Scott Stover : l’éminence grise de l’art

Preview:

Citation preview

3

puis à Paris et à la Nappa Valley. On essaye decomprendre la scène de l’art contemporain.Ces voyages peuvent aboutir à des achats.

Quelle place a Paris dans votre vie? Je vis entre Los Angeles, Paris et la Provencemais c’est à Paris que je me sens chez moi.

Votre première rencontre avec Paris? Été 68 avec mes parents, juste après les évènements, une vision un peu apocalyp-tique ! Tout était détruit, c’était très étonnant.

Quelle place a l’art dans votre vie? Une place centrale dès mes premiers pas dansles musées avec mes parents aux Etats-Unis.

Il m’enseigne la vie, l’abord de l’autre, la spiritualité ; tout ceci d’une autre façon qu’unlivre. xxxxxxxxxxxxxxx

Si Paris était un personnage, quelle relationauriez-vous?Love and hate !

La qualité de Paris que vous appréciez?Un certain savoir-vivre dans un contexteurbain dense et historique assez unique,contrairement à New York par exemple oùc’est plus dense mais il y a moins de savoir-vivre. Et aussi son envie d’être toujours à lapointe d’une offre culturelle débordante.

regard

2

SCOTT STOVER A DEUX AMOURS L’ART ET PARIS. DIRECTEUR DE LA CENTRE POMPIDOU FOUNDATION, IL EST LE PLUS PARISIEN

DES AMÉRICAINS. L’ŒIL EXPERT ET PÉTILLANT D’ENTHOUSIASME, DE BÂLE À MIAMI, DE BERLIN À ISTANBUL, IL COURT

BIENNALES ET VERNISSAGES. ARRÊT SUR IMAGES LE TEMPS D’UNE PROMENADE PARISIENNE. PAR SABINE BOUVET. PHOTOS CLAUDEWEBER.

Quelle est votre action au sein de la PompidouFoundation?Je suis président de Global Art Developpement,une entreprise de consulting en art qui arestructuré en 2005 The Centre PompidouFoundation, un groupe de collectionneursaméricains de haut niveau avec plus de 20 mil-lions de dollars de budget en donations et acquisitions. On comprend alors le poidsconsidérable de cette fondation, dont le butest l’enrichissement des collections du musée.

Quelle est votre actualité? Avec les donateurs, nous revenons de la Biennale d’Istanbul, il y aura un voyage à Cuba,

Ci-dessus,Scott Stover au Cercle de l’UnionInteralliée ouarpentant les ruesdu Marais.Ci-contre,il se chausse chez Corthay,repère le travail de Candida Höferchez Yvon Lambertet se restaure au Bistro Volnay.

Le défaut de Paris que vous regrettez?Devenir une ville musée, figée, qui ne fait queregarder le passé avec cette politique de laVille créant des fantasmes comme Paris Plages.Et donc cela devient de plus en plus difficileà vivre pour les Parisiens.

Qu’est-ce que vous changeriez à Paris?Le négativisme permanent et un certainconformisme bourgeois d’une élite qui a uneabsence d’intérêt pour ce qui n’est pas pari-sien. Notamment le discours selon lequel ilfaudrait montrer davantage d’art français.Mais la ville que j’ai connue il y a 30 ans voulaitmontrer the best dans tous les domaines. Cetteambition a disparu. LeCentre Pompidou d’ailleursn’est-il pas le travail de deuxétrangers : Renzo Piano etRichard Rogers ?

Si Paris était un parfum…L’“Eau de coq” de Guerlain(nldr. avec malice et dansun grand éclat de rire).

Si Paris était une saveur… Le sel car il met en valeur le goût.

Si vous étiez un monument parisien…Le Pont Alexandre III, car je fais le pont entredeux continents et je le voyais déjà sur untableau au-dessus du canapé chez mes parents.

Si vous étiez une œuvre d’art … Le David de Michel-Ange, ça me plairait !

Qu’est-ce que vous emporteriez de Paris surune île déserte? Ma collection de la Pléïade et en particulierÀ la recherche du temps perdu.

Vos dernières émotions fortes à Paris? L’exposition Anish Kapoor à Monumenta. Et

le Silo, une collection privée sous l’impulsiond’un couple de collectionneurs d’une rigueurrare Jean-Philippe et Françoise Billarant. Unlieu exceptionnel à côté de Cergy-Pontoisetransformé par Xavier Prédine-Hug (route deBréançon, 95640 Marines. Visite sur rendez-vous en écrivant à lesilo@billarant.com).

Votre plus beau souvenir dans l’exercice devotre métier? Avec mon groupe de donateurs, on a fait unvoyage d’études au Japon, du Nord au Sud,consacré à l’architecture contemporaine etmené par Frédéric Migayrou, directeur adjointdu Centre Pompidou et spécialiste de l’ar-

chitecture japonaise. On arencontré de grands archi-tectes. C’était fabuleux !

Quel artiste aimeriez-vousrencontrer ? Et que luidiriez-vous?Moholy-Nagy (1895-1946)inventeur du photo-gramme, la photo sansappareil, j’ai déjà une col-

lection de ses œuvres, je lui demanderai cequ’il pense de l’évolution du photogrammecar il est à l’origine de ce mouvement.

Quelle œuvre n’avez vous pas encore achetéeet dont vous rêvez? Une œuvre de la série “Water” de James Welling qu’il est en train de réaliser.

Vos 3 adresses incontournables à Paris? Ma balade dans les galeries du Marais chezYvon Lambert (108, rue Vieille-du-Temple,75003. Tél. 01 42 71 09 33), Chantal Crousel(30, rue Charlot, 75003. Tél. 01 42 77 38 87)et Thaddaeus Ropac (7, rue Debelleyme,75003. Tél. 01 42 72 99 00).

Le Bistro Volnay. 8 rue Volney, 75001. Tél.01 42 61 06 65. Un vrai bistro parisien avecde la vraie bonne cuisine et un excellentchoix de vins.Corthay. 1, rue Volney, 75001. Tél. 01 42 6108 89. Un artisan bottier mieux que Berluti !

Vos jardins secrets?Le Cercle de l’Union Interalliée. 33, rue duFaubourg-Saint-Honoré, 75008. Un sublimehôtel particulier avec jardins et piscine quifonctionne comme un club anglais. Le jardin des Tuileries. J’aime les jardins,ici le labyrinthe de Jacques Wirtz est remar-quable, j’aime aussi la partie réalisée parLouis Benech.

l’éminence grise de l’artScott Stover

Vos 3 dates clés 17 ans : installation à New York.19 ans : études à la Reid Hall Columbia àParis sous la direction d’Hélène Cixous.28 ans : installation à Paris.

Ci-contre,Scott Stover a un amour des jardins avecune admirationparticulièrepour lelabyrinthe de Wirtz aux Tuileries et un faible pourle Paris XVIIIe

du Cercle de l’UnionInteralliée où il se ressourceau vert.

“Paris a une position secondaire sur le marché de l’art contemporain. Cela m’empêche pas

qu’il y ait des exposants exceptionnels.”

COP0017_regard scottJER+_Actualites_article 12/09/11 16:59 Page2

Recommended