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Laure FUNTEN Promotion 2012 David CARDOSO SIMOES Baptiste DERENNE C.R.A.T Compte Rendu Analytique et Technique Master 2 Marketing et Management du Sport Professionnel Université de Rouen Les Mercredis du Sport Professionnel - Invité : Monsieur Bernard Amsalem « Quel avenir pour le Sport français ? » Gouvernance, pratique et perspectives olympiques.

CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

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Compte Rendu Analytique et Technique

Laure FUNTEN Promotion 2012

David CARDOSO SIMOES

Baptiste DERENNE

C.R.A.T

Compte Rendu Analytique et Technique

Master 2 Marketing et Management du Sport Professionnel – Université de Rouen

Les Mercredis du Sport Professionnel - Invité : Monsieur Bernard Amsalem

« Quel avenir pour le Sport français ? »

Gouvernance, pratique et perspectives olympiques.

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Remerciements

Nous tenons à remercier très sincèrement Monsieur Bernard AMSALEM pour sa

venue à l’Université de Rouen dans le cadre de notre conférence, pour le partage de

ses connaissances et de son expérience. Nous le remercions également de nous

avoir consacré son précieux temps en amont dans son bureau de la Fédération

Française d’Athlétisme afin de préparer nos thèmes et nos questions.

Notre reconnaissance va aussi à Monsieur Alain LORET, Directeur du Master

Marketing et Management du Sport Professionnel et Madame Marie-Josephe

LEROUX SOSTENES, Maitre des Conférences, pour leurs précieux conseils dans la

préparation des Mercredis du Sport Professionnel.

Un grand merci également à Farida CHIKHI, Responsable Relations Extérieures de

notre Master pour sa disponibilité, sa patience et sa gentillesse. Nous sommes très

reconnaissants de son aide tout au long de la préparation des conférences.

Enfin, nous tenons à remercier l’ensemble de la promotion 2011/2012 pour l’intérêt

qu’ils ont porté à notre conférence et pour la pertinence de leurs questions. La

diversité de notre promotion a permis un apport d’expériences riches et variées tout

au long de cette année.

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Compte Rendu Analytique et Technique

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Plan

Introduction .............................................................................................................. 4 1. Contextualisation de la conférence. ................................................................... 5

1.1 La formation. ..................................................................................................... 5

1.1.1 Le Master 3MSP. .................................................................................... 5 1.1.2 Les Mercredis du Sport Professionnel. ................................................... 5

1.2 Organisation de la conférence. ......................................................................... 7

1.2.1 Présentation des étudiants organisateurs de la conférence. .................. 7 1.2.2 Présentation de l’invité............................................................................ 8 1.2.3 Préparation de la conférence. ................................................................. 9

1.3 Communication de la conférence. .................................................................... 9

1.3.1 Création de l’affiche et du flyer. .............................................................. 9 1.3.2 Communication et réseaux sociaux. ..................................................... 10 1.3.3 Relations presse. .................................................................................. 11

2. La gouvernance du Sport français. .................................................................. 12

2.1 Définition et législations françaises. ................................................................ 12

2.1.1 Qu’est-ce que la gouvernance du Sport français ? ............................... 12 2.1.2 Le modèle français. .............................................................................. 12 2.1.3 L’Etat et la politique sportive. ................................................................ 14 2.1.4 Le CNOSF. ........................................................................................... 14 2.1.5 Les fédérations sportives. ..................................................................... 15

2.2 Le financement du Sport. ................................................................................ 18

2.2.1 Le financement du Sport par l’Etat. ...................................................... 18 2.2.2 Les autres financeurs du Sport en France. ........................................... 20

2.3 Les dirigeants du Sport en France. ................................................................. 24

2.3.1 Le Ministère et les fédérations. ............................................................. 24 2.3.2 Les bénévoles dans le Sport en France. .............................................. 25 2.3.3 Les cadres techniques. ......................................................................... 26

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3. Le Sport français. ............................................................................................... 28

3.1 Le Sport éducatif. ............................................................................................ 28

3.1.1 Le Sport à l’école. ................................................................................. 28 3.1.2 Le Sport Universitaire & les CREPS. .................................................... 29

3.2 Le Sport santé. ............................................................................................... 32

3.2.1 Le Sport santé, service public. .............................................................. 32 3.2.2 Professionnalisation du Sport et groupement d’employeurs. ................ 33

3.3 Le Sport de haut-niveau. ................................................................................ 35

3.3.1 Le Sport de haut niveau, un rayonnement pour l’Etat. .......................... 35 3.3.2 Le Sport de haut niveau, une vitrine pour les fédérations. .................... 38

3.4 Sport et politique. ............................................................................................ 39

3.4.1 Le cas des élections présidentielles 2012. ........................................... 40 3.4.2 Vers un grenelle du Sport, le changement c’est maintenant ? .............. 41

4. Les perspectives du Sport français. ................................................................. 43

4.1 Vers une nouvelle gouvernance du Sport français. ........................................ 43

4.1.1 Vers un désengagement de l’Etat ? ...................................................... 43 4.1.2 Une meilleure gestion des moyens humains. ....................................... 46 4.1.3 La Conférence Nationale du Sport. ...................................................... 48

4.2 Un nouveau modèle pour le Sport français. .................................................... 51

4.2.1 La mise en place d’un modèle cohérent. .............................................. 51 4.2.2 L'autonomie des fédérations. ................................................................ 52 4.2.3 Le projet Grand Paris. .......................................................................... 54

4.3 Les perspectives olympiques. ......................................................................... 55

4.3.1 Les raisons des échecs des candidatures aux JO. ............................... 55 4.3.2 La recette d’une bonne candidature. .................................................... 56 4.3.3 Les infrastructures olympiques. ............................................................ 57

Conclusion .............................................................................................................. 59 Bibliographie .......................................................................................................... 62 Annexes .................................................................................................................. 63

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Compte Rendu Analytique et Technique

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Introduction

Dans le contexte des présidentielles françaises 2012 et des prochains Jeux

Olympiques qui se dérouleront à Londres à partir du 27 juillet, la gouvernance du

Sport français est un sujet d’actualité.

Dans le cadre des Mercredis du Sport Professionnel, nous avons reçu et pu poser

nos questions à Monsieur Bernard Amsalem, Chef de mission de la délégation

française aux Jeux Olympiques de Londres 2012 et Président de la Fédération

Française d’Athlétisme, sur sa vision et ses préconisations au sujet de la

gouvernance du Sport en France.

Ce Compte Rendu Analytique et Technique a pour objectif d’analyser avec un peu

de recul notre conférence organisée le 15 février 2012 à la Maison de l’Université.

Tout au long de ce rapport, nous allons essayer de conceptualiser l’intervention de

Monsieur Bernard Amsalem.

Ainsi, nous répondrons à cette problématique, dégagée à la suite de notre

conférence : Quel avenir pour le Sport français en termes de gouvernance, de

pratiques et de perspectives olympiques ?

Nous commencerons par situer le contexte dans lequel notre conférence a été

organisée. Puis, nous analyserons la gouvernance du Sport français et ferons

ensuite un point sur la pratique du Sport. Enfin, nous clôturerons ce dossier par une

réflexion sur les perspectives du Sport dans notre pays.

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Compte Rendu Analytique et Technique

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1. Contextualisation de la conférence.

1.1 La formation.

1.1.1 Le Master 3MSP.

Le Master Marketing et Management du Sport professionnel (Master 3MSP) est

proposé depuis 1998 par l’Université de Rouen. Ce diplôme forme des cadres du

secteur du marketing et management du Sport professionnel. Il s’adresse aussi bien

aux étudiants en formation initiale qu’aux professionnels du secteur en reprise

d’études. La mixité du recrutement et la diversité des origines académiques des

étudiants constituent un des points clés du master permettant l’enrichissement des

échanges et le développement d’un réseau important.

La formation est organisée en alternance, avec une semaine de cours par mois sur

la période d’octobre à mai et une activité professionnelle sous la forme d’un stage de

3 mois minimum, d’un contrat de professionnalisation ou encore d’un emploi dans le

cadre d’un congé individuel de formation. L’accent mis sur la professionnalisation

permet un très bon taux d’insertion sur le marché du travail.

Comme il est écrit dans les documents de présentation du Master, l’objectif du

diplôme en Marketing et Management du Sport Professionnel est « la formation de

cadres capables de manager, de promouvoir et de développer les organisations

commerciales, institutionnelles, fédérales et associatives qui se positionnent sur les

différents secteurs de l’économie du Sport ». Une formation en marketing et

management prenant en compte la spécificité du Sport professionnel est délivrée

aux étudiants.

Pour se démarquer des autres formations, le Master 3MSP demande à ses étudiants

d’organiser, une fois par mois, une conférence en conviant un conférencier de

marque du domaine du Sport professionnel. Ces conférences sont appelées « les

Mercredis du Sport Professionnel ».

1.1.2 Les Mercredis du Sport Professionnel.

Les « Mercredis du Sport Professionnel » (MSP) consistent en l’organisation de

conférences professionnelles par les étudiants du Master 2 Marketing et

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Compte Rendu Analytique et Technique

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Management du Sport Professionnel et constituent un projet pilier de la formation. Il

s’agit d’accueillir une personnalité du secteur du Sport professionnel et d’établir un

contact privilégié avec celle-ci à cette occasion. Au-delà de cette extraordinaire

opportunité, les étudiants sont également en charge de l’organisation de cette

conférence depuis l’invitation jusqu’à la rédaction d’un compte-rendu analytique et

technique, en passant par la problématique de logistique, ainsi que la préparation et

l’animation du débat devant un public averti.

Il s’agit d’un exercice très formateur pour les étudiants responsables de cette

organisation. En effet, il nécessite de multiples compétences. Les étudiants doivent,

dans un premier temps, être capables d’exploiter leur carnet d’adresses afin de

solliciter et de convaincre une personnalité du monde du Sport de participer aux

MSP. Lorsque la présence du conférencier est confirmée, les étudiants prennent un

rendez-vous selon les disponibilités de l’invité et définissent d’un accord commun le

sujet de la conférence ainsi que les différents thèmes à traiter. Le MSP est un

véritable projet d’équipe et professionnel puisqu’un travail de préparation du débat,

de communication ou encore de logistique doit se faire en amont du jour J. Le MSP

est également un outil formateur pour les étudiants du public, puisque ceux-ci ont la

chance d’assister un mercredi par mois à une conférence de grande qualité sur un

sujet d’actualité dans le secteur du Sport professionnel. La conférence peut être

également l’occasion pour les étudiants de développer leur réseau professionnel.

Partie intégrante de la formation, les MSP sont également une réelle opportunité de

développement du Master. L’organisation de telles conférences chaque semaine

permet aux responsables pédagogiques du Master 3MSP, ainsi qu’à l’ensemble des

acteurs du Master, d’accroître la notoriété du diplôme et d’en démontrer sa qualité et

sa pertinence auprès de professionnels reconnus et prestigieux dans le secteur du

Sport professionnel. En étant invité, le conférencier peut mesurer l’ampleur du travail

fourni par les étudiants et par l’équipe pédagogique et administrative du Master

3MSP de l’Université de Rouen.

La conférence est l’occasion pour l’invité de partager son expérience et de

s’exprimer en tant qu’expert sur un sujet du Sport professionnel. L’invité pourra aussi

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apprécier d’échanger avec les étudiants et les personnes du public pouvant lui

apporter des points de vue différents et enrichir sa réflexion.

1.2 Organisation de la conférence.

1.2.1 Présentation des étudiants organisateurs de la conférence.

Laure Funten : « Je suis étudiante en Master 2 Marketing et Management du Sport

Professionnel en formation continue au département médias d’Amaury Sport

Organisation en tant qu’Assistante Promotion Médias & Relations Presse. Après un

Bachelor en « International Business » à l’IFI (Groupe Rouen Business School), j’ai

souhaité me spécialiser dans le secteur du Sport. J’ai alors effectué mon stage de fin

d’études d’école de commerce au département communication événementielle de la

Fédération Française d’Athlétisme. Durant celui-ci j’ai pu travailler au service de

presse des Championnats d’Europe indoor à Paris-Bercy et des Championnats du

Monde Cadets à Lille. Mon engouement pour le Sport vient de ma pratique de

l’athlétisme. En effet je suis licenciée à la FFA depuis treize ans ».

Baptiste Derenne : « J'ai commencé mon cursus universitaire dans un institut privé

de Sport : l'IFEPSA (Institut de Formation d'éducation physique et sportive

d'Angers). Dès lors, je m'orientais vers le métier de professeur d'éducation physique

et sportive puisque j'ai obtenu ma licence STAPS option éducation et motricité.

Cependant, ayant des proches travaillant dans le domaine de la communication et

marketing, je m'y suis intéressé notamment en liant ces domaines au Sport. J'ai tout

de suite compris qu'il y avait de réelles opportunités dans le secteur du Sport à ce

niveau. Je me suis donc réorienté vers un Master 1 Management du Sport à Poitiers

où j'ai travaillé en collaboration avec Poitiers Basket 86. Voulant débuter ma carrière

dans le milieu du Sport professionnel, je suis entré dans le 3MSP en alternance à la

JSF Nanterre (PRO A basket) en tant que responsable marketing. »

David Cardoso Simoes: « Je suis issu de la formation STAPS de Rouen depuis ma

première année de licence. J’ai effectué, en 2011, une année de césure à la

Fédération Française d’Athlétisme en tant qu’attaché événementiel. Un poste à

temps plein sur 11 mois où j’ai découvert l’événementiel sportif au travers de

nombreux événements nationaux et internationaux. J’y ai acquis de l’expérience et

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j’ai conforté mon projet de travailler dans le secteur de l’événementiel sportif. Sur le

plan sportif, je suis pratiquant d’un art martial depuis de nombreuses années, le Viet

Vo Dao, ou j’ai décroché plusieurs titres de Champion de France en combat et

kata».

1.2.2 Présentation de l’invité.

Bernard Amsalem est depuis toujours, un passionné de Sport. Fondateur du club de

handball de Val-de-Reuil, il a longtemps été impliqué dans ce club en tant que

dirigeant, arbitre et président (de 1976 à 1992). C’est un parcours atypique et

remarquable qu’a réalisé tout au long de sa carrière notre invité, en voici quelques

détails :

- De 1995 à 2004, Bernard Amsalem est élu Président de la Ligue de Haute

Normandie d’Athlétisme.

- De 1996 à 2001, il devient Vice-président de la Fédération Française

d’Athlétisme en tant que chargé des relations avec les collectivités territoriales.

- De 2001 à 2009 il est élu Vice-président du CNOSF.

- En janvier 2011, il est élu président de la Fédération Française d'Athlétisme

après avoir été Vice-Président.

- Depuis 2007, Monsieur Amsalem est membre de la commission « jeunes » de la

Fédération Internationale d'Athlétisme (IAAF) et Président-fondateur de

l'Association des Fédérations Francophones d'Athlétisme.

- Depuis décembre 2008, il est le Président de la SAOS (société anonyme à objet

sportif) meeting Areva de Paris Saint Denis.

- En 2009, il est nommé Chef de mission de la délégation française pour les Jeux

Olympiques de Londres de 2012.

- En 2011, il devient Membre du conseil de la Fédération Internationale

d'Athlétisme (IAAF) et coprésident de l'Union Athlétique Méditerranéenne

(MAU).

C’est une réelle opportunité d’avoir pu recevoir Monsieur Bernard Amsalem. Il nous

a fait partager son expérience et ses idées au cours de ce Mercredi du Sport

Professionnel. Ce fut une véritable satisfaction d’avoir pu débattre avec cet acteur

majeur du Sport français.

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1.2.3 Préparation de la conférence.

Trouver un invité de marque n’a pas été aisé. En effet, nous avons tout d’abord

centré notre recherche sur des sportifs professionnels tels que Tony Parker ou

Sébastien Loeb. Leur emploi du temps très chargé n’a pas pu permettre leur venue.

Dans un second temps nous nous sommes plongés dans notre carnet d’adresse.

Laure et David ayant réalisé un stage à la Fédération Française d’Athlétisme, ils

avaient le contact de Monsieur Bernard Amsalem. De plus, sa mission de chargé de

la délégation française aux Jeux Olympiques est un sujet d’actualité passionnant

pour une conférence. Bernard Amsalem nous a donné très rapidement une réponse

positive.

Notre invité nous a alors accordé une entrevue la semaine suivant son accord au

siège de la Fédération Française d’Athlétisme. Une rencontre fructueuse où nous

avons échangé nos idées durant près de deux heures. Monsieur Amsalem nous a

éclairé sur de nombreux points, ce qui nous a permis de structurer notre plan de

conférence. La répartition des parties a été naturelle puisque chacun d’entre nous à

choisi le thème qui lui semblait le plus approprié. Une fois en accord sur les sujets à

traiter, nous voulions, lors du MSP, que le temps de parole de chacun soit bien

réparti. C’est pourquoi nous avons fait le choix de traiter chacun un sous thème dans

chacune de nos trois parties.

Nous avons eu la chance d’être un groupe travailleur et soudé. En effet, chacun

d’entre nous savait se mettre à disposition des autres et faire partager son

expérience et ses connaissances. Nous communiquions par mail et par téléphone

afin de nous rendre compte de l’état d’avancement du projet. De plus, nous avions la

chance d’effectuer notre stage tous les trois en région parisienne ce qui a facilité nos

rencontres. Nous nous sommes donc réunis une fois par semaine afin de faire un

point d’avancement et de faire part de nos points bloquants.

1.3 Communication de la conférence.

1.3.1 Création de l’affiche et du flyer.

Une fois notre invité confirmé, nous avons commencé la création de l’affiche. Nous

avons réalisé avec le logiciel Photoshop tous nos éléments graphiques. Un de nos

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premiers objectifs fut de mettre au point une affiche pour pouvoir communiquer le

plus rapidement possible.

Nous avons d’abord identifié tous les éléments

susceptibles d’apparaitre dans ce visuel pour

établir un premier croquis. Nous avions l’ambition

de créer une affiche à la hauteur de notre invité

de marque afin qu’elle attire le regard et donne

envie de venir assister à notre MSP.

Sur celle-ci figure, les anneaux olympiques pour

faire référence aux JO. Nous avons également

ajouté un élément propre à Londres : Big Ben. De

plus, des athlètes français ont été insérés dans un

bus roulant sur une piste d’athlétisme pour

identifier une action « destination Londres 2012 »

et une photo de notre invité au premier plan.

La création du flyer1 s’est faite une fois que nous avions défini nos thèmes. Nous

avons essayé de faire un flyer différent de ceux qui avaient été proposés lors des

précédents MSP, d’être plus créatif. Pour cela nous avons conçu un flyer sous forme

de dépliant. En couverture on trouve l’affiche afin d’attirer le regard. La page de

garde est complétée par un CV résumé de notre invité. Ensuite, viennent deux

pages de titres énumérant les thèmes et sous thèmes de la conférence afin que le

public puisse suivre l’avancé de la conférence. Enfin, en quatrième de couverture

nous avons rédigé nos remerciements. Ce flyer a été innovant sur le fond et la

forme. Nous en avons imprimé cent exemplaires que nous avons disposés dans

l’amphithéâtre dans lequel nous avons accueilli le public.

1.3.2 Communication et réseaux sociaux.

Le visuel de notre affiche est la base de notre communication. En effet, il apporte

l’ensemble des informations nécessaires (nom et fonction de l’invité, thème, date,

lieu, contact). Ce visuel se veut aussi attractif (couleurs, anneaux olympiques,

images faisant référence aux Jeux Olympiques). Ainsi ce visuel a été décliné en

1 Annexe 1

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premier lieu en affiche puis a été utilisé pour communiquer sur les réseaux sociaux2.

Ils sont aujourd’hui des outils précieux de communication et parfaitement adaptés à

notre cible : les étudiants. Un événement a donc été créé sur Facebook et sur

Viadeo puis relayé sur le groupe 3MSP.

Nous avons également contacté et convié le CROS, la Ligue de Haute-Normandie

d’Athlétisme et les clubs locaux.

De plus, nous avons imprimé une trentaine d’affiches et dispatché celles-ci dans les

zones d’affichages de la Faculté de STAPS, de l’ensemble du campus universitaire

de Rouen ainsi qu’à la Maison de l’Université, lieu de notre conférence.

Enfin, deux e-mailings ont été envoyés avec une invitation aux étudiants de Master 1

et 2 Marketing et Management du Sport Professionnel3 afin de les informer et de leur

donner envie d’assister à notre conférence. Cette action a bien fonctionné. En effet,

les étudiants ont été nombreux à assister à notre conférence.

1.3.3 Relations presse.

Dans le cadre de la promotion de notre MSP nous avons souhaité communiquer

dans la presse afin de mettre en lumière notre conférence. Nous avons tout d'abord

sélectionné une dizaine de journalistes4 de la presse locale et régionale spécialisés

dans le Sport, l'économie ou l'éducation.

Une fois les contacts des journalistes trouvés via la base de données Hors Antenne,

(base de données de relations presse et de relations publiques) nous avons créé

une invitation5. Celle-ci, a été envoyée à une quinzaine de journalistes afin qu'ils

prennent date et puissent s'organiser. À J-3, nous avons relancé par téléphone les

journalistes invités afin de leur demander si ils comptaient venir, les informer voire

leur proposer des angles éditoriaux. Une très grande majorité n'était pas disponible.

En effet, nous avons souffert d'une très grande concurrence puisque le même jour

avait lieu le meeting de François Hollande au Zénith de Rouen.

2 Annexe 2

3 Annexe 3

4 Annexe 4

5 Annexe 5

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Malgré tout, ce travail de relations presse n'a pas été vain. La chaîne normande,

disponible sur la TNT, est venue tourner quelques images de la conférence et a

interviewé Monsieur Bernard Amsalem, une étudiante et Monsieur Alain Loret. Un

sujet de cinq minutes a été diffusé dans le JT de cette chaine le lendemain.

Les relations presse n'ont pas uniquement eu pour but d'attirer du public. En effet,

les retombées presse permettent de mettre en avant la formation et d'informer sur

l’organisation un mercredi par mois d'une conférence sur le Sport professionnel à la

Maison de l'Université.

2. La gouvernance du Sport français.

2.1 Définition et législations françaises.

2.1.1 Qu’est-ce que la gouvernance du Sport français ?

La gouvernance du Sport se compose de l’ensemble des acteurs impliqués dans la

définition, la réflexion et la prise de décisions stratégiques du Sport dans le but de

construire et piloter un projet. La gouvernance du Sport en France vise à rendre ses

actions plus proches de l’intérêt général afin de nourrir au maximum son action de

service public. Le mot gouvernance était déjà employé dans l’ancien français, c’est

un terme né du moyen âge qui avait pour signification « le gouvernement ». La

similitude est remarquable entre la signification de « gouvernance » en ancien

français et le pilotage du Sport actuel. C’est un terme qui prend tout son sens

aujourd’hui de par l’implication de l‘Etat dans les décisions sportives.

2.1.2 Le modèle français.

Le modèle français actuel est le digne héritier de la politique sportive mise en place

dès les années 60 (depuis la publication par la Commission de la Doctrine mise en

place par Maurice Herzog de « l’essai de doctrine du Sport » en 1964). Il repose sur

une interdépendance entre l’Etat et le mouvement sportif. On retrouve une

interaction permanente de par les fonctions régaliennes assurées par le

gouvernement et la mission de service publique assurée par les fédérations

sportives. L’Etat garde un contrôle sur le Sport tout en délégant ce service aux

fédérations. La mise en place d’un Ministère dédié au Sport en 1966 sous le

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gouvernement de De Gaulle fut une véritable avancée à cette époque mais

aujourd’hui ce système est vieillissant. Les bases de ce modèle qui ont été posées il

y a maintenant 50 ans pour développer la politique sportive de l’époque sont encore

les mêmes aujourd’hui. La stratégie politique du Sport actuel se construit donc sur

des bases complètement dépassées qui nuisent au développement et à l’évolution

du Sport d’aujourd’hui et de demain.

Différentes lois ont été promulguées pour dessiner l’avenir du Sport français. En

1975, la loi Mazeaud (loi du 29 Octobre 1975) donne les bases directrices du Sport.

A cette époque, le mouvement sportif compte 100 000 associations sportives et 7

millions de licenciés. Cette loi intervient dans le but de structurer la politique publique

du Sport à la vue des évolutions que connait le mouvement sportif.

Le Sport est alors en pleine explosion, la pratique du Sport de masse s’accélère et

apparaissent des Sports pour tous et des Sports loisirs. Dans l’article 11 du chapitre

2 de la loi Mazeaud on retrouve deux phrases incontournables, « Les fédérations

exercent les activités en toute indépendance. Elles sont placées sous la seule tutelle

du Ministre chargé des Sports ». À cette époque déjà, l’Etat ressent la nécessité de

garder le contrôle. Une dizaine d’années plus tard, le Sport est toujours en pleine

évolution. Une nouvelle loi apparait alors, la loi Edwige Avice du 16 Juillet 1984.

Cette loi est la continuité de la précédente et reprend les principaux termes de la loi

Mazeaud.

Une contradiction est toutefois à noter. Dans le chapitre 3, Art 16 la loi stipule que :

« les fédérations exercent leur activité en toute indépendance » et deux paragraphes

plus bas « Les fédérations sportives sont placées sous la tutelle du Ministre chargé

des Sports, (…). Toutefois, le Ministre chargé des Sports participe à la définition et à

la mise en œuvre des objectifs de ces groupements. Les Ministres de tutelle veillent,

chacun en ce qui le concerne, au respect par les fédérations des lois et règlements

en vigueur ».

Concrètement, entre ces deux lois rien ne change si ce n’est le fait d’accentuer le

pouvoir de l’Etat sur les décisions sportives au niveau national. C’est un paradoxe

incompréhensible, comment peut-on s’administrer en toute indépendance quand

nous sommes sous tutelle ? Et cela ne changera pas avec la loi Buffet du 6 Juillet

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2000 qui élargit encore une fois le pouvoir de l’Etat en l’inscrivant dans les nouveaux

espaces sociaux de la pratique des activités sportives. Ces lois n’ont pas suivi

l’évolution et le développement du Sport mais ont servi à pérenniser le pouvoir de

l’Etat sur le Sport. Chaque nouvelle loi dépoussière seulement la précédente, sans

aucun changement fondamental qui permettrait au mouvement sportif de progresser.

Le Sport d’aujourd’hui représente 17 millions de licenciés et 265 000 associations.

Monsieur Bernard Amsalem souhaite que le mouvement sportif réagisse et se

prenne en main.

2.1.3 L’Etat et la politique sportive.

A la tête du modèle sportif français, on retrouve l’Etat. C’est à travers son Ministère

des Sports que l’Etat pilote la stratégie politique du Sport au niveau national. Les

missions de ce Ministère tournent autour d’axes prioritaires défini par l’Etat tels que :

- Le développement du Sport de haut niveau.

- Le juridique et la réglementation du Sport.

- Le développement des pratiques sportives et de la vie associative locale.

- La protection des pratiquants et la lutte contre les dérives en matière de Sport.

- La valorisation de la fonction éducative et sociale du Sport, la mise en œuvre

d’une politique sportive rationnelle et équilibrée de l’aménagement du territoire et

du développement durable.

- Le rayonnement international de la France qui comprend la promotion de

l’accueil de grandes compétitions internationales et le soutien au développement

de l’influence française dans les instances sportives internationales.

Ce Ministère a créé un service à compétence nationale en 2007 : la Préparation

Olympique et Paralympique (POP). La POP est chargée d’assurer une mission de

conseil et d’expertise auprès des Fédérations Olympiques et Paralympiques pour la

préparation des JO.

2.1.4 Le CNOSF.

Une autre entité importante entre en jeu dans la prise de décisions en matière de

Sport, le CNOSF (Commission National Olympique du Sport Français). Il constitue

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l’unique représentant du CIO (Comité International Olympique) sur le territoire

français. Le CNOSF a deux missions principales. D’une part il est en charge de la

diffusion des principes fondamentaux et des valeurs de l’Olympisme. D'autre part, il

représente la France au niveau international et contribue à son rayonnement

olympique. Il a vocation à unir en son sein les fédérations sportives françaises. Il est

le représentant de l’ensemble du mouvement sportif français et l’interlocuteur

privilégié des pouvoirs publics. Il participe également aux travaux d’un grand nombre

d'instances de concertation et entreprend au nom des fédérations ou avec elles,

toutes activités de développement du Sport de haut niveau et du Sport pour tous. En

effet, il est en quelque sorte « la fédération des fédérations ».

2.1.5 Les fédérations sportives.

Enfin, les fédérations sportives qui sont délégataires de services publics, se placent

au cœur du mouvement sportif. Elles sont constituées sous forme associative et ont

pour objet le développement de la pratique d’une ou plusieurs disciplines sportives.

Elles reçoivent des directives du CNOSF et de l’Etat, et se doivent de jongler avec

une double stratégie politique entre ces entités notamment lors de périodes

olympiques.

C’est un modèle qui n’évolue pas. Néanmoins au cours de cette olympiade une

avancée en termes de décision a eu lieu. Une Commission Consultative du Sport

Olympique (CCSO) a été créée afin de vérifier que les sélections proposées par les

fédérations respectent bien les critères établis.

La CCSO se compose :

- du vice-président de la délégation Sport et haut niveau du CNOSF, Jean-Luc

ROUGE.

- du chef de mission de la délégation olympique, Bernard AMSALEM.

- du directeur de la délégation Sport et haut niveau du CNOSF, Patrick CLUZAU.

-d’une représentante du Ministère des Sports, France PORET-THUMANN.

- d’un représentant de l’inspection générale, Fabien CANU.

- d’un représentant de l’INSEP, Claude FAUQUET.

- d’une représentante de la CAHN, Isabelle SEVERINO.

- d’un représentant de l’ASDTN, Philippe BANA.

Page 17: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 16

Auparavant, c’était la commission du Sport de haut niveau (CNSHN) qui validait les

sélections olympiques. Le mouvement sportif doit retrouver sa véritable place, c’est

en effet à lui de définir les règles et de les mettre en application, ce n’est ni au

Ministère, ni à l’Etat. Cette commission sera validée prochainement et entrera dans

le Code du Sport comme commission officielle. Elle sera présidée par un

représentant du CNOSF et non par un représentant du Ministère des Sports. Au

niveau olympique, cette commission apporte de nombreux changements, les affaires

sportives seront sous la responsabilité des dirigeants sportifs et non plus sous

l’autorité du Ministère des Sports. Remettre en place une hiérarchie cohérente est

nécessaire, le CNOSF est à la tête du réseau des fédérations, c’est l’instance

représentative de toutes les fédérations olympiques auprès du CIO, c’est donc son

rôle légitime que de prendre les décisions sur les sélections.

Monsieur Amsalem insiste sur le fait « qu’autrefois pour la préparation olympique,

les techniciens qui préparaient spécifiquement les JO étaient logés au CNOSF mais

qu’aujourd’hui ils ne le sont plus ! Ils sont à l’INSEP. Le CNOSF continue de militer

pour que soit réintégré au sein de ses instances ce service qui a été un peu

détourné par le service de l’Etat ». Cela est révélateur du conflit entre l’Etat et le

mouvement sportif et nous pouvons prendre différents exemples de directives prises

par l’Etat pour démontrer l’incohérence du pouvoir que celui-ci exerce dans le Sport

français.

Ainsi, au sein des fédérations sportives, le Directeur Technique National est nommé

par l’Etat via le Ministère des Sports. C’est une contrainte soumise par la tutelle de

l’Etat aux fédérations qui entraine une complexité de fonctionnement dans la

gouvernance du Sport. Il y a des contraintes importantes sur le choix des individus et

des métiers ce qui peut provoquer de la tension entre les dirigeants du Sport. Le

président de la FFA s’est déjà essayé à proposer un DTN mais on le lui a refusé et

celui qui fut nommé ne fut pas à la hauteur. Aujourd’hui c’est un DTN d’une autre

discipline, Ghani Yalouz qui est devenu incontournable. Il y a encore de nombreux

problèmes dans d’autres fédérations. Le Sport a évolué et la vision de l’activité

change grâce à la télévision et aux partenaires privés. C’est pour cela que Monsieur

Bernard Amsalem dit « Il faudrait revoir la loi de 1984, il y a des évolutions fortes et

Page 18: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 17

si on n’est pas réactif dans la gouvernance de notre Sport on va passer à côté du

sujet ».

Les objectifs fixés par le Ministère des Sports sont un autre exemple marquant et

contradictoire, des décisions prises par l’Etat liées à la délégation française pour les

Jeux Olympiques. C’est en effet, le Ministère des Sports qui fixe l’objectif de

médailles mais certainement pas en toute objectivité. Ne serait-il pas plus approprié

de laisser cette décision aux professionnelles et aux techniciens du Sport

compétents? Peu de pays dans le monde fonctionnent ainsi à part la Corée du Nord

et Cuba. Les textes de loi nous rappellent sans cesse que le Sport est sous la tutelle

de l’Etat. Cet attachement si particulier entre les deux entités ne fait certainement

pas avancer le Sport dans les meilleures conditions.

Source : Centre National d’appui et de ressources du Sport, mars 2011.

Le Sport en France est sous la tutelle de l’Etat, un cap reste donc encore à franchir

pour arriver à une gouvernance partagée entre tous les acteurs du Sport.

Intéressons-nous maintenant aux acteurs qui financent le Sport.

Page 19: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 18

2.2 Le financement du Sport.

2.2.1 Le financement du Sport par l’Etat.

L’Etat finance le Sport au travers de multiples interventions. C’est par le biais d’un de

ses organes qu’il finance une grande partie du Sport : le Centre National pour le

Développement du Sport (CNDS). Le CNDS est un instrument de financement des

politiques publiques au service du développement du Sport. Une gouvernance

partagée au sein de cet organe associe l’Etat, le mouvement sportif et les

collectivités territoriales. Son conseil d’administration se compose de vingt membres

et d’un président (sept représentants de l’Etat, six personnes du CNOSF, trois

personnes issues des collectivités territoriales et quatre personnalités qualifiées). La

coopération des différents acteurs du Sport a permis de développer une étroite

concertation entre l’Etat et le mouvement sportif. Le CNDS a trois missions

principales qui sont de :

- Soutenir le développement de la pratique sportive pour tous les publics,

- Contribuer à l’aménagement du territoire,

- Favoriser la promotion du rayonnement international du Sport français.

Les recettes du CNDS proviennent à plus de 80% de la française des jeux. En effet,

il perçoit 1,8% du bénéfice de la Française des Jeux. De plus, la loi Buffet lui permet

de bénéficier de 5% des recettes des retransmissions TV ce qui représente plus de

300 millions d’euros par an. Enfin, il perçoit un prélèvement des paris sportifs à

hauteur de 1,3% de leurs bénéfices.

En moyenne, le CNDS subventionne les collectivités qui construisent des

équipements sportifs à hauteur de 15% (stade, piscine, patinoire…). Pour ce qui est

des zones dites « ZUP » (Zone Urbaine Prioritaire) le pourcentage de la subvention

peut être plus élevé.

Le CNDS a dégagé en 2012 une enveloppe de 50 millions d’euros pour financer

quatre arénas qui sont des infrastructures dont la France manque cruellement. Le

CNDS a finalement plus de moyens que le Ministère des Sports et ce n’est pas avec

Page 20: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 19

la crise que son budget diminuera. En effet, c’est dans ces périodes que la

population joue le plus aux jeux d’argent, ce qui devrait augmenter les recettes du

CNDS. Comme le souligne Monsieur Amsalem, si on augmentait le prélèvement de

la FDJ de 1,8% à 2,2%, on pourrait alors régler le problème du financement du

Sport. Ainsi, on obtiendrait un budget suffisant pour organiser et gérer le Sport au

niveau fédéral. Cette intervention répondrait à la baisse du budget de l’Etat dédié au

Sport. En comparaison avec d’autres pays européens le pourcentage prélevé sur les

jeux est faible. Si on prend l’exemple de l’Angleterre, il s’élève à 8%.

Auparavant, c’était le Ministère des Sports qui finançait les JO. Aujourd’hui compte

tenu de la faiblesse des crédits du Ministère cette ligne a été transférée au CNDS.

Ce sont donc 5% du budget qui sont consacrés au rayonnement de la France à

l’international. Pour 2012, le budget dédié à la délégation française pour les Jeux

Olympiques de Londres est de 7 millions d’euros. La moitié est fournie par les

partenaires privés et l’autre par le CNDS. Plus concrètement, on pourrait définir le

CNDS comme un organisme extra-public ou l’argent va majoritairement vers le

développement des équipements sportifs et vers le financement des compétitions

internationales.

Monsieur Amsalem nous fait remarquer que la liste des sportifs français sélectionnés

est validée par le Ministère des Sports. Ainsi l’Etat a un droit de regard alors qu’il ne

finance pas la délégation française aux JO. Au final, l’Etat ne finance le Sport qu’à

hauteur de 10% ce qui représente seulement 0,15% de son budget. Selon Monsieur

Bernard Amsalem « c’est une hérésie ». L’Etat veut pourtant garder le contrôle alors

qu’il n’est plus l’acteur économique principal dans le développement du Sport actuel.

Aujourd’hui on peut donc dire que l’Etat n’a plus les moyens de sa tutelle.

La situation financière actuelle des fédérations est préoccupante. En effet, en 2009,

37 fédérations enregistraient un résultat net déficitaire. Le financement public des

fédérations sportives est une contrepartie de l’intervention des pouvoirs publics dans

le domaine sportif. Ses deux grandes sources sont le financement direct (95 millions

d’euros en 2011) dans le cadre des conventions d’objectifs, passées entre l’Etat et

les fédérations et la mise à disposition des fonctionnaires, des conseillers techniques

sportifs et des cadres d’Etat (109 millions d’euros).

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Compte Rendu Analytique et Technique

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Source : Étude du financement public et privé du Sport en Europe, Groupe AMNYOS Consultants

En 2009, le taux de soutien moyen des fédérations par l’Etat s’élevait à 29,06% pour

les fédérations olympiques. Cette moyenne traduit mal la part extrêmement variable

du financement ministériel dans les budgets fédéraux : quasiment 100% de la part

de la fédération française de pentathlon moderne, 50% de l’haltérophilie, 42% des

Sports de glace, 30% de l’athlétisme, 16% du judo, 3% du golf…Pour autant, même

quand le financement public est faible relativement au budget fédéral, les présidents

de fédération sont attachés au lien qu’il matérialise avec l’Etat, reconnaissant ainsi

leur mission de service public.

2.2.2 Les autres financeurs du Sport en France.

Bien qu’il soit le principal décideur en matière de politique et de stratégies sportives

nous savons désormais que l’Etat n’est pas le principal financeur du Sport en France

D’autres acteurs entrent en jeu pour le financement mais leur impact décisionnel sur

la gouvernance est réduit.

95 millions

109 millions

Financement public

Financement direct

Mise à disposition des fonctionnaires

Page 22: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 21

Source : Étude du financement public et privé du Sport en Europe, Groupe AMNYOS

Consultants

Source : Étude du financement public et privé du Sport en Europe, Groupe AMNYOS Consultants

Les ménages :

Les ménages sont les principaux financeurs du Sport. Les dépenses des ménages

sont essentiellement concentrées sur l’achat de biens et de services. C'est-à-dire

vers la pratique d’un Sport en compétition, de loisirs ou de santé et vers les Sports

spectacles avec l’achat de billets et de produits divers. Toutes ces dépenses

50%

30%

10% 10%

Les financeurs du Sport en France

Ménages

Collectivités

Entreprises

Etat

50%

26%

12%

12%

Le financement du Sport en Europe

Ménages

Collectivités locales

Entreprises

Etat

Page 23: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 22

représentent en moyenne 50% du financement du Sport en France. Elles s’élèvent à

environ 180€ par habitant sur une année. C’est donc l’acteur le plus important dans

la part du budget dédié au Sport. C’est en revanche le moins sollicité en matière de

prise de décisions.

Les ménages sont un levier majeur pour le mouvement sportif. Il est cependant peu

utilisé hormis à travers l’achat de licences. C’est d’ailleurs sur ce sujet que Bernard

Amsalem propose une mesure. Il nous fait remarquer que le prix moyen des licences

est anormalement bas compte tenu des services apportés par les clubs et les

fédérations. Il est vrai que, quand nous rapportons ce prix aux heures d’activités que

les licenciés réalisent au cours de l’année, le prix devient dérisoire comparé à une

séance de cinéma, à un cours de musique ou à toutes autres activités. Il propose

donc d’établir un prix plus élevé en restant abordable, « il faut balayer devant notre

porte, les fédérations doivent se structurer, se professionnaliser. On a changé d’ère,

certains le font comme le golf, le rugby. En jouant sur le prix des licences,

raisonnablement, on peut se donner les moyens d’avoir un fonctionnement plus

professionnel ». La place des licences et de leur montant dans le budget des

fédérations est une question qui a souvent été soulevée. La décision d’augmenter

les licences de 10% a pris un an à la Fédération Française d’Athlétisme. De plus, la

licence matérialise la « citoyenneté » du sportif dans sa fédération. Ainsi, pour

certains présidents, la volonté de donner d’avantage de responsabilité aux licenciés

dans la gouvernance des fédérations peut s’accompagner de débats sur un meilleur

financement interne par le biais du prix de la licence.

En effet, en France, le prix des licences n’est pas ou peu abordé tout comme la

rémunération des présidents car ce sont des sujets qui restent tabous. Il est clair que

cette proposition n’est pas à généraliser à toutes les fédérations mais surtout pour

les plus évoluées d’entre elles. Les « petites » fédérations ont besoin de licenciés

pour se développer et l’augmentation du prix de la licence serait ainsi un frein. Cette

évolution permettrait néanmoins un réel progrès en ce qui concerne le

développement du Sport et augmenterait l’autonomie financière des fédérations.

Ainsi, pour certaines fédérations, étant donné que l’Etat n’est plus à la hauteur

financièrement, une telle décision deviendrait presque décisive pour l’avenir du

mouvement sportif.

Page 24: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 23

Les collectivités locales et territoriales :

Les collectivités locales et territoriales constituent la deuxième source de

financement qui représente 30% de la totalité du budget sportif français. Les

collectivités locales se composent des départements, des régions et des communes.

Ces dernières sont proches des bénéficiaires et comprennent mieux leurs besoins.

Ces acteurs locaux permettent de financer des équipements sportifs et de

subventionner des associations locales. Les dépenses sont assurées par les

communes à plus de 90%. Plus de 10 milliards d’euros sont ainsi injectés dans le

Sport par ces acteurs. On remarque que la contribution des collectivités est

nettement supérieure à celle de l’Etat, pour autant elles ne peuvent pas prendre des

directives en matière de Sport sans son consentement. Cet acteur majeur de

l’économie sportive, du fait également de sa proximité avec les clubs locaux, est un

atout essentiel pour le développement du mouvement sportif. Les collectivités

peuvent servir de pivot entre l’Etat et le mouvement sportif afin d’accompagner le

développement du Sport. C’est pourquoi la forte implication des collectivités n’est

pas anodine. Ainsi une participation plus importante dans la gouvernance du Sport

serait légitime. Si on prend l’exemple d’autres pays de l’Union Européenne, la

contribution des collectivités peut atteindre jusqu’à 96% du financement du Sport où

les collectivités disposent d’une forte autonomie en matière de Sport. C’est

notamment le cas en Allemagne.

Les entreprises :

Peu de gens le savent mais les entreprises sont un acteur économique du Sport.

Pourtant, elles participent au même niveau que l’Etat puisqu’elles financent le Sport

à hauteur de 10%. Comme tous les acteurs, hormis l’Etat, elles n’ont aucun pouvoir

de décision. Les entreprises injectent de l’argent dans des Sports qui sont

majoritairement médiatiques. Leur but principal est d’obtenir un maximum de

visibilité et de gagner en notoriété grâce au Sport, afin d’obtenir par la suite des

retombées économiques. Cela donne lieu à une concurrence faussée dès le départ

puisque les disciplines sportives ne disposent pas toutes des mêmes facilités pour

accéder aux financements privés.

Page 25: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 24

Ce financement pourrait être remis en question puisqu’il reste instable surtout en

période de crise comme c’est le cas à l’heure actuelle. Le sponsoring ne permet pas

de créer une véritable structuration mais aide au développement du mouvement

sportif. En effet, être financé par une entreprise privée n’est pas sécurisant de par la

courte durée des contrats, souvent une olympiade. En résumé, les entreprises

financent le Sport par le biais du sponsoring et du mécénat. Ce financement touche

essentiellement le Sport de haut niveau exposé médiatiquement. En ce qui concerne

les équipements sportifs, il existe de plus en plus de partenariats « public-privé » afin

de cofinancer les structures. La mutualisation des financements permet ainsi une

plus large exploitation des équipements.

La diversité du financement montre le fort ancrage du Sport à tous les niveaux dans

la société. On remarque aussi que les financeurs les plus importants ne sont pas

ceux qui prennent les décisions. Nous allons maintenant identifier les différents

dirigeants et leurs rôles.

2.3 Les dirigeants du Sport en France.

2.3.1 Le Ministère et les fédérations.

Comme vu précédemment, les décisions en matière de Sport émanent de l’Etat via

son Ministère des Sports. C’est cet organe qui décide des stratégies à mettre en

place pour le développement du Sport français. En effet, il a pour fonction de

préparer et de mettre en œuvre la politique du gouvernement relative aux activités

physiques et sportives.

On peut relever différents problèmes au sein de la direction du Sport. Ainsi on

remarque une très grande contradiction entre la politique fédérale et celle de l’Etat.

Nous allons reprendre la nomination du Directeur Technique National (DTN) des

fédérations par l’Etat aux fédérations pour souligner un autre dysfonctionnement.

Les présidents sont élus en Assemblée Générale en apportant un projet concret

qu’ils vont devoir mettre en place au cours de leur mandat. Afin de les aider à mener

leur politique sur le plan sportif, ils doivent faire appel à un DTN. Dès lors le

problème se pose puisque le DTN est une personne nommée par le Ministère, c’est

donc l’Etat qui le propose et l’impose. Le DTN a sans aucun doute ses propres idées

Page 26: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 25

et projets. Cependant, il lui ait demandé d’appliquer la politique du président. On

peut alors s’imaginer que le DTN ne sera pas totalement en accord avec les projets

du président ou encore qu’il soit en désaccord total avec sa stratégie ce qui est le

cas dans certaines fédérations (boxe, lutte…). On se heurte alors à des tensions et

bien souvent, le lien est rompu entre le DTN et la fédération. Les divergences

d’opinions nuisent au bon développement du mouvement sportif car en réalité ce

sont deux personnes à la tête d’une même structure devant suivre une stratégie

politique commune (tout en ayant souvent des visons différentes) afin d’arriver à un

résultat cohérent.

Ce système est véritablement néfaste au progrès sportif et c’est aussi pour cela que

Monsieur Bernard Amsalem se dit « militer pour que le président choisisse son DTN,

et qu’il ne soit non pas, placé auprès de, mais mis à disposition de. Cela signifie qu’il

soit placé sous la responsabilité du président et donc qu’il réfère au président et non

plus au Ministère ». Nous comprenons que ce modèle de direction n’est pas

« optimisant ». Il serait nécessaire que le président puisse choisir le DTN afin que

ces derniers puissent travailler de façon cohérente et faire avancer les choses

ensemble. Pour se faire, il faut que l’autorité du DTN passe à la fédération et non

plus au Ministère des Sports. Il en va de l’efficacité des fédérations qui sont l’un des

organes majeurs du Sport français. Nous remarquons la volonté de l’Etat de garder

le contrôle des fédérations, ce n’est cependant pas favorable au bon développement

du mouvement sportif.

2.3.2 Les bénévoles dans le Sport en France.

Sans revenir sur le fonctionnement des fédérations, nous savons qu’elles sont

dirigées par des élus. Ces bénévoles disposent de pouvoirs décisionnels à différents

niveaux et de postes afin d’assurer la pérennité et le développement des

fédérations. Ils ne sont pas rémunérés et le temps de travail consacré aux

fédérations est donc limité par d’autres activités. Il est clair que l’on comprend toute

la difficulté pour ces bénévoles de juger et rendre compte de décisions alors même

qu’ils n’ont pas pu prendre connaissance de toute la dimension des sujets à traiter.

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Compte Rendu Analytique et Technique

Page 26

De plus, dans de nombreux cas les élus sont des seniors, des retraités avec des

compétences parfois limitées sur les postes qui leurs sont attribués. En effet, ils ne

sont pas formés à leur fonction au sein des fédérations et bien souvent dépassés

par les innovations actuelles. Ces décideurs du Sport de demain, ont alors parfois

des idéologies d’hier. Le modèle stratégique du développement du Sport actuel est

donc basé sur un modèle dépassé. Ne serait-ce qu’au niveau humain, les têtes

pensantes du Sport sont des Hommes qui réfléchissent sur un modèle des années

60 et ne répondent plus du tout à la demande d’aujourd’hui. De ce fait, il est difficile

de pouvoir évoluer dans des conditions optimales et propices au bon développement

du Sport.

Des propositions permettant de renouveler plus fréquemment les dirigeants du Sport

ont été faites par David Douillet. En effet, l’ex Ministre des Sports a proposé de

limiter le renouvellement des mandats à trois et d’instaurer une limite d’âge à 70 ans.

C’est une avancée certaine pour le mouvement sportif qui se rend peut être compte

de l’inefficacité de certains des dirigeants. Cela permettra de renouveler le vivier des

dirigeants du Sport et de faire évoluer les choses dans la modernité. Pour ce qui est

de la rémunération des présidents, le Ministre des Sports souligne le fait que la

« gestion d'une fédération demande du temps et des compétences faisant du

président un véritable chef d'entreprise, ce qui devrait pouvoir se traduire par une

rémunération dans le cadre d'un mandat limité dans le temps ». C’est encore un

sujet tabou mais ce débat est nécessaire afin d’élire des présidents plus compétents

et présents afin de professionnaliser le Sport.

Le bénévolat est nécessaire dans le Sport, c’est lui qui fait vivre le mouvement

sportif mais il faut se donner les moyens de ses ambitions. C’est pourquoi mettre

des formations en place serait un plus et placer des élus compétents aux postes

stratégiques permettrait une véritable avancée pour le Sport français.

2.3.3 Les cadres techniques.

L’Etat nomme des cadres techniques afin de développer le Sport. Au total, ils sont

1600 à être mis à disposition des fédérations. Ils ont des missions au niveau national

et territorial dans les régions. Tout comme le DTN, ce sont des personnes qui sont

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Compte Rendu Analytique et Technique

Page 27

placées « auprès de ». Cette dénomination a une signification particulière quand

vient le moment de rendre des comptes. Ces cadres, en temps normal doivent

référer au président de leur ligue auprès duquel ils sont placés. Cependant, en cas

de divergence c’est directement auprès du directeur régional de la Jeunesse et

Sport qu’ils réfèrent. Monsieur Bernard Amsalem, nous fait part d’une de ses

expériences, « dans certaines régions on a été obligé de faire les arbitres quand les

cadres techniques ne s’entendaient plus avec les présidents des ligues, la seule

solution est de révoquer le cadre technique. Cela n’est pas très satisfaisant, il faut

sortir de cette organisation qui est pénalisante pour le développement du Sport ».

Le problème avec les cadres techniques est récurant et s’intensifie depuis la mise en

place en 2007 de la Révision Générale des Politiques Publiques qui a eu pour

conséquence principale de fusionner la masse salariale du Sport avec celle de la

santé. C’est pourquoi actuellement ce sont les personnes de la santé qui gèrent les

ressources humaines des personnes au service du Sport. Cela pose de réels

problèmes quand arrive le moment des affectations de postes avec des cadres

techniques nommés mais qui n’ont pas les bonnes compétences. Monsieur

Amsalem nous dit avoir révoqué deux cadres techniques depuis le début de son

mandat car ces derniers n’étaient pas en accord avec les missions données par leur

président. Ce sont des situations complexes qui sont induises par un modèle

économique vieillissant.

De plus, il est compliqué voire impossible de faire venir des encadrants étrangers.

En France, les mentalités sont bloquées, de nombreux dirigeants pensent avoir au

niveau national tous les experts pour répondre aux demandes. Mais comme le dit

Monsieur Bernard Amsalem : « Nous n’avons pas toute la science infuse dans tous

les domaines en France ». Cette pratique n’est néanmoins pas effective dans tous

les Sports puisque dans certaines disciplines, il est plus facile d’amener une

personne de l’étranger pour améliorer les performances.

Les cadres techniques sont essentiels au développement du Sport. Cependant, il

faut aussi penser à une restructuration. Chaque cadre technique devrait avoir des

missions bien définies suivant son cadre de compétences. Les interventions seraient

plus efficaces et les problèmes de compréhension diminueraient. Disposer de

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Compte Rendu Analytique et Technique

Page 28

personnes compétentes comme les cadres techniques est un réel privilège mais

encore faut-il que leurs compétences soient « utilisées» à bon escient. Ce n’est

clairement pas le cas aujourd’hui et c’est une des choses qui devraient changer pour

que le mouvement sportif puisse évoluer dans la bonne direction.

3. Le Sport français.

Le Sport est le premier mouvement social en France avec 17 millions6 de licenciés.

C’est une structuration territoriale extraordinaire avec des clubs dans tous les

quartiers, dans toutes les régions. C’est donc un maillage fantastique qui permet

d’animer le territoire. Cependant, il est confronté à des inadaptations (à la demande

sociale, à la démographie et à l’évolution économique d’un Sport mondialisé), à des

pauvretés (ressources, financière, encadrement administratif salarié, équipements

sportifs adaptés, capacité d’analyse stratégique) et à des complexités (politique,

législative, administrative, institutionnelle et réglementaire). Afin d’étudier le Sport

français il faut distinguer le Sport éducatif, le Sport santé et le Sport de haut-niveau.

3.1 Le Sport éducatif.

3.1.1 Le Sport à l’école.

L’éducation physique et sportive (EPS) est

primordiale dès l’école primaire, c’est en effet dès six

ans que les fondamentaux se font. De plus, la

pratique scolaire est très importante pour les

fédérations et les clubs puisqu’elle va amener et

orienter les enfants vers la pratique encadrée du

Sport. Il ne faut cependant pas oublier que les parents sont souvent les prescripteurs

du choix du club et du Sport pratiqué par leurs enfants.

Selon Monsieur Bernard Amsalem, la France est un pays de supporters mais pas de

sportifs, « on s’embrase quand il y a de grandes manifestations, quand l’Equipe de

France brille, on sort les drapeaux, c’est du supportarisme, mais ce n’est pas de la

6 17,3 millions de licences délivrées en 2009 (32 % de femmes, 50% de jeunes de moins de 18 ans)

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Compte Rendu Analytique et Technique

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culture sportive ». Si on se base sur l’hypothèse selon laquelle la culture sportive

s’acquérait dès l’école primaire, cela serait alors à ce moment-là qu’il faudrait

« mettre le paquet sur le Sport ». Ce serait dès l’âge de 6 ans que les enfants

seraient réceptifs, au collège il serait déjà trop tard. Cependant, en France, nous

sommes confrontés à un problème car à l’école primaire, les enseignants ne sont

pas formés pour cela. Ainsi, n’étant pas exercés à l’éducation physique et sportive,

ils ne font pas ou peu pratiquer le Sport à leurs élèves. Ce qui va à l’encontre même

des missions de l’Etat de : formation des enseignants, de santé publique ou encore

de détection des talents. Ce n’est finalement qu’à partir du collège que les élèves

sont encadrés par des professeurs d’éducation physique et sportive. Cependant, à

partir de 12 ans il est parfois trop tard. En effet, certains collégiens ont déjà une

désaffection cette discipline car ils ne l’ont pas pratiqué régulièrement dès le plus

jeune âge.

De plus, il faut signaler la réduction des effectifs d’enseignants d’éducation physique

et sportive dans le cadre de l’enseignement public. En effet, seulement un

enseignant sur trois partants à la retraite est actuellement remplacé, ce qui a des

conséquences inquiétantes sur la pratique physique et sportive des jeunes en milieu

scolaire. François Hollande, notre nouveau président de la république s’est engagé

pendant sa campagne à augmenter le nombre de professeur d’EPS (grâce aux

60 000 postes qui vont être créés dans l’éducation nationale).

3.1.2 Le Sport Universitaire & les CREPS.

En France, contrairement aux Etats-Unis, il y a une absence de culture universitaire

dans le Sport. L’absence de cette culture universitaire est regrettable à deux points :

le développement du Sport de haut niveau et de la recherche fondamentale.

En effet, en France il est très compliqué de faire des études universitaires lorsque

l’on est sportif de haut niveau. Les clubs universitaires sont très peu nombreux et

ceux qui restent sont en train de disparaître. Ainsi, la plupart des sportifs choisiront

d’ailleurs d’arrêter leur pratique du Sport à leur entrée dans les études supérieures

n’ayant aucun soutien de leur Université. Certains, au contraire arrêtent l’école pour

persister dans leur discipline sportive avec pour objectif d’être sportif professionnel,

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Compte Rendu Analytique et Technique

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ce qui peut se solder par un double échec : sportif et scolaire. Cette mentalité est

complètement opposée aux mœurs américaines où les résultats sportifs peuvent

aider à accéder aux études supérieures. Les étudiants ont alors des horaires

aménagés, un staff technique et médical performant à leur coté et des équipements

de haut niveau. Le 3ème des 30 engagements de François Hollande pour le Sport

porte sur le Sport à l’Université qu’il veut favoriser par un aménagement des horaires

et un renforcement des infrastructures.

La France a fait le choix des CREPS7 pour encadrer le Sport, une idée de Léo

Lagrange de 1939. Ce sont des établissements publics nationaux, à caractère

administratif. Placés sous la tutelle du Ministère des Sports, ils participent à la

formation d'animateurs et d'agents publics, ainsi qu'à l'entraînement et à

l'accompagnement de sportifs de haut niveau. Depuis 2009, il existe vingt-quatre

établissements. Dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques

(RGPP), huit CREPS ont été dissous, une partie des missions de certains d'entre

eux étant transférée à d'autres organismes. Les sites sur lesquels se faisait l'activité

des CREPS ont alors été pris en charge par les collectivités territoriales. Les

missions des CREPS sont la préparation olympique et paralympique. Celles-ci sont

définies par l'article D.211-69 du code du Sport : « Ils participent à la formation et à

la préparation sportive des sportifs de haut niveau, en constituant des centres

nationaux permanents d'entraînement. Ils peuvent être chargés de concilier l'activité

sportive avec la poursuite d'activités scolaires, de formation ou professionnelle et

d'apporter des services à ces sportifs, notamment d'hébergement. Ils participent à la

formation professionnelle, initiale et continue, dans les domaines des activités

physiques et sportives et de l'animation socioculturelle. Cette activité peut être

menée sous forme de structures conjointes de formation, notamment avec les

Directions Régionales de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale ».

Les CREPS contribuent aussi à l'animation sportive régionale, forment des agents

des différentes collectivités publiques et des cadres bénévoles ou permanents des

associations et des fédérations sportives. Les CREPS participent au réseau national

du Sport de haut niveau et peuvent à ce titre être chargés d'entreprendre des

7 Centres de Ressources, d'Expertise et de Performance Sportives

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Compte Rendu Analytique et Technique

Page 31

actions d'études, de recherche et de documentation et de contribuer à la coopération

européenne et internationale.

Par ailleurs, le Sport français pourrait s’appuyer sur les universités pour la recherche

fondamentale. D’autres nations comme l’Allemagne ont une vision beaucoup plus

scientifique de la pratique sportive. Ainsi, on se priverait d’un apport scientifique des

universitaires qui pourrait faire progresser techniquement le Sport français.

Monsieur Bernard Amsalem déplore qu’il n’y ait pas de lien entre les universités

françaises et le Sport. C’est d’ailleurs ce qu’il avait proposé lors des commissions

Lamour mais ceci n’avait pas été retenu. Il regrette que le mouvement sportif n’ait

pas pris d’initiatives (partenariats, recherches). Sa fédération tisse des liens avec

certaines universités sur quelques points (ex : formation). A ce titre, l’Académie de la

Performance de la Fédération Française d’Athlétisme et l’Université de Strasbourg

ont lancé à la rentrée 2011, le premier Diplôme Universitaire « Management d’une

Carrière de Sportif Professionnel ». Cette formation, unique en France, apporte des

solutions concrètes aux sportifs de haut niveau de toutes les disciplines, confrontés

à d’importants enjeux économiques mais aussi à un environnement médiatique et

juridique de plus en plus complexe. Elle leur permettra en outre d’acquérir un savoir-

faire professionnel managérial en vue de leur reconversion sportive.

En termes de recherche, l’Etat et le mouvement sportif ne voient que par l’INSEP8,

grand établissement français localisé à Paris et créé en 1975 sous le nom d'Institut

National du Sport et de l'Education Physique. Il est l'héritier d'institutions plus

anciennes. Il reçoit en 2009 son nom et son statut actuel.

Selon Monsieur Amsalem, « l’INSEP étant doté d’un centre de recherche, on ne va

pas voir ailleurs ». En France, il n’y a pas d’ouverture, « on sait tout ». Il est d’ailleurs

très difficile de faire accepter des entraineurs étrangers, même dans des disciplines

en difficultés (ex : saut en hauteur). Sa solution serait le décloisonnement et

l’encouragement à la rencontre des acteurs du Sport. Il avait d’ailleurs proposé que

le siège du CNOSF soit une Université permanente pour qu’il y ait des échanges et

des accords de protocoles. Malheureusement, ceci n’est pas encore dans les

mœurs des dirigeants du CNOSF.

8 Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance

Page 33: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 32

3.2 Le Sport santé.

3.2.1 Le Sport santé, service public.

Le Sport est un service public, l’Etat doit donc offrir la

possibilité à chaque citoyen de pouvoir pratiquer où

qu’il se trouve en France et de pouvoir bénéficier

d’infrastructures de façon équitable. Cette continuité

territoriale est le principe du service public. La « loi

Avice », du 16 juillet 1984 confère à l’Etat une responsabilité essentielle dans le

développement des activités physiques et sportives qui sont « d’intérêt général ».

Le Sport santé loisirs peut être défini comme une pratique de maintien et de

prévention aux problèmes de santé. La population française se sent de plus en plus

concernée par ces problématiques. Ainsi, en France, quasiment une personne sur

deux pratique une activité physique au moins une fois par semaine. Ces pratiquants

ne sont pour la majorité pas affiliés à une fédération, ce qui est un véritable manque

à gagner pour celle-ci en termes de recettes via les licences et de nombre de

licenciés (indicateurs lors de la négociation des subventions d’Etat). Afin de parer à

cette faille, Monsieur Amsalem souhaite que les pratiquants soient licenciés pour

éviter la pratique non encadrée d'un Sport.

Dans le cadre des conventions d’objectifs pluriannuelles entre l’Etat et les

fédérations, le respect des engagements est contrôlé et les résultats sont évalués

chaque année. La promotion du Sport pour le plus grand nombre et la prévention par

le Sport sont deux prérogatives des fédérations qui doivent être dument respectées.

L’Etat via ces conventions d’objectifs délègue aux fédérations une partie de sa

mission de service public « d’intérêt général ».

Monsieur Bernard Amsalem dénonce l’aberrance du système uniquement basé sur

des indicateurs chiffrés. Ainsi, des aspects plus qualitatifs comme des projets de

Sport santé devraient être pris en compte. En effet, les fédérations n’ont pas pour

unique objectif la performance. Elles ont aussi des missions de cohésion sociale, de

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Compte Rendu Analytique et Technique

Page 33

lien social, de citoyenneté ou encore d’éducation. Ces missions d’utilité sociale sont

exercées au quotidien par les structures, les clubs et les associations sportives.

Il y a actuellement en France une réelle prise de

conscience de l’importance du Sport santé en termes de

prévention. Depuis 5 ans, la Fédération Française

d’Athlétisme forme des coachs « athlé-santé », mène des

missions de Sport santé et a d’ailleurs créé une licence spécifique. La centaine de

clubs qui s’est lancée dans cette problématique a vu ses effectifs doubler et ses

modes de gestion évoluer par une structuration plus forte grâce à l’activité santé

loisirs. Aujourd’hui, des liens se développent entre les clubs et les hôpitaux. En effet,

des médecins envoient des malades ayant des difficultés respiratoires et moteurs

auprès d’un technicien formé. La FFA travaille pour que la licence soit remboursée

par la sécurité sociale. La prescription du Sport par des professionnels de santé est

d’ailleurs un engagement de François Hollande. Il souhaite faire évoluer les

pratiques médicales : « mieux vaut la prescription d’une pratique sportive que celle

d’une longue liste de médicaments ».

Ainsi, le Sport a pris une place dans la dimension santé. Certaines fédérations

comme la FFA l’ont bien compris et mettent en place des projets de Sport santé,

elles répondent alors à leur mission de service public. L’Etat doit cependant, donner

un coup de pouce aux fédérations. Si le nouveau président de la république respecte

ses engagements, le Sport santé devrait prendre une autre dimension en termes de

marché, d’emplois et de pratiquants.

3.2.2 Professionnalisation du Sport et groupement d’employeurs.

La professionnalisation du Sport est un sujet complexe, la France est très en retard

sur ce point. En effet, le mouvement sportif souffre d’une part d’un manque de

dirigeants qualifiés et d’autre part d’un réel manque de structuration des clubs.

Les organisations fonctionnent grâce au travail de leurs bénévoles. Bien qu’ils soient

passionnés, ils manquent souvent de connaissances et de compétences pour gérer

Page 35: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 34

un club. L’activité de bénévole n’étant pas rémunérée, elle attire peu de monde et le

plus souvent des personnes retraitées.

Le manque de structuration des clubs découle du manque de qualification des

dirigeants. La solution serait alors l’incitation à la création de postes dans le secteur

associatif. Valérie Fourneyron souhaite promouvoir le Sport associatif en créant des

postes (création d’un fond de 1200 emplois au sein du CNDS et 150 000 au cours

du prochain quinquennat vers le sport) en facilitant l'engagement bénévole (en

diminuant leurs contraintes administratives et en soutenant la vie associative) et en

favorisant l’accès des femmes aux responsabilités associatives.

La professionnalisation du Sport est freinée par les mentalités de présidents de

clubs. Nombreux sont ceux qui préfèrent prendre un joueur en plus sous contrat au

lieu de construire des fondations administratives solides. C’est pourtant une erreur.

En effet, l’organisation interne est essentielle au bon fonctionnement des clubs.

Le développement du Sport santé loisirs va

nécessiter des encadrants supplémentaires dans

les clubs. Il parait évidant que tous ne pourront

pas se permettre d’embaucher. L’idée proposée

par Monsieur Bernard Amsalem est l’addition des

forces, des clubs via les groupements

d’employeurs. Ainsi, les rapprochements de club sur des zones urbaines

permettraient de mutualiser les moyens afin de mener à bien des projets plus

importants et se professionnaliser. L’idée de Monsieur Bernard Amsalem serait de

passer « d’une logique de clocher à une logique de projet ».

Page 36: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 35

3.3 Le Sport de haut-niveau.

Le développement du Sport de haut-niveau est une mission de l’Etat et des

fédérations. Le Ministère des Sports a des missions de détection des talents,

d’olympisme et de paralympisme. Celles-ci sont déléguées aux fédérations dans le

cadre de conventions d’objectifs.

3.3.1 Le Sport de haut niveau, un rayonnement pour l’Etat.

Le Sport de haut-niveau est un outil de communication que l’Etat utilise pour faire

rayonner la nation française. En effet, ayant le Sport sous sa tutelle, l’Etat français

est « le patron » du Sport et les Jeux Olympiques le rendez-vous sportif international

incontournable où ses athlètes doivent rayonner par leurs performances et par leurs

comportements. C’est dans cette optique, que le Ministre des Sports fixe et

communique un objectif de médailles à chaque olympiade. Ainsi, la délégation

française aurait pour mission de représenter la France à l’échelle internationale, se

devrait d’être forte, de gagner des médailles pour faire rayonner notre pays mais

également pour « alimenter les rêves des citoyens en particulier des plus jeunes »9.

Bilan des médailles françaises aux JO d’été de 1992 à 2008 :

Le problème est que l’Etat ne se donne pas les moyens de ses objectifs. En effet

avec 220 millions d’euros affectés à la performance olympique, l’Etat français ne

peut pas remplir son objectif d’être dans le top 10 Olympique à moyen et long

termes. C’est une des raisons pour lesquelles la France plonge dans le ranking

mondial.

9 Alain Loret, Sport, le très mauvais bilan du candidat Sarkozy, Le Monde, 3 mai 2012

Page 37: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 36

Monsieur Amsalem, en tant que Chef de mission pour les Jeux Olympiques de

Londres 2012, communique un objectif de 8ème ou 9ème nation aux prochains Jeux

Olympiques de Londres. Cependant il nous confie : « il faudrait mettre de l’huile

dans les rouages de notre système à la fois sur le rôle de l’Etat et de l’organisation

technique. Il faut donner de la souplesse au système et surtout mieux

responsabiliser les fédérations et leurs dirigeants pour les rendre plus prégnants sur

le développement des fédérations. Aujourd’hui, les dirigeants français ont fait la

démonstration qu’ils pouvaient prendre leur responsabilité sans la tutelle de l’Etat

dirigé vers l’excellence. 41 médailles, 10ème notion à Pékin c’est bien mais on peut

faire beaucoup mieux si on avait plus de liberté ».

Lors de chaque olympiade, un porte-drapeau doit

être nommé pour mener la délégation française

lors de la cérémonie d’ouverture. Le CNOSF avait

présélectionné deux sportifs : Laura Flessel et

Tony Parker. Leur choix s’est finalement porté sur

Laura Flessel qui représente sûrement mieux les

valeurs de l’olympisme (5ème JO consécutifs) alors que Tony Parker reflète plus le

« Sport business ». Cependant, en termes de rayonnement, le choix du basketteur

aurait été plus judicieux. En effet, il parait évident que les journalistes du monde

entier qui vont commenter le défilé de la cérémonie d’ouverture des JO le 27 juillet

prochain, auraient plus mis en lumière la délégation française au travers de ce

sportif connu et apprécié internationalement. Cette mentalité conservatrice du

CNOSF des valeurs de l’olympisme est certes honorable mais ceci peut avoir des

conséquences sur les candidatures des prochains Jeux Olympiques. Rappelons que

la France pourrait être candidate pour l’édition de 2024…

La France a également un problème de post-production. En effet, sur notre territoire

une performance a une durée de vie de 48h. On ne sait pas faire de « marketing de

la performance ». C’est pourtant la post-production qui permet le prolongement du

rayonnement. Prenons pour exemple l’entraineur de l’équipe nationale de handball,

Monsieur Claude Onesta. Selon lui : « il ne peut pas y avoir un commerce de

l’Equipe de France ». La post-production n’est pas dans les mœurs françaises,

d’ailleurs on traite de la même façon les vainqueurs et les vaincus (handball

Page 38: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 37

Champion du Monde 2011 et rugby vaincu par les Allblacks en finale de la Coupe du

Monde 2011).

En effet, l’Etat français a traité de la même façon les vaincus, l’Equipe de France de

Rugby (1) et les vainqueurs, l’Equipe de France de Handball (3). Par ailleurs, le

rugby français a su mieux post-produire que le hand français. Les vaincus ont tout

d’abord été accueuillis par 500 supporters à l’aéroport de Roissy contre 200 pour les

vainqueurs. Puis, alors que les handballeurs signaient des autographes aux

centaines de supporters chez leur équipementier sur les Champs Elyséés (4), les

rugbymen ont fêté leur seconde place avec 15000 supporters à la Concorde (2) !

(1) (2)

(3) (4)

Page 39: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 38

3.3.2 Le Sport de haut niveau, une vitrine pour les fédérations.

Le Sport de haut-niveau à travers les médailles remportées lors des JO est un des

deux indicateurs avec le nombre de licenciés de la convention d’objectifs qui lie les

fédérations à l’Etat. Ce sont ces indicateurs quantitatifs qui vont déterminer leurs

subventions.

Les fédérations, en plus des missions de service public de développer des politiques

de santé, de cohésion sociale et de lien social, ont une mission de développement

du Sport de haut-niveau. Elles ont les compétences techniques grâce aux : Directeur

Technique National (DTN), Conseillers Techniques Sportifs (CTS) et entraineurs, de

manager et de produire la performance.

Plus qu’une simple mission, c’est une véritable vitrine pour attirer des licenciés. En

athlétisme, Christophe Lemaitre 10 va attirer des enfants dans les clubs par ses

performances et son attitude dans les médias. Les fédérations ont en effet besoin de

ces champions pour attirer l’attention des enfants et des parents, prescripteurs du

choix du Sport pratiqué par leurs enfants et du club.

Christophe Lemaitre

Contrairement au mouvement sportif, Monsieur Bernard Amsalem souhaite couper

le Sport professionnel des fédérations. Il se dit le seul président de fédération à avoir

cette vision antinomique. Il affirme qu’ « on ne peut pas demander à des dirigeants

de Sport amateur de diriger du Sport professionnel ». En effet, l’économie du Sport a

évolué et s’est structurée. Le Sport est désormais une économie doublée d’une

industrie et le fossé est de plus en plus important entre le Sport français et

10

Champion d’Europe en titre du 100m, 200m et 4x100m

Page 40: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 39

l’économie/industrie du Sport mondial. Ainsi, depuis cinq ans le celui ci est sur la

piste de l’argent, ce qui rend le Ministère des Sports mal à l’aise sans pour autant

réagir.

Il serait temps d’admettre que le Sport est un marché structuré par des images

télévisées fondées sur la performance. Les enjeux du Sport amateur et

professionnel ne sont pas les mêmes, c’est pourquoi, il faut adopter des logiques

d’entreprise tout en gardant un lien pour garder le même langage au niveau sportif.

Pour répondre à ce changement, les fédérations de Sports collectifs ont créé leurs

ligues professionnelles (LFP11, LNB12, LNV13, LNH14, LNR15). Cette solution n’est

cependant pas désirable pour les Sports individuels et amateurs. La FFA a créé la

LNA16 mais pour une autre vocation : le statut social des athlètes de haut niveau.

Monsieur Amsalem souhaite cependant que la séparation soit uniquement effective

sur la gestion. Son idée serait que le Sport professionnel puisse permettre au Sport

amateur de se développer et de trouver de l’exemplarité et de l’image.

3.4 Sport et politique.

Le Sport étant placé sous la tutelle de l’Etat, nous nous devions de parler de la

politique actuelle de notre pays. Afin de trouver des pistes de perspectives pour le

Sport français nous nous sommes intéressés à la campagne présidentielle 2012 et à

la possible mise en place d’un grenelle du Sport afin de faire face aux changements.

Après tout le slogan de campagne de François Hollande était « le changement c’est

maintenant » !

11

Ligue de Football Professionnel 12

Ligue Nationale de Basket 13

Ligue Nationale de Volley 14

Ligue Nationale de Handball 15

Ligue Nationale de Rugby 16

Ligue Nationale d’Athlétisme

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Compte Rendu Analytique et Technique

Page 40

3.4.1 Le cas des élections présidentielles 2012.

Nous nous sommes donc plongés dans les propositions des différents candidats

concernant le sport17. Nous avons tout d’abord pu constater et déplorer que malgré

les 17 millions de licenciés en France, le Sport n’est jamais entré dans la campagne.

L’alerte adressée par Denis Masseglia (Président du CNOSF)18 aux candidats sur la

nécessité de défendre une politique sportive n’a pas su convaincre.

Ainsi, les propositions ont été occultées par d’autres paramètres considérés comme

prioritaires. Le président du CNOSF explique cette mise au placard par le fait qu’une

« politique sportive efficace ne peut être bâtie sur des mesures électoralistes à court

termes. Il faut rassembler indépendamment de tout programme politique pour que le

Sport soit au centre d’un projet gouvernemental. Si dans votre pays, il y a des gens

qui font du Sport, c’est autant d’économies pour la santé, l’éducation et de lien social

et d’intégration. Ça n’a pas de prix ».

Si l’on s’intéresse aux propositions des principaux candidats à la présidentielle 2012

(François Hollande, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, François Bayrou et Jean-Luc

Mélanchon) nous pourrions presque penser qu’il n’y a pas une vision politique de

droite ou de gauche du Sport.

Afin de justifier cette hypothèse, prenons quelques propositions. L’augmentation de

la taxe Buffet sur les retransmissions TV est plébiscitée par Jean Luc Mélanchon,

candidat d’extrême gauche, Marine Le Pen, candidate d’extrême droite et François

Hollande, candidat socialiste. Leurs avis convergent également sur la question du

17

Annexe 6 18

Annexe 7

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Compte Rendu Analytique et Technique

Page 41

fair-play financier et de la régulation des salaires des sportifs et aucun ne s’engage

sur une augmentation significative du budget du Sport. Ainsi les idées des différents

partis seraient relativement similaires, tout serait une question de « dosage » et

finalement la vision du Ministre des Sports (haut niveau ou Sport pour tous)

l’emporterait sur les tendances politiques du Président.

Notons que les propositions de notre nouveau président relèvent surtout du Sport

pour tous :

- Intégrer le Ministre des Sports dans un pôle éducatif.

- Voter une loi-cadre de modernisation du Sport pour remplacer celle de 1984.

- Renforcer les moyens du CNDS par une augmentation de la taxe Buffet sur les

droits TV et les jeux d’argent.

- Créer un Institut national du loisir sportif à l’image de l’INSEP pour le Sport de

performance.

- Elargir la diffusion TV des événements du Sport féminin et du handisport.

- Défendre la création d’une agence mondiale contre la fraude sportive.

La conseillère de François Hollande lors de sa campagne dans le domaine du Sport

n’est autre que Valérie Fourneyron, nouvelle Ministre nommée aux Sports et à la

Jeunesse. Cette vision est donc pour une très grande partie la sienne. L’incertitude

reste sur sa volonté à mettre en action ces propositions et sur la durée de son

mandat.

3.4.2 Vers un grenelle du Sport, le changement c’est maintenant ?

Le constat est là, le Sport a évolué et l’Etat doit prendre

ses responsabilités face aux changements. La loi Avice de

1984 est désormais désuète et doit être réformée. C’est

d’ailleurs, le souhait de notre nouveau président. Son

prédécesseur, Monsieur Sarkozy, a sous son quinquennat

vu se succéder cinq Ministres des Sports en cinq ans. Dans ce contexte, il est

impossible d’élaborer de réformes ce sur quoi le candidat UMP s’était engagé tout

comme les 3% du budget de l’Etat dédié au Sport. Au final il est toujours de 0,15%.

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Compte Rendu Analytique et Technique

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Monsieur Bernard Amsalem nous confiait qu’il y avait peu de chances de trouver un

Ministre assez courageux à droite comme à gauche pour prendre la responsabilité

de réformer le Sport français. Ainsi, cette initiative viendrait plus vraisemblablement

des dirigeants du Sport amateur et professionnel qui se mettraient un jour autour

d’une table et approfondiraient la discussion pour voir les intérêts des uns et des

autres et trouver un accord.

La réforme du Sport français ne pourra sûrement pas s’effectuer sans la mise en

place d’une cellule de réflexion, d’un grenelle du Sport auquel participerait l’Etat, le

mouvement sportif amateur et professionnel. Ils devront répondre à la problématique

actuelle suivante « le Sport qui se pratique n’est plus un service public, le Sport qui

se regarde n’est plus une économie florissante ».

D’autre part, si on prend comme hypothèse que les Ministres en fonction ne

développent que leur vision, il est indispensable que le prochain Ministre en place ne

soit pas un ancien sportif de haut niveau. Le Sport étant « d’intérêt général », le

Ministre des Sports doit avant tout axer sa politique sur le Sport pour tous, « service

public » et non sur la pratique du haut niveau. Madame Valérie Fourneyron,

députée-maire de Rouen et récemment nommée Ministre des Sports et de la

Jeunesse n’étant pas une ancienne sportive de haut niveau on peut penser que ses

missions seront axées sur le Sport pour tous.

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Compte Rendu Analytique et Technique

Page 43

4. Les perspectives du Sport français.

4.1 Vers une nouvelle gouvernance du Sport français.

4.1.1 Vers un désengagement de l’Etat ?

Comme vu précédemment, le constat est le suivant : le Sport français est sous la

tutelle de l’Etat. Les complexités politiques, législatives, institutionnelles et

réglementaires ne favorisent pas le développement du Sport français. L’Etat est

omniprésent. Aujourd’hui, il faut faire deux distinctions concernant le Sport. D’une

part, il y a le Sport qui se regarde où la performance, l’argent, le business et la

médiatisation sont les maîtres mots. D’autre part, il y a le Sport qui se pratique où le

mouvement sportif se confronte désormais à une plus grande demande sociale et à

une pratique du Sport non encadrée de plus en plus importante. Dès lors, il semble

émerger la question suivante : Quelle nouvelle gouvernance pour le Sport français ?

L’Etat finance, donc il veut diriger. Ainsi, la doctrine du Sport stipule le rôle de l’Etat

dans le Sport en France. Le Code du Sport, fondement institutionnel est à l’heure

actuelle la base réglementaire fondant les conditions de la performance. Plus de

mille pages codifient la législation, le règlement et l’organisation du Sport. A travers

ce Code du Sport, l’Etat montre sa volonté d’imposer sa vision du Sport. Enfin, la

mise à disposition d’agents de l’Etat dans les fédérations sportives est un exemple

supplémentaire de l’omniprésence de l’Etat dans le secteur sportif.

L’Etat endosse différentes responsabilités dans le Sport dont la production de la

performance fait partie. Aujourd’hui, les performances de la France n’intéressent pas

les investisseurs privés. La gouvernance du Sport diffère selon la place de l’Etat. En

France, le Sport est dans une impasse de par son lien important avec l’Etat. Alors

que l’Etat français n’est qu’un faible investisseur du Sport (10%) contrairement aux

collectivités locales (30%), ne serait-il pas plus judicieux qu’il se désengage du Sport

français ?

D’après Monsieur Bernard Amsalem, l’Etat n’est plus en capacité et n’a plus les

moyens financiers de sa tutelle. De plus, il perçoit le Sport uniquement à travers la

performance alors que le mouvement sportif, lui, a une vision plus large et

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Compte Rendu Analytique et Technique

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s’intéresse aux valeurs de cohésion sociale et de citoyenneté qu’apporte le Sport.

Pour que le modèle sportif français s’adapte aux réalités actuelles, il faudrait donner

davantage d’autonomie au mouvement sportif, tout en laissant à l’État ses

compétences régaliennes dans le domaine de la formation, de la sécurité, de la

règlementation et de la normalisation. Il est en effet essentiel de conserver un Etat

régulateur et législateur dans le domaine du Sport.

Pour permettre au Sport d’évoluer en France, il conviendrait également de mettre en

place une structure associant les fédérations, les collectivités locales et le monde

privé. Cela signifierait la création d’un service politique du Sport à la disposition du

mouvement sportif. L’inadaptation du modèle sportif français a pour conséquence

des dysfonctionnements dans l’organisation du Sport. Les modèles du Sport à

l’étranger sont très différents. En effet, les Etats sont beaucoup moins omniprésents.

Le tableau ci-dessous présente les différents acteurs de la gouvernance du Sport

dans les pays proches de la France.

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Compte Rendu Analytique et Technique

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En France, contrairement aux autres pays, la gestion du Sport est majoritairement

contrôlée par le Ministère des Sports, ce qui réduit considérablement le pouvoir du

mouvement sportif. Cette gestion du Sport en France est considérée par les autres

pays « comme une gestion archaïque » explique Monsieur Bernard Amsalem.

Un autre argument en faveur du désengagement de l’Etat dans la gestion du Sport

français est la bonne santé relative de ce secteur. En effet, le Sport est le premier

mouvement social, avec 17 millions de licenciés.

Dans l’hypothèse où l’Etat accepterait de se désengager du Sport français, ce serait

alors aux fédérations d’appliquer les missions de service public en cohérence avec

leur propre vision du Sport. Elles seraient donc amenées à développer des politiques

de santé et de cohésion sociale. Les fédérations auraient également besoin d’avoir

la main sur la performance du Sport de haut niveau étant donné qu’elles ont besoin

de ces champions pour attirer des nouveaux pratiquants. Un lien entre le monde

amateur et professionnel doit continuer d’exister afin de permettre au Sport amateur

de se développer.

Le Sport français a devant lui une nouvelle perspective de gouvernance. Henri

Sérandour, ancien président du CNOSF avait la conviction qu’il fallait « permettre à

toutes les entités qui participent à la vie du mouvement sportif de voir leur intérêt

respecté et leurs avis bien compris dans leur organisation et leur fonctionnement.

Plus précisément, il s’agirait d’avoir une gouvernance partagée ne reposant pas sur

une séparation des territoires d’intervention des uns et des autres acteurs, mais bien

sur la combinaison des spécificités de chacun selon les modalités de régulation

empreintes des principes de subsidiarité et de suppléance »19.

Cependant, l’avenir du Sport français est compromis par la Révision Générale de

Politique Public fondée sur une logique comptable. De plus, l’Etat n’est plus capable

d’exercer toutes ses missions, que ce soit de haut niveau, de développement des

pratiques, ou encore sur les valeurs sociales et éducatives. Il serait alors plus

judicieux de construire un modèle équilibré entre tous les acteurs du Sport : l’État,

19

http://franceolympique.com/art/502-vers_une_nouvelle_gouvernance_du_sport?_.html

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Compte Rendu Analytique et Technique

Page 46

les fédérations, les ménages, les partenaires privés et les collectivités territoriales,

principaux acteurs du Sport français.

4.1.2 Une meilleure gestion des moyens humains.

Une nouvelle gouvernance du Sport français ne peut se mettre en place qu’à

condition de disposer de véritables acteurs professionnels, c’est-à-dire de personnes

ayant les compétences nécessaires pour assumer leur poste. Dans un rapport

d’information 20 enregistré à la Présidence de l’Assemblée Nationale le 22 février

2012, Monsieur Gaylor Rabu, Maître de Conférences au Centre de Droit du Sport de

l’Université d’Aix Marseille a fait remarquer que « les élus sont contents de leur

fonction de représentation mais conscients de ne pas être toujours en mesure de

gérer la fédération ».

Comme vu précédemment, une partie des dirigeants ne possède pas les

connaissances et les compétences requises pour manager et diriger une

organisation sportive. L’objectif pour les organisations sportives n’est pas d’avoir

simplement un représentant, mais une personne capable d’analyser les enjeux

politiques, économiques et de développement, permettant ainsi de faire évoluer le

Sport français quelle que soit la discipline. M. Yvan Mainini, Président de la

Fédération Internationale de Basketball, dénonce un autre problème. Bien souvent,

les clubs sont dirigés par des chefs d’entreprises. Mais, selon lui, « ce n’est pas

parce qu’on est chef d’entreprise, quelle que soit sa taille, qu’on peut dire, quand on

devient président d’un club professionnel, « je sais » ».

Dès lors, il paraît essentiel de mettre en place des formations adéquates pour

permettre de palier le manque de connaissances et de compétences des dirigeants

pour gérer une organisation sportive. En effet, un accès à des formations pour

professionnaliser les dirigeants fédéraux parait indispensable.

Dans la publication « la raison du plus Sport »21 du CNOSF, la formation des cadres

dirigeants est un point important. Le mouvement sportif doit veiller à son bon

20

Commision des Affaires culturelles et de l’éducation. Rapport d’information. En conclusion des travaux de la mission sur la gouvernance des fédérations sportives. 22 février 2012 21

Comité national olympique et sportif français. La raison du plus Sport : de la contribution du mouvement sportif à la société française. 2006

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Compte Rendu Analytique et Technique

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fonctionnement d’où l’utilité d’adapter son management parallèlement à l’évolution

de la société et du Sport : « Le mouvement sportif doit adapter son management

associatif à la fois aux exigences de la professionnalisation et aux défis de la

concurrence commerciale. Comme il est soumis aux lois en faveur de l’égalité et de

la justice sociale, il se trouve investi de nouvelles missions telles que faire avancer la

parité homme dans ses organes de direction, lutter contre l’exclusion, contribuer à

créer des emplois, sans omettre la formation de ses propres cadres et dirigeants.

Une tâche considérable lui est donc assignée qui rejaillit tant sur ses bases locales

que sur les fédérations. Parce qu’il lui faut vivre avec une société qui évolue, le

dirigeant sportif a vu son rôle et ses missions se modifier considérablement au cours

du temps. Il se doit d’avoir désormais des compétences de gestionnaire sur de

nombreux plans ».

La formation et la gestion des moyens humains sont indissociables. Une

organisation sportive ne peut fonctionner qu’à condition que les acteurs du Sport

partagent un projet commun et que les cadres soient formés à leur domaine.

Aujourd’hui, les DTN arrivent rarement avec des projets en cohérence avec celui des

présidents des fédérations. De plus, les 1600 cadres techniques sont envoyés par

l’Etat auprès de 79 fédérations sans l’avis des présidents de ces structures. Par

conséquent, le problème rencontré est le suivant : leurs missions ne sont pas

toujours en adéquation avec leurs domaines de compétences (technique, éducative

ou de formation). Ce système doit être revu car il verrouille actuellement le Sport

français. Il est indispensable que le nouveau Ministre des Sports possède de fortes

compétences et connaissances du monde sportif et qu’il intègre la demande sociale

au cœur de ses missions.

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Compte Rendu Analytique et Technique

Page 48

4.1.3 La Conférence Nationale du Sport.

Aujourd’hui, il existe une réelle avancée avec la mise en place des Conférences

Régionales et Nationales du Sport. Organisées à l’initiative de l’ancienne Ministre

des Sports Madame Chantal Jouanno, ces conférences réunissent l’ensemble des

acteurs du secteur et sont des lieux de débat qui permettent des prises de décision

importantes.

La première conférence nationale du Sport a eu lieu le 20 Novembre 2008. Cette

première édition, a permis de rassembler les principaux acteurs du Sport français : le

mouvement sportif, l’État, les collectivités territoriales et les entreprises. Depuis, un

rassemblement des acteurs du Sport français a lieu chaque année. Il s’agit pour le

CNOSF d’exprimer ses attentes et d’entendre les points de vue des autres parties

prenantes sur l’évolution de la gouvernance et du financement du Sport.

Le Sport est devenu un phénomène de société. Avant l’apparition de la conférence

nationale du Sport, aucune décision ne pouvait être prise d’un commun accord entre

les différents acteurs du Sport français. L’État occupait une place trop importante et

prenait des décisions sans consultation du mouvement sportif. Depuis la mise en

place de cette conférence, le mouvement sportif ne cesse de grandir et de s’investir

sur le plan social, éducatif, financier, économique et sportif.

Le CNOSF compte actuellement plus de 175 000 associations, plus de 17 millions

de licenciés et plus de 2 millions de bénévoles. Ces chiffres montrent la forte

croissance du Sport en France. Selon les études publiées dans l’article « Le poids

économique du Sport en 2009 »22, les dépenses liées au Sport en France sont

estimées à 34,9 milliards d’euros.

Alors que l’État déclare consacrer un budget au Sport de 260 millions en 2012, on

peut s’interroger sur le fait qu’on ne laisse pas plus la parole aux collectivités

territoriales qui financent le Sport français à hauteur de 11 milliards d’euros par an. Il

est essentiel de trouver de nouveaux rapports entre les décideurs, financeurs et

22

Stat Info, Le Poids économique du Sport en 2009, Bulletin de statistiques et d’études Ministère des Sports,

février 2012

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Compte Rendu Analytique et Technique

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acteurs pour développer le Sport français. La conférence nationale du Sport est une

première étape pour faire avancer les choses. Réunissant tous les acteurs autour de

la table, elle doit favoriser la concertation et les échanges. Elle doit également jouer

le rôle d’une instance d’impulsion et fédérer les synergies. L’objectif n’est pas de

prendre des décisions immédiates mais de réfléchir sur les orientations à mener sur

le Sport pour ensuite les suivre et les évaluer.

Autrement dit, la conférence nationale du Sport est une table ronde organisant « une

nouvelle gouvernance du Sport français par le dialogue». La première conférence

nationale avait pour objectif principal de faire échanger les différents acteurs du

Sport afin de trouver des orientations sur l’avenir du Sport en matière de

gouvernance. Selon Henri Sérandour, il s’agissait « d’approfondir nos relations, de

concevoir d’autres manières de les développer et de valoriser leur indispensable

complémentarité (…) d’agir ensemble de façon mieux orchestrée, notamment en

termes de gouvernance et de financement » La gouvernance est un « grand » mot et

gouverner le Sport demande un travail d’équipe. Celle ci doit être composée de

différents individus capables de gérer un projet commun.

Au cours de cette conférence, plusieurs thématiques ont été abordées :

1-Travailler ensemble pour le bien du Sport français : Selon Denis Masseglia,

membre du bureau exécutif du CNOSF, il existe bien une gouvernance partagée

entre les différents acteurs. Cependant, le mouvement sportif est l’un des acteurs

participant le moins à la gouvernance, d’où un travail à mener pour rééquilibrer le

système. Si le Sport français veut avancer, il est essentiel que chaque acteur

apporte « sa pierre à l’édifice » en réfléchissant, en travaillant et en décidant pour le

bien du Sport français. Certains acteurs sont convaincus que l’État doit diminuer son

champ d’action et conserver seulement son rôle de régulateur et de législateur en

gardant la main sur les installations, les aides aux fédérations et la formation.

2- Financement et solidarité : Le financement est un point fréquemment abordé

dans la nouvelle gouvernance du Sport. Comme il a été dit précédemment, le

financement du Sport par les collectivités territoriales est nettement plus important

que celui de l’Etat mais la gestion du Sport français reste sous sa tutelle. Cela nous

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Compte Rendu Analytique et Technique

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ramène au paradoxe de la loi Avice de la tutelle de l’État. Le budget de l’État pour le

Sport est discuté chaque année, mais comme l’indique Bernard Amsalem lors de la

conférence du Mercredi du Sport Professionnel, il serait plus judicieux de faire un

budget sur 4 ans, à chaque Jeux Olympiques. Au cours de la conférence nationale

du Sport 2008, la Française des Jeux a d’ailleurs mis en avant « son engagement

durable » pour le financement du Sport car elle considère que le secteur privé a un

rôle à jouer.

3- Intégrer les collectivités territoriales : 80 % des équipements sportifs sont la

propriété des collectivités territoriales. De plus, elles sont les principaux financeurs

du Sport. Elles ont un rôle indispensable dans le Sport et contribue à son

développement. D’où la raison de lui donner davantage la parole et lui laisser plus

d’autonomie.

4- Associer le monde de l’entreprise : n'étant pas suffisamment associé à la

gouvernance du Sport, le monde de l'entreprise est pourtant l'avenir du Sport. C’est

en effet, un enjeu essentiel à la fois pour le Sport français et pour les entreprises. En

effet, le sponsoring et le mécénat sportif permettent au Sport de se développer. Les

entreprises gagnent en notoriété en associant son image aux valeurs du Sport.

5- Une gouvernance, pour quel sens : Il s’agirait de s’engager vers un contrat

social orienté vers trois défis : éducatif (utiliser l’activité sportive comme média de

cultures générale et l’olympisme comme vecteur d’éducation), social (favoriser la

mixité sociale) et sociétal (le Sport au sens strict, avec ses systèmes de compétition

hiérarchisés, génère un Sport au sens large).

6- De la France à l’Europe : Ce thème était surtout une ouverture, une perspective

pour le futur sur la possibilité d’une mise en place d’une gouvernance du Sport

européenne.

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Compte Rendu Analytique et Technique

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4.2 Un nouveau modèle pour le Sport français.

4.2.1 La mise en place d’un modèle cohérent.

Bernard Amsalem insiste sur l’intérêt « d’une structure qui associerait les

fédérations, les collectivités locales - qui aujourd’hui financent 50% du Sport français

- et le monde des partenaires privés ». Cette instance permettrait de restaurer le

modèle économique actuel du Sport français. La France pourrait améliorer son

modèle économique du Sport grâce aux points suivants :

- Intégrer davantage le monde de l’entreprise.

- Accentuer la décentralisation.

- Rendre les conférences nationales du Sport incontournables.

L’investissement des entreprises dans le secteur du Sport dans certains pays

européens (ex : Allemagne, Espagne) est plus important qu’en France. Intégrer le

monde de l’entreprise consiste à aller au-delà des prestations « traditionnelles »

proposées par les organisations sportives françaises (en particulier les contreparties

de visibilité). En effet, il s’agit d’aller plus loin en impliquant les entreprises dans des

projets concrets de l’organisation sportive. D’autant plus que de plus en plus

d’entreprises souhaitent s’inscrire dans un projet de citoyenneté et/ou de cohésion

sociale afin d’associer leur image aux valeurs du Sport. Prenons l’exemple de

Kinder, partenaire officiel de la Fédération Française de Basketball qui met place

avec cette fédération des actions sociales locales, régionales et nationales. Le Sport

est avant tout une activité de proximité dont Kinder a su tirer les bénéfices.

La loi du mécénat, quant à elle, ne favorise pas l’implication des entreprises dans le

Sport. En effet, en France, cette loi ne serait pas assez « attractive » d’où le manque

d’intérêt des entreprises. L’arrêté du 6 janvier 1989 définit le mécénat en France

comme « un soutien matériel apporté sans contreparties directes de la part du

bénéficiaire, à une œuvre ou à une personne pour l'exercice d'activités présentant

un intérêt général". Il ressort certains inconvénients comme l’absence de visibilité

directe et donc de retombées économiques. D’après Monsieur Bernard Amsalem,

l’idée de rendre plus attractif le mécénat pourrait permettre d’intéresser davantage

les grandes entreprises.

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Compte Rendu Analytique et Technique

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En ce qui concerne la décentralisation, la France pourrait s’inspirer de l’Allemagne et

l’Espagne où les régions sont très autonomes. En effet, dans ces deux pays, ce sont

les régions qui se portent candidates à l’organisation d’un événement sportif

international contrairement à la France où ce sont les fédérations ou l’Etat qui se

portent candidats. Monsieur Bernard Amsalem nous fait remarquer que le Sport en

Espagne et en Allemagne est utilisé comme « un élément de rayonnement et de

développement de l’économie touristique ». En revanche, la France ne profite pas

suffisamment du Sport pour rayonner. Les économistes ont pourtant montré l’intérêt

du Sport puisque qu’il représente 2% du PIB. La Coupe du Monde 1998 en France

devrait pourtant être une référence. En effet, cet événement international a eu un fort

succès et les retombées économiques par le biais du tourisme ont été importantes.

Une véritable économie est à mettre en place grâce à l’organisation d’événements

internationaux. Les fédérations françaises et les pouvoirs publics se doivent donc de

considérer cet élément.

Dernier point d’amélioration, la Conférence Nationale du Sport. Cet outil de

concertation entre le mouvement sportif, les entreprises, l’Etat et le privé a permis de

remettre en question les divergences au sein de la gouvernance du Sport français.

Certes, l’instauration de cette conférence a été un très bon point. Cependant, il faut

dépasser le stade de la discussion entre les différents acteurs afin d’aboutir à des

solutions concrètes. La création d’un nouveau modèle économique du Sport passera

également par cette conférence capable d’appréhender les véritables enjeux

économiques grâce à la présence de professionnels et de spécialistes du secteur du

Sport.

4.2.2 L’autonomie des fédérations.

Le nouveau modèle économique du Sport doit permettre aux fédérations de gagner

en autonomie. Il est primordial de revoir la mise à disposition des DTN et des cadres

techniques. De plus, un accord commun entre les présidents de fédérations et l’Etat

est essentiel afin que les projets des deux parties soient en corrélation. Enfin, la

solution de diversifier les offres sportives de la part des fédérations générera de

nouvelles ressources financières. En effet, la vision des fédérations n’est pas

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Compte Rendu Analytique et Technique

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seulement axée sur la performance. Au contraire, la citoyenneté et la cohésion

sociale sont dans leur champ de vision. Monsieur Bernard Amsalem est convaincu

que diversifier l’offre en proposant de nouvelles activités orientées vers le loisir et la

santé est un moyen de ressources supplémentaires. Seulement, certaines

fédérations n’ont pas pu saisir les opportunités de diversifier l’offre plus tôt et ont été

devancées par l’émergence du fitness, de l’aquagym gérés des sociétés extérieures

aux fédérations. Si elles veulent être plus autonomes, elles devront porter une plus

grande attention à l’émergence de nouvelles activités prometteuses.

L’autonomie des fédérations passe aussi par une mutualisation des moyens afin

d’éviter l’endettement de certaines fédérations. Chaque année, naissent de

nouveaux Sports. Il s’agit souvent d’une variante d’un autre Sport. L’exemple des

Sports de combat en est un. Or, au lieu de créer une nouvelle fédération, il serait

préférable de rassembler ces différentes disciplines communes au sein d’une

fédération unique afin de mutualiser les ressources et d’en tirer un meilleur

rendement.

La Fédération Française d’Athlétisme a diversifié son offre en proposant de

l’athlétisme santé et loisir. Pour cela, il a fallu faire comprendre aux clubs affiliés

l’intérêt de cette offre. En effet, celle-ci permet d’attirer de nouveaux pratiquants et

donc de nouvelles ressources financières. Désormais, certains clubs sont amenés à

faire pratiquer de l’athlétisme à des retraités ou à des malades.

Les fédérations ont donc la possibilité par le biais de ses clubs de s’implanter dans

un nouveau marché, celui du Sport santé et loisirs. Ce secteur lui permet ainsi

d’acquérir plus d’autonomie, sur le plan financier en particulier. Du fait de

l’augmentation de ses revenus par la diversification de son offre, la Fédération

Française d’Athlétisme a vu sa part de budget des subventions de l’Etat diminuées de 40 % à 26% en 10 ans.

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Compte Rendu Analytique et Technique

Page 54

4.2.3 Le projet grand Paris.

L'inspection générale de la Jeunesse et des Sports et le Conseil Général de

l'environnement et du développement durable ont été chargés d'une mission sur le

Grand Paris par David Douillet, ex-ministre des Sports, et Maurice Leroy ex Ministre

de la Ville.

Le Sport est un élément majeur du développement économique de la France. Ce

projet du Grand Paris sur le Sport prévu pour 2030 consiste à rassembler dans un

même lieu des grandes infrastructures pour chaque discipline sportive et notamment

les sièges de chaque fédération sportive. C’est donc un cluster qui rassemble les

différents acteurs du Sport français pour que ce « Grand Paris » devienne une

métropole mondiale leader en matière de Sport permettant d’être compétitif pour

accueillir les plus grandes compétitions internationales (Championnats du Monde,

Jeux Olympiques etc.). Il accueillera en son sein des compétitions phares, des clubs

professionnels, des fédérations françaises sportives et attirera des entreprises.

Les quatre objectifs de ce projet sont les suivants :

- Proposer des réponses concrètes aux disparités territoriales et aux inégalités

sociales en matière d’accès à la pratique sportive.

- Analyser les besoins du Grand Paris en matière de grandes infrastructures

sportives.

- Identifier dans la continuité du diagnostic établi par l’étude sur les équipements

structurants du Grand Paris.

- Accompagner le CNOSF dans sa démarche de créer un pôle d’excellence sportive

en rassemblant les fédérations.

Le Grand Paris permettrait de poser les fondements du nouveau modèle

économique du Sport français mais également de construire les bases d’une

candidature aux Jeux Olympiques en termes d’infrastructures et d’expertise.

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Compte Rendu Analytique et Technique

Page 55

4.3 Les perspectives olympiques.

4.3.1 Les raisons des échecs des candidatures aux JO.

Les trois dernières candidatures à l’organisation des Jeux Olympiques ont échoué :

Paris 2008, Paris 2012 et Annecy 2018. Dès lors, il est nécessaire de comprendre

les raisons de ses échecs, afin que la situation ne se reproduise plus. Monsieur

Bernard Amsalem nous a livré son point de vue en développant les raisons qu’il

attribue à ces échecs. En clair, la France souffre de trois lacunes ayant empêchées

Paris d’avoir plus de voix que Londres pour accueillir les Jeux Olympiques 2012 : la

perte de rayonnement de la France dans le monde, le manque d’implication des

entreprises dans le Sport et la faible mise en avant des sportifs français renommés

lors des candidatures.

- La perte de rayonnement de la France dans le monde : du fait de son passé

colonialiste, la France conserve des liens très forts (économiques et culturels) avec

de nombreux pays d’Afrique. La langue française est un élément qui permet de faire

le lien entre la France et ces pays. La francophonie est alors un véritable atout sur

lequel la France s’est appuyée pendant de nombreuses décennies. Aujourd’hui,

même si la communauté francophone reste importante à travers le monde et surtout

sur le continent Africain, la France a perdu progressivement de son aura

internationale.

De plus, en France, lors des évènements sportifs internationaux, il s’avère

parfois difficile pour un athlète étranger d’obtenir un visa pour venir sur notre

territoire. D’après Monsieur Bernard Amsalem, ce problème administratif a eu une

incidence directe sur les votes pour la candidature de la France aux JO 2012. Il

illustre ses propos par un exemple. Au cours d’un Championnat du Monde Cadet

d’Athlétisme, un athlète de la Guinée Equatoriale s’est retrouvé seul sans

accompagnateur car il n’avait pas obtenu de visa. Dès lors, les dirigeants africains

n’ont plus voté pour la France suite à cette anecdote. Les réticences au niveau des

consulats et ambassades pour délivrer des visas amènent les africains à ne plus

avoir confiance en la France. Désormais, ils se tournent vers les américains ou les

chinois.

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Compte Rendu Analytique et Technique

Page 56

La France doit donc redorer son image sur le plan international. Le réseau

francophone étant en rupture, il ne permet pas aux dirigeants français en poste dans

des instances internationales d’être en position de force. Le fonctionnement d’un

nouveau modèle économique du Sport passera donc par la résolution de ce

problème.

- Le manque d’implication du monde de l’entreprise : Les Jeux Olympiques sont

un enjeu économique pour le pays qui les accueille. Cependant, d’après Monsieur

Amsalem, les grandes entreprises françaises et le mouvement sportif ne semblent

pas avoir compris cet enjeu. Les JO sont l’un des événements les plus médiatisé

avec un nombre de spectateurs très conséquent. Les grandes multinationales

françaises telles que TOTAL ou AREVA ne mesure pas l’importance du lobbying

pouvant permettre à la France d’accroître ses chances d’organiser de grands

événements internationaux. En Asie, SAMSUNG s’inscrit dans cette démarche

puisque qu’il investit de plus en plus dans les fédérations Coréennes. Cette

entreprise a conscience de l’importance du rayonnement du Sport et des bénéfices

qu’elle peut en tirer. Il est donc nécessaire d’associer les entreprises à la

gouvernance du Sport français. Ces entreprises françaises peuvent aider la France

à obtenir l’organisation des JO à condition qu’elles investissent plus.

- Mettre en avant des sportifs français lors des candidatures : Contrairement

aux autres pays, la France a la particularité de présenter son projet au CIO par des

politiciens. En Angleterre, la candidature soutenue par Sébastian Coe, ancien

champion olympique a été la clé du succès. Le CIO, composé d’anciens sportifs de

haut niveau a une meilleure compréhension des candidatures en écoutant des

sportifs plutôt que des hommes politiques.

4.3.2 La recette d’une bonne candidature.

Faire appel à une agence spécialisée dans le lobbying serait un ingrédient

indispensable pour accroître les chances de remporter l’organisation des Jeux

Olympiques. De plus, une multinationale française doit être impliquée dans une

candidature afin d’utiliser son rayonnement international.

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Compte Rendu Analytique et Technique

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Il faut aussi prendre en compte la forte présence de francophones au sein des

instances internationales et retrouver les liens de la francophonie. La France doit

également pouvoir rassembler ces spécialistes, ces anciens sportifs de haut niveau

et s’en servir pour mettre en avant une bonne candidature aux JO. Monsieur

Bernard Amsalem nous fait noter que c’est « l’addition de l’intervention des pouvoirs

publics, du monde du Sport, des financeurs du Sport, des financeurs publics et du

partenariat privé » qui permettra de placer la France sur la plus haute marche du

podium. Avoir une équipe composée de différents acteurs du Sport ayant le même

objectif augmentera fortement les chances d’obtenir les JO.

4.3.3 Les infrastructures olympiques.

« À l’heure où la plupart des pays européens ont déjà œuvré pour la construction de

nouvelles enceintes dédiées à accueillir de grands événements sportifs et culturels,

permettant par ailleurs aux clubs locaux de briller à travers un nouvel outil

générateur de confort, de recettes et d’images, la France quant à elle, de par sa

culture et ses lois, demeure une exception continentale en la matière à notre grand

regret. Il faut y remédier ! » Ces propos de Jean-Luc Desfoux, président de la Ligue

Nationale de Basket (LNB), tient à montrer du doigt l’écart important entre la France

et les pays limitrophes au niveau des équipements sportifs.

En se référant à l’histoire de la construction publique des équipements sportifs, nous

comprenons mieux le regret d’être en retard contrairement aux autres pays

européens. En France, tel que le mentionnent Marc Falcoz et Pierre Chifflet (1998),

nous pouvons distinguer quatre périodes 23 caractérisant l’évolution de la

construction des équipements sportifs après la seconde guerre mondiale.

La première période dite « diaphane » (1945-1957) décrivait la faible intervention

publique d’où une faible construction de ses équipements malgré un patrimoine

sportif très pauvre. S’en suit une période « régalienne » (1958-1975) où l’Etat prend

des mesures en appliquant les trois lois de programmes d’équipements sportifs et

23 Falcoz M. Chifflet P..La construction publique des équipements sportifs : aspects historique, politique et

spatial. Sports en ville, Mars 1998, N°70

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Compte Rendu Analytique et Technique

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socio éducatifs. Cependant, ces nouveaux équipements normalisés et standardisés

concernent davantage les établissements scolaires. La troisième période dite «

diversifiée » correspond à l’arrêt des lois programme en plus de la mise en place de

la décentralisation. Plus précisément, l’État s’engage moins dans l’évolution des

équipements en diminuant les aides. Enfin, la période « éclatée » (1982-1995)

marque l’intervention massive des collectivités locales dans la construction des

équipements sportifs suite aux lois de décentralisation.

Depuis 1995, la France s’est endormie. Par conséquent, la candidature pour

l’organisation des Jeux Olympiques 2012 n’a pas aboutie. Dès lors, il a fallu

apprendre de cet échec et prendre conscience de l’absence d’infrastructures

permettant l’organisation de compétitions internationales. C’est la raison pour

laquelle une commission « Grande ARENA 2015 » a été mise en place pour que le

Sport français se dote de nouvelles infrastructures olympiques. De plus, Il serait

impossible d’accueillir les JO en France tant qu’il n’y a pas de projet de piscine

olympique. Pour Monsieur Bernard Amsalem, « il faut s’y mettre dès maintenant car

la construction des infrastructures est un élément clé pour le CIO ». Le projet Grand

Paris a pour but d’accueillir les Jeux Olympiques d’été à l’horizon 2030.

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Compte Rendu Analytique et Technique

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Conclusion

Dans le contexte des Présidentielles 2012 et des prochains Jeux Olympiques de

Londres, la gouvernance du Sport français était un sujet très intéressant à traiter.

Notre invité, Monsieur Bernard Amsalem est un acteur majeur du Sport de par sa

présidence de la Fédération Française d’Athlétisme et de son rôle de Chef de

mission de la délégation française aux JO de Londres.

Son invention fut une véritable opportunité car il a pu nous éclairer sur des sujets

d’actualité et nous proposer une vision décalée sur la gouvernance du Sport

français.

Les Mercredis du Sport Professionnel sont des projets formateurs et enrichissants,

autant pour les étudiants organisateurs que pour ceux du public. Cette conférence

est également l’occasion pour l’invité de partager son expertise et d’enrichir sa

réflexion en échangeant avec l’auditoire.

Lors de la préparation de cette après-midi, nous avons mis un point d’honneur à

communiquer sur notre conférence en réalisant des supports et des actions de

communication de qualité afin d’être à la hauteur de notre invité.

Notre conférence nous a permis de mettre en lumière certains points et notamment

l’avenir du Sport français en termes de gouvernance, de pratique du Sport et de

perspectives olympiques. Reprenons dans cette conclusion les principaux éléments

à retenir.

La gouvernance du Sport français repose sur l’interdépendance entre l’Etat et le

mouvement sportif. Malgré la part du financement de l’Etat qui est de plus en plus

faible dans les budgets des fédérations, le modèle sportif français n’évolue pas. En

effet, le système actuel ne prend pas en compte l’émergence de nouveaux acteurs

et notamment les collectivités territoriales.

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L’omniprésence de l’Etat parait nuire au développement et à l’évolution du Sport.

Les lois du Sport sont vieillissantes et n’ont pas suivi ses évolutions. Une réforme du

Sport est donc indispensable.

Notre nouveau Président de la République, Monsieur François Hollande a exprimé

lors de sa candidature le souhait de voter une nouvelle loi-cadre de modernisation

pour remplacer la loi Avice de 1984. C’est également la volonté de Monsieur

Bernard Amsalem qui aimerait que le mouvement sportif retrouve sa véritable place

dans la gouvernance du Sport français. Le CNOSF, « la fédération des fédération »

devrait en effet jouer un rôle majeur dans les prises de décisions liées aux Sports.

De plus, l’Etat n’a plus les moyens de sa tutelle. En effet, son budget dédié au Sport

est en baisse constante. Il représente actuellement 0,15%. Le Sport français doit

donc s’émanciper afin d’arriver à une gouvernance partagée entre les différents

acteurs du Sport. Aujourd’hui, les principaux financeurs du Sport sont les ménages

et les collectivités locales, à hauteur respectivement de 50% et 30%. Une

participation à la gouvernance du Sport en adéquation à son financement serait

légitime. Cependant, l’État doit conserver son rôle de législateur et de régulateur du

Sport.

Le Sport français doit évoluer avec sa société et s’adapter aux nouvelles pratiques

ainsi qu’à l’engouement des pratiquants pour le Sport loisir santé. Il doit saisir et être

à l’écoute de nouvelles opportunités lui permettant de se structurer et de se

professionnaliser.

Le Sport a également besoin de former des dirigeants compétents pour gérer des

structures sportives telles que les fédérations ou les clubs. Les DTN et les cadres

d’Etat doivent être mieux utilisés. En effet, leurs projets et compétences doivent être

mis en adéquation avec leur structure d’accueil et leur poste.

Les perspectives qui s’offrent au Sport français sont nombreuses. Une nouvelle

gouvernance pourrait émerger avec les nouveaux acteurs et la mise en place de

Conférences Nationales du Sport, une initiative de Chantal Jouanno, Ministre des

Sports en 2008.

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Compte Rendu Analytique et Technique

Page 61

Les fédérations, les collectivités territoriales, l’Etat et le monde de l’entreprise

peuvent désormais aborder ensemble des thématiques sur le financement,

l’intégration des collectivités territoriales et des entreprises et débattre de nouvelles

possibilités pour la gouvernance du Sport.

De plus, de nouvelles pratiques du Sport apparaissent notamment grâce à la prise

de conscience de l’importance du Sport pour la santé. Un travail reste cependant à

réaliser pour que le Sport prenne une réelle dimension de santé public et que la

licence soit prescrite et remboursée.

Enfin, de nouvelles perspectives olympiques émergent grâce au projet du Grand

Paris qui permettrait de poser les fondements du nouveau modèle économique du

Sport français et également de construire les bases d’une prochaine candidature aux

Jeux Olympiques en termes d’infrastructures et d’expertise.

Page 63: CRAT Quel avenir pour le sport français ? Gouvernance, pratique et perspectives olympiques

Compte Rendu Analytique et Technique

Page 62

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Traineau, candidat à la présidence de la Fédération Française de Judo. Le

Parisien, 30 mars 2012.

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Compte Rendu Analytique et Technique

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Annexes

Annexe 1 : Flyer de la conférence « Destination 2012 ».

Annexe 2 : Communication internet et réseaux sociaux.

Annexe 3 : Invitation aux étudiants de Master 1 et 2 Marketing et Management du

Sport Professionnel.

Annexe 4 : Liste des journalistes contactés.

Annexe 5 : Invitation envoyée aux journalistes.

Annexe 6 : Propositions des différents candidats à la présidentielle 2012 concernant

le Sport.

Annexe 7 : Lettre du CNOSF aux candidats à la Présidentielle 2012.

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Compte Rendu Analytique et Technique

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Annexe 1 : Flyer de la conférence « Destination 2012 ».

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Annexe 2 : Communication internet et réseaux sociaux.

Article sur le site du CROS.

Article sur le site Sport Buzz Business.

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Compte Rendu Analytique et Technique

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Tweet sur le compte Twitter de Sport Buzz Business.fr.

Tweet sur le compte Twitter de Boris Helleu.

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Annexe 3 : Invitation aux étudiants de Master 1 et 2 Marketing et Management du

Sport Professionnel.

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Annexe 4 : Liste des journalistes contactés.

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Annexe 5 : Invitation envoyée aux journalistes.

Bonjour Monsieur …,

Nous serions ravis de vous compter parmi nous lors de la conférence "Destination Londres 2012"

le 15 février prochain à la Maison de l'Université de Rouen.

Lors de cette conférence Monsieur Bernard Amsalem, Chef de mission de la délégation française

aux prochains J.O de Londres abordera les sujets suivants :

Son rôle de chef de missions.

La place de la politique au sein du Sport français.

Un nouveau modèle économique du Sport et de nouvelles perspectives olympiques.

Vous trouverez en pièce jointe l’invitation avec toutes les informations nécessaires. Afin de vous accueillir dans les meilleures conditions, nous souhaiterions une réponse avant le

lundi 13 février.

Merci d'avance de votre retour,

Cordialement,

Laure Funten Etudiante en Master 2 : Marketing & Management du Sport Professionnel -Université de Rouen Alternance chez Amaury Sport Organisation - Assistante Promotion Médias & Relations Presse

[email protected] Tel : +33 6 16 09 41 42

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Annexe 6 : Propositions des différents candidats à la présidentielle 2012 concernant

le Sport.

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Annexe 7 : Lettre du CNOSF aux candidats à la Présidentielle 2012.

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