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LA LETTRE ÉGLISE CATHOLIQUE LOIRE SUD 1 € MARS 2016 - n°36 de l’Église de Saint-Éenne Christ cathédrale St Charles ©Défrade Écologie et miséricorde Lien entre pauvreté et miséricorde Le drame de la pauvreté est à la fois au cœur de l’Année de la miséricorde et au cœur de l’encyclique. Car « les pauvres sont les destinataires privi- légiés de la miséricorde divine » (cf. l’annonce de l’Année de la miséri- corde). La miséricorde s’adresse à ceux qui se reconnaissent pauvres. Cela fait écho à l’encyclique, où le cri des pauvres et le cri de la Terre sont indissociables. Cela nous apporte un nouveau regard sur la miséricorde, qui dépasse les rapports interper- sonnels, et le rapport à Dieu, en incluant aussi le rapport à la Créa- tion et l’aspect collectif de la vie. Lien entre les œuvres de misé- ricorde corporelles (Matthieu 25) et spirituelles 1 L’encyclique n’est-elle pas en elle-même une œuvre de miséri- corde ? Car l’essentiel du texte est de conseiller ceux qui sont dans le doute, d’enseigner les ignorants, d’avertir les pécheurs : il y a par exemple tout un chapitre sur la « conversion écologique », et notam- ment le paragraphe 218, où le pape montre que changer son cœur n’est pas un débat intellectuel, mais un véritable retournement de notre personne. C’est le cœur qui doit être touché, pas simplement dans les as- pects techniques, mais il doit y avoir une visée, quelque chose qui, partant du cœur, va être le moteur du chan- gement à opérer à un niveau per- sonnel, entrainant des changements plus large au niveau de la société. La miséricorde, la Parole de Dieu portée sur chacun pour dire son espoir sur l’homme pécheur Dans le livre Le nom de Dieu est miséricorde qui vient de paraître, le pape dit que le monde a tant besoin de miséricorde, car notre humanité est blessée. Elle ne sait pas comment se soigner ou croit même que c’est impossible. Or nul n’est trop loin pour Dieu, il n’y a pas de péché qui ne puisse être ni confessé ni remis. La miséricorde est le signe qu’il ne faut jamais désespérer de l’homme pécheur. Cela rejoint très fortement le paragraphe 205 de l’encyclique, « rien n’est jamais perdu » ; il ne faut jamais désespérer de la possibilité pour l’homme de se convertir. La mi- séricorde est l’af firmation d’une di- gnité qui ne peut jamais être enlevée parce qu’elle est la Parole de Dieu por- tée sur chacun pour dire son espoir sur l’homme pécheur. Dieu va sortir l’homme de sa misère. La miséri- corde est faite pour remettre debout. Lien entre le cœur humain blessé par le péché et la dégra- dation de notre environnement Dans cette encyclique, le pape parle de la terre comme d’un pauvre (cf. paragraphe 2), et il nous invite à re- connaître le drame de la pauvreté de la Terre, et le lien entre le cri de la Terre et le cri des pauvres. La conver- sion écologique se situe dans le droit fil des œuvres de miséricorde. Par- mi les pauvres, il y a la Terre, et il ne faut pas séparer les choses. Tout est lié. Suite à la COP21, on assiste à un certain désenchantement, l’im- pression que rien ne bouge. Le film Demain traduit des initiatives qui se prennent et qui sont le fait d’indivi- dus et de petits groupes. Les change- ments viendront par le bas (cf. ency- clique), et il faut déjà se réjouir de ce qui nait partout et y prendre sa part. 1 Conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, par- donner les offenses, supporter patiem- ment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts. Le père Jean-Luc Souveton croise « écologie » et « miséricorde », à partir de Laudato Si, l’encyclique du pape François sur l’écologie, et le texte (la bulle d’indiction) qui annonce l’Année de la miséricorde. Pourquoi s’intéresser pendant le Carême au texte du pape François sur la miséricorde et à son encyclique « Laudato Si » sur l’écologie ? Soirée tout public mardi 15 mars 2016 de 18h à 21h30 (pré- voir son repas) à la crypte Sainte Marie de Boën, animée par le père Jean-Luc Souveton. Organisée par la paroisse Saint Vincent en Lignon.

Lettre du diocèse de Saint-Étienne n°36 mars 2016

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Page 1: Lettre du diocèse de Saint-Étienne n°36 mars 2016

LA LETTRE

ÉGLISE CATHOLIQUE LOIRE SUD 1 €

MARS 2016 - n°36

de l’Église de Saint-Étienne

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Écologie et miséricorde

Lien entre pauvreté et miséricorde

Le drame de la pauvreté est à la fois au cœur de l’Année de la miséricorde et au cœur de l’encyclique. Car « les pauvres sont les destinataires privi-légiés de la miséricorde divine » (cf. l’annonce de l’Année de la miséri-corde). La miséricorde s’adresse à ceux qui se reconnaissent pauvres. Cela fait écho à l’encyclique, où le cri des pauvres et le cri de la Terre sont indissociables. Cela nous apporte un nouveau regard sur la miséricorde, qui dépasse les rapports interper-sonnels, et le rapport à Dieu, en incluant aussi le rapport à la Créa-tion et l’aspect collectif de la vie.

Lien entre les œuvres de misé-ricorde corporelles

(Matthieu 25) et spirituelles1

L’encyclique n’est-elle pas en elle-même une œuvre de miséri-corde ? Car l’essentiel du texte est de conseiller ceux qui sont dans le doute, d’enseigner les ignorants, d’avertir les pécheurs : il y a par exemple tout un chapitre sur la « conversion écologique », et notam-ment le paragraphe 218, où le pape montre que changer son cœur n’est pas un débat intellectuel, mais un véritable retournement de notre personne. C’est le cœur qui doit être touché, pas simplement dans les as-pects techniques, mais il doit y avoir

une visée, quelque chose qui, partant du cœur, va être le moteur du chan-gement à opérer à un niveau per-sonnel, entrainant des changements plus large au niveau de la société.

La miséricorde, la Parole de Dieu portée sur chacun pour dire son espoir sur l’homme

pécheur Dans le livre Le nom de Dieu est miséricorde qui vient de paraître, le pape dit que le monde a tant besoin de miséricorde, car notre humanité est blessée. Elle ne sait pas comment se soigner ou croit même que c’est impossible. Or nul n’est trop loin pour Dieu, il n’y a pas de péché qui ne puisse être ni confessé ni remis. La miséricorde est le signe qu’il ne faut jamais désespérer de l’homme pécheur. Cela rejoint très fortement le paragraphe 205 de l’encyclique, « rien n’est jamais perdu » ; il ne faut jamais désespérer de la possibilité pour l’homme de se convertir. La mi-séricorde est l’affirmation d’une di-gnité qui ne peut jamais être enlevée parce qu’elle est la Parole de Dieu por-tée sur chacun pour dire son espoir sur l’homme pécheur. Dieu va sortir l’homme de sa misère. La miséri-corde est faite pour remettre debout.

Lien entre le cœur humain blessé par le péché et la dégra-dation de notre environnement Dans cette encyclique, le pape parle

de la terre comme d’un pauvre (cf. paragraphe 2), et il nous invite à re-connaître le drame de la pauvreté de la Terre, et le lien entre le cri de la Terre et le cri des pauvres. La conver-sion écologique se situe dans le droit fil des œuvres de miséricorde. Par-mi les pauvres, il y a la Terre, et il ne faut pas séparer les choses. Tout est lié. Suite à la COP21, on assiste à un certain désenchantement, l’im-pression que rien ne bouge. Le film Demain traduit des initiatives qui se prennent et qui sont le fait d’indivi-dus et de petits groupes. Les change-ments viendront par le bas (cf. ency-clique), et il faut déjà se réjouir de ce qui nait partout et y prendre sa part. 1 Conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, par-donner les offenses, supporter patiem-ment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts.

Le père Jean-Luc Souveton croise « écologie » et « miséricorde », à partir de Laudato Si, l’encyclique du pape François sur l’écologie, et le texte (la bulle d’indiction) qui annonce l’Année de la miséricorde.

Pourquoi s’intéresser pendant le Carême au texte du pape François

sur la miséricorde et à son encyclique « Laudato Si »

sur l’écologie ? Soirée tout public mardi 15 mars 2016 de 18h à 21h30 (pré-voir son repas) à la crypte Sainte Marie de Boën, animée par le père Jean-Luc Souveton. Organisée par la paroisse Saint Vincent en Lignon.

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« Être témoin du Christ, quand on visite des malades, c’est leur dire qu’ils ont du prix à nos yeux, quels que soient leur état, leur histoire, leurs croyances, dans le respect de chacun », remarque Ghislaine Devil-lard, responsable diocésaine de la pastorale de la santé ; « c’est se faire le regard du Christ qu’il portait sur tout homme et toute femme ; se faire ses mains quand il bénissait et gué-rissait, c’est apporter une parole de réconfort, apaiser, écouter, être pré-sent... se taire si nécessaire. Une pré-sence silencieuse peut être tout aussi importante qu’une parole.

Pour nous qui avons un ministère auprès des malades, cette année jubilaire doit être l’occasion de redécouvrir la miséricorde de Dieu et de se demander : comment en vit-on ? C’est se demander comment Dieu se fait miséricorde et comment, à notre tour, nous pouvons en être témoins auprès de ceux que nous visitons. Cela peut être en osant proposer des sacrements, comme le sacrement des malades ou le sacrement du pardon. Le temps de la maladie ou la fin de vie est, on le sait bien, un temps de bilan où on relit sa vie. Le pardon est un sacrement magnifique qui relève des personnes et les libère. Osons le proposer !

« J’étais malade et vous m’avez visité »Par Frédérique Défrade

« Assister les malades » est une des œuvres de miséricorde corporelle énumérée par Saint Matthieu dans le célébre épisode du jugement dernier (Mt 25, 31-46). Dans les établissements de soins, hôpitaux, foyers, résidences, maisons de retraite, des centaines de bénévoles participent à cette mission de l’Église, visitant les malades et les personnes âgées, et portant sur eux le regard miséricordieux du Christ.

En cette année de la miséricorde, nous avons également proposé aux bénévoles en paroisses de faire passer symboliquement une Porte Sainte aux malades et aux personnes âgées. Cela s’est fait le 14 février à l’occasion de la journée des malades, mais cela peut également être pro-posé dans l’année au cours d’une célébration. On peut imaginer une porte décorée sous forme d’arche, avec des banderolles etc. C’est une démarche importante pour associer les malades à ce que vit la commu-nauté. Et pourquoi pas, pour ceux qui

« À tous ceux qui sont au service des malades et des personnes qui souffrent, je souhaite d’être ani-més par l’esprit de Marie, Mère de la Miséricorde. Que la douceur de son regard nous accompagne en cette Année Sainte, afin que tous puissent redécouvrir la joie de la tendresse de Dieu et la gar-der imprimée dans nos cœurs et dans nos gestes. Confions à l’intercession de la Vierge les angoisses et les tribulations, ainsi que les joies et les consolations et adressons-lui notre prière afin qu’elle tourne vers nous ses yeux miséricordieux, surtout dans les moments de douleur, et qu’elle nous rende dignes de contempler aujourd’hui et à jamais le Visage de la Miséricorde, son Fils Jésus.J’accompagne cette prière pour vous tous de ma Bénédiction Apostolique ».

Vatican, le 15 septembre 2015

Matthieu 25, 36

le peuvent, les inviter au pélerinage à Valfleury ou Noirétable, qui sera organisé en paroisse ! En conclusion, j’aimerais citer le pape François dans son message à l’occasion de la journée mondiale du malade 2016 » :

Onction, vitrail, église Aigrefeuille sur Maine

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Le dialogue inter-religieux, c’est possible !C’est le pari qu’ont tenté les jeunes de la JOC1 et de l’ACO2 vendredi 12 février à Solaure. Chrétiens engagés dans des mouvements d’Ac-

tion Catholique, ils souhaitaient découvrir et comprendre l’Islam. Ils ont donc contacté Abdallah Haloui, Imam de la petite mosquée de Rive-de-Gier et théologien musulman, qui a répondu favorablement à leur de-mande. Enseignant au sein de l’Insti-tut des Sciences Humaines Nawawi, une association indépendante créée pour permettre un apprentissage

structuré de l’Islam qui réponde aux besoins de la communauté locale, il est venu accompagné d’étudiants fréquentant cet institut. Une soixan-taine de personnes se sont donc retrouvées ce soir-là dans les locaux de la Maison de l’Avenir, à Solaure, pour une soirée riche en échanges.Face à un auditoire curieux et atten-tif, Abdallah Haloui a présenté une vision ouverte de l’Islam, en repar-tant des fondements de cette reli-gion pour en expliquer les finalités spirituelles et sociales. Il a terminé son exposé en rappelant que la li-berté religieuse était inscrite dans les textes fondateurs de l’Islam, qui

invitent à respecter les autres reli-gions du livre. Il a ensuite répondu avec beaucoup de pédagogie aux questions nombreuses et variées sou-levées par les personnes présentes.La soirée s’est achevée par un repas partagé qui a permis de poursuivre les échanges dans un cadre moins formel. Chrétiens et musulmans ont ainsi pu dialoguer dans le respect mutuel de leurs croyances. Une initia-tive réussie qui leur donne envie de poursuivre ce dialogue fructueux

Martine Bouteille - ACO1 JOC : Jeunesse Ouvrière Chrétienne2ACO : Action Catholique Ouvrière

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Actu

alité

Appel décisif : une étape sur le chemin du baptême, de la confirmation et de l’eucharistieL’appel décisif a été célébré le 14 février 2016 à la cathédrale Saint-Charles par le père François Reynard. Témoignage de Virginie, catéchu-mène.

« Je m’appelle Virginie, j’ai 36 ans, maman de trois enfants. J’ai commencé mon cheminement il y a deux ans afin de recevoir le sacrement de l’eucharistie et de la confirmation.Bébé, j’ai reçu le sacrement du baptême, ensuite je suis allée en catéchèse, mais l’année de la communion, pour des raisons de famille, je n’ai pas fait cette célé-bration.Le temps a passé, à l’adolescence je me suis écartée de Dieu et de la foi par déception et tristesse de la vie (décès de plusieurs amis). En colère, je me suis dit : Mais où est-Il ? Pourquoi laisse-t-Il faire ça ? De-venue adulte, et après avoir trouvé l’amour et avoir construit un nid à deux, une petite fille tant attendue (deux ans de longues déceptions encore), Jade, est venue au monde. Cette petite fille est née en catas-trophe, grande prématurée. Un long combat de vie commençait ! Et là, seule dans ma chambre d’hô-pital, sans mon enfant qui, elle, était seule également en néonata-lité, j’ai prié de nouveau. OUI ! J’ai prié Dieu, Jésus et le sentiment de

Qu’est-ce que l’appel décisif ? Lors de cette célébration, l’évêque1 rassemble ceux qui se préparent à devenir chrétiens : les catéchumènes, qui recevront la nuit de Pâques ou le jour de la Pentecôte, les sacrements du baptême, de l’eucharistie et de la confirmation. Chacun d’eux est appelé par son nom. L’évêque interroge les accompagnateurs, les parrains et les marraines. Il leur demande de témoigner de la foi des catéchumènes. L’évêque invite ensuite ceux-ci à inscrire leur nom sur un registre diocésain destiné à cet effet. Il leur impose les mains pour que l’Esprit Saint les fortifie dans leur marche de nouveaux disciples. Le Carême est pour eux le temps de l’ultime préparation. 1 En l’abscence d’évêque, c’est le père François Reynard, administrateur diocé-sain, qui a présidé cette célébration.

CÔTÉ JEUNES

Week-end ados75 jeunes de 12 à 16 ans reviennent d’un « week-end ados » à Sury, le 11ème depuis son existence, basé sur une pédagogie spécialement adaptée à leur âge. Un évènement qui rencontre un certain succès.

L’objectif est de les réveiller dans leur foi et de les accompagner sur le plan spirituel dans ces périodes de grands changements pour eux ; expérimenter l’amour de Dieu grâce à la louange, les témoi-gnages, les temps de prière, de pardon, des rencontres possibles avec un prêtre. Pour cette 11ème édition, le père François Hemels-daël, des Missions Etrangères de Paris, revenant du Cambodge, leur a montré, au travers de photos de personnes qu’il a rencontrées là-bas, comment nous sommes tous appelés à choisir son chemin, à chasser ses peurs, à vivre et à ex-primer la joie d’être chrétien.Ils étaient 25 adultes pour enca-drer (3 prêtres, des responsables d’aumônerie, des étudiants ayant à cœur d’affiner la pédagogie et de répondre aux questions des jeunes). Ceux-ci viennent sou-vent grâce au bouche à oreille et reviennent pour certains. Ils sont à présent invités à un pèlerinage à Rome aux prochaines vacances de la Toussaint, dans le cadre de l’Année de la miséricorde. En savoir plus sur : www.weadosloire.fr

foi m’a de nouveau envahie.Saine et sauve, cette petite fille a grandi ; baptisée, elle est entrée en catéchèse. Je l’accompagne et sa force de vaincre m’a donné l’envie de m’accomplir. Après de longues réflexions, de craintes, de peur des jugements, je me suis lancée et ce, sans aucun regret. Je vis des moments forts, très forts et émou-vants. Cette aventure est magni-fique et me rend sereine, apaisée, remplie d’allégresse.Je vais recevoir le sacrement de l’eucharistie à Pâques, et celui de la confirmation le jour de la Pen-tecôte. Je vis ces instants entourée de merveilleuses personnes et surtout portée par ma fille. Merci à ma petite Jade qui m’a donné la force de me lancer ».

La joie se lisait sur les visages ce di-manche 14 février à l’occasion de la fête des lumières qui s’est déroulée à l’église de Grammond avec les communautés Foi et Lumière du diocèse (un mouve-ment qui regroupe les personnes ayant un handicap, leur famille et des amis). Après la célébration présidée par le Père Yves Raymond et un après-midi riche en témoignages, danses et chants mimés, un rendez-vous a été pris en juillet pour le pèlerinage d’une journée à Valfleury.

Témoignage de Virginie

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Litu

rgie Les cloches : que nous disent-elles ?

Comme tous les objets liturgiques, elles reçoivent une bé-nédiction avant d’être installées.Avec l’Angélus les cloches scandent le temps, matin, midi et soir en rappelant le mystère de l’Incarnation1. Autrefois, le tocsin avertissait des grands dangers (feux, épidémies, etc.).Les cloches signalent aussi de grands évènements natio-naux comme, récemment, l’anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918…

Fonction sociale

Chaque année, les cloches se « taisent » dans toutes les églises du monde, du chant du Gloria du Jeudi Saint jusqu’au Gloria de la veillée pascale. Elles sonnent à nouveau pour avertir croyants et non croyants que la Résurrection du Christ est célébrée dans la joie par toute l’Église.

De la vie privée à la vie sociale

Les cloches confèrent un rayonnement public aux célé-brations de la vie : baptême, mariage, décès… Le quar-tier ou le village sont associés à la joie ou à la peine que vivent ses membres. Ainsi les différents jeux de cloches sont un repère des évènements vécus par la communau-té. Le langage des cloches se doit d’être codifié, afin que leur rôle de communication reste clairement lisible et cohérent pour tous. (Commission liturgique diocésaine)

Le père Charles Fond est décédé le 23 février 2016 dans sa 86ème année. Ses funérailles ont été célébrées le samedi 27 février à 10h à l’église de La Grand-Croix. Hom-mage au père Charles Fond à travers un extrait d’une interview propo-sée sur le bulletin de la paroisse Saint Timothée de juillet/août 2014.

Père, quand avez-vous ressenti l’appel à devenir prêtre ?C.F. Sixième d’une famille d’agriculteurs, j’étais pas-sionné par le métier de pay-san. Malgré tout, à l’adoles-cence, je me demandais ce que je ferai plus tard. Élevé dans la foi catholique, je

priais souvent Dieu de m’éclairer, jusqu’au jour où un mot a traversé mon coeur et ma tête : prêtre ! Pendant le temps qui a suivi, j’ai résisté et essayé de dire au Seigneur qu’il faisait erreur, mais, en réa-lité, ma décision était prise. Avec une certaine appré-hension, je l’ai annoncé à mes parents ; ma mère m’a dit : On y arrivera ! et mon père : Ce sera dur ! Il pen-sait en particulier, je crois, à la formation que j’allais devoir suivre.Dans votre parcours riche et varié (JOC, revue diocésaine Chrétiens en marche, radio RCF, ACGF) quelles ont été vos joies, vos difficultés ?C.F. La première des joies a été celle de donner une réponse positive à l’appel reçu, même si ne pas de-venir agriculteur a été un renoncement. Paradoxale-ment, j’ai découvert avec joie d’autres sensibilités que celles de la campagne. J’ai éprouvé aussi beau-coup de bonheur à voir grandir des jeunes dans la foi. La joie vient de l’amour

que l’on a les uns pour les autres : l’amitié des ren-contres, le partage de mo-ments difficiles. C’est quand même dans le monde rural que je suis le plus à l’aise. Les difficultés sont venues de mes problèmes de san-té. Mais les souffrances physiques m’ont fait gran-dir : elles m’ont permis de communier avec toutes les situations.A la lecture de votre ou-vrage ‘’On y arrivera … ce sera dur !‘’, dans lequel vous racontez avec sim-plicité et humour votre vie de prêtre, on se rend compte que vous avez tis-sé, tout au long de vos mi-nistères, de nombreuses et solides amitiés, vous avez une grande famille et vous êtes un homme de radio. Pourtant vous dites aimer la solitude, n’y a-t-il pas une contra-diction ?C.F. Il y a un temps pour tout : pour donner et pour recevoir, mais il faut savoir garder de son temps pour une réflexion personnelle. Je dois dire aussi que j’aime l’écriture, en particulier

la poésie : c’est une forme de solitude. Malgré tout, je reste marqué par l’Action Catholique : découvrir le Christ à partir de la vie et le faire vivre ; les relations sont donc, pour moi, essen-tielles. J’aime bien raconter des blagues ou faire des calembours car je trouve justement que cela facilite la relation.Si un jeune venait vous dire ‘’Je veux être prêtre’’, lui diriez-vous : ‘’On y arrivera’’ mais ‘’ce sera dur’’ ?C.F. Cela ferait partie des choses que je lui dirais ou quelque chose comme ça, en soulignant que, dans cette expression, le ‘’on’’ sous-entend tout son en-tourage.Au soir de votre vie de prêtre, que ressentez-vous ?C.F. Beaucoup de joie. Je me sens libre et je suis très bien, malgré des souf-frances physiques.

Retrouvez l’intégralité de l’interview sur le site du diocèse

www.diocese-saintetienne.fr

À Dieu Père Charles Fond

La Lettre de l’Église de Saint-Étienne, revue mensuelle des catholiques du diocèse de Saint-Étienne N°CPPAP : 1013L83671 - dépôt légal : janvier 2013 - Direction de publication : François Reynard - Rédaction et mise en page : service diocésain de communication - [email protected] - Secrétariat promotion abonnement : Christine Ferreira - CS 13061, 1 rue Hector Berlioz - 42030 Saint-Étienne Cedex 2 - 04 77 59 30 24 - [email protected] - Impression : Corep - Site web : www.diocese-saintetienne.fr - Facebook : « Diocèse de Saint-Étienne ».

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1L’Ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie ; et elle conçut du Saint Esprit. - Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. - Et le Verbe s’est fait chair ; et il a habité parmi nous.