« Le monde est au risque » Bernanos 1938. Quelle définition donner au mot risque?

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« Le monde est au risque » Bernanos 1938

Quelle définition donner au mot risque?

Par les dictionnaires

Petit Larousse: « Danger, inconvénient plus ou moins probable auquel on est exposé »

Le Robert: « Danger éventuel plus ou moins prévisible »

Condillac: « Le risque est le hasard d’encourir un mal, avec l’espérance, si nous échappons d’obtenir un bien »

Par les professionnels

L’entrepreneur: Possibilité de ne pas atteindre ses objectifs, de mettre en cause la pérennité de l’entreprise.

L’assureur: Objet du contrat d’assurance, mais c’est aussi une grandeur mathématique, produit d’une probabilité par une gravité.

En gestion des risques, aucune des définitions précédentes ne

permet réellement une approche pragmatique.

Pour permettre une approche précise, le risque peut être défini par trois éléments:

Un « objet du risque » appelé aussi

« cible » ou point névralgique.

Un péril qui le frappe appelé aussi menace ou point dangereux.

Une « espérance mathématique » ou une criticité, produit de la probabilité par la gravité ( on parle souvent de la fréquence et de la gravité)

Encore, faut-il préciser de quel point de vue

on se place:

Le risque de destruction totale (gravité) d’un

appartement (objet du risque) par un incendie (péril)

n’est pas le même risque pour le propriétaire, le

locataire, ou une entreprise qui y faisait des travaux.

Avec cette définition,

les organisations sont confrontées

à un nombre de risques tel qu’il est

indispensable d’effectuer des

classifications.

Première classification utilisée:

Les risques purs ou accidentels. (assurables)

Les risques spéculatifs ou risques d’entreprise. (non assurables)

Différence fondamentale:

Les risques purs ne peuvent entraîner que des pertes.

Les risques d’entreprendre peuvent entraîner un gain (but recherché) ou une perte.

Les premiers sont subis, les seconds sont choisis.

Différenciation risques purs/risques spéculatifs mal adaptée à la gestion des risques car:

Des décisions stratégiques (risque spéculatif) peuvent être lourdes de conséquence en matière de risque accidentel;

Un risque accidentel peut remettre en cause toute la stratégie de l’entreprise.

Exemples:

La production en flux tendu , l’externalisation ou les concentrations pour le premier cas;

La pollution d’un site, les mouvements de grève pour le second.

Deuxième classification utilisée:

Les risques liés aux personnes ( accident, maladie, perte d’homme clé, kidnapping…)

Les risques de dommages matériels (incendie, dégât des eaux, bris de machine…)

Les risques de responsabilité (construction, produits, intervention, environnement…)

Les risques de pertes consécutives (interruption, grève…)

Sa fonction:

Garantir la pérennité d’une organisation.

Organisation: combinaison dynamique de quatre catégories de ressources ( humaines, techniques, marketing et financières -HTMF) cherchant à atteindre ou maintenir un objectif.

Les trois impératifs majeurs d’une organisation:

Vivre,

Se développer

Se consacrer pleinement à son métier.

Si la survie est bien un objectif fondamental, il n’est pas celui que s’était fixé son créateur.

Les objectifs:

Avant tout sinistre:

Objectifs économiques (prise de part de marché, croissance du profit sur le long terme…) ou sociaux (service public, entreprise citoyenne…)

Après le sinistre:

Si les objectifs sociaux persistent, les objectifs économiques sont modifiés ( survie, redémarrage de l’activité, maintien du profit, d’une croissance minimum…)

La connaissance des objectifs est un préalable à la définition d’une gestion des risques adaptée.

Elle ne sera pas la même pour une organisation

qui veut maximiser son profit à court terme

que pour celle

qui ne veut aucune interruption de service même en cas de survenance d’un sinistre grave.

Processus itératif de prise de décision, la gestion des risques consiste à:

Identifier les risques de l’organisation

Les quantifier

Les hiérarchiser.

Définir un programme et mettre en œuvre:

La réduction des risques

Le financement des risques

11- IDENTIFICATION DES RISQUES

12 – QUANTIFICATION DES RISQUES

13 – HIERARCHISATION DES RISQUES

11 – IDENTIFICATION DES RISQUES

Le risque le plus insupportable est le risque non identifié.

L’importance d’un risque ne sera correctement évaluée que si l’on connaît:

Les objectifs de l’organisation,

L’environnement culturel

Les différentes réglementations.

A- Les documents ou outils à utiliser:

Informations à caractère financier

Informations générales techniques,administratives et commerciales

Informations relatives à l’exploitation

Les informations relatives au personnel

Les informations d’assurance

Les informations sécurité

Les statistiques

Les entretiens

Les visites des installations

Les simulations

B- Les risques internes à l’hôpital

ProfessionnelsProfessionnels

1-1- liés aux manutentions,liés aux manutentions,2-liés aux manipulations, 2-liés aux manipulations, objets et outils coupants et tranchants

3-le risque infectieux,3-le risque infectieux,4-le risque chimique, 4-le risque chimique, biochimiquebiochimique

5-5- liés aux circulations & liés aux circulations & déplacementsdéplacements6-le risque incendie,6-le risque incendie,7-le risque agressions,7-le risque agressions,

8-le stress et la charge 8-le stress et la charge mentale,mentale,

9-liés aux travail sur 9-liés aux travail sur écran,écran,10-10- liés aux rayonnements liés aux rayonnements ionisants.ionisants.

Malveillance

Informatique.

Incendie volontaire.

Attentat, bombe.

Vol.

Acte de folie, vengeance.

Kidnapping.

Dégradations volontaire.

Drogue, stupéfiant.

Responsabilité civile

Erreur médicale.

Gestion

Manque de formation.

Assurance insuffisante.

Absence de maintenance.

C- Les risques externes à l’hôpital

Risques naturels

Tremblements de terre

Raz de marée

Glissement de terrain

Tempête, ouragan…

Foudre

Inondation, pluies diluviennes

Chutes de neige

Canicule…

Risques technologiques

Nucléaire

Incendie/explosion (gaz, TMD..)

Chute d’aéronefs

Pollution de l’eau

Rupture d’alimentation

énergétique (électricité, gaz…)

Exposition à l’amiante

12 – QUANTIFICATION DES RISQUES

A - La méthode probabiliste

Conséquences potentielles pondérées par des probabilités d’occurrence et les statistiques.

Peut être utilisée pour « le plan d’évaluation des risques santé et sécurité des travailleurs »

La méthode déterministe

Estimer d’abord la valeur de l’objet du risque (ex: coût de la reconstruction d’un bâtiment, montant des charges fixes que l’organisation devrait supporter en cas d’arrêt d’activité)

Estimer ensuite la part qui peut être affectée par un sinistre

Pour les immobilisations:

L’évaluation ne doit pas être uniquement comptable mais reposer sur la valeur de remplacement en cas de sinistre (réparation, reconstruction, remplacement)

Pour les pertes d’exploitation:

Prendre en compte les frais fixes plus les bénéfices d’exploitation.

En matière de responsabilité:

L’évaluation des préjudices corporels et matériels ainsi que la privation de jouissance éventuelle est très subjective car de nombreux critères entrent en jeu (position familiale et sociale de la victime)

13 – LA HIERARCHISATION DES RISQUES

Permet de déterminer les priorités de traitement.

Les courbes isorisques (construites à partir du produit de la fréquence par la gravité R = P x G) sont la plupart du temps irréalisables.

On procède alors à un approche matricielle:

Fréquence et gravité sont réparties en classe et le tableau obtenu permet de hiérarchiser les risques.

0 1 2 3 4

0

1

2

3

4

0 0 0

0 0

0

0

0

1

1

1

2

2

2

2

3

3

3

3

3

4

4 4

4 4

R = 0 Risque très faible

R = 1 Risque faible. Ne nécessite pas de mesures coûteuses et contraignantes

R = 2 Risque moyen. Sa réalisation fragilise l’organisation. Nécessite un traitement

adapté.

R = 3 Risque fort. Sa réalisation compromet les prévisions de l’organisation.

Traitement nécessaire avec plan de survie

R = 4 Risque catastrophique. Sa réalisation entraînerait la disparition de

l’organisation. Traitement très adapté nécessaire avec plan de survie.

21 – LA REDUCTION DES RISQUES

22 – LE FINANCEMENT DES RISQUES

21 – LA REDUCTION DES RISQUES

A- Les mesures de prévention:

Contribuent à diminuer la probabilité de survenance d’un sinistre ou d’un accident (réduction de la fréquence)

Peuvent concerner :

Les personnes (formation, vaccination…)

Les matériels ( écrans, capots, détections…)

L’organisation (procédures, rondes…)

L’abandon d’un projet qui présente des risques trop importants et pour lequel on met en place un processus de substitution.

Transfert à la sous-traitance:

Il s’agit du transfert contractuel de la responsabilité légale d’un risque.

Les cas les plus fréquents sont des sous-traitances d’activités dangereuses.

Le donneur d’ordres doit toutefois s’assurer que le sous-traitant est plus compétent que lui-même pour éviter de se voir poursuivi en cas de survenance de sinistre chez le sous-traitant.

B- Les moyens de protection:

Contribuent à diminuer les conséquences d’un sinistre ou d’un accident (diminution de la gravité)

Peuvent concerner:

Les personnes (EPI….)

Les matériels (pièces de rechange…)

L’organisation ( organigramme de remplacement, clauses contractuelles…)

Le « back-up »

Permet souvent de limiter de façon très importante le temps d’interruption.

Peut être utilisé pour:

Les systèmes d’information

L’exploitation ( matériels de rechange, copie de moules…)

La gestion du personnel.

Fréquence

Gravité

C-Le plan de survie

Ensemble de mesures et de moyens mis en place pour permettre à l’organisation de continuer à fonctionner et à produire des services ou des biens dans les meilleures conditions économiques possibles.

Se compose:

D’un plan de secours.

D’un plan de communication.

D’un plan marketing bis. (fonction de l’activité)

D’un plan de redémarrage.

D’un plan de financement.

22 - LE FINANCEMENT DU RISQUE

A- La rétention

Financement par des moyens internes des conséquences d’un sinistre.

Peut être passive si le risque n’a pas été identifié ou a été sous-estimé.

Peut être active ou volontaire lorsque son utilisation est une décision prise en toute connaissance.

Ressources financières utilisées:

Constater les pertes, les enregistrer , financer en puisant dans sa trésorerie. (solution la plus simple)

Constituer des provisions pour risques au bilan (non imposables)

Ouverture d’un ligne de crédit dans une banque avant sinistre.

Création d’une captive d’assurance ( forme la plus sophistiquée)

B- Le transfert

Le transfert financier par l’assurance:

L’assurance est un instrument fiable qui transforme en charges fixes, un charge aléatoire.

L’organisation conserve la responsabilité.

Le transfert juridique:

Peut être réalisé par des clauses contractuelles limitatives ou exonératoires de responsabilité ou par des clauses de renonciation à recours.

S’applique à un donneur d’ordre qui utilise un sous-traitant.

31 – CONTROLE DES RESULTATS

32 – REFERENTIELS DE RESULTATS

33 – REFERENTIELS D’ACTIVITE

34 – ACTIONS CORRECTRICES

31 – CONTRÔLE DES RESULTATS

Vérifier que le programme mis en place est efficace et bien adapté à la situation de l’organisation.

Les objectifs prioritaires ont pu évoluer, la réglementation a pu changer…

32 – REFERENTIELS DE RESULTATS

Indicateurs de niveau de fréquence et de gravité : taux d’accidents du travail, nombre de départs d’incendie, montant des sinistres de responsabilité, nombre de jours d’arrêt de production…

33 – REFERENTIELS D’ACTIVITE

Permettent de mesurer le travail effectué par le gestionnaire de risque indépendamment du niveau de sinistralité:

Nombre de visites de sites,

Nombre d’exercice d’évacuation,

Nombre de jours consacrés à la sensibilisation et à la formation,

Nombre d’études de poste de travail…

34 – ACTIONS CORRECTRICES

Les référentiels mis en place doivent permettre d’identifier les défaillances du programme mis en place.

Ils doivent être validés régulièrement car les modifications effectuées au sein de l’organisation peuvent leur faire perdre toute leur pertinence.

Du fait des accidents, les organisations et la société dans son ensemble subissent des pertes en vies humaines et en ressources techniques et financières.

De plus, par crainte des risques potentiels, elles se privent des projets qui auraient pu améliorer leur situation.

La gestion des risques est le moyen de réduire ces pertes et d’entreprendre ces projets car elle permet de réduire l’incertitude.

Fin