aucun doute forme dans l’avenir proche, lorsque les nations commenceront à attaquer la religion. Comme aux jours de Hizqiya, toute résistance physique à ces forces de

destruction sera inutile. Les “ héros ” de la chrétienté (ses hommes politiques, ses financiers et ses autres personnages influents) seront incapables de venir à son aide. Les ‘ alliances ’ (ou accords) politiques et financières destinées à protéger les intérêts de la chrétienté seront violées (Isaïe 28:15-18). Les tentatives désespérées pour écarter la destruction par la diplomatie échoueront. Les activités commerciales s’arrêteront, puisque les biens et les placements de la chrétienté seront confisqués ou détruits. Tous ceux qui éprouveront encore quelque sympathie pour la chrétienté ne feront guère plus que se tenir précautionneusement à distance et mener deuil sur sa disparition (Révélation 18:9-19). Le vrai christianisme disparaîtra-t-il avec le faux ? Non, car Jéhovah en personne donne cette assurance : “ Maintenant je veux me lever, [...] maintenant je veux m’élever ; maintenant je veux me dresser. ” (Isaïe 33:10). Finalement, Jéhovah interviendra en faveur des fidèles semblables à Hizqiya et jugulera l’avance de l’Assyrien. — Psaume 12:5.

11 L’infidèle ne doit évidemment pas compter bénéficier de cette protection. Jéhovah déclare : “ Vous concevez de l’herbe sèche ; vous enfanterez du chaume. Votre esprit, comme un feu, vous dévorera. Oui, les peuples deviendront comme des combustions de chaux. Comme des épines qu’on a coupées, ils seront embrasés par le feu. Entendez, vous qui êtes loin, ce que je ferai à coup sûr. Et vous qui êtes près, connaissez ma force. Dans Sion les pécheurs sont dans l’effroi ; un frisson a saisi les apostats : ‘ Qui de nous pourra résider quelque temps auprès d’un feu dévorant ? Qui

de nous pourra résider quelque temps auprès d’embrasements durables ? ’ ” (Isaïe 33:11-14). Ces paroles s’appliquent de toute évidence à l’époque où Juda affrontera un nouvel ennemi, Babylone. Après la mort de Hizqiya, Juda retourne à ses voies méchantes. Au cours des décennies suivantes, les conditions se dégradent à ce point en Juda que la nation entière doit subir le feu de la colère de Dieu. — Deutéronome 32:22.

12 Les plans et les projets méchants tramés par les Juifs désobéissants pour échapper au jugement de Dieu s’avèrent aussi fragiles que du chaume. De fait, l’orgueil et la mentalité rebelle de la nation provoqueront les événements qui aboutiront à sa destruction (Jérémie 52:3-11). Les méchants “ deviendront comme des combustions de chaux ” : ils seront complètement détruits. À la pensée de ce malheur imminent, les habitants rebelles de Juda éprouvent un effroi mêlé d’aversion. Les paroles adressées par Jéhovah à la nation infidèle de Juda révèlent quelle est la situation des membres de la chrétienté aujourd’hui. S’ils ne prennent pas en compte l’avertissement de Dieu, un avenir sombre les attend.

“ Qui marche dans une justice constante ”

13 À l’opposé, Jéhovah déclare ensuite : “ Il y a tel homme qui marche dans une justice constante et qui dit ce qui est droit, qui rejette le gain injuste acquis par des tromperies, qui secoue ses mains pour ne pas saisir de pot-de-vin, qui se bouche l’oreille, s’interdisant d’écouter lorsqu’il s’agit de verser le sang, et qui ferme ses yeux pour ne pas voir ce qui est mauvais. C’est lui qui résidera sur les hauteurs ; sa hauteur sûre, ce seront

les lieux rocheux d’accès difficile. Oui, son pain lui sera donné ; sa réserve d’eau sera inépuisable. ” (Isaïe 33:15, 16). Pour reprendre les termes que l’apôtre Pierre emploiera par la suite, “ Jéhovah sait délivrer de l’épreuve les hommes qui sont attachés à Dieu, mais réserver les injustes pour le jour du jugement, pour être retranchés ”. (2 Pierre 2:9.) Jérémie connut pareille délivrance. Pendant le siège des Babyloniens, les gens durent “ manger du pain au poids et dans l’appréhension ”. (Ézékiel 4:16.) Des femmes allèrent jusqu’à manger la chair de leurs propres enfants (Lamentations 2:20). Pourtant, Jéhovah veilla à ce que Jérémie soit sauvé.

14 Les chrétiens d’aujourd’hui doivent eux aussi ‘ marcher dans une justice constante ’ en respectant jour après jour les principes de Jéhovah (Psaume 15:1-5). Ils doivent ‘ dire ce qui est droit ’ et rejeter mensonge et fausseté (Proverbes 3:32). La tromperie et les pots-de-vin ont beau être monnaie courante dans bien des pays, ils répugnent à celui “ qui marche dans une justice constante ”. Les chrétiens doivent de plus garder “ une conscience droite ” dans les relations d’affaires en refusant scrupuleusement les projets louches ou frauduleux (Hébreux 13:18 ; 1 Timothée 6:9, 10). Et celui qui ‘ s’interdit d’écouter lorsqu’il s’agit de verser le sang, et qui ferme ses yeux pour ne pas voir ce qui est mauvais ’, choisit soigneusement sa musique et ses divertissements (Psaume 119:37). Lors de son jour de jugement, Jéhovah protégera et soutiendra ses adorateurs, qui suivent ces normes dans leur vie. — Tsephania 2:3.

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Ils contemplent leur roi

15 Isaïe donne ensuite cet aperçu éclatant de l’avenir : “ Un roi dans sa beauté, voilà ce que contempleront tes yeux ; ils verront un pays lointain. Ton cœur fera tout bas des observations sur une chose effrayante : ‘ Où est le secrétaire ? Où est celui qui paie ? Où est celui qui compte les tours ? ’ Tu ne verras pas un peuple insolent, un peuple au langage trop profond pour l’écouter, à la langue bégayante que tu ne comprends pas. ” (Isaïe 33:17-19). La promesse du futur Roi messianique et de son Royaume soutiendra les Juifs fidèles d’un bout à l’autre de leurs longues décennies d’exil à Babylone, même s’ils ne verront ce Royaume que de loin (Hébreux 11:13). Lorsqu’enfin la domination du Messie deviendra une réalité, la tyrannie babylonienne ne sera plus qu’un lointain souvenir. Ceux qui auront survécu à l’attaque de l’Assyrien demanderont avec joie : “ Où sont-ils donc, ceux qui comptaient et vérifiaient les impôts ? ” — Isaïe 33:18, Bible en français courant.

16 Bien que les paroles d’Isaïe leur garantissent qu’un rétablissement succédera à la captivité babylonienne, à titre individuel les exilés juifs devront attendre la résurrection pour connaître l’accomplissement complet de cette partie de la prophétie. Qu’en est-il des serviteurs de Dieu de notre époque ? Depuis 1914, les serviteurs de Jéhovah peuvent ‘ contempler ’ ou discerner le Roi messianique, Jésus Christ, dans toute sa splendeur spirituelle (Psaumes 45:2 ; 118:22-26). Cela leur vaut de ne plus être opprimés par le système méchant de Satan, de ne plus en être prisonniers. Dirigés par Sion, le siège du Royaume de Dieu, ils bénéficient d’une sécurité spirituelle réelle.

17 Isaïe poursuit : “ Contemple Sion, la cité de nos solennités ! Tes yeux verront Jérusalem, demeure tranquille, tente que nul ne démontera. On n’en arrachera jamais les piquets, et aucune de ses cordes ne sera rompue. Mais là le Majestueux, Jéhovah, sera pour nous un lieu de fleuves, de larges canaux. Aucune flotte de navires à rames n’y circulera, aucun navire majestueux n’y passera. ” (Isaïe 33:20, 21). Isaïe nous donne l’assurance que le Royaume messianique de Dieu ne peut être ni déraciné ni détruit. En outre, cette protection s’étend manifestement aux partisans fidèles du Royaume sur la terre aujourd’hui. Même si beaucoup traversent de dures épreuves sur le plan personnel, les sujets du Royaume de Dieu ont la certitude qu’aucune tentative visant à les détruire en tant que congrégation n’aboutira (Isaïe 54:17). Jéhovah protégera ses serviteurs à la façon d’un fossé ou d’un canal qui protège une ville. Tout ennemi qui montera contre eux, serait-il aussi puissant qu’une “ flotte de navires à rames ” ou qu’un “ navire majestueux ”, subira la destruction.

18 Mais pourquoi les humains qui aiment le Royaume de Dieu ont-ils une telle confiance en la protection divine ? Isaïe explique : “ Jéhovah est notre Juge, Jéhovah est notre Législateur, Jéhovah est notre Roi ; lui-même nous sauvera. ” (Isaïe 33:22). Jéhovah accepte la responsabilité de protéger et de diriger ses serviteurs, qui reconnaissent sa position de Souverain suprême. Ils se soumettent volontiers à sa domination exercée par l’intermédiaire de son Roi messianique, conscients que Jéhovah détient le pouvoir non seulement d’édicter des lois, mais encore de les mettre en

vigueur. Cependant, étant donné que Jéhovah aime la justice et le droit, sa domination, exercée par l’intermédiaire de son Fils, n’est pas un fardeau pour ses adorateurs. Au contraire, ils en tirent “ profit ” en se soumettant à son autorité (Isaïe 48:17). Il n’abandonnera jamais ses fidèles. — Psaume 37:28.

19 Isaïe dit aux ennemis du peuple fidèle de Jéhovah : “ Oui, tes cordages seront relâchés ; leur mât, ils ne le maintiendront pas debout ; ils n’ont pas déployé de voile. Oui, à cette époque on partagera des dépouilles en abondance ; oui, les boiteux s’empareront d’un butin considérable. ” (Isaïe 33:23). Tout ennemi qui s’approchera s’avérera aussi inefficace et impuissant contre Jéhovah qu’un bateau de guerre dont les cordages sont détendus, dont le mât chancelle et qui n’a pas de voiles. Après la destruction des ennemis de Dieu, les dépouilles seront si nombreuses que même les handicapés auront part au butin. Nous pouvons par conséquent avoir confiance que, par le moyen du Roi Jésus Christ, Jéhovah triomphera de ses ennemis lors de la “ grande tribulation ” qui approche. — Révélation 7:14.

Une guérison

20 Cette partie de la prophétie d’Isaïe se termine par une promesse réconfortante : “ Aucun habitant ne dira : ‘ Je suis malade. ’ Le peuple qui habite dans le pays verra sa faute pardonnée. ” (Isaïe 33:24). La maladie dont Isaïe parle est d’abord d’ordre spirituel, puisqu’elle a un lien avec le péché, la “ faute ”. Dans la première application de ces paroles, Jéhovah promet qu’après sa libération de la captivité à Babylone la nation sera guérie spirituellement (Isaïe 35:5, 6 ;

Jérémie 33:6 ; voir aussi Psaume 103:1-5). Leurs péchés passés ayant été pardonnés, les Juifs de retour à Jérusalem y rétabliront le culte pur.

21 Néanmoins, la prophétie d’Isaïe a un accomplissement moderne. De nos jours également, les serviteurs de Jéhovah ont été guéris sur le plan spirituel. Ils ont été libérés de faux enseignements tels que l’immortalité de l’âme, la Trinité et l’enfer de feu. Ils reçoivent une direction morale, qui les libère des pratiques immorales et qui les aide à prendre de bonnes décisions. Et grâce au sacrifice rédempteur de Jésus Christ, ils sont purs aux yeux de Dieu et ont une conscience nette (Colossiens 1:13, 14 ; 1 Pierre 2:24 ; 1 Jean 4:10). Leur guérison spirituelle leur procure des bienfaits physiques. Par exemple, en rejetant l’immoralité sexuelle ainsi que le tabac sous toutes ses formes, les chrétiens se protègent contre les maladies sexuellement transmissibles et contre certaines formes de cancer. — 1 Corinthiens 6:18 ; 2 Corinthiens 7:1.

22 En outre, les paroles contenues en Isaïe 33:24 s’accompliront en grand après Har-Maguédôn, dans le monde nouveau de Dieu. Sous la domination du Royaume messianique, l’ensemble des humains seront guéris physiquement en plus de l’être spirituellement (Révélation 21:3, 4). Peu après la destruction du système de choses de Satan, des miracles identiques à ceux que Jésus accomplit lorsqu’il était sur la terre se produiront indubitablement à l’échelle planétaire. Les aveugles verront, les sourds entendront, les boiteux marcheront (Isaïe 35:5, 6) ! Ainsi, tous les survivants de la grande tribulation seront en mesure de participer au travail immense qui consistera à transformer la terre en paradis.

23 Par la suite, lorsque la résurrection commencera, ceux qui reviendront à la vie seront assurément relevés en bonne santé. Mais à mesure que la valeur du sacrifice rédempteur sera appliquée, d’autres bienfaits physiques suivront, jusqu’à ce que l’humanité soit élevée à la perfection. Puis les justes ‘ prendront vie ’ au plein sens du terme (Révélation

20:5, 6). À ce moment-là, tant dans le domaine spirituel que dans le domaine physique, “ aucun habitant ne dira : ‘ Je suis malade. ’ ” Quelle promesse enthousiasmante ! Que tous les vrais adorateurs d’aujourd’hui soient résolus à faire partie de ceux qui vivront cet accomplissement !

*** ip-1 chap. 27 p. 356-368 ***

Jéhovah fait éclater son indignation contre les nations

Isaïe 34:1-17

JÉHOVAH DIEU n’est pas patient seulement avec ses serviteurs fidèles ; lorsque son dessein le justifie, il l’est aussi avec ses ennemis (1 Pierre 3:19, 20 ; 2 Pierre 3:15). Les adversaires de Jéhovah n’en ont pas forcément conscience et peuvent prendre sa patience pour une incapacité ou une répugnance à agir. Toutefois, le 34e chapitre d’Isaïe le montre, Jéhovah finit toujours par demander des comptes à ses ennemis (Tsephania 3:8). Pendant un temps, Jéhovah Dieu permit à Édom et à d’autres nations de s’opposer sans entraves à son peuple. Mais il avait fixé le moment de la rétribution (Deutéronome 32:35). Pareillement, au moment qu’il aura choisi, Jéhovah exercera sa vengeance sur tous les éléments du présent monde méchant qui défient sa souveraineté.

2 Le but premier de Dieu en se vengeant est de montrer sa souveraineté et de glorifier son nom (Psaume 83:13-18). Sa rétribution atteste par ailleurs que ses serviteurs sont vraiment ses représentants et elle les délivre de situations indésirables. Précisons que la vengeance de Jéhovah

est toujours en totale harmonie avec sa justice. — Psaume 58:10, 11.

Soyez attentives, nations

3 Avant de traiter de la rétribution contre Édom, Jéhovah lance par l’intermédiaire d’Isaïe une invitation solennelle à toutes les nations : “ Approchez, nations, pour entendre ; et vous, communautés nationales, soyez attentives. Que la terre et ce qui la remplit écoutent, le sol productif et tous ses produits. ” (Isaïe 34:1). Le prophète a condamné à maintes reprises les nations impies. À présent, il va récapituler les invectives de Dieu contre elles. Ces avertissements revêtent-ils un sens pour notre époque ?

4 Absolument. Le Souverain de l’univers a une controverse avec tous les éléments du système de choses impie. C’est pourquoi les “ communautés nationales ” et “ la terre ” sont invitées à écouter le message biblique que Jéhovah fait proclamer dans le monde entier. Par des paroles qui rappellent Psaume 24:1, Isaïe déclare que toute la terre entendra ce message ; or, sa prophétie se réalise à notre époque, puisque les Témoins de Jéhovah prêchent “ jusque dans la région la plus lointaine de la terre ”. (Actes 1:8.) Cependant, les nations n’écoutent pas. Elles ne prennent pas au sérieux

l’avertissement concernant leur démantèlement prochain. Évidemment, cela n’empêchera pas Jéhovah d’accomplir sa parole.

5 La prophétie dépeint maintenant le sombre avenir qui s’offre aux nations impies, aux antipodes de l’espérance radieuse des serviteurs de Dieu qui est décrite ensuite (Isaïe 35:1-10). Le prophète déclare : “ Jéhovah ressent de l’indignation contre toutes les nations et de la fureur contre toute leur armée. Il devra les vouer à la destruction ; il devra les livrer au carnage. Leurs tués seront jetés dehors ; quant à leurs cadavres, leur puanteur montera ; oui, les montagnes fondront à cause de leur sang. ” — Isaïe 34:2, 3.

6 Ce passage attire l’attention sur les crimes de sang dont les nations sont coupables. Aujourd’hui, les nations de la chrétienté sont les plus coupables de toutes. Au cours des deux guerres mondiales et d’innombrables conflits moins étendus, elles ont saturé la terre de sang humain. Qui devrait à bon droit demander justice pour tout ce sang versé ? Nul autre que le Créateur, Celui qui donne la vie (Psaume 36:9). La loi de Jéhovah a fixé la norme suivante : “ Tu devras donner âme pour âme. ” (Exode 21:23-25 ; Genèse 9:4-6). Conformément à cette loi, il fera couler le sang des nations, jusqu’à la mort. L’odeur nauséabonde des cadavres qui ne seront pas enterrés emplira l’air ; quelle mort honteuse (Jérémie 25:33) ! Le sang qui sera demandé en rétribution suffira à faire fondre, pour ainsi dire, ou à dissoudre, les montagnes (Tsephania 1:17). Avec la destruction complète de leurs forces militaires, les nations du monde verront la chute de leurs gouvernements, qui, dans les prophéties bibliques, sont parfois représentés par

des montagnes. — Daniel 2:35, 44, 45 ; Révélation 17:9.

7 Isaïe emploie ensuite une nouvelle image pittoresque ; il dit : “ Tous ceux de l’armée des cieux pourriront bel et bien. Oui, les cieux seront enroulés, comme un livre en forme de rouleau, et toute leur armée se flétrira, comme se flétrit et tombe le feuillage de la vigne et comme une figue flétrie qui tombe du figuier. ” (Isaïe 34:4). L’expression “ tous ceux de l’armée des cieux ” ne désigne pas les étoiles et les planètes à proprement parler. En effet, aux versets 5 et 6, on lit que l’épée qui sert à l’exécution est abreuvée de sang dans ces “ cieux ”. Cela doit donc symboliser quelque chose du monde des hommes (1 Corinthiens 15:50). Étant élevés, constituant les autorités supérieures, les gouvernements des humains sont comparés aux cieux qui dirigent la société humaine terrestre (Romains 13:1-4). Par conséquent, “ l’armée des cieux ” représente les armées coalisées de ces gouvernements des humains.

8 Cette “ armée ” ‘ pourrira ’, se désagrégera, comme quelque chose de périssable (Psaume 102:26 ; Isaïe 51:6). À l’œil nu, les cieux au-dessus de nous paraissent incurvés, comme un rouleau antique, sur lequel on écrivait d’ordinaire à l’intérieur. Une fois que ce qui était écrit sur la face interne d’un rouleau avait passé devant les yeux du lecteur, celui-ci l’enroulait et le rangeait. Pareillement, “ les cieux seront enroulés, comme un livre en forme de rouleau ”, en ce sens que les gouvernements humains iront à leur fin. Ils atteindront à Har-Maguédôn la dernière page de leur histoire, ils seront supprimés. Leurs ‘ armées ’ impressionnantes tomberont comme des feuilles fanées tombent d’une vigne ou comme “ une figue

flétrie ” se détache d’un figuier. Leur temps aura passé. — Voir Révélation 6:12-14.

Un jour de rétribution

9 À présent, la prophétie s’intéresse à une nation qui existe à l’époque d’Isaïe : Édom. Les Édomites descendent d’Ésaü (Édom), qui vendit son droit d’aînesse à son jumeau, Jacob, en échange de pain et d’un plat de lentilles (Genèse 25:24-34). Étant donné que Jacob bénéficia du droit d’aînesse à sa place, Ésaü fut dévoré de haine pour son frère. Par la suite, la nation d’Édom et la nation d’Israël devinrent ennemies, alors qu’elles étaient issues de jumeaux. En raison de cette hostilité envers le peuple de Dieu, Édom encourt la colère de Jéhovah, qui déclare maintenant :

“ Dans les cieux mon épée sera bel et bien abreuvée. Voyez ! Elle va descendre sur Édom, et sur le peuple que j’ai voué à la destruction avec justice. Jéhovah a une épée ; oui, elle sera remplie de sang ; oui, elle s’enduira de la graisse, du sang des jeunes béliers et des boucs, de la graisse des rognons de béliers. Car

Jéhovah a un sacrifice à Botsra et un grand abattage dans le pays d’Édom. ” — Isaïe 34:5, 6.

10 Édom occupe une région montagneuse élevée (Jérémie 49:16 ; Obadia 8, 9, 19, 21). Cependant, même ces fortifications naturelles ne seront d’aucun secours lorsque Jéhovah brandira l’épée de son jugement “ dans les cieux ”, lorsqu’il destituera les chefs d’Édom de leur haute position. Édom est fortement militarisé, et ses forces armées parcourent des chaînes de montagnes élevées pour protéger le pays. Mais le puissant Édom ne lève pas le petit doigt quand Juda est attaqué par les armées de Babylone. Au contraire, Édom exulte à la vue de la chute du royaume de Juda et encourage ses conquérants (Psaume 137:7). Édom va jusqu’à pourchasser les Juifs qui fuient pour survivre et à les livrer aux Babyloniens (Obadia 11-14). Les Édomites voudraient s’emparer du pays abandonné des Israélites, et ils parlent en mal de Jéhovah avec vantardise. — Ézékiel 35:10-15.

Encadré, page 363 : Un Dieu coléreux ? Des expressions telles que celles qui figurent en Isaïe 34:2-7 ont amené beaucoup à penser que Jéhovah, selon le portrait qu’en dressent les Écritures hébraïques, est un Dieu cruel et coléreux. Est-ce exact ? Non. S’il arrive que Dieu exprime sa colère, dans tous les cas cette colère est justifiée. Elle est toujours fondée sur des principes, et non sur des émotions incontrôlées. En outre, elle est toujours dictée par le droit du Créateur de recevoir un attachement exclusif et par la constance avec laquelle il défend la vérité. La colère de Dieu est mue par son amour de la justice et de ceux qui la pratiquent. Jéhovah voit tous les aspects d’une question et a une connaissance pleine et entière d’une situation (Hébreux 4:13). Il lit dans le cœur ; il note le degré d’ignorance, de négligence ou de volonté dans le péché ; et il agit avec impartialité. — Deutéronome 10:17, 18 ; 1 Samuel 16:7 ; Actes 10:34, 35. Toutefois, Jéhovah Dieu est “ lent à la colère et abondant en bonté de cœur ”. (Exode 34:6.) Ceux qui le craignent et s’efforcent de pratiquer la justice auront sa miséricorde,

car le Tout-Puissant tient compte de l’imperfection héréditaire de l’homme et se montre miséricordieux envers lui pour cette raison. Aujourd’hui, Dieu le fait sur le fondement du sacrifice de Jésus (Psaume 103:13, 14). Au moment voulu, la colère de Jéhovah passe vis-à-vis de ceux qui reconnaissent leur péché, qui se repentent et qui le servent véritablement (Isaïe 12:1). Fondamentalement, Jéhovah n’est pas un Dieu coléreux, mais un Dieu heureux ; il n’est pas inaccessible, mais affable, pacifique et serein envers ceux qui s’approchent de lui de la bonne façon (1 Timothée 1:11). Cela contraste vivement avec le tempérament impitoyable et cruel attribué aux faux dieux des païens et qui se reflète dans les représentations de ces dieux.

11 Jéhovah ferme-t-il les yeux sur la conduite des Édomites, qui n’est pas du tout fraternelle ? Non. Au contraire, il prédit au sujet d’Édom : “ Vraiment, avec eux s’abattront les taureaux sauvages, et les jeunes taureaux avec les puissants ; oui, leur terre sera abreuvée de sang, et leur poussière s’enduira de graisse. ” (Isaïe 34:7). Jéhovah qualifie les grands et les petits de la nation de taureaux sauvages et de jeunes taureaux symboliques, de jeunes béliers et de boucs. Le pays de cette nation coupable de meurtres doit être abreuvé du sang même du peuple qui l’habite, au moyen de l’“ épée ” exécutrice de Jéhovah.

12 Dieu prévoit de punir Édom en raison du mal qu’il a fait à son organisation terrestre, appelée Sion. La prophétie précise : “ Jéhovah a un jour de vengeance, une année de rétributions pour le procès au sujet de Sion. ” (Isaïe 34:8). Peu après la destruction de Jérusalem en 607 avant notre ère, Jéhovah commence à exercer sa juste vengeance sur les Édomites par le moyen du roi de Babylone, Neboukadnetsar (Jérémie 25:15-17, 21). Une fois les armées de Babylone en marche contre Édom, rien ne peut sauver les Édomites ! C’est “ une année de rétributions ” sur ce pays montagneux. Jéhovah annonce par la bouche du prophète Obadia : “ À cause

de la violence faite à ton frère Jacob, la honte te couvrira, et tu devras être retranché pour des temps indéfinis. [...] Comme tu as fait, il te sera fait. Le traitement que tu as infligé reviendra sur ta tête. ” — Obadia 10, 15 ; Ézékiel 25:12-14.

L’avenir funeste de la chrétienté

13 Aux temps modernes, il existe une

organisation au parcours semblable à celui d’Édom. De quelle organisation s’agit-il ? Voyons : qui, à notre époque, a pris l’initiative d’injurier et de persécuter les serviteurs de Jéhovah ? N’est-ce pas la chrétienté, représentée par son clergé ? En effet. La chrétienté s’est hissée dans les affaires du monde à des sommets aussi hauts que des montagnes. Elle revendique une position élevée dans le système de choses humain, et ses religions constituent la partie dominante de Babylone la Grande. Mais Jéhovah a décrété “ une année de rétributions ” contre cet Édom moderne en raison de sa conduite scandaleuse à l’égard de ses serviteurs, ses Témoins.

14 Par conséquent, en examinant la suite de cette partie de la prophétie d’Isaïe, nous ne pensons pas seulement à l’Édom de l’Antiquité, mais aussi à la chrétienté : “ Ses torrents seront bel et bien changés en poix et sa poussière en soufre ; oui, sa terre deviendra

comme de la poix embrasée. Ni la nuit ni le jour elle ne s’éteindra ; sa fumée montera pour des temps indéfinis. ” (Isaïe 34:9, 10a). Le pays d’Édom se dessèche à ce point qu’on croirait que sa poussière est du soufre et que ses ouadis sont remplis de poix au lieu d’eau. Puis on met le feu à ces substances très inflammables. — Voir Révélation 17:16.

15 Certains ont vu dans la mention de feu, de poix et de soufre un argument attestant l’existence d’un enfer de feu. Mais Édom n’est pas lancé dans quelque feu d’enfer mythique où il brûlerait à jamais. Il est détruit, il disparaît de la scène mondiale comme s’il était entièrement consumé par du feu et du soufre. Ainsi que la prophétie le montre ensuite, en définitive il n’est pas tourmenté éternellement, mais il est “ vide [...] solitudes [...] rien ”. (Isaïe 34:11, 12.) La fumée qui ‘ monte pour des temps indéfinis ’ en est un symbole parlant. Lorsqu’une maison brûle, de la fumée continue de monter des cendres après que les flammes se sont éteintes ; elle indique aux observateurs qu’un incendie a eu lieu. Puisque les chrétiens d’aujourd’hui tirent des leçons de la destruction d’Édom, en un sens la fumée qui provient de l’incendie d’Édom monte encore.

16 La prophétie d’Isaïe prédit ensuite

que les humains qui peuplent Édom seront remplacés par des animaux sauvages ; cela annonce une désolation : “ De génération en génération elle sera desséchée ; à tout jamais personne n’y passera. Oui, le pélican et le porc-épic en prendront possession, les moyens ducs et les corbeaux y résideront ; et vraiment il tendra sur elle le cordeau du vide et les pierres des solitudes. Ses nobles — il n’y en a pas un, là,

qu’on appellera à la royauté ; tous ses princes ne seront rien. Oui, sur ses tours d’habitation croîtront les épines, dans ses places fortes les orties et la plante épineuse ; elle deviendra réellement la demeure des chacals, la cour pour les autruches. Oui, les hôtes des régions arides rencontreront les animaux hurleurs, et même le démon en forme de bouc appellera son compagnon. Oui, c’est là que, vraiment, l’engoulevent se tiendra tranquille et qu’il se trouvera un lieu de repos. C’est là que le serpent-flèche a fait son nid et pond des œufs. ” — Isaïe 34:10b-15 [Note :

Au temps de Malaki, cette prophétie s’était réalisée (Malaki 1:3). Malaki raconte que les Édomites espéraient reprendre possession de leur pays désolé (Malaki 1:4). Mais telle n’était pas la volonté de Jéhovah, si bien que plus tard un autre peuple, les Nabatéens, s’emparèrent de

ce qui avait été le pays d’Édom.].

17 Ainsi, Édom deviendra un pays vide. Il deviendra une solitude désolée où ne vivront que des bêtes sauvages, des oiseaux et des serpents. Le dessèchement du pays durera, comme le dit le verset 10, “ à tout jamais ”. Il ne connaîtra pas de rétablissement. — Obadia 18.

Un accomplissement assuré de la parole de Jéhovah

18 Cela présage un avenir sans espoir pour l’équivalent moderne d’Édom, la chrétienté. Celle-ci s’est montrée une ennemie acharnée de Jéhovah Dieu, dont elle persécute cruellement les Témoins. Et il ne fait aucun doute que Jéhovah accomplira sa parole. Dans l’avenir, quiconque comparera la prophétie et son accomplissement constatera que les deux coïncident, aussi sûrement que les créatures qui habitent le pays désolé d’Édom ont ‘ leur compagnon ’. Isaïe

s’adresse aux futurs étudiants des prophéties bibliques en ces termes : “ Cherchez vous-mêmes dans le livre de Jéhovah et lisez à haute voix : non, pas un d’entre eux ne manque ; non, aucun ne remarque l’absence de son compagnon, car c’est la bouche de Jéhovah qui a donné l’ordre, et c’est son esprit qui les a rassemblés. C’est Lui qui a jeté le sort pour eux, et sa main leur a réparti le lieu au cordeau. Ils en prendront possession pour des temps indéfinis ; ils y résideront de génération en génération. ” — Isaïe 34:16, 17.

19 La destruction imminente de la chrétienté a été prédite dans “ le livre de Jéhovah ”. Ce “ livre de Jéhovah ” expose le détail des comptes que Jéhovah réglera avec ses ennemis implacables et les oppresseurs impénitents de son peuple. Ce qui fut écrit à propos de l’Édom antique se réalisa, ce qui renforce notre certitude que, dans son application à la

chrétienté, parallèle moderne d’Édom, la prophétie s’accomplira pareillement. Le “ cordeau ”, la règle de conduite de Jéhovah, donne la garantie que cette organisation spirituellement moribonde deviendra une solitude désolée.

20 La chrétienté fait tout son possible pour être en paix avec ses amis politiques, mais c’est peine perdue. D’après Révélation chapitres 17 et 18, le Dieu Tout-Puissant, Jéhovah, leur mettra au cœur de s’en prendre à l’ensemble de Babylone la Grande, la chrétienté y comprise. La terre entière sera ainsi débarrassée du pseudo-christianisme. La chrétienté se trouvera dans la terrible situation décrite en Isaïe chapitre 34. Elle ne sera même pas là lors de la guerre décisive “ du grand jour de Dieu le Tout-Puissant ”. (Révélation 16:14.) Comme Édom dans l’Antiquité, elle aura totalement disparu de la surface de la terre, “ à tout jamais ”.

*** ip-1 chap. 28 p. 369-381 ***

Le Paradis rétabli !

Isaïe 35:1-10

“ La nostalgie du paradis est parmi les plus puissantes des nostalgies qui semblent obséder les humains. Elle est peut-être la plus puissante et la plus tenace de toutes. Un certain regret du paradis ressort à tous les niveaux de la vie religieuse ”, lit-on dans une encyclopédie (The Encyclopedia of Religion). Cette nostalgie est on ne peut plus naturelle, puisque d’après la Bible les premiers humains vinrent à la vie dans le Paradis, un magnifique jardin où ils ne connaissaient ni la maladie ni la

mort (Genèse 2:8-15). Il n’est dès lors pas étonnant que nombre des religions du monde proposent l’espérance d’une vie future dans un paradis d’une sorte ou d’une autre.

2 Dans de nombreux passages de la Bible, il est question de la véritable espérance du Paradis à venir (Isaïe 51:3). La partie de la prophétie d’Isaïe rapportée au chapitre 35, par exemple, décrit la transformation de régions désertiques en parcs magnifiques et en champs fertiles. L’aveugle voit, le muet parle et le sourd entend. Dans ce Paradis promis, le chagrin et les soupirs ne sont plus, ce qui implique que même la mort a disparu. Quelle promesse extraordinaire ! Comment faut-il

comprendre ces paroles ? Sont-elles le gage d’une espérance pour nous qui vivons aujourd’hui ? L’examen de ce chapitre d’Isaïe fournira la réponse à ces questions.

Un pays désolé se réjouit

3 La prophétie d’Isaïe divinement inspirée qui annonce le Paradis rétabli commence par ces mots : “ Le désert et la région aride exulteront, la plaine désertique sera joyeuse et fleurira comme le safran. À coup sûr, elle fleurira et vraiment elle sera joyeuse avec allégresse et avec des cris de joie. Oui, la gloire du Liban lui sera donnée, la splendeur du Carmel et du Sharôn. Il y aura ceux qui verront la gloire de Jéhovah, la splendeur de notre Dieu. ” — Isaïe 35:1, 2.

4 Isaïe rédige ces paroles vers l’an 732 avant notre ère. Quelque 125 ans plus tard, les Babyloniens détruisent Jérusalem, et les habitants de Juda sont envoyés en exil. Leur pays reste inhabité, désolé (2 Rois 25:8-11, 21-26). Ainsi, l’avertissement de Jéhovah selon lequel le peuple d’Israël irait en exil s’il se montrait infidèle se vérifie (Deutéronome 28:15, 36, 37 ; 1 Rois 9:6-8). Une fois la nation hébreue captive dans un pays étranger, ses champs et ses vergers bien irrigués sont laissés à l’abandon pendant 70 ans et prennent l’aspect d’un désert. — Isaïe 64:10 ; Jérémie 4:23-27 ; 9:10-12.

5 Cependant, la prophétie d’Isaïe annonce que le pays ne restera pas en désolation indéfiniment. Il redeviendra un véritable paradis. “ La gloire du Liban ” et “ la splendeur du Carmel et du Sharôn ” lui seront données. [Note : Les

Écritures décrivent le Liban antique comme un pays fertile aux forêts luxuriantes et aux cèdres majestueux, comparable au jardin d’Éden (Psaumes 29:5 ; 72:16 ; Ézékiel 28:11-13). Le

Sharôn était réputé pour ses cours d’eau et ses forêts de chênes ; le Carmel était célèbre pour ses vignes, ses vergers et ses pentes

recouvertes d’un tapis de fleurs.] Par quel moyen ? Lorsqu’ils rentrent d’exil, les Juifs peuvent de nouveau cultiver et irriguer leurs champs, si bien que leur pays retrouve sa fertilité d’autrefois. Le mérite de ce rétablissement revient à Jéhovah seul. C’est par sa volonté et grâce à son soutien et à sa bénédiction que les Juifs vivent comme dans un paradis. Ils peuvent voir “ la gloire de Jéhovah, la splendeur de [leur] Dieu ”, pour peu qu’ils reconnaissent l’intervention de Jéhovah dans la transformation stupéfiante de leur pays.

6 Néanmoins, dans le pays rétabli d’Israël a lieu un accomplissement plus important des paroles d’Isaïe. Au sens spirituel, Israël est resté un désert aride pendant des années. Pendant le temps que les exilés ont passé à Babylone, le culte pur a été grandement restreint. Il n’y avait ni temple, ni autel, ni prêtrise organisée. Les sacrifices quotidiens étaient suspendus. Maintenant, Isaïe prophétise un changement. Sous la direction d’hommes tels que Zorobabel, Ezra et Nehémia, des représentants des 12 tribus d’Israël retournent à Jérusalem, rebâtissent le temple et adorent Jéhovah librement (Ezra 2:1, 2). C’est le paradis spirituel !

Brûlants de l’esprit

7 Les paroles d’Isaïe chapitre 35 respirent la joie. Le prophète proclame un avenir brillant pour la nation repentante. Il parle avec conviction et optimisme. Deux siècles plus tard, au seuil de leur rétablissement, les Juifs exilés ont besoin de la même conviction et du même optimisme. Par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah les exhorte prophétiquement en ces termes : “ Fortifiez les mains qui sont

faibles, affermissez les genoux qui vacillent. Dites à ceux qui ont le cœur inquiet : ‘ Soyez forts. N’ayez pas peur. Voyez ! Votre Dieu viendra avec la vengeance, oui Dieu, avec une rétribution. Lui-même viendra et vous sauvera. ’ ” — Isaïe 35:3, 4.

8 La fin du long exil donne le signal de l’action. Le roi Cyrus de Perse, l’instrument de la vengeance de Jéhovah contre Babylone, a décrété que l’on restaure le culte de Jéhovah à Jérusalem (2 Chroniques 36:22, 23). Des milliers de familles hébreues n’ont plus qu’à s’organiser pour entreprendre le voyage dangereux qui les mènera de Babylone à Jérusalem. À leur arrivée, elles devront construire des habitations et se préparer à la tâche monumentale qui consistera à rebâtir le temple et la ville. Aux yeux de certains Juifs qui vivent à Babylone, tout cela semble peut-être décourageant. Mais l’heure n’est pas à la faiblesse ou à l’appréhension. Il faut que les Juifs se fortifient les uns les autres et aient confiance en Jéhovah. Lui leur donne l’assurance qu’ils seront sauvés.

9 Ceux qui seront libérés de la captivité à Babylone auront de bonnes raisons de se réjouir, car un avenir grandiose les attend à leur retour à Jérusalem. Isaïe prédit : “ À cette époque s’ouvriront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. À cette époque le boiteux grimpera comme le cerf, et la langue du muet poussera des cris de joie. ” — Isaïe 35:5, 6a.

10 Jéhovah pense de toute évidence à la condition spirituelle de ses serviteurs. Ils ont été punis par 70 années d’exil pour avoir apostasié. Pourtant, lorsqu’il les a disciplinés, Jéhovah ne les a pas rendus aveugles,

sourds, boiteux ou muets. Il n’a donc pas besoin, pour rétablir la nation d’Israël, de guérir les infirmités. Jéhovah rétablit ce qui était perdu, la santé spirituelle.

11 Les Juifs repentants sont guéris en ce qu’ils retrouvent leurs sens spirituels : leur vision spirituelle et leur capacité d’entendre, d’obéir et de dire la Parole de Jéhovah. Ils prennent conscience de la nécessité de rester proches de Dieu. Par leur belle conduite, ils ‘ poussent des cris ’ joyeux à la louange de leur Dieu. Celui qui était “ boiteux ” devient zélé et énergique dans le culte qu’il rend à Jéhovah. Figurément, il “ grimpera comme le cerf ”.

Jéhovah ranime son peuple

12 Il est difficile d’imaginer un paradis

sans eau. Dans le Paradis originel en Éden, l’eau coulait abondamment (Genèse 2:10-14). Le pays donné à Israël était également “ un pays de ouadis d’eau, de sources et d’abîmes d’eau qui sortent ”. (Deutéronome 8:7.) Isaïe fait donc judicieusement cette promesse rassurante : “ Des eaux auront jailli dans le désert et des torrents dans la plaine désertique. Le sol torride sera devenu comme un étang couvert de roseaux, le sol desséché comme des sources d’eau. Dans la demeure des chacals, lieu de repos pour eux, il y aura de l’herbe verte avec des roseaux et du papyrus. ” (Isaïe 35:6b, 7). Quand les Israélites s’occuperont de nouveau du pays, les régions désolées où rôdaient les chacals seront couvertes d’une végétation verdoyante, luxuriante. Le sol sec et poussiéreux sera transformé en “ marais ” où papyrus et autres roseaux aquatiques pousseront. — Job 8:11.

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13 Cependant, plus importante encore est l’eau de la vérité, une eau spirituelle dont les Juifs rapatriés disposeront en abondance. Au moyen de sa Parole, Dieu leur donnera connaissance, encouragement et réconfort. De plus, les anciens et les princes fidèles seront “ comme des ruisseaux d’eau dans une terre aride ”. (Isaïe 32:1, 2.) Les défenseurs du culte pur, tels Ezra, Haggaï, Yéshoua, Nehémia, Zekaria, Zorobabel, seront des témoignages vivants de l’accomplissement de la prophétie d’Isaïe. — Ezra 5:1, 2 ; 7:6, 10 ; Nehémia 12:47.

“ La Voie de la Sainteté ”

14 Mais avant de profiter de ces conditions physiques et spirituelles paradisiaques, les Juifs exilés devront effectuer le long et périlleux voyage qui les conduira de Babylone à Jérusalem. En prenant un chemin direct, on traverse quelque 800 kilomètres de terres arides et inhospitalières. Il existe un chemin moins difficile, mais de 1 600 kilomètres de long. L’un comme l’autre, ces itinéraires impliquent de passer des mois à la merci des éléments et exposés au danger de rencontrer des animaux sauvages et des humains bestiaux. Toutefois, ceux qui croient en la prophétie d’Isaïe ne se soucient pas à l’extrême. Pourquoi ?

15 Par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah énonce cette promesse : “ Vraiment il y aura là une grande route, oui une voie ; on l’appellera la Voie de la Sainteté. L’impur n’y passera pas. Elle sera pour celui qui marchera sur la voie, et les sots n’y erreront pas. Là il n’y aura pas de lion, et la bête de proie parmi les animaux sauvages n’y montera pas. Aucune ne se trouvera là ; et là devront marcher les rachetés. ” (Isaïe 35:8, 9). Jéhovah a

revendiqué ses serviteurs. Ils sont ses “ rachetés ”, et il leur garantit de les préserver sur le chemin du retour. Existe-t-il réellement une route pavée, surélevée et clôturée qui mène de Babylone à Jérusalem ? Non, mais la protection que Jéhovah accorde à ses serviteurs tout au long de leur voyage est si sûre qu’ils sont en quelque sorte sur une grande route. — Voir Psaume 91:1-16.

16 Les Juifs sont également protégés des dangers spirituels. La grande route figurée est “ la Voie de la Sainteté ”. Ceux qui méprisent les choses sacrées ou qui sont spirituellement impurs ne remplissent pas les conditions pour y circuler. Ils sont indésirables dans le pays rétabli. Ceux qui sont agréés ont les bonnes motivations. Ils ne retournent pas en Juda et à Jérusalem par orgueil national ou par intérêt personnel. Les Juifs attachés aux valeurs spirituelles sont conscients que la principale raison de leur retour est le rétablissement du culte pur de Jéhovah dans le pays. — Ezra 1:1-3.

Le peuple de Jéhovah se réjouit

17 Le chapitre 35 de la prophétie d’Isaïe se termine sur une note joyeuse : “ Les rédimés de Jéhovah reviendront, à coup sûr ils arriveront à Sion avec un cri de joie ; une joie pour des temps indéfinis sera sur leur tête. Ils atteindront à l’allégresse et à la joie ; le chagrin et les soupirs devront s’enfuir. ” (Isaïe 35:10). Les Juifs captifs qui ont recherché réconfort et espérance dans cette prophétie durant leur exil se sont peut-être demandé comment s’accompliraient ses divers détails. Il est probable que de nombreux aspects de la prophétie leur aient échappé. Toutefois, il était clair

qu’ils ‘ reviendraient, qu’à coup sûr ils arriveraient à Sion ’.

18 Et c’est ainsi qu’en l’an 537 avant notre ère, environ 50 000 hommes (dont plus de 7 000 esclaves) avec femmes et enfants entreprennent le voyage de quatre mois qui les ramènera à Jérusalem, totalement confiants en Jéhovah (Ezra 2:64, 65). Quelques mois plus tard seulement, l’autel de Jéhovah est rebâti, ce qui pose le fondement de la reconstruction complète du temple. La prophétie d’Isaïe, vieille de 200 ans, est accomplie. Le chagrin et les soupirs de la nation lorsqu’elle était à Babylone cèdent la place à l’allégresse et à la joie dans le pays restauré. Jéhovah a tenu sa promesse : le paradis, tant littéral que spirituel, est rétabli !

La naissance d’une nouvelle nation

19 Il va de soi que l’accomplissement d’Isaïe chapitre 35 au VIe siècle avant notre ère est partiel. Les conditions paradisiaques dont bénéficient les Juifs rapatriés ne durent pas. Avec le temps, les faux enseignements et le nationalisme contaminent le culte pur. Spirituellement, les Juifs retombent dans le chagrin et les soupirs. Jéhovah finit par ne plus vouloir d’eux pour peuple (Matthieu 21:43). À cause de leur rechute dans la désobéissance, leur joie n’est pas de longue durée. Tous ces éléments démontrent qu’un accomplissement plus grand d’Isaïe chapitre 35 aurait lieu par la suite.

20 Au moment prévu par Jéhovah, un autre Israël, un Israël spirituel, vint à l’existence (Galates 6:16). Jésus prépara la naissance de ce nouvel Israël au cours de son ministère sur la terre. Il restaura le culte pur et, grâce à ses enseignements, les eaux de la vérité coulèrent de nouveau. Il guérit les malades, tant sur le plan physique que

sur le plan spirituel. Un cri de joie retentit parce que la bonne nouvelle du Royaume de Dieu était proclamée. Sept semaines après sa mort et sa résurrection, Jésus glorifié fonda la congrégation chrétienne, un Israël spirituel composé de Juifs et d’autres rédimés grâce à son sang versé, engendrés comme fils spirituels de Dieu et frères de Jésus, et oints par l’esprit saint. — Actes 2:1-4 ; Romains 8:16, 17 ; 1 Pierre 1:18, 19.

21 Lorsqu’il écrivit aux membres de l’Israël spirituel, l’apôtre Paul reprit en ces termes les paroles d’Isaïe 35:3 : “ Redressez les mains qui pendent et les genoux affaiblis. ” (Hébreux 12:12). Il y eut donc de toute évidence un accomplissement des paroles d’Isaïe chapitre 35 au I

er siècle de notre ère. Au

sens propre, Jésus et ses disciples rendirent miraculeusement la vue à des aveugles et l’ouïe à des sourds. Ils donnèrent à des “ boiteux ” de marcher et à des muets de retrouver la parole (Matthieu 9:32 ; 11:5 ; Luc 10:9). Surtout, les personnes sincères sortirent de la fausse religion et entrèrent dans un paradis spirituel au sein de la congrégation chrétienne (Isaïe 52:11 ; 2 Corinthiens 6:17). Comme les Juifs qui étaient rentrés de Babylone, ces rescapés constatèrent la nécessité d’être positifs et courageux. — Romains 12:11.

22 Qu’en est-il de notre époque ? La prophétie d’Isaïe a-t-elle un autre accomplissement, plus complet, sur la congrégation chrétienne d’aujourd’hui ? Absolument. Après la mort des apôtres, le nombre de vrais chrétiens oints diminua considérablement et les faux chrétiens, “ la mauvaise herbe ”, se multiplièrent dans le monde (Matthieu 13:36-43 ; Actes 20:30 ; 2 Pierre 2:1-3). Même lorsqu’au XIXe siècle des

personnes sincères ont pris leurs distances avec la chrétienté dans leur recherche du culte pur, leur compréhension est demeurée entachée d’enseignements contraires aux Écritures. En 1914, Jésus a été intronisé Roi messianique, mais, peu après, la situation de ces personnes qui recherchaient sincèrement la vérité a semblé critique. Conformément aux prophéties, les nations ‘ leur ont fait la guerre et les ont vaincues ’, et leurs tentatives pour prêcher la bonne nouvelle ont été réprimées. En somme, elles sont devenues captives de Babylone. — Révélation 11:7, 8.

23 Cependant, en 1919, les choses ont changé. Jéhovah a libéré ses serviteurs de la captivité. Ceux-ci ont commencé à rejeter les faux enseignements qui corrompaient leur culte. Du coup, ils ont été guéris. Ils se sont retrouvés dans un paradis spirituel, qui de nos jours encore ne cesse de s’étendre d’un bout à l’autre de la terre. Au sens spirituel, les aveugles apprennent à voir et les sourds à entendre : ils prennent conscience que l’esprit saint de Dieu agit et ils se rappellent constamment qu’il leur est indispensable de rester proches de Jéhovah (1 Thessaloniciens 5:6 ; 2 Timothée 4:5). Plus du tout muets, les vrais chrétiens sont désireux de ‘ pousser des cris ’, de proclamer les vérités bibliques (Romains 1:15). Ceux qui étaient spirituellement faibles, ou “ boiteux ”, sont à présent zélés et joyeux. Figurément, ils arrivent à ‘ grimper comme le cerf ’.

24 Ces chrétiens rétablis marchent sur “ la Voie de la Sainteté ”. Cette “ Voie ”, qui mène de Babylone la Grande à un paradis spirituel, est ouverte à tous les adorateurs de Dieu spirituellement purs (1 Pierre 1:13-16).

Ils peuvent compter sur la protection de Jéhovah et être certains que les attaques bestiales lancées par Satan en vue d’anéantir le vrai culte échoueront (1 Pierre 5:8). Il n’est pas permis à ceux qui désobéissent et à ceux qui se comportent comme des bêtes de proie sauvages de corrompre ceux qui marchent sur la grande route divine de sainteté (1 Corinthiens 5:11). Dans cet environnement protégé, les rédimés de Jéhovah (les oints et les “ autres brebis ”) sont heureux de servir le seul vrai Dieu. — Jean 10:16.

25 Et dans l’avenir ? La prophétie d’Isaïe se réalisera-t-elle physiquement ? Oui. Les guérisons miraculeuses opérées par Jésus et ses apôtres au Ier siècle démontrèrent que Jéhovah a le désir et la capacité d’effectuer de telles guérisons sur une grande échelle dans l’avenir. Les Psaumes inspirés parlent de vie éternelle dans des conditions paisibles sur la terre (Psaume 37:9, 11, 29). Jésus promit la vie dans le Paradis (Luc 23:43). Jusqu’à son tout dernier livre, la Bible donne l’espérance d’un paradis littéral. Les aveugles, les sourds, les boiteux et les muets seront alors guéris physiquement, et ce, définitivement. Le chagrin et les soupirs disparaîtront. La joie sera pour des temps indéfinis, oui pour toujours. — Révélation 7:9, 16, 17 ; 21:3, 4.

26 S’ils attendent le rétablissement du Paradis physique sur la terre, d’ores et déjà les vrais chrétiens profitent des bienfaits qu’offre le paradis spirituel. Ils affrontent les épreuves et les tribulations avec optimisme. Forts d’une confiance inébranlable en Jéhovah, ils s’encouragent mutuellement, tenant compte de ce conseil : “ Fortifiez les mains qui sont faibles, affermissez les

genoux qui vacillent. Dites à ceux qui ont le cœur inquiet : ‘ Soyez forts. N’ayez pas peur. ’ ” Ils ont une confiance totale en cette assurance prophétique :

“ Voyez ! Votre Dieu viendra avec la vengeance, oui Dieu, avec une rétribution. Lui-même viendra et vous sauvera. ” — Isaïe 35:3, 4.

*** ip-1 chap. 29 p. 382-397 ***

La foi d’un roi est récompensée

Isaïe 36:1–39:8

Hizqiya avait 25 ans lorsqu’il devint roi de Juda. Quel genre de souverain serait-il ? Marcherait-il sur les traces de son père, le roi Ahaz, et inciterait-il ses sujets à aller à la suite de faux dieux ? Ou pousserait-il le peuple à adorer Jéhovah, comme l’avait fait son ancêtre le roi David ? — 2 Rois 16:2.

2 Après son accession au trône, on ne tarda pas à constater que Hizqiya avait l’intention de faire “ ce qui est droit aux yeux de Jéhovah ”. (2 Rois 18:2, 3.) Dans la première année de son règne, il ordonna qu’on répare le temple de Jéhovah et que les services y reprennent (2 Chroniques 29:3, 7, 11). Puis il organisa une grande Pâque à laquelle il invita toute la nation, y compris les dix tribus du Nord, Israël. Ce fut une fête inoubliable. Il n’y en avait pas eu de pareille depuis l’époque du roi Salomon. — 2 Chroniques 30:1, 25, 26.

3 À la fin de la célébration de la Pâque, ceux qui étaient présents furent encouragés à abattre les poteaux sacrés, à briser les colonnes sacrées, à démolir les hauts lieux et les autels de leurs faux dieux, après quoi ils regagnèrent leurs villes, déterminés à servir le vrai Dieu (2 Chroniques 31:1). Quel contraste avec leur ancien comportement religieux ! De cet épisode, les vrais chrétiens peuvent

apprendre l’importance de ‘ ne pas abandonner leur assemblée ’. Les assemblées, qu’elles se tiennent en congrégations ou en plus grands rassemblements, jouent un rôle déterminant : c’est là que les chrétiens reçoivent des encouragements, là qu’ils sont motivés par la famille des frères, ainsi que par l’esprit de Dieu, à ‘ s’inciter à l’amour et aux belles œuvres ’. — Hébreux 10:23-25.

La foi mise à l’épreuve

4 Jérusalem va subir de terribles épreuves. Hizqiya a rompu une alliance que son père sans foi, Ahaz, avait contractée avec les Assyriens. Il a même assujetti les Philistins, qui sont des alliés de l’Assyrie (2 Rois 18:7, 8). Le roi d’Assyrie est furieux. C’est pourquoi nous lisons : “ Il arriva, dans la quatorzième année du roi Hizqiya, que Sennakérib le roi d’Assyrie monta contre toutes les villes fortifiées de Juda, puis s’en empara. ” (Isaïe 36:1). Peut-être dans l’espoir d’épargner à Jérusalem une attaque immédiate de l’implacable armée assyrienne, Hizqiya accepte de payer à Sennakérib un tribut énorme de 300 talents d’argent et de 30 talents d’or [Note : Une valeur de plus de 9,5 millions de dollars aux cours actuels. {{6,889,309 euros en

2013}}]. — 2 Rois 18:14.

5 Du fait que le trésor royal ne

contient pas assez d’or et d’argent pour payer le tribut, Hizqiya prend au temple tous les métaux précieux qu’il peut. Il enlève aussi les portes du temple, qui

ont été revêtues d’or, et les envoie à Sennakérib. Cela satisfait l’Assyrien, mais pour un temps seulement (2 Rois 18:15, 16). Hizqiya comprend sans doute que les Assyriens ne laisseront pas un long répit à Jérusalem. Il faut donc faire des préparatifs. Le peuple bouche les sources susceptibles d’approvisionner les envahisseurs assyriens. Hizqiya renforce aussi les fortifications de Jérusalem et construit un arsenal dans lequel il entrepose notamment “ des armes de jet en abondance, ainsi que des boucliers ”. — 2 Chroniques 32:4, 5.

6 Néanmoins, Hizqiya met sa confiance, non dans des stratégies astucieuses ni dans les fortifications, mais en Jéhovah des armées. Il donne ces conseils à ses chefs militaires : “ Soyez courageux et forts. N’ayez pas peur et ne soyez pas terrifiés à cause du roi d’Assyrie et à cause de toute la foule qui est avec lui ; car avec nous il y a plus qu’avec lui. Avec lui il y a un bras de chair, mais avec nous il y a Jéhovah notre Dieu, pour nous secourir et pour combattre nos combats. ” Encouragé, le peuple ‘ s’appuie sur les paroles de Hizqiya le roi de Juda ’. (2 Chroniques 32:7, 8.) Imaginez les événements passionnants qui suivent au fur et à mesure que nous examinons les chapitres 36 à 39 de la prophétie d’Isaïe.

Rabshaqé présente ses arguments

7 Sennakérib envoie à Jérusalem Rabshaqé (il s’agit d’un titre militaire, pas d’un nom propre) avec deux autres dignitaires réclamer la reddition de la ville (2 Rois 18:17). Trois représentants de Hizqiya les rencontrent en dehors de la muraille : Éliaqim le surveillant de la maisonnée de Hizqiya, Shebna le secrétaire et Yoah le fils d’Asaph le greffier. — Isaïe 36:2, 3.

8 Le but de Rabshaqé est simple : convaincre Jérusalem de se rendre sans combattre. Parlant en hébreu, il s’écrie d’abord : “ Quelle est cette confiance à laquelle tu t’es fié ? [...] en qui as-tu placé ta confiance, pour t’être rebellé contre moi ? ” (Isaïe 36:4, 5). Puis Rabshaqé provoque les Juifs effrayés en leur rappelant qu’ils sont complètement isolés. Auprès de qui chercheraient-ils du secours ? Auprès de ce “ roseau broyé ”, l’Égypte (Isaïe 36:6) ? À l’époque, l’Égypte ressemble effectivement à un roseau broyé ; cette ancienne puissance mondiale a été temporairement conquise par l’Éthiopie, et le pharaon en place, le roi Tirhaqa, n’est pas égyptien, mais éthiopien. De plus, il est sur le point d’être vaincu par l’Assyrie (2 Rois 19:8, 9). Puisqu’elle est incapable de se sauver elle-même, l’Égypte ne sera pas d’un grand secours pour Juda.

9 Rabshaqé affirme maintenant que Jéhovah ne combattra pas pour Son peuple parce qu’Il est mécontent de lui. Il déclare : “ Si tu me dis : ‘ C’est en Jéhovah notre Dieu que nous avons eu confiance ’, est-ce que ce n’est pas lui dont Hizqiya a enlevé les hauts lieux et les autels ? ” (Isaïe 36:7). Bien entendu, en démolissant les hauts lieux et les autels du pays, loin de rejeter Jéhovah, les Juifs sont en réalité revenus à lui.

10 Ensuite, Rabshaqé rappelle aux Juifs que sur le plan militaire ils sont désespérément dépassés. Il lance ce défi arrogant : “ Laisse-moi te donner deux mille chevaux pour voir si toi tu peux mettre des cavaliers dessus. ” (Isaïe 36:8). Mais est-il réellement important que la cavalerie entraînée de Juda soit nombreuse ou pas ? Non, car le salut de Juda ne dépend pas de sa supériorité militaire. Proverbes 21:31

explique : “ Le cheval, c’est quelque chose qui est préparé pour le jour de la bataille, mais le salut appartient à Jéhovah. ” Puis Rabshaqé prétend que la bénédiction de Jéhovah repose sur les Assyriens, et non sur les Juifs. Autrement, argumente-t-il, les Assyriens n’auraient jamais pénétré aussi loin dans le territoire de Juda. — Isaïe 36:9, 10.

11 Les représentants de Hizqiya s’inquiètent de l’effet que les arguments de Rabshaqé auront sur les hommes qui les entendent du haut de la muraille. Les fonctionnaires juifs demandent donc : “ S’il te plaît, parle à tes serviteurs en langue syrienne, car nous écoutons ; ne nous parle pas dans la langue des Juifs, aux oreilles du peuple qui est sur la muraille. ” (Isaïe 36:11). Mais Rabshaqé n’a pas l’intention de parler syrien. Il veut semer des graines de doute et de peur chez les Juifs afin qu’ils se rendent et que Jérusalem soit prise sans combat (Isaïe 36:12). C’est pourquoi l’Assyrien reprend la parole dans “ la langue des Juifs ”. Il avertit ainsi les habitants de Jérusalem : “ Que Hizqiya ne vous trompe pas, car il ne peut vous délivrer. ” Ensuite, il essaie d’appâter ses auditeurs en brossant un tableau de ce que serait la vie des Juifs sous la domination assyrienne : “ Rendez-vous à moi et sortez vers moi, et mangez chacun de sa vigne et chacun de son figuier, et buvez chacun l’eau de sa citerne, jusqu’à ce que je vienne et que je vous emmène vraiment dans un pays semblable à votre pays, un pays de grain et de vin nouveau, un pays de pain et de vignobles. ” — Isaïe 36:13-17.

12 Les Juifs ne récolteront rien cette année : l’invasion assyrienne les a empêchés de planter. La pensée de manger de succulents raisins et de boire

de l’eau fraîche doit par conséquent beaucoup tenter les hommes qui écoutent sur la muraille. Mais Rabshaqé n’a pas épuisé toutes ses ressources pour saper le moral des Juifs.

13 De son arsenal d’arguments, Rabshaqé sort une autre arme verbale. Il dit aux Juifs de ne pas croire Hizqiya, même s’il dit : “ Jéhovah lui-même nous délivrera. ” Rabshaqé rappelle aux Juifs que les dieux de Samarie n’ont pas empêchés les Assyriens de triompher des dix tribus. Et qu’en est-il des dieux des autres nations vaincues par l’Assyrie ? “ Où sont les dieux de Hamath et d’Arpad ? demande-t-il. Où sont les dieux de Sepharvaïm ? Et ont-ils délivré Samarie de ma main ? ” — Isaïe 36:18-20.

14 Évidemment, Rabshaqé, qui adore de faux dieux, ne perçoit pas le gouffre qui sépare la ville apostate de Samarie et Jérusalem, dirigée par Hizqiya. N’ayant aucun pouvoir, les faux dieux de Samarie n’étaient pas en mesure de sauver le royaume des dix tribus (2 Rois 17:7, 17, 18). En revanche, sous la royauté de Hizqiya, Jérusalem a tourné le dos aux faux dieux et s’est remise à servir Jéhovah. Néanmoins, les trois représentants judéens ne prennent pas la peine de l’expliquer à Rabshaqé. “ Ils continuèrent à garder le silence et ne lui répondirent pas un mot, car c’était là l’ordre du roi, disant : ‘ Vous ne devrez pas lui répondre. ’ ” (Isaïe 36:21). Éliaqim, Shebna et Yoah reviennent présenter à Hizqiya un rapport officiel sur les paroles de Rabshaqé. — Isaïe 36:22.

Hizqiya prend une décision

15 Le roi Hizqiya doit maintenant prendre une décision. Jérusalem se rendra-t-elle aux Assyriens ? S’alliera-t-elle à l’Égypte ? Ou résistera-t-elle et

combattra-t-elle ? Hizqiya est soumis à rude pression. Il se rend au temple de Jéhovah après avoir envoyé Éliaqim et Shebna avec les anciens des prêtres interroger Jéhovah par l’intermédiaire du prophète Isaïe (Isaïe 37:1, 2). Vêtus de toiles de sac, les émissaires du roi disent à Isaïe : “ Ce jour est un jour de détresse, de réprimande et de dédain insolent [...]. Peut-être Jéhovah ton Dieu entendra-t-il les paroles de Rabshaqé, que le roi d’Assyrie son seigneur a envoyé pour provoquer le Dieu vivant, et s’en prendra-t-il réellement à lui pour les paroles que Jéhovah ton Dieu a entendues. ” (Isaïe 37:3-5). Effectivement, les Assyriens défient le Dieu vivant ! Jéhovah prêtera-t-il attention à leurs provocations ? Par le moyen d’Isaïe, Jéhovah rassure les Juifs en ces termes : “ N’aie pas peur à cause des paroles que tu as entendues, celles par lesquelles les serviteurs du roi d’Assyrie ont parlé en mal de moi. Voici que je mets en lui un esprit ; oui, il entendra une nouvelle et retournera dans son pays, et, à coup sûr, je le ferai tomber par l’épée dans son pays. ” — Isaïe 37:6, 7.

16 Dans l’intervalle, Rabshaqé est rappelé aux côtés de Sennakérib, qui fait la guerre à Libna. Sennakérib s’occupera de Jérusalem plus tard (Isaïe 37:8). Néanmoins, la pression qui pèse sur Hizqiya ne diminue pas avec le départ de Rabshaqé. Sennakérib envoie des lettres menaçantes qui expliquent à quoi les habitants de Jérusalem s’exposent s’ils refusent de se rendre : “ Tu as appris ce que les rois d’Assyrie ont fait à tous les pays, en les vouant à la destruction, et toi, seras-tu délivré ? Est-ce que les dieux des nations que mes ancêtres ont ravagées les ont délivrées [...] ?

Où est le roi de Hamath et le roi d’Arpad et le roi de la ville de Sepharvaïm — de Héna et d’Ivva ? ” (Isaïe 37:9-13). Autrement dit, l’Assyrien affirme qu’il est insensé de résister ; la résistance ne ferait qu’aggraver la situation.

17 Très soucieux des conséquences de la décision qu’il doit prendre, Hizqiya déploie les lettres de Sennakérib devant Jéhovah dans le temple (Isaïe 37:14). Dans une prière fervente, il implore Jéhovah de prêter l’oreille aux menaces de l’Assyrien et termine par ces mots : “ Et maintenant, ô Jéhovah notre Dieu, sauve-nous de sa main, pour que tous les royaumes de la terre sachent que toi, ô Jéhovah, tu es Dieu, toi seul. ” (Isaïe 37:15-20). Il ressort de ces paroles que Hizqiya se préoccupe avant tout, non de sa délivrance, mais de l’opprobre dont le nom de Jéhovah sera chargé si l’Assyrie conquiert Jérusalem.

18 Jéhovah répond à la prière de Hizqiya par l’intermédiaire d’Isaïe. Jérusalem ne doit pas se rendre à l’Assyrie ; elle doit résister. Comme s’il s’adressait à Sennakérib, Isaïe énonce hardiment le message de Jéhovah à l’Assyrien : “ Oui, la vierge, fille de Sion, te méprise, elle se moque de toi. Oui, derrière toi la fille de Jérusalem hoche la tête [par dérision]. ” (Isaïe 37:21, 22). Et Jéhovah ajoute, en substance : ‘ Qui es-tu pour provoquer le Saint d’Israël ? Je connais tes actions. Tu as de grandes ambitions ; tu te vantes beaucoup. Tu as mis ta confiance dans ta force militaire et tu as conquis de nombreuses terres. Mais tu n’es pas invincible. Je déjouerai tes plans. Je te vaincrai. Puis je te ferai ce que tu as fait aux autres. Je mettrai un crochet dans ton nez et je te

ramènerai en Assyrie ! ’ — Isaïe 37:23-29.

“ Ceci sera le signe pour toi ”

19 Quelle garantie Hizqiya a-t-il que la prophétie d’Isaïe se réalisera ? Jéhovah explique : “ Ceci sera le signe pour toi : on mangera cette année de ce qui poussera des grains tombés ; dans la deuxième année, du grain qui pousse de soi-même ; mais la troisième année, semez et moissonnez, plantez des vignes et mangez-en le fruit. ” (Isaïe 37:30). Jéhovah fournira de la nourriture aux Juifs enfermés. Certes, ils ne pourront rien semer à cause de l’occupation assyrienne ; mais ils mangeront ce qui aura poussé des glanures laissées lors de la moisson de l’année précédente. L’année suivante, une année sabbatique, ils devront laisser leurs champs en repos, malgré leur situation pénible (Exode 23:11). Jéhovah promet à ses serviteurs que, s’ils obéissent à sa voix, il fera pousser suffisamment de grain dans les champs pour les nourrir. L’année d’après, enfin, les hommes sèmeront comme d’habitude et profiteront du fruit de leur travail.

20 Jéhovah compare maintenant son peuple à une plante qu’on ne déracine pas facilement. “ Les rescapés de la maison de Juda [...] pousseront des racines en bas et produiront du fruit en haut. ” (Isaïe 37:31, 32). Ceux qui ont confiance en Jéhovah n’ont donc rien à craindre. Eux et leurs descendants resteront fermement établis dans le pays.

21 Que penser des menaces proférées par l’Assyrien contre Jérusalem ? Jéhovah répond : “ Il n’entrera pas dans cette ville, il n’y tirera pas de flèche, il ne l’affrontera pas avec le bouclier, il n’élèvera pas

contre elle un rempart de siège. Par le chemin par lequel il est venu, il s’en retournera, mais dans cette ville il n’entrera pas. ” (Isaïe 37:33, 34). Finalement, il n’y aura pas de bataille entre l’Assyrie et Jérusalem. Contre toute attente, ce sont les Assyriens, et non les Juifs, qui seront vaincus sans combat.

22 Conformément à ses paroles, Jéhovah envoie un ange abattre l’élite des troupes de Sennakérib, 185 000 hommes. La scène se déroule apparemment à Libna. Lorsque Sennakérib se réveille, il trouve les guides, les chefs et les hommes forts de son armée morts. Humilié, il rentre à Ninive, mais en dépit de sa défaite écrasante il demeure obstinément attaché à son faux dieu Nisrok. Quelques années plus tard, alors qu’il adore dans le temple de Nisrok, il est assassiné par deux de ses fils. Une fois encore, son dieu inanimé est incapable de le sauver. — Isaïe 37:35-38.

La foi de Hizqiya est encore fortifiée

23 Vers l’époque où Sennakérib monte pour la première fois contre Juda, Hizqiya tombe gravement malade. Isaïe lui dit qu’il va mourir (Isaïe 38:1). Le roi est anéanti. Il n’a que 39 ans. Il ne s’inquiète pas seulement de sa santé, mais aussi de l’avenir du peuple. Jérusalem et Juda risquent d’être envahis par les Assyriens. Si Hizqiya meurt, qui mènera le combat ? À l’époque, il n’a pas de fils qui puisse exercer le pouvoir. Dans une prière fervente, Hizqiya supplie Jéhovah d’avoir pitié de lui. — Isaïe 38:2, 3.

24 Isaïe n’est pas encore sorti des cours du palais que Jéhovah le renvoie au chevet du roi malade, porteur d’un nouveau message : “ J’ai entendu ta prière. J’ai vu tes larmes. Voici que

j’ajoute à tes jours quinze années ; de la paume du roi d’Assyrie je te délivrerai, toi et cette ville ; oui, je défendrai cette ville. ” (Isaïe 38:4-6 ; 2 Rois 20:4, 5). Jéhovah confirmera cette promesse par un signe inhabituel : “ Voici que je fais revenir en arrière de dix marches l’ombre des marches qui était descendue sur les marches de l’escalier d’Ahaz par le soleil. ” — Isaïe 38:7, 8a.

25 D’après l’historien juif Josèphe, à l’intérieur du palais royal se trouvait un escalier, à proximité duquel s’élevait probablement une colonne. En touchant cette colonne, les rayons du soleil jetaient une ombre sur l’escalier. On pouvait mesurer le temps dans la journée en observant la progression de l’ombre sur les marches. Jéhovah va donc accomplir un miracle. Une fois que l’ombre aura descendu sur les marches comme à l’ordinaire, elle reviendra en arrière de dix marches. Qui a jamais entendu parler d’une chose pareille ? La Bible déclare : “ Et le soleil reculait de dix marches sur les marches de l’escalier qu’il avait descendues. ” (Isaïe 38:8b). Peu après, Hizqiya se remet de sa maladie. La nouvelle parvient jusqu’à Babylone. L’apprenant, le roi de Babylone envoie des messagers à Jérusalem s’en assurer.

26 Environ trois ans après la guérison

miraculeuse de Hizqiya naît Manassé, son fils aîné. En grandissant, Manassé ne montre aucune reconnaissance pour la compassion divine, alors que sans elle il ne serait pas venu au monde. Au contraire, durant la majeure partie de sa vie, il fait sur une grande échelle ce qui est mauvais aux yeux de Jéhovah. — 2 Chroniques 32:24 ; 33:1-6.

~

Le jugement est reporté

27 À l’exemple de son ancêtre David, Hizqiya est un homme de foi. Il accorde du prix à la Parole de Dieu. Selon Proverbes 25:1, il organisa la compilation du contenu actuel de Proverbes chapitres 25 à 29. Certains sont d’avis qu’il composa également le 119e Psaume. Le chant de gratitude émouvant que Hizqiya compose après sa guérison révèle qu’il est un homme profond. Il termine en disant que le plus important dans la vie, c’est de pouvoir louer Jéhovah dans son temple “ tous les jours de notre vie ”. (Isaïe 38:9-20.) Puissions-nous tous éprouver les mêmes sentiments envers le culte pur !

28 Bien que fidèle, Hizqiya est imparfait. Peu après que Jéhovah l’a guéri, il commet une grave erreur de jugement. Isaïe explique : “ En ce temps-là, Merodak-Baladân le fils de Baladân, le roi de Babylone, envoya des lettres et un cadeau à Hizqiya, après avoir appris qu’il avait été malade, mais qu’il avait retrouvé ses forces. Alors Hizqiya se réjouit à leur sujet et leur fit voir sa maison du trésor, l’argent et l’or, l’huile de baumier et la bonne huile, tout son arsenal et tout ce qui se trouvait dans ses trésors. Il n’y eut rien que Hizqiya ne leur fît voir dans sa maison et dans tout son domaine. ” — Isaïe 39:1, 2 [Note : Après la défaite de Sennakérib,

les nations d’alentour apportèrent à Hizqiya des dons : or, argent et autres choses précieuses. On lit en 2 Chroniques 32:22, 23, 27 que “ Hizqiya eut richesse et gloire en très grande abondance ” et qu’“ il fut élevé aux yeux de toutes les nations ”. Ces dons lui permirent peut-être de remplir de nouveau sa maison du trésor, qu’il avait vidée pour payer un tribut aux

Assyriens.].

~

29 Même après la défaite cuisante que lui a infligée l’ange de Jéhovah, l’Assyrie demeure une menace pour de nombreuses nations, dont Babylone. Hizqiya voulait peut-être impressionner le roi de Babylone en vue d’en faire un allié éventuel. Toutefois, Jéhovah ne veut pas que les habitants de Juda composent avec leurs ennemis ; il veut qu’ils placent leur confiance en lui. Par la bouche du prophète Isaïe, Jéhovah révèle l’avenir à Hizqiya : “ Des jours viennent, et tout ce qui est dans ta maison et que tes ancêtres ont amassé jusqu’à ce jour sera bel et bien transporté à Babylone. Il n’en restera rien [...]. Et certains de tes fils, qui sortiront de toi, dont tu deviendras père, seront pris et deviendront bel et bien fonctionnaires de cour dans le palais du roi de Babylone. ” (Isaïe 39:3-7). Ainsi, la nation précisément que Hizqiya a cherché à impressionner pillera les trésors de Jérusalem et réduira ses citoyens en esclavage. En montrant son trésor aux Babyloniens, Hizqiya n’a fait qu’exciter leur avidité.

30 Apparemment, 2 Chroniques 32:26 se rapporte à l’épisode où Hizqiya montra son trésor aux Babyloniens. On y lit : “ Hizqiya s’humilia de l’orgueil de son cœur, lui et les habitants de Jérusalem, et l’indignation de Jéhovah ne vint pas sur eux aux jours de Hizqiya. ”

31 Malgré son imperfection, Hizqiya était un homme de foi. Il savait que son Dieu, Jéhovah, est une personne réelle, qui éprouve des sentiments. Soumis à des pressions, Hizqiya priait Jéhovah avec ferveur, et Jéhovah lui répondait. Jéhovah Dieu lui accorda la paix le restant de ses jours, ce dont Hizqiya lui fut reconnaissant (Isaïe 39:8). Jéhovah devrait être aussi réel pour nous aujourd’hui. Quand des difficultés surgissent, comme Hizqiya tournons-nous vers Jéhovah pour trouver la sagesse et une issue, “ car il donne à tous généreusement et sans faire de reproche ”. (Jacques 1:5.) Si nous continuons d’endurer et d’exercer la foi en lui, soyons certains que Jéhovah deviendra “ celui qui récompense ceux qui le cherchent réellement ”, dès maintenant et dans l’avenir. — Hébreux 11:6.

*** ip-1 chap. 30 p. 398-415 ***

“ Consolez mon peuple ”

Isaïe 40:1-31

JÉHOVAH est ‘ le Dieu qui donne la consolation ’. Il nous console, entre autres, au moyen des promesses qu’il a fait rapporter dans sa Parole (Romains 15:4, 5). Lorsque nous perdons un être cher, par exemple, quoi de plus consolant que de penser qu’il ressuscitera dans le monde nouveau de

Dieu (Jean 5:28, 29) ? Sans parler de la promesse de Jéhovah de mettre bientôt un terme à la méchanceté et de transformer la terre en paradis. N’est-ce pas une consolation que d’avoir la perspective d’entrer dans ce Paradis et de ne jamais mourir ? — Psaume 37:9-11, 29 ; Révélation 21:3-5.

2 Pouvons-nous vraiment avoir confiance dans les promesses de Dieu ? Incontestablement. Celui qui fait ces promesses est absolument digne de

confiance. Il a et la capacité et le désir de tenir parole (Isaïe 55:10, 11). Il le démontra magistralement lorsqu’il déclara par la bouche du prophète Isaïe qu’il rétablirait le vrai culte à Jérusalem. Examinons cette prophétie, contenue en Isaïe chapitre 40, car elle fortifiera notre foi en Jéhovah, Celui qui réalise ses promesses.

Une promesse consolante

3 Au VIIIe siècle avant notre ère, le prophète Isaïe rédige des paroles de consolation dont le peuple de Jéhovah aura besoin par la suite. Aussitôt après avoir annoncé au roi Hizqiya la destruction imminente de Jérusalem et la déportation du peuple juif à Babylone, Isaïe énonce les paroles de Jéhovah qui promettent un rétablissement : “ ‘ Consolez, consolez mon peuple ’, dit votre Dieu. ‘ Parlez au cœur de Jérusalem et criez-lui que son service militaire est vraiment accompli, que sa faute est vraiment payée. Car elle a reçu de la main de Jéhovah le prix complet de tous ses péchés. ’ ” — Isaïe 40:1, 2.

4 “ Consolez ” : le premier mot d’Isaïe chapitre 40 résume parfaitement le message de lumière et d’espoir renfermé dans la suite du livre d’Isaïe. Ayant sombré dans l’apostasie, les habitants de Juda et de Jérusalem seront emmenés en exil à Babylone en 607 avant notre ère. Mais les captifs juifs ne serviront pas les Babyloniens indéfiniment. Leur servitude ne durera que jusqu’à ce que leur faute soit “ payée ”. Combien de temps cela demandera-t-il ? D’après Jérémie le prophète, 70 ans (Jérémie 25:11, 12). Ensuite, Jéhovah ramènera un reste repentant de Babylone à Jérusalem. Quelle consolation ce sera pour les captifs de se rappeler, arrivés à la

70e année de la désolation de Juda, que l’heure de leur délivrance promise approche ! — Daniel 9:1, 2.

5 Le trajet qui sépare Babylone de Jérusalem représente 800 à 1 600 kilomètres, en fonction de l’itinéraire emprunté. Ce long voyage empêchera-t-il l’accomplissement de la promesse divine ? Certainement pas ! Isaïe écrit : “ Écoute ! Quelqu’un crie dans le désert : ‘ Frayez le chemin de Jéhovah. À travers la plaine désertique, rendez droite la grande route pour notre Dieu. Que toute vallée soit élevée, que toute montagne et colline soient abaissées. Le sol bosselé devra devenir un plat pays, et le sol accidenté une vallée-plaine. À coup sûr, la gloire de Jéhovah se révélera, et toute chair à la fois la verra vraiment, car la bouche même de Jéhovah l’a dit. ’ ” — Isaïe 40:3-5.

6 Avant d’entreprendre un voyage, souvent les souverains orientaux envoyaient des hommes préparer le chemin, c’est-à-dire enlever les grosses pierres, voire construire des chaussées et niveler des collines. En ce qui concerne les Juifs qui rentreront dans leur pays, Dieu en personne sera en quelque sorte à l’avant-garde et ôtera tous les obstacles. Les Juifs ne sont-ils pas le peuple qui porte le nom de Jéhovah ? En tenant sa promesse de les ramener dans leur pays, il manifestera sa gloire devant toutes les nations. Que cela leur plaise ou non, les nations seront bien obligées de constater que Jéhovah est Celui qui réalise ses promesses.

7 Le rétablissement qui eut lieu au VIe siècle avant notre ère ne fut pas le seul accomplissement de cette prophétie. Celle-ci en eut un autre au

Ier siècle de notre ère. Jean le baptiseur fut la voix de quelqu’un qui “ crie dans le désert ”, conformément à Isaïe 40:3 (Luc 3:1-6). Sous inspiration, Jean s’appliqua les paroles d’Isaïe (Jean 1:19-23). À partir de 29 de notre ère, Jean prépara le chemin à Jésus Christ. [Note : Isaïe

prédit que le chemin sera préparé devant Jéhovah (Isaïe 40:3). Les Évangiles, quant à eux, appliquent cette prophétie à l’œuvre de Jean le baptiseur, qui prépara le chemin à Jésus Christ. Les rédacteurs inspirés des Écritures grecques chrétiennes firent cette application parce que Jésus représentait son Père et vint au

nom de son Père. — Jean 5:43 ; 8:29.] Sa proclamation incita les gens à se tenir dans l’attente du Messie promis, de sorte qu’ils l’écoutent et le suivent (Luc 1:13-17, 76). Par le moyen de Jésus, Jéhovah mènerait ceux qui se repentiraient à la liberté que seul le Royaume de Dieu peut procurer : la libération du péché et de la mort (Jean 1:29 ; 8:32). Les paroles d’Isaïe ont eu un accomplissement plus grand quand le reste de l’Israël spirituel a été délivré de Babylone la Grande en 1919 et qu’il a été rétabli dans le vrai culte.

8 Mais que dire de ceux qui sont sur le point de bénéficier du premier accomplissement de la promesse, les Juifs captifs à Babylone ? Peuvent-ils vraiment avoir confiance en la promesse de Jéhovah de les ramener dans leur cher pays ? Bien sûr qu’ils le peuvent ! Par des propos frappants et des images tirées de la vie quotidienne, Isaïe leur donne à présent des raisons convaincantes d’être absolument certains que Jéhovah tiendra sa parole.

Un Dieu dont la parole dure pour toujours

9 D’abord, la parole de Celui qui promet la restauration dure pour toujours. Isaïe écrit : “ Écoute ! Quelqu’un dit : ‘ Crie ! ’ Et l’on a dit :

‘ Que crierai-je ? ’ ‘ Toute chair est de l’herbe verte, et toute sa bonté de cœur est comme la fleur des champs. L’herbe verte s’est desséchée, la fleur s’est flétrie, car l’esprit de Jéhovah a soufflé dessus. Oui, le peuple est de l’herbe verte. L’herbe verte s’est desséchée, la fleur s’est flétrie, mais la parole de notre Dieu, elle, durera pour des temps indéfinis. ’ ” — Isaïe 40:6-8.

10 Les Israélites savent pertinemment que l’herbe ne dure pas toujours. À la saison sèche, sous l’effet de la chaleur intense du soleil, elle passe du vert au brun. Sous certains rapports, la vie de l’homme est comme l’herbe : tellement éphémère par nature (Psaume 103:15, 16 ; Jacques 1:10, 11) ! Isaïe met en opposition la brièveté de la vie de l’homme avec la pérennité de la “ parole ” de Jéhovah, son dessein déclaré. Car “ la parole de notre Dieu ” demeure pour toujours. Quand Dieu parle, rien ne peut annuler ses paroles ni les empêcher de se réaliser. — Josué 23:14.

11 Aujourd’hui, nous disposons sous forme écrite de l’exposé du dessein de Jéhovah, dans la Bible. Au cours des siècles, la Bible a subi une opposition acharnée, malgré laquelle des traducteurs intrépides et d’autres personnes ont risqué leur vie pour la préserver. Néanmoins, le mal qu’ils se sont donné n’explique pas à lui seul qu’elle ait survécu. Tout le mérite en revient à Jéhovah, le “ Dieu vivant et qui subsiste ”, Celui qui préserve sa Parole (1 Pierre 1:23-25). Réfléchissez à ceci : puisque Jéhovah a préservé sa Parole écrite, pourquoi ne pas avoir confiance qu’il accomplira les promesses qu’elle contient ?

Un Dieu fort qui prend soin de ses brebis avec tendresse

12 Isaïe énonce une deuxième raison d’avoir confiance dans la promesse d’une restauration. Celui qui fait cette promesse est un Dieu fort qui prend soin de ses serviteurs avec tendresse. Isaïe poursuit : “ Monte sur une haute montagne, femme qui apporte de bonnes nouvelles pour Sion ! Élève avec force ta voix, femme qui apporte de bonnes nouvelles pour Jérusalem ! Élève-la. N’aie pas peur. Dis aux villes de Juda : ‘ Voici votre Dieu. ’ Voyez ! Le Souverain Seigneur Jéhovah lui-même viendra comme un fort [“ avec force ”, note], et son bras dominera pour lui. Voyez ! Sa récompense est avec lui, et le salaire qu’il paie est devant lui. Comme un

berger il fera paître son troupeau. De son bras il rassemblera les agneaux ; et sur son sein il les portera. Il conduira doucement celles qui allaitent. ” — Isaïe 40:9-11.

13 Aux temps bibliques, la coutume voulait que les femmes célèbrent les victoires en criant ou en chantant les bonnes nouvelles, batailles remportées ou soulagement proche (1 Samuel 18:6, 7 ; Psaume 68:11). Or, Isaïe indique prophétiquement qu’il y a une bonne nouvelle pour les exilés juifs, une nouvelle qu’on peut crier sans crainte, oui du sommet des montagnes : Jéhovah ramènera ses serviteurs dans leur chère Jérusalem ! Ils peuvent avoir confiance, car Jéhovah viendra “ avec force ”. Rien ne peut par conséquent l’empêcher de tenir sa promesse.

Encadré/Illustration, pages 404, 405 : Jéhovah, un berger plein d’amour

Isaïe compare Jéhovah à un berger plein d’amour qui porte ses agneaux sur son sein (Isaïe 40:10, 11). Il tire manifestement cet exemple chaleureux des habitudes réelles des bergers. Un homme qui, à notre époque, a observé des bergers sur les pentes du mont Hermôn, au Proche-Orient, raconte : “ Chaque berger surveillait de près son troupeau pour voir comment les bêtes se portaient. Quand il trouvait un agneau nouveau-né, il l’enveloppait dans son [...] grand manteau, car le petit était trop faible pour suivre sa mère. Quand son giron était rempli, il mettait les agneaux sur ses épaules, en les tenant par les pattes, ou encore dans un sac ou un panier sur le dos d’un âne, jusqu’à ce que les petits soient à même de suivre leurs mères. ” N’est-ce pas une consolation de savoir que nous servons un Dieu qui se soucie de ses serviteurs avec la même tendresse ?

14 Cependant, ce Dieu fort a un côté doux. En termes chaleureux, Isaïe décrit comment Jéhovah ramènera ses serviteurs dans leur pays. Jéhovah est semblable à un berger plein d’amour qui rassemble ses agneaux et qui les porte sur son “ sein ”. De toute évidence, le mot “ sein ” désigne ici les plis supérieurs du vêtement. Les bergers y

transportent parfois les agneaux nouveau-nés qui ne peuvent suivre le troupeau (2 Samuel 12:3). Une scène aussi touchante tirée de la vie pastorale rassure sans aucun doute les serviteurs exilés de Jéhovah quant à l’intérêt et à l’amour qu’il leur porte. Indéniablement, ils peuvent avoir confiance qu’un Dieu aussi fort, et tendre pourtant, tiendra les promesses qu’il leur a faites.

15 Les paroles d’Isaïe revêtent une signification prophétique pour notre époque. En 1914, Jéhovah est venu “ avec force ” et a établi son Royaume dans les cieux. Le ‘ bras qui domine pour lui ’ est son Fils, Jésus Christ, qu’il a installé sur son trône céleste. En 1919, Jéhovah a délivré ses serviteurs oints sur la terre de l’asservissement à Babylone la Grande et a commencé à rétablir complètement le culte pur du vrai Dieu vivant. C’est une bonne nouvelle qu’il faut proclamer sans crainte, qu’il faut en quelque sorte crier du sommet des montagnes afin qu’on l’entende en tous lieux. Élevons donc nos voix et faisons savoir avec hardiesse que Jéhovah Dieu a rétabli son culte pur sur la terre !

16 Les paroles contenues en Isaïe

40:10, 11 ont en outre une valeur pratique pour nous aujourd’hui. Il est consolant de regarder avec quelle tendresse Jéhovah guide son peuple. De même qu’un berger comprend les besoins de chaque brebis, y compris des petits agneaux qui ne peuvent marcher au pas du troupeau, de même Jéhovah comprend les limites de chacun de ses serviteurs fidèles. De plus, Berger plein de tendresse, Jéhovah donne l’exemple aux bergers chrétiens. Les anciens doivent traiter le troupeau avec tendresse, en imitant l’intérêt et l’amour que Jéhovah manifeste. Ils doivent toujours se rappeler les sentiments que Jéhovah éprouve à l’égard de chaque brebis du troupeau, ‘ qu’il a acheté avec le sang de son propre Fils ’. — Actes 20:28.

Tout-puissant, infiniment sage

17 Les exilés juifs peuvent avoir confiance dans la promesse d’une restauration, car Dieu est tout-puissant et infiniment sage. Isaïe déclare : “ Qui

a mesuré les eaux dans le creux de sa main, pris à l’empan les dimensions des cieux, fait tenir dans une mesure la poussière de la terre, pesé les montagnes au peson et les collines dans la balance ? Qui a pris les dimensions de l’esprit de Jéhovah, et qui, étant son homme de conseil, peut lui faire connaître quelque chose ? Avec qui a-t-il délibéré pour qu’on lui fasse comprendre, ou qui l’instruit dans le sentier de la justice, ou lui enseigne la connaissance, ou lui fait connaître le chemin de l’intelligence véritable ? ” — Isaïe 40:12-14.

18 Voilà des questions saisissantes qui donnent de quoi réfléchir aux exilés juifs. De simples humains peuvent-ils inverser la marée des mers puissantes ? Évidemment non ! Pour Jéhovah, en revanche, les mers qui recouvrent la terre sont comme une goutte d’eau dans la paume de sa main. [Note : On a calculé

que “ la masse des océans est d’environ 1,35 trillions (1,35 x 10

18) de tonnes, autrement

dit représente approximativement 1/4 400e de la

masse totale de la terre ”. — Encarta 97

Encyclopedia.] Des hommes insignifiants peuvent-ils mesurer les immenses cieux étoilés ou peser les montagnes et les collines de la terre ? En aucun cas. Jéhovah, quant à lui, mesure les cieux aussi facilement qu’un homme mesure un objet à l’empan (l’intervalle compris entre l’extrémité du pouce et celle du petit doigt lorsque la main est ouverte). Dieu est en effet capable de peser montagnes et collines sur une balance. Même les plus sages d’entre les humains sont-ils en mesure de conseiller à Dieu ce qu’il doit faire dans la situation présente ou de lui dicter ce qu’il devra faire dans l’avenir ? Sûrement pas !

19 Et les nations puissantes de la terre, peuvent-elles empêcher Dieu de réaliser sa promesse ? Isaïe répond en décrivant ainsi les nations : “ Voyez ! Les nations sont comme une goutte d’un seau ; oui, on les considère comme une couche de poussière sur la balance. Voyez ! Il soulève les îles comme de la fine poussière. Même le Liban ne suffit pas pour entretenir un feu, et ses animaux sauvages ne suffisent pas pour un holocauste. Toutes les nations sont devant lui comme quelque chose d’inexistant ; elles sont considérées par lui comme un rien et une chimère. ” — Isaïe 40:15-17.

20 Au regard de Jéhovah, des nations entières sont comme une goutte d’eau qui tombe d’un seau. Elles n’ont pas plus de poids que la fine couche de poussière qui s’accumule sur une balance, sans aucun effet [Note : On lit

dans The Expositor’s Bible Commentary : “ Lorsqu’on pesait de la viande ou des fruits sur les marchés du Proche-Orient, on ne prenait pas en compte une minuscule goutte d’eau dans le seau à mesurer ni un peu de poussière sur la

balance.]. Supposez que quelqu’un ait construit un autel gigantesque et qu’il ait utilisé pour combustible tous les arbres qui couvraient les montagnes du Liban. Puis supposez qu’il ait offert en sacrifice tous les animaux qui habitaient ces montagnes. Même un tel sacrifice ne serait pas digne de Jéhovah. Comme si l’image utilisée jusque-là ne suffisait pas, Isaïe fait une déclaration encore plus frappante : toutes les nations sont “ moins que le néant ” aux yeux de Jéhovah. — Isaïe 40:17, Bible Pirot-Clamer.

21 Voulant souligner avec plus de force encore que Jéhovah est sans égal, Isaïe montre la folie de ceux qui fabriquent des idoles avec de l’or, de

l’argent ou du bois. N’est-ce pas de la folie de penser qu’une idole puisse représenter le “ Quelqu’un qui habite au-dessus du cercle de la terre ” et qui tient ses habitants sous sa domination ? — Lire Isaïe 40:18-24.

22 Toutes ces descriptions évocatrices nous amènent à la même conclusion : rien ne peut empêcher Jéhovah, qui est tout-puissant, infiniment sage et incomparable, de tenir sa promesse. Les paroles d’Isaïe durent grandement consoler et fortifier les exilés juifs qui, à Babylone, aspiraient à rentrer dans leur pays. Aujourd’hui, nous aussi nous pouvons avoir confiance que les promesses de Jéhovah pour l’avenir deviendront réalité.

“ Qui a créé ces choses ? ”

23 Les exilés juifs ont une autre raison encore de prendre courage. Celui qui promet la délivrance est le Créateur de toutes choses et la Source de toute énergie vive. Afin de mettre en valeur cette particularité stupéfiante, Jéhovah attire l’attention sur ses capacités manifestes dans la création : “ ‘ À qui pourrez-vous m’assimiler, pour que j’en sois l’égal ? ’ dit le Saint. ‘ Levez bien haut vos yeux et voyez. Qui a créé ces choses ? C’est Celui qui fait sortir — selon le nombre — l’armée qu’elles sont ; il les appelle toutes par leur nom. Par suite de l’abondance de l’énergie vive, car il est aussi vigoureux en force, pas une ne manque. ’ ” — Isaïe 40:25, 26.

24 Le Saint d’Israël parle en son propre nom. Afin de montrer qu’il est sans égal, Jéhovah attire l’attention sur les étoiles des cieux. Tel un commandant militaire capable de rassembler ses troupes, Jéhovah commande aux étoiles. S’il devait les passer en revue, ‘ pas une ne

manquerait ’. Bien que les étoiles soient nombreuses, il appelle chacune par son nom, un nom propre ou une appellation semblable à un nom. À l’exemple de soldats obéissants, les étoiles restent à leur place et respectent l’ordre qui leur est assigné, car leur Chef possède une abondance d’“ énergie vive ” et il est “ vigoureux en force ”. Les exilés juifs ont donc des raisons d’avoir confiance. Le Créateur, qui commande aux étoiles, a le pouvoir de soutenir ses serviteurs.

25 Qui d’entre nous peut résister à l’invitation divine rapportée en Isaïe 40:26 : “ Levez bien haut vos yeux et voyez ” ? Les découvertes des astronomes de notre époque ont montré que les cieux étoilés sont encore plus impressionnants qu’il n’y paraissait aux jours d’Isaïe. Les astronomes qui scrutent les cieux à l’aide de leurs puissants télescopes estiment que l’univers observable contient au bas mot 125 milliards de galaxies. Or, l’une d’elles, la Voie lactée, compte à elle

seule, d’après certaines estimations, plus de 100 milliards d’étoiles ! Ces faits ne devraient-ils pas susciter dans nos cœurs du respect pour notre Créateur et une confiance absolue en sa promesse ?

26 Sachant que les années de captivité démoraliseront les exilés juifs, Jéhovah inspire Isaïe de façon qu’il inscrive à l’avance ces paroles rassurantes : “ Pourquoi dis-tu, ô Jacob, et parles-tu tout haut, ô Israël : ‘ Ma voie est restée cachée à Jéhovah, et la justice pour moi échappe à mon Dieu ’ ? N’as-tu pas su ou n’as-tu pas entendu ? Jéhovah, le Créateur des extrémités de la terre, est un Dieu pour des temps indéfinis. Il ne s’épuise ni ne se lasse. On ne peut scruter son intelligence. ” — Isaïe 40:27, 28. [Note : En Isaïe 40:28,

l’expression “ temps indéfinis ” signifie “ éternellement ”, car Jéhovah est le “ Roi d’éternité ”. — 1 Timothée 1:17.]

Encadré/Illustration, page 412 : Quelle est la forme de la terre ?

Dans l’Antiquité, la plupart des humains croyaient que la terre était plate. Dès le VIe siècle avant notre ère, cependant, le philosophe grec Pythagore avait émis l’idée que la terre devait être sphérique. Or, deux siècles encore avant que Pythagore ne formule sa théorie, le prophète Isaïe déclara avec une clarté et une exactitude extraordinaires : “ Il y a Quelqu’un qui habite au-dessus du cercle de la terre. ” (Isaïe 40:22). Le mot hébreu ḥough, traduit dans ce passage par “ cercle ”, peut également être rendu par “ sphère ”. Notons que seul un objet sphérique paraît circulaire quel que soit l’angle sous lequel on le regarde. Largement en avance sur son temps, par conséquent, le prophète Isaïe coucha par écrit une déclaration scientifiquement exacte qui n’était pas influencée par les mythes d’alors.

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27 Isaïe rapporte les paroles de Jéhovah, qui traduisent ce que ressentent les exilés à Babylone, à des centaines de kilomètres de leur pays. Certains pensent que leur Dieu ne voit pas ni ne connaît leur “ voie ”, leur vie difficile. Ils croient que Jéhovah est indifférent aux injustices qu’ils subissent. Il leur est rappelé des choses qu’ils devraient savoir, sinon par expérience, du moins grâce aux renseignements qu’on leur a fournis. Jéhovah est capable et désireux de délivrer son peuple. Il est le Dieu éternel et le Créateur de toute la terre. Par conséquent, il est toujours détenteur de la force qu’il a montrée au cours de la création, et pas même la puissante Babylone n’est hors de son atteinte. Un tel Dieu ne peut se fatiguer et abandonner son peuple. Il est inutile que ses serviteurs s’attendent à comprendre pleinement les actions de Jéhovah, car son intelligence (sa perspicacité, son discernement et sa perception) dépasse leur compréhension.

28 Par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah continue d’encourager ensuite les exilés accablés : “ Il donne de la force à celui qui est épuisé ; et chez celui qui est sans énergie vive il fait abonder toute la vigueur. Les garçons s’épuiseront et se lasseront, et les jeunes gens trébucheront bel et bien, mais ceux qui espèrent en Jéhovah reprendront de la force. Ils s’élèveront avec des ailes, comme les aigles. Ils courront et ne se lasseront pas ; ils marcheront et ne s’épuiseront pas. ” — Isaïe 40:29-31.

29 Lorsqu’il parle de la nécessité de donner de la force à celui qui est épuisé, Jéhovah songe peut-être au voyage difficile que les exilés devront effectuer pour rentrer chez eux. Jéhovah rappelle à son peuple qu’il a l’habitude de venir

au secours de ceux qui sont fatigués s’ils cherchent son soutien. Même les humains les plus vigoureux (les “ garçons ” et les “ jeunes gens ”) peuvent être usés par la fatigue et trébucher sous l’effet de l’épuisement. Pourtant, Jéhovah promet de donner de la force à ceux qui ont confiance en lui, la force de courir et de marcher, une force inépuisable. Le vol apparemment sans effort de l’aigle, cet oiseau puissant qui peut planer des heures d’affilée, illustre quelle force Jéhovah accorde à ses serviteurs. [Note : L’aigle reste en vol

avec une déperdition minimale d’énergie. Il y parvient en tirant adroitement parti des courants thermiques, c’est-à-dire des colonnes d’air

chaud ascendant.] À la perspective d’être ainsi soutenus par Dieu, les exilés juifs n’ont aucune raison de désespérer.

30 Ces derniers versets d’Isaïe chapitre 40 contiennent des paroles consolantes pour les vrais chrétiens qui vivent les derniers jours du système méchant. Alors que de nombreuses pressions et difficultés sont décourageantes, n’est-il pas rassurant de savoir que les épreuves que nous endurons et les injustices que nous subissons n’échappent pas à notre Dieu ? Nous pouvons avoir la certitude que le Créateur de toutes choses, Celui ‘ dont on ne peut raconter l’intelligence ’, réparera les injustices au moment et de la manière qu’il aura décidés (Psaume 147:5, 6). En attendant, nous ne sommes pas obligés d’endurer par notre propre force. Jéhovah, dont les ressources sont inépuisables, peut donner de la force, et même une “ puissance qui passe la normale ”, à ses serviteurs en temps de détresse. — 2 Corinthiens 4:7.

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31 Pensez aux Juifs captifs à Babylone au VIe siècle avant notre ère. À des centaines de kilomètres, leur chère Jérusalem était désolée, son temple était en ruines. Pour eux, la prophétie d’Isaïe renfermait une promesse consolante de lumière et d’espoir : Jéhovah les rétablirait dans leur pays. En 537, Jéhovah ramena son

peuple ; il prouva qu’il est Celui qui réalise ses promesses. Nous aussi, nous pouvons avoir une confiance absolue en Jéhovah. Les promesses relatives à son Royaume, qui sont exposées en termes si beaux dans la prophétie d’Isaïe, deviendront réalité. En voilà une bonne nouvelle, un message de lumière pour tous les humains !

© 2000 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania

{{Fin de la première partie}}

La prophétie d’Isaïe, lumière pour tous les humains II (pp.187-366)

*** ip-2 chap. 1 p. 5-15 ***

Un prophète de Dieu porte la lumière aux humains

Nous vivons une époque où presque tout semble à la portée de l’homme. Les voyages dans l’espace, la technologie informatique, les manipulations génétiques et autres innovations scientifiques ont ouvert de nouveaux horizons au genre humain ; les hommes espèrent une vie meilleure, une vie peut-être même plus longue.

2 Ces progrès vous ont-ils permis d’ôter les serrures de vos portes ? Ont-ils supprimé le spectre de la guerre ? Ont-ils guéri les maladies ou fait disparaître le chagrin que cause la perte d’un être cher ? Tant s’en faut ! Les avancées des humains, toutes remarquables qu’elles sont, ont leurs limites. “ Nous avons trouvé le moyen de voyager jusqu’à la lune, de fabriquer des puces électroniques toujours plus performantes et de transplanter des gènes humains, déclare un rapport du Worldwatch Institute. Mais nous n’avons toujours pas approvisionné en eau potable un milliard d’êtres humains, ni endigué l’extinction de milliers d’espèces, ni comblé nos besoins énergétiques sans rompre l’équilibre de l’atmosphère. ” On comprend que beaucoup regardent l’avenir avec inquiétude ; ils ne savent où chercher consolation et espérance.

3 La situation d’aujourd’hui ressemble

à celle des serviteurs de Dieu au VIIIe siècle avant notre ère. À l’époque, Dieu chargea son serviteur Isaïe de porter aux habitants de Juda un

message de consolation ; ils en avaient besoin, de consolation ! Des troubles secouaient la nation. Le cruel Empire assyrien menacerait bientôt le pays, ce qui effraierait nombre de ses habitants. Où le peuple de Dieu chercherait-il le salut ? Les habitants de Juda avaient bien le nom de Jéhovah sur les lèvres, mais ils préféraient mettre leur confiance dans les hommes. — 2 Rois 16:7 ; 18:21.

Une lumière qui brille dans les ténèbres

4 Juda s’étant rebellé, Jérusalem devait être détruite, et les habitants du pays seraient emmenés captifs à Babylone. Des jours difficiles allaient se lever. Jéhovah chargea son prophète Isaïe d’annoncer cette période sinistre, mais il lui dit également de proclamer une bonne nouvelle : au bout de 70 ans d’exil, les Juifs seraient libérés de Babylone ! Un reste joyeux reviendrait à Sion et aurait le privilège d’y rétablir le vrai culte. Au moyen de ce message réjouissant transmis par son prophète, Jéhovah faisait briller la lumière dans les ténèbres.

5 Juda ne devint une désolation que plus d’un siècle après qu’Isaïe eut rédigé ses prophéties. Pourquoi Jéhovah révéla-t-il ses desseins tant d’années à l’avance ? Ceux qui entendraient les proclamations d’Isaïe ne seraient-ils pas morts depuis longtemps lorsque les prophéties s’accompliraient ? Si. Néanmoins, grâce aux révélations faites par Jéhovah à son prophète, ceux qui vivraient à l’époque de la destruction de Jérusalem en 607 avant notre ère disposeraient par

écrit des messages prophétiques d’Isaïe. Ils auraient ainsi la preuve irréfutable que Jéhovah est “ Celui qui dès le commencement révèle la conclusion, et dès les temps anciens les choses qui n’ont pas été faites ”. — Isaïe 46:10 ; 55:10, 11.

6 Jéhovah seul peut légitimement avoir une telle prétention. Certes, un humain peut prédire l’avenir proche pour peu qu’il connaisse le contexte politique ou social du moment. Mais Jéhovah seul peut prévoir avec une certitude absolue ce qui arrivera à n’importe quel moment, même dans un avenir lointain. Il peut en outre donner à ses serviteurs la faculté de prédire les événements longtemps avant qu’ils ne surviennent. La Bible déclare : “ Le Souverain Seigneur Jéhovah ne fera rien qu’il n’ait révélé son affaire confidentielle à ses serviteurs les prophètes. ” — Amos 3:7.

Combien d’“ Isaïe ” ?

7 En raison des prophéties que le livre d’Isaïe contient, de nombreux biblistes ont contesté son authenticité. Ces critiques affirment que la deuxième partie du livre dut être écrite par quelqu’un qui vécut au VIe siècle avant notre ère, pendant ou après l’exil à Babylone. D’après eux, les prophéties relatives à la désolation de Juda furent rédigées après leur accomplissement ; autrement dit, il ne s’agissait pas de prédictions. Les critiques signalent encore qu’après le chapitre 40 le livre d’Isaïe parle comme si Babylone était la puissance dominante et comme si les Israélites y étaient en captivité. Ils en concluent que celui qui coucha par écrit la deuxième partie d’Isaïe dut le faire à cette période, au VIe siècle avant notre ère. Ce raisonnement est-il solidement fondé ? Absolument pas !

8 Il fallut attendre le XIIe siècle de notre ère pour que l’authenticité d’Isaïe soit mise en question. Elle le fut par un commentateur juif, Abraham Ibn Ezra. “ Dans son commentaire d’Isaïe, lit-on dans l’Encyclopaedia Judaica, [Abraham Ibn Ezra] déclare que la deuxième moitié, à partir du chapitre 40, fut l’œuvre d’un prophète qui vécut durant l’exil babylonien et le début du Retour à Sion. ” Aux XVIIIe et XIXe siècles, un certain nombre de biblistes ont adopté ses idées, notamment Johann Christoph Doederlein, théologien allemand qui a publié son œuvre exégétique sur Isaïe en 1775, et une seconde édition en 1789. On lit dans un commentaire biblique (New Century Bible Commentary) : “ Hormis les plus conservateurs, tous les biblistes acceptent à présent l’hypothèse avancée par Doederlein [...] selon laquelle les prophéties contenues dans les chapitres 40-66 du livre d’Isaïe ne sont pas les paroles du prophète Isaïe du VIIIe siècle, mais datent de plus tard. ”

9 Cependant, la remise en question de l’authenticité d’Isaïe ne s’est pas arrêtée là. La théorie concernant un second Isaïe (ou Deutéro-Isaïe) a donné naissance à l’idée qu’un troisième rédacteur ait pu intervenir. [Note :

L’hypothétique troisième écrivain, à qui on devrait les chapitres 56 à 66, est appelé par

certains biblistes le Trito-Isaïe.] Le livre d’Isaïe a dès lors été disséqué par le menu : un bibliste attribue les chapitres 15 et 16 à un prophète inconnu, et un autre met en cause l’authenticité des chapitres 23 à 27. Un autre encore affirme qu’Isaïe ne put écrire les paroles qui figurent aux chapitres 34 et 35. Pour quelle raison ? Parce que leur contenu ressemble étrangement à celui des chapitres 40 à

66, qui déjà ont été attribués à quelqu’un d’autre qu’à l’Isaïe du VIIIe siècle ! Charles Torrey, commentateur de la Bible, résume succinctement le résultat de ce raisonnement : “ Celui qui était le grand ‘ Prophète de l’Exil ’ a été ravalé

au rang de personnage de peu d’envergure, et il est presque enterré sous un enchevêtrement de fragments. ” Cependant, tous les biblistes ne sont pas d’accord avec la dissection du livre d’Isaïe.

Encadré, page 9 : Les données de l’analyse diachronique

Les études diachroniques, qui retracent les changements subtils survenus dans une langue au fil de nombreuses années, fournissent des données supplémentaires attestant que le livre d’Isaïe est l’œuvre d’un seul écrivain. Si une partie d’Isaïe avait été rédigée au VIIIe siècle avant notre ère et une autre 200 ans plus tard, l’hébreu employé dans chaque partie devrait receler des différences. Mais d’après une étude (publiée dans le Westminster Theological Journal), “ les données de l’analyse diachronique penchent incontestablement en faveur d’une date préexilienne pour Isaïe 40-66 ”. L’auteur de cette étude conclut ainsi : “ Si les critiques continuent d’affirmer qu’Isaïe doit être daté de la période exilienne ou postexilienne, ils doivent le faire au mépris des données contraires de l’analyse diachronique. ”

Les arguments en faveur de l’unité de rédacteur

10 Il existe de solides raisons de penser que le livre d’Isaïe est l’œuvre d’un seul rédacteur. L’un des arguments qui le montrent est la continuité du vocabulaire qu’il renferme. Par exemple, l’appellation “ le Saint d’Israël ” se trouve 12 fois en Isaïe chapitres 1 à 39 et 13 fois en Isaïe chapitres 40 à 66, alors qu’elle n’apparaît que 6 fois dans le reste des Écritures hébraïques. L’emploi répété de cette expression par ailleurs peu usitée témoigne en faveur de l’unité de rédacteur du livre d’Isaïe.

11 On trouve d’autres ressemblances entre les chapitres 1 à 39 et les chapitres 40 à 66 d’Isaïe. Dans les deux parties reviennent souvent les mêmes images, par exemple celle d’une femme qui a les douleurs de l’accouchement et

celle d’un “ chemin ” ou d’une “ grande route ”. [Note : Une femme qui a les douleurs

de l’accouchement : Isaïe 13:8 ; 21:3 ; 26:17, 18 ; 42:14 ; 45:10 ; 54:1 ; 66:7. Un “ chemin ” ou une “ grande route ” : Isaïe 11:16 ; 19:23 ; 35:8 ;

40:3 ; 43:19 ; 49:11 ; 57:14 ; 62:10.] Il est aussi fréquemment question de “ Sion ”, nom employé 29 fois dans les chapitres 1 à 39 et 18 fois dans les chapitres 40 à 66. Sion est du reste mentionnée à plus de reprises en Isaïe que dans n’importe quel livre de la Bible. Ces faits, signale une encyclopédie (The International Standard Bible Encyclopedia), “ attestent que le livre a une individualité qu’il est difficile d’expliquer ” s’il fut écrit par deux, trois auteurs ou davantage.

12 L’argument le plus convaincant pour démontrer que le livre d’Isaïe n’eut qu’un rédacteur figure dans les Écritures grecques chrétiennes inspirées. Elles

indiquent clairement que les chrétiens du Ier siècle voyaient dans ce livre l’œuvre d’un seul rédacteur. Luc, par exemple, parle d’un fonctionnaire éthiopien qui lisait la portion qu’on trouve aujourd’hui en Isaïe chapitre 53, la portion précisément que les critiques modernes attribuent au Deutéro-Isaïe. Pourtant, Luc déclare que l’Éthiopien “ lisait à haute voix le prophète Isaïe ”. — Actes 8:26-28.

13 Intéressons-nous également à Matthieu ; dans son Évangile, il explique que le ministère de Jean le baptiseur accomplit les paroles prophétiques renfermées aujourd’hui en Isaïe 40:3. À qui Matthieu attribue-t-il cette prophétie ? À un Deutéro-Isaïe inconnu ? Non. Il identifie le rédacteur simplement à “ Isaïe le prophète ” [Note :

Dans les récits parallèles, Marc, Luc et Jean emploient la même expression. — Marc 1:2 ;

Luc 3:4 ; Jean 1:23.]. (Matthieu 3:1-3.) Un autre jour, Jésus lut dans un rouleau les paroles qu’on trouve actuellement en Isaïe 61:1, 2. Dans son récit, Luc précise : “ On lui remit alors le rouleau du prophète Isaïe. ” (Luc 4:17). Dans sa lettre aux Romains, Paul parle des deux parties d’Isaïe, mais à aucun moment il n’insinue que le rédacteur ait été qui que ce soit d’autre qu’une même personne, Isaïe (Romains 10:16, 20 ; 15:12). De toute évidence, les chrétiens du Ier siècle ne croyaient pas que le livre d’Isaïe soit l’œuvre de deux, trois écrivains ou davantage.

14 Considérons encore le témoignage des Rouleaux de la mer Morte, des documents anciens, dont beaucoup sont antérieurs à l’époque de Jésus. Un manuscrit d’Isaïe, qu’on appelle le Rouleau d’Isaïe, daté du IIe siècle avant notre ère, réfute l’affirmation des critiques selon laquelle un Deutéro-Isaïe aurait repris la rédaction au chapitre 40.

Comment cela ? Dans ce document antique, ce qui est aujourd’hui le chapitre 40 commence à la dernière ligne d’une colonne et la première phrase du chapitre se termine à la colonne suivante. Manifestement, rien ne donnait à penser au copiste qu’à cet endroit l’auteur changeait ou que le livre passait à une autre partie.

15 Enfin, examinons le témoignage d’un historien juif du Ier siècle, Flavius Josèphe. Il affirme non seulement que les prophéties d’Isaïe relatives à Cyrus furent écrites au VIIIe siècle avant notre ère, mais encore que Cyrus les connaissait. “ Cyrus connut ces prédictions, écrit Josèphe, en lisant le livre des prophéties qu’avait laissé Isaïe deux cent dix ans auparavant. ” D’après Josèphe, la connaissance de ces prophéties pesa peut-être même sur la décision de Cyrus de renvoyer les Juifs dans leur pays, puisqu’il déclare que Cyrus “ fut pris du désir et de l’ambition d’accomplir ce qui était écrit ”. — Antiquités judaïques, livre XI, chapitre 1, paragraphe 2.

16 On l’a déjà indiqué, de nombreux critiques font remarquer qu’à partir d’Isaïe chapitre 40 Babylone est présentée comme la puissance dominante et il est question des Israélites comme s’ils étaient déjà en exil. N’est-ce pas l’indice que le rédacteur vécut au VIe siècle avant notre ère ? Pas obligatoirement. En réalité, même avant le chapitre 40 d’Isaïe, il arrive que Babylone soit décrite comme la puissance mondiale dominante. Par exemple, en Isaïe 13:19, Babylone est appelée “ la parure des royaumes ” ou, selon la Bible du Semeur, “ le joyau des royaumes ”. Ces paroles sont à l’évidence prophétiques, puisque Babylone ne devint une puissance mondiale que plus d’un siècle après. Un

critique “ résout ” ce prétendu problème en affirmant tout bonnement qu’Isaïe 13 est l’œuvre d’un autre écrivain. Mais il est courant que les prophéties bibliques parlent d’événements futurs comme s’ils s’étaient déjà réalisés. Cette technique littéraire souligne avec force que l’accomplissement d’une prophétie est assuré (voir Révélation 21:5, 6). Seul le Dieu des vraies prophéties était capable de faire cette déclaration : “ J’annonce des choses nouvelles. Avant qu’elles ne se mettent à germer, je vous les fais entendre. ” — Isaïe 42:9.

Un livre de prophéties dignes de confiance

17 À quelle conclusion les faits amènent-ils ? Que le livre d’Isaïe est l’œuvre d’un seul rédacteur inspiré. Le livre entier a traversé les siècles comme un ouvrage unique, et pas deux ou trois ouvrages. Sans doute, certains diront que le style du livre d’Isaïe change quelque peu à partir du chapitre 40. Mais n’oublions pas qu’Isaïe fut prophète de Dieu au moins 46 ans. Sur une telle période, il n’est guère étonnant que la teneur de son message et, avec elle, sa façon de l’exprimer, aient changé. Car Isaïe ne fut pas chargé par

Dieu de proclamer uniquement de durs avertissements de jugement. Il dut aussi transmettre ces paroles de Jéhovah : “ Consolez, consolez mon peuple. ” (Isaïe 40:1). Le peuple de l’alliance de Dieu serait effectivement consolé par la promesse selon laquelle, au bout de 70 ans d’exil, les Juifs seraient rapatriés dans leur pays.

18 La libération des Juifs de la captivité à Babylone est le thème de multiples chapitres d’Isaïe examinés dans le présent ouvrage. [Note : Les

40 premiers chapitres d’Isaïe sont examinés dans l’ouvrage La prophétie d’Isaïe, lumière pour tous les humains I, publié par les Témoins de

Jéhovah. {{Cfr. pp.1 à 185 ci-dessus}}] Nombre de ces prophéties ont un accomplissement moderne, ce que nous verrons. En outre, on trouve dans le livre d’Isaïe des prophéties passionnantes qui s’accomplirent au cours de la vie (et à la mort) du Fils unique-engendré de Dieu. Indubitablement, l’étude des prophéties capitales contenues dans le livre d’Isaïe sera profitable aux serviteurs de Dieu et aux autres habitants du monde entier. Ces prophéties constituent vraiment une lumière pour tous les humains.

*** ip-2 chap. 2 p. 16-29 ***

Des paroles de consolation prophétiques qui vous concernent

Isaïe 41:1-29

Bien qu’Isaïe l’ait écrit il y a presque 3 000 ans, le livre qui porte son nom est d’une réelle valeur pour nous aujourd’hui. Nous pouvons tirer des principes essentiels des événements historiques qu’Isaïe rapporta. Et en

étudiant les prophéties qu’il coucha par écrit au nom de Jéhovah, nous bâtirons notre foi. Oui, Isaïe était un prophète du Dieu vivant. Jéhovah l’inspira de façon qu’il raconte l’Histoire à l’avance, qu’il décrive des événements avant qu’ils ne surviennent. Jéhovah démontra ainsi qu’il est capable et de prédire et de façonner l’avenir. Après avoir étudié le livre d’Isaïe, les vrais chrétiens sont convaincus que Jéhovah réalisera tout ce qu’il a promis.

2 Au moment où Isaïe acheva d’écrire sa prophétie, Jérusalem avait survécu à la menace assyrienne. Le temple était toujours debout, et le peuple vaquait à ses affaires quotidiennes comme il le faisait depuis des centaines d’années. Mais la situation allait changer. L’heure allait venir où les richesses des rois juifs seraient transportées à Babylone et où de jeunes Juifs y deviendraient fonctionnaires de cour [Note : Voir le chapitre 29 de La prophétie

d’Isaïe, lumière pour tous les humains I. {{Cfr.

Ci-dessus}}] (Isaïe 39:6, 7). Cela eut lieu plus de 100 ans après. — 2 Rois 24:12-17 ; Daniel 1:19.

3 Cependant, le message que Dieu transmit par l’intermédiaire d’Isaïe n’est pas seulement annonciateur de malheur. Le chapitre 40 de son livre commence par le mot “ Consolez ” [Note :

Voir le chapitre 30 de La prophétie d’Isaïe, lumière pour tous les humains I. {{Cfr. Ci-

dessus}}]. Les Juifs seraient effectivement consolés par l’assurance qu’eux ou leurs enfants retourneraient dans leur pays. Le chapitre 41 poursuit ce message de consolation : il prédit que Jéhovah suscitera un roi puissant qui accomplira Sa volonté. Il rassure et encourage à mettre sa confiance en Dieu. Il révèle également que les faux dieux dans lesquels les gens des nations placent leur confiance sont impuissants. Nombre de ces paroles ont de quoi fortifier la foi, tant aux jours d’Isaïe qu’à notre époque.

Jéhovah lance un défi aux nations

4 Par l’intermédiaire de son prophète, Jéhovah déclare : “ Îles, tenez-vous en silence devant moi ; et que les communautés nationales reprennent de la force. Qu’elles s’avancent. Qu’à ce moment-là elles parlent. Approchons ensemble pour le jugement. ” (Isaïe 41:1). Par ces paroles, Jéhovah lance un défi aux

nations qui s’opposent à ses serviteurs. Qu’elles se tiennent devant lui et qu’elles se ceignent pour parler ! Nous le verrons plus loin, tel un juge dans un tribunal, Jéhovah exige que ces nations fournissent des preuves que leurs idoles sont vraiment des dieux. Ces dieux sont-ils capables de prédire des actes de salut en faveur de leurs adorateurs ou des jugements contre leurs ennemis ? Si oui, sont-ils capables d’accomplir leurs prophéties ? La réponse est non. Seul Jéhovah en est capable.

5 Tout en examinant la prophétie d’Isaïe, souvenons-nous qu’à l’exemple de bien d’autres prophéties bibliques ses paroles ont plusieurs accomplissements. En 607 avant notre ère, Israël ira en exil à Babylone. Toutefois, la prophétie d’Isaïe indique que Jéhovah délivrera les Israélites de leur captivité. Cela survient en 537 avant notre ère. Cette libération a eu un parallèle au début du XXe siècle. Au cours de la Première Guerre mondiale, les serviteurs oints de Jéhovah sur la terre ont traversé une période de tribulation. En 1918, en raison des pressions du monde de Satan (suscitées par la chrétienté, la partie principale de Babylone la Grande), la prédication organisée de la bonne nouvelle a été presque interrompue (Révélation 11:5-10). Certains responsables de la Société Tour de Garde ont été envoyés en prison sous de fausses accusations. Tout laissait penser que le monde avait triomphé dans sa bataille contre les serviteurs de Dieu. Puis, de même que cela s’était produit en 537 avant notre ère, contre toute attente Jéhovah a provoqué leur libération. En 1919, les responsables emprisonnés ont été libérés, et par la suite les accusations portées contre eux ont été abandonnées. Une assemblée tenue à

Cedar Point (dans l’Ohio, aux États-Unis), en septembre 1919, a encouragé les serviteurs de Jéhovah à reprendre la prédication de la bonne nouvelle du Royaume (Révélation 11:11, 12). Depuis lors, cette œuvre a pris une ampleur remarquable. Par ailleurs, nombre des paroles d’Isaïe auront un accomplissement extraordinaire dans le Paradis terrestre à venir. Ainsi, les paroles d’Isaïe qui remontent à l’Antiquité concernent toutes les nations et tous les peuples d’aujourd’hui.

Quelqu’un qui délivre est appelé

6 Par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah prédit qu’un conquérant délivrerait ses serviteurs de Babylone et ferait venir le jugement sur leurs ennemis. Isaïe écrit : “ Qui a suscité quelqu’un du levant ? Qui avec justice l’a alors appelé à suivre Ses pieds, pour livrer devant lui les nations, et pour le faire s’en aller soumettre des rois ? Qui les livrait à son épée comme de la poussière, si bien qu’avec son arc ils ont été chassés comme du chaume chassé par le vent ? Qui les poursuivait, qui passait paisiblement, avec ses pieds, sur le sentier par lequel il n’avait pas entrepris de venir ? Qui a été à l’œuvre et a fait cela, convoquant les générations dès le début ? ‘ Moi, Jéhovah, le Premier ; et avec les derniers je suis le même. ’ ” — Isaïe 41:2-4.

7 Qui est celui qui doit être suscité du levant, de l’est ? Le territoire médo-perse et l’Élam se situent à l’est de Babylone. C’est de là que vient Cyrus le Perse ; il est en marche avec ses armées redoutables (Isaïe 41:25 ; 44:28 ; 45:1-4, 13 ; 46:11). Bien qu’il ne soit pas un adorateur de Jéhovah, Cyrus agit en harmonie avec la volonté de Jéhovah, le Dieu juste. Cyrus soumet

des rois, qui sont dispersés comme de la poussière devant lui. Dans sa conquête, il passe “ paisiblement ”, en sécurité, sur des sentiers qui ne sont pas pratiqués et il surmonte tous les obstacles. En l’an 539 avant notre ère, Cyrus arrive à la puissante ville de Babylone et la renverse. Cela vaut aux serviteurs de Dieu d’être libérés et de pouvoir retourner à Jérusalem rétablir le culte pur. — Ezra 1:1-7 [Note : Le Grand

Cyrus, qui en 1919 a libéré “ l’Israël de Dieu ” de la captivité spirituelle, n’est autre que Jésus Christ, qui siège en Roi du Royaume céleste de

Dieu depuis 1914. — Galates 6:16.].

8 Ainsi, par Isaïe, Jéhovah prédit l’ascension de Cyrus longtemps avant la naissance de ce roi. Seul le vrai Dieu peut, sans se tromper, prophétiser une telle chose. Jéhovah n’a pas d’égal parmi les faux dieux des nations. Il déclare avec raison : “ Je ne donnerai ma gloire à aucun autre. ” Seul Jéhovah peut dire à bon droit : “ Je suis le premier et je suis le dernier, et en dehors de moi il n’y a pas de Dieu. ” — Isaïe 42:8 ; 44:6, 7.

Par peur, des peuples placent leur confiance dans des idoles

9 Isaïe décrit à présent la réaction des nations devant le futur conquérant : “ Les îles ont vu et elles ont pris peur. Les extrémités de la terre se sont mises à trembler. Ils se sont approchés ; ils arrivaient. Ils aidaient chacun son compagnon, et l’on disait à son frère : ‘ Sois fort. ’ Ainsi l’artisan fortifiait l’ouvrier en métaux ; celui qui polit au marteau de forge fortifiait celui qui frappe sur l’enclume, disant de la soudure : ‘ Elle est bonne. ’ Finalement on la fixa avec des clous pour qu’elle ne chancelle pas. ” — Isaïe 41:5-7.

10 Jéhovah se transporte de quelque 200 ans dans l’avenir ; il fait un tour d’horizon de la scène mondiale. Les puissantes armées de Cyrus avancent rapidement ; elles battent tous leurs opposants. Les peuples, même les habitants des îles, ceux qui habitent les endroits les plus reculés, tremblent à leur approche. De peur, ils s’unissent pour affronter celui que Jéhovah a appelé de l’est pour exécuter le jugement. Ils essaient de s’encourager mutuellement en se disant : “ Sois fort. ”

11 Les artisans façonnent ensemble des idoles censées délivrer les gens. Un menuisier fabrique une forme en bois, puis encourage un orfèvre à plaquer du métal dessus, peut-être de l’or. Un sculpteur polit le métal au marteau et confirme la qualité de la soudure. Peut-être est-ce sur un ton quelque peu sarcastique qu’il est question de la fixer avec des clous afin qu’elle ne chancelle pas, qu’elle ne donne pas des signes de faiblesse, ce qui avait été le cas de l’image de Dagôn, tombée devant l’arche de Jéhovah. — 1 Samuel 5:4.

Ne crains pas !

12 Jéhovah s’occupe maintenant de ses serviteurs. À l’inverse des nations qui placent leur confiance dans des idoles sans vie, ceux qui mettent leur confiance dans le vrai Dieu n’ont jamais rien à craindre. Jéhovah les rassure en commençant par leur rappeler qu’Israël est la descendance de son ami Abraham. Dans un passage d’une grande tendresse, Isaïe rapporte les paroles de Jéhovah : “ Toi, ô Israël, tu es mon serviteur, toi, ô Jacob, que j’ai choisi, la semence d’Abraham mon ami ; toi que j’ai saisi des extrémités de la terre, et toi que j’ai appelé de ses régions lointaines. De sorte que je t’ai dit : ‘ Tu es mon

serviteur ; je t’ai choisi, et je ne t’ai pas rejeté. N’aie pas peur, car je suis avec toi. Ne regarde pas tout autour, car je suis ton Dieu. Oui, je t’affermirai. Oui, je t’aiderai. Oui, vraiment, je te tiendrai ferme par ma droite de justice. ’ ” — Isaïe 41:8-10.

13 Quelle consolation ces paroles apporteront aux Juifs fidèles en captivité dans un pays étranger ! Quel encouragement ce sera d’entendre Jéhovah les appeler “ mon serviteur ” à une époque où ils seront des exilés, des serviteurs du roi de Babylone (2 Chroniques 36:20) ! Même s’il les disciplinera en raison de leur infidélité, Jéhovah ne les rejettera pas. Israël appartient à Jéhovah, pas à Babylone. Les serviteurs de Dieu n’auront aucune raison de trembler à l’approche de Cyrus, le conquérant. Jéhovah sera avec eux pour les aider.

14 Ces paroles ont rassuré et fortifié les serviteurs de Dieu jusqu’à notre époque. En 1918, ils désiraient savoir quelle était la volonté de Jéhovah à leur égard. Ils aspiraient à être délivrés de leur captivité spirituelle. Aujourd’hui, il nous tarde d’être délivrés des épreuves que nous infligent Satan, le monde, notre imperfection. Mais nous comprenons que Jéhovah sait précisément quand et comment agir en faveur de ses serviteurs. Comme de jeunes enfants, nous nous agrippons à sa main puissante, confiants qu’il nous aidera (Psaume 63:7, 8). Jéhovah chérit les humains qui le servent. Il soutient aujourd’hui ses serviteurs au même titre qu’il les a soutenus dans la période difficile de 1918-1919 et qu’il soutint les Israélites fidèles il y a si longtemps.

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15 Arrêtons-nous sur ce que Jéhovah dit ensuite par la bouche d’Isaïe : “ ‘ Vois ! Ils prendront honte et seront humiliés, tous ceux qui s’échauffent contre toi. Ils deviendront comme un rien et périront, les hommes en querelle avec toi. Tu les chercheras, mais tu ne les trouveras pas, ces hommes en lutte avec toi. Ils deviendront comme quelque chose d’inexistant et comme un rien, ces hommes en guerre avec toi. Car moi, Jéhovah ton Dieu, je saisis ta main droite, Celui qui te dit : “ N’aie pas peur. Moi, je t’aiderai. ” N’aie pas peur, ver Jacob, vous, hommes d’Israël ! Moi, je t’aiderai ’, c’est là ce que déclare Jéhovah, oui ton Racheteur, le Saint d’Israël. ” — Isaïe 41:11-14.

16 Les ennemis d’Israël ne l’emporteront pas. Ceux qui s’échauffent contre Israël prendront honte. Ceux qui combattent contre lui périront. Bien que les Israélites captifs semblent aussi faibles et sans défense qu’un ver qui se tortille dans la poussière, Jéhovah les aidera. Tout au long des “ derniers jours ”, ces paroles auront encouragé les vrais chrétiens en proie à l’hostilité tenace de tant de personnes dans le monde (2 Timothée 3:1). Et la promesse de Jéhovah donne de la force en prévision de l’attaque imminente de Satan, qu’une prophétie appelle “ Gog du pays de Magog ”. Lors de l’attaque à outrance de Gog, les serviteurs de Dieu paraîtront aussi vulnérables qu’un ver, “ habitant [...] sans muraille ” et n’ayant “ ni barre ni portes ”. Cependant, ceux qui espèrent en Jéhovah n’auront pas lieu de trembler de peur. Le Tout-Puissant lui-même combattra pour les délivrer. — Ézékiel 38:2, 11, 14-16, 21-23 ; 2 Corinthiens 1:3.

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De la consolation pour Israël

17 Jéhovah continue de consoler son peuple : “ Vois ! J’ai fait de toi un traîneau à battre, un instrument de battage tout neuf, garni de dents à double tranchant. Tu fouleras les montagnes et tu les broieras ; tu rendras les collines pareilles à la bale. Tu les vanneras, et le vent les emportera, la tempête de vent les chassera dans différentes directions. Et toi, tu seras joyeux en Jéhovah. Dans le Saint d’Israël tu te glorifieras. ” — Isaïe 41:15, 16.

18 Dieu donnera de la force à Israël pour qu’il passe à l’offensive et, dans un sens spirituel, qu’il soumette ses ennemis comparables à des montagnes. Quand Israël rentrera d’exil, il triomphera de ses ennemis qui essaieront de l’empêcher de rebâtir le temple et les murailles de Jérusalem. Cela dit, les paroles de Jéhovah s’accompliront en plus grand sur “ l’Israël de Dieu ”. (Galates 6:16.) Jésus promet aux chrétiens oints : “ Au vainqueur, à celui qui observe mes actions jusqu’à la fin, je donnerai pouvoir sur les nations, et il fera paître les gens avec un bâton de fer, si bien qu’ils seront brisés comme des récipients d’argile, de même que moi j’ai reçu de mon Père. ” (Révélation 2:26, 27). Le moment viendra à coup sûr où les frères de Christ ressuscités pour la gloire céleste prendront part à la destruction des ennemis de Jéhovah Dieu. — 2 Thessaloniciens 1:7, 8 ; Révélation 20:4, 6.

19 Dans un langage figuré, Jéhovah réitère maintenant sa promesse de secourir son peuple. Isaïe écrit : “ Les affligés et les pauvres cherchent de l’eau, mais il n’y en a pas. À cause de la soif, leur langue s’est desséchée.

Moi, Jéhovah, je leur répondrai. Moi, le Dieu d’Israël, je ne les quitterai pas. Sur des collines dénudées j’ouvrirai des fleuves, et des sources au milieu des vallées-plaines. Je changerai le désert en étang d’eau couvert de roseaux, la terre aride en sources d’eau. Dans le désert je mettrai le cèdre, l’acacia, le myrte et l’arbre à huile. Dans la plaine désertique je placerai à la fois le genévrier, le frêne et le cyprès ; afin que les gens à la fois voient et sachent, prêtent attention et soient perspicaces, comprenant que la main même de Jéhovah a fait cela, et que le Saint d’Israël l’a créé lui-même. ” — Isaïe 41:17-20.

20 Les Israélites en exil ont beau résider dans la capitale d’une puissance mondiale riche, elle ressemble à leurs yeux à un désert dépourvu d’eau. Ils éprouvent les mêmes sentiments que David quand il se cachait du roi Saül. En 537 avant notre ère, Jéhovah leur ouvre la voie : ils peuvent retourner en Juda et reconstruire Son temple à Jérusalem, du coup rétablir le culte pur. Alors Jéhovah les bénit. Dans une prophétie ultérieure, Isaïe annonce : “ À coup sûr Jéhovah consolera Sion. Oui, il consolera tous ses lieux dévastés, il rendra son désert pareil à l’Éden et sa plaine désertique pareille au jardin de Jéhovah. ” (Isaïe 51:3). C’est ce qui se produit effectivement après le retour des Juifs dans leur pays.

21 Un événement similaire a eu lieu à notre époque, lorsque le Grand Cyrus, Christ Jésus, a libéré ses disciples oints de la captivité spirituelle, afin qu’ils travaillent au rétablissement du culte pur. Ces hommes fidèles ont été gratifiés d’un paradis spirituel magnifique, d’un jardin d’Éden figuré (Isaïe 11:6-9 ; 35:1-7). Bientôt, quand

Dieu détruira ses ennemis, toute la terre sera transformée en un véritable paradis, exactement comme Jésus le promit au malfaiteur sur le poteau. — Luc 23:43.

Un défi aux ennemis d’Israël

22 Jéhovah revient maintenant à sa controverse avec les nations et leurs idoles : “ ‘ Présentez votre différend ’, dit Jéhovah. ‘ Produisez vos arguments ’, dit le Roi de Jacob. ‘ Produisez et révélez-nous les choses qui vont survenir. Les premières choses — ce qu’elles furent — révélez-le, pour que nous y appliquions notre cœur et que nous en connaissions l’avenir. Ou bien faites-nous entendre les choses qui viennent. Révélez les choses qui doivent venir par la suite, pour que nous sachions que vous êtes des dieux. Oui, vous devriez faire du bien ou faire du mal, pour que nous regardions tout autour et le voyions en même temps. Voyez ! Vous êtes quelque chose d’inexistant, et votre œuvre n’est rien. Quiconque vous choisit est chose détestable. ’ ” (Isaïe 41:21-24). Les dieux des nations sont-ils capables de prophétiser avec exactitude, de prouver ainsi qu’ils ont une connaissance surnaturelle ? S’ils le peuvent, il existe certainement des effets, bons ou mauvais, qui confirment leurs affirmations. En réalité, les idoles n’ont aucune œuvre et sont quelque chose d’inexistant.

23 À notre époque, certains se demandent peut-être pourquoi, par l’intermédiaire d’Isaïe et des autres prophètes, Jéhovah consacra tant de temps à condamner l’idolâtrie, qui est absurde. L’inutilité d’idoles fabriquées par l’homme peut sembler évidente à beaucoup. Cependant, une fois qu’un

système de croyances erroné a été établi et qu’il est accepté par la majorité, il est difficile de le déraciner de l’esprit de ceux qui l’ont adopté. Bien des croyances contemporaines sont aussi insensées que l’était la croyance selon laquelle des images sans vie étaient de véritables dieux. Pourtant, des gens adhèrent à ces croyances, en dépit des arguments persuasifs qu’on leur oppose. Ce n’est qu’en écoutant la vérité encore et encore que certains sont incités à constater qu’il est sage de mettre sa confiance en Jéhovah.

24 Jéhovah parle de nouveau de Cyrus : “ J’ai suscité quelqu’un du nord, et il viendra. Du soleil levant il invoquera mon nom. Et il viendra sur les chefs adjoints comme s’ils étaient de l’argile et comme un potier qui piétine de la matière humide. ” (Isaïe 41:25) [Note : Il est vrai que le pays de Cyrus

se trouvait à l’est de Babylone, mais lorsqu’il lança son assaut final contre la ville il vint du

nord, d’Asie Mineure.]. Contrairement aux dieux des nations, Jéhovah peut agir. Quand il fera venir Cyrus de l’est, du “ soleil levant ”, il démontrera qu’il est capable de prédire, puis de façonner l’avenir de manière à réaliser sa prédiction.

25 Ces paroles rappellent la description prophétique faite par l’apôtre Jean de rois qui seraient poussés à l’action à notre époque. En Révélation 16:12, il est dit que le chemin sera préparé “ pour les rois venant du soleil levant ”. Ces rois ne sont autres que Jéhovah Dieu et Jésus Christ. De même que Cyrus délivra les serviteurs de Dieu il y a longtemps, de même ces rois bien plus puissants détruiront les ennemis de Dieu et conduiront ses serviteurs à travers la grande tribulation dans un monde nouveau de justice. — Psaume

2:8, 9 ; 2 Pierre 3:13 ; Révélation 7:14-17.

Jéhovah est suprême !

26 De nouveau, Jéhovah proclame la vérité selon laquelle lui seul est le vrai Dieu. Il demande : “ Qui a révélé quelque chose dès le début, pour que nous le sachions, ou dès les temps passés, pour que nous disions : ‘ Il a raison ’ ? Vraiment, il n’y a personne qui révèle. Vraiment, il n’y a personne qui vous fasse entendre. Vraiment, il n’y a personne qui entende vos paroles. ” (Isaïe 41:26). Aucune idole n’annonça la venue d’un conquérant qui libérerait ceux qui avaient confiance en elle. Tous les dieux de ce genre sont sans vie, silencieux. Ils ne sont pas des dieux en réalité.

27 Après avoir rapporté ces paroles prophétiques émouvantes de Jéhovah, Isaïe énonce une vérité essentielle : “ Il y en a un — le premier — qui dit à Sion : ‘ Regarde ! Les voici ! ’ et à Jérusalem je donnerai un porteur de bonnes nouvelles. Et je voyais, et il n’y avait pas un seul homme ; et parmi ceux-ci il n’y avait personne non plus qui donne des conseils. Et je les interrogeais, pour qu’ils donnent une réponse. Voyez ! Eux tous sont quelque chose d’inexistant. Leurs œuvres ne sont rien. Leurs images en métal fondu sont du vent et une chimère. ” — Isaïe 41:27-29.

28 Jéhovah est le premier. Il est suprême. Il est le vrai Dieu, qui annonce la délivrance de son peuple, qui lui porte une bonne nouvelle. Et ses Témoins sont les seuls à proclamer sa grandeur auprès des nations. Jéhovah condamne avec mépris ceux qui mettent leur confiance dans le culte des idoles ; il rejette leurs idoles, car elles ne sont que

“ du vent et une chimère ”. Quelle raison puissante de rester attaché au vrai

Dieu ! Jéhovah seul est digne de notre confiance absolue.

*** ip-2 chap. 3 p. 30-45 ***

“ Celui que j’ai choisi et que mon âme a agréé ! ”

Isaïe 42:1-25

“ ‘ Vous êtes mes témoins ’, c’est là ce que déclare Jéhovah, ‘ oui mon serviteur que j’ai choisi ’. ” (Isaïe 43:10). Cette déclaration de Jéhovah, couchée par écrit par le prophète Isaïe au VIIIe siècle avant notre ère, montre que le peuple de l’alliance que Jéhovah avait dans l’Antiquité était une nation de témoins. Ce peuple constituait le serviteur que Dieu s’était choisi. Quelque 2 600 ans plus tard, en 1931, les chrétiens oints ont proclamé publiquement que ces paroles s’appliquaient à eux. Ils ont pris le nom de Témoins de Jéhovah et ont accepté de tout cœur les responsabilités qu’un serviteur de Dieu sur la terre s’engage à assumer.

2 Les Témoins de Jéhovah désirent sincèrement plaire à Dieu. Pour cette raison, le 42e chapitre du livre d’Isaïe intéresse vivement chacun d’eux, puisqu’il renferme le portrait d’un serviteur que Jéhovah agrée et celui d’un serviteur qu’il rejette. L’examen de cette prophétie et de son accomplissement permet de discerner comment on obtient l’approbation de Dieu et comment on encourt sa défaveur.

“ J’ai mis mon esprit en lui ”

3 Par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah prophétise la venue d’un serviteur qu’il choisira lui-même : “ Voyez ! Mon

serviteur que je tiens ferme ! Celui que j’ai choisi et que mon âme a agréé ! J’ai mis mon esprit en lui. La justice pour les nations, voilà ce qu’il fera sortir. Il ne criera ni n’élèvera la voix, et il ne fera pas entendre sa voix dans la rue. Il ne brisera pas le roseau broyé ; quant à la mèche de lin qui faiblit, il ne l’éteindra pas. Avec fidélité il fera sortir la justice. Il ne faiblira pas ni ne sera broyé, jusqu’à ce qu’il ait établi la justice sur la terre, et les îles seront dans l’attente de sa loi. ” — Isaïe 42:1-4.

4 Qui est le Serviteur en question ? Nous ne sommes pas livrés au doute. Ce passage est cité dans l’Évangile de Matthieu et appliqué à Jésus Christ (Matthieu 12:15-21). Jésus est ce Serviteur bien-aimé, celui qui est “ choisi ”. Quand Jéhovah mit-il son esprit sur Jésus ? En 29 de notre ère, au moment de son baptême. Le récit inspiré raconte ce baptême et dit qu’une fois Jésus sorti de l’eau “ le ciel s’ouvrit et l’esprit saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe, et une voix vint du ciel : ‘ Tu es mon Fils, le bien-aimé ; je t’ai agréé. ’ ” Par ce moyen, Jéhovah identifia personnellement son Serviteur bien-aimé. Le ministère que Jésus effectua ensuite et les œuvres miraculeuses qu’il opéra prouvèrent que l’esprit de Jéhovah était sur lui. — Luc 3:21, 22 ; 4:14-21 ; Matthieu 3:16, 17.

‘ Il fera sortir la justice pour les nations ’

5 Celui que Jéhovah choisirait devait ‘ faire sortir ’, autrement dit rendre

manifeste, la vraie justice. “ Il fera comprendre aux nations ce qu’est la justice. ” (Matthieu 12:18). C’était on ne peut plus souhaitable au Ier siècle de notre ère. En effet, les chefs religieux juifs enseignaient une conception faussée du droit et de la justice. Ils cherchaient à atteindre la justice en suivant un code de lois rigide, lois dont beaucoup étaient de leur cru... Leur justice légaliste ne laissait aucune place à la miséricorde et à la compassion.

6 De son côté, Jésus révéla quelle est la conception divine de la justice. Par son enseignement et sa manière de vivre, il montra que la vraie justice est compatissante et miséricordieuse. Il suffit, pour s’en convaincre, de considérer son célèbre Sermon sur la montagne (Matthieu, chapitres 5-7). Ce sermon explique magistralement comment il faut pratiquer le droit et la justice. Quand nous lisons les récits des Évangiles, ne sommes-nous pas touchés par la compassion de Jésus à l’égard des pauvres et des affligés (Matthieu 20:34 ; Marc 1:41 ; 6:34 ; Luc 7:13) ? Il porta son message de consolation à de nombreux humains qui étaient comme des roseaux froissés, pliés et maltraités. Ils ressemblaient à une mèche de lin qui fume, dont la dernière étincelle de vie était presque étouffée. Jésus ne brisa pas “ le roseau broyé ” ni n’éteignit “ la mèche de lin qui faiblit ”. Au contraire, ses paroles et ses actions pleines d’amour et de compassion élevaient le cœur des humbles. — Matthieu 11:28-30.

7 Mais pourquoi la prophétie spécifie-t-elle que Jésus ‘ ne crierait pas ni n’élèverait la voix, et qu’il ne ferait pas entendre sa voix dans la rue ’ ? Parce qu’il ne se mettait pas en avant, à l’inverse de beaucoup d’hommes à son époque (Matthieu 6:5). Un jour où il

guérit un lépreux, il lui recommanda : “ Veille à n’en rien dire à personne. ” (Marc 1:40-44). Jésus ne voulait pas qu’on lui fasse de publicité ni que les gens tirent des conclusions à partir de rapports de seconde main ; il voulait qu’ils acceptent, convaincus par de solides raisons, qu’il était le Christ, le Serviteur oint de Jéhovah.

8 Le Serviteur choisi devait faire sortir “ la justice pour les nations ”. C’est ce que fit Jésus. En plus de montrer que la justice divine est par nature teintée de compassion, il enseignait que tout le monde devait en bénéficier. Un jour, il rappela à un homme versé dans la Loi qu’il était tenu d’aimer Dieu et son prochain. L’homme lui demanda : “ Qui donc est mon prochain ? ” Peut-être s’attendait-il à ce que Jésus réponde : “ Ton frère juif. ” Mais Jésus raconta la parabole du bon Samaritain. Dans cette parabole, un Samaritain vient au secours d’un homme que des bandits ont attaqué, alors qu’un Lévite et un prêtre ne l’ont pas aidé. L’interlocuteur de Jésus dut admettre qu’en l’occurrence le prochain était le Samaritain méprisé, et non le Lévite ni le prêtre. Jésus conclut son exemple par ce conseil : “ Toi, fais de même. ” — Luc 10:25-37 ; Lévitique 19:18.

“ Il ne faiblira pas ni ne sera broyé ”

9 Jésus ayant montré clairement de quelle nature était la vraie justice, ses disciples apprirent à la manifester. Nous le devons aussi. En premier lieu, nous devons accepter les normes divines du bon et du mauvais, puisque Dieu est en droit de déterminer ce qui est droit et juste. Si nous nous efforçons de faire les choses à la manière de Jéhovah, notre conduite droite en dira long sur ce qu’est la vraie justice. — 1 Pierre 2:12.

10 Nous manifestons également la vraie justice quand nous prêchons et enseignons avec zèle. Jéhovah donne généreusement une connaissance vitale de sa personne, de son Fils et de ses desseins (Jean 17:3). Il ne serait pas juste que nous gardions cette connaissance pour nous. “ Ne refuse pas le bien à ceux à qui il est dû, chaque fois qu’il est au pouvoir de ta main de le faire ”, dit Salomon (Proverbes 3:27). Partageons de tout cœur ce que nous savons sur Dieu, avec tout le monde, quelles que soient la race, l’ethnie ou la nationalité de nos interlocuteurs. — Actes 10:34, 35.

11 Par ailleurs, un chrétien véritable traite les autres comme Jésus le faisait. Beaucoup aujourd’hui ont des problèmes démoralisants et ont besoin de compassion et d’encouragement. Même des chrétiens voués à Dieu peuvent être secoués par les aléas de la vie au point de ressembler à des roseaux broyés ou à des mèches qui fument. N’ont-ils pas besoin de notre soutien (Luc 22:32 ; Actes 11:23) ? Quel bonheur d’appartenir à une communauté de vrais chrétiens qui s’efforcent d’imiter Jésus en exerçant la justice !

12 Viendra-t-il un jour où la justice pour tous sera une réalité ? Absolument. Celui que Jéhovah a choisi “ ne faiblira pas ni ne sera broyé, jusqu’à ce qu’il ait établi la justice sur la terre ”. Très bientôt, le Roi intronisé, Christ Jésus ressuscité, “ fera venir la vengeance sur ceux qui ne connaissent pas Dieu ”. (2 Thessaloniciens 1:6-9 ; Révélation 16:14-16.) La domination par l’homme cédera la place au Royaume de Dieu. La justice abondera (Proverbes 2:21, 22 ; Isaïe 11:3-5 ; Daniel 2:44 ; 2 Pierre 3:13). Les serviteurs de Jéhovah du monde entier, même ceux qui habitent

les régions les plus reculées, “ les îles ”, attendent ardemment ce jour.

‘ Je le donnerai en lumière des nations ’

13 Isaïe poursuit : “ Voici ce qu’a dit le vrai Dieu, Jéhovah, le Créateur des cieux et le Grand Dieu qui les a étendus ; Celui qui a étalé la terre et ses produits, Celui qui donne le souffle au peuple qui est sur elle, et l’esprit à ceux qui y marchent. ” (Isaïe 42:5). Une description impressionnante de Jéhovah, le Créateur ! Ce rappel de sa force donne beaucoup de poids à sa déclaration. Jéhovah dit : “ Moi, Jéhovah, je t’ai appelé avec justice, j’ai alors saisi ta main. Je te préserverai et te donnerai en alliance du peuple, en lumière des nations, pour que tu ouvres les yeux aveugles, pour que tu fasses sortir du cachot le prisonnier, de la maison de détention ceux qui demeurent dans les ténèbres. ” — Isaïe 42:6, 7.

14 Le Grand Créateur de l’univers, Celui qui donne la vie et qui l’entretient, saisit la main du Serviteur qu’il a choisi et lui promet son soutien total et constant. N’est-ce pas rassurant ? En outre, Jéhovah le préserve afin de le donner “ en alliance du peuple ”. Une alliance est un contrat, un pacte, une promesse solennelle. C’est une ordonnance formelle. Jéhovah a donc fait de son Serviteur ‘ le garant de son engagement envers l’humanité ’. — Bible en français courant.

15 Étant “ lumière des nations ”, le Serviteur promis ouvrira “ les yeux aveugles ” et libérera “ ceux qui demeurent dans les ténèbres ”. C’est ce que fit Jésus. En rendant témoignage à la vérité, il glorifia le nom de son Père céleste (Jean 17:4, 6). Il dévoila les mensonges religieux, prêcha la bonne

nouvelle du Royaume et ouvrit la porte de la liberté spirituelle à ceux qui étaient captifs sur le plan religieux (Matthieu 15:3-9 ; Luc 4:43 ; Jean 18:37). Il avertit les humains de ne pas accomplir les œuvres des ténèbres et révéla que Satan est “ le père du mensonge ” et “ le chef de ce monde ”. — Jean 3:19-21 ; 8:44 ; 16:11.

16 Jésus déclara : “ Je suis la lumière du monde. ” (Jean 8:12). Il le démontra admirablement lorsqu’il offrit sa vie humaine parfaite en rançon. Il permit ainsi à ceux qui exercent la foi d’obtenir le pardon de leurs péchés, d’entretenir de bonnes relations avec Dieu et d’envisager de vivre éternellement (Matthieu 20:28 ; Jean 3:16). En restant attaché à Dieu parfaitement tout au long de sa vie, Jésus soutint la souveraineté de Jéhovah et prouva que le Diable est un menteur. Il fut vraiment celui qui donna la vue aux aveugles et libéra les prisonniers des ténèbres spirituelles.

17 Dans le Sermon sur la montagne, Jésus dit à ses disciples : “ Vous êtes la lumière du monde. ” (Matthieu 5:14). Ne sommes-nous pas également des porteurs de lumière ? Par notre mode de vie et notre prédication, nous avons le privilège de diriger d’autres personnes vers Jéhovah, la Source de la véritable lumière. À l’exemple de Jésus, nous faisons connaître le nom de Jéhovah, nous soutenons Sa souveraineté et nous proclamons Son Royaume comme le seul espoir des humains. En qualité de porteurs de lumière, nous dévoilons également les mensonges religieux, nous avertissons nos semblables du danger des œuvres impures qui appartiennent aux ténèbres et nous dénonçons Satan, le méchant. — Actes 1:8 ; 1 Jean 5:19.

“ Chantez pour Jéhovah un chant nouveau ”

18 Jéhovah s’occupe à présent de ses serviteurs et dit : “ Je suis Jéhovah. C’est là mon nom ; et je ne donnerai ma gloire à aucun autre ni ma louange aux images taillées. Les premières choses — les voilà venues, mais j’annonce des choses nouvelles. Avant qu’elles ne se mettent à germer, je vous les fais entendre. ” (Isaïe 42:8, 9). La prophétie concernant “ mon serviteur ” fut énoncée, non par un dieu sans valeur, mais par le seul vrai Dieu vivant. Son accomplissement était certain, et il eut lieu. Jéhovah Dieu est incontestablement l’Auteur de choses nouvelles, et il les fait connaître à ses serviteurs avant qu’elles ne se produisent. Quel effet cela devrait-il produire sur nous ?

19 Isaïe écrit : “ Chantez pour Jéhovah un chant nouveau, sa louange depuis l’extrémité de la terre, vous qui descendez sur la mer et ce qui la remplit, vous les îles et vous qui les habitez ! Que le désert et ses villes élèvent la voix, les agglomérations où habite Qédar. Que les habitants du rocher poussent des cris de joie. Que du sommet des montagnes on crie avec force. Qu’on attribue la gloire à Jéhovah, et que dans les îles on publie sa louange. ” — Isaïe 42:10-12.

20 Les habitants des villes, des villages dans le désert, des îles, même de “ Qédar ”, c’est-à-dire des campements dans les déserts, partout les humains sont invités à chanter à Jéhovah un chant de louange. N’est-il pas stimulant qu’à notre époque des millions d’humains répondent à cet appel prophétique ? Ils ont embrassé la

vérité contenue dans la Parole de Dieu et ont fait de Jéhovah leur Dieu. Les serviteurs de Jéhovah chantent ce chant nouveau ; ils attribuent la gloire à Jéhovah dans plus de 230 pays et territoires. Il est exaltant de chanter dans ce chœur multiculturel, multilingue et multiracial.

21 Les opposants peuvent-ils se dresser contre Dieu et interrompre ce chant de louange ? Impossible ! “ Jéhovah lui-même sortira comme un homme fort. Comme un guerrier, il réveillera le zèle. Il criera, oui il lancera un cri de guerre ; contre ses ennemis il se montrera le plus fort. ” (Isaïe 42:13). Quelle puissance peut se dresser contre Jéhovah ? Il y a quelque 3 500 ans, le prophète Moïse et les fils d’Israël chantèrent : “ Jéhovah est un guerrier. Jéhovah est son nom. Les chars de Pharaon et ses forces militaires, il les a précipités dans la mer ; l’élite de ses guerriers a été engloutie dans la mer Rouge. ” (Exode 15:3, 4). Jéhovah avait vaincu la plus puissante force militaire de l’époque. Aucun ennemi du peuple de Dieu ne peut l’emporter si Jéhovah sort comme un guerrier fort.

“ Longtemps je me suis tu ”

22 Jéhovah est impartial et juste, même lorsqu’il exécute le jugement contre ses ennemis. Il dit : “ Longtemps je me suis tu. Je gardais le silence. Je me dominais. Comme une femme qui accouche, je vais gémir, haleter et suffoquer tout à la fois. Je dévasterai montagnes et collines et j’en dessécherai toute la végétation. Oui, je changerai les fleuves en îles, et je dessécherai les étangs couverts de roseaux. ” — Isaïe 42:14, 15.

23 Avant d’intenter une action judiciaire, Jéhovah laisse passer du

temps ; il donne aux pécheurs la possibilité de revenir de leurs voies mauvaises (Jérémie 18:7-10 ; 2 Pierre 3:9). Prenons le cas des Babyloniens : constituant la puissance mondiale dominante, ils dévastent Jérusalem en l’an 607 avant notre ère. Jéhovah le permet pour discipliner les Israélites en raison de leur infidélité. Toutefois, les Babyloniens ne reconnaissent pas le rôle qu’ils jouent. Ils traitent les serviteurs de Dieu bien plus durement que ne l’exige le jugement divin (Isaïe 47:6, 7 ; Zekaria 1:15). Quel chagrin pour le vrai Dieu de voir son peuple souffrir ! Mais il se retient d’agir jusqu’au moment qu’il a fixé. Alors il peine, comme une femme en train d’accoucher, en vue de libérer son peuple de l’alliance et de l’enfanter comme nation indépendante. À cette fin, en 539 avant notre ère, il dessèche et dévaste Babylone et ses défenses.

24 Quelle allégresse pour les serviteurs de Dieu lorsque, après tant d’années d’exil, le chemin du retour s’ouvre enfin devant eux (2 Chroniques 36:22, 23) ! Ils doivent être enthousiasmés de vivre l’accomplissement de la promesse de Jéhovah : “ Oui, je ferai marcher les aveugles sur un chemin qu’ils ne connaissaient pas ; sur une route qu’ils ne connaissaient pas, je les ferai cheminer. Je changerai devant eux un lieu obscur en lumière et le terrain accidenté en plat pays. Voilà les choses que je ferai réellement pour eux, et je ne les quitterai nullement. ” — Isaïe 42:16.

25 Comment ces paroles s’appliquent-elles aujourd’hui ? Pendant une longue période, pendant des siècles en fait, Jéhovah a laissé les nations agir à leur guise. Cependant, le moment qu’il a fixé pour régler les choses est très

proche. À notre époque, il a suscité un peuple qui rend témoignage à son nom. Il a aplani toute opposition qui se dressait devant ses serviteurs, il a égalisé leur chemin de façon qu’ils l’adorent “ avec l’esprit et la vérité ”. (Jean 4:24.) Il a fait cette promesse : “ Je ne les quitterai nullement ” et il a tenu parole. Que dire de ceux qui persistent à adorer de faux dieux ? Jéhovah dit : “ Ils devront retourner en arrière, ils seront tout honteux, ceux qui placent leur confiance dans l’image sculptée, ceux qui disent à une image en métal fondu : ‘ Vous êtes nos dieux. ’ ” (Isaïe 42:17). Il est vital que nous restions fidèles à Jéhovah, à l’exemple de Celui qu’il a choisi.

‘ Un serviteur qui est sourd et aveugle ’

26 Jésus Christ, le Serviteur choisi par Dieu, resta fidèle jusqu’à la mort. Le peuple de Dieu, Israël, quant à lui, est un serviteur infidèle, sourd et aveugle au sens spirituel. Jéhovah déclare à son adresse : “ Entendez, sourds, et vous, aveugles, regardez et voyez. Qui est aveugle, sinon mon serviteur, et qui est sourd comme mon messager que j’envoie ? Qui est aveugle comme celui qui est rétribué, ou aveugle comme le serviteur de Jéhovah ? Il s’agissait de voir beaucoup de choses, mais tu n’observais pas. Il s’agissait d’ouvrir les oreilles, mais tu n’écoutais pas. Jéhovah lui-même, à cause de sa justice, a pris plaisir à grandir la loi et à la rendre magnifique. ” — Isaïe 42:18-21.

27 Le peuple d’Israël est bien lamentable. À maintes reprises, il s’abandonne à adorer les dieux-démons des nations. Maintes et maintes fois, Jéhovah lui envoie ses messagers, mais

il n’en tient aucun compte (2 Chroniques 36:14-16). Isaïe en prédit les conséquences : “ C’est un peuple pillé et saccagé, tous pris au piège dans les trous, et on les a tenus cachés dans les maisons de détention. Ils sont devenus objet de pillage, sans personne qui délivre, objet de saccage, sans personne pour dire : “ Ramène ! ” Qui parmi vous prêtera l’oreille à cela ? Qui fera attention et écoutera en vue des temps à venir ? Qui a livré Jacob au saccage et Israël aux pillards ? N’est-ce pas Jéhovah, Celui contre qui nous avons péché, et dans les voies duquel ils n’ont pas voulu marcher, et dont ils n’ont pas écouté la loi ? Aussi déversait-il sur lui la fureur, sa colère, et la force de la guerre. Elle le consumait tout autour, mais il ne faisait pas attention ; elle flambait contre lui, mais il ne prenait rien à cœur. ” — Isaïe 42:22-25.

28 À cause de l’infidélité de ses habitants, Jéhovah permet le pillage et le saccage du pays de Juda en 607 avant notre ère. Les Babyloniens brûlent le temple de Jéhovah, dévastent Jérusalem et emmènent les Juifs en captivité (2 Chroniques 36:17-21). Prenons à cœur cet exemple, qui constitue un avertissement : ne faisons jamais la sourde oreille aux instructions de Jéhovah et ne rendons jamais nos yeux aveugles à sa Parole écrite. Recherchons plutôt l’approbation de Jéhovah en imitant Christ Jésus, le Serviteur que Jéhovah agréa en personne. Comme Jésus, faisons connaître la vraie justice par nos paroles et nos actions. De cette façon, nous resterons au nombre des serviteurs de Jéhovah. Nous serons des porteurs de lumière qui louent le vrai Dieu et qui lui rendent gloire.

*** ip-2 chap. 4 p. 46-60 ***

“ Vous êtes mes témoins ” !

Isaïe 43:1-28

La faculté de prédire l’avenir est l’une des caractéristiques qui distinguent le vrai Dieu de tous les faux dieux. Mais quand Jéhovah prophétise, il ne songe pas seulement à prouver sa Divinité. Isaïe chapitre 43 montre qu’en prophétisant Jéhovah atteste et sa Divinité et son amour pour son peuple de l’alliance. De leur côté, ses serviteurs ne doivent pas se contenter de discerner l’accomplissement des prophéties et rester muets ; ils doivent témoigner de ce qu’ils voient. En d’autres termes, ils doivent être des témoins de Jéhovah.

2 Malheureusement, aux jours d’Isaïe, Israël est dans un état tellement déplorable que Jéhovah considère son peuple comme un infirme spirituel. “ Faites sortir un peuple aveugle, bien que des yeux existent, et les sourds, bien qu’ils aient des oreilles. ” (Isaïe 43:8). Comment des humains spirituellement aveugles et sourds peuvent-ils être les témoins vivants de Jéhovah ? Il n’y a qu’un seul moyen. Il faut que leurs yeux et leurs oreilles s’ouvrent miraculeusement. Or, Jéhovah se charge de les leur ouvrir. Comment s’y prend-il ? D’abord, il leur administre une discipline sévère : les habitants d’Israël, le royaume du Nord, vont en exil en 740 avant notre ère, et ceux de Juda en 607. Ensuite, Jéhovah entreprend une action puissante en faveur de ses serviteurs : il les libère et ramène un reste repentant, ranimé spirituellement, dans son pays en 537. De fait, Jéhovah est si sûr que son

dessein ne peut être contrarié que, quelque 200 ans à l’avance, il parle de la libération d’Israël comme si elle avait déjà eu lieu.

3 “ Voici ce qu’a dit Jéhovah, ton Créateur, ô Jacob, et Celui qui t’a formé, ô Israël : ‘ N’aie pas peur, car je t’ai racheté. Je t’ai appelé par ton nom. Tu es à moi. Si tu passes à travers les eaux, oui je serai avec toi ; à travers les fleuves, ils ne te submergeront pas. Si tu marches à travers le feu, tu ne seras pas brûlé, et la flamme ne te grillera pas. Car je suis Jéhovah ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur. ’ ” — Isaïe 43:1-3a.

4 Jéhovah porte un intérêt particulier à Israël parce que cette nation lui appartient. Elle est sa création personnelle en accomplissement de l’alliance abrahamique (Genèse 12:1-3). C’est pourquoi on lit en Psaume 100:3 : “ Sachez que Jéhovah est Dieu. C’est lui qui nous a faits, et non pas nous. Nous sommes son peuple et les brebis de son pâturage. ” Étant le Créateur et le Racheteur d’Israël, Jéhovah ramènera ses serviteurs sains et saufs dans leur pays. Aucun obstacle, qu’il s’agisse d’eaux, de fleuves en crue ou de déserts brûlants, ne les arrêtera ni ne leur causera du tort ; les mêmes choses avaient-elles ralenti leurs ancêtres dans leur marche vers la Terre promise mille ans plus tôt ?

5 Les paroles de Jéhovah procurent également de la consolation au reste moderne de l’Israël spirituel, dont les membres constituent une “ nouvelle création ” engendrée de l’esprit (2 Corinthiens 5:17). Ayant fait front courageusement devant “ les eaux ”,

l’humanité, ils bénéficient de la protection bienveillante de Dieu lors d’inondations figurées. Le feu provenant de leurs ennemis ne leur cause pas de tort ; il sert, au contraire, à les affiner (Zekaria 13:9 ; Révélation 12:15-17). Jéhovah accorde également ses soins à la “ grande foule ” des “ autres brebis ” qui se joignent à sa nation spirituelle (Révélation 7:9 ; Jean 10:16). Ces humains ont été préfigurés par le “ peuple mêlé, immense ”, qui partit d’Égypte avec les Israélites, ainsi que par les non-Juifs qui accompagnèrent les exilés libérés de Babylone. — Exode 12:38 ; Ezra 2:1, 43, 55, 58.

6 Jéhovah promet de délivrer son peuple de Babylone au moyen des armées de Médie et de Perse (Isaïe 13:17-19 ; 21:2, 9 ; 44:28 ; Daniel 5:28). Puisqu’il est un Dieu de justice, Jéhovah paiera à ses “ employés ” médo-perses une rançon adéquate en dédommagement d’Israël. “ J’ai donné l’Égypte en rançon pour toi, l’Éthiopie et Seba à ta place. Parce que tu as été précieux à mes yeux, tu as été considéré comme honorable, et moi je t’ai aimé. Je donnerai des hommes à ta place et des communautés nationales à la place de ton âme. ” (Isaïe 43:3b, 4). L’Histoire atteste que, conformément à la prédiction divine, l’Empire perse conquit l’Égypte, l’Éthiopie et Seba, à proximité (Proverbes 21:18). En 1919, Jéhovah a pareillement libéré le reste de l’Israël spirituel de la captivité par le moyen de Jésus Christ. Cependant, Jésus n’avait pas besoin de rétribution en échange de ses services. Il n’était pas un dirigeant païen. Et c’étaient ses frères spirituels qu’il libérait. En outre, en 1914, Jéhovah lui avait déjà donné “ les nations pour héritage et pour [sa] propriété les extrémités de la terre ”. — Psaume 2:8.

7 Remarquez que Jéhovah n’hésite pas à exprimer la tendresse qu’il ressent à l’égard des exilés rachetés. Il leur dit qu’ils sont “ précieux ” et ‘ honorables ’ à ses yeux, et qu’il les ‘ aime ’. (Jérémie 31:3.) Il éprouve le même sentiment, avec plus d’intensité encore, envers ses serviteurs fidèles aujourd’hui. Les chrétiens oints ont été introduits dans des relations avec Dieu, non de par leur naissance, mais par l’opération de l’esprit saint de Dieu après qu’ils se sont voués à leur Créateur. Jéhovah attire ces humains vers son Fils et vers lui, et il écrit ses lois et ses principes sur leurs cœurs réceptifs. — Jérémie 31:31-34 ; Jean 6:44.

8 Jéhovah ajoute, pour renforcer l’assurance qu’il donne aux exilés : “ N’aie pas peur, car je suis avec toi. Du levant je ferai venir ta semence, et du couchant je te rassemblerai. Je dirai au nord : ‘ Rends ! ’ et au sud : ‘ Ne retiens pas. Fais venir mes fils de loin et mes filles de l’extrémité de la terre, tous ceux qui sont appelés de mon nom et que j’ai créés pour ma gloire, que j’ai formés, oui que j’ai faits. ’ ” (Isaïe 43:5-7). Même les endroits les plus reculés de la terre ne seront pas trop loin pour Jéhovah quand viendra le moment de libérer ses fils et ses filles, et de les ramener dans leur pays bien-aimé (Jérémie 30:10, 11). Il ne fait aucun doute qu’à leurs yeux cette libération surpassera la délivrance d’Égypte opérée jadis. — Jérémie 16:14, 15.

9 En remémorant à ses serviteurs qu’ils sont appelés de son nom, Jéhovah confirme sa promesse de délivrer Israël (Isaïe 54:5, 6). Plus encore, il attache son nom à ses promesses de libération. Il donne ainsi la certitude qu’il sera, lui, glorifié lorsque sa parole prophétique s’accomplira. Pas même le vainqueur de

Babylone ne méritera l’honneur dû au seul et unique Dieu vivant.

Les dieux en procès

10 Jéhovah fait à présent de sa promesse de libérer Israël le fondement d’un procès universel auquel il appelle à comparaître les dieux des nations. On lit : “ Que toutes les nations se rassemblent en un même lieu, et que les communautés nationales se réunissent. Qui [laquelle de leurs divinités] parmi elles peut révéler cela ? Ou peuvent-elles nous faire entendre les premières choses ? Qu’elles [leurs divinités] produisent leurs témoins, afin d’être déclarées justes, ou qu’elles entendent et disent : ‘ C’est la vérité ! ’ ” (Isaïe 43:9). Jéhovah lance un rude défi aux nations du monde. Il leur dit en quelque sorte : ‘ Que vos dieux prouvent qu’ils sont des dieux en prédisant l’avenir avec exactitude. ’ Étant donné que seul le vrai Dieu est capable de prophétiser sans se tromper, cette épreuve trahira tous les imposteurs (Isaïe 48:5). Mais le Tout-Puissant ajoute une autre condition légale : tous ceux qui prétendent être de vrais dieux doivent produire des témoins, tant de leurs prédictions que de l’accomplissement de ces dernières. Naturellement, Jéhovah ne se dispense pas de remplir cette exigence légale.

11 Les faux dieux, leur impuissance oblige, ne peuvent produire aucun témoin. La barre des témoins demeure désespérément vide. Mais c’est au tour de Jéhovah de confirmer qu’il est Dieu. Il déclare en se tournant vers ses serviteurs : “ Vous êtes mes témoins, [...] oui mon serviteur que j’ai choisi, afin que vous me connaissiez et ayez foi en moi, et que vous compreniez que je suis le Même. Il n’y a pas eu de Dieu formé avant moi, et après moi il

n’y en a toujours pas eu. Moi, moi je suis Jéhovah, et en dehors de moi il n’y a pas de sauveur. Moi, j’ai révélé, et j’ai sauvé, et je l’ai fait entendre, quand il n’y avait pas de dieu étranger parmi vous. Vous êtes donc mes témoins, [...] et moi je suis Dieu. En outre, tout le temps je suis le Même ; et il n’y a personne qui délivre de ma main. J’agirai, et qui pourra la faire retourner [ma main] en arrière ? ” — Isaïe 43:10-13.

12 Jéhovah n’a pas plus tôt tenu ces propos que la barre est submergée par une foule de témoins joyeux. Leur témoignage est clair et incontestable. À l’exemple de Josué, ils attestent que ‘ tout ce que Jéhovah a dit s’est réalisé. Pas une seule parole n’a failli ’. (Josué 23:14.) Aux oreilles des serviteurs de Jéhovah résonnent encore les paroles d’Isaïe, de Jérémie, d’Ézékiel et d’autres prophètes qui, d’une seule voix, prédirent l’exil des Judéens et leur libération miraculeuse de cet exil (Jérémie 25:11, 12). Même le nom du libérateur de Juda, Cyrus, fut spécifié bien avant sa naissance ! — Isaïe 44:26–45:1.

13 Devant cette montagne de témoignages, qui peut nier que Jéhovah est le seul vrai Dieu ? À l’inverse des dieux païens, Jéhovah seul est incréé ; lui seul est le vrai Dieu. [Note : Dans les

mythologies des nations, de nombreux dieux ont

eu une “ naissance ” et ont des “ enfants ”.] En conséquence, le peuple qui porte le nom de Jéhovah a le privilège unique et insigne de raconter ses actions prodigieuses aux générations suivantes et à ceux qui posent des questions à son sujet (Psaume 78:5-7). De la même manière, les Témoins de Jéhovah de notre époque ont le privilège de proclamer le nom de Jéhovah dans toute la terre. Dans les années 1920, les

Étudiants de la Bible ont pris de plus en plus conscience de la signification profonde du nom de Dieu, Jéhovah. C’est pourquoi, le 26 juillet 1931, au cours d’une assemblée tenue à Columbus (dans l’Ohio, aux États-Unis), Joseph Rutherford, président de la Société Tour de Garde, a présenté une résolution intitulée “ Un nouveau nom ”. Son contenu, “ Nous adoptons [...] le nom [...] par lequel nous désirons être connus et appelés, c’est-à-dire le nom de : Témoins de Jéhovah ”, a ému les assistants, qui ont approuvé la résolution en lançant un vibrant “ Oui ! ” À partir de cette date, le nom de Jéhovah a été de plus en plus connu dans le monde entier. — Psaume 83:18.

14 Jéhovah prend soin de ceux qui portent son nom honorablement ; il les considère comme “ la pupille de son œil ”. Ce qu’il rappelle d’ailleurs aux Israélites en leur disant qu’il les a délivrés d’Égypte et les a conduits sains et saufs à travers le désert (Deutéronome 32:10, 12). À l’époque, il n’y avait pas de dieu étranger parmi eux, car ils avaient vu de leurs yeux l’humiliation cuisante de tous les dieux d’Égypte. Le panthéon égyptien tout entier avait été incapable de protéger l’Égypte et d’empêcher le départ d’Israël (Exode 12:12). Pareillement, la puissante Babylone, dont le paysage urbain est dominé par au bas mot 50 temples dédiés à de faux dieux, sera incapable d’arrêter la main du Tout-Puissant quand il libérera son peuple. Incontestablement, “ il n’y a pas de sauveur ” en dehors de Jéhovah.

Les chevaux de guerre tombent, les prisons s’ouvrent

15 “ Voici ce qu’a dit Jéhovah, votre Racheteur, le Saint d’Israël : ‘ À cause de vous, oui j’enverrai à

Babylone et je ferai descendre les barres des prisons, et les Chaldéens dans les navires avec cris de lamentation chez eux. Je suis Jéhovah votre Saint, le Créateur d’Israël, votre Roi. ’ Voici ce qu’a dit Jéhovah, Celui qui fait un chemin à travers la mer et une route à travers les eaux puissantes, Celui qui fait sortir le char et le cheval, les forces militaires et les forts en même temps : ‘ Ils se coucheront. Ils ne se relèveront pas. À coup sûr, ils seront éteints. Oui, on les éteindra comme une mèche de lin. ’ ” — Isaïe 43:14-17.

16 Babylone est comme une prison pour les exilés, puisqu’elle les empêche de retourner à Jérusalem. Mais les défenses de Babylone ne constituent pas un obstacle pour le Tout-Puissant, Celui qui a fait “ un chemin à travers la mer [Rouge] et une route à travers les eaux puissantes ”, apparemment celles du Jourdain (Exode 14:16 ; Josué 3:13). D’une manière similaire, Cyrus, l’instrument de Jéhovah, fera baisser le puissant Euphrate, ce qui permettra à ses guerriers d’entrer dans la ville. Les marchands chaldéens qui sillonnaient les canaux de Babylone, sur lesquels naviguaient des milliers de navires de commerce et de barques qui transportaient les dieux babyloniens, se lamenteront de chagrin lors de la chute de leur redoutable capitale. Comme les chars de Pharaon dans la mer Rouge, les chars rapides de Babylone ne serviront à rien. Ils ne la sauveront pas. Aussi facilement qu’on éteint la mèche de lin d’une lampe à huile, l’envahisseur soufflera la vie de tous ceux qui s’aviseront de défendre la ville.

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Jéhovah ramène son peuple chez lui sain et sauf

17 Jéhovah compare dans les termes suivants ses actes de délivrance du passé et ce qu’il est sur le point de faire : “ Ne vous souvenez pas des premières choses, et ne portez pas votre attention sur les choses anciennes. Voyez ! Je fais quelque chose de nouveau. Maintenant cela va germer. Ne le saurez-vous pas ? Oui, à travers le désert je mettrai un chemin, à travers les solitudes, des fleuves. La bête sauvage des champs me glorifiera, les chacals et les autruches, car j’aurai donné de l’eau dans le désert, des fleuves dans les solitudes, pour faire boire mon peuple, celui que j’ai choisi, le peuple que j’ai formé pour moi, afin qu’il raconte ma louange. ” — Isaïe 43:18-21.

18 En disant “ ne vous souvenez pas des premières choses ”, Jéhovah ne demande pas à ses serviteurs d’effacer de leur mémoire ses actes de salut passés. En effet, nombre de ces actes sont entrés dans l’histoire divinement inspirée d’Israël, et Jéhovah ordonna qu’on se souvienne chaque année de la fuite d’Égypte en célébrant la Pâque (Lévitique 23:5 ; Deutéronome 16:1-4). À présent, cependant, Jéhovah veut que ses serviteurs le glorifient en raison de “ quelque chose de nouveau ”, de quelque chose qu’ils vont vivre eux-mêmes. Il s’agit non seulement de leur délivrance de Babylone, mais encore de leur voyage de retour miraculeux, peut-être par la route du désert, plus directe. Dans cette région aride, Jéhovah leur ouvrira “ un chemin ” et accomplira des œuvres de puissance qui leur rappelleront ses interventions en faveur des Israélites aux jours de Moïse : il nourrira les voyageurs dans le désert et

étanchera leur soif avec de véritables fleuves. Jéhovah s’occupera si bien d’eux que même les bêtes sauvages le glorifieront et n’attaqueront pas les humains.

19 Pareillement, en 1919, le reste de l’Israël spirituel a été libéré de la captivité babylonienne et a emprunté une route que Jéhovah lui avait préparée, “ la Voie de la Sainteté ”. (Isaïe 35:8.) Il n’a pas eu besoin, comme les Israélites, de se déplacer dans le désert brûlant d’un lieu à un autre, et il n’a pas fait un voyage de plusieurs mois jusqu’à Jérusalem. Néanmoins, “ la Voie de la Sainteté ” a mené le reste des chrétiens oints dans un paradis spirituel. Eux demeurent sur cette “ Voie de la Sainteté ”, car ils doivent toujours voyager dans le présent système de choses. Aussi longtemps qu’ils restent sur la grande route, c’est-à-dire aussi longtemps qu’ils observent les normes de Dieu en matière de pureté et de sainteté, ils demeurent dans le paradis spirituel. Ils ont en outre la joie d’être rejoints par une grande foule de compagnons “ non israélites ”. Aux antipodes de ceux qui comptent sur le système de Satan, le reste et ses compagnons bénéficient en permanence d’un banquet spirituel abondant que leur prépare Jéhovah (Isaïe 25:6 ; 65:13, 14). De nombreuses personnes à la mentalité de bêtes ont discerné que Jéhovah bénit ses serviteurs ; elles ont en conséquence changé de façon de vivre et glorifient le vrai Dieu. — Isaïe 11:6-9.

Jéhovah révèle sa peine

20 Dans l’Antiquité, le reste rétabli d’Israël est un peuple transformé en comparaison de la génération méchante d’Isaïe. Jéhovah déclare à propos de cette dernière : “ Tu ne m’as pas

appelé, ô Jacob, parce que tu t’es lassé de moi, ô Israël ! Tu ne m’as pas apporté les moutons de tes holocaustes, et avec tes sacrifices tu ne m’as pas glorifié. Je ne t’ai pas obligé à me servir avec un don, et je ne t’ai pas lassé avec l’oliban. Tu n’as pas acheté pour moi à prix d’argent de la canne odorante ; et de la graisse de tes sacrifices tu ne m’as pas saturé. En réalité, tu m’as obligé à servir à cause de tes péchés ; tu m’as lassé par tes fautes. ” — Isaïe 43:22-24.

21 En disant “ je ne t’ai pas obligé à me servir avec un don, et je ne t’ai pas lassé avec l’oliban ”, Jéhovah ne sous-entend pas que les sacrifices et l’oliban (qui entrait dans la composition de l’encens sacré) sont facultatifs. Ils font bel et bien partie intégrante du vrai culte sous l’alliance de la Loi. Il en va de même de la “ canne ”, un roseau aromatique qui figurait parmi les ingrédients de l’huile d’onction sainte. Les Israélites ne s’en servaient plus dans le service au temple. Mais de telles exigences sont-elles pesantes ? Certainement pas ! Les exigences de Jéhovah sont raisonnables par rapport à celles des faux dieux. Le faux dieu Molek, par exemple, réclamait qu’on lui sacrifie des enfants, une chose que jamais Jéhovah ne demanda. — Deutéronome 30:11 ; Mika 6:3, 4, 8.

22 Si seulement les Israélites y voyaient clair spirituellement ! Car jamais ils ne ‘ se lasseraient de Jéhovah ’. Ils verraient dans sa Loi l’amour profond qu’il leur porte et ils lui offriraient joyeusement “ la graisse ”, la meilleure partie, de leurs sacrifices. À la place, ils gardent avidement la graisse pour eux (Lévitique 3:9-11, 16). Cette nation méchante accable Jéhovah du

poids de ses péchés ; en somme, elle l’oblige à la servir ! — Nehémia 9:28-30.

La discipline porte du fruit

23 Bien qu’elle soit sévère, ce qui n’était que mérité, la discipline de Jéhovah produit les résultats escomptés : elle rend la miséricorde possible. “ C’est moi, moi qui efface tes transgressions à cause de moi, et de tes péchés je ne me souviendrai pas. Fais-moi souvenir ; mettons-nous en jugement ensemble ; donne ta version des faits, afin d’avoir raison. Ton père, le premier, a péché, et tes porte-parole [“ interprètes ”, note] ont commis des transgressions contre moi. Je profanerai donc les princes du lieu saint ; oui, je livrerai Jacob comme quelqu’un qui est voué à la destruction, et Israël aux paroles injurieuses. ” (Isaïe 43:25-28). Comme toutes les nations du monde, Israël descend d’Adam, “ le premier ”. Par conséquent, aucun Israélite ne peut prouver qu’il ‘ a raison ’. Même les “ porte-parole ” d’Israël, ses enseignants, les interprètes de la Loi, ont péché contre Jéhovah et enseigné des mensonges. C’est pourquoi Jéhovah livrera toute sa nation “ à la destruction ” et “ aux paroles injurieuses ”. Il profanera également tous ceux qui officient à son “ lieu saint ”, son sanctuaire.

24 Notons toutefois que Dieu n’accordera pas sa miséricorde seulement en raison de la contrition d’Israël ; il le fera à cause de lui-même. En effet, son nom est impliqué. S’il abandonnait définitivement Israël à l’exil, ceux qui le verraient outrageraient son nom (Psaume 79:9 ; Ézékiel 20:8-10). Pareillement de nos jours, le salut des humains passe après la sanctification du nom de Jéhovah et la justification de sa

souveraineté. Il n’empêche que Jéhovah aime les humains qui acceptent sa discipline sans condition et qui l’adorent avec l’esprit et la vérité. Il démontre son amour à leur égard, qu’ils soient oints ou autres brebis, en effaçant leurs transgressions sur la base du sacrifice de Jésus Christ. — Jean 3:16 ; 4:23, 24.

25 En outre, Jéhovah est sur le point de démontrer son amour pour une grande foule de ses adorateurs fidèles : il va faire quelque chose de nouveau pour eux en leur faisant traverser “ la

grande tribulation ” pour vivre dans une “ nouvelle terre ” purifiée (Révélation 7:14 ; 2 Pierre 3:13). Ils seront témoins de la manifestation la plus impressionnante de la puissance de Jéhovah jamais vue par des humains. À la perspective certaine de cet événement, le reste oint et tous ceux qui composeront la grande foule se réjouissent et vivent chaque jour en accord avec cette noble mission : “ Vous êtes mes témoins ” ! — Isaïe 43:10.

*** ip-2 chap. 5 p. 61-75 ***

Le vrai Dieu prédit la délivrance

Isaïe 44:1-28

‘ Qui est le vrai Dieu ? ’ Cette question a été posée tout au long des siècles. Dès lors, n’est-il pas surprenant que, dans le livre d’Isaïe, Jéhovah la soulève lui-même ? Il invite les humains à réfléchir : ‘ Jéhovah est-il le seul vrai Dieu ? Ou en existe-t-il un autre en mesure de contester sa position ? ’ Après avoir ouvert le débat, Jéhovah offre un critère raisonnable pour régler la question de savoir qui est réellement Dieu. L’argumentation présentée amène les personnes sincères à une seule et incontournable conclusion.

2 Aux jours d’Isaïe, partout on rend un culte à des images. La futilité de ce culte est nettement mise en évidence dans l’analyse franche et claire rapportée au chapitre 44 du livre prophétique d’Isaïe. Pourtant, les propres serviteurs de Dieu sont tombés dans le piège du culte des idoles ! C’est la raison pour laquelle, comme l’ont indiqué les chapitres précédents d’Isaïe,

les Israélites vont être sévèrement disciplinés. Avec amour, toutefois, Jéhovah donne à la nation l’assurance que, s’il permettra aux Babyloniens de l’emmener en captivité, il la délivrera au moment qu’il aura fixé. L’accomplissement des prophéties touchant à la délivrance et à la restauration du culte pur prouvera sans doute possible que Jéhovah seul est le vrai Dieu, à la honte de tous ceux qui adorent les dieux sans vie des nations.

3 Les prophéties contenues dans cette partie d’Isaïe et leur accomplissement dans l’Antiquité renforcent la foi des chrétiens d’aujourd’hui. De plus, les paroles prophétiques d’Isaïe ont un accomplissement à notre époque et en auront même un dans l’avenir. Et lorsque les événements attendus surviendront, le libérateur et la libération seront plus grands encore que ceux prédits pour le peuple antique de Dieu.

Une espérance pour ceux qui appartiennent à Jéhovah

4 Le chapitre 44 commence par une note positive : il rappelle qu’Israël a été choisi par Dieu, séparé des nations

d’alentour afin de devenir son serviteur. La prophétie déclare : “ Maintenant, écoute, ô Jacob mon serviteur, et toi, ô Israël, que j’ai choisi. Voici ce qu’a dit Jéhovah, Celui qui t’a fait et Celui qui t’a formé, qui t’a aidé dès le ventre : ‘ N’aie pas peur, ô mon serviteur Jacob, et toi, Yeshouroun, que j’ai choisi. ’ ” (Isaïe 44:1, 2). Jéhovah prend soin de la nation d’Israël en quelque sorte depuis la matrice de sa mère, depuis qu’Israël est devenu une nation après avoir quitté l’Égypte. Il appelle son peuple collectivement “ Yeshouroun ”, qui signifie “ Homme droit ”, un titre qui exprime l’affection et la tendresse. Ce nom rappelle aussi aux Israélites leur obligation de demeurer droits, à laquelle ils ont souvent failli.

5 Les paroles suivantes de Jéhovah

sont agréables et réconfortantes. Il dit : “ Je répandrai de l’eau sur l’assoiffé, et des petits ruisseaux sur le lieu desséché. Je répandrai mon esprit sur ta semence, ma bénédiction sur tes descendants. Oui, ils germeront comme parmi l’herbe verte, comme des peupliers près des rigoles d’eau. ” (Isaïe 44:3, 4). Même dans un pays chaud et sec, des bouquets d’arbres peuvent prospérer près de sources. Si Jéhovah fournit les eaux vivifiantes de la vérité et répand son esprit saint, Israël prospérera incroyablement, comme des arbres le long de canaux d’irrigation (Psaume 1:3 ; Jérémie 17:7, 8). Jéhovah donnera à ses serviteurs la force d’assumer leur rôle de témoins de sa Divinité.

6 Entre autres, l’effusion de l’esprit saint permettra à des humains de goûter de nouveau aux relations qu’Israël entretenait avec Jéhovah. On lit en effet : “ Celui-ci dira : ‘ J’appartiens à Jéhovah. ’ Celui-là s’appellera du nom de Jacob ; un autre écrira sur sa

main : ‘ Appartenant à Jéhovah. ’ Et l’on se donnera pour titre le nom d’Israël. ” (Isaïe 44:5). Oui, ce sera un honneur de porter le nom de Jéhovah, car on verra qu’il est le seul vrai Dieu.

Un défi lancé aux dieux

7 Sous la Loi mosaïque, un racheteur (normalement le plus proche parent mâle) pouvait racheter une personne de l’esclavage (Lévitique 25:47-54 ; Ruth 2:20). À présent, Jéhovah s’identifie au Racheteur d’Israël, au Rédempteur de la nation, au grand dam de Babylone et de tous ses dieux (Jérémie 50:34). Il défie en ces termes les faux dieux et leurs adorateurs : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah, le Roi d’Israël et son Racheteur, Jéhovah des armées : ‘ Je suis le premier et je suis le dernier, et en dehors de moi il n’y a pas de Dieu. Et qui est comme moi ? Qu’il crie, afin de le révéler et de me l’exposer. Depuis l’époque où j’ai établi le peuple d’autrefois, qu’ils révèlent eux-mêmes et les choses qui viennent et les choses qui arriveront. Ne soyez pas dans l’effroi et ne soyez pas frappés de stupeur. N’est-ce pas à toi en particulier que depuis cette époque-là je l’ai fait entendre et révélé ? Et vous êtes mes témoins. Existe-t-il un Dieu en dehors de moi ? Non, il n’y a pas de Rocher. Je n’en ai reconnu aucun. ’ ” — Isaïe 44:6-8.

8 Jéhovah met les dieux au défi de présenter leur défense. Peuvent-ils appeler les choses qui ne sont pas comme si elles étaient, prédire des événements avec une telle exactitude qu’ils semblent être déjà survenus ? Seul ‘ le premier et le dernier ’, qui existait avant même qu’on invente tous les faux dieux et qui sera toujours là quand on les aura oubliés depuis longtemps, lui seul en est capable. Ses

serviteurs n’ont pas à avoir peur de témoigner de cette vérité, car ils ont le soutien de Jéhovah, qui est aussi solide et stable qu’un rocher massif. — Deutéronome 32:4 ; 2 Samuel 22:31, 32.

Le culte des images est vain

9 Le défi que Jéhovah lance aux faux dieux rappelle le deuxième des Dix Commandements. Ce commandement stipulait : “ Tu ne dois pas te faire d’image sculptée, ni de forme qui ressemble à quoi que ce soit qui est dans les cieux en haut, ou qui est sur la terre en bas, ou qui est dans les eaux sous la terre. Tu ne dois pas te prosterner devant eux, ni te laisser entraîner à les servir. ” (Exode 20:4, 5). Bien entendu, cette interdiction ne signifiait pas que les Israélites n’avaient pas le droit de confectionner des représentations de choses à des fins décoratives. Jéhovah lui-même avait demandé qu’on place dans le tabernacle des représentations de plantes et de chérubins (Exode 25:18, 33 ; 26:31). Seulement, il ne fallait pas les vénérer, pas les adorer. Personne ne devait les prier ni leur offrir des sacrifices. Ce que le commandement divinement inspiré interdisait, c’était la fabrication d’images de quelque sorte que ce soit en vue d’en faire les objets d’un culte. Celui qui adore des images ou qui se prosterne devant elles par vénération est un idolâtre. — 1 Jean 5:21.

10 Isaïe dépeint à présent l’inutilité des images sans vie et la honte qui couvrira ceux qui les fabriquent : “ Ceux qui donnent forme à l’image sculptée sont eux tous une chimère, et leurs chéris ne serviront à rien ; et comme leurs témoins ils ne voient rien et ne savent rien, afin qu’ils soient honteux. Qui a donné forme à un dieu ou a coulé une image en métal

fondu ? Elle n’a servi à rien. Voyez ! Tous ses associés seront honteux, et les artisans sont d’entre les hommes tirés du sol. Ils se rassembleront, eux tous. Ils resteront immobiles. Ils seront dans l’effroi. Ils auront honte en même temps. ” — Isaïe 44:9-11.

11 Pourquoi ces images sont-elles une telle honte aux yeux de Dieu ? D’abord, parce qu’il est impossible de représenter le Tout-Puissant correctement à l’aide de choses matérielles (Actes 17:29). Ensuite, parce que celui qui adore une chose créée au lieu du Créateur fait un affront à la Divinité de Jéhovah. Et n’est-ce pas proprement indigne de l’homme, qui fut créé “ à l’image de Dieu ” ? — Genèse 1:27 ; Romains 1:23, 25.

12 De la matière s’imprégnera-t-elle de sainteté sous prétexte qu’on l’a façonnée en objet de culte ? Isaïe nous rappelle que l’élaboration d’une image n’est qu’une activité humaine. Les outils et les techniques employés par un fabricant d’images sont les mêmes que ceux de n’importe quel autre artisan : “ Quant à l’artisan sur fer maniant la serpe, il a travaillé son œuvre sur les braises ; avec les marteaux il se met à lui donner forme, et il la travaille sans relâche avec son bras fort. Il a également eu faim et le voilà sans force. Il n’a pas bu d’eau, aussi il se fatigue. Quant à l’artisan sur bois, il a tendu le cordeau ; il la dessine à la craie rouge ; il l’exécute au grattoir ; il continue à la dessiner au compas et, finalement, il la rend pareille à la représentation d’un homme, à la beauté des humains, pour demeurer dans une maison. ” — Isaïe 44:12, 13.

13 Le vrai Dieu fit toutes les créatures vivantes qui peuplent la terre, l’homme y compris. La vie intelligente témoigne

remarquablement de la Divinité de Jéhovah, mais il va de soi que tout ce que Jéhovah a créé lui est inférieur. Est-il possible que l’homme fasse mieux ? Peut-il faire quelque chose qui soit supérieur à lui-même, supérieur au point de mériter son attachement ? Quand un homme fabrique une image, il se fatigue, il a faim, il a soif. Telles sont les limites de l’homme, mais au moins elles montrent qu’il est en vie. L’image qu’il fabrique a peut-être l’apparence d’un homme. Elle peut même être belle. Mais elle ne vit pas. Les images n’ont rien de divin. Et puis, aucune image sculptée n’est jamais “ tombée du ciel ”, comme si elle avait une autre origine que l’homme mortel. — Actes 19:35.

14 Isaïe va montrer que les fabricants d’images sont complètement dépendants des processus naturels et des matériaux créés par Jéhovah : “ Il y a quelqu’un dont le travail consiste à couper des cèdres ; il prend telle espèce d’arbre, oui un gros arbre, et il le laisse devenir vigoureux pour lui parmi les arbres de la forêt. Il a planté le laurier, et la pluie torrentielle le fait grandir. Et cela est devenu pour l’homme de quoi entretenir un feu. Il en prend donc une partie pour se chauffer. Oui, il allume un feu et cuit bel et bien du pain. Il travaille aussi à un dieu, devant lequel il pourra s’incliner. Il en a fait une image sculptée, et il se prosterne devant elle. Oui, il en brûle la moitié au feu. Sur la moitié il fait rôtir à point la viande qu’il mange, et il se rassasie. Il se chauffe aussi et dit : ‘ Ah ah ! Je me suis chauffé. J’ai vu la lueur du feu. ’ Mais du reste il fait bel et bien un dieu, son image sculptée. Il se prosterne devant elle, il s’incline, il la prie et dit : ‘ Délivre-moi, car tu es mon dieu. ’ ” — Isaïe 44:14-17.

15 Un morceau de bois de chauffage qu’on n’a pas brûlé délivrera-t-il qui que ce soit ? Évidemment non. Seul le vrai Dieu peut procurer la délivrance. Comment des humains peuvent-ils idolâtrer des objets inanimés ? Isaïe révèle que le vrai problème réside dans le cœur : “ Ils n’ont pas su, ils ne comprennent pas, car leurs yeux ont été recouverts d’un enduit pour qu’ils ne voient pas, ainsi que leur cœur pour qu’il ne soit pas perspicace. Pas un ne le rappelle à son cœur, pas un n’a connaissance et intelligence pour dire : ‘ J’en ai brûlé la moitié au feu, et j’ai aussi fait cuire du pain sur ses braises ; je fais rôtir de la viande et je mange. Mais avec le reste vais-je faire une chose détestable ? Vais-je me prosterner devant le bois desséché d’un arbre ? ’ Il se repaît de cendres. Son cœur, qui s’est laissé jouer, l’a égaré. Il ne délivre pas son âme, il ne dit pas : ‘ N’est-ce pas un mensonge qui est dans ma droite ? ’ ” (Isaïe 44:18-20). Oui, s’imaginer que l’idolâtrie puisse apporter quoi que ce soit sur le plan spirituel revient à manger des cendres au lieu d’une nourriture substantielle.

16 L’idolâtrie prit naissance dans les cieux où la créature spirituelle puissante qui devint Satan convoita le culte dû à Jéhovah seul. Son désir était si intense qu’il l’éloigna de Dieu. En fait, c’est ainsi que l’idolâtrie apparut, puisque selon l’apôtre Paul la convoitise est idolâtrie (Isaïe 14:12-14 ; Ézékiel 28:13-15, 17 ; Colossiens 3:5). Satan amena le premier couple à nourrir des pensées égoïstes. Ève convoita ce qu’il lui offrit : “ Vos yeux ne manqueront pas de s’ouvrir et, à coup sûr, vous serez comme Dieu, connaissant le bon et le mauvais. ” Jésus expliqua que la convoitise sort du cœur (Genèse 3:5 ;

Marc 7:20-23). L’idolâtrie devient donc possible à partir du moment où des cœurs sont corrompus. Il est dès lors capital pour chacun de nous de ‘ préserver son cœur ’, de ne jamais laisser personne ni quoi que ce soit y prendre la place que Jéhovah y occupe à bon droit. — Proverbes 4:23 ; Jacques 1:14.

Jéhovah en appelle aux cœurs

17 Jéhovah invite ensuite les Israélites à se souvenir qu’ils ont une position privilégiée qui s’assortit de responsabilités. Ils sont ses témoins. Il déclare : “ Souviens-toi de ces choses, ô Jacob, et toi, ô Israël, car tu es mon serviteur. Je t’ai formé. Tu es un serviteur qui m’appartient. Ô Israël, tu ne seras pas oublié de moi. Oui, j’effacerai tes transgressions comme avec un nuage, et tes péchés comme avec une masse nuageuse. Reviens vers moi, car vraiment je te rachèterai. Poussez des cris de joie, cieux, car Jéhovah a agi ! Poussez des cris de triomphe, vous, parties les plus basses de la terre ! Égayez-vous, montagnes, par des clameurs joyeuses, toi aussi, forêt, et tous les arbres qui s’y trouvent ! Car Jéhovah a racheté Jacob, et sur Israël il montre sa beauté. ” — Isaïe 44:21-23.

18 Israël n’a pas formé Jéhovah. Jéhovah n’est pas un dieu inventé par l’homme. C’est plutôt Jéhovah qui a formé Israël de façon qu’il soit son serviteur choisi. Et il prouvera de nouveau qu’il est réellement Dieu lorsqu’il délivrera la nation. Il s’adresse à ses serviteurs avec tendresse ; il leur assure que, s’ils se repentent, il couvrira complètement leurs péchés, il cachera leurs transgressions comme derrière des nuages impénétrables. Quelle raison de se réjouir pour Israël !

L’exemple de Jéhovah pousse ses serviteurs d’aujourd’hui à imiter sa miséricorde. Ils l’imitent en cherchant à aider ceux qui s’égarent, en essayant dans la mesure du possible de les rétablir sur le plan spirituel. — Galates 6:1, 2.

Le dénouement de l’épreuve pour établir qui est le vrai Dieu

19 À présent, Jéhovah donne à son plaidoyer un dénouement impressionnant. Il va apporter sa réponse dans ce qui attestera avec le plus de force qui est le vrai Dieu : la capacité de prédire l’avenir avec exactitude. Un bibliste a qualifié les cinq versets suivants d’Isaïe chapitre 44 de “ poème de la transcendance du Dieu d’Israël ”, le seul et unique Créateur, le seul Révélateur de l’avenir et de l’espérance d’une délivrance pour Israël. Ce passage s’intensifie en un crescendo vibrant jusqu’à l’annonce nominative de l’homme qui libérera la nation des griffes de Babylone.

20 “ Voici ce qu’a dit Jéhovah, ton Racheteur et Celui qui t’a formé dès le ventre : ‘ Moi, Jéhovah, je fais tout, j’étends les cieux moi seul, j’étale la terre. Qui était avec moi ? Je fais échouer les signes des vains parleurs, et je suis Celui qui fait que les devins agissent follement ; Celui qui fait revenir les sages en arrière, et Celui qui change leur connaissance en sottise ; Celui qui réalise la parole de son serviteur, et Celui qui accomplit complètement le conseil de ses messagers ; Celui qui dit de Jérusalem : “ Elle sera habitée ”, et des villes de Juda : “ Elles seront rebâties ; et ses lieux désolés, je les relèverai ” ; Celui qui dit à l’abîme d’eau : “ Évapore-toi ; et tous tes fleuves, je les dessécherai ” ; Celui

qui dit de Cyrus : “ Il est mon berger, et tout ce en quoi je prends plaisir, il l’accomplira complètement ” ; oui, quand je dis de Jérusalem : “ Elle sera rebâtie ”, et du temple : “ Tes fondations seront posées. ” ’ ” — Isaïe 44:24-28.

21 Ainsi, Jéhovah a non seulement la capacité de prédire les événements à venir, mais aussi le pouvoir d’accomplir dans son intégralité le dessein qu’il a révélé. Cette déclaration va nourrir l’espérance d’Israël. Elle constitue une garantie que, même si les armées babyloniennes dévastent le pays, un jour Jérusalem et les villes qui en dépendent se relèveront et le vrai culte y sera rétabli. Mais par quel moyen ?

22 D’ordinaire, les devins qui ne sont pas inspirés par Dieu n’osent énoncer des prédictions trop précises, de peur que le temps ne les démente. Par l’intermédiaire d’Isaïe, en revanche, Jéhovah révèle jusqu’au nom de l’homme par le moyen duquel il libérera ses serviteurs de la captivité afin qu’ils retournent dans leur pays et rebâtissent Jérusalem avec son temple. Le nom de cet homme est Cyrus, connu sous le nom de Cyrus le Grand de Perse. Jéhovah précise également par quelle stratégie Cyrus franchira le système de défense imposant et élaboré de Babylone. La ville sera protégée par de hautes murailles et par des voies d’eau à l’intérieur et autour d’elle. Cyrus utilisera à son avantage un élément essentiel de ce système, l’Euphrate. D’après Hérodote et Xénophon, historiens de l’Antiquité, Cyrus détourna en amont de Babylone les eaux de l’Euphrate, jusqu’à ce que son niveau ait suffisamment baissé pour que ses soldats le traversent. Ainsi s’évapore le puissant Euphrate, pour ce qui est de protéger Babylone.

23 Qu’en est-il de la promesse selon laquelle Cyrus libérera les serviteurs de Dieu et veillera à ce que Jérusalem et le temple soient rebâtis ? Dans une proclamation officielle conservée dans la Bible, Cyrus en personne déclare : “ Voici ce qu’a dit Cyrus le roi de Perse : ‘ Tous les royaumes de la terre, Jéhovah le Dieu des cieux me les a donnés, et lui-même m’a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem, qui est en Juda. Quiconque parmi vous est de tout son peuple — que son Dieu soit avec lui. Qu’il monte donc à Jérusalem, qui est en Juda, et qu’il rebâtisse la maison de Jéhovah le Dieu d’Israël — c’est le vrai Dieu —, laquelle était à Jérusalem. ’ ” (Ezra 1:2, 3). La parole de Jéhovah transmise par Isaïe se réalise à la lettre.

Isaïe, Cyrus et les chrétiens d’aujourd’hui

24 Le 44e chapitre d’Isaïe magnifie Jéhovah en attestant qu’il est le seul vrai Dieu et le Libérateur de son peuple antique. De plus, la prophétie revêt une signification profonde pour chacun de nous aujourd’hui. Le décret de Cyrus qui ordonnait la reconstruction du temple de Jérusalem, promulgué en 538/537 avant notre ère, donna le départ à des événements qui aboutirent à l’accomplissement d’une autre prophétie remarquable. Le décret de Cyrus fut suivi par celui d’un autre dirigeant, Artaxerxès, qui décida la reconstruction de la ville de Jérusalem. Le livre de Daniel révéla que, “ depuis la sortie de la parole pour rétablir et pour rebâtir Jérusalem [en 455 avant notre ère] jusqu’à Messie le Guide ”, il y aurait 69 “ semaines ” de 7 années chacune (Daniel 9:24, 25). Cette prophétie aussi se réalisa. Exactement au moment prévu, en l’an 29 de notre ère, 483 ans après l’application en Terre promise du décret d’Artaxerxès, Jésus fut baptisé et

commença son ministère sur la terre [Note : Voir le chapitre 11 du livre Prêtons attention à la prophétie de Daniel ! publié par les

Témoins de Jéhovah.].

25 La libération d’exil des Juifs fidèles, rendue possible par la chute de Babylone, préfigurait la libération de l’exil spirituel des chrétiens oints, libération survenue en 1919. Cette libération démontrait qu’une autre Babylone était aussi tombée, figurée sous les traits d’une prostituée, Babylone la Grande (un symbole représentant toutes les fausses religions du monde considérées collectivement). Le livre de la Révélation rapporte que l’apôtre Jean vit cette chute à l’avance (Révélation 14:8). Il vit également la destruction soudaine de cet empire universel fourmillant d’idoles. La description faite par Jean de cette destruction ressemble sous certains rapports à la description que fit Isaïe de

la prise par Cyrus de la ville antique de Babylone. De même que les voies d’eau qui protégeaient Babylone ne la sauvèrent pas de Cyrus, de même les ‘ eaux ’ (les humains qui soutiennent et protègent Babylone la Grande) seront ‘ desséchées ’ avant qu’elle ne soit détruite avec justice. — Révélation 16:12 [Note : Voir les chapitres 35 et 36 du livre

La Révélation : le grand dénouement est

proche ! publié par les Témoins de Jéhovah.].

26 Avec le recul que nous avons, plus de deux millénaires et demi après qu’Isaïe transmit sa prophétie, nous constatons que Dieu “ accomplit complètement le conseil de ses messagers ”. (Isaïe 44:26.) Par conséquent, l’accomplissement de la prophétie d’Isaïe confirme magistralement que toutes les prophéties renfermées dans les Saintes Écritures sont dignes de foi.

*** ip-2 chap. 6 p. 76-92 ***

Jéhovah, “ un Dieu juste et un Sauveur ”

Isaïe 45:1-25

Les promesses de Jéhovah sont dignes de foi. Il est le Dieu de la révélation et le Dieu de la création. À de multiples reprises, il a montré qu’il est un Dieu juste et un Sauveur de gens d’entre toutes les nations. Telles sont certaines des assurances réconfortantes qu’on trouve en Isaïe chapitre 45.

2 En outre, Isaïe chapitre 45 contient un exemple remarquable de la capacité que possède Jéhovah de prophétiser. L’esprit de Dieu permet à Isaïe de jeter ses regards dans des pays lointains et d’observer les événements des siècles

futurs, ce qui le pousse à décrire un épisode que seul Jéhovah, le Dieu des vraies prophéties, pouvait prédire avec autant d’exactitude. Quel est cet événement ? Quelle incidence a-t-il sur le peuple de Dieu aux jours d’Isaïe ? Quelle signification revêt-il pour nous aujourd’hui ? Examinons les paroles du prophète.

La déclaration de Jéhovah contre Babylone

3 “ Voici ce qu’a dit Jéhovah à son oint, à Cyrus, dont j’ai saisi la droite, pour soumettre devant lui des nations, afin que je détache la ceinture sur les hanches des rois ; pour ouvrir devant lui les portes à deux battants, de sorte que les portes ne seront pas fermées : ‘ Moi-même,

devant toi je marcherai, et les élévations de terrain, je les redresserai. Les portes de cuivre, je les briserai, et les barres de fer, je les abattrai. Oui, je te donnerai les trésors déposés dans les ténèbres et les trésors dissimulés dans les cachettes. ’ ” — Isaïe 45:1-3a.

4 Par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah parle à Cyrus comme s’il était vivant, alors qu’à l’époque ce dernier n’est pas encore né (Romains 4:17). Jéhovah l’établissant à l’avance pour effectuer une tâche précise, Cyrus peut être appelé l’“ oint ” de Dieu. Dirigé par Dieu, il soumettra des nations et affaiblira des rois, les rendra incapables de résister. Puis, lorsque Cyrus attaquera Babylone, Jéhovah fera en sorte que les portes restent ouvertes, ce qui les rendra aussi inutiles que si on les avait démolies. Il marchera devant Cyrus, il aplanira tous les obstacles. Au bout du compte, les troupes de Cyrus prendront la ville et s’empareront de ses “ trésors dissimulés ”, ses richesses entassées dans de sombres caveaux. Voilà ce qu’Isaïe prédit. Ses paroles se réalisent-elles ?

5 En l’an 539 avant notre ère, soit quelque 200 ans après qu’Isaïe a rédigé sa prophétie, Cyrus arrive effectivement au pied des murailles de Babylone et attaque la ville (Jérémie 51:11, 12). Mais les Babyloniens ne s’en soucient guère. Ils sont persuadés que leur ville est imprenable. Ses murailles imposantes dominent des fossés profonds remplis des eaux de l’Euphrate, qui constitue une partie du système de défense de la ville. Depuis plus d’un siècle, aucun ennemi n’a réussi à prendre Babylone d’assaut. D’ailleurs, le dirigeant qui y réside, Belshatsar, se sent tellement en sécurité qu’il festoie avec des membres de sa cour (Daniel 5:1). Cette nuit-là, la

nuit du 5 au 6 octobre, Cyrus met en œuvre une tactique géniale.

6 En amont de Babylone, les ingénieurs de Cyrus ont creusé la berge de l’Euphrate pour en détourner les eaux, si bien qu’elles ne coulent plus en direction de la ville, au sud. Le niveau de l’eau dans Babylone et autour ne tarde pas à baisser au point que les troupes de Cyrus peuvent s’engager dans le lit du fleuve et pénétrer au cœur de la ville (Isaïe 44:27 ; Jérémie 50:38). Contre toute attente, exactement comme Isaïe l’a prédit, les portes le long du fleuve sont ouvertes. Les armées de Cyrus se répandent dans Babylone, prennent le palais et tuent le roi Belshatsar (Daniel 5:30). En une seule nuit, la conquête est achevée. Babylone est tombée. La prophétie s’est accomplie à la lettre.

7 L’accomplissement précis de cette prophétie fortifie la foi des chrétiens aujourd’hui. Il leur donne une solide raison de croire que les prophéties bibliques qui ne sont pas encore réalisées sont parfaitement dignes de confiance elles aussi (2 Pierre 1:20, 21). Les adorateurs de Jéhovah savent que l’événement préfiguré par la chute de Babylone en 539 avant notre ère, la chute de “ Babylone la Grande ”, a déjà eu lieu en 1919. Et ils attendent avec impatience la destruction de cette organisation religieuse moderne, ainsi que la suppression promise du système politique dirigé par Satan, la relégation de Satan dans l’abîme, et l’instauration de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre (Révélation 18:2, 21 ; 19:19-21 ; 20:1-3, 12, 13 ; 21:1-4). Ils savent que les prophéties de Jéhovah ne sont pas des promesses en l’air, mais décrivent des événements précis à venir. La confiance des vrais chrétiens s’affermit quand ils se souviennent que la prophétie d’Isaïe relative à la chute de

Babylone se réalisa dans le moindre détail. Ils savent que Jéhovah tient toujours parole.

Pourquoi Jéhovah accordera sa faveur à Cyrus

8 Après avoir indiqué qui renversera Babylone et comment, Jéhovah explique une raison pour laquelle la victoire sera offerte à Cyrus. Il s’adresse prophétiquement à lui en ces termes : “ Afin que tu saches que je suis Jéhovah, Celui qui t’appelle par ton nom, le Dieu d’Israël. ” (Isaïe 45:3b). Il est normal que le dirigeant de la Quatrième Puissance mondiale de l’histoire biblique reconnaisse qu’il doit sa victoire la plus retentissante au soutien d’un personnage plus grand que lui : Jéhovah, le Souverain de l’univers. Cyrus doit reconnaître que celui qui l’appelle, qui le charge de mission, est Jéhovah, le Dieu d’Israël. À en croire le récit biblique, Cyrus reconnut effectivement que sa grande victoire lui avait été donnée par Jéhovah. — Ezra 1:2, 3.

9 Jéhovah explique la deuxième raison pour laquelle il permet à Cyrus de conquérir Babylone : “ À cause de mon serviteur Jacob et d’Israël, celui que j’ai choisi, je t’ai alors appelé par ton nom ; je t’ai alors donné un nom d’honneur, bien que tu ne m’aies pas connu. ” (Isaïe 45:4). La victoire de Cyrus sur Babylone change la face du monde. Elle marque la chute d’une puissance mondiale et l’ascension d’une nouvelle, et elle laisse son empreinte sur l’Histoire pendant les générations à venir. Les membres des nations d’alentour qui observent avec intérêt les événements seraient probablement étonnés d’apprendre que tout cela arrive à cause de quelques milliers d’exilés “ insignifiants ” vivant à Babylone, les

Juifs, les descendants de Jacob. Aux yeux de Jéhovah, cependant, ces survivants de l’ancienne nation d’Israël sont loin d’être insignifiants. Ils constituent son “ serviteur ”. Parmi toutes les nations de la terre, ils forment celle qu’il a ‘ choisie ’. Cyrus ne connaissait pas Jéhovah, mais Jéhovah l’utilise comme son oint pour renverser la ville qui a refusé de rendre ses captifs. Il n’entre pas dans le dessein de Dieu que le peuple qu’il a choisi languisse indéfiniment sur un sol étranger.

10 Il existe une troisième raison, encore plus importante, pour laquelle Jéhovah se sert de Cyrus pour renverser Babylone. Jéhovah déclare : “ Je suis Jéhovah, et il n’y en a pas d’autre. Moi excepté, il n’y a pas de Dieu. Je te ceindrai, bien que tu ne me connaisses nullement, afin que l’on sache depuis le soleil levant et depuis son couchant qu’il n’y a personne en dehors de moi. Je suis Jéhovah, et il n’y en a pas d’autre. ” (Isaïe 45:5, 6). La chute de la Puissance mondiale babylonienne constitue donc une démonstration que Jéhovah est réellement Dieu, une preuve pour tous que lui seul est digne de recevoir un culte. Grâce à la libération de son peuple, des humains de nombreuses nations, de l’Orient à l’Occident, reconnaîtront que Jéhovah est le seul vrai Dieu. — Malaki 1:11.

11 N’oublions pas que cette prophétie d’Isaïe fut rédigée environ 200 ans avant l’événement. En l’entendant, certains se demandèrent peut-être : ‘ Jéhovah a-t-il vraiment le pouvoir de la réaliser ? ’ L’Histoire l’atteste : la réponse est oui. Jéhovah explique du reste pourquoi il est logique de croire qu’il est en mesure d’accomplir ce qu’il dit : “ Celui qui forme la lumière et qui crée les

ténèbres, qui fait la paix et qui crée le malheur, moi, Jéhovah, je fais toutes ces choses. ” (Isaïe 45:7). Jéhovah maîtrise tout ce qui est dans la création, de la lumière aux ténèbres, et tout ce qui forme l’Histoire, de la paix au malheur. De même qu’il crée la lumière du jour et les ténèbres de la nuit, de même il fera la paix pour Israël et le malheur pour Babylone. Jéhovah possède le pouvoir de créer l’univers, et il détient le pouvoir d’accomplir ses prophéties. N’est-ce pas rassurant pour les chrétiens aujourd’hui, qui étudient assidûment sa parole prophétique ?

12 Par des phénomènes qui se produisent régulièrement dans la création, Jéhovah illustre admirablement ce qui attend les Juifs captifs : “ Ô cieux, faites tomber en gouttes d’en haut, et que les cieux nuageux ruissellent de justice. Que la terre s’ouvre, et qu’elle soit féconde de salut, et qu’elle fasse germer en même temps la justice. Moi, Jéhovah, j’ai créé cela. ” (Isaïe 45:8). Tout comme les cieux proprement dits font tomber la pluie porteuse de vie, Jéhovah fera en sorte que des influences justes issues des cieux figurés arrosent ses serviteurs. Et tout comme la terre proprement dite s’ouvre pour produire des récoltes abondantes, Jéhovah invitera la terre figurée à produire des événements conformes à son juste dessein, en particulier le salut de ses serviteurs captifs à Babylone. En 1919, Jéhovah a amené le ‘ ciel ’ et la “ terre ” à produire ce genre d’événements afin de libérer son peuple. Ce que voyant, les chrétiens d’aujourd’hui se réjouissent. Pourquoi donc ? Parce que ces événements affermissent leur foi, à eux qui attendent impatiemment l’époque où les cieux figurés, le Royaume de Dieu, procureront des

bienfaits à une terre juste. À ce moment-là, la justice et le salut provenant des cieux et de la terre figurés seront bien plus répandus qu’au temps où la Babylone antique fut renversée. Ce dernier accomplissement des paroles d’Isaïe sera incontestablement glorieux. — 2 Pierre 3:13 ; Révélation 21:1.

Les bienfaits qu’on retire à reconnaître

la souveraineté de Jéhovah

13 Après cette description de bienfaits réjouissants à venir, le ton de la prophétie change brusquement ; Isaïe proclame un double malheur : “ Malheur à qui a combattu Celui qui l’a formé, comme un tesson combat les autres tessons du sol ! L’argile dira-t-elle à celui qui lui donne forme : ‘ Que fais-tu ? ’ Et ton œuvre dira-t-elle : ‘ Il n’a pas de mains ’ ? Malheur à qui dit à un père : ‘ De quoi deviens-tu père ? ’ et à la femme : ‘ Par quoi es-tu dans les douleurs ? ’ ” (Isaïe 45:9, 10). Apparemment, les fils d’Israël contestent ce que Jéhovah prédit. Peut-être ne croient-ils pas que Jéhovah permettra l’exil de ses serviteurs. Ou peut-être trouvent-ils à redire à ce qu’Israël soit libéré par le roi d’une nation païenne plutôt que par un roi de la maison de David. Quoi qu’il en soit, pour montrer l’absurdité de leurs objections, Isaïe compare ceux qui les formulent à des mottes d’argile et à des débris de poterie jetés au rebut et qui pourtant osent mettre en question la sagesse de leur auteur. L’objet que le potier a formé prétend que celui-ci n’a pas de mains ni le pouvoir de donner forme. Quelle sottise ! Les contestataires ressemblent à des enfants qui se permettent de critiquer l’autorité de leurs parents.

14 Isaïe transmet la réponse de Jéhovah à ces contestataires : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah, le Saint d’Israël et Celui qui l’a formé : ‘ Questionnez-moi sur les choses qui viennent à propos de mes fils ; et à propos de l’action de mes mains, vous me donnerez ordre. Moi, j’ai fait la terre et créé l’homme sur elle. Moi — ce sont mes mains qui ont étendu les cieux, et j’ai donné ordre à toute l’armée qu’ils sont. Moi, j’ai suscité quelqu’un avec justice, et je redresserai toutes ses voies. C’est lui qui bâtira ma ville, et il laissera partir ceux des miens qui sont en exil, non pas pour un prix ni pour un pot-de-vin ’, a dit Jéhovah des armées. ” — Isaïe 45:11-13.

15 En disant que Jéhovah est “ le Saint ”, ce passage souligne sa sainteté. En le qualifiant de “ Celui qui l’a formé ”, il met en évidence son droit, en qualité de Créateur, de décider de la tournure des événements. Jéhovah est en mesure d’informer les fils d’Israël de choses à venir et de prendre soin de l’œuvre de ses mains, ses serviteurs. Une nouvelle fois, on voit le rapport entre les principes qui président à la création et à la révélation. Étant le Créateur de tout l’univers, Jéhovah est en droit de diriger les événements de la manière qu’il décide (1 Chroniques 29:11, 12). En l’occurrence, le Maître Souverain a décidé de susciter Cyrus, un païen, pour libérer Israël. La venue de Cyrus, bien qu’elle soit encore à venir, est aussi certaine que l’existence du ciel et de la terre. Quel fils d’Israël osera donc critiquer le Père, “ Jéhovah des armées ” ?

16 Ces versets d’Isaïe renferment une autre raison pour les serviteurs de Dieu de se soumettre à lui. Ses décisions sont toujours pour leur plus grand bien (Job 36:3). Il a édicté des lois pour le

profit de ses serviteurs (Isaïe 48:17). Les Juifs de l’époque de Cyrus qui acceptent la souveraineté de Jéhovah constatent que c’est vrai. Cyrus, qui agit conformément à la justice divine, les renvoie de Babylone chez eux afin qu’ils rebâtissent le temple (Ezra 6:3-5). Pareillement de nos jours, ceux qui appliquent les lois de Dieu dans leur vie quotidienne et qui se soumettent à sa souveraineté en retirent des bienfaits. — Psaumes 1:1-3 ; 19:7 ; 119:105 ; Jean 8:31, 32.

Des bienfaits pour d’autres nations

17 Israël ne sera pas la seule nation à bénéficier de la chute de Babylone. Isaïe déclare : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah : ‘ Les travailleurs non rétribués de l’Égypte, les marchands de l’Éthiopie et les Sabéens, hommes de haute taille, passeront chez toi, et ils t’appartiendront. Derrière toi ils marcheront ; ils passeront chargés d’entraves, et devant toi ils se prosterneront. Ils te prieront, disant : “ Oui, Dieu est en union avec toi, et il n’y en a pas d’autre ; il n’y a pas d’autre Dieu. ” ’ ” (Isaïe 45:14). Aux jours de Moïse, “ un peuple mêlé, immense ”, de non-Israélites accompagna les Israélites lorsqu’ils sortirent d’Égypte (Exode 12:37, 38). De la même manière, des étrangers accompagneront les exilés juifs qui rentreront de Babylone. Ces non-Juifs ne seront pas forcés à partir ; ils “ passeront ” volontairement. Quand il dit : “ Devant toi ils se prosterneront ” et : “ Ils te prieront ”, Jéhovah indique que ces étrangers se soumettront à Israël et lui feront allégeance de leur plein gré. Ils porteront des entraves, mais volontairement, en ce sens qu’ils seront disposés à servir le peuple de l’alliance de Dieu, à qui ils diront : “ Dieu est en union avec toi. ” Ils adoreront Jéhovah

en tant que prosélytes, en respectant l’alliance conclue avec Israël. — Isaïe 56:6.

18 Depuis 1919, année où “ l’Israël de Dieu ” a été libéré de la captivité spirituelle, les paroles d’Isaïe ont un accomplissement plus grand qu’à l’époque de Cyrus. Des millions d’humains dans le monde entier se montrent disposés à servir Jéhovah (Galates 6:16 ; Zekaria 8:23). Comme “ les travailleurs ” et “ les marchands ” mentionnés par Isaïe, ils offrent joyeusement leur force physique et leurs ressources financières pour soutenir le vrai culte (Matthieu 25:34-40 ; Marc 12:30). Ils se vouent à Dieu et marchent dans ses sentiers ; ils deviennent avec joie ses esclaves (Luc 9:23). Ils n’adorent que Jéhovah et retirent des bienfaits à coopérer avec “ l’esclave fidèle et avisé ” de Jéhovah, qui entretient avec Dieu une relation d’alliance particulière (Matthieu 24:45-47 ; 26:28 ; Hébreux 8:8-13). Bien que n’étant pas partie prenante de cette alliance, ces “ travailleurs ” et ces “ marchands ” en tirent profit et obéissent aux lois qui l’accompagnent ; ils proclament avec hardiesse : “ Il n’y a pas d’autre Dieu. ” N’est-il pas enthousiasmant de voir aujourd’hui de nos yeux l’accroissement phénoménal du nombre des partisans volontaires du vrai culte ? — Isaïe 60:22.

19 Après avoir révélé que des gens des nations embrasseront le culte de Jéhovah, le prophète s’exclame : “ Vraiment, tu es un Dieu qui te tiens caché, le Dieu d’Israël, un Sauveur. ” (Isaïe 45:15). S’il se retient actuellement de manifester sa puissance, dans l’avenir Jéhovah ne se cachera plus. Il montrera qu’il est le Dieu d’Israël, le Sauveur de son peuple. Mais il ne sera pas le Sauveur de ceux qui mettent leur

confiance dans les idoles. Isaïe dit à propos de ceux-là : “ À coup sûr, ils seront honteux et humiliés, eux tous. Ils devront marcher ensemble dans l’humiliation, les fabricants de formes, ou idoles. ” (Isaïe 45:16). Leur humiliation ne consistera pas en un simple sentiment passager de honte. Elle sera synonyme de mort, l’opposé de ce que Jéhovah promet ensuite à Israël.

20 “ Quant à Israël, oui il sera sauvé en union avec Jéhovah — d’un salut pour des temps indéfinis. Vous ne serez pas honteux, et vous ne serez pas non plus humiliés, et cela pour les temps indéfinis de l’éternité. ” (Isaïe 45:17). Jéhovah promet le salut éternel à Israël, mais à une condition. Il doit rester “ en union avec Jéhovah ”. Quand elle brisera cette union en n’acceptant pas Jésus comme le Messie, la nation perdra la perspective du “ salut pour des temps indéfinis ”. Néanmoins, quelques Israélites exerceront la foi en Jésus ; ceux-là deviendront le noyau de “ l’Israël de Dieu ”, qui prendra la place de l’Israël selon la chair (Matthieu 21:43 ; Galates 3:28, 29 ; 1 Pierre 2:9). L’Israël spirituel ne sera jamais humilié. Il sera introduit dans “ une alliance éternelle ”. — Hébreux 13:20.

Création et révélation : Jéhovah est digne de confiance

21 Les Juifs peuvent-ils croire en la promesse de salut éternel d’Israël faite par Jéhovah ? Isaïe répond : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah, le Créateur des cieux, Lui, le vrai Dieu, Celui qui a formé la terre et qui l’a faite, Lui, Celui qui l’a solidement établie, qui ne l’a pas créée tout simplement pour rien, qui l’a formée pour être habitée : ‘ Je suis Jéhovah, et il n’y en a pas d’autre. Je n’ai pas parlé dans une

cachette, dans un lieu obscur de la terre ; je n’ai pas non plus dit à la semence de Jacob : “ Cherchez-moi tout simplement pour rien. ” Je suis Jéhovah, qui dit ce qui est juste, qui révèle ce qui est droit. ’ ” (Isaïe 45:18, 19). Pour la quatrième et dernière fois dans ce chapitre, Isaïe commence un passage prophétique important par la phrase : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah. ” (Isaïe 45:1, 11, 14). Or, que dit Jéhovah ? Qu’en ce qui concerne la création comme la révélation, il est digne de confiance. Il ne créa pas la terre “ tout simplement pour rien ”. Il ne demande pas non plus à son peuple, Israël, de le chercher “ tout simplement pour rien ”. De même que le dessein de Dieu à l’égard de la terre sera mené à bien, de même le dessein de Dieu concernant le peuple qu’il a choisi s’accomplira. À l’inverse des déclarations obscures des serviteurs de faux dieux, les paroles de Jéhovah sont prononcées publiquement. Ses paroles sont justes et elles se réaliseront. Ceux qui le servent ne le serviront pas en vain.

22 Pour les serviteurs de Dieu en exil à Babylone, ces paroles renferment l’assurance que la Terre promise ne restera pas en désolation. Elle sera de nouveau habitée. Et les promesses que Jéhovah leur fait se réalisent. Par extension, les paroles d’Isaïe donnent aux serviteurs de Dieu aujourd’hui l’assurance que la terre ne finira pas en ruines désolées, ravagée par le feu, ce que croient certains, ou détruite par des bombes atomiques, ce que craignent d’autres. Dieu prévoit que la terre demeure éternellement, parée d’une beauté paradisiaque et peuplée d’habitants justes (Psaumes 37:11, 29 ; 115:16 ; Matthieu 6:9, 10 ; Révélation 21:3, 4). Oui, comme dans le cas

d’Israël, les paroles de Jéhovah s’avéreront dignes de foi.

Jéhovah fait miséricorde

23 Les paroles suivantes de Jéhovah insistent sur le salut d’Israël. “ Rassemblez-vous et venez. Approchez-vous ensemble, rescapés des nations ! Ils n’ont pas acquis de connaissance, ceux qui portent le bois de leur image sculptée, et ceux-là non plus qui prient un dieu qui ne peut sauver. Faites votre rapport et présentez vos arguments. Oui, qu’ils se consultent dans une étroite union. Qui a fait entendre cela dès les temps anciens ? Qui l’a révélé dès cette époque-là ? N’est-ce pas moi, Jéhovah, en dehors de qui il n’y a pas d’autre Dieu ? — un Dieu juste et un Sauveur il n’y en a aucun, excepté moi. ” (Isaïe 45:20, 21). Jéhovah invite les “ rescapés ” à comparer leur salut avec ce qui arrive aux adorateurs d’idoles (Deutéronome 30:3 ; Jérémie 29:14 ; 50:28). Étant donné qu’ils prient et servent des dieux impuissants, incapables de les sauver, les idolâtres “ n’ont pas acquis de connaissance ”. Leur culte est vain ; il est tout simplement pour rien. Ceux qui adorent Jéhovah, en revanche, constatent qu’il a le pouvoir de faire survenir des événements qu’il a prédits “ dès les temps anciens ”, notamment le salut de son peuple exilé à Babylone. Ce pouvoir et cette prescience distinguent Jéhovah de tous les autres dieux. Incontestablement, il est “ un Dieu juste et un Sauveur ”.

“ Le salut, nous le devons à notre Dieu ”

24 La miséricorde de Jéhovah l’incite à lancer l’invitation suivante : “ Tournez-vous vers moi et soyez sauvés, vous tous qui êtes aux extrémités de la

terre, car je suis Dieu, et il n’y en a pas d’autre. J’ai juré par moi-même — de ma bouche même est sortie la parole avec justice, si bien qu’elle ne reviendra pas — que devant moi tout genou pliera, toute langue jurera, en disant : ‘ Oui, en Jéhovah il y a pleine justice et force. Vers lui viendront vraiment tous ceux qui s’échauffent contre lui et ils seront honteux. En Jéhovah aura raison et se glorifiera toute la semence d’Israël. ’ ” — Isaïe 45:22-25.

25 Jéhovah promet à Israël qu’il sauvera, parmi ceux qui résident à Babylone, ceux qui se tournent vers lui. Il est impossible que sa prophétie ne se réalise pas, puisque Jéhovah a et le désir et la capacité de sauver ses serviteurs (Isaïe 55:11). Les paroles de Dieu sont, en elles-mêmes, dignes de confiance, mais elles le sont d’autant plus quand Jéhovah les confirme par un serment (Hébreux 6:13). Légitimement, il exige des humains qui désirent sa faveur soumission (“ tout genou pliera ”) et engagement (“ toute langue jurera ”). Les Israélites qui persévèrent dans le culte de Jéhovah seront sauvés. Ils pourront se glorifier de ce que Jéhovah fera pour eux. — 2 Corinthiens 10:17.

26 Néanmoins, Dieu n’invite pas que les exilés de la Babylone antique à se tourner vers lui (Actes 14:14, 15 ; 15:19 ; 1 Timothée 2:3, 4). Cette invitation tient toujours, et “ une grande foule [...] de toutes nations ” y répond et proclame : “ Le salut, nous le devons à notre Dieu [...] et à l’Agneau [Jésus]. ” (Révélation 7:9, 10 ; 15:4). Chaque année, des centaines de milliers de nouveaux viennent grossir la grande foule en se

tournant vers Dieu, en reconnaissant sans réserve sa souveraineté et en professant publiquement qu’ils lui font allégeance. De plus, ils soutiennent fidèlement l’Israël spirituel, “ la semence d’Abraham ”. (Galates 3:29.) Ils expriment leur amour pour la domination juste de Jéhovah en proclamant dans le monde entier : “ Oui, en Jéhovah il y a pleine justice et force. ” [Note : La

Traduction du monde nouveau emploie l’expression “ pleine justice ” parce que le texte hébreu contient le mot “ justice ” au pluriel. Le pluriel exprime ici le haut degré de la justice de

Jéhovah.] Dans sa lettre aux Romains, l’apôtre Paul cita Isaïe 45:23 dans les termes de la Septante pour montrer qu’au bout du compte toute personne vivante reconnaîtra la souveraineté de Dieu et louera son nom perpétuellement. — Romains 14:11 ; Philippiens 2:9-11 ; Révélation 21:22-27.

27 Pourquoi les membres de la grande foule peuvent-ils être sûrs qu’en se tournant vers Dieu ils obtiendront le salut ? Parce que les promesses de Jéhovah sont dignes de foi, comme le montrent indiscutablement les paroles prophétiques contenues en Isaïe chapitre 45. De même que Jéhovah avait la puissance et la sagesse nécessaires pour créer les cieux et la terre, de même il a la puissance et la sagesse nécessaires pour réaliser ses prophéties. Et de même qu’il fit s’accomplir la prophétie concernant Cyrus, de même il accomplira toutes les autres prophéties bibliques qui ne sont pas encore réalisées. Les adorateurs de Jéhovah peuvent donc avoir confiance que bientôt il prouvera de nouveau qu’il est “ un Dieu juste et un Sauveur ”.

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*** ip-2 chap. 7 p. 93-104 ***

Revenez au culte de Jéhovah

Isaïe 46:1-13

Quand ils seront en exil à Babylone, les Israélites seront entourés par le faux culte. Déjà aux jours d’Isaïe, alors que le peuple de Jéhovah vit toujours dans son pays, où s’élève le temple et officie la prêtrise, bien des membres de la nation vouée à Dieu ont succombé à l’idolâtrie. Il est par conséquent indispensable de les préparer, de façon qu’ils ne soient pas impressionnés par les faux dieux de Babylone ni tentés de les servir. C’est pourquoi Isaïe déclare prophétiquement au sujet de deux des principaux dieux babyloniens : “ Bel s’est courbé, Nebo penche ; oui, leurs idoles sont pour les bêtes sauvages et pour les animaux domestiques, leurs charges, des bagages, un fardeau pour les animaux fatigués. ” (Isaïe 46:1). Bel est le dieu principal des Chaldéens. Nebo est vénéré en tant que dieu de la sagesse et du savoir. Le respect que beaucoup témoignent à ces deux divinités ressort du fait que leurs noms entrent dans la composition de noms propres babyloniens : Belshatsar, Nabopolassar, Neboukadnetsar et Nebouzaradân, pour n’en citer que quelques-uns.

2 Isaïe déclare que Bel “ s’est courbé ” et que Nebo “ penche ”. Ces faux dieux seront jetés à bas. Lorsque Jéhovah exécutera ses jugements contre Babylone, ils seront incapables de venir au secours de leurs adorateurs. Ils ne seront même pas capables de se sauver eux-mêmes. Bel et Nebo ne seront plus transportés avec honneur dans des processions, par exemple lors de la fête babylonienne du Nouvel An.

Ils seront au contraire traînés comme de vulgaires bagages par ceux qui les adorent. La louange et l’adoration qu’on leur voue céderont la place à la dérision et au mépris.

3 Quel choc pour les Babyloniens d’apprendre que leurs chères idoles ne sont qu’un fardeau bon à être tiré par des bêtes fatiguées ! Pareillement aujourd’hui, les dieux du monde, c’est-à-dire les choses dans lesquelles les gens placent leur confiance, pour lesquelles ils dépensent leur énergie, et quelquefois donnent leur vie, ces dieux ne sont qu’illusoires. La richesse, l’armement, les plaisirs, les dirigeants, la patrie ou ses symboles, et bien d’autres choses sont devenus des objets de dévotion. L’inutilité de ces dieux sera révélée au temps fixé par Jéhovah. — Daniel 11:38 ; Matthieu 6:24 ; Actes 12:22 ; Philippiens 3:19 ; Colossiens 3:5 ; Révélation 13:14, 15.

4 La prophétie souligne encore l’impuissance totale des dieux de Babylone : “ Oui, ils pencheront ; oui, ils se courberont tous pareillement ; ils ne peuvent pas faire échapper le fardeau, mais leur âme s’en ira bel et bien en captivité. ” (Isaïe 46:2). Les dieux de Babylone semblent ‘ pencher ’ et ‘ se courber ’, comme s’ils avaient été blessés au combat ou s’ils étaient décrépits par l’âge. Ils sont incapables ne serait-ce que d’alléger le fardeau des humbles bêtes qui les portent ou de les faire s’échapper. Le peuple de l’alliance de Jéhovah, même s’il est captif à Babylone, doit-il donc un tant soit peu les honorer ? Certainement pas ! De manière identique, les serviteurs oints de Jéhovah, même lorsqu’ils étaient en captivité spirituelle, n’ont pas honoré les faux dieux de “ Babylone la Grande ”, qui ont été incapables d’empêcher sa

chute en 1919 et qui seront incapables de la sauver du malheur lors de la “ grande tribulation ”. — Révélation 18:2, 21 ; Matthieu 24:21.

5 Les vrais chrétiens d’aujourd’hui ne se prosternent devant aucune sorte d’idole (1 Jean 5:21). Les crucifix, chapelets et images de saints ne rendent pas le Créateur plus accessible. Ils ne peuvent intercéder en notre faveur. Au Ier siècle, Jésus enseigna à ses disciples la bonne façon d’adorer Dieu quand il dit : “ Je suis le chemin, et la vérité, et la vie. Personne ne vient vers le Père sinon par moi. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. ” — Jean 14:6, 14.

“ Portés depuis la matrice ”

6 Après avoir montré l’inutilité de

rendre un culte aux idoles de Babylone, Jéhovah dit à ses serviteurs : “ Écoutez-moi, ô maison de Jacob, et vous, tous ceux qui restent de la maison d’Israël, vous qui êtes transportés par moi depuis le ventre, qui êtes portés depuis la matrice ! ” (Isaïe 46:3). Quelle différence entre Jéhovah et les images taillées de Babylone ! Les dieux de Babylone ne peuvent rien faire pour leurs adorateurs. S’ils doivent se déplacer, il faut qu’une bête de somme les porte. En revanche, Jéhovah porte ses serviteurs. Il les soutient “ depuis la matrice ”, depuis le moment où la nation a été formée. Les bons souvenirs des épisodes où Jéhovah les a portés devraient encourager les Juifs à rejeter l’idolâtrie et à mettre leur confiance en lui, leur Père et leur Ami.

7 Jéhovah prononce d’autres paroles tendres à l’adresse de son peuple : “ Jusqu’à votre vieillesse je suis le Même ; et jusqu’à vos cheveux gris, moi je continuerai à soutenir. Oui,

moi j’agirai pour que moi je porte et pour que moi je soutienne et fasse échapper. ” (Isaïe 46:4). Le soin que Jéhovah prend de ses serviteurs surpasse celui des parents les plus attentionnés. À mesure que les enfants grandissent, les parents se sentent en général de moins en moins responsables d’eux. Quand les parents vieillissent, souvent ce sont les enfants qui s’occupent d’eux. Il n’en va jamais ainsi de Jéhovah. Jamais il ne cesse de prendre soin de ses enfants humains, même dans leur vieillesse. Les adorateurs de Dieu d’aujourd’hui ont confiance en leur Créateur et l’aiment, et ils trouvent une grande consolation dans ces paroles de la prophétie d’Isaïe. Ils n’ont pas à s’inquiéter des derniers jours ou des dernières années qu’ils doivent passer dans le présent système de choses. Jéhovah promet de ‘ continuer à soutenir ’ ceux qui sont avancés en âge en leur donnant la force d’endurer et de rester fidèles. Il les portera, les fortifiera et les fera échapper. — Hébreux 6:10.

Prenons garde aux idoles modernes

8 Imaginez la déception qui attend les Babyloniens confiants en leurs idoles le jour où elles s’avéreront parfaitement inutiles. Israël doit-il croire que ces dieux sont comparables à Jéhovah ? Évidemment non. Jéhovah demande à bon droit : “ À qui m’assimilerez-vous, ou me rendrez-vous égal, ou me comparerez-vous, pour que nous nous ressemblions ? ” (Isaïe 46:5). Ils sont inexcusables, les compatriotes d’Isaïe qui se sont tournés vers le culte de statues muettes, impuissantes et sans vie. Quelle sottise pour une nation qui connaît Jéhovah de se fier à des images sans vie, sans défense, fabriquées par des mains humaines !

9 Rendez-vous compte de la stupidité du raisonnement tenu par les idolâtres. La prophétie poursuit : “ Il y a ceux qui prodiguent l’or de la bourse, et ils pèsent l’argent au fléau. Ils prennent à gages un ouvrier en métaux, et il en fait un dieu. Ils se prosternent, oui ils s’inclinent. ” (Isaïe 46:6). Comme si une idole coûteuse détenait un plus grand pouvoir salvateur qu’une idole en bois, les adorateurs ne lésinent pas sur les moyens lorsqu’ils fabriquent une divinité. Néanmoins, quel que soit le soin apporté à sa fabrication ou la valeur des matériaux qui la composent, une idole sans vie reste une idole sans vie, rien de plus.

10 La prophétie insiste encore sur la sottise du culte des idoles : “ Ils le portent sur l’épaule, ils le soutiennent et le déposent à sa place pour qu’il reste immobile. Il ne bouge pas de l’endroit où il se tient. On crie vers lui, mais il ne répond pas ; il ne vous sauve pas de votre détresse. ” (Isaïe 46:7). N’est-il pas ridicule de prier une image qui ne peut ni entendre ni agir ? Le psalmiste décrit avec réalisme l’inutilité de tels objets de culte : “ Leurs idoles sont de l’argent et de l’or, l’œuvre des mains de l’homme tiré du sol. Elles ont une bouche, mais elles ne parlent pas ; elles ont des yeux, mais elles ne voient pas ; elles ont des oreilles, mais elles n’entendent pas. Elles ont un nez, mais elles ne sentent pas. Des mains sont leurs, mais elles ne peuvent toucher. Des pieds sont leurs, mais elles ne peuvent marcher ; elles n’émettent aucun son de leur gosier. Ceux qui les font deviendront comme elles, tous ceux qui mettent leur confiance en elles. ” — Psaume 115:4-8.

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‘ Ressaisissez-vous ’

11 Après avoir démontré la futilité du culte des idoles, Jéhovah énumère à ses serviteurs des raisons de le servir : “ Souvenez-vous de ceci, afin de vous ressaisir. Prenez-le à cœur, transgresseurs ! Souvenez-vous des premières choses d’autrefois, que je suis le Divin et qu’il n’y a pas d’autre Dieu ni personne qui soit comme moi. ” (Isaïe 46:8, 9). Ceux qui hésitent entre le vrai culte et l’idolâtrie devraient songer à l’Histoire. Ils devraient se rappeler les choses que Jéhovah a faites. Cela les aidera à se ressaisir et à bien agir. Cela les aidera à revenir au culte de Jéhovah.

12 Cet encouragement est toujours d’actualité. Au même titre que les Israélites, les chrétiens sincères doivent lutter contre les tentations et contre leurs imperfections (Romains 7:21-24). De plus, ils sont engagés dans une bataille spirituelle avec un ennemi invisible, mais éminemment puissant. L’apôtre Paul déclare : “ Nous avons à lutter, non pas contre le sang et la chair, mais contre les gouvernements, contre les autorités, contre les maîtres mondiaux de ces ténèbres, contre les forces spirituelles méchantes dans les lieux célestes. ” — Éphésiens 6:12.

13 Satan et ses démons ne reculeront devant rien pour détourner les chrétiens du vrai culte. S’ils veulent remporter la victoire, les chrétiens doivent suivre le conseil de Jéhovah : ils doivent se ressaisir. De quelle manière ? L’apôtre Paul l’explique : “ Revêtez l’armure complète de Dieu pour que vous puissiez tenir ferme contre les manœuvres du Diable. ” Jéhovah n’envoie pas ses serviteurs au combat mal équipés. Leur armure spirituelle comprend ‘ le grand bouclier de la foi,

avec lequel ils pourront éteindre tous les projectiles enflammés du méchant ’. (Éphésiens 6:11, 16.) Les Israélites transgressèrent les lois divines parce qu’ils ne profitèrent pas des dispositions spirituelles prises pour eux par Jéhovah. S’ils avaient réfléchi aux actes de puissance opérés maintes fois par Jéhovah en leur faveur, jamais ils ne se seraient tournés vers le culte répugnant des idoles. Tirons leçon de leur exemple : soyons déterminés à ne jamais faiblir dans le combat pour faire ce qui est droit. — 1 Corinthiens 10:11.

14 Jéhovah est “ Celui qui dès le commencement révèle la conclusion, et dès les temps anciens les choses qui n’ont pas été faites ; Celui qui dit : ‘ Mon conseil tiendra, et tout ce qui est mon plaisir, je le ferai. ’ ” (Isaïe 46:10). Quel dieu soutient la comparaison avec Jéhovah sous ce rapport ? La capacité de prédire l’avenir est une preuve remarquable que le Créateur est réellement Dieu. Cependant, la prescience ne suffit pas à assurer la réalisation de choses prédites. La déclaration “ mon conseil tiendra ” souligne que le dessein établi de Dieu est immuable. Puisque Jéhovah possède un pouvoir illimité, rien dans l’univers ne peut l’empêcher d’accomplir sa volonté (Daniel 4:35). Par conséquent, nous pouvons être certains que toutes les prophéties qui ne sont pas encore réalisées le seront au moment voulu par Dieu. — Isaïe 55:11.

15 La prophétie d’Isaïe cite ensuite un exemple frappant de la capacité de Jéhovah de prédire des événements, puis de provoquer l’accomplissement de ses paroles : “ Celui qui appelle du levant un oiseau de proie, d’un pays lointain l’homme pour exécuter mon conseil. Oui, je l’ai dit ; je le ferai aussi arriver. Je l’ai formé, je vais

aussi le faire. ” (Isaïe 46:11). Étant “ Celui qui dès le commencement révèle la conclusion ”, Jéhovah Dieu dirigera les affaires humaines de manière à exécuter son conseil. Il appellera Cyrus “ du levant ”, la Perse, en Orient, où se trouvera la capitale de prédilection de ce dernier, Pasargades. Cyrus ressemblera à “ un oiseau de proie ” : il fondra soudainement et contre toute attente sur Babylone.

16 La prédiction de Jéhovah concernant Babylone est certaine, ce que confirment les paroles “ je l’ai dit ; je le ferai aussi arriver ”. Si l’homme imparfait énonce facilement des promesses irréfléchies, le Créateur, quant à lui, ne manque jamais de tenir parole. Jéhovah étant le Dieu “ qui ne peut mentir ”, nous pouvons être sûrs que s’il l’a “ formé ” il va “ aussi le faire ”. — Tite 1:2.

Des cœurs qui manquent de foi

17 De nouveau, Jéhovah tourne prophétiquement son attention vers les Babyloniens ; il dit : “ Écoutez-moi, vous les puissants de cœur, vous qui êtes éloignés de la justice ! ” (Isaïe 46:12). L’expression “ les puissants de cœur ” désigne les hommes qui sont obstinés, les opposants invétérés à la volonté de Dieu. Il est indubitable que les Babyloniens sont éloignés de Dieu. Leur haine pour Jéhovah et pour ses serviteurs les pousse à détruire Jérusalem et son temple, et à emmener ses habitants en exil.

18 Aujourd’hui, ceux dont le cœur sceptique ne croit pas refusent obstinément d’écouter le message du Royaume, qui est prêché dans toute la terre habitée (Matthieu 24:14). Ils ne veulent pas reconnaître que Jéhovah est le Souverain légitime (Psaume 83:18 ; Révélation 4:11). Le cœur ‘ éloigné de la

justice ’, ils résistent à sa volonté et s’y opposent (2 Timothée 3:1-5). Comme les Babyloniens, ils refusent d’écouter Jéhovah.

Le salut de Dieu ne tardera pas

19 Les derniers mots d’Isaïe chapitre 46 mettent en évidence divers aspects de la personnalité de Jéhovah : “ J’ai fait approcher ma justice. Elle n’est pas loin, et mon salut ne tardera pas. Oui, je donnerai le salut dans Sion, à Israël ma beauté. ” (Isaïe 46:13). La libération d’Israël par Dieu sera un acte de justice. Il ne laissera pas son peuple croupir en exil. Le salut de Sion surviendra au bon moment ; il “ ne tardera pas ”. Après leur libération de captivité, les Israélites deviendront un spectacle pour les nations d’alentour. La délivrance de sa nation par Jéhovah rendra témoignage à sa puissance salvatrice. L’inutilité des dieux babyloniens Bel et Nebo émergera au grand jour ; leur impuissance sera mise à nu. — Voir 1 Rois 18:39, 40.

20 En 1919, Jéhovah a fait en sorte que ses serviteurs soient libérés de la captivité spirituelle. Il n’a pas tardé. Cet événement, de même que les

événements survenus dans l’Antiquité lors de la chute de Babylone devant Cyrus, nous encourage aujourd’hui. Jéhovah a promis de mettre fin à l’actuel système de choses, y compris à son faux culte (Révélation 19:1, 2, 17-21). S’ils considèrent les choses d’un point de vue humain, des chrétiens peuvent avoir le sentiment que leur salut tarde. Toutefois, en exerçant sa patience jusqu’au moment où il a prévu de tenir sa promesse, Jéhovah accomplit vraiment un acte de justice. Car “ il ne veut pas que qui que ce soit périsse, mais il veut que tous parviennent à la repentance ”. (2 Pierre 3:9.) Soyons donc convaincus que, tout comme à l’époque de l’Israël antique, le “ salut ne tardera pas ”. En réalité, à mesure que le jour du salut approche, Jéhovah continue avec amour de lancer son invitation : “ Recherchez Jéhovah pendant qu’on peut le trouver. Appelez-le pendant qu’il est proche. Que le méchant quitte sa voie et l’homme malfaisant ses pensées ; qu’il revienne vers Jéhovah, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, car il pardonnera largement. ” — Isaïe 55:6, 7.

*** ip-2 chap. 8 p. 105-119 ***

La fausse religion : vision anticipée de sa fin retentissante

Isaïe 47:1-15

“ La religion regagne du terrain ”, révélait un article du New York Times Magazine. Cet article expliquait que la religion semble avoir toujours une emprise tenace sur le cœur et l’esprit de millions de gens. Du coup, peut-être est-il difficile de croire en la proximité d’un

changement radical dans le climat religieux mondial. Pourtant, le 47e chapitre d’Isaïe annonce un tel changement.

2 Les paroles d’Isaïe se réalisèrent il y a 2 500 ans. Néanmoins, celles que renferme Isaïe 47:8 sont citées dans le livre de la Révélation où elles s’appliquent à l’avenir. La Bible prédit dans ce livre la fin de l’organisation comparée à une prostituée qui est appelée “ Babylone la Grande ”, l’empire universel de la fausse religion

(Révélation 16:19). Il est approprié d’appeler “ Babylone ” les fausses religions du monde, car c’est dans la Babylone antique que la fausse religion prit naissance. De là, elle se répandit aux quatre coins du monde (Genèse 11:1-9). Les doctrines qui virent le jour à Babylone, par exemple l’immortalité de l’âme, l’enfer de feu et le culte de triades de divinités, se retrouvent dans presque toutes les religions, y compris dans la chrétienté. [Note : Pour plus de

renseignements sur le développement des fausses doctrines, voir le livre L’humanité à la recherche de Dieu, publié par les Témoins de

Jéhovah.] La prophétie d’Isaïe jette-t-elle quelque lumière sur l’avenir de la religion ?

Babylone descend jusqu’à la poussière

3 Écoutez cette déclaration passionnante de Dieu : “ Descends et assieds-toi dans la poussière, ô vierge, fille de Babylone ! Assieds-toi à terre, là où il n’y a pas de trône, ô fille des Chaldéens ! Car il ne t’arrivera plus d’être appelée délicate et raffinée. ” (Isaïe 47:1). Depuis des années, Babylone siège sur un trône en puissance mondiale dominante. Elle est “ la parure des royaumes ”, un centre religieux, commercial et militaire florissant (Isaïe 13:19). À son apogée, elle étend son empire jusqu’à la frontière de l’Égypte, au sud. Et lorsqu’elle prend Jérusalem en 607 avant notre ère, on croirait que Dieu lui-même est incapable d’arrêter ses conquêtes. Elle se considère en conséquence comme une ‘ fille vierge ’ qui ne subira jamais d’invasion étrangère [Note : En hébreu,

l’expression “ vierge, fille de Babylone ”, est un idiotisme qui désigne Babylone ou ses habitants. Elle est “ vierge ” en ce sens qu’elle n’a pas été pillée par un conquérant depuis qu’elle est

puissance mondiale.].

4 Cependant, cette “ vierge ” hautaine sera chassée de son trône où elle règne en puissance mondiale incontestée, et elle sera obligée à ‘ s’asseoir dans la poussière ’ en signe d’humiliation (Isaïe 26:5). Elle ne sera plus tenue pour “ délicate et raffinée ”, comme une reine gâtée. C’est pourquoi Jéhovah donne cet ordre : “ Prends un moulin à bras et mouds la farine. Découvre ton voile. Enlève la traîne. Découvre la jambe. Traverse les fleuves. ” (Isaïe 47:2). Babylone, qui a réduit toute la nation de Juda à l’esclavage, sera traitée à son tour en esclave. Les Mèdes et les Perses, qui la renverseront de sa position de force, l’obligeront à effectuer pour eux un travail humiliant.

5 C’est ainsi que seront enlevés à Babylone ‘ son voile et sa traîne ’ : elle perdra tout vestige de sa grandeur et de sa dignité passées. “ Traverse les fleuves ”, lui ordonneront ses chefs de corvée. Peut-être commandera-t-on littéralement à des Babyloniens d’effectuer des travaux extérieurs d’esclaves. À moins que la prophétie ne signifie qu’on fera franchir des fleuves à certains pour les emmener en exil. Quoi qu’il en soit, Babylone ne voyagera plus en grand apparat, en reine qu’on fait traverser un cours d’eau sur une chaise à porteurs ou un chariot. Elle ressemblera au contraire à une esclave obligée, pour passer un fleuve, d’oublier sa pudeur en soulevant sa robe et en montrant ses jambes. Quelle humiliation !

6 Jéhovah poursuit sa raillerie : “ Tu dois découvrir ta nudité. Il faut en outre qu’on voie ton opprobre. La vengeance, voilà ce que j’exercerai, et je ne rencontrerai pas d’homme aimablement. ” (Isaïe 47:3) [Note :

L’expression hébraïque rendue par “ je ne rencontrerai pas d’homme aimablement ” est,

pour reprendre les propos de biblistes, “ une phrase extrêmement difficile ” à traduire. La Traduction du monde nouveau ajoute l’adverbe “ aimablement ” afin d’évoquer l’idée qu’aucune personne extérieure ne serait autorisée à venir au secours de Babylone. Une autre traduction rend ainsi en note ce membre de phrase : “ Je

n’accepterai l’intercession de personne.]. Babylone subira donc la honte et le déshonneur. La méchanceté et la cruauté avec lesquelles elle aura traité les serviteurs de Dieu seront révélées au grand jour. Aucun humain ne peut conjurer la vengeance de Dieu.

7 Après y avoir été captifs pendant 70 ans, les serviteurs de Dieu se réjouiront beaucoup de la chute de la puissante Babylone. Ils crieront : “ Il y a Quelqu’un qui nous rachète. Jéhovah des armées est son nom, le Saint d’Israël. ” (Isaïe 47:4). Sous la Loi mosaïque, si un Israélite se vendait en esclavage afin de payer ses dettes, un racheteur (un parent par le sang) pouvait le racheter de l’esclavage (Lévitique 25:47-54). Puisqu’ils auront été vendus en esclavage à Babylone, les Juifs auront besoin d’être rachetés ou libérés. Pour les esclaves, en général une conquête ne représentait guère qu’un changement de maîtres. Mais Jéhovah poussera le conquérant, le roi Cyrus, à affranchir les Juifs de l’esclavage. L’Égypte, l’Éthiopie et Seba seront donnés à Cyrus “ en rançon ” à la place des Juifs (Isaïe 43:3). Il est logique que le Racheteur d’Israël soit appelé “ Jéhovah des armées ”. Les forces militaires apparemment puissantes de Babylone sont pitoyables à côté des armées angéliques invisibles de Jéhovah.

Le prix de la cruauté

8 Jéhovah reprend ses invectives prophétiques contre Babylone : “ Assieds-toi en silence et entre dans

les ténèbres, ô fille des Chaldéens ; car il ne t’arrivera plus d’être appelée Maîtresse des Royaumes. ” (Isaïe 47:5). Babylone n’aura que ténèbres et malheur. Elle ne dominera plus les autres royaumes en maîtresse cruelle. — Isaïe 14:4.

9 Pourquoi Babylone est-elle autorisée auparavant à s’en prendre aux serviteurs de Dieu ? Jéhovah explique : “ Je me suis indigné contre mon peuple. J’ai profané mon héritage, et je les ai alors livrés en ta main. ” (Isaïe 47:6a). Jéhovah a de bonnes raisons de s’indigner contre les Juifs. Il les avait avertis que, s’ils désobéissaient à sa Loi, ils seraient expulsés du pays (Deutéronome 28:64). Lorsqu’ils succombèrent à l’idolâtrie et à l’immoralité sexuelle, Jéhovah, plein d’amour, leur envoya des prophètes afin de les ramener au culte pur. “ Mais sans cesse ils raillaient les messagers du vrai Dieu, méprisaient ses paroles et se moquaient de ses prophètes, jusqu’à ce que la fureur de Jéhovah monte contre son peuple, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de guérison. ” (2 Chroniques 36:16). C’est pourquoi Dieu permet que son héritage, Juda, soit profané par Babylone, qui envahit le pays et souille Son saint temple. — Psaume 79:1 ; Ézékiel 24:21.

10 Dans ce contexte, en réduisant les

Juifs à l’état d’esclaves, Babylone ne suit-elle pas simplement la volonté de Dieu ? Non, car Dieu déclare : “ Tu ne leur as témoigné aucune miséricorde. Sur le vieillard tu as rendu ton joug très pesant. Et tu disais : ‘ Pour des temps indéfinis je serai Maîtresse, pour toujours. ’ Tu n’as pas pris ces choses à cœur ; tu ne t’es pas souvenue de la conclusion de la chose. ” (Isaïe 47:6b, 7). Dieu n’a pas commandé à Babylone d’agir avec une

cruauté excessive, de ne témoigner de faveur pas même “ aux vieillards ”. (Lamentations 4:16 ; 5:12.) Il ne lui a pas demandé non plus de prendre un plaisir sadique à se moquer de ses captifs juifs. — Psaume 137:3.

11 Babylone ne saisit pas que sa domination sur les Juifs n’est que temporaire. Elle ne tient pas compte des avertissements d’Isaïe selon lesquels Jéhovah libérera un jour ses serviteurs. Elle se comporte comme si elle était en droit d’asservir définitivement les Juifs et de rester toujours maîtresse des nations qui sont ses vassales. Elle ne prête pas attention au message selon lequel sa domination oppressive aura une “ conclusion ”.

La chute de Babylone est prédite

12 Jéhovah déclare : “ Maintenant entends ceci, toi l’amie des plaisirs, celle qui est assise en sécurité, celle qui dit dans son cœur : ‘ Je suis, et il n’y a personne d’autre. Je ne serai pas assise en veuve, et je ne connaîtrai pas la perte des enfants. ’ ” (Isaïe 47:8). La réputation hédoniste de Babylone est légendaire. Hérodote, historien du Ve siècle avant notre ère, parle de “ la plus honteuse coutume ” des Babyloniens : toutes les femmes sont tenues de se prostituer en hommage à leur déesse de l’amour. Quinte-Curce, un autre historien de l’Antiquité, a dit également : “ Rien de plus corrompu que les mœurs de Babylone ; rien de mieux fait pour exciter et séduire les passions immodérées. ”

13 Le penchant de Babylone pour les plaisirs hâtera sa fin. Au soir de sa chute, son roi et ses grands festoieront, boiront jusqu’à l’engourdissement. Ils ne se rendront même pas compte que les armées médo-perses envahissent la

ville (Daniel 5:1-4). “ Assise en sécurité ”, Babylone s’imaginera que ses murailles en apparence imprenables avec leur fossé la protégeront de l’invasion. Elle se dit que “ personne d’autre ” n’aura jamais la suprématie à sa place. Elle ne conçoit pas être un jour “ veuve ”, perdre son dirigeant impérial ainsi que ses “ enfants ”, sa population. Pourtant, aucune muraille ne peut la protéger du bras vengeur de Jéhovah Dieu. Jéhovah dira plus tard : “ Même si Babylone montait aux cieux et même si elle rendait inaccessible la hauteur de sa force, de ma part les pillards viendront vers elle. ” — Jérémie 51:53.

14 Qu’adviendra-t-il de Babylone ? Jéhovah poursuit : “ Mais ces deux choses t’arriveront soudainement, en un seul jour : perte des enfants et veuvage. Oui, dans leur intégralité elles viendront sur toi, à cause de l’abondance de tes sorcelleries, à cause de toute la force de tes sortilèges — avec excès. ” (Isaïe 47:9). Oui, Babylone perdra sa suprématie, sa position de puissance mondiale, soudainement. Devenir veuve et perdre ses enfants étaient les pires malheurs qui pouvaient frapper une Orientale dans l’Antiquité. Nous ignorons combien d’“ enfants ” Babylone perd la nuit où elle tombe [Note : Le livre

Nabonidus and Belshazzar, par Raymond Dougherty, signale que, si d’un côté la Chronique de Nabonide affirme que les envahisseurs de Babylone firent leur entrée “ sans combat ”, d’un autre côté l’historien grec Xénophon déclare qu’il y eut peut-être beaucoup

de sang versé.]. Mais, au moment prévu, cette ville sera complètement abandonnée (Jérémie 51:29). Elle subira également le veuvage dans le sens où ses rois seront détrônés.

15 Cependant, Jéhovah n’est pas en fureur seulement parce que Babylone maltraite les Juifs. ‘ L’abondance de ses

sorcelleries ’ le met aussi en colère. La Loi qu’il a donnée à Israël condamne la pratique du spiritisme ; or, Babylone s’adonne passionnément à l’occultisme (Deutéronome 18:10-12 ; Ézékiel 21:21). Un ouvrage (Social Life Among the Assyrians and Babylonians) explique que les Babyloniens passaient leur vie “ dans une crainte perpétuelle des démons innombrables par lesquels ils se croyaient entourés ”.

Confiante dans la méchanceté

16 Les devins de Babylone la sauveront-ils ? Jéhovah répond : “ Tu mettais ta confiance dans ta méchanceté. Tu as dit : ‘ Personne ne me voit. ’ Ta sagesse et ta connaissance — voilà ce qui t’a entraînée ; et tu continues à dire dans ton cœur : ‘ Moi je suis, et il n’y a personne d’autre. ’ ” (Isaïe 47:10). Au moyen de sa sagesse profane et religieuse, de sa force militaire, de sa ruse et de sa cruauté, Babylone compte bien garder sa position de puissance mondiale. Elle pense que personne ne la “ voit ”, autrement dit ne la tient pour responsable de ses actions méchantes. Elle n’aperçoit non plus aucun rival à l’horizon. “ Moi je suis, et il n’y a personne d’autre ”, se dit-elle.

17 Néanmoins, par la bouche d’un autre de ses prophètes, Jéhovah lance cet avertissement : “ Un homme peut-il être caché dans des cachettes sans que moi je le voie ? ” (Jérémie 23:24 ; Hébreux 4:13). Jéhovah déclare par conséquent : “ À coup sûr, le malheur viendra sur toi ; tu ne connaîtras pas de charme contre lui. Et sur toi tombera l’adversité ; tu ne pourras l’écarter. Et sur toi viendra soudain une ruine que tu n’as pas l’habitude de connaître. ” (Isaïe 47:11). Ni les dieux de Babylone, ni le “ charme ” jeté

par les pratiquants de la magie spirite qui y habitent ne peuvent détourner le malheur qui arrive, un malheur comme jamais elle n’en a connu.

Les conseillers de Babylone échouent

18 Avec une ironie mordante, Jéhovah ordonne : “ Reste donc avec tes sortilèges et avec l’abondance de tes sorcelleries, dans lesquels tu as peiné depuis ta jeunesse ; peut-être pourras-tu en tirer profit, peut-être sauras-tu inspirer l’effroi. ” (Isaïe 47:12). Babylone est mise au défi de ‘ rester ’ confiante en la magie, de ne pas changer. Après tout, depuis sa “ jeunesse ” en tant que nation, elle peine pour perfectionner les arts occultes.

19 Mais Jéhovah se moque d’elle par ces mots : “ Tu t’es lassée avec la multitude de tes conseillers. Qu’ils se lèvent donc et qu’ils te sauvent, les adorateurs des cieux, ceux qui observent les étoiles, ceux qui, aux nouvelles lunes, dispensent la connaissance à propos des choses qui viendront sur toi. ” (Isaïe 47:13). [Note : Certains rendent ainsi l’expression hébraïque traduite par “ adorateurs des cieux ” : “ Ceux qui divisent le ciel. ” Elle se rapporterait à l’habitude de partager les cieux en zones afin de

tirer les horoscopes.] Babylone constatera l’échec complet de ses conseillers. Certes, au bout de siècles d’observation astronomique, l’astrologie babylonienne aura progressé. Mais la nuit de sa chute, l’échec pitoyable de ses astrologues révélera l’inutilité de la divination. — Daniel 5:7, 8.

20 Jéhovah termine cette partie de la

prophétie en disant : “ Voyez ! Ils sont devenus comme du chaume. Oui, le feu les brûlera. Ils ne délivreront pas leur âme du pouvoir de la flamme. Il

n’y aura ni braises de charbon de bois pour qu’on se chauffe ni lueur d’un feu pour s’asseoir devant. Oui, c’est ainsi qu’ils deviendront pour toi, tes charmeurs, ceux avec qui tu as peiné depuis ta jeunesse. Ils erreront bel et bien, chacun vers sa région. Il n’y aura personne pour te sauver. ” (Isaïe 47:14, 15). Ainsi, le “ feu ” va s’abattre sur les faux conseillers. Il ne s’agira pas d’un feu douillet autour duquel on se réchauffe, mais d’un feu destructeur, ravageur, qui révélera que les faux conseillers sont aussi inutiles que du chaume. Il n’est dès lors pas étonnant que les conseillers de Babylone fuiront, paniqués. Son dernier soutien envolé, elle n’aura plus personne pour la sauver. Elle subira le sort même qu’elle aura infligé à Jérusalem. — Jérémie 11:12.

21 En l’an 539 avant notre ère, ces paroles inspirées commencent à se réaliser. Les armées des Mèdes et des Perses, commandées par Cyrus, s’emparent de la ville et tuent le roi qui y réside, Belshatsar (Daniel 5:1-4, 30). En une seule nuit, Babylone perd l’hégémonie du monde. Ainsi prennent fin des siècles de suprématie sémitique, et le monde passe sous domination aryenne. Babylone entre dans une période de déclin qui durera des siècles. Au IVe siècle de notre ère, elle n’est plus que “ des tas de pierres ”. (Jérémie 51:37.) La prophétie d’Isaïe s’accomplit donc intégralement.

Une Babylone moderne

22 La prophétie d’Isaïe donne amplement matière à réflexion. D’une part, elle souligne les dangers de l’orgueil. La chute de l’orgueilleuse Babylone illustre le proverbe biblique : “ Avant l’écroulement, il y a l’orgueil, et avant le faux pas, l’esprit hautain. ”

(Proverbes 16:18). Il arrive que l’orgueil prédomine dans notre nature imparfaite, mais celui qui “ se gonfle d’orgueil ” risque de tomber “ dans l’opprobre et dans un piège du Diable ”. (1 Timothée 3:6, 7.) Il est donc sage de suivre le conseil de Jacques : “ Humiliez-vous aux yeux de Jéhovah, et il vous élèvera. ” — Jacques 4:10.

23 Ces paroles prophétiques nous aident d’autre part à placer notre confiance en Jéhovah, qui est plus puissant que tous ses opposants (Psaumes 24:8 ; 34:7 ; 50:15 ; 91:14, 15). Un tel rappel procure de la consolation à l’époque difficile que nous traversons. La confiance en Jéhovah renforce notre détermination à rester intègres à ses yeux, puisque “ l’avenir de [l’homme intègre] sera paisible ”. (Psaume 37:37, 38.) Toutes les fois que nous sommes en présence des “ ruses ” de Satan, il est sage de compter sur Jéhovah et de pas nous fier à nos facultés. — Éphésiens 6:10-13, note.

24 Nous sommes mis notamment en garde contre les pratiques spirites, surtout l’astrologie (Galates 5:20, 21). À la chute de Babylone, l’astrologie ne perdit pas son ascendant sur les humains. Certes, un livre (Great Cities of the Ancient World) signale que les constellations dont les Babyloniens avaient dressé la carte ont été “ déplacées ” de leurs anciennes positions, “ ce qui rend aberrante la notion même [d’astrologie] ”. N’empêche que l’astrologie fascine toujours, et que bien des journaux proposent dans leurs colonnes des horoscopes facilement consultables par leurs lecteurs.

25 Qu’est-ce qui pousse les gens, dont beaucoup de gens instruits, à consulter les étoiles ou à se livrer à des pratiques superstitieuses contraires à la

logique ? Une encyclopédie (The World Book Encyclopedia) répond : “ Les superstitions feront probablement partie de la vie aussi longtemps que les gens auront peur les uns des autres et auront des doutes quant à l’avenir. ” La peur et le doute peuvent rendre les gens superstitieux. Les chrétiens, pour leur part, rejettent la superstition. Ils ne craignent pas l’homme, puisque Jéhovah est leur soutien (Psaume 6:4-10). Et ils n’ont pas de doutes quant à l’avenir ; ils connaissent les desseins de Jéhovah et sont persuadés que “ le conseil de Jéhovah tiendra pour des temps indéfinis ”. (Psaume 33:11.) Ceux qui conforment leur vie aux conseils divins posent le fondement d’un avenir heureux et durable.

26 Ces dernières années, certains ont

essayé de percer l’avenir par des méthodes plus “ scientifiques ”. Il existe même une discipline appelée la futurologie, qu’on définit comme l’“ ensemble des recherches prospectives concernant l’évolution future ”. En 1972, par exemple, un groupe d’universitaires et d’hommes d’affaires connu sous le nom de Club de Rome a prédit qu’en 1992 toutes les réserves d’or, de mercure, de zinc et de pétrole du monde seraient épuisées. Or, s’il est vrai que depuis 1972 le monde a rencontré des problèmes qui font frémir, cette prédiction n’en est pas moins fausse sur toute la ligne. La terre renferme toujours des réserves d’or, de mercure, de zinc et de pétrole. L’homme se fatigue à essayer de prédire l’avenir, mais ses supputations ne sont jamais sûres. Incontestablement, “ les raisonnements des sages sont futiles ”. — 1 Corinthiens 3:20.

La fin prochaine de Babylone la Grande

27 Les religions modernes ont perpétué nombre des doctrines de Babylone. Par conséquent, l’empire universel de la fausse religion porte bien son nom de Babylone la Grande (Révélation 17:5). Cet agglomérat religieux international a déjà connu une chute qui correspond à celle de la Babylone antique en 539 avant notre ère (Révélation 14:8 ; 18:2). En 1919, en effet, le reste des frères du Christ sont sortis de la captivité spirituelle et se sont affranchis de l’influence de la chrétienté, une partie dominante de Babylone la Grande. Depuis, la chrétienté a perdu beaucoup d’influence dans de nombreux pays où elle était solidement implantée.

28 Néanmoins, cette chute n’était que le prélude à la destruction finale de la fausse religion. Il est à remarquer que la prophétie de la Révélation concernant la destruction de Babylone la Grande rappelle les paroles prophétiques contenues en Isaïe 47:8, 9. Comme la Babylone antique, Babylone la Grande clame : “ Je suis assise en reine, et je ne suis pas veuve, et je ne verrai jamais le deuil. ” Mais “ en un seul jour ses plaies viendront : mort et deuil et famine, et elle sera complètement brûlée par le feu parce que Jéhovah Dieu, qui l’a jugée, est fort ”. Autrement dit, les paroles prophétiques rapportées en Isaïe chapitre 47 constituent un avertissement pour ceux qui sont toujours affiliés à la fausse religion. S’ils veulent échapper à sa destruction, ils doivent obéir à cet ordre divinement inspiré : “ Sortez d’elle. ” — Révélation 18:4, 7, 8.

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*** ip-2 chap. 9 p. 120-135 ***

Jéhovah nous enseigne pour notre bien

Isaïe 48:1-22

Quand Jéhovah parle, les humains qui ont de la sagesse écoutent avec un grand respect et obéissent à ses paroles. Tout ce que Jéhovah dit est pour notre profit, et il s’intéresse vivement à notre bien-être. N’est-il pas encourageant, par exemple, de considérer la manière dont Jéhovah s’adressait à son peuple de l’alliance, dans l’Antiquité : “ Ah ! si seulement tu étais bien attentif à mes commandements ! ” (Isaïe 48:18). La valeur éprouvée des enseignements de Dieu devrait nous inciter à l’écouter et à le laisser nous guider. Au vu des prophéties déjà accomplies, il ne fait aucun doute que Jéhovah est déterminé à tenir ses promesses.

2 Les paroles contenues dans le 48e chapitre du livre d’Isaïe furent manifestement rédigées à l’intention des Juifs qui seraient exilés à Babylone. Elles contiennent néanmoins un message que les chrétiens d’aujourd’hui se doivent de prendre en compte. En Isaïe chapitre 47, la Bible a annoncé la chute de Babylone. Maintenant, Jéhovah explique ce qu’il prévoit pour les Juifs qui y seront exilés. Jéhovah est attristé par l’hypocrisie du peuple qu’il a choisi et par son obstination à ne pas croire en ses promesses. Toutefois, il veut l’instruire pour son bien. Il voit d’avance une période d’affinage qui aboutira au rétablissement d’un reste fidèle dans son pays.

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3 Les serviteurs de Dieu se sont écartés très loin du culte pur. L’introduction d’Isaïe donne à réfléchir : “ Entendez ceci, ô maison de Jacob, vous qui vous appelez du nom d’Israël et qui êtes sortis des eaux de Juda, vous qui jurez par le nom de Jéhovah et qui faites mention du Dieu d’Israël, non pas avec vérité et non pas avec justice ! Car ils se sont appelés gens de la ville sainte, et ils se sont appuyés sur le Dieu d’Israël, dont le nom est Jéhovah des armées. ” (Isaïe 48:1, 2). Quelle hypocrisie ! De toute évidence, ils ‘ jurent par le nom de Jéhovah ’ simplement dans le sens où ils emploient le nom de Dieu par formalisme (Tsephania 1:5). Avant d’être exilés à Babylone, les Juifs adoraient Jéhovah dans “ la ville sainte ”, Jérusalem. Mais leur culte n’était pas sincère. Leur cœur était très éloigné de Dieu, et ils l’adoraient “ non pas avec vérité et non pas avec justice ”. Ils n’avaient pas la foi des patriarches. — Malaki 3:7.

4 Les paroles de Jéhovah nous rappellent que notre culte ne doit pas être superficiel. Il doit venir du cœur. Les “ actions marquées par l’attachement à Dieu ” ne consistent pas en un service de pure forme, accompli peut-être pour faire plaisir aux autres ou les impressionner (2 Pierre 3:11). Il ne suffit pas que quelqu’un se prétende chrétien pour que son culte soit agréé par Dieu (2 Timothée 3:5). Il est indispensable, certes, de reconnaître l’existence de Jéhovah, mais ce n’est qu’un début. Jéhovah veut que les humains l’adorent de toute leur âme, mus par une reconnaissance et un amour profonds. — Colossiens 3:23.

L’annonce de choses nouvelles

5 Peut-être les Juifs qui se trouvent à Babylone ont-ils besoin qu’on leur rafraîchisse la mémoire. C’est pourquoi Jéhovah leur rappelle une nouvelle fois qu’il est le Dieu des vraies prophéties : “ Les premières choses, je les ai révélées dès cette époque-là, et de ma bouche elles sont sorties, et je n’ai cessé de les faire entendre. Soudain j’ai agi, et alors les choses sont arrivées. ” (Isaïe 48:3). “ Les premières choses ” sont les choses que Dieu a déjà accomplies ; il a par exemple libéré les Israélites d’Égypte et leur a donné la Terre promise en héritage (Genèse 13:14, 15 ; 15:13, 14). Ces prédictions sortent de la bouche de Dieu ; elles sont d’origine divine. Dieu fait entendre ses décrets aux hommes, et ce qu’ils entendent devrait les inciter à être obéissants (Deutéronome 28:15). Il agit soudain pour réaliser ce qu’il a prédit. Le fait que Jéhovah est le Tout-Puissant donne l’assurance que son dessein s’accomplira. — Josué 21:45 ; 23:14.

6 Le peuple de Dieu est devenu ‘ obstiné et rebelle ’. (Psaume 78:8.) Jéhovah lui dit franchement : “ Tu es dur, [...] ton cou est un tendon de fer et [...] ton front est de cuivre. ” (Isaïe 48:4). Comme les métaux, les Juifs sont difficiles à faire ployer ; ils sont inflexibles. C’est une des raisons pour lesquelles Jéhovah révèle les choses avant qu’elles n’arrivent. Sinon, ses serviteurs diront au sujet des choses que Jéhovah a faites : “ Mon idole les a faites, mon image sculptée et mon image en métal fondu les ont ordonnées. ” (Isaïe 48:5). Ces paroles de Jéhovah toucheront-elles les Juifs infidèles ? Dieu dit à son peuple : “ Tu as entendu. Contemple tout cela. Quant à vous, ne le révélerez-vous

pas ? Je t’ai fait entendre des choses nouvelles dès le temps présent, oui des choses tenues en réserve, que tu ne connaissais pas. Dans le temps présent elles doivent être créées, et non pas dès cette époque-là, oui des choses que tu n’as pas entendues avant aujourd’hui, pour que tu ne dises pas : ‘ Voyez ! Je les connaissais déjà. ’ ” — Isaïe 48:6, 7.

7 Longtemps à l’avance, Isaïe écrivit la prédiction relative à la chute de Babylone. À présent, les Juifs exilés à Babylone reçoivent par la prophétie l’ordre d’observer l’accomplissement de la prédiction. Peuvent-ils nier que Jéhovah est le Dieu des prophéties réalisées ? Et puisqu’ils ont vu et entendu que Jéhovah est un Dieu de vérité, les habitants de Juda ne doivent-ils pas aussi proclamer cette vérité ? La parole révélée de Jéhovah prédit des choses nouvelles qui ne sont pas encore arrivées, notamment la prise de Babylone par Cyrus et la libération des Juifs (Isaïe 48:14-16). Ces événements stupéfiants surviennent apparemment de nulle part. Personne ne pouvait les prévoir par la seule observation de l’évolution des conditions mondiales. Ils se produisent comme s’ils étaient créés à partir de rien. Qui provoque ces événements ? Puisque Jéhovah les prédit quelque 200 ans à l’avance, la réponse est évidente.

8 De plus, Jéhovah accomplit sa parole au moment qu’il a fixé. La réalisation de ses prophéties prouve qu’il est Dieu non seulement aux Juifs de l’Antiquité, mais encore aux chrétiens d’aujourd’hui. L’accomplissement avéré de tant de prophéties dans le passé (“ les premières choses ”) donne l’assurance que les choses nouvelles promises par Jéhovah (la “ grande tribulation ” à venir, la survie d’“ une

grande foule ” à cette tribulation, la “ nouvelle terre ” et bien d’autres) surviendront (Révélation 7:9, 14, 15 ; 21:4, 5 ; 2 Pierre 3:13). Cette assurance pousse de nos jours les personnes droites à parler de lui avec zèle. Elles partagent les sentiments du psalmiste, qui écrivit : “ J’ai annoncé la bonne nouvelle de la justice dans la grande assemblée. Vois ! Je ne retiens pas mes lèvres. ” — Psaume 40:9.

Jéhovah se maîtrise

9 N’ayant pas cru aux prophéties de Jéhovah, les Juifs n’ont pas tenu compte de ses avertissements. C’est pourquoi il leur dit ensuite : “ D’ailleurs, tu n’as pas entendu, et tu n’as pas su, et depuis cette époque-là ton oreille n’a pas été ouverte. Car je sais parfaitement que tu trahissais bel et bien et qu’on t’a appelé ‘ transgresseur dès le ventre ’. ” (Isaïe 48:8). Juda a fermé son oreille à la bonne nouvelle de Jéhovah (Isaïe 29:10). Par ses actions, le peuple de l’alliance de Dieu a montré qu’il est un “ transgresseur dès le ventre ”. À partir de sa naissance et durant toute son histoire, la nation d’Israël n’a pas arrêté de se rebeller. Transgression et traîtrise ont été des fautes chroniques du peuple, pas seulement des péchés accidentels. — Psaume 95:10 ; Malaki 2:11.

10 Tout espoir est-il perdu ? Non. Même si Juda a toujours été rebelle et traître, Jéhovah, de son côté, est toujours véridique et fidèle. Pour l’honneur de son grand nom, il déversera sa colère avec mesure. Il déclare : “ À cause de mon nom je retiendrai ma colère, et pour ma louange, je me contiendrai envers toi, afin qu’on ne te retranche pas. ” (Isaïe 48:9). Quel contraste ! Le peuple de Jéhovah, tant Israël que Juda, lui est

infidèle. Mais Jéhovah sanctifiera son nom en agissant d’une manière qui le loue et l’honore. Pour cette raison, il ne retranchera pas le peuple qu’il a choisi. — Yoël 2:13, 14.

11 La réprimande de Jéhovah réveille les exilés juifs qui sont sincères ; ils décident de suivre ses enseignements. Pour eux, la déclaration suivante est des plus rassurante : “ Vois ! Je t’ai affiné, mais non pas sous forme de l’argent. J’ai fait choix de toi dans le four de fusion de l’affliction. À cause de moi, à cause de moi j’agirai, car comment pourrait-on se laisser profaner ? Et je ne donnerai ma gloire à aucun autre. ” (Isaïe 48:10, 11). Les épreuves, en quelque sorte le ‘ four de l’affliction ’, que Jéhovah a laissé ses serviteurs subir les ont affinés ; elles ont révélé ce qu’ils ont dans le cœur. Un phénomène semblable eut lieu des siècles plus tôt, quand Moïse déclara à leurs ancêtres : “ Jéhovah ton Dieu t’a fait marcher, pendant ces quarante ans, dans le désert, afin de t’humilier, de te mettre à l’épreuve, pour savoir ce qui était dans ton cœur. ” (Deutéronome 8:2). Malgré l’esprit rebelle de la nation, Jéhovah ne la détruisit pas à l’époque, et il ne la détruira pas non plus complètement cette fois. Ainsi, son nom et son honneur seront défendus. Si ses serviteurs étaient exterminés par les Babyloniens, il serait infidèle à son alliance et son nom serait profané. On aurait l’impression que le Dieu d’Israël est incapable de sauver son peuple. — Ézékiel 20:9.

12 À notre époque aussi, les serviteurs de Jéhovah ont eu besoin d’être affinés. Au début du XXe siècle, au sein du petit groupe des Étudiants de la Bible, bon nombre servaient Dieu avec le désir sincère de lui plaire, mais quelques-uns avaient de mauvais

mobiles, le désir d’être en vue par exemple. Avant de devenir le fer de lance de la prédication mondiale de la bonne nouvelle prophétisée pour le temps de la fin, ce petit groupe avait besoin d’être purifié (Matthieu 24:14). Le prophète Malaki annonça qu’un tel affinage aurait justement lieu lorsque Jéhovah viendrait à son temple (Malaki 3:1-4). Ses paroles se sont accomplies en 1918. Les vrais chrétiens avaient traversé une période d’épreuves ardentes dans le feu de la Première Guerre mondiale, épreuves dont la pire avait été l’emprisonnement de Joseph Rutherford, le président de la Société Tour de Garde, et d’autres administrateurs. Cet affinage a été profitable à ces chrétiens sincères. À la fin de la Première Guerre mondiale, ils étaient plus déterminés que jamais à servir leur Grand Dieu de quelque manière qu’il leur indiquerait.

13 Depuis cette époque, les Témoins de Jéhovah ont été maintes et maintes fois en butte aux formes de persécution les plus cruelles. Pour autant, ils n’ont pas douté de la parole de leur Créateur. Ils ont plutôt retenu les paroles que l’apôtre Pierre adressa aux chrétiens persécutés de son temps : “ Bien que [...] vous soyez attristés par diverses épreuves, afin que la valeur éprouvée de votre foi [...] soit trouvée un sujet de louange et de gloire et d’honneur lors de la révélation de Jésus Christ. ” (1 Pierre 1:6, 7). La persécution la plus ardente ne brise pas l’intégrité des vrais chrétiens. Elle révèle la pureté de leurs mobiles. Elle ajoute à leur foi une valeur éprouvée et démontre la profondeur de leur attachement et de leur amour. — Proverbes 17:3.

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‘ Je suis le premier, je suis le dernier ’

14 Jéhovah s’adresse maintenant avec chaleur à son peuple de l’alliance : “ Écoute-moi, ô Jacob, et toi, Israël mon appelé. Je suis le Même. Je suis le premier. Je suis en outre le dernier. De plus, c’est ma main qui a posé les fondements de la terre, et c’est ma droite qui a étendu les cieux. Je les appelle pour qu’ils se tiennent là ensemble. ” (Isaïe 48:12, 13). À l’inverse de l’homme, Dieu est éternel et ne change pas (Malaki 3:6). Dans la Révélation, Jéhovah déclare : “ Je suis l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. ” (Révélation 22:13). Avant Jéhovah il n’y avait pas de Dieu Tout-Puissant, et après lui il n’y en aura aucun. Il est le Suprême et l’Éternel, le Créateur. Sa “ main ”, sa force en action, fonda la terre et étendit les cieux étoilés (Job 38:4 ; Psaume 102:25). Quand il appelle les choses qu’il a créées, elles se tiennent prêtes à le servir. — Psaume 147:4.

15 Une invitation solennelle est adressée tant aux Juifs qu’aux non-Juifs : “ Rassemblez-vous tous et entendez. Qui parmi eux a révélé ces choses ? Jéhovah lui-même l’a aimé. Il exécutera sur Babylone ce qui est son plaisir, et son bras sera sur les Chaldéens. Moi, moi j’ai parlé. En outre, je l’ai appelé. Je l’ai fait venir, et on fera réussir sa voie. ” (Isaïe 48:14, 15). Jéhovah seul est omnipotent et capable de prédire les événements avec exactitude. Aucun parmi “ eux ”, les dieux sans valeur, n’est en mesure de révéler ces choses. Jéhovah, et non les idoles, “ l’a aimé ”, Cyrus ; c’est-à-dire que Jéhovah l’a choisi dans un dessein précis (Isaïe 41:2 ; 44:28 ; 45:1, 13 ; 46:11). Il a vu d’avance que Cyrus apparaîtrait sur la scène mondiale et il

l’a désigné comme futur conquérant de Babylone.

16 Jéhovah poursuit sur un ton engageant : “ Approchez-vous de moi. Entendez ceci. Dès le début je n’ai pas parlé dans une cachette. Dès l’époque où cela s’est produit, j’ai été là. ” (Isaïe 48:16a). Les prédictions de Jéhovah n’ont pas été données secrètement ni transmises uniquement à une poignée d’initiés. Les prophètes de Jéhovah parlaient de sa part avec franchise (Isaïe 61:1). Ils proclamaient publiquement quelle était la volonté de Dieu. Par exemple, les événements ayant trait à Cyrus n’étaient ni nouveaux ni imprévus pour Dieu. Quelque 200 ans à l’avance, Dieu les prédit ouvertement par l’intermédiaire d’Isaïe.

17 De la même manière aujourd’hui, Jéhovah ne fait pas de secrets de ses desseins. Dans des centaines de pays et d’îles, des millions d’humains proclament de maison en maison, dans les rues et partout ailleurs où ils le peuvent la fin imminente du présent système de choses et la bonne nouvelle de bénédictions à venir sous le Royaume de Dieu. Indéniablement, Jéhovah est un Dieu qui communique ses desseins.

‘ Sois attentif à mes commandements ’

18 Rendu fort par l’esprit de Jéhovah, le prophète déclare : “ Le Souverain Seigneur Jéhovah lui-même m’a envoyé, oui son esprit. Voici ce qu’a dit Jéhovah, ton Racheteur, le Saint d’Israël : ‘ Moi, Jéhovah, je suis ton Dieu, Celui qui t’enseigne pour ton profit, Celui qui te fait cheminer sur le chemin où tu dois marcher. ’ ” (Isaïe 48:16b, 17). Ces paroles pleines d’amour montrant tout le souci de Jéhovah pour les Israélites devraient

leur donner l’assurance qu’il va les délivrer de Babylone. Il est leur Racheteur (Isaïe 54:5). Jéhovah désire sincèrement que les Israélites renouent des relations avec lui et soient attentifs à ses commandements. Le vrai culte passe par l’obéissance aux instructions divines. Les Israélites sont incapables de marcher sur le droit chemin à moins qu’on ne leur enseigne ‘ le chemin où ils doivent marcher ’.

19 Jéhovah désire que son peuple s’épargne le malheur et vive heureux, ce qu’il formule en termes magnifiques : “ Ah ! si seulement tu étais bien attentif à mes commandements ! Alors ta paix deviendrait comme un fleuve et ta justice comme les vagues de la mer. ” (Isaïe 48:18). Quelle invitation touchante de la part du Créateur tout-puissant (Deutéronome 5:29 ; Psaume 81:13) ! Au lieu d’aller en captivité, les Israélites peuvent connaître une paix aussi abondante que l’eau qui coule dans un fleuve (Psaume 119:165). Leurs actes de justice peuvent être aussi innombrables que les vagues de la mer (Amos 5:24). Jéhovah, qui s’intéresse vraiment à eux, supplie les Israélites, leur montre avec amour le chemin sur lequel ils doivent marcher. Ah ! si seulement ils écoutaient !

20 Quels bienfaits Israël recevrait-il s’il se repentait ? Jéhovah répond : “ Ta descendance deviendrait comme le sable, et comme ses grains la lignée issue de toi. Votre nom ne serait ni retranché ni anéanti de devant moi. ” (Isaïe 48:19). Jéhovah rappelle au peuple sa promesse que la semence d’Abraham deviendrait nombreuse, “ comme les étoiles des cieux et comme les grains de sable qui sont sur le bord de la mer ”. (Genèse 22:17 ; 32:12.) Cependant, ces descendants d’Abraham sont des rebelles ; ils n’ont pas le droit

de recevoir l’accomplissement de la promesse. Ils ont même tellement mal agi que, si on s’en tient à la Loi de Jéhovah, ils méritent que leur nom, en tant que nation, soit retranché

(Deutéronome 28:45). Néanmoins, Jéhovah ne souhaite pas que son peuple soit anéanti et il ne veut pas l’abandonner complètement.

Encadré/Illustration, page 133 : Le Dieu Tout-Puissant se contient “ Je retiendrai ma colère, [...] je me contiendrai ”, dit Jéhovah aux Israélites apostats (Isaïe 48:9). Grâce à ce genre de déclaration, nous comprenons que Dieu donne un exemple parfait en ce qu’il n’abuse jamais de son pouvoir. Il est vrai que personne n’est plus puissant que lui. C’est pourquoi on l’appelle l’Être tout-puissant, omnipotent. Il se donne à bon droit le titre de “ Tout-Puissant ”. (Genèse 17:1.) Non seulement il détient une force sans limites, mais encore il a toute autorité en raison de sa position de Souverain Seigneur de l’univers, qu’il a créé. C’est pourquoi personne ne peut se targuer d’arrêter sa main ou de lui dire : “ Qu’as-tu fait ? ” — Daniel 4:35. Néanmoins, Dieu est lent à la colère, même quand il doit manifester son pouvoir contre ses ennemis (Nahoum 1:3). Jéhovah est capable de ‘ retenir sa colère ’ et il est qualifié à juste titre de “ lent à la colère ”, parce que l’amour, et non la colère, est sa principale qualité. Sa colère, lorsqu’il l’exprime, est toujours juste, toujours justifiée, toujours maîtrisée. — Exode 34:6 ; 1 Jean 4:8. Pourquoi Jéhovah agit-il de cette manière ? Parce qu’il équilibre parfaitement sa toute-puissance avec ses trois autres attributs fondamentaux : la sagesse, la justice et l’amour. Il emploie toujours sa puissance en harmonie avec ces autres qualités.

21 Les principes énoncés dans ce passage éloquent s’appliquent aux adorateurs de Jéhovah aujourd’hui. Étant la Source de la vie, Jéhovah sait mieux que quiconque comment nous devons utiliser notre existence (Psaume 36:9). Il nous a donné des directives non pour nous priver de joies, mais pour notre profit. Les vrais chrétiens l’en remercient en recherchant son instruction (Mika 4:2). Les directives de Dieu protègent notre spiritualité et nos relations avec lui, et nous préservent de l’influence corruptrice de Satan. Si nous discernons les principes qui sous-tendent les lois de Dieu, nous constaterons que Jéhovah nous enseigne pour notre bien. Nous comprendrons que “ ses commandements ne sont pas pesants ”.

Et nous ne serons pas retranchés. — 1 Jean 2:17 ; 5:3.

“ Sortez de Babylone ”

22 Lorsque Babylone tombera, des Juifs manifesteront-ils la bonne condition de cœur ? Profiteront-ils d’être délivrés par Dieu pour retourner dans leur pays et rétablir le culte pur ? Oui. Dans les paroles suivantes, Jéhovah se montre confiant que cela arrivera : “ Sortez de Babylone. Fuyez de chez les Chaldéens. Au son d’un cri de joie, annoncez, faites entendre ceci. Faites que cela sorte jusqu’à l’extrémité de la terre. Dites : ‘ Jéhovah a racheté son serviteur Jacob. Ils n’ont pas eu soif quand il les faisait marcher à travers des lieux dévastés. Du rocher, pour eux, il a fait jaillir de l’eau, et il a entrepris de fendre un rocher pour

que l’eau coule. ’ ” (Isaïe 48:20, 21). Par la prophétie, Jéhovah engage ses serviteurs à quitter Babylone sans attendre (Jérémie 50:8). Leur rédemption doit être proclamée jusqu’aux extrémités de la terre (Jérémie 31:10). Après l’Exode, quand ses serviteurs traversèrent des terres désertiques, Jéhovah pourvut à leurs besoins. De la même manière, il prendra soin de son peuple lorsqu’ils reviendront de Babylone. — Deutéronome 8:15, 16.

23 Il est un autre principe essentiel dont les Juifs doivent se souvenir en rapport avec les actes sauveurs de Jéhovah. Ceux qui aiment la justice souffriront peut-être à cause de leurs péchés, mais ils ne seront pas détruits. Il n’en va pas de même des injustes. “ Il n’y a pas de paix, a dit Jéhovah, pour les méchants. ” (Isaïe 48:22). Les pécheurs non repentants ne bénéficieront pas de la paix que Dieu réserve à ceux qui l’aiment. Il ne destine pas ses actes de salut aux méchants obstinés ni aux non-croyants. Ces actes sont réservés à ceux qui ont foi (Tite 1:15, 16 ; Révélation 22:14, 15). La paix

qui vient de Dieu n’est pas le bien des méchants.

24 En 537 avant notre ère, la possibilité de quitter Babylone inonda de joie les Israélites fidèles. En 1919, les serviteurs de Dieu se sont réjouis d’être libérés de la captivité babylonienne (Révélation 11:11, 12). Pleins d’espérance, ils en ont profité pour étendre leur activité. Il en fallait du courage à ce petit groupe de chrétiens pour saisir les nouvelles possibilités de prêcher dans un monde hostile. Mais avec l’aide de Jéhovah ils se sont attelés à la prédication de la bonne nouvelle. L’Histoire atteste que Jéhovah les a bénis.

25 Cette partie de la prophétie d’Isaïe souligne que Jéhovah nous enseigne pour notre bien. Il est capital d’être très attentif aux justes décrets de Dieu (Révélation 15:2-4). Souvenons-nous que Dieu est sage et qu’il nous aime : cela nous aidera à nous conformer à ce qu’il déclare juste. Tous ses commandements sont pour notre profit. — Isaïe 48:17, 18.

*** ip-2 chap. 10 p. 136-151 ***

“ Un temps de bienveillance ”

Isaïe 49:1-26

Tous les humains fidèles bénéficient depuis longtemps de l’approbation et de la protection de Dieu. Seulement, Jéhovah n’accorde pas sa bienveillance à n’importe qui. Il faut remplir certaines conditions pour recevoir cette bénédiction incomparable. Isaïe les remplissait. Il eut donc la faveur de Dieu, qui fit de lui son instrument pour révéler sa volonté. On en trouve une illustration

dans la première moitié du chapitre 49 de la prophétie d’Isaïe.

2 Ces paroles s’adressent prophétiquement à la semence d’Abraham. Dans leur premier accomplissement, la semence en question est la nation d’Israël, qui descendait d’Abraham. Mais la plupart de ces paroles inspirées s’appliquent de toute évidence à la Semence d’Abraham espérée pendant longtemps, le Messie promis. Elles s’appliquent également aux frères spirituels du Messie, qui deviennent membres de la semence spirituelle d’Abraham et de “ l’Israël de

Dieu ”. (Galates 3:7, 16, 29 ; 6:16.) Cette partie de la prophétie d’Isaïe dépeint en particulier les relations spéciales qui unissent Jéhovah et son Fils bien-aimé, Jésus Christ. — Isaïe 49:26.

Établi et protégé par Jéhovah

3 Le Messie bénéficie de la bienveillance, de l’approbation, de Dieu. Jéhovah lui donne l’autorité et les pouvoirs nécessaires pour accomplir sa mission. Il est donc approprié que le futur Messie déclare : “ Ô vous, îles, écoutez-moi, et soyez attentives, vous, communautés nationales qui êtes au loin ! Jéhovah lui-même m’a appelé dès le ventre. Dès le sein de ma mère il a fait mention de mon nom. ” — Isaïe 49:1.

4 Le Messie adresse ici ses

remarques à des peuples qui sont “ au loin ”. Bien qu’il soit promis au peuple juif, toutes les nations seront bénies grâce à son ministère (Matthieu 25:31-33). Même si elles n’ont pas conclu d’alliance avec Jéhovah, les “ îles ” et les “ communautés nationales ” feraient bien d’écouter le Messie d’Israël, car il est envoyé afin d’apporter le salut à toute l’humanité.

5 La prophétie précise que Jéhovah nommera le Messie avant qu’il ne naisse homme (Matthieu 1:21 ; Luc 1:31). Longtemps avant sa naissance, Jésus est appelé “ Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père éternel, Prince de paix ”. (Isaïe 9:6.) Il s’avère également qu’Emmanuel, probablement le nom d’un fils d’Isaïe, est un nom prophétique du Messie (Isaïe 7:14 ; Matthieu 1:21-23). Même le prénom par lequel le Messie sera connu, Jésus, est prédit avant sa naissance (Luc 1:30, 31). Ce nom vient du mot hébreu qui signifie “ Jéhovah est salut ”. Manifestement, Jésus ne s’établit pas lui-même Christ.

6 Les paroles prophétiques du Messie se poursuivent : “ Il a alors rendu ma bouche semblable à une épée tranchante. À l’ombre de sa main il m’a caché. Finalement il a fait de moi une flèche polie. Il m’a dissimulé dans son carquois. ” (Isaïe 49:2). Quand arrive le moment pour le Messie de Jéhovah de commencer son ministère sur la terre en 29 de notre ère, les paroles et les actions de Jésus sont vraiment comparables à des armes tranchantes et polies, capables de pénétrer le cœur de ses auditeurs (Luc 4:31, 32). Ses paroles et ses actions suscitent la colère du grand ennemi de Jéhovah, Satan, et de ses agents. Dès la naissance de Jésus, Satan essaie de lui ôter la vie, mais Jésus est comme une flèche dissimulée dans le carquois de Jéhovah. [Note : “ Ayant sans nul doute

identifié Jésus comme le Fils de Dieu et celui qui, selon la prophétie, allait le meurtrir à la tête (Gn 3:15), Satan fit tout son possible pour le détruire. Mais lorsque l’ange Gabriel avait annoncé à Marie la conception de Jésus, il lui avait dit : ‘ De l’esprit saint viendra sur toi, et de la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi aussi ce qui naîtra sera appelé saint, le Fils de Dieu. ’ (Lc 1:35). Jéhovah protégea son Fils. Les efforts entrepris pour détruire le petit enfant Jésus échouèrent. ” — Étude perspicace des Écritures, volume 2, page 902, publié par les Témoins de Jéhovah.] Il peut compter sur la protection de son Père (Psaume 91:1 ; Luc 1:35). Au moment prévu, Jésus donne sa vie en faveur de l’humanité. Mais le jour arrivera où il viendra en puissant guerrier céleste armé dans un sens différent, avec une épée tranchante qui sortira de sa bouche. Cette fois, l’épée tranchante représente l’autorité que détient Jésus pour prononcer des jugements contre les ennemis de Jéhovah et son pouvoir de les exécuter. — Révélation 1:16.

Le labeur des serviteurs de Dieu n’est pas vain

7 Maintenant, Jéhovah énonce ces paroles prophétiques : “ Tu es mon serviteur, ô Israël, toi en qui je montrerai ma beauté. ” (Isaïe 49:3). Jéhovah dit à la nation d’Israël qu’elle est son serviteur (Isaïe 41:8). Mais Jésus Christ est le Serviteur principal de Dieu (Actes 3:13). Aucune créature de Dieu ne peut refléter la “ beauté ” de Jéhovah mieux que Jésus. C’est pourquoi, même si dans la forme elles s’adressent à Israël, ces paroles s’appliquent en réalité à Jésus. — Jean 14:9 ; Colossiens 1:15.

8 Toutefois, n’est-il pas vrai que la plupart de ses compatriotes méprisent Jésus et le rejettent ? C’est exact. Dans sa majorité, la nation d’Israël ne veut pas reconnaître en Jésus le Serviteur oint de Dieu (Jean 1:11). Tout ce que Jésus accomplit sur la terre semble peut-être à ses contemporains de peu d’importance, voire insignifiant. Le Messie fait ensuite allusion à cet apparent échec de son ministère : “ C’est pour rien que j’ai peiné. Pour une chimère, pour de la vanité, j’ai consumé ma force. ” (Isaïe 49:4a). Ces déclarations ne signifient pas que le Messie est découragé. Regardez ce qu’il dit après : “ Vraiment, mon jugement est auprès de Jéhovah et mon salaire auprès de mon Dieu. ” (Isaïe 49:4b). Ce sera Dieu, et non les hommes, qui jugera du succès du Messie.

9 Jésus recherche avant tout l’approbation de Dieu, sa bienveillance. Le Messie déclare dans la prophétie : “ Maintenant Jéhovah, Celui qui m’a formé dès le ventre comme serviteur qui lui appartient, a dit que je lui ramène Jacob, afin qu’Israël soit réuni auprès de lui. Je serai glorifié

aux yeux de Jéhovah, et mon Dieu sera devenu ma force. ” (Isaïe 49:5). Le Messie vient ramener les cœurs des fils d’Israël vers leur Père céleste. La plupart refusent de l’écouter, mais quelques-uns acceptent. Néanmoins, son véritable salaire est auprès de Jéhovah Dieu. Son succès repose, non sur des facteurs humains, mais sur les normes de Jéhovah.

10 Aujourd’hui, les disciples de Jésus peuvent avoir l’impression parfois de peiner pour rien. À certains endroits, les résultats qu’ils obtiennent dans leur ministère peuvent sembler insignifiants en comparaison du mal qu’ils se donnent et des efforts qu’ils déploient. Néanmoins, ils endurent cette situation, encouragés par l’exemple de Jésus. Ils sont aussi fortifiés par les paroles de l’apôtre Paul, qui écrivit : “ Par conséquent, mes frères bien-aimés, devenez fermes, inébranlables, ayant toujours beaucoup à faire dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre labeur n’est pas vain pour ce qui est du Seigneur. ” — 1 Corinthiens 15:58.

“ Lumière des nations ”

11 Dans la prophétie d’Isaïe, Jéhovah encourage le Messie en lui rappelant qu’être le Serviteur de Dieu n’est pas “ chose de peu d’importance ”. Jésus doit “ relever les tribus de Jacob et [...] ramener les préservés d’Israël ”. Jéhovah explique en outre : “ Je t’ai aussi donné pour lumière des nations, pour que mon salut paraisse jusqu’à l’extrémité de la terre. ” (Isaïe 49:6). En quel sens Jésus éclaire-t-il les peuples “ jusqu’à l’extrémité de la terre ” alors que son ministère se cantonne à Israël ?

12 Le récit biblique montre que la “ lumière des nations ” donnée par Dieu ne s’éteignit pas lorsque Jésus quitta la

scène terrestre. Environ 15 ans après la mort de Jésus, les missionnaires Paul et Barnabas citèrent la prophétie d’Isaïe 49:6 et l’appliquèrent aux disciples de Jésus, ses frères spirituels. Ils expliquèrent : “ Jéhovah nous a donné ordre en ces termes : ‘ Je t’ai établi comme lumière des nations, pour que tu sois le salut jusqu’à l’extrémité de la terre. ’ ” (Actes 13:47). Avant de mourir, Paul constata que la bonne nouvelle du salut avait été portée non seulement aux Juifs, mais à “ toute la création qui est sous le ciel ”. (Colossiens 1:6, 23.) De nos jours, les derniers frères oints du Christ continuent cette œuvre. Soutenus par “ une grande foule ” qui se compte par millions, ils tiennent lieu de “ lumière des nations ” dans plus de 230 pays et territoires dans le monde. — Révélation 7:9.

13 Indéniablement, Jéhovah est la force qui soutint son Serviteur le Messie et qui soutient les frères oints du Messie de même que tous les membres de la grande foule qui, à leurs côtés, poursuivent la prédication de la bonne nouvelle. Certes, comme Jésus, ses disciples subissent mépris et opposition (Jean 15:20). Mais, à son heure, Jéhovah renverse toujours les situations afin de sauver et de récompenser ses serviteurs fidèles. À propos du Messie, qui est “ méprisé dans l’âme ” et “ détesté par la nation ”, Jéhovah promet : “ Des rois eux-mêmes verront et à coup sûr se lèveront, ainsi que des princes, et ils se prosterneront, à cause de Jéhovah qui est fidèle, du Saint d’Israël qui te choisit. ” — Isaïe 49:7.

14 Par la suite, dans sa lettre aux chrétiens de Philippes, l’apôtre Paul parla de ce renversement de situation annoncé. Il expliqua que Jésus avait été humilié sur un poteau de supplice, mais

ensuite élevé par Dieu. Jéhovah avait accordé à son Serviteur “ une position supérieure et lui [avait] donné volontiers le nom qui est au-dessus de tout autre nom, afin qu’au nom de Jésus plie tout genou ”. (Philippiens 2:8-11.) Les disciples fidèles de Christ sont avertis qu’eux aussi seront persécutés. Mais, comme le Messie, ils sont assurés de la bienveillance de Jéhovah. — Matthieu 5:10-12 ; 24:9-13 ; Marc 10:29, 30.

“ Le temps particulièrement agréé ”

15 La prophétie d’Isaïe renferme ensuite une déclaration d’une grande portée. Jéhovah dit au Messie : “ En un temps de bienveillance je t’ai répondu, et en un jour de salut je t’ai secouru ; je te préservais pour te donner comme alliance pour le peuple. ” (Isaïe 49:8a). On trouve une prophétie similaire en Psaume 69:13-18. Le psalmiste parle d’“ un temps de bienveillance ” en employant l’expression “ un temps agréé ”. Ces termes sous-entendent que Jéhovah accorde sa bienveillance et sa protection d’une manière particulière, mais seulement durant une période précise et temporaire.

16 Quand ce temps de bienveillance eut-il lieu ? Dans le contexte originel, ces paroles faisaient partie d’une prophétie de restauration et annonçaient le retour d’exil des Juifs. La nation d’Israël connut un temps de bienveillance quand elle fut en mesure de “ relever le pays ” et de recouvrer les “ possessions héréditaires désolées ”. (Isaïe 49:8b.) Les Israélites n’étaient plus “ prisonniers ” à Babylone. Au cours de leur voyage de retour dans leur pays, Jéhovah veilla à ce qu’ils ne souffrent pas “ de la faim ” ni “ de la soif ” et à ce que ‘ la chaleur torride et le soleil ne les frappent

pas ’. Les Israélites dispersés revinrent nombreux vers leur pays, “ de loin, [...] du nord et de l’ouest ”. (Isaïe 49:9-12.) En plus de son premier accomplissement marquant, la Bible montre que cette prophétie a d’autres applications.

17 D’abord, lors de la naissance de Jésus, les anges proclamèrent la paix et la bienveillance de Dieu, sa faveur, à l’égard des hommes (Luc 2:13, 14). Cette bienveillance ne fut pas accordée aux humains en général, mais seulement à ceux qui exercèrent la foi en Jésus. Par la suite, Jésus lut publiquement la prophétie d’Isaïe 61:1, 2 et se l’appliqua en ce qu’il proclamait “ l’année que Jéhovah agrée ”. (Luc 4:17-21.) L’apôtre Paul expliqua que le Christ reçut de la part de Jéhovah une protection spéciale pendant les jours de sa chair (Hébreux 5:7-9). Le temps de bienveillance se rapporte donc à la faveur que Dieu accorda à Jésus durant sa vie d’humain.

18 Mais cette prophétie a une autre application. Après avoir cité les paroles d’Isaïe concernant le temps de bienveillance, Paul écrivit : “ Voyez ! C’est maintenant le temps particulièrement agréé. Voyez ! C’est maintenant le jour du salut. ” (2 Corinthiens 6:2). Paul rédigea ces mots 22 ans après la mort de Jésus. De toute évidence, avec la naissance de la congrégation chrétienne à la Pentecôte 33 de notre ère, Jéhovah étendit son année de bienveillance de façon à en faire profiter les disciples oints de Christ.

19 Qu’en est-il des disciples de Jésus d’aujourd’hui qui ne sont pas oints comme héritiers du Royaume céleste de Dieu ? Ces humains qui ont une espérance terrestre peuvent-ils

bénéficier de ce temps agréé ? Assurément. Le livre biblique de la Révélation indique qu’il s’agit d’un temps de bienveillance de la part de Jéhovah à l’égard de la grande foule qui viendra “ de la grande tribulation ” et vivra sur la terre transformée en paradis (Révélation 7:13-17). Tous les chrétiens peuvent par conséquent tirer profit de cette période limitée pendant laquelle Jéhovah accorde sa bienveillance aux humains imparfaits.

20 Avant de proclamer le temps agréé de Jéhovah, l’apôtre Paul lança un avertissement. Il supplia les chrétiens “ de ne pas accepter la faveur imméritée de Dieu pour en manquer le but ”. (2 Corinthiens 6:1.) C’est pourquoi les chrétiens saisissent toutes les occasions de plaire à Dieu et d’accomplir sa volonté (Éphésiens 5:15, 16). Ils ont tout intérêt à suivre cette exhortation de Paul : “ Prenez garde, frères, de peur qu’il ne se forme en quelqu’un de vous un cœur méchant qui manque de foi en s’éloignant du Dieu vivant ; mais continuez à vous exhorter mutuellement chaque jour, aussi longtemps qu’on peut l’appeler ‘ Aujourd’hui ’, de peur que quelqu’un de vous ne s’endurcisse par le pouvoir trompeur du péché. ” — Hébreux 3:12, 13.

21 À la fin des échanges prophétiques entre Jéhovah et son Messie, Isaïe fait une déclaration joyeuse : “ Poussez un cri de joie, cieux, et sois joyeuse, terre ! Que les montagnes s’égaient par des clameurs joyeuses. Car Jéhovah a consolé son peuple, et il témoigne de la pitié à ses affligés. ” (Isaïe 49:13). Quelles belles paroles de consolation pour les Israélites de l’Antiquité et pour le grand Serviteur de Jéhovah, Jésus Christ, ainsi que pour les serviteurs oints de Jéhovah et pour

leurs compagnons, les “ autres brebis ”, à notre époque ! — Jean 10:16.

Jéhovah n’oublie pas ses serviteurs

22 Isaïe rapporte la suite des déclarations de Jéhovah. Il prédit qu’en exil les Israélites auront tendance à s’épuiser et à perdre espoir. Il déclare : “ Sion disait : ‘ Jéhovah m’a quittée, Jéhovah lui-même m’a oubliée. ’ ” (Isaïe 49:14). Est-ce vrai ? Jéhovah abandonna-t-il son peuple et l’oublia-t-il ? En qualité de porte-parole de Jéhovah, Isaïe répond : “ Une femme peut-elle oublier son nourrisson, afin de ne pas avoir pitié du fils de son ventre ? Ces femmes même peuvent oublier, mais moi je ne t’oublierai pas. ” (Isaïe 49:15). Quel amour dans la réaction de Jéhovah ! L’amour de Dieu envers ses serviteurs est plus grand que celui d’une mère pour son enfant. Il pense constamment à ceux qui lui sont fidèles. Il se souvient d’eux comme si leur nom était gravé sur ses mains : “ Vois ! Je t’ai gravée sur mes paumes. Tes murailles sont devant moi constamment. ” — Isaïe 49:16.

23 Dans sa lettre aux Galates, l’apôtre Paul exhorta les chrétiens en ces termes : “ Ne renonçons donc pas à faire ce qui est excellent, car le moment venu nous moissonnerons, si nous ne nous laissons pas gagner par la fatigue. ” (Galates 6:9). Aux Hébreux il écrivit ces paroles encourageantes : “ Dieu n’est pas injuste pour oublier votre œuvre et l’amour que vous avez montré pour son nom. ” (Hébreux 6:10). Ne pensons jamais que Jéhovah a oublié ses serviteurs. De même que la Sion antique, les chrétiens ont de bonnes raisons de se réjouir et de compter patiemment sur Jéhovah. Il ne déroge pas aux clauses ni aux promesses de son alliance.

24 Par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah console encore ses serviteurs. Ceux qui ont ‘ démoli ’ Sion, qu’il s’agisse des Babyloniens ou des Juifs apostats, ne constituent plus une menace. Les “ fils ” de Sion, les Juifs en exil qui restent fidèles à Jéhovah, “ se sont hâtés ”. Ils seront “ rassemblés ”. Une fois revenus en hâte à Jérusalem, les Juifs rapatriés seront pour leur capitale des ornements, comme lorsqu’ “ une épouse ” se revêt d’“ ornements ”. (Isaïe 49:17, 18.) Les lieux de Sion sont “ dévastés ”. Imaginez sa surprise quand soudain Sion compte tant d’habitants que son lieu d’habitation paraît étroit (lire Isaïe 49:19, 20). Naturellement, elle demande d’où viennent tous ces enfants : “ À coup sûr tu diras dans ton cœur : ‘ Qui est devenu pour moi père de ceux-ci, puisque je suis une femme privée d’enfants et stérile, partie en exil et emmenée prisonnière ? Quant à ceux-ci, qui les a élevés ? Voyez ! J’avais été laissée seule. Ceux-ci — où étaient-ils ? ’ ” (Isaïe 49:21). Quel bonheur pour Sion auparavant stérile !

25 Ces paroles ont un accomplissement moderne. Au cours des années difficiles de la Première Guerre mondiale, l’Israël spirituel a connu une période de désolation et de captivité. Mais il a été rétabli et il s’est retrouvé dans un paradis spirituel (Isaïe 35:1-10). Comme la ville jadis dévastée décrite par Isaïe, il était enchanté de, pour ainsi dire, fourmiller d’adorateurs de Jéhovah actifs et joyeux.

“ Un signal pour les peuples ”

26 Au moyen d’une prophétie, Jéhovah emmène à présent Isaïe à l’époque où Son peuple sera libéré de Babylone. Donnera-t-il des directives à ses serviteurs ? Il répond : “ Voyez ! Je

lèverai ma main vers les nations, et vers les peuples j’élèverai mon signal. Ils apporteront tes fils dans le sein, et sur l’épaule ils porteront tes filles. ” (Isaïe 49:22). Dans le premier accomplissement, c’est Jérusalem, ancien siège du gouvernement et site du temple de Jéhovah, qui devient le “ signal ” de Dieu. Même des personnages éminents et puissants d’autres nations, tels que des “ rois ” et des “ princesses ”, aident les Israélites à y retourner (Isaïe 49:23a). Les rois de Perse Cyrus et Artaxerxès Longue-Main ainsi que leurs maisonnées seront au nombre de ces soutiens (Ezra 5:13 ; 7:11-26). Et les paroles d’Isaïe ont une autre application.

27 Isaïe 11:10 parle d’“ un signal pour les peuples ”. L’apôtre Paul appliqua ces paroles à Christ Jésus (Romains 15:8-12). C’est pourquoi, dans l’accomplissement en grand, Jésus et les humains oints de l’esprit qui régneront avec lui sont le “ signal ” de Jéhovah vers lequel les peuples affluent (Révélation 14:1). Au moment voulu, tous les peuples de la terre, y compris les classes dirigeantes d’aujourd’hui, devront se soumettre à la domination du Messie (Psaume 2:10, 11 ; Daniel 2:44). Quel effet cela aura-t-il ? Jéhovah dit : “ À coup sûr tu sauras que je suis Jéhovah, dont n’auront pas honte ceux qui espèrent en moi. ” — Isaïe 49:23b.

“ Maintenant notre salut est plus proche ”

28 Certains exilés à Babylone se demandent peut-être : ‘ Est-il vraiment possible qu’Israël soit libéré ? ’ Jéhovah prend cette question en compte ; il demande : “ Ceux qui se trouvent déjà pris, peut-on les enlever à un homme fort ? Le groupe des captifs du tyran

peut-il s’échapper ? ” (Isaïe 49:24). La réponse est oui. Jéhovah leur donne l’assurance suivante : “ Oui, le groupe des captifs de l’homme fort lui sera enlevé, et ceux qui se trouvent déjà pris par le tyran s’échapperont. ” (Isaïe 49:25a). Quelle assurance réconfortante ! En outre, la bienveillance de Jéhovah envers ses serviteurs est assortie d’un engagement ferme à les protéger. Il déclare en termes qui ne laissent planer aucun doute : “ Moi-même je combattrai contre quiconque combat contre toi, moi-même je sauverai tes fils. ” (Isaïe 49:25b). Cet engagement tient toujours. Selon les termes de Zekaria 2:8, Jéhovah dit à ses serviteurs : “ Qui vous touche, touche à la prunelle de mon œil. ” Il est vrai que nous vivons actuellement une période de bienveillance pendant laquelle les peuples de la terre entière ont la possibilité d’affluer vers la Sion spirituelle. Mais cette période de bienveillance aura une fin.

29 Qu’arrivera-t-il à ceux qui refusent obstinément d’obéir à Jéhovah et qui vont jusqu’à persécuter ses adorateurs ? Il déclare : “ À ceux qui te maltraitent je ferai manger leur propre chair ; et comme pour le vin doux ils s’enivreront de leur propre sang. ” (Isaïe 49:26a). Une perspective effrayante. Les opposants obstinés n’ont aucun avenir. Ils seront détruits. Ainsi, tant en sauvant ses serviteurs qu’en détruisant leurs ennemis, Jéhovah sera considéré comme un Sauveur. “ À coup sûr toute chair saura que moi, Jéhovah, je suis ton Sauveur et ton Racheteur, le Puissant de Jacob. ” — Isaïe 49:26b.

30 Ces paroles s’appliquèrent la première fois quand Jéhovah se servit de Cyrus pour libérer Son peuple du joug babylonien. Elles se sont de

nouveau appliquées en 1919, quand Jéhovah s’est servi de son Fils intronisé, Jésus Christ, pour libérer Son peuple de l’esclavage spirituel. Cela explique que la Bible qualifie tant Jéhovah que Jésus de sauveurs (Tite 2:11-13 ; 3:4-6). Jéhovah est notre Sauveur, et Jésus, le Messie, est son “ Agent principal ”. (Actes 5:31.) Les actes sauveurs que Dieu opère par l’intermédiaire de Jésus Christ sont vraiment prodigieux. Au moyen de la bonne nouvelle, Jéhovah affranchit les personnes sincères du joug de la fausse religion. Grâce au sacrifice rédempteur, il les délivre de l’esclavage du péché et de la mort. En 1919, il a libéré les frères de Jésus de l’esclavage spirituel. Et lors de la guerre d’Har-Maguédôn, qui approche à grands pas, il sauvera une grande foule d’humains fidèles de la destruction qui s’abattra sur les pécheurs.

31 Quel privilège d’être les bénéficiaires de la bienveillance de Dieu ! Puissions-nous tous employer sagement le temps agréé ! Et puissions-nous agir en tenant compte de l’urgence de notre époque, en prêtant attention aux paroles que Paul écrivit aux Romains : “ Vous connaissez l’époque, que c’est déjà l’heure de vous réveiller du sommeil, car maintenant notre salut

est plus proche qu’au temps où nous sommes devenus croyants. La nuit est avancée ; le jour s’est approché. Débarrassons-nous donc des œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière. Comme en plein jour, marchons avec décence : non pas dans les orgies ni dans les soûleries, non pas dans les relations sexuelles illicites ni dans le dérèglement, non pas dans la querelle ni dans la jalousie. Mais revêtez le Seigneur Jésus Christ, et ne faites pas de projets pour les désirs de la chair. ” — Romains 13:11-14.

32 Jéhovah continuera d’accorder sa faveur à ceux qui suivent ses conseils. Il leur donnera la force et les capacités de prêcher la bonne nouvelle (2 Corinthiens 4:7). Il utilisera ses serviteurs comme il utilise leur Chef, Jésus. Il rendra leur bouche “ semblable à une épée tranchante ”, si bien qu’ils toucheront le cœur des humbles avec le message de la bonne nouvelle (Matthieu 28:19, 20). Il protégera ses serviteurs “ à l’ombre de sa main ”. Comme “ une flèche polie ”, ils seront cachés “ dans son carquois ”. Jamais Jéhovah n’abandonnera son peuple. — Psaume 94:14 ; Isaïe 49:2, 15.

*** ip-2 chap. 11 p. 152-164 ***

“ Ne placez pas votre confiance dans les nobles ”

Isaïe 50:1-11

“ Ne placez pas votre confiance dans les nobles, ni dans le fils de l’homme tiré du sol, à qui n’appartient pas le salut. [...] Heureux celui qui a pour son secours le Dieu de Jacob, et dont

l’espoir est en Jéhovah son Dieu, l’Auteur du ciel et de la terre. ” (Psaume 146:3-6). Si seulement les Juifs qui vivent à l’époque d’Isaïe suivaient le conseil du psalmiste ! Si seulement ils plaçaient leur confiance, non dans l’Égypte ou dans une autre nation païenne, mais dans “ le Dieu de Jacob ” ! Dans ce cas, lorsque les ennemis de Juda viendraient contre eux, Jéhovah les protégerait. Mais Juda

refuse de rechercher l’aide de Jéhovah. Jéhovah permettra donc que Jérusalem soit détruite et que les habitants de Juda soient emmenés en captivité à Babylone.

2 Juda ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Il ne peut légitimement prétendre que la destruction l’attend parce que Jéhovah l’a trahi ou a négligé son alliance avec la nation. Le Créateur ne rompt pas ses alliances (Jérémie 31:32 ; Daniel 9:27 ; Révélation 15:4). Jéhovah souligne ce fait en demandant aux Juifs : “ Où donc est l’acte de divorce de votre mère, que j’ai renvoyée ? ” (Isaïe 50:1a). Sous la Loi mosaïque, un homme qui divorce d’avec sa femme doit lui remettre un acte de divorce, après quoi elle est libre de devenir la propriété d’un autre homme (Deutéronome 24:1, 2). Au sens figuré, Jéhovah a donné un tel acte à Israël, le royaume frère de Juda, mais il ne l’a pas fait pour Juda. Il est toujours son “ propriétaire-époux ”. [Note : Dans les trois

premiers versets d’Isaïe chapitre 50, Jéhovah compare la nation de Juda dans son ensemble à sa femme, et ses habitants pris individuellement

aux enfants de sa femme.] (Jérémie 3:8, 14.) Juda n’est donc pas libre de frayer avec les nations païennes. Jéhovah conservera ses relations avec cette nation “ jusqu’à ce que vienne Shilo [le Messie] ”. — Genèse 49:10.

3 Jéhovah demande également à Juda : “ Quel est celui de mes créanciers auquel je vous ai vendus ? ” (Isaïe 50:1b). Les Juifs ne seront pas envoyés en captivité à Babylone pour rembourser une dette que Jéhovah aurait contractée. Jéhovah n’est pas un Israélite pauvre, obligé de vendre ses enfants afin de payer un créancier (Exode 21:7). Il explique la véritable raison pour laquelle ses serviteurs seront réduits en esclavage :

“ Voyez ! C’est à cause de vos fautes que vous avez été vendus et c’est à cause de vos transgressions que votre mère a été renvoyée. ” (Isaïe 50:1c). Ce sont les Juifs qui ont abandonné Jéhovah ; lui ne les a pas abandonnés.

4 La question suivante de Jéhovah révèle sans équivoque son amour pour son peuple : “ Pourquoi donc, quand je suis venu, n’y avait-il personne et, quand j’ai appelé, nul n’a-t-il répondu ? ” (Isaïe 50:2a). Par l’intermédiaire de ses serviteurs les prophètes, Jéhovah est en quelque sorte venu chez son peuple pour le supplier de revenir vers lui de tout son cœur. Mais celui-ci répond par le silence. Les Juifs préfèrent rechercher le soutien de l’homme tiré du sol ; ils se tournent même vers l’Égypte parfois. — Isaïe 30:2 ; 31:1-3 ; Jérémie 37:5-7.

5 L’Égypte est-elle un sauveur plus fiable que Jéhovah ? Les Juifs infidèles ont apparemment oublié les événements qui menèrent à la naissance de leur nation, des siècles plus tôt. Jéhovah leur demande : “ Est-ce que ma main est devenue si courte qu’elle ne peut racheter ? Est-ce qu’il n’y a pas en moi de force pour délivrer ? Voyez ! Par ma réprimande je dessèche la mer ; je fais des fleuves un désert. Leurs poissons empestent, faute d’eau, et ils meurent de soif. Je revêts les cieux de noirceur et je fais d’une toile de sac leur couverture. ” — Isaïe 50:2b, 3.

6 En 1513 avant notre ère, l’Égypte était l’oppresseur, non le libérateur espéré, du peuple de Dieu. Les Israélites étaient esclaves dans ce pays païen. Jéhovah les délivra, et quelle délivrance stupéfiante ce fut ! En premier lieu, il fit s’abattre dix plaies sur

le pays. Après la dixième, particulièrement dévastatrice, Pharaon pressa les Israélites de quitter le pays (Exode 7:14–12:31). Cependant, peu après leur départ, le cœur de Pharaon changea. Il rassembla ses troupes et partit dans l’idée d’obliger les Israélites à revenir en Égypte (Exode 14:5-9). Une armée de soldats égyptiens poursuivaient les Israélites ; la mer Rouge leur barrait la route ; ils étaient pris dans un piège. Mais Jéhovah était là pour combattre en leur faveur.

7 Jéhovah arrêta les Égyptiens dans leur poursuite en plaçant une colonne de nuage entre eux et les Israélites. Du côté égyptien de la masse nuageuse régnait l’obscurité ; du côté israélite il y avait de la lumière (Exode 14:20). Puis, tout en maintenant les armées d’Égypte à distance, Jéhovah “ se mit à faire reculer la mer par un fort vent d’est durant toute la nuit ; il se mit à faire du bassin de la mer un sol ferme ”. (Exode 14:21.) Une fois les eaux séparées, tout le peuple, hommes, femmes et enfants, put traverser la mer Rouge et se mettre à l’abri du danger. Dès que son peuple eut bien avancé sur la rive opposée, Jéhovah leva le nuage. Les Égyptiens se ruèrent dans le lit de la mer. Une fois son peuple en sécurité sur la rive, Jéhovah lâcha les eaux, qui noyèrent Pharaon et ses armées. Ainsi, Jéhovah combattit en faveur de son peuple. Quel encouragement pour les chrétiens d’aujourd’hui ! — Exode 14:23-28.

8 À l’époque d’Isaïe, sept cents ans ont passé depuis cette victoire divine. Juda est à présent une nation indépendante. Elle engage parfois des négociations diplomatiques avec des gouvernements étrangers, tels que l’Assyrie et l’Égypte. Mais on ne peut avoir confiance dans les chefs de ces nations païennes. Ils font toujours

passer leur intérêt avant les alliances qu’ils concluent avec Juda. Au nom de Jéhovah, les prophètes avertissent le peuple de ne pas mettre sa confiance dans de tels hommes, mais les paroles des prophètes tombent dans les oreilles de sourds. Au bout du compte, les Juifs seront exilés à Babylone où ils passeront 70 ans en esclavage (Jérémie 25:11). Malgré tout, Jéhovah n’oubliera pas son peuple ni ne le rejettera indéfiniment. Au moment fixé, il se souviendra de lui et lui ouvrira le chemin du retour dans son pays pour qu’il rétablisse le culte pur. Dans quel but ? Afin de préparer la venue de Shilo, celui à qui appartiendra l’obéissance de tous les peuples.

Shilo vient

9 Les siècles passent. “ Le terme du temps ” arrive et celui qui répond au nom de Shilo, le Seigneur Jésus Christ, apparaît sur la scène terrestre (Galates 4:4 ; Hébreux 1:1, 2). Le fait que Jéhovah a désigné son compagnon le plus intime pour être son Porte-parole auprès des Juifs montre à quel point il aime son peuple. Quelle sorte de porte-parole Jésus est-il ? Un porte-parole du plus haut rang. Plus qu’un porte-parole, il est un enseignant, un maître enseignant. Ce n’est pas surprenant, car il a un Instructeur merveilleux : Jéhovah Dieu en personne (Jean 5:30 ; 6:45 ; 7:15, 16, 46 ; 8:26). Une pensée que confirme ce que déclare prophétiquement Jésus par la bouche d’Isaïe : “ Le Souverain Seigneur Jéhovah lui-même m’a donné la langue des enseignés, pour que je sache répondre par une parole à l’épuisé. Il éveille matin après matin ; il éveille mon oreille, pour entendre, comme les enseignés. ” — Isaïe 50:4 [Note : Du verset 4 à la fin du chapitre, on dirait que le rédacteur parle de lui-même. Isaïe a peut-

être subi certaines épreuves qu’il mentionne dans ces versets. Toutefois, dans son sens complet, la prophétie s’accomplit en Jésus

Christ.].

10 Avant de venir sur la terre, Jésus collabora avec son Père au ciel. Les relations chaleureuses qui unissent le Père et le Fils sont dépeintes en termes poétiques en Proverbes 8:30 : “ Je devins près de [Jéhovah] comme un habile ouvrier, [...] tandis que je me réjouissais tout le temps devant lui. ” Jésus éprouvait une grande joie à écouter son Père. Il ressentait le même amour que lui à l’égard des “ fils des hommes ”. (Proverbes 8:31.) Lorsqu’il vient sur la terre, Jésus répond “ par une parole à l’épuisé ”. Il commence son ministère en lisant un passage consolant de la prophétie d’Isaïe : “ L’esprit de Jéhovah est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres, [...] pour renvoyer en liberté les écrasés. ” (Luc 4:18 ; Isaïe 61:1). De bonnes nouvelles pour les pauvres ! Du réconfort pour ceux qui sont fatigués ! Quelle joie cette proclamation devrait apporter au peuple ! Certains se réjouissent effectivement, mais pas tous. Finalement, beaucoup refusent d’accepter les preuves que Jésus est enseigné par Jéhovah.

11 Néanmoins, certains veulent en entendre davantage. Ils acceptent avec joie cette invitation encourageante de Jésus : “ Venez à moi, vous tous qui peinez et qui êtes chargés, et moi je vous réconforterai. Prenez sur vous mon joug et apprenez de moi, car je suis doux de caractère et humble de cœur, et vous trouverez du réconfort pour vos âmes. ” (Matthieu 11:28, 29). Parmi ceux qui s’approchent de Jésus figurent les hommes qui deviennent ses apôtres. Ils savent que s’ils veulent se placer sous le joug avec Jésus ils devront

travailler dur. Ils devront entre autres prêcher la bonne nouvelle du Royaume jusqu’aux extrémités de la terre (Matthieu 24:14). En s’investissant dans cette œuvre, les apôtres et les autres disciples se rendent compte qu’elle réconforte effectivement leur âme. Les chrétiens fidèles d’aujourd’hui accomplissent la même œuvre, ce qui leur procure les mêmes joies.

Il n’est pas rebelle

12 Lorsqu’il vient sur la terre, Jésus ne perd jamais de vue son objectif : accomplir la volonté de Dieu. Sa tournure d’esprit est prédite : “ Le Souverain Seigneur Jéhovah lui-même m’a ouvert l’oreille, et moi je n’ai pas été rebelle. Je ne me suis pas tourné dans la direction opposée. ” (Isaïe 50:5). Jésus obéit toujours à Dieu. Il va même jusqu’à dire : “ Le Fils ne peut rien faire de sa propre initiative, mais seulement ce qu’il voit faire au Père. ” (Jean 5:19). Au cours de son existence préhumaine, Jésus collabora avec son Père pendant probablement des millions, voire des milliards d’années. Venu sur la terre, il continue de suivre les instructions de Jéhovah. À combien plus forte raison, nous qui sommes des disciples imparfaits de Christ, devrions-nous veiller à respecter les directives de Jéhovah !

13 Certains des hommes qui rejettent le Fils unique-engendré de Jéhovah le persécutent, ce qui est également prédit : “ J’ai livré mon dos aux frappeurs, et mes joues à ceux qui arrachent les poils. Je n’ai pas caché ma face aux humiliations et aux crachats. ” (Isaïe 50:6). D’après cette prophétie, des opposants infligeront au Messie souffrance et humiliation. Jésus le sait. Et il sait jusqu’où ira sa persécution. Pourtant, alors que la fin de

sa vie sur terre approche, il ne manifeste aucune peur. Avec une détermination sans faille, il se rend à Jérusalem où va se terminer sa vie d’humain. Il dit en chemin à ses disciples : “ Voici que nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré aux prêtres en chef et aux scribes, et ils le condamneront à mort et le livreront aux hommes des nations, et ils se moqueront de lui, et cracheront sur lui, et le fouetteront, et le tueront, mais trois jours après il ressuscitera. ” (Marc 10:33, 34). Or, il subira ces mauvais traitements à l’instigation d’hommes qui justement devraient avoir plus de discernement, les prêtres en chef et les scribes.

14 La nuit du 14 Nisan 33 de notre ère, Jésus se trouve dans le jardin de Gethsémané avec quelques-uns de ses disciples. Il prie. Soudain, une foule surgit et l’arrête. Mais il n’a pas peur. Il sait que Jéhovah est avec lui. Jésus certifie à ses apôtres terrifiés que, s’il le voulait, il pourrait demander à son Père d’envoyer à son secours plus de douze légions d’anges, mais il ajoute : “ Dans ce cas, comment s’accompliraient les Écritures ? ” — Matthieu 26:36, 47, 53, 54.

15 Tout ce qui est prédit au sujet des épreuves et de la mort du Messie survient. Après un procès truqué devant le Sanhédrin, Jésus est interrogé par Ponce Pilate, qui le fait flageller. Les soldats romains ‘ le frappent sur la tête avec un roseau et crachent sur lui ’. Les paroles d’Isaïe se réalisent donc (Marc 14:65 ; 15:19 ; Matthieu 26:67, 68). Bien que la Bible ne précise pas qu’on ait arraché des poils de la barbe de Jésus (un geste de mépris extrême), cela se produit sans aucun doute, conformément à la prédiction d’Isaïe [Note : Détail intéressant, dans la Septante, Isaïe 50:6 se lit ainsi : “ J’ai abandonné mon dos

aux flagellations, et mes joues aux soufflets. ”]. — Nehémia 13:25.

16 Devant Pilate, Jésus ne supplie pas qu’on l’épargne ; il reste calme et digne, sachant qu’il doit mourir afin que les Écritures s’accomplissent. Quand le gouverneur romain lui fait remarquer qu’il a le pouvoir de le condamner à mort ou de le relâcher, Jésus lui répond sans crainte : “ Tu n’aurais aucun pouvoir contre moi s’il ne t’avait été accordé d’en haut. ” (Jean 19:11). Les soldats de Pilate infligent à Jésus un traitement inhumain, mais ils ne parviennent pas à lui faire honte. Pourquoi aurait-il honte ? Il n’est pas puni parce qu’il a commis une transgression et le mérite. Il est au contraire persécuté à cause de la justice. Sous ce rapport, les paroles prophétiques suivantes d’Isaïe se réalisent : “ Le Souverain Seigneur Jéhovah lui-même me secourra. C’est pourquoi je ne me sentirai nullement humilié. C’est pourquoi j’ai mis ma face comme un silex, et je sais que je ne serai pas honteux. ” — Isaïe 50:7.

17 Jésus puise son courage dans sa totale confiance en Jéhovah. Son comportement montre qu’il est en parfait accord avec ces paroles d’Isaïe : “ Il est proche, Celui qui me déclare juste. Qui peut me combattre ? Mettons-nous debout ensemble. Qui est mon adversaire en justice ? Qu’il s’avance vers moi. Voyez ! Le Souverain Seigneur Jéhovah lui-même me secourra. Qui peut me déclarer coupable ? Voyez ! Eux tous s’useront comme un vêtement. La mite les dévorera. ” (Isaïe 50:8, 9). Le jour du baptême de Jésus, Jéhovah le déclare juste en tant que fils spirituel. La voix de Dieu en personne se fait entendre ce jour-là : “ Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai agréé. ” (Matthieu 3:17). Près de la fin de sa vie

terrestre, alors que Jésus prie à genoux dans le jardin de Gethsémané, ‘ un ange du ciel lui apparaît et le fortifie ’. (Luc 22:41-43.) Jésus sait par conséquent que son Père agrée la manière dont il a vécu. Ce Fils parfait de Dieu n’a commis aucun péché (1 Pierre 2:22). Ses ennemis ont beau l’accuser faussement de violer le sabbat, d’être un ivrogne et d’être démonisé, Jésus n’est pas déshonoré par leurs mensonges. Dieu est avec lui. Qui, dès lors, peut être contre lui ? — Luc 7:34 ; Jean 5:18 ; 7:20 ; Romains 8:31 ; Hébreux 12:3.

18 Jésus prévient ses disciples : “ S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi. ” (Jean 15:20). Les événements ne tardent pas à lui donner raison. À la Pentecôte 33 de notre ère, l’esprit saint vient sur les disciples fidèles de Jésus, ce qui donne naissance à la congrégation chrétienne. Presque aussitôt, les chefs religieux essaient d’arrêter la prédication de ces hommes et de ces femmes fidèles qui font désormais partie avec Jésus de “ la semence d’Abraham ” et sont adoptés comme fils et filles spirituels de Dieu (Galates 3:26, 29 ; 4:5, 6). Du Ier siècle à nos jours, les chrétiens oints, qui prennent fermement position pour la justice, ont dû subir une propagande mensongère et une âpre persécution de la part des ennemis de Jésus.

19 Mais ils se souviennent de ces paroles encourageantes de Jésus : “ Heureux êtes-vous lorsqu’on vous outrage, qu’on vous persécute et qu’on dit mensongèrement contre vous toutes sortes de choses mauvaises, à cause de moi. Réjouissez-vous et bondissez de joie, puisque votre récompense est grande dans les cieux. ” (Matthieu 5:11, 12). C’est pourquoi, même en butte aux attaques les plus rudes, les chrétiens oints gardent la tête haute. Quoi que

disent leurs opposants, ils savent que Dieu les déclare justes. À ses yeux, ils sont “ sans tache, et ne donnant prise à aucune accusation ”. — Colossiens 1:21, 22.

20 À notre époque, les chrétiens oints ont le soutien d’“ une grande foule ” d’“ autres brebis ”. Elles aussi prennent position pour la justice. Cela leur vaut de souffrir avec leurs frères oints et de ‘ laver leurs longues robes et de les blanchir dans le sang de l’Agneau ’. Jéhovah les déclare justes en vue de la survie à “ la grande tribulation ”. (Révélation 7:9, 14, 15 ; Jean 10:16 ; Jacques 2:23.) Même si actuellement leurs opposants semblent forts, la prophétie d’Isaïe dit qu’au moment prévu par Dieu ces opposants seront ni plus ni moins qu’un vêtement dévoré par les mites, bon à être jeté. En attendant, tant les chrétiens oints que les “ autres brebis ” restent forts grâce à leur régularité dans la prière, à l’étude de la Parole de Dieu et à l’assistance aux réunions du culte. Ils sont ainsi enseignés par Jéhovah et apprennent à parler avec la langue des enseignés.

Confiance dans le nom de Jéhovah

21 Remarquons à présent un contraste frappant : “ Qui parmi vous craint Jéhovah, écoutant la voix de son serviteur, qui a marché dans des ténèbres sans fin et pour qui il n’y a pas eu de clarté ? Qu’il mette sa confiance dans le nom de Jéhovah et s’appuie sur son Dieu. ” (Isaïe 50:10). Ceux qui écoutent la voix du Serviteur de Dieu, Jésus Christ, marchent dans la lumière (Jean 3:21). Non seulement ils emploient le nom de Dieu, Jéhovah, mais encore ils placent leur confiance en celui qui le porte. Même s’ils ont marché dans les ténèbres à une époque, à présent ils ne craignent pas les

hommes. Ils s’appuient sur Dieu. Ceux qui persistent à marcher dans les ténèbres, en revanche, sont en proie à la crainte de l’homme. C’est le cas de Ponce Pilate. Ce fonctionnaire romain sait que Jésus est innocent des fausses accusations qu’on porte contre lui, mais, par peur, il ne relâche pas Jésus. Les soldats romains tuent le Fils de Dieu, mais Jéhovah le ressuscite et le couronne de gloire et d’honneur. Que devint Pilate ? D’après Flavius Josèphe, historien juif, quatre ans seulement après la mort de Jésus, Pilate fut remplacé à la charge de gouverneur romain et reçut l’ordre de rentrer à Rome pour répondre à de graves accusations. Et les Juifs responsables de la mort de Jésus ? Moins de quatre décennies plus tard, les armées de Rome détruisirent Jérusalem et massacrèrent ses habitants ou les emmenèrent en esclavage. Il n’y a pas de lumière brillante pour ceux qui préfèrent les ténèbres. — Jean 3:19.

22 Chercher le salut auprès des hommes est le comble de la folie. La prophétie d’Isaïe explique pourquoi : “ Voyez ! Vous tous qui allumez un feu, faisant briller des étincelles, marchez dans la lueur de votre feu et parmi les étincelles que vous avez enflammées. Oui, c’est de ma main que vous aurez ceci : dans la douleur vous vous coucherez. ” (Isaïe 50:11). Les chefs humains vont et viennent. Un individu doté de charisme saura peut-être frapper l’imagination des gens pendant un temps. Cependant, même l’humain le plus sincère a des possibilités limitées. Au lieu d’allumer la belle flambée que ses partisans espèrent, au mieux il produira quelques “ étincelles ”, qui donneront un peu de lumière et de chaleur, mais qui mourront rapidement. En revanche, ceux qui mettent leur confiance en Shilo, le Messie promis par Dieu, ne seront jamais déçus.

*** ip-2 chap. 12 p. 165-179 ***

De la consolation pour les serviteurs de Dieu

Isaïe 51:1-23

Soixante-dix ans, la durée de vie d’un homme... voilà combien de temps la nation de Juda sera captive à Babylone (Psaume 90:10 ; Jérémie 25:11 ; 29:10). La plupart des Israélites déportés y vieilliront et y mourront. Imaginez leur humiliation, accablés qu’ils seront par les provocations et les railleries de leurs ennemis ! Pensez aussi à l’opprobre dont leur Dieu, Jéhovah, sera couvert : la ville sur laquelle il a mis son nom restera si longtemps désolée (Nehémia 1:9 ;

Psaumes 132:13 ; 137:1-3) ! Le précieux temple, qui fut rempli de la gloire de Dieu lorsque Salomon l’inaugura, n’existera plus (2 Chroniques 7:1-3). Quelles sombres perspectives ! Mais, par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah prophétise une restauration (Isaïe 43:14 ; 44:26-28). Dans le chapitre 51 du livre d’Isaïe, on lit d’autres prophéties sur le thème de la consolation et du rassurement.

2 Jéhovah dit aux habitants de Juda qui inclinent leur cœur vers lui : “ Écoutez-moi, vous qui poursuivez la justice, vous qui cherchez Jéhovah ! ” (Isaïe 51:1a). ‘ Poursuivre la justice ’ implique d’agir. Ceux qui ‘ poursuivent la justice ’ ne se

contenteront pas de prétendre être les serviteurs de Dieu. Ils s’efforceront avec zèle d’être justes et de vivre en conformité avec la volonté divine (Psaume 34:15 ; Proverbes 21:21). Ils se tourneront vers Jéhovah, convaincus qu’il est la seule Source de justice, et ils ‘ chercheront Jéhovah ’. (Psaumes 11:7 ; 145:17.) Non pas qu’ils ignoreront qui est Jéhovah ou comment s’avancer vers lui dans la prière. Ils s’efforceront plutôt de se rapprocher de lui en l’adorant, en le priant et en cherchant sa direction dans toutes leurs actions.

3 Cependant, ceux qui poursuivent réellement la justice sont relativement peu nombreux en Juda, ce qui risque de les rendre craintifs et de les démoraliser. C’est pourquoi Jéhovah les encourage en prenant l’image d’une carrière : “ Regardez vers le rocher d’où vous avez été taillés, et vers la cavité de la fosse d’où vous avez été tirés. Regardez vers Abraham votre père et vers Sara qui vous a finalement mis au monde dans les douleurs. Car il était un seul quand je l’ai appelé, et j’ai entrepris de le bénir et de le multiplier. ” (Isaïe 51:1b, 2). “ Le rocher ” d’où les Juifs ont été taillés est Abraham, un personnage historique dont la nation d’Israël est très fière (Matthieu 3:9 ; Jean 8:33, 39). Il est l’ancêtre, l’origine humaine, de la nation. “ La cavité de la fosse ” est Sara, du ventre de laquelle sortit Isaac, l’ancêtre d’Israël.

4 Abraham et Sara avaient passé l’âge d’avoir des enfants et ils n’en avaient pas. Pourtant, Jéhovah promit de bénir Abraham et “ de le multiplier ”. (Genèse 17:1-6, 15-17.) Dieu leur ayant rendu leurs facultés procréatrices, Abraham et Sara eurent un enfant dans leur vieillesse, duquel sortit la nation de l’alliance de Dieu. Jéhovah fit ainsi de ce

seul homme, Abraham, le père d’une grande nation qui devint aussi innombrable que les étoiles dans les cieux (Genèse 15:5 ; Actes 7:5). Si Jéhovah fut capable de prendre Abraham d’un pays lointain et de le former en nation puissante, il est assurément capable de tenir sa promesse de libérer un reste fidèle de la captivité à Babylone, de le rétablir dans son pays et de le former de nouveau en grande nation. La promesse de Dieu à Abraham se réalisa ; sa promesse aux captifs juifs s’accomplira aussi.

5 L’extraction symbolique mentionnée en Isaïe 51:1, 2 a probablement une autre application. Deutéronome 32:18 appelle Jéhovah “ le Rocher ” qui a engendré Israël et “ Celui qui [l]’a mis au monde dans les douleurs ”. Dans la deuxième expression est employé le même verbe hébreu qu’en Isaïe 51:2 à propos de Sara donnant naissance à Israël. Abraham constitue par conséquent un type prophétique de Jéhovah, le Grand Abraham. Sara, la femme d’Abraham, figure l’organisation céleste universelle de Jéhovah composée de créatures spirituelles, que les Saintes Écritures présentent comme la femme de Dieu (Genèse 3:15 ; Révélation 12:1, 5). Dans l’accomplissement final de ces paroles de la prophétie d’Isaïe, la nation issue du “ rocher ” est “ l’Israël de Dieu ”, la congrégation des chrétiens oints de l’esprit, née à la Pentecôte 33 de notre ère. Ainsi que l’ont expliqué les chapitres précédents du présent ouvrage, cette nation a connu la captivité babylonienne en 1918, mais a retrouvé en 1919 la prospérité spirituelle. — Galates 3:26-29 ; 4:28 ; 6:16.

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6 Lorsqu’il console Sion, ou Jérusalem, Jéhovah ne lui promet pas seulement de produire une nation populeuse. On lit : “ À coup sûr Jéhovah consolera Sion. Oui, il consolera tous ses lieux dévastés, il rendra son désert pareil à l’Éden et sa plaine désertique pareille au jardin de Jéhovah. On y trouvera l’allégresse et la joie, l’action de grâces et la voix de la mélodie. ” (Isaïe 51:3). Pendant les 70 ans que durera la désolation, le pays de Juda redeviendra un désert, couvert de buissons d’épines, d’arbustes épineux et d’autres plantes sauvages (Isaïe 64:10 ; Jérémie 4:26 ; 9:10-12). Par conséquent, en plus du repeuplement de Juda, la restauration comprendra le rétablissement du pays, qui sera transformé en un jardin édénique aux champs bien arrosés et fertiles, et aux vergers productifs. On aura l’impression que le sol se réjouit. Par rapport à sa désolation pendant l’Exil, le pays sera un paradis. Le reste oint de l’Israël de Dieu est entré dans un tel paradis au sens spirituel en 1919. — Isaïe 11:6-9 ; 35:1-7.

Raisons d’avoir confiance en Jéhovah

7 Jéhovah réclame de nouveau l’attention ; il dit : “ Prête-moi attention, ô mon peuple, et toi, ma communauté nationale, prête-moi l’oreille. Car de moi sortira une loi, et ma décision judiciaire, je la laisserai se reposer comme lumière pour les peuples. Ma justice est proche. Oui, mon salut sortira, et mes bras jugeront les peuples. Les îles espéreront en moi, elles attendront mon bras. ” — Isaïe 51:4, 5.

8 En demandant qu’on lui prête l’oreille, Jéhovah ne veut pas seulement qu’on écoute son message. Il souhaite

qu’on lui prête attention dans le but de mettre en pratique ce qu’on aura entendu (Psaumes 49:1 ; 78:1). La nation doit prendre conscience que Jéhovah est la Source de l’instruction, de la justice et du salut. Lui seul est la Source de la lumière spirituelle (2 Corinthiens 4:6). Il est le Juge suprême de l’humanité. Les lois et les décisions judiciaires qui émanent de Jéhovah sont une lumière pour ceux qui se laissent guider par elles. — Psaumes 43:3 ; 119:105 ; Proverbes 6:23.

9 Tout cela doit être vrai en ce qui concerne non seulement le peuple de l’alliance de Dieu, mais encore les personnes bien disposées du monde entier, même des îles de la mer les plus éloignées. Leur confiance en Dieu et dans sa capacité d’agir en faveur de ses serviteurs fidèles et de les sauver ne sera pas déçue. Sa puissance, représentée par son bras, est sûre ; personne ne peut l’arrêter (Isaïe 40:10 ; Luc 1:51, 52). Pareillement de nos jours, la prédication zélée des membres du reste de l’Israël de Dieu a amené des millions d’humains, dont beaucoup dans les îles lointaines de la mer, à se tourner vers Jéhovah et à exercer la foi en lui.

10 Jéhovah parle ensuite d’une vérité que le roi Neboukadnetsar de Babylone devra apprendre. Rien dans le ciel ni sur la terre ne peut empêcher Jéhovah d’accomplir sa volonté (Daniel 4:34, 35). On lit : “ Levez vos yeux vers les cieux, et regardez vers la terre en bas. Car vraiment les cieux se disloqueront comme une fumée, et la terre s’usera comme un vêtement, ses habitants mourront comme un moustique. Mais mon salut, lui, sera pour des temps indéfinis, et ma justice ne sera pas brisée. ” (Isaïe 51:6). Bien qu’il ne soit pas dans les habitudes des monarques babyloniens

de laisser leurs prisonniers rentrer chez eux, Jéhovah sauvera ses serviteurs (Isaïe 14:16, 17). Les “ cieux ” babyloniens, les puissances dirigeantes, seront brisés dans une défaite. La “ terre ” babylonienne, les sujets de ces puissances dirigeantes, ira peu à peu vers sa fin. Oui, même la plus grande puissance du moment ne peut tenir contre le pouvoir de Jéhovah ni empêcher ses actes de salut.

11 Il est on ne peut plus encourageant pour les chrétiens d’aujourd’hui de savoir que ces paroles prophétiques s’accomplirent à la lettre. Pourquoi cela ? Parce que l’apôtre Pierre employa des expressions similaires à propos d’un événement encore à venir. Il parla du jour de Jéhovah qui approche rapidement, “ à cause duquel les cieux étant en feu seront dissous et les éléments devenus brûlants fondront ”. Puis il déclara : “ Nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, et dans ceux-ci habitera la justice. ” (2 Pierre 3:12, 13 ; Isaïe 34:4 ; Révélation 6:12-14). Les nations puissantes et leurs chefs altiers comparables à des étoiles ont beau défier Jéhovah, au moment qu’il choisira ils seront réduits à rien, écrasés aussi facilement qu’un moustique (Psaume 2:1-9). Seul le gouvernement juste de Dieu dominera pour toujours, sur une société d’humains justes. — Daniel 2:44 ; Révélation 21:1-4.

12 À présent, Jéhovah dit à l’adresse de ceux ‘ qui poursuivent la justice ’ : “ Écoutez-moi, vous qui connaissez la justice, le peuple dans le cœur duquel se trouve ma loi ! Ne craignez pas l’opprobre des mortels, et ne soyez pas terrifiés à cause de leurs paroles injurieuses. Car la mite les dévorera comme un vêtement, et la teigne les dévorera comme de la

laine. Mais ma justice, elle, sera pour des temps indéfinis, et mon salut pour des générations sans nombre. ” (Isaïe 51:7, 8). En raison de leur prise de position courageuse, ceux qui ont confiance en Jéhovah seront calomniés et couverts d’opprobre, mais ils n’ont pas lieu d’avoir peur. Ceux qui les outragent ne sont que des mortels qui seront ‘ dévorés ’, comme un vêtement de laine mangé par une mite [Note : La

mite dont il est question ici est sans doute la mite des vêtements ou teigne, en particulier

lorsqu’elle est au stade de larve destructrice.]. De même que les Juifs fidèles de l’Antiquité, les vrais chrétiens d’aujourd’hui n’ont aucune raison de craindre ceux qui s’opposent à eux. Jéhovah, le Dieu éternel, est leur salut (Psaume 37:1, 2). L’opprobre dont les ennemis de Dieu chargent ses serviteurs démontre que ces derniers ont son esprit. — Matthieu 5:11, 12 ; 10:24-31.

13 Comme s’il demandait à Jéhovah d’agir en faveur de Son peuple captif, Isaïe dit : “ Réveille-toi, réveille-toi, revêts-toi de force, ô bras de Jéhovah ! Réveille-toi comme aux jours d’autrefois, comme lors des générations des temps passés. N’est-ce pas toi qui as brisé Rahab, qui as transpercé le monstre marin ? N’est-ce pas toi qui as desséché la mer, les eaux de l’immense abîme, et toi qui as fait des profondeurs de la mer un chemin pour que passent les rachetés ? ” — Isaïe 51:9, 10.

14 Les exemples historiques dont parle Isaïe sont bien choisis. Tous les Israélites savent que la nation a été délivrée d’Égypte et a traversé la mer Rouge (Exode 12:24-27 ; 14:26-31). Les termes “ Rahab ” et “ le monstre marin ” se rapportent à l’Égypte dirigée par son pharaon, qui s’opposa à l’exode d’Israël

(Psaumes 74:13 ; 87:4 ; Isaïe 30:7). Avec sa tête dans le delta du Nil et son long corps qui s’étirait sur des centaines de kilomètres dans la vallée fertile de ce fleuve, l’Égypte antique ressemblait à un serpent monstrueux (Ézékiel 29:3). Mais ce monstre fut brisé lorsque Jéhovah envoya sur lui les dix plaies. Il fut transpercé, grièvement blessé et affaibli quand son armée fut détruite dans les eaux de la mer Rouge. Oui, Jéhovah montra la puissance de son bras dans ses relations avec l’Égypte. Sera-t-il moins disposé à combattre pour ses serviteurs exilés à Babylone ?

15 La prophétie se place maintenant au moment où Israël sera délivré de Babylone ; elle ajoute : “ Alors les rédimés de Jéhovah reviendront, oui ils arriveront à Sion avec des clameurs joyeuses, et une joie pour des temps indéfinis sera sur leur tête. Ils atteindront à l’allégresse et à la joie. Oui, le chagrin et les soupirs s’enfuiront. ” (Isaïe 51:11). Même si leur situation sera triste à Babylone, ceux qui recherchent la justice de Jéhovah ont de glorieuses perspectives. Le jour viendra où le chagrin et les soupirs ne seront plus. Ce sont des clameurs joyeuses, la joie, l’allégresse qu’on entendra sortir des lèvres des rédimés, des rachetés. Dans l’accomplissement moderne de ces paroles prophétiques, l’Israël de Dieu a été libéré de la captivité babylonienne en 1919. Il est retourné dans sa condition spirituelle avec grande joie et se réjouit d’y être resté jusqu’à ce jour.

16 Quel sera le prix de la rédemption des Juifs ? La prophétie d’Isaïe a déjà révélé que Jéhovah donne ‘ l’Égypte en rançon pour eux, l’Éthiopie et Seba à leur place ’. (Isaïe 43:1-4.) Cela aura lieu plus tard. Après avoir conquis Babylone et libéré les captifs juifs, l’Empire perse

conquerra l’Égypte, l’Éthiopie et Seba. Ces pays seront donnés à la place des âmes des Israélites, ce qui correspond au principe énoncé en Proverbes 21:18 : “ Le méchant est une rançon pour le juste ; et le traître prend la place des hommes droits. ”

Jéhovah rassure encore

17 Jéhovah rassure encore son peuple : “ Moi, moi je suis Celui qui vous console. Qui es-tu pour avoir peur d’un mortel qui mourra, d’un fils des humains qui deviendra comme de l’herbe verte, et pour oublier Jéhovah ton Auteur, Celui qui a étendu les cieux et qui a posé les fondements de la terre, si bien que tu étais dans l’effroi constamment, tout au long du jour, à cause de la fureur de celui qui t’enserrait, comme s’il était décidé à te supprimer ? Mais où est la fureur de celui qui t’enserrait ? ” (Isaïe 51:12, 13). Les Juifs vont connaître des années d’exil. Mais ils n’ont aucune raison de craindre la fureur de Babylone. Même si cette nation, la Troisième Puissance mondiale de l’histoire biblique, vaincra le peuple de Dieu et cherchera à ‘ l’enserrer ’, à l’empêcher de s’échapper, les Juifs fidèles savent que Jéhovah a prédit la chute de Babylone devant Cyrus (Isaïe 44:8, 24-28). Contrairement au Créateur, le Dieu éternel, Jéhovah, les habitants de Babylone périront comme de l’herbe qui se flétrit sous la chaleur intense du soleil durant la saison sèche. Où seront alors leurs menaces et leur fureur ? Quelle sottise de craindre l’homme et d’oublier Jéhovah, Celui qui a fait les cieux et la terre !

18 Les serviteurs de Jéhovah seront captifs pendant un temps, ‘ courbés sous les chaînes ’ en quelque sorte, mais leur libération surviendra

soudainement. Ils ne seront pas exterminés à Babylone ni ne mourront de faim en prisonniers ; ils ne perdront pas la vie dans le shéol, la fosse (Psaumes 30:3 ; 88:3-5). Jéhovah leur donne cette assurance : “ À coup sûr, celui qui est courbé sous les chaînes sera bien vite délié, pour qu’il n’aille pas à la fosse, dans la mort, et pour que son pain ne lui manque pas. ” — Isaïe 51:14.

19 Jéhovah poursuit, toujours en vue de consoler Sion : “ Mais moi, Jéhovah, je suis ton Dieu, Celui qui soulève la mer pour que ses vagues s’agitent. Jéhovah des armées est son nom. Je mettrai mes paroles dans ta bouche, oui je te couvrirai de l’ombre de ma main, pour planter les cieux et poser les fondements de la terre et pour dire à Sion : ‘ Tu es mon peuple. ’ ” (Isaïe 51:15, 16). À maintes reprises, la Bible parle de la capacité de Dieu d’exercer son pouvoir sur la mer et de la maîtriser (Job 26:12 ; Psaume 89:9 ; Jérémie 31:35). Il maîtrise parfaitement les forces de la nature. Il le montra lorsqu’il délivra son peuple d’Égypte. Qui donc soutient la comparaison, ne serait-ce qu’un tant soit peu, avec “ Jéhovah des armées ” ? — Psaume 24:10.

20 Les Juifs demeurent le peuple de l’alliance de Dieu, et Jéhovah leur donne l’assurance qu’ils retourneront dans leur pays, pour vivre de nouveau sous sa Loi. Ils rebâtiront Jérusalem et le temple, et réendosseront les responsabilités découlant de l’alliance qu’il a conclue avec eux par l’intermédiaire de Moïse. Une fois que le pays commencera à être repeuplé par les Israélites rapatriés et leurs animaux domestiques, “ une nouvelle terre ” viendra à l’existence. Au-dessus d’elle domineront “ de nouveaux cieux ”, un nouveau système

gouvernemental (Isaïe 65:17-19 ; Haggaï 1:1, 14). Jéhovah dira de nouveau à Sion : “ Tu es mon peuple. ”

Un appel à l’action

21 Après avoir rassuré Sion, Jéhovah lance un appel à l’action. Il parle comme si elle était déjà au bout de ses souffrances : “ Réveille-toi, réveille-toi, lève-toi, ô Jérusalem, toi qui as bu de la main de Jéhovah sa coupe de fureur ! Le calice, la coupe qui donne le vertige, tu l’as bu, tu l’as vidé. ” (Isaïe 51:17). Ainsi, Jérusalem doit se lever de sa condition misérable et retrouver sa position et sa splendeur. Un jour viendra où elle aura vidé la coupe symbolique de la rétribution divine. Il ne restera rien de la colère de Dieu à son encontre.

22 Toutefois, durant la période où Jérusalem sera punie, aucun de ses habitants, ses “ fils ”, ne pourra empêcher ce qui arrivera (Isaïe 43:5-7 ; Jérémie 3:14). La prophétie déclare : “ Pas un qui l’ait conduite de tous les fils qu’elle a mis au monde, pas un qui ait saisi sa main de tous les fils qu’elle a élevés. ” (Isaïe 51:18). Comme elle souffrira aux mains des Babyloniens ! “ Ces deux choses t’arrivaient. Qui te plaindra ? Le pillage et l’effondrement, la faim et l’épée ! Qui te consolera ? Tes fils se sont évanouis. Oui, ils gisent à la tête de toutes les rues, comme le mouflon dans le filet, comme ceux qui sont pleins de la fureur de Jéhovah, de la réprimande de ton Dieu. ” — Isaïe 51:19, 20.

23 Pauvre Jérusalem ! Elle subira “ le pillage et l’effondrement ” ainsi que “ la faim et l’épée ”. Incapables de la guider et de la faire tenir sur ses pieds, ses “ fils ” resteront là, impuissants, émaciés, pas assez forts pour repousser

les envahisseurs babyloniens. À la vue de tous, ils seront étendus à la tête (au coin) des rues, défaillants, faibles et épuisés (Lamentations 2:19 ; 4:1, 2). Ils auront bu la coupe de la fureur de Dieu et seront aussi impuissants que des animaux pris dans un filet.

24 Mais cette triste situation prendra fin. Isaïe donne la consolation suivante : “ C’est pourquoi écoute ceci, s’il te plaît, ô femme affligée et ivre, mais non de vin. Voici ce qu’a dit ton Seigneur, Jéhovah, oui ton Dieu, qui combat pour son peuple : ‘ Vois ! J’ôterai vraiment de ta main la coupe qui donne le vertige. Le calice, ma coupe de fureur — tu ne recommenceras plus à en boire. Oui, je le mettrai dans la main de ceux qui t’irritent, qui ont dit à ton âme : “ Courbe-toi pour que nous traversions ”, si bien que tu rendais ton dos pareil à la terre, pareil à la rue pour ceux qui traversent. ’ ” (Isaïe

51:21-23). Après avoir discipliné Jérusalem, Jéhovah est disposé à agir avec compassion à son égard et à lui pardonner.

25 Jéhovah détournera ensuite sa colère de Jérusalem et la dirigera contre Babylone. Babylone aura rasé Jérusalem et l’aura humiliée (Psaume 137:7-9). Mais Jérusalem ne sera pas obligée par Babylone ou ses alliés à boire de nouveau d’une telle coupe. Cette coupe sera prise de la main de Jérusalem et donnée à ceux qui se réjouissaient de son ignominie (Lamentations 4:21, 22). Babylone tombera, ivre morte (Jérémie 51:6-8). Dans l’intervalle, Sion se lèvera. Quel retournement de situation ! Sion a vraiment de quoi se consoler à une telle perspective. Et les serviteurs de Jéhovah peuvent être certains que son nom sera sanctifié par ses actes sauveurs.

*** ip-2 chap. 13 p. 180-193 *** “ Poussez à l’unisson des cris de joie ” !

Isaïe 52:1-12

LA LIBÉRATION ! Quelle perspective comblerait davantage de joie un peuple captif ? Étant donné qu’un des thèmes principaux du livre d’Isaïe est la libération et la restauration, il n’est pas étonnant que ce livre de la Bible contienne (en dehors des Psaumes) plus d’expressions de joie qu’aucun autre. Isaïe chapitre 52 en particulier donne aux serviteurs de Dieu des raisons de se réjouir. Les paroles prophétiques qu’il renferme se réalisent sur Jérusalem en 537 avant notre ère. Et elles ont un accomplissement plus

grand en rapport avec “ la Jérusalem d’en haut ”, l’organisation céleste de Jéhovah composée de créatures spirituelles, qui est parfois figurée par une mère et une épouse. — Galates 4:26 ; Révélation 12:1.

“ Revêts-toi de ta force, ô Sion ! ”

2 Par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah crie vers Sion, sa ville bien-aimée : “ Réveille-toi, réveille-toi, revêts-toi de ta force, ô Sion ! Revêts-toi de tes vêtements magnifiques, ô Jérusalem, la ville sainte ! Car il ne continuera plus de venir chez toi, l’incirconcis et impur. Débarrasse-toi de la poussière, lève-toi, assieds-toi, ô Jérusalem ! Libère-toi des liens qui enserrent ton cou, ô captive, fille de

Sion ! ” (Isaïe 52:1, 2). Ses habitants ayant provoqué la colère de Jéhovah, Jérusalem est restée désolée pendant 70 ans (2 Rois 24:4 ; 2 Chroniques 36:15-21 ; Jérémie 25:8-11 ; Daniel 9:2). Mais le moment est venu pour elle de se réveiller de cette longue période d’inactivité et de mettre les vêtements magnifiques de la liberté. Jéhovah a influencé le cœur de Cyrus de sorte qu’il libère la “ fille de Sion ” captive et que les anciens habitants de Jérusalem avec leurs descendants puissent quitter Babylone, retourner à Jérusalem et rétablir le vrai culte. On ne devra trouver à Jérusalem aucun incirconcis ni aucun impur. — Ezra 1:1-4.

3 Ces paroles d’Isaïe ont également un accomplissement sur la congrégation chrétienne. On peut qualifier la congrégation des chrétiens oints de “ fille de Sion ”, dans la mesure où “ la Jérusalem d’en haut ” est leur mère [Note : Pour un examen plus détaillé des liens qui unissent “ la Jérusalem d’en haut ” et ses enfants oints sur la terre, voir le chapitre 15 du

présent ouvrage.{{ci-dessous p.262}}]. Affranchis des enseignements païens et des doctrines apostates, les oints doivent rester purs aux yeux de Jéhovah, non en étant circoncis dans la chair, mais en étant circoncis de cœur (Jérémie 31:33 ; Romains 2:25-29). Ils doivent à cet effet demeurer purs devant Jéhovah sur les plans spirituel, mental et moral. — 1 Corinthiens 7:19 ; Éphésiens 2:3.

4 Il est vrai que “ la Jérusalem d’en haut ” n’a jamais désobéi à Jéhovah. Cependant, au cours de la Première Guerre mondiale, ses représentants sur la terre, les chrétiens oints, ont involontairement enfreint la loi de Jéhovah parce qu’ils ne comprenaient pas correctement en quoi consistait la véritable neutralité chrétienne. Ayant

perdu la faveur divine, ils se sont retrouvés, spirituellement, captifs de “ Babylone la Grande ”, l’empire universel de la fausse religion (Révélation 17:5). Leur esclavage a pris la tournure la plus sordide en juin 1918, quand huit responsables de la Société Tour de Garde ont été emprisonnés sur de fausses accusations, notamment celle de sédition. À ce moment-là, la prédication organisée de la bonne nouvelle s’est pour ainsi dire arrêtée. Mais, en 1919, un appel à se réveiller spirituellement a retenti. Les chrétiens oints ont rejeté plus complètement l’impureté morale et spirituelle de Babylone la Grande. Ils se sont relevés de la poussière de la captivité, et “ la Jérusalem d’en haut ” a acquis la splendeur d’une “ ville sainte ” dans laquelle l’impureté spirituelle n’est pas tolérée.

5 Tant en 537 avant notre ère qu’en 1919 de notre ère, Jéhovah était parfaitement en droit de libérer ses serviteurs. Isaïe explique : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah : ‘ C’est gratuitement que vous avez été vendus, et c’est sans argent que vous serez rachetés. ’ ” (Isaïe 52:3). Ni la Babylone antique ni Babylone la Grande ne payèrent quoi que ce soit quand elles firent des membres du peuple de l’alliance de Dieu leurs esclaves. Puisqu’aucune transaction avec de l’argent n’avait été effectuée, Jéhovah était toujours le Propriétaire légal de son peuple. Devait-il se sentir redevable à quelqu’un ? Évidemment non. Dans les deux cas, Jéhovah pouvait à bon droit racheter ses adorateurs sans donner aucune compensation à ceux qui les avaient capturés. — Isaïe 45:13.

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6 Les ennemis de Jéhovah n’avaient tiré aucune leçon de l’Histoire. On lit en effet : “ Voici ce qu’a dit le Souverain Seigneur Jéhovah : ‘ C’est en Égypte que mon peuple descendit d’abord pour y résider comme étranger ; et l’Assyrie, elle, l’opprima sans raison. ’ ” (Isaïe 52:4). Le pharaon d’Égypte réduisit les Israélites en esclavage alors qu’ils avaient été invités à résider dans le pays. Mais Jéhovah noya Pharaon et son armée dans la mer Rouge (Exode 1:11-14 ; 14:27, 28). Quand le roi Sennakérib d’Assyrie menaça Jérusalem, l’ange de Jéhovah abattit 185 000 de ses soldats (Isaïe 37:33-37). De la même manière, la Babylone antique et Babylone la Grande, qui ont opprimé le peuple de Dieu, n’échapperont pas aux conséquences de leurs actes.

“ Mon peuple connaîtra mon nom ”

7 La condition de captif du peuple de Jéhovah a un effet sur Son nom, comme le montre la prophétie : “ ‘ Maintenant, qu’est-ce qui me retient ici ? ’ c’est là ce que déclare Jéhovah. ‘ Car mon peuple a été enlevé gratuitement. Ceux qui dominaient sur lui poussaient des hurlements ’, c’est là ce que déclare Jéhovah, ‘ et constamment, tout au long du jour, mon nom était traité sans respect. C’est pour cette raison que mon peuple connaîtra mon nom, oui pour cette raison, en ce jour-là, car je suis Celui qui parle. Voyez ! C’est moi. ’ ” (Isaïe 52:5, 6). Qu’est-ce qui retient Jéhovah en l’occurrence ? En quoi lui importe-t-il qu’Israël soit esclave à Babylone ? Jéhovah doit agir, car Babylone tient ses serviteurs captifs et pousse des hurlements de triomphe à leur sujet. Mue par sa vantardise, Babylone traite le nom de Jéhovah sans respect (Ézékiel 36:20, 21). Elle n’a pas

voulu comprendre que Jérusalem est en désolation parce que le peuple de Jéhovah a irrité son Dieu. Babylone s’imagine qu’elle a réduit les Juifs en esclavage parce que leur Dieu n’est pas très puissant. Belshatsar, vice-roi de Babylone, se moque même de Jéhovah en se servant au cours d’un festin donné en l’honneur des dieux babyloniens des récipients volés dans Son temple. — Daniel 5:1-4.

8 En quoi tout cela s’applique-t-il à “ la Jérusalem d’en haut ” ? Depuis que l’apostasie a pris racine chez les prétendus chrétiens, on peut dire que “ le nom de Dieu est blasphémé à cause [d’eux] parmi les nations ”. (Romains 2:24 ; Actes 20:29, 30.) Effectivement, par superstition les Juifs finirent par ne plus employer le nom divin. Peu après la mort des apôtres, les chrétiens apostats leur emboîtèrent le pas : ils cessèrent de prononcer le nom personnel de Dieu. L’apostasie donna naissance à la chrétienté, un élément majeur de Babylone la Grande (2 Thessaloniciens 2:3, 7 ; Révélation 17:5). L’immoralité éhontée de la chrétienté et ses meurtres impudents ont jeté le discrédit sur le nom de Jéhovah. — 2 Pierre 2:1, 2.

9 Quand, en 1919, Jésus Christ, le Grand Cyrus, a libéré le peuple de l’alliance de Dieu qui était captif de Babylone la Grande, les membres de ce peuple ont mieux compris les exigences de Jéhovah. Déjà ils s’étaient purifiés de nombreux enseignements de la chrétienté qui plongent leurs racines dans le paganisme préchrétien, tels que la Trinité, l’immortalité de l’âme et les tourments éternels dans un enfer de feu. À ce moment-là, ils ont entrepris de se débarrasser de toute trace d’influence babylonienne. Ils ont également saisi l’importance de rester strictement neutres à l’égard des affaires partisanes

du monde. Ils ont même voulu se purifier de toute culpabilité dans les effusions de sang auxquelles certains d’entre eux avaient peut-être pris part.

10 Les serviteurs de Dieu de notre époque ont également cerné davantage l’importance du nom de Jéhovah. En 1931, ils ont adopté le nom de Témoins de Jéhovah, ce qui démontrait publiquement qu’ils soutenaient Jéhovah et son nom. En outre, en publiant la Traduction du monde nouveau depuis 1950, les Témoins de Jéhovah ont remis le nom divin à la place qui lui revient dans la Bible. Ainsi, ils ont estimé le nom de Jéhovah à sa juste valeur et le font connaître jusqu’aux extrémités de la terre.

“ Celui qui apporte de bonnes nouvelles ”

11 Notre attention est maintenant ramenée sur Sion à l’époque où elle est toujours désolée. Un messager approche, porteur d’une bonne nouvelle : “ Qu’ils sont jolis sur les montagnes les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, de celui qui publie la paix, de celui qui apporte des bonnes nouvelles de quelque chose de meilleur, de celui qui publie le salut, de celui qui dit à Sion : ‘ Ton Dieu est devenu roi ! ’ ” (Isaïe 52:7). Comment peut-on dire, en 537 avant notre ère, que le Dieu de Sion est devenu Roi ? Jéhovah n’est-il pas Roi depuis toujours ? Indéniablement, il est le “ Roi d’éternité ” ! (Révélation 15:3.) Cependant, l’exclamation “ Ton Dieu est devenu roi ! ” est appropriée, car la chute de Babylone ainsi que la proclamation royale de rebâtir le temple à Jérusalem et d’y rétablir le culte pur constituent une nouvelle manifestation de la royauté de Jéhovah. — Psaume 97:1.

12 Aux jours d’Isaïe, aucun individu ni aucun groupe d’individus ne furent identifiés à “ celui qui apporte de bonnes nouvelles ”. Aujourd’hui, en revanche, on connaît l’identité du porteur de bonnes nouvelles. Jésus Christ est le plus grand messager de paix de Jéhovah. Quand il était sur la terre, il prêcha la bonne nouvelle selon laquelle les humains seraient libérés de toutes les conséquences du péché hérité d’Adam, y compris la maladie et la mort (Matthieu 9:35). Jésus fut d’un zèle exemplaire, car il proclama cette bonne nouvelle de quelque chose de meilleur en saisissant toutes les occasions de parler du Royaume de Dieu (Matthieu 5:1, 2 ; Marc 6:34 ; Luc 19:1-10 ; Jean 4:5-26). Et ses disciples suivirent son exemple.

13 Dans sa lettre aux Romains, l’apôtre Paul cite Isaïe 52:7 pour souligner l’importance de la prédication de la bonne nouvelle. Il soulève une suite de questions qui suscitent la réflexion, notamment : ‘ Comment les gens entendront-ils sans quelqu’un qui prêche ? ’ Puis il déclare : “ Comme c’est écrit : ‘ Qu’ils sont jolis les pieds de ceux qui annoncent des bonnes nouvelles de choses bonnes ! ’ ” (Romains 10:14, 15). Paul étend donc l’application d’Isaïe 52:7 en employant le pluriel “ ceux ” au lieu du singulier “ celui ” qui figure dans le texte original d’Isaïe. À l’exemple de Jésus Christ, tous les chrétiens sont des messagers de la bonne nouvelle de paix. En quel sens leurs pieds sont-ils “ jolis ” ? Dans les paroles d’Isaïe, le héraut qui s’approche de Jérusalem arrive des montagnes de Juda, à proximité. De loin, il est impossible de voir les pieds de ce messager. Il est donc question ici du messager, et on parle de ses pieds pour parler de lui. De même que les humbles

avaient plaisir à voir Jésus et ses disciples au Ier siècle, de même à notre époque les humbles qui écoutent le message salvateur de la bonne nouvelle apprécient de voir les Témoins.

14 Depuis quand, de nos jours, entend-on le cri “ Ton Dieu est devenu roi ! ” Depuis 1919. Cette année-là, lors d’une assemblée tenue à Cedar Point (dans l’Ohio, aux États-Unis), Joseph Rutherford, qui était président de la Société Tour de Garde, a enthousiasmé ses auditeurs par un discours intitulé “ Discours aux collaborateurs ”. Ce discours, basé sur Isaïe 52:7 et Révélation 15:2, encourageait tous les assistants à se lancer dans la prédication. De cette façon, de ‘ jolis pieds ’ sont apparus sur “ les montagnes ”. D’abord les chrétiens oints, puis leurs compagnons, les “ autres brebis ”, sont allés prêcher avec zèle la bonne nouvelle selon laquelle Jéhovah était devenu Roi (Jean 10:16). En quel sens Jéhovah était-il devenu Roi ? Il a de nouveau manifesté sa royauté en 1914, en installant son Fils, Jésus Christ, comme Roi dans le Royaume céleste qui venait d’être établi. Et Jéhovah a manifesté d’une autre manière encore sa royauté en 1919, en libérant “ l’Israël de Dieu ” de Babylone la Grande. — Galates 6:16 ; Psaume 47:8 ; Révélation 11:15, 17 ; 19:6.

“ Tes guetteurs ont élevé la voix ”

15 Le cri “ Ton Dieu est devenu roi ! ” suscite-t-il une réaction ? Oui. Isaïe raconte : “ Écoute ! Tes guetteurs ont élevé la voix. À l’unisson ils poussent sans relâche des cris de joie ; car c’est les yeux dans les yeux qu’ils verront lorsque Jéhovah ramènera Sion. ” (Isaïe 52:8). Bien sûr, aucun guetteur n’est posté à Jérusalem en 537 avant notre ère pour accueillir les

premiers exilés qui reviennent. La ville est en désolation depuis 70 ans (Jérémie 25:11, 12). Par conséquent, les “ guetteurs ” qui élèvent la voix doivent être les Israélites qui apprennent à l’avance la nouvelle concernant la restauration de Sion et qui, du coup, ont la responsabilité de la transmettre au reste des enfants de Sion. En voyant que Jéhovah donne Babylone à Cyrus en 539, les guetteurs ont la certitude absolue qu’il est en train de libérer son peuple. Avec ceux qui répondent à leur appel, les guetteurs poussent sans relâche des cris de joie, à l’unisson, pour que d’autres entendent la bonne nouvelle.

16 Les guetteurs vigilants nouent avec Jéhovah des relations étroites, personnelles ; ils le voient pour ainsi dire “ les yeux dans les yeux ” ou face à face (Nombres 14:14). Leur intimité avec Jéhovah et entre eux met en évidence leur unité et la teneur joyeuse de leur message. — 1 Corinthiens 1:10.

17 Dans l’accomplissement moderne, la classe du guetteur, “ l’esclave fidèle et avisé ”, élève la voix, pas seulement pour les personnes qui font déjà partie de l’organisation visible de Dieu, mais aussi pour celles qui sont au-dehors (Matthieu 24:45-47). En 1919 a retenti un appel en vue du rassemblement du reste des oints, appel qui en 1922 s’est intensifié à l’assemblée de Cedar Point (dans l’Ohio) lorsque ces paroles ont été prononcées : “ Proclamez, proclamez, proclamez le Roi et son Royaume ! ” Depuis 1935 a lieu le rassemblement d’une grande foule de personnes comparables à des brebis (Révélation 7:9, 10). Ces dernières années, la proclamation de la royauté de Jéhovah a encore pris de l’ampleur. Comment cela ? En l’an 2000, près de six millions de personnes en parlaient dans plus de

230 pays et territoires. En outre, La Tour de Garde, le principal instrument de la classe du guetteur, fait retentir le message joyeux en plus de 130 langues.

18 Pour participer à cette œuvre unificatrice, il faut être humble et aimer ses frères. Pour que l’appel porte, il faut que tous ceux qui le lancent prêchent le même message, qu’ils parlent du nom de Jéhovah, de la rançon, de sa sagesse, de son amour et de son Royaume. En collaborant épaule contre épaule, les chrétiens du monde entier renforcent le lien qui les attache à Jéhovah et qui les pousse à annoncer l’évangile à l’unisson.

19 Lorsque les serviteurs de Dieu crient de joie, même l’endroit où ils habitent semble s’égayer. La prophétie poursuit : “ Égayez-vous, poussez à l’unisson des cris de joie, lieux dévastés de Jérusalem, car Jéhovah a consolé son peuple ; il a racheté Jérusalem. Jéhovah a dénudé son bras saint sous les yeux de toutes les nations, et toutes les extrémités de la terre verront bel et bien le salut de notre Dieu. ” (Isaïe 52:9, 10). Avec l’arrivée de ceux qui reviennent de Babylone, les lieux à l’aspect sinistre de Jérusalem, qui est en désolation, s’égaient, car le culte pur de Jéhovah peut désormais être rétabli (Isaïe 35:1, 2). De toute évidence, la main de Jéhovah est derrière tout cela. Il a “ dénudé son bras saint ”, en quelque sorte remonté ses manches pour entreprendre la tâche consistant à sauver son peuple. — Ezra 1:2, 3.

20 Au cours des “ derniers jours ” que nous traversons, Jéhovah a dénudé son bras saint afin de redonner vie au reste oint, les “ deux témoins ” du livre de la Révélation (2 Timothée 3:1 ; Révélation

11:3, 7-13). En 1919, ils ont été introduits dans un paradis spirituel, le domaine spirituel qu’ils partagent maintenant avec des millions de compagnons, les autres brebis. Finalement, Jéhovah dénudera son bras saint pour sauver son peuple à “ Har-Maguédôn ”. (Révélation 16:14, 16.) Alors, “ toutes les extrémités de la terre verront bel et bien le salut de notre Dieu ”.

Une exigence urgente

21 Ceux qui sortent de Babylone pour retourner à Jérusalem ont une exigence à remplir. Isaïe écrit : “ Éloignez-vous, éloignez-vous, sortez de là, ne touchez rien d’impur ; sortez du milieu d’elle, gardez-vous purs, vous qui portez les ustensiles de Jéhovah ! Car vous ne sortirez pas dans la panique, et vous ne partirez pas en fuyant. Car Jéhovah ira devant vous, et le Dieu d’Israël sera votre arrière-garde. ” (Isaïe 52:11, 12). Les Israélites qui partent doivent laisser à Babylone tout ce qui est contaminé par le faux culte qu’on y pratique. Étant donné qu’ils portent les ustensiles de Jéhovah, ustensiles qui proviennent du temple de Jérusalem, ils doivent être purs, pas seulement extérieurement, sur le plan rituel, mais surtout dans leur cœur (2 Rois 24:11-13 ; Ezra 1:7). Ils n’ont d’ailleurs aucune raison de paniquer, puisque Dieu va devant eux. Ils n’ont pas non plus besoin de courir de toutes leurs forces, comme si des poursuivants assoiffés de sang étaient à leurs trousses. Le Dieu d’Israël est leur arrière-garde. — Ezra 8:21-23.

22 L’invitation d’Isaïe à se garder pur a un accomplissement en grand sur les descendants de “ la Jérusalem d’en haut ”. Lorsque Paul conseilla aux chrétiens de Corinthe de ne pas former

d’attelage disparate avec des non-croyants, il cita les paroles d’Isaïe 52:11 : “ C’est pourquoi sortez du milieu d’eux, et séparez-vous, dit Jéhovah, et cessez de toucher la chose impure. ” (2 Corinthiens 6:14-17). De même que les Israélites qui rentraient de Babylone, les chrétiens doivent se tenir à l’écart du faux culte babylonien.

23 Cela était particulièrement vrai des disciples oints de Jésus Christ qui ont fui Babylone la Grande en 1919. Ils se sont peu à peu purifiés de toute trace du faux culte (Isaïe 8:19, 20 ; Romains 15:4). Ils ont également pris de plus en plus conscience de l’importance d’être moralement purs. Bien que les Témoins de Jéhovah aient toujours été partisans de normes morales élevées, en 1952 La Tour de Garde a publié des articles qui soulignaient la nécessité de discipliner les individus immoraux afin de garder la congrégation pure. La discipline aide

aussi celui qui a mal agi à saisir qu’il doit se repentir sincèrement. — 1 Corinthiens 5:6, 7, 9-13 ; 2 Corinthiens 7:8-10 ; 2 Jean 10, 11.

24 Les chrétiens oints comme les membres de la grande foule des autres brebis sont déterminés à ne rien toucher qui soit spirituellement impur. Étant purifiés, ils peuvent porter “ les ustensiles de Jéhovah ”, qui figurent les différents aspects du précieux service sacré que Dieu donne d’accomplir, telles la prédication de maison en maison, les études de la Bible et les autres facettes de l’activité chrétienne. S’ils demeurent purs, les serviteurs de Dieu d’aujourd’hui peuvent avoir l’assurance que Jéhovah continuera d’aller devant eux et d’être leur arrière-garde. Comme ils constituent le peuple pur de Dieu, ils ont une multitude de raisons de ‘ pousser à l’unisson des cris de joie ’ !

*** ip-2 chap. 14 p. 194-214 ***

Jéhovah exalte son Serviteur messianique

Isaïe 52:13–53:12

Imaginez que vous deviez rencontrer un haut dignitaire. L’heure et le lieu de votre rendez-vous sont fixés. Mais il y a un problème : vous ne savez pas à quoi il ressemble, et il voyagera discrètement, sans apparat. Comment le reconnaîtrez-vous ? Il vous serait utile d’avoir une description détaillée de lui.

2 Au début du I

er siècle de notre ère,

de nombreux Juifs se trouvèrent dans une situation similaire. Ils attendaient le Messie, l’homme le plus important qui vivrait jamais (Daniel 9:24-27 ; Luc

3:15). Mais comment les Juifs fidèles le reconnaîtraient-ils ? Par le moyen de ses prophètes hébreux, Jéhovah avait dépeint en détail et par écrit les événements qui concerneraient le Messie ; de cette manière, ceux qui auraient du discernement l’identifieraient à coup sûr.

3 Parmi les prophéties hébraïques touchant au Messie, celle que rapporte Isaïe 52:13–53:12 est peut-être la plus limpide. Plus de 700 ans à l’avance, Isaïe décrivit, non pas l’aspect physique du Messie, mais des détails bien plus révélateurs : les souffrances qu’il endurerait et leur but, ainsi que la manière précise dont se dérouleraient sa mort, son enterrement et son élévation. Examinons cette prophétie et

son accomplissement ; nos cœurs s’en réjouiront et notre foi en sera fortifiée.

“ Mon serviteur ” : qui est-il ?

4 Isaïe vient de parler de la libération des Juifs exilés à Babylone. Il passe maintenant à un événement futur bien plus important ; il écrit ces paroles de Jéhovah : “ Voyez ! Mon serviteur se montrera perspicace. Il sera haut placé, oui il sera élevé et exalté à l’extrême. ” (Isaïe 52:13). Qui, au juste, est ce “ serviteur ” ? Au fil des siècles, les exégètes juifs ont émis diverses opinions. Certains ont prétendu qu’il représentait l’ensemble de la nation d’Israël pendant son exil à Babylone. Mais cette explication ne concorde pas avec la prophétie. En effet, le Serviteur de Dieu souffre volontairement. Bien qu’innocent, il souffre pour les péchés des autres. Ces précisions ne conviennent guère à la nation juive, qui, elle, est allée en exil à cause de ses péchés (2 Rois 21:11-15 ; Jérémie 25:8-11). D’autres ont affirmé que le Serviteur représentait l’élite pieuse d’Israël et que les membres de cette élite souffrirent pour les Israélites pécheurs. Cependant, aux époques où Israël fut affligé, aucun groupe ne souffrit pour un autre.

5 Avant l’avènement du christianisme, et dans une certaine mesure au cours des premiers siècles de notre ère, quelques exégètes juifs appliquèrent cette prophétie au Messie. Il s’agit de la bonne application, ce qui ressort des Écritures grecques chrétiennes. D’après le livre des Actes, quand l’eunuque éthiopien avoua qu’il ignorait l’identité du Serviteur mentionné dans la prophétie d’Isaïe, Philippe “ lui annonça la bonne nouvelle concernant Jésus ”. (Actes 8:26-40 ; Isaïe 53:7, 8.) D’autres livres de la Bible identifient Jésus Christ au Serviteur messianique

de la prophétie d’Isaïe. [Note : Le Targoum

de Jonathan ben Uzziel (Ier

siècle de notre ère) rend ainsi Isaïe 52:13 : “ Voici, mon serviteur, Celui qui est oint (ou le Messie) prospérera. ” Pareillement, le Talmud de Babylone (vers le III

e siècle de notre ère) déclare : “ Messie. Quel

est son nom ? [...] les maîtres disent que son nom est le lépreux de la ‘ maison ’ de Rabbi, ainsi qu’il est dit : certes, ce sont nos maladies qu’il a portées. ” — Sanhédrin 98b ; Isaïe 53:4.] À mesure que nous examinerons cette prophétie, nous constaterons qu’il existe des parallèles indéniables entre celui que Jéhovah appelle “ mon serviteur ” et Jésus de Nazareth.

6 La prophétie commence en expliquant que le Messie réussira à exécuter la volonté divine. Le mot “ serviteur ” indique qu’il se soumettra à la volonté de Dieu comme un serviteur se soumet à celle de son maître. Ce faisant, il “ se montrera perspicace ”. La perspicacité est la faculté de discerner le fond d’une situation. Se montrer perspicace, c’est se montrer avisé. À propos du verbe hébreu employé ici, un ouvrage de référence déclare : “ Le verbe hébr. [...] signifie comprendre, agir avec discernement et finalement obtenir un plein succès. ” Indubitablement, le Messie réussira, puisque la prophétie certifie qu’il sera “ élevé et exalté à l’extrême ”.

7 Effectivement, Jésus ‘ se montra perspicace ’ : il comprenait les prophéties bibliques qui s’appliquaient à lui et se laissait guider par elles dans l’accomplissement de la volonté de son Père (Jean 17:4 ; 19:30). Quel en fut le résultat ? Après la résurrection et l’ascension de Jésus, “ Dieu l’a élevé à une position supérieure et lui a donné volontiers le nom qui est au-dessus de tout autre nom ”. (Philippiens 2:9 ; Actes 2:34-36.) Puis, en 1914, Jésus glorifié a été élevé encore plus. Jéhovah l’a exalté en le mettant sur le trône du Royaume

messianique (Révélation 12:1-5). Oui, il a été “ élevé et exalté à l’extrême ”.

“ Regardé avec stupeur ”

8 Comment les nations et leurs chefs réagiront-ils à l’exaltation du Messie ? Laissons un instant de côté la parenthèse contenue dans la deuxième partie du verset 14 ; la prophétie déclare : “ Dans la mesure où beaucoup l’ont regardé avec stupeur [...] il fera pareillement tressaillir beaucoup de nations. À son sujet, des rois fermeront la bouche, car ce qui ne leur avait pas été raconté, ils le verront bel et bien, et ce qu’ils n’avaient pas entendu, sur cela ils devront porter leur attention. ” (Isaïe 52:14a, 15). Par ces paroles, Isaïe décrit, non pas l’apparition initiale du Messie, mais sa confrontation ultime avec les chefs de la terre.

9 Quand Jésus, exalté, viendra exécuter le jugement sur l’actuel système de choses impie, les chefs de la terre ‘ le regarderont avec stupeur ’. Certes, les dirigeants humains ne verront pas à proprement parler Jésus glorifié. Mais ils verront les effets tangibles de la puissance du Combattant céleste de Jéhovah (Matthieu 24:30). Ils seront forcés de porter leur attention sur ce que ne leur auront pas raconté les chefs religieux : que Jésus est l’Exécuteur des jugements de Dieu. Le Serviteur exalté qu’ils rencontreront agira d’une façon qu’ils n’attendent pas.

10 Isaïe ouvre une parenthèse au verset 14 ; on y lit : “ Tant était grand le défigurement quant à son aspect, plus que celui de n’importe quel autre homme et, quant à sa forme imposante, plus que celui des fils des humains. ” (Isaïe 52:14b). Jésus était-il donc défiguré physiquement ? Non. Même si la Bible ne le décrit pas en

détail, le Fils parfait de Dieu avait sans aucun doute un physique et un visage agréables. De toute évidence, les paroles d’Isaïe font allusion à l’humiliation que Jésus subit. Jésus dénonça avec hardiesse l’hypocrisie, les mensonges et les meurtres des chefs religieux de son époque ; en retour, ils l’insultèrent (1 Pierre 2:22, 23). Ils l’accusèrent de transgresser la loi, de blasphémer, de tromper, de susciter la sédition contre Rome. Ainsi, les auteurs de ces fausses accusations dressèrent un portrait complètement défiguré de Jésus.

11 Aujourd’hui, on répand toujours une fausse image de Jésus. La plupart des gens le représentent bébé dans une crèche ou en victime pathétique clouée sur une croix, au visage déformé par la douleur et coiffé d’une couronne d’épines. C’est le clergé de la chrétienté qui a popularisé ces clichés. Le clergé ne précise pas que Jésus est le puissant Roi céleste à qui les nations rendront des comptes. Quand, dans un proche avenir, ils auront affaire à Jésus exalté, les dirigeants humains devront traiter avec un Messie qui possède ‘ tout pouvoir dans le ciel et sur la terre ’. — Matthieu 28:18.

Qui ajoutera foi à cette bonne nouvelle ?

12 Après avoir dépeint la transformation stupéfiante du Messie, qui, de ‘ défiguré ’, deviendra “ exalté à l’extrême ”, Isaïe demande : “ Qui a ajouté foi à ce que nous avons entendu ? Et quant au bras de Jéhovah, à qui a-t-il été révélé ? ” (Isaïe 53:1). Ces paroles d’Isaïe suscitent des questions intéressantes : Cette prophétie s’accomplira-t-elle ? Le “ bras de Jéhovah ”, qui représente sa

puissance, se révélera-t-il et réalisera-t-il ces paroles ?

13 Sans conteste, la réponse est oui ! Dans sa lettre aux Romains, Paul cite les paroles d’Isaïe pour montrer que la prophétie entendue et rapportée par Isaïe se réalisa en Jésus. La glorification de Jésus après qu’il eut souffert sur la terre était une bonne nouvelle. “ Toutefois, précise Paul en parlant des Juifs incrédules, tous n’ont pas obéi à la bonne nouvelle. Isaïe dit en effet : ‘ Jéhovah, qui a ajouté foi à ce qu’il a entendu de nous ? ’ Ainsi la foi naît de ce qu’on a entendu. Et ce qu’on a entendu vient par la parole concernant Christ. ” (Romains 10:16, 17). Mais, malheureusement, peu de contemporains de Paul ajoutent foi à la bonne nouvelle concernant le Serviteur de Dieu. Pourquoi ?

14 La suite de la prophétie énonce aux Israélites les raisons d’être des questions posées au verset 1 ; de cette façon, elle révèle pourquoi beaucoup n’accepteront pas le Messie : “ Il s’élèvera comme une jeune pousse devant [un observateur], comme une racine qui sort d’une terre aride. Il n’a ni forme imposante ni aucune splendeur ; et quand nous le verrons, il n’y aura pas l’apparence pour que nous le désirions. ” (Isaïe 53:2). Nous découvrons ici dans quel contexte le Messie apparaîtra sur la scène terrestre. Ses débuts seront humbles et ceux qui l’observeront jugeront improbable qu’un jour il devienne quelqu’un. De plus, il ressemblera à une simple jeune pousse, à un arbrisseau tendre qui croît sur un tronc ou une branche. Il ressemblera également à une racine qui a besoin d’eau dans un sol sec et peu prometteur. Et il ne se présentera pas avec l’apparat d’un roi : il ne portera ni vêtements royaux ni diadème étincelant.

Ses débuts seront au contraire humbles et sans prétention.

15 Cette description correspond trait pour trait au commencement de la vie humaine de Jésus. La vierge juive Marie lui donna naissance dans une étable, dans une petite ville du nom de Bethléhem [Note : Le prophète Mika appela

Bethléhem “ celle qui est trop petite pour être parmi les milliers de Juda ”. (Mika 5:2.) Néanmoins, la petite Bethléhem eut l’honneur

insigne d’être la ville où naquit le Messie.] (Luc 2:7 ; Jean 7:42). Marie et Joseph, son époux, étaient pauvres. Environ 40 jours après la naissance de Jésus, ils apportèrent le sacrifice pour le péché qu’il était permis aux pauvres d’offrir, “ une paire de tourterelles ou deux jeunes pigeons ”. (Luc 2:24 ; Lévitique 12:6-8.) Par la suite, Marie et Joseph s’installèrent à Nazareth, où Jésus grandit au sein d’une famille nombreuse, probablement dans un milieu modeste. — Matthieu 13:55, 56.

16 Il semblait qu’en tant qu’humain Jésus n’avait pas ses racines dans le bon sol (Jean 1:46 ; 7:41, 52). Il avait beau être un homme parfait et descendre du roi David, étant donné son milieu humble il n’avait ni “ forme imposante ” ni “ splendeur ”, du moins aux yeux de ceux qui s’attendaient à ce que le Messie vienne d’un milieu plus prestigieux. Sous l’influence des chefs religieux juifs, beaucoup ne le remarquèrent pas, et même le méprisèrent. À la fin, les foules ne virent chez le Fils parfait de Dieu rien de désirable. — Matthieu 27:11-26.

‘ Méprisé, fui par les hommes ’

17 Isaïe décrit maintenant en détail comment le Messie sera considéré et traité : “ Il était méprisé, il était celui que les hommes fuient — homme destiné aux douleurs et à avoir une

connaissance de la maladie. Et c’était comme si la face de quelqu’un nous était cachée. Il était méprisé, et nous le comptions pour rien. ” (Isaïe 53:3). Convaincu que ses paroles se réaliseront, Isaïe écrit au passé, comme si elles s’étaient déjà accomplies. Jésus Christ fut-il vraiment méprisé et fui par les hommes ? Absolument ! Les chefs religieux et leurs disciples, certains d’être justes, le considéraient comme le plus vil des hommes. Ils le qualifièrent d’ami des collecteurs d’impôts et des prostituées (Luc 7:34, 37-39). Ils lui crachèrent au visage. Ils le frappèrent à coups de poing et l’insultèrent. Ils ricanèrent à son sujet et se moquèrent de lui (Matthieu 26:67). Même “ les siens ”, influencés par ces ennemis de la vérité, “ ne l’ont pas accueilli ”. — Jean 1:10, 11.

18 Puisqu’il était un homme parfait, Jésus ne tombait pas malade. Pourtant, il était un “ homme destiné aux douleurs et à avoir une connaissance de la maladie ”. Les douleurs et les maladies en question n’étaient pas les siennes. Jésus vint du ciel dans un monde malade. Il vécut au milieu de la souffrance et de la douleur, mais il ne repoussa pas ceux qui allaient mal, que ce soit physiquement ou spirituellement. Tel un médecin bienveillant, il acquit une connaissance aiguë de la souffrance éprouvée par les gens qui l’entouraient. En outre, il fut capable de faire ce qui dépasse les compétences de n’importe quel médecin humain. — Luc 5:27-32.

19 Malgré tout cela, les ennemis de Jésus considéraient que c’était lui qui était malade et ils ne voulaient pas le regarder avec faveur. Sa face était “ cachée ”, mais pas à son initiative. Pour rendre Isaïe 53:3, la Bible du Semeur emploie l’expression “ semblable à ceux devant lesquels on

détourne les yeux ”. Les opposants de Jésus avaient tant de répulsion envers lui qu’en quelque sorte ils se détournaient de lui comme s’il était trop répugnant à regarder. Ils estimaient qu’il ne valait pas plus qu’un esclave (Exode 21:32 ; Matthieu 26:14-16). Ils avaient moins d’estime pour lui que pour Barabbas, un meurtrier (Luc 23:18-25). Auraient-ils pu démontrer plus clairement la piètre opinion qu’ils avaient de Jésus ?

20 Les serviteurs de Jéhovah d’aujourd’hui peuvent tirer une grande consolation des paroles d’Isaïe. Il arrive que des opposants dédaignent les adorateurs fidèles de Jéhovah ou les traitent comme s’ils comptaient pour rien. Néanmoins, de même que dans le cas de Jésus, ce qui compte réellement, c’est la valeur que Jéhovah Dieu nous attache. En effet, des hommes avaient beau ‘ compter Jésus pour rien ’, il n’empêche qu’il avait une grande valeur aux yeux de Dieu.

“ Transpercé pour notre transgression ”

21 Pourquoi le Messie dut-il souffrir et mourir ? Isaïe explique : “ Vraiment, c’est de nos maladies qu’il s’est chargé ; et quant à nos douleurs, il les a portées. Mais nous, nous l’avons considéré comme touché, frappé par Dieu et affligé. Mais il était transpercé pour notre transgression ; il était écrasé pour nos fautes. Le châtiment qui devait servir à notre paix était sur lui, et à cause de ses blessures il y a eu guérison pour nous. Nous tous, comme des brebis, nous étions errants ; nous nous tournions chacun vers sa propre voie ; et Jéhovah lui-même a fait que la faute de nous tous rencontre celui-là. ” — Isaïe 53:4-6.

22 Le Messie se chargea des maladies des autres et porta leurs douleurs. Pour ainsi dire, il souleva leurs fardeaux, les plaça sur ses épaules et les porta. Et puisque la maladie et la douleur sont les conséquences de la condition pécheresse des humains, le Messie porta les péchés des autres. Beaucoup ne comprirent pas la raison de ses souffrances et crurent que Dieu le punissait en le ‘ touchant ’, c’est-à-dire en l’affligeant d’une maladie répugnante [Note : Le mot hébreu rendu par “ touché ” est également traduit par “ frappé ” en rapport avec la lèpre (2 Rois 15:5). D’après certains biblistes, des Juifs concluaient d’Isaïe 53:4 que le Messie serait lépreux. Le Talmud de Babylone applique ce verset au Messie en l’appelant “ le lépreux de la ‘ maison ’ de Rabbi ”. La Sainte Bible commentée de Fillion, version catholique traduite d’après la Vulgate, rend ainsi ce verset :

“ Nous l’avons considéré comme un lépreux. ”]. La souffrance du Messie atteignit son paroxysme lorsqu’il fut transpercé, écrasé et blessé, des mots forts qui évoquent une mort violente et douloureuse. Mais sa mort a un pouvoir propitiatoire ; elle fournit le fondement du rachat de ceux qui errent dans la faute et le péché en les aidants à trouver la paix avec Dieu.

23 Comment Jésus porta-t-il la souffrance des autres ? L’Évangile de Matthieu, qui cite Isaïe 53:4, explique : “ On lui amena beaucoup de gens possédés de démons ; et il expulsa les esprits d’une parole, et il guérit tous ceux qui allaient mal ; pour que s’accomplisse ce qui avait été prononcé par l’intermédiaire d’Isaïe le prophète, quand il a dit : ‘ Il a pris lui-même nos maladies et a porté nos affections. ’ ” (Matthieu 8:16, 17). En guérissant ceux qui venaient vers lui atteints de diverses maladies, Jésus prenait leurs souffrances sur lui. Pour opérer de telles guérisons, il puisait dans ses forces (Luc 8:43-48). Sa capacité de guérir toutes

sortes de maux, physiques et spirituels, prouvait qu’il était doté du pouvoir de purifier du péché. — Matthieu 9:2-8.

24 Cependant, beaucoup avaient le sentiment que Jésus était “ touché ” par Dieu. Ne souffrit-il pas à cause de chefs religieux respectés ? Souvenons-nous toutefois qu’il ne souffrit pas pour avoir commis des péchés. “ Christ aussi a souffert pour vous, écrit Pierre, vous laissant un modèle pour que vous suiviez fidèlement ses traces. Il n’a pas commis de péché, et on n’a pas trouvé de tromperie dans sa bouche. Il a porté lui-même nos péchés dans son propre corps sur le poteau, afin que nous puissions en finir avec les péchés et vivre pour la justice. Et ‘ par ses meurtrissures vous avez été guéris ’. ” (1 Pierre 2:21, 22, 24). À une époque, nous étions tous perdus dans le péché, ‘ comme des brebis, en train de nous égarer ’. (1 Pierre 2:25.) Mais, par le moyen de Jésus, Jéhovah nous a rachetés de notre état de pécheurs. Il a fait que notre faute “ rencontre ” Jésus, repose sur lui. Jésus, qui, lui, était sans péché, subit volontairement la peine pour nos péchés. En subissant sans la mériter une mort ignominieuse sur un poteau, il permit notre réconciliation avec Dieu.

‘ Il se laissa affliger ’

25 Le Messie était-il disposé à souffrir et à mourir ? Isaïe répond : “ Il était serré de près, et il se laissait affliger ; pourtant il n’ouvrait pas la bouche. Il était mené comme un mouton à l’abattage ; et comme une brebis qui devant ses tondeurs est devenue muette, lui non plus n’ouvrait pas la bouche. ” (Isaïe 53:7). La dernière nuit de sa vie, Jésus aurait pu demander à “ plus de douze légions d’anges ” de venir à son secours. Mais il déclara :

“ Dans ce cas, comment s’accompliraient les Écritures : que cela doit se passer ainsi ? ” (Matthieu 26:53, 54). “ L’Agneau de Dieu ” préféra ne pas résister (Jean 1:29). Quand les prêtres en chef et les anciens l’accusèrent faussement devant Pilate, Jésus “ ne répondit rien ”. (Matthieu 27:11-14.) Il ne voulait rien dire qui contrarie l’accomplissement de la volonté de Dieu le concernant. Il était disposé à mourir en Agneau sacrificiel, car il savait parfaitement que sa mort rachèterait les humains obéissants du péché, de la maladie et de la mort.

26 Isaïe donne à présent d’autres détails sur les souffrances et l’humiliation que le Messie subirait. Il écrit : “ À cause de la contrainte et du jugement, il a été enlevé ; et qui s’intéressera aux détails de sa génération ? Car il a été coupé du pays des vivants. À cause de la transgression de mon peuple, il a reçu le coup. ” (Isaïe 53:8). Quand Jésus fut finalement emmené par ses ennemis, ceux-ci, ses opposants religieux, usèrent de “ contrainte ” dans la manière dont ils le traitèrent. Non qu’ils se retinrent de manifester leur haine, mais ils contraignirent, autrement dit entravèrent, la justice. La Septante parle d’“ humiliation ” au lieu de “ contrainte ” en Isaïe 53:8. Les ennemis de Jésus l’humilièrent en lui refusant le traitement juste auquel même un criminel ordinaire avait droit. Le procès de Jésus fut une parodie de justice. Comment cela ?

27 Les chefs religieux juifs étaient tellement déterminés à se débarrasser de Jésus qu’ils transgressèrent les règles mêmes qu’ils avaient établies. D’après la tradition, en effet, le Sanhédrin ne pouvait pas juger une affaire de crime capital chez le grand

prêtre ; il ne le pouvait que dans la salle de pierres taillées qui se trouvait dans l’enceinte du temple. Les procès de ce genre devaient avoir lieu en journée, jamais après le coucher du soleil. Et on ne pouvait prononcer un verdict de culpabilité que le lendemain de la fin de l’audition. Par conséquent, aucun procès ne devait avoir lieu la veille d’un sabbat ou d’une fête. Ces règles furent toutes enfreintes lors du procès de Jésus (Matthieu 26:56-68). Pire encore, les chefs religieux commirent en le jugeant des violations flagrantes de la Loi de Dieu. Par exemple, ils versèrent un pot-de-vin pour le prendre au piège (Deutéronome 16:19 ; Luc 22:2-6). Ils donnèrent crédit à de faux témoignages (Exode 20:16 ; Marc 14:55, 56). Et ils conspirèrent pour relâcher un meurtrier, ce qui mit du sang sur eux et sur le pays (Nombres 35:31-34 ; Deutéronome 19:11-13 ; Luc 23:16-25). Il n’y eut donc pas de “ jugement ”, de procès équitable qui aboutisse à une décision honnête et impartiale.

28 Les ennemis de Jésus cherchèrent-ils à discerner qui était réellement l’homme qui comparaissait devant eux ? Isaïe pose une question similaire : “ Qui s’intéressera aux détails de sa génération ? ” Le mot “ génération ” peut se rapporter aux origines ou aux antécédents de quelqu’un. Quand ils jugèrent Jésus, les membres du Sanhédrin ne tinrent pas compte de ses antécédents, de ce qu’il remplissait les conditions pour être le Messie promis. Au contraire, ils l’accusèrent de blasphème et l’estimèrent passible de mort (Marc 14:64). Ensuite, le gouverneur romain Ponce Pilate céda aux pressions et condamna Jésus à être attaché sur un poteau (Luc 23:13-25). C’est ainsi qu’à seulement 33 ans et demi, au milieu de

sa vie, Jésus fut “ coupé ”, c’est-à-dire retranché.

29 Isaïe écrit ensuite au sujet de la mort et de l’enterrement du Messie : “ Il fera sa tombe auprès des méchants, et auprès de la classe des riches dans sa mort, bien qu’il n’ait pas commis de violence et qu’il n’y ait pas eu de tromperie dans sa bouche. ” (Isaïe 53:9). Comment, dans sa mort et sa tombe, Jésus fut-il auprès des méchants ainsi que des riches ? Le 14 Nisan 33 de notre ère, il mourut sur le poteau de supplice hors des murailles de Jérusalem. Puisqu’il fut attaché sur un poteau entre deux malfaiteurs, en un sens sa tombe se trouva auprès des méchants (Luc 23:33). Cependant, après sa mort, Joseph, un homme riche d’Arimathée, s’arma de courage pour demander à Pilate la permission de prendre son corps et de l’enterrer. Avec Nicodème, Joseph prépara le corps en vue de l’enterrement, puis le déposa dans une tombe fraîchement creusée qui lui appartenait (Matthieu 27:57-60 ; Jean 19:38-42). La tombe de Jésus fut donc aussi auprès de la classe des riches.

‘ Jéhovah a pris plaisir à l’écraser ’

30 Isaïe dit ensuite quelque chose de surprenant : “ Jéhovah lui-même a pris plaisir à l’écraser ; il l’a rendu malade. Si tu mets son âme comme sacrifice de culpabilité, il verra sa descendance, il prolongera ses jours, et en sa main réussira ce qui est le plaisir de Jéhovah. À cause du tourment de son âme, il verra, il sera rassasié. Par le moyen de sa connaissance, le juste, mon serviteur, fera que beaucoup seront tenus pour justes ; et lui-même portera leurs fautes. ” (Isaïe 53:10, 11). Comment était-il possible que Jéhovah prenne

plaisir à voir son serviteur fidèle écrasé ? Évidemment, Jéhovah n’infligea pas lui-même des souffrances à son cher Fils. Les ennemis de Jésus furent entièrement responsables de ce qu’ils lui firent subir. Mais Jéhovah leur permit d’agir cruellement (Jean 19:11). Pour quelle raison ? Indubitablement, le Dieu de tendre compassion fut peiné de voir son Fils innocent souffrir (Isaïe 63:9 ; Luc 1:77, 78). Il ne fait aucun doute que rien chez Jésus ne déplaisait à Jéhovah. Toutefois, Dieu prit plaisir à voir son Fils disposé à souffrir en raison de toutes les bénédictions qu’il en résulterait.

31 Tout d’abord, Jéhovah mit l’âme de Jésus comme “ sacrifice de culpabilité ”. C’est pourquoi, lorsqu’il remonta au ciel, Jésus entra en la présence de Jéhovah porteur de la valeur de sa vie humaine offerte comme sacrifice de culpabilité, et Jéhovah fut heureux de l’accepter en faveur de tous les humains (Hébreux 9:24 ; 10:5-14). Grâce à ce sacrifice de culpabilité, Jésus acquit une “ descendance ”. En qualité de “ Père éternel ”, il est en mesure de donner la vie, la vie éternelle, à ceux qui exercent la foi dans son sang versé (Isaïe 9:6). Après tout le tourment qu’il endura lorsqu’il était une âme humaine, comme Jésus doit se sentir “ rassasié ” à la perspective de délivrer l’humanité du péché et de la mort ! Bien sûr, il doit être encore plus “ rassasié ” de savoir que son intégrité a fourni à son Père céleste une réponse aux provocations de Son Adversaire, Satan le Diable. — Proverbes 27:11.

32 Une autre bénédiction résulte de la mort de Jésus : il fait ‘ que beaucoup sont tenus pour justes ’, aujourd’hui déjà. Il le fait, précise Isaïe, “ par le moyen de sa connaissance ”. De toute évidence, il est question de la

connaissance que Jésus acquit en devenant un homme et en souffrant injustement en raison de son obéissance à Dieu (Hébreux 4:15). Ayant souffert jusqu’à la mort, Jésus put fournir le sacrifice nécessaire pour que les autres soient tenus pour justes. Qui bénéficie de cette condition de juste ? En premier lieu, ses disciples oints. Étant donné qu’ils exercent la foi dans le sacrifice de Jésus, Jéhovah les déclare justes en vue de les adopter comme fils et de les constituer cohéritiers de Jésus (Romains 5:19 ; 8:16, 17). Ensuite, d’“ autres brebis ” formant “ une grande foule ” exercent la foi dans le sang versé de Jésus et sont tenues pour justes en

vue d’être amies de Dieu et de survivre à Har-Maguédôn. — Révélation 7:9 ; 16:14, 16 ; Jean 10:16 ; Jacques 2:23, 25.

33 Enfin, Isaïe décrit les triomphes du Messie : “ C’est pourquoi je lui donnerai une part parmi la multitude, et ce sera avec les puissants qu’il répartira le butin, parce qu’il a répandu son âme dans la mort, et que c’est avec les transgresseurs qu’il a été compté ; et lui-même a porté le péché de beaucoup, et il s’est mis à intervenir pour les transgresseurs. ” — Isaïe 53:12.

[Tableau, page 212] (Voir la publication) LE SERVITEUR DE JÉHOVAH Comment Jésus remplit ce rôle

PROPHÉTIE ÉVÉNEMENT ACCOMPLISSEMENT

Is. 52:13 Élevé et exalté Actes 2:34-36 ; Phil. 2:8-11 ; 1 Pierre 3:22

Is. 52:14 Présenté sous un faux jour et discrédité Mat. 11:19 ; 27:39-44, 63, 64 ; Jean 8:48 ; 10:20

Is. 52:15 Fit tressaillir beaucoup de nations Mat. 24:30 ; 2 Thess. 1:6-10 ; Rév. 1:7

Is. 53:1 On n’eut pas foi en lui Jean 12:37, 38 ; Rom. 10:11, 16, 17

Is. 53:2 Ses débuts humains furent humbles et sans prétention

Luc 2:7 ; Jean 1:46

Is. 53:3 Méprisé et rejeté Mat. 26:67 ; Luc 23:18-25 ; Jean 1:10, 11

Is. 53:4 Porta nos maladies Mat. 8:16, 17 ; Luc 8:43-48

Is. 53:5 Transpercé Jean 19:34

Is. 53:6 Souffrit pour les fautes des autres 1 Pierre 2:21-25

Is. 53:7 Silencieux devant ses accusateurs Mat. 27:11-14 ; Marc 14:60, 61 ; Actes 8:32, 35

Is. 53:8 Jugé injustement et condamné Mat. 26:57-68 ; 27:1, 2,11-26 ; Jean 18:12-14,19-24, 28-40

Is. 53:9 Enterré auprès des riches Mat. 27:57-60 ; Jean 19:38-42

Is. 53:10 Âme mise comme sacrifice de culpabilité Héb. 9:24 ; 10:5-14

Is. 53:11 Donna à beaucoup la possibilité d’être tenus pour justes

Rom. 5:18, 19 ; 1 Pierre 2:24 ; Rév. 7:14

Is. 53:12

Compté avec des pécheurs Mat. 26:55, 56 ; 27:38 ; Luc 22:36, 37

34 Les paroles finales de cette partie de la prophétie d’Isaïe enseignent une idée réconfortante au sujet de Jéhovah : il attache du prix à ceux qui lui restent fidèles. C’est ce qui ressort de sa promesse de ‘ donner ’ au Serviteur messianique “ une part parmi la multitude ”. Ces paroles ont apparemment un lien avec la coutume qu’on avait de partager le butin après une victoire. Jéhovah est sensible à la fidélité de “ la multitude ” de fidèles de l’Antiquité, notamment Noé, Abraham et Job, et il leur réserve “ une part ” dans son monde nouveau à venir (Hébreux 11:13-16). Pareillement, il donnera une part à son Serviteur messianique. Jéhovah ne manquera pas de récompenser son intégrité. Soyons également convaincus que Jéhovah ‘ n’oubliera pas notre œuvre et l’amour que nous montrons pour son nom ’. — Hébreux 6:10.

35 Le Serviteur de Dieu obtiendra aussi un butin lorsqu’il vaincra ses ennemis. Il partagera ce butin avec “ les puissants ”. Qui sont “ les puissants ” dans l’accomplissement ? Ce sont les premiers disciples de Jésus qui vainquent le monde à son exemple, les 144 000 citoyens de “ l’Israël de Dieu ”. (Galates 6:16 ; Jean 16:33 ; Révélation 3:21 ; 14:1.) Et qu’est-ce que le butin ? Il comprend sans doute les “ dons en hommes ” que Jésus arrache pour ainsi dire au pouvoir de Satan pour les

donner à la congrégation chrétienne (Éphésiens 4:8-12). Les 144 000 “ puissants ” reçoivent également une part d’un autre butin. Par leur victoire sur le monde, ils enlèvent à Satan toute raison de provoquer Dieu. Leur attachement inébranlable à Jéhovah l’exalte et réjouit son cœur.

36 Jésus savait qu’il accomplissait la prophétie concernant le Serviteur de Dieu. La nuit de son arrestation, en effet, il cita les paroles rapportées en Isaïe 53:12 et se les appliqua : “ Je vous dis que ceci qui est écrit doit s’accomplir en moi, savoir : ‘ Et il a été compté avec des sans-loi. ’ Car ce qui me concerne est en train de recevoir son accomplissement. ” (Luc 22:36, 37). Jésus fut effectivement traité comme un sans-loi. Il fut exécuté comme un transgresseur, attaché sur un poteau entre deux bandits (Marc 15:27). Pourtant, il porta volontiers cet opprobre, car il était parfaitement conscient d’intercéder de cette manière en notre faveur. En quelque sorte, il se tint entre les pécheurs et le coup de la peine de mort, et il reçut lui-même ce coup.

37 Le récit historique de la vie et de la mort de Jésus nous permet une identification indubitable : Jésus Christ est le Serviteur messianique de la prophétie d’Isaïe. Nous devrions être infiniment reconnaissants à Jéhovah d’avoir bien voulu laisser son cher Fils remplir le rôle prophétique du Serviteur,

souffrir et perdre la vie pour que nous soyons rachetés du péché et de la mort. Jéhovah a ainsi démontré le grand amour qu’il nous porte. On lit en Romains 5:8 : “ Dieu nous recommande son propre amour en ce que — alors

que nous étions encore pécheurs — Christ est mort pour nous. ” Comme nous devrions également être reconnaissants envers Jésus Christ, le Serviteur exalté, qui a volontairement répandu son âme jusqu’à la mort !

*** ip-2 chap. 15 p. 215-231 ***

La femme stérile se réjouit

Isaïe 54:1-17

Sara voulait des enfants. Malheureusement, elle était stérile et elle en souffrait beaucoup. À son époque, la stérilité était honteuse ; mais Sara n’était pas affligée seulement pour cette raison. Elle désirait vivement voir s’accomplir la promesse que Dieu avait faite à son mari. Abraham devait devenir père d’une semence qui constituerait une bénédiction pour toutes les familles de la terre (Genèse 12:1-3). Cependant, des décennies s’étaient écoulées depuis que Dieu avait énoncé cette promesse, et ils n’avaient toujours pas d’enfant. Sara avait vieilli et n’avait aucun descendant. Elle dut se demander parfois si elle n’espérait pas en vain. Mais un jour, son désespoir se mua en joie !

2 Le désarroi de Sara nous aide à comprendre la prophétie rapportée en Isaïe chapitre 54. Jérusalem y est comparée à une femme stérile qui découvre la joie immense d’avoir de nombreux enfants. En dépeignant collectivement ses serviteurs de l’Antiquité sous les traits d’une femme, sa femme, Jéhovah montre sa tendresse à leur égard. En outre, ce chapitre d’Isaïe nous aide à percer un aspect essentiel de ce que la Bible qualifie de “ saint secret ”. (Romains

16:25, 26.) L’identité de la “ femme ” et l’annonce dans cette prophétie des péripéties qui l’attendaient sont très instructives pour ce qui est du culte pur aujourd’hui.

La “ femme ” identifiée

3 Le chapitre 54 s’ouvre sur une note joyeuse : “ ‘ Pousse des cris de joie, femme stérile, toi qui n’as pas mis au monde ! Égaie-toi par des clameurs joyeuses et pousse des cris stridents, toi qui n’as pas eu les douleurs, car les fils de la désolée sont plus nombreux que les fils de celle qui a un propriétaire-époux ’, a dit Jéhovah. ” (Isaïe 54:1). Isaïe doit être très ému quand il prononce ces paroles ! Quelle consolation leur accomplissement procurera aux Juifs exilés à Babylone ! À ce moment-là, Jérusalem sera toujours en désolation. D’un point de vue humain, rien ne donnera à penser qu’elle puisse être repeuplée, au même titre qu’une femme stérile n’a normalement aucun espoir de mettre au monde des enfants une fois qu’elle a vieilli. Mais cette “ femme ” recevra une bénédiction extraordinaire : elle deviendra féconde. Jérusalem sera transportée de joie. Elle fourmillera de nouveau de “ fils ”, c’est-à-dire d’habitants.

4 Isaïe l’ignore peut-être, mais sa prophétie aura plusieurs accomplissements. L’apôtre Paul cite Isaïe chapitre 54 et explique que la

“ femme ” figure quelque chose de bien plus important que la ville de Jérusalem. Il écrit : “ La Jérusalem d’en haut est libre, et elle est notre mère. ” (Galates 4:26). Qu’est-ce que cette “ Jérusalem d’en haut ” ? Manifestement pas la ville de Jérusalem située en Terre promise, qui est terrestre, et non “ en haut ”, dans les sphères célestes. “ La Jérusalem d’en haut ” est la “ femme ” céleste de Dieu, son organisation composée de puissantes créatures spirituelles.

5 Cependant, comment se peut-il que Jéhovah ait deux femmes symboliques, l’une céleste et l’autre terrestre ? Est-ce incohérent ? Pas du tout. L’apôtre Paul montre que l’explication réside dans l’image prophétique fournie par la famille d’Abraham (Galates 4:22-31 ; voir “ La famille d’Abraham : une image prophétique ”, page 218). Sara, “ la femme libre ”, la femme d’Abraham, représente l’organisation de Jéhovah formée de créatures spirituelles qui est comparée à une épouse. Agar, une esclave, épouse de second rang ou concubine d’Abraham, représente la Jérusalem terrestre.

6 Ce contexte posé, nous commençons à distinguer la signification profonde d’Isaïe 54:1. Après être restée stérile des dizaines d’années, Sara mit au monde Isaac à l’âge de 90 ans. Pareillement, l’organisation céleste de Jéhovah est demeurée longtemps

stérile. En Éden, Jéhovah promit que sa “ femme ” produirait la “ semence ”. (Genèse 3:15.) Plus de 2 000 ans après, Jéhovah conclut une alliance avec Abraham concernant la Semence de la promesse. Mais la “ femme ” céleste de Dieu dut attendre des siècles et des siècles avant de produire cette Semence. Néanmoins, le moment vint où les enfants de cette “ femme ” auparavant “ stérile ” furent plus nombreux que ceux de l’Israël selon la chair. L’image de la femme stérile nous permet de comprendre pourquoi les anges désiraient tant voir l’arrivée de la Semence promise (1 Pierre 1:12). Quand eut-elle finalement lieu ?

7 Indubitablement, la naissance de Jésus comme bébé humain suscita de la joie parmi les anges (Luc 2:9-14). Mais elle ne constituait pas l’événement prédit en Isaïe 54:1. C’est seulement le jour où il fut engendré de l’esprit saint en 29 de notre ère que Jésus devint un fils spirituel de “ la Jérusalem d’en haut ”, lorsque Dieu en personne proclama publiquement qu’il était son “ Fils, le bien-aimé ”. (Marc 1:10, 11 ; Hébreux 1:5 ; 5:4, 5.) C’est alors que la “ femme ” céleste de Dieu eut une raison de se réjouir, en accomplissement d’Isaïe 54:1. Enfin elle avait produit la Semence promise, le Messie ! Les siècles où elle avait été stérile appartenaient au passé. Mais ce ne serait pas là sa seule joie.

Encadré, pages 218, 219 : La famille d’Abraham : une image prophétique L’apôtre Paul expliqua que la famille d’Abraham sert de drame symbolique, d’image prophétique des relations qui unissent Jéhovah à son organisation céleste et qui l’unissaient à la nation terrestre d’Israël sous l’alliance de la Loi mosaïque. — Galates 4:22-31.

Abraham, le chef de famille, représente Jéhovah Dieu. En étant disposé à offrir son cher fils, Isaac, en sacrifice, Abraham préfigure Jéhovah, qui fut disposé à offrir son Fils bien-aimé en sacrifice pour les péchés de l’humanité. — Genèse 22:1-13 ; Jean 3:16. Sara symbolise la “ femme ” céleste de Dieu, son organisation composée de créatures spirituelles. Cette organisation céleste est assimilée à la femme de Jéhovah à juste titre, puisqu’elle est intimement liée à Jéhovah, se soumet à son autorité et coopère sans réserve à l’accomplissement de ses desseins. Elle est également appelée “ la Jérusalem d’en haut ”. (Galates 4:26.) La même “ femme ” est mentionnée en Genèse 3:15, et elle est décrite dans une vision en Révélation 12:1-6, 13-17. Isaac figure la Semence spirituelle de la femme de Dieu. Cette Semence est principalement Jésus Christ. Cependant, elle englobe aussi les frères oints de Christ, qui sont adoptés comme fils spirituels et deviennent cohéritiers de Christ. — Romains 8:15-17 ; Galates 3:16, 29. Agar, épouse de second rang ou concubine d’Abraham, était une esclave. Elle représente parfaitement la Jérusalem terrestre, où le code de la Loi mosaïque était en vigueur et faisait ressortir que tous ceux qui le suivaient étaient esclaves du péché et de la mort. Paul déclara qu’“ Agar représente le Sinaï, une montagne en Arabie ”, car c’est à cet endroit que l’alliance de la Loi fut conclue. — Galates 3:10, 13 ; 4:25. Yishmaël, le fils d’Agar, correspond aux Juifs du Ier siècle, les fils de Jérusalem toujours esclaves de la Loi mosaïque. De même que Yishmaël persécuta Isaac, de même ces Juifs persécutèrent les chrétiens, les fils oints de la Sara symbolique, “ la Jérusalem d’en haut ”. Et de même qu’Abraham renvoya Agar et Yishmaël, de même Jéhovah finit par rejeter Jérusalem et ses fils rebelles. — Matthieu 23:37, 38.

De nombreux fils pour la femme stérile

8 Après la mort de Jésus puis sa résurrection, la “ femme ” céleste de Dieu fut heureuse de retrouver ce Fils aimé en qualité de “ premier-né d’entre les morts ”. (Colossiens 1:18.) Elle se mit alors à produire d’autres fils spirituels. À la Pentecôte 33 de notre ère, quelque 120 disciples de Jésus furent oints d’esprit saint, et par là adoptés comme cohéritiers de Christ. Plus tard, le même jour, 3 000 autres furent ajoutés (Jean 1:12 ; Actes 1:13-15 ; 2:1-4, 41 ; Romains 8:14-16). Le nombre de ces fils continua d’augmenter. Au cours des premiers siècles d’apostasie de la chrétienté, leur augmentation ralentit sensiblement. Cependant, les choses allaient changer au XXe siècle.

9 Isaïe annonce ensuite une période d’accroissement remarquable : “ Élargis l’emplacement de ta tente. Et que l’on tende les toiles de ton tabernacle grandiose. Ne te retiens pas. Allonge tes cordes, et tes piquets, consolide-les. Car tu te répandras à droite et à gauche, et ta descendance prendra possession des nations, et ils habiteront les villes désolées. N’aie pas peur, car tu ne seras pas couverte de honte ; et ne te sens pas humiliée, car tu ne seras pas déçue. Car tu oublieras la honte de ta jeunesse, et tu ne te souviendras plus de l’opprobre de ton veuvage constant. ” — Isaïe 54:2-4.

10 Jérusalem est comparée ici à une épouse et une mère qui habiterait sous des tentes, comme Sara. Quand elle a le bonheur de voir sa famille s’agrandir,

cette mère doit songer à agrandir sa maison. Elle doit installer des toiles et des cordes de tente plus longues et planter solidement les piquets à leurs nouveaux emplacements. Ce travail lui procure de la joie ; elle est même tellement occupée qu’elle en oublierait facilement les années passées à se demander anxieusement si elle n’aurait jamais des enfants pour perpétuer la lignée familiale.

11 La Jérusalem terrestre connut un tel renouveau après l’exil à Babylone. “ La Jérusalem d’en haut ” a été encore plus bénie [Note : D’après Révélation 12:1-17,

la “ femme ” de Dieu eut l’immense bonheur de donner naissance à une “ descendance ” très importante, pas à un fils spirituel, mais au Royaume messianique au ciel. Cette naissance a eu lieu en 1914 (voir La Révélation : le grand dénouement est proche ! pages 177-86). La prophétie d’Isaïe met l’accent sur la joie que la femme éprouve à voir Dieu bénir ses fils oints

sur la terre.]. Particulièrement à partir de 1919, sa “ descendance ” ointe a prospéré dans sa condition spirituelle qui venait d’être rétablie (Isaïe 61:4 ; 66:8). Elle a ‘ pris possession des nations ’ en ce sens que ses membres se sont disséminés dans de nombreux pays pour rechercher tous ceux qui se joindraient à leur famille spirituelle. En conséquence, le nombre des fils oints rassemblés a explosé. Leur nombre définitif de 144 000 semble avoir été atteint vers le milieu des années 1930 (Révélation 14:3). À ce moment-là, la prédication n’a plus été centrée sur le rassemblement des oints. Cependant, l’expansion ne s’est pas arrêtée à eux.

12 Jésus lui-même prédit qu’en plus du “ petit troupeau ” de ses frères oints il aurait “ d’autres brebis ” qu’il faudrait amener dans l’enclos des vrais chrétiens (Luc 12:32 ; Jean 10:16). Bien qu’ils ne soient pas des fils oints de “ la Jérusalem d’en haut ”, ces compagnons

fidèles des oints jouent un rôle important, prophétisé depuis longtemps (Zekaria 8:23). Des années 1930 à aujourd’hui, une “ grande foule ” de ces humains a été rassemblée, si bien que la congrégation chrétienne a connu une expansion sans précédent (Révélation 7:9, 10). Actuellement, cette grande foule se compose de millions de personnes. L’expansion a créé un besoin urgent de Salles du Royaume, de Salles d’assemblées et de bâtiments pour les filiales. Les paroles d’Isaïe semblent plus appropriées que jamais. Quel privilège de vivre l’expansion prédite !

Une mère qui prend soin de sa descendance

13 Nous avons vu que, dans l’accomplissement en grand, la “ femme ” de la prophétie représente l’organisation céleste de Jéhovah. Mais après avoir lu Isaïe 54:4, on peut se demander de quelle manière cette organisation composée de créatures spirituelles a jamais subi la honte ou l’opprobre. Les versets suivants ajoutent que la “ femme ” de Dieu sera rejetée, affligée et attaquée. Elle provoquera même l’indignation de Dieu. Comment de telles paroles peuvent-elles s’appliquer à une organisation réunissant des créatures spirituelles parfaites qui n’ont jamais péché ? La réponse réside dans la nature de la famille en question.

14 Jéhovah prend l’image des relations familiales (entre mari et femme, mère et enfants) pour énoncer des vérités spirituelles profondes, parce que ce genre de symboles sont évocateurs pour les humains. Quelle que soit la qualité de notre vie de famille, quelle que soit notre expérience en la matière, nous avons probablement une idée de

ce que devraient être un mariage réussi ou de bonnes relations parents-enfant. Jéhovah nous enseigne donc de façon vivante qu’il entretient des relations chaleureuses, intimes et de confiance avec ses foules immenses de serviteurs spirituels. Et il nous enseigne de façon impressionnante que son organisation céleste prend soin de sa descendance ointe de l’esprit qui se trouve sur la terre. Quand ses serviteurs humains souffrent, ses fidèles serviteurs célestes, “ la Jérusalem d’en haut ”, souffrent aussi. Jésus n’a-t-il pas dit dans la même veine : “ Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères [oints de l’esprit], c’est à moi que vous l’avez fait. ” — Matthieu 25:40.

15 Il n’est dès lors pas étonnant que la plupart des propos adressés à la “ femme ” céleste de Jéhovah correspondent à ce que vivent ses enfants sur la terre. Notez les paroles suivantes : “ ‘ Ton Grand Auteur est ton propriétaire-époux, Jéhovah des armées est son nom ; et le Saint d’Israël est ton Racheteur. Il sera appelé le Dieu de toute la terre. Car Jéhovah t’a appelée comme si tu étais une femme complètement abandonnée et peinée d’esprit, comme une femme de la jeunesse, qui fut alors rejetée ’, a dit ton Dieu. ” — Isaïe 54:5, 6.

16 Qui est la femme à qui Dieu parle ici ? Dans le premier accomplissement, il s’agit de Jérusalem, qui représente le peuple de Dieu. Durant son exil de 70 ans à Babylone, ce peuple aura l’impression que Jéhovah l’aura rejeté et complètement abandonné. Dans l’accomplissement en grand, ces paroles concernent “ la Jérusalem d’en haut ”, qui finalement produit la “ semence ” annoncée en Genèse 3:15.

Une discipline momentanée, des bienfaits éternels

17 La prophétie continue : “ ‘ Pour un petit instant je t’ai complètement abandonnée, mais avec de grandes miséricordes je te rassemblerai. Dans un débordement d’indignation je t’ai caché ma face, un instant seulement, mais avec une bonté de cœur pour des temps indéfinis, j’aurai vraiment pitié de toi ’, a dit ton Racheteur, Jéhovah. ” (Isaïe 54:7, 8). La Jérusalem terrestre est inondée par “ un débordement ” d’indignation venant de Dieu au moment où les forces babyloniennes l’attaquent en 607 avant notre ère. Les 70 ans d’exil de ses habitants peuvent paraître longs. Néanmoins, leurs épreuves durent “ un instant seulement ” en comparaison des bienfaits éternels réservés à ceux qui acceptent la discipline. Pareillement, les fils oints de “ la Jérusalem d’en haut ” ont eu l’impression d’être submergés par “ un débordement ” de colère divine quand Jéhovah a permis aux éléments politiques de les attaquer à l’instigation de Babylone la Grande. Mais plus tard cette mesure disciplinaire a semblé brève par rapport à la période de bienfaits spirituels qui s’est ensuivie depuis 1919.

18 Ces versets énoncent une autre grande vérité : la colère de Dieu est temporaire, mais sa miséricorde dure toujours. Sa colère s’enflamme contre le mal, mais elle est toujours maîtrisée, elle a toujours un but. Et si on accepte la discipline de Jéhovah, sa colère dure “ un instant seulement ”, puis s’évanouit. Elle cède le pas à ses “ grandes miséricordes ”, autrement dit à son pardon et à sa bonté de cœur. Ceux-ci durent “ pour des temps indéfinis ”. Par conséquent, lorsque nous commettons un péché, n’hésitons jamais à nous

repentir et à chercher à faire réparation auprès de Dieu. Si notre péché est grave, nous devons immédiatement en parler aux anciens de la congrégation (Jacques 5:14). Certes, la discipline peut être nécessaire, et difficile à accepter (Hébreux 12:11). Cependant, elle sera de courte durée comparée aux bienfaits éternels qui accompagneront le pardon de Jéhovah Dieu.

19 Jéhovah rassure à présent ses serviteurs par des paroles consolantes : “ ‘ Ceci est pour moi comme les jours de Noé. De même que j’ai juré que les eaux de Noé ne passeront plus sur la terre, ainsi j’ai juré de ne pas m’indigner contre toi et de ne pas te réprimander. Car les montagnes peuvent être ôtées et les collines peuvent chanceler, mais ma bonté de cœur ne te sera pas ôtée, et mon alliance de paix ne chancellera pas ’, a dit Jéhovah, Celui qui a pitié de toi. ” (Isaïe 54:9, 10). Après le déluge, Dieu conclut une alliance (qu’on appelle parfois l’alliance de l’arc-en-ciel) avec Noé et toutes les autres âmes vivantes. Il promit qu’il ne provoquerait plus de destruction sur la terre au moyen d’un déluge universel (Genèse 9:8-17). Quelle importance cela a-t-il pour Isaïe et pour son peuple ?

20 C’est une consolation de savoir que la punition qu’ils doivent subir, les 70 années d’exil à Babylone, ne surviendra qu’une fois. Elle ne se reproduira pas. Ensuite, l’“ alliance de paix ” de Dieu sera en vigueur. Le mot hébreu rendu par “ paix ” évoque non seulement l’absence de guerre, mais encore le bien-être dans tous les domaines. Du côté de Dieu, cette alliance est permanente. Les collines et les montagnes s’effondreraient plutôt que sa bonté de cœur envers ses serviteurs fidèles ne disparaisse.

Malheureusement, sa nation terrestre finira par ne plus respecter l’alliance et rompra la paix en rejetant le Messie. Les fils de “ la Jérusalem d’en haut ”, quant à eux, allaient beaucoup mieux. Une fois écoulée la période douloureuse où ils seraient disciplinés, ils avaient l’assurance que Dieu les protégerait.

La sécurité spirituelle du peuple de Dieu

21 Jéhovah prédit ensuite la sécurité pour son peuple fidèle : “ Ô femme affligée, battue par la tempête, inconsolée, voici que je pose tes pierres avec du mortier résistant, et vraiment je poserai tes fondations avec des saphirs. Oui, je ferai tes créneaux en rubis, tes portes en pierres d’un rouge ardent et toutes tes frontières en pierres ravissantes. Et tous tes fils seront des enseignés de Jéhovah, et la paix de tes fils sera abondante. Tu seras solidement établie dans la justice. Tu seras loin de l’oppression — car tu n’en craindras aucune — et de tout ce qui est terrifiant, car cela ne s’approchera pas de toi. Si jamais quelqu’un attaque, ce ne sera pas sur mon ordre. Quiconque t’attaquera tombera à cause de toi. ” — Isaïe 54:11-15.

22 Bien entendu, la “ femme ” de Jéhovah, qui se trouve dans les sphères spirituelles, n’a jamais été directement affligée ni battue par la tempête. Elle a toutefois souffert quand sa “ descendance ” ointe sur la terre a souffert, surtout quand celle-ci a subi la captivité spirituelle entre 1918 et 1919. Inversement, quand la “ femme ” céleste est élevée, c’est que sa descendance se trouve dans la même condition. Regardez ensuite la description éclatante de “ la Jérusalem d’en haut ”. Les pierres précieuses sur les portes, le

coûteux “ mortier résistant ”, les fondations, et même les frontières évoquent, pour reprendre les termes d’un ouvrage de référence, “ beauté, magnificence, pureté, force et solidité ”. Comment les chrétiens oints se retrouveraient-ils ainsi en sécurité et bénis ?

23 Le verset 13 d’Isaïe chapitre 54 donne la réponse : tous seront “ enseignés de Jéhovah ”. Jésus lui-même appliqua le contenu de ce verset à ses disciples oints (Jean 6:45). Le prophète Daniel prédit qu’au “ temps de la fin ” les oints seraient bénis : ils auraient vraie connaissance et perspicacité spirituelle en abondance (Daniel 12:3, 4). Grâce à cette perspicacité, ils ont été le fer de lance de la plus grande campagne d’instruction de l’Histoire ; ils ont répandu l’enseignement divin dans toute la terre (Matthieu 24:14). Dans le même temps, leur perspicacité les a aidés à distinguer la différence entre la vraie et la fausse religion. Isaïe 54:12 mentionne des “ frontières en pierres ravissantes ”. Depuis 1919, Jéhovah donne aux oints une compréhension continuellement plus claire de l’endroit où se situent les frontières (les lignes de démarcation spirituelle) qui les séparent de la fausse religion et des éléments impies du monde (Ézékiel 44:23 ; Jean 17:14 ; Jacques 1:27). Ils sont ainsi mis à part en qualité de serviteurs de Dieu. — 1 Pierre 2:9.

24 Par conséquent, il est de l’intérêt de chacun d’entre nous de se demander : ‘ Suis-je enseigné de Jéhovah ? ’ On ne reçoit pas son enseignement automatiquement. Cela demande des efforts. Si nous lisons régulièrement la Parole de Dieu, si nous la méditons, et si nous nous instruisons en lisant les publications bibliques

publiées par “ l’esclave fidèle et avisé ”, en préparant les réunions chrétiennes et en y assistant, nous serons effectivement enseignés de Jéhovah (Matthieu 24:45-47). Si nous nous efforçons d’appliquer ce que nous apprenons et si nous restons spirituellement éveillés et vigilants, l’enseignement divin nous différenciera des gens du présent monde impie (1 Pierre 5:8, 9). Mieux encore, il nous permettra de ‘ nous approcher de Dieu ’. — Jacques 1:22-25 ; 4:8.

25 La prophétie d’Isaïe montre aussi que les oints sont bénis en ce qu’ils bénéficient d’une paix abondante. Est-ce à dire qu’ils ne sont jamais attaqués ? Non, mais Dieu donne l’assurance qu’il n’ordonnera jamais de telles attaques ni ne permettra qu’elles réussissent. On lit en effet : “ ‘ Vois ! C’est moi qui ai créé l’artisan, celui qui souffle sur le feu de charbon de bois et en fait sortir une arme : son ouvrage. C’est moi aussi qui ai créé l’homme funeste pour l’œuvre de démolition. Toute arme qui sera formée contre toi n’aura pas de succès, et toute langue qui se dressera contre toi en jugement, tu la condamneras. Voilà la possession héréditaire des serviteurs de Jéhovah, et leur justice vient de moi ’, c’est là ce que déclare Jéhovah. ” — Isaïe 54:16, 17.

26 Pour la deuxième fois dans ce chapitre d’Isaïe, Jéhovah rappelle à ses serviteurs qu’il est le Créateur. Précédemment, il dit à sa femme symbolique qu’il est son “ Grand Auteur ”. À présent, il déclare qu’il est le Créateur de tous les humains. Le verset 16 dépeint un ouvrier en métaux qui souffle sur les charbons de sa forge pour fabriquer des armes destructrices, et un guerrier, un “ homme funeste pour l’œuvre de démolition ”. De tels hommes

effraient peut-être les autres humains, mais comment pourraient-ils espérer l’emporter sur leur Créateur ? Aujourd’hui, par conséquent, même lorsque les armées les plus puissantes du monde attaqueront les serviteurs de Jéhovah, elles n’auront aucune chance de les vaincre. Comment l’expliquer ?

27 Le moment où les serviteurs de Dieu et le culte qu’ils lui offrent avec l’esprit et la vérité devaient subir une attaque désastreuse est passé (Jean 4:23, 24). Jéhovah a permis à Babylone la Grande de livrer une attaque qui, momentanément, a été victorieuse. Pendant une brève période, “ la Jérusalem d’en haut ” a vu sa descendance réduite presque au silence, puisque la prédication sur la terre était pour ainsi dire stoppée. Plus jamais ! À présent, elle exulte au sujet de ses fils, car ils sont, au sens spirituel, invincibles (Jean 16:33 ; 1 Jean 5:4). Bien sûr, on a formé des armes contre eux, et on en formera d’autres (Révélation 12:17). Mais ces armes ne les ont pas anéantis, et elles ne les

anéantiront pas. Satan ne possède aucune arme capable de briser la foi et d’étouffer le zèle ardent des oints et de leurs compagnons. La paix spirituelle est en effet “ la possession héréditaire des serviteurs de Jéhovah ”, si bien que personne ne peut la leur enlever de force. — Psaume 118:6 ; Romains 8:38, 39.

28 Non, aucune manœuvre du monde de Satan ne mettra jamais un terme à l’œuvre que les serviteurs de Dieu effectuent ni au culte pur et indéracinable qu’ils lui offrent. La descendance ointe de “ la Jérusalem d’en haut ” puise une profonde consolation dans cette assurance, de même que les membres de la grande foule. Plus nous connaîtrons l’organisation céleste de Jéhovah et ses rapports avec les adorateurs de Dieu sur la terre, plus notre foi sera forte. Et tant que notre foi sera forte, les armes de Satan seront sans effet dans le combat qu’il nous livre !

*** ip-2 chap. 16 p. 232-246 ***

Un message d’espérance pour les captifs déprimés

Isaïe 55:1-13

C’était une période sombre de l’histoire de Juda. Le peuple de l’alliance de Dieu avait été expatrié de force et se morfondait à Babylone, en captivité. Bien sûr, dans une certaine mesure on laissait les Juifs libres de vaquer à leurs affaires quotidiennes (Jérémie 29:4-7). Certains avaient appris un métier ou s’étaient lancés dans le commerce [Note :

On a découvert de nombreux noms juifs dans

les documents commerciaux de la Babylone

antique.] (Nehémia 3:8, 31, 32). Cependant, leur vie de captifs n’était pas facile. Ils étaient asservis, tant physiquement que spirituellement. Voyons en quel sens.

2 Quand, en 607 avant notre ère, elles détruisirent Jérusalem, les armées babyloniennes ne ravagèrent pas seulement une nation ; elles portèrent également un coup au vrai culte. Elles dépouillèrent le temple de Jéhovah et le détruisirent ; elles paralysèrent la prêtrise en emmenant captifs certains membres de la tribu de Lévi et en en tuant d’autres. Sans maison de culte,

sans autel, sans prêtrise organisée, il était impossible aux Juifs d’offrir des sacrifices au vrai Dieu selon les prescriptions de la Loi.

3 Les Juifs fidèles pouvaient néanmoins conserver leur identité religieuse en pratiquant la circoncision et en suivant la Loi de leur mieux. Ils pouvaient par exemple s’abstenir des aliments interdits et observer le sabbat. Mais, ce faisant, ils risquaient des moqueries, car les Babyloniens, qui les tenaient captifs, jugeaient sottise les rites des Juifs. On perçoit dans les paroles suivantes du psalmiste que les exilés étaient déprimés : “ Près des fleuves de Babylone — là nous nous sommes assis. Nous avons aussi pleuré en nous souvenant de Sion. Aux peupliers qui étaient au milieu d’elle nous avons suspendu nos harpes. Car là, ceux qui nous tenaient captifs nous ont demandé les paroles d’un chant, et ceux qui se moquaient de nous — de la joie : ‘ Chantez-nous un des chants de Sion. ’ ” — Psaume 137:1-3.

4 Auprès de qui les captifs juifs pouvaient-ils donc chercher consolation ? D’où viendrait leur salut ? Certainement pas d’une des nations environnantes. Toutes étaient impuissantes face aux armées de Babylone, et beaucoup étaient hostiles aux Juifs. Mais la situation de ces derniers n’était pas désespérée. Jéhovah, contre qui ils s’étaient rebellés à l’époque où ils étaient libres, leur lança généreusement une invitation chaleureuse, même s’ils étaient en exil.

“ Venez vers l’eau ”

5 Par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah s’adresse prophétiquement aux Juifs captifs à Babylone : “ Holà ! vous tous les assoiffés ! Venez vers l’eau. Et ceux qui n’ont pas d’argent ! Venez,

achetez et mangez. Oui, venez, achetez du vin et du lait, sans argent et sans prix. ” (Isaïe 55:1). Ces paroles sont riches de symboles. Prenez par exemple l’invitation : “ Venez vers l’eau. ” Sans eau, la vie est impossible. Sans ce précieux liquide, nous autres humains survivrions à peine une semaine. La métaphore que Jéhovah emploie est par conséquent judicieuse, en raison de l’effet que ses paroles auront sur les captifs juifs. Son message les revigorera, telle une boisson fraîche un jour de grande chaleur. Il leur redonnera le moral en étanchant leur soif de vérité et de justice. Et il leur insufflera l’espérance d’être libérés de captivité. Cependant, s’ils veulent en sentir les effets, les exilés juifs devront boire au message de Dieu, y prêter attention et agir en conséquence.

6 Jéhovah propose aussi “ du vin et du lait ”. Le lait fortifie les jeunes organismes et contribue à la croissance des enfants. Pareillement, les paroles de Jéhovah fortifieront ses serviteurs sur le plan spirituel et leur permettront de renforcer leurs relations avec lui. Et le vin ? On boit souvent du vin les jours de fête. Dans la Bible, il est associé à la prospérité et à la joie (Psaume 104:15). En disant à ses serviteurs : “ Achetez du vin ”, Jéhovah leur affirme que s’ils reviennent au vrai culte d’un cœur entier ils ne seront “ que joyeux ”. — Deutéronome 16:15 ; Psaume 19:8 ; Proverbes 10:22.

7 Jéhovah se montre vraiment miséricordieux en offrant ce réconfort spirituel aux Juifs en exil ! Sa compassion est d’autant plus remarquable que, si on se souvient, ils se sont rebellés tout au long de leur histoire. On ne peut guère affirmer qu’ils méritent l’approbation de Jéhovah ! Toutefois, le psalmiste David écrivit des

siècles plus tôt : “ Jéhovah est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et abondant en bonté de cœur. Il ne fera pas des reproches pour toujours, et il ne gardera pas de ressentiment pour des temps indéfinis. ” (Psaume 103:8, 9). Loin de retrancher son peuple, Jéhovah fait le premier pas vers la réconciliation. Incontestablement, il est un Dieu qui “ prend plaisir à la bonté de cœur ”. — Mika 7:18.

Une confiance mal placée

8 Jusqu’à présent, peu de Juifs ont mis leur confiance totale en Jéhovah pour être sauvés. Avant la chute de Jérusalem, par exemple, les chefs recherchaient le soutien de nations puissantes ; ils se prostituaient, en quelque sorte, à l’Égypte et à Babylone (Ézékiel 16:26-29 ; 23:14). Jérémie les a avertis à juste titre en ces termes : “ Maudit est l’homme robuste qui place sa confiance dans l’homme tiré du sol, qui fait vraiment de la chair son bras et dont le cœur se détourne de Jéhovah lui-même. ” (Jérémie 17:5). Pourtant, c’est précisément ce qu’ont fait les serviteurs de Dieu !

9 Maintenant, les voilà esclaves d’une des nations en lesquelles ils ont placé leur confiance. En ont-ils tiré leçon ? Il se peut que beaucoup ne l’aient pas fait, car Jéhovah demande : “ Pourquoi continuez-vous à dépenser de l’argent pour ce qui n’est pas du pain, et pourquoi votre labeur est-il pour ce qui ne procure pas la satiété ? ” (Isaïe 55:2a). S’ils mettent leur confiance en qui que ce soit d’autre que Jéhovah, les captifs juifs ‘ dépensent de l’argent pour ce qui n’est pas du pain ’. Il est hors de question qu’ils soient libérés de Babylone, puisqu’elle ne laisse jamais ses prisonniers rentrer chez eux. En réalité,

Babylone, impérialiste, vouée au commerce et adepte du faux culte, n’a rien à offrir aux Juifs en exil.

10 Jéhovah adjure ses serviteurs : “ Écoutez-moi attentivement, et mangez ce qui est bon, et que votre âme se délecte de graisse. Inclinez votre oreille et venez vers moi. Écoutez, et votre âme restera en vie, et je conclurai volontiers avec vous une alliance de durée indéfinie au sujet des bontés de cœur envers David, qui sont fidèles. ” (Isaïe 55:2b, 3). Le seul espoir pour ces gens spirituellement mal nourris réside auprès de Jéhovah, qui leur transmet une prophétie par l’intermédiaire d’Isaïe. S’ils veulent vivre, ils doivent écouter le message de Dieu ; il déclare en effet que, à cette condition, leur “ âme restera en vie ”. Mais qu’est-ce que l’“ alliance de durée indéfinie ” que Jéhovah conclura avec ceux qui l’écouteront ? Cette alliance est “ au sujet des bontés de cœur envers David ”. Des siècles plus tôt, Jéhovah promit à David que son trône ‘ s’établirait solidement pour des temps indéfinis ’. (2 Samuel 7:16.) Par conséquent, l’“ alliance de durée indéfinie ” mentionnée ici se rapporte à la domination.

Un héritier permanent à un Royaume éternel

11 Certes, la pensée d’une domination dans la descendance de David peut sembler insolite aux exilés juifs. Ils ont perdu leur pays, et même leur nationalité n’existe plus ! Toutefois, ce n’est que temporaire. Jéhovah n’a pas oublié l’alliance qu’il a contractée avec David. Peu importe qu’il paraisse improbable d’un point de vue humain, le dessein de Dieu concernant un Royaume éternel dans la lignée de David se concrétisera. Mais comment et

quand ? En 537 avant notre ère, Jéhovah libère son peuple de la captivité babylonienne et le rétablit dans son pays. Pour autant, un royaume de durée indéfinie est-il instauré ? Non, les Juifs sont toujours assujettis à un empire païen, l’Empire médo-perse cette fois. “ Les temps fixés ” pendant lesquels les nations doivent dominer ne sont pas achevés (Luc 21:24). Comme il n’y a pas de roi en Israël, la promesse que Jéhovah fit à David ne s’accomplira pas au cours des siècles suivants.

12 Plus de 500 ans après avoir libéré Israël de la captivité à Babylone, Jéhovah prit une mesure essentielle à l’accomplissement de l’alliance du Royaume : il transféra la vie de son Fils premier-né, le commencement de son œuvre créatrice, depuis la gloire céleste jusque dans le ventre de Marie, une vierge juive (Colossiens 1:15-17). Quand il le lui annonça, l’ange de Jéhovah dit à Marie : “ Celui-ci sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut ; et Jéhovah Dieu lui donnera le trône de David son père, et il régnera sur la maison de Jacob pour toujours, et il n’y aura pas de fin à son royaume. ” (Luc 1:32, 33). Jésus naquit donc dans la lignée royale de David et hérita du droit à la royauté. Une fois intronisé, il dominerait “ pour des temps indéfinis ”. (Isaïe 9:7 ; Daniel 7:14.) Ainsi, les jalons étaient posés pour que Jéhovah tienne la promesse qu’il avait faite des siècles auparavant au roi David de lui donner un héritier permanent.

“ Commandant pour les communautés nationales ”

13 Que fera ce roi ? Jéhovah répond : “ Voyez ! Je l’ai donné comme témoin pour les communautés nationales, comme guide et commandant pour les communautés nationales. ” (Isaïe

55:4). Devenu adulte, Jésus fut le représentant de Jéhovah sur la terre, le témoin de Dieu pour les nations. Au cours de sa vie humaine, il orienta son ministère vers les “ brebis perdues de la maison d’Israël ”. Cependant, peu avant de monter au ciel, il dit à ses disciples : “ Allez donc et faites des disciples de gens d’entre toutes les nations [...]. Voyez, je suis avec vous tous les jours jusqu’à l’achèvement du système de choses. ” (Matthieu 10:5, 6 ; 15:24 ; 28:19, 20). En conséquence, le message du Royaume fut par la suite porté aux non-Juifs, et quelques-uns d’entre eux participèrent à l’accomplissement de l’alliance conclue avec David (Actes 13:46). De cette manière, même après sa mort, sa résurrection et son ascension, Jésus demeura le “ témoin [de Jéhovah] pour les communautés nationales ”.

14 Jésus devait également être “ guide et commandant ”. Conformément à cette description prophétique, sur la terre Jésus accepta entièrement les responsabilités qui accompagnaient son rôle de chef et fut un guide sous tous les rapports ; il attira des foules immenses, leur enseigna des paroles de vérité et leur révéla les bienfaits que l’on se procure à le suivre (Matthieu 4:24 ; 7:28, 29 ; 11:5). Il forma efficacement ses disciples ; il les prépara à entreprendre la campagne de prédication qui les attendait (Luc 10:1-12 ; Actes 1:8 ; Colossiens 1:23). En trois ans et demi seulement, il posa les fondements d’une congrégation internationale unie, composée de milliers de membres issus de multiples races. Seul un véritable “ guide et commandant ” pouvait mener à bien une tâche aussi monumentale [Note : Jésus veille toujours sur l’œuvre qui consiste à faire des disciples (Révélation 14:14-16). Aujourd’hui, chrétiens et chrétiennes le considèrent comme le Chef de la congrégation

(1 Corinthiens 11:3). Et, au moment prévu par Dieu, Jésus agira en “ guide et commandant ” d’une autre façon : il mènera les opérations dans la bataille décisive contre les ennemis de Dieu lors de la guerre d’Har-Maguédôn. — Révélation

19:19-21.].

15 Les humains qui ont été rassemblés dans la congrégation chrétienne du Ier siècle étaient oints de l’esprit saint de Dieu, et ils avaient la perspective de devenir cohéritiers de Jésus dans son Royaume céleste (Révélation 14:1). Cependant, la prophétie d’Isaïe ne s’arrête pas aux débuts du christianisme. Les faits indiquent que Jésus Christ n’a commencé à dominer en qualité de Roi du Royaume de Dieu qu’en 1914. Peu après, parmi les chrétiens oints sur la terre a vu le jour une situation qui comportait de nombreux parallèles avec celle des exilés juifs au VIe siècle avant notre ère. En réalité, ce qui est arrivé à ces chrétiens constitue un accomplissement en grand de la prophétie d’Isaïe.

Captivité et libération à notre époque

16 L’intronisation de Jésus en 1914 a été marquée par une détresse mondiale sans précédent. Pour quelle raison ? Parce que, lorsqu’il est devenu Roi, Jésus a chassé du ciel Satan et les autres créatures spirituelles méchantes. Une fois confiné au voisinage de la terre, Satan s’est mis à faire la guerre au reste des saints, le reste des chrétiens oints (Révélation 12:7-12, 17). Le pire est survenu en 1918 : la prédication publique s’est pour ainsi dire arrêtée et les responsables de la Société Tour de Garde ont été emprisonnés sous de fausses accusations de sédition. C’est ainsi que les serviteurs de Jéhovah de notre époque sont allés en captivité spirituelle, ce qui correspondait à la captivité physique des Juifs de

l’Antiquité. Ils étaient couverts d’opprobre.

17 Toutefois, les serviteurs oints de Dieu ne sont pas restés longtemps captifs. Le 26 mars 1919, les responsables emprisonnés ont été relâchés, et par la suite toutes les accusations portées contre eux ont été abandonnées. Jéhovah a répandu son esprit saint sur ses serviteurs libérés, ce qui leur a donné de la vigueur pour effectuer l’œuvre qui les attendait. Joyeusement, ils ont répondu à l’invitation à ‘ prendre l’eau de la vie gratuitement ’. (Révélation 22:17.) Ils ont acheté “ du vin et du lait, sans argent et sans prix ”, et ont été fortifiés sur le plan spirituel en vue d’une expansion extraordinaire, une expansion que le reste oint n’avait pas prévue.

Une grande foule accourt vers l’Oint de Dieu

18 Les disciples de Jésus nourrissent deux espérances. D’une part, un “ petit troupeau ” de 144 000 membres a été rassemblé ; il s’agit des chrétiens oints d’origines juive et gentile qui forment “ l’Israël de Dieu ” et qui ont l’espérance de régner avec Jésus dans son Royaume céleste (Luc 12:32 ; Galates 6:16 ; Révélation 14:1). D’autre part, au cours des derniers jours, “ une grande foule ” d’“ autres brebis ” s’est manifestée. Ces personnes ont l’espérance de vivre éternellement sur la terre transformée en paradis. Avant le déclenchement de la grande tribulation, cette multitude (dont le nombre n’est pas déterminé d’avance) sert aux côtés du petit troupeau, et les deux groupes constituent “ un seul troupeau ” dirigé par “ un seul berger ”. — Révélation 7:9, 10 ; Jean 10:16.

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19 Le rassemblement de cette grande foule est évoqué dans les paroles suivantes de la prophétie d’Isaïe : “ Vois ! Tu appelleras une nation que tu ne connais pas, et ceux d’une nation qui ne te connaissaient pas accourront vers toi, à cause de Jéhovah ton Dieu, et pour le Saint d’Israël, car il t’aura embelli. ” (Isaïe 55:5). Pendant les années qui ont suivi leur libération de la captivité spirituelle, les membres du reste oint n’ont pas compris tout de suite qu’avant Har-Maguédôn Jéhovah se servirait d’eux pour appeler une grande “ nation ” à l’adorer. Au fil du temps, cependant, de nombreuses personnes sincères qui n’avaient pas l’espérance céleste se sont jointes aux oints et ont servi Jéhovah avec le même zèle qu’eux. Ces nouveaux remarquaient que le peuple de Dieu était embelli ; ils constataient que Jéhovah était parmi les oints (Zekaria 8:23). Dans les années 1930, les oints ont compris la véritable identité de ce groupe, qui ne cessait de se multiplier parmi eux. Ils ont discerné qu’une immense œuvre de rassemblement les attendait encore. La grande foule se dépêchait de se joindre au peuple de l’alliance de Dieu, avec juste raison d’ailleurs.

20 Aux jours d’Isaïe, cet appel fut lancé : “ Recherchez Jéhovah pendant qu’on peut le trouver. Appelez-le pendant qu’il est proche. ” (Isaïe 55:6). À notre époque, ces paroles concernent tant ceux qui constituent l’Israël de Dieu que la grande foule de plus en plus nombreuse. Jéhovah ne bénit pas les humains sans condition et il ne leur lance pas son invitation indéfiniment. C’est maintenant qu’il faut rechercher la faveur divine. Quand arrivera le moment du jugement que Jéhovah a fixé, il sera

trop tard. C’est pourquoi Isaïe déclare : “ Que le méchant quitte sa voie et l’homme malfaisant ses pensées ; qu’il revienne vers Jéhovah, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, car il pardonnera largement. ” — Isaïe 55:7.

21 L’expression “ qu’il revienne vers Jéhovah ” sous-entend que ceux qui ont besoin de se repentir entretenaient auparavant des relations avec Dieu. Cette expression nous rappelle que de nombreux aspects de cette partie de la prophétie d’Isaïe trouvent leur application première chez les Juifs captifs à Babylone. Des siècles plus tôt, les ancêtres de ces captifs avaient affirmé qu’ils étaient déterminés à obéir à Jéhovah ; ils avaient dit : “ Il est impensable pour nous de quitter Jéhovah pour servir d’autres dieux. ” (Josué 24:16). L’Histoire montre que l’“ impensable ” se produisit, et à plus d’une reprise ! Le manque de foi des serviteurs de Dieu est la raison pour laquelle ils sont en exil à Babylone.

22 Que se passera-t-il s’ils se repentent ? Par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah promet qu’il “ pardonnera largement ”. Et il ajoute : “ ‘ Car vos pensées ne sont pas mes pensées, et mes voies ne sont pas vos voies ’, c’est là ce que déclare Jéhovah. ‘ De même, en effet, que les cieux sont plus hauts que la terre, ainsi mes voies sont plus hautes que vos voies, et mes pensées que vos pensées. ’ ” (Isaïe 55:8, 9). Jéhovah étant parfait, ses pensées et ses voies sont à une hauteur inaccessible. Même sa miséricorde se situe à un niveau que nous autres, humains, n’avons aucun espoir d’atteindre. Réfléchissez : quand nous pardonnons à un autre humain, nous sommes dans le cas de figure où un pécheur pardonne à un pécheur. Nous savons bien que tôt ou tard nous

aurons besoin qu’un autre humain nous pardonne à son tour (Matthieu 6:12). Jéhovah, quant à lui, alors qu’il n’a jamais besoin qu’on lui pardonne quoi que ce soit, pardonne “ largement ”. Indéniablement, il est un Dieu à la bonté de cœur incommensurable. Et, dans sa miséricorde, Jéhovah ouvre les écluses des cieux et arrose de bénédictions ceux qui reviennent vers lui de tout leur cœur. — Malaki 3:10.

Des bénédictions pour ceux qui reviennent vers Jéhovah

23 Jéhovah promet à son peuple : “ De même, en effet, que la pluie torrentielle descend, ainsi que la neige, du haut des cieux et ne retourne pas en ce lieu sans avoir vraiment saturé la terre et sans l’avoir fait produire et germer, de sorte que la semence est vraiment donnée au semeur et le pain à celui qui mange, ainsi sera ma parole qui sort de ma bouche. Elle ne reviendra pas vers moi sans résultat, mais elle ne manquera pas d’exécuter ce en quoi j’ai pris plaisir et, à coup sûr, elle aura du succès dans ce pour quoi je l’ai envoyée. ” (Isaïe 55:10, 11). Tout ce que Jéhovah dit s’accomplira à coup sûr. De même que la pluie et la neige qui tombent des cieux atteignent leur objectif en saturant la terre et en produisant du fruit, de même la parole de Jéhovah qui sort de sa bouche est absolument digne de confiance. Ce qu’il promet, il le réalisera. C’est une certitude absolue. — Nombres 23:19.

24 Par conséquent, s’ils tiennent compte des paroles de la prophétie qui leur ont été adressées par l’intermédiaire d’Isaïe, les Juifs recevront à coup sûr le salut que Jéhovah a promis. Ils en retireront une joie profonde. Jéhovah déclare : “ Vous

sortirez avec joie, et vous serez ramenés en paix. Les montagnes et les collines s’égaieront devant vous par des clameurs joyeuses, et tous les arbres des champs battront des mains. Au lieu du fourré d’épines s’élèvera le genévrier. Au lieu de l’ortie brûlante s’élèvera le myrte. Oui, cela deviendra pour Jéhovah quelque chose de mémorable, un signe pour des temps indéfinis, qui ne sera pas retranché. ” — Isaïe 55:12, 13.

25 En 537 avant notre ère, les exilés juifs quittent effectivement Babylone avec joie (Psaume 126:1, 2). En arrivant à Jérusalem, ils découvrent un pays couvert de fourrés d’épines et d’orties brûlantes (souvenez-vous que le pays est demeuré en désolation des dizaines d’années). Mais les serviteurs de Dieu revenus dans leur pays peuvent à présent participer à une transformation magnifique. Des arbres majestueux, tels que le genévrier et le myrte, remplacent épines et orties. Jéhovah bénit manifestement ses serviteurs, car ils le servent en poussant “ des clameurs joyeuses ”. On dirait que le pays lui-même est joyeux.

26 En 1919, le reste des chrétiens oints ont été libérés de la captivité spirituelle (Isaïe 66:8). Avec la grande foule des autres brebis, ils servent à présent Dieu avec joie dans un paradis spirituel. Débarrassés de toute trace d’influence babylonienne, ils ont la faveur de Jéhovah, ce qui est maintenant pour lui “ quelque chose de mémorable ”. Leur prospérité spirituelle glorifie son nom et l’élève en attestant qu’il est le Dieu des vraies prophéties. Ce que Jéhovah a accompli en leur faveur démontre qu’il est Dieu et prouve qu’il est fidèle à sa parole et à sa

miséricorde envers ceux qui se repentent. Que tous ceux qui continuent à ‘ acheter du vin et du lait, sans argent

et sans prix ’, trouvent de la joie à le servir toujours !

*** ip-2 chap. 17 p. 247-261 ***

Des étrangers rassemblés vers la maison de prière de Dieu

Isaïe 56:1-12

Le vendredi 31 mai 1935, Joseph Rutherford s’est adressé à une foule assemblée à Washington. Il traitait de l’identité de la “ grande foule ” ou “ grande multitude ” vue en vision par l’apôtre Jean. Au plus fort de son discours, frère Rutherford a demandé : “ Que tous ceux qui ont l’espérance de vivre éternellement sur la terre veuillent bien se lever. ” Selon une des personnes présentes, “ plus de la moitié des assistants se levèrent ”. L’orateur a dit alors : “ Voyez la grande multitude ! ” Un autre assistant se souvient : “ Tout d’abord il y eut un grand silence, puis des cris de joie retentirent et tout le monde se mit à applaudir à n’en plus finir. ” — Révélation 7:9 ; King James Version, Bible synodale.

2 Ce moment était une étape dans l’accomplissement d’une prophétie écrite quelque 2 700 ans plus tôt et qui constitue dans nos bibles le chapitre 56 d’Isaïe. Comme de nombreuses autres prophéties du livre d’Isaïe, elle renferme à la fois des promesses consolantes et des avertissements vigoureux. Dans sa première application, elle concerne le peuple de l’alliance de Dieu à l’époque d’Isaïe, mais sa réalisation s’étale tout au long des siècles jusqu’à aujourd’hui.

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Les conditions du salut

3 Isaïe chapitre 56 commence par un conseil à l’intention des Juifs. Cependant, tous les vrais adorateurs de Dieu devraient écouter ce que le prophète écrit. On lit : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah : ‘ Gardez le droit et faites ce qui est juste. Car mon salut est près d’arriver et ma justice de se révéler. Heureux le mortel qui fait cela, et le fils des humains qui le saisit, gardant le sabbat pour ne pas le profaner, et gardant sa main pour ne faire aucun mal. ’ ” (Isaïe 56:1, 2). Les habitants de Juda qui veulent être sauvés par Dieu doivent obéir à la Loi mosaïque en observant la justice et en menant une vie droite. Pour quelle raison ? Parce que Jéhovah lui-même est juste. Ceux qui poursuivent la justice sont heureux, puisqu’ils ont la faveur de Jéhovah. — Psaume 144:15b.

4 La prophétie s’attarde sur l’observance du sabbat, car le sabbat est un aspect important de la Loi mosaïque. En effet, une des raisons pour lesquelles les habitants de Juda finissent par aller en exil est qu’ils négligent le sabbat (Lévitique 26:34, 35 ; 2 Chroniques 36:20, 21). Le sabbat constitue un signe des relations particulières que Jéhovah entretient avec les Juifs, et ceux qui l’observent montrent qu’ils attachent du prix à ces relations (Exode 31:13). En outre, l’observance du sabbat rappelle aux contemporains d’Isaïe que Jéhovah est le Créateur. Elle leur fait aussi penser à ses miséricordes à leur égard (Exode

20:8-11 ; Deutéronome 5:12-15). Enfin, en gardant le sabbat, les habitants de Juda adorent Jéhovah avec régularité et de façon organisée. En se reposant une fois par semaine de leur travail, ils ont la possibilité de prier, d’étudier et de méditer.

5 Qu’en est-il des chrétiens ? L’encouragement à observer le sabbat s’applique-t-il à eux ? Pas directement, puisqu’ils ne sont pas sous la Loi et, donc, ne sont pas tenus d’observer le sabbat (Colossiens 2:16, 17). Néanmoins, l’apôtre Paul expliqua qu’il reste “ un repos de sabbat ” pour les chrétiens fidèles. Ce “ repos de sabbat ” consiste à avoir foi dans le sacrifice rédempteur de Jésus pour être sauvé et à cesser de compter seulement sur ses propres œuvres (Hébreux 4:6-10). Par conséquent, les paroles de la prophétie d’Isaïe concernant le sabbat rappellent aux serviteurs de Jéhovah d’aujourd’hui la nécessité d’avoir foi dans les dispositions prises par Dieu en vue du salut. Elles leur rappellent également, ce qui n’est pas inutile, la nécessité d’entretenir des relations étroites avec Jéhovah et de l’adorer avec régularité et constance.

Consolation pour l’étranger et l’eunuque

6 Jéhovah s’adresse à présent à deux groupes qui veulent le servir, mais qui, sous la Loi mosaïque, sont interdits d’entrée dans la congrégation juive. On lit : “ Que l’étranger qui s’est joint à Jéhovah ne dise pas : ‘ Certainement, Jéhovah me séparera de son peuple. ’ Et que l’eunuque ne dise pas : ‘ Voyez ! Je suis un arbre sec. ’ ” (Isaïe 56:3). L’étranger craint d’être retranché d’Israël. L’eunuque se désole à l’idée de ne jamais avoir d’enfants qui perpétueront son nom. Que les deux

groupes prennent courage ! Avant d’examiner pourquoi, voyons quelle est leur situation sous la Loi par rapport à la nation d’Israël.

7 Il est interdit aux étrangers incirconcis d’adorer Dieu avec Israël. Par exemple, il ne leur est pas permis de prendre part à la Pâque (Exode 12:43). Les étrangers qui ne sont pas des transgresseurs effrontés des lois du pays sont traités avec justice et hospitalité, mais ils n’ont pas de liens permanents avec la nation. Évidemment, quelques-uns s’engagent sans réserve à suivre la Loi et, en signe de leur engagement, les hommes se font circoncire. Ils sont alors des prosélytes, qui ont le privilège d’adorer Jéhovah dans la cour de sa maison et sont considérés comme membres de la congrégation d’Israël (Lévitique 17:10-14 ; 20:2 ; 24:22). Toutefois, même les prosélytes ne participent pas complètement à l’alliance de Jéhovah avec Israël, et ils n’ont pas d’héritage foncier en Terre promise. D’autres étrangers encore peuvent prier en direction du temple, et ils sont vraisemblablement autorisés à offrir des sacrifices par l’intermédiaire de la prêtrise du moment que ces sacrifices sont conformes à la Loi (Lévitique 22:25 ; 1 Rois 8:41-43). Mais les Israélites ne doivent pas les côtoyer de près.

Les eunuques reçoivent un nom pour des temps indéfinis

8 Même s’ils sont nés de parents juifs, les eunuques ne peuvent devenir membres à part entière de la nation d’Israël [Note : Le terme “ eunuque ” finit aussi

par désigner un fonctionnaire de cour, sans référence à une mutilation sexuelle. L’Éthiopien baptisé par Philippe devait être eunuque dans ce sens puisqu’il était manifestement un prosélyte (il fut en effet baptisé avant que ce ne soit

possible aux non-Juifs incirconcis). — Actes

8:27-39.] (Deutéronome 23:1). Chez certaines nations païennes des temps bibliques, les eunuques avaient un statut spécial ; ces nations avaient même coutume de castrer certains enfants faits prisonniers à la guerre. Les eunuques étaient chargés de certaines fonctions dans les cours royales. Un eunuque pouvait se retrouver “ gardien des femmes ”, “ gardien des concubines ” ou serviteur de la reine (Esther 2:3, 12-15 ; 4:4-6, 9). Rien n’indique que ces usages aient eu cours chez les Israélites ou que les eunuques aient été recherchés pour le service des rois israélites [Note : Ébed-

Mélek, qui vint au secours de Jérémie et qui avait directement accès auprès du roi Tsidqiya, est qualifié d’eunuque. Selon toute apparence, cette précision signale qu’il était fonctionnaire de cour, et non mutilé physiquement. — Jérémie

38:7-13.].

9 En Israël, non seulement les eunuques ne pouvaient avoir part que dans une faible mesure au culte du vrai Dieu, mais encore ils souffraient d’une profonde humiliation, car ils étaient dans l’incapacité d’engendrer des enfants qui perpétueraient leur nom de famille. Dans ce contexte, les paroles suivantes de la prophétie sont des plus consolantes. On y lit : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah aux eunuques qui gardent mes sabbats et qui ont choisi ce en quoi j’ai pris plaisir et qui saisissent mon alliance : ‘ Oui, je leur donnerai dans ma maison et dans mes murs un monument et un nom, quelque chose de meilleur que des fils et des filles. Je leur donnerai un nom pour des temps indéfinis, qui ne sera pas retranché. ’ ” — Isaïe 56:4, 5.

10 Oui, le temps viendra où être eunuque n’empêchera plus de devenir un serviteur de Jéhovah agréé sans réserve. Pourvu qu’ils soient obéissants, les eunuques auront “ un monument ”,

un lieu, dans la maison de Jéhovah, ainsi qu’“ un nom ”, qui vaudra mieux que des fils et des filles. Quand cela se passe-t-il ? Pas avant la mort de Jésus Christ. À ce moment-là, l’ancienne alliance de la Loi est remplacée par la nouvelle alliance, et l’Israël selon la chair par “ l’Israël de Dieu ”. (Galates 6:16.) Depuis, tous ceux qui exercent la foi peuvent rendre à Dieu un culte qu’il agrée. Les différences d’ordre corporel et l’état physique ne comptent plus. Ceux qui restent fidèles, dans quelque état physique qu’ils soient, auront “ un nom pour des temps indéfinis, qui ne sera pas retranché ”. Jéhovah ne les oubliera pas. Leurs noms seront écrits dans son “ livre de souvenir ” et, au moment voulu par Dieu, ils recevront la vie éternelle. — Malaki 3:16 ; Proverbes 22:1 ; 1 Jean 2:17.

Les étrangers adorent Dieu avec son peuple

11 Et les étrangers ? La prophétie revient à eux ; Jéhovah leur adresse des paroles très consolantes. Isaïe écrit en effet : “ Les étrangers qui se sont joints à Jéhovah pour le servir et pour aimer le nom de Jéhovah, afin de devenir pour lui des serviteurs, tous ceux qui gardent le sabbat afin de ne pas le profaner et qui saisissent mon alliance, oui je les ferai alors venir à ma montagne sainte et je les réjouirai à l’intérieur de ma maison de prière. Leurs holocaustes et leurs sacrifices seront pour l’acceptation sur mon autel. Car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples. ” — Isaïe 56:6, 7.

12 À notre époque, “ les étrangers ” sont apparus progressivement. Avant la Première Guerre mondiale, on comprenait que les chrétiens qui avaient

l’espérance de régner au ciel avec Jésus, ceux qu’on identifie aujourd’hui à l’Israël de Dieu, ne seraient pas les seuls à recevoir le salut, qu’un plus grand nombre en bénéficierait. Les étudiants de la Bible connaissaient les paroles de Jésus rapportées en Jean 10:16 : “ J’ai d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi, il faut que je les amène, et elles écouteront ma voix, et elles deviendront un seul troupeau, un seul berger. ” On saisissait que ces “ autres brebis ” étaient une classe terrestre. Mais la plupart des étudiants de la Bible croyaient que les autres brebis feraient leur apparition au cours du Règne millénaire de Jésus Christ.

13 On a fini par mieux cerner un autre verset qui parle également des brebis. Matthieu chapitre 25 rapporte la parabole des brebis et des chèvres énoncée par Jésus. D’après cette parabole, les brebis reçoivent la vie éternelle parce qu’elles soutiennent les frères de Christ. Elles constituent donc une classe séparée et distincte de ses frères oints. En 1923, pendant une assemblée tenue à Los Angeles (en Californie, aux États-Unis), on a expliqué que ces brebis doivent faire leur apparition, non au cours du Millénium, mais durant les derniers jours du système de choses. Pourquoi ? Parce que Jésus énonça cette parabole dans le cadre de sa réponse à la question : “ Quand ces choses auront-elles lieu, et quel sera le signe de ta présence et de l’achèvement du système de choses ? ” — Matthieu 24:3.

14 Dans les années 1920, certains qui fréquentaient les Étudiants de la Bible ont acquis le sentiment que l’esprit de Jéhovah ne témoignait pas avec eux qu’ils avaient l’appel céleste. Ils servaient néanmoins le Dieu Très-Haut

avec zèle. En 1931, on a mieux compris leur position avec la publication du livre Justification. Dans un examen verset par verset du livre biblique d’Ézékiel, Justification expliquait la vision de “ l’homme ” à l’encrier de secrétaire (Ézékiel 9:1-11). Cet “ homme ” circule dans Jérusalem et marque au front les personnes qui soupirent et qui pleurent au sujet des abominations qui s’y commettent. “ L’homme ” représente les frères de Jésus, le reste des chrétiens oints qui vivent sur la terre au temps du jugement de la Jérusalem antitypique, la chrétienté. Ceux qui reçoivent la marque sont les autres brebis qui vivent à cette époque. Dans la vision, elles sont épargnées lorsque les exécuteurs du jugement de Jéhovah font venir sa vengeance sur la ville apostate.

15 En 1932 a été clarifié l’épisode prophétique impliquant Yéhou, roi d’Israël, et Yehonadab, un partisan non israélite. Cet épisode révélait que les autres brebis soutiennent les frères oints de Christ, de même que Yehonadab accompagna Yéhou et le soutint lorsqu’il détruisit le culte de Baal. Finalement, en 1935, on a discerné que les autres brebis qui vivent au temps de la fin de l’actuel système de choses correspondent à la grande foule vue en vision par l’apôtre Jean. Cela a été expliqué pour la première fois à l’assemblée de Washington mentionnée plus haut, où Joseph Rutherford a déclaré que les humains ayant l’espérance terrestre formaient “ la grande multitude ”.

16 On a donc découvert peu à peu que “ les étrangers ” ont un rôle important à jouer dans les desseins de Jéhovah au cours des derniers jours. Ils viennent vers l’Israël de Dieu afin d’adorer Jéhovah (Zekaria 8:23). En compagnie de cette nation spirituelle, ils

offrent à Dieu des sacrifices qu’il agrée et ils entrent dans le repos de sabbat (Hébreux 13:15, 16). En outre, ils rendent un culte à Dieu dans son temple spirituel, qui, comme le temple de Jérusalem, est “ une maison de prière pour toutes les nations ”. (Marc 11:17.) Ils exercent la foi dans le sacrifice rédempteur de Jésus Christ, ‘ lavant leurs longues robes et les blanchissant dans le sang de l’Agneau ’. Et ils servent Jéhovah constamment : “ Ils lui offrent un service sacré jour et nuit. ” — Révélation 7:14, 15.

17 Les étrangers d’aujourd’hui saisissent la nouvelle alliance en ce sens que, en faisant cause commune avec l’Israël de Dieu, ils profitent des bienfaits et des bénédictions qui en découlent. Bien qu’ils ne soient pas des participants à cette alliance, ils se soumettent de tout cœur aux lois qui vont de pair avec elle. La loi de Jéhovah est ainsi dans leur cœur, et ils en viennent à considérer Jéhovah comme leur Père céleste et le Souverain suprême. — Jérémie 31:33, 34 ; Matthieu 6:9 ; Jean 17:3.

18 La prophétie d’Isaïe poursuit : “ Voici ce que déclare le Souverain Seigneur Jéhovah, qui rassemble les dispersés d’Israël : ‘ J’en rassemblerai d’autres auprès de lui, en plus de ceux des siens qui sont déjà rassemblés. ’ ” (Isaïe 56:8). Au temps de la fin, Jéhovah a rassemblé “ les dispersés d’Israël ”, les membres du reste oint. Il rassemble aussi les membres de la grande foule. Ensemble, les uns et les autres adorent Jéhovah dans la paix et l’harmonie, sous sa surveillance et celle de son Roi intronisé, Christ Jésus. En raison de leur fidélité au gouvernement de Jéhovah dirigé par Christ, l’excellent Berger les a constitués en un troupeau uni et joyeux.

Guetteurs aveugles, chiens muets

19 Après ces paroles chaleureuses, constructives, le ton change du tout au tout, devenant cinglant, presque choquant. Jéhovah est prêt à agir avec miséricorde envers les étrangers et les eunuques. Mais nombre de ceux qui se prétendent membres de sa congrégation sont condamnés et en passe de subir l’exécution du jugement. Pire encore, ils ne méritent même pas un enterrement décent et ne sont bons qu’à être engloutis par des bêtes voraces. C’est pourquoi on lit : “ Vous tous, animaux sauvages de la campagne, venez pour manger, vous tous, animaux sauvages qui êtes dans la forêt ! ” (Isaïe 56:9). De quoi ces animaux sauvages vont-ils faire un festin ? La prophétie l’expliquera. Ce faisant, elle nous rappellera peut-être le sort qui attend les opposants de Dieu lors de la guerre imminente d’Har-Maguédôn, opposants dont les cadavres seront abandonnés aux oiseaux du ciel qui les dévoreront. — Révélation 19:17, 18.

20 La prophétie continue : “ Ses guetteurs sont aveugles. Aucun d’eux n’a fait attention. Eux tous sont des chiens muets ; ils ne parviennent pas à aboyer, haletant, restant couchés, aimant sommeiller. Oui, ce sont des chiens forts par le désir de l’âme ; ils ne connaissent pas la satiété. Ce sont aussi des bergers qui n’ont pas su comprendre. Ils se sont tournés, eux tous, vers leur propre voie, chacun pour son gain injuste de ses propres confins : ‘ Venez ! Que je prenne du vin, et soûlons-nous de boisson enivrante. Et demain sera à coup sûr comme aujourd’hui, grand de façon plus magnifique encore. ’ ” — Isaïe 56:10-12.

21 Les chefs religieux de Juda affirment adorer Jéhovah. Ils prétendent être “ ses guetteurs ”. Mais, spirituellement, ils sont aveugles, muets et endormis. S’ils sont incapables de veiller et d’avertir d’un danger, à quoi servent-ils ? Ces guetteurs religieux ne comprennent rien ; ils sont mal placés pour donner une direction spirituelle aux personnes comparables à des brebis. De plus, ils sont corrompus. Ils brûlent de désirs égoïstes insatiables. Au lieu de suivre la direction de Jéhovah, ils recherchent leur propre voie, poursuivent un gain injuste, abusent de boisson enivrante et encouragent autrui à les imiter. Ils pensent tellement peu au jugement imminent de Dieu qu’ils clament que tout ira bien.

22 Dans sa prophétie, Isaïe a déjà

employé une image semblable pour décrire les chefs religieux infidèles de Juda spirituellement ivres, somnolents et dépourvus d’intelligence. Ils ont chargé le peuple de traditions humaines, ont énoncé des mensonges et ont cherché de l’aide auprès de l’Assyrie au lieu de se tourner vers Dieu (2 Rois 16:5-9 ; Isaïe 29:1, 9-14). Ils n’en ont manifestement tiré aucune leçon. Malheureusement, les chefs qui vécurent au Ier siècle étaient de la même trempe. Au lieu d’accepter la bonne nouvelle que leur apportait le Fils de Dieu en personne, ils rejetèrent Jésus et conspirèrent pour le mettre à mort. Jésus les taxa franchement de “ guides aveugles ” et ajouta que, “ si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans une fosse ”. — Matthieu 15:14.

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Les guetteurs aujourd’hui

23 L’apôtre Pierre avertit les chrétiens que de faux enseignants se lèveraient pour les égarer à leur tour. Il écrivit : “ Il y a eu aussi de faux prophètes parmi le peuple [d’Israël], comme il y aura aussi parmi vous de faux enseignants. Ces gens-là introduiront furtivement des sectes destructrices et renieront même le propriétaire qui les a achetés, amenant sur eux-mêmes une prompte destruction. ” (2 Pierre 2:1). Que produisirent les faux enseignements et le sectarisme de ces faux enseignants ? La chrétienté, dont les chefs religieux prient aujourd’hui Dieu de bénir leurs amis politiques, puis promettent un avenir brillant. Les chefs religieux de la chrétienté se sont également avérés aveugles, muets et endormis sous le rapport des choses spirituelles.

24 Cependant, Jéhovah fait venir des millions d’étrangers pour qu’ils l’adorent avec les derniers membres de l’Israël de Dieu dans sa grande maison de prière spirituelle. Bien qu’ils soient issus de nombreuses nations, races et langues, ces étrangers sont unis entre eux et avec l’Israël de Dieu. Ils sont convaincus que le salut ne peut procéder que de Jéhovah Dieu par Jésus Christ. Mus par leur amour envers Jéhovah, ils se joignent aux frères oints de Christ pour parler de leur foi. Et ils tirent une grande consolation des paroles de l’apôtre qui écrivit sous inspiration : “ Si tu déclares publiquement cette ‘ parole dans ta bouche même ’, que Jésus est Seigneur, et si tu exerces la foi dans ton cœur que Dieu l’a relevé d’entre les morts, tu seras sauvé. ” — Romains 10:9.

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*** ip-2 chap. 18 p. 262-275 ***

Jéhovah fait revivre l’esprit des humbles

Isaïe 57:1-21

“ Voici ce qu’a dit Celui qui est haut et élevé, qui réside pour toujours et dont le nom est saint : ‘ Dans la hauteur et dans le lieu saint, c’est là que je réside, mais aussi avec celui qui est écrasé et humble d’esprit, pour faire revivre l’esprit des humbles, pour faire revivre le cœur des hommes broyés. ’ ” (Isaïe 57:15). Ces paroles furent écrites par le prophète Isaïe au VIIIe siècle avant notre ère. Que se passait-il en Juda qui rendait ce message si encourageant ? Qu’apportent ces paroles inspirées aux chrétiens aujourd’hui ? L’examen d’Isaïe chapitre 57 va répondre à ces questions.

“ Vous, approchez ici ”

2 Cette partie de la prophétie d’Isaïe semble s’appliquer à l’époque du prophète. Regardez à quel point la méchanceté s’est répandue : “ Le juste a péri, mais il n’y a personne qui prenne la chose à cœur. Et les hommes de bonté de cœur sont réunis aux morts, tandis que personne ne discerne que c’est à cause du malheur que le juste a été emporté. Il entre dans la paix ; ils se reposent sur leurs lits, tous ceux qui marchent avec droiture. ” (Isaïe 57:1, 2). Si un homme juste tombe, personne ne s’en soucie. Sa mort prématurée passe inaperçue. En s’endormant dans la mort, il trouve la paix, il est délivré des souffrances que lui infligent les impies et il ne subit plus le malheur. La nation choisie par Dieu a sombré bien bas. Mais ceux qui restent fidèles sont certainement encouragés d’apprendre

que Jéhovah non seulement voit ce qui se passe, mais encore les soutiendra.

3 Jéhovah interpelle la génération méchante de Juda en ces termes : “ Quant à vous, approchez ici, vous, fils de devineresse, semence d’adultère et de femme qui se livre à la prostitution. ” (Isaïe 57:3). Les Juifs n’ont pas volé ces qualificatifs déshonorants : fils de devin, enfants d’adultère et de prostituée. Le faux culte vers lequel ils se sont tournés comprend des actes répugnants d’idolâtrie et de spiritisme, ainsi que des pratiques sexuelles immorales. C’est pourquoi Jéhovah demande à ces pécheurs : “ Aux dépens de qui vous égayez-vous ? Contre qui continuez-vous d’ouvrir grand la bouche et de tirer la langue ? N’êtes-vous pas les enfants de la transgression, la semence du mensonge, ceux qui excitent le désir parmi les grands arbres, sous tout arbre luxuriant, tuant les enfants dans les ouadis, sous les crevasses des rochers ? ” — Isaïe 57:4, 5.

4 Les méchants de Juda pratiquent ouvertement leur culte païen choquant ; ils ‘ s’égaient ’. Ils se moquent avec mépris, en leur tirant irrespectueusement la langue, des prophètes que Dieu envoie les redresser. Bien qu’ils soient les enfants d’Abraham, leur rébellion fait d’eux les enfants de la transgression et la semence du mensonge (Isaïe 1:4 ; 30:9 ; Jean 8:39, 44). Parmi les grands arbres de la campagne, ils stimulent la ferveur religieuse pour leur culte idolâtrique. Et quel culte cruel ! Ils vont jusqu’à tuer leurs propres enfants, comme les nations que Jéhovah a chassées du pays en raison de leurs mœurs détestables ! — 1 Rois 14:23 ; 2 Rois 16:3, 4 ; Isaïe 1:29.

Ils versent une libation aux pierres

5 Regardez comme les habitants de Juda se sont enfoncés dans l’idolâtrie : “ Avec les pierres lisses du ouadi était ta part. Elles, elles étaient ton lot. En outre, c’est à elles que tu as versé une libation, que tu as offert un don. De ces choses, vais-je me consoler ? ” (Isaïe 57:6). Les Juifs constituent le peuple de l’alliance de Dieu ; or, au lieu de lui rendre un culte, ils ramassent des pierres dans le lit du fleuve et en font des dieux. David proclamait que Jéhovah était sa portion, mais ces pécheurs ont choisi pour lot des idoles de pierre sans vie et leur offrent des libations (Psaume 16:5 ; Habaqouq 2:19). Quelle consolation Jéhovah peut-il trouver dans ce culte perverti que pratique le peuple qui porte son nom ?

6 Partout, sous les grands arbres, dans les ouadis, sur les collines, dans ses villes, Juda se livre à l’idolâtrie. Mais Jéhovah voit tout cela et, par l’intermédiaire d’Isaïe, dénonce la dépravation du peuple : “ Sur une montagne haute et élevée tu as placé ton lit. C’est là aussi que tu es montée pour offrir des sacrifices. Derrière la porte et le montant tu as placé ton mémorial. ” (Isaïe 57:7, 8a). Sur les hauts lieux, Juda fait son lit de l’impureté spirituelle et offre des sacrifices à des dieux étrangers [Note : Le

terme “ lit ” désigne probablement soit l’autel soit l’endroit où le culte païen est célébré. Le choix de ce terme rappelle qu’un tel culte revient à de

la prostitution spirituelle.]. Même les maisons privées contiennent des idoles derrière les portes et leurs montants.

7 Certains se demandent peut-être pourquoi Juda est tombé ainsi dans un culte impur. Une puissance plus forte l’a-t-elle contraint à abandonner Jéhovah ? La réponse est non. La nation agit de

son plein gré, avidement. Jéhovah déclare en effet : “ Loin de moi tu t’es découverte et tu es alors montée ; tu as élargi ton lit. Et pour toi tu as alors conclu une alliance avec eux. Tu as aimé un lit avec eux. Tu as contemplé le membre viril. ” (Isaïe 57:8b). Juda a contracté une alliance avec ses faux dieux et il aime les relations illicites qu’il entretient avec eux. Il a une prédilection pour les pratiques sexuelles immorales (sans doute l’usage, entre autres, de symboles phalliques) qui caractérisent le culte de ces dieux.

8 La description d’un culte idolâtrique foncièrement immoral et cruel correspond tout à fait à ce qu’on sait de plusieurs rois méchants de Juda. Manassé, par exemple, bâtit les hauts lieux, dressa des autels à Baal et plaça des autels destinés à la fausse religion dans deux cours du temple. Il fit passer ses fils par le feu, pratiqua la magie, employa la divination et encouragea les pratiques spirites. Ce roi mit encore dans le temple de Jéhovah l’image taillée du poteau sacré qu’il avait fait. [Note : Les poteaux sacrés représentaient peut-être le principe de la féminité, et les colonnes sacrées étaient peut-être des symboles phalliques. Les habitants infidèles de Juda

utilisaient les deux. — 2 Rois 18:4 ; 23:14.] Il entraîna Juda à faire “ le mal plus que les nations que Jéhovah avait anéanties ”. (2 Rois 21:2-9.) Certains pensent que Manassé fit tuer Isaïe, bien que le nom de ce roi ne figure pas en Isaïe 1:1.

‘ Tu as continué d’expédier tes envoyés ’

9 La transgression de Juda ne se limite pas à l’adoration de faux dieux. Par la bouche d’Isaïe, Jéhovah déclare : “ Tu as entrepris de descendre vers Mélek avec de l’huile, et tu faisais en sorte qu’il y ait abondance de tes

onguents. Tu as continué d’expédier au loin tes envoyés, si bien que tu as fait descendre les choses jusqu’au shéol. ” (Isaïe 57:9). Le royaume infidèle de Juda descend vers “ Mélek ”, “ le roi ” en hébreu (probablement le roi d’une puissance étrangère), et lui offre des présents coûteux et attrayants, symbolisés par l’huile et les onguents parfumés. Juda envoie des émissaires à des endroits lointains. Dans quel but ? Afin de persuader des nations gentiles de conclure des alliances politiques avec lui. Il a tourné le dos à Jéhovah et met sa confiance dans des rois étrangers.

10 On en trouve un exemple aux jours du roi Ahaz. Comme il se sent menacé par une alliance entre Israël et la Syrie, ce roi de Juda infidèle envoie des messagers à Tiglath-Piléser III d’Assyrie pour lui dire : “ Je suis ton serviteur et ton fils. Monte et sauve-moi de la paume du roi de Syrie et de la paume du roi d’Israël, qui se dressent contre moi. ” Ahaz envoie au roi d’Assyrie un pot-de-vin consistant en argent et en or ; ce dernier l’accepte et déclenche une attaque dévastatrice contre la Syrie (2 Rois 16:7-9). Dans ses relations avec les nations gentiles, Juda s’abaisse “ jusqu’au fond du schéol ”. (Bible Liénart.) À cause de ces relations, il mourra, ou cessera d’exister, en tant que nation indépendante dirigée par un roi.

11 Jéhovah continue de parler à Juda : “ Dans la multitude de tes voies tu as peiné. Tu n’as pas dit : ‘ C’est désespéré ! ’ Tu as trouvé le renouvellement de ta force. C’est pourquoi tu n’es pas devenue malade. ” (Isaïe 57:10). Ainsi, la nation ne s’est pas épargnée dans ses voies apostates, et elle ne voit pas que ses efforts sont vains. Au contraire, elle se

convainc qu’elle a du succès grâce à sa seule force. Elle se sent pleine de vigueur et en bonne santé. Quelle sottise !

12 Il existe aujourd’hui une organisation dont la conduite rappelle celle de Juda aux jours d’Isaïe. La chrétienté emploie le nom de Jésus, mais elle entretient des alliances avec les nations et elle a rempli ses lieux de culte d’idoles. Ses membres installent même des images idolâtriques dans leurs foyers. La chrétienté a sacrifié ses jeunes gens dans les guerres des nations. Comme toutes ces actions doivent offenser le vrai Dieu, qui ordonne aux chrétiens : “ Fuyez l’idolâtrie. ” (1 Corinthiens 10:14). En se mêlant de politique, la chrétienté ‘ commet la fornication avec les rois de la terre ’. (Révélation 17:1, 2.) Elle est du reste un des partisans les plus fervents des Nations unies. Quel sera le sort de cette prostituée religieuse ? Quel discours Jéhovah tient-il à son type de l’Antiquité, Juda l’infidèle, représenté en particulier par Jérusalem, sa capitale ?

‘ Ton rassemblement ne te délivrera pas ’

13 “ De qui avais-tu peur et qui craignais-tu, pour que tu te mettes à mentir ? ” demande Jéhovah. Bonne question ! Juda n’éprouve probablement aucune crainte à l’égard de Jéhovah, crainte qui lui serait salutaire et montrerait son attachement à Dieu. Sinon, il ne serait pas devenu une nation de menteurs qui adorent de faux dieux. Jéhovah poursuit : “ De moi tu ne t’es pas souvenue. Tu n’as rien pris à cœur. Est-ce que je ne gardais pas le silence et ne cachais pas les choses ? Aussi, moi, tu ne m’as pas craint. ” (Isaïe 57:11). Jéhovah a gardé le silence ; il n’a pas puni Juda

immédiatement. Juda lui est-il reconnaissant ? Non. Il prend au contraire la patience divine pour de l’indifférence. Il ne craint plus Dieu du tout.

14 Cependant, la patience de Dieu aura une fin. Jéhovah déclare par allusion à ce moment-là : “ Je vais, moi, révéler ta justice et tes œuvres, et montrer qu’elles ne te serviront de rien. Quand tu appelleras à l’aide, ton rassemblement de choses ne te délivrera pas, mais un vent les emportera, elles toutes. Une vapeur les enlèvera. ” (Isaïe 57:12, 13a). Jéhovah révélera que la justice de Juda n’est qu’une façade. Ses œuvres hypocrites n’apporteront rien à la nation. Son “ rassemblement de choses ”, sa collection d’idoles, ne la délivrera pas. Quand le malheur frappera, les dieux dans lesquels elle met sa confiance s’envoleront, emportés par un simple coup de vent.

15 Les paroles de Jéhovah s’accomplissent en 607 avant notre ère, lorsque Neboukadnetsar, roi de Babylone, détruit Jérusalem, incendie le temple et emmène la plupart des habitants en captivité. “ Ainsi Juda partit en exil de dessus son sol. ” — 2 Rois 25:1-21.

16 De la même façon, la collection impressionnante d’idoles de la chrétienté ne la délivrera pas au jour de la colère de Jéhovah (Isaïe 2:19-22 ; 2 Thessaloniciens 1:6-10). La chrétienté sera anéantie avec le reste de “ Babylone la Grande ”, l’empire universel de la fausse religion. La bête sauvage symbolique de couleur écarlate et ses dix cornes “ la rendront dévastée et nue [Babylone la Grande], et mangeront ses chairs et la brûleront complètement par le feu ”. (Révélation

17:3, 16, 17.) Quel bonheur pour nous d’avoir obéi à l’ordre suivant : “ Sortez d’elle, mon peuple, si vous ne voulez pas participer avec elle à ses péchés, et si vous ne voulez pas recevoir votre part de ses plaies. ” (Révélation 18:4, 5). Puissions-nous ne jamais retourner vers elle ou vers ses voies !

“ Celui qui se réfugie en moi héritera du pays ”

17 Mais comment comprendre les paroles suivantes de la prophétie d’Isaïe ? “ Celui qui se réfugie en moi héritera du pays et prendra possession de ma montagne sainte. ” (Isaïe 57:13b). À qui Jéhovah s’adresse-t-il ? Il regarde en fait au-delà du cataclysme à venir et prédit la libération de ses serviteurs de Babylone ainsi que le rétablissement du culte pur dans sa montagne sainte, Jérusalem (Isaïe 66:20 ; Daniel 9:16). Quel encouragement cela doit procurer aux Juifs qui restent fidèles ! Jéhovah ajoute : “ À coup sûr on dira : ‘ Remblayez, remblayez. Frayez le chemin. Enlevez tout obstacle du chemin de mon peuple. ’ ” (Isaïe 57:14). Quand viendra pour Dieu le moment de délivrer son peuple, le chemin sera prêt ; tous les obstacles auront été ôtés. — 2 Chroniques 36:22, 23.

18 C’est ici que le prophète Isaïe rapporte les paroles citées au début : “ Voici ce qu’a dit Celui qui est haut et élevé, qui réside pour toujours et dont le nom est saint : ‘ Dans la hauteur et dans le lieu saint, c’est là que je réside, mais aussi avec celui qui est écrasé et humble d’esprit, pour faire revivre l’esprit des humbles, pour faire revivre le cœur des hommes broyés. ’ ” (Isaïe 57:15). Le trône de Jéhovah est dans les cieux

les plus élevés. Il n’existe pas de position plus haute. N’est-il pas réconfortant de savoir que, de cette position, il voit tout, pas seulement les péchés commis par les méchants, mais aussi les actes de justice accomplis par ceux qui s’efforcent de le servir (Psaumes 102:19 ; 103:6) ? En outre, il entend les gémissements des opprimés et fait revivre le cœur des hommes broyés. Ces paroles durent toucher le cœur des Juifs repentants dans l’Antiquité. Et elles ne manquent pas de toucher le nôtre aujourd’hui.

19 Les paroles suivantes de Jéhovah sont également consolantes : “ Je ne combattrai pas pour des temps indéfinis et je ne serai pas indigné à jamais ; car à cause de moi l’esprit s’affaiblirait, oui les créatures qui respirent et que moi j’ai faites. ” (Isaïe 57:16). Aucune créature de Dieu ne survivrait si sa colère était sans fin. Heureusement, son indignation ne dure qu’un temps. Une fois qu’elle a atteint son but, elle s’éteint. La perspicacité que nous donnent ces paroles inspirées ne suscite-t-elle pas en nous une profonde reconnaissance pour l’amour que Jéhovah témoigne à sa création ?

20 Notre perspicacité augmente encore grâce à la suite des propos de Jéhovah. Il déclare d’abord : “ Contre la faute de son gain injuste je me suis indigné, et je l’ai alors frappé, cachant ma face, tandis que j’étais indigné. Mais il a continué à marcher en renégat dans la voie de son cœur. ” (Isaïe 57:17). Les mauvaises actions commises par avidité suscitent sans aucun doute la colère de Dieu. Tant que quelqu’un reste un renégat dans son cœur, Jéhovah reste indigné. Mais que se passe-t-il si ce renégat est sensible à la discipline ? Dans ce cas, Jéhovah montre ce que son amour et sa

compassion le poussent à faire : “ J’ai vu ses voies ; et j’ai entrepris de le guérir, de le conduire et de lui donner la compensation par la consolation, à lui et à ses endeuillés. ” (Isaïe 57:18). Après avoir pris des mesures disciplinaires, Jéhovah guérit celui qui est contrit et le console, lui ainsi que ceux qui sont endeuillés avec lui. C’est la raison pour laquelle, en 537 avant notre ère, les Juifs purent rentrer chez eux. Il est vrai que Juda ne redevint jamais un royaume indépendant dirigé par un roi de la lignée de David. Néanmoins, le temple fut rebâti à Jérusalem et le vrai culte fut restauré.

21 “ Celui qui est haut et élevé ”, Jéhovah, a également montré en 1919 qu’il se soucie du bien-être des membres du reste oint. Le Dieu grand et bon, Jéhovah, a remarqué à leur contrition et à leur humilité qu’ils étaient affligés, et il les a délivrés de la captivité babylonienne. Il a ôté tous les obstacles qui faisaient trébucher et a mené les oints à la liberté, de sorte qu’ils lui offrent un culte pur. Les paroles que Jéhovah énonça par l’intermédiaire d’Isaïe ont donc eu un accomplissement à l’époque. Et ces paroles recèlent des principes éternels qui s’appliquent à chacun de nous. Jéhovah n’accepte le culte que des humains humbles. Et s’il pèche, un serviteur de Dieu doit rapidement reconnaître sa faute, accepter la réprimande et corriger ses voies. N’oublions jamais que Jéhovah guérit et console les humbles, mais qu’il “ s’oppose aux orgueilleux ”. — Jacques 4:6.

‘ Paix pour ceux qui sont loin et pour ceux qui sont près ’

22 Jéhovah met en contraste l’avenir de ceux qui se repentent avec l’avenir de ceux qui persistent dans leurs voies

méchantes. Il affirme : “ Je crée le fruit des lèvres. Il y aura une paix constante pour celui qui est loin et pour celui qui est près [...] ; oui, je le guérirai. Mais les méchants sont comme la mer agitée, lorsqu’elle ne peut se calmer, dont les eaux rejettent sans cesse algues et boue. Il n’y a pas de paix [...] pour les méchants. ” — Isaïe 57:19-21.

23 Le fruit des lèvres est le sacrifice de louange offert à Dieu, la déclaration publique pour son nom (Hébreux 13:15). En quel sens Jéhovah ‘ crée-t-il ’ cette déclaration publique ? Pour offrir un sacrifice de louange, un individu doit d’abord apprendre à connaître Dieu, puis placer sa foi en lui. La foi, un fruit de l’esprit de Dieu, le pousse à parler de ce qu’il a entendu. En d’autres termes, il fait une déclaration publique (Romains 10:13-15 ; Galates 5:22). Souvenons-nous, d’autre part, que c’est Jéhovah qui, en définitive, charge ses serviteurs de proclamer sa louange. Et Jéhovah est celui qui libère ses serviteurs, ce qui leur permet d’offrir ces sacrifices de louange (1 Pierre 2:9). Par conséquent, on peut tout à fait dire que Jéhovah crée ce fruit des lèvres.

24 À leur retour dans leur pays, quel fruit des lèvres extraordinaire les Juifs doivent offrir en chantant des louanges à Jéhovah ! Ils sont certainement joyeux de connaître la paix de Dieu, qu’ils soient “ loin ” (éloignés de Juda, toujours dans l’attente de leur retour) ou qu’ils soient “ près ” (déjà dans leur pays). La situation des méchants est complètement à l’opposé. Ceux qui

refusent la discipline de Jéhovah, les méchants, qui qu’ils soient et où qu’ils soient, n’ont pas de paix du tout. Bouillonnants comme la mer agitée, ils produisent continuellement, non le fruit des lèvres, mais “ algues et boue ”, tout ce qui est impur.

25 Aujourd’hui aussi, les adorateurs de Jéhovah proclament partout la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Dans plus de 230 pays et territoires, qu’ils soient loin ou près, les chrétiens offrent le fruit de leurs lèvres ; ils louent le seul vrai Dieu. Les louanges qu’ils chantent s’entendent “ depuis l’extrémité de la terre ”. (Isaïe 42:10-12.) Ceux qui les entendent et qui y sont sensibles, du coup, embrassent la vérité contenue dans la Parole de Dieu, la Bible. Ils connaissent alors la paix, qu’on retire à servir “ le Dieu qui donne la paix ”. — Romains 16:20.

26 Il est vrai que les méchants ne tiennent aucun compte du message du Royaume. Bientôt, cependant, il ne leur sera plus permis de troubler la paix des justes. “ Un peu de temps encore, et le méchant ne sera plus ”, promet Jéhovah. Ceux qui cherchent refuge auprès de Jéhovah hériteront du pays d’une manière merveilleuse. “ Les humbles posséderont la terre, et vraiment ils se délecteront de l’abondance de paix. ” (Psaume 37:10, 11, 29). Quel endroit agréable la terre sera alors ! Soyons tous déterminés à ne jamais perdre la paix de Dieu, de façon à chanter la louange de Dieu pendant l’éternité !

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*** ip-2 chap. 19 p. 276-289 *** L’hypocrisie dévoilée !

Isaïe 58:1-14

“ En effet, au-dehors vous paraissez justes aux hommes, déclara Jésus aux chefs religieux de son époque, mais au-dedans vous êtes pleins d’hypocrisie et d’illégalité. ” (Matthieu 23:28). Dans cette condamnation de l’hypocrisie par Jésus transparaît le point de vue de son Père céleste. Le chapitre 58 de la prophétie d’Isaïe s’attaque à l’hypocrisie répandue en Juda. Les disputes, l’oppression et la violence sont de règle, et l’observance du sabbat n’est plus qu’un rituel dénué de sens. Ses serviteurs n’offrent à Jéhovah qu’un service de pure forme et étalent orgueilleusement leur piété en jeûnant pour l’apparence. Il n’est pas étonnant que Jéhovah dévoile ce qu’ils sont !

‘ Révèle au peuple ses péchés ’

2 Bien qu’il soit dégoûté par la

conduite de Juda, Jéhovah invite sincèrement la nation à se repentir. Toutefois, il ne veut pas que sa réprimande manque de clarté. C’est pourquoi il ordonne à Isaïe : “ Crie à plein gosier, ne te retiens pas. Élève ta voix comme un cor, et révèle à mon peuple sa révolte, et à la maison de Jacob ses péchés. ” (Isaïe 58:1). En proclamant hardiment les paroles de Jéhovah, Isaïe risque de se faire mal voir par le peuple ; pourtant, il ne se dérobe pas. Il est toujours aussi volontaire qu’au moment où il a déclaré : “ Me voici ! Envoie-moi. ” (Isaïe 6:8). Isaïe constitue un magnifique exemple d’endurance pour les Témoins de Jéhovah de notre époque, car eux aussi ont pour mission de prêcher la Parole de

Dieu et de dénoncer l’hypocrisie religieuse. — Psaume 118:6 ; 2 Timothée 4:1-5.

3 En apparence, le peuple de l’époque d’Isaïe cherche Jéhovah et affirme trouver du plaisir dans ses jugements justes. On lit ces propos de Jéhovah : “ C’est moi que jour après jour ils cherchaient et c’est à la connaissance de mes voies qu’ils disaient prendre plaisir, comme une nation qui pratiquait la justice et qui n’avait pas abandonné le droit de son Dieu, en ce qu’ils me demandaient des jugements justes, s’approchant de Dieu en qui ils avaient du plaisir. ” (Isaïe 58:2). Le plaisir que le peuple prétend avoir dans les voies de Jéhovah est-il sincère ? Non. Il est “ comme une nation qui pratiquait la justice ”, mais la ressemblance n’est que superficielle. À dire vrai, la nation a “ abandonné le droit de son Dieu ”.

4 La situation ressemble beaucoup à celle révélée par la suite au prophète Ézékiel. Jéhovah indiqua à ce prophète que les Juifs se disaient les uns aux autres : “ Venez, s’il vous plaît, et entendez quelle est la parole qui sort de Jéhovah. ” Mais Dieu avertit Ézékiel qu’ils n’étaient pas sincères : “ Ils viendront vers toi [...] ; oui, ils entendront tes paroles, mais celles-ci, ils ne les pratiqueront pas, car avec leur bouche ils expriment des désirs passionnels et c’est à la suite de leur gain injuste que va leur cœur. Vois : tu es pour eux comme un chant d’amours sensuelles, comme quelqu’un qui a une belle voix et qui joue bien d’un instrument à cordes. Oui, ils entendront tes paroles, mais personne ne les pratique. ” (Ézékiel 33:30-32). Les contemporains d’Isaïe soutiennent aussi qu’ils cherchent

Jéhovah constamment, mais ils n’obéissent pas à ses paroles.

Un jeûne hypocrite

5 En vue de gagner la faveur divine, les Juifs se plient à la formalité du jeûne, mais leur piété feinte ne fait que les éloigner de Jéhovah. Ils demandent en prenant un air perplexe : “ Pourquoi avons-nous jeûné — et tu ne l’as pas vu — et pourquoi avons-nous affligé notre âme — et tu ne faisais pas attention ? ” Jéhovah répond franchement : “ Oui, vous trouviez du plaisir même dans le jour de votre jeûne, lorsque vous poussiez au travail tous vos hommes de peine. Oui, vous jeûniez pour des querelles et pour des luttes, pour frapper avec le poing de la méchanceté. Est-ce que vous n’avez pas continué à jeûner comme au jour pour faire entendre votre voix dans la hauteur ? Est-ce ainsi que doit devenir le jeûne que je choisis, comme un jour où l’homme tiré du sol doit affliger son âme ? Pour courber sa tête comme un jonc, et pour qu’il étende une toile de sac et la cendre pour son lit ? Est-ce là ce que tu appelles un jeûne, un jour agréé de Jéhovah ? ” — Isaïe 58:3-5.

6 Tout en jeûnant, en faisant semblant d’être justes et même en demandant à Jéhovah de les juger avec justice, les Juifs recherchent des plaisirs égoïstes et leurs intérêts en affaires. Ils se livrent aux disputes, à l’oppression et à la violence. Ils tentent de se disculper en menant deuil démonstrativement : ils baissent la tête comme un jonc et s’assoient dans des toiles de sac et la cendre. En apparence, ils se repentent de leurs péchés. À quoi tout cela sert-il s’ils continuent de se rebeller ? Ils n’éprouvent ni le chagrin ni la repentance conformes à la volonté de

Dieu qui doivent accompagner les jeûnes sincères. Ils ont beau se lamenter bruyamment, ils ne sont pas entendus au ciel.

7 Les Juifs de l’époque de Jésus aussi s’adonnaient avec ostentation au jeûne rituel, certains deux fois par semaine (Matthieu 6:16-18 ; Luc 18:11, 12). Nombre de chefs religieux imitaient également la génération d’Isaïe en étant durs et dominateurs. C’est ce qui amena Jésus à dénoncer courageusement ces hypocrites religieux, à leur dire que leur culte était futile (Matthieu 15:7-9). Aujourd’hui encore, des millions d’humains “ déclarent publiquement qu’ils connaissent Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres, parce qu’ils sont détestables, désobéissants, des gens qui n’ont été approuvés pour aucune œuvre bonne ”. (Tite 1:16.) Ils espèrent peut-être obtenir la miséricorde divine, mais leur conduite traduit leur manque de sincérité. Les Témoins de Jéhovah, quant à eux, manifestent un véritable attachement à Dieu et un réel amour fraternel. — Jean 13:35.

Ce qu’implique la vraie repentance

8 Jéhovah ne veut pas seulement que ses serviteurs jeûnent à cause de leurs péchés ; il veut qu’ils se repentent. C’est à cette condition qu’ils obtiendront son approbation (Ézékiel 18:23, 32). Pour que le jeûne ait un sens, explique-t-il, il faut en même temps corriger ses péchés passés. Regardez les questions posées par Jéhovah, des questions qui donnent à réfléchir : “ N’est-ce pas ceci, le jeûne que je choisis : délier les entraves de la méchanceté, défaire les liens de la barre de joug, renvoyer libres les écrasés, et que vous rompiez toutes les barres de joug ? ” — Isaïe 58:6.

9 Entraves et barres de joug sont des symboles évocateurs d’un dur asservissement. Par conséquent, au lieu de jeûner tout en opprimant leurs coreligionnaires, les Juifs feraient mieux d’obéir à ce commandement : “ Tu dois aimer ton compagnon comme toi-même. ” (Lévitique 19:18). Ils feraient bien de libérer tous ceux qu’ils oppriment et qu’ils ont injustement réduits en esclavage [Note : Jéhovah avait

pris une disposition en faveur de ses serviteurs qui s’endettaient : ils pouvaient se vendre en esclavage, essentiellement en devenant des salariés, afin de rembourser leurs créanciers (Lévitique 25:39-43). Cependant, la Loi exigeait qu’on traite les esclaves avec bonté. Ceux qu’on traitait avec brutalité devaient être renvoyés libres. — Exode 21:2, 3, 26, 27 ; Deutéronome

15:12-15.]. Les rites ostentatoires, tels que le jeûne, ne remplacent en aucune façon un attachement sincère à Dieu et des actions qui démontrent l’amour fraternel. Le prophète Mika, un contemporain d’Isaïe, écrit : “ Qu’est-ce que Jéhovah réclame de toi, sinon de pratiquer la justice, d’aimer la bonté et de marcher modestement avec ton Dieu ? ” — Mika 6:8.

10 La justice, la bonté et la modestie invitent à faire du bien à autrui, ce qui est l’essence de la Loi de Jéhovah (Matthieu 7:12). Au lieu de jeûner, il serait beaucoup mieux de se montrer généreux envers les nécessiteux. Jéhovah demande : “ [Le jeûne que je choisis,] n’est-ce pas partager ton pain pour l’affamé, et que tu fasses pénétrer dans ta maison les affligés sans foyer ? Et que, si tu vois quelqu’un nu, tu ne manques pas de le couvrir, et que tu ne te dérobes pas à ta propre chair ? ” (Isaïe 58:7). Au lieu de jeûner à la vue de tous, ceux qui en ont les moyens devraient donner de la nourriture, des vêtements ou un toit

aux habitants de Juda qui en ont besoin, leur propre chair.

11 Ces beaux principes énoncés par Jéhovah, amour fraternel et compassion, ne concernent pas seulement les Juifs du temps d’Isaïe. Ils guident également les chrétiens. C’est d’ailleurs pourquoi l’apôtre Paul écrivit : “ Ainsi donc, tant que nous disposons pour cela d’un temps favorable, pratiquons envers tous ce qui est bon, mais surtout envers ceux qui nous sont apparentés dans la foi. ” (Galates 6:10). La congrégation chrétienne doit être un havre d’amour et d’affection fraternelle, surtout à l’époque de plus en plus critique que nous traversons. — 2 Timothée 3:1 ; Jacques 1:27.

L’obéissance procure de grands bienfaits

12 Si seulement les serviteurs de Jéhovah étaient assez perspicaces pour prendre en compte sa réprimande pleine d’amour ! Jéhovah dit : “ Alors ta lumière jaillirait comme l’aurore ; et ton rétablissement germerait promptement. Oui, devant toi marcherait ta justice ; la gloire même de Jéhovah serait ton arrière-garde. Alors tu appellerais, et Jéhovah lui-même répondrait ; tu crierais au secours, et il dirait : ‘ Me voici ! ’ ” (Isaïe 58:8, 9a). Quels propos chaleureux, émouvants ! Jéhovah bénit et protège ceux qui prennent plaisir à la bonté de cœur et à la justice. Si ses serviteurs se repentent de leur dureté et de leur hypocrisie et s’ils lui obéissent, leur situation sera bien plus brillante. Jéhovah accordera le “ rétablissement ” à la nation, une guérison physique et spirituelle. Il la gardera aussi, comme il protégea ses ancêtres lorsqu’ils quittèrent l’Égypte. Et il répondra

immédiatement à ses appels au secours. — Exode 14:19, 20, 31.

13 Jéhovah ajoute à présent ces mots à son exhortation précédente : “ Si tu ôtes du milieu de toi la barre de joug [d’esclavage dur, injuste], si tu cesses de pointer le doigt [peut-être de mépris ou pour porter une fausse accusation] et de proférer des paroles malfaisantes ; si tu accordes à l’affamé ce que désire ton âme, si tu rassasies l’âme qu’on afflige, alors, à coup sûr, ta lumière apparaîtra dans les ténèbres, et ton obscurité sera comme le plein midi. ” (Isaïe 58:9b, 10). Les personnes égoïstes et dures se nuisent à elles-mêmes et suscitent la colère de Jéhovah. En revanche, celles qui sont bonnes et généreuses, surtout envers les affamés et les affligés, reçoivent de Dieu de grands bienfaits. Si seulement les Juifs prenaient ces vérités à cœur ! Ils seraient alors radieux et prospères sur le plan spirituel, ils brilleraient comme le soleil de midi qui disperse toutes les ténèbres. Et surtout, ils honoreraient et loueraient Jéhovah, la Source de leur gloire et de leur bénédiction. — 1 Rois 8:41-43.

Une nation rétablie

14 Malheureusement, la nation fait fi de l’appel de Jéhovah et s’enfonce plus profondément encore dans la méchanceté. Finalement, elle ne lui laisse d’autre choix que de l’envoyer en exil, comme il l’en avait prévenue (Deutéronome 28:15, 36, 37, 64, 65). Néanmoins, les paroles suivantes que Jéhovah prononce par l’intermédiaire d’Isaïe offrent toujours un espoir. Dieu prédit qu’après avoir été discipliné un reste contrit reviendra joyeusement en Juda, malgré la désolation du pays.

15 À propos du futur rétablissement de son peuple en 537 avant notre ère,

Jéhovah déclare par le moyen d’Isaïe : “ Jéhovah ne manquera pas de te conduire constamment et de rassasier ton âme sur une terre calcinée, et il donnera de la vigueur à tes os ; oui, tu deviendras comme un jardin bien arrosé, comme la source d’eau dont les eaux ne mentent pas [dont l’eau ne tarit pas, Bible en français courant]. ” (Isaïe 58:11). Jéhovah rendra au pays calciné d’Israël sa fertilité luxuriante. Plus merveilleux encore, il bénira ses habitants repentants en donnant de la vigueur à leurs “ os ” : sans vie spirituellement, ils deviendront pleins de vitalité (Ézékiel 37:1-14). Les Juifs eux-mêmes ressembleront à “ un jardin bien arrosé ” qui regorge de fruits spirituels.

16 Dans le cadre de la restauration

seront rebâties les villes détruites par les envahisseurs babyloniens en 607 avant notre ère. “ À ton instigation, les hommes rebâtiront bel et bien les lieux dévastés depuis longtemps ; tu relèveras les fondations de générations successives. Oui, on t’appellera le réparateur des brèches, le restaurateur des routes le long desquelles on peut habiter. ” (Isaïe 58:12). Les expressions parallèles “ les lieux dévastés depuis longtemps ” et “ les fondations de générations successives ” (ou : les fondations qui sont en ruines depuis des générations) montrent que le reste rapatrié rebâtira les villes démolies de Juda, notamment Jérusalem (Nehémia 2:5 ; 12:27 ; Isaïe 44:28). Il réparera “ les brèches ”, celles des murailles de Jérusalem, et sans aucun doute celles des murailles des autres villes également. — Jérémie 31:38-40 ; Amos 9:14.

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Des bienfaits dus à l’observance fidèle du sabbat

17 Le sabbat démontrait que Dieu se soucie beaucoup du bien-être physique et spirituel de ses serviteurs. Jésus déclara : “ Le sabbat est venu à l’existence pour l’homme. ” (Marc 2:27). Ce jour sanctifié par Jéhovah offrait aux Israélites l’occasion de lui montrer leur amour. Hélas ! À l’époque d’Isaïe, le sabbat n’était plus qu’un jour où l’on observait des rites vides de sens et où l’on satisfaisait ses désirs égoïstes. Si bien qu’une fois de plus Jéhovah a des raisons de reprendre son peuple. Et une fois de plus il essaie de toucher les cœurs. Il dit : “ Si en raison du sabbat tu ramènes ton pied pour ce qui est de faire tes plaisirs en mon saint jour, si vraiment tu appelles le sabbat délices, jour saint de Jéhovah, jour qu’on glorifie, et si tu le glorifies réellement au lieu de faire tes propres voies, au lieu de trouver ce qui te fait plaisir et de proférer une parole, alors tu te délecteras en Jéhovah, et vraiment je te ferai passer sur les hauteurs de la terre ; oui, je te ferai manger de la possession héréditaire de Jacob ton ancêtre, car la bouche de Jéhovah l’a dit. ” — Isaïe 58:13, 14.

18 Le sabbat est un jour réservé à la réflexion spirituelle, à la prière et au culte en famille. Il devrait permettre aux Juifs de réfléchir aux actes extraordinaires que Jéhovah accomplit en leur faveur ainsi qu’à la justice et à l’amour manifestes dans sa Loi. S’ils observaient fidèlement ce jour saint, ils devraient se rapprocher de Dieu. Mais ils enfreignent le sabbat et risquent en conséquence de perdre la bénédiction de Jéhovah. — Lévitique 26:34 ; 2 Chroniques 36:21.

19 Toutefois, si les Juifs tirent profit de la discipline et se mettent à honorer le sabbat, ils recevront de grandes bénédictions. La pratique du vrai culte et le respect du sabbat auront des effets bénéfiques dans tous les aspects de leur vie (Deutéronome 28:1-13 ; Psaume 19:7-11). Par exemple, Jéhovah fera passer ses serviteurs “ sur les hauteurs de la terre ”. Cette expression signifie qu’ils seront en sécurité et vaincront leurs ennemis. En effet, quand quelqu’un a le contrôle des hauteurs, les collines et les montagnes, il contrôle un pays (Deutéronome 32:13 ; 33:29). À une époque, Israël obéissait à Jéhovah, si bien que la nation bénéficiait de sa protection et était respectée, et même crainte, par les autres nations (Josué 2:9-11 ; 1 Rois 4:20, 21). Il suffit aux Juifs de se tourner de nouveau vers Jéhovah et de lui obéir pour retrouver un peu de cette gloire passée. Jéhovah accordera à ses serviteurs de profiter pleinement de “ la possession héréditaire de Jacob ”, c’est-à-dire des bénédictions promises au moyen de son alliance conclue avec leurs ancêtres, en particulier la bénédiction consistant à posséder la Terre promise en toute sécurité. — Psaume 105:8-11.

20 Les chrétiens peuvent-ils tirer une leçon de cette mise en garde ? À la mort de Jésus Christ, la Loi mosaïque a été supprimée, y compris ses exigences relatives au sabbat (Colossiens 2:16, 17). Cependant, l’esprit que l’observance du sabbat était censée encourager en Juda (qui consistait à mettre les intérêts spirituels en premier et à se rapprocher de Jéhovah) demeure essentiel pour les adorateurs de Dieu (Matthieu 6:33 ; Jacques 4:8). De plus, dans sa lettre aux Hébreux, Paul déclare : “ Il reste [...] un repos de sabbat pour le peuple de Dieu. ” Les

chrétiens entrent dans ce “ repos de sabbat ” en obéissant à Jéhovah et en poursuivant la justice fondée sur la foi dans le sang versé de Jésus Christ (Hébreux 3:12, 18, 19 ; 4:6, 9-11, 14-16). Les chrétiens observent un sabbat de cette manière, non pas une fois par semaine seulement, mais tous les jours. — Colossiens 3:23, 24.

L’Israël spirituel ‘ passe sur les hauteurs de la terre ’

21 Depuis leur libération de la captivité babylonienne en 1919, les chrétiens oints observent fidèlement ce que préfigurait le sabbat. En conséquence, Jéhovah les a fait “ passer sur les hauteurs de la terre ”. En quel sens ? En 1513 avant notre ère, Jéhovah conclut une alliance avec les descendants d’Abraham selon laquelle, à condition qu’ils lui obéissent, ils deviendraient un royaume de prêtres et une nation sainte (Exode 19:5, 6). Du début à la fin des 40 ans qu’ils ont vécu dans le désert, Jéhovah les a portés sains et saufs, comme un aigle porte ses oisillons, et les a bénis en prenant grand soin d’eux (Deutéronome 32:10-12). Mais la nation manquait de foi, si bien qu’elle est finalement passée à côté de tous les privilèges qui s’offraient à elle. Cela n’a pas empêché Jéhovah d’avoir aujourd’hui un royaume de prêtres. Il s’agit de l’Israël de Dieu. — Galates 6:16 ; 1 Pierre 2:9.

22 Au “ temps de la fin ”, cette nation spirituelle a fait ce que l’Israël antique n’a pas fait. Elle a gardé foi en Jéhovah (Daniel 8:17). Comme les membres de cette nation observent scrupuleusement ses normes et ses voies élevées, Jéhovah les exalte au sens spirituel (Proverbes 4:4, 5, 8 ; Révélation 11:12). Protégés de l’impureté qui les entoure, ils mènent une vie de qualité et ils

préfèrent ‘ se délecter en Jéhovah ’ et en sa Parole plutôt que de suivre à tout prix les voies qui leur plaisent (Psaume 37:4). Jéhovah les garde spirituellement en sécurité en dépit de l’opposition acharnée qu’ils rencontrent dans le monde entier. Depuis 1919, leur “ pays ” spirituel n’a pas subi d’intrusion (Isaïe 66:8). Ils demeurent un peuple pour le nom élevé de Dieu, qu’ils proclament joyeusement par toute la terre (Deutéronome 32:3 ; Actes 15:14). En outre, un nombre de plus en plus important de personnes humbles de toutes les nations profitent avec eux du privilège inestimable d’être enseignées dans les voies de Jéhovah et d’être aidées à marcher dans ses sentiers.

23 Par la volonté de Jéhovah, ses serviteurs oints ‘ mangent de la possession héréditaire de Jacob ’. Quand Isaac bénit Jacob à la place d’Ésaü, les paroles du patriarche prédirent des bénédictions pour tous ceux qui exerceraient la foi en la Semence promise d’Abraham (Genèse 27:27-29 ; Galates 3:16, 17). Comme Jacob, et à l’inverse d’Ésaü, les chrétiens oints et leurs compagnons ont du “ respect pour les choses sacrées ”, surtout pour la nourriture spirituelle que Dieu fournit en abondance (Hébreux 12:16, 17 ; Matthieu 4:4). Cette nourriture spirituelle, qui comprend la connaissance de ce que Jéhovah accomplit par l’intermédiaire de la Semence promise et des compagnons de cette Semence, les fortifie, leur donne de la vigueur et est indispensable à leur vie spirituelle. Il est donc capital qu’ils se nourrissent constamment sur le plan spirituel en lisant et en méditant la Parole de Dieu (Psaume 1:1-3). Il est impératif qu’ils fréquentent leurs compagnons dans la foi aux réunions chrétiennes. Et il est primordial qu’ils

respectent les normes élevées du culte pur tandis qu’ils partagent joyeusement la nourriture spirituelle avec d’autres.

24 Tout en attendant impatiemment la réalisation des promesses de Jéhovah, que les vrais chrétiens continuent de

rejeter l’hypocrisie sous toutes ses formes ! Nourris par “ la possession héréditaire de Jacob ”, qu’ils restent spirituellement en sécurité sur “ les hauteurs de la terre ” !

*** ip-2 chap. 20 p. 290-302 ***

La main de Jéhovah n’est pas devenue courte

Isaïe 59:1-21

La nation de Juda affirme se trouver dans une relation d’alliance avec Jéhovah. Pourtant, elle croule sous les problèmes. La justice fait défaut, le crime et l’oppression sévissent partout et les espoirs d’amélioration s’envolent en fumée. Quelque chose ne va vraiment pas. Beaucoup se demandent si Jéhovah remédiera un jour à la situation. Tel est l’état des lieux aux jours d’Isaïe. Mais la description de son époque, rapportée par le prophète, n’est pas simplement de l’histoire antique. Ses paroles renferment des avertissements prophétiques à l’intention de quiconque prétend adorer Dieu, mais ne tient aucun compte de ses lois. Et la prophétie inspirée consignée en Isaïe chapitre 59 offre un chaleureux encouragement à tous ceux qui s’évertuent à servir Jéhovah malgré l’époque difficile et dangereuse qu’ils traversent.

Éloignés du vrai Dieu

2 Rendez-vous compte : le peuple de l’alliance de Jéhovah a sombré dans l’apostasie. Les Juifs ont tourné le dos à leur Auteur. Ils se sont donc retirés de dessous sa main protectrice. De ce fait, ils connaissent une détresse terrible.

Reprocheraient-ils leurs difficultés à Jéhovah ? Isaïe leur dit : “ Voyez ! La main de Jéhovah n’est pas devenue trop courte pour sauver, et son oreille n’est pas devenue trop pesante pour entendre. Non, mais vos fautes sont devenues les choses qui mettent une séparation entre vous et votre Dieu, et vos péchés ont fait qu’il vous cache sa face, pour ne pas entendre. ” — Isaïe 59:1, 2.

3 Ces paroles sont directes, mais elles sont vraies. Jéhovah est toujours le Dieu de salut. Lui ‘ qui entend la prière ’, il écoute celles de ses serviteurs fidèles (Psaume 65:2). Cependant, il ne bénit pas ceux qui agissent mal. Les Juifs sont eux-mêmes responsables de leur éloignement de Jéhovah. C’est leur méchanceté qui l’a amené à leur cacher sa face.

4 À la vérité, Juda a un passé chargé. La prophétie d’Isaïe énumère certaines des accusations portées contre la nation. “ Vos paumes se sont souillées par le sang et vos doigts par la faute. Vos lèvres ont proféré le mensonge. Sans cesse votre langue a marmonné l’injustice. ” (Isaïe 59:3). Le peuple ment et dit des choses injustes. La mention de “ paumes [...] souillées par le sang ” révèle que certains ont même commis des meurtres. Quel déshonneur pour Dieu ! Car sa Loi non seulement condamne le meurtre, mais encore interdit de ‘ haïr

son frère dans son cœur ’. (Lévitique 19:17.) Les habitants de Juda ayant laissé sans frein leur nature pécheresse, l’issue est inévitable. Cela ne devrait-il pas rappeler à chacun d’entre nous la nécessité de maîtriser ses pensées et ses sentiments pécheurs ? Autrement, nous pourrions commettre des actions méchantes qui nous couperaient de Dieu. — Romains 12:9 ; Galates 5:15 ; Jacques 1:14, 15.

5 Le péché a gangrené toute la nation. La prophétie déclare : “ Personne ne crie avec justice, personne n’est allé au tribunal avec fidélité. On a mis sa confiance dans la chimère, on a proféré des propos sans valeur. On a conçu le malheur et on a enfanté le méfait. ” (Isaïe 59:4). Personne n’énonce la justice. Même dans les tribunaux, il est rare de trouver quelqu’un de fiable ou de fidèle. Juda a tourné le dos à Jéhovah et a mis sa confiance dans des alliances conclues avec les nations, et même en des idoles sans vie. Toutes ne sont que “ chimère ” ; elles n’ont absolument aucune valeur (Isaïe 40:17, 23 ; 41:29). En conséquence, on parle beaucoup, mais pour rien du tout. On échafaude des plans, mais ils aboutissent au malheur et au méfait.

6 L’injustice et la violence qui régnaient en Juda ont un parallèle frappant dans la chrétienté (voir “ La Jérusalem apostate, parallèle de la chrétienté ”, page 294). Les nations prétendument chrétiennes se sont jetées à corps perdu dans deux guerres mondiales horribles. Jusqu’à présent, la religion pratiquée dans la chrétienté a été incapable de mettre un terme aux purifications ethniques et aux massacres intertribaux parmi ses membres (2 Timothée 3:5). Bien que Jésus ait enseigné à ses disciples qu’ils devaient

placer leur confiance dans le Royaume de Dieu, les nations de la chrétienté continuent de chercher la sécurité dans les arsenaux militaires et dans les alliances politiques (Matthieu 6:10). La plupart des grands fabricants d’armes du monde ne font-ils pas partie des nations de la chrétienté ? Incontestablement, en mettant sa confiance dans les efforts et dans les institutions des humains pour connaître un avenir sûr, la chrétienté aussi met sa confiance dans une “ chimère ”.

Une récolte de fruits amers

7 L’idolâtrie et la malhonnêteté ne peuvent poser le fondement d’une société saine. Puisqu’ils se sont livrés à ces pratiques, les Juifs infidèles récoltent le malheur qu’ils ont semé. On lit : “ Ce sont des œufs de serpent venimeux qu’ils ont fait éclore, et ils ont continué à tisser une toile d’araignée. Quiconque mangeait de leurs œufs mourait ; quant à l’œuf qu’on brisait, il en sortait une vipère. ” (Isaïe 59:5). De leur conception à leur réalisation, les projets de Juda n’apportent rien de concret. Ses mauvaises pensées n’engendrent que le mal, de même que des œufs d’un serpent venimeux ne sortent que des serpents venimeux. Et la nation en souffre.

8 Certains habitants de Juda recourent peut-être à la violence dans le but de se protéger, mais en vain. Pour se protéger, la force ne remplace en aucun cas la confiance en Jéhovah et les œuvres de justice, pas plus que des toiles d’araignée ne valent le tissu pour se protéger contre les éléments. Isaïe déclare à ce sujet : “ Leur toile d’araignée ne servira pas de vêtement, et ils ne se couvriront pas de leurs œuvres. Leurs œuvres sont

des œuvres malfaisantes, et l’action de la violence est dans leurs paumes. Sans cesse leurs pieds courent vers le mal, ils ont hâte de verser le sang innocent. Leurs pensées sont des pensées malfaisantes ; pillage et effondrement sont sur leurs grandes routes. ” (Isaïe 59:6, 7). Le raisonnement de Juda est tordu. En essayant de résoudre ses problèmes par la violence, il trahit son impiété. Peu lui importe que nombre de ses victimes soient innocentes et que certaines soient d’authentiques serviteurs de Dieu.

9 Ces paroles divinement inspirées nous rappellent que la chrétienté a les mains tachées de sang. Jéhovah ne manquera pas de lui demander des

comptes pour avoir donné une si mauvaise image du christianisme. Comme les Juifs de l’époque d’Isaïe, la chrétienté s’est pervertie moralement parce que ses chefs croient que c’est la seule voie réaliste. Ils parlent de paix, mais agissent injustement. Quelle duplicité ! Tant que les chefs de la chrétienté emploieront cette tactique, la paix véritable demeurera hors de leur atteinte. La prophétie ne dit-elle pas ensuite : “ Ils ne tiennent aucun compte du chemin de la paix, et il n’y a pas de droit sur leurs pistes. Leurs routes, ils les ont rendues tortueuses pour eux. Quiconque y marche ne connaîtra jamais la paix. ” — Isaïe 59:8.

Encadré, page 294 : La Jérusalem apostate, parallèle de la chrétienté Jérusalem, la capitale de la nation choisie par Dieu, représente l’organisation céleste de Jéhovah, composée de créatures spirituelles et de l’ensemble des chrétiens oints ressuscités au ciel en qualité d’épouse du Christ (Galates 4:25, 26 ; Révélation 21:2). Mais les habitants de Jérusalem furent souvent infidèles à Jéhovah, si bien que la ville fut comparée à une prostituée et à une femme adultère (Ézékiel 16:3, 15, 30-42). Elle constitua alors un modèle approprié de la chrétienté apostate.

Jésus appela Jérusalem “ la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés ”. (Luc 13:34 ; Matthieu 16:21.) Comme la Jérusalem infidèle, la chrétienté prétend servir le vrai Dieu, mais s’écarte largement de ses voies justes. Nous pouvons être sûrs que Jéhovah jugera la chrétienté sur les mêmes critères justes qu’il jugea la Jérusalem apostate.

Ils errent dans les ténèbres spirituelles

10 Il est impossible que Jéhovah bénisse les voies tortueuses et destructrices de Juda (Psaume 11:5). C’est pourquoi, au nom de toute la nation, Isaïe confesse la culpabilité de Juda : “ Le droit s’est éloigné de nous, et la justice ne nous atteint pas. Nous continuons d’espérer la lumière, mais, voyez, les ténèbres ; la

clarté, mais nous avons continué de marcher dans une obscurité constante. Sans cesse nous cherchons à tâtons le mur comme des aveugles, sans cesse nous tâtonnons comme des gens sans yeux. Nous avons trébuché en plein midi comme au crépuscule ; parmi les hommes vigoureux nous sommes comme des morts. Sans arrêt nous grognons tous comme des ours, comme des colombes nous ne

cessons de roucouler tristement. ” (Isaïe 59:9-11a). Les Juifs n’ont pas laissé la Parole de Dieu être une lampe pour leurs pieds et une lumière pour leur route (Psaume 119:105). En conséquence, leur situation paraît sombre. Même en plein midi, ils avancent à tâtons comme s’il faisait nuit. On dirait qu’ils sont morts. Aspirant à un soulagement, ils grognent bruyamment, comme des ours affamés ou blessés. Certains roucoulent pitoyablement, comme des colombes esseulées.

11 Isaïe n’est que trop conscient que le triste état de Juda est dû à sa révolte contre Dieu. Il déclare : “ Nous espérions le droit, mais il n’y en avait pas ; le salut, mais il est demeuré loin de nous. Car nos révoltes sont devenues nombreuses devant toi ; quant à nos péchés, chacun a témoigné contre nous. Car nos révoltes sont avec nous ; quant à nos fautes, nous les connaissons bien. On a commis des transgressions et on a renié Jéhovah ; on a reculé loin derrière notre Dieu, on a proféré l’oppression et la révolte, on a conçu et on a marmonné du cœur des paroles de mensonge. ” (Isaïe 59:11b-13). Étant donné que les habitants de Juda ne se sont pas repentis, leurs péchés pèsent toujours contre eux. La justice a quitté le pays parce qu’ils ont quitté Jéhovah. Ils sont complètement fourbes et vont jusqu’à opprimer leurs frères. N’en va-t-il pas de même des membres de la chrétienté aujourd’hui ? Non seulement un grand nombre de gens bafouent la justice, mais encore ils persécutent les Témoins de Jéhovah fidèles, qui s’efforcent d’accomplir la volonté de Dieu.

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Jéhovah exécute son jugement

12 Il semble qu’il n’y ait ni droit, ni justice, ni vérité en Juda. “ Le droit s’est vu forcé de reculer, et la justice se tenait au loin. Car la vérité a trébuché sur la place publique et la droiture ne peut entrer. ” (Isaïe 59:14). En Juda, les portes des villes donnent sur des places publiques où les anciens se réunissent pour examiner les affaires judiciaires (Ruth 4:1, 2, 11). Ces hommes devraient juger avec droiture et poursuivre la justice ; ils ne devraient pas accepter de pot-de-vin (Deutéronome 16:18-20). Pourtant, ils rendent des jugements en suivant leurs idées égoïstes. Pire encore, ils voient en quiconque essaie sincèrement de bien agir une proie facile. On lit en effet : “ La vérité fait défaut, et quiconque se détourne du mal se fait dépouiller. ” — Isaïe 59:15a.

13 Ceux qui ne condamnent pas la corruption des mœurs oublient que Dieu n’est ni aveugle, ni ignorant, ni faible. Isaïe écrit : “ Jéhovah l’a vu, et ce fut mauvais à ses yeux qu’il n’y ait pas de droit. Lorsqu’il a vu qu’il n’y avait pas un homme, alors il s’est montré stupéfait que personne n’intervienne. Et son bras a entrepris de sauver pour lui, et c’est sa justice qui l’a soutenu. ” (Isaïe 59:15b, 16). Puisque les juges nommés négligent leur devoir, Jéhovah interviendra. À ce moment-là, il agira avec justice et puissance.

14 On retrouve une situation similaire aujourd’hui. Nous vivons dans un monde où beaucoup ont “ perdu tout sens moral ”. (Éphésiens 4:19.) Peu de gens croient que Jéhovah interviendra un jour pour éliminer le mal de la terre. Mais la prophétie d’Isaïe révèle que Dieu observe attentivement les affaires humaines. Il rend des jugements et, au

moment voulu, il les exécute. Ses jugements sont-ils justes ? Isaïe montre que oui. Il écrit à propos de la nation de Juda : “ [Jéhovah] a donc revêtu la justice comme une cotte de mailles, il a mis sur sa tête le casque du salut. Il a en outre revêtu comme vêtements les habits de la vengeance et s’est enveloppé de zèle comme d’un manteau sans manches. ” (Isaïe 59:17). Ces paroles prophétiques décrivent Jéhovah sous les traits d’un guerrier qui s’habille pour la bataille. Il est résolu à défendre sa cause. Il est certain de sa justice absolue et inattaquable. Et il accomplira sans crainte et avec zèle ses actes de jugement. Sans doute possible, le droit l’emportera.

15 Dans certains pays, de nos jours,

des ennemis de la vérité essaient d’entraver l’œuvre des serviteurs de Jéhovah en répandant une propagande fausse et diffamatoire. Les vrais chrétiens n’hésitent pas à prendre position pour la vérité, mais jamais ils ne cherchent à se venger (Romains 12:19). Même le jour où Jéhovah réglera ses comptes avec la chrétienté, ses adorateurs sur la terre ne participeront aucunement à la destruction de cette apostate. Ils savent que Jéhovah se réserve la vengeance et prendra les mesures qui s’imposeront au moment voulu. La prophétie donne cette assurance : “ Selon les manières d’agir il rétribuera en conséquence, la fureur à ses adversaires, à ses ennemis le traitement qu’ils méritent. Aux îles il rendra le traitement qu’elles méritent. ” (Isaïe 59:18). Comme aux jours d’Isaïe, les jugements de Dieu seront non seulement justes, mais encore complets. Ils atteindront jusqu’aux “ îles ”, les endroits lointains. Personne ne sera trop éloigné ou trop

isolé pour échapper aux actes de jugement de Jéhovah.

16 Ceux qui s’efforcent d’agir avec droiture sont jugés avec justice par Jéhovah. Isaïe prédit que d’un horizon à l’autre, autrement dit sur la terre entière, ces humains survivront. Et comme ils auront été protégés par Jéhovah, leur crainte de lui et leur respect pour lui grandiront considérablement (Malaki 1:11). On lit : “ Depuis le couchant on commencera à craindre le nom de Jéhovah, et sa gloire, depuis le soleil levant, car il viendra comme un fleuve qui vous met dans la détresse et qu’a poussé l’esprit de Jéhovah. ” (Isaïe 59:19). Telle une tempête qui pousse en avant d’elle une muraille d’eau destructrice et qui emporte tout sur son passage, l’esprit de Jéhovah balaiera tous les obstacles à l’accomplissement de la volonté divine. L’esprit de Dieu est plus puissant que n’importe quelle force détenue par l’homme. Quand il s’en servira pour exécuter son jugement sur les hommes et sur les nations, le résultat sera certain et décisif.

Espoir et bienfaits pour ceux qui se repentent

17 Sous la Loi de Moïse, un Israélite qui se vendait en esclavage pouvait être racheté. Précédemment dans le livre prophétique d’Isaïe, Jéhovah est qualifié de Racheteur de ceux qui se repentent (Isaïe 48:17). De nouveau, il est appelé le Racheteur de ceux qui se repentent. Isaïe inscrit cette promesse de Jéhovah : “ ‘ À coup sûr, le Racheteur viendra à Sion et vers ceux qui, en Jacob, se détournent de la transgression ’, c’est là ce que déclare Jéhovah. ” (Isaïe 59:20). Cette promesse rassurante est tenue en 537 avant notre ère. Mais elle a un autre accomplissement. L’apôtre Paul cita ces

paroles d’après la Septante et les appliqua aux chrétiens. Il écrivit : “ De cette façon tout Israël sera sauvé. Comme c’est écrit : ‘ Le libérateur viendra de Sion et détournera de Jacob les pratiques impies. Et c’est là l’alliance de ma part avec eux, lorsque j’enlèverai leurs péchés. ’ ” (Romains 11:26, 27). La prophétie d’Isaïe a donc une application très élargie, une application qui touche notre époque et au-delà. Comment cela ?

18 Au Ier siècle, un petit reste de la nation d’Israël reconnut en Jésus le Messie (Romains 9:27 ; 11:5). Le jour de la Pentecôte 33 de notre ère, Jéhovah répandit son esprit saint sur environ 120 de ces croyants et les introduisit dans sa nouvelle alliance, dont le Médiateur était Jésus Christ (Jérémie 31:31-33 ; Hébreux 9:15). Ce jour-là vint à l’existence “ l’Israël de Dieu ”, une nouvelle nation dont les membres ont la particularité, non de descendre d’Abraham selon la chair, mais d’être engendrés par l’esprit de Dieu (Galates 6:16). En commençant par Corneille, la nouvelle nation engloba des Gentils incirconcis (Actes 10:24-48 ; Révélation 5:9, 10). Ils furent donc adoptés par Jéhovah Dieu et devinrent ses enfants spirituels, les cohéritiers de Jésus. — Romains 8:16, 17.

19 Jéhovah conclut à présent une

alliance avec l’Israël de Dieu. On lit : “ ‘ Quant à moi, ceci est mon alliance avec eux ’, a dit Jéhovah. ‘ Mon esprit qui est sur toi et mes paroles que j’ai mises dans ta bouche — elles ne seront pas ôtées de ta bouche, ni de la bouche de ta descendance, ni de la bouche de la descendance de ta descendance, a dit Jéhovah, dès maintenant et pour des temps indéfinis. ’ ” (Isaïe 59:21). Qu’elles se soient ou non appliquées à Isaïe, en tout

cas ces paroles s’accomplirent en Jésus, qui reçut l’assurance de ‘ voir sa descendance ’. (Isaïe 53:10.) Jésus énonçait les propos qu’il avait appris de Jéhovah, et l’esprit de Jéhovah reposait sur lui (Jean 1:18 ; 7:16). Comme il se doit, ses frères et cohéritiers, les membres de l’Israël de Dieu, reçoivent également l’esprit saint de Jéhovah et prêchent un message qu’ils ont appris de leur Père céleste. Ils sont tous “ des enseignés de Jéhovah ”. (Isaïe 54:13 ; Luc 12:12 ; Actes 2:38.) Que ce soit par l’intermédiaire d’Isaïe ou de Jésus (qu’Isaïe représente prophétiquement), Jéhovah s’engage maintenant par une alliance à ne jamais les remplacer, mais à les utiliser pour des temps indéfinis comme témoins (Isaïe 43:10). Cependant, qui constitue leur “ descendance ” qui bénéficiera aussi de cette alliance ?

20 Dans l’Antiquité, Jéhovah promit à Abraham : “ Par le moyen de ta semence se béniront à coup sûr toutes les nations de la terre. ” (Genèse 22:18). Conformément à cette promesse, le petit reste des Israélites selon la chair qui accepta le Messie partit dans de nombreuses nations prêcher la bonne nouvelle concernant le Christ. Après Corneille, le premier d’entre eux, de nombreux Gentils incirconcis ‘ se bénirent ’ par le moyen de Jésus, la Semence d’Abraham. Ils furent admis dans l’Israël de Dieu et devinrent une partie secondaire de la semence d’Abraham. Ils appartiennent à la “ nation sainte ” de Jéhovah, qui a pour mission d’‘ annoncer les vertus de celui qui les a appelés des ténèbres à sa prodigieuse lumière ’. — 1 Pierre 2:9 ; Galates 3:7-9, 14, 26-29.

21 Aujourd’hui, tout l’Israël de Dieu semble rassemblé. Pour autant, les nations continuent d’être bénies, et ce

sur une grande échelle. De quelle manière ? En ce que l’Israël de Dieu a eu une “ descendance ”, des disciples de Jésus qui espèrent vivre éternellement sur la terre transformée en paradis (Psaume 37:11, 29). Cette “ descendance ” est également enseignée par Jéhovah et instruite dans ses voies (Isaïe 2:2-4). Même s’ils ne sont pas baptisés d’esprit saint ni considérés comme une partie de la nouvelle alliance, ces humains reçoivent de l’esprit saint de Jéhovah la force de surmonter tous les obstacles que Satan dresse pour entraver leur œuvre de prédication (Isaïe 40:28-31). Ils se comptent à présent par millions et leur nombre ne cesse d’augmenter, car ils

ont une descendance à leur tour. L’alliance, ou contrat, de Jéhovah avec les oints donne confiance à cette “ descendance ” que Jéhovah continuera de l’utiliser aussi comme porte-parole pour des temps indéfinis. — Révélation 21:3, 4, 7.

22 Puissions-nous donc tous garder foi en Jéhovah ! Il est en même temps désireux et capable de nous sauver ! Sa main ne sera jamais courte ; il délivrera toujours ses fidèles. Tous ceux qui placent leur confiance en lui continueront d’avoir ses bonnes paroles à la bouche, “ dès maintenant et pour des temps indéfinis ”.

*** ip-2 chap. 21 p. 303-320 ***

Le vrai culte s’étend dans le monde entier

Isaïe 60:1-22

Le chapitre 60 d’Isaïe est écrit sous la forme d’un drame émouvant. Dès les premiers versets, il capte l’attention par une scène touchante. Des événements se succèdent ensuite à vive allure, pour aboutir à une conclusion pathétique. Ce chapitre décrit en termes pittoresques la restauration du vrai culte dans la Jérusalem antique et l’expansion mondiale de ce même vrai culte à notre époque. En outre, il expose les bienfaits éternels qui attendent tous les adorateurs fidèles de Dieu. Chacun de nous peut jouer un rôle dans l’accomplissement de cette partie fascinante de la prophétie d’Isaïe. Examinons-la donc attentivement.

La lumière brille dans les ténèbres

2 Les premiers mots de ce chapitre d’Isaïe s’adressent à une femme dans

une situation affligeante. Elle semble étendue à terre, prostrée dans les ténèbres. Soudain, la lumière perce la pénombre, au moment où, par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah lance cet appel : “ Lève-toi, ô femme, répands de la lumière, car ta lumière est arrivée et sur toi s’est levée la gloire de Jéhovah. ” (Isaïe 60:1). Ainsi, la “ femme ” doit se mettre sur ses pieds et refléter la gloire de Dieu ! Pourquoi est-ce urgent ? La prophétie ajoute : “ Vois : les ténèbres couvriront la terre, et une obscurité épaisse les communautés nationales ; mais sur toi Jéhovah se lèvera et sur toi on verra sa gloire. ” (Isaïe 60:2). Pour le bien de ceux qui, autour d’elle, tâtonnent toujours dans les ténèbres, la “ femme ” doit ‘ répandre de la lumière ’. Quelles en seront les conséquences ? “ Oui, des nations iront vers ta lumière et des rois vers la clarté de ton lever. ” (Isaïe 60:3). Cette introduction révèle la trame de ce qui sera expliqué en détail dans les versets suivants : le vrai culte doit gagner le monde entier.

3 Bien qu’il parle d’événements à venir, Jéhovah dit à la “ femme ” que sa lumière “ est arrivée ”. Cela souligne que la prophétie se réalisera avec certitude. La “ femme ” dont il est question est Sion, ou Jérusalem, la capitale de Juda (Isaïe 52:1, 2 ; 60:14). La ville représente l’ensemble de la nation. Au moment du premier accomplissement de cette prophétie, la “ femme ” est couchée dans les ténèbres, où elle se trouve depuis que Jérusalem a été détruite, en 607 avant notre ère. Cependant, en 537, un reste fidèle d’exilés juifs revient à Jérusalem et rétablit le culte pur. Enfin Jéhovah fait briller la lumière sur sa “ femme ”, et son peuple rétabli devient une source de lumière parmi les nations spirituellement enténébrées.

Un accomplissement en grand

4 Ces paroles prophétiques ne nous intéressent pas seulement en raison de leur accomplissement sur la Jérusalem antique. Aujourd’hui, la “ femme ” céleste de Jéhovah est représentée sur la terre par “ l’Israël de Dieu ”. (Galates 6:16.) Entre la Pentecôte 33 de notre ère, où elle est venue à l’existence, et maintenant, cette nation spirituelle a atteint le total de 144 000 membres oints de l’esprit “ qui ont été achetés de la terre ” avec la perspective de régner au ciel aux côtés de Christ (Révélation 14:1, 3). L’accomplissement moderne d’Isaïe chapitre 60, tourne autour des humains d’entre les 144 000 qui vivent sur la terre au cours des “ derniers jours ”. (2 Timothée 3:1.) La prophétie concerne aussi les compagnons de ces chrétiens oints, la “ grande foule ” des “ autres brebis ”. — Révélation 7:9 ; Jean 10:11, 16.

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5 Pendant une courte période au début des années 1900, les membres de l’Israël de Dieu qui étaient toujours sur la terre se sont trouvés pour ainsi dire prostrés dans les ténèbres. À la fin de la Première Guerre mondiale, ils étaient dans la situation décrite en termes symboliques par le livre de la Révélation : leurs cadavres gisaient “ dans la grande rue de la grande ville qui est appelée dans un sens spirituel Sodome et Égypte ”. (Révélation 11:8.) Toutefois, en 1919, Jéhovah a fait briller sa lumière sur eux, si bien qu’ils se sont levés et ont reflété la lumière divine en proclamant sans crainte la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. — Matthieu 5:14-16 ; 24:14.

6 Influencés par Satan, le chef des “ maîtres mondiaux de ces ténèbres ”, la plupart des humains ont rejeté l’annonce de la présence royale de Jésus Christ, “ la lumière du monde ”. (Éphésiens 6:12 ; Jean 8:12 ; 2 Corinthiens 4:3, 4.) Cela n’a pas empêché des millions de personnes d’être attirées par la lumière qui émanait de Jéhovah, aussi bien des “ rois ” (ceux qui deviennent cohéritiers du Royaume céleste) que des “ nations ” (la grande foule des autres brebis).

L’expansion suscite une joie profonde

7 Jéhovah développe le thème abordé en Isaïe 60:3 ; il donne à la “ femme ” un autre ordre : “ Lève les yeux alentour et vois ! ” Dès que la “ femme ” obéit, une vision réconfortante s’offre à elle : ses enfants reviennent ! “ Ils ont été rassemblés, eux tous ; ils sont venus vers toi. Tes fils continuent d’arriver de loin, et tes filles dont on prendra soin sur le flanc. ” (Isaïe 60:4). À la suite de la proclamation internationale du Royaume, proclamation qui a

commencé en 1919, des milliers d’autres “ fils ” et “ filles ” oints se sont ajoutés à l’Israël de Dieu. Jéhovah a ainsi pris des mesures pour que le nombre prédit de 144 000 humains qui régneront avec Christ soit atteint. — Révélation 5:9, 10.

8 Cet accroissement a suscité de la joie. “ À cette époque tu verras et, à coup sûr, tu deviendras radieuse ; oui, ton cœur frémira et se dilatera, car vers toi se dirigera l’opulence de la mer ; les ressources des nations viendront vers toi. ” (Isaïe 60:5). Le rassemblement des oints effectué dans les années 1920 et 1930 a beaucoup réjoui l’Israël de Dieu. Mais il a eu une raison supplémentaire d’être joyeux. Surtout depuis le milieu des années 1930, des gens qui faisaient partie de “ la mer ”, l’humanité éloignée de Dieu, sont sortis de toutes les nations pour adorer Jéhovah avec l’Israël de Dieu (Isaïe 57:20 ; Haggaï 2:7). Ces gens ne servent pas Dieu comme il leur plaît, chacun à sa manière. Non, ils se rapprochent de la “ femme ” de Dieu et deviennent membres du troupeau uni de Dieu. En conséquence, tous les serviteurs de Jéhovah participent à l’expansion du vrai culte.

Les nations convergent vers Jérusalem

9 Jéhovah dépeint l’expansion à l’aide d’images familières aux contemporains d’Isaïe. La “ femme ”, de sa position stratégique au sommet du mont Sion, scrute d’abord l’horizon du côté de l’orient. Que voit-elle ? “ La masse tumultueuse des chameaux te couvrira, les jeunes chameaux de Madiân et d’Épha. Tous ceux de Sheba — ils viendront. Ils porteront de l’or et de l’oliban. Et ils annonceront les louanges de

Jéhovah. ” (Isaïe 60:6). Des caravanes appartenant à des marchands itinérants de diverses tribus empruntent les routes qui mènent à Jérusalem (Genèse 37:25, 28 ; Juges 6:1, 5 ; 1 Rois 10:1, 2). Il y a des chameaux partout, comme une inondation qui couvrirait le pays. Les caravanes apportent des cadeaux précieux, ce qui montre que les commerçants viennent avec des intentions pacifiques. Ils veulent adorer Jéhovah et lui offrir le meilleur.

10 Ces marchands ne sont pas les seuls à se déplacer. “ Tous les troupeaux de Qédar — ils seront rassemblés chez toi. Les béliers de Nebaïoth — ils te serviront. ” Des tribus de bergers également se rendent à Jérusalem. Elles viennent avec, en guise de présents, leurs biens les plus précieux : des troupeaux de moutons, et elles s’offrent pour servir. Quel accueil Jéhovah leur réservera-t-il ? Il déclare : “ Avec approbation ils monteront sur mon autel, et j’embellirai ma maison pleine de beauté. ” (Isaïe 60:7). Jéhovah accepte leurs dons, qu’il consacrera au culte pur. — Isaïe 56:7 ; Jérémie 49:28, 29.

11 Jéhovah dit à présent à la “ femme ” de regarder l’horizon du côté de l’occident, et il demande : “ Qui sont ceux-là qui viennent en volant comme un nuage, comme des colombes vers les ouvertures de leur colombier ? ” Lui-même répond : “ Car les îles continueront d’espérer en moi, les navires de Tarsis aussi, comme au commencement, pour amener de loin tes fils, ayant avec eux leur argent et leur or, vers le nom de Jéhovah ton Dieu et vers le Saint d’Israël, car il t’aura embellie. ” — Isaïe 60:8, 9.

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12 Imaginez que vous vous teniez à côté de la “ femme ”, que vous scrutiez l’occident par-delà la Grande Mer. Que voyez-vous ? Dans le lointain, un nuage de points blancs qui frôlent la surface de l’eau. On dirait des oiseaux, mais à mesure qu’ils approchent vous constatez qu’il s’agit de bateaux qui avancent toutes voiles dehors. Ils viennent “ de loin ”. (Isaïe 49:12. [Note :

Tarsis correspondait vraisemblablement à l’Espagne actuelle. Cependant, d’après certains ouvrages de référence, l’expression “ navires de Tarsis ” désigne le type de navire, des “ navires de haute mer à grands mâts ” qui étaient “ conçus pour naviguer jusqu’à Tarsis ”, en d’autres termes des navires considérés comme adaptés aux longues traversées vers des ports

lointains. — 1 Rois 22:48.]) Tant de navires se pressent en direction de Sion qu’ils ressemblent à une nuée de colombes qui regagnent leur colombier. Pourquoi cette flotte se dépêche-t-elle ? Elle a hâte de livrer sa cargaison d’adorateurs de Jéhovah qui arrivent de ports lointains. Oui, tous les nouveaux arrivants (tant les Israélites que les étrangers, en provenance de l’est ou de l’ouest, de pays voisins ou de pays lointains) se pressent vers Jérusalem pour vouer tout ce qu’ils possèdent au nom de Jéhovah, leur Dieu. — Isaïe 55:5.

13 Isaïe 60:4-9 brosse remarquablement un tableau vivant de l’expansion mondiale qui a cours depuis que la “ femme ” de Jéhovah s’est mise à répandre sa lumière dans les ténèbres du monde. D’abord sont sortis les “ fils ” et les “ filles ” de la Sion céleste, les humains devenus chrétiens oints. En 1931, ils ont pris le nom de Témoins de Jéhovah. Ensuite, un nuage de personnes humbles, “ les ressources des nations ” et “ l’opulence de la mer ”, se sont pressées de se joindre au reste des frères oints du Christ [Note : Certes,

avant 1930 des chrétiens actifs et zélés qui

avaient l’espérance terrestre soutenaient l’Israël de Dieu, mais leur nombre a commencé à

augmenter nettement dans les années 1930.]. Aujourd’hui, tous ces serviteurs de Jéhovah provenant des quatre coins du globe et de toutes les couches sociales se joignent à l’Israël de Dieu pour louer Jéhovah, leur Souverain Seigneur, et exalter son nom, le plus grand de l’univers.

14 Comment comprendre, toutefois, que ces nouveaux arrivants issus des nations ‘ montent sur l’autel ’ de Dieu ? C’est un sacrifice qu’on place sur un autel. L’apôtre Paul employa une expression qui implique un sacrifice quand il écrivit : “ Je vous supplie [...] de présenter vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu : un service sacré avec votre raison. ” (Romains 12:1). Les vrais chrétiens sont disposés à donner de leur personne (Luc 9:23, 24). Ils consacrent leur temps, leur énergie et leurs facultés à promouvoir le culte pur (Romains 6:13). Ce faisant, ils offrent à Dieu des sacrifices de louange qu’il agrée (Hébreux 13:15). N’est-il pas réconfortant de savoir que des millions d’adorateurs de Jéhovah de notre époque, qu’ils soient jeunes ou âgés, font passer leurs désirs après les intérêts du Royaume de Dieu ? Ils manifestent un authentique esprit de sacrifice. — Matthieu 6:33 ; 2 Corinthiens 5:15.

Les nouveaux arrivants participent à l’expansion

15 Les nouveaux arrivants offrent leurs biens et leurs services pour soutenir la “ femme ” de Jéhovah. “ Des étrangers bâtiront tes murailles, et leurs rois te serviront ; car dans mon indignation je t’aurai frappée, mais dans ma bienveillance j’aurai

vraiment pitié de toi. ” (Isaïe 60:10). Jéhovah montra sa miséricorde au VIe siècle avant notre ère, lorsque des étrangers participèrent à la construction de Jérusalem (Ezra 3:7 ; Nehémia 3:26). Dans l’accomplissement en grand à notre époque, les “ étrangers ”, les membres de la grande foule, soutiennent le reste oint dans la construction du vrai culte. Ils participent à bâtir des qualités chrétiennes chez les personnes avec qui ils étudient la Bible et, de ce fait, bâtissent les congrégations chrétiennes et renforcent les “ murailles ” de l’organisation de Jéhovah (1 Corinthiens 3:10-15). Ils bâtissent aussi au sens littéral : ils se dépensent dans la construction de Salles du Royaume, de Salles d’assemblées et de Béthels. Ils aident ainsi leurs frères oints à répondre aux besoins de l’organisation de Jéhovah qui s’étend. — Isaïe 61:5.

16 Chaque année, grâce au programme de construction spirituelle, des centaines de milliers d’“ étrangers ” s’associent à l’organisation de Jéhovah, et bien d’autres encore peuvent venir. Jéhovah déclare : “ Tes portes, oui on les tiendra constamment ouvertes ; elles ne seront fermées ni le jour ni la nuit, afin de t’apporter les ressources des nations, et leurs rois se mettront à la tête. ” (Isaïe 60:11). Qui sont les “ rois ” qui se mettront à la tête pour apporter à Sion les ressources des nations ? Dans l’Antiquité, Jéhovah incita des dirigeants à ‘ servir ’ Sion. Cyrus, par exemple, prit l’initiative de renvoyer les Juifs à Jérusalem afin qu’ils y rebâtissent le temple. Par la suite, Artaxerxès offrit des ressources et envoya Nehémia rebâtir les murailles de Jérusalem (Ezra 1:2, 3 ; Nehémia 2:1-8). Incontestablement, “ le cœur d’un roi est comme des ruisseaux d’eau dans la

main de Jéhovah ”. (Proverbes 21:1.) Notre Dieu peut pousser même des dirigeants puissants à obéir à sa volonté.

17 À notre époque, de nombreux “ rois ”, des autorités, ont essayé de fermer les “ portes ” de l’organisation de Jéhovah. Cependant, d’autres ont servi Sion en prenant des décisions qui ont permis de garder ces “ portes ” ouvertes (Romains 13:4). En 1919, les autorités ont libéré Joseph Rutherford et ses compagnons d’un emprisonnement injuste (Révélation 11:13). Des gouvernements humains ont “ avalé ” le flot de persécutions soulevé par Satan après sa chute du ciel (Révélation 12:16). Certains gouvernements ont défendu la tolérance religieuse, quelquefois spécifiquement en faveur des Témoins de Jéhovah. Ce genre de service a facilité, pour des foules de personnes humbles, l’entrée dans l’organisation de Jéhovah par les “ portes ” ouvertes. Et qu’adviendra-t-il des opposants qui essaient de fermer ces “ portes ” ? Jamais ils n’y parviendront. Jéhovah dit à leur sujet : “ Toute nation et tout royaume qui ne te serviront pas périront ; et les nations seront bel et bien dévastées. ” (Isaïe 60:12). Tous ceux qui combattent la “ femme ” de Dieu, qu’il s’agisse d’individus ou d’organisations, mourront, au plus tard lors de la guerre imminente d’Har-Maguédôn. — Révélation 16:14, 16.

18 Après cette mise en garde contre le jugement à venir, la prophétie revient aux promesses d’élévation et de prospérité. Jéhovah déclare à l’adresse de sa “ femme ” : “ La gloire du Liban viendra chez toi, le genévrier, le frêne et le cyprès à la fois, pour embellir le lieu de mon sanctuaire ; et je glorifierai le lieu de mes pieds. ”

(Isaïe 60:13). Les arbres luxuriants symbolisent la beauté et la fertilité (Isaïe 41:19 ; 55:13). Les termes “ sanctuaire ” et “ lieu de mes pieds ” désignent, dans ce passage, le temple de Jérusalem (1 Chroniques 28:2 ; Psaume 99:5). Toutefois, l’apôtre Paul expliqua que le temple de Jérusalem était une représentation typique qui préfigurait un temple spirituel plus grand, le moyen qui permet d’avoir accès auprès de Jéhovah pour l’adorer grâce au sacrifice de Christ (Hébreux 8:1-5 ; 9:2-10, 23). Aujourd’hui, Jéhovah glorifie le ‘ lieu de ses pieds ’, les cours terrestres de son grand temple spirituel. Ces cours s’en trouvent si attrayantes qu’elles incitent des gens issus de toutes les nations à y participer au vrai culte. — Isaïe 2:1-4 ; Haggaï 2:7.

19 Puis Jéhovah s’occupe de nouveau des opposants ; il déclare : “ Ils iront vers toi en se courbant, les fils de ceux qui t’affligeaient ; oui, ils se prosterneront à la plante de tes pieds, tous ceux qui te traitaient sans respect, et ils devront t’appeler la ville de Jéhovah, Sion du Saint d’Israël. ” (Isaïe 60:14). Ainsi, en constatant que, grâce à la bénédiction divine, les serviteurs de Dieu croissent considérablement en nombre et mènent une vie de qualité, certains opposants seront obligés de se courber et de crier vers la “ femme ”. Autrement dit, ils seront contraints de reconnaître (au plus tard à Har-Maguédôn) que le reste oint et ses compagnons représentent vraiment l’organisation céleste de Dieu, “ la ville de Jéhovah, Sion du Saint d’Israël ”.

L’emploi des ressources disponibles

20 Quel changement pour la “ femme ” de Jéhovah ! Il déclare : “ Au lieu que tu sois complètement

abandonnée et haïe, sans personne qui passe, je te mettrai vraiment comme un objet d’orgueil pour des temps indéfinis, une allégresse de génération en génération. Oui, tu téteras le lait des nations, et tu téteras le sein des rois ; et, à coup sûr, tu sauras que moi, Jéhovah, je suis ton Sauveur, et que le Puissant de Jacob est ton Racheteur. ” — Isaïe 60:15, 16.

21 Pendant 70 ans, la Jérusalem antique est en quelque sorte rayée de la carte, “ sans personne qui passe ”. Mais, à partir de 537 avant notre ère, Jéhovah repeuple la ville ; il en fait “ un objet d’orgueil ”. Pareillement, vers la fin de la Première Guerre mondiale, l’Israël de Dieu a traversé une période de désolation durant laquelle il s’est senti ‘ complètement abandonné ’. Mais, en 1919, Jéhovah a racheté ses serviteurs oints de la captivité, et depuis lors il les bénit en leur accordant une expansion et une prospérité spirituelle sans précédent. Ses serviteurs tètent “ le lait des nations ” : ils utilisent les ressources des nations pour étendre le vrai culte. Par exemple, un emploi judicieux de la technologie moderne a permis la traduction et la publication de bibles et de publications bibliques en des centaines de langues. Du coup, des centaines de milliers de personnes étudient chaque année la Bible avec les Témoins de Jéhovah et découvrent que, grâce à Christ, Jéhovah est leur Sauveur et leur Racheteur. — Actes 5:31 ; 1 Jean 4:14.

Des progrès en matière d’organisation

22 L’augmentation du nombre de serviteurs de Jéhovah s’accompagne de progrès en matière d’organisation. Jéhovah déclare : “ Au lieu du cuivre

je ferai venir de l’or, au lieu du fer je ferai venir de l’argent, au lieu du bois, du cuivre, et au lieu des pierres, du fer ; oui, j’établirai pour toi, comme surveillants, la paix, et, comme préposés aux corvées, la justice. ” (Isaïe 60:17). Remplacer du cuivre par de l’or constitue une amélioration, et il en va de même avec les autres matériaux mentionnés ici. Conformément à ces paroles, les serviteurs de Jéhovah ont amélioré leur organisation tout au long des derniers jours.

23 En 1919, les congrégations avaient des anciens et des diacres qui étaient élus démocratiquement. À partir de cette année-là, un directeur du service a été nommé théocratiquement pour organiser la prédication dans chaque congrégation. Toutefois, il est arrivé que des anciens élus s’opposent à ce directeur du service. En 1932, les choses ont changé. Par l’intermédiaire du périodique La Tour de Garde, les congrégations ont reçu l’instruction de ne plus élire les anciens et les diacres. À la place, elles éliraient un comité de service qui collaborerait avec le directeur du service. C’était un grand pas en avant.

24 En 1938, Dieu a encore fait venir de l’“ or ” quand il a été décidé que tous les serviteurs des congrégations seraient nommés théocratiquement. L’administration de chaque congrégation a été confiée à un serviteur de groupe (appelé plus tard serviteur de congrégation) et aux différents serviteurs qui le secondaient, tous nommés sous la surveillance de “ l’esclave fidèle et avisé ” [Note : À

l’époque, les congrégations étaient appelées

groupes.]. (Matthieu 24:45-47.) Mais, en 1972, on a compris que, d’après les Écritures, une congrégation devait être

dirigée par un collège d’anciens et non par un seul homme (Philippiens 1:1). D’autres changements ont été effectués, tant à l’échelle de la congrégation qu’à celle du Collège central. Par exemple, le 7 octobre 2000, on a annoncé que les membres du Collège central qui faisaient partie du conseil d’administration de la Watch Tower Society of Pennsylvania et des associations affiliées s’en étaient retirés volontairement. De cette manière, le Collège central, qui représente l’esclave fidèle et avisé, peut se consacrer davantage à la direction spirituelle de “ la congrégation de Dieu ” et de ceux qui la fréquentent, les autres brebis (Actes 20:28). Toutes ces mesures ont constitué des améliorations. Elles ont renforcé l’organisation de Jéhovah et ont été une bénédiction pour ses adorateurs.

25 Qui était derrière ces améliorations ? Ont-elles été apportées grâce au don d’organisateurs ou à l’ingéniosité de certains hommes ? Non, car Jéhovah déclara : “ Je ferai venir de l’or. ” Tous ces progrès sont dus à la direction divine. S’ils se soumettent à cette direction et procèdent aux changements voulus, les serviteurs de Jéhovah en retirent des bienfaits. La paix règne parmi eux et l’amour de la justice les pousse à servir Dieu.

26 La paix qui vient de Dieu a un pouvoir transformateur. Jéhovah promet : “ On n’entendra plus parler de violence dans ton pays, ni de pillage ni d’effondrement à l’intérieur de tes frontières. Oui, tu appelleras tes murailles : Salut, et tes portes : Louange. ” (Isaïe 60:18). Combien ces paroles sont vraies ! Même des opposants reconnaissent que la paix est une marque distinctive des vrais chrétiens (Mika 4:3). Comme les

Témoins de Jéhovah sont en paix avec Dieu et entre eux, chacun de leurs lieux de réunions chrétiennes est une oasis rafraîchissante dans un monde violent (1 Pierre 2:17). Cela donne un avant-goût de l’abondance de paix qui prévaudra lorsque tous les habitants de la terre seront des “ enseignés de Jéhovah ”. — Isaïe 11:9 ; 54:13.

La glorieuse lumière de l’approbation divine

27 L’intensité de la lumière qui brille sur Jérusalem est décrite par Jéhovah dans cette déclaration : “ Pour toi le soleil ne sera plus une lumière le jour, et pour la clarté, la lune ne t’éclairera plus. Mais vraiment Jéhovah deviendra pour toi une lumière de durée indéfinie, et ton Dieu, ta beauté. Ton soleil ne se couchera plus, et ta lune ne décroîtra pas, car Jéhovah lui-même deviendra pour toi une lumière de durée indéfinie, et les jours de ton deuil seront terminés. ” (Isaïe 60:19, 20). Jéhovah demeurera “ une lumière de durée indéfinie ” pour sa “ femme ”. Jamais il ne “ se couchera ”, comme le soleil, ni ne “ décroîtra ”, comme la lune [Note : L’apôtre Jean emploie des termes semblables pour décrire “ la nouvelle Jérusalem ”, les 144 000 dans leur gloire céleste (Révélation 3:12 ; 21:10, 22-26). Ce choix se justifie, puisque “ la nouvelle Jérusalem ” représente tous les membres de l’Israël de Dieu après qu’ils ont reçu leur récompense céleste et sont ainsi devenus avec Jésus Christ la partie principale de la “ femme ” de Dieu, “ la

Jérusalem d’en haut ”. — Galates 4:26.]. La lumière de son approbation brille en permanence sur les chrétiens oints, les représentants humains de la “ femme ” de Dieu. De même que la grande foule, ils bénéficient d’un tel embrasement de lumière spirituelle que les ténèbres de la scène politique ou économique du monde ne sauraient l’atténuer. Et ils

croient fermement en l’avenir radieux que Jéhovah leur promet. — Romains 2:7 ; Révélation 21:3-5.

28 Jéhovah dit ensuite à propos des habitants de Jérusalem : “ Quant à ton peuple, eux tous seront justes ; pour des temps indéfinis ils posséderont le pays, le rejeton de ma plantation, l’œuvre de mes mains, pour servir à ma beauté. ” (Isaïe 60:21). Quand il revint de Babylone, l’Israël selon la chair prit ‘ possession du pays ’. Mais, en l’occurrence, ce qui devait durer “ pour des temps indéfinis ” ne dura que jusqu’au Ier siècle de notre ère, jusqu’au moment où les armées de Rome détruisirent Jérusalem et l’État juif. En 1919, le reste des chrétiens oints est sorti de la captivité spirituelle et a pris possession d’un pays spirituel (Isaïe 66:8). Ce pays, ou domaine d’activité, se distingue par une prospérité spirituelle paradisiaque qui ne périclitera pas. À l’inverse de l’Israël antique, l’Israël spirituel dans son ensemble ne sera pas infidèle. En outre, la prophétie d’Isaïe aura un accomplissement littéral lorsque la terre deviendra un paradis caractérisé par une “ abondance de paix ”. À cette époque, les justes qui ont une espérance terrestre posséderont le pays pour toujours. — Psaume 37:11, 29.

29 À la fin d’Isaïe chapitre 60 figure une promesse solennelle, que Jéhovah garantit par son nom. Il déclare : “ Le petit deviendra un millier et l’infime une nation forte. Moi, Jéhovah, j’accélérerai cela en son temps. ” (Isaïe 60:22). Quand les oints dispersés ont repris leur activité en 1919, ils étaient “ le petit ” [Note : En 1918, moins de

4 000 personnes en moyenne prêchaient la

parole chaque mois.]. Mais leur nombre a augmenté à mesure que les derniers Israélites spirituels étaient réunis. Et l’accroissement a pris une ampleur

phénoménale à partir du moment où la grande foule a été rassemblée.

30 Il n’a pas fallu longtemps pour que la paix et la justice qui existaient parmi les serviteurs de Dieu attirent tant de personnes sincères que “ le petit ” est littéralement devenu “ une nation forte ”. À présent, il rassemble plus de personnes que bien des États souverains du monde. De toute

évidence, par l’intermédiaire de Jésus Christ, Jéhovah a pris en main l’œuvre du Royaume et l’a accélérée. N’est-il pas exaltant d’observer l’expansion du vrai culte dans le monde entier et d’y avoir part ? C’est vraiment une joie de constater que cet accroissement rend gloire à Jéhovah, qui prophétisa ces événements il y a si longtemps.

*** ip-2 chap. 22 p. 321-334 ***

La justice germe à Sion

Isaïe 61:1-11

Qu’on proclame la liberté ! Jéhovah a décidé de libérer son peuple et de le rétablir dans le pays de ses ancêtres. Telle une graine qui germe après une pluie douce, le vrai culte réapparaîtra. Ce jour-là, le désespoir cédera la place à une louange joyeuse, et les têtes couvertes de cendres en signe de deuil seront couronnées de l’approbation divine.

2 Qui provoquera cette transformation extraordinaire ? Seul Jéhovah en est capable (Psaume 9:19, 20 ; Isaïe 40:25). Tsephania ordonna dans une prophétie : “ Pousse des cris de joie, ô fille de Sion ! Lance des acclamations, ô Israël ! Réjouis-toi et exulte de tout cœur, ô fille de Jérusalem ! Jéhovah a retiré les jugements qui pesaient sur toi. ” (Tsephania 3:14, 15). Quelle époque joyeuse ce sera ! Quand, en 537 avant notre ère, Jéhovah ramènera de Babylone le reste rétabli, ce sera comme un rêve qui se réalise. — Psaume 126:1.

3 Ce rétablissement est prédit en Isaïe chapitre 61. Cependant, alors que la prophétie eut de toute évidence un accomplissement en 537, elle se réalise plus en détail par la suite. L’accomplissement plus détaillé concerne Jésus et ses disciples au Ier siècle ainsi que les serviteurs de Jéhovah à notre époque. Que de poids dans ces paroles inspirées !

“ L’année de bienveillance ”

4 Isaïe écrit : “ L’esprit du Souverain Seigneur Jéhovah est sur moi, parce que Jéhovah m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux humbles. Il m’a envoyé pour panser ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer la liberté aux captifs, et aux prisonniers l’ouverture complète des yeux. ” (Isaïe 61:1). Qui est chargé d’annoncer de bonnes nouvelles ? Probablement Isaïe en premier lieu, puisque Dieu l’inspire pour qu’il consigne par écrit de bonnes nouvelles destinées aux captifs à Babylone. Cependant, Jésus montra quel était l’accomplissement le plus important le jour où il s’appliqua les paroles d’Isaïe (Luc 4:16-21). Car Jésus fut envoyé pour annoncer de bonnes nouvelles aux humbles, et c’est dans ce but qu’il fut

oint d’esprit saint lors de son baptême. — Matthieu 3:16, 17.

5 Par ailleurs, Jésus apprit à ses disciples à être des évangélisateurs, des prédicateurs, de la bonne nouvelle. À la Pentecôte 33 de notre ère, environ 120 d’entre eux furent oints d’esprit saint et devinrent des fils spirituels de Dieu (Actes 2:1-4, 14-42 ; Romains 8:14-16). Eux aussi furent chargés d’annoncer la bonne nouvelle aux humbles et à ceux qui avaient le cœur brisé. Ces 120 humains furent les premiers des 144 000 à être oints de cette façon. Les derniers membres de ce groupe sont toujours actifs sur la terre. Ainsi, depuis quelque 2 000 ans, les disciples oints de Jésus rendent témoignage “ sur la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus ”. — Actes 20:21.

6 Le message inspiré transmis par Isaïe soulagea les Juifs repentants qui vivaient à Babylone. Aux jours de Jésus et de ses disciples, il soulagea les Juifs dont le cœur était brisé par la méchanceté répandue en Israël et qui languissaient, captifs des traditions du judaïsme du Ier siècle gangrenées par la fausse religion (Matthieu 15:3-6). De nos jours, des millions d’humains sont pris au piège des coutumes païennes et des traditions qui déshonorent Dieu dans la chrétienté. Ils ‘ soupirent et gémissent ’ à cause des choses détestables qui se commettent dans ce système religieux (Ézékiel 9:4). Ceux qui acceptent la bonne nouvelle sont libérés de cette condition pitoyable (Matthieu 9:35-38). Leurs yeux, leur compréhension, s’ouvrent tout grands lorsqu’ils apprennent à adorer Jéhovah “ avec l’esprit et la vérité ”. — Jean 4:24.

7 Il y a un temps pour prêcher la bonne nouvelle. Jésus et ses disciples reçurent la mission de “ proclamer

l’année de bienveillance de la part de Jéhovah et le jour de vengeance de la part de notre Dieu ; [de] consoler tous les endeuillés ”. (Isaïe 61:2.) Une année est une longue période, mais elle a un commencement et une fin. “ L’année de bienveillance ” de Jéhovah est la période durant laquelle il donne aux humbles la possibilité de réagir favorablement à sa proclamation de la liberté.

8 Au Ier siècle de notre ère, l’année de bienveillance pour la nation juive commença en 29, au moment où Jésus entama son ministère sur la terre. Il dit aux Juifs : “ Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché. ” (Matthieu 4:17). Cette année de bienveillance dura jusqu’au “ jour de vengeance ” de Jéhovah, dont le point culminant eut lieu en 70, lorsqu’il permit aux armées romaines de détruire Jérusalem et son temple (Matthieu 24:3-22). Nous vivons aujourd’hui une autre année de bienveillance, qui a commencé par l’instauration du Royaume de Dieu dans les cieux en 1914. Cette année de bienveillance se terminera par un autre jour de vengeance, plus étendu puisque Jéhovah provoquera la destruction de tout le présent système de choses lors de la “ grande tribulation ”. — Matthieu 24:21.

9 Qui, de nos jours, bénéficie de l’année de bienveillance de Dieu ? Ceux qui acceptent son message, se montrent humbles et participent avec zèle à la proclamation du Royaume de Dieu dans “ toutes les nations ”. (Marc 13:10.) À ces humains, la bonne nouvelle procure un réel réconfort. Mais ceux qui rejettent le message, qui refusent de mettre à profit l’année de bienveillance de Jéhovah, devront sous peu affronter la

réalité de son jour de vengeance. — 2 Thessaloniciens 1:6-9.

Des fruits spirituels qui glorifient Dieu

10 Les Juifs qui reviennent de Babylone sont conscients que Jéhovah a opéré une action grandiose en leur faveur. Le deuil qu’ils observaient lorsqu’ils étaient captifs se transforme en allégresse et en louange, puisqu’enfin ils sont libres. Isaïe s’acquitte donc de sa mission prophétique ; il est là “ pour assigner à ceux qui sont en deuil au sujet de Sion, pour leur donner une coiffure au lieu de cendre, l’huile d’allégresse au lieu du deuil, le manteau de louange au lieu de l’esprit déprimé ; oui, on les appellera grands arbres de justice, la plantation de Jéhovah, pour servir à sa beauté ”. — Isaïe 61:3.

11 Au Ier siècle, les Juifs qui acceptèrent d’être libérés de la fausse religion louèrent aussi Dieu pour l’action grandiose qu’il accomplit en leur faveur. Quand ils furent délivrés d’une nation morte sur le plan spirituel, leur esprit déprimé fut remplacé par un “ manteau de louange ”. Les disciples de Jésus furent les premiers à connaître ce changement : leur deuil causé par la mort de leur Seigneur se mua en joie apportée par l’onction d’esprit saint qu’il leur accorda une fois ressuscité. Peu après, 3 000 personnes humbles vécurent le même changement ; touchées par la prédication des chrétiens nouvellement oints, elles se firent baptiser à la Pentecôte 33 (Actes 2:41). Quel sentiment agréable pour elles que d’être sûres d’avoir la bénédiction de Jéhovah ! Au lieu d’être “ en deuil au sujet de Sion ”, elles reçurent l’esprit saint et furent

revigorées par “ l’huile d’allégresse ”, qui symbolise l’allégresse que ressentent les humains abondamment bénis par Jéhovah. — Hébreux 1:9.

12 Jéhovah bénit ses serviteurs en leur donnant de “ grands arbres de justice ”. Qui sont ces grands arbres ? Dans les années qui suivirent 537 avant notre ère, ce furent des personnes qui étudiaient et méditaient la Parole de Dieu, et qui suivaient les normes justes de Jéhovah (Psaume 1:1-3 ; Isaïe 44:2-4 ; Jérémie 17:7, 8). Des hommes tels qu’Ezra, Haggaï, Zekaria et le grand prêtre Yoshoua s’avérèrent des “ grands arbres ” remarquables, des piliers de la vérité, des remparts contre la souillure spirituelle de la nation.

13 À partir de la Pentecôte 33 de notre ère, Dieu planta d’autres “ grands arbres de justice ”, des chrétiens oints courageux, dans le domaine spirituel de sa nouvelle nation, “ l’Israël de Dieu ”. (Galates 6:16.) Au fil des siècles, ces “ arbres ” se retrouvèrent 144 000 à produire un fruit de justice qui embellit Jéhovah Dieu, c’est-à-dire qui lui rend gloire (Révélation 14:3). Les derniers de ces “ arbres ” imposants ont prospéré dans les années qui ont suivi 1919, durant lesquelles Jéhovah a sorti les derniers membres de l’Israël de Dieu de leur inactivité temporaire. En leur fournissant des eaux spirituelles en abondance, Jéhovah a donné naissance en quelque sorte à une forêt d’arbres justes et féconds. — Isaïe 27:6.

14 Isaïe met ensuite l’accent sur le travail accompli par ces “ arbres ” : “ Ils rebâtiront sans faute les antiques lieux dévastés ; ils relèveront les lieux désolés d’autrefois et, à coup sûr, ils rénoveront les villes dévastées, les lieux désolés de génération en génération. ” (Isaïe

61:4). Forts du décret de Cyrus, roi de Perse, les Juifs fidèles qui revinrent de Babylone rebâtirent Jérusalem et son temple, qui étaient restés longtemps en désolation. Les années qui suivraient 33 de notre ère et 1919 seraient également marquées par des projets de restauration.

15 En 33, les disciples de Jésus furent profondément attristés par son arrestation, son procès et sa mort (Matthieu 26:31). Cependant, leurs sentiments changèrent quand il leur apparut après sa résurrection. Et une fois l’esprit saint répandu sur eux, ils s’employèrent avec ardeur à prêcher la bonne nouvelle, “ non seulement à Jérusalem, mais aussi dans toute la Judée et la Samarie, et jusque dans la région la plus lointaine de la terre ”. (Actes 1:8.) Ils commencèrent ainsi à rétablir le culte pur. De la même manière, à partir de 1919, Jésus Christ a poussé le reste de ses frères oints à rebâtir “ les lieux désolés de génération en génération ”. Pendant des siècles, le clergé de la chrétienté n’avait pas transmis la connaissance de Jéhovah ; il l’avait remplacée par des traditions humaines et des doctrines contraires aux Écritures. Les chrétiens oints ont purifié leurs congrégations des pratiques souillées par la fausse religion, si bien que la restauration du vrai culte a pu se poursuivre. Et ils ont entrepris une campagne de témoignage qui est la plus vaste que le monde ait jamais connue. — Marc 13:10.

16 La mission qui leur était confiée était gigantesque. Comment le nombre relativement petit de membres restants de l’Israël de Dieu s’acquitterait-il d’une telle tâche ? Jéhovah inspira Isaïe pour qu’il déclare : “ Des étrangers se tiendront là et feront paître vos troupeaux, les étrangers seront vos

cultivateurs et vos vignerons. ” (Isaïe 61:5). Les “ étrangers ” ont finalement constitué “ une grande foule ” d’“ autres brebis ” de Jésus [Note : Isaïe 61:5 eut peut-

être un accomplissement dans l’Antiquité, puisque des non-Juifs accompagnèrent les Juifs qui regagnèrent Jérusalem et les aidèrent probablement à restaurer le pays (Ezra 2:43-58). Cependant, à partir du verset 6, la prophétie semble s’appliquer uniquement à l’Israël de

Dieu.] (Révélation 7:9 ; Jean 10:11, 16). N’étant pas oints d’esprit saint, ils n’envisagent pas de recevoir un héritage céleste. Ils nourrissent en revanche l’espérance de vivre éternellement sur la terre transformée en paradis (Révélation 21:3, 4). Pour autant, ils aiment Jéhovah et sont chargés, sur le plan spirituel, de faire paître les troupeaux, de cultiver la terre et d’entretenir les vignes. Ces tâches ne sont pas inférieures. Sous la direction des derniers membres de l’Israël de Dieu, ces travailleurs contribuent à faire paître, à nourrir et à moissonner des humains. — Luc 10:2 ; Actes 20:28 ; 1 Pierre 5:2 ; Révélation 14:15, 16.

17 Et l’Israël de Dieu ? Par l’intermédiaire d’Isaïe, Jéhovah précise à ceux qui le composent : “ Quant à vous, vous serez appelés les prêtres de Jéhovah ; on dira que vous êtes les ministres de notre Dieu. Vous mangerez les ressources des nations, et vous vous glorifierez de leur gloire. ” (Isaïe 61:6). En Israël, Jéhovah avait institué la prêtrise lévitique pour qu’elle offre des sacrifices en faveur des prêtres eux-mêmes et des autres Israélites. Cependant, en 33 de notre ère, il cessa d’utiliser la prêtrise lévitique et inaugura une meilleure disposition. Il accepta la vie parfaite de Jésus en sacrifice pour les péchés de l’humanité. Depuis, plus aucun sacrifice n’est nécessaire. Le sacrifice de Jésus est valide une fois pour toutes. — Jean

14:6 ; Colossiens 2:13, 14 ; Hébreux 9:11-14, 24.

18 Dans ce cas, en quel sens les membres de l’Israël de Dieu sont-ils “ les prêtres de Jéhovah ” ? Dans une lettre à d’autres chrétiens oints, l’apôtre Pierre écrivit : “ Vous, vous êtes ‘ une race choisie, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple destiné à être une propriété particulière, pour que vous annonciez les vertus ’ de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa prodigieuse lumière. ” (1 Pierre 2:9). Ainsi, collectivement, les chrétiens oints forment une prêtrise qui a une mission précise : parler aux nations de la gloire de Jéhovah. Ils doivent être ses témoins (Isaïe 43:10-12). Tout au long des derniers jours, les chrétiens oints se sont acquittés fidèlement de cette mission essentielle. En conséquence, maintenant des millions de personnes témoignent à leurs côtés au sujet du Royaume de Jéhovah.

19 Les membres de l’Israël de Dieu ont la perspective de servir comme prêtres d’une autre façon encore. Après leur mort, ils sont ressuscités pour vivre en tant qu’esprits immortels au ciel. Ils y servent non seulement en qualité de chefs avec Jésus dans son Royaume, mais aussi en qualité de prêtres de Dieu (Révélation 5:10 ; 20:6). À ce titre, ils auront le privilège d’appliquer les bienfaits du sacrifice rédempteur de Jésus aux humains fidèles sur la terre. Dans la vision que reçut l’apôtre Jean et qui est rapportée en Révélation chapitre 22, ils sont de nouveau comparés à des “ arbres ”. Les 144 000 “ arbres ” sont tous vus au ciel, où ils produisent “ douze récoltes de fruits, donnant leurs fruits chaque mois. Et les feuilles des arbres [sont] pour la guérison des nations ”. (Révélation 22:1,

2.) Quel service sacerdotal extraordinaire !

Honte et humiliation, puis joie

20 Depuis 1914, où l’année de bienveillance de Jéhovah a débuté, la prêtrise royale n’a rencontré de la part du clergé de la chrétienté que de l’opposition (Révélation 12:17). Néanmoins, toutes les tentatives visant à arrêter la prédication de la bonne nouvelle ont fini par échouer. La prophétie d’Isaïe le prédisait, en ces termes : “ Au lieu de votre honte il y aura une double portion ; au lieu de l’humiliation, ils pousseront des cris de joie au sujet de leur part. C’est pourquoi, dans leur pays, ils prendront possession d’une double portion. La joie pour des temps indéfinis, voilà ce qui deviendra leur. ” — Isaïe 61:7.

21 Au cours de la Première Guerre mondiale, le reste oint a subi honte et humiliation à cause de la chrétienté nationaliste. Des membres du clergé étaient du nombre des personnes qui ont accusé de sédition huit frères fidèles du siège mondial de Brooklyn. Ces frères ont été injustement emprisonnés pendant neuf mois. Finalement, au printemps 1919 ils ont été libérés, et par la suite ils ont été complètement disculpés. Le projet de mettre un terme à la prédication a donc avorté. Jéhovah n’a pas permis que ses adorateurs subissent durablement la honte ; il les a libérés et les a rétablis dans leur domaine spirituel, “ leur pays ”. Ils y ont reçu une double portion de bénédictions. La bénédiction de Jéhovah a compensé largement toutes les souffrances qu’ils avaient endurées. Ils avaient vraiment des raisons de pousser des cris de joie !

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22 Les paroles suivantes de Jéhovah fournissent aux chrétiens d’aujourd’hui une autre raison de se réjouir. “ Moi, Jéhovah, j’aime la justice, je hais le vol avec l’injustice. Oui, je donnerai leur salaire avec fidélité et je conclurai à leur égard une alliance de durée indéfinie. ” (Isaïe 61:8). En étudiant la Bible, les membres du reste oint ont appris à aimer la justice et à haïr la méchanceté (Proverbes 6:12-19 ; 11:20). Ils ont appris à “ forger leurs épées en socs ”, c’est-à-dire à rester neutres dans les guerres et les soulèvements politiques (Isaïe 2:4). Ils ont également abandonné les pratiques qui déshonorent Dieu, comme la calomnie, l’adultère, le vol et l’ivrognerie. — Galates 5:19-21.

23 Étant donné que les chrétiens oints

aiment la justice, comme leur Créateur, Jéhovah leur a donné “ leur salaire avec fidélité ”. Ce “ salaire ” est une alliance de durée indéfinie, la nouvelle alliance, dont Jésus parla à ses disciples le soir qui précéda sa mort. C’est sur le fondement de cette alliance qu’ils devinrent une nation spirituelle, le peuple particulier de Dieu (Jérémie 31:31-34 ; Luc 22:20). Sous cette alliance, Jéhovah appliquera tous les bienfaits du sacrifice rédempteur de Jésus, y compris le pardon des péchés tant des oints que de tous les autres humains fidèles.

Exultons au sujet des bénédictions de Jéhovah

24 Certains, parmi les nations, s’aperçoivent que Jéhovah bénit ses serviteurs. Jéhovah l’avait prédit par cette promesse : “ Leur descendance sera connue parmi les nations, et leur lignée au milieu des peuples. Tous ceux qui les verront les reconnaîtront, qu’ils sont la

descendance que Jéhovah a bénie. ” (Isaïe 61:9). Les membres de l’Israël de Dieu, les chrétiens oints, se dépensent parmi les nations au cours de l’année de bienveillance de Jéhovah. Aujourd’hui, ceux qui ont réagi favorablement à leur ministère se comptent par millions. En collaborant étroitement avec l’Israël de Dieu, ces personnes issues des nations ont le privilège de devenir “ la descendance que Jéhovah a bénie ”. Tous les humains voient leur bonheur.

25 Tous les chrétiens, tant les oints que les autres brebis, sont impatients de louer Jéhovah éternellement. Ils sont entièrement d’accord avec le prophète Isaïe, qui dit sous inspiration : “ À coup sûr, j’exulterai en Jéhovah. Mon âme sera joyeuse en mon Dieu. Car il m’a revêtu des vêtements du salut ; il m’a enveloppé du manteau sans manches de la justice, comme l’époux qui, à la manière des prêtres, met une coiffure, et comme l’épouse qui se pare des objets qui lui servent d’ornements. ” — Isaïe 61:10.

26 Vêtus du “ manteau sans manches de la justice ”, les chrétiens oints sont déterminés à rester purs aux yeux de Jéhovah (2 Corinthiens 11:1, 2). Déclarés justes par Jéhovah en vue d’hériter de la vie au ciel, ils ne retourneront jamais dans le domaine désolé de Babylone la Grande, d’où ils ont été libérés (Romains 5:9 ; 8:30). Les vêtements du salut ont à leurs yeux une valeur inestimable. Leurs compagnons, les autres brebis, sont tout autant déterminés à respecter les normes élevées de Jéhovah Dieu relatives au culte pur. Ayant “ lavé leurs longues robes et les [ayant] blanchies dans le sang de l’Agneau ”, ils sont déclarés justes et survivront à “ la grande tribulation ”. (Révélation 7:14 ; Jacques 2:23, 25.) En attendant, ils imitent leurs

compagnons oints en ne se laissant pas souiller par Babylone la Grande.

27 Aujourd’hui, les adorateurs de Jéhovah sont heureux de se trouver dans un paradis spirituel. Bientôt, ils vivront dans le Paradis au sens propre. Nous attendons cette époque de tout notre cœur. Elle est d’ailleurs dépeinte en termes évocateurs dans les derniers mots d’Isaïe chapitre 61 : “ De même que la terre fait sortir son germe, de même que le jardin fait germer les choses qu’on y sème, ainsi le Souverain Seigneur Jéhovah fera germer la justice et la louange devant toutes les nations. ” (Isaïe 61:11). Au

cours du Règne millénaire de Christ, la terre verra “ germer la justice ”. Les humains pousseront des cris de triomphe et la justice s’étendra jusqu’aux extrémités de la terre (Isaïe 26:9). Pour notre part, cependant, nous n’avons pas besoin d’attendre ce jour glorieux pour entonner une louange devant toutes les nations. Déjà, la justice germe parmi les millions d’humains qui rendent gloire au Dieu du ciel et qui publient la bonne nouvelle concernant son Royaume. Déjà, notre foi et notre espérance nous donnent toutes les raisons d’exulter au sujet des bénédictions que nous accorde notre Dieu.

*** ip-2 chap. 23 p. 335-348 ***

“ Un nom nouveau ”

Isaïe 62:1-12

De quoi les Juifs démoralisés qui vivent à Babylone ont-ils besoin ? N’est-ce pas qu’on les rassure, qu’on les console, qu’on leur donne un espoir de rétablissement ? Des dizaines d’années se sont écoulées depuis que Jérusalem et son temple ont été détruits. Juda, à quelque 800 kilomètres de Babylone, est en désolation, et il semble que Jéhovah ait oublié les Juifs. Qu’est-ce qui peut améliorer leur situation ? Les promesses de Jéhovah selon lesquelles il les ramènera chez eux et leur permettra de rétablir le culte pur. À ce moment-là, des termes tels que “ complètement abandonnée ” et “ désolée ” seront remplacés par des noms qui témoigneront de l’approbation de Dieu (Isaïe 62:4 ; Zekaria 2:12). Le chapitre 62 d’Isaïe regorge de promesses de ce genre. Toutefois, comme les autres prophéties de

restauration, ce chapitre aborde des questions qui dépassent largement le cadre de la libération des Juifs captifs à Babylone. Dans son accomplissement principal, Isaïe chapitre 62 nous donne l’assurance que la nation spirituelle de Jéhovah, “ l’Israël de Dieu ”, sera sauvée. — Galates 6:16.

Jéhovah ne se tient pas tranquille

2 Babylone est renversée en 539 avant notre ère. Après quoi, le roi Cyrus de Perse émet un décret autorisant les Juifs qui craignent Dieu à retourner à Jérusalem et à rétablir le culte de Jéhovah (Ezra 1:2-4). En 537, les premiers rapatriés sont de retour dans leur pays. Une fois de plus, Jéhovah témoigne de la faveur à Jérusalem, ce qui ressort de la chaleur de sa déclaration prophétique : “ À cause de Sion je ne me tairai pas, et à cause de Jérusalem je ne me tiendrai pas tranquille, jusqu’à ce que sa justice sorte comme la clarté, et son salut comme une torche qui brûle. ” — Isaïe 62:1.

3 En 537, Jéhovah tint sa promesse de restaurer Sion, Jérusalem. Ses habitants bénéficièrent de son salut, et leur justice brilla avec clarté. Pourtant, par la suite ils s’écartèrent de nouveau du culte pur. Au bout du compte, ils refusèrent de reconnaître en Jésus le Messie et Jéhovah n’en voulut plus pour nation choisie (Matthieu 21:43 ; 23:38 ; Jean 1:9-13). Jéhovah fit venir à l’existence une nouvelle nation, “ l’Israël de Dieu ”. Cette nouvelle nation devint son peuple particulier, dont au Ier siècle les membres prêchaient avec zèle la bonne nouvelle dans tout le monde connu alors (Galates 6:16 ; Colossiens 1:23). Malheureusement, après la mort des apôtres, la vraie religion recula. Une forme apostate du christianisme vit le jour, qu’on retrouve aujourd’hui dans la chrétienté (Matthieu 13:24-30, 36-43 ; Actes 20:29, 30). Pendant des siècles, Jéhovah laissa cette dernière couvrir son nom d’opprobre. Mais en 1914, son “ année de bienveillance ” a débuté, de même que l’accomplissement principal de cette partie de la prophétie d’Isaïe. — Isaïe 61:2.

4 À notre époque, la promesse de Jéhovah de rétablir Sion s’est accomplie sur son organisation céleste, “ la Jérusalem d’en haut ”, que ses enfants, les chrétiens oints de l’esprit, représentent sur la terre (Galates 4:26). L’organisation céleste de Jéhovah est une aide dévouée ; elle est vigilante, bienveillante et travailleuse. Quelle émotion en 1914, quand elle a donné naissance au Royaume messianique (Révélation 12:1-5) ! Particulièrement à partir de 1919, ses enfants terrestres ont prêché aux nations sa justice et son salut. Conformément à la prédiction d’Isaïe, ces enfants ont éclairé les ténèbres comme une torche en faisant

briller leur lumière. — Matthieu 5:15, 16 ; Philippiens 2:15.

5 Étant donné qu’il s’intéresse vivement à ses adorateurs, Jéhovah ne se reposera pas, ne se tiendra pas tranquille, avant d’avoir réalisé toutes les promesses qu’il a faites à Sion et à ses enfants. Le reste des oints et leurs compagnons, les “ autres brebis ”, ne veulent pas non plus garder le silence (Jean 10:16). C’est plutôt bruyamment qu’ils indiquent à leurs contemporains la seule voie du salut. — Romains 10:10.

“ Un nom nouveau ” donné par Jéhovah

6 Que prévoit Jéhovah pour “ Sion ”, sa “ femme ” céleste représentée par la Jérusalem antique ? Il explique : “ À coup sûr, les nations verront ta justice, ô femme, et tous les rois ta gloire. Oui, on t’appellera d’un nom nouveau que la bouche même de Jéhovah désignera. ” (Isaïe 62:2). Dans la mesure où les Israélites agissent avec justice, les nations sont obligées de regarder attentivement. Même les rois sont obligés de reconnaître que Jéhovah se sert de Jérusalem et que leur domination est insignifiante à côté de Son Royaume. — Isaïe 49:23.

7 Jéhovah confirme à présent la transformation de Sion en lui donnant un nom nouveau. Ce nom nouveau évoque les bénédictions et l’honneur dévolus aux enfants terrestres de Sion à partir de 537 avant notre ère [Note : Dans les

prophéties bibliques, “ un nom nouveau ” peut indiquer un nouvel état ou un nouveau privilège.

— Révélation 2:17 ; 3:12.]. Il signale que Jéhovah reconnaît que Sion lui appartient. Aujourd’hui, les membres de l’Israël de Dieu sont enchantés de faire ainsi le plaisir de Jéhovah, et les autres brebis se réjouissent avec eux.

8 Après avoir donné son nom nouveau à Sion, Jéhovah fait cette promesse : “ Tu deviendras une couronne de beauté dans la main de Jéhovah, un turban royal dans la paume de ton Dieu. ” (Isaïe 62:3). Jéhovah expose sa femme symbolique, la Sion céleste, dans sa main, afin qu’elle soit vue et admirée (Psaumes 48:2 ; 50:2). La “ couronne de beauté ” et le “ turban royal ” indiquent qu’elle est revêtue d’honneur et de pouvoir (Zekaria 9:16). L’Israël de Dieu, qui représente la Sion céleste, “ la Jérusalem d’en haut ”, existe de par l’intervention remarquable de la main de Dieu, sa force en action (Galates 4:26). Avec le soutien de Jéhovah, cette nation spirituelle a démontré une intégrité et un attachement à Dieu extraordinaires. Fortifiés, des millions d’humains, tant les oints que les autres brebis, démontrent une foi et un amour remarquables. Au cours du Règne millénaire de Christ, les oints, qui auront obtenu leur glorieuse récompense céleste, seront des instruments dans la main de Jéhovah pour mener ses créatures qui gémissent à la vie éternelle. — Romains 8:21, 22 ; Révélation 22:2.

‘ Jéhovah a pris plaisir en toi ’

9 Dans le cadre de son agréable transformation, la Sion céleste, que représentent ses enfants terrestres, reçoit un nom nouveau. On lit : “ On ne dira plus de toi que tu es une femme complètement abandonnée ; et de ta terre on ne dira plus qu’elle est désolée ; mais on t’appellera : Mon plaisir est en elle, et ta terre : Possédée comme femme. Car Jéhovah aura pris plaisir en toi, et ta terre sera possédée comme femme. ” (Isaïe 62:4). La Sion terrestre est désolée depuis sa destruction en 607 avant notre ère. Mais les paroles de

Jéhovah lui donnent l’assurance qu’elle sera restaurée et que sa terre sera repeuplée. Sion, auparavant ravagée, ne sera plus une femme complètement abandonnée, et sa terre ne sera plus désolée. La restauration de Jérusalem, en 537, implique pour elle une nouvelle condition, aux antipodes de l’état de ruines dans laquelle elle se trouvait. Jéhovah déclare que Sion sera appelée “ Mon plaisir est en elle ” et sa terre “ Possédée comme femme ”. — Isaïe 54:1, 5, 6 ; 66:8 ; Jérémie 23:5-8 ; 30:17 ; Galates 4:27-31.

10 À partir de 1919, l’Israël de Dieu a connu un changement similaire. Pendant la Première Guerre mondiale, on aurait dit que Dieu avait désavoué les chrétiens oints. Mais en 1919 ils ont retrouvé sa faveur et leur culte a été purifié. Cela s’est répercuté sur leurs enseignements, leur organisation et leur activité. L’Israël de Dieu est entré dans sa “ terre ”, son domaine spirituel ou domaine d’activité. — Isaïe 66:7, 8, 20-22.

11 Jéhovah met encore l’accent sur la nouvelle position de faveur de son peuple : “ De même, en effet, qu’un jeune homme prend possession d’une vierge, faisant d’elle sa femme, tes fils prendront possession de toi, faisant de toi une femme. Et c’est avec l’allégresse de l’époux au sujet de l’épouse que ton Dieu sera transporté d’allégresse à ton sujet. ” (Isaïe 62:5). En quel sens les Juifs, les “ fils ” de Sion, peuvent-ils prendre possession de leur mère, faisant d’elle leur femme ? En ce sens que les fils de Sion libérés de leur exil à Babylone reviennent prendre possession de leur ancienne capitale et s’y réinstallent. À ce moment-là, Sion n’est plus désolée, mais regorge de fils. — Jérémie 3:14.

12 De façon parallèle, depuis 1919 les enfants de la Sion céleste ont pris possession de leur terre, leur domaine spirituel, qui porte le nom prophétique de “ Possédée comme femme ”. L’activité chrétienne qu’ils effectuent dans cette terre démontre que les chrétiens oints constituent le “ peuple pour [le] nom [de Jéhovah] ”. (Actes 15:14.) Comme ces chrétiens produisent les fruits du Royaume et proclament le nom de Jéhovah, il est clair que Dieu

prend plaisir en eux. Dieu a montré qu’ils font partie de l’organisation qui est unie à lui par un lien indéfectible. En oignant ces chrétiens d’esprit saint, en les libérant de la captivité spirituelle et en se servant d’eux pour prêcher l’espérance du Royaume à toute l’humanité, Jéhovah atteste qu’il se réjouit à leur sujet de la joie d’un époux au sujet de son épouse. — Jérémie 32:41.

Encadré, page 342 : Un modèle élevé pour le mariage Quand on se marie, on attend certaines choses de son union. Mais quelles sont les attentes de Dieu ? C’est lui qui a institué le mariage. Dans quel but l’a-t-il fait ? On peut s’en faire une idée en s’arrêtant sur les relations qu’il entretenait avec la nation d’Israël. Isaïe compare ces relations aux liens du mariage (Isaïe 62:1-5). Regardez ce que Jéhovah Dieu, le “ mari ”, fait pour sa “ femme ”. Il la protège et la sanctifie (Isaïe 62:6, 7, 12). Il l’honore et lui attache du prix (Isaïe 62:3, 8, 9). Et il prend plaisir en elle, comme l’indiquent les noms nouveaux qu’il lui donne. — Isaïe 62:4, 5, 12. Dans les Écritures grecques chrétiennes, Paul reprend la description faite par Isaïe des relations entre Jéhovah et Israël ; il compare les relations mari-femme avec celles du Christ et de la congrégation des chrétiens oints. — Éphésiens 5:21-27. Paul encouragea les chrétiens à imiter dans leur mariage les relations que Jésus entretient avec la congrégation. Il n’existe pas d’amour plus grand que celui que Jéhovah manifesta envers Israël, et Christ envers la congrégation. Ces relations symboliques constituent un modèle élevé pour réussir un mariage entre chrétiens. — Éphésiens 5:28-33.

“ Qu’il n’y ait pas de silence chez vous ”

13 Le nom nouveau, figuré, que Jéhovah octroie à ses serviteurs leur donne un sentiment de sécurité. Ils savent par là que Jéhovah les reconnaît et qu’ils sont possédés par lui. Jéhovah emploie à présent un autre exemple ; il s’adresse à son peuple comme à une ville murée : “ Sur tes murailles, ô Jérusalem, j’ai préposé des gardes. Tout au long du jour et tout au long de la nuit, constamment, qu’ils ne se taisent pas. Vous qui faites mention

de Jéhovah, qu’il n’y ait pas de silence chez vous, et ne lui donnez pas de silence jusqu’à ce qu’il fixe solidement, oui jusqu’à ce qu’il mette Jérusalem en louange sur la terre. ” (Isaïe 62:6, 7). Au moment choisi par Jéhovah après le retour du reste fidèle de Babylone, Jérusalem devient bel et bien une “ louange sur la terre ”, une ville murée qui offre la sécurité à ses habitants. Jour et nuit, les gardes postés sur les murailles assurent la sécurité de la ville et transmettent des messages d’avertissement à ses citoyens. — Nehémia 6:15 ; 7:3 ; Isaïe 52:8.

14 À notre époque, Jéhovah se sert de ses gardes oints pour indiquer aux humbles le chemin de la liberté qui les affranchira de la fausse religion. Il invite les humbles à entrer dans son organisation, pour y être protégés des souillures spirituelles, des influences impies et de sa désapprobation (Jérémie 33:9 ; Tsephania 3:19). La classe du garde, “ l’esclave fidèle et avisé ”, joue un rôle essentiel dans cette protection ; elle fournit en effet la “ nourriture [spirituelle] en temps voulu ”. (Matthieu 24:45-47.) En collaborant avec la classe du garde, la “ grande foule ” contribue également de façon non négligeable à ce que Sion soit mise “ en louange sur la terre ”. — Révélation 7:9.

15 La classe du garde et ses compagnons sont toujours en service ! Ils se donnent de toute leur âme. On en voit la preuve dans l’activité zélée de millions de fidèles épaulés par les surveillants itinérants et leurs femmes, de volontaires qui se dépensent dans les Béthels et les imprimeries des Témoins de Jéhovah, de missionnaires, ainsi que de pionniers spéciaux, permanents et auxiliaires. Par ailleurs, ils travaillent dur pour construire des Salles du Royaume, rendre visite aux malades, aider ceux qui traversent des situations médicales délicates et porter secours aux victimes de catastrophes ou d’accidents. Nombre de ces personnes qui ont l’esprit de sacrifice servent littéralement “ jour et nuit ”. — Révélation 7:14, 15.

16 Les serviteurs de Jéhovah sont encouragés à prier continuellement, à demander à Dieu que sa “ volonté se fasse, comme dans le ciel, aussi sur la terre ”. (Matthieu 6:9, 10 ; 1 Thessaloniciens 5:17.) Ils sont exhortés à ‘ ne pas donner de silence ’ à Jéhovah jusqu’à ce qu’il ait satisfait les

désirs et les espoirs concernant le rétablissement du vrai culte. Jésus souligna la nécessité de prier constamment ; il invita ses disciples à ‘ crier vers Dieu jour et nuit ’. — Luc 18:1-8.

Le service qu’on offre à Dieu sera récompensé

17 Le nom nouveau que Jéhovah donne à ses serviteurs est le gage que leurs efforts ne sont pas vains. “ Jéhovah a juré par sa droite et par son bras fort : ‘ Je ne donnerai plus ton grain en nourriture à tes ennemis, et des étrangers ne boiront pas ton vin nouveau pour lequel tu as peiné. Mais ceux qui l’auront récolté le mangeront, et ils ne manqueront pas de louer Jéhovah ; et ceux qui l’auront recueilli le boiront dans mes saintes cours. ’ ” (Isaïe 62:8, 9). La droite de Jéhovah et son bras fort sont des symboles de sa puissance et de sa force (Deutéronome 32:40 ; Ézékiel 20:5). En jurant par eux, Dieu montre sa détermination à changer la situation de Sion. En 607 avant notre ère, il permet aux ennemis de Sion de la dépouiller et de piller ses biens (Deutéronome 28:33, 51). Mais désormais, seuls ceux qui y ont droit profiteront des possessions de Sion. — Deutéronome 14:22-27.

18 Dans l’accomplissement moderne de cette promesse, le peuple rétabli de Jéhovah jouit d’une grande prospérité spirituelle. Il profite pleinement des fruits de son labeur : un plus grand nombre de disciples chrétiens et une nourriture spirituelle abondante (Isaïe 55:1, 2 ; 65:14). Ses serviteurs étant fidèles, Jéhovah ne laisse pas leurs ennemis ruiner leur prospérité spirituelle ni les dépouiller des résultats de leur service offert d’une âme entière. Aucune tâche

accomplie au service de Jéhovah n’est vaine. — Malaki 3:10-12 ; Hébreux 6:10.

19 Le nom nouveau attire également les personnes sincères vers l’organisation de Jéhovah. Des multitudes affluent vers elle ; on leur laisse la voie libre. La prophétie d’Isaïe déclare : “ Passez, passez par les portes. Frayez le chemin du peuple. Remblayez, remblayez la grande route. Débarrassez-la des pierres. Levez un signal pour les peuples. ” (Isaïe 62:10). Dans le premier cas, cet appel correspond probablement à l’invitation à franchir les portes des villes de Babylonie pour regagner Jérusalem. Les rapatriés doivent enlever les pierres du chemin pour faciliter le voyage et lever un signal pour indiquer la route. — Isaïe 11:12.

20 Depuis 1919, les chrétiens oints sont mis à part pour le service de Dieu et marchent sur “ la Voie de la Sainteté ”. (Isaïe 35:8.) Ils ont été les premiers à emprunter la grande route spirituelle qui mène hors de Babylone la Grande (Isaïe 40:3 ; 48:20). Dieu leur a accordé le privilège d’être à la tête pour ce qui est de proclamer ses œuvres de puissance et d’indiquer le chemin qui conduit à la grande route. L’élimination des pierres (des obstacles qui faisaient trébucher) a été surtout à leur avantage (Isaïe 57:14). Ils avaient besoin de voir clairement les desseins et les enseignements de Dieu. Les fausses croyances sont des pierres qui font trébucher sur le chemin de la vie, mais la Parole de Jéhovah est “ comme un marteau de forge qui brise le rocher ”. Avec elle, les chrétiens oints ont mis en pièces les pierres contre lesquelles risquaient de buter ceux qui voulaient servir Jéhovah. — Jérémie 23:29.

21 En 537 avant notre ère, Jérusalem devint un signal qui indiqua au reste des Juifs qu’il fallait rentrer pour rebâtir le temple (Isaïe 49:22). En 1919, quand ils ont été affranchis de la fausse religion, les membres du reste oint n’ont pas erré sans but. Ils connaissaient leur destination, car Jéhovah avait dressé un signal à leur intention. Lequel ? Le même que celui prédit en Isaïe 11:10, où on lit : “ Voici ce qui arrivera en ce jour-là : il y aura la racine de Jessé qui se dressera comme un signal pour les peuples. ” L’apôtre Paul applique ces paroles à Jésus (Romains 15:8, 12). Oui, le signal est Christ Jésus, qui est Roi sur le mont Sion céleste. — Hébreux 12:22 ; Révélation 14:1.

22 Autour de Jésus Christ sont réunis les chrétiens oints et les autres brebis pour pratiquer le culte unificateur du Dieu Très-Haut. La royauté de Christ sert à justifier la souveraineté universelle de Jéhovah et à bénir les humains sincères dans toutes les nations. Cela ne nous pousse-t-il pas tous à l’exalter par des louanges ?

“ Ton salut arrive ”

23 Le nom nouveau que Jéhovah octroie à son organisation comparée à une femme a un lien avec le salut éternel des enfants de celle-ci. Isaïe écrit : “ Voyez ! Jéhovah lui-même l’a fait entendre jusque dans la partie la plus lointaine de la terre : ‘ Dites à la fille de Sion : “ Vois ! Ton salut arrive. Vois ! La récompense qu’il donne est avec lui, et le salaire qu’il paie est devant lui. ” ’ ” (Isaïe 62:11). Le salut arriva pour les Juifs le jour où Babylone tomba et où ils retournèrent dans leur pays. Mais ces paroles évoquent un événement plus grand. La déclaration de Jéhovah rappelle la prophétie de Zekaria concernant Jérusalem : “ Sois

très joyeuse, ô fille de Sion ! Pousse des cris de triomphe, ô fille de Jérusalem ! Vois ! Ton roi lui-même vient à toi. Il est juste, oui sauvé ; humble, et monté sur un âne, oui sur un animal fait, le fils d’une ânesse. ” — Zekaria 9:9.

24 Trois ans et demi après son baptême dans l’eau et son onction d’esprit de Dieu, Jésus entra à Jérusalem sur un ânon et purifia le temple (Matthieu 21:1-5 ; Jean 12:14-16). Aujourd’hui, Jésus Christ est celui qui apporte le salut de Jéhovah à tous ceux qui ont foi en Dieu. Depuis son intronisation en 1914, il est également le Juge et l’Exécuteur établi par Jéhovah. En 1918, trois ans et demi après son intronisation, il a purifié le temple spirituel de Jéhovah, que la congrégation des chrétiens oints représentait sur la terre (Malaki 3:1-5). Il a été levé en signal, ce qui a marqué le début sur la terre entière d’un grand rassemblement de partisans du Royaume messianique. Comme dans le modèle antique, le “ salut ” est arrivé pour l’Israël de Dieu quand il a été libéré de Babylone la Grande, en 1919. “ La

récompense ” ou “ le salaire ” que recevront les ouvriers de la moisson qui ont l’esprit de sacrifice est soit la vie immortelle au ciel, soit la vie éternelle sur la terre. Tous ceux qui restent fidèles peuvent avoir la certitude que leur “ labeur n’est pas vain pour ce qui est du Seigneur ”. — 1 Corinthiens 15:58.

25 Quelle perspective enthousiasmante pour l’organisation céleste de Jéhovah, pour ses représentants oints sur la terre et pour quiconque les soutient activement (Deutéronome 26:19) ! Isaïe prophétisa : “ À coup sûr, on les appellera le peuple saint, ceux qui ont été rachetés par Jéhovah ; et toi, on t’appellera : Recherchée, Ville qui n’est pas complètement abandonnée. ” (Isaïe 62:12). À une époque, “ la Jérusalem d’en haut ”, que représente l’Israël de Dieu, se sentait abandonnée. Jamais plus elle n’aura ce sentiment. Jéhovah accordera toujours sa protection et son approbation à ses serviteurs.

*** ip-2 chap. 24 p. 349-359 ***

Jéhovah se fait un nom magnifique

Isaïe 63:1-14

Voilà près de deux mille ans que les chrétiens ‘ attendent et gardent constamment à l’esprit la présence du jour de Jéhovah ’. (2 Pierre 3:12 ; Tite 2:13.) On comprend qu’ils attendent ce jour avec impatience. N’est-ce pas à partir de ce jour qu’ils seront soulagés des ravages de l’imperfection (Romains 8:22) ? Ce jour verra également la fin des pressions qu’ils subissent au cours

des actuels “ temps critiques, difficiles à supporter ”. — 2 Timothée 3:1.

2 Cependant, si le jour de Jéhovah soulagera les justes, d’un autre côté il sera synonyme de destruction pour “ ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à la bonne nouvelle concernant notre Seigneur Jésus ”. (2 Thessaloniciens 1:7, 8.) Cette perspective donne à réfléchir. Dieu provoquera-t-il vraiment la destruction des méchants uniquement pour affranchir ses serviteurs de conditions éprouvantes ? Le 63e chapitre d’Isaïe révèle qu’une

question bien plus essentielle est en jeu : la sanctification du nom de Dieu.

La marche du guerrier victorieux

3 Isaïe chapitre 62 parle de la libération des Juifs de leur captivité à Babylone et de leur rétablissement dans leur pays. Naturellement, des questions se posent : Le reste rétabli des Juifs devra-t-il craindre d’être encore dévasté par d’autres nations ennemies ? La vision d’Isaïe dissipe toute crainte. Cette prophétie commence par ces mots : “ Qui est celui-ci qui vient d’Édom, avec des vêtements de couleur vive de Botsra, celui-ci qui est honorable dans ses habits, marchant dans l’abondance de sa force ? ” — Isaïe 63:1a.

4 Isaïe voit un guerrier énergique et

triomphant qui marche en direction de Jérusalem. Ses vêtements magnifiques indiquent qu’il est de très haut rang. Il vient de Botsra, la ville la plus éminente d’Édom, ce qui donne à penser qu’il a remporté une grande victoire sur ce pays ennemi. Qui le guerrier en question peut-il bien être ? Certains biblistes l’identifient à Jésus Christ. D’autres penchent pour Judas Maccabée, chef militaire juif. Mais le guerrier lui-même révèle son identité en répondant à la question posée juste avant : “ Moi, Celui qui parle avec justice, Celui qui abonde en force pour sauver. ” — Isaïe 63:1b.

5 Il fait peu de doute que ce guerrier est Jéhovah Dieu en personne. On lit ailleurs qu’il possède une ‘ abondance d’énergie vive ’ et qu’il “ dit ce qui est juste ”. (Isaïe 40:26 ; 45:19, 23.) Les vêtements magnifiques du guerrier rappellent les paroles suivantes du psalmiste : “ Ô Jéhovah mon Dieu, tu as été très grand. Tu t’es revêtu de dignité et de splendeur. ” (Psaume 104:1). Bien

qu’il soit le Dieu d’amour, Jéhovah revêt le manteau du guerrier quand c’est nécessaire, explique la Bible. — Isaïe 34:2 ; 1 Jean 4:16.

6 Mais pourquoi Jéhovah revient-il d’une bataille en Édom ? Les Édomites sont des ennemis séculaires du peuple de l’alliance de Dieu. Ils perpétuent une animosité qui vit le jour chez Ésaü, leur ancêtre (Genèse 25:24-34 ; Nombres 20:14-21). La profondeur de la haine d’Édom envers Juda fut particulièrement flagrante durant la désolation de Jérusalem ; les Édomites excitaient les soldats babyloniens (Psaume 137:7). Jéhovah considère cette animosité comme une offense personnelle. Il n’est pas étonnant qu’il ait décidé d’abattre sur Édom l’épée de sa vengeance. — Isaïe 34:5-15 ; Jérémie 49:7-22.

7 La vision d’Isaïe est par conséquent des plus encourageante pour les Juifs qui retournent à Jérusalem. Elle leur donne l’assurance qu’ils habiteront en sécurité dans leur nouvelle demeure. D’ailleurs, aux jours du prophète Malaki, Dieu fit des ‘ montagnes d’Édom une solitude désolée et livra son héritage aux chacals du désert ’. [Note : Les

Hérodes, au Ier

siècle de notre ère, étaient des

Édomites.] (Malaki 1:3.) Est-ce à dire que la prophétie d’Isaïe se réalisa entièrement à l’époque de Malaki ? Non, car il avait beau être en désolation, Édom était déterminé à rebâtir ses lieux dévastés, et Malaki continua de l’appeler “ le territoire de la méchanceté ” et “ le peuple contre qui Jéhovah invective réellement pour des temps indéfinis ”. (Malaki 1:4, 5.) Cependant, sur le plan prophétique, Édom n’englobe pas seulement les descendants d’Ésaü. Il symbolise toutes les nations qui s’avèrent des ennemies des adorateurs de Jéhovah. Celles de la chrétienté se sont illustrées à cet égard.

Qu’adviendra-t-il de cet Édom moderne ?

Le pressoir

8 Isaïe demande au guerrier qui revient : “ Pourquoi tes habits sont-ils rouges, et tes vêtements sont-ils comme ceux d’un fouleur au pressoir ? ” Jéhovah répond : “ L’auge à vin, je l’ai foulée seul, alors qu’il n’y avait avec moi nul homme d’entre les peuples. Je les foulais dans ma colère, je les piétinais dans ma fureur. Et leur sang, qui jaillissait, giclait sur mes vêtements, et j’ai souillé tous mes habits. ” — Isaïe 63:2, 3.

9 Ces paroles crues décrivent un bain de sang. Même les vêtements élégants de Dieu sont souillés, comme les vêtements d’un fouleur au pressoir ! Le pressoir est un symbole approprié du piège qui se referme sur les ennemis de Jéhovah Dieu au moment où il va les détruire. Quand ce pressoir symbolique sera-t-il foulé ? Les prophéties de Yoël et de l’apôtre Jean parlent également d’un pressoir symbolique. Le pressoir de ces prophéties doit être foulé quand Jéhovah foulera ses ennemis jusqu’à destruction à Har-Maguédôn (Yoël 3:13 ; Révélation 14:18-20 ; 16:16). Le pressoir prophétique d’Isaïe servira à la même époque.

10 Mais pourquoi Jéhovah dit-il qu’il a foulé le pressoir seul, alors qu’il n’y avait avec lui nul homme d’entre les peuples ? Jésus Christ ne prendra-t-il pas la direction du foulage du pressoir au titre de représentant de Dieu (Révélation 19:11-16) ? Tout à fait, mais Jéhovah parle d’humains, et non de créatures spirituelles. Il explique qu’aucun humain n’est en mesure de débarrasser la terre des partisans de Satan (Isaïe 59:15, 16). C’est au Dieu

Tout-Puissant qu’il revient de les fouler dans sa colère, jusqu’à ce qu’ils soient complètement écrasés.

11 Jéhovah explique plus en détail pourquoi il accomplit lui-même cette tâche : “ Le jour de vengeance est dans mon cœur, et l’année de mes rachetés est venue. ” (Isaïe 63:4 [Note :

L’expression “ année de mes rachetés ” désigne peut-être la même période que le “ jour de vengeance ”. Notez l’emploi parallèle de termes

similaires en Isaïe 34:8.]). Seul Jéhovah est en droit d’exécuter la vengeance sur ceux qui font du mal à ses serviteurs (Deutéronome 32:35). Dans l’Antiquité, les “ rachetés ” furent les Juifs victimes des Babyloniens (Isaïe 35:10 ; 43:1 ; 48:20). À notre époque, il s’agit du reste des chrétiens oints (Révélation 12:17). Comme leurs pendants de l’Antiquité, ils ont été rachetés de la captivité religieuse. Et, comme les Juifs, les oints ainsi que leurs compagnons, les “ autres brebis ”, subissent persécution et opposition (Jean 10:16). La prophétie d’Isaïe donne donc l’assurance aux chrétiens d’aujourd’hui que Dieu interviendra en leur faveur au moment qu’il choisira.

12 Jéhovah poursuit : “ Je regardais, mais il n’y avait personne pour m’aider ; et je me montrais stupéfait, mais il n’y avait personne pour me soutenir. Alors mon bras m’a procuré le salut, et c’est ma fureur qui m’a soutenu. Et je piétinais des peuples dans ma colère, et j’ai entrepris de les enivrer de ma fureur et de faire couler à terre leur sang qui jaillissait. ” — Isaïe 63:5, 6.

13 Aucun humain n’aide Jéhovah et

ne peut s’attribuer le mérite de son grand jour de vengeance. Jéhovah n’a besoin non plus du soutien d’aucun humain pour accomplir sa volonté [Note :

Jéhovah exprime sa stupéfaction de constater

que personne ne lui a proposé son soutien. On peut effectivement trouver stupéfiant que près de 2 000 ans après la mort de Jésus les puissants d’entre les humains s’opposent toujours à la volonté de Dieu. — Psaume 2:2-

12 ; Isaïe 59:16.]. Le bras de sa force, d’une puissance incommensurable, suffit à effectuer la tâche (Psaumes 44:3 ; 98:1 ; Jérémie 27:5). En outre, sa fureur le soutient. De quelle façon ? En ce que la fureur de Dieu n’est pas une émotion incontrôlée, mais une juste indignation. Étant donné que Jéhovah agit toujours suivant des principes justes, sa fureur le soutient et le pousse à faire couler “ à terre ” le ‘ sang qui jaillit ’ de ses ennemis, pour leur humiliation et leur défaite. — Psaume 75:8 ; Isaïe 25:10 ; 26:5.

Les bontés de cœur de Jéhovah

14 Dans le passé, les Juifs perdirent rapidement toute reconnaissance pour les choses que Jéhovah avait faites en leur faveur. Isaïe a donc raison de leur rappeler pourquoi Jéhovah fit ces choses. Il déclare : “ Je mentionnerai les bontés de cœur de Jéhovah, les louanges de Jéhovah, selon tout ce que Jéhovah a fait pour nous, oui le bien en abondance pour la maison d’Israël, celui qu’il leur a fait selon ses miséricordes et selon l’abondance de ses bontés de cœur. Et il a dit : ‘ Vraiment, ils sont mon peuple, des fils qui ne trahiront pas. ’ C’est donc pour eux qu’il est devenu un Sauveur. Durant toute leur détresse, cela a été pour lui une détresse. Et son messager personnel les a sauvés. Dans son amour et dans sa compassion, il les a lui-même rachetés, il les a alors relevés et portés tous les jours d’autrefois. ” — Isaïe 63:7-9.

15 Quel exemple extraordinaire Jéhovah donne en manifestant la bonté

de cœur, un amour fidèle (Psaumes 36:7 ; 62:12). Jéhovah se lia à Abraham d’un attachement plein d’amour (Mika 7:20). Il promit au patriarche que par le moyen de sa semence, sa descendance, se béniraient toutes les nations de la terre (Genèse 22:17, 18). Jéhovah tint sa promesse en faisant preuve d’une immense bonté envers la maison d’Israël. Un de ses plus beaux actes fidèles fut la libération des descendants d’Abraham qui étaient esclaves en Égypte. — Exode 14:30.

16 Après l’Exode, Jéhovah conduisit Israël au mont Sinaï et énonça cette promesse : “ Si vous obéissez strictement à ma voix et si vous gardez vraiment mon alliance, alors, à coup sûr, vous deviendrez mon bien particulier [...]. Et vous, vous deviendrez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte. ” (Exode 19:5, 6). Jéhovah trompait-il les Juifs en leur faisant cette proposition ? Non, car Isaïe révèle que Jéhovah se disait : “ Vraiment, ils sont mon peuple, des fils qui ne trahiront pas. ” Un bibliste écrit : “ Le ‘ vraiment ’ n’est pas le décret de la souveraineté ou de la prescience ; il est l’espérance et la confiance de l’amour. ” Jéhovah contracta effectivement son alliance en toute bonne foi ; il voulait sincèrement que ses serviteurs réussissent. Il leur accorda sa confiance malgré leurs manquements manifestes. N’est-ce pas merveilleux d’adorer un Dieu qui place une telle confiance en ses adorateurs ? Aujourd’hui, les anciens fortifient grandement ceux dont ils ont la charge en manifestant une confiance similaire dans la bonté des serviteurs de Dieu. — 2 Thessaloniciens 3:4 ; Hébreux 6:9, 10.

17 Quoi qu’il en soit, le psalmiste dit à propos des Israélites : “ Ils ont oublié Dieu leur Sauveur, Celui qui avait fait de grandes choses en Égypte. ” (Psaume

106:21). Leur désobéissance et leur cou raide leur valurent souvent de se retrouver dans des situations désespérées (Deutéronome 9:6). Jéhovah cessa-t-il pour autant de leur manifester de la bonté de cœur ? Au contraire, Isaïe raconte que, “ durant toute leur détresse, cela a été pour lui une détresse ”. Quelle compassion de la part de Jéhovah ! Comme n’importe quel père qui aime ses enfants, Dieu était peiné de voir les siens souffrir, même si leurs souffrances étaient dues à leur sottise. Ainsi qu’il l’avait prédit et pour preuve de son amour, il envoya son “ messager personnel ”, probablement Jésus avant qu’il ne devienne homme, les mener en Terre promise (Exode 23:20). De cette manière, Jéhovah releva la nation et la porta, “ comme un homme porte son fils ”. (Deutéronome 1:31 ; Psaume 106:10.) De nos jours, nous pouvons être sûrs que Jéhovah est tout autant conscient de nos souffrances et qu’il est touché quand nous sommes dans les difficultés. Nous pouvons avec confiance ‘ rejeter sur lui toute notre inquiétude, parce qu’il se soucie de nous ’. — 1 Pierre 5:7.

Dieu devient un ennemi

18 Cependant, n’abusons jamais de la bonté de cœur de Dieu. Isaïe poursuit : “ Eux se sont rebellés, ils ont peiné son esprit saint. Alors il s’est changé pour eux en ennemi ; lui-même a fait la guerre contre eux. ” (Isaïe 63:10). Jéhovah prévint ses serviteurs que, s’il est un Dieu miséricordieux et compatissant, “ en aucun cas il n’accordera l’exemption de punition ”. (Exode 34:6, 7.) Les Israélites cherchèrent la punition en se rebellant constamment. “ N’oublie pas comment tu as irrité Jéhovah ton Dieu dans le désert, rappela Moïse. Depuis le jour où tu es sorti du pays d’Égypte jusqu’à

votre arrivée dans ce lieu, vous vous êtes montrés rebelles par votre façon d’agir avec Jéhovah. ” (Deutéronome 9:7). Ils peinèrent, attristèrent, l’esprit de Dieu en résistant à son influence bénéfique (Éphésiens 4:30). Ils forcèrent Jéhovah à devenir leur ennemi. — Lévitique 26:17 ; Deutéronome 28:63.

19 Remués par leur affliction, certains Juifs réfléchissent au passé. Isaïe déclare : “ On s’est alors souvenu des jours d’autrefois, de Moïse son serviteur : ‘ Où est Celui qui les fit monter de la mer avec les bergers de son troupeau ? Où est Celui qui mit en lui Son esprit saint ? Celui qui fit aller à la droite de Moïse Son bras magnifique ; Celui qui fendit les eaux devant eux, pour se faire un nom de durée indéfinie ; Celui qui les fit marcher à travers les eaux houleuses, si bien que, comme un cheval dans le désert, ils ne trébuchèrent pas ? Comme lorsqu’une bête descend dans la vallée-plaine, l’esprit de Jéhovah les fit alors se reposer. ’ ” — Isaïe 63:11-14a [Note : Ce verset pourrait aussi commencer

par “ Il s’est alors souvenu ”. (Isaïe 63:11, note.) Mais cela ne signifie pas forcément que le sujet du verbe soit Jéhovah. Les paroles qui suivent expriment les sentiments des serviteurs de Dieu, et non de Jéhovah lui-même. C’est pourquoi la Bible annotée met cette traduction : “ Alors son

peuple se souvint des anciens jours.].

20 Ainsi, lorsqu’ils subissent les conséquences de leur désobéissance, les Juifs regrettent le temps où Jéhovah était leur Libérateur plutôt que leur ennemi. Ils se rappellent que leurs “ bergers ”, Moïse et Aaron, les conduisirent sains et saufs à travers la mer Rouge (Psaume 77:20 ; Isaïe 51:10). Ils se rappellent l’époque où, au lieu de peiner l’esprit de Dieu, ils se laissaient guider par cet esprit en acceptant la direction transmise par

Moïse et d’autres anciens établis par l’esprit (Nombres 11:16, 17). Ils se souviennent aussi avoir vu Jéhovah utiliser son “ bras magnifique ”, sa force, en leur faveur par l’intermédiaire de Moïse ! Par la suite, Dieu les fit sortir du grand et redoutable désert et les mena dans un pays ruisselant de lait et de miel, un lieu de repos (Deutéronome 1:19 ; Josué 5:6 ; 22:4). À présent, toutefois, les Israélites souffrent d’avoir perdu leur relation de faveur avec Dieu.

‘ Il se fait un nom magnifique ’

21 Néanmoins, la perte matérielle que les Israélites ont essuyée n’est rien en comparaison de la perte du privilège qu’ils ont rejeté : celui de participer à la glorification du nom de Dieu. Moïse fit cette promesse aux Israélites : “ Jéhovah t’établira pour lui comme peuple saint, ainsi qu’il te l’a juré, parce que tu continues à garder les commandements de Jéhovah ton Dieu et que tu marches vraiment dans ses voies. Il faudra que tous les peuples de la terre voient que le nom de Jéhovah a été invoqué sur toi, et vraiment ils auront peur de toi. ” (Deutéronome 28:9, 10). Quand il défendit les descendants d’Abraham en les libérant de l’esclavage en Égypte, Jéhovah ne voulait pas simplement leur rendre la vie plus facile ou plus agréable. Il agissait pour quelque chose de bien plus important : son nom. Il veillait à ce que son nom soit ‘ proclamé dans toute la terre ’. (Exode

9:15, 16.) Et quand il se montra miséricordieux à l’égard d’Israël qui s’était rebellé dans le désert, il ne le fit pas seulement par sentiment. Il déclara lui-même : “ Je me suis mis à agir à cause de mon nom, pour qu’il ne soit pas profané sous les yeux des nations. ” — Ézékiel 20:8-10.

22 Quelle conclusion magistrale Isaïe donne ensuite à cette prophétie ! Il écrit : “ C’est ainsi que tu as conduit ton peuple, pour te faire un nom magnifique. ” (Isaïe 63:14). On comprend ici clairement pourquoi Jéhovah défend vigoureusement les intérêts de ses serviteurs. Il veut se faire un nom magnifique. La prophétie d’Isaïe rappelle donc avec force que porter le nom de Jéhovah est à la fois un privilège extraordinaire et une grande responsabilité. Les vrais chrétiens aiment le nom de Jéhovah plus que leur propre vie (Isaïe 56:6 ; Hébreux 6:10). Ils répugnent à faire quoi que ce soit qui risque d’attirer l’opprobre sur ce nom sacré. Ils répondent à l’amour fidèle de Dieu en lui restant fidèles. Et du fait qu’ils aiment le nom magnifique de Jéhovah, ils attendent avec impatience le jour où il foulera ses ennemis dans le pressoir de sa colère. Ils l’attendent non seulement parce qu’ils en retireront des bienfaits, mais encore parce que cela aboutira à la glorification du nom du Dieu qu’ils aiment. — Matthieu 6:9.

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*** ip-2 chap. 25 p. 360-371 *** Une prière de repentance

Isaïe 63:15–64:12

La destruction de Jérusalem et de son temple en 607 avant notre ère fut une action disciplinaire de Jéhovah, une expression de sa désapprobation totale. En raison de sa désobéissance, la nation méritait cette punition sévère. Néanmoins, Jéhovah ne voulait pas l’extermination des Juifs. L’apôtre Paul évoqua le but de la discipline divine dans ces mots : “ Toute discipline, c’est vrai, ne semble pas, pour le présent, être une joie, mais une peine ; plus tard cependant elle rapporte à ceux qu’elle a formés un fruit de paix, c’est-à-dire la justice. ” — Hébreux 12:11.

2 Comment les Juifs réagiront-ils au coup qui leur sera porté ? Haïront-ils la discipline de Jéhovah (Psaume 50:16, 17) ? Ou la considéreront-ils comme une formation ? Se repentiront-ils et guériront-ils (Isaïe 57:18 ; Ézékiel 18:23) ? La prophétie d’Isaïe donne à penser que quelques-uns au moins des anciens habitants de Juda accepteront la discipline. Des derniers versets du chapitre 63 à la fin du chapitre 64, la nation de Juda est décrite comme un peuple contrit qui s’approche de Jéhovah en le suppliant sincèrement. Au

nom de ses compatriotes dans leur futur exil, le prophète Isaïe dit une prière de repentance. Dans cette prière, il parle d’événements à venir comme s’ils se déroulaient sous ses yeux.

Un Père compatissant

3 Isaïe prie Jéhovah en ces termes : “ Regarde du ciel et vois, depuis ta grandiose demeure de sainteté et de beauté. ” Le prophète parle des cieux spirituels, où résident Jéhovah et ses créatures spirituelles invisibles. Il exprime ensuite les pensées des Juifs en exil : “ Où sont ton zèle et toute ta force, le tumulte de tes entrailles, et tes miséricordes ? Envers moi ils se sont contenus. ” (Isaïe 63:15). Jéhovah a retenu sa force et maîtrisé ses sentiments profonds, “ le tumulte de [ses] entrailles, et [ses] miséricordes ”, envers son peuple. Pourtant, il est le “ Père ” de la nation juive. Abraham et Israël (Jacob) étaient les ancêtres des Juifs, mais s’ils étaient ramenés à la vie ils seraient peut-être tentés de rejeter leur descendance apostate. La compassion de Jéhovah est plus grande (Psaume 27:10). Isaïe déclare avec reconnaissance : “ Toi, ô Jéhovah, tu es notre Père. Notre Racheteur d’autrefois, tel est ton nom. ” — Isaïe 63:16.

Encadré/Illustrations, page 362 : La prière de repentance de Daniel Le prophète Daniel vécut à Babylone tout au long des 70 années que dura la captivité des Juifs. Au cours de la 68e année, Daniel discerna en lisant la prophétie de Jérémie que l’exil d’Israël touchait à sa fin (Jérémie 25:11 ; 29:10 ; Daniel 9:1, 2). Il adressa alors à Jéhovah une prière de repentance en faveur de toute la nation juive. Il raconte : “ Je tournai ma face vers Jéhovah le vrai Dieu, afin de le chercher par la prière et par les supplications, par le jeûne, une toile de sac et la cendre. Et je priais Jéhovah mon Dieu, je faisais confession. ” — Daniel 9:3, 4. Daniel prononça sa prière environ deux siècles après qu’Isaïe eut rédigé la prière prophétique qu’on trouve aux chapitres 63 et 64 de son livre. Il ne fait aucun doute que

bien des Juifs sincères prièrent Jéhovah pendant les années difficiles de l’Exil. Mais la Bible s’arrête sur la prière de Daniel, qui traduisait certainement les sentiments de nombreux Juifs fidèles. Cette prière atteste donc que les sentiments exprimés dans la prière prophétique d’Isaïe correspondaient à ceux des Juifs fidèles à Babylone.

Notez quelques similitudes entre la prière de Daniel et celle d’Isaïe :

Isaïe 63:16 Daniel 9:15

Isaïe 63:18 Daniel 9:17

Isaïe 64:1-3 Daniel 9:15

Isaïe 64:4-7 Daniel 9:4-7

Isaïe 64:6 Daniel 9:9, 10

Isaïe 64:10, 11 Daniel 9:16-18

4 Isaïe dit ensuite avec sincérité : “ Pourquoi, ô Jéhovah, continues-tu à nous faire errer loin de tes voies ? Pourquoi endurcis-tu notre cœur contre la crainte de toi ? Reviens, à cause de tes serviteurs, des tribus de ta possession héréditaire. ” (Isaïe 63:17). Oui, Isaïe prie Jéhovah de s’occuper de nouveau de ses serviteurs. Mais en quel sens Jéhovah fait-il errer les Juifs loin de ses voies ? Est-il responsable de la dureté de cœur à cause de laquelle ils ne le craignent pas ? Pas du tout ; il la tolère simplement, et les Juifs sont tellement désespérés qu’ils regrettent que Jéhovah leur ait accordé tant de liberté (Exode 4:21 ; Nehémia 9:16). Ils auraient préféré que Jéhovah les empêche de mal agir.

5 Évidemment, Dieu ne traite pas les humains de cette façon. Il nous a dotés du libre arbitre et nous laisse décider de lui obéir ou pas (Deutéronome 30:15-19). Jéhovah veut que nous l’adorions l’esprit et le cœur mus par un amour authentique. Il a donc laissé les Juifs user de leur libre arbitre, même si, du coup, ils se sont rebellés contre lui. C’est en ce sens qu’il a endurci leur cœur. — 2 Chroniques 36:14-21.

6 Quelles en sont les conséquences ? Isaïe déclare prophétiquement : “ Pour peu de temps ton peuple saint a possédé. Nos adversaires ont piétiné ton sanctuaire. Nous sommes devenus depuis longtemps comme ceux sur qui tu n’as pas dominé, comme ceux sur lesquels n’a pas été invoqué ton nom. ” (Isaïe 63:18, 19). Le peuple de Jéhovah a pendant un temps possédé son sanctuaire. Puis Dieu a permis qu’il soit détruit et que sa nation soit emmenée en exil. On aurait dit alors qu’il n’était pas lié par une alliance à la descendance d’Abraham et que son nom n’était pas invoqué sur elle. À présent captifs à Babylone, désespérés, les Juifs s’écrient : “ Ah ! si seulement tu avais déchiré les cieux, si tu étais descendu, si à cause de toi les montagnes avaient tremblé, comme lorsque le feu allume les broussailles, et que le feu fait bouillir l’eau, afin de faire connaître ton nom à tes adversaires, pour que les nations s’agitent à cause de toi ! ” (Isaïe 64:1, 2). Jéhovah possède effectivement le pouvoir de sauver. Incontestablement, il aurait pu descendre et combattre pour son peuple. Il aurait pu déchirer des gouvernements comparables aux cieux

et briser des empires semblables à des montagnes. Il aurait pu faire connaître son nom en montrant son zèle ardent en faveur de son peuple.

7 Jéhovah opéra ce genre d’actions dans le passé. Isaïe raconte : “ Lorsque tu as fait des choses redoutables que nous ne pouvions espérer, tu es descendu. À cause de toi les montagnes ont tremblé. ” (Isaïe 64:3). Ces actes grandioses démontrèrent que Jéhovah est puissant et qu’il est Dieu. Cependant, les Juifs infidèles du temps d’Isaïe ne sont pas en droit de s’attendre à ce que Jéhovah agisse ainsi pour eux.

Jéhovah seul peut sauver

8 Les faux dieux n’accomplissent aucun acte de puissance pour sauver leurs adorateurs. Isaïe écrit : “ Depuis les temps anciens nul n’a entendu, nul n’a prêté l’oreille, aucun œil n’a vu un Dieu, excepté toi, agir pour celui qui continue de l’attendre. Tu as rencontré celui qui exulte et qui pratique la justice, ceux qui continuent à se souvenir de toi dans tes voies. ” (Isaïe 64:4, 5a). Seul Jéhovah “ récompense ceux qui le cherchent réellement ”. (Hébreux 11:6.) Il protège ceux qui pratiquent la justice et ceux qui se souviennent de lui (Isaïe 30:18). Les Juifs étaient-ils de ceux-là ? Non. Isaïe dit en effet à Jéhovah : “ Vois ! Tu t’es indigné, tandis que nous ne cessions de pécher — en eux longtemps, et serions-nous sauvés ? ” (Isaïe 64:5b). Puisque son peuple s’obstine à pécher depuis longtemps, Jéhovah n’a aucune raison de retenir son indignation et de le sauver.

9 Les Juifs ne peuvent revenir en arrière, mais s’ils se repentent et

reprennent le culte pur ils peuvent espérer être pardonnés et bénis. En son temps, Jéhovah récompensera ceux qui se repentent en les libérant de la captivité babylonienne. Toutefois, il leur faut être patient. Même s’ils se repentent, Jéhovah ne changera pas pour autant son calendrier. Mais s’ils restent éveillés et obéissent à la volonté divine, ils seront libérés à coup sûr. Pareillement de nos jours, les chrétiens restent patiemment dans l’attente de Jéhovah (2 Pierre 3:11, 12). Nous prenons à cœur les paroles de l’apôtre Paul, qui déclara : “ Ne renonçons donc pas à faire ce qui est excellent, car le moment venu nous moissonnerons, si nous ne nous laissons pas gagner par la fatigue. ” — Galates 6:9.

10 La prière prophétique d’Isaïe n’est

pas une confession toute formelle. Le prophète y reconnaît sincèrement que la nation est incapable de se sauver elle-même. Il dit : “ Tous, nous devenons comme l’impur, et tous nos actes de justice sont comme un vêtement pour les époques des règles ; tous, nous dépérirons comme le feuillage, et nos fautes nous emporteront comme le vent. ” (Isaïe 64:6). Vers la fin de l’Exil, les Juifs repentants ont peut-être cessé de pratiquer l’apostasie. Ils se sont peut-être tournés vers Jéhovah en accomplissant des actes de justice. Il n’empêche qu’ils sont toujours imparfaits. Leurs belles œuvres ont beau être dignes d’éloges, elles ne valent guère mieux que des vêtements souillés pour ce qui est de faire propitiation pour les péchés. Le pardon de Jéhovah est un don immérité qu’il accorde en raison de sa miséricorde. Il ne se gagne pas. — Romains 3:23, 24.

Encadré, page 366 : “ L’œil ne les a pas vues ” Dans sa lettre aux Corinthiens, l’apôtre Paul cita le livre d’Isaïe ; il écrivit : “ Comme c’est écrit : ‘ L’œil ne les a pas vues, et l’oreille ne les a pas entendues, et elles n’ont pas été conçues dans le cœur de l’homme, les choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. ’ ” (1 Corinthiens 2:9). Ni la déclaration de Paul ni les paroles d’Isaïe ne parlent des choses que Jéhovah a préparées pour ses serviteurs dans un héritage céleste ou dans un futur paradis sur la terre. Paul applique les propos d’Isaïe aux bienfaits dont les chrétiens bénéficiaient déjà au Ier siècle, par exemple la compréhension des choses profondes de Dieu et la lumière spirituelle provenant de Jéhovah. On ne peut comprendre les choses spirituelles profondes qu’au moment où Jéhovah a prévu de les révéler et, même à ce moment-là, seulement si on est spirituel et si on entretient des relations étroites avec Dieu. Les paroles de Paul s’appliquent à ceux qui ont peu ou pas de spiritualité. Leur œil ne peut voir, ou discerner, les vérités spirituelles, et leur oreille ne peut les entendre, ou les comprendre. La connaissance des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment ne pénètre même pas dans le cœur de tels individus. Mais à ceux qui sont voués à Dieu, comme Paul, Dieu a révélé ces choses grâce à son esprit. — 1 Corinthiens 2:1-16. Note de l’encadré : Paul ne cite pas mot à mot les Écritures hébraïques. Apparemment, il associe les idées qu’on trouve en Isaïe 52:15 ; 64:4 et 65:17.

11 Que voit Isaïe en regardant plus loin ? Il prie en ces termes : “ Il n’y a personne qui invoque ton nom, personne qui se réveille pour te saisir ; car tu nous as caché ta face, et tu nous fais fondre par le pouvoir de notre faute. ” (Isaïe 64:7). Spirituellement, la nation est au plus mal. Le peuple n’invoque pas le nom de Dieu dans ses prières. Les Juifs ne se livrent plus à l’apostasie, un péché grave, mais manifestement ils négligent leur culte ; ‘ personne ne se réveille pour saisir ’ Jéhovah. Leurs relations avec leur Créateur ne sont pas bonnes. Certains se sentent peut-être indignes de le prier. D’autres vaquent peut-être à leurs occupations sans penser à lui. Certes, on compte parmi les exilés des hommes comme Daniel, Hanania, Mishaël, Azaria et Ézékiel, des exemples de foi (Hébreux 11:33, 34).

Lorsque les 70 ans de captivité touchent à leur fin, des hommes comme Haggaï, Zekaria, Zorobabel et le grand prêtre Yoshoua sont prêts à donner l’exemple pour ce qui est d’invoquer le nom de Jéhovah. Toujours est-il que la prière prophétique d’Isaïe semble décrire l’état de la majorité des exilés.

“ Obéir vaut mieux qu’un sacrifice ”

12 Les Juifs qui se repentent sont disposés à changer. En leur nom, Isaïe dit à Jéhovah dans la prière : “ Maintenant, ô Jéhovah, tu es notre Père. Nous sommes l’argile, et tu es notre Potier ; nous sommes tous l’œuvre de ta main. ” (Isaïe 64:8). Ces paroles confirment une fois de plus que Jéhovah détient l’autorité en qualité de Père, de Celui qui donne la vie (Job 10:9). Les Juifs repentants sont comparés à de l’argile malléable. Ceux qui acceptent la discipline de Jéhovah

peuvent, au sens figuré, être formés, modelés, selon les normes divines. Mais ce n’est possible que si Jéhovah, le Potier, accorde son pardon. C’est pourquoi Isaïe lui demande à deux reprises de se souvenir que les Juifs constituent son peuple : “ Ne t’indigne pas, ô Jéhovah, jusqu’à l’extrême, et ne te souviens pas pour toujours de notre faute. Oh ! Regarde, s’il te plaît : nous sommes tous ton peuple ! ” — Isaïe 64:9.

13 Pendant leur exil, les Juifs n’endurent pas seulement la captivité dans un pays païen. La désolation de Jérusalem et de son temple les couvre d’opprobre, eux ainsi que leur Dieu. La prière de repentance d’Isaïe énumère certaines causes de leur opprobre : “ Tes villes saintes sont devenues un désert. Sion est devenue un désert, Jérusalem une solitude désolée. Notre maison de sainteté et de beauté, où nos ancêtres te louaient, est devenue une chose à brûler au feu ; et chacune de nos choses désirables est devenue dévastation. ” — Isaïe 64:10, 11.

14 Il va de soi que Jéhovah sait parfaitement dans quel état se trouve le pays ancestral des Juifs. Quelque 420 ans avant la destruction de Jérusalem, il avertit ses serviteurs que, s’ils se détournaient de ses commandements et servaient d’autres dieux, il ‘ les retrancherait de dessus la surface du sol ’ et le splendide temple ‘ deviendrait des tas de ruines ’. (1 Rois 9:6-9.) Certes, Jéhovah prenait plaisir dans le pays qu’il avait donné à son peuple, dans le temple magnifique bâti en son honneur et dans les sacrifices qui lui étaient offerts. Mais la fidélité et l’obéissance sont plus importantes que les choses matérielles, plus importantes même que les sacrifices. Le prophète

Samuel n’a-t-il pas dit au roi Saül : “ Jéhovah a-t-il autant de plaisir dans les holocaustes et les sacrifices que dans l’obéissance à la voix de Jéhovah ? Écoute ! Obéir vaut mieux qu’un sacrifice, être attentif vaut mieux que la graisse des béliers. ” — 1 Samuel 15:22.

15 Néanmoins, le Dieu d’Israël peut-il regarder le malheur de ses serviteurs repentants sans être ému de pitié ? C’est par cette question qu’Isaïe termine sa prière prophétique. Il fait la supplication suivante pour les Juifs exilés : “ Devant ces choses, continueras-tu à te contenir, ô Jéhovah ? Te tairas-tu et permettras-tu que nous soyons affligés jusqu’à l’extrême ? ” (Isaïe 64:12). Au bout du compte, Jéhovah pardonne à ses serviteurs, et en 537 avant notre ère il les ramène dans leur pays afin qu’ils y pratiquent de nouveau le culte pur (Yoël 2:13). Des siècles plus tard, cependant, Jérusalem et son temple furent une nouvelle fois détruits, et finalement Dieu rejeta la nation de son alliance. Pourquoi ? Parce que ses serviteurs s’étaient éloignés de ses commandements et avaient rejeté le Messie (Jean 1:11 ; 3:19, 20). À ce moment-là, Jéhovah remplaça Israël par une nouvelle nation, une nation spirituelle, “ l’Israël de Dieu ”. — Galates 6:16 ; 1 Pierre 2:9.

Jéhovah, Celui ‘ qui entend la prière ’

16 Les déboires d’Israël enseignent des leçons importantes. Nous constatons que Jéhovah est “ bon et prêt à pardonner ”. (Psaume 86:5.) Étant des créatures imparfaites, nous dépendons, pour être sauvés, de sa miséricorde et de son pardon. Aucune de nos œuvres ne peut nous faire gagner ces bienfaits. Toutefois, Jéhovah n’accorde pas son pardon à n’importe

qui. Pour l’obtenir, il faut se repentir de ses péchés et se retourner. — Actes 3:19.

17 Nous apprenons également que Jéhovah s’intéresse vivement aux pensées et aux sentiments que nous exprimons dans nos prières. Il est Celui ‘ qui entend la prière ’. (Psaume 65:2, 3.) L’apôtre Pierre nous donne cette assurance : “ Les yeux de Jéhovah sont sur les justes, et ses oreilles vers leur supplication. ” (1 Pierre 3:12). Nous apprenons en outre que dans une prière de repentance il faut confesser humblement ses péchés (Proverbes 28:13). Cependant, ce n’est pas pour autant que l’on peut abuser de la miséricorde divine. La Bible avertit les chrétiens “ de ne pas accepter la faveur imméritée de Dieu pour en manquer le but ”. — 2 Corinthiens 6:1.

18 Enfin, nous apprenons pourquoi Dieu est patient avec ses serviteurs pécheurs. L’apôtre Pierre expliqua que Jéhovah est patient “ parce qu’il ne veut pas que qui que ce soit périsse, mais il

veut que tous parviennent à la repentance ”. (2 Pierre 3:9.) Néanmoins, ceux qui persistent à abuser de la patience divine finiront par être punis. On lit à ce sujet : “ [Jéhovah] rendra à chacun selon ses œuvres : vie éternelle à ceux qui cherchent gloire, honneur et incorruptibilité par de l’endurance dans une œuvre qui est bonne ; cependant, pour ceux qui sont animés d’un esprit de dispute et qui désobéissent à la vérité mais obéissent à l’injustice, il y aura colère et fureur. ” — Romains 2:6-8.

19 Telles furent les manières d’agir de Dieu envers Israël. Nos relations avec Jéhovah aujourd’hui sont guidées par les mêmes principes, car il ne change pas. Même s’il n’hésite pas à punir quelqu’un qui le mérite, il demeure “ Jéhovah, [un] Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère et abondant en bonté de cœur et en vérité, conservant la bonté de cœur à des milliers, pardonnant la faute et la transgression et le péché ”. — Exode 34:6, 7.

*** ip-2 chap. 26 p. 372-389 ***

“ Soyez joyeux pour toujours en ce que je crée ”

Isaïe 65:1-25

Verrons-nous un jour la fin des injustices et de la souffrance ? L’apôtre Pierre écrivit il y a plus de 1 900 ans ces paroles rassurantes : “ Nous attendons, selon sa promesse [celle de Dieu], de nouveaux cieux et une nouvelle terre, et dans ceux-ci habitera la justice. ” (2 Pierre 3:13). Pierre, de même que bien d’autres serviteurs fidèles de Dieu au fil des siècles, attendait avec

impatience le grand jour où l’illégalité, l’oppression et la violence disparaîtraient, le jour où la justice régnerait. Avons-nous des raisons d’être sûrs que cette promesse sera tenue ?

2 Absolument ! En parlant “ de nouveaux cieux et [d’]une nouvelle terre ”, Pierre n’innovait pas. Quelque 800 ans plus tôt, par la bouche du prophète Isaïe, Jéhovah avait employé une expression similaire. Cette promesse antérieure s’était accomplie sur une petite échelle en 537 avant notre ère, quand les Juifs avaient été libérés de la captivité à Babylone, ce qui leur avait permis de rentrer dans leur

pays. Néanmoins, la prophétie d’Isaïe a un accomplissement en grand aujourd’hui, et nous en attendons un accomplissement encore plus impressionnant dans le monde nouveau de Dieu qui sera sous peu instauré. Oui, la prophétie encourageante énoncée par l’intermédiaire d’Isaïe donne un aperçu des bienfaits que Dieu réserve à ceux qui l’aiment.

Jéhovah implore “ un peuple obstiné ”

3 Souvenez-vous qu’Isaïe 63:15–64:12 contient la prière prophétique d’Isaïe en faveur des Juifs exilés à Babylone. Ses paroles montrent que nombre d’entre eux n’adorent pas Jéhovah de toute leur âme, mais que quelques-uns se sont repentis et tournés vers lui. Jéhovah rétablira-t-il maintenant la nation pour ce reste contrit ? La réponse figure en Isaïe chapitre 65. Toutefois, avant de promettre la délivrance à la poignée de fidèles, Jéhovah décrit le jugement qui s’abattra sur la majorité qui manque de foi.

4 Jéhovah supporte depuis longtemps la rébellion persistante de ses serviteurs. Le moment viendra cependant où il les abandonnera à leurs ennemis et où il accordera sa faveur à d’autres humains. Il dit par l’intermédiaire d’Isaïe : “ Je me suis laissé rechercher par ceux qui ne m’avaient pas demandé. Je me suis laissé trouver par ceux qui ne m’avaient pas cherché. J’ai dit : ‘ Me voici, me voici ! ’ à une nation qui n’invoquait pas mon nom. ” (Isaïe 65:1). C’est triste à dire concernant le peuple de l’alliance de Jéhovah, mais les gens des nations viendront à Jéhovah alors que Juda, dans son ensemble, s’y refusera obstinément. Isaïe n’est pas le seul prophète à prédire

que Dieu choisira finalement un peuple qu’il ne reconnaissait pas auparavant (Hoshéa 1:10 ; 2:23). L’apôtre Paul cita Isaïe 65:1, 2 dans les termes de la Septante pour démontrer que les gens des nations obtiendraient “ la justice qui provient de la foi ” même si les Juifs de naissance refusaient de le faire. — Romains 9:30 ; 10:20, 21.

5 Jéhovah explique pourquoi il permettra que son peuple subisse le malheur : “ J’ai étendu mes mains, tout au long du jour, vers un peuple obstiné, ceux qui marchent dans la voie qui n’est pas bonne, à la suite de leurs pensées. ” (Isaïe 65:2). On étend les mains pour inviter ou pour supplier. Jéhovah a étendu ses mains non un court instant, mais tout au long du jour. Il désire sincèrement que Juda revienne vers lui. Mais son peuple obstiné reste indifférent.

6 Quelle leçon réconfortante nous enseignent les paroles de Jéhovah ! Il veut que nous nous approchions de lui, car il est un Dieu abordable (Jacques 4:8). Ces paroles indiquent aussi que Jéhovah est humble (Psaume 113:5, 6). Car, figurément, il continue d’étendre ses mains, de supplier ses serviteurs de revenir quand bien même ils le “ peinèrent ” par leur obstination (Psaume 78:40, 41). Ce n’est qu’après les avoir suppliés pendant des siècles qu’il les abandonne à leurs ennemis. Et même depuis, il ne ferme pas la porte aux humbles parmi eux.

7 Les Juifs obstinés ont maintes fois irrité Jéhovah par leur conduite honteuse. Jéhovah décrit leurs actions qui l’ont offensé : “ Le peuple composé de ceux qui m’offensent à ma face constamment, qui sacrifient dans les jardins et font de la fumée sacrificielle sur les briques, qui

s’assoient parmi les tombes, qui passent aussi la nuit dans les cabanes de garde, qui mangent la chair du porc, oui un bouillon de choses infectes est dans leurs récipients ; ceux qui disent : ‘ Reste où tu es. Ne m’approche pas, car à coup sûr je te communiquerai la sainteté. ’ Ceux-là sont une fumée dans mes narines, un feu qui brûle tout au long du jour. ” (Isaïe 65:3-5). Ces Juifs à l’apparence pieuse offensent Jéhovah ‘ à sa face ’, une expression qui évoque peut-être l’insolence et l’irrespect. Ils n’essaient même pas de cacher leurs actions abominables. N’est-il pas particulièrement grave de pécher en la présence même de Celui qui devrait être honoré et obéi ?

8 Ces pécheurs, convaincus d’être

justes, disent en somme aux autres Juifs : ‘ Tiens-toi à distance, car je suis plus saint que toi. ’ Quelle hypocrisie ! Ces hommes “ pieux ” offrent des sacrifices à de faux dieux et brûlent de l’encens en leur honneur, ce que la Loi de Dieu condamne (Exode 20:2-6). Ils s’assoient parmi les tombes, ce qui les rend impurs d’après la Loi (Nombres 19:14-16). Ils mangent de la viande de porc, un aliment impur [Note : Beaucoup

pensent que ces pécheurs allaient parmi les tombes dans l’espoir de communiquer avec les morts. Peut-être mangeaient-ils de la chair de porc dans le cadre de leur culte idolâtrique.] (Lévitique 11:7). Pourtant, leurs pratiques religieuses leur donnent le sentiment d’être plus saints que les autres Juifs ; ils ne veulent pas se laisser approcher par les autres de peur de les rendre saints, de les rendre purs par leur seule présence. Mais ce n’est pas du tout ainsi que le Dieu qui exige “ un attachement exclusif ” voit les choses. — Deutéronome 4:24.

9 Jéhovah est loin de considérer comme saints ces individus imbus de leur prétendue justice. Il déclare en effet : “ Ceux-là sont une fumée dans mes narines. ” Le mot hébreu rendu par “ nez ” ou “ narine ” figure souvent la colère. La fumée est également associée à la colère ardente de Jéhovah (Deutéronome 29:20). L’idolâtrie répugnante dans laquelle ses serviteurs sont tombés provoque effectivement la colère ardente de Jéhovah.

10 Sa justice interdit à Jéhovah de laisser impunis ces pécheurs volontaires. Isaïe poursuit : “ ‘ Voyez ! C’est écrit devant moi. Je ne me tairai pas, mais je verserai bel et bien une rétribution ; oui, je verserai la rétribution dans leur sein, pour leurs fautes et pour les fautes de leurs ancêtres, tout à la fois ’, a dit Jéhovah. ‘ Parce qu’ils ont fait de la fumée sacrificielle sur les montagnes, et que sur les collines ils m’ont outragé, oui je mesurerai aussi leur salaire, le versant d’abord dans leur sein. ’ ” (Isaïe 65:6, 7). En se livrant au faux culte, ces Juifs ont outragé Jéhovah. Ils ont donné l’impression que le culte rendu au vrai Dieu ne vaut pas mieux que celui des nations qui les entourent. “ Pour leurs fautes ”, notamment l’idolâtrie et le spiritisme, Jéhovah les rétribuera “ dans leur sein ”. Le terme “ sein ” se rapporte sans doute à un pli du vêtement de dessus qui formait une poche dans laquelle les vendeurs versaient une mesure de marchandise (Luc 6:38). La signification est claire pour les Juifs apostats : Jéhovah mesurera leur “ rétribution ”, c’est-à-dire leur punition. Le Dieu de justice exigera une rétribution (Psaume 79:12 ; Jérémie 32:18). Étant donné que Jéhovah ne change pas, nous pouvons être convaincus qu’en son temps il

mesurera pareillement la punition pour le présent système de choses méchant. — Malaki 3:6.

“ À cause de mes serviteurs ”

11 Jéhovah sera-t-il miséricordieux envers les fidèles d’entre ses serviteurs ? Isaïe explique : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah : ‘ De même que le vin nouveau se trouve dans la grappe et que quelqu’un doit dire : “ Ne la supprime pas, car il y a une bénédiction dedans ”, ainsi ferai-je à cause de mes serviteurs, pour ne pas supprimer tout le monde. Oui, je ferai sortir de Jacob une descendance et de Juda le possesseur héréditaire de mes montagnes ; ceux que j’ai choisis devront en prendre possession, et mes serviteurs y résideront. ’ ” (Isaïe 65:8, 9). En comparant ses serviteurs à une grappe de raisin, Jéhovah emploie une image qui leur est facilement accessible. Les raisins abondent dans le pays, et le vin qu’on en tire est une bénédiction pour les humains (Psaume 104:15). L’image proposée est peut-être celle d’une grappe sur laquelle des raisins sont bons, mais pas tous. Ou bien il est question d’une bonne grappe tandis que d’autres grappes ne sont pas mûres ou sont pourries. Dans les deux cas, le vigneron ne détruira pas le bon raisin. Jéhovah rassure donc ses serviteurs : il ne détruira pas complètement la nation, mais épargnera un reste fidèle. Il déclare que ce reste qui aura sa faveur possédera ses “ montagnes ”, c’est-à-dire Jérusalem et le pays de Juda, la région de collines que Jéhovah a revendiquée.

12 Quelles bénédictions ce reste fidèle recevra-t-il ? Jéhovah explique : “ Le Sharôn deviendra un terrain de pâture pour les moutons et la basse

plaine d’Akor un lieu de repos pour les bovins, pour mon peuple qui m’aura recherché. ” (Isaïe 65:10). Les troupeaux tiennent une place importante dans la vie de nombreux Juifs, et le grand nombre de pâturages participe à la prospérité en temps de paix. Jéhovah mentionne les deux extrémités du pays dans le but d’évoquer la paix et la prospérité. À l’ouest, la plaine du Sharôn, réputée pour sa beauté et sa fertilité, borde la côte méditerranéenne. La vallée d’Akor forme une partie de la lisière nord-est du pays (Josué 15:7). Pendant l’Exil, ces régions resteront en désolation, comme les autres parties du pays. Jéhovah promet toutefois qu’après l’Exil elles deviendront de magnifiques terrains de pâture pour le reste qui reviendra. — Isaïe 35:2 ; Hoshéa 2:15.

Ils mettent leur confiance dans “ le dieu de la Chance ”

13 La prophétie d’Isaïe revient à présent à ceux qui ont quitté Jéhovah et qui ont persisté dans l’idolâtrie. Elle déclare : “ Vous êtes, vous, ceux qui quittent Jéhovah, ceux qui oublient ma montagne sainte, ceux qui dressent une table pour le dieu de la Chance et ceux qui remplissent pour le dieu du Destin un vin mélangé. ” (Isaïe 65:11). En dressant une table chargée de nourriture et de boisson devant “ le dieu de la Chance ” et “ le dieu du Destin ”, les Juifs récidivistes se sont livrés aux pratiques idolâtriques des nations païennes [Note : Dans un

commentaire sur ce verset, Jérôme, traducteur de la Bible né au IV

e siècle de notre ère, raconte

une coutume ancienne que les idolâtres observaient le dernier jour du dernier mois de l’année. Il écrit : “ Les gens disposaient sur une table toutes sortes d’aliments et une coupe remplie de vin doux, pour s’assurer la chance sur la fécondité, soit de l’année passée, soit de

celle à venir. ”]. Qu’adviendra-t-il de ceux

qui mettent naïvement leur confiance dans ces dieux ?

14 Jéhovah les prévient avec franchise : “ Je vous destinerai à l’épée, et vous vous courberez tous pour le carnage ; parce que j’ai appelé, mais vous n’avez pas répondu ; j’ai parlé, mais vous n’avez pas écouté ; vous n’avez pas cessé de faire ce qui est mauvais à mes yeux, et vous avez choisi ce en quoi je ne prends pas plaisir. ” (Isaïe 65:12). Par un jeu de mots sur le nom du dieu du Destin en hébreu, Jéhovah dit que ceux qui adorent ce faux dieu seront ‘ destinés à l’épée ’, c’est-à-dire à la destruction. À maintes reprises, par l’intermédiaire de ses prophètes, il a invité ces hommes à se repentir, mais ils n’ont tenu aucun compte de lui et ont obstinément préféré faire ce qu’ils savaient être mal à ses yeux. Quel mépris envers Dieu ! Conformément à l’avertissement divin, la nation subira une terrible catastrophe en 607 avant notre ère, quand Jéhovah laissera les Babyloniens détruire Jérusalem et son temple. À ce moment-là, “ le dieu de la Chance ” ne protégera pas ses adeptes en Juda et à Jérusalem. — 2 Chroniques 36:17.

15 Aujourd’hui, les vrais chrétiens écoutent l’avertissement énoncé en Isaïe 65:11, 12. Ils ne croient pas dans la “ Chance ”, comme si une force surnaturelle accordait des faveurs. Du fait qu’ils ne veulent pas gaspiller leurs biens dans l’espoir d’apaiser “ le dieu de la Chance ”, ils rejettent toutes les formes de jeu. Ils sont convaincus qu’au bout du compte les individus qui se vouent à ce dieu perdront tout, car Jéhovah leur dit : “ Je vous destinerai à l’épée. ”

“ Voyez ! Mes serviteurs se réjouiront ”

16 En réprimandant les individus qui ont abandonné Jéhovah, la prophétie décrit les sorts complètement différents que connaîtront, d’une part, ceux qui adorent Dieu sincèrement et, d’autre part, ceux qui le font hypocritement : “ Voici ce qu’a dit le Souverain Seigneur Jéhovah : ‘ Voyez ! Mes serviteurs mangeront, mais vous, vous souffrirez de la faim. Voyez ! Mes serviteurs boiront, mais vous, vous souffrirez de la soif. Voyez ! Mes serviteurs se réjouiront, mais vous, vous ressentirez de la honte. Voyez ! Mes serviteurs pousseront des cris de joie à cause du bon état du cœur, mais vous, vous lancerez des clameurs à cause de la douleur du cœur, et vous hurlerez à cause de l’effondrement de l’esprit. ’ ” (Isaïe 65:13, 14). Jéhovah bénira ses serviteurs fidèles. Le cœur débordant de joie, ils se mettront à crier. Les verbes manger, boire et se réjouir indiquent que Jéhovah satisfera amplement les besoins de ses adorateurs. En revanche, ceux qui ont choisi d’abandonner Jéhovah auront faim et soif spirituellement. Leurs besoins ne seront pas comblés. Ils pousseront des clameurs et hurleront à cause de l’angoisse et de la détresse qui les saisiront.

17 Les paroles de Jéhovah correspondent tout à fait à la condition spirituelle des humains qui aujourd’hui ne font qu’affirmer servir Dieu. Alors que les millions d’adeptes de la chrétienté connaissent l’effondrement de l’esprit, les adorateurs de Jéhovah poussent des cris de joie. Et ils ont de bonnes raisons de se réjouir. Ils sont bien nourris spirituellement. Jéhovah les rassasie de nourriture spirituelle au moyen de

publications bibliques et de rassemblements chrétiens. Grâce aux vérités constructives et aux promesses consolantes que renferme la Parole de Dieu, nous bénéficions d’un “ bon état du cœur ”.

18 Jéhovah continue de parler à ceux qui l’ont abandonné : “ Vous déposerez votre nom pour qu’il serve de serment à ceux que j’ai choisis, et vraiment le Souverain Seigneur Jéhovah vous fera mourir, chacun individuellement, mais il appellera ses serviteurs d’un autre nom ; si bien que quiconque se bénira sur la terre se bénira par le Dieu de la foi, et que quiconque fera un serment sur la terre jurera par le Dieu de la foi ; parce que les détresses anciennes seront vraiment oubliées et parce qu’elles seront vraiment cachées à mes yeux. ” (Isaïe 65:15, 16). Tout ce qui restera de ceux qui ont abandonné Jéhovah, c’est leur nom, qu’on emploiera seulement dans les serments, c’est-à-dire les imprécations. Autrement dit, peut-être, ceux qui voudront s’engager solennellement par un serment déclareront : ‘ Si je ne tiens pas cette promesse, que je reçoive la même punition que ces apostats ! ’ Cela peut même signifier que leur nom servira, comme Sodome et Gomorrhe, de symbole de la punition de Dieu contre les méchants.

19 Le sort des serviteurs de Dieu ne sera pas comparable. On les appellera d’un tout autre nom. Ce nom correspond à la bénédiction et à l’honneur dont ils seront l’objet de retour dans leur pays. Ils ne rechercheront pas la bénédiction d’un quelconque faux dieu ni ne jureront par une idole sans vie. Quand ils se béniront ou qu’ils feront un serment, ils le feront par le Dieu de fidélité (Isaïe 65:16, note). Les habitants du pays

seront fondés à placer en Dieu une confiance absolue, car il se sera montré fidèle à ses promesses [Note : D’après

Isaïe 65:16 dans le texte massorétique, Jéhovah est “ le Dieu de l’Amen ”. “ Amen ” signifie “ ainsi soit-il ” ou “ certainement ” ; il constitue l’affirmation, la garantie, que quelque chose est vrai ou le deviendra. En tenant toutes ses promesses, Jéhovah montre que ce qu’il dit est

véridique.]. En sécurité dans leur pays, les Juifs oublieront rapidement leurs détresses.

“ Je crée de nouveaux cieux et une nouvelle terre ”

20 Jéhovah détaille à présent sa promesse de rétablir un reste repentant après le retour de l’exil à Babylone. Il déclare par l’intermédiaire d’Isaïe : “ Voici que je crée de nouveaux cieux et une nouvelle terre ; et on ne se rappellera pas les choses anciennes, et elles ne monteront pas au cœur. ” (Isaïe 65:17). La promesse de restauration énoncée par Jéhovah se réalisera à coup sûr ; c’est pourquoi il parle du rétablissement comme s’il avait déjà lieu. Cette prophétie se réalisa au départ en 537 avant notre ère, quand le reste de Juifs fut rétabli à Jérusalem. Qu’est-ce qui constituait les “ nouveaux cieux ” à l’époque ? Le gouvernorat de Zorobabel que soutenait le grand prêtre Yoshoua et dont le siège était à Jérusalem. Le reste juif rétabli forma “ une nouvelle terre ”, une société purifiée qui se soumit à cette domination et qui participa au rétablissement du culte pur dans le pays (Ezra 5:1, 2). La joie suscitée par la restauration éclipsa toutes les souffrances passées ; on ne se rappela même pas les détresses anciennes. — Psaume 126:1, 2.

21 Souvenez-vous cependant que Pierre reprit la prophétie d’Isaïe et montra qu’elle aurait un autre accomplissement. L’apôtre écrivit :

“ Nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, et dans ceux-ci habitera la justice. ” (2 Pierre 3:13). En 1914, les nouveaux cieux qu’on attendait depuis longtemps sont venus à l’existence. Le Royaume messianique né cette année-là domine depuis le ciel, et Jéhovah lui a donné pouvoir sur toute la terre (Psaume 2:6-8). Ce gouvernement, dirigé par Christ et ses 144 000 rois adjoints, constitue les nouveaux cieux. — Révélation 14:1.

22 Qu’est-ce que la nouvelle terre ? Sur le modèle de l’accomplissement antique, la nouvelle terre se composera de personnes qui se soumettront volontiers à la domination du nouveau gouvernement céleste. Déjà aujourd’hui, des millions d’humains bien disposés se soumettent à ce gouvernement et s’efforcent d’obéir à ses lois renfermées dans la Bible. Ces humains viennent de toutes les nationalités, langues et races, et servent ensemble le Roi en place, Jésus Christ (Mika 4:1-4). Une fois le système de choses méchant disparu, ces humains constitueront le noyau d’une nouvelle terre qui finalement formera une société mondiale d’hommes et de femmes craignant Dieu qui hériteront du domaine terrestre de son Royaume. — Matthieu 25:34.

23 Le livre de la Révélation rapporte une vision dans laquelle l’apôtre Jean vit le futur jour de Jéhovah, jour où le présent système de choses sera anéanti. Ensuite, Satan sera jeté dans un abîme (Révélation 19:11–20:3). Après cette description, Jean reprend les paroles prophétiques d’Isaïe ; il écrit : “ J’ai vu un nouveau ciel et une nouvelle terre. ” Les versets suivants qui relatent cette vision glorieuse parlent de l’époque où Jéhovah Dieu améliorera radicalement les conditions de vie sur la terre (Révélation 21:1, 3-5).

Indubitablement, la promesse concernant “ de nouveaux cieux et une nouvelle terre ” énoncée par Isaïe aura un accomplissement extraordinaire dans le monde nouveau de Dieu ! Sous les nouveaux cieux, le nouveau gouvernement, une société terrestre, nouvelle elle aussi, vivra dans un paradis tant spirituel que physique. Que de consolation procure la promesse selon laquelle “ on ne se rappellera pas les choses anciennes [les maladies, les souffrances et les nombreux autres malheurs qui accablent les humains], et elles ne monteront pas au cœur ” ! Aucun de nos souvenirs ne provoquera la peine profonde qui pèse sur le cœur de beaucoup aujourd’hui.

24 La prophétie d’Isaïe poursuit : “ Soyez transportés d’allégresse et soyez joyeux pour toujours en ce que je crée. Car voici que je crée Jérusalem cause de grande joie et son peuple cause d’allégresse. Oui, je serai joyeux en Jérusalem et je serai transporté d’allégresse en mon peuple ; et on n’y entendra plus le bruit des pleurs ni le bruit du cri plaintif. ” (Isaïe 65:18, 19). Non seulement les Juifs se réjouiront d’être rétablis dans leur pays, mais encore Dieu lui-même se réjouira, car il embellira Jérusalem : il en fera de nouveau le centre du vrai culte sur la terre. On n’entendra plus le bruit des pleurs que le malheur avait fait retentir dans les rues de cette ville des dizaines d’années plus tôt.

25 De nos jours aussi, Jéhovah fait de Jérusalem une “ cause de grande joie ”. En quel sens ? Comme nous l’avons vu, les nouveaux cieux venus à l’existence en 1914 comprennent au bout du compte 144 000 dirigeants adjoints, qui participent au gouvernement céleste. Une prophétie les appelle “ la Nouvelle

Jérusalem ”. (Révélation 21:2.) C’est à propos de la Nouvelle Jérusalem que Dieu déclare : “ Voici que je crée Jérusalem cause de grande joie et son peuple cause d’allégresse. ” Dieu se servira de la Nouvelle Jérusalem pour inonder de bénédictions indescriptibles les humains obéissants. Plus jamais on n’entendra le bruit des pleurs ni de cri plaintif, car Jéhovah satisfera “ les demandes de [notre] cœur ”. — Psaume 37:3, 4.

26 Vraiment, nous avons toutes les raisons du monde d’être transportés d’allégresse aujourd’hui ! Bientôt, Jéhovah sanctifiera son nom illustre en détruisant tous ses opposants (Psaume 83:17, 18). Les nouveaux cieux prendront alors tout en main. N’avons-nous pas d’excellentes raisons d’être transportés d’allégresse et joyeux pour toujours en ce que Dieu crée ?

La promesse de la sécurité

27 Dans le premier accomplissement, à quoi ressemblera sous les nouveaux cieux la vie des Juifs qui rentreront dans leur pays ? Jéhovah répond : “ Il n’y aura plus de ce lieu de nourrisson de peu de jours, ni de vieillard qui n’accomplisse pas ses jours ; car on mourra étant encore un garçon, bien qu’âgé de cent ans ; quant au pécheur, bien qu’âgé de cent ans, on appellera le mal sur lui. ” (Isaïe 65:20). Quel beau tableau de la sécurité dont jouiront les exilés une fois revenus dans leur pays rétabli ! La mort ne réclamera plus prématurément un nouveau-né d’à peine quelques jours. Elle n’emportera plus non plus un vieillard qui n’aura pas vécu toute son existence [Note : La Bible de Jérusalem rend

Isaïe 65:20 ainsi : “ Là, plus de nouveau-né qui ne vive que quelques jours, ni de vieillard qui

n’accomplisse son temps.]. Les paroles

d’Isaïe sont on ne peut plus rassurantes pour les Juifs qui retourneront en Juda. Ils y seront en sécurité ; ils n’auront pas à craindre que leurs ennemis enlèvent leurs bébés ou tuent leurs hommes.

28 Que nous apprennent les paroles de Jéhovah sur la vie dans le monde nouveau à venir ? Sous le Royaume de Dieu, un avenir sûr s’ouvrira devant chaque enfant. Jamais la mort ne fauchera un homme qui craint Dieu dans la fleur de l’âge. Au contraire, les humains obéissants seront en sécurité et savoureront la vie. Et si quelqu’un se rebelle contre Dieu ? Il perdra le privilège de vivre. Même “ âgé de cent ans ”, le pécheur rebelle mourra. Il sera alors “ un garçon ” en comparaison de ce qu’il aurait pu devenir : un homme à la vie éternelle.

29 Jéhovah décrit plus avant les conditions qui régneront dans le pays rétabli de Juda : “ Oui, ils bâtiront des maisons et les habiteront ; oui, ils planteront des vignes et mangeront leurs fruits. Ils ne bâtiront pas pour qu’un autre habite, ils ne planteront pas pour qu’un autre mange. Car les jours de mon peuple seront comme les jours d’un arbre ; et ceux que j’ai choisis profiteront pleinement de l’œuvre de leurs mains. ” (Isaïe 65:21, 22). De retour dans le pays de Juda désolé (donc sans aucun doute dépourvu de maisons et de vignes), les serviteurs de Dieu obéissants auront la joie d’habiter leur propre maison et de manger le fruit de leur propre vigne. Dieu bénira leur œuvre et ils mèneront une longue vie, comme les jours d’un arbre, au cours de laquelle ils profiteront du fruit de leur travail [Note : Les arbres sont

bien choisis pour représenter la longévité, puisqu’ils font partie des choses vivantes les plus durables que l’on connaisse. L’olivier, par

exemple, donne du fruit pendant des siècles et

peut vivre mille ans.].

30 Cette prophétie a également un accomplissement à notre époque. Les serviteurs de Jéhovah sont sortis de l’exil spirituel en 1919 et se sont mis à restaurer leur “ pays ”, leur domaine d’activité et de culte. Ils ont fondé des congrégations et ont cultivé des fruits spirituels. En conséquence, déjà maintenant ils vivent dans un paradis spirituel et bénéficient de la paix que Dieu donne. Indubitablement, cette paix existera toujours dans le Paradis littéral. Nous ne pouvons même pas imaginer ce que Jéhovah accomplira avec les cœurs et les mains volontaires de ses adorateurs dans le monde nouveau. Quelle joie ce sera de bâtir sa maison, puis d’y habiter ! Sous le Royaume, on ne manquera pas de tâches intéressantes. Quel régal ce sera de toujours ‘ voir le bien ’ pour son travail (Ecclésiaste 3:13) ! Aurons-nous assez de temps pour profiter pleinement de l’œuvre de nos mains ? Assurément. La vie des humains fidèles sera sans fin, “ comme les jours d’un arbre ” ; elle durera des milliers d’années, et plus encore !

31 Jéhovah dépeint d’autres bénédictions qui attendent les rapatriés : “ Ils ne peineront pas pour rien, ils n’auront pas des enfants pour le trouble ; car ils sont la descendance composée des bénis de Jéhovah, et leur lignée avec eux. ” (Isaïe 65:23). Ces Juifs rétablis seront bénis par Jéhovah, si bien qu’ils ne travailleront pas en vain. Les parents ne mettront pas des enfants au monde pour qu’ils meurent prématurément. Les anciens exilés ne seront pas les seuls à bénéficier de la restauration ; leur descendance en profitera aussi. Dieu est tellement impatient de combler les

besoins de ses serviteurs qu’il promet : “ Vraiment il arrivera ceci : avant qu’ils crient, moi je répondrai ; alors qu’ils parleront encore, moi j’entendrai. ” — Isaïe 65:24.

32 Comment Jéhovah tiendra-t-il ces promesses dans le monde nouveau ? Il nous faut attendre pour le voir. Jéhovah n’a pas révélé tous les détails, mais nous pouvons être sûrs que jamais plus les humains fidèles ne ‘ peineront pour rien ’. À la grande foule des survivants d’Har-Maguédôn et aux enfants qui leur naîtront s’offrira la perspective de mener une vie très longue et enrichissante, une vie éternelle ! Ceux qui reviendront lors de la résurrection et qui choisiront de respecter les normes de Dieu seront également heureux dans le monde nouveau. Jéhovah entendra quels seront leurs besoins, et il les satisfera ; il les préviendra même. Oui, Jéhovah ouvrira sa main et rassasiera “ le désir [légitime] de toute créature vivante ”. — Psaume 145:16.

33 Quelle sera l’étendue de la paix et de la sécurité promises ? Jéhovah conclut en ces termes cette partie de la prophétie : “ ‘ Le loup et l’agneau pâtureront comme un seul, le lion mangera de la paille comme le taureau ; quant au serpent, sa nourriture sera la poussière. On ne fera pas de mal et on ne causera aucun ravage dans toute ma montagne sainte ’, a dit Jéhovah. ” (Isaïe 65:25). Quand le reste fidèle des Juifs rentreront dans leur pays, Jéhovah prendra soin d’eux. Le lion mangera en quelque sorte de la paille comme le taureau, car il ne fera aucun mal aux Juifs ni à leurs animaux domestiques. Cette promesse est certaine, puisqu’elle se termine par ces mots : ‘ A dit Jéhovah. ’ Or, sa parole se réalise toujours. — Isaïe 55:10, 11.

34 Les paroles de Jéhovah trouvent un accomplissement exaltant parmi les vrais adorateurs aujourd’hui. À partir de 1919, Dieu a béni le pays spirituel de ses serviteurs en le transformant en paradis spirituel. Les personnes qui entrent dans ce paradis spirituel opèrent des changements spectaculaires dans leur vie (Éphésiens 4:22-24). Avec le soutien de l’esprit de Dieu, des individus auparavant semblables à des bêtes (qui exploitaient leurs semblables par exemple, ou leur causaient du tort d’une façon ou d’une autre) éliminent petit à petit leurs traits indésirables. Du coup, ils connaissent la paix et l’unité de culte avec les autres croyants. Les bienfaits dont les serviteurs de Jéhovah jouissent actuellement dans le paradis spirituel s’étendront dans le Paradis littéral, où en plus de la paix entre les humains régnera la paix avec les animaux. Nous pouvons avoir la certitude qu’au moment

voulu par Dieu la mission qu’il confia à l’origine à l’homme sera exécutée : “ Soumettez [la terre] ; tenez dans la soumission les poissons de la mer, et les créatures volantes des cieux, et toute créature vivante qui se meut sur la terre. ” — Genèse 1:28.

35 Comme nous sommes reconnaissants à Jéhovah de nous promettre de créer “ de nouveaux cieux et une nouvelle terre ” ! Cette promesse se réalisa en 537 avant notre ère et elle connaît un autre accomplissement de nos jours. Ces deux accomplissements sont le gage d’un avenir glorieux pour les humains obéissants. Jéhovah a eu la bonté de nous donner, dans la prophétie d’Isaïe, un aperçu de ce qu’il réserve à ceux qui l’aiment. N’avons-nous pas toutes les raisons d’écouter ces paroles de Dieu : “ Soyez joyeux pour toujours en ce que je crée. ” — Isaïe 65:18.

*** ip-2 chap. 27 p. 390-402 ***

Jéhovah bénit le culte pur

Isaïe 66:1-14

Dans le dernier chapitre d’Isaïe, certains des grands thèmes de ce livre prophétique atteignent un apogée, et nombre de questions importantes trouvent une réponse. Parmi les thèmes mis en évidence figurent l’élévation de Jéhovah, sa haine de l’hypocrisie, sa détermination à punir les méchants, et l’amour ainsi que l’intérêt qu’il porte aux fidèles. Par ailleurs, la réponse est donnée aux questions suivantes : Qu’est-ce qui différencie le vrai culte du faux ? Comment être sûr que Jéhovah rétribuera les hypocrites qui font semblant d’être saints tout en opprimant les serviteurs de Dieu ? Et quelles

bénédictions Jéhovah accordera-t-il à ceux qui lui restent fidèles ?

Le secret du culte pur

2 Pour commencer, la prophétie célèbre la grandeur de Jéhovah : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah : ‘ Les cieux sont mon trône, et la terre est mon marchepied. Où donc est la maison que vous pouvez me bâtir, et où donc est le lieu qui puisse me servir de lieu de repos ? ’ ” (Isaïe 66:1). Certains pensent que le prophète décourage les Juifs de rebâtir le temple de Jéhovah une fois la nation rétablie dans son pays. Il n’en est rien ; Jéhovah en personne ordonnera la reconstruction du temple (Ezra 1:1-6 ; Isaïe 60:13 ; Haggaï 1:7, 8). Dans ce cas, que signifie ce passage ?

3 Examinons d’abord pourquoi la terre est qualifiée de “ marchepied ” de Jéhovah. Ce terme n’est pas péjoratif. Parmi les milliards de corps célestes qui peuplent l’univers, la terre est le seul qui soit désigné de cette manière. Notre planète demeurera à tout jamais à part, car c’est sur elle que le Fils unique-engendré de Jéhovah paya la rançon, et c’est sur elle que Jéhovah justifiera sa souveraineté au moyen du Royaume messianique. On comprend que la terre soit appelée le marchepied de Jéhovah. Un roi se sert en effet d’un marchepied pour monter sur son trône élevé, puis y pose les pieds.

4 Bien entendu, de même qu’un roi ne réside pas sur son marchepied, de même Jéhovah ne réside pas sur la terre. Comment le pourrait-il, puisque les cieux infinis ne peuvent le contenir ! À combien plus forte raison un simple bâtiment sur la terre ne pourrait lui servir de maison (1 Rois 8:27). Le trône de Jéhovah et son lieu de repos se situent dans les sphères spirituelles, que désignent “ les cieux ” en Isaïe 66:1. Le verset suivant ne laisse d’ailleurs planer aucun doute : “ ‘ Or toutes ces choses, ma main les a faites, de sorte que toutes ces choses ont paru ’, c’est là ce que déclare Jéhovah. ” (Isaïe 66:2a). Imaginez Jéhovah montrer d’un geste circulaire “ toutes ces choses ”, tout ce qui est au ciel et sur la terre (Isaïe 40:26 ; Révélation 10:6). En qualité de Grand Créateur de tout l’univers, il mérite mieux qu’un simple bâtiment qui lui serait dédié. Il mérite mieux qu’un culte purement extérieur.

5 De quelle sorte de culte le Souverain de l’univers est-il digne ? Il l’explique lui-même : “ Vers celui-ci donc je porterai les regards : vers celui qui est affligé et qui a l’esprit contrit et qui tremble à ma parole. ”

(Isaïe 66:2b). Oui, il est indispensable dans le culte pur que l’adorateur ait la bonne condition de cœur (Révélation 4:11). L’adorateur de Jéhovah doit ‘ être affligé et avoir l’esprit contrit ’. Est-ce à dire que Jéhovah veut nous voir malheureux ? Non, il est le “ Dieu heureux ”, et il veut que ses adorateurs soient heureux également (1 Timothée 1:11 ; Philippiens 4:4). Cependant, nous péchons tous fréquemment et ne devons pas prendre nos péchés à la légère. Ils doivent nous ‘ affliger ’, nous attrister de ne pas être à la hauteur des normes justes de Jéhovah (Psaume 51:17). Nous devons montrer que nous avons “ l’esprit contrit ” en nous repentant, en luttant contre nos tendances pécheresses et en priant Jéhovah de nous pardonner. — Luc 11:4 ; 1 Jean 1:8-10.

6 De plus, Jéhovah porte les regards vers ceux ‘ qui tremblent à sa parole ’. Cela signifie-t-il qu’il veut que nous tremblions de peur à chaque fois que nous lisons ses déclarations ? Certainement pas ; il veut que nous considérions ses paroles avec une crainte révérencielle. Nous recherchons sincèrement ses conseils ; nous nous laissons guider par eux dans tous les aspects de notre vie (Psaume 119:105). Nous pouvons également ‘ trembler ’ dans le sens où nous craignons l’idée même de désobéir à Dieu, de souiller sa vérité en y mêlant des traditions humaines, ou de ne pas la prendre suffisamment à cœur. Il est impératif d’être humble dans le culte pur, mais, malheureusement, l’humilité est rare dans le monde actuel.

Jéhovah hait le culte hypocrite

7 En observant ses contemporains, Isaïe se rend bien compte que peu se trouvent dans la disposition que

Jéhovah recherche chez ses adorateurs. C’est pour cela que la Jérusalem apostate mérite le jugement qui l’attend. Regardez comment Jéhovah considère le culte offert dans cette ville : “ Celui qui tue le taureau est comme quelqu’un qui abat un homme. Celui qui sacrifie le mouton est comme quelqu’un qui brise la nuque d’un chien. Celui qui offre un don — du sang de porc ! Celui qui présente un mémorial d’oliban est comme quelqu’un qui bénit avec des paroles magiques. Ce sont eux également qui ont choisi leurs propres voies, et leur âme a pris plaisir à leurs choses immondes. ” — Isaïe 66:3.

8 Ces propos rappellent les paroles de Jéhovah rapportées dans le premier chapitre d’Isaïe. Jéhovah y disait à ses serviteurs rétifs que leurs actes d’adoration formalistes non seulement ne lui plaisaient pas, mais encore excitaient sa colère légitime, parce que ses adorateurs étaient hypocrites (Isaïe 1:11-17). Pareillement maintenant, Jéhovah compare leurs sacrifices à des crimes odieux. En sacrifiant un taureau qui coûterait cher, ils ne l’apaiseraient pas davantage que s’ils tuaient un homme. D’autres sacrifices sont comparés à l’offrande d’un chien ou d’un porc, des animaux impurs sous la Loi mosaïque et donc impropres aux sacrifices (Lévitique 11:7, 27). Jéhovah laisse-t-il cette hypocrisie religieuse impunie ?

9 Jéhovah déclare à présent : “ Moi, à mon tour, je choisirai diverses façons de les maltraiter ; et je ferai venir sur eux les choses qui les épouvantent ; parce que j’ai appelé, mais personne n’a répondu ; j’ai parlé, mais nul n’a écouté ; et ils ont continué à faire ce qui est mauvais à mes yeux, et ils ont choisi ce en quoi

je ne prends pas plaisir. ” (Isaïe 66:4). Isaïe est sans aucun doute en mesure de prononcer ces paroles avec conviction. Voilà des années qu’il est l’instrument de Jéhovah, qu’il ‘ appelle ’ et qu’il ‘ parle ’ à Ses serviteurs. Le prophète est bien placé pour savoir que pour ainsi dire personne n’écoute. Les Juifs n’ayant cessé de pratiquer le mal, leur rétribution est inévitable. Jéhovah choisira effectivement de les punir et fera venir sur ses serviteurs apostats des événements qui les épouvanteront.

10 De même à notre époque, la chrétienté pratique des choses dans lesquelles Jéhovah ne prend pas plaisir. L’idolâtrie foisonne dans ses églises, les philosophies et les traditions contraires aux Écritures sont prônées depuis ses chaires, et sa recherche du pouvoir politique l’enfonce toujours plus loin dans l’adultère spirituel avec les nations du monde (Marc 7:13 ; Révélation 18:4, 5, 9). Comme dans le cas de la Jérusalem antique, la juste rétribution (une chose ‘ qui épouvante ’) de la chrétienté arrive inexorablement sur elle. Sa punition est certaine, notamment à cause de la façon dont elle traite les serviteurs de Dieu.

11 Isaïe continue : “ Entendez la parole de Jéhovah, vous qui tremblez à sa parole : ‘ Vos frères qui vous haïssent, qui vous excluent à cause de mon nom, ont dit : “ Que Jéhovah soit glorifié ! ” Oui, il apparaîtra aussi avec joie chez vous, et ce sont eux qui seront couverts de honte. ’ ” (Isaïe 66:5). Les “ frères ” d’Isaïe, ses propres compatriotes, ont reçu de Jéhovah Dieu la responsabilité de le représenter et de se soumettre à sa souveraineté. Ils ont péché gravement en ne le faisant pas. Mais ils ont aggravé leur péché en haïssant les hommes qui sont fidèles et humbles,

comme Isaïe. Ces apostats haïssent et excluent les fidèles parce qu’ils représentent Jéhovah Dieu selon la vérité. En ce sens ils excluent ‘ à cause du nom de Dieu ’. Pour autant, ces faux serviteurs de Jéhovah prétendent le représenter en employant pieusement des formules aux consonances religieuses, du genre “ Que Jéhovah soit glorifié ! ” [Note : Aujourd’hui, dans la

chrétienté, beaucoup refusent d’utiliser le nom de Jéhovah ; ils l’enlèvent même de bien des traductions de la Bible. Certains se moquent des serviteurs de Dieu parce qu’ils emploient son nom. Pourtant, nombre d’entre eux prononcent pieusement le terme “ Alleluia ”, qui signifie “ Louez Yah ”.]

12 La haine de la fausse religion à l’égard des partisans du culte pur n’est pas nouvelle. Elle n’est qu’un accomplissement supplémentaire de la prophétie consignée en Genèse 3:15, qui prédisait une inimitié durable entre la semence de Satan et la Semence de la femme de Dieu. Au Ier siècle, Jésus avertit ses disciples oints que leurs compatriotes s’en prendraient aussi à eux : ils les excluraient des synagogues, les persécuteraient et les mettraient même à mort (Jean 16:2). Qu’en est-il à notre époque ? Au début des “ derniers jours ”, les serviteurs de Dieu ont compris qu’ils seraient persécutés à leur tour (2 Timothée 3:1). En 1914, La Tour de Garde a cité Isaïe 66:5 en précisant : “ Presque toutes les persécutions subies par les enfants de Dieu sont venues de chrétiens avoués. ” On lisait encore dans l’article : “ Nous pensons que, de nos jours, ces gens-là auront peut-être recours à des moyens extrêmes, allant jusqu’à détruire la position sociale, ruiner la réputation religieuse et mettre à mort même. ” Ces paroles étaient vraiment réalistes ! Peu après leur publication, la persécution orchestrée par le clergé a pris une ampleur sans

précédent pendant la Première Guerre mondiale. Mais, comme prédit, la chrétienté a été couverte de honte. De quelle manière ?

Un rétablissement rapide et soudain

13 Isaïe prophétise : “ Un bruit de tumulte vient de la ville, un bruit vient du temple ! C’est le bruit de Jéhovah qui paie à ses ennemis ce qu’ils ont mérité. ” (Isaïe 66:6). Dans le premier accomplissement de ces paroles, “ la ville ” est Jérusalem, où s’élève le temple de Jéhovah. Le “ bruit de tumulte ” désigne le tumulte de la guerre, qu’on entend dans la ville au moment où les armées babyloniennes l’attaquent, en 607 avant notre ère. Mais comment ce verset se réalise-t-il à notre époque ?

14 Ces paroles d’Isaïe concordent avec deux autres déclarations prophétiques, l’une consignée en Ézékiel 43:4, 6-9 et l’autre en Malaki 3:1-5. Ézékiel comme Malaki annoncent une époque où Jéhovah Dieu vient à son temple. La prophétie de Malaki révèle qu’il vient inspecter la maison de son culte pur et jouer le rôle d’Affineur en ce qu’il rejette ceux qui le présentent sous un faux jour. Dans la vision d’Ézékiel, Jéhovah pénètre dans le temple et exige qu’on enlève toute trace d’immoralité et d’idolâtrie. [Note :

L’expression “ les cadavres de leurs rois ” employée en Ézékiel 43:7, 9 se rapporte à des idoles. Les chefs et les habitants rebelles de Jérusalem avaient souillé le temple de Dieu avec des idoles, dont ils avaient fait, en réalité, leurs

rois.] Dans le cadre de l’accomplissement moderne de ces prophéties, un événement spirituel capital s’est produit en 1918 en rapport avec le culte de Jéhovah. Jéhovah et Jésus ont apparemment inspecté tous ceux qui affirmaient représenter le culte pur. À la suite de cette inspection, la chrétienté a

été rejetée en raison de sa corruption. La même inspection a valu aux disciples oints de Christ une brève période d’affinage, après laquelle ils ont été rapidement rétablis spirituellement en 1919. — 1 Pierre 4:17.

15 Ce rétablissement est dépeint en termes imagés dans les versets suivants d’Isaïe : “ Avant même qu’elle ait commencé à être en travail, elle a accouché. Avant que les douleurs aient pu lui venir, elle a donné le jour à un enfant mâle. Qui a jamais entendu parler d’une chose pareille ? Qui a jamais vu choses pareilles ? Un pays sera-t-il mis au monde dans les souffrances en un seul jour ? Ou une nation naîtra-t-elle en une seule fois ? Car Sion a été en travail et a aussi accouché de ses fils. ” (Isaïe 66:7, 8). Pour les Juifs exilés à Babylone, ces paroles ont un premier accomplissement passionnant. Sion (Jérusalem) est de nouveau comparée à une femme en train d’accoucher, mais quel accouchement inhabituel ! Il est si rapide, si soudain, qu’il survient avant que les douleurs puissent lui venir ! L’image correspond à la réalité. La renaissance du peuple de Dieu en tant que nation à part entière en 537 avant notre ère est si rapide et si soudaine qu’elle semble miraculeuse. En effet, entre le moment où Cyrus libère les Juifs de la captivité et le moment où un reste fidèle rentre dans son pays, il ne s’écoule que quelques mois ! Quel contraste avec les événements qui ont précédé la naissance de la nation d’Israël ! En 537, il n’est nul besoin de réclamer la liberté à un monarque intransigeant, nul besoin de s’enfuir devant une armée hostile, nul besoin de passer 40 ans dans un désert.

16 Dans l’accomplissement moderne, Sion représente la “ femme ” céleste de

Jéhovah, son organisation céleste composée de créatures spirituelles. En 1919, cette “ femme ” s’est réjouie de voir sur la terre ses fils oints naître en tant que peuple organisé, en tant que “ nation ”. Cette renaissance a été rapide et soudaine. [Note : La naissance

prophétisée ici n’est pas la même que celle décrite en Révélation 12:1, 2, 5. Dans ce chapitre de la Révélation, le “ fils, un mâle, ” figure le Royaume messianique, qui est entré en fonction en 1914. En revanche, la “ femme ” des

deux prophéties est la même.] En quelques mois seulement, les oints dans leur ensemble sont passés d’une inactivité proche de la mort à une vie intense dans leur “ pays ”, le domaine d’activité spirituelle que Dieu leur a donné (Révélation 11:8-12). À l’automne 1919, ils ont même annoncé la parution d’un journal qui compléterait La Tour de Garde. Appelée L’Âge d’Or (aujourd’hui Réveillez-vous !), cette nouvelle publication attestait que les serviteurs de Dieu avaient repris de la vigueur et s’étaient réorganisés pour le service.

17 Aucune force dans l’univers ne pouvait empêcher cette renaissance spirituelle. Le verset suivant l’explique de façon frappante : “ ‘ Quant à moi, est-ce que je provoquerai la rupture et je ne provoquerai pas l’accouchement ? ’ dit Jéhovah. ‘ Ou est-ce que moi je provoque l’accouchement et je ferme réellement la matrice ? ’ a dit ton Dieu. ” (Isaïe 66:9). De même qu’on ne peut interrompre un accouchement une fois qu’il a commencé, de même on ne pouvait arrêter la renaissance de l’Israël spirituel une fois entamée. Certes, il a subi de l’opposition, et il en subira probablement plus encore dans l’avenir. Cependant, seul Jéhovah est en mesure d’arrêter ce qu’il commence, et il ne le fait jamais ! Mais comment traite-t-il ses serviteurs qui ont repris de la vigueur ?

Jéhovah prend tendrement soin de ses serviteurs

18 Les quatre versets suivants brossent un tableau touchant de la tendresse avec laquelle Jéhovah prend soin de ses serviteurs. Isaïe dit d’abord : “ Réjouissez-vous avec Jérusalem et soyez joyeux avec elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle exultez grandement, vous tous qui restez en deuil à son sujet ; parce que vous téterez et que vous serez vraiment rassasiés par le sein de la pleine consolation de sa part ; parce que vous sucerez et que vous vous délecterez au mamelon de sa gloire. ” (Isaïe 66:10, 11). Jéhovah emploie ici l’image d’une femme qui allaite son enfant. Quand il a faim, un bébé n’arrête pas de pleurer. Mais que sa mère l’approche de son sein pour le nourrir, et son chagrin se transforme en contentement. De la même manière, le reste des Juifs fidèles à Babylone passera rapidement du deuil au bonheur et à la satisfaction lorsque sonnera l’heure de la libération et du rétablissement. Il sera joyeux. Rebâtie et repeuplée, Jérusalem retrouvera sa gloire. Puis la gloire de la ville se réfléchira sur ses habitants fidèles. De nouveau, ils seront nourris spirituellement par le moyen d’une prêtrise active. — Ézékiel 44:15, 23.

19 L’Israël spirituel aussi a été nourri abondamment après son rétablissement en 1919. Depuis, la nourriture spirituelle est dispensée sans discontinuer par l’intermédiaire de “ l’esclave fidèle et avisé ”. (Matthieu 24:45-47.) Le reste oint est incontestablement consolé et joyeux. Mais les bénédictions ne s’arrêtent pas là.

20 La prophétie poursuit : “ Voici ce qu’a dit Jéhovah : ‘ Voici que j’étends

sur elle la paix comme un fleuve et la gloire des nations comme un torrent qui inonde, et à coup sûr vous téterez. Vous serez portés sur le flanc, et vous serez cajolés sur les genoux. ’ ” (Isaïe 66:12). Ici, l’image de l’allaitement est associée à l’image d’un flot de bénédictions : “ un fleuve ” et “ un torrent qui inonde ”. Jéhovah bénira Jérusalem en lui accordant non seulement une paix abondante, mais encore “ la gloire des nations ”, qui se déversera sur le peuple de Dieu et le bénira. Cela indique que des gens des nations afflueront vers le peuple de Jéhovah (Haggaï 2:7). Dans l’accomplissement antique, des gens de différentes nations s’attachèrent effectivement à Israël et devinrent des prosélytes juifs. Mais un accomplissement bien plus grand se produit à notre époque : “ une grande foule [...] de toutes nations et tribus et peuples et langues ”, un véritable torrent d’humains qui inonde, s’attache au reste de Juifs spirituels. — Révélation 7:9 ; Zekaria 8:23.

21 Isaïe 66:12 contient également des expressions qui traduisent l’amour maternel : il est question de cajoler un enfant sur les genoux et de le porter sur le flanc. On trouve une pensée similaire au verset suivant avec un changement intéressant en perspective. “ Comme un homme que sa mère continue de consoler, ainsi moi je continuerai de vous consoler ; et pour Jérusalem, vous serez consolés. ” (Isaïe 66:13). L’enfant est à présent “ un homme ”, un adulte. Mais sa mère a toujours le désir de le consoler dans les moments de détresse.

22 Par ces paroles attendrissantes, Jéhovah illustre la force et la tendresse de son amour envers ses serviteurs. Même l’amour maternel le plus intense

n’est qu’un pâle reflet de l’amour profond que Jéhovah éprouve à l’égard des humains qui lui sont fidèles (Isaïe 49:15). Il est indispensable que tous les chrétiens cultivent cette qualité de leur Père céleste. L’apôtre Paul s’y employa, ce qui constitue un excellent exemple pour les anciens de la congrégation chrétienne (1 Thessaloniciens 2:7). Jésus déclara que l’amour fraternel serait la principale marque distinctive de ses disciples. — Jean 13:34, 35.

23 Jéhovah exprime son amour par des actes. C’est pourquoi il ajoute : “ Vous verrez, et votre cœur ne manquera pas d’exulter, et vos os germeront comme l’herbe tendre. Oui, la main de Jéhovah se fera connaître de ses serviteurs, mais il invectivera bel et bien contre ses ennemis. ” (Isaïe 66:14). De l’avis d’un grammairien de l’hébreu, l’expression “ vous verrez ” signifie que, où que les exilés revenus dans leur pays restauré regarderont, “ la joie rencontrera leur œil ”. Ils exulteront ; ils ne trouveront pas

les mots pour exprimer leur bonheur d’avoir été rétablis dans leur cher pays. Ils se sentiront régénérés, comme si leurs os reprenaient de la force, pleins de vigueur, comme l’herbe au printemps. Tout le monde saura que cette situation est due, non à des efforts humains, mais à “ la main de Jéhovah ”.

24 Voyez-vous la main de Jéhovah à l’œuvre parmi ses serviteurs aujourd’hui ? Aucun humain n’était capable de rétablir le culte pur. Aucun humain n’était en mesure de faire affluer des millions de personnes désirables d’entre toutes les nations vers le reste fidèle dans son pays spirituel. Seul Jéhovah Dieu le pouvait. Ces manifestations de l’amour divin nous procurent une joie profonde. Ne minimisons jamais cet amour. Continuons de ‘ trembler à sa parole ’. Soyons déterminés à suivre les principes de la Bible dans notre vie et à trouver du plaisir à servir Jéhovah.

*** ip-2 chap. 28 p. 403-415 ***

Une lumière pour les nations

Isaïe 66:15-24

JÉHOVAH est la Source de la lumière, “ Celui qui donne le soleil pour lumière pendant le jour, les ordonnances de la lune et des étoiles pour lumière pendant la nuit ”. (Jérémie 31:35.) Rien que pour cette raison, nous devrions le reconnaître comme la Source de la vie, car la lumière signifie la vie. Si la terre ne baignait pas en permanence dans la chaleur et la lumière du soleil, la vie telle que nous la connaissons serait

impossible. Notre planète serait inhabitable.

2 Nous sommes par conséquent concernés au premier chef par la prédiction de Jéhovah selon laquelle notre époque serait une époque de ténèbres, et non de lumière. Isaïe écrivit sous inspiration : “ Vois : les ténèbres couvriront la terre, et une obscurité épaisse les communautés nationales. ” (Isaïe 60:2). Bien sûr, ces paroles ont trait à des ténèbres spirituelles, et non littérales, mais ne sous-estimons pas leur importance. Au bout du compte, ceux qui n’ont pas la lumière spirituelle ne peuvent vivre, tout comme ceux qui sont privés de la lumière du soleil.

3 Nous vivons une époque ténébreuse durant laquelle nous ne pouvons nous passer de la lumière spirituelle que Jéhovah met à notre disposition. Il est indispensable que nous comptions sur la Parole de Dieu pour éclairer notre route, en lisant la Bible si possible chaque jour (Psaume 119:105). Les réunions chrétiennes nous offrent des occasions de nous encourager mutuellement à demeurer sur “ le sentier des justes ”. (Proverbes 4:18 ; Hébreux 10:23-25.) Si nous puisons de la force dans une étude assidue de la Bible et dans la fréquentation salutaire d’autres chrétiens, nous ne serons pas engloutis par les ténèbres des “ derniers jours ”, qui atteindront leur paroxysme le grand “ jour de la colère de Jéhovah ”. (2 Timothée 3:1 ; Tsephania 2:3.) Ce jour approche à grands pas ! Il viendra aussi sûrement qu’un jour analogue arriva sur les habitants de Jérusalem dans l’Antiquité.

Jéhovah ‘ prend en main la contestation ’

4 Dans les derniers versets de la prophétie passionnante d’Isaïe, Jéhovah décrit vigoureusement les événements qui mènent au jour de sa colère. On lit : “ Jéhovah lui-même vient comme un feu, et ses chars sont comme un ouragan, pour rendre sa colère avec fureur et sa réprimande avec des flammes de feu. Car, comme le feu, Jéhovah lui-même prendra vraiment en main la contestation, oui avec son épée, contre toute chair ; et à coup sûr les tués de Jéhovah deviendront nombreux. ” — Isaïe 66:15, 16.

5 Ces paroles devraient aider les contemporains d’Isaïe à comprendre que l’heure est grave. Les Babyloniens, les exécuteurs choisis par Jéhovah, sont

sur le point de monter contre Jérusalem ; leurs chars soulèvent des nuages de poussière, comme un ouragan. Qu’il sera redoutable de les voir ! Jéhovah se servira des envahisseurs pour exécuter ses jugements ardents contre toute “ chair ” juive infidèle. Ce sera comme s’il combattait lui-même contre son peuple. Sa “ fureur ” ne s’en retournera pas. De nombreux Juifs tomberont : ils seront “ les tués de Jéhovah ”. En 607 avant notre ère, cette prophétie s’accomplit [Note : À propos de la situation après la chute de Jérusalem devant les Babyloniens, Jérémie 52:15 mentionne “ une partie des petites gens du peuple, et le reste du peuple, ceux qui restaient dans la ville ”. On lit le commentaire suivant sur cette précision dans Étude perspicace des Écritures, volume 1, page 403 : “ L’expression ‘ ceux qui restaient dans la ville ’ semble indiquer que beaucoup avaient perdu la vie à cause de la famine, de la maladie, du feu

ou avaient été tués dans les combats. ”].

6 Jéhovah est-il fondé à ‘ prendre en main la contestation ’ contre ses serviteurs ? Assurément ! À maintes reprises dans l’examen du livre d’Isaïe, nous avons vu que les Juifs, censés être voués à Dieu, avaient plongé dans le faux culte, et que leurs actions ne lui échappaient pas. Nous retrouvons ce constat dans les paroles suivantes de la prophétie : “ ‘ Ceux qui se sanctifient et se purifient pour les jardins derrière quelqu’un se trouvant au centre, qui mangent la chair du porc et la chose répugnante, même le rat sauteur, ceux-là arriveront à leur fin tous ensemble ’, c’est là ce que déclare Jéhovah. ” (Isaïe 66:17). Les Juifs ‘ se sanctifient-ils et se purifient-ils ’ pour se préparer à pratiquer le culte pur ? Manifestement pas. Ils se plient plutôt à des rites de purification païens dans des jardins réservés à cet usage. Puis ils se jettent sur de la chair de porc et d’autres créatures considérées

comme impures sous la Loi mosaïque. — Lévitique 11:7, 21-23.

7 N’est-ce pas dégoûtant de la part d’une nation qui est en relation d’alliance avec le seul vrai Dieu ? Mais réfléchissez : une situation tout aussi dégoûtante existe aujourd’hui dans les religions de la chrétienté. Elles aussi prétendent servir Dieu, et nombre de leurs chefs ont une façade de piété. Pourtant, elles se souillent avec des enseignements et des traditions de païens, ce qui montre qu’elles sont dans les ténèbres spirituelles. Combien ces ténèbres sont profondes ! — Matthieu 6:23 ; Jean 3:19, 20.

‘ Elles devront voir ma gloire ’

8 Jéhovah remarque-t-il les actions répréhensibles et les faux enseignements de la chrétienté ? Lisez la suite de ses paroles, rapportées par Isaïe, et tirez vous-même la conclusion : “ Quant à leurs œuvres et à leurs pensées, je viens pour rassembler toutes les nations et langues ; et elles devront venir et voir ma gloire. ” (Isaïe 66:18). Jéhovah connaît et est prêt à juger non seulement les œuvres, mais aussi les pensées de ceux qui se targuent d’être ses serviteurs. Juda affirme croire en Jéhovah, mais ses œuvres idolâtriques et ses pratiques païennes le démentent. C’est en vain que ses citoyens se “ purifient ” en suivant des rites païens. La nation sera retranchée, et ce, à la vue de ses voisins adorateurs d’idoles. Ces voisins ‘ verront la gloire de Jéhovah ’ dans le sens où ils seront témoins des événements et seront forcés de reconnaître que la parole de Jéhovah s’est réalisée. Comment tout cela s’applique-t-il à la chrétienté ? Le jour où elle arrivera à sa fin, nombre de ses anciens amis et associés en affaires

seront forcés de se tenir à l’écart et d’observer, impuissants, la réalisation de la parole de Jéhovah. — Jérémie 25:31-33 ; Révélation 17:15-18 ; 18:9-19.

9 La destruction de Jérusalem en 607 avant notre ère signifie-t-elle que Jéhovah n’aura plus de témoins sur la terre ? Pas du tout. Des exemples d’intégrité, tels que Daniel et ses trois compagnons, continueront de servir Jéhovah même lorsqu’ils seront exilés à Babylone (Daniel 1:6, 7). La chaîne de témoins de Jéhovah fidèles demeurera intacte, si bien qu’au bout de 70 ans des hommes et des femmes fidèles quitteront Babylone et retourneront rétablir le culte pur en Juda. C’est ce à quoi Jéhovah fait allusion ensuite : “ Je mettrai un signe parmi eux et vraiment j’enverrai certains des rescapés vers les nations : à Tarsis, Poul et Loud, ceux qui bandent l’arc, Toubal et Yavân, les îles lointaines, qui n’ont pas entendu de rumeur à mon sujet et qui n’ont pas vu ma gloire ; et, à coup sûr, ils révéleront ma gloire parmi les nations. ” — Isaïe 66:19.

10 La foule d’hommes et de femmes fidèles qui regagneront Jérusalem en 537 avant notre ère constituera un signe stupéfiant, la preuve que Jéhovah aura délivré son peuple. Qui aurait imaginé qu’un jour les Juifs captifs seraient libres de pratiquer le culte pur au temple de Jéhovah ? Pareillement, au Ier siècle, les humains tenus “ pour signes et pour miracles ” étaient les chrétiens oints, vers lesquels affluaient les humbles qui voulaient servir Jéhovah (Isaïe 8:18 ; Hébreux 2:13). De nos jours, par leur prospérité dans leur pays rétabli, les chrétiens oints constituent un signe stupéfiant sur la terre (Isaïe 66:8). Ils sont la preuve vivante du pouvoir de l’esprit de Jéhovah et attirent les

humbles dont le cœur les pousse à servir Dieu.

11 Mais comment, après la restauration en 537, des hommes des nations qui n’ont pas entendu de rumeur au sujet de Jéhovah feront-ils pour le connaître ? En fait, tous les Juifs fidèles ne rentreront pas à Jérusalem à la fin de la captivité babylonienne. Certains, comme Daniel, resteront à Babylone. D’autres se disperseront aux quatre coins du monde. Au Ve siècle avant notre ère, des Juifs vivaient d’un bout à l’autre de l’Empire perse (Esther 1:1 ; 3:8). Il ne fait aucun doute que certains d’entre eux parlèrent de Jéhovah à leurs voisins païens, car nombre de gens de ces nations devinrent des prosélytes du judaïsme. Ce fut apparemment le cas de l’eunuque éthiopien à qui le disciple chrétien Philippe prêcha au Ier siècle (Actes 8:26-40). Tout cela constitua un premier accomplissement des paroles suivantes du prophète Zekaria : “ Ce sera en ces jours-là que dix hommes de toutes les langues des nations saisiront, oui ils saisiront vraiment le pan du vêtement d’un homme, d’un Juif, en disant : ‘ Nous voulons aller avec vous, car nous avons entendu dire que Dieu est avec vous. ’ ” (Zekaria 8:23). Incontestablement, Jéhovah envoya la lumière aux nations. — Psaume 43:3.

Ils amènent un “ don à Jéhovah ”

12 Après la reconstruction de Jérusalem, les Juifs disséminés loin de leur pays considéreront la ville avec sa prêtrise rétablie comme le centre du culte pur. Nombre d’entre eux parcourront de longues distances pour y assister aux fêtes annuelles. Isaïe écrit sous inspiration : “ Ils amèneront tous vos frères, de toutes les nations, en don à Jéhovah, sur des chevaux,

dans des chars et dans des chariots couverts, sur des mulets et sur des chamelles rapides, à ma montagne sainte, Jérusalem, a dit Jéhovah, comme lorsque les fils d’Israël apportent le don dans un récipient pur à la maison de Jéhovah. Et d’entre eux aussi j’en prendrai certains pour les prêtres, pour les Lévites. ” — Isaïe 66:20, 21.

13 Certains de ces “ frères, de toutes les nations, ” étaient présents le jour de la Pentecôte, où l’esprit saint fut répandu sur les disciples de Jésus. Le récit raconte : “ Il y avait, habitant à Jérusalem, des Juifs, des hommes qui craignaient Dieu, de toute nation d’entre celles qui sont sous le ciel. ” (Actes 2:5). Ils étaient venus adorer Dieu à Jérusalem suivant la coutume juive, mais après avoir entendu la bonne nouvelle concernant Jésus Christ, beaucoup exercèrent la foi en lui et furent baptisés.

14 Cette prophétie a-t-elle un accomplissement à notre époque ? Absolument ! Après la Première Guerre mondiale, les serviteurs oints de Jéhovah ont discerné dans les Écritures que le Royaume de Dieu avait été établi au ciel en 1914. En examinant attentivement la Bible, ils ont appris que d’autres héritiers du Royaume, des “ frères ”, devaient être rassemblés. Des ministres intrépides sont partis “ jusque dans la région la plus lointaine de la terre ”, par tous les moyens de transport possibles, à la recherche de membres du reste oint, dont la plupart sont sortis des Églises de la chrétienté. Une fois qu’ils les avaient localisés, ils les amenaient en don à Jéhovah. — Actes 1:8.

Encadré, page 409 : Des dons oints pour Jéhovah, de toutes les nations En 1920, Juan Mũniz a quitté les États-Unis pour l’Espagne, puis s’est rendu en Argentine, où il a organisé des congrégations de chrétiens oints. À partir de 1923, la lumière de la vérité a brillé sur les habitants sincères d’Afrique occidentale : un missionnaire du nom de William Brown (souvent appelé “ Brown la Bible ”) a prêché le message du Royaume en Sierra Leone, au Ghana, au Liberia, en Gambie et au Nigeria. La même année, George Young, un Canadien, est parti au Brésil, puis a sillonné l’Argentine, le Costa Rica, le Panama, le Venezuela et même l’Union soviétique. Vers la même époque, Edwin Skinner est allé en bateau d’Angleterre en Inde, où il s’est dépensé pendant des années dans la moisson.

15 Les oints qui ont été rassemblés

les premières années ne s’attendaient pas à ce que Jéhovah les accepte dans l’état où ils étaient avant de connaître la vérité biblique. Ils ont pris des mesures pour se purifier de leurs souillures spirituelles et morales afin de se présenter en “ don dans un récipient pur ” ou, pour reprendre les termes de l’apôtre Paul, pour se présenter “ au Christ comme une vierge pure ”. (2 Corinthiens 11:2.) Après avoir rejeté les fausses doctrines, les oints ont dû apprendre à demeurer entièrement neutres dans les affaires politiques du monde. En 1931, une fois ses serviteurs suffisamment purifiés, Jéhovah leur a accordé avec compassion le privilège de porter son nom en qualité de Témoins de Jéhovah (Isaïe 43:10-12). Mais en quel sens Jéhovah a-t-il ‘ pris certains pour les prêtres ’ ? Collectivement, les oints sont devenus membres d’“ une prêtrise royale ”, d’“ une nation sainte ”, qui offrait des sacrifices de louange à Dieu. — 1 Pierre 2:9 ; Isaïe 54:1 ; Hébreux 13:15.

Le rassemblement se poursuit

16 Le nombre complet de membres de cette “ prêtrise royale ” est de 144 000. Avec le temps, leur rassemblement s’est terminé (Révélation 7:1-8 ; 14:1). Était-ce la fin

de l’œuvre de rassemblement ? Non, car la prophétie d’Isaïe ajoute : “ ‘ Tout comme les nouveaux cieux et la nouvelle terre que je fais se tiennent devant moi ’, c’est là ce que déclare Jéhovah, ‘ ainsi se tiendront là votre descendance et votre nom. ’ ” (Isaïe 66:22). Dans le premier accomplissement de ces paroles, les Juifs qui reviennent de la captivité babylonienne se mettront à élever des enfants. De cette façon, le reste juif restauré, “ la nouvelle terre ”, dirigé par une nouvelle administration juive, “ les nouveaux cieux ”, sera fermement établi. Cependant, la prophétie a eu un accomplissement des plus remarquable à notre époque.

17 La “ descendance ” que la nation de frères spirituels produit est la “ grande foule ”, qui a l’espérance de vivre éternellement sur la terre. Ceux qui la composent viennent “ de toutes nations et tribus et peuples et langues ” et se tiennent debout “ devant le trône et devant l’Agneau ”. Ils “ ont lavé leurs longues robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau ”. (Révélation 7:9-14 ; 22:17.) Aujourd’hui, la “ grande foule ” quitte les ténèbres spirituelles pour se tourner vers la lumière que Jéhovah dispense. Ses membres exercent la foi en Jésus Christ et, à l’exemple de leurs frères et sœurs oints,

s’efforcent de rester spirituellement et moralement purs. Sur le plan collectif, ils continuent de servir Dieu sous la direction de Christ et “ se tiendront là ” pour toujours. — Psaume 37:11, 29.

18 Ces hommes et ces femmes travailleurs qui ont une espérance terrestre savent que, s’il est indispensable de rester moralement et spirituellement pur, cela ne suffit pas pour plaire à Jéhovah. L’œuvre de rassemblement est en plein essor, et ils veulent y prendre part. Le livre de la Révélation prophétise à leur sujet : “ Ils sont devant le trône de Dieu ; et ils lui offrent un service sacré jour et nuit dans son temple. ” (Révélation 7:15). Ces paroles rappellent l’avant-dernier verset de la prophétie d’Isaïe : “ ‘ À coup sûr, il arrivera que de nouvelle lune en nouvelle lune et de sabbat en sabbat, toute chair viendra se prosterner devant moi ’, a dit Jéhovah. ” (Isaïe 66:23). Ce verset se réalise aujourd’hui. “ De nouvelle lune en nouvelle lune et de sabbat en sabbat ”, c’est-à-dire régulièrement, chaque semaine de chaque mois, les chrétiens oints et leurs compagnons, les membres de la grande foule, se réunissent pour adorer Jéhovah. Ils le font notamment en assistant à des réunions chrétiennes et en participant au ministère public. Êtes-vous du nombre des personnes qui, régulièrement, ‘ viennent se prosterner devant Jéhovah ’ ? Les serviteurs de Dieu en retirent une grande joie, et ceux qui font partie de la grande foule attendent impatiemment le temps où “ toute chair ”, tous les humains en vie, servira Jéhovah “ de nouvelle lune en nouvelle lune et de sabbat en sabbat ” pour l’éternité.

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La fin définitive des ennemis de Dieu

19 Il nous reste un verset à étudier dans la prophétie d’Isaïe. Le livre s’achève sur ces mots : “ Ils sortiront et regarderont les cadavres des hommes qui commettaient des transgressions contre moi ; car les vers sur eux ne mourront pas et leur feu ne s’éteindra pas ; vraiment, ils deviendront une chose repoussante pour toute chair. ” (Isaïe 66:24). Jésus Christ pensait certainement à cette prophétie quand il encouragea ses disciples à simplifier leur vie et à mettre les intérêts du Royaume à la première place. Il déclara : “ Si ton œil te fait trébucher, jette-le ; mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que d’être jeté avec deux yeux dans la géhenne, où leur larve ne meurt pas et le feu ne s’éteint pas. ” — Marc 9:47, 48 ; Matthieu 5:29, 30 ; 6:33.

20 Qu’est-ce que l’endroit appelé la géhenne ? Il y a des siècles, l’exégète juif David Kimhi écrivit : “ C’est un lieu dans les environs de Jérusalem, et c’est un lieu détestable, et l’on y jette des choses impures et des cadavres. Il y avait également là un feu continuel pour brûler les choses impures et les ossements des cadavres. Voilà pourquoi le jugement des méchants est appelé symboliquement Gehinnom. ” Si, comme l’indique cet exégète juif, la géhenne était l’endroit où l’on jetait les ordures et les cadavres des gens jugés indignes d’une sépulture, le feu était un bon moyen de les faire disparaître. Ce que le feu ne détruisait pas, les larves s’en chargeaient. Quelle image appropriée de la fin définitive de tous les ennemis de Dieu ! [Note : Étant donné que des

cadavres, et non des vivants, sont brûlés dans la géhenne, il ne s’agit pas d’un symbole de tourments éternels.]

21 En parlant de cadavres, de feu et de vers, la prophétie passionnante d’Isaïe ne se termine-t-elle pas sur une note morbide ? Les ennemis jurés de Dieu le pensent certainement. Pour les amis de Dieu, en revanche, la description faite par Isaïe de la destruction éternelle des méchants est très encourageante. Les serviteurs de Dieu ont besoin de l’assurance que leurs ennemis ne l’emporteront jamais plus. Ces ennemis, qui leur ont causé tant d’affliction et qui ont couvert de tant d’opprobre le nom divin, seront détruits pour toujours. Ensuite, “ la détresse ne se lèvera pas une deuxième fois ”. — Nahoum 1:9.

22 À la fin de l’étude du livre d’Isaïe, nous sommes probablement convaincus que nous n’avons pas affaire à de l’histoire ancienne. Ce livre contient bel et bien un message pour nous. Quand on y pense, l’époque ténébreuse que vécut Isaïe ressemble sous plus d’un rapport à la nôtre. L’agitation politique, l’hypocrisie religieuse, la corruption de magistrats ainsi que l’oppression des

fidèles et des pauvres étaient courantes au temps d’Isaïe ; elles le sont tout autant aujourd’hui. De même que les Juifs fidèles du VIe siècle avant notre ère durent apprécier vivement la prophétie d’Isaïe, de même son étude nous console de nos jours.

23 Nous vivons des temps critiques où les ténèbres couvrent la terre, et une obscurité épaisse les communautés nationales. C’est pourquoi nous sommes tous profondément reconnaissants à Jéhovah d’avoir donné de la lumière à tous les humains par l’intermédiaire d’Isaïe. Cette lumière spirituelle n’est pas rien : elle est synonyme de vie éternelle pour quiconque l’accepte de tout cœur, quelle que soit son origine nationale ou ethnique (Actes 10:34, 35). Continuons donc de marcher dans la lumière de la Parole de Dieu en la lisant chaque jour, en la méditant et en attachant du prix au message qu’elle renferme. Nous en serons bénis éternellement et concourrons à la louange du saint nom de Jéhovah !

© 2001 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania

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