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VALORISATION TOURISTIQUE DE LA MER EGEE COMME ESPACE TRANSFRONTALIER ENTRE LA TURQUIE ET LA GRECE Par OTER Zafer OZDOGAN Osman VO THANH Tan La Mer Egée avec ses nombreuses îles partagées par la Turquie et la Grèce est un espace peu valorisé au sens touristique. Les deux pays ambitieux dans le marché global du tourisme ont plutôt focalisé sur les aspects compétitifs historiquement au lieu de se serrer la main pour un intérêt réciproque. Les potentiels de l’espace transfrontalier peuvent résulter aux bénéfices bilatéraux dans le cas de la Mer Egée. Dans cette étude on essaiera d’analyser les conditions de la valorisation touristique de cet espace transfrontalier gréco turc. La globalisation et la construction d’un espace européen visant l’établissement d’une identité collective nécessitent la valorisation des espaces transfrontaliers qui sont souvent les territoires de débats politiques, mêmes militaires. La Turquie et la Grèce partagent une histoire longue qui provoque parfois des tensions. Il s’agit par exemple de la crise de l’ile d’Imia et de la crise au Chypre en 1974. Cependant, une approche plus tranquille peut dévoiler plusieurs opportunités de collaboration dans les zones transfrontalières. Visites quotidiennes, exonération de visa ou facilitation des procédures de visa, shopping touristique, création des itinéraires touristiques bilatérales et d’autres solutions peuvent renforcer le développement de ces zones transfrontalières. Dans cette étude, la problématique sera analysée avec la méthode d’analyse des documents et des interviews avec les experts du domaine conformément à l’approche qualitative. On essaiera de recueillir des données à partir de diverses ressources secondaires (livres, journaux, sites Internet…) et primaires (interview avec une responsable grecque du tourisme) pour les interprétations. Finalement, on essaiera de fournir les recommandations pour la valorisation touristique de la Mer Egée comme espace transfrontalier. Mots-clés : Tourisme transfrontalier, Valorisation, Mer Egée, Turquie, Grèce.

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Greece, Turkey, tourism, valorisation, tourism development, Aegean sea, cross-border

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VALORISATION TOURISTIQUE DE LA MER EGEE COMME ESPAC E

TRANSFRONTALIER ENTRE LA TURQUIE ET LA GRECE

Par

OTER Zafer

OZDOGAN Osman

VO THANH Tan

La Mer Egée avec ses nombreuses îles partagées par la Turquie et la Grèce est un

espace peu valorisé au sens touristique. Les deux pays ambitieux dans le marché

global du tourisme ont plutôt focalisé sur les aspects compétitifs historiquement au

lieu de se serrer la main pour un intérêt réciproque. Les potentiels de l’espace

transfrontalier peuvent résulter aux bénéfices bilatéraux dans le cas de la Mer Egée.

Dans cette étude on essaiera d’analyser les conditions de la valorisation touristique

de cet espace transfrontalier gréco turc. La globalisation et la construction d’un

espace européen visant l’établissement d’une identité collective nécessitent la

valorisation des espaces transfrontaliers qui sont souvent les territoires de débats

politiques, mêmes militaires. La Turquie et la Grèce partagent une histoire longue qui

provoque parfois des tensions. Il s’agit par exemple de la crise de l’ile d’Imia et de la

crise au Chypre en 1974. Cependant, une approche plus tranquille peut dévoiler

plusieurs opportunités de collaboration dans les zones transfrontalières. Visites

quotidiennes, exonération de visa ou facilitation des procédures de visa, shopping

touristique, création des itinéraires touristiques bilatérales et d’autres solutions

peuvent renforcer le développement de ces zones transfrontalières.

Dans cette étude, la problématique sera analysée avec la méthode d’analyse des

documents et des interviews avec les experts du domaine conformément à

l’approche qualitative. On essaiera de recueillir des données à partir de diverses

ressources secondaires (livres, journaux, sites Internet…) et primaires (interview

avec une responsable grecque du tourisme) pour les interprétations. Finalement, on

essaiera de fournir les recommandations pour la valorisation touristique de la Mer

Egée comme espace transfrontalier.

Mots-clés : Tourisme transfrontalier, Valorisation, Mer Egée, Turquie, Grèce.

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1. INTRODUCTION

1.1. Contexte de l’étude

La globalisation est devenue réelle grâce en grande partie aux nouvelles

technologies de la communication et de l’information. La mobilité, l’abondance de

l’information, la rapidité du changement dans les sphères économiques, sociales, et

culturelles affectent les valeurs établies. Les destinations touristiques doivent

répondre à ces changements sociaux et économiques. Les destinations sont plus

accessibles, plus visibles, plus ouvertes aux découvertes. La perception de la

distance est en train de changer. Notamment, la distance physique perd son

importance. Cependant, les distances politiques et culturelles, qui incitent la

demande du tourisme culturel d’un côté (Amirou, 2000), restent problématiques dans

certaines zones du globe. La Turquie et la Grèce sont les deux pays qui partagent la

Mer Egée comme espace transfrontalier. Malgré l’éloignement des difficultés des

distances physiques grâce au développement technologique, la relation entre ces

deux pays est loin d’être satisfaisante. Alors, longtemps compétitif en terme de

tourisme dans l’espace méditerranéen, il serait plus bénéfique pour La Grèce et la

Turquie de reformuler leurs politiques concernant le tourisme transfrontalier. Car, la

situation actuelle du tourisme mondial propose la collaboration des destinations,

conformément à la stratégie de « gagnant/gagnant ». Etant une industrie de services,

le tourisme a besoin de touristes, plus concrètement d’une demande continue. Les

pays voisins devraient donc apprendre à coopérer pour une valorisation touristique

efficace de leurs territoires.

1.2. Définitions fondamentales de l’étude

La Turquie et la Grèce

La Turquie, créée en 1923, héritière de l’Empire Ottoman, est un pays eurasiatique

qui s’étend sur un territoire tendu. Différends avec la Grèce, réunification de Chypre,

problèmes au Nord de l’Irak, rivalité avec la Russie dans le Caucase (Atlas

Géopolitique 2005 : 877) sont ses principaux soucis politiques. Sa superficie est

environ 800.000 km2 avec une population de 70 millions en 2008. Elle est un pays

candidat à l’Union Européenne depuis 2006. La Turquie possède plusieurs

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destinations touristiques attractives dans la région égéenne telles que Troie,

Pergame, Ephese, Phocée, Smyrne, Halicarnasse, Priène, Milet, Didyme…

La Grèce (République Hellénique) fondée en 1830 après la séparation de l’Empire

Ottoman est héritière de l’Empire Byzantin. Le pays abrite plus de 11 millions

habitants dans une superficie de 131.940 km2. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Grece,

11.02.2008). Vers la fin du 18ème siècle, de nombreux européens commencèrent à

visiter la Grèce Ottomane suite à la révolution industrielle. Les destinations

touristiques de la Grèce sont similaires à celles de Turquie, car elles partagent une

histoire commune. Parmi les îles grecques, celles dans la Mer Egée telles Lesbos,

Mytilène, Chios, Samos, Rhodes, Crète, Cyclades, Dodécanèse… sont plus

nombreuses et plus ouvertes au tourisme (Office National Hellénique du Tourisme,

2000).

Les deux pays sont membres de l’OTAN et de la Zone de Coopération Economique

de la Mer Noire. Ces deux pays se situent dans un espace important pour l’humanité.

Les villes de l’Antiquité sont dispersées dans ces deux pays comme témoins de cette

ancienne civilisation. Le savoir grec accumulé autour de la Mer Egée a été reçu par

le monde romain. L’influence Ionienne sur les architectes étrusques est très

importante (sculpture, céramique, peinture) et la civilisation égéenne de l’Antiquité a

été transmise vers l’Europe centrale par l’intermédiaire des Romains. Par exemple,

le plan géométrique utilisée dans l’architecture appelé plan Hippodamique est

originairement une invention d’Hippodamos de Milet en Ionie (Grimal, 1971 : 30-32).

La Mer Egée comme espace transfrontalier

Le nom de la mer prend sa racine dans la mythologie grecque, les Vénitiens la

nommèrent « Arcipelago » (archipel en français) qui veut dire mer principale pour

expliquer l’ensemble des îles égéennes. Seuls les deux pays (Turquie et Grèce)

partagent la Mer Egée, contrairement à la mer de Méditerranée ou à la Mer Noire qui

sont entourées par plusieurs pays limitrophes. C’est une mer intérieure du bassin

méditerranéen, située entre l’Europe et l’Asie. Elle s’étend du détroit des Dardanelles

au Nord à la Crète au Sud. Elle divise la Turquie et la Grèce géographiquement. Elle

est entourée par les péninsules et continents sur trois côtés, et elle s’ouvre au Sud

vers le bassin oriental de la mer Méditerranée avec les îles Cythère, Crète, et

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Rhodes. Sa distance d’Est en Ouest est de 300 à 400 km, et du Nord au Sud de 600

km. Elle est une mer profonde (max. 2100 m.) Elle baigne une très grande quantité

d’îles et d’îlots (plus de 2.000) dont la plupart appartiennent à la Grèce. Dans la zone

septentrionale se trouvent les îles Thasos, Lemnos, Samothrace, Lesbos, Chios,

Samos avec la capitale Mytilène appartenant à la Grèce. Seules Imbros (Gökçeada)

et Ténédos (Bozcaada) près du détroit Dardanelles appartiennent à la Turquie. A

l’Ouest sont les îles Sporades avec une population d’environ 200000 habitants. Dans

la zone méridionale sont situés les Cyclades et le Dodécanèse (Rhodes) avec une

population d’environ 260000 habitants.

(http://fr.wikipedia.org/wiki/Mer_%C3%89g%C3%A9e, 11.02.2008).

La valorisation touristique de la Mer Egée

Dans cette contribution, globalement il s’agit du développement du tourisme dans

l’espace de la Mer Egée entre la Grèce et la Turquie. Concrètement, on

comprend que la valorisation consiste à augmenter le nombre des visiteurs pour les

deux côtés, à faciliter la mobilité des touristes entre les deux pays et les îles

égéennes, à développer les nouveaux modes de transports et à faciliter l’accès aux

destinations touristiques dans la zone égéenne.

1.3. Objectifs principaux de l’étude

Dans cette étude, on essaie de créer une nouvelle approche socio économique entre

la Grèce et la Turquie par le biais touristique en utilisant la Mer Egée comme outil.

Cette nouvelle approche se base avant tout sur la mobilité la plus vite et la plus

ample des voyageurs des deux pays. Grâce aux mobilités sociales et touristiques

dans l’espace transfrontalier de la Mer Egée, longtemps perçu comme espace des

tensions, on peut développer une perception pacifique dans les deux sociétés, car

les voyages de la jeunesse dans les deux pays sont, à notre avis, extrêmement

importants pour une compréhension mutuelle.

1.4. Plan de l’étude

La recherche commence par une revue de la littérature qui résume très brièvement

les relations gréco turques. Ce résumé essaie d’expliquer non seulement les aspects

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diplomatiques et politiques (largement entendus dans les médias), mais aussi les

aspects économiques et touristiques. Suivant la littérature, on essaie de comprendre

la situation actuelle de l’espace transfrontalier de la Mer Egée. La section de

discussion se concentre sur un nombre de questions clés sur la valorisation

touristique de la Mer Egée. La recherche se termine avec la conclusion contenant les

recommandations pour la valorisation de la mer égéenne comme espace touristique

entre la Turquie et la Grèce.

2. LITTERATURE

Les frontières politiques ne coïncident pas nécessairement avec les frontières

commerciales. Ainsi, quand l’Asie Mineure était sous la domination du Grand Roi

jusqu’au temps d’Alexandre le Grand, le commerce athénien a trouvé ses propres

moyens pour traverser l’espace de la Mer Egée, un espace des provinces

politiquement hostiles (Metzger, 1953 : 6-7). Le tourisme, souvent un secteur

transfrontalier par définition, est vulnérable aux crises et méfaits géopolitiques. Le

tourisme peut aussi très bien profiter de la géographie. Il a besoin d’un territoire

tranquille au sens politique, surtout dans les zones transfrontalières. La

caractéristique des zones transfrontalières est qu’une vie symbiotique oblige les pays

transfrontaliers à partager le développement économique. Sinon, divers problèmes

pourraient apparaître. Par exemple, l’immigration clandestine voit le jour.

2.1. Fondements des différends gréco-turcs

La Grèce et la Turquie sont deux nouveaux pays fondés respectivement aux 19ème et

20ème siècles. Les deux pays partagent les patrimoines Hellénique, Romain,

Byzantin, et Ottoman. Depuis presque mille ans, les Turcs se voisinent avec les

Grecs (en premier avec les Byzantins, puis avec les Grecs modernes). Dans ces

deux pays actuels, on garde encore les mémoires d’une longue histoire. Par

exemple, une grande partie de l’histoire Ottomane se réalise aux pourtours de la

Grèce : conquête de Constantinople, guerre maritime de Lépante en 1571 au large

de Patras, conquête de Chypre par les Ottomans en 1571 (Benoist, 2005). La

relation gréco turque incite l’ancien débat Est-Ouest dans les imaginaires. Les traces

d’un long débat Est-Ouest, Christianisme-Islam, Asie-Europe semblent endommager

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les relations gréco-turques avec des mythes et préjugés plus que les réalités. En

effet, depuis l’Antiquité, une partie de la population se réclamant l’identité grecque,

l’Hellénisme, a toujours connu la dispersion et le morcellement politique. Cette

dispersion n’a pas eu lieu dans les autres nations ou pays, par exemple un certain

nombre de la population grecque s’est créée comme diaspora dans les pays

développés à cause des problèmes économiques dans l’Etat-nation (Bruneau, 2004).

Actuellement, les problèmes gréco-turcs sont résumés comme suit (Aksu, 2006) :

- Respect du droit des minorités ;

- Question de Chypre ;

- Questions concernant l’espace de la Mer Egée (limites frontalières, îles et îlots

en question, espace aérien, démilitarisation des îles grecques…) ;

- Relations militaires au sein de l’OTAN ;

- Autres problèmes (immigration illégale, violation des espaces transfrontaliers,

problèmes de visa, trafic des drogues, soutien aux organisations terroristes,

conflits sur l’adhésion de la Turquie à l’UE).

La question de Chypre est l’un des deux grands problèmes entre la Turquie et la

Grèce avec celui de la Mer Egée. Cependant, les efforts pour isolation de la partie

Nord de l’île ne ruinent pas seulement l’économie des Turcs. La mise en service d’un

ferry entre la Syrie et la République Turque de Chypre du Nord et la possibilité des

vols aériens vers la partie turque de l’île à partir de Kirghizistan peuvent modifier les

pensées dans les deux sociétés chypriotes (Tiryaki, 2007). L’empreinte de la

question chypriote sur les rapports gréco turcs au cours du dernier demi-siècle

nécessite d’analyser soigneusement le problème avec ses stades d’évolution

(Mavroyiannis, 2004). Les Chypriotes hors Chypre vivant en diaspora ne partagent

pas en consensus une opinion fixée sur les clivages ethno-religieux. Une partie d’eux

coexiste paisiblement avec les turcs et les grecs dans l’île. Certaines organisations

limitent leur action à un lobbying suivant les modèles des organisations diasporiques

aux États-Unis. Donc, les organisations non gouvernementales qui se concentrent

plus aux aspects culturels, sportifs, économiques qu’aux aspects politiques,

diplomatiques semblent trouver leur place dans la question chypriote. Ainsi, les

relations culturelles et économiques entre communautés grecques et turques

permettent d’avancer la question du Chypre plus vite que les négociations officielles

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(Bertrand, 2004). Selon les historiens, les Grecs ont accueilli avec gratitude la

présence turque dans cette île à partir de 1571 quand l’île a été prise de Vénitiens

par les Ottomans, car les Ottomans cherchaient à renforcer les droits de l’orthodoxie

grecque contre le catholicisme latin (Sander, 1998 : 118).

Une des raisons du retard dans le progrès des relations gréco-turques est le poids

des conflits bilatéraux dans les politiques nationales. La perception différente des

leaders en ce qui concerne la gestion des crises et conflits émane des idéologies

différentes, ainsi que d’une perception différente de l’intérêt national. Les enjeux

dans les relations extérieures sont utilisés par les leaders pour asseoir leur pouvoir à

l’intérieur du pays (Rori, 2005 ; Aksu, 2006).

A l'origine du contentieux gréco-turc en Mer Egée se trouve essentiellement la

condition politico-géographique des îles égéennes. Ces conflits ouverts ou latents

comprennent l’espace marin, l'espace aérien ainsi que la question de la

démilitarisation des îles égéennes orientales (Pazarci, 2004). Nouvelles dimensions

politiques sont ajoutées au conflit de l’espace égéen : la possession des îles passe

des Turcs ottomans aux Italiens pendant la première guerre mondiale, puis aux

Grecs et à la deuxième guerre mondiale la Grèce a été envahie en avril 1941 par les

Allemands, les Italiens et les Bulgares (Charamis, 2005). Le caractère historique du

Proche Orient se résume à un centre des conflits politiques et multipartis : avant de

contacter les Turcs, les Byzantins ont déjà connu des tensions transfrontalières dans

l’espace égéen avec les Italiens (6ème siècle), les Slaves, les Sassanides et les

Arabes (7ème siècle), et une compétition confessionnelle créant la rupture des églises

orthodoxes et catholiques en 1054. Dans l’Antiquité, le plus grand souci des Grecs

était les Perses. Les Byzantins connaissaient l’existence des Turcs à partir du 4ème

siècle, car des mercenaires turcs étaient recrutés par les Byzantins (Bertrand, 2003).

La compétition gréco-turque commença à partir du 11ème siècle. Les Turcs et les

Grecs se sont confrontés pour partager l’Asie Mineure à partir de 1071, quand

l’Empire Byzantin prit sa fin en 1453, les Ottomans en étaient les artisans (Histoire

de l’Empire Byzantin, 1999). Mais pourquoi souligne-t-on les problèmes de la Grèce

avec la Turquie plus que les autres ? On pourrait généraliser que les conflits gréco-

turcs modernes s’internationalisent rapidement, restent vivants et deviennent

ingouvernables par ces deux pays. Par exemple, le patriarcat « œcuménique » qui

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suscite les interrogations et passions dans l’opinion publique est un problème à trois

aspects : local vis-à-vis de la minorité grecque de Turquie, bilatéral dans le cadre des

relations gréco-turques, et international dans sa volonté d’œcuménicité. Ces

problèmes de dimensions multiples ont rendu difficile leur appréhension globale

(Akgönül, 2004). En outre, les implications en Mer Egée relèvent du droit

international maritime comme militarisation des îles, largeur et délimitation de la mer

territoriale et de l'espace aérien (Katsoufros, 2004). Par conséquent, une approche

multidimensionnelle (juridique, historique, économique, géographique) du conflit est

nécessaire pour élucider les péripéties du contentieux gréco turc, parce qu’elle nous

permet de prendre une distance par rapport à un sujet hautement passionnel qui

provoque facilement les sentiments nationalistes (Kazancigil, 2004).

Les perceptions des Grecs d’un côté et des Turcs d’un autre sont radicalement

différentes, c’est une réalité qui freine la normalisation des relations. 70% des Grecs

s’inquiètent des visées expansionnistes de la Turquie, tandis qu’à peine 31% des

Turcs ont une telle peur. 8,5% des Grecs ont une vision positive de la Turquie, alors

que 52,4% des Turcs ont une vision positive des Grecs. Cependant, entre 2000 et

2006 l’échange commercial entre les deux pays a été très important, et les

exportations turques vers la Grèce ont doublé pour arriver à 1,3 milliards d’euros

(Libération, 24 janvier 2008).

Les relations bilatérales s’améliorent, notamment depuis les tremblements de terre

qui ont eu lieu en Turquie et en Grèce en 1999. On parle même d’une « diplomatie

des tremblements de terre ». De nombreuses initiatives culturelles ont permis aux

sociétés civiles grecques et turques de se rapprocher dans cette atmosphère de

solidarité. Après les séismes, les visites touristiques entre les deux pays ont

rapidement augmenté, et environ un demi-million de Grecs visitent désormais la

Turquie annuellement (Marcou, 2007). L’économie est le plus grand facteur qui

pousse les deux pays vers un accord, car la paix et la stabilité se basent sur la

coopération économique. Les investissements grecs en Turquie ont rapidement

augmenté depuis le séisme de 1999 pour atteindre 5,5 milliards de dollars

américains versés par 32 compagnies grecques fin 2007. La Grèce et la Turquie

s’entraident de plus en plus sur les projets régionaux comme les organisations

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sportives, culturelles (candidature d’Izmir pour l’Expo 2015) (Quotidien Today’s

Zaman, 26.01.2008).

2.2. Union Européenne, Grèce et Turquie

L’adhésion à l’Union Européenne (UE) et à l’Union monétaire (Euro) n’a pas suffi à

dissiper la crainte chez une partie des Grecs envers les Turcs. Il faut admettre que

les tensions ne sont plus intenses comme avant. Toutefois, « les combats de

chiens » entre les avions militaires sur la Mer Egée ou la surveillance des navires de

pêche turcs dans les environs des îles Kardak (Imia) montrent suffisamment la

méfiance des Grecs qui est toujours actualisée par les médias de ce pays. Mais, on

peut globalement dire que ce malentendu rétrécit. L’opinion publique en Grèce a

cessé d’accuser la Turquie de tous les maux (Birand, 2008).

La Turquie et la Grèce ont des relations « non proportionnelles » avec l’Europe.

Après la Renaissance, la Grèce a été favorablement vue par l’Europe. Ceci est dû en

grande partie aux apports de la civilisation de l’Antiquité. Ainsi, la Grèce et les Grecs

sont acceptés comme l’un des piliers de la civilisation européenne. Par contre, la

Turquie a été l’Autre géographiquement (asiatique), religieusement (musulman) et

historiquement (menace venant de l’Est). En conséquence, quand l'adhésion de la

Grèce à l'Europe communautaire en 1981 a eu lieu, la Turquie n’a pas pu saisir cette

même occasion. L’adhésion à la Communauté Européenne a des effets

remarquables sur le développement de la Grèce. Le redressement socio-

économique spectaculaire opéré en quelques années a bouleversé les paysages et

transformé les mentalités (Darques, 2004). L’image des Turcs en Europe est

discutable, car d’après les clichés historiques, les Européens modernes ont connu le

nouveau Turc comme ouvrier immigrant des villages lointains d’Anatolie. Au lieu

d’essayer de comprendre ces immigrants perturbés voire souffrants dans le

gigantesque « marché identitaire » créé par les immigrations internationales en

Europe, on parle des représentations collectives particulièrement négatives (Mutlu et

Sancar, 2004). Quand on analyse les problèmes des immigrants turcs en Europe en

comparant avec ceux des autres pays comme la Grèce, on peut voir la difficulté

d’identifier les différents milieux d’appartenance socioculturelle chez les Turcs qui

sont souvent perçu loin de l’identité européenne. Il n’existe pas une seule expression

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identitaire chez les immigrants turcs, et une multitude des communautés imaginaires

émerge en Allemagne, c’est-à-dire la pluralité des Turcs en Europe est à considérer

pour la meilleure compréhension (Tietze, 2004). Les immigrants turcs en Europe

peuvent se renseigner sur l’expérience grecque au sujet de l’intégration. Malgré les

différences religieuse, linguistique ou ethnique, les Turcs en Europe découvrent un

certain sentiment de parenté avec les immigrants grecs.

La Grèce et la Turquie veulent apporter un nouveau souffle dans les relations

bilatérales qui sont longtemps restées politiquement fragiles. L’UE joue un rôle

critique dans ce processus de rapprochement. Ainsi, l’économie devient plus

importante que la politique. Selon la Ministre grecque des Affaires Etrangères, la

visite du Premier Ministre Grec en janvier 2008 en Turquie a eu une très grande

portée symbolique dans la normalisation des relations bilatérales. Les deux pays

essaient de surmonter les problèmes du passé. Selon la Ministre grecque des

Affaires Etrangères, les relations bilatérales pourraient toujours progresser malgré

l’existence des problèmes. A ce jour, le progrès est plus visible dans les domaines

du tourisme, de l’énergie, en bref dans l’économie

(http://www.turquieeuropeenne.eu/article2438.html, 11.02.2008).

2.3. Vers un changement des mentalités gréco-turque s

La grécité a bien été une partie intégrale de l’histoire turque, notamment à partir de la

rencontre des Turcs avec les Byzantins. Depuis des siècles, l’élément grec a bien

enrichi les cultures de l’Empire Ottoman et de la Turquie. Par exemple, le poète

Orhan Veli raconte son amour avec une héroïne grecque dans ses versets, le grand

écrivain Sait Faik se concentre sur la communauté grecque d’Istanbul (la vie dans

les îles) pour y trouver les fondements de son humanisme et de son éthique (Gürsel,

2004). Dans ces pays, malgré l’échange des populations des années 1920, il reste

encore les citoyens de l’Autre dans l’un et dans l’autre, et un patrimoine culturel

commun est bien vif surtout dans les zones transfrontalières. En effet, les deux pays

commencent à comprendre l’importance de la coopération économique régionale. Ils

essaient de diversifier, par exemple dans le secteur touristique, leurs gammes de

produits, car le concept de tourisme balnéaire bon marché ne marche plus dans ces

pays. Le tourisme pèse plus lourd en Grèce qu’en Turquie, car trois quarts des

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exportations grecques dépendent du tourisme (Hoerner, 2006 : 78). L’accord de

l’union douanière1 en 1996 entre l’UE et la Turquie avec l’avis favorable de la Grèce

est un des moments déterminants. Après 15 ans depuis son adhésion à la CEE, la

Grèce ouvre la voie aux aides financières de l’UE à la Turquie. La perspective

européenne favorise l’amélioration des relations avec les Grecs. On peut aussi parler

de l’impact de nouvelles technologies sur les relations des pays. Par exemple, la

télédiffusion satellitaire et l’usage des réseaux Internet changent la nature des

relations sociologiques (Tapia, 2004). Le média et le progrès dans la communication

entre la Turquie et la Grèce semblent influencer positivement les opinions publiques

gréco-turques, car les nouvelles technologies relient les sociétés et facilitent la

découverte de l’Autre. Le différend gréco-turc ne remet plus en cause l’appartenance

au camp occidental de la Turquie et de la Grèce (Vaner, 2004).

La Mer Egée possède une importance particulière pour le tourisme mondial. La

Grèce avec ses îles touristiques attrayantes comme Crète, Chios, Rhodes, Santorin

est depuis les années 1950 devenue une destination distinguée d’abord pour les

élites et ensuite, à partir des années 70, pour tout le monde (Galani-Moutafi, 2004).

La Turquie ne possède que quelques îles dans la Mer Egée, qui ne sont pas aussi

commercialisées que les îles grecques. Les politiques du tourisme dans les deux

pays se transforment d’une rivalité féroce vers une coexistence, une stratégie

touristique unie et révisée. Le cas du tourisme au Chypre ressemble au tourisme de

la Grèce et de la Turquie. On connaît de la littérature que les destinations instables

socio politiquement sont considérées comme indésirables par les touristes

(Ioannides et Apostolopoulos, 1999). Les touristes curieux sont en quête de

nouvelles destinations, et ils ne sont en général pas satisfaits des destinations

similaires (pays ou îles Méditerranéens offrant les produits similaires). De ce fait, les

destinations traditionnellement en compétition peuvent conjointement créer des

nouvelles attractions, des nouveaux produits malgré leur désaccord sociopolitique.

Par exemple, Israël et l’Egypte ont réussi à attirer les touristes de long trajet (Etats-

Unis, Japon) en leur proposant des voyages à forfait conjointement organisés par

ces deux pays (Ioannides et Apostolopoulos, 1999).

1 Il s’agit d’un accord économique entre l’Union Européenne et la Turquie qui abolit les taxes d’importation sur les produits venant de l’Union Européenne.

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3. DISCUSSION

Afin de mieux élaborer la question de valorisation touristique de la Mer Egée comme

espace transfrontalier entre la Turquie et la Grèce, une interview semi-directive a été

réalisée à Izmir (Smyrne) le 14 décembre 2007 pendant la foire internationale du

tourisme. Les données primaires reçues de cette interview avec la responsable de

l’Organisation du Tourisme Hellénique (GNTO) sont analysées dans cette section.

Selon cette responsable, la Mer Egée se présente comme espace touristique dont le

potentiel reste insuffisamment exploité de la part des deux pays. Ces deux pays se

situent l’un près de l’autre, une situation qui leur donne des avantages mais ils n’ont

pas su faire de cet espace transfrontalier une certaine image de marque pour le

tourisme. Il faut bien distinguer le tourisme de la politique, car le tourisme relève du

domaine économique. Les développements régionaux influencent parallèlement ces

deux pays. Par exemple, les tensions politiques dans les Balkans, dans la

Méditerranée Orientale, au Moyen-Orient ou au Proche-Orient peuvent influencer de

façon similaire ces deux pays. Chose pareille, si le tourisme de masse crée des

impacts négatifs sur l’environnement dans une île grecque, les villes littorales

turques les partageront aussi. Ainsi, il serait nécessaire de collaborer dans la

promotion de ces deux pays. C’est vrai qu’ils n’ont pas utilisé l’atout touristique pour

leurs bénéfices durant les années précédentes. Ce n’est pas parce qu’ils étaient des

rivaux, mais au contraire ils se complètent l’un l’autre sur le plan touristique. Un

voyage s’étendant sur ces deux pays serait donc plus complet qu’un voyage limité à

un seul pays. Mais, ils n’ont pas su développer une stratégie « gagnant/gagnant »

concernant leurs industries du tourisme. Si on compare avec le passé, les relations

touristiques s’améliorent nettement depuis l’an 2000, une date très récente.

La Mer Egée est valorisée unilatéralement comme espace touristique par ces deux

pays jusqu’à présent. Ces deux pays ont développé leurs industries touristiques plus

au bord de la Mer Egée qu’à leurs territoires intérieurs. Mais, chaque pays essaie de

développer de façon indépendante son tourisme dans l’espace égéen. Les produits

touristiques à caractère mixte gréco-turc sont rarissimes. Il n’y a pas de problèmes

insurmontables pour le développement du tourisme dans l’espace égéen, c’est-à-dire

qu’il existe bien des déterminants pour une collaboration touristique réussie dans cet

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espace. Cependant, les deux obstacles majeurs sont le transport dans la Mer Egée

et le problème de visa. La mise en place des bateaux au service de la circulation

entre différentes îles grecques et turques et la Turquie est primordiale. Ainsi, on a

besoin de nouveaux bateaux, plus spacieux, plus grands, plus vite, plus confortables

pour développer le tourisme dans la Mer Egée. Si ce problème de transport est

résolu, il y aura des flux touristiques importants entre les deux pays. Par exemple,

pour le trafic entre Izmir et Chio, il suffirait de mettre en place deux allers-retours en

bateaux par jour. Actuellement, si un touriste partant de Turquie désire voyager à

Santorin ou Mykonos, il doit d’abord aller à Athènes par avion ou par voie routière,

puis prendre les bateaux pour aller à ces îles avec ou sans escales sur le trajet. Les

pays sont proches physiquement mais l’infrastructure de transport est pour le

moment insuffisante pour les relier. En particulier, le réseau de transport maritime

reste mal organisé et très insuffisant. Le problème de visa empêche d’autre part le

développement du tourisme entre la Turquie et la Grèce dans la Mer Egée. Ce

problème reste politique, donc les professionnels du tourisme ont peu ou n’ont pas

de compétence pour le résoudre.

Pourquoi le transport ne se développe-t-il pas dans l’espace égéen ? La responsable

du tourisme grecque souligne que le tourisme y est saisonnier2, que les bateaux en

service dans la Mer Egée appartiennent essentiellement au secteur privé et que

l’exploitation d’une ligne maritime dans cette Mer est payante pour toute la saison

touristique (pas seulement pendant la haute saison). Par conséquent, certaines

lignes ne sont pas rentables pour les compagnies de transport. Ceci explique la

limitation du nombre des lignes maritimes dans la Mer Egée. Il faudrait de ce fait

augmenter d’une part le nombre des bateaux et des lignes pour assurer la

permanence de ce service de transport durant toute l’année entre les îles grecques

et la Turquie et diversifier d’autre part les produits touristiques permettant de rendre

le tourisme dans cet espace égéen moins saisonnier.

La réponse de l’interviewée concernant les types de tourisme qu’on peut développer

entre la Turquie et la Grèce est optimiste. D’après elle, l’espace égéen présente des

opportunités pour de nombreux produits. Par exemple, le tourisme de shopping est

2 Le tourisme dans l’espace égéen dure seulement deux mois pendant la haute saison (juillet et août).

Page 14: Tpit valorisation touristique mer egee grece turquie oter ozdogan thanh

en plein essor entre les îles grecques et les côtes égéennes de la Turquie. Parce

que la Grèce étant dans la zone euro, les prix des marchandises turques sont

devenus attirants pour les Grecs. Pour les croisières en mer, elles sont plus

convenables au Sud qu’au Nord de la Mer Egée. C’est le climat qui fait la différence,

car l’eau au Nord est plus froide. En conséquence, les touristes préfèrent naviguer

vers le Sud à partir de la ville touristique turque Kusadasi se trouvant en face de l’île

grecque Samos. Donc, le Sud de la Mer Egée avec un patrimoine culturel

exceptionnel et des ressources naturelles plus riche que le Nord apporte plus

d’opportunités concernant le développement du tourisme. Traditionnellement, les

Grecs organisent des voyages aux environs des Cyclades et de Dodécanèse en

ajoutant uniquement Kuşadasi comme destination touristique turque. En réalité, il

existe plusieurs îles grecques et villes portuaires turques qui ne sont pas encore

valorisées touristiquement. Il s’agit, par exemple, des villes turques comme Çeşme

près d’Izmir se situant en face de l’île Chio ; Didyme en face des îles grecques Leros

et Kalimnos ; Bodrum et Datça en face de l’île grecque Cos ; et Marmaris, Gökova,

Fethiye situées en face de l’île Rhodes et un peu plus loin de l’île Crète. Dans

l’avenir, la coopération bilatérale deviendra tôt ou tard obligatoire pour le

développement du tourisme de ces deux pays. Cette coopération devrait s’inscrire

dans une stratégie globale. Les hommes d’affaires, les professionnels du tourisme

doivent agir au plus vite sans avoir à attendre les politiques.

Selon l’interviewée grecque, en Grèce, les touristes turcs sont préférés par les

entreprises du tourisme, car ils sont perçus comme plus souriants et pacifiques et ils

dépensent plus que les autres touristes étrangers à la destination grecque. L’histoire

entre la Grèce et la Turquie n’a pas favorisé le développement de leur tourisme, car il

existe une multitude de conflits et tragédies démontrés précédemment. Donc, pour

renforcer le tourisme entre ces deux pays il faudrait qu’ils tournent le dos au passé et

regardent ensemble vers l’avenir pour un intérêt réciproque. Les cultures grecque et

turque partagent des similarités (traditions, vêtements, gastronomie, musique…) et

ce point commun peut aider les deux pays à accélérer les relations touristiques.

Surtout, les nouvelles générations grecque et turque sont très proches dans leurs

systèmes de valeurs, goûts de vie et comportements. Les points communs entre les

jeunes de deux pays sont importants pour envisager une valorisation touristique

réussie de la Mer Egée. L’UE et le processus de l’adhésion de la Turquie à celle-ci

Page 15: Tpit valorisation touristique mer egee grece turquie oter ozdogan thanh

constituent un débat vif et les Turcs peuvent tirer profit des expériences grecques.

L’adhésion à l’UE ne rend pas forcément le pays concerné plus prospère. L’exemple

le plus vivant réside dans le cas de la Grèce où l’euro contribue à fragiliser le pouvoir

d’achat et à faire augmenter les prix et les coûts, ce qui limite la demande touristique.

D’après la responsable du Tourisme National Hellène, il existe de grands potentiels

dans l’espace transfrontalier de la Mer Egée, mais il faut avant tout résoudre les

deux problèmes cruciaux qui sont le visa et le transport. Une fois résolus, on peut

développer le tourisme de shopping, le tourisme gastronomique, les visites des

familles et des amis, le tourisme culturel, le tourisme balnéaire entre la Grèce et la

Turquie. Les derniers investissements en Turquie afin d’augmenter le nombre et les

capacités des ports de plaisance semblent faciliter le trafic entre la Grèce et la

Turquie. Mais, globalement, si la Turquie devient membre de l’UE, cette adhésion

pourra affecter positivement tous les pays balkaniques sur le plan touristique, parce

que la Turquie garde des liens culturels et historiques avec les pays balkaniques.

Une richesse patrimoniale ottomane est partagée par les pays balkaniques. Si la

Turquie devient membre de l’Union Européenne, les citoyens turcs voyageront plus

fréquemment, en passant par ses pays voisins grec et bulgare, dans les pays

balkaniques et pas forcément pour l’immigration comme avant, mais pour les motifs

touristiques.

Situation actuelle du tourisme gréco-turc

Entre 1995-2004, une période de stagnation pour le tourisme grec, alors que la

Turquie a enregistré environ 10 millions de nouveaux touristes pendant 10 ans et elle

est devenue une des destinations les plus performantes de l’Europe3. En 2004, la

Turquie a été la 8ème destination la plus visitée du monde avec sa part de marché

2,2% du marché touristique mondial, tandis que la Grèce était au 17ème rang avec sa

part de marché de 1,7%. Cet écart entre le tourisme turc et celui grec est plus

frappant si l’on regarde de près les statistiques. La croissance des arrivées

touristiques en Turquie entre 1990-2000 a été 7,2%, alors qu’elle ne représente

qu’un taux de 4% en Grèce. Entre 2000-2005, le tourisme turc continua à s’épanouir

3 La Turquie se place en troisième rang en termes de croissance touristique après l’Espagne et l’Ukraine (OMT, 2008).

Page 16: Tpit valorisation touristique mer egee grece turquie oter ozdogan thanh

en enregistrant une croissance annuelle de 16,2% et pour la même période, la Grèce

a enregistré un score assez décevant avec un taux de croissance annuel de 1,7%

(UNWTO, 2005). Ainsi, l’équilibre du commerce touristique s’améliore pour le compte

de Turquie depuis 2000, tandis que la Grèce souffre d’une stagnation. On peut dire

que collaborer avec la Turquie devient une nécessité plus qu’un choix pour la Grèce.

La Turquie est également devenue un pays émetteur important de touristes car le

nombre des Turcs voyageant à l’étranger a considérablement augmenté, passant de

5,2 millions en 2000 à environ 9 millions en 2007 (TÜRSAB, 2008). Les Grecs jouent

un rôle plus important dans le tourisme turc à partir de la « diplomatie des

tremblements de terre ». Le nombre des visiteurs grecs en Turquie est en hausse,

passant de 146000 en 1999 à plus de 500000 en 2007. Les Grecs augmentent en

quantité mais leurs dépenses restent médiocres. En 2002, ils dépensaient 229$

américains par personne, un chiffre faible par rapport aux dépenses des autres

marchés du tourisme turc comme allemand, russe, anglais, japonais qui dépensaient

environ plus de 600$ américain par personne. A partir de 2001, la part des touristes

arrivant des pays voisins de Turquie augmente de 28,2% à 34,9% en 2007

(TÜRSAB, 2008).

Après avoir compris les risques de la dépendance du tourisme de masse, la Grèce

essaie d’investir davantage pour une diversification des produits touristiques

(Tsartas, 1998). C’est aussi le même souci pour le tourisme turc depuis les années

1990. Cependant, en tant que membre de l’EU, la Grèce profite du soutien de l’UE

dans le secteur touristique, par exemple en termes d’écotourisme et de rénovation

de son infrastructure de transport. Les visiteurs principaux de la Grèce sont les

Anglais, les Allemands et les Italiens qui représentent presque la moitié des arrivées

étrangères en Grèce. Selon les statistiques, les Anglais, les Italiens, les pays de

Benelux et les pays scandinaves préfèrent la Grèce que la Turquie. Mais, les

Allemands, les Israéliens, les Japonais, les Américains et les Bulgares préfèrent la

Turquie que la Grèce. La France, l’Espagne et la Pologne distribuent leurs voyageurs

de façon plus ou moins équilibrée entre la Turquie et la Grèce. La Grèce attire les

Européens avec un grand succès, alors que la Turquie attire les touristes des pays

lointains comme la Russie, le Japon et les Etats-Unis (Ünlü Yücel, 2002). Cette

réalité propose à ces deux pays une coopération prolifique dans le cas de la Mer

Egée, puisqu’elle permet à chacun des deux pays de bénéficier de la nouvelle

Page 17: Tpit valorisation touristique mer egee grece turquie oter ozdogan thanh

clientèle et donc d’avoir plus de bénéfices touristiques. Quand on analyse les

voyages extérieurs des Grecs, on constate que la Turquie était en 1997 la 4ème

destination préférée des Grecs (150237 arrivées) après la France (286000 arrivées),

l’Italie (221939 arrivées) et l’Angleterre (155000 arrivées) (Ünlü Yücel, 2002). Après

le tremblement de terre de 1999, le visage du tourisme gréco turc a été bouleversé.

En 1999, à peine 146000 arrivées grecques en Turquie, mais ce chiffre a été

dépassé par 585000 arrivées grecques en Turquie en 2005. Dès lors, le nombre des

arrivées grecques en Turquie se stabilise au seuil de 500000. En 2007, parmi les

voisins de la Turquie, la Grèce (448000 arrivées) est le troisième marché du tourisme

turc, après la Bulgarie (1239600 arrivées) et l’Iran (1058000 arrivées). Ces chiffres

montrent l’importance que jouent les frontières occidentales dans l’industrie

touristique turque (TURSAB, 2008).

La visite du Premier Ministre grec en Turquie en janvier 2008 a été félicitée par le

média turc la qualifiant « courageuse » (Tinç, 2008) et « historique » (Uluengin,

2008). Les relations bilatérales vont dans un sens positif depuis les séismes

catastrophiques de 19994. Cette amélioration des relations de coopération dans les

domaines du tourisme et de l’économie contribue à encourager les gouvernements

des deux pays à continuer leur collaboration dans d’autres domaines.

4. CONCLUSION

Sur le plan historique, le conflit entre la Grèce et la Turquie n’est pas négligeable.

Cependant, ce conflit ne doit pas occulter les avances dans d’autres domaines. Pour

le moment, la meilleure solution est d’investir dans les domaines qui pourraient

générer des intérêts réciproques pour les deux pays. L’amélioration des relations

dans certains domaines peut favoriser les solutions dans d’autres. Ainsi, une

collaboration réussie entre les deux pays dans le tourisme et le commerce peut

constituer un levier permettant aux gouvernements des deux pays de résoudre plus

vite d’autres problèmes relevant d’autres domaines. L’UE pourrait jouer un rôle

4 Cette visite est symbolique, car même si les rencontres et les visites de travail ont été nombreuses, depuis quarante-neuf ans aucun chef de gouvernement grec n’avait effectué de voyage officiel en Turquie, pays longtemps considéré comme le principal ennemi. Mais depuis 1999, Athènes est devenu l’un des plus fermes soutiens d’une intégration turque à l’Union européenne avec laquelle Ankara a commencé des négociations d’adhésion en octobre 2005.

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déterminant dans la question gréco turque avec le processus de l’adhésion de la

Turquie à son sein.

Certes, les conditions sont bien réelles pour la réussite de la valorisation touristique

de l’espace égéen. Comme abordé précédemment, les cultures des deux pays sont

proches : une identité méditerranéenne avec la gastronomie et le goût de vie par

exemple. Les nouvelles technologies de la communication et de l’information

permettent aux habitants de deux pays d’avoir accès plus facilement aux

informations et donc de comprendre mieux les clichés qu’ils avaient. L’éventuelle

adhésion de la Turquie à l’Union Européenne favorisera le rapprochement gréco

turc, parce que la « nouvelle civilisation européenne » facilitera le dialogue entre les

communautés. Les îles grecques sont très proches des villes portuaires turques, et

dans presque tous les cas, ces îles et villes sont des destinations touristiques par

excellence.

Le transport et le visa sont deux facteurs clés pour le développement touristique

dans l’espace égéen. Les deux pays attirent un bon nombre de touristes et le profil

de leurs touristes est différent. Ainsi, la valorisation touristique réussie de la Mer

Egée permettra à chacun des deux pays d’avoir plus de marchés.

Pour le transport, il faudrait encourager les investissements du secteur privé, mais il

faudrait envisager une nouvelle structure: on peut créer des compagnies de transport

maritime possédées par les deux pays, et les collectivités territoriales peuvent alléger

les impôts et taxes et faciliter les infrastructures touristiques pour une exploitation

rentable de ces compagnies.

Pour le visa, on peut envisager trois solutions :

- exonérer le visa pour les citoyens grecs et trucs pour un séjour touristique de

moins de 3 mois dans l’un des deux pays;

- faciliter l’obtention du visa touristique pour les touristes souhaitant visiter à la

fois la Grèce et la Turquie. Pour ce faire, les Ministères des Affaires

Etrangères des deux pays devront promulguer, en considérant les règles de

l’Union Européenne, une loi permettant aux organes diplomatiques grecs et

turcs à l’étranger de délivrer aux touristes étrangers un double visa si ceux-ci

Page 19: Tpit valorisation touristique mer egee grece turquie oter ozdogan thanh

veulent visiter à la fois la Grèce et la Turquie, surtout les îles dans l’espace

transfrontalier égéen ;

- faciliter l’obtention du visa touristique pour les touristes qui, après avoir visité

l’un des deux pays, souhaitent visiter l’autre, mais n’ont pas préalablement

demandé le double visa susmentionné. Pour ce faire, les deux Ministères

créeront un comité mixte chargé de résoudre ce problème.

En outre, pour une valorisation touristique efficace dans l’espace égéen, l’addition

des réseaux ferroviaire, terrestre et aérien au réseau maritime dans l’espace égéen

est vitale. La mer a été la meilleure solution des Grecs au problème de transport

depuis l’Antiquité (Picard, 1967 : 16). Pour ce faire, les deux pays devraient rendre la

Mer Egée plus civile, donc moins militaire.

L’usage des langues européennes ou plutôt des langues des marchés touristiques

dans cet espace est aussi important. De plus, afin d’encourager le déplacement

touristique des citoyens entre les deux pays, on devrait réduire les coûts de

prestations pour ces potentiels voyageurs et parler leurs langues nationales dans les

lieux de services publics.

En matière de produits touristiques que l’on peut développer dans cet espace

transfrontalier, par exemple on peut diversifier les croisières en ajoutant des points

d’escale dans les deux pays, organiser les visites forfaitaires dans les deux pays,

développer les produits culturels à partir des cultures locales des riverains et le

tourisme sportif en valorisant les sports nautiques...

En outre, une collaboration triangulaire Egypte - Grèce - Turquie sera très attrayante

pour les voyageurs de long courrier qui s’intéressent tout particulièrement au

tourisme culturel (Japon, Etats-Unis…). Le patriarcat œcuménique peut devenir un

point d’attraction pour le tourisme religieux des chrétiens orthodoxes. Les deux pays

peuvent utiliser le patriarcat pour rappeler la coexistence de deux civilisations

grecque et turque (Juster, 2004).

Sur la scène des politiques internationales, la relation entre la Turquie et ses pays

voisins n’était pas bonne, mais la relation gréco turque s’est améliorée grâce au

Page 20: Tpit valorisation touristique mer egee grece turquie oter ozdogan thanh

processus de l’Union Européenne et au tremblement de terre de 1999. Outre la

perspective européenne, partager le patrimoine méditerranéen est un atout pour la

Turquie (Ministère français des Affaires Etrangères, 05.10.2007). Le contentieux

gréco turc concernant le statut de la Mer Egée est, dans sa plus grande partie, de

nature éminemment juridique (Theodoropoulos, 2004), donc on pourrait le résoudre

mieux par la voie scientifique que par la voie émotionnelle. Par conséquent, une

collaboration dans la valorisation touristique de cet espace égéen semble la

meilleure solution à mettre en place.

La Grèce et la Turquie qui apparaissent nostalgiques de l’Empire Ottoman, car elles

étaient les deux peuples qui en avaient le plus profité (Kitsikis, 1991 : 122), semblent

pouvoir se rapprocher cette fois-ci sous l’Union Européenne. Dans l’avenir, la

valorisation de l’espace méditerranéen et surtout de sa mer par l’Union Européenne

ne pourra être bénéfique qu’à ces deux pays dans le secteur touristique et dans

beaucoup d’autres secteurs (Braudel, 1985 : 48-80).

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For citation / Pour citer / Atıf yapmak için :

[ Öter, Z., O.N. Özdoğan, T. VoThanh. (2008) « Valorisation Touristique de la Mer Egée comme Espace Transfrontalier entre la Turquie et la Grèce », dans les actes du Colloque Tourismes, Patrimoines, Identités, Territoires, Perpignan 3-4-5 Avril 2008, Université de Perpignan Via Domitia, Universitat de Barcelona, Université Paul Valéry, Fundacio CIDOB. Perpignan : PUP, 25 p. ]