Le bon pape Jean, 3è partie

Preview:

DESCRIPTION

Good Pope John, John XXlll, 3rd part. With permission from R.Day.

Citation preview

Day Créations réflexives

Défilement manuel

Présentation

De tous les pontificats des 19e et 20e siècles, celui de Jean XXIII figure parmi les plus brefs – tout juste cinq ans. Pourtant, beaucoup le considèrent comme le pontificat le plus lumineux de notre époque.

Ce diaporama présente Angelo Giuseppe Roncalli en paroles et en images, des paroles et des images qui aident à comprendre pourquoi les chrétiens avaient immédiatement vu, et continuent encore aujourd’hui de voir en lui ce que devrait être véritablement un «pape».

Les réflexions et pensées de Jean XXIII, tout comme ses gestes, expliquent aussi pourquoi, déjà de son vivant, catholiques et croyants tout comme non chrétiens et non croyants avaient accolé à son nom le qualificatif «bon» – un éloge qu’aucun Souverain Pontife, avant comme après lui, ne s’est vu décerner.

Le bon pape Jean

Aux portes de la sainteté

aTroisième partie

28 octobre 1958

« Les projecteurs m’éblouissaient. Le pape est le berger du troupeau, mais, avec les

photographes, on a des ennuis. Sur le balcon, leurs lampes et leurs éclairs

m’aveuglaient. Je ne voyais rien. Nouveau pape, face à la foule, je ne distinguais rien. La soutane que l’on m’avait préparée était trop étroite et m’empêchait de remuer les

bras. Et, comme le peuple de Rome ne m’avait pas choisi comme évêque,

comment, sans le voir, pouvais-je savoir s’il m’acceptait? Et j’étais là, frappé de cécité complète, comme aveuglé par le

soleil. »

Confidences au sculpteur Giacomo Manzù

« J’ai béni Rome et le monde à l’aveuglette [c’est-à-dire ébloui par les projecteurs de la télévision]. Je quittais le balcon lorsque j’ai réalisé que j’allais passer le reste de mes jours sous les feux des

projecteurs. Je me suis dit: si tu n’es pas fidèle à l’enseignement de ton doux et humble Maître, tu ne

comprendras rien aux réalités de ce monde, et tu seras vraiment aveugle. »

Confidences au père dominicain A.-M. Carré, 1959

4 novembre 1958

« On attend surtout d’un pontife qu’il soit homme d’État expérimenté, diplomate avisé, homme de science universelle, sachant organiser la vie de tous en commun, ou enfin un pontife à l’esprit ouvert à toutes les formes de progrès de la vie moderne, sans aucune exception.Pourtant, tous ceux qui pensent ainsi s’écartent du bon chemin qu’il faut suivre, car ils se forment du souverain pontife un concept qui n’est pas pleinement conforme au véritable idéal qui doit être le sien.

Il doit être comme le fils de Jacob qui, en présence de ses frères qu’affligent les plus graves épreuves, laisse éclater sa tendresse et ses sanglots et leur dit : «C’est moi…, Joseph, votre frère.»

4 novembre 1958

« Le secret, c’est de se laisser porter par le Seigneur et de le porter aux

autres. »

1958

« Il est difficile d’entrer ici et impossible d’en sortir, surtout quand on vous a fait pape […] Je n’ai pas du tout l’intention de rester entre les murs du Vatican : je suis l’évêque de Rome. »

Confidences à ses intimes, dont le sculpteur Giacomo Manzù

« J’ai changé de titre plus d’une fois dans ma vie : Monseigneur, Excellence, Éminence, Sainteté. Maintenant, rassurez-vous, je ne changerai plus… »

« Vous ne pouviez pas venir jusqu’à moi, alors je suis venu vous voir. »

Aux détenus de la prison Regina Cœli26 décembre 1958

« Mes chers fils,

Je suis venu jusqu’à vous me souvenant que, lorsque j’étais jeune, l’un de mes

parents, qui était allé à la chasse sans permis, fut arrêté par la police. Ô quelle impression! Ô

le pauvre! Il y a des choses qui peuvent arriver, même si nos

intentions ne sont pas mauvaises. Si nous

nous trompons, nous payons et nous devons offrir nos souffrances

au Seigneur. »

« Par-dessus tout, je suis reconnaissant au Seigneur du tempérament qu’il m’a donné et qui me préserve d’inquiétudes et de frayeurs inutiles. Je me sens en état d’obéissance en toutes choses, et je constate qu’une telle attitude, dans les grandes choses comme dans les petites, confère à ma petitesse une force d’audacieuse simplicité qui, étant toute évangélique, requiert et obtient un respect universel. »

Journal

« Ce matin, je dois recevoir les cardinaux, plusieurs princes et des membres importants du gouvernement. Mais, ce soir, je veux passer quelques instants avec des hommes ordinaires, qui ne possèdent aucun titre et qui n’ont aucune dignité que celle d’être des êtres humains et des fils de Dieu. »

Journal

« Notez, Nous vous en prions, que Notre affectueux appel à l’unité de l’Église ne vous invite pas à entrer dans une demeure étrangère, mais dans la maison commune […] Nous nous adressons donc comme à des frères à tous

ceux qui sont séparés de Nous, disant avec saint Augustin : «Qu’ils le veuillent ou non, ils sont nos frères. Ils ne cesseront d’être nos frères que s’ils cessent de dire le

Notre-Père».

Encyclique Ad Petri cathedram29 juin 1959

« On s’est déjà assez battu entre les hommes! Trop de jeunes, à la fleur de l’âge, ont versé leur sang! Trop de cimetières militaires occupent le sol, comme un avertissement sévère à revenir tous ensemble à la concorde, à l’unité et à une paix équitable. »

Encyclique Ad Petri cathedram29 juin 1959

« Vous n’êtes pas venu voir le fils d’un roi ni d’un empereur ni d’un grand de ce monde, mais un prêtre qui, fils de gens pauvres, a été appelé par le Seigneur à porter le poids du pontificat suprême. »

« Je sens dans mon cœur les problèmes de toute la terre. Mon âme est en paix. Si une

commission de cardinaux venait me dire que, tout compte fait, je pourrais

retourner à Venise… cela ne me coûterait pas du tout de

me retirer.

Je ne crains pas l’adversité et je ne refuse pas la

souffrance. Je me sens le dernier de tous. Néanmoins, j’ai en tête un programme de travail qui mûrit lentement.

J’écoute, je prends note de tout

et je prie le Seigneur de m’illuminer. »

« Le spectacle de la foule rassemblée m’impressionne et m’incite à l’humilité.Je pense à ceux qui sont là, mais je pense aussi à tous ceux qui ne sont pas là. »

« Le devoir sublime, saint et divin du pape pour toute

l’Église et des évêques, chacun pour son diocèse, est de

prêcher l’Évangile, de conduire les hommes au salut éternel,

en veillant avec soin à ce qu’aucune autre affaire

terrestre ne vienne empêcher, entraver ou troubler ce ministère primordial. »

Journal, 1961

« Depuis que le Seigneur m’a voulu, si misérable que je sois, à ce grand service, je

ne me sens plus appartenir à quelque chose de particulier dans la vie : famille,

patrie terrestre, nation, orientations spéciales en matière d’études, de projets,

si bons soient-ils. Maintenant plus que

jamais, je ne me reconnais qu’indigne et humble «serviteur

des serviteurs de Dieu». Le monde

entier est ma famille.»

À propos de Laurean Rugambwa,le premier Noir africain nommé cardinal le 28 mars 1960 :

«Tout le monde n’était pas d’accord pour en faire un

prince de l’Église romaine, mais j’ai tenu bon. Une petite tache noire au milieu de tout

ce blanc m’a paru opportune.»

« Vous êtes censés donner du courage à vos frères, non les terroriser. »

Rappel aux prêtres prêchant le carême dans les paroisses romaines

« La solidarité qui unit les hommes en une seule famille impose aux nations qui surabondent en moyens de subsistance le devoir de n’être pas indifférentes à l’égard des pays dont les membres se débattent dans les difficultés de l’indigence, de la misère, de la faim, ne jouissant même pas des droits élémentaires reconnus à la personne humaine. D’autant plus, vu l’interdépendance de plus en plus étroite entre peuples, qu’une paix durable et féconde n’est pas possible entre eux, si sévit un trop grand écart entre leurs conditions économiques et sociales […] Il est donc indispensable – et la justice exige – que cette aide technique et financière soit apportée dans le désintéressement politique le plus sincère. Elle doit avoir pour objet de mettre les communautés en voie de développement économique à même de réaliser, par leur propre effort, leur montée économique et sociale. »

Encyclique Mater et magistra15 mars 1961

« Nous appelons les chefs d’État à ne pas rester sourds au cri de l’humanité : Paix! Paix! Qu’ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour maintenir la paix. Ils garderont par là l’humanité des horreurs d’une guerre dont nul ne peut prévoir les effroyables conséquences. Qu’ils négocient. Promouvoir, favoriser, accepter des pourparlers, à tous les niveaux et en tout temps, est une règle de sagesse et de prudence qui attire les bénédictions du ciel et de la terre. »

Intervention radiophonique lors de la crise des missiles cubains24 octobre 1962

« La persécution qui, depuis des dizaines d’années, sévit sur de nombreux pays, même d’antique civilisation chrétienne, sur tant de nos frères et de nos fils, à Nous pour cela spécialement chers, met toujours mieux en évidence la digne supériorité des persécutés et la barbarie raffinée des persécuteurs. »

Encyclique Mater et magistra15 mars 1961

11 mars 1962

« Nous n’échangerons jamais une part de liberté religieuse pour les catholiques contre

une bénédiction de la politique communiste ou

contre un silence complice sur la violation des droits de

l’homme. »

« Nous devons toujours essayer de nous adresser à ce qu’il y a de bon

chez les gens. Que risque-t-on d’essayer? »

Conversation avec Norman CousinsDécembre 1962

« […] ce ne sera pas avec des disputes théologiques qu’on fera un pas en avant […] combien de

malheurs les théologiens ont infligés à l’Église par leur

subtilité, leur amour-propre, leur étroitesse d’esprit et leur

obstination. »

« Il arrive souvent que nous soyons conduits par la Providence à faire autre chose que ce que nous pensons et à quoi nous sommes préparés. »

Signature de la bulle d’indiction Humanæ Salutis, convoquant le concile Vatican II ~ 25 décembre 1961

« L’Église, aujourd’hui, assiste à une grave crise de la société humaine qui va vers d’importants changements. Tandis que l’humanité est au tournant d’une ère nouvelle, de vastes tâches attendent l’Église, comme ce fut le cas à chaque époque difficile. Ce qui lui est demandé maintenant, c’est d’infuser les énergies éternelles, vivifiantes et divines de l’Évangile dans les veines du monde moderne; ce monde qui est fier de ses dernières conquêtes techniques et scientifiques, mais qui subit les conséquences d’un ordre temporel que certains ont voulu réorganiser en faisant abstraction de Dieu. […]

Nous constatons que les hommes d’aujourd'hui ne font pas autant de progrès dans le domaine spirituel que dans le domaine matériel. D’où un affaiblissement de l’aspiration aux valeurs qui ne périssent pas et, par contre, une attirance chez la plupart vers les plaisirs faciles de ce monde que le progrès met si aisément à la portée de tous.»

« Nous avons pensé que c’était un grave devoir de Notre charge d’appeler tous Nos fils à unir leurs efforts pour que l’Église se montre de plus en plus apte à résoudre les problèmes des hommes de notre époque.

C’est pourquoi, obéissant à une voix venue de Notre cœur comme une inspiration surnaturelle, Nous avons pensé que les temps étaient mûrs pour donner à l’Église catholique et à toute la famille humaine un nouveau Concile œcuménique venant s’inscrire à la suite des vingt grands Conciles qui, tout au long des siècles, nous ont valu tant de progrès chrétien, tant d’accroissement de grâce dans les cœurs des fidèles.

[…] la grande importance et la gravité de cet événement n’échappent à personne. »

« De tous les peuples, nous attendons le secours de l’intelligence

et de l’expérience pour cicatriser les blessures des deux guerres mondiales qui ont si profondément

changé la face de nos pays. »

Discours radiophonique avant l’ouverture du concile Vatican II ~ 1962

Un visiteur demande, un jour, à Jean XXIII :

« Qu’est-ce que c’est, pour vous, le concile? »Le pape va à la fenêtre, l’ouvre toute grande et répond :« Le concile, c’est cela : de l’air dans l’église.»

« Aujourd’hui, l’Épouse du Christ préfère recourir au remède de la miséricorde plutôt que de brandir les armes de la sévérité.

Elle estime que, plutôt que de condamner, elle répond mieux aux besoins de notre époque en mettant davantage en valeur les richesses de sa doctrine. »Discours d’ouverture du concile Vatican II ~ 11 octobre 1962

« Dans l’exercice quotidien de notre ministère pastoral – et à notre grand

regret – nous devons parfois

écouter des gens dont le zèle étouffe le jugement et la

mesure. »

Discours d’ouverture du concile Vatican II 11 octobre 1962

« […] l’expérience a appris aux hommes que la violence imposée à autrui, la force des armes, la domination politique ne favorisent aucunement l’heureuse solution des graves problèmes qui les angoissent. »

Discours d’ouverture du concile Vatican II 11 octobre 1962

Signature de l’encyclique «Pacem in terris»11 avril 1963

« L’arrêt des armements, la réduction effective de ceux-ci et, a fortiori,

leur élimination, sont impossibles, ou presque, si l’on ne procède pas, par ailleurs, à un

désarmement intégral; autrement dit, il faut également démobiliser les esprits, s’appliquer

sincèrement à dissoudre leur psychose guerrière; par conséquent, le critère d’une paix fondée sur l’équilibre des armements devrait être remplacé

par le principe qu’une paix véritable ne peut s’instaurer que dans la confiance réciproque. »

Encyclique «Pacem in terris» ~ 11 avril 1963

« Avec la paix, rien n’est perdu;mais tout peut l’être par la guerre. »

Encyclique «Pacem in terris» 11 avril 1963

« Aujourd’hui plus que jamais nous devons servir l’homme en tant que tel et non seulement les catholiques. Nous devons défendre avant tout et partout les droits de la personne humaine et non seulement ceux de l’Église catholique.Les circonstances présentes, les besoins des cinquante dernières années, l’approfondissement de la doctrine nous ont conduits devant des réalités nouvelles.

Ce n’est pas l’Évangile qui change, c’est nous qui commençons à mieux le comprendre. »

1963

« Ne vous contentez pas de prier.

Soyez compatissants, bienveillants, humbles,

doux, patients et,par-dessus tout, ayez la

charité. »

Encyclique Ad Petri cathedram29 juin 1959

« […] celui qui est demeuré comme moi vingt ans en Orient, huit ans en France, et a pu comparer des cultures et des traditions diverses, celui-là sait que le moment est venu de reconnaître les signes des temps, de saisir les opportunités et de regarder au loin. »

24 mai 1963

« Tous les jours sont bons pour naître et tous les jours sont bons pour mourir. Puisque la vie et la

miséricorde puisent à la même source, rien ne doit nous troubler. Nous entrons dans notre quatre-

vingt-deuxième année. La finirons-nous? »

Homélie prononcée le 25 novembre 1962Jour de son 81e anniversaire de naissance

« Je ressens dans mon corps le début d’un malaise qui doit être normal chez un vieillard. Je le supporte en paix, même si parfois il me gêne un peu et surtout me fait craindre une aggravation. Il ne m’est pas agréable d’y penser trop, mais, encore une fois, je suis prêt à tout. »

Journal, 1961

« Je dois envisager sérieusement ce qui m’arrive et me conformer entièrement à la volonté de Dieu. Peut-être suis-je arrivé à l’heure de mes plus graves difficultés. Bien sûr,

lorsque j’y pense, je suis bouleversé. Mais je veux conserver, aussi longtemps que je le pourrai, ce saint

détachement qui fut jusqu’ici mon meilleur ami. »

Journal, 1962

« C’est ma dernière messe. »

17 mai 1963

« J’attends la venue de ma sœur la Mort. Je l’accueillerai avec simplicité et joie quelles que soient les circonstances dans lesquelles Dieu me l’envoie. »

Testament

« Saint-Père, je tiens parole…J’accomplis maintenant le

même devoir que celui que vous avez accompli auprès de Mgr Radini, dans les derniers

jours de sa vie. L’heure a sonné : le Seigneur vous

appelle. »

Don Loris Capovilla,Secrétaire du Souverain Pontife31 mai 1963

(3 juin 1963)

« Prenez en considération non seulement vos peurs,

mais aussi vos espoirs et vos rêves. Ne pensez pas à vos frustrations, mais plutôt à votre potentiel non réalisé. Ne vous préoccupez pas de ce que vous avez essayé et échoué, mais de ce qu’il est encore possible pour vous

d’accomplir. »

« Mon cœur est si grand qu’il voudrait contenir tous les

hommes du monde. »

1954

Cérémonie de béatification de Jean XXIII

Saint-Pierre-de Rome, 3 septembre 2000

Bienheureux Jean XXIII

« En cette heure extrême,

je suis certain que le Seigneur, dans sa

miséricorde,ne me rejettera

pas. »

1963

Texte de présentation R. Day

Source des citations Paul Dreyfus, Jean XXIII, Paris,éd. Le Sarment, 2000

Thomas Cahill, Jean XXIII, Montréal, éditions Fides, 2003

Internet

Illustrations Internet

Musique Era, I Believe

Conception R. DayNovembre 2009